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Les trois actants de la première phrase (prime actant, second actant et tiers actant)
assurent respectivement les fonctions de sujet (SM), d’O.D. (la moitié de son manteaux) et
d’O.Indirect introduit par la préposition à (à un pauvre). Les différents actants sont soumis
à certaines conditions au niveau de l’interprétation des relations sémantiques. Dans une
analyse valencielle, le V régit syntaxiquement et contrôle aussi bien ses compléments que
son sujet.
Fonctions générales, rôles sémantiques et cadres valenciels
On peut soupçonner que l’organisation paradigmatique, morphologiquement homogène
des systèmes casuels des langues classiques, est responsable de la tendance, en
grammaire ou en linguistique, à « paradigmatiser» aussi les quatre positions syntaxiques
nominales même dans des langues qui ne disposent pas d’un système casuel.
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Déjà dans la grammaire antique, les dénominations des différents cas impliquent des
analyses sémantiques 8. Et il fait partie d’une ancienne tradition grammairienne d’associer
aux formes morphosyntaxiques du nom une gamme de concepts sémantiques
relationnels, à savoir les rôles sémantiques, tels que l’agent, le patient, la source ou
l’origine, le récepteur, le bénéficiaire , le possesseur, etc. Dans différentes nomenclatures,
cette tradition s’est maintenue jusqu’à la linguistique moderne : on peut même avancer
que c’est là un des rares traits communs à tous les courants modernes de la syntaxe, des
rôles thématiques de la grammaire générative en passant par les cas profonds de la «
grammaire des cas » jusqu’aux rôles actanciels prévus par les différents courants de la
syntaxe fonctionnelle. Toutes ces théories ont en commun le fait qu’elles se basent sur un
inventaire relativement homogène de valeurs sémantiques, de significations relationnelles.
Tous les rôles sémantiques sont considérés comme des catégories du même ordre, du
même type fonctionnel 9 . Pour parler dans les termes de la grammaire fonctionnelle : les
rôles sémantiques se situent tous sur le même plan de la structure de la phrase, à savoir
sur le plan logico-propositionnel .
Un problème notoire de l’approche des rôles actanciels sémantiques consiste en
l’impossibilité de rattacher systématiquement à chaque cas ou à chaque catégorie
syntaxique un rôle sémantique précis.
8. Le génitif comme le cas qui désigne l’origine ; le datif qui désigne la personne à qui on « donne »
ou le récepteur ; l’ablatif qui désigne la source locale, etc. Initialement, il semble s’agir non pas de
définir les significations, mais plutôt de dénominer des collocations typiques pour chaque cas
(onomastikè pour donner son nom, genikè pour donner le patronyme, epistaltikè dans la formule
d’adresse dans une lettre, etc., suivant une communication personnelle de Markus Stegbauer).
9. Ceci est vrai même pour les rôles thématiques de la grammaire générative, qui, sur le plan
syntaxique, attribue des statuts fondamentalement distincts aux différents syntagmes nominaux.
Ainsi, le nominatif ou le sujet peut désigner tantôt le rôle d’agent, tantôt le rôle de patient,
tantôt celui de récepteur ou d’expérient, selon la nature du verbe qui l’accompagne. Le
datif ou le COI peut désigner tantôt le récepteur ou expérient, tantôt la source d’une
influence sensorielle, etc. La source peut aussi être représentée par le COD, qui, le plus
souvent, exprime le patient ou l’objet effectué. Le génitif ou le CN peut désigner tantôt le
possesseur, tantôt l’agent, tantôt le patient, et ainsi de suite.
Il existe deux stratégies possibles pour affronter ce « défi »: le structuralisme européen,
réticent par rapport à un élément qui n’ait pas de valeur systématique, a pris pour tâche de
définir des « significations fondamentales » ou des « valeurs générales » pour les
différents cas 10. La seconde solution, communément acceptée aujourd’hui, est de
renoncer, au moins en partie, à accorder une signification directe aux différentes
catégories syntaxiques ou aux différents cas, et de leur attribuer une fonction purement
abstraite, grammaticale, distinctive, qui ne permet une analyse sémantique qu’à partir du
contexte concret d’un verbe particulier. Ainsi, il dépend des lexèmes verbaux plaire et
aimer et de leurs cadres valenciels respectifs, lequel des deux rôles qui sont en jeu,
source ou expérient, va apparaître en position de sujet, lequel en position de complément.
Et c’est l’effet des cadres valenciels des verbes s’approcher et s’éloigner que les rôles
respectifs indiqués par la préposition de semblent se contredire (je m’approche/éloigne de
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quelque chose). Chaque lexème verbal est donc accompagné d’un schéma distributeur,
déposé dans le lexique, qui décide de la corrélation entre forme morphosyntaxique et rôle
sémantique. Cette organisation confère une fonction purement distinctive aux catégories
morphosyntaxiques, laissant au lexique la tâche d’apporter une signification relationnelle.
Les exemples montrent que ces cadres valenciels sont en principe arbitraires. Ils sont
soumis à des évolutions historiques, obéissant parfois plus à des normes qu’à des
principes systématiques.
Néanmoins, la distribution des rôles sémantiques par rapport aux différents cas ou
positions syntaxiques suit des tendances générales. Les verbes tendent à former des
classes, où certains traits sémantiques s’accompagnent de certains cadres valenciels
(verbes d’action, de perception, du dire, de don, etc.). Ceux-ci, à leur tour, se regroupent
dans des schémas plus généraux. La typologie des langues a étudié à fond ces schémas
distributeurs pour définir des systèmes de participation ou d’actance possibles et pour
établir les principes universaux qui régissent les corrélations entre les rôles sémantiques
et les formes morphosyntaxiques sous forme d’assignment hierarchies. Parmi les résultats
les plus importants il faut mentionner la théorie de la transitivité, les principes du
marquage différentiel de l’objet et surtout l’animacy and individuation hierarchy (échelle de
définitude et d’humanitude). Les notions de transitivité ou de marquage différentiel de
l’objet expliquent moins la sémantique du sujet ou du COD que le contraste entre ces
deux positions actancielles.
Finalement, ces schémas partent de la même idée d’un inventaire de fonctions
sémantiques homogènes, en principe interchangeables entre les différentes positions
syntaxiques. Le caractère morphosyntaxiquement hétéroclite des différentes positions
syntaxiques justifie l’idée qu’il s’agit aussi de fonctions hétéroclites.
Dans la langue française, les communicants et les actants sont toujours amalgamés. C’est
ce qu’on appelle le “syncrétisme des formes”. Cet exemple peut être analysé comme suit:
AUDITEUR………… LOCUTEUR……………RÉFÉRENT
Vous…………………………..me le…………… direz
SUJET............................PARTENAIRE...............OBJET
En règle générale, les communicants et les actants sont amalgamés dans les rôles
textuels, ainsi que les marques du genre et du nombre dans la plupart des cas. Ceci vaut
également pour les cas où les rôles textuels sont tenus par des lexèmes nominaux. Les
communicants sont généralement tenus par des pronoms. Quand par conséquent un rôle
textuel est tenu par un nom, ceci veut dire que le ce dernier en est le référent.
a-La position que le nom occupe par rapport au verbe est le seul indice de l’opposition
sujet vs objet. Le sujet nominal est placé avant le verbe, l’objet nominal est placé après le
verbe. Les abeilles cherchent les fleurs.
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SUJET ---------VERBE-------OBJET.
Étant donné que ni la forme des noms ni les articles qui accompagnent ceux-ci n’indiquent
l’actant qu’ils expriment, il faut tenir compte de la position de sujet et objet par rapport au
verbe pour en décider: le sujet nominal est placé avant le verbe, l’objet nominal est placé
après le verbe.
2- L’opposition nominale (sujet) vs partenaire est reconnaissable par l’antéposition du
morphème à, qui est à la source des formes contractées aux. Le partenaire nominal est
placé après le verbe. Dans ce cas, la position des constituants qui détiennent les rôles
actanciels sujet et partenaire par rapport au verbe est ce qui marque l’organisation de
l’énoncé. La présence de la série des morphèmes contractés au/ aux en est un autre
indice.
Le nectar plaît aux abeilles
SUJET VERBE PARTENAIRE
L’opposition nominale objet vs. Partenaire est assurée par le fait que c’est le partenaire
nominal et non l’objet nominal qui est précédé du morphème à (opposition à vs o):
Vendre du miel aux clients
VERBE OBJET PARTENAIRE
Les fonctions du genre et du nombre sont également amalgamées aux noms dans les
rôles textuels.
En ce qui concerne les rôles textuels à réalisation pronominale, on observe que les rôles
communicatifs du locuteur et de l’auditeur sont tenus par des pronoms, par règle générale.
Pour ces deux communicants primaires, c’est la situation d’énonciation qui met en
évidence les identités du locuteur et de l’auditeur. A l’inverse, le rôle du référent est
souvent réalisé par un nom. S’il y a un pronom à cette place, celui-ci renvoie à un nom qui
le précède dans le contexte ou bien à un élément connu de la situation.
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Il y a des verbes qui admettent seulement un actant: N V: Il vit, il neige, il vient; il tombe ;
2 actants N V à N: il sourit à Marie; il ment à Marie; Il plait à Marie; N V de N: il change de chemise,
il parle de Marie (construction avec COI); N V N: Marie mange une pomme, elle achète une robe, il
regarde la télévision (constructions transitives, avec OD), verbes à trois actants: Il écrit une lettre à
sa mère, Il parle à Paul de politique.
LA PRÉDICATION
C’est l’ensemble morpho-syntaxique constitué du Sujet et du Prédicat. La prédication est une forme
particulière de détermination sémantique. Il y a détermination sémantique lorsque la signification
d’un signe est délimitée et rendue plus précise par la signification d’autres signes présents dans le
contexte. La prédication a le statut d’un argument.
a) Les deux composants de la prédication sont caractérisés comme suit:
SUJET = Prédicable- Constatable- LE GARCON
LE VERBE= Prédicant- Constatant – TRAVAILLE
En termes sémantiques, il faut attribuer au “garçon”, comme caractéristique explicite, l’action de
“travailler” de façon à tirer argument de cette constatation “Le garçon travaille” est la constatation
du fait que le garçon fait quelque chose.
b) Si, à la place de travailler, il y a le verbe être:
L’OISEAU EST DANS LA CAGE.
“est” est une constatation pure et simple, c’est un verbe prédicatif (copule). Dans le texte, la plupart
du temps, le verbe être est élargi par le contexte, principalement à l’aide d’adverbes ou de
compléments de lieu:
Pierre est au deuxième.
Il est à l’école.
Marie est là.
J’ai été partout.
c) Le verbe être est suivi d’un prédicant adjectif ou nom:
Pierrre est médecin.
Pierre est le médecin de la famille.
Marie est triste.
VERBES À UN SEUL ACTANT
Ce sont des verbes que la grammaire traditionnelle appelle des verbes transitifs. Ils n’admettent
qu’un seul actant, le sujet, mais dans la plupart des cas ils sont accompagnés d’une expansion
adverbe ou complément. Cela peut être schématisé comme suit: N V
Pierre habite seul.
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Les verbes de mouvement sont presque régulièrement élargis par des adverbes et des
compléments prépositionnels; à l’intérieur de ces éléments adjoints, le mouvement est précisé par
des indications de position:
Marie va à l’école avec sa maman. (*Marie va.)
Viens un peu ici!
Je reste à la maison.
Parmi les verbes à un seul actant, abstraction faite du verbe être, l’on trouve.
1-verbes exprimant la vie physique et psychique: vivre, exister, habiter, travailler, grandir, vieillir,
mourir, pleurer, réfléchir, déjeuner, voyager, voler , etc.
2-verbes de mouvement, comme expression spécifique de la vie psychique: aller, venir, rester,
entrer, sortir, passer, descendre, etc.
3-verbes impersonnels désignant un phénomène naturel: il pleut, il neige, il gèle, etc.
4-verbes à construction pronominale: s’arranger, se tromper, se reposer, se sauver, s’arrêter, se
dépêcher, se presser, se taire, etc.
REM : aux temps composés, les verbes de mouvement se conjuguent avec l’auxiliaire être.
VERBES À DEUX ACTANTS
C’est le code de la langue qui décide par avance le nombre d’actants avec lesquels les verbes
peuvent s’exprimer. Les grammaires traditionnelles définissent le CO (directo ou indirect) comme
l’objet ou la personne sur lequel passe (transite) l’action exprimée par le verbe et effectuée par le
sujet. Cette conception de la transitivité a été discutée à l’aide de nombreux contrexemples. Son
inadéquation tient non pas à son caractère sémantique, mais au fait que le rapport instauré par le
verbe entre les rôles sémantiques du sujet et du complément a été indûment assimilé à une action
du premier sur le second, alors que ce peut être un rapport de localisation:
La tour domine la ville.
L’armée occupe tous les points stratégiques.
D’évaluation temporelle: Il a passé deux semaines à la champagne.
L’épreuve orale a duré plus d’une heure.
De cause à conséquence: Son intervention a provoqué l’hilarité générale.
Les rôles relationnels des verbes étant infiniment variés et différenciés, il est naturel que les rôles
sémantiques de leurs sujets et de leurs compléments le soient aussi.
Employées dans une acception formelle, les notions de transitivité et d’intransitivité caractérisent
les différents types de construction du verbe. Pour étudier les possibilités de réalisation textuelle du
COD, le schéma syntaxique qui correspond est le suivant:
NVN
La langue possède une quantité de verbes qui entrent dans ce schéma. Il est possible d’identifier
quatre groupes lexicaux qui correspondent à ce schéma:
a- Les rôles textuels S et O sont tenus par des personnes:
Les lexicographes aident les grammairiens.
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Pierre est monté dans le taxi. Pierre a monté les sacs des courses.
Outre le nombre d’actants déterminé par le code de langue, un verbe peut avoir d’autres actants qui
s’ajoutent dans le texte. C’est le cas de:
a-objet interne: lorsqu’un verbe et son objet son de sens identique ou très proche:
Il vit sa vie. Vous pleurez des larmes de crocodile.
Tu as rêvé le rêve des rêves.
Nous allons toujours notre chemin.
b- partenaire phatique: lorsqu’un verbe avec S et OD est élargi dans le texte par un pronom dans
lequel le locuteur et l’auditeur sont amalgams, on parle de partenaire phatique. Dans le dialogue, ce
pronom a alors la signification d’un morphème phatique, servant à maintenir un lien plus étroit dans
la communication. C’est comme si le locuteur prenait l’auditeur comme témoin du procès référé.
Imagine-toi! Il t’est passé à une vitesse!
Les Pumas, ils vous ont joué un match superbe!
Le gosse, il m’a mangé toute la sousoupe!
c- constructions factitives: Les verbes auxiliaires faire et laisser (v. factitifs) font éventuellement
augmenter le nombre d’actants dans le texte. Il pleure et Il dort sont des constructions dont le verbe
n’a pas de OD, mais comme infinitifs de faire et de laisser, ils prennent un OD dans
Il la fait pleurer.
Il la laisse dormir.
Du point de vue sémantique, faire signifie que l’initiative de l’action est du côté du Sujet, tandis que
laisser signifie que l’initiative de l’action est du côté de l’OD et le Sujet ne fait que consentir.
LA PRÉDICATION AVEC DES PRÉDICANTS: L’ATTRIBUT DU SUJET
Le verbe être a été défini comme une constatation pure et simple. Dans la construction, on peut
trouver des expansions constituées par des adverbes et des compléments.
En plus, le verbe être peut être accompagné d’un prédicant nominal sans article. Le prédicant
nominal sans article exprime un lien plus étroit entre le S et le Prédicant.
Molière était comédien.
Un prédicant accompagné d’un article anaphorique (défini) précise la prédication du verbe par
référence à l’information antérieure et la dirige vers le prédicable qui suit. Cela peut conduire dans
certains cas à l’identification complète entre le S et le Prédicat:
Louis XIV est le successeur de Louis XIII.
Cette identification peut être soulignée par un morphème présentatif:
L’absolutisme, c’est le pouvoir absolu d’un monarque.
Si en revanche le prédicant nominal est accompagné d’un article cataphorique (indéfini) qui renvoie
à une information ultérieure, la constatation du sens reste relativement ouverte et générique. Elle
peut être davantage spécifiée par un complément relatif:
Un sonnet est un poème.
Un sonnet est un poème qui se compose de deux quatrains et de deux tercets.
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