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Le syndicat professionnel est constitué par les personnes exerçant la même profession, des
métiers similaires, des professions connexes ou la même profession libérale.
La fédération syndicale est une union syndicale regroupant au moins deux syndicats
professionnels d’un même secteur ou d’une même branche d’activité (fédération des syndicats
de la santé, fédération des syndicats des boulangers).
La confédération ou centrale syndicale est une union syndicale regroupant au moins deux
syndicats professionnels de différent(e)s secteurs ou branches d’activités (Confédération
Nationale des Syndicats du Sénégal, Union Nationale des Syndicats Autonomes du Sénégal).
Les statuts et la liste des administrateurs et dirigeants (nécessairement adhérents, sénégalais
domiciliés légalement ou étrangers domiciliés au Sénégal depuis 5 ans au moins au Sénégal)
doivent être déposés en triple exemplaires par les fondateurs à l’inspection du travail et de la
sécurité sociale.
Dans le délai de 30 jours suivant le dépôt, l’inspecteur adresse les statuts et la liste des dirigeants
et administrateurs accompagnés de son rapport d’enquête précisant les circonstances et conditions
de formation du syndicat au Ministre chargé du travail, au Ministre de l’intérieur et au Procureur
de la République.
Le Procureur vérifie la régularité des statuts et des membres chargés de l’administration et de la
direction. Il peut déclarer incapables d’occuper les fonctions certains qui sont considérés comme
exclus d’office sous réserve du recours des intéressés devant le tribunal de grande instance.
Dans le délai de trente jours suivant la date de transmission du dossier par l’inspecteur du travail
et de la sécurité sociale, le procureur de la république notifie directement ses conclusions au
ministre de l’intérieur, à l’inspecteur du travail et de la sécurité sociale, ainsi qu’aux dirigeants du
syndicat.
Dans les 15 jours qui suivent la transmission du rapport du procureur, le Ministre en charge du
travail donne son avis au Ministre de l’intérieur.
Ce dernier, au vu des rapports du procureur, de l’inspecteur et après avis du Ministre en charge
du travail, délivre ou non le récépissé valant reconnaissance de l’existence de tout syndicat
professionnel, fédération ou confédération syndicale.
Le syndicat peut alors fonctionner librement, de manière indépendante, par ses propres moyens,
présenter les réclamations et les revendications des travailleurs à l’employeur, défendre ses
propres intérêts, ceux de sa profession devant les juridictions répressives, ceux de ses membres
devant les juridictions civiles et négocier les conventions collectives.
Chaque travailleur a la liberté d’adhérer (à condition d’être âgé de plus de seize, 16, ans), de
choisir son syndicat et de se retirer de son syndicat mais dans le cadre de sa profession.
Les syndicats sont les partenaires sociaux privilégiés ou exclusifs des travailleurs à la convention
collective ordinaire. Certes l’article L. 80 al. 1er du Code du travail vise les groupements
professionnels des travailleurs.
Mais dans la pratique, l’autorité publique ne valide, ne reconnait, ne reçoit que les conventions
collectives négociées par des syndicats professionnels (exclusions des associations de travailleurs
et autres groupements), les fédérations et les confédérations syndicales. Autrement dit, les
groupements professionnels de travailleurs autres que les syndicats, fédérations et confédérations
(exemple les associations professionnelles de travailleurs), bien qu’expressément admis par la loi
(aucune exclusion expresse) sont exclus de la négociation collective par l’autorité administrative.
Les syndicats ont ainsi le monopole de droit (avec les groupements professionnels) et de fait (sans
ces groupements professionnels) de la négociation des conventions collectives du côté des
travailleurs. Autrement dit, tout syndicat, seul un syndicat, a le droit de participer à la négociation
des conventions collectives comme partenaire social travailleur.
Mais, en raison du principe de la spécialité, seuls les syndicats ayant pour objet la ou les
professions à régir par la convention sont habilités à participer à sa négociation.
Comme toutes les personnes morales, le syndicat, partenaire social exclusif des travailleurs, doit
aussi être représenté par les travailleurs ou les mandataires spéciaux (négociateurs) qui, par
conséquent ne sont admis à la négociation d’une convention collective que s’ils sont représentants
de syndicat. Autrement dit le syndicat représente les travailleurs qui le représentent aussi à la
négociation de la convention collective.
Les travailleurs (même mineur, la capacité de contracter s’appréciant par rapport au syndicat
représenté) peuvent valablement représenter, négocier, conclure une convention collective au nom
et pour le compte des syndicats en vertu des stipulations statutaires (militant notamment le
secrétaire général), d’une délibération spéciale ou de mandats spéciaux et écrits donnés
individuellement par tous les adhérents du syndicat à représenter (militant, dirigeant ou tiers). A
défaut, pour être valable, la convention collective doit être ratifiée par une délibération spéciale
du syndicat qui détermine lui-même le mode de la délibération.
Le salarié participant à la conclusion d’une convention collective sans pouvoir, ni ratification
conformes n’engage pas le syndicat, ni les autres salariés, donc ne conclut pas une convention
collective valable et n’engage que lui-même.
Un travailleur pris individuellement ne peut donc jamais négocier une convention collective
conçue et réalisée comme une loi, une charte professionnelle.
Les conventions collectives négociées par les travailleurs autres que les représentants des
syndicats et groupements professionnels et qui ne sont pas ratifiées par ces derniers sont rangées
dans la catégorie des engagements unilatéraux de l’employeur dont la signature reste puisque en
raison du monopole syndicale, les signatures de ces travailleurs sont sans valeur.
Les partenaires sociaux employeurs à la négociation des conventions collectives sont les
organisations syndicales mais aussi le ou les employeurs pris individuellement.
Un employeur est le chef d’une communauté de travailleurs. Par sa signature, il s’engage à faire
bénéficier à ses salariés les effets de la convention collective. Celle-ci est négociée collectivement
même par un employeur puisque l’entreprise est derrière l’unique employeur. L’effet collectif va
donc être réalisé au sein de l’entreprise.
Les autres groupements professionnels d’employeurs comme par exemple les associations
professionnelles d’employeurs sont également admis à la conclusion de la convention collective
même si l’article L. 80 al. 1er du Code du travail ne les a pas expressément visés.
L’employeur ou les employeurs qui peuvent conclure individuellement la convention collective
ordinaire peuvent le faire aussi par l’intermédiaire des groupements professionnels autres que les
syndicats.
Les organisations syndicales, les groupements professionnels d’employeurs et les employeurs,
personnes morales, pris individuellement doivent négocier par l’intermédiaire de leurs
représentants désignés ou ratifier la convention collective dans les mêmes conditions que les
syndicats, partenaires sociaux salariés et dans le cadre de la ou des professions relevant de leur
objet.
Par contre les employeurs personnes physiques pris individuellement peuvent négocier par eux-
mêmes ou par l’intermédiaire de leur mandataire.
L’article L. 80 al. 1er du Code du travail opère donc une distinction, une différence entre
partenaires sociaux employeurs et partenaires sociaux travailleurs à la négociation de la
convention collective.
Les partenaires sociaux travailleurs à la convention collective ordinaire sont les représentants des
syndicats et groupements professionnels de travailleurs visés exclusivement (uniquement) et
expressément par l’article L. 80 al. 1er du Code du travail. Il existe une certaine discrimination,
tous les travailleurs n’étant pas habilités à négocier une convention collective ordinaire.
Cette discrimination n’existe pas du côté des employeurs qui ont une option consistant à conclure
les conventions collectives ordinaires par eux-mêmes, par l’intermédiaire de leurs organisations
syndicales ou de leurs groupements professionnels.
La distinction entre partenaires sociaux travailleurs et employeurs à la négociation est maintenue
à l’adhésion par l’article L. 82 al. 4 du Code du travail. Ce texte dispose en effet que « Tout
syndicat professionnel ou tout employeur qui n’est pas partie à la convention collective peut y
adhérer ultérieurement ».
L’adhésion ne nécessite pas l’accord des organisations signataires. Elle constitue en effet un acte
unilatéral où seul l’adhérent contracte des obligations. Mais l’adhésion ne peut produire d’effet
juridique que lorsqu’elle est faite par rapport à une convention collective conclue pour la branche
d’activité à laquelle appartient le syndicat ou l’employeur adhérent.
sur le plan territorial, la convention nationale est au sommet et la convention locale à la base de
la hiérarchie. La convention régionale est hiérarchiquement inférieure à la convention nationale
et supérieure à la convention locale.
Sur le plan professionnel, la hiérarchie par ordre croissant se présente ainsi : convention collective
d’établissement, convention collective d’entreprise, convention collective de branche, convention
collective interprofessionnelle.
Chaque convention doit se conformer à toutes celles qui lui sont hiérarchiquement supérieures en
les appliquant ou adaptant aux conditions particulières de leur champ d’application.
Elle peut néanmoins comporter des dispositions nouvelles et des dispositions plus favorables aux
travailleurs que celles des conventions hiérarchiquement supérieures sauf exception comme par
exemple les accords dérogatoires et le principe de proximité appliqués en droit français.
Le droit français, conformément au principe de proximité permet à une convention plus proche
professionnellement et territorialement du salarié de déroger à une convention hiérarchiquement
supérieure au détriment du travailleur sur des questions déterminées comme le temps de travail
mais à condition que la convention supérieure ne s’y oppose pas.
La finalité de la convention collective est donc d’adapter aux réalités ou d’améliorer au profit des
travailleurs de son champ en principe, les dispositions du Code du travail et des conventions
collectives supérieures (convention collective extensible, CCNI).
Le champ temporel de la convention est également déterminé librement par les partenaires
sociaux. Ainsi, la convention collective peut, à l’instar de tout contrat, être conclue pour une durée
déterminée ou pour une durée indéterminée.
La convention collective conclue pour une durée déterminée ne peut avoir une durée supérieure à
cinq (5) ans.
Le législateur empêche ainsi les partenaires de s’enfermer trop longtemps dans une convention
collective en raison de l’évolution, du changement possible des données économiques et sociales.
La convention à durée déterminée qui arrive à expiration continue à produire ses effets comme
une convention à durée indéterminée à défaut de stipulation contraire (disposition supplétive).
Les partenaires sociaux doivent par conséquent convenir des formes, de l’époque et de la durée
du préavis de la dénonciation, du renouvellement ou de la révision de la convention collective.