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a. La négociation du contrat
Les contrats présentant un certain degré de complexité, ou mettant en jeu des intérêts
financiers importants, ne peuvent se former en un trait de temps. La période des pourparlers
(= discussions) est celle où les parties commencent à discuter de l’éventualité d’un futur
contrat.
Cependant, les parties sont soumises à une obligation de bonne foi. La partie qui y manque
peut ainsi engager sa responsabilité civile notamment en cas de rupture abusive : lorsqu’une
partie a faussement entretenu l’autre dans l’espoir de la conclusion du contrat, l’absence de
motifs légitimes à la condition que les négociations aient été déjà suffisamment avancées. Il
en est de même lorsqu’une des parties a divulgué, sans autorisation, une information
confidentielle, obtenue à l’occasion des négociations.
En outre, il pèse que chacune des parties un devoir d’information : lorsqu’une des parties au
contrat, connaît une information dont l'importance est déterminante pour le consentement de
l'autre, elle doit l'en informer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore cette
information ou fait confiance à son cocontractant. Elle peut se situer dans la phase antérieure
à la formation du contrat (obligation précontractuelle d’information) ou dans la phase
d’exécution de ce dernier (obligation contractuelle d’information).
b. La conclusion du contrat
Il existe trois conditions principales pour la validité des contrats :
1. Le consentement
Le consentement peut être défini comme la volonté de chaque partie de conclure le
contrat.
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Pour que le contrat soit valablement formé, le consentement ne doit pas seulement
exister, il doit être libre et éclairé, être exempt de vices.
Les vices du consentement sont des faits altérant la volonté contractuelle et pouvant conduire
à la nullité du contrat.
Ceux-ci sont au nombre de trois : l’erreur, le dol et la violence.
L’erreur
= réside dans une appréciation inexacte de la réalité. L’erreur entraîne l’annulation du contrat
qu’à la condition qu’elle porte sur les qualités essentielles de la prestation due. Pour être cause
de nullité du contrat, l’erreur doit être excusable et commune.
Le dol
Est le fait pour un contractant d'obtenir le consentement de l'autre par des manœuvres ou des
mensonges, ou en cas de dissimulation intentionnelle par l'un des contractants d'une
information dont il sait le caractère déterminant pour l'autre partie.
Le dol doit avoir une influence déterminante sur le consentement contractuel. Sans le dol, la
partie qui en est victime, n’aurait pas contracté.
En tant que vice du consentement, le dol entraîne la nullité du contrat : le contrat disparaît
rétroactivement et est censé n’avoir jamais existé. Mais la victime peut aussi engager la
responsabilité de l’auteur du dol, sur le fondement de la responsabilité civile pour faute, afin
d’obtenir des dommages et intérêts.
La violence
Pression exercée sur le contractant pour le contraindre à donner son consentement au contrat.
Elle vicie donc le consentement par la contrainte celui-ci étant dépourvu de liberté. La
violence peut être physique, morale ou économique : il s’agit de l’exploitation abusive d’une
situation de dépendance économique.
Pour être source de nullité du contrat, la violence doit être illégitime (acte n’est pas autorisé
par le droit) et déterminante.
La capacité de contracter est l’aptitude d’une personne à passer des actes juridiques, en
particulier des contrats.
3. Le contenu du contrat
4. La forme du contrat
Le contrat est en principe valable par le simple échange des consentements : C’est le principe
du consensualisme.
a. La nullité
Le contrat qui ne présente pas les conditions imposées par la loi pour sa validité est un contrat
irrégulier. La nullité est la sanction des conditions de formation du contrat. Elle entraîne la
disparition rétroactive des effets du contrat irrégulier : tout se passe comme si le contrat
n’avait jamais existé.
Lorsque la nullité du contrat est prononcée, il disparaît pour l’avenir, mais aussi pour le passé.
Les choses doivent être remises dans leur état antérieur et chacune des parties doivent
restituer à l’autre ce qui lui a été fourni ou versé.
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La nullité est relative lorsque l’irrégularité n’est pas grave. Il s’agit généralement de règles qui
visent à la protection des intérêts particuliers de l’une ou l’autre des parties (vices du
consentement, absence d’objet, absence de consentement, absence de cause).
b. Caducité
Un contrat valablement formé devient caduc si l'un de ses éléments essentiels disparaît.
La nullité et la caducité sanctionnent toutes les deux le défaut d’une condition essentielle de la
formation du contrat.
Il y a caducité lorsque cette condition essentielle existait au moment de la formation du
contrat mais a disparu ensuite ; au contraire, la cause de nullité existe déjà lors de la formation
du contrat.
Art. 1103 du code civil : « Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les
ont faits. »
Art. 1104 : « Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi. Cette
disposition est d'ordre public. »
PRINCIPE : Par conséquent, les contrats ne peuvent être révoqués. L’aspect essentiel du
principe de la force obligatoire des contrats est l’impossibilité pour la partie d’échapper à la
loi contractuelle. Ce contrat ne peut être ni écarté, ni modifié, ou révisé.
EXCEPTIONS :
Cependant, dans certains cas, le contrat peut être révoqué unilatéralement. Exemples :
la démission d’un CDI, congé en matière de baux d’habitation.
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Les parties doivent exécuter le contrat, mais elles doivent le faire dans le respect d’une
certaine loyauté.
Le contractant ne doit pas chercher à nuire à l’autre, ou adopter un comportement rendant plus
difficile l’exécution de son obligation par l’autre partie. Ainsi, un chauffeur de taxi aurait une
attitude contraire à la bonne foi, s’il empruntait systématiquement l’itinéraire le plus long. La
jurisprudence reste toutefois mesurée, en ne sanctionnant que les abus les plus graves.
La bonne foi peut également imposer une certaine obligation de cohérence au contractant.
Sur la base de la bonne foi, les parties sont tenues à des obligations positives de coopération.
Cependant, les tiers peuvent même être finalement engagés à plus ou moins long terme.
La stipulation pour autrui est le mécanisme juridique par lequel l’une des parties, le
promettant, s’engage envers l’autre partie, le stipulant, au profit d’une troisième personne, le
tiers bénéficiaire. Le tiers devient créancier sans avoir donné son consentement à l’origine. La
stipulation pour autrui constitue une atténuation à l’effet relatif du contrat.
L’exemple le plus répandu est celui de l’assurance vie où un individu (stipulant) contracte
avec un assureur (promettant) afin qu’un capital lui soit versé à ses enfants (tiers
bénéficiaires) lors de son décès.
La promesse de porte-fort consiste, de la part d’une personne, en son propre nom, à engager
autrui : une personne s’engage à obtenir elle-même l’engagement d’un tiers. Par exemple, le
conjoint marié sous le régime de la communauté ne peut vendre seul un immeuble commun.
Mais il peut conclure l’acte en se portant fort auprès de l’acheteur d’en obtenir la ratification
par son épouse.
Le promettant est engagé à obtenir le consentement du tiers. Deux hypothèses sont alors
possibles :
- le tiers refuse de ratifier le contrat initial : le porte-fort n’a pas accompli son
obligation, il sera responsable envers son contractant et devra lui verser des dommages
et intérêts. Le contrat n’est donc pas formé.
- Le tiers s’engage lui-même : le porte-fort est libéré, il a rempli son obligation. Le
consentement du tiers rétroagit au jour du contrat conclu par le porte fort.
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IV- L’inexécution du contrat
Le contrat légalement formé astreint les parties à exécuter les obligations qui en découlent
sous peine de sanctions.
a. L’exception d’inexécution
Il s’agit d’un mécanisme qui permet à l’une des parties de refuser d’exécuter ses obligations
tant que l’autre n’exécute pas les siennes.
Si la mise en demeure reste sans effet, les obligations du contrat demeurent inexécutées, le
créancier peut demander l’exécution forcée en nature.
L’exécution forcée en nature est l’exercice par le créancier d’un moyen de contrainte
contre le débiteur, afin de le forcer à s’exécuter. Exemple : en cas d’inexécution d’une
obligation de somme d’argent, le créancier va pouvoir obtenir exécution de ce paiement,
notamment en pratiquant des saisies sur le patrimoine du débiteur.
c. La réduction du prix
Le créancier a la possibilité de proposer à son cocontractant, en cas d’inexécution imparfaite
du contrat une réduction proportionnelle du prix, à condition d’avoir préalablement mis en
demeure le débiteur. La réduction du prix ne nécessite pas l’intervention du juge. Elle permet
d’aboutir à un rééquilibrage du contrat.
La responsabilité contractuelle est l’obligation pour le débiteur de réparer le préjudice subi par
le créancier du fait de l’inexécution des obligations nées du contrat. Sa mise en œuvre
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suppose donc que la défaillance du débiteur ait causé un préjudice au créancier, qui agit en
justice afin d’obtenir des dommages et intérêts venant compenser le préjudice subi.
L’intérêt de la distinction :
En revanche dans les deux cas (obligation de moyens ou de résultat), la cause étrangère
constitue un moyen d’exonération pour le débiteur. Trois variétés en sont retenues par le droit
français :
- La force majeure
Le dommage est dû à la force majeure, exemple : évènement naturel (tempête, ouragan),
grève …
La force majeure nécessite la réunion de trois caractères :
- l’imprévisibilité : l’évènement ne pouvait être prévisible pour le débiteur ;
- l’irrésistibilité : du fait de cet évènement, le débiteur n’a pu éviter le dommage, ni ses
conséquences, l’impossibilité d’exécuter l’obligation est absolue.
- L’extériorité : l’évènement doit être extérieur au débiteur. La jurisprudence a
récemment décidé que la maladie, qui pourtant n’est pas extérieur au débiteur, pouvait
constituer un cas de force majeure.
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- Le fait de la victime
La clause suspensive
Il s'agit d'une clause par laquelle l'exécution d'une obligation est subordonnée à une
condition : la réalisation d'un événement futur et incertain. À défaut de réalisation de
l'événement, l'obligation n'a pas à être exécutée.
Par exemple, un contrat de vente immobilière peut être subordonné à l'obtention d'un crédit.
La condition suspensive est nulle si la condition est impossible, illicite ou immorale.
La clause de renégociation
La clause de renégociation est la clause par laquelle les parties à un contrat se prémunissent
de la survenance d'un événement imprévu qui bousculerait l'économie générale du contrat. En
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effet, lorsque l’exécution d’un contrat s’étale sur un certain laps de temps, les circonstances
économiques ont pu évoluer.
L’introduction de l’ordonnance du 10 février 2016 a introduit pour la première fois la théorie
de l’imprévision en droit français sous l’article 1195 du Code civil : « Si un changement de
circonstances imprévisible lors de la conclusion du contrat rend l’exécution excessivement
onéreuse pour une partie qui n’avait pas accepté d’en assumer le risque, celle-ci peut
demander une renégociation du contrat à son cocontractant. Elle continue à exécuter ses
obligations durant la renégociation. »
Trois conditions :
- en cas de changement de circonstances imprévisibles
- ce changement doit rendre l’exécution onéreuse pour une partie
- cette partie n’avait pas accepté d’en assumer les risques.
La renégociation peut se dérouler en une ou deux étapes : une partie peut
demander à l’autre la renégociation. En cas d’échec, les parties ont deux possibilités :
soit convenir la résolution du contrat, soit saisir le juge afin qu’il procède à
l’adaptation du contrat ou y mettre fin.