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« Comment concevoir les rapports de la pensée et du langage?


Quelle est l'origine des langues? Rousseau »

Peut-on parler de langage animal?


2 Avr 2008 par Simone MANON

  A quelles conditions y a-t-il sens à dire qu'on se trouve en présence d'un langage ? Il semble que deux
propriétés doivent s'y réaliser, deux propriétés solidaires l'une de l'autre. D'une part la symbolisation,
d'autre part la communication.

  La question est de savoir si c'est le cas dans les conduites animales.

  On a bien l'impression d'observer une faculté de symbolisation. Le loup avertit par un hurlement les
autres loups de la présence d'un danger, l'abeille ses compagnes de l'existence d'une source de
nourriture. Les animaux font usage de signes renvoyant à des données objectives. Cependant est-ce
vraiment une activité de symbolisation ? Y a-t-il mise en œuvre d'une faculté symbolique leur permettant
de viser quelque chose comme chose signifiée par l'intermédiaire d'un signe ?

  De même, on a bien l'impression d'observer un processus de communication. Le message transmis par


un singe vert avertissant par un cri de l'arrivée d'un rapace est bien reçu par les membres de la bande
puisqu'ils dirigent leurs yeux vers le ciel. Pour autant a-t-on affaire à une communication au sens
linguistique du terme, c'est-à-dire à une situation d'interlocution ?

  Pourquoi donc peut-on dire que le langage est un Rubicon qu'aucun animal n'a jamais franchi et qu'il
est le propre de l'homme ?

 
I)                   Ce qui dans les communications animales invite à parler de langage.

  «  Ce problème fascinant a défié longtemps les observateurs. On doit à Karl Von Frisch (professeur de
zoologie à l'Université de Munich) d'avoir par des expériences qu'il poursuit depuis une trentaine
d'années, posé les principes d'une solution. Ses recherches ont fait connaître le processus de la
communication parmi les abeilles. Il a observé, dans une ruche transparente, le comportement de
l'abeille qui rentre après une découverte de butin. Elle est aussitôt entourée par ses compagnes au milieu
d'une grande effervescence, et celles-ci tendent vers elles leurs antennes pour recueillir le pollen dont elle
est chargée, ou elles absorbent du nectar qu'elle dégorge. Puis, suivie par ses compagnes, elle exécute des
danses. C'est ici le moment essentiel du procès et l'acte propre de la communication. L'abeille se livre,
selon le cas, à deux danses différentes. L'une consiste à tracer des cercles horizontaux de droite à gauche,
puis de gauche à droite successivement. L'autre, accompagnée d'un frétillement continu de l'abdomen
(wagging dance), imite à peu près la figure d'un 8 : l'abeille court droit, puis décrit un tour complet vers la
gauche, de nouveau court droit, recommence un tour complet sur la droite, et ainsi de suite. Après les
danses, une ou plusieurs abeilles quittent la ruche et se rendent droit à la source que la première a
visitée, et, s'y étant gorgées, rentrent à la ruche, où, à leur tour, elles se livrent aux mêmes danses, ce qui
provoque de nouveaux départs, de sorte qu'après quelques allées et venues, des centaines d'abeilles se
pressent à l'endroit où la butineuse a découvert la nourriture. La danse en cercles et la danse en huit
apparaissent donc comme de véritables messages par lesquels la découverte est signalée à la ruche. La
danse en cercle annonce que l'emplacement de la nourriture doit être cherché à une faible distance, dans
un rayon de cent mètres environ autour de la ruche. Les abeilles sortent alors et se répandent autour de
la ruche jusqu'à ce qu'elles l'aient trouvé. L'autre danse, que la butineuse accomplit en frétillant et en
décrivant des huit (wagging-dance), indique que le point est situé à une distance supérieure, au-delà de
cent mètres et jusqu'à six kilomètres. Ce message fournit deux indications distinctes, l'une sur la distance
propre, l'autre sur la direction. La distance est impliquée par le nombre de figures dessinées en un temps
déterminé; elle varie toujours en raison inverse de leur fréquence. Par exemple, l'abeille décrit neuf à dix
« huit » complets en quinze secondes quand la distance est de cent mètres, sept pour deux cent mètres,
quatre et demi pour un kilomètre, et deux seulement pour six kilomètres. Plus la distance est grande, plus
la danse est lente.

  Les abeilles apparaissent capables de produire et de comprendre un véritable message, qui enferme
plusieurs données. Elles peuvent donc enregistrer des relations de position et de distance; elles peuvent
les conserver en « mémoire  »; elles peuvent les communiquer en les symbolisant par divers
comportements somatiques. Le fait remarquable est d'abord qu'elles manifestent une aptitude à
symboliser : il y a bien correspondance « conventionnelle » entre leur comportement et la donnée qu'il
traduit. Ce rapport est perçu par les autres abeilles dans les termes où il leur est transmis et devient
moteur d'action.

  Jusqu'ici nous trouvons, chez les abeilles, les conditions mêmes sans lesquelles aucun langage n'est
possible, la capacité de formuler et d'interpréter un «signe » qui renvoie à une certaine « réalité », la
mémoire de l'expérience et l'aptitude à la décomposer.

  Le message transmis contient trois données, les seules identifiables jusqu'ici: l'existence d'une source de
nourriture, sa distance, sa direction On pourrait ordonner ces éléments d'une manière un peu différente.
La danse en cercle indique simplement la présence du butin, impliquant qu'il est à faible distance. Elle est
fondée sur le principe mécanique du « tout ou rien ». L'autre danse formule vraiment une
communication; cette fois, c'est l'existence de la nourriture qui est implicite dans les deux données
(distance, direction) expressément énoncées.

  On voit ici plusieurs points de ressemblance avec le langage humain Ces procédés mettent en oeuvre un
symbolisme véritable bien que rudimentaire, par lequel des données objectives sont transposées en
gestes formalisés, comportant des éléments variables et de «signification » constante. En outre, la
situation et la fonction sont celles d'un langage, en ce sens que le système est valable à l'intérieur d'une
communauté donnée et que chaque membre de cette communauté est apte à l'employer ou à le
comprendre dans les mêmes termes » E. Benveniste. Problèmes de linguistique générale.

  Il y a ici plusieurs points apparentant la communication animale à un système linguistique, pourtant est-
il légitime de penser qu'il y a de la part des abeilles une véritable activité de symbolisation et de
communication ? Qu'est-ce que symboliser et suffit-il qu'il y ait communication unilatérale pour qu'il y ait
communication langagière ?

 
II)                En quoi est-il abusif de parler de langage ?

   « Mais les différences sont considérables et elles aident à prendre conscience de ce qui caractérise en
propre le langage humain. Celle-ci, d'abord, essentielle, que le message des abeilles consiste entièrement
dans la danse, sans intervention d'un appareil « vocal  » alors qu'il n'y a pas de langage sans voix. D'où
une autre différence, qui est d'ordre physique. N'étant pas vocale mais gestuelle, la communication chez
les abeilles s'effectue nécessairement dans des conditions qui permettent une perception visuelle, sous
l'éclairage du jour; elle ne peut avoir lieu dans l'obscurité. Le langage humain ne connaît pas cette
limitation.

  Une différence capitale apparaît aussi dans la situation où la communication a lieu. Le message des
abeilles n'appelle aucune réponse de l'entourage, sinon une certaine conduite, qui n'est pas une réponse.
Cela signifie que les abeilles ne connaissent pas le dialogue, qui est la condition du langage humain. Nous
parlons à d'autres qui parlent, telle est la réalité humaine. Cela révèle un nouveau contraste. Parce qu'il
n'y a pas dialogue pour les abeilles, la communication se réfère seulement à une certaine donnée
objective. Il ne peut y avoir de communication relative à une donnée « linguistique »; déjà parce qu'il n'y
a pas de réponse, la réponse étant une réaction linguistique à une manifestation linguistique; mais aussi
en ce sens que le message d'une abeille ne peut être reproduit par une autre qui n'aurait pas vu elle-
même les choses que la première annonce.

  On n'a pas constaté qu'une abeille aille par exemple porter dans une autre ruche le message qu'elle a
reçu dans la sienne, ce qui serait une manière de transmission ou de relais. On voit la différence avec le
langage humain, où, dans le dialogue, la référence à l'expérience objective et la réaction à la
manifestation linguistique s'entremêlent librement et à l'infini. L'abeille ne construit pas de message à
partir d'un autre message. Chacune de celles qui, alertées par la danse de la butineuse, sortent et vont se
nourrir à l'endroit indiqué, reproduit quand elle rentre la même information, non d'après le message
premier mais d'après la réalité qu'elle vient de constater. Or, le caractère du langage est de procurer un
substitut de l'expérience apte à être transmis sans fin dans le temps et l'espace, ce qui est le propre de
notre symbolisme et le fondement de la tradition linguistique. Si nous considérons maintenant le contenu
du message, il sera facile d'observer qu'il se rapporte toujours et seulement à une donnée, la nourriture,
et que les seules variantes qu'il comporte sont relatives à des données spatiales. Le contraste est évident
avec l'illimité des contenus du langage humain. De plus, la conduite qui signifie le message des abeilles
dénote un symbolisme particulier qui consiste en un décalque de la situation objective, de la seule
situation qui donne lieu à un message, sans variation ni transposition possible. Or, dans le langage
humain, le symbole en général ne configure pas les données de l'expérience, en ce sens qu'il n'y a pas de
rapport nécessaire entre la référence objective et la forme linguistique. Il y aurait ici beaucoup de
distinctions à faire au point de vue du symbolisme humain dont la nature et le fonctionnement ont été
peu étudiés. Mais la différence subsiste.

  Un dernier caractère de la communication chez les abeilles l'oppose fortement aux langues humaines.
Le message des abeilles ne se laisse pas analyser. Nous n'y pouvons voir qu'un contenu global, la seule
différence étant liée à la position spatiale de l'objet relaté. Mais il est impossible de décomposer ce
contenu en ses éléments formateurs, en ses « morphèmes », de manière à faire correspondre chacun de
ces morphèmes à un élément de l'énoncé. Le langage humain se caractérise justement par là. Chaque
énoncé se ramène à des éléments qui se laissent combiner librement selon des règles définies, de sorte
qu'un nombre assez réduit de morphèmes permet un nombre considérable de combinaisons, d'où naît la
variété du langage humain, qui est capacité de tout dire. Une analyse plus approfondie du langage
montre que ces morphèmes, éléments de signification se résolvent à leur tour en phonèmes, éléments
d'articulation dénués de signification, moins nombreux encore, dont l'assemblage sélectif et distinctif
fournit les unités signifiantes. Ces phonèmes «  vides », organisés en systèmes, forment la base de toute
langue. Il est manifeste que le langage des abeilles ne laisse pas isoler de pareils constituants; il ne se
ramène pas à des éléments identifiables et distinctifs » Ibid.

  Cette analyse montre combien l'activité symbolique procède d'une manière d'être au monde, totalement
étrangère à l'animal et au contraire familière à l'homme même s'il n'est ni poète, ni savant, ni penseur, ni
artiste. Elle témoigne d'un besoin proprement spirituel de s'approprier le monde, en en faisant le corrélat
d'une conscience le configurant comme monde signifié. Symboliser consiste à donner sens et à viser la
signification comme une fin en soi.

  Parler consiste à dire quelque chose à propos de quelque chose et à le dire à quelqu'un avec qui on noue
 une relation spirituelle et morale
  Rien de tel n'est observable dans le comportement animal. La signification n'est jamais visée comme un
but, les signes utilisés ne mettent pas en jeu une activité signifiante et ne donnent pas lieu à une situation
d'interlocution.

  En témoigne le fait que l'émission de signes est toujours déclenchée par une excitation directe et qu'elle
est toujours en rapport avec un besoin. D'où la pauvreté et la fixité des contenus du message. Sa rigidité
aussi. Si la situation change, l'animal est inapte à inventer un nouveau signe. Von Frisch le vérifie en
posant une source de nourriture au sommet d'un pylône de radiodiffusion. Les abeilles pourvoyeuses le
découvrent mais ne peuvent pas le signifier. « Il n'est pas prévu d'expression signifiant « en haut » dans le
langage des abeilles. C'est qu'aucune fleur ne pousse dans les nuages » écrit-il.

  Cette expérience montre que les signes animaux sont des signes instinctifs. Ils sont propres à une
espèce, ne varient pas dans le temps, renvoient toujours aux mêmes données, procèdent d'automatismes.
Ce sont essentiellement des signaux par lesquels les animaux obtiennent les uns des autres les
comportements utiles à la conservation de l'espèce.

  L'animal ne fait jamais ni de ses états, ni de son monde un symbole c'est-à-dire un signe renvoyant à un
sens. Il semble privé de ce qui est le propre de l'homme, à savoir la fonction symbolique par laquelle
celui-ci ouvre un monde de significations, monde de la culture où l'échange des paroles n'est pas
tributaire d'un contact direct avec la chose mais peut s'effectuer à partir des seules données linguistiques.

III)             Le langage est le propre de l'homme.

  Il est la marque de la nature spirituelle, morale et culturelle de l'homme.

  C'est avant tout parce qu'il y a en lui une intériorité spirituelle que l'homme parle. Descartes le
souligne avec force  : «  Il n'y a aucune de nos actions extérieures qui puissent assurer ceux qui les
examinent que notre corps n'est pas seulement une machine qui se remue de soi-même, mais aussi qu'il y
a en lui une âme qui a des pensées, excepté les paroles, ou autres signes faits à propos des sujets qui se
présentent sans se rapporter à aucune passion ». Lettre au marquis de Newcastle. 23.11.1646.

  La notion d'âme renvoie à celle de raison mais aussi, comme le veut Rousseau, à la sensibilité, à une
voix en nous qui est celle de la nature, et que la fonction première du langage est de porter à l'expression
afin d'expérimenter avec les autres notre communauté de nature. Langue chantante, passionnée traçant
vers l'autre des chemins d'émotion et de communion dans le partage de nos sentiments singuliers, de nos
rêves, de notre espérance d'un monde structuré sur la loi de bonté et de justice. La parole est l'éloquence
de l'humain ou alors elle s'est vidée de son âme en se rationalisant et en se dévoyant dans une fonction
purement utilitaire.

  Petite musique de l'âme, elle en est aussi l'accomplissement au sens où l'homme n'actualise son
humanité qu'en nouant avec les autres des rapports d'amitié et de justice. Et comme le rappelle Hannah
Arendt  : «  Pour les Grecs, l'essence de l'amitié consistait dans le discours. Ils soutenaient que seul un
« parler-ensemble » constant unissait des hommes en une polis » Vies politiques. 1974.

  La parole exprime aussi l'humain en le manifestant comme celui qui est destiné à dévoiler le réel, à le
porter à l'expression de son sens. « L'homme est le berger de l'Etre » soutient Heidegger et cela tient à une
modalité d'être foncièrement différente de celle de l'animal. «  Si plantes et animaux sont privés de
langage c'est parce qu'ils sont emprisonnés chacun dans leur univers environnant, sans être librement
situés dans l'éclaircie de l'Etre. Or seule cette éclaircie est monde ». Lettre sur l'humanisme.

Heidegger développe cette idée dans son cours de 1929.1930. «  La pierre est sans monde, l'animal est
pauvre en monde, l'homme est configurateur de monde  » affirme-t-il, et si plantes et animaux sont
«  suspendus sans monde dans leur univers environnant, ce n'est pas parce que le langage leur est
refusé  ». Ce n'est pas la capacité phonique d'articulation qui leur fait défaut, c'est la façon typique de
l'existant d'être hanté par le néant, d'être à distance de ce qu'il peut ainsi dévoiler en le faisant advenir
au langage. La parole est la caractéristique ontologique de l'existence, ce qui trace la frontière entre le
vivre englué dans l'Être, sur le mode massif, consistant et quiet de la chose et l'exister.

  L'homme vit donc dans un monde de significations et c'est toujours à des significations qu'il réagit. Il
parle une langue et chaque langue est une vision du monde caractéristique du peuple ayant déposé en
elle sa singularité. L'homme habite le monde intermédiaire entre l'esprit humain et le réel car le langage
est l'expression de cet entre-deux du sujet et de l'objet. Mais cet entre-deux n'est pas universel. Il porte la
marque d'une culture et s'il n'est pas une prison dans la mesure où l'âme peut s'émanciper de ses racines
par sa capacité de transcendance, il en recèle toujours le risque. Le monde de l'homme est configuré par
le langage et la langue est un fait social.

  D'où l'effort de la culture qui n'est jamais de faire écho à son conditionnement ethnique mais toujours
d'ouvrir sa parole à l'exigence de l'universel.

 Conclusion :

  Les animaux font bien usage de signes pour communiquer. Mais « ce n'est pas un langage, c'est un code
de signaux. Tous les caractères en résultent : la fixité du contenu, l'invariabilité du message, le rapport à
une seule situation, la nature indécomposable de l'énoncé, sa transmission unilatérale » Benveniste. Ibid.

  Dans un entretien donné au journal Le monde 1.02.2002, Boris Cyrulnik affirmait :    «  Ce qui distingue
l'homme de l'animal, c'est la parole. Non pas le langage, car les animaux aussi ont un langage. Mais
l'aptitude à créer un monde spécifiquement humain par des représentations verbales  : le monde des
mots. Darwin, dès ses premiers travaux, a parlé du « mur du langage ». Cette métaphore exprimait bien
que la parole métamorphose la condition d'être vivant. J'utiliserai une autre métaphore : la chenille vit
dans un monde terrestre d'ombre et d'humidité, le papillon dans un monde aérien de lumière, et l'un et
l'autre sont pourtant en continuité biologique. Notre chrysalide à nous, c'est la parole. Nous vivons dans
un monde biologique mais aussi comme le papillon, dans le monde aérien de la parole ».

Cf. Descartes et la question du langage animal.

Cf. Le propre de l'homme en question.

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Marqueurs:âme, communication, culture, existence, expérience, rapport dialogique, signal, signe,


symbole, symbolisation

Posté dans Chapitre XI - Le langage., Dissertations, Textes

17 Réponses à “Peut-on parler de langage animal?”

1. Julien Perbost dit :


10 janvier 2009 à 20 h 50 min

Tous les animaux communiquent-ils ?

2. Simone MANON dit :


11 janvier 2009 à 21 h 43 min

Communiquer c’est échanger des informations. Or cet échange est une nécessité vitale pour toutes
les espèces pour attirer leurs proies, trouver un partenaire, défendre un territoire etc. Les sciences
nous apprennent que la communication ne s’opère pas seulement entre membres d’une même
espèce mais aussi entre espèces différentes.

3. Julien Perbost dit :


12 janvier 2009 à 19 h 54 min

Pour toutes les espèces vivantes ou spécialement animales?


4. Simone MANON dit :
12 janvier 2009 à 20 h 54 min

Il vaut mieux vous adresser à un spécialiste de la question pour avoir des réponses précises. Peut-on
parler d’écosystème si la communication, qu’elle soit chimique ou d’une autre nature, n’est pas le
propre de toutes les espèces vivantes?

5. Chapy Daniel dit :


11 février 2013 à 18 h 59 min

Bonjour Madame,
Pourquoi ne pas faire la distinction entre langage et langue ?
Pourquoi la langue n’existerait-elle que vocale ?
La langue des signes a une modalité visuelle et les linguistes qui l’ont étudiée ont établi qu’elle
possédait aussi la double articulation.

6. Simone MANON dit :


12 février 2013 à 8 h 03 min

Bonjour
Lorsqu’on traite une question, ici celle de savoir s’il est légitime de parler de langage animal, on ne
traite pas le sujet sous l’angle d’un cas particulier (ici le handicap du sourd-muet et l’invention de la
langue des signes pour suppléer la langue orale).
Et précisément, quelle qu’elle soit, la communication humaine se caractérise par une propriété
(entre autres) faisant défaut dans les signes animaux: la double articulation.
Bien à vous.

7. Lolz dit :
9 mai 2013 à 19 h 47 min

Vous citez vos sources dans certains cas et pas dans d’autre? Pourquoi Benveniste ne doit pas être
entre parenthèses et nommé en fin de citation ? (En l’occurence : « II) En quoi est-il abusif de parler
de langage? »)

8. Simone MANON dit :


10 mai 2013 à 6 h 27 min

Bonjour
Si vous aviez une connaissance a minima des conventions, vous sauriez que le « Ibid. » qui suit les
guillemets dans la seconde partie est l’abréviation de la locution latine: « Ibidem » signifiant « même
endroit ». C’est le terme utilisé dans les références d’un document, pour éviter la répétition lorsque
la même source a été citée dans la référence précédente.
La source correspondante est alors celle qui apparaît dans la référence précédente.

PS: occurrence s’écrit ainsi.


PS: lorsqu’on s’adresse à quelqu’un on fait preuve de la plus élémentaire des politesses en utilisant
quelques formules qui en témoignent.
Bien à vous.

9. desmaele dit :
11 juillet 2013 à 20 h 01 min

j’ai lu ce texte et je trouve quils est tres interessant

10. desmaele dit :


11 juillet 2013 à 20 h 03 min

c’est exactement ce que je cherchais (peut on parler le language animal)


11. Exposé communication animale | Pearltrees dit :
15 janvier 2014 à 11 h 38 min

[…] » Peut-on parler de langage animal? […]

12. anny dit :


3 mai 2014 à 23 h 03 min

Chère Madame, vivant avec 80 animaux et dirigeant une petite association de protection de la
nature, j’ai lu avec intérêt.
J’ajoute que le merle de chez moi n’a pas la même culture linguistique, si je puis dire, que le merle
né à 10 kms.
Mes 70 oiseaux ont un « phrasé » qu’ils se communiquent par apprentissage. Ity émet sur une note
mais Casquette émet sur des séries de trois notes entrecoupées de « ponctuation » animale. Hélia
imite les autres et émet sur différentes fréquences, par exemple… (perruches).
Quant à la communication symbolique, c’est une notion plus philosophique…
Cependant, j’ai observé des choses étonnantes : j’ai fait mine de jeter de la poussière sur Hélia,
perruche calopsitte apprivoisée parfaitement et libre. Elle n’a rien reçu, bien sûr, mais elle s’est
secouée comme si elle était chatouillée : ce qui signifie qu’elle a « imaginé » qu’elle était aspergée de
« quelques chose » d’inconnu pour elle : elle a su associer à mon geste une situation imaginaire
qu’elle ne vivait pas concrètement. Cela m’a frappée. Elle avait réfléchi en une fraction de seconde à
ce qui pouvait logiquement se passer, mais qui n’avait lieu que dans son imaginaire singulier… J e
lui ai communiqué quelque chose et elle a répondu avec justesse, aucun mot n’a été employé.
Communiquer de la sorte est aussi un « langage ».
Je pense qu’il y a un langage subtil chez nos amis animaux : gestes, regards, odeurs, mouvements
imperceptibles autres que cris. Et qu’ils l’utilisent parfaitement : nous -mêmes en avons hérité
quand nous avons une gestuelle en parlant…
Ne les sous-estimons jamais. Et puis, notre langage est-t-il vraiment une panacée puisque nous
sommes souvent incapables d’éviter des guerres et ne savons pas toujours communiquer sans
agressivité entre nous ?
Les scientifiques ont démontré que les oiseaux, entre autres, utilisaient une « ponctuation » dans
leurs phrases, il sera intéressant d’en savoir plus à l’avenir.
Merci de vos articles. Ceci est juste un additif concret sur ce que je sais.
Anny

13. Simone MANON dit :


4 mai 2014 à 16 h 19 min

Bonjour Anny
Merci pour cette contribution.
Je crois que de nombreux malentendus seraient dissipés si on ne conférait pas à la notion de
langage, une extension, qui finit par la vider de sa substance.
Voyez cet article pour une salutaire clarification.https://www.philolog.fr/le-propre-de-lhomme-en-
question-e-de-fontenay/
Bien à vous.

14. Baccawine dit :


19 septembre 2014 à 20 h 31 min

Bonsoir Madame,
En lien avec le questionnement « Peut-on parler de langage animal? » et en hommage à Monsieur
Philonenko, qui fut mon professeur de philosophie durant une année, je me permets de vous
transmettre cet extrait de L’Archipel de la conscience européenne.
 » Quelles sont les figures qui sont propres à l’homme et à l’homme seulement ? Il existe tout d’abord
un acte qui n’appartient qu’à l’homme et dont l’animal est incapable. Cet acte est l’écriture. Alors
que les plus informes dessins, dans la préhistoire, sont déjà une écriture, aucun animal, selon la
nature, n’écrit. On peut bien dresser un singe à faire semblant d’écrire, mais il n’écrit pas : à preuve,
il est incapable de commettre une vraie faute d’orthographe. Non que les animaux soient incapables
de communiquer entre eux : à ce sujet, on sait bien des choses sur les abeilles. Mais communiquer,
ce n’est pas écrire : l’écriture peut se conserver, non la communication. On prétend parfois que les
dauphins parlent, mais on sait qu’ils ne peuvent écrire. Or l’essence de l’écriture n’est pas épuisée
par le message : en conservant le message, elle rend possible l’histoire ».
A. Philonenko, L’Archipel de la conscience européenne (1990), Ed. Grasset.
Cordialement

15. Simone MANON dit :


20 septembre 2014 à 8 h 40 min

Bonjour
Je vous remercie pour cette contribution.
Bien à vous

16. alexandre dit :


17 novembre 2015 à 15 h 58 min

Chère collègue,
Merci encore pour ce site qui est d’une excellente qualité. Concernant votre article sur le langage
animal je me permets de vous renvoyer à la conférence de Stéphane Legrand dont voici le lien:
https://vimeo.com/44625326
Cette conférence, fortement inspirée des travaux de Lestel, met en évidence la présence, chez
l’animal, d’une dimension symbolique, auto-référentielle et donc non nécessairement attachée à un
référent objectif ou uniquement instinctif comme vous le laissez supposer.
Amicalement.

17. Simone MANON dit :


18 novembre 2015 à 8 h 34 min

Merci, cher collègue, pour ce lien.


Bien à vous.

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