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CHAPITRE 1 : LE DROIT COMMUN DES CONTRATS

I- Notion et formation du contrat


Le contrat est un accord de volontés. Le contrat a la particularité de créer des obligations.
Ainsi l’article 1101 du code civil prévoit que « Le contrat est un accord de volontés entre
deux ou plusieurs personnes, destiné à créer, modifier, transmettre ou éteindre des
obligations. ».

a. La négociation du contrat
Les contrats présentant un certain degré de complexité, ou mettant en jeu des intérêts
financiers importants, ne peuvent se former en un trait de temps. La période des pourparlers
(= discussions) est celle où les parties commencent à discuter de l’éventualité d’un futur
contrat.

Cette phase précontractuelle est dominée un principe de liberté contractuelle : l’initiative, le


déroulement et la rupture des négociations contractuelles sont libres.

Cependant, les parties sont soumises à une obligation de bonne foi. La partie qui y manque
peut ainsi engager sa responsabilité civile notamment en cas de rupture abusive : lorsqu’une
partie a faussement entretenu l’autre dans l’espoir de la conclusion du contrat, l’absence de
motifs légitimes à la condition que les négociations aient été déjà suffisamment avancées. Il
en est de même lorsqu’une des parties a divulgué, sans autorisation, une information
confidentielle, obtenue à l’occasion des négociations.

En outre, il pèse que chacune des parties un devoir d’information : lorsqu’une des parties au
contrat, connaît une information dont l'importance est déterminante pour le consentement de
l'autre, elle doit l'en informer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore cette
information ou fait confiance à son cocontractant. Elle peut se situer dans la phase antérieure
à la formation du contrat (obligation précontractuelle d’information) ou dans la phase
d’exécution de ce dernier (obligation contractuelle d’information).

b. La conclusion du contrat
Il existe trois conditions principales pour la validité des contrats :

1. Le consentement
Le consentement peut être défini comme la volonté de chaque partie de conclure le
contrat.

Tout contrat se forme par une offre, suivie d’une acceptation


- L’offre ou pollicitation est la manifestation de volonté par laquelle une personne
propose à une autre de conclure le contrat. Elle peut prendre des formes variées :
annonce dans un journal, proposition orale…
- L’acceptation est la manifestation de volonté du bénéficiaire de l’offre qui accepte la
pollicitation, et conduit ainsi à la conclusion du contrat.

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Pour que le contrat soit valablement formé, le consentement ne doit pas seulement
exister, il doit être libre et éclairé, être exempt de vices.
Les vices du consentement sont des faits altérant la volonté contractuelle et pouvant conduire
à la nullité du contrat.
Ceux-ci sont au nombre de trois : l’erreur, le dol et la violence.
 L’erreur
= réside dans une appréciation inexacte de la réalité. L’erreur entraîne l’annulation du contrat
qu’à la condition qu’elle porte sur les qualités essentielles de la prestation due. Pour être cause
de nullité du contrat, l’erreur doit être excusable et commune.
 Le dol
Est le fait pour un contractant d'obtenir le consentement de l'autre par des manœuvres ou des
mensonges, ou en cas de dissimulation intentionnelle par l'un des contractants d'une
information dont il sait le caractère déterminant pour l'autre partie.
Le dol doit avoir une influence déterminante sur le consentement contractuel. Sans le dol, la
partie qui en est victime, n’aurait pas contracté.
En tant que vice du consentement, le dol entraîne la nullité du contrat : le contrat disparaît
rétroactivement et est censé n’avoir jamais existé. Mais la victime peut aussi engager la
responsabilité de l’auteur du dol, sur le fondement de la responsabilité civile pour faute, afin
d’obtenir des dommages et intérêts.
 La violence
Pression exercée sur le contractant pour le contraindre à donner son consentement au contrat.
Elle vicie donc le consentement par la contrainte celui-ci étant dépourvu de liberté. La
violence peut être physique, morale ou économique : il s’agit de l’exploitation abusive d’une
situation de dépendance économique.
Pour être source de nullité du contrat, la violence doit être illégitime (acte n’est pas autorisé
par le droit) et déterminante.

2. La capacité des parties

La capacité de contracter est l’aptitude d’une personne à passer des actes juridiques, en
particulier des contrats.

Il y a plusieurs sortes d’incapacités :


- l’incapacité de jouissance est l’inaptitude d’un sujet de droits et d’obligations, c’est-
à-dire à être partie à un acte juridique. Il n’existe pas d’incapacité de jouissance
générale car cela conduirait à la négation de la personnalité.

- L’incapacité d’exercice : est l’inaptitude à exercer et à mettre en œuvre les droits


dont on est titulaire. Par exemple, le majeur sous tutelle ne peut acquérir un bien sans
autorisation. Ces droits dont le mineur non émancipé ou le majeur protégé, sont
exercés par l’intermédiaire d’un représentant. L’incapacité d’exercice peut être
générale ou spéciale.

3. Le contenu du contrat

- Le contenu du contrat doit être licite :


L’article 1162 du code civil énonce que : « Le contrat ne peut déroger à l'ordre public ni par
ses stipulations, ni par son but, que ce dernier ait été connu ou non par toutes les parties. »
Sont nulles toutes les conventions portant sur le corps humain (nullité des conventions de
mères porteuses). En outre, l’objet doit être conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs=
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l’ordre public désigne un ensemble de règles de droit, étant jugées si essentielles à l’intérêt
général, qu’aucune convention ne peut y déroger. Les bonnes mœurs renvoient à une morale
collective, orientée essentiellement vers la sphère sexuelle. Par exemple, la bigamie, l’inceste.

- Le contenu du contrat doit être certain :


L’article 1163 du code civil : « L'obligation a pour objet une prestation présente ou future.
Celle-ci doit être possible et déterminée ou déterminable. La prestation est déterminable
lorsqu'elle peut être déduite du contrat ou par référence aux usages ou aux relations
antérieures des parties, sans qu'un nouvel accord des parties soit nécessaire. »
Tout d’abord, la prestation doit être déterminée = les parties doivent connaître le contenu
précis de la prestation promise.
Ou la prestation doit être déterminable = le débiteur doit offrir une prestation de qualité
conformé aux attentes légitimes des parties en considération de sa nature, des usages, du
montant de la contrepartie.
Ensuite, la prestation doit exister. Néanmoins, la loi et la jurisprudence tentent cependant à
atténuer largement ce principe. Il est admis que l’objet de l’obligation puisse porter sur une
prestation future (vente d’un immeuble à construire). En outre, les parties peuvent conclure un
contrat portant sur une prestation portant sur une chose dont elles ignorent si elle existe
toujours ou si elle a été détruite.
Enfin, la prestation doit être possible : certains biens ne pourront jamais être l’objet d’une
transaction juridique (le corps humain = principe d’indisponibilité…).

4. La forme du contrat

Le contrat est en principe valable par le simple échange des consentements : C’est le principe
du consensualisme.

Cependant, il existe des exceptions


Les contrats solennels : sont ceux qui nécessitent pour leur validité la rédaction d’un écrit.
Les contrats réels : sont ceux qui, pour être valablement formés exigent, en plus de l’échange
des consentements, la remise d’une chose. Le prêt est considéré comme un contrat réel, par
exemple.

II- Le non-respect des règles de formation du contrat

a. La nullité
Le contrat qui ne présente pas les conditions imposées par la loi pour sa validité est un contrat
irrégulier. La nullité est la sanction des conditions de formation du contrat. Elle entraîne la
disparition rétroactive des effets du contrat irrégulier : tout se passe comme si le contrat
n’avait jamais existé.

Lorsque la nullité du contrat est prononcée, il disparaît pour l’avenir, mais aussi pour le passé.
Les choses doivent être remises dans leur état antérieur et chacune des parties doivent
restituer à l’autre ce qui lui a été fourni ou versé.

Il convient de faire une distinction entre la nullité relative et la nullité absolue.

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La nullité est relative lorsque l’irrégularité n’est pas grave. Il s’agit généralement de règles qui
visent à la protection des intérêts particuliers de l’une ou l’autre des parties (vices du
consentement, absence d’objet, absence de consentement, absence de cause).

En revanche, on parle de nullité absolue, lorsqu’un un élément essentiel de l’acte juridique


fait défaut. La nullité est absolue en cas de non-respect de règles visant la protection de
l’intérêt général (objet ou cause illicite ou immorale, violation d’une règle d’ordre public,
violation d’une règle de forme de caractère solennel).

b. Caducité

Un contrat valablement formé devient caduc si l'un de ses éléments essentiels disparaît.
La nullité et la caducité sanctionnent toutes les deux le défaut d’une condition essentielle de la
formation du contrat.
Il y a caducité lorsque cette condition essentielle existait au moment de la formation du
contrat mais a disparu ensuite ; au contraire, la cause de nullité existe déjà lors de la formation
du contrat.

c. Mise en cause de la responsabilité extracontractuelle


Lorsqu’un contrat est annulé et que les choses sont remises dans leur état antérieur, un
préjudice peut apparaître pour l’une des parties au contrat nul.
La victime peut engager la responsabilité civile de son cocontractant, afin d’obtenir des
dommages et intérêts, pour réparer son préjudice subi, à la condition qu’elle rapporte la
preuve d’une faute.

III- L’exécution du contrat

a. La force obligatoire du contrat entre les parties

Art. 1103 du code civil : « Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les
ont faits. »
Art. 1104 : « Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi. Cette
disposition est d'ordre public. »

PRINCIPE : Par conséquent, les contrats ne peuvent être révoqués. L’aspect essentiel du
principe de la force obligatoire des contrats est l’impossibilité pour la partie d’échapper à la
loi contractuelle. Ce contrat ne peut être ni écarté, ni modifié, ou révisé.

EXCEPTIONS :

 Cependant, dans certains cas, le contrat peut être révoqué unilatéralement. Exemples :
la démission d’un CDI, congé en matière de baux d’habitation.

 L’exécution de bonne foi

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Les parties doivent exécuter le contrat, mais elles doivent le faire dans le respect d’une
certaine loyauté.
Le contractant ne doit pas chercher à nuire à l’autre, ou adopter un comportement rendant plus
difficile l’exécution de son obligation par l’autre partie. Ainsi, un chauffeur de taxi aurait une
attitude contraire à la bonne foi, s’il empruntait systématiquement l’itinéraire le plus long. La
jurisprudence reste toutefois mesurée, en ne sanctionnant que les abus les plus graves.
La bonne foi peut également imposer une certaine obligation de cohérence au contractant.
Sur la base de la bonne foi, les parties sont tenues à des obligations positives de coopération.

 L’obligation de renégociation = la révision du contrat


En cours d’exécution du contrat, une partie peut désormais demander à l’autre une
renégociation du contrat à trois conditions :
- en cas de changement de circonstances imprévisibles
- ce changement doit rendre l’exécution onéreuse pour une partie
- cette partie n’avait pas accepté d’en assumer les risques.
La renégociation peut se dérouler en une ou deux étapes : une partie peut demander à
l’autre la renégociation. En cas d’échec, les parties ont deux possibilités : soit convenir la
résolution du contrat, soit saisir le juge afin qu’il procède à l’adaptation du contrat ou y mettre
fin.

b. Les effets du contrat à l’égard des tiers.


Le code civil rappelle que « le contrat ne crée d'obligations qu'entre les parties. Les tiers ne
peuvent ni demander l'exécution du contrat ni se voir contraints de l'exécuter… ». Mais il
précise que « les tiers doivent respecter la situation juridique créée par le contrat. » Ce
principe est l’effet relatif des du contrat.

Cependant, les tiers peuvent même être finalement engagés à plus ou moins long terme.

La stipulation pour autrui est le mécanisme juridique par lequel l’une des parties, le
promettant, s’engage envers l’autre partie, le stipulant, au profit d’une troisième personne, le
tiers bénéficiaire. Le tiers devient créancier sans avoir donné son consentement à l’origine. La
stipulation pour autrui constitue une atténuation à l’effet relatif du contrat.
L’exemple le plus répandu est celui de l’assurance vie où un individu (stipulant) contracte
avec un assureur (promettant) afin qu’un capital lui soit versé à ses enfants (tiers
bénéficiaires) lors de son décès.

La promesse de porte-fort consiste, de la part d’une personne, en son propre nom, à engager
autrui : une personne s’engage à obtenir elle-même l’engagement d’un tiers. Par exemple, le
conjoint marié sous le régime de la communauté ne peut vendre seul un immeuble commun.
Mais il peut conclure l’acte en se portant fort auprès de l’acheteur d’en obtenir la ratification
par son épouse.
Le promettant est engagé à obtenir le consentement du tiers. Deux hypothèses sont alors
possibles :
- le tiers refuse de ratifier le contrat initial : le porte-fort n’a pas accompli son
obligation, il sera responsable envers son contractant et devra lui verser des dommages
et intérêts. Le contrat n’est donc pas formé.
- Le tiers s’engage lui-même : le porte-fort est libéré, il a rempli son obligation. Le
consentement du tiers rétroagit au jour du contrat conclu par le porte fort.

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IV- L’inexécution du contrat

Le contrat légalement formé astreint les parties à exécuter les obligations qui en découlent
sous peine de sanctions.

a. L’exception d’inexécution
Il s’agit d’un mécanisme qui permet à l’une des parties de refuser d’exécuter ses obligations
tant que l’autre n’exécute pas les siennes.

b. L’exécution forcée en nature


Un préalable apparaît cependant toujours nécessaire : la mise en demeure du débiteur
défaillant = l’acte par lequel le créancier demande solennellement à son débiteur d’exécuter
son obligation. Elle opère une constatation officielle de l’inexécution des obligations.

Si la mise en demeure reste sans effet, les obligations du contrat demeurent inexécutées, le
créancier peut demander l’exécution forcée en nature.

L’exécution forcée en nature est l’exercice par le créancier d’un moyen de contrainte
contre le débiteur, afin de le forcer à s’exécuter. Exemple : en cas d’inexécution d’une
obligation de somme d’argent, le créancier va pouvoir obtenir exécution de ce paiement,
notamment en pratiquant des saisies sur le patrimoine du débiteur.

c. La réduction du prix
Le créancier a la possibilité de proposer à son cocontractant, en cas d’inexécution imparfaite
du contrat une réduction proportionnelle du prix, à condition d’avoir préalablement mis en
demeure le débiteur. La réduction du prix ne nécessite pas l’intervention du juge. Elle permet
d’aboutir à un rééquilibrage du contrat.

d. La résolution pour inexécution


La résolution est la plus grave des sanctions de l’inexécution puisqu’elle met fin au contrat.
La résolution pour inexécution est l’anéantissement rétroactif du contrat inexécuté au
moins par l’une des parties.

La résolution pour inexécution peut résulter :


- soit de la mise en œuvre d’une clause résolutoire
- soit d’une notification du créancier au débiteur, à condition que l’inexécution soit
suffisamment grave
- soit d’une décision de justice.

e. L’exécution par équivalent : la responsabilité contractuelle

La responsabilité contractuelle est l’obligation pour le débiteur de réparer le préjudice subi par
le créancier du fait de l’inexécution des obligations nées du contrat. Sa mise en œuvre

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suppose donc que la défaillance du débiteur ait causé un préjudice au créancier, qui agit en
justice afin d’obtenir des dommages et intérêts venant compenser le préjudice subi.

 Les conditions de la responsabilité contractuelle :


Un dommage = préjudice
Il peut être matériel ou corporel, consister en une perte avérée ou en un gain manqué. Enfin, il
peut être moral.

Inexécution d’une obligation contractuelle = le fait générateur


La responsabilité contractuelle est déclenchée dès le manquement de l’une des parties à ses
obligations contractuelles.
Lorsque le résultat est garanti par le débiteur, on parle d’obligation de résultat alors que
l’obligation de moyens n’implique que la mise en œuvre de tous les moyens possibles pour
arriver au résultat.

L’intérêt de la distinction :

Obligation de Obligation de résultat


moyens
Conditions de mise Le créancier doit Le créancier doit
en jeu de la prouver la faute du prouver l’absence de
responsabilité débiteur résultat
Causes d’exonération Le débiteur peut Le débiteur ne peut
de responsabilité s’exonérer en pas s’exonérer par la
prouvant qu’il n’a seule preuve de son
pas commis de faute absence de faute. Il
ou invoquer la faute doit démontrer la
de la victime cause étrangère.

Le lien de causalité entre la faute et le dommage

 Les causes d’exonération de responsabilité


Les causes d’exonération de la responsabilité du débiteur varient en fonction de la nature de
l’obligation contractée.

En revanche dans les deux cas (obligation de moyens ou de résultat), la cause étrangère
constitue un moyen d’exonération pour le débiteur. Trois variétés en sont retenues par le droit
français :

- La force majeure
Le dommage est dû à la force majeure, exemple : évènement naturel (tempête, ouragan),
grève …
La force majeure nécessite la réunion de trois caractères :
- l’imprévisibilité : l’évènement ne pouvait être prévisible pour le débiteur ;
- l’irrésistibilité : du fait de cet évènement, le débiteur n’a pu éviter le dommage, ni ses
conséquences, l’impossibilité d’exécuter l’obligation est absolue.
- L’extériorité : l’évènement doit être extérieur au débiteur. La jurisprudence a
récemment décidé que la maladie, qui pourtant n’est pas extérieur au débiteur, pouvait
constituer un cas de force majeure.

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- Le fait de la victime

- Le fait d’un tiers

 Effets de la responsabilité contractuelle


Lorsque les conditions de la responsabilité contractuelle sont établies, le juge condamne le
débiteur à des dommages et intérêts.
Ils sont évalués par les juges, qui doivent satisfaire au principe de réparation intégrale. La
somme attribuée ne doit toutefois pas enrichir la victime.
En outre, lorsque le préjudice causé au créancier résulte du non paiement ou du retard dans le
paiement d’une somme d’argent, le débiteur va être condamné au paiement d’un intérêt au
taux légal.

V- Les clauses du contrat


Lors de la formation du contrat, les parties peuvent insérer des clauses prévoyant des
dispositions particulières.

 Les clauses relatives à l'exécution du contrat


 La clause résolutoire
Cette clause prévoit qu'en cas de manquement à une obligation contractuelle de l'une des
parties, le contrat sera résolu de plein droit. L'insertion d'une clause résolutoire vise à éviter
les inconvénients d'un procès, tels que l'engagement de frais ou l'attente plus ou moins longue
de la décision.
En présence d'une telle clause, le rôle du juge est singulièrement réduit. Il n'a pas à rechercher
si le manquement est suffisamment grave pour justifier la résolution du contrat. En cas de
contestation de l'une des parties, il se cantonne à vérifier que les conditions prévues par la
clause sont réunies.

 La clause suspensive
Il s'agit d'une clause par laquelle l'exécution d'une obligation est subordonnée à une
condition : la réalisation d'un événement futur et incertain. À défaut de réalisation de
l'événement, l'obligation n'a pas à être exécutée.
Par exemple, un contrat de vente immobilière peut être subordonné à l'obtention d'un crédit.
La condition suspensive est nulle si la condition est impossible, illicite ou immorale.

 La clause de réserve de propriété


Dans un contrat de vente, la propriété passe en principe à l'acheteur dès la formation du
contrat, indépendamment du paiement intégral du prix ou même de la livraison de la chose
objet du contrat.
Par une clause de réserve de propriété, les parties au contrat peuvent différer le transfert de
propriété au paiement intégral du prix. Le vendeur demeure donc propriétaire jusqu'au
paiement intégral du prix par l'acheteur. Une telle clause permet au vendeur de garantir le
paiement par l'acheteur.

 La clause de renégociation
La clause de renégociation est la clause par laquelle les parties à un contrat se prémunissent
de la survenance d'un événement imprévu qui bousculerait l'économie générale du contrat. En
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effet, lorsque l’exécution d’un contrat s’étale sur un certain laps de temps, les circonstances
économiques ont pu évoluer.
L’introduction de l’ordonnance du 10 février 2016 a introduit pour la première fois la théorie
de l’imprévision en droit français sous l’article 1195 du Code civil : « Si un changement de
circonstances imprévisible lors de la conclusion du contrat rend l’exécution excessivement
onéreuse pour une partie qui n’avait pas accepté d’en assumer le risque, celle-ci peut
demander une renégociation du contrat à son cocontractant. Elle continue à exécuter ses
obligations durant la renégociation. »
Trois conditions :
- en cas de changement de circonstances imprévisibles
- ce changement doit rendre l’exécution onéreuse pour une partie
- cette partie n’avait pas accepté d’en assumer les risques.
La renégociation peut se dérouler en une ou deux étapes : une partie peut
demander à l’autre la renégociation. En cas d’échec, les parties ont deux possibilités :
soit convenir la résolution du contrat, soit saisir le juge afin qu’il procède à
l’adaptation du contrat ou y mettre fin.

 Les clauses relatives à la responsabilité


 La clause pénale
Il s'agit d'une clause par laquelle les parties fixent par avance le montant des dommages-
intérêts dus par le débiteur en cas de retard dans l'exécution ou d'inexécution. La clause pénale
est fréquente dans les contrats d'entreprise.
Le juge peut modérer ou augmenter la peine convenue si celle-ci est manifestement excessive
ou dérisoire.

 La clause limitative ou exonératoire de responsabilité


Il s'agit de clauses qui fixent le maximum possible des dommages-intérêts en cas de
défaillance du débiteur (clause limitative) ou qui stipule qu'en cas de défaillance du débiteur,
celui-ci ne sera pas responsable du dommage causé au créancier et ne sera pas tenu de lui
verser des dommages-intérêts (clause exonératoire).
Ces clauses sont en principe admises, sauf dans les contrats entre les professionnels et les
consommateurs, et en cas de faute lourde de la partie qui cherche à s’exonérer.
Afin de protéger certaines catégories de contractants, la clause exonératoire est interdite dans
certains contrats (par exemple, interdiction de cette clause dans le contrat de travail).

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