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ENTRETIEN ET STERILISATION

DU MATERIEL
I. DEFINITION DES TERMES :
1. Asepsie :

L’asepsie, c’est l’absence de tout germe, la privatisation de tout


produit microbien capable de nuire.

L’asepsie est une méthode préventive :

- Elle s’oppose à l’introduction des germes dans


l’organisme.
- Elle supprime tout risque d’infection.

Ensemble des mesures préventives à empêcher tout apport


exogène de micro-organisme au niveau des surfaces inertes ou
biologiques ou fluides.

2. Antisepsie :
L’antisepsie, c’est la lutte, la défense contre les microbes
existants.
L’antisepsie est une méthode combattive :
- Elle détruit les microbes qui existent sur ou dans l’organisme.
- Elle lutte contre une infection déjà existante.

3. Antiseptique :
Préparation ayant la propriété d’éliminer ou de tuer les micro-
organismes, ou d’inactiver les virus sur les tissus vivants (peau,
muqueuse, plaies). Elle présente une activité antibactérienne,
antifongique, antivirale qui est indiquée et précisée (exemple :
antiseptique à action antifongique,…).
L’antiseptique n’altère pas les tissus sur lesquels il est déposé
(tolérance).
4. Aseptique :
Contraire de septique, mais non synonyme de stérile.
Etat de surface ou d’un volume dépourvu temporairement de
micro-organisme nocif.
5. Désinfection :
« Opération, au résultat momentané, permettant d’éliminer ou de
tuer les micro-organismes et/ou d’inactiver les virus indésirables
portés par des milieux inertes contaminés, en fonction des objectifs
fixés.
Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes
présents au moment de l’opération ».
6. Désinfectant :
Produit ou utilisé pour la désinfection dans des conditions
définies et agissant sur les micro-organismes en modifiant leur
équilibre biochimique ou le milieu dans lequel ils vivent.
L’activité est déterminée par un système normatif reconnu. Ce
produit doit satisfaire aux normes de base des bactéricides et peut, en
outre, présenter des caractéristiques supplémentaires : fongicide,
virucide et sporicide.
7. Décontamination :
C’est le premier traitement à effectuer sur les objets et matériels
souillés par des matières organiques, dans le but de diminuer la
population de micro-organismes et de faciliter le nettoyage ultérieur.
La décontamination a également pour but de protéger le personnel
lors de la manipulation des objets souillés et permet d’éviter la
contamination de l’environnement.
8. Stérilisation :
C’est l’opération permettant d’éliminer ou de tuer les micro-
organismes portés par des milieux contaminés, le résultat de
l’opération, non limité à la durée d’application, étant l’état de
stérilité.
C’est la mise en œuvre d’un ensemble de méthodes et de moyens
visant à éliminer par destruction tous les micro-organismes vivants
de quelque nature et sous quelque forme que ce soit, portés par un
objet parfaitement nettoyé.
9. Etat stérile :
C’est l’état dans lequel se trouve un objet à partir duquel on ne
peut pas, statistiquement, mettre en évidence des micro-organismes
capables de se reproduire ou d’être revivifiés. On recherche en
général à conserver cet état par un conditionnement approprié.
En théorie, l’état stérile est défini par l’absence de micro-
organismes vivants.
En pratique, le contrôle de l’état stérile à l’aide de l’essai de
stérilité n’est applicable que sur un échantillon. Déclarer tout un lot
par ce critère absolu (une unité est stérile ou non stérile) obligerait à
contrôler chaque unité. Seule une approche statistique permet de
conclure qu’un lot est stérile si la probabilité d’avoir une unité non
stérile est suffisamment faible.
En pratique, les procédés et les précautions doivent être tels, que
la probabilité d’avoir une unité non stérile soit inférieure à 10-6 (dix
à la puissance moins six) : c’est-à-dire au maximum une unité non
stérile sur un million d’unités.
II. Exemples d’antiseptiques et de désinfectants :

a. Les antiseptiques :
- Alcool iodé : antiseptique non moussant de la famille des
halogènes.
- Composition : soluté alcoolique à 96° contenant 1 %
d’iode.
- Spectre d’activité : bactéricide vis-à-vis des germes à
gram + et – des mycobactéries, fongicide et virucide actif
sur actif sur les spores.
- Indications : antiseptique de la peau saine, pose de
cathéter, ponction lombaire, hémoculture, pose de
perfusion, antiseptique du champ opératoire.
- Mode d’utilisation : solution prête à l’emploi.
- Condition d’activité : inactivation forte en présence de
matière forte en présence de matières organiques.
- Précautions d’emploi :
- produit desséchant et tachant ;
- en raison de la résorption possible de l’iode les
applications sont à éviter sous pansement
occlusif et sur la peau des enfants de moins de
30 mois ;
- éviter le contact avec les bijoux.
- Incompatibilité : métaux (risque de corrosion).
- Contre-indication :
- Hypersensibilité à l’iode ;
- Exploration de la fonction thyroïde ;
- Nouveau-né et prématuré ;
- L’emploi simultané avec d’autres
antiseptiques, en particulier les dérivés
mercuriels (risque de brûlure et de nécrose).
- Présentation : flacon en verre teinté de 500 ml.
- Conservation : flacon en verre bien bouché, conservé à
l’abri de la lumière et de la chaleur. Ne pas mettre des
bouchons en liège-inflammable. En cas de transvasement,
jeter l’excédent non utilisé en fin de journée.

- Soluté de dakin : antiseptique non moussant de la famille des


chlores (hypochlorite de sodium).
- Composition : soluté aqueux d’hypochlorite de sodium à la
concentration de 0,5 %, coloré en rose par du permanganate
de potassium. Il est titré 1,5 degré chlorométrique, soit
environ 5 g de chlore actif par litre.
- Secteur d’activité : bactéricide vis-à-vis des germes à gram
+ et - des mycobactéries, fongicide et virucide.
- Indications : antisepsie des plaies superficielles et des
muqueuses en gynécologie.
- Mode d’utilisation : solution prête à l’emploi.
- Condition d’activité : inactivation forte en présence de
matières organiques et des savons.
- Incompatibilités : métaux (risque de corrosion).
- Précautions d’emploi : ne pas utiliser sur les muqueuses
oculaires.
- Présentation : flacon de 500 ml.
- Conservation :
- A employer avant la date limité d’utilisation ;
- A conserver dans son flacon à température
ambiante ;
- Après l’ouverture, il est recommandé de l’utiliser
dans les 8 jours après avoir mentionné la date
d’ouverture sur le flacon, et ceci malgré la date de
péremption.

- Solution dermique de polyvidone


iodée « Bétadine dermique » :

Antiseptique non moussant de la famille des halogènes (iode).


- Composition : soluté aqueux à ph 5 de polyvinylpirolidone
iodée à la concentration de 10 % (soit 1 % d’iode).
- Spectre d’activité : bactéricide vis-à-vis des germes à gram
+ et - et des mycobactéries, fongicide et virucide actif sur les
spores.
- Indications :
- Antiseptique de la peau saine (site d’injection) ;
- Antiseptique de la peau lésée : plaies ouvertes,
plaies souillées ;
- Antiseptique du champ opératoire ;
- Antisptique des muqueuses (après dilution) :
irrigation vésicale, irrigation pleurale et péritonéale,
plaies et suppurations profondes.
- Mode d’utilisation :
- Solution prête à l’emploi ;
- Peut être diluée extemporanément avec de l’eau ou
du sérum physiologique stérile ;
- Plaies : dilution de 1 / 10e ;
- Irrigation de vessie, plaies et suppurations
profondes : dilution au 2 / 100e.
- Irrigation de plèvre et du péritoine : dilution au 1 /
100e.
- Condition d’activité : inactivation forte en présence de
matières organiques.
- Précautions d’emploi : en raison de la résorption possible de
l’iode, les applications sont à éviter sous pansement occlusif
et sur la peau des enfants de moins de 30 mois. Produit
tachant, éviter le contact avec les bijoux.
- Incompatibilité : métaux (risque de corrosion).
- Contre-indications :
- Hypersensibilité à l’iode ;
- Exploration de la fonction thyroïdienne ;
- Nouveau-né et prématuré ;
- L’emploi simulé avec d’autres antiseptiques, en
particulier les dérivés mercuriels (risque de brûlure
et de nécrose).
- Présentation : flacon de 50 ml et 120 ml.
- Conservation : flacon bouché, à l’abri de la chaleur.

- Bétadine gynécologique :
Antiseptique moussant de la famille des halogènes (iode).
- Composition : soluté aqueux à pH 5 acide de
polyvinylpirolidone iodé à la concentration de 10 % (soit
1% d’iode) et tensioactif anionique, nonoxinole.
- Spectre d’activité : bactéricide vis-à-vis des germes à gram
+ et - des mycobactéries, fongicide, actif sur les spores.
- Indications : nettoyage et antisepsie des muqueuses
génitales.
- Mode d’utilisation :
- Solution prête à l’emploi ;
- Peut être diluée extemporanément au 1 / 20e avec
de l’eau ou du sérum physiologique pour les
irritations vaginales.
- Conditions d’activité : inactivitation forte en présence de
matières organiques.
- Précautions d’emploi :
- en raison du caractère desséchant de la PVP iodée,
bien humecter la peau avant l’emploi du produit
tachant ;
- éviter le contact avec les bijoux.
- Incompatibilité : métaux (risque de corrosion).
- Contre-indications :
- Hypersensibilité à l’iode ;
- Exploration de la fonction thyroïdienne ;
- Nouveau-né et prématuré ;
- Emploi simultané avec d’autres antiseptiques, en
particulier dérivés mercuriels (risque de brûlure et
nécrose).
- Présentation : flacon opaque de 500 ml.
- Conservation :
- Flacon bouché, à l’abri de la chaleur ;
- Après ouverture, il est recommandé de l’utiliser
dans les 15 j après avoir pris soin de dater
l’ouverture du flacon.

- Solution moussante de polyvidone iodée : Bétadine


Scrub.
Antiseptique moussant de la famille des halogènes (iodé).
- Composition : soluté aqueux à pH 5 acide de
polyvinylpirolidone iodé à la concentration de 4 % (soit 0,4
% d’iode) et tensioactif anionique.
- Spectre d’activité : bactéricide vis-à-vis des germes à gram
+ et - des mycobactéries, fongicide, actif sur les spores.
- Indications :
- Nettoyage et antisepsie de la peau saine : douche
pré-opératoire, nettoyage de plaies ;
- Lavage chirurgicale et antiseptique des mains.
- Mode d’emploi : solution prête à l’emploi.
- Condition d’activité : inactivation forte en présence de
matières organiques.
- Précautions d’emploi :
- en raison du caractère desséchant de la PVP iodée,
bien humecter la peau avant l’emploi du produit
tachant ;
- éviter le contact avec les bijoux.
- Incompatibilité : métaux (risque de corrosion).
- Contre-indications :
- Hypersensibilité à l’iode ;
- Exploration de la fonction thyroïdienne ;
- Nouveau-né et prématuré ;
- Emploi simultané avec d’autres antiseptiques, en
particulier dérivés mercuriels (risque de brûlure et
nécrose).
- Présentation :
- flacon opaque de 500 ml : lavage chirurgicale et
antiseptique des mains ;
- flacon opaque de 125 ml : douche pré-opératoire.
- Conservation :
- Flacon bouché, à l’abri de la chaleur ;
- Après ouverture, il est recommandé de l’utiliser
dans les 15 j après avoir pris soin de dater
l’ouverture du flacon.

- Savon chirurgical à la chlorhexidine :


Antiseptique moussant dérivé des bi-guanidines.
- Composition : soluté aqueux à pH 6 gluconate de
chlorhexidine à 2 % associée à des tensio-actifs cationiques
(ammoniums quaternaires) et un agent adoucissant
(lanoline).
- Spectre d’activité : bactéricide vis-à-vis des germes à gram
+ et - des fongicide, inactif sur les spores.
- Indications :
- Lavage antiseptique et chirurgicale des mains ;
- Douche pré-opératoire.
- Mode d’emploi : solution prête à l’emploi.
- Condition d’activité : inactivation partielle en présence de
matières organiques.
- Incompatibilité : incompatibilité avec les dérivés anioniques
et avec les autres antiseptiques.
- Contre-indications :
- Hypersensibilité à la chlorhexidine et aux
ammoniums quaternaires ;
- Ce produit ne doit pas être mis en contact avec le
cerveau et les méninges, ni pénétrer dans le conduit
auditif en cas de perforation tympanique.
- Présentation :
- flacon de 1 l muni d’une pompe doseuse de 2 ml
(possibilité d’un support mural à coude).
- Conservation : dans le flacon d’origine étant donné le risque
de contamination microbienne de ce soluté et de son
instabilité, le flacon ouvert doit être utilisé dans un délai de
8 j en prenant soin de dater l’ouverture du flacon. La pompe
doseuse doit être soigneusement lavée à l’eau chaude entre
chaque flacon.

- Alcool éthylique dénaturé 70° :


Antiseptique non moussant.
- Composition : alcool à 70° dénaturé par 4 % de butanol et 1
% d’isopropanol. Coloré en bleu par du bleu patenté. La
dénaturation a pour but de le rendre impropre à la
consommation.
- Produit apparenté :
- soluté alcoolique d’essence de lavande 0,5 % dans
l’alcool à 65 % (500 ml) ;
- soluté alcoolique faible de camphre 2,5 % dans
l’alcool à 60 % (500 ml).
- Spectre d’activité : bactéricide vis-à-vis des germes à gram
+ et - des fongicide, inactif sur les mycobactéries et les
spores.
- Indications :
- antiseptique de la peau saine : prélèvements
sanguins, injections IM, IV, S/C ;
- Prévention d’escarres.
- Mode d’utilisation : solution prête à l’emploi.
- Condition d’activité : inactivation en présence des matières
organiques.
- Précautions d’emploi, produit desséchant :
- Ne pas utiliser lors des prélèvements pour
alcoolémie ;e pas utiliser sur les plaies et les
muqueuses ;
- Ne pas avaler.
- Présentation : flacon de 1 litre.
- Conservation : flacon bien bouché, à l’abri de la chaleur,
dans un endroit ventilé ; inflammable, pas plus de 2 litres
par poste de soins.

- Soluté d’éosine aqueuse stérile à 2 % :


- Composition : soluté aqueuse d’éosine à la concentration de
2 %.
- Spectre d’activité : bactériostatique vis-à-vis des germes
gram +, peu antiseptique, aucune action bactéricide n’a pas
pu être mise en évidence.
- Indications :
- Antiseptique de la peau lésée, surtout utilisée pour
son pouvoir asséchant et tannant ;
- Desséchant, dans le cadre des dermatoses
infectées ;
- En pédiatrie : érythème fessier du nourrisson (effet
de tannage de la peau.
- Mode d’utilisation : solution stérile prête à l’emploi.
- Précaution d’emploi : produit tachant, risque de
photosensibilité.
- Présentation : monodose stérile de 10 ml.
- Conservation : étant donné le risque de contamination
microbienne de ce soluté, le flacon ouvert doit être utilisé
pour un seul soin.

- Eau oxygénée 10 volumes :

- Composition : solution de peroxyde d’hydrogène.


- Spectre d’activité : solution faiblement antiseptique, surtout
utilisée pour le nettoyage des plaies et comme hémostatique.
- Indications :
- Nettoyage de la peau érodée et des petites plaies ;
- Hémostatique : petites hémorragies des plaies
superficielles.
- Mode d’utilisation : solution prête à l’emploi.
- Condition d’activité : inactivation en présence des matières
organiques.
- Contre-indications : ne pas mettre en contact avec les yeux.
- Présentation : flacon de 500 ml.
- Conservation : solution à utiliser dans les 8 jours après
ouverture.
- Mise en garde : ne pas utiliser pour irriguer des cavités ou
sous pansement occlusif.

- Savon doux fréquence à la glycérine :


- Composition : mélange de différents tensio-actifs et de
glycérine.
- Spectre d’activité : bactériostatique.
- Indications :
- Lavage hygiénique des mains ;
- Toilettes des patients.
- Mode d’utilisation : produit prêt à l’emploi ;
- Précaution d’emploi : rincer abondamment après emploi.
- Présentation :
- Flacon cylindroconique de 1 L (lavage
hygiénique) ;
- Flacon-pissette de 250 ml (toilette générale).
- Conservation :
- Etant donné le risque de contamination
microbienne de ce soluté, le flacon ouvert doit être
utilisé dans un délai de 48 heures après avoir pris la
précaution d’en dater l’ouverture ;
- La pompe doseuse doit être soigneusement lavée à
l’eau chaude entre chaque flacon.
- Mise en garde :ne pas utiliser pour irriguer des
cavités ou sous pansement occlusif.

b. Les désinfectants :
Ce sont des produits dont l’utilisation peut permettre d’éliminer
ou de tuer les micro-organismes ou d’inactiver les virus portés par
des milieux inertes.
- L’eau de javel :

 Définition :
L’eau de javel est un puissant désinfectant, économique et
disponible partout.
 Propriétés :
- L’eau de javel est désinfectante ;
- Elle est bactéricide, fongicide, sporicide et virucide.

 Mode d’emploi :
- Avant de désinfecter une surface, il faut d’abord la
nettoyer puis la rincer ;
- L’eau de javel à 12° est en suite diluée au 1 / 10 e avec de
l’eau froide ;
- L’eau de javel doit toujours être utilisée seule.
Il ne faut donc pas la mélanger avec un produit ménager,
une réaction chimique entre les produits diminuerait son
efficacité. Le mélange avec un produit acide provoque le
dégagement d’un gaz toxique : le chlore.
L’eau de javel est utilisée comme désinfectant des
surfaces, du mobilier, des instruments, des éviers, des
lavabos, des vidoirs et des sanitaires.
 Conservation :
L’eau de javel doit être conservée à l’abri de la lumière
et de la chaleur. Elle doit être utilisée avant la date de
péremption.

 Incidents et conduite à tenir :


En cas de projection dans les yeux ou sur la peau, laver
immédiatement et abondamment à l’eau courante pendant
10 minutes.
III. ETAPES DU TRAITEMENT DU MATERIEL UTILISE :
Le traitement du matériel utilisé est une opération déterminée
dans le processus de lutte contre les infections nosocomiales. Il vise
également la protection de l’équipe soignante contre les risques de
manipulation d’un tel matériel. Il se réalise selon des étapes qui ont
un objectif précis et qui s’effectuent selon une chronologie
d’exécution.
Les étapes du traitement du matériel utilisé sont :
- Le tri ;
- La décontamination ;
- Le rinçage ;
- Le nettoyage et rinçage ;
- Le séchage ;
- La lubrification ;
- Le contrôle ;
- Le conditionnement ;
- La stérilisation.

1. Le tri :
C’est une étape nécessaire et fondamentale qui consiste à
séparer le matériel par catégorie :
- Fragile ;
- Piquant ;
- Tranchant ;
- Immersible ou non ;
- A usage unique ou multiple.

2. La décontamination :
Elle consiste à diminuer la production des micro-organismes et
faciliter le nettoyage ultérieur. Elle permet également la protection
de l’environnement et/ou le personnel.
3. Le rinçage :
Son principe fait appel à l’action mécanique de l’eau. Il
s’effectue après la décontamination et avant le nettoyage afin qu’il
n’y ait pas d’interférence entre les différents produits utilisés.
4. Le nettoyage et rinçage :
Permet de rendre propre le matériel de pouvoir réaliser l’ultime
étape, la stérilisation et favoriser l’action de l’agent stérilisant.
5. Le séchage :
Le séchage permet d’enlever l’humidité qui constitue un milieu
favorable au développement des micro-organismes d’une part, et
optimiser l’action de l’agent stérilisant sur des objets secs. Le
séchage est manuel avec un linge non peluchant et propre.
6. La lubrification :
C’est l’action de graisser les articulations. Elle confère aux
instruments une bonne qualité de fonctionnement et une durée de
vie augmentée. Elle s’effectue après l’opération de séchage, la
lubrification peut être réalisée par graissage. Quelque soit le
lubrifiant, il doit être fin pour ne pas constituer un obstacle à
l’agent stérilisant.
7. Les contrôles :
Ils permettent d’évaluer l’efficacité et la qualité des étapes
précédentes. Ils se font après le séchage et avant le
conditionnement. Les contrôles touchent quatre aspects :
- Contrôle de l’hygiène : contrôle visuel de la propreté ;
- Contrôle technique : étant des objets (taches,
corrosion,…) ;
- Contrôle de fonctionnement : mors s’adaptent, pinces
tiennent,… ;
- Contrôle quantitatif : nombre d’instrument dans la boite.
8. Le conditionnement :
Il a pour mission de conserver l’état de stérilité des objets
stérilisés et permet le stockage. Il s’agit des tambours, boites,
containers, sachets,…
9. La stérilisation :
C’est la mise en œuvre d’un ensemble de méthodes et de
moyens visant à éliminer, par destruction, les micro-organismes
vivants portés par un objet parfaitement nettoyé.

ON NE STERILSE BIEN QUE CE QUI EST PROPRE


ET SEC

IV. LES DIFFERENTS PROCEDES DE STERILISATION :


La stérilisation est la destruction de tous les germes pathogènes
ou non (y compris les spores) existants dans une substance ou sur
un objet.
Les moyens utilisés pour la stérilisation sont :
- Les procédés physiques :
- La chaleur, sèche ou humide ;
- Les radiations : ne seront pas traités dans cette
unité.
- Les procédés chimiques :
- Les antiseptiques en solution ou sous forme de
vapeurs.

A. Les procédés physiques :


 La chaleur :
- Elle détruit les microbes par son action thermique ;
- Son action dépend :
- Du degré de température ;
- De la durée ;
- De l’imprégnation de l’objet par la chaleur.
- La chaleur est utilisée sous deux formes :
- chaleur sèche ;
- chaleur humide.

 LA CHALEUR SECHE :
Est utilisée sous forme de flamme ou d’air chaud.

 Le flambage :
Il peut se réaliser par :
- L’exposition de l’objet à la flamme d’un bec Bunsen. La
température de base de la flamme est plus élevée que
celle de la partie haute. Elle atteint 200 à 300°.
- Le flambage de l’alcool brûlant dans un plateau.
La durée : elle doit être de 2 à 3 minutes.
La valeur : le flambage ne peut être considéré qu’un moyen
de fortune :
- Il ne détruit pas les germes anaérobies ;
- Il détériore les instruments et tout spécialement le
tranchant des bistouris ;
- Il faut laisser refroidir l’instrument avant de l’utiliser (ne
jamais verser dessus alcool ou éther).

 Le Poupinel :
Le Poupinel est un appareil de stérilisation utilisant l’air chaud.
La description de l’étuve de Poupinel :
- C’est une étuve métallique à double paroi, chauffée au
moyen de résistances électriques placée entre les 2
parois ;
- Des plateaux de cuivre (bon conducteur de la chaleur)
recevront les boites d’instruments à stériliser ;
- La transmission de la chaleur faite par l’air est inégale
dans les différentes parties du Poupinel ;
- Un thermomètre externe mesure la chaleur au niveau des
parois.
Un thermostat permet d’éviter toute température excessive
altérant le matériel. Une minuterie réglera le temps de chauffe.
Le fonctionnement :
- Disposer le matériel à stériliser à l’intérieur du Poupinel,
sans le surcharger, afin d’assurer la libre circulation de
l’air ;
- Commencer à chauffer l’appareil en maintenant la porte
ouverte pour éliminer l’humidité qui oxyderait les
instruments. A 100° la porte est fermée ;
- La température moyenne est de 170°. La durée est d’une
à 2 heures (au-dessus de 180°, l’acier des instruments est
détrempé, au-dessous de 165° le virus de l’hépatite n’est
pas détruit, une durée inférieure à 30 minutes ne permet
pas la destruction du bacille tétanique).
- Les objets ne sont sortis du Poupinel que lorsque la
température est revenue à moins de 50°. Sinon, la verrerie
éclaterait.
- Les combinaisons des paramètres de stérilisation les plus
utilisées sont :
- 2 heures 30 minutes à 160° ;
- 1 heure 30 minutes à 170° ;
- 1 heure à 180°.
La valeur :
- Le Poupinel est un très bon procédé de stérilisation facile
à réaliser ;
- Seuls, les instruments métalliques et en verre peuvent être
stérilisés au Poupinel :
- Le linge, le coton, mauvais conducteur, sont brûlés
par l’air chaud ;
- Le caoutchouc et le plastique sont complètement
détériorés ;
- Les optiques des endoscopes, les lames des
bistouris sont altérés par l’air chaud.
- Une boite d’instruments, non fermée hermétiquement,
stérilisé au Poupinel, ne peut pas être conservée
aseptique plus de 8 jours.
Lorsque les boites sont sorties du Poupinel, il est bon de
les entourer d’un leucoplast et d’inscrire la date de
stérilisation.
- A domicile, l’étuve de Poupinel peut, en cas de besoin,
être remplacée par le four de la cuisinière :
- La répartition de la chaleur est inégale ;
- La température au milieu du four est mal connue.

 CHALEUR HUMIDE :
La chaleur humide est utilisée sous forme d’eau bouillante ou de
la vapeur d’eau.

 L’ébullition :
Les instruments, placés sur un plateau perforé, sont introduits
dans l’eau d’un bouilleur qui sera porté à ébullition.
- Le matériel en métal est introduit dans l’eau bouillante
(diminue l’oxydation du matériel) ;
- Le matériel en verre et en caoutchouc est mis dans l’eau
froide.
- La température atteinte est de 100°.
L’adjonction de borate de soude (1 g pour 2 litres), élève
la température à 104 - 105°.
La durée d’ébullition sera de 20 minutes.
Inconvénients :
- Elle nécessite l’emploi immédiat du matériel ainsi
stérilisé.
- Elle oxyde les instruments métalliques.
- Elle ne détruit pas les spores, ni les virus (en particulier le
virus de l’hépatite).
Valeur :
- L’ébullition est une excellente méthode pour la
stérilisation de l’eau.
- Elle est un moyen de fortune pour tout le matériel.
Elle permet une stérilisation d’urgence.

 L’AUTOCLAVE :
L’autoclave est un appareil de stérilisation utilisant la vapeur
d’eau sous pression.
Description de l’appareil :
L’autoclave comporte :
- Un générateur de vapeur :
- Cylindre à parois épaisses, rempli d’eau au 2 / 3 ;
- Chauffé à l’électricité le plus souvent ;
- Muni d’un manomètre et d’une soupape de sûreté, relié
aux étuves.
- Etuve à double paroi, munie :
- D’un manomètre ;
- D’un tuyau d’arrivée de vapeur sous pression ;
- D’un tuyau pour l’échappement de l’air ;
- D’un serpentin relié à un courant d’eau froide ;
- D’une rentrée d’air munie de filtre.
Il peut exister 2 ou plusieurs étuves dans le même appareil.
Les appareils modernes fonctionnent de façon automatique et
comportent des programmateurs.
Fonctionnement :
Production de la vapeur sous pression.
- L’eau portée à ébullition se vaporise :
- La vapeur enfermée dans le générateur exerce une
pression sur les parois. La température augmente :
- 1 kg de pression = 121° ;
- 2 kg de pression = 134° ;
- 3 kg de pression = 144°.
- Stérilisation :
- Les boites à éclipses contenant le matériel à stériliser sont
placées dans l’étuve, éclipses ouvertes.
- L’étuve est ensuite fermée hermétiquement.
- La vapeur sous pression est envoyée. Elle pénètre partout et
chasse l’air contenu dans les boites.
- La pression sera alors maintenue dans l’étuve pendant toute
la durée de la stérilisation. Les paramètres usuellement fixés
sont :
- 1 kg de pression, 121° (1 Bar) pendant 30
minutes ;
- 1 kg de pression, 126° (1,05 Bar) pendant 20
minutes ;
- 2 kg de pression, 134° (2 Bar) pendant 10
minutes.
- A la fin de la stérilisation, la condensation de la vapeur est
obtenue par le passage d’eau froide dans le serpentin :
- Elle assèche totalement le matériel ;
- Elle réalise une dépression à l’intérieur de
l’étuve ;
- Elle nécessite la rentrée d’air filtré dans l’étuve
pour en permettre l’ouverture.
- A la sortie de l’autoclave, les éclipses des boites sont
fermées. La date de la stérilisation est inscrite.
Valeur :
- L’autoclave est un excellent moyen de stérilisation.
- La vapeur d’eau est un bon conducteur de la chaleur.
- Sa pénétration à l’intérieur des boites assure une
meilleure stérilisation qu’avec l’air chaud.
- La stérilisation du matériel métallique par la vapeur d’eau
sous pression est difficile, car les instruments sont vite
oxydés.

B. Les procédés chimiques :


Les antiseptiques utilisés pour la stérilisation classent en 2
catégories :
- Les antiseptiques gazeux, agissant par leurs vapeurs ;
- Les antiseptiques en solution.

 Les antiseptiques gazeux :


Le formol est l’antiseptique le plus employé :
- Il est utilisé sous forme de Trioxyméthylène en poudre,
en pastilles ou en solution à 40 %. A la température
ambiante il dégage des vapeurs d’aldéhyde formique :
- Possédant un pouvoir bactéricide puissant ;
- Ne détériorant pas les instruments, les
sondes,… ;
- Déposant à la surface des objets une fine
pellicule irritante.
- Tout objet stérilisé au formol devra être rincé à l’eau
stérile avant d’être mis au contact d’une muqueuse.
Réalisation :
On emploie pour la stérilisation au formol :

- La stérilisation de Gross et Barthélémy :


- Boite comportant plusieurs plateaux perforés ;
- Les pastilles de trioxyméthylène disposées sur :
- Le plateau inférieur pour la stérilisation à
froid ;
- Le plateau supérieur pour la stérilisation à
chaud, sont recouvertes de deux épaisseurs
de gaze.
- Les instruments à stériliser sont disposés,
sans être tassés, sur les autres plateaux.
- Le tube de Desnos :
- Long tube de verre ou en plastique, fermé par un
bouchon de caoutchouc ;
- Une boite perforée contenant les pastilles de
trioxyméthylène est introduite à l’intérieur du
bouchon.
- Ce tube sert spécialement pour la stérilisation des
sondes.
- Boites à instruments :
Le trioxyméthylène est utilisé sous forme de :
- Poudre répandue dans le fond de la boite et
recouverte de plusieurs épaisseurs de gaze ;
- Pastilles mises dans de petites boites perforées.
Ces boites serviront à la stérilisation d’instruments
fragiles : optiques d’endoscope par exemple.
Durée :
La stérilisation au formol est longue :
- 24 à 48 heures pour la stérilisation à température
ambiante ;
- 2 heures à 25° (par exemple, boite posée sur le dessus
d’un radiateur) ;
- 1 / 2 heure à 50° (réalisable avec un stérilisateur de Gross
qui peut se brancher sur l’électricité – laisser la porte
ouverte au début de la chauffe pour éliminer l’humidité
oxydante).
Au dessus de 60°, le formol devient inactif.

Valeur :
- La stérilisation au formol est bonne, mais elle agit surtout
en surface.
- Les bacilles tétaniques, les spores ne sont pas détruits.
- Les pastilles et la poudre de formol doivent être changées
régulièrement, car elles perdent rapidement leur
efficacité.

 Les antiseptiques en solution :

Ce sont des bactéricides. Leur action s’exerce à la superficie


de l’objet.
Le temps de contact doit être suffisant, de 3 à 12 heures
suivant les produits utilisés.
La stérilisation par les antiseptiques en solution n’est
qu’une stérilisation d’appoint :
- Elle est insuffisante pour les instruments chirurgicaux,
pour le matériel à injection hypodermique ;
- Elle est largement utilisé la d’infection de la peau.
L’alcool :
- Il se présente en solution titré de 60° à 90°. C’est un
liquide inflammable.
- Puissant antiseptique, il perd son efficacité au contact de
l’eau. Il coagule les albumines et fixe le sang.
- Il est utilisé :
- Pour la désinfection de la peau (champ
opératoire, mains du chirurgien, pourtour des
plaies). Il doit être appliqué sur des téguments
secs.
- Dans le pansement alcoolisé pour son action
antiphlogistique.

NB : il est à signaler l’existence d’autres produits chimiques


gazeux et en solution utilisables dans la stérilisation, cependant,
seuls sont traités ceux qui sont les plus usuels.

 CONTROLE DE LA STERILSATION :

Le contrôle de la stérilisation utilise 3 sortes de tests :

 Les tests physiques :


Ils mesurent la température ou la pression et le temps.
Les thermomètres ou manomètres : existent sur les Poupinels
et autoclaves.
Ils peuvent être reliés à des graphiques enregistrant le temps et
la température.
- Ces appareils peuvent se dérégler.
- Ces appareils sont placés au niveau des parois et ne
mesurent pas la température à l’intérieur des boites.
Des thermomètres à maxima peuvent être placés à l’intérieur
des boites. Seule la température est inscrite, mais non le temps.

 Les tests chimiques :


Ils sont basés sur la propriété que possède certains corps de se
liquéfier à des températures précises.
Les tubes témoins :
Ce sont des tubes de verre très fins, contenant :
- Une substance pulvérulente qui fond à une température
précise ;
- Une substance colorante qui teinte la poudre devenue
liquide.
Ces tubes changent donc de couleur pendant la stérilisation.
Chaque coloris correspond à une température de fusion,
exemple :
- Le jaune correspond à 110° ;
- Le rose correspond à 121° ;
- Le bleu correspond à 133° ;
- Le vert correspond à 155°.
Ces tubes doivent être mis à l’intérieur des boites. Ils sont
retirés de la boite au moment de son utilisation.
Cette méthode n’évalue pas la durée de la stérilisation.
Les rubans adhésifs :
Ils sont conçus de façon à évaluer la température et la
durée. Des stries apparaissent à une température donnée, et
après un temps donné.
- Pour le ruban autoclave, les stries brunes apparaissent à :
- 121° pendant 16 minutes ;
- 126° pendant 10 minutes ;
- 131° pendant 3 minutes.
- Pour le ruban Poupinel, les stries brunes imprimées en
vert apparaissent en marron après un séjour d’une demi-
heure à une température de 170°.

 Les tests bactériologiques :


Ils consistent à introduire à l’intérieur des boites à stériliser
une culture de germes saprophytes (bacilles subtilis).
Ces germes sont détruits après une exposition de 5 à 10
minutes à une température de 160°.
Cette méthode, excellente en soi, n’est pratiquement pas
employée, car elle est difficile à réaliser. Elle nécessite, après la
stérilisation, l’examen au microscope de la culture.
Enfin, nous signalons pour être valable, la stérilisation
nécessite :
- Un bon nettoyage du matériel ;
- Le respect des normes de l’appareil utilisé (durée,
température).

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