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INTRODUCTION :

- La compression médullaire (CM): correspond à l’ensemble des symptômes ou signes liés à la compression
de la ME par différents processus impliquant soit la ME elle-même (compression d’origine intra-
médullaire) ou un processus situé en dehors de la ME et comprimant celle-ci en raison de leur voisinage
(compression extra-médullaire)
- La compression médullaire est une urgence diagnostique et thérapeutique qui peut nécessiter un traitement
chirurgical rapide.
- Le risque est l’évolution rapide et brutale vers une paraplégie ou une tétraplégie flasque définitive par
myélomalacie de survenue imprévisible.
INTERET DE LA QUESTION :
• Décrire les principaux symptômes révélateurs
• Décrire la séméiologie clinique du syndrome de compression médullaire (syndrome rachidien, syndrome
lésionnel, syndrome sous-lésionnel)
• Décrire le degré d’urgence et la place cruciale de l’IRM médullaire
• Citer les causes principales de compressions épidurales
• Citer les diagnostics différentiels
• Principes du traitement des compressions médullaires
OBJECTIFS PRATIQUES :
Chez un patient réel ou simulé atteint de compression médullaire :
î Conduire l’interrogatoire et l’examen clinique
î Proposer une stratégie diagnostique et thérapeutique
RAPPEL ANATOMIQUE :
- La moelle épinière est contenue dans un étui dure-mérien enfermée à l’intérieur du canal rachidien et s’étend
de la première vertèbre cervicale (C1) au bord supérieur de L2.
- La moelle épinière est donc plus courte que le canal rachidien, ce qui explique un décalage entre le niveau
vertébral et le niveau métamérique médullaire
- La dure-mère spinale, au contraire de la dure-mère crânienne,
n’adhère pas au squelette. Il existe un espace extradural (ou
épidural) qui contient un tissu graisseux et un réseau veineux très
développé.
- La moelle épinière est entourée de la pie-mère, du liquide cérébro-
spinal dont l’étanchéité est réalisée par l’arachnoïde.
- L’extrémité inférieure de la moelle épinière constitue le cône
terminal au-dessous duquel descendent les racines spinales
lombaires et sacrées formant « les racines de la queue de cheval »
et le filum terminal de la moelle épinière.
- Les racines des nerfs spinaux sortent du canal rachidien par les
foramen intervertébraux (trous de conjugaison).

CLINIQUE :
• Le tableau clinique est du à La situation de la moelle dans un canal
inextensible
• L’émergence des racines de chaque étage métamerien
• Le passage des fibres longues de motricité et sensibilité
• Globalement on retrouve :
 Syndrome rachidien
 Syndrome lésionnel
 Syndrome sous-lésionnel
1) Le syndrome rachidien : ostéo-ligamentaire
─ Il s’agit de douleurs rachidiennes qui attirent l’attention lorsqu’elles sont segmentaires, tenaces et à
recrudescence nocturne.
─ Ces douleurs s’accompagnent d’une raideur segmentaire du rachis, voire d’une déformation
douloureuse (cyphose, scoliose, torticolis) qu’il faut rechercher systématiquement.
─ L’examen clinique recherche également une douleur provoquée par la pression ou la percussion des
apophyses épineuses et des muscles paravertébraux.
2) Syndrome lésionnel : radiculaire
─ Signes ou symptômes permettant de situer plus ou moins le niveau de la lésion responsable
─ Signes ou symptômes moteurs ou sensitifs en rapport qui permettront de déterminer la ou les racines
nerveuses impliquées. La reconnaissance des régions d’émergence de ces racines permet d’approcher
le niveau du processus pathologique en cause.

î Signes sensitifs:
 Douleurs radiculaires: fixes, rebelles aux antalgiques; souvent en crise paroxystique, irradiation en
ceinture ou hémi-ceinture, brûlures.
 Déficit sensitif en bande
î Signes moteurs: déficit moteur
î ROT : atteinte des reflexes ostéo-tendineux
3) Syndrome sous-lésionnel : médullaire
Signes ou symptômes attestant de l’atteinte des voies nerveuses situées au dessous de la lésion
responsable:
î Troubles sensitifs:
 Douleurs diffuses: rebelles aux antalgiques; souvent en crise paroxystique, constrictives.
 Déficit sensitif diffus: un ou plusieurs membres voire le tronc, selon le niveau de la lésion
î Troubles moteurs:
 Déficit moteur
 Modifications des ROT (vifs) ou apparition réflexes pathologiques (Signe de Babinski)
î Troubles génito-sphinctériens:
 Mictions impérieuses
 Incontinence anale ou urinaire ou rétention urinaire
DIAGNOSTIC TOPOGRAPHIQUE :
La nature des signes et symptômes cliniques dépend de la topographie de la CM :
 Topographie en hauteur :
─ CM cervicale: tétraplégie, signes respiratoires possibles
─ CM dorsale: paraplégie, signes respiratoires possibles
─ CM lombaire: troubles sphinctériens fréquents et précoces
 Topographie en largeur :
─ CM antérieure: troubles moteur et syndrome pyramidal fréquents et précoces
─ CM postérieure: troubles sensitifs fréquents et précoces
─ CM latérale: troubles sensitifs et moteurs unilatéraux
EXAMENS PARACLINIQUES :
 Radiographies du rachis: centrées sur le niveau clinique
 TDM du rachis
 IRM rachidienne: Visualisation du processus lésionnel, appréciation de sa topographie et de son
étendue
 Autres explorations :
 PL (étude du LCR): recherche d’une hyperprotéinorachie sans réaction cellulaire (dissociation
albumino-cytologique)
 Myélographie
 Angiographie médullaire: dans des situations particulières, rares (malformations vasculaires)
ETIOLOGIES :
A) Compression médullaire aigue:
─ Trauma du rachis direct ou indirect (AVP; chutes ;….)
─ Les hématomes spontanés et post traumatiques

B) Compression médullaire chronique ou lente :


1) Les causes extradurales : rachidiennes et épidurales
¤ Les tumeurs osseuses :
î Surtout les métastases : sein, prostate, poumon, rein, thyroïde, organes génitaux, tube digestif,
mélanome

î Les tumeurs primitives : surtout les dysglobulinémies malignes (plasmocytome, myélome


multiple, maladie de Waldenström)
¤ Les tumeurs épidurales : Infiltrations métastatiques, lymphomes,……
¤ Les causes infectieuses : les spondylodiscites et épidurites.

¤ Les causes hémorragiques : Hématome rachidien épidural


¤ Les causes dégénératives : hernies discales

2) Les
causes
intradurales –extra-médullaires :
¤ Les schwannomes (neurinomes) : tumeur développée à partir de la gaine radiculaire spinale
postérieure.

¤ Les méningiomes :
3) Les causes intra-médullaires :
¤ Ependymomes
¤ Astrocytomes

¤ Causes vasculaires
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
- Le problème est surtout de ne pas méconnaître une compression médullaire quels que soient les symptômes
rachidiens, radiculaires ou médullaires.
- Lorsque les symptômes sont très polymorphes, ils peuvent simuler beaucoup d’autres affections.
 Les autres causes de claudication des membres inférieurs  :
Artérite oblitérante des membres inférieurs, mais celle-ci est douloureuse et s’accompagne d’une
abolition des pouls périphériques…
 Les formes médullaires pures de la sclérose en plaques  :
Le diagnostic repose alors sur l’aspect IRM médullaire et encéphalique et l’analyse du liquide
cérébro-spinal à la recherche d’une synthèse intra-thécale d’immunoglobuline.
 La syringomyélie :
La présence d’une cavité centromédullaire doit faire évoquer systématiquement l’existence d’une
lésion tumorale associée ou d’une malformation rachidienne
 Les autres maladies neurologiques :
Sclérose latérale amyotrophique, sclérose combinée de la moelle épinière, affections hérédo-
dégénératives, autres myélites infectieuses ou inflammatoires.
 Atteinte bilatérale des lobules paracentraux du cerveau par un méningiome de la faux du cerveau
PRINCIPES THERAPEUTIQUE :
¤ Traitement symptomatique:
î Antalgiques
î Antipyrétiques
¤ Traitement de la compression:
î Chirurgie : quelque soit la cause, si possible
î Eventuellement : Radiothérapie et/ou chimiothérapie selon la tumeur en cause, antibiotiques ou
anti-parasitaires si infection en cause
î Autre traitements complémentaires: Traitement local
î Prévention des complications de décubitus (+++)
î La Prévention d’escarres doit être de grande rigueur en cas troubles sphinctériens présents
î Surveillance rigoureuse: des signes vitaux +++ en cas de risque infectieux important (troubles
sphinctériens; escarres présentes); de la respiration en cas de compression cervicale ou dorsale
î La rééducation fonctionnelle
EVOLUTION :
• Dépend de la sévérité de la compression (compression avancée) ; de la cause (tumeur maligne); du terrain
(état général altéré)
• Risque de séquelles graves: si diagnostic et/ou prise en charge tardive
• Risque de décès: en cas d’atteinte respiratoire associée, en cas de tumeur maligne généralisée, ou par le biais
d’une infection généralisée ou d’une dysrégulation neurovégétative (troubles respiratoire; choc
hémodynamique; HTA maligne).

CONCLUSION :
- Les compressions médullaires sont donc une urgence diagnostique et thérapeutique
neurochirurgicale avant la survenue de lésions médullaires irréversibles
- IRM est l examen clé de cette pathologie, elle prouvera la pathologie médullaire dans la majorité
des cas
- La prise en charge est multidisciplinaire

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