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2 ème Partie : l’exécution du contrat (les effets du contrat)

Compétences attendues (ce qu’il faut savoir faire)


 -  Expliquer l’intérêt que présente une clause contractuelle donnée pour les parties.
 -  Analyser la validité́ d’un contrat dans son ensemble et d’une clause particulière.
 -  Proposer des sanctions adaptées en cas d’inexécution d’un contrat.
Le contrat est passé pour produire des effets. Un fois le contrat valablement formé il doit entrer exécuté. Les
parties sont tenues par les obligations contractuelles qu’elles se sont-elles-mêmes imposées. Le contrat a donc
force obligatoire à leur égard (1). Par contre, les effets du contrat vis-à̀ -vis des tierces personnes sont limitées :
on parle des lors d’effet relatif du contrat (2). Nous verrons les différents modes d’extinction du contrat (3).
Tous les contrats ont pour effet d’obliger les parties et si l‘une n’exécute pas ses obligations, diverses sanctions
vont en résulter (4).

1. Les effets du contrat à l’égard des parties : la force obligatoire du contrat

Ainsi le contrat a pour les parties la même importance qu’une loi, et les parties doivent agir avec loyauté́ et
bonne foi l’une envers l’autre.
La force obligatoire du contrat a deux conséquences qui seront décrites ci-après.

A. Les parties doivent exécuter les obligations prévues par le contrat

Le parallèle avec la loi vise à̀ exprimer la force de l’engagement conclu par les parties qui, ayant manifesté́ la
volonté́ de créer le contrat, doivent en respecter les stipulations comme une loi, et des lors l’exécuter.

Article 1103 du Code Civil : Les contrats légalement formes tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits.
Article 1104 du Code Civil : Les contrats doivent entre négocies, formes et exécutes de bonne foi. Ces
dispositions sont d’ordre public.
Article 1103 du Code Civil : Les contrats légalement formes tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits.

On rappelle qu’en vertu du principe de la liberté́ contractuelle, les parties sont libres de définir le contenu du
contrat. Les parties négocient le plus souvent le contrat et décident de ce à̀ quoi elles s’engagent aux termes du
contrat, dans le respect des règles de droit d’ordre public (les règles impératives. Sur la différence entre les
règles impératives et supplétives voir le chapitre 1 sur l’introduction au droit).
Elles peuvent donc insérer à leur convenance, dans le contrat, des clauses qui leur permettent de déroger à̀
certaines règles supplétives. Par exemple :
- Une clause de réserve de propriété́ dans un contrat de vente – qui permet de déroger au principe de transfert
immédiat de la propriété́ en reportant ce transfert au paiement complet du prix (voir sur point le cours sur la
propriété́ )
- Des clauses visant à̀ prédéfinir les modalités de règlement d’un éventuel litige, telle qu’une clause
compromissoire ou une clause attributive de compétence (voir chapitre sur l’organisation judiciaire et sur les
Mardi).
Mais parfois le contrat n’a pas enté clairement rédigé, n’a pas anticipé́ toutes les situations ou contient des
stipulations ambiguës. Le contrat peut alors poser un problème d’interprétation.

1) Le problème de l’interprétation du contrat

L’interprétation est l’opération par laquelle on précise le sens du contrat en cas de lacune, ambiguïté́ ou
contradiction. A défaut d’accord des parties, l’interprétation est effectuée par le juge.
Dans ce cas, comme le prescrit l’article 1118 du Code civil, le juge va s’éloigner du sens littéral des termes du
contrat pour recherche la commune intention des parties ou, à défaut, le sens qu’aurait donné́ aux termes du
contrat toute personne raisonnable.
Le juge n’est pas lié par la qualification des parties donné au contrat. Il peut requalifier un contrat, interpréter
des clauses douteuses, ou encore introduire des dispositions destinées à combler les lacunes du contrat.
2) L’intangibilité́ du contrat : le contrat ne peut entrer unilatéralement révoqué
Principe. Le contrat ne peut entrer révoqué ou modifié unilatéralement par l’une des parties. La convention
ne peut pas faire l’objet d’une modification unilatérale par l’une des parties. Cree par un échange de
consentement, le contrat ne peut en effet entre modifié par la volonté́ d’un seul.
La révocation du contrat suppose des lors un accord mutuel, qui n’a pas d’effet rétroactif.

Article 1193 Code civ. « Les contrats ne peuvent entre modifies ou révoques que du consentement mutuel des
parties, ou pour les causes que la loi autorise ».
Exception. Dans certains cas la révocation unilatérale est possible :
-  Soit parce qu’elle est prévue par les parties au contrat. Elle prend la forme d’une clause de résiliation
(souvent à̀ la condition de payer forfaitairement une certaine somme d’argent à titre d’indemnité́ ) ;
-  Soit parce qu’elle est permise par la loi : le contrat à durée indéterminée (à exécution successive) peut entrer
résilié à tout moment compte tenu de la prohibition des engagements perpétuels.
La révocation ou la modification ne peut donc se faire que d’un commun accord, ou à̀ défaut d’accord, par
décision du juge.
Cette impossibilité́ d’une modification unilatérale s’impose également, au juge qui ne peut en principe à̀
l’occasion d’un litige changer les stipulations d’un contrat. Celui-ci ne peut ainsi, sous prétexte d’enquit́,
modifier des clauses contractuelles précises.
En effet un contrat à exécution successive peut devenir beaucoup plus difficile à̀ appliquer si des circonstances
bouleversent l’économie de la convention par suite de changement imprévu (ex. : guerre, crise particulièrement
forte entrainant une augmentation forte du prix des matières premières...). C’est le problème de l’imprévision
dans le contrat. Jusqu’à̀ la reforme de 2016 le juge ne pouvait pas réviser un contrat devenu déséquilibré du fait
d’un changement de circonstances économique.
Mais la reforme de 2016 a créé́ la possibilité́ d’une révision du contrat par le juge en cas d’imprévision.

3) Limite à la règle de l’intangibilité́ du contrat : La théorie de l’imprévision

Depuis la réforme de 2016, l’article 1195 du Code civil prévoit qu’en cas de changement imprévisible des
circonstances d’exécution, un des contractants peut obliger l’autre à renégocier le contrat. C’est le
problème de l’imprévision dans le contrat.

Article 1195 Code civ « Si un changement de circonstances imprévisible lors de la conclusion du contrat rend
l'exécution excessivement onéreuse pour une partie qui n'avait pas accepté́ d'en assumer le risque, celle-ci peut
demander une renégociation du contrat à son cocontractant. Elle continue à̀ exécuter ses obligations durant la
renégociation. En cas de refus ou d'échec de la renégociation, les parties peuvent convenir de la résolution du
contrat, à la date et aux conditions qu'elles déterminent, ou demander d'un commun accord au juge de
procéder à son adaptation. A défaut d'accord dans un délai raisonnable, le juge peut, à la demande d'une
partie, réviser le contrat ou y mettre fin, à la date et aux conditions qu'il fixe.

Pour cela, il faut que 4 conditions soient remplies :

1. Un changement de circonstances imprévisible au jour de la conclusion du contrat est survenu (exemple :


guerre, crise particulièrement forte entrainant une augmentation forte du prix des matières premières, crise
sanitaire ...) ;
2. Ce changement a rendu l’exécution du contrat excessivement onéreuse pour la partie qui veut renégocier ;
3. Cerisquen’étaitpasexpressémentprévudanslecontratniacceptécomme tel par les parties (par exemple il n’y
avait pas de clause d’acceptation des risques futurs) ;
4. La partie qui souhaite renégocier continue à̀ exécuter le contrat aux anciennes conditions en gage de bonne
foi.
Si ces 4 conditions sont remplies, plusieurs issues sont possibles :
- Soit l’autre partie est d’accord pour renégocier => le contrat est renégocié d’un commun accord.
- Soit l’autre partie refuse de négocier ou les négociations n’aboutissent pas. Dans ce cas les parties peuvent
choisir de mettre un terme au contrat OU de saisir le juge lequel décidera des nouvelles modalités ou de mettre
fin au contrat.
A noter : les parties peuvent éviter cette situation d’imprévision grâce à̀ des clauses insérées dans leur contrat
permettant de prévoir les conditions d’une révision automatique en fonction de l’évolution des circonstances.
-  Clause de révision : les parties s’engagent à̀ renégocier le contrat en cas de changement de certaines
circonstances postérieurement à sa formation. Cette clause oblige les parties à renégocier leur contrat dans
certaines circonstances mais, mais ne les oblige pas à̀ se mettre d’accord suite à cette négociation !
-  Clause d’indexation (ou d’échelle mobile) : qui permet de faire varier le prix automatiquement selon les
fluctuations d’un indice choisi. Cette clause implique que la révision du contrat est obligatoire et automatique.
Par contre, l’indice choisi doit obligatoirement entre en relation directe avec l’objet du contrat. Sinon cette
clause ne sera pas valable (ex : une indexation générale fondée sur un indice de référence, tel que l’indice des
prix à la consommation ou des prix à la construction publies par l’INSEE - l’indice doit concerner la même
activité́ que le contrat).

B. Le contrat doit entrer exécuté de bonne foi

Le contractant ne doit pas chercher à̀ nuire à l’autre, ou adopter un comportement rendant plus difficile
l’exécution de son obligation par l’autre partie. La bonne foi dans l’exécution du contrat suppose loyauté́ et
coopération.
L’obligation de loyauté́ implique :
- De la part du débiteur, une exécution conforme à son engagement et à la probité́
- De la part du créancier, l’absence de manœuvre qui rendrait plus difficile l’exécution de la prestation de
l’autre partie.
L’obligation de coopération implique l’obligation pour chaque partie d’agir au mieux des intérêts de son
cocontractant, et notamment de lui donner les informations qu’il a intérêt à connaitre au sujet de l’exécution du
contrat.

C. L’effet translatif du contrat

Principe du transfert de propriété́ dès la conclusion du contrat


Les règles relatives à l’effet translatif du contrat traitent de la question du transfert de propriété́ opèré par le
contrat.
Le transfert de propriété́ s’opère en principe dès la conclusion du contrat. Dans les contrats ayant pour
objet l’aliénation de la propriété́ ou la cession d’un droit, Le principe énoncé à l’article 1196 du C. Cive. est
celui du transfert de propriété́ « solo consensus » c’est à̀ dire que le transfert de la propriété́ d’une chose ou d’un
droit se fait par principe au moment et du seul fait de la conclusion du contrat.
Exception. L’article 1196 alinéa 2 prévoit qu’il peut entrer dérogé à cette règle par « la volonté́ des parties ».
Par exemple en insérant dans le contrat une clause de réserve de propriété́ . C’est clause qui suspend l’effet
translatif du contrat jusqu’au complet paiement du prix » (art. 2367 C. Civ.)

Le transfert des risques de la chose


La théorie des risques permet de déterminer ce qu’il advient du contrat lorsque l’une des obligations ne peut
entrer exécuté à la suite d’un évènement de force majeur.
Lorsque le contrat est translatif de propriété́ , le transfert de propriété́ emporte transfert des risques de la chose «
selon l’article 1196 alinéa 3 du Code Civ. Dès lors si la chose a enté détruite à la suite d’un évènement de force
majeur, le nouveau propriétaire doit en supporter la perte sans pouvoir invoquer cet évènement pour
s’affranchir de ses propres obligations.

2. Les effets du contrat à l’égard des tiers

A. L’effet relatif et l’opposabilité́ du contrat


Article 1199 du Code civil : le contrat ne crée d’obligations qu’entre les parties.
Le contrat lie les parties mais en principe il n’a pas d’effet à l’égard des tiers : on dit qu’il a un effet relatif.

Principe. Les tiers ne peuvent devenir ni créanciers, ni débiteurs en vertu d’un contrat auquel ils sont
estrangers. En effet, il ne peut pas générer d’obligations pour des personnes qui ne l’ont pas conclu.
Limites. Cependant, le contrat est opposable en tant que fait. Les tiers doivent respecter la situation juridique
crée par le contrat.
En effet les parties peuvent opposer le contrat aux tiers (qui sont tenus de le respecter des lors qu’ils en ont enté
informes, et ne peuvent se rendre complice d’une violation par le débiteur de ses obligations contractuelles sans
engager leur propre responsabilité́ ).
De même, le tiers peut invoquer le contrat en tant qu’élément de preuve.

B. Une exception ; les contrats pour autrui

Il existe des exceptions à la règle de l’effet relatif du contrat. Dans certains domaines, comme en matière de
droit du travail par exemple, des accords collectifs de travail s’appliquent à̀ des personnes qui ne les ont pas
conclus et leur attribuent des droits et des obligations. Ex : les conventions collectives.
En dehors des accords collectifs, il est possible de conférer par contrat un droit à un tiers (validité́ de la
stipulation pour autrui, promesse de porte fort), mais non de lui imposer une obligation.
-  La stipulation pour autrui : contrat par lequel une partie (le stipulant) obtient de l’autre partie (le
promettant) l’engagement de réaliser une prestation au profit d’un tiers (le bénéficiaire). Le tiers bénéficiaire
n’est pas du tout partie au contrat et peut même ignorer son existence. Pourtant ce contrat va produire un effet
direct sur lui. Ex. la personne qui souscrit une assurance-vie (le stipulant) contracte avec un assureur
(promettant) afin qu’un capital soit versé à son conjoint et ses enfants (bénéficiaires) lors de son décès.
-  La promesse de porte-fort : il s’agit de l’engagement pris par une personne (le porte-fort) d’obtenir l’accord
d’un tiers à un acte juridique. Le porte-fort s’expose à̀ verser des dommages et intérêts, si le tiers n’accomplit
pas le fait promis.

3. L’extinction du contrat

Le contrat prend fin lorsque les parties ont exécuté́ leurs engagements conformément aux termes du contrat.
L’extinction du contrat intervient également :
-  Par le paiement dans les contrats de vente ;
-  Par l’arrivée du terme convenu dans les contrats successifs ;
-  Par la mort de l’une des parties pour les contrats intuitu personae (ex. le mandat) ;
-  Par la résolution du contrat (elle est dite judiciaire si elle décidée par le juge ou conventionnelle si elle résulte
d’une clause du contrat ou de l’accord des parties).

4. L’inexécution du contrat et ses conséquences

Le contrat légalement formé astreint les parties à exécuter les obligations qui en découlent, sous peine de
sanctions.

Lorsque le débiteur n’exécute pas ses obligations contractuelles, plusieurs voies s’offrent au créancier. Selon
l’article 1217 du Code civil, la partie envers laquelle l’engagement n’a pas enté exécuté, ou l’a enté
imparfaitement peut :
-  Refuser d’exécuter ou suspendre l’exécution de sa propre obligation (l’exception d’inexécution) ;
-  Poursuivre l’exécution forcée en nature de l’obligation ;
-  Obtenir une réduction de prix ;
-  Provoquer la résolution du contrat ;
-  Demander réparation des conséquences de l’inexécution (responsabilité contractuelle).

Les sanctions qui ne sont pas incompatibles peuvent entre cumulées ; des dommages et intérêts peuvent
toujours s’y ajouter.
Certaines de ces sanctions sont communes à tous les contrats, d’autres sont, de fait le plus généralement mis en
œuvre dans les contrats synallagmatiques. Un préalable apparait toujours nécessaire : la mise en demeure du
débiteur défaillant.

A. Le préalable de mise en demeure du débiteur

Avant de mettre en œuvre une sanction, le créancier doit mettre le débiteur en demeure d’exécuter son
obligation conformément aux termes du contrat.
La mise en demeure est l’acte par lequel le créancier somme le débiteur d’exécuter son obligation. La mise en
demeure opère une constatation officielle de l'inexécution des obligations, permettant la mise en œuvre des
sanctions à l’égard du débiteur.
Les formes de la mise en demeure sont variées : elle peut prendre la forme d’une sommation d’huissier. Une
lettre simple peut suffire si elle constitue « une interpellation suffisante », c’est à̀ dire exprimer clairement la
volonté́ du créancier d’exiger l’exécution. En pratique il est conseillé́ d’envoyer une lettre avec accusé
réception, pour préconstituer la preuve de cet envoi.
A compter de la mise en demeure, le créancier peut :
- Réclamer des dommages et intérêts ou des intérêts de retard si l’exécution est encore possible
-  Demander la résolution du contrat pour inexécution
-  Demander l’exécution forcée
La mise en demeure est un préalable à l’engagement de la responsabilité́ contractuelle dans les hypothèses de
retard dans l’exécution.
Si la mise en demeure reste sans effet et que les obligations du contrat demeurent inexécutées, le créancier peut
à son choix et à condition que l'inexécution ne soit pas imputable à la force majeure, mettre en œuvre deux
sanctions applicables à̀ tous les contrats : l’exécution forcée en nature ou la responsabilité́ contractuelle.

B. L’exécution forcée en nature

L'exécution forcée en nature est l’exercice par le créancier d’un moyen de contrainte contre le débiteur, afin de
le forcer à̀ s’exécuter.
L’exécution forcée en nature est possible en principe pour toutes les obligations mais on y a recours surtout
dans les obligations de somme d’argent. En cas de défaillance du débiteur, on pratiquera notamment des saisies
sur le patrimoine du débiteur.

Exceptions

L’exécution forcée sera encartée dans certains cas :


-  Si l’exécution forcée est impossible : par exemple en cas de violation d’une obligation de non-concurrence,
l'exécution forcée n’aurait pas de sens puisque le préjudice est déjà̀ définitivement constitué. Seule la
responsabilité́ contractuelle est alors envisageable.
-  Si l’exécution forcée met en jeu la liberté́ individuelle du débiteur (exemple : l’exécution forcée est exclue
contre un peintre refusant d’effectuer un portrait qu’on lui avait commandé́ ). Mais des moyens d'exécution
détournes restent possibles telle l’astreinte.
-  L'exécution forcée en nature est encore exclue s’il existe une disproportion manifeste entre son cout pour le
débiteur et son intérêt pour le créancier.

Moyens de l’exécution forcée

Les moyens de l’exécution forcée évoqué par le code civil :


-  La saisie des biens du débiteur (sous d’importantes conditions)
-  Dans une vente, l'exécution forcée permet à̀ l’acheteur d’obtenir, par l'intermédiaire de moyens de contrainte,
la livraison de la chose par le vendeur
(la remise de la chose).
-  La destruction de ce qui a enté construit en contrariété́ des engagements
contractuels. En cas de violation d’une obligation de ne pas construire, la
démolition de l'ouvrage construit en violation des règles applicables et courante.
-  L’exécution par un tiers au frais du débiteur.

Moyen de contrainte indirecte : l'astreinte

L’astreinte est la condamnation du débiteur à des dommages-intérêts proportionnels au nombre de jour de


retard, afin de le contraindre à̀ l'exécution de son obligation. Elle suppose que l'exécution soit encore possible.
L’astreinte résulte d’une décision du juge qui détermine son montant par jour de retard. Une fois l’exécution
obtenue ou si celle- ci est impossible, celui-ci procède à sa liquidation, en multipliant les sommes dues par jour
de retard par la durée d’inexécution.
C. L’exécution par équivalent : la responsabilité́ contractuelle

La responsabilité́ contractuelle est l'obligation pour le débiteur de réparer le préjudice subi par le créancier du
fait de l’inexécution des obligations nées contrat.

1) Les conditions

Trois conditions sont nécessaires à la mise en jeu de la responsabilité́ contractuelle : une faute (une inexécution
du contrat), un dommage (ou préjudice) et un lien de causalité.

a. La mise en jeu de la responsabilité́ suppose une faute contractuelle

L’engagement de la responsabilité́ contractuelle suppose bien entendu l’existence d’un contrat entre le
responsable et la victime.
La mise en jeu de la responsabilité́ suppose une faute contractuelle. Constitue une faute contractuelle
l’inexécution totale, partielle ou tardive du contrat.
C’est au créancier d’apporter la preuve de cette faute. Mais l’apport de la preuve est plus ou moins facilitée
selon que l’on se trouve en présence d’une obligation de moyen ou d’une obligation de résultat.
- Lorsque l’obligation prévue au contrat est une OBLIGATION DE MOYEN : Le débiteur d’une obligation de
moyen est tenu de mettre tout en œuvre pour accomplir son obligation mais il ne peut pas promettre le résultat
(tel est le cas du médecin qui ne garantit pas la guérison du malade, mais seulement de tout faire pour obtenir
cette guérison).
Si le résultat n’est pas atteint, la responsabilité́ du débiteur ne peut entrer engagée du seul fait de l’obtention du
résultat. La responsabilité́ du débiteur ne sera engagée vis à vis du créancier que si ce dernier démontre
l’existence d’une faute. Le créancier doit prouver la faute du débiteur en démontrant qu’il n’a pas mis en œuvre
tous les moyens dont il disposait ou a enté négligent.
La faute est appréciée in abstracto, c’est à̀ dire au regard du comportement attendu de la part d’une personne
normalement diligente (concept du bon père de famille).
On parle alors de responsabilité́ pour faute prouvée.
- Lorsque l’obligation prévue au contrat est une OBLIGATION DE RESULTAT : Le débiteur a promis
purement et simplement l'exécution du contrat. Des lors, l’absence du résultat attendu suffit à̀ constituer la
faute. L’inexécution du contrat établi la faute contractuelle et engage la responsabilité́ du débiteur.
On parle alors d’une responsabilité́ de plein droit.
▪ Comment savoir si les parties au contrat sont tenues par une obligation de moyens ou de résultats ?
La distinction entre obligation de moyens et de résultats dans un contrat est fonction de la volonté́ des parties
(selon si un résultat a enté ou non promis aux termes du contrat), ainsi que de l’existence d’un ALEA pour le
contractant Est-ce qu’il existe de façon objective un alea dans la réalisation de la prestation c’est-à̀ -dire une
dimension qui n’est pas maitrisée par la partie qui doit réaliser la prestation ?
Par exemple, un charpentier a une obligation de faire une charpente solide = il n’y a pas d’alea qui intervient
dans le processus de construction dont dépend le succès de cette réalisation ; tandis qu’un médecin ne peut
garantir la guérison, celle-ci dépend de l‘état de santé du malade et de l’efficacité́ des traitements connus.

b. La mise en jeu de la responsabilité́ suppose un dommage (ou préjudice)

L’inexécution du contrat doit créer un dommage au créancier. Tout dommage peut ouvrir droit à réparation.
Ainsi le créancier peut obtenir réparation des préjudices consécutifs à un dommage matériel, tels que perte
subie (destruction d’un bien) ou un gain manqué (perte de salaire, etc.).
Le créancier peut obtenir également réparation de son préjudice moral (atteinte à ses sentiments) ou de ceux
découlant d’un dommage corporel.
Le préjudice doit présenter certains caractères pour entre indemnisable, notamment :
-  Entre certain, le préjudice futur ou simplement éventuel n’est pas réparable,
-  Entre direct, il doit entrer la conséquence de l’inexécution,
-  Et prévisible, seul est indemnisable le dommage que l’on pouvait prévoir lors de
l’exécution du contrat - art. 1231-3 C.C.I.).
Par exception, la réparation s’entend aux dommages imprévisibles lorsque l’inexécution provient d’une faute
dolosive ou d’une faute lourde. La faute est dolosive en cas d'inexécution volontaire de ses obligations par le
débiteur. La faute lourde est celle particulièrement grave.
c. La mise en jeu de la responsabilité́ suppose un lien de causalité́ entre la faute et les dommages.

Il faut un lien de causalité́ entre la faute et le dommage. Le dommage doit avoir un lien de cause à effet avec
l’inexécution contractuelle.
Seuls les dommages qui entaient prévisibles lors de la conclusion du contrat sont réparables.

2) Les causes d’exonération de la responsabilité́ (cas dans lesquels le débiteur peut échapper à sa
responsabilité́ ou la réduire)

Le débiteur peut faire valoir une cause d’exonération pour exclure ou réduire sa responsabilité́ contractuelle. Il
existe trois causes d’exonération de responsabilité́ : la force majeure, la faute du tiers ou la faute du créancier.

a. La force majeure

Si une des parties est empêchée d'exécuter son obligation à cause d’une force majeure, quelles conséquences
cela aurait-il pour le contrat ?

La force majeure est un évènement :


-  Extérieur au débiteur
-  Imprévisible (il ne pouvait pas entre raisonnablement prévu au moment de la conclusion du contrat) ;
-  Irrésistible (ses effets ne peuvent entre évites par des mesures appropriées).
Si le débiteur est définitivement empêché d'exécuter son obligation par la force majeure, son cocontractant est,
lui aussi, libèré de son obligation réciproque. Le contrat subit alors une résolution (il est mis fin au contrat),
avec des restitutions si nécessaires.
Si le contrat implique le transfert de propriété́ d’une chose et que cette chose est détruite par la force majeure,
on applique le principe « RES perit domino » : c’est le propriétaire qui supporte le risque de perte de la chose.
Si la force majeure rend l'exécution temporairement impossible, le contrat est suspendu et non résolu.
Dans tous les cas si l'inexécution de l’obligation du débiteur est due à̀ la force majeure, il sera exonèré de toute
responsabilité́ contractuelle.

b. Le fait d’un tiers


Si le contrat est empêché́ du fait de l’intervention d’un tiers il peut y avoir exonération de responsabilité́ .
- L’exonération est totale si ce fait revêt les caractères de la force majeure.
- Si le fait du tiers ne revêt pas les caractères de la force majeure, il n’y a pas d’exonération de responsabilité́
mais partage de la responsabilité́ entre le débiteur et le tiers qui seront condamnés solidairement à la réparation
du préjudice subi.

c. La faute du créancier
Si le créancier s’est immiscé dans le contrat pour en empêcher ou en compliquer l’exécution, le débiteur pourra
demander une exonération partielle ou totale de responsabilité́ .

3) La réparation du dommage

Lorsque les conditions de la responsabilité́ sont établies, le juge condamne le débiteur à la réparation du
préjudice. La réparation s’effectue en nature ou par équivalent c’est à̀ dire en valeur, par des dommages
et intérêts.
Les dommages et intérêts compensatoires sont destinés à̀ compenser le préjudice découlant de l’inexécution
totale ou partielle.
Le principe en la matière est celui de la réparation intégrale. Le montant des dommages et intérêts doit
couvrir la totalité́ du dommage réparable mais ne pas l’excéder.
Lorsque le préjudice subi par le créancier résulte du non-paiement ou du retard dans le paiement, le débiteur est
tenu au paiement de dommages et intérêts moratoires (ce sont des intérêts de retard calcules par application du
taux de l’intérêt légal).

4) L’aménagement conventionnel de la responsabilité́


La responsabilité́ contractuelle entant le prolongement du contrat inexécuté́ , les parties peuvent aménager par
avance les conséquences de cette responsabilité́ .
Ces aménagements sont licites, conformément au principe de la liberté́ contractuelle.

▪ Les clauses exonératoires ou limitatives de responsabilité́


Le contrat peut prévoir d’encarter la responsabilité́ du contractant ou limiter la responsabilité́ en prévoyant un
montant maximum des réparations.
Toutefois dans les contrats conclus entre professionnels et consommateurs ces clauses exonératoires ou
limitatives de responsabilités sont interdites (R212-1 du code de la consommation).
De même, les clauses limitatives ou exonératoires de responsabilité́ sont inapplicables si l'inexécution du
contrat est imputable à une faute lourde. Enfin elle est réputée non écrite si elle prive de substance
l’obligation essentielle du débiteur (selon l’article 1170 du code civil).

▪ Les clauses pénales


La clause pénale est une clause par laquelle les parties évaluent par avance et forfaitairement l’indemnité́ qui
sera due par le débiteur en cas d’inexécution.
Cette clause permet d’éviter le recours au juge pour la fixation de dommages et intérêts, dont le montant est
prédéterminé par la convention.
Le juge peut la réduire ou l’augmenter, en cas de disproportion importante, mais il ne peut la supprimer (Art.
1231-3 al 2 C.C.I.).

D. Les règles particulières aux contrats synallagmatiques :

Les contrats synallagmatiques sont caractérisés par l’interdépendance des obligations, chacune des parties ne
s’engage qu’en considération de la prestation promise par l’autre.
Cette interdépendance entraine trois conséquences particulières :

1) L’exception d’inexécution (art. 1219 et 1220 C. Cive.)

L’exception d’inexécution est le droit accordé à chaque partie au contrat synallagmatique de refuser
d’exécuter son obligation tant que l’autre n’accomplit pas la sienne. Si l’une des parties refuse de faire foi à son
engagement, l’autre peut donc, à titre de moyen de défense, suspendre l’exécution de sa propre obligation.
Ainsi dans un contrat de vente, si le vendeur ne livre pas la chose, l’acheteur peut s’abstenir d’en payer le prix.
Article 1219 Une partie peut refuser d'exécuter son obligation, alors même que celle-ci est exigible, si l'autre
n'exécute pas la sienne et si cette inexécution est suffisamment grave.
Article 1220 Une partie peut suspendre l'exécution de son obligation des lors qu'il est manifeste que son
cocontractant ne s'exécutera pas à l'échéance et que les conséquences de cette inexécution sont suffisamment
graves pour elle. Cette suspension doit entrer notifiée dans les meilleurs délais.

a. Condition de l’exception d’inexécution de droit commun (art.1219C.Civ.)

L’exception d’exécution peut entrer invoquée à certaines conditions :


1)  L’inexécution de ses obligations par l’une des parties
2)  L’obligation inexécutée doit entrer suffisamment grave (il existe une forme de proportionnalité́ entre
l’obligation inexécutée et sa riposte).
Le recours au juge n’est pas nécessaire, il suffit d’une inexécution, qui doit entrer suffisamment importante
pour entrainer une riposte proportionnée.
Ces effets sont provisoires, elle entraine la suspension de l’obligation, qui doit entrer accomplie des que
l’autre accomplit la sienne. C’est un moyen de pression pour les parties.

b. Condition de l’exception d’inexécution préventive (article1220C.Civ.)

L’ordonnance portant réforme du droit des obligations du 10 février 2016 a créé́ une exception d’inexécution
préventive. Cette « suspension du contrat par anticipation » est soumise à̀ des conditions particulières.
La possibilité́ pour une partie de suspendre ses obligations est subordonnée au constat réalisé par le créancier «
qu’il est manifeste que son cocontractant ne s’exécutera pas à l’échéance ». Le débiteur doit entrer averti par le
créancier de son intention de suspendre l’exécution du contrat.
Il doit donc y avoir un risque envident d’inexécution et des conséquences graves.

c. Les effets de l’exception d’inexécution.

Les obligations sont seulement suspendues, et restent exigibles. Deux issues paraissent alors possibles :
- Si le débiteur, cédant à la contrainte, s’exécute, le contrat reprend ses effets.
- A défaut, d’autres sanctions doivent entre engagées (exécution forcée en nature ou par équivalent).

2) La résolution pour inexécution

La résolution est la sanction de l’inexécution de ses obligations par l’une des parties qui met fin au contrat et
donne lieu selon le cas, à des restitutions.
Il existe différentes hypothèses de résolution. La résolution peut résulter de l’application d’une clause du
contrat, d’une notification du créancier au débiteur, ou elle peut entrer prononcée par le juge.

a. La clause résolutoire : une résolution prévue par les parties au contrat

Article 1224 La résolution résulte soit de l'application d'une clause résolutoire soit, en cas d'inexécution
suffisamment grave, d'une notification du créancier au débiteur ou d'une décision de justice.

Une clause résolutoire est la clause qui permet la résolution de plein droit du contrat en cas d’inexécution
de ses obligations par l’une des parties.
La clause résolutoire est valable dans le contrat en vertu du principe de la liberté́ contractuelle. De telles clauses
sont très fréquentes dans la pratique. La clause résolutoire présente l’avantage de la rapidité́ et de la simplicité́ ,
en évitant le recours au juge pour résoudre le contrat. Mais elle peut entrer source d’inconvénients, car elle peut
donner lieu à̀ des abus.
Selon l’article 1225 du Code civil, la clause résolutoire « précise les engagements dont l’inexécution entrainera
la résolution ». Ainsi, la loi pose formellement l’exigence que la clause désigne dans le contrat l’obligation
violée qui pourra entre sanctionnée par la résolution.
Sa mise en œuvre est subordonnée à la mise en demeure préalable du débiteur.
La mise en demeure ne produit effet que si elle mentionne expressément clause résolutoire. Toutefois, les
parties peuvent déroger à̀ cette règle en précisant dans la clause que l’inexécution vaut mise en demeure.
La mise en œuvre de la clause résolutoire est facultative, les parties peuvent toujours préférer saisir le juge.
L’intérêt pour le créancier de saisir le juge réside dans la possibilité́ d’obtenir, outre la résolution du contrat, la
condamnation du débiteur à des dommages et intérêts mais aussi d’ouvrir la voie à une appréciation du juge sur
les conditions de l’inexécution.

b. La résolution unilatérale par notification (en l’absence de clause résolutoire) : une résolution très
encadrée par les dispositions de la loi

Cette possibilité́ de résolution unilatérale nécessite un manquement grave du débiteur. Tel sera le cas en cas
d’inexécution d’une obligation essentielle de la convention.
Cette faculté́ ne pourra entre mise en œuvre qu’à condition que le débiteur défaillant ait enté préalablement
mis en demeure de s’exécuter, l’acte devant expressément préciser « qu’à défaut pour le débiteur de satisfaire
à son obligation, le créancier sera en droit de résoudre le contrat ». Si l’inexécution persiste l’article 1226 al.3
C. Cive. dispose que « le créancier notifie au débiteur la résolution du contrat et les raisons qui la motivent ».
La résolution unilatérale par le créancier est faite à « ses risques et péril ». Si le juge estime a posteriori que sa
mise en œuvre est infondée, il peut condamner le créancier à des dommages et intérêts. Il peut également
encartée la résolution infondée, le contrat continuant alors de produire ses effets.

Article 1225 La clause résolutoire précise les engagements dont l'inexécution entrainera la résolution du
contrat. La résolution est subordonnée à une mise en demeure infructueuse, s'il n'a pas enté convenu que celle-
ci résulterait du seul fait de l'inexécution. La mise en demeure ne produit effet que si elle mentionne
expressément la clause résolutoire.

L’article 1224 C. Cive. dispose que la « la résolution résulte (..) en cas d’inexécution suffisamment grave,
d’une notification du créancier au débiteur (..) ».
Article 1226 Le créancier peut, à ses risques et périls, résoudre le contrat par voie de notification. Sauf urgence,
il doit préalablement mettre en demeure le débiteur défaillant de satisfaire à son engagement dans un délai
raisonnable.
La mise en demeure mentionne expressément qu'à défaut pour le débiteur de satisfaire à son obligation, le
créancier sera en droit de résoudre le contrat. Lorsque l'inexécution persiste, le créancier notifie au débiteur la
résolution du contrat et les raisons qui la motivent.
Le débiteur peut à tout moment saisir le juge pour contester la résolution. Le créancier doit alors prouver la
gravité de l'inexécution.

c. La résolution judiciaire : la résolution du contrat prononcée par le juge

La résolution est dite judiciaire lorsque le créancier agit en justice pour en demander la mise en œuvre.
La résolution suppose l’inexécution d’une obligation contractuelle par le débiteur d’un contrat. La preuve d’une
faute n’est pas nécessaire, le simple manquement aux engagements permet le prononcé de la sanction. Elle peut
entrer mise en œuvre en cas d’inexécution totale ou partielle, des lors qu’elle porte sur une obligation
suffisamment grave. Elle peut entrer prononcée même si l’inexécution est la conséquence d’une force majeure.
Condition d’exercice de la résolution judiciaire
Seul le créancier de l’obligation inexécutée peut demander la résolution du contrat. Le juge a des larges
pouvoirs dans la mise en œuvre de la résolution.
Le juge apprécie souverainement si les conditions de la résolution sont réunies. Si le débiteur manifeste sa
bonne volonté́ en commençant̀ exécuter le contrat, le juge peut Aa tout moment (en cours d’instance) prendre
en compte ce éléments pour encarter la résolution. Le juge peut aussi décider d’accorder au débiteur des
délais de grâce pour lui permettre de s’exécuter. Il peut également le condamner à de simples dommages et
intérêts si les conditions de la responsabilité́ contractuelle sont réunies. S’il décide de prononcer la résolution, il
peut se limiter à̀ cette sanction ou l’assortir de dommages et intérêts.

d. Effets de la résolution

La résolution met fin au contrat. La clause résolutoire prend effet à̀ partir de la date fixée dans la clause. La
résolution par notification prend effet au jour de la réception de la notification faite par le créancier. La
résolution judiciaire prend effet au moment fixé par le juge.

Selon l’article 1228 du C. Cive. « le juge peut, selon les circonstances, constater ou prononcer la résolution ou
ordonner l’exécution du contrat, en accordant éventuellement un délai au débiteur, ou allouer simplement des
dommages et intérêts. »

La résolution ne produit pas d’effet rétroactif. Mais des restitutions peuvent toutefois exister entre les parties.
On distingue deux hypothèses :
Si les prestations échangées ne trouvaient d’utilité́ que par l’exécution complète du contrat résolu. Par exemple
dans un contrat de vente, la livraison est jjustifiéeque si le prix a enté entièrement payé. Dans ce cas les parties
doivent restituer intégralement les prestations réciproques.
Si les prestations échangées on trouvé leur utilité́ au fur et à̀ mesure de l’exécution réciproque du contrat. On
doit parler alors de résiliation du contrat. Il n’y a de restitutions qu’à partir du jour où une prestation n’a pas
reçu sa contrepartie. Ainsi si dans un bail, les loyers sont payes correctement pendant une première période
suivie d’une seconde période d’inexécution, la « résiliation » du contrat ne donnera lieu à̀ des restitutions qu’à
partir du jour où le locataire cesse de payer les loyers.
Maintien de certaines stipulations contractuelles
L’article 1230 du C. Cive précise que la résolution n’affecte ni les clauses relatives au règlement des différends,
ni celles destinées à̀ produire effet même en cas de résolution, telles les clauses de confidentialité́ et de non-
concurrence.

3) La réduction du prix

L’article 1223 du C. Cive. prévoit une autre sanction, celle de la réduction du prix. Cette possibilité́ est
subordonnée à̀ trois conditions :
Le créancier doit avoir subi une inexécution partielle de l’obligation. Tel est par exemple le cas du client
d’une entreprise chargée de faire des travaux dans une maison et qui n’aurait effectivement exécuté que la
moitié de la prestation.
Le créancier doit mettre en demeure le débiteur de s’exécuter.
Le régime de la sanction varie selon que le créancier avait déjà̀ ou non payé le prix :
 -  Si le créancier a payé́ : le créancier peut solliciter une réduction de prix
 -  Si le créancier n’a pas encore payé : il notifie sa décision de réduire le prix.
La réduction du prix doit entrer proportionnelle à l’inexécution. En cas de litige, les parties devront saisir le
juge.

Article 1223 En cas d'exécution imparfaite de la prestation, le créancier peut, après mise en demeure et s'il n'a
pas encore payé tout ou partie de la prestation, notifier dans les meilleurs délais au débiteur sa décision d'en
réduire de manière proportionnelle le prix. L'acceptation par le débiteur de la décision de réduction de prix du
créancier doit entrer rédigée par écrit.
Si le créancier a déjà̀ payé, à défaut d'accord entre les parties, il peut demander au juge la réduction de prix.

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