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RÉPUBLIQUE DU BÉNIN


MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITÉ DE PARAKOU

ÉCOLE NATIONALE DE FORMATION DES TECHNICIENS SUPÉRIEURS EN
SANTÉ PUBLIQUE ET EN SURVEILLANCE ÉPIDEMIOLOGIQUE (LICENCE 2)
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THÈME DE LA RECHERCHE

Intoxication alimentaire collective

Groupe N°3
Membres du groupe Sous la supervision du :

1- ALI Gaëlle Dr Luc BEHANZIN


2- KIKISSAGBE Rolande MD, MSc, PhD
3- MOGADJI Espérance
4- OGNON Inauçant
5- SALAMI Kaoussarath

6-TEHOU Narcisse

ANNÉE ACADÉMIQUE : 2022 – 2023


PLAN
Introduction
A-Identification des concepts
B- Définition des concepts
C- Commentaire sur la démarche d’investigation
D-Proposition de démarche d’investigation épidémiologique
Conclusion
Introduction
Le monde fait face de nos jours à une triple charge de maladies
(transmissibles, non transmissibles, socio-comportementales). Certaines
maladies apparaissent sous formes endémiques, épidémiques ou
pandémiques et causes dans la plupart des cas d’énormes victimes. C’est
le cas du toxi-infection alimentaire collective multi pathogène survenue à
le Samedi 20 février 2010 parmi les invités du match de rugby de
Montpellier-Bayonne ayant participé au buffet. Face à une telle situation
une équipe d’intervention rapide d’investigation épidémiologique a été
mise en place que peut-on de leur démarche d’investigation

A-Identification des concepts


Alerte, population d’étude, définition de cas, Cas et témoins, recueil des
données, analyse descriptive, analyse univariée, analyse multivariée,
investigation microbiologique, enquête vétérinaire, virus entériques,
prélèvements biologiques, sex-ratio, toxi-infection alimentaire, courbe
épidémique, ARS, CHRU, Cire, DT, IC, Ifremer, OR, PCR, Tiac
B- Définition des concepts
Alerte :
Le samedi 20 février 2010 vers 16h, les pompiers de l’Hérault
contactaient l’astreinte administrative de l’Agence régionale de santé
(ARS) Languedoc-Roussillon pour lui signaler 18 personnes présentant
douleurs abdominales, nausées et vomissements parmi les invités du
match de rugby Montpellier-Bayonne.
Population d’étude :
La population d’étude comprenait l’ensemble des personnes (adultes ou
enfants) ayant participé au buffet proposé pour le déjeuner du 20 février
2010 dans le cadre du match de rugby au stade Yves du Manoir.
Définition de cas :
Un cas a été défini comme toute personne ayant assisté au buffet servi
pour le déjeuner au stade Yves du Manoir le 20 février 2010 et ayant
présenté au moins l’un des signes suivants : nausées, vomissements,
diarrhées ou douleurs abdominales suite à la prise de ce repas.
Cas et témoins :
- cas précoces : cas dont au moins un de ces symptômes est survenu
dans les 12 heures suivant le repas du 20 février 2010 ;
- cas tardifs : cas dont au moins un de ces symptômes est survenu les 21
ou 22 février 2010, entre 12 et 60 heures après la survenue du repas.
- témoin était défini comme toute personne ayant assisté au buffet servi
pour le déjeuner au stade Yves du Manoir le 20 février 2010 et n’ayant
pas présenté de signe digestif dans les deux jours qui ont suivi le repas.
Recueil des données :
Le recueil des données par entretien téléphonique a été réalisé
conjointement par la DT de l’ARS Languedoc-Roussillon et la Cire à
l’aide du questionnaire alimentaire comprenant les éléments suivants
(annexe):
- identification (âge, sexe…) ;
- date et heure de début des symptômes ; - signes cliniques observés et
évolution ;
- analyses biologiques réalisées (coprocultures, analyse de
vomissement) ;
- date de début des signes ; - heure de prise du repas ; - aliments
consommés.
Analyse descriptive :
Les populations des cas et des témoins ont été décrites en termes d’âge,
de sexe, de signes cliniques et de gravité.
Des courbes épidémiques ont été établies avec des pas de temps
journalier et horaire.
Analyse univariée :
Mettre en évidence l’existence ou non d’une association statistique
significative entre la survenue des signes cliniques et la consommation
d’un ou plusieurs des aliments du buffet.
Analyse multivariée:
Une analyse multivariée a été réalisée afin d’étudier les relations
statistiques entre la consommation de chaque aliment et l’apparition des
signes cliniques, indépendamment de la consommation des autres
aliments.
Investigation microbiologique :
Une analyse bactériologique a été effectuée pour 2 cas précoces.
L’analyse était réalisée à partir d’un prélèvement de selles pour le 1er cas
et d’un échantillon de vomissement pour le 2e cas. Ces deux
prélèvements ont été effectués le 20 février 2010. Les agents pathogènes
suivants ont été recherchés : bactéries entéro toxiques, Staphylococcus
aureus et Pseudomonas.
Une recherche de virus entériques a été réalisée dans les selles de 6 cas
tardifs volontaires identifiés par la DT 34
Enquête vétérinaire :
Des prélèvements ont été réalisés par les services vétérinaires à partir des
plats témoins conservés dans les locaux du traiteur. Le laboratoire
départemental vétérinaire de l’Hérault a effectué l’analyse
bactériologique des aliments suivants : mini jambonneau, tortilla, sucette
au poulet, gambas tempura, macaron au roquefort et huîtres. Les agents
pathogènes Staphylococcus aureus et Bacillus cereus ont été recherchés
pour les cinq premiers aliments cités.
Sex-ratio :
C’est le rapport du nombre d’hommes sur le nombre de femmes
Toxi-infection alimentaire :
Maladie causée par des aliments contaminés par des bactéries, des virus,
des parasites ou des toxines.
ARS : Agence régionale de santé
CHRU : Centre hospitalier régional universitaire
Cire : Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région
DT : Délégation territoriale
IC : Intervalle de confiance
Ifremer : Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer
OR: Odds ratio
PCR: Polymerase Chain Reaction
Tiac : Toxi-infection alimentaire collective

C-Commentaire sur la démarche d’investigation


L’étude sur l’intoxication alimentaire ici est une investigation
épidémiologique
Rappel :
Les étapes d’une investigation épidémiologique comportent :
- Affirmer l’existence de l’épidémie
- Confirmer le diagnostic
- Définir un cas
- Collecter les cas
- Décrire l’épidémie dans ses composantes spatio-temporelles
- Formuler les hypothèses
- Tester les hypothèses par une enquête étiologique
- Rechercher la preuve biologique
- Communiquer les conclusions de l’investigation
- Prendre les mesures de prévention
Pour, l’analyse positive de la démarche
Affirmer l’existence de l’épidémie : Cette investigation a confirmé la
survenue d’une intoxication alimentaire collective le 20 février 2010
avec 94 cas recensé en répartis en deux vagues (68 cas précoces et 26 cas
tardifs) dans le cadre du buffet servi au stade Yves du Manoir à
Montpellier. C’est l’affirmation de l’existence de l’épidémie.
Confirmer le diagnostic : Par rapport à la confirmation du diagnostic ils
ont mené une investigation microbiologique par analyse bactériologique
et aussi une enquête vétérinaire.
Définir le cas : La définition de cas s’est basée sur toute personne ayant
assisté au buffet servi pour le déjeuner au stade Yves du Manoir le 20
février 2010 et ayant présenté au moins l’un des signes suivants :
nausées, vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales suite à la
prise de ce repas.
Collecter les cas : Pour la collecte des cas, le Montpellier Hérault Rugby
Club envoyait un message électronique à l’ensemble des membres
abonnés disposant d’une table en loge, leur demandant, s’ils avaient pris
part au buffet du 20 février, de contacter la DT 34 de l’ARS pour
participer à l’enquête épidémiologique.
Décrire l’épidémie dans ses composantes spatio-temporelles : La
description de l’épidémie s’est faite par des courbes épidémiques avec
des pas de temps journaliers et horaires. L’épidémie est survenue parmi
les invités du match de rugby Montpellier-Bayonne à Montpellier.
Formuler les hypothèses : Les hypothèses ont été formulées entre la
survenue des signes cliniques et la consommation d’un ou plusieurs des
aliments du buffet.
Tester les hypothèses : Par rapport aux tests d’hypothèses les analyses
univariée et multivariée ont été menées.
Rechercher les preuves biologiques : Pour rechercher la preuve
biologique, ils ont mené des investigations microbiologiques.
Communiquer les conclusions de l’investigation : A la fin un rapport a
été rédigé, c’est le présent document.
Prendre des mesures de prévention : Les mesures de prévention se
rapporte aux mesures de gestion prises compte tenu des résultats de
l’inspection par les services vétérinaires du site de préparation des
aliments (traiteur) et du site de distribution des repas (stade Yves du
Manoir), des mesures de gestion ont été demandées pour le renforcement
des mesures d’hygiène et la désinfection des matériels et équipements de
cuisine.
La démarche d’investigation appliquée par l’équipe d’investigation est
conforme au démarche d’une investigation épidémiologique. Cette
démarche a permis d’identifier les agents causals, localiser la source et
déterminer les facteurs de risque.
Cependant, pour l’analyse négative, au niveau de vérification des
hypothèses le recensement n’a pas été exhaustive.
De plus, un cas a été défini comme toute personne ayant assisté au buffet
servi pour le déjeuner au stade Yves du Manoir le 20 février 2010 et
ayant présenté au moins l’un des signes suivants : nausées,
vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales suite à la prise de ce
repas. Il est à noter que les symptômes nausées et douleurs abdominales
ne sont pas seulement spécifiques d’une intoxication alimentaire.
Concernant les analyses biologiques, l’examen priorisé a été la
coproculture alors que la culture de vomissement aurait été probablement
plus pertinente dans les signes digestifs hauts, que ce soit pour la toxine
staphylococcique ou pour Norovirus. Le rappel de ces éléments auprès
des médecins pour le choix de l’examen aurait pu être réalisé lors de cet
épisode.
Enfin, la part de cas contaminés par l’un ou l’autre ou les deux
pathogènes - Staphylococcus aureus et Norovirus - n’a pas pu être
déterminée précisément en l’absence d’analyses biologiques
systématiques pour l’ensemble des cas, non réalisables en pratique.

D-Proposition de démarche d’investigation épidémiologique

Phase préparatoire
 Considérer l’alerte contre tenu de la source
 Constituer l’équipe de riposte
 Personne de divers profil (sociologue, statisticien, laborantin…)
 S’assurer de la transmission de l’information en respectant la
hiérarchie
 Motivations
 Contrôler et maitriser l’épidémie
 Avoir l’autorisation du Ministère de la santé
 Responsable du groupe de d’intervention
 Responsable de l’archivage et de l’utilisation de la diffusion des
résultats et données
 Responsable de l’analyse
 Rédaction du rapport obligatoire signé par le responsable du groupe
d’investigation
 Avoir une collaboration de toutes les catégories professionnelles
requises pour l’investigation
 Porte-parole unique du groupe choisi selon son expérience et par
consensus
PHASES ET ETAPES A SUIVRE POUR LA REALISATION DE
L’INVESTIGATION
I- Phase descriptive
1. Affirmer l’existence de l’épisode épidémique à montpellier
-En utilisant des sources d’information (registre et en faisant une
enquête)
2. Confirmer le diagnostic
-A travers investigation microbiologique par analyse bactériologique et
aussi une enquête vétérinaire.
3. Définir et compter les cas
Personne ayant assisté au buffet servi pour le déjeuner au stade Yves du
Manoir le 20 février 2010 et ayant présenté au moins l’un des signes
suivants : nausées, vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales
suite à la prise de ce repas
4. Organiser les données en terme de temps, Personne, Lieux
-Tableau, graphique
-Recueil, analyse, compilation de données
5. Définir et compter les cas
Personne ayant assister au buffet
II- Phase analytique
6. Formuler les hypothèses
-A travers l’observation des faits
7. Tester les hypothèses
- Mettre en évidence l’existence ou non d’une association statisque
significative entre la survenue des signes cliniques et la
consommation d’un ou plusieurs des aliments du buffet
8. Comparaison de l’hypothèse retenue avec les faits observés
9. Etude complémentaire
III- Phase d’élaboration de plan d’intervention, de rapport
d’enquête et de mise en œuvre du plan d’intervention

10- Rédiger un rapport


11- Elaboration du plan d’intervention
12- Evaluation des mesures prises

Conclusion
Face à la menace que représente la toxi-infection alimentaire
collective dans le monde, l’investigation épidémiologique constitue la
meilleure manière de connaitre ce mal dans toute sa diversité biologique.
Ces informations seront indispensables dans la prise de décision et pour
la mise en œuvre de mesures d’interventions et de ripostes pour enrayer
ce phénomène.

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