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Droit de travail

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Section IV: Les conventions collectives

La convention collective de travail s’analyse comme un accord relatif aux


conditions de travail conclu entre; d’une part une ou plusieurs organisations
syndicales de travailleurs et d’autre part une ou plusieurs organisations syndicales
d’employeurs ou des employeurs pris individuellement. Elle apparaît comme un
élargissement du contrat individuel de travail, le contrat liant un ensemble de
travailleurs avec un employeur ou un groupe d’employeurs.

Nous allons voir successivement la conclusion des conventions collectives


(§1), leur contenu (§2) et leur application (§3).

§1:La conclusion des conventions collectives


D’après le Code de travail les conventions collectives peuvent être conclues
dans tous les domaines de l’activité économique. Elles peuvent être conclues par les
représentants des syndicats de travailleurs ou d’employeurs ou d’un groupement
d’employeurs.

La convention doit être écrite sous peine de nullité. Elle est conclue sans
détermination de durée et en principe c’est le ministre chargé de Travail qui intervient
avec le concours d’une commission consultative instituée spécialement pour les
conventions collectives.

Les autorités interviennent d’abord pour déterminer le champ d’application


territorial et professionnel de la convention qui doit s’appliquer à l’ensemble d’une
branche d’industrie ou de commerce: il y est procédé par arrêté du ministre chargé de
Travail. Ce dernier statue par un agrément publié au Journal Officiel avec, en annexe,
le texte de la convention.

§2:Le contenu des conventions collectives


Les conventions collectives agréées édictent un véritable statut des travailleurs
de telle ou telle branche d’activité. Elles contiennent des clauses obligatoires
destinées à conférer certaines garanties aux travailleurs et des clauses facultatives,
laissées au libre accord des parties.

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1. Clauses obligatoires
Les clauses obligatoires sont relatives à la liberté syndicale et à la liberté
d’opinion, aux salaires applicables par catégories professionnelles et à la procédure
de classement des travailleurs entre ces catégories, aux conditions d’embauchage et
de licenciement des travailleurs qui doivent respecter la liberté syndicale et la liberté
d’opinion, au délai-congé, aux modalités de fonctionnement d’une commission
paritaire chargée de régler les différends nés entre employeurs et salariés, à propos de
l’application de la convention.

2. Clauses facultatives
Les clauses facultatives comprennent celles relatives à l’organisation du travail,
à la rémunération et aux avantages accordés aux salariés. Elles peuvent prévoir ainsi
les conditions spéciales de rémunération au rendement, l’attribution de compléments
de salaire, déterminer le régime des primes d’ancienneté et d’assiduité, le régime des
primes de danger et d’insalubrité, l’indemnisation des déplacements, l’octroi de
congés payés pouvant dépasser ce qui résulte du droit commun et le bénéfice
d’avantages sociaux, de toute sorte, non prévus par la législation.

3. Contenu des conventions d’établissement


Les conventions collectives d’établissement se présentent comme des mesures
d’application des normes générales contenues dans les conventions agréées. Elles ne
peuvent contenir de dispositions moins favorables pour les travailleurs que celles des
conventions agréées applicables dans l’établissement considéré. Elles règlent les
conditions de travail dans les entreprises qu’elles concernent.

§3:L’application des conventions collectives


La convention agréée, publiée au Journal Officiel, s’impose à compter de sa
date d’application à tous les employeurs et travailleurs ressortissant à la branche
d’activité visée, dans le territoire déterminé. Elle s’applique à tous les rapports de
travail entre employeurs et travailleurs de la profession visée par la convention au
même titre qu’un arrêté administratif.

Les conventions d’établissement ne sont applicables qu’à partir du jour qui suit
celui de leur dépôt en triple exemplaire, au greffe de la justice cantonale du lieu où
elles doivent être appliquées. La convention collective d’établissement déposée
s’applique non seulement aux employeurs individuels qui se sont engagés

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directement et aux membres des groupements signataires, mais aussi à tous ceux qui
viennent à y adhérer postérieurement.

En outre, les conventions collectives de toute nature entraînent pour les parties
l’obligation de les appliquer loyalement tant qu’elles sont en vigueur. Les
groupements de travailleurs et d’employeurs liés par une convention collective sont
garants de son exécution par leurs membres.

Enfin, les conventions collectives restent des accords consensuels. Elles


peuvent cesser de produire leurs effets par la volonté des parties. La convention à
durée déterminée peut tomber à l’arrivée du terme fixé par les contractants, s’il y a
une clause expresse en ce sens, sinon elle se transforme en convention à durée
indéterminée. Dans les cas de convention d’établissement, celle-ci est résolue le jour
où l’une des deux parties signifie à l’autre, un mois d’avance au moins, sa volonté d’y
renoncer; la renonciation doit être notifiée en même temps au greffe de la juridiction
où la convention est déposée. En ce qui concerne les conventions agréées, qui ont été
de ce fait étendues à toute la profession dans une aire territoriale déterminée, il est
possible aux parties intéressées d’y mettre fin. Il suffit pour cela d’un arrêté du
ministre chargé du Travail, c'est-à-dire celui qui a prononcé l’agrément, pour retirer
ce dernier.

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