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Les règles encadrant la négociation collective ont, depuis, été profondément remaniées
avec une série de lois promulguées au cours des vingt dernières années dont :
la loi du 4 mai 2004 sur le dialogue social (dite « loi FILLON »);
la loi du 20 août 2008 portant rénovation de la démocratie sociale ;
la loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l'emploi (dite « loi
REBSAMEN ») ;
la loi du 8 août 2016 (dite loi « travail » ou « loi EL KHOMRI ») ;
Selon l’article L.2221-2 du code du travail, une convention collective traite de l'ensemble
des matières qui relèvent de la négociation collective (conditions de travail, conditions
d’emploi, formation professionnelle, …) alors que l’accord collectif ne concerne qu’une
partie de ces sujets (ex : accord collectif sur le temps de travail).
La validité de l’accord peut cependant être remise en cause s’il fait l’objet, dans un certain
délai, d’une opposition de la part d’une ou de plusieurs organisations syndicales
représentatives ayant recueilli plus de 50 % des suffrages dans le périmètre d’application
de l’accord.
1) LE PRINCIPE
Du côté des employeurs, une convention de branche valablement conclue doit être
respectée par les entreprises ayant adhéré à l’une des organisations patronales
signataires.
Remarque 2 : un employeur qui n’est pas tenu d’appliquer une convention ou un accord
collectif peut néanmoins décider de l’appliquer dans son entreprise. On parle alors d’une
« application volontaire ». Sa décision ne peut, toutefois, conduire à écarter l’application
de l’accord auquel il est assujetti et dont ses salariés pourront toujours se prévaloir.
Dès lors que l’employeur est tenu de respecter des dispositions d’une convention de
branche, il doit l’appliquer à l’ensemble de ses salariés (que ces derniers soient, ou non,
adhérents à l’une des organisations syndicales signataires).
2) LES EXCEPTIONS
a) La procédure d’extension
Dans certaines conditions, l’Etat peut imposer l’application d’une convention ou d’un
accord de branche à des employeurs qui, à l’origine, n’y sont pas assujettis parce qu’ils
n’adhèrent pas à l’une des organisations patronales signataires.
Exemple : Arrêté du 19 décembre 2022 portant extension d'un accord conclu dans le
cadre de la convention collective nationale des entreprises de prévention et de sécurité
(n° 1351)
b) La procédure d’élargissement
Remarque : dans le cadre d’une volonté politique de réduction du nombre des branches
professionnelles, l’élargissement du champ d’application des conventions de branche
intervient régulièrement à l’occasion d’arrêter de fusion de plusieurs branches
professionnelles.
EN PRATIQUE :
Presque toutes les conventions de branche font l’objet d’arrêté d’extension afin de les
rendre applicable (en tout ou partie) à l’ensemble des entreprises du secteur d’activité
concerné.
En conséquence, la plupart des entreprises sont couvertes par une convention collective
de branche.
Le code « NAF » ou « APE » attribué par l’INSEE à l’entreprise lors de sa création est un
indice utile pour définir son activité principale et aide à la détermination de la convention
collective qui lui est applicable.
Cette négociation implique qu’au moins une organisation syndicale représentative dans
l’entreprise ait désigné un délégué syndical parmi ses salariés.
Par ailleurs, pour être valablement conclue, la convention d’entreprise devra avoir été
signée entre, d’une part, l’employeur et, d’autre part, une ou plusieurs organisations
syndicales de salariés représentatives ayant recueilli 50 % des suffrages exprimés au
premier tour des dernières élections des titulaires au CSE.
Celui-ci entrera en vigueur s’il est approuvé par les deux tiers du personnel lors d’un
référendum organisé dans l’entreprise (art. L.2232-21 et suivants du code du travail).
soit avec un ou des salariés mandatés par des syndicats représentatifs (sous
réserve que l’accord soit ensuite approuvé par la majorité des salariés - majorité
simple - lors d’un référendum organisé dans l’entreprise) ;
à défaut, par un salarié non élu au CSE mais mandaté par une organisation
syndicale représentative en vue de ces négociations (sous réserve que l’accord
soit ensuite approuvé par une majorité de salarié lors d’un référendum organisé
dans l’entreprise).
Les sources des normes applicables en droit du travail sont nombreuses et peuvent, le
cas échéant, entrer en conflit.
Les règles permettant de déterminer la norme applicable dans ces situations dépendent
de l’origine des normes en concurrence (norme conventionnelle contre norme
conventionnelle ou norme conventionnelle contre norme « étatique »).
1 - Le principe de faveur
Ce principe est consacré par l’article L.2251-1 du code du travail au terme duquel «une
convention ou un accord peut comporter des stipulations plus favorables aux salariés que
les dispositions légales en vigueur. Ils ne peuvent déroger aux dispositions qui revêtent
un caractère d'ordre public. »
Ainsi, un accord collectif peut se substituer à la loi si, d’une part, ses dispositions sont
plus favorables aux salariés que celle prévues par le législateur et si, d’autre part, elles
ne dérogent pas à des dispositions d’ordre public « absolu ».
Selon un avis rendu le 22 mars 1973 par le Conseil d’Etat, « une convention collective ne
saurait légalement déroger ni aux dispositions qui, par leurs termes mêmes, présentent
un caractère impératif ni aux principes fondamentaux énoncés dans la Constitution ou
aux règles du droit interne ou, le cas échéant, international, lorsque ces principes ou
règles débordent le domaine du droit du travail ou intéressent des avantages ou garanties
échappant, par leur nature, aux rapports conventionnels ».
On parle d’ordre public « absolu » pour désigner l’ensemble de ces normes auxquelles
une convention collective ne peut pas déroger même dans un sens plus favorable.
Désormais, le code du travail définit, sur de nombreux sujets, trois types de norme :
- des règles d’« ordre public » qui sont impératives et ne peuvent pas être écartées par
la négociation collective ;
- des règles qui peuvent être définies par les partenaires sociaux dans le cadre de
négociations menées à différents niveaux (entreprise, branche,…)
- des règles « supplétives » qui s’imposent uniquement si les partenaires sociaux n’ont
pas prévu d’autres normes sur le sujet.
En 1993, l’article L.212-5 du code du travail (en vigueur au 02/12/93) prévoyait que les
huit premières heures supplémentaires étaient majorées à 25% et que les suivantes
l’étaient à 50%.
Désormais, le Code du travail se contente, par une disposition d’« ordre public », de
définir les heures supplémentaires et d’imposer l’octroi d’une contrepartie à leur
accomplissement
Il indique, par une disposition « supplétive », qu’en l’absence d’accord collectif applicable,
cette majoration sera de 25% pour les huit premières heures supplémentaires et de 50 %
pour les suivantes.
Un premier bloc, défini par l’article L.2253-1 du code du travail, regroupe 13 sujets pour
lesquels la branche professionnelle dispose d’une compétence exclusive sauf si l’accord
d’entreprise « assure des garanties au moins équivalentes » selon l’application du
principe de faveur.
Un deuxième bloc regroupe quatre thèmes sur lesquels la branche peut rendre ses
dispositions impératives (clauses de verrouillage) et donc interdire, si elle le souhaite, la
négociation d’accord d’entreprise.
Un troisième et dernier bloc regroupe les thèmes pour lesquels l’accord d'entreprise
prime sur l'accord de branche même si son contenu est moins favorable.
Il regroupe l’ensemble des sujets ne relevant pas des deux premiers blocs.
Dans tous ces domaines, les règles issues de l’accord de branche deviennent
supplétives : elles ne s’appliqueront qu’en l’absence de dispositions (même moins
favorables) issues d’un accord d’entreprise portant sur le même sujet.