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Thème 1 L’intégration de l’entreprise dans son environnement

Droit : Comment les contrats sécurisent-ils les relations entre l’entreprise et ses partenaires ?

Chapitre 3 Les contrats passés entre l’entreprise et ses partenaires

1. Les situations précontractuelles


A – Les pourparlers (négociations)
Avant de conclure un contrat, les parties peuvent être amenées à entrer en négociation.
Cette phase précontractuelle est courante dans les relations entre professionnels, pour
des raisons liées au montant des transactions et à la pérennité des relations. Pendant
cette période, les parties sont libres de rompre la relation, sur le fondement de la liberté
contractuelle. Cette liberté contractuelle leur permet aussi de tout négocier. Les parties
peuvent par exemple négocier les prix, les conditions contractuelles (la livraison, le
service après-vente, la maintenance...)

B – Le cadre juridique des pourparlers


La rupture des négociations est en principe libre. Le contrat n’est pas formé,
n’existe pas et les parties ne sont donc pas encore engagées les unes envers les autres.
Les parties doivent respecter les points suivants :

- Le principe de la bonne foi qui s’applique durant toute la vie du contrat y compris
dans la période des négociations précontractuelles. Des exemples de mauvaise
foi : lorsqu’une partie entre en négociation dans le seul but de retirer des
informations stratégiques de l’autre partie, ou bien lorsqu’une négociation est
établie (de nombreux échanges depuis plusieurs semaines) et qu’une des parties
quitte subitement la relation juste avant la signature du contrat, sans motif
légitime.
- Les parties doivent fournir des informations dont l’importance est déterminante
pour le consentement, notamment celles portant sur le contenu du contrat ou sur
la qualité des parties.

2. Le processus de formation du contrat


A - Le contrat est un accord de volontés.
Le principe du consensualisme est l’un des fondements de droit de contrats. Seul
l’échange de deux volontés et de deux engagements conduit à la conclusion d’un contrat.
Il en résulte qu’un seul échange oral suffit à l’établissement d’un contrat, aucune forme
n’est exigée.

B. Le contrat est la rencontre d’une offre et d’une acceptation


Le contrat se forme par le simple échange des consentements. Le contrat est
définitivement conclu lorsque l’offre rencontre une acceptation. L’offre est une
proposition de contrat, qui doit, pour être valable, contenir les éléments essentiels du
contrat, comme le prix, les quantités, les caractéristiques essentielles du produit ou du
service. Elle doit donc être précise et ne doit pas être équivoque. L’offre doit être ferme
et peut être expresse, c’est-à-dire résulter d’une déclaration, ou tacite, c’est-à-dire
résulter d’un comportement. L’acceptation est le fait d’accepter la proposition de contrat,
elle peut être expresse ou tacite. Tant que l’acceptation n’est pas parvenue à l’offrant,

Nathalie Azoulay – Septembre 2022


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Question 2 : Comment les contrats sécurisent-ils les relations entre l’entreprise et ses partenaires ?
Chapitre 3 Droit : les contrats passés par l’entreprise et ses partenaires
elle peut être retractée. Le silence ne vaut pas acceptation à moins qu’il n’en résulte
autrement de la loi.

3. Les conditions de validité des contrats


Il existe 3 conditions de validité des contrats

A – Un consentement libre et éclairé

L’article 1103 du Code civil dispose qu’un contrat, pour être valable, doit être
légalement formé. La loi fixe donc un cadre juridique à la formation du contrat,
pour protéger le consentement des cocontractants qui doit être « libre et éclairé
». L’article 1130 du Code civil dispose que le consentement ne doit pas être vicié
par l’erreur, le dol et la violence qui sont des vices du consentement. Ils sont une
cause de nullité du contrat, c’est-à-dire que la partie qui subit le vice peut
demander que le contrat soit annulé. Les parties sont ainsi remises dans l’état
dans lequel elles se trouvaient avant la conclusion du contrat.

Les 3 vices du consentement :

o L’erreur mais seulement lorsqu’elle porte sur les qualités essentielles de la chose
ou sur la personne du cocontractant dans les contrats conclus en considération de
la personne. L’erreur est en effet une fausse représentation du contrat par l’une
des parties sans que l’autre partie n’ait cherché à l’induire en erreur. Ainsi par
exemple, l’erreur sur l’auteur d’une œuvre d’art, l’erreur sur les aptitudes d’un
animal ont été reconnues par la Cour de cassation comme des erreurs qui
justifient la nullité des contrats.
o Le dol : il s’agit d’une manœuvre frauduleuse ou d’un mensonge pour pousser
l’autre partie à contracter. Pour être reconnu comme un vice, le dol doit avoir été
déterminant, c’est-à-dire que sans le dol, il n’y aurait pas eu de conclusion du
contrat.
o La violence : il s’agit d’une pression exercée sur le cocontractant ou sur un proche
de ce dernier pour le pousser à contracter. Pour être reconnu comme un vice, il
doit avoir été déterminant, c’est-à-dire que sans cette violence, il n’y aurait pas
eu de contrat.

B - La capacité juridique à contracter


Les personnes physiques jouissent du droit de contracter à la naissance.
Cependant, la capacité d’exercice de ce droit peut être limitée. C’est le cas des
mineurs et des majeurs déclarés incapables qui doivent se faire représenter pour
exercer leur droit de contracter. Les représentants légaux agiront en leur nom et
pour leur compte, à la place de l’incapable. Si un incapable conclut un contrat, ce
dernier peut être frappé de nullité. Une exception cependant : les incapables
peuvent exercer seuls les actes dits de la vie courante. Ces actes s’apprécient en
fonction de la maturité, le discernement et l’âge de l’incapable. Les personnes
morales jouissent quant à elles d’une capacité de conclure des contrats limités à
leur objet, prévu dans leurs statuts. Par ailleurs, puisqu’elles n’ont qu’une
existence légale, les personnes morales doivent toujours être représentées pour
exercer leur droit de contracter.

Nathalie Azoulay – Septembre 2022


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C - Un contenu licite et certain

Le contrat doit être légalement formé, exempt de vice et les parties doivent être
capables. Le Code civil exige également que le contenu soit licite et certain. Le
contenu doit d’abord être licite, c’est-à-dire être conforme à l’ordre public. Il n’est
ainsi pas possible par exemple de conclure un contrat qui porte sur la vente de
drogue ou sur la vente de son corps. Le contenu du contrat doit également être
certain, c’est-à dire que le contrat doit porter sur une prestation qui existe ou qui
existera certainement. Ainsi il n’est pas possible de conclure un contrat sur une
prestation inexistante, comme un voyage sur Saturne. Le contenu doit donc être
déterminé. C’est-à-dire qu’au moment de la formation du contrat, les parties
connaissent son contenu. Il peut également être déterminable s’il peut être déduit
du contrat ou des usages professionnels ou des relations d’affaires antérieures. Le
prix par exemple peut être déterminé dans le contrat ou déterminable, à partir
d’un indice prévu dans le contrat (exemple : le cours du blé au moment de la
livraison).

4. Les clauses contractuelles


Les parties concluent un contrat pour sécuriser juridiquement leur relation.
Certains contrats sont exécutés immédiatement en une seule fois, ce sont des
contrats instantanés.
D’autres contrats sont dits à exécution successive, c’est-à-dire que les obligations
s’exécutent plusieurs fois pendant une certaine durée (exemple : le contrat de bail
d’habitation). Dans ces contrats, les parties peuvent tenter de sécuriser la relation
pendant toute la durée de vie du contrat et notamment prendre en compte les
changements environnementaux. C’est le cas de la clause d’indexation qui peut
être insérée dans le contrat. Elle permet de faire varier le prix du produit ou du
service en fonction d’un indice choisi par les parties (exemple le blé ou le pétrole)
Les parties peuvent aussi prévoir les éventuelles difficultés d’exécution des
obligations comme la clause pénale, qui prévoit des pénalités en cas de retard ou
d’inexécution des obligations.
C’est également le cas des clauses limitatives de responsabilités qui anticipent les
conséquences d’éventuels dommages subis par l’inexécution ou la mauvaise
exécution d’une obligation (en cas de dommages dans un logement à usage
locatif).
Certaines relations contractuelles durables amènent les parties à échanger des
informations stratégiques, en cas de rupture des relations contractuelles, la
divulgation de ces informations peut avoir des conséquences néfastes pour l’une
des parties. Elles peuvent donc décider d’insérer des clauses de confidentialité,
interdisant toute diffusion d’informations stratégiques partagées par les parties.
Les clauses sont librement négociées à condition de ne pas créer un déséquilibre
significatif ou de priver de sa substance l’obligation principale du débiteur.

5. Les effets juridiques du contrat


- La force obligatoire des contrats
Le contrat, s’il est légalement formé est la loi des parties. On considère que le
contrat a force de loi, c’est-à-dire qu’il doit être respecté par les parties comme si
c’était une loi. En cas de non-respect des obligations par l’une des parties, le juge
peut être saisi. L’article 1193 prévoit que les parties peuvent, par consentement
mutuel, modifier le contrat ou le révoquer (y mettre fin).

Nathalie Azoulay – Septembre 2022


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- La force majeure
Dans certaines situations très particulières, il est possible de demander au juge la
révision du contrat, c’est-à dire qu’il modifie les clauses d’un contrat ou l’annule (y
met fin) lorsqu’un événement, imprévisible au moment de la conclusion du
contrat, survient.

Nathalie Azoulay – Septembre 2022


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Chapitre 3 Droit : les contrats passés par l’entreprise et ses partenaires

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