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LANGAGE ET COMMUNICATION

Introduction - Idées reçues sur la communication

A- La communication implique forcément la parole

Elément contré : premiers instants d’un être humain (quand il vient au monde, quand il est
bébé).

La carrière de communication de l’humain commence très tôt par des : hurlements, des
pleurs.

Il n’a pas la parole : il crie -> dimension physiologique –– signe qu’il est vivant (on ne sait pas
mais on interprète). L’enfant est-il en train d’exprimer : de la colère ? la douleur ? la peur ?

Permet à son entourage d’interpréter que l’enfant vit : ≠ milieu

Le premier cri d’un nouveau né n’est pas un acte communicationnel intentionnel mais
l’expression de ses émotions.

Très vite, le bébé découvre que ses cris sont un moyen d’entrer en contact avec les
personnes qui l’entourent.

Quand il crie :

- il se passe quelque chose (on lui donne à manger…).


- c’est une façon d’être en interaction avec les autres
- spécialise mode d’interaction

On interprète : processus d’interprétation

Les études sur la communication entre les parents et le nourrisson (non verbal) =
essentiellement psychanalytiques et éthologiques (= étude sur le comportement animal et
humain).

 nous dit quelque chose sur la communication en général

1- la communication passe par une grande diversité de canaux  :


- la voix : canal vocal : cris / réception = audition
- le toucher : bébé en couveuse, le peau à peau -> tactile avec les parents
mettre à la bouche, câlins, baisers, mains (mais aussi tout le corps)
- le regard 
- le mouvement : gestes, mimiques (tirer la langue)
- l’odorat : capacité fine dès les premiers jours

2- les interactions entre les parents et l’enfant à travers tous ces canaux communicatifs,
ont une importance majeure dans le développement psychologique de l’enfant au
niveau :
- social
- affectif
- intellectuel (imitation/interaction…)

3- les différences intellectuelles dans les conduites et les modes de communication se


manifestent très tôt : tous les bébés ne communiquent pas de la même façon.

 ≠ interindividuel = tous les bébés ne privilégient pas les mêmes canaux de


communication. Comportement ≠ = caractère ± expressif.

4- la communication est un processus d’ajustement interactif : le bébé n’est jamais un


être passif modelé par ses parents.
Chaque personne s’ajuste à l’autre (ex : fréquence de voix/être à sa hauteur)
 phénomène perçu chez les adultes : changent de voix/gens qui se ressemblent…

Dès la naissance, le bébé communique alors qu’il n’a pas la capacité de parler.

In vitro -> haptonomie = parents communiquent avec le bébé

 Donc, la communication n’implique pas forcément la parole.

B- La communication est typiquement humaine

La communication n’est pas typiquement humaine. Dans toutes les espèces animales, on a
des processus de communication, espèces végétales aussi ?

L’étude de la communication animale confirme l’existence d’un vaste répertoire


communicationnel non-verbal (aussi observé chez les bébés).

Motivations de la communication animale :

- donner l’alerte, prévenir d’un danger


- attirer un partenaire, reproduction (parade nuptiale du pan)
- appeler ses jeunes
- demander de la nourriture
- marquer un territoire
- définir une relation hiérarchique
- pacifier les relations, régulation des interactions
- maintenir la cohésion (social)
- transmission…

ex : chez les grands singes -> s’enlever les poux = maintenir relation, ordre hiérarchique

Définition de la COMMUNICATION selon les éthologistes : « processus par lequel un individu


émetteur influence le comportement d’un autre individu, le récepteur, en lui adressant des
signaux, des messages, des informations »

Combinaison de signaux = ce qui compose le message

La communication consiste donc en :

- un transfert d’information
- au moyen d’un signal ou d’une combinaison de signaux
- émis par un animal
- en direction : • de ses congénères -> communication intraspécifique (à l’intérieur de
l’espèce et qui répondent par un comportement adapté)

• d’individus d’une autre espèce -> communication interspécifique (ex :


chat/souris)

 pour influencer comportement de ses récepteurs, intention ? donc


communication ?

Cette communication passe par des canaux :

- chimiques (olfactifs) = phéromones


 communication la plus ancienne et la plus rependue
• transmettre molécules chimiques dans milieu aérien et aquatique
-> utilisé pour marquage du territoire (chien qui fait pipi/chat qui se frotte/chez les
insectes, abeilles)
-> utilisé pour danger
-> pour attirer partenaire
-> identification statut social (chez papillons/antilopes)

(-> chez les humains aussi : parfums)

- visuels
• parade nuptiales, canard (plumes) -> modification temporaires, variations
saisonnières
• les épinoches : mal attaque un faux épinoche avec un ventre rouge pendant la
période de reproduction -> complexité
• mimiques/gestes chez mammifères

- auditifs
• chant sexuel (stridulation sauterelle), communication chez animaux/cétacés

- tactiles
• échanges nourriture par les antennes, puis bouche à bouche, relations parentales

Ces comportements peuvent être soit programmés génétiquement, soit acquis par
apprentissage.

 signaux innés -> ex : - le passereau -> chant acquis génétiquement)


- le pinson -> capacité d’apprentissage, reproduit autre sons
- propre répertoire selon zones géographiques

Et transmet des informations sur :

- l’âge
- l’espèce
- l’identité sexuel (visuel)
- la motivation
- le groupement VS la dispersion

Question : A quelles conditions peut-on dire d’une action réalisée par un animal qu’elle
constitue un signal ?

• signaux rapides -> conditions temporelles : actions brèves -> d’alarme, de détresse,


de menace, de combat…

• changements lents : parades sexuelles (chants, plumes …), régulation


démographiques (via phéromones)

Modification morphologique : pas de contrôle sur l’émission du signal, intention ?


conscience ?

× posture chat : comment les postures vont se modifier selon la peur et


l’agressivité -> stratégie : devenir + gros

× communication chez les abeilles = communication dansée : utilise danse pour


communiquer pour sources de nourritures

× primates non humain et le langage

• communication intraspécifique -> singes vervets


cris d’alarme ≠ selon types de danger, permet au groupe d’avoir le comportement adapté

ex : singes si léopard -> branche fine (le léopard ne peut pas y aller)

singes si serpent -> se mettent en groupe pour impressionner

• Mones de Campbell : capacité de combinés les signaux

 vont combinés un autre signal comme un suffixe pour alerte de danger différent
ex : signal aigle + autre signal = signal danger ciel

Expérience sur les grands singes (gorilles et chimpanzés)

= échec sons du langage articulé (Gua (1930’s) et Viki (1950’s))

= langue des signes (ASL)

- Whasoe : maitrise et combinaison d’une centaine de signes pour désigner des


images : syntaxe ?
- Nim (cf : projet de Nim)
- Koko la gorille : 1000 mots d’une version modifiée de l’ASL, dialogue ?

• communication via des symboles : apprentissage de symboles visuels


(pictogrammes)
- Sarah : reconnaissance de forme visuelles similaires et différentes
- Lana : manipulation de lexigrammes
 Capacité des singes à apprendre des séquences de comportement
- Kanzi, le singe bonobo -> il a appris à reconnaitre et utiliser des lexigrammes par
observation des séances d’apprentissages de sa mère

Comment peut-on différencier le langage humain des systèmes de communications des


autres animaux ?

Tradition : être humain se considère supérieur aux autres animaux, existe des recherches sur
l’intelligence animale

 Proposition de HOCKETT dans les 60’s


= caractériser les traits spécifiques du langage humain, présents dans toutes les
langues et ne se trouvant jamais tous présent dans les autres systèmes de
communication animale

CRITERES DE HOCKETT (1960) :


- Canal auditif-vocal

= les signaux du langage sont produits avec les différentes composantes du tractus vocal et
perçus par le système auditif (auditif : réception, vocal : production)

- Transmission par diffusion et réception directionnelle

= la transmission des signaux de communication se fait dans toutes les directions

- Disparition rapide (signal transitoire)

= le signal de communication ne persiste pas dans le temps ou l’espace après sa production

( -> signal éphémère)

- Interchangeabilité

= tous les messages du système de communication peuvent être à la fois produits et compris
par chaque membre de l’espèce

- Feedback

= chaque émetteur perçoit les signaux de communication qu’il produit (l’être humain
s’entend parler -> pourra donc modifier ce qu’il a dit)

- Spécialisation

= les signaux produits à des fins de communication sont spécialisés pour cette dernière et ne
sont pas le side-effect d’un autre comportement.

Le langage est fait pour émettre un signal. (contre-exemple : chien qui allaite avec sa langue
qui pend -> régule sa température corporelle – indice qu’il a chaud mais le fait pour son
corps à lui (effet secondaire pour nous))

- Sémantisme stable

= existence d’un lien fixe entre les signaux et les éléments pourvus de sens auxquels ils se
réfèrent (les signifiés) = association fixe entre les éléments du message et ce qui nous
entoure, les traits récurrents du monde.

- Arbitraire des signes

= pas de lien, pas de relation de ressemblance entre signifiant et signifié

(ex : onomatopées : pas de lien arbitraire)

- Caractère discret
= les messages du système de communication sont constitués à partir d’un petit nombre
d’unités discrètes (on parle de phonèmes dans le cas du langage humain). Des choix
différents de ces unités discrètes conduisent à des messages différents. Ces changements
sont discrets et non continus. Permet à l’humain de décomposer le langage -> créer une
infinité de messages.

- Détachabilité

= le système de communication permet de référer à des événements ou des choses qui


n’appartiennent pas au domaine de l’ici et maintenant, mais peuvent au contraire être
éloignés dans le temps et dans l’espace.

- Productivité

= capacité à générer ou comprendre des messages entièrement nouveaux et jamais


entendus auparavant. Cette propriété d’un système dit ouvert réfère à la possibilité de
construire un nombre infini de messages à partir d’un ensemble limité d’éléments de base

= capacité de dire des choses qui n’ont jamais été dites et qui vont être compris par les
autres (ex : les néogrammairiens -> emprunts grammaticalisés)

- Apprentissage et transmission culturelle

= ce trait désigne la transmission d’une génération à une autre du système de


communication par un apprentissage culturel. Les langues du monde sont ainsi transmises
des adultes, locuteurs expérimentés, aux enfants. Cette caractéristique contraste avec les
systèmes de communication basés sur une transmission génétique.

- Double articulation

= un grand nombre d’éléments pourvus de sens (les morphèmes pour le langage) peuvent
être générés à partir d’un petit ensemble d’éléments dépourvus de sens mais permettant de
différencier les messages (les phonèmes pour le langage).

Morphèmes (= unité qui a du sens) -> unités significatives

Phonèmes (=le son) -> unités distinctives

CRITERES ADDITIONNELS DE HOCKETT (1968)

- Prévarication

= les messages peuvent être faux, trompeurs ou dépourvus de sens.

- Réflexivité
= il est possible pour un locuteur de réfléchir et de communiquer sur la communication elle-
même (=utilisation du métalangage)

- Apprenabilité

= le locuteur d’une langue peut apprendre une autre langue.

Selon HOCKETT :

• tout système de communication humain ou animal présentes certains de ces critères

• la spécificité du langage humain parlé serait de présenter l’ensemble de ces critères dont
ceux de la double articulation, transmission culturelle, réflexivité, apprenabilité

Remarques et critiques de la classification de Hockett :

Ecriture de Benveniste -> Hockett n’a pas proposé ses critères

Ce qu’il y a en plus chez Benveniste : notion de dialogue, l’interaction’, le dialogue n’est pas
spécifique à la communication humaine.

Benveniste -> caractérisation du langage humain parlé

Langues écrites/signes : pas tous les critères de Hockett

LSF -> l’arbitraire du signe, il y en a mais aussi signe qui renvoie à des actions motivées
-> certaine motivation.

Communication animale VS langage humain

- Les premiers traits sont présents dans la plupart des systèmes de communicaion
d’espèces très diverses.
- Productivité et transmission caractérisent aussi certains systèmes de communication
animale. Transmission de génération en génération.
- Présence de dialectes (oiseaux)
- Manipulation de symboles (grands singes)
Les très grands singes peuvent apprendre à communiquer avec les humains.
Manipulation symbole -> transmission pas spécifique au langage humain

" Toutes les caractéristiques du langage humain se retrouvent à un degré ou » à un autre


dans les communications animales ; mais le langage est le seul système de communication à
avoir toutes ces caractéristiques ensemble" (Snowdon, 1999) cité par Lestel, 2002.

Dimension philosophique/historique entre la communication animale et le langage humain.

On peut se demander si cette opposition n’est pas arbitraire ?


- Certains chercheurs soulignent une différence quantitative ( + quantitative que
qualitative)
- Si il y a cette différence quantitative, évolution avec un continum, complexité qui
grandit
- Cependant des différences qualitatives persistent :
 Communication animale jamais -> tjs motivation
 Capacité métalinguistique du langage humain = reflexivité : être capable de
réfléchir sur le langage et parler de la parole. On est les seuls à pouvoir le faire ?
- Nouvelles pistes de comparaisons productives
 On compare des choses + comparables -> communication non verbale
 Communication chez le bébé humain et chez les primates. En quoi ces modes de
communication sont proches du mode de communication des primates ?

Origine du langage et des langues

1) Nombreux mythes tout au long de l’histoire

Origine des langues : une langue qui serait la mère de toutes les langues

La langue mère, un fantasme ancien

Ex : l’origine biblique du langage dans la tradition judéo-chrétienne

 Co-création du monde et de la langue

→ c’est en parlant que se créent les objets du monde

Création solidaire du monde et de la langue :

Dieu dit « que la lumière soit », et la lumière fut. […] Dieu appela la lumière Jour, et les
ténèbres il les appela la Nuit » (Gn 1)

« et telle chaque espèce animait serait nommée par l’homme, tel serait son nom » (Gn 2)

Episode de la tour de Babel :

Dans l’ancien testament, après l’épisode du déluge, les premiers humains construisent une
tour qui provoqua la colère de Dieu car celui-ci était un projet trop ambitieux. Vers le ciel ->
prendre sa place. Punition divine : disperser les hommes en confondant les langages pour
pas qu’ils se comprennent. Plus pouvoir se parler, se comprendre (« diviser pour mieux
régner » ).

Pour lui : même langue -> leur donnent force

Autres mythes :
 Hébreu : longtemps considérée comme la langue d’Adam et Eve (alternatives :
latin et grec)
 Arabe : première langue de l’humanité pour les musulmans
 Chez les maya-quiché du Guatemala, mythe de la création similaire à la genèse
chrétienne
 Question de création conjointe du monde et de la langue

Recherches sur la langue mère :

Initiative pour comprendre/identifier quelle était la langue mère

- Des « expérimentations » menées de tout temps

Isoler 2 enfants sans aucun contact langagier. Quel était le premier mot ? pour faire le
rapprochement avec la langue.

- Ouvrage : Fous du langage et explications farfelues (Yaguello, 1984)


Avant le 19ème siècle -> théorie Bowbow : onomatopées qui sont à l’origine
-> théorie pooh pohh : les cris d’alerte des animaux qui sont à
l’origine

- Au cours du 19ème siècle :


 Naissance et développement de plusieurs disciplines :

* développement de la linguistique historique

-> essaie de prendre toutes les connaissances dans une langue donnée
(évolution)

-> analyse l’évolution des langues, les unes par rapport aux autres

Latin : origine langue romane

Mais avant le latin ? -> on remonte jusqu’au proto-européen

* archéologie, paléontologie -> méthodes qui permettent de pouvoir interpréter


les traces qu’on va retrouver (dater objet…) → développer des connaissances.

2) Une interdiction de la société linguistique de Paris (1866)

En 1866, la société linguistique de Paris informe dans son règlement ne recevoir « aucune
communication concernant […] l’origine du langage »

Origine du langage : ce n’est pas une question de linguistique

S’intéresse à l’étude des manifestations de langage que sont les langues.


Sujet pas travaillé pendant longtemps : revenu dans les années 1980/1990

3) 2 questions fondamentalement distinctes mais bien souvent confondues

Pourquoi questions différentes ?

 Emergence du langage ≠ problème linguistique


 Objet d’étude de la linguistique : les langues en tant que systèmes linguistiques
déjà formés

Des échelles de temps différentes :

 Développement du langage sur plusieurs millions d’années probablement

VS

 Apparition des langues modernes probablement en même temps que notre


espèce (Homo Sapiens Sapiens), il y a moins de 150 000 ans.

Pas de récits écrits avant il y a 10 000 ans.

4) Des recherches et des hypothèses scientifiques en anthropologie, archéologie,


linguistique, paléontologie, génétique, etc…

1 ) Les origines du langage

A- Quand ? chez quelles espèces ?


Marque lignée commune entre humain et non humain et séparation entre les hominidés et
les non hominidés.

Séparation avec les grands singes : 7 millions d’années

Début de la lignée des hominidés :

- ≈ 6/7 millions : apparition singes bipèdes


- ≈ 4/5 millions : apparition australopithèques (Lucie)
- ≈ 2 millions : apparition du genre homo
 Homo habilis -> spécialisation outils
 Homo erectus -> bipédie totale et maitrise du feu
- ≈ 500 000 ans : homme de Neandertal
- ≈ 200 000 ans : homo sapiens
- ≈ 150 000 ans : homo sapiens sapiens

B- Comment ?

Exploration données :

 Etude de l’évolution du comportement et de la physiologie de nos ancêtres

* Bipédie : rôle de la bipédie dans l’hominisation

- Dégagement des mains et développement de la dextérité manuelle 

-> conséquence pied/main : spécialisation des mains par rapport aux pieds. Dégagement des
mains : plus occupé par le déplacement. Dextérité particulière : manier.

- Rétrécissement du bassin, immaturité cérébrale à la naissance : Marche


bipède -> le bassin va se rétrécir → question sur la naissance : contrainte sur la taille du bébé
au niveau de la naissance.

On voit la conséquence de la bipédie sur la morphologie sur l’homo sapiens sapiens par
rapport à notre cousin le gorille.

- Vue panoramique

* Evolution du cerveau

Possibilité de porter un plus gros cerveau car on peut supporter un plus gros poids)

- importance majeure à l’exploration de l’extérieur car on nait moins mature :


explique la complexité de pensée (capacité cognitive et de langage)
* Descente du larynx : chez Homo sapiens

-> conséquence de la bipédie : préhension assurée par la main > modification de l’appareil
buccal qui va pouvoir devenir appareil vocal.

Larynx abaissé pour pouvoir prononcer phonèmes. Le larynx n’est pas abaissée chez les
autres primates. C’est un élément anatomique nécessaire. La descente du larynx se fait 4
mois après la naissance (évolution cris…).

* Innovations

- Relations fortes entre apparition du langage et apparition de l’outil (Leroi-


Gourhan)

- Nouvelle disponibilité et dextérité manuelle permet la manipulation d’objets


puis le développement d’extensions de la main : les outils qui se complexifient

Pour outils complexes : pensée complexe car on planifie // entre fort besoin de plannifier et
planification dans le langage.

Pour construction des outils : les gestes deviennent de + en + fins

Définition de GESTE : mouvement du corps avec une intention. Donc le langage est un geste.

* Rituels symboliques : sépultures, art pariétal …

- Sépultures : à partir de 100 000 ans

Le squelette humain est bien conservé -> la personne a été placé dans une position
particulière. Différents critères qui montre une inhumation volontaire.

→ difficilement envisagée sans langage


- Art pariétal : à partir de – 35 000 ans

Grottes trouvées : ceci est la révolution symbolique européenne . Car on trouve des traces
de ces manifestations symboliques en Europe.

Il y a avait déjà des traces de manifestations symboliques avant : trace complexe, besoin du
langage ?

- Piste génétique :

A partir des années 2000 -> investigation génétique. Identification d’un gène du langage ?

Une famille en Angleterre souffre de troubles articulatoires du langage, qui sont des troubles
héréditaires.

● Mutations du gène FOX P2 (non propre aux humains) associées à des troubles sévères de
l’articulation du langage.

• Modification du gène FOX P2 il y a environ 200 000 ans

• FOX P2 un gène clé de l’hominisation ? émergence du langage ?

Ce sont des recherches génétique sur le reste d’ADN.

A partir de tous ces éléments, quand peut-on dater l’émergence du langage ?

- Homo erectus ≈ 2 millions d’années ?


● Station debout
● Système de communication ? Pas de réelle possibilité de langage articulé tel
que nous le connaissons (boite crânienne et organisation du larynx ≠ de
Sapiens Sapiens)

- Homo sapiens sapiens ≈ - 100 000 ans


● Artisanat, habitat, culture, art pictural … langage articulé !

- Homo Neantderthalensis ??

Un grand nombre de théories s’affrontent :

• Hypothèse (majoritaire dans les années 1980) d’une origine tardive (40 000 ans) //
révolution symbolique

OU

• Origine plus ancienne (jusqu’ à 2 millions d’années) // données sur les aptitudes
anatomiques
Théories qui privilégient une émergence en plusieurs stades :

Ce ne sont pas des théories qui s’opposent. Elles concilient tous les éléments.

● Le langage mimétique (M. Donald)

• Première forme de langage mimant les actions / les objets

• Impossibilité de mimer des notions abstraites (pas arbitraire)

● L’origine gestuelle du langage (M. Corbalis)

• Communication gestuelle précédant le langage articulé

• Avantages : n’attire pas l’attention des proies / prédateurs, spatiale : pointage de


direction

Singes communiques avec leur main droite : latéralisation chez les humains -> hémisphère
gauche du cerveau.

● Protolangage (D. Bickerton) :

• 2 millions d’années (apparait avec erectus)

• Juxtaposition de mots concrets sans outils grammaticaux > un langage primitif qui
permet de catégoriser les objets du monde

• Enrichissement progressif

• Jusqu’au langage élaboré (50 000 ans)

// avec la représentation de Tarzan : pas de syntaxe

Enrichissement du langage jusqu’aux manifestations élaborées.

C- Pourquoi ?

Différentes théories explicatives de l’émergence du langage articulé : (pas contradictoires


mais complémentaires)

- Libérer les mains


• Indices : aires du langage développées dans des régions cérébrales dédiées à
la motricité / latéralisation : hémisphère gauche pour gestes par main droite
• Conséquences : remplacement des gestes par un système libérant les mains,
permettant de plus nombreuses combinaisons (productivité), efficace même en
absence de contact visuel, sur de longues distances …
- Cognition sociale (R. Dunbar)
• Nécessité accrue de communiquer au sein de groupes de grande taille
• Apprentissage des dangers grâce aux autres (détachabilité)
• Liens entre individus et cohésion (langage // épouillage = construction
maintient cohésion social)

- Fonction argumentative du langage (J-L. Dessalles)

• Raisonnement sous tendu par des outils grammaticaux spécifiques

Fonction de langage reposent sur un lexique et outils grammaticaux qui sous-entendent le


raisonnement. Il a pu développer des raisonnements plus complexes.

• Contrôle de fiabilité de l’information

Il faut repérer dans quelle mesure cette information est correcte.

- Fonction narrative (M. Turner, B. Victorri)

• Rôle dans l’apprentissage / transmission (de génération en génération) et la


régulation des comportements sociaux

2) L’origine des langues

Il existe 2 théories :

- Monogénèse : Toutes les langues actuelles descendent d’une


même langue mère dont elles possèdent certains attributs et se
sont différenciées au cours de leur évolution. (n’exclut pas qu’il y
ait eu une polygenèse mais à ce moment-là une seule
population aurait vécu)

- Polygénèse : diversité géographique et de population des


foyers d’origine des langues actuelles. Plusieurs langues a
l’origine des langues actuelles.
Des méthodes linguistiques de reconstruction :

• Méthode comparatiste

• Recherche de correspondances systématiques

• Etablissement de liens de parenté

Comment le latin a évolué progressivement et à donner naissance à différentes langues ?

Une langue qui aurait donner tous ces groupes de langue -> indo-européen

• Objectif des linguistes : Afin de reconstruire des protolangues (≠ protolangage !)

• Ex : le proto-indoeuropéen

> Généalogie des langues humaines

• Possibilité de reconstruction jusqu’à – 8000 ans

> Impossibilité de remonter jusqu’à la langue mère ou les langues mères ! (impossible
de vérifier)

Pas les mêmes échelles de temps

• Mise en parallèle avec les données phylogénétiques des populations (L. Cavalli Sforza).

 Sert à identifier différents épisodes de migration. Il a pu mettre en évidence des


parallèles.
Unicité du langage et diversité des langues :

« Contrairement à l'idée courante, il est très probable que l'immense diversité des idiomes
aujourd'hui attestés ne se ramène pas à une langue originelle unique pour toute l'humanité.
S'il y a unicité, c'est celle de la faculté de langage propre aux hominiens et non celle de la
langue elle-même. A l'origine, donc, une seule espèce (monogénétisme de la lignée), mais
non un seul idiome (polygénétisme des langues). »

C. Hagège in L’Homme de paroles (Fayard, 1996)

Moments clé de la communication humaine :

Depuis le début de l’humanité quels sont les différents moments qui ont marqué la
communication ?

- Apparition du langage articulé (entre 1 million d’années et 150 000 ans)


- Apparition de l’écriture ( ≈ 3300 av. JC) 
-> on a des traces et on peut transmettre aux autres dans le temps. Ca même changé
nos façons de penser, de mémoriser.
- Apparition de l’imprimerie (Gutenberg ≈ 1450)
-> diffusion en grand nombre
- Apparition du téléphone (Graham BELL : 1er appel téléphonique) et du phonographe
(Thomas EDISON : inventeur du phonographe en 1877 -> reproduire voix, musique)
- Apparition de la radio et ensuite de la télévision
- Apparition du « multimédia » et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la
Communication (ex : minitel -> 1980-2012)

Vers une société de communication :

Depuis les années 1950, l’essor des médias s’accompagne de mutations sociales
importantes :

- Développement de la publicité
- Prolifération des outils de communication (téléphone, fax, réseaux informatiques…)
- Développement de la communication politique
- Essor de la communication dans l’entreprise
- Transformation des relations sociales

Conséquences :

- Formation des sciences de l’information et de la communication (SIC) qui étudient les


différentes formes de communication
- Eclosion d’une idéologie de la « société de communication »
L’utopie de la communication :

Une vision idéale de la société de communication qui permet :

- D’abolir les frontières spatiales, temporelle et sociales entre les êtres humains.
 Plus de barrières sociales
- Une communication généralisée et transparente
 Généralisée : à tous les niveaux de la vie sociale (relations personnelles,
entreprise, éducation…)
 Transparente : les techniques de communication permettraient une
communication sans tabous, sans malentendus, sans secrets et une
démocratisation de la vie sociale
 Communication totale et transparente…
 Réalité ou mythe ?

Les études sur la communication révèlent :

- Communication asymétrique
- Enjeux implicites
- Ambiguïté du message
- Attitude réceptive du sélecteur
- Rapport forme – contenu

Qu’est-ce que la communication ?

La communication est « un invraisemblable fourretout, où l’on trouve des trains et des
autobus, des télégraphes et des chaines de télévision, des petits groupes de rencontre, des
vases et des écluses, et bien entendu une colonie de ratons laveurs, puisque les animaux
communiquent comme chacun sait »

Yves Winkin (2000) La Nouvelle Communication

-> anthropologue de la communication

« trains, autobus » -> moyens de locomotion : connecter villes, transporter personnes,


transporter messages. Avant, il y avait des coursiers. Fait référence aussi au réseau de
transport.

« vases et écluses » : canaux fluviaux qui ont été une manière de transporter marchandises
sur péniche. Permet de réguler et le débit d’eau. Comment on va agir sur le débit d’eau ? Les
vases : jeux de mots sur les vases communiquant (2 récipients pour faire passer le liquide de
l’un à l’autre)
« l’homme ne peut pas ne pas communiquer »

(P.Watzlawick)

-> courant de pensée de Palo Alto (= principe


d’impossibilité = qu’on le veuille ou non, on
communique)

- Communication = information ?
- Communication = échange ?
- Communication = connexion ?
- Communication = conversation / dialogue ?

DEFINIR LA COMMUNICATION :

- Un objet complexe
- Pas de définition unique
 Diversité d’approches et de définitions :
 Approche informationnelle
 Approche linguistiques et sémiotiques
 Approche psycho-sociales...

L’approche informationnelle :

1- La théorie de l’information

Théorie technique développée par différents ingénieurs informaticiens.

- Née des travaux d’Hartley, Shannon et Wiener, la théorie de l’information est une
théorie technique de la communication

- Elaborée par des mathématiciens confrontés à des problèmes de codage (Shannon)


ou de réduction du « bruit »

- Elle donne une mesure quantitative de l’information

Problèmes de codage dans les réseaux de communication. On est dans les années 40 - >
essor des systèmes de communication et au milieu de la 2 ème guerre mondiale -> enjeux forts
en terme de cryptage de l’information -> transmettre informations aux alliés et empêcher les
adversaires de récupérer les infos.

SHANNON travaille dans laboratoire BELL (téléphone)

Cette théorie est technique et quantitative ( = mesurer quantité d’information qu’aon peut
transmettre dans un système de communication)
La question à traiter :

Comment transmettre dans des conditions optimales un message à travers un moyen de


communication (téléphone, télégraphe …) ?

Moyen de transmettre information sans en perdre (même message à la transmission qu’a


l’arrivée)

- Les spécialistes s’intéressent à la transmission de signaux, sans prendre en compte


leur contenu
- Leur travail correspond à des impératifs

Le modèle télégraphique de SHANNON et WAEVER (1949) :

Codage des télégrammes : morse (succession de signaux par impulsions électrique)

A l’arrivée : décodage du signaux

Bruit : pas forcément sonore = brouillage (câble mal relié, détérioré, manque de réseau)

Information (Shannon) = « une valeur mathématique telle qu’il y ait un rapport inverse entre
probabilité des signaux et information transmise »

= plus une information a une grande probabilité (plus elle est prévisible), moins elle est
importante en terme de quantité. Donc plus elle est imprévisible, plus elle représente une
grande quantité d’information.

La quantité d’information est une mesure de l’imprévisibilité/de l’effet de surprise d’un


message.

Message = succession de signaux tirée d’un ensemble appelé répertoire, clavier ou alphabet
Une source a la possibilité, dans la construction de son message, de choisir entre les
éléments du répertoire.

L’information s’exprime en bits (expression binaire) = nombre d’alternatives nécessaires


pour lever l’ambiguïté, c’est-à-dire, supprimer l’incertitude du message.

Plus le message est long, plus il y a d’information, plus il y d’alternatives.

Canal = support physique du message

La capacité du canal est exprimée en bits par unités de temps

La meilleure façon de transmettre un message est de le coder de telle sorte que le débit de
l’information par unité de temps soit égal à la capacité du canal (si le canal est sans bruit).

Apports de la théorie de l’information :

- Quantifier et mesurer l’information contenue dans des messages utilisant divers


codes
- Comparer l’efficacité des codes et la capacité des canaux
- Applications : transmission et compression de données, cryptographie

- Transférabilité de cette théorie à la communication humaine ?

Extension aux sciences humaines : les limites

- Codage de l’émetteur et décodage du récepteur peuvent être différents :


 L’humain ne se contente pas de transmettre ou de recevoir de l’information mais
lui fait toujours subir des traitements : il interprète et donne une signification au
message 
 Code non nécessairement univoque et partagé
 Polysémie…
- Non prise en compte du sens et de la valeur d’utilité de l’information
- Linéarité du modèle et non prise en compte des interactions entre émetteur et
récepteur (part de l’émetteur, ne prends jamais en compte la réception du récepteur
alors que dans communication humaine : interaction)
Conclusion : apports et limites du modèle

- Un modèle efficace et pertinent pour résoudre une question technique : améliorer la


transmission de signaux et réduire le bruit dans les systèmes de télécommunication
et systèmes informatiques
- Une analogie réductrice pour le système de communication humain, mais qui a
néanmoins largement influencé les sciences humaines et cognitives

2- La cybernétique

L’apport de N.WIENER : le « feed-back »

Norbert WIENER (1894-1964) : père de la cybernétique, propose d’enrichir le modèle au


moyen de la notion de « feed-back » ou de rétroaction.

- Cybernétique :
 Modélisation de l’échange, par l’étude de l’information et des principes
d’interaction
 Objet : étude des systèmes vivants et non vivants
 Science des régulations au sein des organismes vivants et des machines

Cybernétique : comprendre comment au sein d’un système les différentes unités du système
amènent à des régulations dans le système.

Notions centrales :

- Communication
- Signal
- Information
- Circularité de la transmission d’information (pas linéaire). On prend en considération
la réponse du récepteur et son effet sur l’émetteur. Boucles qui permettent au
système d’être à l’équilibre.
- Rétroaction
- Equilibre (homéostasie)
Une absence réaction est une réaction -> incidence sur l’émetteur

Rétro-action = réaction du récepteur au message émis et son retour vers l’émetteur

 la communication cesse d’être conçue comme linéaire, mais comme circulaire


(boucles)

Émetteur et récepteur interagissent.

2 types de feed-back :

- Positif : conduit à accentuer un phénomène


Réaction de B renforcent l’attitude de A.
 Effet « boule de neige »

Ex : dispute

C’est l’effet qu’il produit sur l’autre qui est positif ou négatif.

- Négatif : régulation, amortit le phénomène


Réactions de B conduisent A à se corriger
 Equilibre, stabilité du système

Ex : bâillement devant conférencier ennuyeux

Si il n’y a pas de feed-back ?

Apports et limites :

+ De la transmission à l’échange / interaction

+ Autorégulation des systèmes

- Approche quantitative de l’échange d’information

- Pas de prise en compte du sens…


L’approche linguistique et sémiotique :

- approches qualitatives
- quantité d’information ≠ signification
- prise en compte du sens du message

1) Schéma de la communication verbale de R.Jakobson (1973)

Un modèle distinguant 6 facteurs essentiels à la communications associés à des fonctions du


langage.

● Destinateur : autre façon de parler de l’émetteur

● Destinataire : récepteur dans la théorie de l’information

● Message

● Le code : qu’est-ce qui va permettre de transformer le message en signal ?

● Question du contact : contact physique (qu’est-ce qui permet l’échange (idée du canal)),
contact psychologie

● Le contexte : fait référence au contexte dans lequel le message est produit et ce à quoi le
message fait référence

Un message donné va mettre en valeur et va présenter comme caractéristique 1 ou plusieurs


de ses fonctions.

 La fonction rattachée au contexte : fonction référentielle (ou informative, cognitive)


-> signifie que dans un énoncé à valeur référentielle, l’énoncé va présenter des faits,
des réalités objectives que l’on ne peut pas contester. Ex : « la terre est ronde ».
 La fonction reliée au destinateur : fonction expressive (ou émotive) -> énoncé dans
lequel on va pouvoir distinguer ou identifier les émotions, les jugements du
destinateur -> subjectif. Expression de l’état émotionnel. Ex : « beurk ! ».

 La fonction reliée au destinataire : fonction conative (ou injonctive) : renvoie à tt ce


qui est dirigé vers le destinataire. Message qui vise à faire faire quelque chose au
destinataire. Ex : « mange ta soupe ». Ce n’est pas forcément un ordre, ça peut être
des questions.

 La fonction rattachée au contact : fonction phatique -> renvoie à tout ce qui va


permettre dans une communication de pouvoir nous assurer de la relation du contact
avec soi et avec celui qui communique. Ce que établit la communication, mettre fin à
la communication et maintenir le contact.

 La fonction reliée au code : fonction métalinguistique -> énoncé dans lequel on se


centre sur le code lui-même comme la signification d’un mot, la manière dont le mot
s’écrit, se prononce. Utilisation du code pour expliquer le code.

 La fonction reliée au message : fonction poétique (ou esthétique) -> énoncé dans


lequel l’accent est mis sur la forme du message (sonore, graphique (Apollinaire),
figures de style). Ex : A + dans le bus » , « cool raoul »

- Pas d’association automatique


 1 expression verbale – 1 fonction

- Une énoncé présente plusieurs fonctions


 Fonction émotive/expressive presque toujours présente
(prosodie, modalisations)
Ex : « il est beau ton gâteau »

- Identification de la fonction dominante


 Critère intentionnel = intention du message -> fonction dominante appuyée par
les autres fonctions

- Distinction entre fonction manifeste et réelle


Ex 1 : « va ouvrir la porte » - vs Ex 2 : « on sonne »
 Fonction réelle 1 et 2 : conative
 Fonction manifeste 2 : référentielle

Ex 3 : «  ah ce qu’il fait chaud ! » ???


- Relations entre fonctions
 Fonction référentielle : « le soleil se lève à l’est »
 Fonction poétique : « le soleil se lève à l’ouest »

Apports et limites :

- Un modèle de la communication verbale


- Un inventaire des éléments nécessaires à toute communication

- Séparation entre expression et action sur autrui ?


 Parler c’est agir (Austin)
- Correspondance entre fonctions et éléments ?
- Intercompréhension ? (le message n’est pas interprété de la même manière des 2
cotés -> pas pris en compte)

Parler c’est déjà agir sur l’autre et sur soi-même.

Approches sémiotiques :

« On pourrait soutenir à bon endroit que l’homme descend davantage du signe que du singe,
et qu’il tient son humanité d’un certain régime symbolique ou signifiant. Nous vivons moins
parmi les choses que parmi une forêt de symboles et ceci nous rendent le monde familier en
interposant entre lui et nous un ordre de signes, plus maniable et léger que celui des
choses. »

Daniel Bougnoux

- Quel message me transmet-il ?


- Qu’est-ce que j’apprends en le regardant ?
- Qui me parle ?
- Qu’attend-on de moi ?

Ce pictogramme a une signification : il fait signe.

 Il exprime des pensées et qu’il


provoque une démarche interprétative
Saussure et la communication :

F. de Saussure est le premier à analyser la langue comme structure (≈1916).

Cette analyse inspire vers les années 50 une étude structurale de la culture, sur le modèle de
la langue.

L’idée est d’extraire de la cuisine, du vêtement ou de la parenté des signes binaires ou


oppositionnels, comparables à ceux que Saussure découvre sans la langue.

La sémiologie :

Saussure – Introduction au Cours de linguistique générale.

« On peut donc concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale. […]
Nous la nommerons sémiologie. […] [Elle] nous apprendrait en quoi consistent les signes,
quelles lois les régissent[…] La linguistique n’est qu’une partie de cette science générale. Les
lois que découvrira la sémiologie sont imputables à la linguistique, mais celle-ci se trouvera
ainsi rattachée à un domaine bien défini dans l’ensemble des faits humains. »

La sémiologie comme une science générale des signes.

Etymologie : sêmeion et logos -> discours sur les signes

Déchiffrer les signes du monde (R.Barthes)

≠ sémantique qui étudie la signification linguistique

2 ) Différentes approches sémio-logiques et sémiotiques :

1) Sémiologie de la communication

Communication :

« établissement d’un rapport social entre deux personnes grâce à un indice qui produit l’une
d’elles et au moyen duquel elle fournit à l’autre une indication concernant ce rapport social »

(Prieto,1975)

a) L’émetteur fournit une indication du rapport social 


- Information : faire savoir
- Injonction : faire faire
- Question : requérir une information

b) Indice

- spontané, naturel : la couleur du ciel (position du soleil, heure de la journée), un accent


étranger, etc…
- faussement spontané : l’accent imité par un locuteur désireux de se faire passer pour un
étranger

- intention ou signal : le panneau routier

L’objet de la sémiologie de la communication : étude système de signes intentionnellement


crée :

- Code de la route
- Signaux ferroviaires, maritimes
- Morse
- Sonneries militaires
- Insignes
- Notation musicale
- Langues parlées

Sémiologie de la communication VS la sémiologie de la signification

La sémiologie de la communication se démarque de la sémiologie de la signification par la


distinction qu’elle établit entre indice et signal.

Indice : « se fait immédiatement perceptible qui nous fait connaître quelque chose à propos
d’un autre qui ne l’est pas ». Ex : bruit de la chatière, parfum du café de la chambre qui passe
jusqu’à la cuisine.

Signal : « fait qui a été produit artificiellement pour servir d’indices » (Prieto 1968)

 Signaux : classe particulière d’indices

Pour qu’un indice soit interprété comme signal, il doit remplir deux conditions :

 Être produit intentionnellement par un émetteur pour communiquer quelque


chose à quelqu’un
 Être reconnu comme tel par le récepteur

2) Sémiologie de la signification

Développé par Roland Barthes -> s’intéresse à tous les types de signes qu’ils soient
intentionnels ou non-intentionnels.

Ce signe n’est pas uniquement la dénotation (=sens premier) mais également un sens plus
caché : les connotations

Ex : Vendredi 13

Dénotation : vendredi Connotation : superstition


Objectif de Barthes : « déchiffrer les signes du monde ». On ne cherche pas à distinguer. Il
s’intéresse beaucoup aux phénomènes de société (années 50/60) et essaye de repérer si les
pubs, les objets n’ont pas des sens cachés.

- Etude des signes et des indices produits avec ou sans intentionnalité


- Interprétation des phénomènes de société au travers notamment de l’analyse des
médias et de la publicité.

Barthes, Mythologies (1957) : recueil d’articles qui analyse le mythe de la vie quotidienne
(stéréotypes socio-culturel) de cette époque :

 Le guide bleu
 La Citroën DS
 Les recettes de cuisine
 Le bifteck-frites
 La publicité Panzani

o La nouvelle Citroën - analyse de Roland Barthes


 Connotations des formes, des matériaux de la voiture, relève le changement de
l’insigne. Il va chercher à percer la signification de cette voiture et ce qu’elle
véhicule comme valeur.
o Le bifteck-frites
 Bifteck + frites + vin rouge : élément de la culture nationale
 Manger un steak = affirmer son identité
 Valeur qui continue. A l’époque boire du vin bon pour la santé
 Rouge : « force », « santé », « vie »
 « manger le bifteck saignant représente donc à la fois une nature et une morale »
(rappel du contexte : années 60)

Sémiologie de l’image et publicité :

Elle repose sur l’analyse des signes : (distinguent différents types de signes et comment
ensemble ils véhiculent des sens cachés)

- Iconiques (objets du monde) : ce qu’on va reconnaitre dans l’image


- Plastiques (dimension esthétique : couleurs, textures, formes, composition (ce qui
caractérise l’image), lignes de force…)
- Linguistiques : slogan, marques…

On va pouvoir faire une description et une interprétation de l’image toujours dans son
contexte.

o Un exemple emblématique : la pub Panzani (1960)


Signes iconiques : légumes (tomates, poivron, oignons, champignons), pates, boîte de
conserve, un filet, un paquet de parmesan.

..Signes plastiques : la couleur rouge, blanc, vert, jaune = couleur de l’Italie. Ligne de force
marquée par la disposition du filet. Composition de l’image importante.

Signes linguistiques : nom du produit + description

Le nom : consonnance italienne

Cette publicité « transpire l’italianité » -> produit issu de l’agro-alimentaire en essor à


l’époque.

Il repère 3 objectifs :

- Les publicitaires cherchent à nous vanter les mérites d’un service culinaire totale

Il y a tout pour pouvoir faire le plat principal. On a tous les ingrédients pour fabriquer la
sauce et idée de cette richesse culinaire est accentuée par le fait que le panier de la
ménagère est comme une corne d’abondance (produits déborde du panier). Emploi de la
couleur doré qui donne coté richesse luxe culinaire accentué par l’emploi du mot « luxe » .

- Fabriqué avec des produits frais

Sauce faite avec CES légumes présents. Ligne de force nous dit quelque chose de la
temporalité (entre le retour du marché et quand on fait à manger -> processus de la sauce) -
> disposition qui nous fait rendre compte de cette opération culinaire. Sauce faite
« maison », « fait main ».

- Fantasme de l’Italie éternelle

Les couleurs, les pâtes, le nom rappellent l’Italie. L’image est composée de telle sorte que ça
ressemble à une nature morte -> image touristique et tradition picturale. Panzani x4, « à
l’italienne ».

o La cuisine authentique en 2015

Cassolette : côté authentique/fragile

Pas de conservateur comme un tampon : on nous le certifie.

Derrière : salade, champignons

La personne est déjà en train de manger, prêt à manger. Fumée :


odeur et chaleur

Table rustique : authentique


Présentation des informations sous forme de recettes : photos des
ingrédients, ingrédiants écrit comme un discours.

 Manière plus contemporaine de véhiculé que ce plat est


authentique

3) Sémiotique américaine

Pour Pierce, dès la moindre de nos perceptions, tout est signe (verbaux et non verbaux).

Définition du signe :

1- Une chose mise pour une autre

« un signe est quelque chose tenant lieu de quelque autre chose pour quelqu’un, sous
quelque rapport ou à quelque titre »

2- = deux faces : signifiant + signifié (Saussure)


Concerne toutes manières de faire signe

Chez Pierce : « le rapport de sémiose désigne une action, ou une influence, qui est, ou qui
suppose, la coopération de trois sujets, tels que le signe, son objet, et son l’interprétant. Cette
relation ternaire d’influence ne peut se laisser en aucun cas ramener à des actions entre
paires ».

Signifier suppose donc trois termes et non seulement deux.

Relation triadique :
Un signe qui va comprendre une possibilité de signifié va dénoter un objet. Possible que
quand il y a un interprétant : relation ternaire. Il va contraster cette relation ternaire à ce
qu’il appelle le monde des actions naturelles où il n’y a pas besoin d’avoir 3 éléments.

Le monde des actions naturelles ne suppose pas de troisième élément.

Stimulus  réponse

Cause  effet

 Alors que signifier suppose 3 termes.


 Le 3ème terme = le choix/ la prise sur le réel

Tout objet, perception, ou comportement peuvent fonctionner comme signes chez Peirce.

Les signes sont donc non seulement linguistiques mais naturels et sans émetteurs.

Typologie des signes chez Peirce

Trois manières fondamentales de faire signe :

- L’indice : un fragment/signe arraché à la chose ou réellement affecté par elle, le signe


qui attache (manifestation de l’objet : fumée, traces, posture, geste, regard…).
 Ex : traces de pas dans la neige, recherche d’ADN ...

- L’icône : la relation d’une image avec ce qu’elle représente s’effectue par


ressemblance, mais il n’y a plus de contact avec le signe.
 Ex : panneau de la route (rouge : danger)

- Le symbole : arbitraire, convention. Contact avec le monde rompu.


 Ex : mots, chiffres
 Colombe -> paix
 Panneau de signalisation interdit
La pyramide sémiotique :

On peut la lire du bas vers le haut ou du haut vers le bas.

Ordre des indices : partagé avec les animaux aussi

Ordre des icones : On projette les mains, des chevaux, projection sur un autre support.
Ombre, reflet dans l’eau : représentation du monde physique. C’est quelque chose qu’on va
ajouter.

Ordre des symboles : Plus de relation motivé entre son signe et on signifiant

Entre îcones et symboles : la coupure de sémiotique -> La coupure sémiotique sépare le


signe de la chose

« On peut comparer la coupure sémiotique à la substitution d'une carte à un territoire. La


carte est plus facile à ranger dans sa poche que le territoire. Il y a allégement, remplacement
d'un objet réel par un signe ou une représentation. Par cette coupure, nous accédons au
symbolique. Représenter, c'est économiser, c'est s'exempter de la dépense de la chose par le
moyen d'un langage ou d'un code. »

Bougnoux, 2006

La sémiologie est donc une science de la culture plutôt que de la nature, une science du
passage de la nature à la culture.

L’icône : dessin de l’éléphant

Symbole : le triangle et ce qui est écrit


Interdit de se doucher sans maillot de bain -> signification

Indice : douche

Représentation graphique : iconique

Le trait : conventionnel (en rouge)

Icône : fer à repasser.

 Les points vont marquer la chaleur du fer

Là ou y a écrit « 60 » : bassine représentation de


l’eau par ligne ondulée -> icone

Le reste : symbole

BILAN :

Sémiologie de la communication -> distinction entre indices et signaux mais qui


n’analyse que les signaux.

Sémiologie de la signification -> Barth distingue signe iconique, signes plastiques,


signes linguistiques.

Sémiotique américaine (Pierce) : distingue manière de faire signes : indice, icone,


symbole

→ Ressemblances entre icône de la sémiotique américaine et signe iconique de la sémiologie


de la signification.

Le signal de la sémiologie de la communication va englober icône et symbole de la


sémiotique.

Signe iconique -> ce qui renvoie aux objets du monde.

→ Relation entre icône de la sémiotique et signal iconique de la sémiologie de la


signification. Ce n’est pas un lien d’équivalence, ça peut l’être mais pas forcément.

→ Relation entre signal et signe linguistique


Les signes plastiques ont parfois une valeur d’indices. La couleur (signe plastique) dans des
affiches créent de manière intentionnelle un effet de sens et dans le cadre de la symbolique.
Signes plastiques parfois indices mais peuvent avoir valeur symbolique.

La communication non verbale

1- Généralités

Dans le monde (humains) tout est signe.

Les gens cherchent constamment des informations sur le monde, les autres, pour interpréter
leur environnement.

 Communication au sens large

Communication au sens large

- Interprétation des signes (indices, icones ou symboles)


- Intentionnelle ou non
- Non-axée sur le langage

Vs

Communication au sens propre

- Intentionnelle
- Essentiellement langagière

Ces deux échelles de communication s’articulent. -> ce n’est pas une analyse séparée.

Communication langagière s’appuie sur cette communication au sens large qui n’est pas
essentiellement intentionnelle. La communication au sens large facilite cette communication
non verbale.

Exemples :

- Observation d’inconnu-e-s en terrasse de café, dans les transports en commun…


- Entretiens d’embauche
- Analyse de vêtements
- Analyse de décors

Communiquer = dialoguer

La communication interpersonnelle implique souvent :

 La proximité des interlocuteurs


 Le face à face = permet de maintenir le contact et la disponibilité des deux
interlocuteurs)
 La disponibilité virtuelle
(capacité d’être présents et de répondre)
 La coordination des participants (cette coordination est aussi bien langagière (=
ne pas parler en même temps) que physique)

La coordination des participants joue deux rôles principaux :

- Permettre une compréhension mutuelle de ce qui est dit


- Ajuster réciproquement les comportements
Gérer la coprésence temporelle = positionner les corps les uns par rapport aux autres
en fonction de règles conventionnelles

Exemple :

Si je parle à quelqu’un, je lui signale par l’orientation de mon corps (je lui fais face) et par la
direction dominante de mon regard.

Formules verbales, gestes ou mimiques

 Maintien de l’attention

Détournement du regard

 déstabilisation possible de l’interlocuteur

La conversation en face à face n’est rendue possible que par la présence d’indications
paralinguistiques appropriées :

« Nous parlons avec nos organes vocaux mais c’est avec tout notre corps que nous
conversons »

(Abercombie, 1972 :64)

Conversation et information

Echange de 3 types d’information :

- Information cognitive : contenu des signes linguistiques = contenu sémantique des


signes linguistiques. Ce qui relève des signifiés.
- Information indicielle : portant sur le locuteur (dans le but de définir et de contrôler
son rôle dans la conversation).
- Information injonctive/conative : échangée par les participants pour faire progresser
la conversation, varier les locuteurs et aboutir à un résultat.
Moyens pour communiquer l’information

Classement selon deux oppositions :

 Vocal vs non-vocal
(parole vs gestes, attitudes)
 Verbal vs non-verbal
(mots vs non-mots)

CLASSEMENT 1

 Vocal-Verbal : les mots phonétiques comme unités linguistiques


 Non vocal-Non verbal : l’expression du visage, les attitudes, les gestes
 Vocal-Non verbale : l’intonation, la qualité de la voix, l’emphase
 Non vocal-Verbal : les mots graphiques, les signes gestuels des langues signées

CLASSEMENT 2

1. Moyens linguistiques : la langue doublement articulée

2. Moyens paralinguistiques (+/- conscients)


- Le non verbal-vocal (ton de la voix)
- Le non vocal (gestes coverbaux)

3. Moyens extralinguistiques (non contrôlés)


- Le vocal (qualité de la voix apportant des informations biologiques et/ou psycho-
sociales sur le locuteur)
- Le ton vocal (gestes, postures, façon de se vêtir…)

A chaque information son moyen d’expression

1. Information cognitive :
- Moyens linguistiques et paralinguistiques
2- Information indicielle :
- Tous les moyens
3- Information injonctive :
- Moyens paralinguistiques (gestes, mouvements, intonation pour faire faire quelque
chose à quelqu’un)
- Et parfois linguistiques (rituels)
L’information non-verbale

Selon les études expérimentales :

« au moins 75% de la communication entre individus est non-verbale. »

(Oger-Stefanik, 1987)

L’information non verbale supplante parfois l’information verbale.

Consciente ou inconsciente, intentionnelle ou non, elle peut être difficilement annulée par
les mots.

Elle est cependant « inférieur » (qualitativement) au verbal :

- Elle est dépendante du lieu et du temps (ici et maintenant)


- Elle échappe parfois au contrôle du locuteur

Cultures et communication non-verbale

Toutes les cultures ont un systèmes significatif de communication gestuelle qui


précède/accompagne le discours et peut même véhiculer des messages précis.

La valeur symbolique de certains gestes peut transcender les cultures.

Les gestes

- Les changements de posture


- Les mouvements de la tête
- Les mouvements des membres
- Les mouvements de épaules

Les gestes servent à définir des rôles et des situations sociales  :

- Amples, il caractérisent souvent ceux qui détiennent l’autorité


- Restreints, il sont souvent interprétés comme une marque de faiblesse, de timidité,
de manque de confiance

On apprend à décoder le modèle gestuelle de chacun d’entre nous.

Le corps exprime nos émotions :

- Son équilibre
- La rigidité de la colonne vertébrale
- La position des épaules (bloquées vs mobiles)
- L’allure générale

Peuvent trahir notre état affectif, notre tension ou relaxation.


2) La kinésique

Auteur principal : Ray Birdwhistell, fait partie de l’école de Palo Alto

Objet générale d’étude : étudier le rapport entre la culture et la personnalité. Propose de


développer une théorie consacrée à l’analyse des gestes.

Théorie étudiant l’ensemble des gestes comportementaux émis naturellement ou


culturellement.

Application des méthodes de la linguistique structurale au système des gestes, sans les
dissocier de l’interaction verbale.

Il ne s’agit pas d’étudier les gestes comportements dans le nom verbal mais comment ils
s’articulent à la parole.

Introduction to Kinesics (1952) – 1ère grande étude systématique des faits gestuels

Phonèmes -> kinèmes

Kinèmes : les plus petites unités d’action, du geste ou de la mimique (ex : l’œil gauche fermé)

(-> indépendamment ne fait pas sens)

Morphèmes -> kinémorphèmes (ex : clin d’œil) : plus petite unité d’action, de gestes qui fait
sens.

La kinésique devient une grammaire des gestes.

« la cigarette de Doris » (1956)

Etude minutieuse d’une séquence de film de 9 secondes.

L’analyse illustre la thèse suivante :

« gestes, langage parlé, toucher, odorat, espace et temps représentent autant de modes d’un
même système de communication » (Baylon et Mignot, 1991 : 145)

 Mise en évidence du concept de synchronie interactionnelle

On a besoin de la linguistique et de la kinésique.

Son analyse de la communauté repose sur une conception de la « startification sociale »,


faite de 3 classes :

- Lower
- Middle
- Higher

Chacun divisée en 2 :

- Upper
- Lower

Il cherche à caractériser à travers l’analyse de toutes les infos sur un personne, a quelle
classe elle appartient.

L’appartenance à une de ces strates est déterminée grâce à une combinaison de six
caractéristiques

- Profession, montant des revenus, etc…

Ainsi que de nombreux indices de « styles de vie »

- Du nombre de chambres à la couleur des rideaux du salon…

Birdwhistell enseigne à ses étudiants l’observation des indices corporels qui permettent de
classer leurs porteurs selon une stratification sociale :

« Aussi il les emmène parfois dans un pub du campus et leur demande de déterminer
l'appartenance sociale des consommateurs d'après leur démarche, leurs vêtements, leur
manière de boire ou de fumer.

Par exemple, ils repèrent une jeune femme.

Pas de doute, elle est "UMC" (upper middle class), concluent les étudiants très fiers de la
subtilité de leurs observations.

Tout indique une appartenance "UMC", son tailleur, ses gestes.

"Erreur", dit Birdwhistell, vous avez oublié ses souliers, ce sont des souliers "LMC" (lower
middie class), regardez les semelles !" »

(Winkin 1988 : 22).

On passe notre temps à analyser tous ces détails.

Il a échoué.

3) La communication par l’espace

L’espace peut être utilisé pour communiquer.

L’espace configure la communication.

Notre territorialité est une extension de nous-mêmes


Le moi s’étend aussi aux objets qui nous entourent :

- Objets personnels
- Voiture
- Maison
- Jardin, etc…

Traces linguistiques :

- N’entre pas dans ma chambre !


- Ne touche pas à mes affaires !
- Je suis sur mon terrain…

TERRITOIRES

La notion de territoire joue dans les relations interpersonnelles :

- Gestion du territoire
- Choix du terrain
- Aménagement du territoire

Desmond Morris (1977 : 126), zoologiste, distingue trois sortes de territoire  :

- Tribal
- Familial
- Personnel

 Le territoire tribal :

Les hommes revendiquent leur appartenance à des groupes restreints qui partagent  :

- Le même territoire
- Les mêmes valeurs
qu’ils défendent ensemble (stade de foot)

 Le territoire familial :

Territoire plus facilement repérable : maison, jardin, etc…

La voiture : territoire ambulant (vs. Transports en commun)

En sortant de son territoire habituel, la famille tente de recréer un territoire temporaire (ex  :
pique-nique,…)

 Le territoire personnel (=espace vital) :

= nécessité absolue
L’homme essaie de reconstituer/créer partout son territoire.

Les limites de l’espace personnel varient en fonction de la situation (bus, cinéma, maison,
etc….)

4) La proxémique

Etude des relations spatiales comme mode de communication

Eléments étudiés :

- Jeu des territoires


- Manières de percevoir l’espace à travers les cultures
- Effets symboliques de l’organisation spatiale
- Distances physiques de la communication

Auteur principal : Edward T.Hall

- Docteur en anthropologie à l’Université Columbia (New York)


- Membre du « collège invisible » de Palo Alto
- Participe à plusieurs expéditions d’archéologie
- Formateur de diplomates, d’architectes, de psychiatres, d’anthropologues

La dimension cachée (1966)

Etude des différents usages et perception de l’espace chez l’humain suivant les cultures.

 Une grammaire et une anthropologie de l’espace

Idée de base :

- Tout comme les animaux ont un territoire adapté à leurs besoins, les humains
possèdent également cette notion d’espace individuel, de bulle psychologique.

- Comme l'animal, l’humain utilise l'espace pour assurer sa sécurité et son


épanouissement.

Tout champ personnel s’organise autour de deux éléments :

- Dedans
- Dehors

Il possède des zones privées, des zones publiques.

Le monde nord-occidental communique selon quatre distances : intime, personnelle,


sociale, publique.
Dimension cachées (occidentales)

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