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Section II : Droits personnels

Chapitre 2 : La responsabilité civile contractuelle

II. La validité du contrat


b. Les conditions de validité
c. Les sanctions = la nullité
III. L’exécution du contrat - Les effets du contrat
a. L’effet relatif
b. La force obligatoire
c. La responsabilité contractuelle
IV. L’extinction du contrat
II. La validité du contrat
b. Les conditions de validité du contrat
1. La capacité à contracter
2. Un consentement non vicié
3. Un contenu certain et licité

Outre les conditions de forme nécessaires pour certains contrats (contrats solennels ou réel) pour
qu’un contrat soit valide, il faut :

 que les parties aient la capacité à contracter


 que les parties donnent un consentement non vicié
 que le contrat ait un contenu certain et licité

1. la capacité à contracter

Par principe : tout personne est capable d’exercer les droits dont elle a la jouissance. Cependant, il
existe des exceptions selon qu’il s’agisse d’une personne physique ou d’une personne morale.
Mais il existe des exceptions …

1.1 La capacité de la personne physique

Par exception, ne sont pas capables de contracter :

- les mineurs non émancipés:


 est mineur toute personne âgé de moins de 18 ans.
 à partir de 16 ans, une demande d’émancipation peut être formulée devant le juge
des tutelles
- les majeurs sous mesure de protection de tutelle ou curatelle

⇒ Pour conclure des contrats les mineurs non émancipés ou les majeurs protégés doivent être
représentés mineur  parents/ majeur sous tutelle  tuteur/ majeur sous curatelle  curateur
Exception à l’exception : ils peuvent effectuer les actes de la vie courante conclus dans des conditions
normales (au juste prix) mais ces contrats pourront être rescindés (annulés) en cas de lésion (prix
insuffisant ou excessif).

1.2 La capacité de la personne morale

Une entité détient la capacité à contracter dès qu’elle devient une personne morale c’est à dire dès
qu’elle est immatriculée Ex: une association, une société
Toutefois sa capacité est limitée: elle ne peut agir que dans la limite des actes nécessaires à l’exercice
de son objet social ( = activité déterminée dans les statuts) ; Il existe des exceptions.
2. Le consentement

Il faut que :

 les parties expriment leur consentement


 ce consentement soit non vicié

2.1 L’existence du consentement

Les parties expriment leur consentement lors de la formation du contrat (offre/acceptation, cf supra)
Cependant, on considérera que ce consentement n’a pas été donné dans certaines circonstances :

 le trouble mental de l’une des partie au moment de la conclusion ex: l’une des parties était
sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool
 L’erreur-obstacle (notion jurisprudentielle) = erreur si importante qu’elle fait obstacle à la
rencontre des volontés ex: une partie croit que c’est un don et l’autre un prêt

2.2 Le consentement non vicié

Les vices du consentement sont des circonstances sans lesquelles, l’une des parties n’aurait pas
contracté ou aurait contracté à des conditions substantiellement différentes.
Il existe 3 vices du consentement :

 l’erreur
 le dol
 la violence

2.2.1 l’erreur

L’erreur est une représentation inexacte de la réalité sans laquelle, l’une des parties au moins n’aurait
pas contracté ou aurait contracté à des conditions substantiellement différentes.

Pour être retenue l’erreur doit être :

- déterminante du consentement
- excusable: toute personne raisonnable se serait trompée
2.2.2 le dol

Le dol est une erreur provoquée par le cocontractant, son représentant ou un tiers de connivence.
le dol est reconnu dès lors qu’il est déterminant ( peut être non excusable, relatif à la valeur voire
même aux motifs …). Le dol suppose la réunion :

 d’un élément matériel


 d’un élément intentionnel

2.2.2.1 l’élément matériel

Il peut s’agir :

- de manœuvres ou de mensonges (dol par commission) ex: pour l’achat d’une paire de
chaussure en cuir, le vendeur peut mentir, ou échanger des boites
- d’une dissimulation intentionnelle (dol pas omission) ex: après avoir expressément demandé
des chaussures en cuir, il voit que le client se dirige vers une paire de chaussures qui ne sont
pas en cuir et ne dit rien.
2.2.2.2 l’élément intentionnel

L’auteur du dol doit avoir l’intention de tromper le cocontractant.

Cette intention en général va ressortir des circonstances


ex: quelle autre intention que celle de tromper avait le vendeur en échangeant les boites…?

2.2.3 La violence

Il s’agit de la situation où l’une des partie donne son consentement sous la contrainte ou la menace.
La contrainte ou la menace peuvent être d’ordre :

 physique (ex: braquage )


 morale (ex: crainte révérencielle vis à vis des parents )
 économique ( ex: perte de travail)

3. Le contenu du contrat
1) Un contenu existant
2) Un contenu possible
3) Un contenu déterminé ou déterminable
4) Un contenu licite
1) Un contenu existant

Pour une partie donnée cela signifie:

 l’existence de l’objet son ou de ses obligations mais aussi


 l’existence d’une contrepartie

1.1 L’existence de l’objet de son sa propre obligation

L’obligation a pour objet une prestation présente ou future ex: vente d’une voire : bien présent vente
d’une récolte qui n’a pas encore poussé: bien futur
mais cette chose doit exister i.e. si l’objet de l’obligation disparaît avant l’échange des consentements
le contrat est nul pour défaut de contenu.

1.2 l’existence d’une contrepartie

Principe : l’équivalence des prestations n’est pas une condition de validité du contrat (hors cas de
lésion)

Toutefois, dans la réforme 2016, apparaît la recherche d’un équilibre contractuel : Un contrat à titre
onéreux est nul pour défaut de contenu lorsque la contrepartie obtenue par l’une des parties est
illusoire ou dérisoire

 la recherche d’un équilibre contractuel dans l’interdiction de


 la contrepartie illusoire ou dérisoire rend le contrat nul ex: vente d’une voiture d’un
an seulement avec faible kilométrage pour 500 Euros
 atteinte à une obligation essentielle la clause qui prive de sa substance une obligation
essentielle est réputée non écrite ex: contrat de vente de produit d’electro-ménager
avec une clause exclusive de responsabilité en cas de dysfonctionnement du produit
 clause abusive la clause d’un contrat d’adhésion qui crée un déséquilibre significatif
entre les droits et obligations des parties est réputée non écrite ex: résiliation d’un
contrat téléphonique à tout moment par l’opérateur mais avec indemnité par le
client

2) Un contenu possible

Le contenu du contrat, c’est à dire l’objet des obligations des parties, doit être possible ex: n’est pas
valide le contrat par lequel une personne s’engage :

 à fournir la vie éternelle, un voyage sur Pluton …


 à vendre la voiture de son frère
3) Un contenu déterminé ou déterminable

Les prestations doivent être déterminées ou au moins déterminables c’est à dire qu’elles peuvent être
déduites du contrat ou par référence aux usages ou aux relations antérieures des parties, sans qu’un
nouvel accord entre les parties soit nécessaire . Ex: le modèle de tondeuse présenté sur le catalogue
2021.

A cet effet on distingue :

 les corps certains qui sont facilement déterminé ex: un tableau de maitre
 les choses de genre qui se déterminent par la quotité et par la qualité Ex: 10 tonnes de
tomates grappes, calibre 8, origine France

Quid de la détermination du prix ? !

 contrat de vente : la détermination du prix est obligatoire ( ou déterminable) ex: rachat pour
la moitié du prix initial Exception : Contrat-cadre (séries d’arrêts du 1er décembre 1995 repris
par la réforme) reste valide même si le prix est fixé unilatéralement par le vendeur dans les
contrats d’application ex: contrat de franchises
 Contrat de prestation de service : le prix peut être fixé unilatéralement par le prestataire
après fourniture de la prestation en motivant le montant. En cas d’abus, le juge pourra
accorder à la partie lésée une indemnisation.

4) Un contenu licite

Le contenu du contrat ne peut être contraire à la loi ou à l’ordre public


ex: vente de bien illicite : arme, partie du corps humain, drogues …
c. Les sanctions

Nullité du contrat : anéantissement rétroactif du contrat entrainant des restitutions si les parties ont
déjà commencé à exécuter le contrat : on replace les parties dans la situation dans laquelle elles
seraient si le contrat n’avait jamais été conclu.
Elle est:

 Relative : lorsque seule la partie protégée peut invoquer la nullité Dans ce cas la validité du
contrat peut être confirmée par la partie protégée, par exemple si elle décide d’exécuter le
contrat en ayant connaissance de la cause de nullité relative de celui-ci  défaut de capacité,
vice du consentement ex : confirmation = paie le prix en sachant que le vendeur a menti ce
qui serait constitutif d’un dol
 Absolue : lorsque les parties comme tout tiers qui y a un intérêt peut invoquer la nullité du
contrat  défaut de contenu certain et licite, non-respect de la forme requise par la loi pour
certains contrats ex : contrat solennel ou écrit.

Autres sanctions

- Inexistence du contrat : le contrat n’a jamais été conclu car les parties n’ont pas effectivement
échangé leur consentement ou n’avaient pas d’intention de donner des conséquences légales
à leurs engagements (// nullité absolue) ex : erreur obstacle
- La rescision pour lésion : anéantissement rétroactif du contrat de vente conclu à un prix
inférieur à un pourcentage de la valeur du bien du bien sur le marché tel que défini par la loi
(// nullité relative) ex : la lésion des 7/12 de la valeur d’un bien immobilier ou de droits
d’auteur i.e. le bien immobilier a été vendu à un prix inférieur aux 5/12 de sa valeur sur le
marché.

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