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L'ergonomie et les ambiances de travail

TMS (troubles musculosquelettiques) Geste et


posture au travail

Troubles musculo-squelettiques : la maladie


Des affections de l'appareil locomoteur

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) recouvrent un large ensemble d'affections de l'appareil locomoteur, pouvant être
provoquées ou aggravées par l’activité professionnelle.
Ils se traduisent principalement par des douleurs et une gêne fonctionnelle plus ou moins importantes mais souvent
quotidiennes.

Les chiffres-clés des troubles musculo-squelettiques

Tendons et gaines tendineuses, muscles, nerfs, ligaments, capsules articulaires et bourses séreuses, vaisseaux peuvent être
concernés. Il s’agit fréquemment de douleurs musculaires, de tendinites (inflammations d’un ou plusieurs tendons ou gaines
tendineuses) ou de syndromes canalaires (compressions d’un nerf ou racine nerveuse dans un passage anatomique.
Les lombalgies (douleurs au niveau du bas du dos), les cervicalgies (douleurs au niveau du cou), le syndrome du canal carpien
au poignet, le syndrome de la coiffe des rotateurs à l'épaule, l'épicondylite latérale au coude font partie des TMS les plus
fréquents.
Moins fréquents, les TMS des membres inférieurs surviennent également comme l’hygroma du genou, indiqué sur le schéma ci-
dessous. Ce schéma présente la répartition par localisation des TMS reconnus en maladie professionnelle

Répartition par localisation des TMS reconnus en maladie professionnelle

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Source : Rapport annuel 2017. L’Assurance Maladie - Risques professionnels.

Des pathologies multifactorielles avec une forte composante professionnelle

Les troubles musculo-squelettiques sont des pathologies aux causes diverses et souvent multiples qui peuvent parfois apparaître
sans que le travail soit en cause (maladies endocriniennes, grossesse, activités extra-professionnelles…), mais il s'agit avant
tout d'un problème très répandu de morbidité liée au travail. S'il existe des facteurs de risque individuels (l’avancée en âge, le
diabète, l’obésité, l’insuffisance thyroïdienne, un rhumatisme inflammatoire…), le rôle des facteurs professionnels est clairement
avéré, que ce soit dans l’apparition, le maintien ou l’aggravation des symptômes.
Les contraintes professionnelles qui favorisent la survenue des TMS sont de:
Nature physique, : avec notamment les contraintes biomécaniques : mouvements en force, postures extrêmes (travailler
avec les bras au-dessus des épaules), mouvements à forte contrainte articulaire (torsion du poignet, ou du tronc…),
répétitivité élevée des gestes (mouvements répétés de flexion et d'extension du coude, du poignet) ; mais également
d’autres types de contraintes comme l'utilisation d'outils vibrants, le travail au froid...
Nature psychosociale et organisationnelle : une forte demande psychologique, un faible soutien social au travail (de la part
des supérieurs hiérarchiques ou des collègues), l'absence ou l'insuffisance de marges de manœuvre individuelles et
collectives, un travail sous contrainte de temps, une absence ou une insuffisance de temps de récupération...

Première cause d'indemnisation pour maladie professionnelle

Les TMS représentent de loin la première cause de maladies professionnelles indemnisées. Les prémices de cette "épidémie" se
sont annoncées en France au début des années 1990 avec l'augmentation régulière des maladies professionnelles indemnisées
tant au régime général de Sécurité sociale qu'au régime agricole.
En 2017, les TMS des membres et les lombalgies représentaient 87 % des maladies professionnelles reconnues par le régime
général*, avec 42 349 cas. Le tableau 57 du régime général de sécurité sociale ("affections péri-articulaires provoquées par
certains gestes et postures") représentait à lui-seul plus des 3/4 des maladies professionnelles reconnues
Les TMS constituent également la première cause de journées de travail perdues du fait des arrêts de travail, avec la perte, en
2015, de plus de dix millions de journées de travail pour les seuls TMS reconnus en maladie professionnelle. Ils se situent au 2e
rang des causes médicales de mise en invalidité, après les affections psychiatriques et au premier rang des causes de mise en
invalidité de première catégorie (invalides "capables d'exercer une activité rémunérée").
Ce phénomène, largement sous-estimé par les statistiques de maladies professionnelles, du fait notamment de
l'existence d'une sous-déclaration notable, n'est pas propre à la France.

La 6e enquête européenne sur les conditions de travail montre qu'en 2015 les maux de dos, et les douleurs musculaires du cou
et des membres supérieurs représentent les deux premiers problèmes de santé dont ont souffert les travailleurs européens (44

2/3
% et 42 % des travailleurs respectivement) au cours des 12 mois précédents (28 pays de l’UE, 5 pays candidats et la Norvège et
la Suisse).
Les douleurs musculaires des membres inférieurs avaient concerné également 30 % d’entre eux. Les TMS occupent la première
place des maladies professionnelles reconnues dans plusieurs pays d'Europe.
Le taux de sous-déclaration des TMS a été estimé en France en 2011 à 53% pour les TMS du rachis lombaire, à 60 % pour les
syndromes du canal carpien, à 62 % pour les TMS de l’épaule et à 73 % pour les TMS du coude.

Des répercussions sociales et économiques

Du fait de leur fréquence et de leurs conséquences fonctionnelles en termes de qualité de vie et professionnelles
(absences, réduction d'aptitude voire inaptitude au poste de travail et risque de rupture de la vie professionnelle), les
TMS constituent l'une des questions les plus préoccupantes en santé au travail dans les pays industrialisés.

Les TMS ont des répercussions économiques et sociales importantes du fait de l’absentéisme au travail, des coûts
d’indemnisation et des coûts indirects pour les entreprises (baisse de la productivité et de la qualité, absentéisme,
difficultés de recrutement, de reclassement des victimes, dégradation de l’image de l’entreprise…)
Ce problème de morbidité liée au travail concerne également les pays moins industrialisés, bien que la situation y soit
encore peu documentée.

Règlementation
En matière de santé et sécurité au travail, la réglementation française a intégré des règles visant à prévenir les risques liés à
l’activité physique. Il s’agit de prévenir les conséquences des tensions physiques liées, par exemple, aux postures de travail
contraignantes, aux efforts prolongés ou brutaux, aux gestes répétitifs ou encore aux effets des modifications de l’organisation
du travail.
De manière générale, l’article L. 4121-1 du Code du travail impose à l’employeur de prendre les mesures nécessaires pour
assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent, entre autres, des
actions de prévention des risques professionnels et de la pénibilité au travail.

C’est l’évaluation des risques qui déterminera les différents types d’activités ou de postes qui sont susceptibles de provoquer des
contraintes physiques pour le salarié. De cette évaluation découleront les actions de prévention à mettre en œuvre.
Les actions de prévention des risques trouvent leur fondement sur les 9 principes généraux de prévention (article L. 4121-2 du
Code du travail).

Les mesures et les moyens de prévention prévus par la réglementation pour préserver la santé et la sécurité des salariés
exposés à des activités physiques passent par des règles particulières liées à certaines activités comme la manutention de
charge et l’utilisation d’écran de visualisation ou à l’exposition à certains agents physiques tels que le bruit ou les vibrations
mécaniques.

Pour voir la fiche complète et les documents attachés, rendez-vous sur


https://app.360learning.com/course/play/5e393fe12e38270b672d0127

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