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5.6.

Classification des contrats selon la manière dont la volonté des


parties est exprimée

Selon ce critère, les contrats sont classés en : contrats négociés, contrats


d'adhésion et contrats obligatoires (forcés).
1. Le contrat négocié - ce sont des contrats classiques, traditionnels dont
les clauses sont le résultat de négociations entre les parties, sans
l'intervention d'aucune volonté extérieure. Leur conclusion suppose
souvent l'existence d'une phase précontractuelle, au cours de laquelle les
parties contractantes ont des négociations, des discussions sur l'objet du
futur service, la nature et l'étendue des obligations et d'autres conditions.
La période précontractuelle peut comporter 2 étapes dans lesquelles la
responsabilité des parties diffère.
L'essence de ce type de contrat - à la conclusion du contrat, les parties
négocient toutes ses clauses. Ils débouchent sur des négociations ou des
discussions, qui peuvent déboucher sur :
 avec la conclusion du contrat lui-même ou
 d'un avant-contrat, par lequel les parties s'engagent à conclure elles-
mêmes le contrat à l'avenir.
En outre, le code civil de la République de Moldova stipule que si, entre la
conclusion de l'avant-contrat et la conclusion du contrat lui-même, l'une des parties
refuse généralement de conclure un contrat ou un contrat similaire avec un tiers, le
autre, la partie sera en droit de réclamer une indemnisation.
2. Contrat d'adhésion - contrats dont les causes sont prédéterminées par
l'une des parties (appelée l'utilisateur), l'autre partie (appelée le membre)
ne pouvant négocier et influencer leur contenu.
Le contenu du contrat donné est prédéterminé, dans son intégralité, par l'une
des parties, sans donner à l'autre partie la possibilité de l'influencer. L'autre partie
est libre de les accepter ou non. S'il les accepte, on dit alors qu'il adhère au contrat
préétabli. Les clauses utilisées par l'émetteur de l'offre pour conclure un contrat
d'adhésion sont appelées clauses types.
Exemples de contrats d'adhésion : vente de biens de consommation ;
transports publics de passagers et de bagages; pour la fourniture de services de
téléphonie mobile ou fixe, etc. ; assurance; pour l'approvisionnement en eau, gaz,
électricité, etc.
La plupart des contrats de consommation sont des contrats d'adhésion. La
doctrine sépare les marchés publics (contrats de consommation) des contrats
d'adhésion. Voici une relation entre genre et espèce. Ainsi, tout contrat public est
un contrat d'adhésion, mais tout contrat d'adhésion n'est pas public, car il existe des
contrats d'adhésion qui ne se terminent pas avec les consommateurs.
Le contrat public (de consommation) est le contrat conclu par un
professionnel avec le consommateur, ayant pour objet la vente de biens, la
prestation de services ou l'exécution de travaux, dans des conditions d'offre
publique, de sorte que le professionnel est obligé de conclure de telles un contrat
avec tout consommateur qui nécessiterait sa résiliation.
Particularités du contrat public :
1. Le commerçant n'a pas le droit de refuser la conclusion du contrat donné si
l'autre partie, qui est généralement un consommateur, exprime sa volonté
de le conclure.
2. La possibilité pour le commerçant de privilégier certains consommateurs
lors de la conclusion des contrats est exclue, en établissant des clauses plus
favorables concernant le prix, le mode de paiement, les conditions de
livraison, etc.
3. Il est nécessaire de donner au consommateur la possibilité d'obliger le
professionnel à conclure un contrat, même s'il ne détient pas une position
dominante sur le marché.
4. Réglementer la liste des clauses qualifiées d'abusives et les conséquences
de leur inclusion dans le contrat. La législation nationale réglemente cette
liste dans la loi sur la protection des consommateurs et dans la loi sur les
clauses abusives dans les contrats conclus avec les consommateurs.
Avantages des contrats d'adhésion :
- simplifie les opérations;
- économiser de l'argent, du temps et des efforts aux parties pour négocier le
contrat.
Inconvénients des contrats d'adhésion :
- l'existence d'un danger d'abus par des intervenants professionnels envers des
non-professionnels.
Mesures pour contrer les phénomènes négatifs :

1. Mettre en place un cadre réglementaire légal particulier :


- art. 1069-1081 Cc clauses abusives ;
- Loi non. 105 du 13.03.2003 sur la protection des consommateurs.

2. L'objet de ces dispositions légales :


- contrôle de l'équité des clauses du contrat d'adhésion ;
- respecter l'équilibre entre les intérêts des parties contractantes.

3. Contrat forcé - sont les contrats dont la conclusion et le contenu sont requis
par la loi. L'existence de contrats contraignants en droit civil est l'exception
au principe de la liberté contractuelle. Le caractère exceptionnel des contrats
obligatoires résulte de la disposition du Code civil de la République de
Moldova à l'art. 993, par. 7 "L'obligation de contracter est interdite, sauf si
l'obligation de contracter est prévue par la loi ou si elle résulte d'une
obligation assumée volontairement."
La conclusion et les conditions du contrat sont exigées par la loi. La loi oblige les
participants au circuit civil à conclure certains contrats et établit également leur
contenu.
Exemple de tels contrats : le contrat d'assurance responsabilité civile des passagers
des véhicules à moteur.
5.7. Classification des contrats selon le mode d'exécution

Selon ce critère, les contrats sont classés en : contrats à exécution instantanée et


contrats à exécution successive.
a) Contrat à exécution instantanée - le contrat qui est exécuté immédiatement
après sa conclusion, généralement l'objet de l'obligation consistant en un
seul service.
Par exemple, dans le cas du contrat de vente-achat de biens de consommation, le
vendeur transfère à l'acheteur à la fois le bien et le droit de propriété sur celui-ci, et
l'acheteur paie le prix du bien, les effets du contrat étant consommés
immédiatement après sa conclusion.
b) Contrat à exécution successive - le contrat dont l'exécution s'effectue dans
le temps, soit sous forme de prestations continues, soit sous forme de
prestations échelonnées.
Les contrats successifs se répartissent en deux catégories :
- les contrats à exécution échelonnée, les obligations sont exécutées sous forme
de prestations répétées (ex : le contrat de vente-achat avec paiement échelonné) ;
- les contrats à exécution continue, les prestations sont exécutées en permanence,
en continu 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an (ex. : le contrat de
fourniture d'électricité ou de gaz naturel).

Par exemple :
Contrat de location:
- les obligations du bailleur sont exécutées en permanence,
- les obligations du locataire, successivement, de payer le loyer à certains
intervalles de temps (annuels, semestriels, trimestriels, mensuels ou
hebdomadaires).
Contrats de fourniture de gaz naturel et d'électricité :
- les obligations des fournisseurs sont exécutées en permanence,
- les obligations de paiement des consommateurs sont exécutées une fois par mois.

Importance de cette classification :

1. en cas d'inexécution ou de mauvaise exécution par une partie de l'obligation


qui lui incombe, la sanction sera la résolution, tandis qu'en cas d'inexécution
des contrats à exécution successive, la résiliation opère.
2. Dans le cas des contrats à exécution successive, lorsque l'exécution est
irréversible, les effets de la nullité ne s'appliqueront que pour l'avenir.
3. Dans les contrats à exécution successive, la prescription du droit d'action
commence à courir à compter de la date à laquelle chaque prestation devient
exigible, et si les prestations forment un tout unitaire, à compter de la date de
la dernière prestation non exécutée.
5.8. Classification des contrats selon les effets produits

Selon ce critère, les contrats sont classés en : contrats constitutifs de droits,


contrats de transfert de droits et contrats déclarant des droits.

1. Contrats constitutifs de droits (réels ou à recevoir) - est le contrat par


lequel se produit la création de relations juridiques, qui ont dans leur
contenu de nouveaux droits et obligations, auparavant inexistants.
Par exemple : l'établissement du droit d'usufruit, d'usage, d'habitation, de servitude,
de superficie, de gage et d'hypothèque.
2. Contrat de transfert de droits - le contrat a pour effet de transférer un droit
d'un patrimoine à un autre. L'objet du présent contrat ne peut être constitué
que par des droits patrimoniaux (réels ou recevables). Les droits personnels
non patrimoniaux ne font pas partie du patrimoine des sujets de droit civil,
sont inaliénables et ne peuvent être transférés d'une personne à une autre.
Par exemple : vente-achat, échange, donation, location, cession du bien prévu pour
l'entretien viager, prêt, cession de créance, affacturage.
3. Contrats déclaratoires de droits - le contrat a pour effet de finaliser et de
consolider certains droits préexistants (qui existaient avant le moment de
leur conclusion).
Par exemple:
- le contrat de transaction, par lequel les parties empêchent un procès qui peut
commencer, terminer un procès commencé ou résoudre les difficultés qui
apparaissent dans le procès d'exécution d'une décision de justice (art.1917 alinéa
(1) du Code civil).
- contrat de partage, qui met fin à une copropriété ou à une codivision.

5.9. Classification des contrats selon les critères de réglementation ou de non-


réglementation expressément prévus par la loi

Selon ce critère, les contrats sont classés en contrats nommés, contrats sans nom
et contrats complexes.
1. Contrats nommés - est le contrat expressément réglementé par la loi, ayant
un nom stable par la loi, soit dans le Code civil, soit dans d'autres lois
civiles, correspond à une opération juridique spécifique et chacun a un nom
spécifique.
Par exemple : contrat de vente-achat, donation, échange, bail (arendă ?), etc.
2. Contrats sans nom - n'ont pas de nom légal spécifique et ne sont pas
expressément réglementés par la loi, car ils n'appartiennent pas à une
certaine catégorie.
Sur la base du principe de la liberté contractuelle, les parties ont le droit de
conclure des contrats qui, bien que non prévus par la loi, ne contreviennent pas aux
principes généraux ni au sens du droit civil.
Cette catégorie de contrats était prévue en droit privé roumain sous le nom de nova
negotio (nouveaux actes juridiques), comprenant :
- Do ut des (dau ca să-mi dai)
- Do ut facias (dau ca să-mi faci)
- Facio ut des (fac ca să-mi dai)
- Facio ut facias (fac ca să-mi faci)
Le Code civil national ne contient pas de dispositions réglementant le régime
juridique des contrats sans nom.
Dans ce cas, la question suivante se pose : quelles règles juridiques et dans
quel ordre doivent-elles être appliquées aux contrats sans nom.
Si nous nous référons au Code civil de la République de Moldova, alors en
l'absence d'une disposition expresse, la conséquence de l'application des
réglementations légales serait la suivante : premièrement, qui se réfère aux contrats
en général (Livre 3, Titre 2) , puis les règles contenues dans le titre 1 "Sur les
obligations en général", selon les règles sur l'acte juridique et enfin - l'analogie du
droit et du droit.
3. Les contrats complexes - sont des contrats complexes qui incluent :
a) deux ou plusieurs éléments correspondant au contrat nommé ; ou
b) certains éléments correspondant au contrat nommé et d'autres éléments
correspondant au contrat non nommé.

Exemple de contrat complexe :


Contrat de crédit-bail peut être qualifié d'ajout de :
- contrat de vente,
- contrat de bail(locațiune),
- contrat de bail(locațiune) et promesse unilatérale de vente
Le contrat hôtelier comprend :
- une consigne à bagages du client,
- un bail(locațiune) à terme qui lui est offert et d'autres services collatéraux.

Le contrat s'applique également aux règles des contrats qui composent le contrat
d'hôtel (par exemple, dans le cadre du règlement de la caution), à condition que
cela ne soit pas contraire à l'objet du présent contrat.

5.10. Classification des contrats selon la relation entre eux

Selon ce critère, les contrats sont classés en contrats principaux et contrats


accessoires.

1. Contrats principaux - le contrat a une existence indépendante et son sort


n'est pas lié au sort des autres contrats conclus par les parties.
La grande majorité des contrats civils entrent dans cette catégorie.
2. Contrats accessoires - le contrat qui accompagne certains contrats
principaux, dont le sort dépend.
Par exemple : le contrat de gage, d'hypothèque, de caution, l'accord sur la clause
pénale.

Le but est de garantir l'exécution de certains contrats principaux : le contrat de prêt,


le contrat de crédit bancaire

Importance du classement :
1) la résiliation du contrat principal entraîne de plein droit la résiliation du contrat
accessoire ;
Le gage s'éteint par l'extinction de l'obligation dont il garantit l'exécution (art. 675
al. 1 du CC).
2) résiliation du contrat accessoire mais n'entraînera pas la résiliation du contrat
principal.

Par exemple : la résiliation du contrat de gage n'entraîne pas la résiliation du


contrat de crédit bancaire, mais la résiliation du contrat de crédit bancaire entraîne
la résiliation du contrat de gage.

5.11. Classification des contrats selon le bénéficiaire des prestations

1. Le contrat conclu au profit des parties est le contrat dans lequel le


bénéfice des avantages de l'une des parties est reçu par l'autre partie.
Par exemple, dans le contrat de vente-achat, le bénéficiaire du service du
vendeur pour transférer la propriété du bien vendu et restituer le bien est l'acheteur.
Le vendeur est le bénéficiaire de l'obligation de l'acheteur de payer le prix du
bien.
La plupart des contrats de droit civil sont des contrats conclus au profit des
parties.
2. Le contrat conclu au profit de tiers est le contrat dans lequel le bénéfice
des avantages de l'une des parties est reçu par un tiers.
Réglementation juridique :
Code civil, art. 1096-1099, contient les règles générales applicables aux contrats au
profit d'un tiers.
Par exemple, « Dans le cadre d'un contrat d'assurance, une partie (preneur
d'assurance) s'engage à payer à l'autre partie (assureur) la prime d'assurance, et
l'assureur s'engage à payer l'assuré, le bénéficiaire de l'assurance ou, selon le cas,
au tiers lésé une prestation en espèces (indemnité) ou indemnité d'assurance) dès la
survenance du cas assuré pendant la période d'assurance » (art. 1822 al. 1 CC).

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