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SOINS INFIRMIERS EN MEDECINE

RAPPEL DE CERTAINS CONCEPTS :

 La sémiologie :

La sémiologie est la science des symptômes et des signes qui traduisent la lésion d’un
organe ou le trouble d’une fonction.
Elle est aussi l’art de les recueillir sur le malade et de les interpréter.
Le signe est un symptôme caractéristique d’une maladie qui permet d’en poser le
diagnostic ou d’en prévoir le pronostic.
Le symptôme est un phénomène particulier que provoque dans l’organisme l’état de
maladie.

 Les signes cliniques :

Ils sont fournis par l’observation directe du malade ou à l’aide d’examens très simples.

 Les signes fonctionnels : symptômes subjectifs en rapport avec le


fonctionnement d’un organe, ils seront :
- accusés spontanément par le malade ;
- révélés par lui au cours de l’interrogatoire
(Douleur, symptôme d’ordre digestif, respiratoire, nerveux…).
 Les signes généraux : symptômes objectifs traduisant l’altération générale de
l’organisme face à la maladie. Ils sont habituellement mesurables (la
température, les pulsations, la respiration, la diurèse).
 Les signes physiques : symptômes objectifs, ils sont constatés par le médecin
au cours des différents temps de l’examen clinique.
- L’inspection : recherche d’anomalie ;
- La palpation : qualités physiques des tissus, sensibilité, dépister toute
anomalie (adénopathie, T.R…) ;
- La percussion : recherche de sons avec les doigts, état des parties
sous-jacentes (matité thoracique : pleurésie) ;
- L’auscultation : écouter les bruits en appliquant l’oreille ou à l’aide
d’un stéthoscope (bruits du cœur, râles bronchiques).
Ces signes objectifs, pour une grande part, peuvent être découverts par l’infirmier(e),
en faisant preuve d’esprit d’observation.

 Les signes para-cliniques :

Ils sont fournis par des examens complémentaires plus au moins complexes.

 Les examens biologiques : portent sur des produits ou des tissus prélevés dans
l’organisme.
- l’examen chimique : sang, urines, selles, LCR, liquide pleural, d’ascite) ;

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- l’examen cytologique : cellules normales ou pathologiques (sang),
produit de sécrétion (liquide gastrique, sécrétion vaginale, pus…) ;
- l’examen histologique : constitution des cellules d’un fragment de
tissu… ;
- l’examen bactériologique : microbes anormalement présents dans le
sang, les excréta, les produits de sécrétion (LCR, crachats, pus…) ;
- l’examen sérologique : étude des propriétés d’un sérum : réactions
d’agglutination, de floculation.

 Les examens radiologiques :

Généralités :
Ils utilisent les propriétés des rayons X, découverts par Roentgen en 1895. Ces
rayons traversent le corps en raison inverse de leur densité. L’inégale absorption des
rayons X par les tissus de l’organisme permet l’obtention d’images de contraste sur
écran ou sur film.

 La radioscopie :

C’est la projection pendant un temps très court d’un faisceau de rayon X sur la
région à explorer. L’image apparaît sur un écran fluorescent.

 Avantages :
- c’est un moyen simple, ne demandant aucune préparation ;
- il est fait rapidement ;
- il permet de voir les mouvements de l’organe examiné (estomac,
poumon…).

 Inconvénients :
- cet examen ne laisse aucun document.
- La simple radioscopie ne permet pas de voir toutes les lésions.

 La radiographie :

C’est l’utilisation de la propriété qu’ont les rayons X d’impressionner une pellicule


photographique.


Avantages :
Permet de conserver un document qui permettra les comparaisons avec les clichés
précédents ou suivants.

 Inconvénients :
Donne une image fixe, ne montrant pas la vie de l’organe.
D’où la nécessité d’associer les deux procédés.

 La radiographie sans préparation :

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Elle est utilisée pour l’exploration :

- des os ;
- des organes thoraciques (poumon, cœur) ;
- des glandes endocrines (hypophyse…).
 Avantages :
Examen très simple, non dangereux.

 Inconvénients :
La superposition des différents plans peut rendre difficile l’interprétation des
images.
Un procédé spécial remédie à cet ennui : la tomographie permet de faire des
clichés sur un plan du volume observé, avec effacement des autres plans :
- facilite la localisation des lésions ;
- exige un appareillage particulier.
 La radiographie avec préparation :

Des produits opaques aux rayons X sont injectés dans les cavités, permettant
d’obtenir de bonnes images de contraste.

 Préparation générale du malade :

- Les 4 à 5 jours précédents l’examen, supprimer :


- toute préparation ou produit opaque aux rayons X ;
- les aliments susceptibles d’augmenter les gaz intestinaux
(risque de fausses images).
- La veille, un lavement évacuateur est souvent nécessaire ;
- Le matin, le malade doit être à jeun.

 Surveillance du malade :

La surveillance du malade, au cours et après la radiographie, varie suivant le


produit utilisé.

- Le sulfate de baryum ou gélobarine :

Il est utilisé surtout pour l’exploration du tube digestif. Après la radiographie, il


faut surveiller l’évacuation de la baryte.
Si le malade éprouve des difficultés, il peut être nécessaire de :
- lui faire absorber un peu d’huile de paraffine ;
- lui donner un lavement évacuateur.
- Les produits iodés (lipiodol) :

Ils sont utilisés en injection locale ou en injection intra-veineuse pour


l’opacification :
- des voies biliaires et urinaires ;
- des bronches ;
- des vaisseaux.
Ils sont susceptibles de déclencher des accidents allergiques :
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- accidents locaux :

- réaction érythémateuse avec œdème et prurit ;


- accidents généraux :
- angoisse avec dyspnée, toux, tachycardie ;
- état nauséeux, vomissements ;
- état de choc pouvant entraîner en quelques minutes la mort du
malade.
Un test à l’iode doit obligatoirement être pratiqué avant tout examen par les
produits iodés.
Pour dépister tout accident anaphylactique, pendant et après l’examen, la
surveillance portera sur :
- le faciès : recherche d’une pâleur ou rougeur subite ;
- le pouls : modification du rythme ;
- la respiration : apparition de toux, dyspnée ;
- l’état général : sensation de malaise, d’angoisse, apparition de prurit…
En cas d’accident, il faut injecter par voie intra-veineuse :
- des anti-histaminiques, ou ;
- des corticoïdes.

 Les examens isotopiques :

- La scintigraphie permet d’obtenir l’image de la distribution d’un isotope radio-actif


dans l’organisme.
- Les isotopes sont des atomes ayant le même nombre d’électrons, mais dont le
nombre des neutrons au sein du noyau est inégal.
- Ils ont les mêmes propriétés chimiques, mais leurs propriétés physiques diffèrent.
Certains émettent des rayonnements pendant une période plus au moins longue.
- L’introduction dans l’organisme se fait par voie intra-veineuse ou par voie orale.
- Le rayonnement émis peut impressionner une pellicule photographique, on obtient
ainsi une carte de l’organe.

 Les examens électriques :

Ces examens consistent à étudier l’activité électrique engendrée par des cellules
au travail : cellules cérébrales, cellules musculaires.
L’enregistrement de la différence de potentiel existant entre 2 points de
l’organisme se fait à partir d’électrodes reliées à un amplificateur. Un oscillogramme
inscrit les variations sur un papier photographique.

 Les examens endoscopiques :

L’endoscopie est un examen permettant de visualiser l’intérieur d’un organe ou


d’une cavité du corps humain au moyen d’un instrument d’optique appelé endoscope.
L’examen endoscopique complète, en général, un examen radiologique. Il est
indiqué dans un but diagnostic ou thérapeutique. Sa réalisation nécessite la préparation
du malade et du matériel, et en fonction de l’examen, son entretien après usage.

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Des incidents et accidents sont à craindre. Ils varient suivant les examens. Il peut
s’agir de :
- irritation sur le trajet parcouru par le tube ;
- perforation de l’organe fragilisé ;
- hémorragie s’il y a eu une biopsie ;
- rupture d’un anévrysme.

 Les examens par les ultra-sons :

Les ultra-sons sont utilisés pour l’exploration du cerveau. Un son percutant un


obstacle est renvoyé sous forme d’écho.
La rapidité et l’intensité de l’écho varient avec la distance de l’obstacle.

 Les explorations fonctionnelles :

Elles ont pour but d’étudier les perturbations des différentes fonctions
physiologiques d’un organe ou d’un appareil. Elles regroupent en général différents
examens :
- biologiques ;
- radiologiques ;
- isotopiques ;
- électriques.

LA PONCTION ARTICULAIRE

Elle consiste à prélever le liquide contenu dans la synoviale.

 INDICATIONS :

- Dans un but diagnostique :


- Examen cyto-bactériologique du liquide au cours :
- D’une hydarthrose (épanchement de synovie) ;
- D’une arthrite aigue.
- Dans un but thérapeutique :
- Evacuation d’un épanchement synovial :
- Hydarthrose ;
- Hémarthrose.

 PREPARATION DU MATERIEL :

- Le matériel pour la ponction :


- Trocart de Calvé ou aiguille de gros calibre ;
- Seringue de 20 ml.
- Le matériel pour l’asepsie :

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L’asepsie doit être rigoureuse, la synoviale de se défend mal contre l’infection.
- La ponction aura lieu dans une salle d’opération, jamais au lit du
malade.
- Des champs stériles sont nécessaires pour recouvrir l’articulation.
- Des gants stériles sont indispensables pour l’opération. Le port d’un
blouson stérile et recommandé.
- Un antiseptique pénétrant : Bétadine.
- Des compresses stériles.
- Le matériel pour l’anesthésie locale :
- Xylocaïne, seringue, aiguille.
- Le matériel pour recueillir le prélèvement :
- Tubes stériles.

 TECHNIQUE :

- Le malade est allongé sur la table d’opération,


- l’articulation est immobilisée.
- L’anesthésie locale de la peau est pratiquée en regard de l’interligne articulaire.
- Le trocart est enfoncé :
- Lorsqu’il pénètre dans l’articulation, le chirurgien perçoit un léger
ressaut, il enlève le mandrin.
- Le liquide est prélevé :
- Le malade peut ressentir une légère douleur à ce moment.
- Le mandrin du trocart est remis, avant son ablation.
- Après la ponction, un pansement aseptique est placé au niveau du point de
piqure.

 EXAMEN DU LIQUIDE :

Le liquide synovial est un liquide clair.


Il peut être :
- Jaune citron au cours des hydarthroses tuberculeuses ;
- Purulent dans les arthrites aigues.
Un examen cyto-bactériologique est demandé. Il sera complété par un
antibiogramme et une inoculation au cobaye si une tuberculose articulaire est
suspectée.
La ponction articulaire est parfois suivie d’une injection médicamenteuse : solution
modificatrice ou antibiotique.
L’injection sera préparée et réalisée avec beaucoup d’asepsie.

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PONCTION DU SINUS

Elle permet l’exploration des sinus suivi d’un lavage au sérum physiologique
tiède. Le patient sera protégé d’un linge et un haricot par aide.
La ponction du sinus maxillaire par voie des méats inférieurs se révèle totalement
indolore, si on a un souci, prendre 10 minutes pour faire une excellente anesthésie des
méats moyen et inférieur, chez l’enfant elle se fait généralement sous anesthésie
générale.

 INDICATIONS :

Dans les sinusites,


- Dans un but diagnostique :
- Le prélèvement permet l’isolement du germe et l’antibiogramme.
- Dans un but thérapeutique :
- Evacuation du pus par lavage ;
- Installation d’antibiotique associé ou non à des corticoïdes.

 INCIDENTS ET ACCIDENTS :

- Ponction blanche ;
- Hémorragie sous forme d’épistaxis.

 PREPARATION DU MALADE :

La ponction du sinus est un geste douloureux, psychologiquement traumatisant. Le


malade détendu sera plus facile à traiter. L’infirmier demandera éventuellement au
praticien la prescription d’un anxiolytique qui aidera le patient à supporter ce moment
désagréable. Il faut savoir expliquer au patient qu’une atteinte sinusienne peut être
source d’ennuis oculaires voire méningés et qu’une ponction faite à temps permettra
d’éviter les complications.

 PREPARATION DU MATERIEL :

- Trocart à ponction et un tube stérile ;


- Compresses stériles ;
- Nécessaire pour l’anesthésie locale ;
- Plateau stérile ;
- Haricots ;
- Nécessaire pour le lavage du sinus.
- Protection.

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 SURVEILLANCE :

- Surveiller la survenue d’une épistaxis ;


- Surveiller la température et le faciès du patient.

LA PONCTION BIOPSIQUE DU FOIE

Elle consiste à prélever un fragment de tissu hépatique en vue d’un examen


histologique.

 INDICATIONS :

- Les maladies diffuses du foie :


- Hépatites ;
- Cirrhoses ;
- Hémochromatoses.
- Les lésions localisées à condition que la ponction soit faite au cours de la
laparoscopie :
- Lésions tuberculeuses ;
- Métastases.

 CONTRE-INDICATIONS :

Elles sont formelles, car des accidents graves sont à redouter :


- Les syndromes hémorragiques : danger d’hémorragie intra-abdominale
mortelle.
- L’insuffisance cardiaque : risque d’hémorragie, le foie est gorgé de sang.
- Les ictères par rétention : risque de péritonite biliaire.
- Les kystes hydatiques : danger d’échinococcose péritonéale.

 PREPARATION DU MALADE :

- La veille :
- Contrôler le taux de prothrombine ;
- Rechercher le groupe sanguin ;
- Donner des coagulants (vitamine K).
- Le matin :
- Le malade est à jeun depuis au moins 6 heures ;
- Injecter 1 ou 2 ampoules de vitamine K ;
- Rassurer le malade et donner un calmant au besoin.

 PREPARATION DU MATERIEL :

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- L’aiguille à ponction, aiguille spéciale : aiguille d’Etévé et de Menghini ;
- Une seringue pour l’aspiration du fragment :
- Seringue de 20 ml très étanche ;
- Sérum physiologique pour éviter que les fragments prélevés ne collent
à la paroi.
- Un flacon de liquide de Bouin, pour recueillir le fragment.
- Le matériel pour l’anesthésie locale : Xylocaїne, seringue, aiguille.
- Le matériel pour l’asepsie :
- Champs, gants, compresses ;
- Antiseptiques (alcool à 70°, Bétadine).

 TECHNIQUE :

- Installation du malade :
- Le malade est installé dans son lit ou sur une table d’examen :
- En décubitus dorsal avec légère rotation vers la gauche ;
- La tête est totalement tournée vers la gauche ;
- Le bras droit est relevé au dessus de la tête.
- La ponction :
- Après asepsie et anesthésie locale au niveau du 7e ou 8e espace
intercostal, sur la ligne axillaire moyenne :
- L’aiguille est introduite ;
- Une aspiration est faite à la seringue.
- L’aiguille est retirée tout en maintenant l’aspiration : le fragment
prélevé est déposé dans le liquide de Bouin.
- Nettoyer la région ponctionnée à l’alcool et poser un pansement. Le
malade est placé en décubitus latéral droit, le bras droit collé à la paroi
thoracique faisant pression au point de ponction pendant un quart
d’heure.

 SURVEILLANCE DU MALADE :

- Le repos au lit est indispensable pendant 12 heures : une vessie de glace peut
être posée sur la région hépatique.
- Le malade peut éprouver, dans l’heure qui suit la ponction, une douleur dans la
région sous-costale droite, avec irradiation vers l’épaule.
- Cette douleur est liée à l’irritation intrahépatique par l’aiguille ;
- Donner des antalgiques.
- Surveiller, toutes les heures, le pouls et la tension artérielle :
- Une hémorragie est toujours à redouter ;
- Continuer la vitamine K pendant 2 à 3 jours.
La ponction biopsique sera sans danger si les contre-indications sont
scrupuleusement respectées.

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LA PONCTION BIOPSIQUE DU REIN

Elle consiste à prélever un fragment du parenchyme rénal en vue d’examen


histologique. Elle se fait le plus souvent par voie percutanée.

 INDICATIONS :

Dans un but diagnostique et de surveillance.


- Les syndromes hémorragiques et les glomérulonéphrites ;
- L’hypertension artérielle.

 CONTRE-INDICATIONS :

- Elles sont formelles :


- Les syndromes hémorragiques (anomalie de l’hémostase, traitement
anticoagulant en cours) ;
- Les lésions rénales :
- Insuffisance rénale grave ;
- Suppuration, tuberculose rénale,
- Le rein unique, par crainte d’un accident hémorragique.

 PREPARATION DU MALADE :

- Le malade sera hospitalisé ;


- Une U.I.V. a été faite auparavant pour localiser le rein ;
- La veille :
- Contrôler le taux de la prothrombine, T.S., T.C. ;
- Rechercher le groupe sanguin ;
- Donner des coagulants.
- Le matin :
- Le malade est à jeun ;
- Une légère prémédication est souvent prescrite.

 PREPARATION DU MATERIEL :

- L’aiguille à ponction de Vim-Silvermann ;


- Aiguille de 8 à 11 cm de long ;
- Avec mandrin formé de 2 lames à rebords tranchants ;
- Un bistouri et une aiguille de Tuffier pour guider l’aiguille de Silvermann.
- Une seringue et une aiguille pour l’aspiration du fragment ;
- Seringue de 20 ml très étanche ;
- Du sérum physiologique pour éviter que les fragments prélevés ne
collent à la paroi.

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- Un flacon avec liquide de Bouin pour recueillir le fragment.
- Le matériel pour l’anesthésie locale :
- Xylocaïne, seringue, aiguille ;
- Le matériel pour l’asepsie :
- Champs, gants, compresses ;
- Antiseptiques (alcool à 70°, Bétadine).

 TECHNIQUE :
- Installation du malade :
- Le malade est d’abord placé à genoux sur la table d’examen ;
- Il s’allonge sur un billot qui doit se trouver placé au niveau de la région
abdominale.
- Ponction :
- Après asepsie et anesthésie de la région lombaire, le rein est repéré, en
contrôlant sa position sur la radiographie de l’U.I.V. ;
- Une petite incision est faite au bistouri ;
- L’aiguille de Tuffier est introduite ;
- L’aiguille à ponction est enfoncée dans le trajet de l’aiguille : une
aspiration est faite à la seringue ;
- L’aiguille est retirée tout en maintenant l’aspiration, le fragment prélevé
est déposé dans le liquide de Bouin.
- Après la ponction, nettoyer la région la Bétadine et poser un pansement
aseptique.

 SURVEILLANCE DU MALADE :

- Le repos au lit est nécessaire pendant 48 heures ;


- Surveiller toutes les heures, le pouls et la tension artérielle : un hématome péri-
rénal est à craindre.
- Garder les urines pour dépister une hématurie ;
- Le malade peut éprouver des douleurs dans la région lombaire, type de colique
néphrétique :
- Prévenir le médecin ;
- Donner des antispasmodiques.

La ponction biopsique du rein peut être faite à vue après incision chirurgicale de
la région lombaire, sous anesthésie générale.

LA PONCTION BIOPSIQUE DU POUMON

Elle comporte beaucoup de risque quand l’aiguille doit traverser le poumon aéré.
Elle peut être exceptionnellement utilisée pour une masse pleine juxtapariétale.
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 Indication :

- Diagnostic histologique des maladies pulmonaires diffuses.

 Contre-indications :

- Malade sous anticoagulants ;


- Problème d’hémostase.

 Surveillance du malade :

- Elle porte sur les crachats, le point de ponction ;


- Le malade doit être près d’une source d’oxygène ;
- Surveiller le pouls, la tension artérielle, la respiration.

 La ponction biopsique du poumon par fibroscopie n’est pas toujours réussie, les
fragments sont miniscules et ne permettent pas toujours un excellent examen ; mais
elle est facile à réaliser et ne comporte pas de risque pour le malade.

 La ponction pulmonaire chirurgicale : véritable intervention chirurgicale


thoracique, après incision d’un espace intercostal, il prélève de petits fragments du
parenchyme pulmonaire.

LA PONCTION DE LA CRETE ILIAQUE

Les indications, les contre-indications et préparation sont les mêmes que pour la
ponction sternale. Seule la technique diffère légèrement.

 TECHNIQUE :

- Le malade est couché sur le côté, les membres inférieurs légèrement fléchis.
- Le point de ponction est situé à 3 travers de doigt en arrière de l’épine iliaque
antéro-supérieure, et à 1 travers de doigt au dessous de la crête.
- Après asepsie de la peau le médecin enfonce le trocart perpendiculairement à la
surface osseuse.
Cette technique est moins douloureuse et impressionnante pour le patient.

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PONCTION D’ASCITE

DEFINITION :

Acte médical qui consiste à introduire une aiguille dans la cavité péritonéale pour
prélever le contenu.

BUTS :

a. Exploration :

Affirme le diagnostic et oriente l’étiologie :


- Vérification de l’existence d’un liquide d’épanchement ;
- Etude du liquide d’épanchement :
- Coloration :
- Jaune citron les transsudats : les cirrhoses hépatiques, les
insuffisances cardiaques (origine mécanique) ;
- Jaune paille : dans les exsudats : cancer, tuberculose péritonéale
(origine inflammatoire) ;
- Hémorragique en cas de cancer ;
- Verdâtre en cas d’épanchement biliaire ;
- Laiteux en cas d’épanchement chyleux ;
- Aspect :
- Fluide dans les transsudats ;
- Gluant ou collant dans les exsudats.
- Examen du liquide :
- Examen chimique : dosage d’albumine ;
- Examen cytologique des cellules présentes (lymphocytes,
polynucléaires) ;
- Recherche de cellules néoplasiques.
- Examen biologique :
- Recherche de BK.

b. Evacuation :

Chez tout malade présentant une ascite avec :


- Dyspnée importante ;
- Cyanose ;
- Tachycardie ;
- Gêne à la marche ;
- Douleur de l’abdomen.
Chaque ponction entraine la soustraction d’une certaine quantité de protide qu’il
faudra compenser par des perfusions de protéines.

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c. Thérapeutique :

- Injection des médicaments antimitotiques dans les ascites cancéreuses.

INDICATIONS :

- Cirrhose du foie ;
- HTP (hypertension portale) ;
- Tuberculose péritonéale ;
- Insuffisance cardiaque ;
- Péricardite constrictive ;
- Cancer : cancer primitif du péritoine, atteinte métastasique du péritoine,
syndrome néphrotique.

CONTRE-INDICATIONS :
- Troubles graves d’hémostase.

MATERIEL :

- Nécessaire pour l’asepsie ;


- Nécessaire pour la ponction et le recueil du liquide :
- Aiguille à mandrin de Kuss ou Tuffier stérile à biseau court à 10 à 15
cm de long ;
- Tubulure stérile de perfusion, sans filtre, à usage unique ;
- Bocal stérile de 2 à 3 litres.
- Nécessaire pour l’examen du liquide : tube stérile ;
- Nécessaire pour la réaction de Rivalta ;
- Nécessaire pour l’anesthésie locale : rarement utilisée ;
- Nécessaire pour faire face aux accidents éventuels : stimulant cardiaque,
seringues, aiguilles,…

INCIDENTS ET ACCIDENTS :

a. Incidents :
- Piqure d’un vaisseau de la paroi sans gravité sauf s’il existe des troubles graves
de la coagulation ;
- Arrêt de l’écoulement ;
- Obturation de l’aiguille par une franche de l’épiploon : la remuer légèrement et
l’écoulement reprend ;
- Aiguille bouchée par un caillot d’albumine, si sa mobilisation ne fait pas
reprendre l’écoulement, l’enlever.

b. Accidents :
- Collapsus cardio-vasculaire ;
- Hémorragie intra-péritonéale à vacuo, ils sont liés tous les deux à une
décompensation très brutale provoqués par un écoulement très rapide ;
- Infection péritonéale qui pourrait être la conséquence :
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- De faute d’asepsie au moment de la ponction ;
- De persistance de l’écoulement de l’orifice de la ponction.

LA SURVEILLANCE :

- Surveiller l’écoulement du liquide ;


- Surveiller l’aspect du liquide ;
- Surveiller les constantes, le faciès, l’état général ;
- Surveiller le pansement, si persistance de l’écoulement faire un pansement
compressif.

ADENOGRAMME

C’est l’étude des différents cellulaires contenus dans les ganglions


lymphatiques. Le prélèvement peut être effectué par :
- Ponction ;
- Biopsie.

LA PONCTION GANGLIONNAIRE
 INDICATIONS :

- Les hypertrophies ganglionnaires des :


- Hémopathies (leucémie, Hodgkin) ;
- Métastases cancéreuses : dans ce cas, la biopsie est préférable à la
ponction ;
- Maladies infectieuses (tuberculose spécialement).

 CONTRE-INDICATIONS :

- La situation du ganglion dans une région très vascularisée (danger


d’hémorragie).

 PREPARATION DU MATERIEL :

- Pour la ponction :
- Une aiguille stérile de 8 à 10 cm et de 8/10e de mm de diamètre ;
- Une seringue très étanche de 10 ml.
- Pour l’asepsie :
- Alcool à 70°, Bétadine, compresses.
- Pour le laboratoire :
- Lames de verre dégraissées par un mélange d’alcool et d’éther ;
- Etiquettes, bons de laboratoire.

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 PREPARATION DU MALADE :

- Le prévenir de la ponction.

 TECHNIQUE :

- Après l’asepsie de la peau, le médecin enfonce l’aiguille dans la masse


ganglionnaire fixée entre 2 doigts ;
- La pulpe ganglionnaire prélevée par aspiration à la seringue est immédiatement
étalée sur la lame.

LA BIOPSIE GANGLIONNAIRE

Le ganglion est prélevé au cours d’une petite intervention chirurgicale, faite le plus
souvent sous anesthésie locale.
Elle permet d’étudier :
- La structure cytologique ;
- L’architecture cellulaire.
Elle précise les renseignements fournis par la ponction ganglionnaire.

LA PONCTION LOMBAIRE

La ponction lombaire consiste à introduire une aiguille dans le canal rachidien,


entre la 4e et la 5e vertèbre lombaire, pour prélever le liquide céphalo-rachidien, ou y
injecter une substance médicamenteuse.

 INDICATIONS :

- Dans un but diagnostic :


- Etude du liquide céphalo-rachidien :
- Dans les méningites, syndrome méningé ;
- Paralysies, troubles psychiques.
- Exploration radiologique des ventricules :
- Après injections d’un produit opaque : Lipiodol
intrarachidien ;
- Après injection d’air : encéphalographie gazeuse.
- Dans un but thérapeutique :
- Injection médicamenteuse (méningites) : antibiotiques,
corticoïdes ;

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- Soustraction de liquide en cas de compression :
exceptionnel, car dangereux.
- Dans un but anesthésique :
- Injection d’anesthésique en cas de rachi-anesthésie.

 CONTRE-INDICATIONS :

- La ponction lombaire est contre-indiquée en cas :


- D’hypertension intracrânienne. La décompression trop brutale risque
de provoquer un engagement des amygdales cérébelleuses dans le trou
occipital, entrainant une mort rapide, par compression bulbaire.
L’hypertension intracrânienne sera recherchée par l’examen du
fond d’œil.
- La ponction lombaire sera difficile à réaliser chez les malades
présentant une déformation ou raideur de la colonne vertébrale :
scoliose, mal de Pott….

 PREPARATION DU MATERIEL :

- L’aiguille à ponction :
- Aiguille de Tuffier : 10 à 15 cm de long, à mandrin, à biseau court.
- Le manomètre pour mesurer la pression :
- Manomètre de Claude, avec son raccord en caoutchouc stérile ;
- Manomètre de Quekenstedt-Stookey : 2 grands tubes en verre, gradués
et raccord en caoutchouc.
La stérilisation sera rigoureuse étant donné le va-et-vient du liquide.
- Les tubes pour le prélèvement : 3 tubes posés sur un porte-tube ou dans un verre
dans le fond est garni de coton.
- Le nécessaire pour l’asepsie : alcool, Bétadine, compresses.
- Les médicaments à injecter : vérifier la dose et la dilution.

 PREPARATION DU MALADE :

- Le fond d’œil a été examiné auparavant, pour déceler une hypertension


crânienne.
Seule une ponction lombaire décidée d’urgence, en présence d’un syndrome
méningé, peut être faite sans l’examen du fond d’œil.
- Le malade est à jeun ;
- Le prévenir de la ponction et de son innocuité.

 TECHNIQUE :

- Installation du malade :
- Position assise :

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- Le malade est assis sur le bord du lit, les pieds posés sur un
tabouret, la tête sur un oreiller placé sur ses genoux.
Un aide maintient le malade dans la position, en appuyant
sur les épaules, afin de bomber le dos.
- Position couchée :
- Le malade est amené sur le bord du lit, il fléchit les cuisses
sur l’abdomen et rapproche le menton de ses genoux.
Un aide maintient la position : il passe un bras sous les
genoux du malade, l’autre sur le cou et s’efforce de
rejoindre ses deux mains.
- Ponction :
Elle est réalisée par le médecin.
- L’asepsie de la peau est faite à la Bétadine.
- Le médecin repère les dernières vertèbres lombaires ;
- L’aiguille est introduite entres deux apophyses épineuses :
- Elle traverse les ligaments vertébraux ;
- Puis pénètre dans les méninges.

- Mesure de la pression :
L’infirmier (e) prépare le manomètre :
Manomètre de Claude :
- Elle adapte le raccord stérile sur le manomètre ;
- Le médecin enlève le mandrin de l’aiguille (le liquide céphalo-
rachidien s’écoule) ;
- Il adapte le raccord à l’aiguille.
- Le manomètre est maintenu en position horizontale dans l’aiguille ;
- La lecture de la pression est faite :
- Elle de 15 cm d’eau chez le malade couché, 20 cm d’eau
chez le malade assis.
Manomètre de Queckenstedt-Stookey :
- L’infirmier (e) ajuste les deux tubes du manomètre et adapte le raccord avec
asepsie.
- Le médecin, après avoir retiré le mandrin, introduit l’extrémité du raccord dans
l’embout de l’aiguille ;
- Maintenir le raccord dans le plan de l’aiguille ;
- Le L.C.R. monte dans le tube de Stookey ;
- La pression est indiquée par la hauteur du liquide dans le tube ;
- Une épreuve de compression jugulaire est faite :
- Un aide comprime les deux jugulaires pendant 1 ou 2 secondes : la
pression du L.C.R. augmente de 15 à 20 cm ;
- La compression est exercée pendant 15 secondes ;
- La pression est notée soigneusement.
- La même épreuve est faite en comprimant l’abdomen ;
- La pression s’élève.

18
Lors de la compression de la moelle par une tumeur ou autre obstacle,
la pression change peu au cours de l’épreuve et elle redescend par
saccades.

- Recueil du L.C.R. :
Le L.C.R. est recueilli dans les tubes pour différents examens :
- Examen macroscopique immédiat ;
- Examen chimique ;
- Examen cyto-bactériologique.

- Injection médicamenteuse :
Le médicament est préparé dans une seringue.
- Avant l’injection, on retire le volume de L.C.R. égal au volume du
médicament, afin de ne pas augmenter la pression intrarachidienne.

- ABLATION DE L’AIGUILLE :
- Le mandrin est réintroduit dans l’aiguille avant son ablation ;
- Un petit pansement aseptique peut être posé au point de piqûre ;
- Le malade est immédiatement installé en décubitus dorsal, sans
traversin.

 SURVEILLANCE :

Pendant la ponction :
- Veiller au maintien de la position pour faciliter le passage de l’aiguille entre
deux apophyses épineuses ;
- Surveiller l’aspect du malade :
- Coloration du visage ;
- Respiration ;
- Pouls.
Une syncope peut survenir : elle est exceptionnelle.
- Rassurer le malade qui peut ressentir une douleur :
- Douleur au point de piqure, surtout si l’introduction de l’aiguille est
difficile ;
- Douleur extrêmement vive, d’apparition brutale, irradiant dans le
membre inférieur :
- Due à la piqûre d’une racine de la queue de cheval, cette
douleur violente est fugace et sans gravité.

Après la ponction :
- Le malade doit rester couché à plat sur le dos, sans traversin, pendant au moins
3 heures ;
- Il restera allongé au lit pendant la journée ;
- La diète absolue sera maintenue pendant 2 à 3 heures ;
- Le malade mangera ensuite légèrement dans la journée ;
- Des incidents peuvent survenir :
19
- Céphalées avec nausées et vomissement :
- Elles sont dues à la modification de la pression
intrarachidienne : un changement de position peut soulager
le malade :
- Soit position déclive ;
- Soit pose d’un oreiller sous la tête.
- Une vessie de glace sur la tête peut aussi apporter un
soulagement.

LA PONCTION DE PERICARDE

La ponction de péricarde consiste à introduire une aiguille dans le péricarde pour en


prélever le contenu.

 INDICATIONS :

Elle peut être faite :


- Dans un but diagnostic :
- Vérification de l’existence et étude de la nature de l’épanchement :
- Nature de l’épanchement : sérofibrineux, purulent,
sanglant ;
- Examen chimique et cytobactériologique du liquide.
- Dans un but thérapeutique :
- Evacuation d’un épanchement abondant (épanchement sérofibrineux
d’origine tuberculeuse) ;
- Injection locale d’antibiotique (rarement utilisée).

 PREPARATION DU MATERIEL :

- Pour la ponction :
- Une aiguille longue, à mandrin, type aiguille de Tuffier ;
- Une seringue étanche de 20 ml ;
- Des tubes pour recueillir le liquide.
- Pour l’asepsie :
- Compresses stériles, alcool à 70°, Bétadine.
- Pour l’anesthésie locale (parfois utilisée) :
- Xylocaїne à 1% ;
- Seringues, aiguilles 6/25, 8/30 et à bouchon.
- Pour pallier aux accidents :
- Tonicardiaques (adrénaline) ;
- Seringue, aiguille ;
- Pour I.V. ou intra-cardiaque.

20
 PREPARATION DU MALADE :

- Un électrocardiogramme aura été fait avant la ponction ;


- Rassurer le malade et au besoin le calmer par des sédatifs.

 TECHNIQUE :

- Installation du malade :
- Le malade est installé :
- En position demi-assise, ou
- En décubitus dorsal.
- Ponction :
- L’aiguille est introduite, avec prudence, à l’extrémité interne du 5e
espace intercostal gauche, ou au-dessus de l’apophyse xyphoïde ;
- Le péricarde pariétal étant perforé, le mandrin est retiré et la seringue
adaptée à l’aiguille pour le prélèvement ;
- Le mandrin est remis dans l’aiguille avant son ablation.

 INCIDENTS ET ACCIDENTS :

- La ponction blanche : elle est assez fréquente. Lorsque le liquide est peu
abondant, il se collecte en arrière.
- L’hémorragie : liée à la piqure.
- Elle peut être grave et dramatique, si l’oreillette a été touchée.
- La mort subite, due probablement à l’arrêt cardiaque provoqué par voie réflexe.
La ponction de péricarde est un examen utile, mais qui comporte des risques
importants.

LA PONCTION PLEURALE

La ponction pleurale consiste à introduire une aiguille dans la plèvre pour en


prélever le contenu.

 INDICATIONS :

Elle peut avoir une action :

- Exploratrice :
- Vérification de l’existence et étude de la nature de l’épanchement
suspecté par l’examen clinique.
- Nature de l’épanchement :
- Séro-fibrineux :

21
- Exsudat : épanchement inflammatoire
(pleurésie) ;
- Transsudat : épanchement mécanique (œdème
cardiaque).
- Purulent : pleurésie à germes pyogènes ou à B.K. ;
- Hémorragique : fréquent dans les métastases
cancéreuses.
- Examen du liquide :
- Chimique : dosage de l’albumine ;
- Cytologique :
- Recherche des leucocytes plus au moins altérés :
- Polynucléaires dans les pleurésies purulentes ;
- Lymphocytes dans les pleurésies tuberculeuses.
- Recherche de cellules néoplasiques.
- Bactériologique :
- Recherche du B.K., des germes pyogènes par :
- Examen direct au microscope ;
- Culture sur milieu approprié ;
- Inoculation à l’animal.
- Etude de la topographie d’une poche liquidienne :
- Par injection dans la plèvre d’air ou de Lipiodol,
suivie d’une radiographie immédiate.
- Recherche d’une fistule broncho-pleurale :
- Par injection de bleu de méthylène dans la plèvre,
donnant immédiatement une expectoration bleue.
- Evacuatrice :
- Evacuation d’un épanchement pleural liquidien :
- Nécessaire en présence de :
- Dyspnée importante, de cyanose ;
- Tachycardie ;
- Insomnie ;
- L’épanchement a tendance à se reproduire très
rapidement, spécialement l’épanchement d’origine
cardiaque et d’origine néoplasique ;
- Evacuation d’un épanchement gazeux.
- Thérapeutique :
- Lavage de plèvre ;
- Injections médicamenteuses :
- Enzymes fibrinolytiques ;
- Antibiotiques ;
- Anti-inflammatoires ;
- Anti-mitotiques.
- Injection d’air en vue la création d’un pneumothorax.

22
- Biopsique :
- Prélèvement d’un fragment de plèvre pariétale, en vue d’un examen
anatomo-pathologique, en cas de suspicion d’un cancer.

 PREPARATION DU MATERIEL :

- Pour la ponction exploratrice :


- Aiguille de Kuss, à biseau court, à mandrin :
- Longueur variable suivant l’épaisseur de la paroi
thoracique ;
- Calibre, variable suivant le liquide suspecté ;
- Seringue de 20 cc, très étanche ;
- Des tubes pour les prélèvements :
- Prévoir 3 tubes, au cas où le liquide serait hémorragique au
début de la ponction (piqûre d’un vaisseau) ;
- Le nécessaire pour la réaction de Rivalta :
- Un verre d’eau avec 20 gouttes d’acide acétique ;
- Quelques gouttes du liquide pleural sont versées dans ce
mélange, s’il se produit un léger trouble (fumée de
cigarette), la réaction est positive.
- Pour la ponction évacuatrice :
- Trocart de Kuss, de Tournant ou de Bernoux ;
- Un système d’aspiration :
- Une seringue de 50 cc : peu recommandée, car il y a risque
de laisser pénétrer l’air dans la plèvre, au moment où l’on
vide la seringue ;
- L’appareil de Jouvelet, avec une tubulure réservée à cet
usage ;
- La seringue de Tournant ;
- Un bocal pour recueillir et mesurer le liquide.
- Pour la ponction biopsique :
- L’aiguille à biopsie pleurale de Silverman ou de Castelain ;
- Un flacon pour l’examen anatomo-pathologique (à demande au
laboratoire) ;
- Dans tous les cas, il faut prévoir :
- Le nécessaire pour l’anesthésie locale :
- Xylocaїne à 1 % ;
- Seringues, aiguilles 6/25, 8/30 et à bouchon ;
- Le nécessaire pour l’asepsie :
- Compresses stériles ;
- Alcool à 70°, Bétadine ;
- Parfois champ stérile.
- Le matériel pour pallier aux incidents :
- Tonicardiaques ;

23
- Seringues, aiguilles pour injection I.M. ou I.V. ;
- Le matériel accessoire :
- Sparadrap pour le pansement, les ciseaux ;
- Haricot,….

 PRAPARATION DU MALADE :

- Prévenir le malade, l’informer de l’innocuité du soin et lui expliquer son


déroulement ;
- S’assurer, surtout pour la ponction biopsique, de l’arrêt des anticoagulants
(risque d’hémorragie) ;
- Vérifier que les radiographiques pulmonaires existent dans le dossier ;
- Administrer éventuellement une prémédication une demi-heure avant la
ponction (sur prescription médicale).

 TECHNIQUE :

- Installation du malade : la position doit être confortable.


- Malade assis au bord du lit, les pieds posés sur une chaise, les bras
reposant sur un oreiller posé sur les genoux ;
- Malade assis dans son lit, les bras reposant sur un oreiller placé sur
l’adaptable ;
- Malade allongé dans son lit, sur le côté sain. Le bras du côté à
ponctionner est relevé au dessus de la tête.
- Ponction :
- Le médecin repère la matité ;
- Après l’asepsie de la peau et l’anesthésie locale, l’aiguille avec son
mandrin est introduite au raz du bord supérieur de la côte (afin
d’éviter les vaisseaux intercostaux).
- La plèvre pariétale étant perforée, le mandrin est enlevé et la
seringue est immédiatement adaptée à l’aiguille pour éviter la rentrée
d’air dans la plèvre.
- Pour une ponction exploratrice, 10 à 20 cc de liquide sont
recueillis dans les tubes pour le laboratoire.
- Pour une ponction évacuatrice, après avoir enlevé le
mandrin, adapter à l’aiguille le système d’aspiration :
- Retirer le liquide lentement ;
- Si l’épanchement est abondant, la soustraction
d’une quantité supérieure à un litre risque
d’entrainer des accidents.
- Avant d’enlever l’aiguille, remettre le mandrin ;
- Après l’ablation de l’aiguille, exercer une légère
compression et poser un pansement aseptique.

24
 INCIDENTS :

- La ponction blanche : la ponction ne ramène pas de liquide, ceci est dû à :


- Une technique défectueuse :
- Mauvais repérage ;
- Aiguille trop fine ou trop courte ;
- Une plèvre cloisonnée.
- L’hématome pariétal : sans gravité ;
- ne pas confondre ce saignement avec un liquide hémorragique ;
- La lipothymie : évanouissement causé par l’appréhension, la douleur ;
- Faire un stimulant cardiaque.

 ACCIDENTS :

Ils sont exceptionnels, mais peuvent être dramatiques. Pour les dépister pour les
dépister et les prévenir, une surveillance attentive du malade s’impose :

-Le faciès :
- Sa coloration :
- La pâleur importante peut faire craindre une syncope grave ;
- L’apparition d’une cyanose doit faire redouter l’œdème aigu
des poumons, lié à une évacuation trop importante de
liquide ;
- Le regard angoissé est signe d’une complication : craindre une mort
subite par embolie gazeuse.
- La respiration :
- Elle doit rester calme tout au long de la ponction ;
- L’apparition d’une dyspnée indique une complication :
- L’O.A.P. par décompression rapide ;
- Le pneumothorax par perforation du poumon ou mauvaise
technique (rentrée massive d’air par l’aiguille) ;
- La toux :
- Elle à redouter, car elle favorise les complications, en
particulier la perforation du poumon par l’aiguille.
Un bon repérage, une introduction prudente de l’aiguille, une évacuation lente et
modérée du liquide éviteront la plupart des accidents de la ponction pleurale.

LA PONCTION STERNALE

Elle consiste à prélever la moelle osseuse au niveau du sternum, pour en étudier les
différents éléments cellulaires : le myélogramme. La moelle osseuse est également

25
prélevée au niveau de la crête iliaque ou du tibia (chez l’enfant, ponction biopsique
osseuse).

 INDICATIONS :

- Etude du myélogramme :
- Dans les hémopathies malignes :
- Leucémies ;
- Maladie Hodgkin ;
- Maladie de Kahler.
- Dans les anémies :
- Plus spécialement l’anémie de Biermer ;
- Dans les aplasies médullaires :
- Intoxication professionnelle (benzol) ou médicamenteuse
(pyramidon, sulfamides) ;
- Actions des corps radio-actifs (rayons X, isotopes…).
- Examen parasitologique :
- Recherche de leishmania dans le Kala-Azar.

 CONTRE-INDICATIONS :

- Les maladies de la coagulation, hémophilie ;


- Les traitements par les anticoagulants.

 PREPARATION DU MALADE :

- Pour la ponction :
- Trocart de Mallarmé : longueur 15 à 20 cm, diamètre 10 /10e ou
12/10e de mm ;
- Avec mandrin biseauté et curseur de garde ;
- Minutieusement nettoyé ;
- Stérilisé à sec (la présence d’une goutte d’eau lyse les
cellules) ;
- Une seringue de 20 ml, parfaitement étanche.
- Pour l’asepsie et le pansement :
- Alcool à 70° et Bétadine ;
- Compresses stériles, champ troué et gants ;
- Sparadrap.
- Pour le laboratoire :
- Lames de verre dégraissées par un mélange alcool et éther ;
- Etiquettes, bons de laboratoire.
- Une anesthésie locale est parfois utilisée.

 PREPARATION DU MALADE :

26
- Le prévenir de l’examen, car il est assez douloureux ;
- Faire un temps de saignement et un temps de coagulation, prévoir le groupe
sanguin en cas d’accidents ;
- Raser la région sternale, au besoin.

 TECHNIQUE :

- Le malade est installé en décubitus dorsal ;


- Après asepsie de la peau, le médecin enfonce le trocart au niveau du manubrium
sternal, à la hauteur du 1er espace intercostal, à un centimètre de la ligne
médiane (temps impressionnant pour le malade) ;
- Avec la seringue, il aspire quelques gouttes de moelle osseuse (temps
douloureux : douleur vive, de courte durée) ;
- La seringue et le trocart sont retirés ensemble d’un coup sec ;
- La moelle prélevée est immédiatement :
- Etalée sur lame ;
- Séchée par agitation ;
- Envoyée au laboratoire pour coloration et examen.

 INCIDENTS ET ACCIDENTS :

Ils sont évitables par le respect des contre-indications et une bonne technique.
- Hématome de la paroi et hémorragies.
- Pneumothorax.

 SURVEILLANCE :
- Pendant la ponction :
- Observer le faciès du malade, ses réactions pour dépister un éventuel
choc consécutif à l’introduction douloureuse du trocart ou à une
hémorragie.
- Après la ponction :
- Surveiller les réactions du malade et prendre les prises constantes ;
- Surveiller la région sternale pour dépister à temps soit un hématome
soit une hémorragie.

27
LES EXAMENS RADIOLOGIQUES
RADIOGRAPHIE SANS PREPARATION
L’ABDOMEN SANS PREPARATION
(A S P)

Elle utilisé spécialement pour l’abdomen.


- Elle permet de mettre en évidence :
- un épanchement gazeux dans la cavité abdominale :
- par la présence d’un croissant clair sous les coupoles
diaphragmatiques ;
- indiquant la perforation d’un viscère creux (estomac le plus
souvent) ;
- une stagnation liquidienne et gazeuse dans l’intestin :
- par la présence de niveau liquidien (images gazeuses claires et
liquidiennes sombres, séparées par un niveau liquide horizontal) ;
- indiquant un arrêt du transit intestinal (occlusion).
- Cette radiographie comporte des clichés de face et de profil :
- chez le malade debout :
- position fatigante chez un malade fatigué ;
- l’infirmier(e) devra accompagner ou faire accompagner le malade ;
- chez le malade couché :
- position moins fatigante ;
- mais les images sont plus difficiles à interpréter.

RADIOGRAPHIE AVEC PREPARATION


TRANSIT OESOPHAGO-GASTRO-DUODENAL
(T.O.G.D)

L’opacification du tube digestif est obtenue par:

- l’absorption d’une bouillie barytée pour l’œsophage, l’estomac et l’intestin


grêle ;
- un lavement baryté pour le côlon.

 Préparation du malade :

28
- Les 4 à 5 jours précédents l’examen, supprimer :
- toute préparation ou produit opaque aux rayons X ;
- les aliments susceptibles d’augmenter les gaz intestinaux (risque de
fausses images).
- La veille, un lavement évacuateur est souvent nécessaire ;
- Le matin, le malade doit être à jeun.

 Surveillance du malade :

- Le malade, ayant subi une radiographie du tube digestif, sera fatigué par :
- le jeûne prolongé ;
- la longueur de l’examen ;
- les nombreux clichés en diverses positions.
- A son retour du service de radiologie, le malade sera réchauffé par une boisson
chaude.
- Le lendemain, il faut surveiller l’évacuation de la baryte. Au besoin, il faut
donner un peu d’huile de paraffine ou un petit lavement.

PHLEBOGRAPHIE

Examen radiologique des veines après injection d’un produit de contraste iodé. La
phlébographie concerne le plus souvent les membres inférieurs et la veine cave inférieure,
car ce sont les localisations les plus courantes des phlébites et des thromboses veineuses.

 Indications :

Etude du diamètre et de l’état des parois veineuses, au cours :


- phlébite (non décelée par une écho graphie) ;
- embolie pulmonaire ;
- varices.
 Contre-indications :

- Les femmes enceintes (risque d’irradiation du fœtus par les rayons X) ;


- Allergie à l’iode ;
- Insuffisance rénale.

 Technique :

La phlébographie est pratiquée en salle de radiologie. Un produit de contraste iodé,


opaque aux rayons X, est injecté afin de pouvoir visualiser les veines profondes du

29
mollet, de la cuisse et de la partie basse de l’abdomen. Des clichés sont pris et leur lecture
permet de déceler la présence d’un éventuel caillot sanguin.

 Préparation et déroulement :

Une prémédication peut être utile chez le sujet anxieux.


Le patient est à jeun depuis la veille ou au soir depuis au moins 12 heures avant
l’examen. Le médecin place des garrots à la hauteur de la cheville, du mollet et de la
cuisse afin de dilater les veines profondes. Après désinfection du dos de chaque pied, le
médecin pique la peau à l’aide d’une aiguille et injecte le produit de contraste. L’injection
est réalisée simultanément à droite et à gauche afin d’établir des comparaisons entre les
deux jambes. Le médecin prend régulièrement des clichés pendant l’injection et enlève
progressivement les garrots.
L’examen dure de 15 à 30 minutes. Aussitôt après, le sujet peut reprendre ses activités.

 Résultats :

Ils sont connus immédiatement. L’examen permet d’établir le diagnostic de phlébite ou


de thrombose veineuse. Il permet en effet de visualiser des caillots, qui attestent le
caractère récent de la phlébite et sont visibles sous forme de « lacunes » dans l’opacité de
la veine, ou l’absence d’un segment de veine, souvent associée à un réseau de suppléance
formé de veines secondaires.

 Effets secondaires :

Il arrive que certaines personnes ressentent, au moment de l’injection du produit de


contraste, des nausées ou des malaises brefs, sans gravité.

MYELOGRAPHIE
(MEDULLOGRAPHIE)

Radiologie de la moelle épinière, des racines des nerfs et des méninges.

 Indications :

Une myélographie est indiquée, en particulier :


- avant une intervention chirurgicale intrarachidienne ;
- suspicion d’une compression de la moelle ;

 Préparation du malade :

30
La préparation du malade et du matériel et le rôle infirmier sont les mêmes que lors de
la ponction lombaire.

 Déroulement :

La myélographie impose une hospitalisation d’environ 48 heures. Cet examen se


déroule sans anesthésie. Il nécessite l’emploi d’un produit de contraste (substance opaque
aux rayons X), les lésions du contenu du canal vertébral demeurant le plus souvent
invisibles sur les clichés simples de la colonne vertébrale. Le produit diffuse dans le
liquide céphalo-rachidien qui entoure la moelle et la naissance des nerfs et permet de
visualiser la cavité liquidienne (ou son obstruction) et d’obtenir un moulage des tissus.
Le patient étant couché sur le côté, la tête plus basse que les pieds, on injecte le produit
par voie sous-occipitale ou lombaire le médecin incline alors la table sur laquelle est
couché le patient dans toutes les directions, tout en suivant le cheminement du produit sur
un appareil de radioscopie dont l’écran fournit une image permanente. Dès qu’il constate
une anomalie, il prend un cliché pour conserver l’image. En fin d’examen le malade reste
allongé quelques heures, tête légèrement surélevée.

 Contre-indications et effets secondaires :

Une préparation particulière est nécessaire en cas d’allergie à l’iode du produit de


contraste. Les effets secondaires se limitent à quelques maux de tête et à des nausées.

L’ANGIOCARDIOGRAPHIE
OU
ANGIOPNEUMOCARDIOGRAPHIE

C’est la radiographie du cœur et des gros vaisseaux après opacification par une
substance de contraste.

 Indications :

- Etude des malformations cardiaque ;


- Recherche d’un shunt ou de fuite valvulaire ;
- Etude de la vascularisation pulmonaire.

 Contre-indications :

- L’insuffisance cardiaque grave ;


- L’insuffisance rénale ;
- Les troubles de la coagulation ;
31
- Tout état infectieux.

 Préparation du malade :

- Un bilan complet est nécessaire :


- Cardio-vasculaire : prise de la tension artérielle, E.C.G.
- Rénal : recherche d’une albuminurie, dosage de l’urée sanguine.
- Sanguin : examen de la coagulation, groupe sanguin,
- Le traitement anticoagulant, s’il existe, doit être arrêté 48 heures auparavant.
- La recherche de l’allergie au produit iodé est indispensable.
- La veille au soir :
- Un hypnotique est donné au malade.
- Le matin :
- Le malade est à jeun ;
- Une prémédication est faite 1 heure avant l’examen.

 Technique :

- L’examen est souvent réalisé sous anesthésie générale.


- Le produit iodé est introduit :
- Dans une veine du pli du coude avec un trocart de 12 à 15 mm et
une seringue de 50 ml.
- Dans la veine cave : un cathéter est introduit dans une veine du pli du
coude et poussé jusque dans la veine cave.
- Dans le cœur droit : au cours du cathétérisme cardiaque.
- Les clichés radiologiques sont pris : à un rythme très rapide et sous plusieurs
incidences. Ils permettent de suivre le remplissage successif :
- De la veine cave supérieure ;
- De l’oreillette et du ventricule droit ;
- De l’artère pulmonaire ;
- Des veines pulmonaires ;
- De l’oreillette et du ventricule gauche ;
- De l’aorte.
- Les clichés radiologiques sont parfois remplacés par un film
(cinéangiocardiographie), qui permet une étude cinétique et dynamique du
fonctionnement cardiaque.

 Surveillance du malade :

- Au cours de l’examen :
- Une bouffée de chaleur avec rougeur du visage, au moment de
l’injection : doit faire craindre une réaction allergique, injecter un
corticoïde par voie intra-veineuse ;
- Tachycardie ou des troubles du rythme peuvent apparaître : une
surveillance du pouls et de l’E.C.G. est indispensable. En cas de
fibrillation, un choc électrique peut être nécessaire.
- Après l’examen :
- Le pouls, la tension artérielle seront surveillés toutes les heures, puis
toutes les 3 heures :

32
- Une accélération du pouls, une chute de tension, avec
pâleur, évoquent l’existence d’une hémorragie ;
- Des troubles du rythme peuvent survenir ;
- La température sera surveillée toutes les 3 heures :
- Une infection au niveau du point de ponction peut se
manifester ;
- Une surinfection bactérienne (endocardite d’Osler) est
toujours à craindre.

UROGRAPHIE INTRA-VEINEUSE
(U.I.V.)

C’est un examen radiologique avec préparation qui consiste à injecter par voie
intraveineuse un produit iodé opaque aux rayons X, ayant une clearance assez élevée
pour imprégner rapidement les voies excrétrices.

 Indications :

- L’U.I.V. permet une exploration radiologique de tout l’appareil urinaire :


- exploration de la fonction sécrétoire ;
- exploration de la fonction excrétoire ;
- étude de la morphologie et de la topographie des voies urinaires.
- Elle est utilisée :
- en pathologie rénale et urinaire :
- lithiase, tuberculose, cancer ;
- hydronéphrose, rein polykystique ;
- en pathologie vasculaire :
- hypertension artérielle : recherche d’une malformation
rénale.

 Contre-indications :

- L’insuffisance rénale importante ;


- Avec un taux d’urée > 1 g/l, taux de créatinine > 35 mg /l, clearance
à la créatinine < 20 ml par minute.
- L’intolérance à l’iode ;
- La maladie de kahler :
- l’albumine de Bence-Jones forme avec le produit de contraste un
précipité qui déclenche un choc mortel.
- La grossesse, à cause de :
- la compression abdominale ;
- du danger d’irradiation du fœtus.
- Les lésions de l’aorte abdominale :

33
- La compression risque d’être dangereuse.

 Préparation du malade :

- Rechercher les contre-indications :


- faire un bilan rénal :
- dosage de l’urée sanguine, de la créatinine ;
- recherche de la protéinurie ;
- au besoin clearance à la créatinine.
- faire un test à l’iode.
- Assurer la vacuité de l’intestin par un grand lavement évacuateur la veille de
l’examen, pour éviter la superposition d’images, rendant difficile l’interprétation
de l’U.I.V.
- Eviter l’absorption de produits médicamenteux opaques (bismuth).
- Mettre le malade en restriction hydrique, 12 heures avant l’examen, pour
permettre une meilleure concentration urinaire de produit iodé.
- Le matin, le malade est à jeun.

 Technique :
- Un premier cliché est pris sans préparation.
- Le produit opaque est injecté :
- soit directement dans la veine ;
- soit en perfusion intraveineuse de 250 ml.
- Un deuxième cliché est pris après 5 minutes de l’injection. Il explore la
fonction de sécrétion des reins. Les calices doivent être visibles.
- Une compression abdominale est exercée pour obtenir une meilleure
concentration du produit opaque au niveau des calices et bassinet.
- Un autre cliché est pris avant la fin et après la levée de la compression.
- Un 5e cliché explore la vessie.
- Un 6e cliché, après la miction, recherche le résidu vésical.

 Incidents :

- Quelques réactions allergiques (bouffée de chaleur, urticaire) peuvent se voir au


moment de l’injection intraveineuse ;
- Les incidents sont évités si l’on respecte les contre-indications.

LE LAVEMENT BARYTE

Il consiste à introduire par voie rectale une solution de baryte afin de permettre la
radiographie du côlon.

 Préparation du malade :

Idem que pour le TOGD.

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 Technique :

- la progression de la baryte est suivie sur l’écran fluoroscopique. Après avoir


délimité la muqueuse intestinale par une mince couche de baryte, on insuffle de
l’air pour augmenter le contraste et dessiner de petites lésions. Des
radiographiques nombreuses sont prises sous des incidences diverses. Une fois
la baryte évacuée on prend une autre radiographie pour rechercher une rétention
du baryum.
- Un arrêt de la progression peut être dû à :
- un spasme ;
- un rétrécissement ;
Des injections d’antispasmodiques sont souvent nécessaires.

 Indications :

Pour montrer ou localiser des :

- Polypes ;
- Tumeurs ;
- Diverticules ;
- Anomalies de position.
Dans un but thérapeutique :
- réduire une invagination iléocolique non étranglée (introduction d’un segment
de l’intestin dans celui qui lui fait suite) chez l’enfant.

 Surveillance du malade :

Idem que pour le TOGD.

LA CHOLANGIOGRAPHIE
(Intra-veineuse)

C’est la radiographie des voies biliaires après opacification par un produit iodé,
introduit par voie veineuse et se concentrant rapidement dans la bile.

 Indications :

Exploration des voies biliaires :


- chez un malade cholécystectomisé ;
- complément de la cholécystographie.

 Contre-indications :

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- Intolérance au produit iodé ;
- Insuffisance hépatique et ictère par rétention ;
- Insuffisance rénale : une partie du produit est éliminé par voie rénale.

 Technique :

- Préparation du malade :
- la veille :
- faire un test à l’iode ;
- faire une urée sanguine ;
- le matin :
- le malade est à jeun.

- Prise des clichés :


- le produit opaque (Radio-selectan biliaire ou Intrabilix) est injecté :
- par voie intraveineuse directe ;
- par perfusion en 1 heure environ :
- des clichés successifs sont pris, explorant :
- les canaux intrahépatiques ;
- le cholédoque ;
- puis secondairement le cystique, la vésicule ;
- une injection de morphine peut être faite, déclenchant la fermeture du
sphincter d’Oddi.
La concentration du produit opaque s’intensifie dans les voies biliaires.

- une contraction de la vésicule peut être déclenchée 2 heures après le début


de l’examen par la prise du repas bladex.

- Surveillance du malade :

- Recherche des signes d’intolérance au produit iodé.


Pour dépister tout accident anaphylactique, pendant et après l’examen, la surveillance
portera sur :
- le faciès : recherche d’une pâleur ou rougeur subite ;
- le pouls : modification du rythme ;
- la respiration : apparition de toux, dyspnée ;
- l’état général : sensation de malaise, d’angoisse, apparition de prurit…
En cas d’accident, il faut injecter par voie intra-veineuse :
- des anti-histaminiques, ou ;
- des corticoïdes.

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L’URETRO-PYELOGRAPHIE RETROGRADE
(U.P.R)
 Définition :

L’uretro-pyélographie rétrograde (U.P.R) consiste à injecter le produit opaque


directement dans l’uretère, grâce à une sonde introduite au cours d’une cystoscopie pour
visualiser l’arbre urinaire par voie basse.

 Indications :

- Les cas où l’urographie est impossible :


- Insuffisance rénale ;
- Intolérance à l’iode ;
- Les cas où l’urographie I.V. n’a pas fourni d’images assez précises.

 Préparation du malade :

- Le malade sera prévenu de l’examen : la préparation psychologique est


importante ;
- La veille :
- donner, suivant les prescriptions médicales, des anti-infectieux ;
- donner un lavement évacuateur.
- Le matin :
- le malade est à jeun ;
- une prémédication est faite une heure avant l’examen ;
- l’hospitalisation pendant 24 à 48 heures est préférable.

(Voir aussi la préparation pour une U.I.V.).

 Technique :

- Mise en place dans l’uretère, sous cystoscopie, d’une sonde dont l’extrémité est
élargie et qui évite la fuite du liquide ;
- Injection du produit iodé dans l’uretère, sous contrôle de la vue ;
- Prise des clichés explorant : l’uretère, le bassinet, les calices.

 Surveillance du malade :

Surveillance de la température. L’infection est toujours à redouter. Elle prévenue par


une asepsie rigoureuse.

37
SACCORADICULOGRAPHIE

Examen radiologique explorant le contenu du canal rachidien lombaire et sacré, et plus


spécialement, les racines des nerfs rachidiens destinés aux membres inférieurs.
C’est une forme de myélographie qui explore la terminaison de la mœlle épinière, les
racines nerveuses qui en sont issues et le cul-de-sac méningé.

 Indications :

Elle met en évidence la compression d’un nerf lors d’une sciatique prolongée ou
compliquée par :
- une hernie discale ;
- une tumeur d’une racine nerveuse ;
- un rétrécissement du canal osseux ;
- une lésion directe ou indirecte de la mœlle en cas de paralysie des membres
inférieurs ;
- de perte de contrôle des sphincters ;
Et, surtout, de localiser le côté et l’étage de la lésion.

 Contre-indications :

- Grossesse en raison des dangers que les rayons X représentent pour le fœtus.

 Technique :

L’injection, par ponction lombaire, d’un produit de contraste iodé hydrosoluble permet
d’opacifier le liquide céphalorachidien qui circule dans l’espace sous-arachnoïdien. On
peut ainsi observer les limites du canal rachidien (parois latérales et cul-de-sac) et son
contenu.

 Préparation et déroulement :

La saccoradiculographie demande une hospitalisation de 48 heures. Le jour de


l’examen, le patient doit avoir pris un petit déjeuner léger, sans être totalement à jeun,
afin d’éviter les malaises. Le médecin fait pénétrer une aiguille à travers la peau entre les
apophyses épineuses de la 4e et de la 5e vertèbre lombaire. Il fait ensuite progresser
l’aiguille jusque dans le sac dural. Là, il prélève quelques millilitres de liquide
céphalorachidien puis injecter le produit de contraste iodé, qui diffuse à l’intérieur du sac
méningé entourant la mœlle épinière et les racines nerveuses.
Le médecin prend alors des clichés radiographiques centrés sur le rachis lombaire, en
position, debout et, en dernier lieu, en position couchée, la tête en bas : le produit de
contraste progresse vers le haut du canal rachidien sous l’effet de la pesanteur le praticien
peut observer la mœlle de la colonne dorsale et en faire des clichés.

38
L’examen dure au total entre 45 minutes et une heure. Les résultats sont connus dès que
les clichés sont développés.

 Surveillance du malade :

Quand la saccoradiculographie est terminée, le patient est resté au repos, en position


demi-assise, pendant 12 heures, pour éviter la diffusion du produit de contraste dans la
tête, ce qui causerait nausées et céphalées. Durant ce temps de repos, il reste sous
surveillance médicale et doit boire beaucoup d’eau pour prévenir les maux de tête. Un
médicament calmant lui est souvent prescrit.

 Effets secondaires :

Le produit de contraste iodé peut provoquer une réaction transitoire : nausées,


vomissements, éruption cutanée de type urticaire ou encore baisse de la tension artérielle.
Si le patient est allergique à l’iode du produit de contraste, le patient est mis sous
traitement anti-allergique trois jours avant l’examen.
Actuellement, en raison de leur caractère plus simple et plus efficace, le scanner et,
aujourd’hui, l’I.R.M sont désormais préférés à la saccoradiculographie.

IMAGERIE PAR RESONANCE MAGNETIQUE


(I.R.M.)

L’image par résonance magnétique (I.R.M.) est une des techniques de mise en images
d’organes ou de différentes régions du corps humain vivant. Elle explore à distance les
organes du corps grâce à un puissant aimont dans lequel on fait passer les ondes radio. La
combinaison des champs magnétiques et des ondes radio permet de détecter les atomes
d’hydrogène contenu dans les organes explorés. Un ordinateur reconstitue les organes à
partir de la distribution dans la zone étudiée.
L’I.R.M. est une nouvelle technique du diagnostic médical, reposant sur le phénomène
de la résonance magnétique nucléaire (R.M.N.). Cette méthode utilise la propriété qu’ont
les protons contenus dans un champ magnétique très intense. Les organes explorés
fabriquent ainsi leur propre image.

Les images du cerveau sont d’une stupéfiante qualité : l’imagerie par résonance
magnétique permet de distinguer la substance grise (cortex, ou noyaux gris) de la
substance blanche (fibres nerveuses recouvertes de myéline). Les images obtenues sont
de véritables coupes anatomiques dans tous les plans de l’espace, avec la localisation et
l’identification exacte d’anomalie éventuelle, et cela en toute innocuité (ce qui n’est pas
nuisible) tant pour le patient que pour l’opérateur.

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La technique permet l’exploration des organes en mouvement, la mesure des
circulations sanguines…
L’application de logiciels de reconstruction permet la reconstitution tridimensionnelle
de l’organe.

 Contre-indications et précautions :

- Les porteurs de pacemaker ;


- Les porteurs de prothèse, d’objet métallique (utilité de prévenir l’opérateur) ;
- Grossesse.

 Déroulement :

Avant d’entrer dans la salle, et en raison de la force de l’aimont, on doit se démunir de


tout objet métallique (monnaie, bijoux, montre, clef, épingle à cheveux, prothèse dentaire
ou auditive), et laisser à l’extérieur toute carte de crédit.
L’examen dure 30 à 40 minutes. Le malade est allongé sur un lit qu’on fait glisser, il
doit rester immobile pendant tout l’examen. Les images sont élaborées dès que la
personne est sous un champ magnétique et que le malade entend un bruit comparable à
celui d’un moteur de bateau. Celles-ci sont élaborées par un ordinateur selon différentes
incidences et interprétées par le radiologue. Après l’examen le malade peut reprendre
immédiatement ses activités.

TOMODENSITOMETRIE
(T.D.M. ou scanner)

La tomodensitométrie (T.D.M.) est examen radiologique utilisant le densitomètre, ou


scanner à rayons X, qui permet d’obtenir, sous forme d’images numériques des coupes
fines des organes examinés.

 Indications :

Le T.D.M. permet de rechercher des affections siégeant dans :


- La tête : cerveau, hypophyse, œil et voies optiques, cavités sinusiennes et
rhinopharyngées ;
- Le rachis et la moelle épinière ;
- Le thorax ;
- L’abdomen ;
- Le bassin et les membres (squelette).

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 Technique :

La tomodensitométrie consiste à mesurer les différences d’absorption d’un étroit


faisceau de rayons X par les divers tissus qu’il traverse au moyen de détecteurs sensibles
placés en couronne dans l’appareil. La quantité de rayons X étant continue, il est possible
de calculer à partir de chaque détecteur, diamètre par diamètre de rotation, la quantité de
rayons X absorbée par les structures anatomiques examinées.
Le faisceau de rayons X est mobile et tourne autour du corps dans un même plan. Un
ordinateur recueille point par point les informations obtenues, les transcrit sous forme
d’image par affichage en gamme de gris et restitue une coupe anatomique sur écran.
Certains logiciels permettent actuellement la constitution d’images en trois dimensions
à partir des coupes obtenues. Les images sont ensuite reproduites sur un film
photographique.

 Préparation et déroulement :

Un produit de contraste iodé est souvent nécessaire pour mieux visualiser les organes.
Ce produit est soit injecté dans une veine du pli du coude par un fin cathéter, soit avalé.
Le patient doit être à jeun et n’avoir ni bu ni fumé depuis au moins six heures. Il est
allongé sur un lit coulissant qui se déplace dans l’axe de l’appareil. Le faisceau de rayons
X tourne autour de la région à examiner et chaque coupe est réalisée séparément en
quelques secondes, pendant lesquelles le malade doit être tout à fait immobile et
éventuellement suspendre sa respiration. Entre deux coupes successives, le lit se déplace
de un à quelques millimètres, suivant les organes à examiner. Quand toutes les coupes
jugées utiles à l’établissement du diagnostic ont été prises, le radiologue fait coulisser le
lit hors de l’appareil et le patient peut se lever et partir.
L’examen dure de 15 à 45 minutes. Les résultats sont connus dans les 24 heures et se
présentent sous forme de clichés et d’un compte rendu du radiologue.

 Contre-indications et précautions :

- La femme enceinte (risque d’irradiation du fœtus) ;


- Terrains allergiques (asthme, eczéma, allergie à l’iode) : traitement anti-allergique 3
jours précédant l’examen ;
- Les insuffisants rénaux : doivent boire beaucoup d’eau pendant les jours qui
précédent et qui suivent la tomodensitométrie, ou mises sous perfusion afin d’être
bien hydratées ;
- Le patient ne doit pas bouger pendant l’examen, si non on peut être amené à
pratiquer une sédation profonde chez les enfants et les sujets anxieux.

 Effets secondaires :

La tomodensitométrie est tout à fait indolore et ne s’accompagne d’aucun effet


secondaire.

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ECHOGRAPHIE

C’est une méthode d’exploration radiologique permettant de visualiser certains organes


internes. Elle repose sur le principe de réflexion ou « écho » des ultrasons
(ultrasonographie) sur les structures internes des organes pour en mesurer la profondeur
et la situation et obtenir des images de leur forme (échotomographie).
L’échographie est utilisée dans de nombreuses spécialités, en raison de sa simplicité et
son innocuité, elle est souvent le premier examen pratiqué pour établir le diagnostic. Elle
est utilisée pour diriger les gestes de ponction ou de biopsie. Au bloc opératoire, elle peut
guider l’exploration chirurgicale, y compris celle de lésions du cerveau ou de la moelle
épinière.

 Principe :

L’utilisation des ultrasons est basée sur la détection de la réflexion des ondes sonores au
cours de cet examen non invasif. L’examen ne dépend pas du fonctionnement du foie ou
de la vésicule biliaire. On peut donc l’utiliser en cas d’ictère, chez la femme enceinte et
chez des personnes allergiques aux produits de contraste iodé.
L’échographie détecte un canal cholédoque dilaté ou un calcul dans la vésicule biliaire
avec une grande exactitude (95 % des cas).

 Différents types d’échographie :


Les examens échographiques sont classés selon les organes observés. On distingue,
entre autres :
- L’échographie abdominale : foie, pancréas, rate, vésicule, voies biliaires et gros
vaisseaux tels que l’aorte et la veine cave inférieure ;
- L’échographie endo-vaginale : l’utérus et les ovaires ;
- L’échographie mammaire : seins ;
- L’échographie prostatique ou rénale : appareil urinaire.

 La technique :

Selon le mode utilisé (unidimensionnel et bidimensionnel) et le type de sondes (sondes


utilisées par voie externe et sondes endo-cavitaires), la sonde est posée sur la peau ou
introduite dans une cavité naturelle (vagin, rectum, œsophage). Elle est munie d’un
émetteur d’ultrasons (ondes acoustiques non perçues par l’oreille) qui traversent les
organes mais sont en partie réfléchie quand ils rencontrent une modification de la densité
des tissus.

 Déroulement :

Selon la région à explorer, le patient s’allonge sur le dos ou sur le côté, le thorax ou le
ventre. L’échographie endovaginale se déroule en position gynécologique (genoux pliés

42
et écartés, pieds dans les étriers. Pour les échographies externes, la zone est
préalablement enduite de gel pour favoriser la transmission des ultrasons. Le médecin
applique alors la sonde et la déplace tout en observant les organes étudiés sur son écran
de contrôle. Il peut donner immédiatement des indications sur le résultat.

 Préparation du malade :

Certaines échographies nécessitent d’ingérer une quantité d’eau suffisante pour remplir
la vessie, de façon qu’elle n’apparaisse pas, d’autres d’être à jeun et d’ingérer une
préparation destinée à réduire les gaz intestinaux.
L’examen est indolore et dure 10 à 20 minutes.

 Effets secondaires :

L’échographie est une méthode d’imagerie médicale peu coûteuse, ne nécessitant ni


préparation particulière du patient ni hospitalisation. Elle ne comporte pas de risque des
rayons X. Il n’y a pas d’effets secondaires.

ECHOCARDIOGRAPHIE

Technique d’imagerie utilisant les ultrasons et destinée à explorer le cœur tant sur le
plan anatomique que physiologique (position, taille, mouvements des valvules et des
quatre cavités cardiaques ainsi que la mesure des pressions et les débits d’écoulement).

 Principe :

L’échocardiographie est procédé non invasif, utilisant des ultrasons pour évaluer la
structure et le fonctionnement du cœur. Dans l’ultrasonographie diagnostique une sonde
échographique émet des ondes sonores à haute fréquence qui pénètrent l’organe étudié.
On distingue plusieurs méthodes d’échocardiogra- phie : l’échocardiographie
transthoracique et l’écho- cardiographie transœsophagienne et l’écho-Doppler.

ECHOCARDIOGRAPHIE TRANSTHORACIQUE

Cet examen utilise une sonde échographique placée sur le thorax en regard du cœur.

 Indications :
- Les maladies cardiaques congénitales : études des différentes cavités et leurs
rapports mutuels ;

43
- Les atteintes du ventricule gauche : modification de l’épaisseur de ses parois au
cours des contractions cardiaques ;
- Les dilatations de l’oreillette gauche : en particulier lorsque la valvule mitrale est
le siège d’un dysfonctionnement ;
- Les anomalies des valvules cardiaques : mitrale, tricuspide, aortique ou
pulmonaire ;
- Les atteintes du péricarde : épaississement ou épanchement péricardique ;
- Les atteintes de l’aorte.

 Technique :

Une sonde d’échographie appliquée sur la poitrine émet des ondes ultrasonores. Celles-
ci pénètrent dans les tissus du cœur et sont partiellement réfléchies chaque fois qu’elles
rencontrent une structure de densité différente de la précédente (paroi cardiaque, sang).
Les ultrasons renvoyés sont recueillis par un capteur, et le temps de leur retour est
converti en distance permettant de reconstruire sur un écran une image ressemblant à une
coupe anatomique.
La qualité des images obtenues est variable, l’obésité et certaines maladies pulmonaires
étant, par exemple des obstacles à la propagation des ultrasons.
L’examen dure, en moyenne, de 20 à 40 minutes.
Un E.C.G. peut être fait simultanément.

 Préparation du malade :

C’est un examen anodin, indolore qui ne nécessite pas de préparation spéciale, ni


l’hospitalisation, pas de sédation, ni de rester à jeun.
Le malade se déshabille jusqu’à la taille, il se repose sur le lit ou une table d’examen ou
un fauteuil, en décubitus dorsal, décubitus droite et gauche. L’opérateur étale la pâte
conductrice sur la peau (au dessus du quatrième espace intercostal gauche).
L’échocardiographie en mode bidimensionnel peut être complétée par le Doppler
cardiaque, examen qui permet d’étudier la circulation du sang à l’intérieur des cavités
cardiaques.

 Rôle infirmier :

- Expliquer au malade l’utilité de l’examen, le rassurer ;


- S’assurer du rendez-vous (date, heure…) ;
- Expliquer l’utilité de la pâte de conduction ;
- Préparer le dossier du malade avant de l’envoyer à l’examen ;
- L’installer sur la table d’examen, le déshabiller ;
- Une fois l’examen terminé, aider le malade à se rhabiller, et accompagner le au
service et le réinstaller (si hospitalisé) ;
- Nettoyer la gelée sur la poitrine ;
- Récupérer le résultat et le mettre au dossier du malade.

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ECHOGRAPHIE TRANSOESOPHAGIENNE

Cet examen utilise une sonde échographique introduite par la bouche dans l’œsophage.
Il permet d’observer beaucoup plus finement l’anatomie du cœur en fournissant des
images plus précises des oreillettes, de la cloison inter-auriculaire et de la valvule mitrale.

 Indications :

L’échocardiographie transœsophagienne complète l’échocardiographie transthoracique


pour rechercher :
- un thrombus dans une oreillette ;
- une communication inter-auriculaire ;
- une anomalie valvulaire mitrale (prolapsus, végétations d’endocardite) ;
- une anomalie de l’aorte thoracique (anévrysme, thrombus, dissection).

 Technique :
Après anesthésie locale, une sonde est introduite par la bouche et descend dans
l’œsophage jusqu’au des oreillettes.

 Effets secondaires :

Cet examen nécessite de pouvoir disposer d’un matériel de réanimation car il peut se
produire un trouble du rythme ou une fausse-route après vomissement.

LA BRONCHOGRAPHIE LIPIODOLEE

L’examen radiologique de l’arbre bronchique se fait après opacification par un produit


iodé.

 Préparation du malade :

- Les jours précédents :


- Supprimer le tabac, qui favorise les sécrétions bronchiques ;
- Faire une radiographique du thorax pour dépister un éventuel anévrysme
de l’aorte ;
- Assurer le drainage des bronches, si le malade a une expectoration
abondante (exemple : dilatation des bronches) ;
- Faire un test à l’iode pour connaître la tolérance du malade au produit.
- Le matin :
- Le malade est à jeun ;
- Faire une prémédication.

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 Préparation du matériel :

- La sonde :
- Sonde de Metras, de taille et de courbure différente pour pénétrer dans tout
l’arbre bronchique ;
- Un lubrifiant pour la sonde (huile de paraffine, huile d’olive) ;
- Le produit de contraste :
- Lipiodol, diodine, télébrix ;
- Une seringue de 20 cc ;
- Le matériel pour l’anesthésie locale :
- L’anesthésique local ;
- Cupule stérile pour verser l’anesthésique ;
- Pulvérisateur de Vilbiss ;
- Seringue trachéale avec sa canule recourbée ;
- Miroir de Clark ;
- Compresses stériles.

 Technique :

- Le malade est installé en position assise :


- Anesthésie locale, si elle est utilisée ;
- Introduction de sonde de Metras par voie buccale ou nasale ;
- Injection du produit par sonde, à la seringue.
- La prise des clichés se fera en différentes positions :
- De face, profil, oblique.
- Avant de retirer la sonde, le liquide est aspiré avec une seringue.

 Surveillance du malade :

- Pendant l’examen :
- apparition de vertiges, au cours des changements de position : faire une
injection de stimulant cardiaque ;
- réactions allergiques (éruption, prurit, choc) due à l’intolérance à l’iode :
ne doit pas se voir si le test à l’iode a été fait auparavant.
- Après l’examen :
- Surveiller le réflexe de déglutition : ne rien donner à boire pendant 3 à 4
heures qui suivent du fait de l’anesthésie du pharynx ;
- Ensuite donner du café fort : combattre les effets de la cocaïne ;
- Surveiller la respiration :
- Demander au malade de tousser et de cracher pour éliminer le
liquide injecté ;
- Une gêne respiratoire peut apparaître nécessitant :
- Une aspiration à la sonde ;
- Un drainage de posture.
La bronchographie permet d’affirmer l’existence de dilatations bronchiques.

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L’ARTERIOGRAPHIE

Examen radiologique qui permet la visualisation directe d’une artère et de ses


branches, ainsi que l’étude des anomalies éventuelles du territoire qu’elle irrigue.
L’artériographie est réalisée par injection dans l’artère de produit de contraste iodé. Elle
est dite globale si le produit est injecté dans un tronc artériel (aortographie) et sélective
lorsque le produit est injecté dans une branche (artère rénale, par exemple).

 Indications :

L’artériographie permet de :

- localiser le siège d’une oblitération :


- préciser l’aspect de l’artère en amont ;
- reconnaître l’importance de la circulation collatérale ;
- étudier la conformation du système artériel :
- diagnostiquer un anévrysme ;
- découvrir un angiome ;
- vérifier l’efficacité d’une greffe artérielle :
- contrôler la perméabilité du système greffé.

 Contre-indications :

Idem que l’angiocardiographie.

 Technique :

L’artériographie est réalisée soit directement (au niveau de la région même à examiner),
soit à proximité ou à distance de cette région (avec utilisation d’un cathéter). Dans la
plupart des artériographies à distance, le point de ponction est situé au pli de l’aine, sur
l’artère fémorale.
Le produit de contraste iodé introduit dans l’artère est rapidement entraîné par le flux
sanguin, d’abord à travers l’arborescence des divisions artérielles, puis dans les systèmes
artériolaire et capillaire, enfin dans le système veineux.
Il ne s’écoule que quelques secondes entre l’opacification artérielle initiale et le temps
de retour veineux. Aussi l’information artériographique doit-elle être rapidement saisie,
soit selon un mode dynamique apparenté au cinéma, soit en mode discontinu, c’est-à-dire
par la réalisation d’une série rapide de clichés programmés à l’avance.

Artériographie des membres :

- L’injection est faite :


- Dans l’artère sous-clavière ou humérale pour le membre supérieur ;
- Dans l’artère fémorale pour le membre inférieur.

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Aortographie :

- Un cathéter est introduit dans la fémorale et poussé à contre-courant jusque dans


l’aorte. La prise des clichés rapide (1 à 5 par seconde).

 Déroulement :

L’artériographie nécessite une hospitalisation de 24 à 48 heures. Elle se pratique sous


anesthésie locale et peut durer de 30 minutes à 2 heures.

 Effets secondaires :

Ils sont de deux types : allergique et traumatique. L’effet allergique est dû à l’iode
contenu dans le produit de contraste.
L’allergie à l’iode se traduit par des nausées, des vomissements, des éruptions cutanées
ou une baisse de la tension artérielle.
Il faut s’assurer que le patient n’a jamais présenté d’allergie et, si ce n’est pas le cas, lui
prescrire préalablement un traitement antiallergique.
L’effet traumatique consiste en un risque faible d’hémorragie locale. Il est utile, avant
toute artériographie, de vérifier l’absence chez le patient de tout trouble de la coagulation.
De même, une fois le cathéter retiré après l’examen, le point de ponction sera fermement
comprimé et surveillé pendant 24 heures.

ELECTROCARDIOGRAMME
(E. C. G.)
DEFINITION :

L’électrocardiogramme est l’enregistrement graphique des courants d’action du


muscle cardiaque.

PRINCIPES :

- Tout muscle en se contractant devient le siège d’un « courant d’action ».


- Les régions en activité deviennent électronégatives par rapport aux
autres.
- les variations de Potentiel, survenant à chaque révolution cardiaque ;
- sont transmises par les tissus de l’organisme, bons conducteurs
d’électricité ;
- sont recueillies par des électrodes placées sur les membres et le thorax.

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PREPARATION DU MALADE :

- Le malade est installé confortablement :


- Lui expliquer l’examen qui va lui être fait ;
- Lui enlever montre, bracelet, bague ;
- Placer les électrodes des membres :
- Recouvrir les électrodes d’une pâte au sel pour faciliter le passage du
courant ;
- Les fixer au niveau des poignets et des chevilles.
- Placer l’électrode pré-cordiale, enduite de la pâte.

ENREGISTREMENT :

Les électrodes sont reliées à un appareil amplificateur et enregistreur. Les tracés


obtenus varient suivant les dérivations :

- Dérivations bipolaires des membres :


- D1 = entre bras droit et bras gauche ;
- D2 = entre bras droit et jambe gauche ;
- D3 = entre bras gauche et jambe gauche.
- Dérivations unipolaires des membres :
- VR = pour le bras droit ;
- VL = pour le bras gauche ;
- VF = pour la jambe gauche.
- Dérivations pré-cordiales :
- V1, V2, V3 = en regard du ventricule droit ;
- V4, V5, V6 = en regard du ventricule gauche.
- Le tracé électrocardiogramme comporte :
- Une onde P = positive, relative à la contraction des oreillettes
(dépolarisation), durée = 0,12 seconde ;
- L’espace PR = temps de conduction auriculo-ventriculaire, durée = 0,14
seconde ;
- Un complexe QRS, correspondant à la contraction des ventricules.
Onde Q = négative – Onde R = positive – Onde S = négative. Durée
0,08 seconde.
- L’intervalle ST, isoélectrique. Durée 0,06 seconde.
- L’onde T = onde lente, positive, temps de recharge du muscle
cardiaque. Durée = 0,2 seconde.

INDICATIONS :

L’E.C.G. permet de déceler :

- Les troubles du rythme auriculaire, tels que :


- Le flutter auriculaire ;
- La fibrillation ;

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- La tachycardie ventriculaire.
- Les troubles de conduction, par exemple :
- Le syndrome de Stokes-Adam ;
- Le bloc de branches ;
- Les hypertrophies ventriculaires déterminées par :
- Les lésions valvulaires ;
- L’hypertension artérielle ;
- Le cœur pulmonaire chronique ;
- Les malformations cardiaques.
- Les signes de nécrose dans :
- L’infarctus du myocarde.

L’E.C.G. est un examen fondamental en cardiologie, il est également pratiqué chez des
malades sous digitaliques, des diurétiques, en cas de surveillance de l’évolution du
rhumatisme articulaire aigu, en pré-anesthésie et surtout en cas d’intervention sur le cœur.

ELECTROENCEPHALOGRAMME

Il étudie les courants développés par l’activité cérébrale en enregistrant à travers la


calotte crânienne leur différence de potentiel.

INDICATIONS :

- L’électroencéphalogramme est couramment utilisé en présence de :


- Epilepsie : diagnostic et surveillance du traitement ;
- Tumeurs cérébrales : diagnostic et localisation ;
- Traumatismes crâniens : étude du retentissement cérébral et
surveillance de l’évolution ;
- Autres (coma, atteinte d’origine vasculaire, méningo-encéphalite) ;
- Troubles psychiques.

CONTRE-INDICATIONS :

Il n’en existe pas.

PREPARATION DU MALADE :

- Le traitement barbiturique doit être arrêté depuis 48 heures. Dans le cas


contraire, prévenir le médecin qui lira l’enregistrement.
- Donner un shampooing au malade (si nécessaire).
- Rassurer le malade sur l’innocuité de l’examen : c’est un examen anodin, durée
environ 15 minutes et sa collaboration au cours de l’enregistrement est
nécessaire.

50
Le malade doit être calme, détendu, l’examen se fera dans une salle semi-
obscure et loin du bruit.

MATERIEL :

- Appareil d’enregistrement (encéphalographe) ;


- Papier (rouleau pour le graphique) ;
- Prise de terre ;
- Crème (pâte antiparasite) ;
- Electrodes (20 à 30) ;
- Ether pour dégraisser ;
- Coton….

MANIERE DE PROCEDER :

- Installation du malade : le malade est installé, confortablement,


- En position assise ou allongée ;
- La tête bien appuyée.
Le malade doit être au calme, dans une salle demi-obscure.
- 20 à 30 électrodes sont disposées sur le cuir chevelu : déposer une
crème antiparasite pour permettre leur bonne adhérence en écartant les
cheveux. Placer le casque : les électrodes sont disposées d’une façon
précise sur le cuir chevelu, elles sont reliées 2 à 2 par dérivation grâce à
des fils conducteurs reliés à l’enregistreur.
- Enregistrement :
- Les électrodes sont retirées par dérivation à un amplificateur et un
oscillographe.
Le tracé s’inscrit sur un papier spécial se déroulant à vitesse constante
et mesurée.
- L’enregistrement se fait :
- Chez le malade au repos ;
- Ouverture fermeture des yeux ;
- Après des stimulations :
- Hyperpnée pendant 3 minutes ;
- Stimulation lumineuse intermittente ;
- Injection de cardiasol dilué (plus rarement
utilisé).

LE TRACE :

Il se présente sous la forme d’une courbe complexe.

Les rythmes normaux :

- Rythme alpha : sa fréquence est de 8 à 13 cycles par secondes, ce rythme est


recueilli en regard des régions postérieures du cerveau ;

51
- Rythme bêta : sa fréquence est de 15 à 30 cycles par secondes, il est recueilli en
regard des régions antérieures du cerveau ;
- Rythme thêta : sa fréquence est de 4 à 7,5 cycles par secondes, il apparait au
cours du sommeil ;
- Rythme delta : de fréquence de 0,5 à 3 cycles par secondes, il est dominant chez
le nourrisson.

Quelques rythmes anormaux :

- Par modification du rythme :


- Rythme lent : dans les souffrances cérébrales (œdème) ;
- Un tracé plat indique l’arrêt de toute activité cérébrale. Pour affirmer la
mort du malade, 2 enregistrements faits à 48 heures d’intervalle doivent
montrer cette absence totale d’activité.
- Par accidents surajoutés :
- Les complexes pointes-ondes sont caractéristiques de l’épilepsie.
L’électroencéphalogramme est un examen sans danger, effectué couramment.

ECHO-DOPPLER

L’écho-Doppler vasculaire est un examen échographique, fondé sur l’utilisation des


ultrasons, destiné à explorer les artères et les veines.

 Différents types d’écho-Doppler :

L’écho-Doppler comporte des modalités différentes : l’échographie bidimensionnelle,


le Doppler artériel et l’écho-doppler avec codage couleurs.

- L’échographie bidimensionnelle fait appel à la propriété qu’a un faisceau


d’ultrasons de se réfléchir en partie lorsqu’il rencontre la limite séparant deux
structures de composition différente.
La sonde échographique, qui est à la fois émettrice et réceptrice, permet donc,
lorsqu’elle est appliquée sur la peau en regard d’une artère, de voir la paroi
antérieure de cette artère, puis sa lumière (volume intérieur) et enfin sa paroi
postérieure.

- Le Doppler artériel utilise la propriété qu’ont les ultrasons de changer de


fréquence d’émission lorsqu’ils se réfléchissent sur un corps en mouvement. En
calculant automatiquement la différence entre la fréquence d’émission et la
fréquence de réception, l’appareil est capable de donner avec précision la vitesse
instantanée du corps en mouvement.
Les globules rouges étant capables de réfléchir le faisceau d’ultrasons, il est
possible d’apprécier la vitesse du flux sanguin dans le vaisseau situé en regard de la
sonde Doppler. L’analyse des courbes enregistrées à différents niveaux artériels
permet de connaître avec précision l’état du réseau artériel. Aussi l’enregistrement

52
Doppler du flux veineux permet de mettre en évidence l’arrêt ou le ralentissement
du flux sanguin, dû à la présence d’un caillot à l’intérieur de la veine examinée,
dans le cas d’une phlébite.

- L’écho-Doppler avec codage couleurs est une technique plus récente, courante,
qui permet de visualiser sur écran le flux artériel ou veineux en colorant de manière
arbitraire le flux sanguin en rouge s’il se dirige vers le capteur, en bleu s’il s’en
éloigne.

 Effets secondaires :

L’écho-Doppler vasculaire est un examen indolore, dont la durée n’excède pas 40


minutes, qui ne nécessite pas d’hospitalisation et n’entraîne aucun effet secondaire.

LA BRONCHOSCOPIE
La bronchoscopie est l’examen endoscopique de la trachée et des grosses
bronches.

 INDICATIONS :

- Dans un but diagnostique :


- Etude du calibre des bronches (obstruction, rétrécissement) ;
- Examen de la paroi des bronches :
- Recherche d’une tumeur avec biopsie ;
- Recherche d’ulcérations, de fistules, d’inflammations.
- Prélèvements de sécrétions, biopsie ;
- Bilan pré-opératoire avant une exérèse pulmonaire.
- Dans un but thérapeutique :
- Ablations de corps étrangers ;
- Aspiration des sécrétions bronchiques ;
- Dilatation trachéale après sténose ;
- Instillations bronchique d’un médicament (ex. fluidifiants).

 CONTRE-INDICATIONS :

- La bronchoscopie est formellement contre-indiquée chez un malade


présentant :
- Un anévrysme de l’aorte, dépisté par la radio pulmonaire :
- L’aorte est proche de la trachée et de la bronche gauche ;
- L’anévrysme peut se rompre au contact du bronchoscope et
entraîner une mort brutale.
- Malade sous anticoagulant.
- La bronchoscopie est à éviter chez un malade présentant :

53
- Une cardiopathie décompensée ;
- Une crise d’asthme ;
- Une période de fébrile.
- La bronchoscopie est impossible à réaliser chez un malade présentant une
raideur de la région cervicale :
- Par atteinte du rachis du cervical :
- Malformation ;
- Rhumatismes.
- Par atteinte musculaire : maladie de Parkinson (par exemple).

 PREPARATION DU MALADE :

- Les jours précédant l’examen :


- Supprimer le tabac :
- Il irrite les voies aériennes ;
- Il stimule les sécrétions ;
- Il favorise les spasmes.
- La bronchoscopie doit être faite avant la bronchographie ;
- Faire faire une radiographie pulmonaire pour dépister les contre-
indications ;
- Faire un bilan général :
- Temps de saignement et de coagulation ;
- Electrocardiogramme.
- La veille :
- L’hospitalisation n’est pas indispensable. Le repos au lit
favorise une meilleure détente physique ;
- L’alimentation sera légère le soir ;
- Une prémédication est souvent utile (tranquillisants).
- Le matin :
- Le malade reste à jeun ;
- Faire enlever les prothèses dentaires ;
- Une heure avant la bronchoscopie faire la prémédication :
- Atropine : dose importante : ½ ou i mg pour réduire
au maximum les sécrétions. Morphine 1 cg. Chez
l’asthmatique, l’insuffisant respiratoire, la morphine
est contre-indiquée. Elle remplacée par du Phénergan.

 PREPARATION DU MATERIEL :

- Le bronchoscope, tube métallique creux, de diamètre variable suivant le


malade, de 5 à 9 mm.
- Un lubrifiant stérile : huile d’olive ou huile de paraffine ;
- Des tiges porte-lames qui seront introduites dans le bronchoscope,
prévoir des lampes de rechange ;

54
- Les optiques : tiges fragiles, comportant des lentilles, et permettant une
observation sous différents angles :
- Vision directe ;
- Vision à 60°, 90° ;
- Vision rétrograde à 120° ;
- Avec la substance anti-buée.
- Le matériel pour faciliter l’examen :
- Tiges porte-coton pour nettoyer, vérifier que les cotons
tiennent bien ;
- Canules d’aspiration avec embouts en gomme, avec
l’aspirateur, prévoir un flacon d’eau stérile pour rincer les
canules en cours de bronchoscopie.
- Le matériel pour les prélèvements :
- Canules d’aspiration pour les sécrétions ;
- Tubes stériles pour le laboratoire ;
- Pinces à biopsie ;
- Flacons avec liquide fixateur de Bouin pour recevoir les
fragments prélevés ;
- Une solution d’adrénaline à 1 %, pour favoriser la
vasoconstriction après la biopsie.
- Le matériel pour le traitement :
- Pinces à corps étrangers : elles sont nombreuses et de forme
variée selon l’objet à extraire.
- Le matériel pour l’anesthésie locale :
- Idem que la bronchographie.
- Le matériel pour l’asepsie :
- Champ troué pour la face du malade ;
- Blouson, masque, gants pour l’opérateur ;
- Compresses stériles.
- Le matériel en cas d’accidents :
- Un obus à oxygène ;
- Des tonicardiaques, avec seringue et aiguilles pour injections.

 TECHNIQUE :

- Anesthésie :
- Locale, si elle est utilisée :
- Le malade est en position assise ;
- Une pulvérisation d’anesthésie est faite dans le pharynx, puis
le larynx ;
- Attendre 10minutes que l’anesthésie ait fait son action ;
- Générale, souvent utilisée :
- Le malade est en position de décubitus dorsal, attaché sur la
table ;
55
- Injection intra-veineuse de l’anesthésique (Nesdonal).
- Installation du malade :
- Le malade est installé en décubitus dorsal ;
- Une têtière orientable incline la tête en hyperextension.
- Introduction du tube :
- Un aide tient, avec une compresse, la langue du malade ;
- Le bronchoscope est introduit avec douceur tout en explorant ;
- L’aspiration des sécrétions est souvent nécessaire au cours de
l’introduction ;
- Lorsque le bronchoscope est parvenu à l’éperon trachéal, une
pulvérisation d’anesthésique est faite dans les bronches
souches pour permettre leur exploration.
- Prélèvement ou traitement :
- Par la lumière du bronchoscope sont introduits :
- La pince à biopsie et le porte-coton avec la solution
d’adrénaline ;
- La pince à corps étrangers, etc.

 SOINS APRES LA BRONCHOSCOPIE :

- Le malade restera au repos pendant quelques heures.


- Ne rien donner à boire pendant les 2 ou 3 heures qui suivent jusqu’à la
disparition de l’anesthésie bucco-pharyngée ;
- Ensuite faire prendre du café fort ;
- Le malade peut présenter une gêne à la déglutition pendant 24 ou 48
heures, gêne due au traumatisme causé par l’introduction du
bronchoscope ;
- L’alimentation sera légère pendant 24 heures.
- Si le malade présente des nausées, lui faire une caféine
(antidote de la cocaïne contenue dans l’anesthésie local).
- Eviter le tabac pendant quelques jours.
- Recueillir l’expectoration pendant les 2 ou 3 jours qui suivent ;
- L’irritation bronchique déclenchée par l’examen endoscopique
provoque la toux et peut favoriser une expectoration riche en
bacilles ou en cellules néoplasiques.

 INCIDENTS ET ACCIDENTS :

Pour les dépister, la surveillance du malade portera sur :

- La toux et l’expectoration :
- Dans les heures qui suivent, le malade présente une toux d’irritation ;
- Quelques crachats sanglants peuvent être expectorés surtout après une
biopsie ;

56
- Redouter cependant une hémoptysie plus : faire des coagulants.
- La respiration :
- L’apparition d’une dyspnée peut être le signe :
- D’un choc, le malade présente une accélération du pouls et une
chute de tension ;
- D’un emphysème médiastinal par perforation d’une bronche.
- Deux accidents graves sont à redouter au cours de la bronchoscopie :
- La syncope cardiaque, au début de l’anesthésie :
- Par intolérance à la cocaïne ;
- Par anesthésie trop rapide
- La rupture d’un anévrysme de l’aorte : ne doit pas se voir car
l’anévrysme est contre-indiqué à la bronchoscopie.

RECTOSCOPIE

C’est l’examen permettant la vision directe de la muqueuse anale, rectale et


sigmoïdienne basse.

 INDDICATIONS :

- Dans un but diagnostique :


- Identification du cancer :
- Perçu par le toucher ;
- Suspecté par l’atteinte de l’état général, par une hémorragie
rectale.
- Etude de la muqueuse rectale et sigmoïdienne, et des sécrétions, chez
un malade présentant des troubles du transit :
- Diarrhée ou constipation ;
- Ecoulements anormaux, hémorragiques ;
- Ténesme ;
Afin de préciser le diagnostic de :
- Rectocolite hémorragique ;
- Dysenterie amibienne ;
- Polypose diffuse, hémorroïdes internes ;
- Rectites, etc.
- Examen du calibre du sigmoïde et de l’état de la muqueuse, dans la
maladie de Hirschprung.
- Dans un but thérapeutique :
- Ablation de polypes rectaux par cautérisation.

 PREPARATION DU MALADE :

57
Elle est très importante, mais difficile à réaliser. D’elle dépend, en grande partie,
la réussite de l’examen.

Préparation physique :

L’intestin terminal doit être vidé de son contenu fécal.


- La rectoscopie sera pratiquée loin d’un lavement baryté.
- Seront supprimés :
- Les médicaments à base de bismuth, 2 à 3 jours avant ;
- Les aliments riches en cellulose, la veille.
- La vacuité intestinale est assurée par des grands lavements de 1 litre d’eau tiède,
sans aucune substance irritante :
- Un lavement la veille au soir ;
- Un lavement le matin, 2 heures avant l’examen.
- Chez les malades diarrhéiques :
- Essayer de diminuer le flux diarrhéique en administrant ;
- Donner un seul lavement, 2 heures avant la rectoscopie.
- Quelques minutes avant l’examen, le malade devra vider sa vessie.

Préparation psychologique :
La préparation psychologique du malade est primordiale.
- Expliquer au malade la nécessité de l’examen ;
- Lui préciser la position qu’il devra prendre ;
- Le rassurer car la rectoscopie est un examen peu douloureux ;
- La prémédication est en général inutile. Un sédatif léger peut être donné, le
matin, aux malades anxieux.

 PREPARATION DU MATERIEL :

- Le rectoscope de Bensaude :
- Tube métallique cylindrique, gradué de cm en cm ;
- De 15 à 35 cm de long ;
- De 10 à 25 mm de diamètre,
Le plus souvent utilisé est celui de 25 cm de long et de 20
mm de diamètre.
- Un mandrin : tige terminée par une olive permettant d’obstruer
totalement l’extrémité du rectoscope ;
- L’éclairage est de 2 types :
- Distal : lampe de 4 volts sur tige porte-lame (peu utilisé) ;
- Proximal : lampe de 12 volts dont les rayons lumineux sont
réfléchis dans l’axe du rectoscope grâce à un miroir.
- Prévoir le transformateur.
- Matériel pour faciliter l’examen :
- Tige porte-coton pour nettoyer l’intestin au cours de l’examen ;

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- La soufflerie de Richardson pour dépister la muqueuse intestinale (n’est
pas toujours utilisée car l’insufflation d’air dans le rectum est
douloureuse) ;
- Des gants pour l’opérateur, des compresses et un haricot ;
- Des doigts pour un toucher rectal préalable dans le but de :
- Préciser la direction du canal anal ;
- Vaincre la résistance du sphincter ;
- Lubrifier le canal anal.
- Un pot de vaseline pour lubrifier doigtier, rectoscope ;
- L’anuscope, pour l’examen direct.
- Matériel pour des prélèvements :
- Un jeu de pinces à biopsie ;
- Des flacons avec liquide de Bouin pour recueillir les fragments
prélevés ;
- Des lames et tubes pour recueillir les sécrétions.

 TECHNIQUE :

- Installation du malade :
- Le malade est installé en position génu-pectorale :
- A genou sur la table d’examen ;
- Les cuisses à angle droit par rapport à la table ;
- Le tronc penché en avant ;
- La joue droite reposant sur les bras croisés à plat sur la
table.
- L’infirmier (ère) aidera le malade à maintenir sa position, et à accentuer
le creux lombaire ;
- Le malade fatigué ne pouvant se maintenir en position génu-pectorale
peut être installé en :
- Position gynécologique ;
- Position latérale ;
L’exploration est plus difficile et les résultats moins bons.
- Introduction du tube :
- L’examen débute par le toucher rectal ;
- L’infirmier (ère) rince à l’eau stérile le rectoscope, s’il est conservé au
formol ;
- Le rectoscope, muni de son mandrin, est introduit sur une longueur de 4
à 5 cm ;
- Le mandrin est ôté et l’éclairage est adapté sur la table ;
- La progression du tube se fait sous contrôle de la vue ;
- L’observation de la muqueuse se fait en retirant progressivement le
rectoscope. Les parcelles de matières qui restent dans l’intestin et qui
gênent l’examen sont enlevées par les tiges porte-coton.
- Prélèvement :

59
- Le médecin procède aux prélèvements nécessaires (glaires, biopsie,…).

 SURVEILLANCE :

La rectoscopie, pratiquée avec douceur, est un examen non douloureux. Les


incidents sont très rares.
- Le malade peut présenter une hémorragie, s’il y a eu biopsie. Dans ce
cas, il est prudent de le surveiller pendant 24 heures.
- Chez un porteur de fissure anale, l’introduction du rectoscope peut être
douloureuse. Une injection de novocaïne est alors nécessaire.
La rectoscopie, examen non dangereux, apporte de précieux renseignements
dans les affections anales et recto-sigmoïdiennes.

LA COELIOSCOPIE

La cœlioscopie est l’examen endoscopique des organes pelviens. Elle peut être
pratiquée :
- A travers la paroi abdominale antérieure : cœlioscopie transpariétale ;
- A travers le cul-de-sac postérieur du vagin : cœlioscopie transvaginale ou
culdoscopie.

 INDICATIONS :

- Dans un but diagnostique :


- Grossesse extra-utérine non rompue ;
- Masses annexielles ;
- Bilan d’une stérilité ;
- Douleurs pelviennes inexpliquées.

 CONTRE-INDICATIONS :

Celles de la laparoscopie.

 PREPARATION DE LA MALADE :

Comme pour la laparoscopie. Une injection vaginale antiseptique est souvent


faite quelques heures avant l’examen.

 PREPARATION DU MATERIEL :

Le matériel pour la cœlioscopie est le même que pour une laparoscopie.


- Il faut prévoir en plus :
- Un spéculum de Collin ou Cusco ;
- 2 pinces de Pozzi ;

60
- Une canule intra-utérine.
- La cœlioscopie est habituellement faite sous anesthésie générale.

 TECHNIQUE :

- Installation de la malade :
- Après la pose du spéculum, le col de l’utérus est fixé par les pinces de
Pozzi ;
- La canule intra-utérine est mise en place. Elle permettra la mobilisation
de l’utérus au cours de l’examen.
- Création du pneumopéritoine ;
- La malade est placée en position de Trendelenburg ;
- Examen endoscopique.
A la fin de l’examen, la canule intra-utérine est retirée. Pour l’endoscopie par
voie transvaginale, le pneumopéritoine est créé par l’intermédiaire du trocart du
culdoscope introduit à travers le cul-de-sac vaginal.

 SURVEILLANCE :

Comme pour la laparoscopie.


La cœlioscopie est un examen qui permet d’éviter, dans de nombreux cas, une
laparotomie exploratrice.

COLOSCOPIE
Il s’agit d’un examen qui permet de visualiser l’intérieur de tout le côlon (et
souvent la dernière anse iléale) à l’aide d’un endoscope long et souple muni de
fibres optiques et rayons lumineux (endoscope de même principe que pour la
fibroscopie gastrique, mais de diamètre supérieur). Le côlon doit être parfaitement
propre pour que l’examen puisse se faire.
Il peut être pratiqué dans un but diagnostique (recherche de tumeur, de colite
inflammatoire, de diverticule…), thérapeutique (ablation de polypes) ou de
dépistage-surveillance.

 PREPARATION DU PATIENT :

- Expliquer au patient le principe de l’examen (qui se réalise le plus souvent sous


anesthésie générale) et la nécessité de préparer le côlon afin qu’il soit
parfaitement propre. Cette préparation consiste en un régime sans résidus
pendant les 3 jours précédant l’examen et une purge débutée la veille de
l’examen.

61
- Régime sans résidus : il consiste, pendant les 3 jours précédents, à limiter
l’apport de fibres alimentaires (celles-ci n’étant pas absorbées et augmentant les
déchets fécaux). Ces fibres sont contenues dans les légumes secs ou verts, les
fruits frais ou secs, les céréales, les fromages fermentés, les viandes en sauce.
Les aliments permis sont donc : les produits laitiers par petites quantités, les
viandes blanches-poissons-œufs-volailles-abats (grillés, rôtis, au court-bouillon,
à la vapeur, poêlés, au naturel), les féculents (pâtes, riz, semoule, vermicelle,
tapioca, pommes de terre), le pain-biscotte-viennoiseries, les produits sucrés
(sucre, miel, gâteaux secs, biscuits secs), les corps gras (beurre, huile, crème
fraiche, etc.).
Enfin, il ne faut pas prendre de fer ni de charbon les 8 jours précédents.
- Préparation du côlon par purge (+++) : débutée la veille de l’examen. Par
exemple : 4 litres de PEG (Colopeg, Fortrans, Klean prep) à boire en 2 temps la
veille au soir de l’examen. Le patient boira les 2 premiers litres à partir de 16 h
jusqu’à 18 h. Puis il prendra un repas sans résidus avant de boire les 2 derniers
litres à partir de 22 h jusqu’à minuit. Si l’examen se déroule le lendemain matin,
il doit être à jeun à partir de minuit. S’il se déroule le lendemain après-midi, il
pourra avoir une boisson (thé ou café uniquement) le matin vers 8 h, puis rester
à jeun.
- Noter les quantités effectivement bues et les heures de prise.
- Bilan d’hémostase : TP, TCA, plaquettes et carte de groupe.
Autres examens sur prescription médicale si nécessaire (voir prescriptions de
l’anesthésiste). L’aspirine aura dû être arrêtée pendant les 8 jours précédents.
- Si l’examen est prévu sous anesthésie :
- Consultation d’anesthésie obligatoire (48 h minimum avant l’examen) ;
- Prémédication selon prescription 1 h 30 avant l’examen ;
- Préparer le malade pour tout bloc opératoire (casque, pas de maquillage,
prothèses dentaires enlevées, etc.), à jeun et perfuser au bras droit (car
la position au cours de l’examen est le décubitus latéral gauche).
- Eventuelle antibioprophylaxie, selon prescription médicale, en cas de terrain à
risque (valvulopathie cardiaque, ATCD d’endocardite infectieuse, etc.) à
débuter en IV 1 h avant l’examen.
- Il faut insister sur le fait que l’examen ne peut correctement se faire que
sur un côlon débarrassé de toutes matières ou liquides. Dans le cas
contraire, la progression et la visualisation dans le côlon peuvent être
impossibles. Le liquide émis en fin de préparation doit donc être clair et
dépourvu de matières.

 PREPARATION DU MATERIEL :

L’examen se déroule dans une salle d’endoscopie spécialement équipée.


- Vérifier le coloscope et son installation : lumière froide, insufflation et
aspiration doivent être fonctionnelles. Vérifier les accessoires : pinces à biopsie,
anse diathermique.

62
- Gants, doigtiers, xylocaïne visqueuse, gel lubrifiant, pots à biopsie (liquide de
Bouin ou formol).

 DEROULEMENT DE L’EXAMEN :

Le patient est installé en décubitus latéral gauche.


L’examen est précédé d’un toucher rectal qui permet de détecter une éventuelle
masse, d’apprécier la qualité de la préparation, de lubrifier le canal anal.
Le coloscope est ensuite introduit par l’anus, puis l’appareil est diriger, sans
forcer, sous contrôle de la vue jusqu’au caecum.
L’inspection des organes se fait surtout au retrait de l’appareil. Divers gestes
thérapeutiques sont réalisables au cours de la coloscopie : polypectomie,
photocoagulation, dilatation. En cas de polypectomie, le polype peut être retiré soit
à l’aide d’une pince (coagulante ou non) qui permet d’arracher le polype s’il est de
petite taille, soit à l’aide d’une anse diathermique en cas de polype plus
volumineux. Cela consiste à enserrer le polype au niveau du pied avec l’anse
(comme au lasso), on fait ensuite passer un courant sectionnant et coagulant par
l’anse qui vient couper le polype et le retirer (à l’aide d’une pince) pour analyse
anatomopathologique.

 SURVEILLANCE APRES LA COLOSCOPIE :

- En cas d’anesthésie : réveil et surveillance en salle de réveil.


- Un malade non accompagné ne peut pas sortir le jour de l’examen s’il a été
anesthésié. Il ne doit pas conduire, boire d’alcool, prendre de somnifère ou de
décision importante le jour de l’anesthésie.
- Pouls, T.A. et température. Avertir en cas de douleur abdominale, baisse
tensionnelle, tachycardie > 100, rectorragies.
- En cas de polypectomie : le patient reste hospitalisé jusqu’au lendemain matin.
- Le taux de complication est estimé à 0,3 % (avec une mortalité de 0,01 %).
Les principales complications sont :
- Les hémorragies (1,5 %). Elles surviennent essentiellement après
polypectomie, immédiate dans 70 % des cas et retardée dans 30 % (à la
chute de l’escarre cicatricielle après quelques jours). Elles peuvent se
manifester par une chute tensionnelle, une tachycardie, des
rectorragies ;
- Les perforations. Les facteurs de risques sont : la présence de
diverticules, d’une colite inflammatoire (Crohn, RCH), radique ou
ischémique, les antécédents de chirurgie abdominale, les gestes
thérapeutiques tels que les polypectomies ou dilatation, et le manque
d’expérience de l’opérateur. Elles peuvent se manifester par des
douleurs abdominales, un météorisme, une fièvre, l’existence d’un
pneumopéritoine à la radiographie.

63
 NETTOYAGE ET DESINFECTION DU COLOSCOPE :

L’appareil doit être nettoyé et désinfecté selon les modalités en cours (voir
procédures de décontamination des endoscopes).

FIBROSCOPIE DIGESTIVE

C’est l’examen endoscopique qui permet une exploration visuelle du tube


digestif supérieur de l’œsophage jusqu’au deuxième voire au troisième duodénum.

 PRINCIPES :

La fibroscopie oeso-gastro-duodénale consiste en l’introduction d’un appareil


optique souple de 1,20 m de long et de 14 mm de diamètre dans le tube digestif par
la bouche : le fibroscope. Schématiquement, il comporte à son extrémité introduite
dans le tube digestif une lumière froide et à l’autre extrémité un oculaire. Ces deux
éléments sont reliés par une fibre optique. L’ensemble est souple et l’extrémité
lumineuse est articulée par deux molettes situées au niveau de l’oculaire.
L’ensemble se comporte un peu comme une « caméra téléguidée ».
De plus, le fibroscope comprend un canal opérateur qui permet la réalisation de
gestes diagnostiques et thérapeutiques (biopsies, cytologie, hémostase, etc.). Enfin,
il existe un canal qui permet d’insuffler de l’air ou d’aspirer des liquides pour
faciliter l’examen.
Il existe également des vidéo-endoscopes qui permettent de visualiser
directement (et d’enregistrer sur magnétoscope) les images sur une télévision au
lieu de les regarder dans un oculaire.

 EXAMEN :
- Préparation du malade :

Prendre rendez-vous à l’unité d’endoscopie.


- L’examen peut se réaliser :
- En ambulatoire ;
- En urgence (hémorragie digestive) ;
- Sous anesthésie générale.
- Le malade doit être à jeun depuis 12 heures et ne pas avoir fumé. Il faut vérifier
l’absence de prise d’aspirine, d’anti-inflammatoire, d’anticoagulant et de
clopidogrel (Plavix).
- Un bilan d’hémostase est nécessaire (TP, TCA) afin que d’éventuelles biopsies
puissent être pratiquées.
- Expliquer les principes de l’examen et rassurer le patient permet souvent
d’éviter une anesthésie générale.

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- La prémédication comprend une anesthésie locale pharyngo-laryngée avec un
spray de xylocaïne. Si le patient est anxieux, on peut lui administrer un calmant
injectable type diazépam (Valium) : 4 mg en IV 30 mn avant l’examen.
- Si l’examen a lieu en urgence (hémorragie digestive par exemple), une
évacuation du contenu gastrique et un lavage par sonde peuvent se révéler
nécessaires.
 Déroulement de l’examen :
- L’examen se déroule dans une salle d’endoscopie correctement équipée. Le
patient est couché en décubitus latéral gauche. Un cale-dents est mis en place.
- Le fibroscope est introduit doucement en demandant au patient de déglutir et de
fléchir le cou pour faciliter le passage de la bouche œsophagienne.
Au cours de l’examen, la salive ne doit pas être avalée mais doit couler dans
un haricot en dehors de la bouche.
- Puis l’appareil est poussé sous contrôle de la vue jusqu’au deuxième duodénum,
l’inspection des organes se faisant surtout au retrait de l’appareil. Sont
successivement explorés : le duodénum, l’estomac (petite courbure, antre,
pylore, grosse tubérosité) et l’œsophage. Des colorants vitaux peuvent être
utilisés pour préciser certaines lésions.
- Au total, l’examen dure 10 à 20 mn selon la réalisation d’actes complémentaires
(biopsies par exemple) ou non ; il est le plus souvent bien supporté et est
facilement renouvelable.
- Après l’examen, le patient doit attendre environ 30 mn avant pouvoir manger
du fait de l’anesthésie locale.
- En cas d’anesthésie générale, le patient ne doit pas conduire ni rester seul
jusqu’au lendemain ; il doit boire et manger légèrement le soir de l’examen.
- Après l’examen, l’appareil doit être stérilisé.

 INDICATIONS :
- Diagnostique :
Elles sont très larges étant donné la bénignité de l’examen, sa durée brève et les
renseignements rapportés. Tout malade présentant une symptomatologie
digestive haute doit bénéficier d’une fibroscopie en première intention ; les
examens radiologiques usuels ne gardent plus que de rares indications.
Epigastralgies, dysphagie, pyrosis, hématémèse, méléna et altération de l’état
général sont les indications principales de la fibroscopie.
- Thérapeutique :
Elles sont de plus en plus nombreuses : dilatation de sténoses œsophagiennes,
mise en place de prothèses œsophagiennes, sclérose de varices œsophagiennes,
électrocoagulation et photocoagulation de lésions hémorragiques, etc.

 CONTRE-INDICATIONS :

- Aucune.

 INCIDENTS ET ACCIDENTS :

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Ils sont rares : on note environ 0,033 de décès et 0,05 % d’accidents, le plus
fréquent étant la perforation de l’œsophage cervical. Ces complications ne
devraient plus se voir avec la meilleure formation des endoscopistes.

CYSTOSCOPIE

C’est l’examen direct de la vessie par la vue, à l’aide d’un endoscope ;

 INDICATIONS :

- Dans un but diagnostic :


- Examen de la muqueuse vésicale :
- Recherche d’une inflammation, d’une tumeur, d’ulcération, de
calculs ;
- En présence de pyurie, hématurie, pollakiurie.
- Cathétérisme des uretères :
- Pour un recueil séparé des urines de chaque rein (division
d’urines) ;
- Pour une radiographie (U.P.R).
- Dans un but thérapeutique :
- Au niveau de la vessie des uretères :
- Electrocoagulation ;
- Résection endoscopique de certaines tumeurs.
- Au niveau des uretères :
- Montée de sondes, en cas d’anurie, pour débloquer un rein
inhibé ;
- Mobilisation ou ablation des calculs.

 CONTRE-INDICATIONS :

- La cystoscopie est impossible à réaliser chez un malade présentant :


- Un rétrécissement de l’urètre ;
- Une dilatation par des béniqués pourra être faite préalablement.
- La cystoscopie peut être dangereuse chez un malade présentant :
- Une infection urinaire.
Faire précéder la cystoscopie d’un traitement anti-infectieux (antiseptiques,
antibiotiques).

 PREPARATION DU MALADE :

66
Le malade sera prévenu de l’examen. La préparation psychologique est
importante.
- La veille :
- Donner, suivant les prescriptions médicales, des anti-infectieux ;
- Donner un lavement évacuateur.
- Le matin :
- Le malade est à jeun ;
- Une prémédication est faite 1 heure avant l’examen ;
- L’hospitalisation pendant 24 – 48 heures est préférable.

 PREPARATION DU MATERIEL :
- Le cystoscope :
- Gaine métallique rigide :
- L’extrémité distale est béquillée et porte une lampe ;
- L’extrémité proximale porte :
- Un robinet relié à un tuyau de caoutchouc pour le lavage de
la vessie (cystoscope laveur) ;
- 2 canalisations pour l’introduction des sondes urétrales,
avec 2 onglets pour guider la montée des sondes
(cystoscope pour cathétérisme urétéral) ;
- Un optique cylindrique avec lentilles et prismes.
Avant son introduction dans la vessie, le cystoscope sera :
- Rincé à l’eau stérile (si stérilisé au formol) : prévoir cuvette
et eau stérile ;
- Lubrifié pour faciliter son introduction : prévoir un corps
gras stérile (glycérine, huile de paraffine).
- Les sondes urétérales :
- Pour la division d’urines :
- Sondes simples dont l’extrémité distale est :
- Coupée en biseau pour la sonde gauche ;
- Coupée horizontalement pour la sonde droite.
- Pour l’urtéro-pyélographie rétrograde :
- Sonde de Chevassu ;
- Pour l’extraction des calculs :
- Sonde de Zeiss avec lacets.
Les sondes stérilisées au formol seront rincées à l’eau stérile avant
usage.
- Le nécessaire pour le lavage de vessie :
- Sonde vésicale souple ;
- De l’eau stérile tiède (2 à 3 litres) ;
- Une seringue de Guyon ou de bonnet, un bock relié à la
sonde par un tuyau de caoutchouc.
- Le nécessaire pour l’asepsie :
L’asepsie doit être rigoureuse :

67
- Champ percé pour recouvrir le périnée ;
- Gants, blouson pour l’opérateur ;
- Champ stérile pour la table sur laquelle seront posés tous les
instruments ;
- Compresses ;
- Antiseptiques pour la désinfection du méat urinaire ;
- Des flacons pour les différents examens :
- Flacons marqués à l’avance pour le recueil des urines :
- De la vessie ;
- Du rein droit ;
- Du rein gauche.
- Flacons avec liquide de Bouin, s’il y a biopsie.
- Le matériel de protection :
- Tablier et bottes en caoutchouc pour l’opérateur.
- Le matériel pour l’anesthésie :
- Chez l’homme :
- Anesthésie générale le plus souvent ;
- Anesthésie locale plus rarement :
- Xylocaïne ou gel de xylocaïne à 2 % ;
- Seringue urétrale ;
- Pince pour l’urètre.
- Chez la femme :
- La cystoscopie est souvent faite sans anesthésie, ou
sous anesthésie locale.

 TECHNIQUE :

- Installation du malade :
- Le malade est placé sur une table de cystoscopie ou d’examen
gynécologique, en position gynécologique :
- Le siège au bord de la table ;
- Les jambes écartées, soutenues par des étriers ;
- La tête et le thorax sont légèrement surélevés.
- Introduction du cystoscope :
- Une désinfection soigneuse du méat urinaire est faite par
irrigation par un antiseptique (Bétadine mousse) ;
- Un champ percé est posé sur le périnée ;
- La vérification du fonctionnement du cystoscope est faite
avant son introduction, puis :
- Le rincer à l’eau stérile ;
- Le lubrifier.
- Le cystoscope est introduit dans la vessie, prélever l’urine
vésicale ;

68
- Un lavage de vessie est fait pour permettre une meilleure
vision :
- Introduire 300 ml d’eau dans la vessie, laver jusqu’à ce que
l’eau revienne claire.
- L’exploration de la vessie se fait sur vessie pleine d’eau :
- Suivant les besoins, seront introduites dans le cystoscope :
- La pince à biopsie ou à résection ;
- La sonde pour l’électrocoagulation ;
- Les sondes urétrales.
- L’exploration de la sécrétion rénale nécessite :
- Mise en place d’une sonde dans chaque uretère ;
- Ces sondes sont laissées à la fin de l’examen et
un flacon stérile est placé à l’extrémité de
chaque sonde.
- A la fin de l’examen, la vessie est vidée.

 SURVEILLANCE :

Pendant la cystoscopie :

- Le malade peut se plaindre de douleurs au niveau de la vessie, irradiant vers


l’épaule :
- C’est un siège de distension vésicale, avec danger de fissuration ;
- Cette douleur ne peut être ressentie sous l’anesthésie générale, le lavage
de vessie sera fait avec prudence.

Après la cystoscopie :

- La miction peut être douloureuse par suite de la distension et du léger


traumatisme des méats urétral et urétéraux ;
- La surveillance portera sur l’apparition d’un syndrome infectieux urinaire :
- Apparition de dysurie (difficile à apprécier) ;
- Apparition de pyurie (difficile à détecter à l’examen macroscopique) ;
- Apparition de « fièvre urinaire » :
- Clocher thermique brutal à 40 ° ;
- Accompagné de frissons impressionnants.
Cette infection est prévenue par :
- Une rigoureuse asepsie de tout le matériel utilisé ;
- Une technique parfaite ;
- La prise systématique d’anti-infectieux pendant quelques
jours.
La cystoscopie comporte un risque d’infection qui sera prévenu par une
parfaite asepsie.

69
L’URETROSCOPIE

Elle permet l’exploration de l’urètre.

 INDICATIONS :
- Dans but diagnostique :
- Examen de la muqueuse urétrale : inflammation, cancer, rétrécissement.
- Dans un but thérapeutique :
- Ablation de calculs, de corps étrangers.
 TECHNIQUE :
Le matériel est sensiblement le même que pour une cystoscopie.
L’urétroscope comporte un dispositif permettant d’injecter de l’eau sous
pression pendant toute la durée de l’examen.

 SURVEILLANCE :

Comme pour la cystoscopie, l’infection est à redouter.

LAPAROSCOPIE

La laparoscopie est l’examen du péritoine et des organes intra-péritonéaux, après


la création d’un pneumopéritoine.

 INDICATIONS :

La laparoscopie permet :
- L’examen du foie, des voies biliaires :
- Diagnostic des ictères, des cirrhoses, des tumeurs.
- L’examen du péritoine :
- Péritonite tuberculeuse, métastase.
- L’examen du grêle et du côlon :
- Recherche de lésions tumorales.
- L’examen des organes du petit bassin :
- Cet examen porte alors le nom de cœlioscopie.

 CONTRE-INDICATIONS :

- L’impossibilité de créer le pneumopéritoine :


- Adhérences péritonéales dues à des interventions préalables.
- Les troubles risquant de provoquer des accidents :

70
- Troubles de la coagulation ;
- Inflammation péritonéale.

 PREPARATION DU MALADE :

- La veille de l’examen :
- Faire un taux de prothrombine (ne doit pas être inférieure à 50 %), T.S.,
T.C., numération des plaquettes ;
- Rechercher par précaution le groupe sanguin ;
- Préparer l’abdomen :
- Evacuer l’ascite par ponction : elle serait gênante ; raser au
besoin ;
- Nettoyer l’ombilic.
- Donner un lavement évacuateur ;
- Un somnifère est souvent utile.
- Le matin :
- Le malade est à jeun ;
- Faire une prémédication une heure avant l’examen ;
- Faire uriner le malade juste avant l’endoscopie.

 PREPARATION DU MATERIL :

- Le matériel pour la création du pneumopéritoine :


- Trocart à insufflation ;
- Appareil de Kuss, ou soufflerie de Richardson.
- Le matériel pour la laparoscopie :
- Trocart à ponction abdominale (5 mm de diamètre) ;
- Un bistouri : une petite incision facilite sa pénétration.
- Le laparoscope :
- Tige métallique qui sera introduite dans la chemise du trocart ;
- Tige optique (tige de quartz).
- Le matériel pour l’asepsie :
L’asepsie sera rigoureuse, car il y a pénétration dans le péritoine, cavité close :
- Blousons, gants pour l’opérateur ;
- Champ, compresses ;
- Alcool à 70 ° ;
- Bétadine ;
- Matériel de suture : pince porte aiguille.

 TECHNIQUE :

- Installation du malade :
- Le malade est installé en décubitus dorsal sur la table d’examen.
- Création du pneumopéritoine :

71
- Après asepsie de la peau et l’anesthésie locale, introduction du trocart à
insufflation (région par-ombilicale gauche pour l’exploration du foie° ;
- Insufflation d’air avec l’appareil de Kuss (1 à 2 litres) :
- La pression de l’air injecté est mesurée.
- Examen endoscopique :
- Nouvelle anesthésie locale dans la région sous-ombilicale ou par-
ombilicale droite ;
- Incision de 1 cm de la paroi au bistouri ;
- Introduction du trocart à ponction par l’incision, le mandrin est retiré ;
- Introduction du laparoscope dans la lumière du trocart, examen de la
cavité péritonéale et des organes abdominaux ;
- A la fin de l’examen, le laparoscope est retiré, le gaz contenu dans le
péritoine s’échappe ;
- Fermeture de l’incision par pose d’un point de suture.

 Surveillance :

- Le repos strict au lit est nécessaire pendant 12 heures, une vessie de glace peut
être posée sur l’abdomen ;
- Le malade peut se plaindre de douleurs au niveau des deux épaules ;
- Ces douleurs sont secondaires à l’irritation diaphragmatique par l’air du
pneumopéritoine ;
- Donner des antalgiques (aspirine, paracétamol).
- Surveiller :
- Le pouls, la tension artérielle, en vue de dépister une hémorragie
possible (pouls accéléré, tension basse) ;
- La température en vue de dépister une infection péritonéale (élévation
de la température).
La laparoscopie est un examen sans danger, qui permet d’éviter une laparotomie
exploratrice.

LARYNGOSCOPIE
La vision du larynx sera :
- Indirecte, avec un miroir laryngé :
- Les images sont inversées ;
- Le miroir doit être légèrement chauffé, pour éviter la buée lors de son
introduction ;
- Prévoir une lampe à alcool ;
- Le médecin s’éclaire avec un miroir de Clarc.
- Directe, avec un laryngoscope :
- Une lampe recourbée portant une petite ampoule est montée sur une
manche renfermant une pile ;
- Les images obtenus sont droites ;

72
 INDICATIONS :

- Dans un but diagnostic :


- Recherche d’une tumeur : cancer, polypes ;
- Recherche d’un œdème, d’une laryngite ;
- Premier temps d’une bronchoscopie, d’une œsophagoscope.
- Dans un but thérapeutique :
- Introduction d’une canule trachéale (intubation trachéale).

L’EEPREUVE DES 3 VERRES

L’épreuve des 3 verres est une technique qui permet de préciser l’origine de
l’hématurie.

 Technique :

-
Faire uriner le malade, au cours de la même miction, dans 3 verres différents :
- Début de la miction : 1er verre ;
- Milieu de la miction : 2e verre ;
- Fin de la miction : 3e verre.
 Résultat :
- La présence de sang dans :
- Le 1er verre, indique une hématurie initiale, provenant de l’urètre, de la
prostate ;
- Le 3e verre, indique une hématurie terminale, venant de la vessie ;
- Les 3 verres, indique une hématurie totale provenant des reins.

Cependant toute hématurie abondante est totale, quelle que soit son origine.

- L’hématurie peut parfois être discrète et n’être dépistée que par l’examen
microscopique du culot urinaire.
- Les circonstances d’apparition de l’hématurie devront être précisées :
- Précédée de douleurs lombaires, elle fait penser à une lithiase ;
- Accompagnée de douleurs vésicales, elle incite à rechercher une
cystite ;
- Spontanée, non douloureuse, capricieuse, elle évoque le cancer du rein.

N.B. : Un traitement par les anticoagulants peut provoquer une hématurie sans
lésion rénale.

73
ROLE INFIRMIER DEAVANT
UNE HEMATEMESE

I. RAPPEL SUR L’HEMATEMESE :

C’est le rejet du sang par la bouche à la suite d’un effort de vomissement, le sang
est de couleur rouge si l’hémorragie est récente.
Il peut être noirâtre s’il a séjourné dans l’estomac. Il est à différencier de
l’hémoptysie qui est un crachat de sang aéré après une quinte.
L’hématémèse constitue l’hémorragie digestive haute, habituellement suivie de
méléna.

II. ETIOLOGIE :

L’hématémèse est due :

 Causes œsophagiennes :
- Tumeurs bénignes et malignes ;
- Ruptures de varice œsophagiennes ;
- Brûlures par produits caustiques ;
- Corps étrangers ;
- Hernie œsophagienne.

 Causes gastriques :
- Ulcère gastrique ;
- Cancer de l’estomac ;
- Tumeurs bénignes de l’estomac ;
- Gastrite quelque soit l’étiologie.

 Cause hépatique :
- La cirrhose du foie.

 Causes pancréatiques :
- La cholécystite ;
- Le cancer du pancréas peut entrainer un saignement par l’ulcération de la
paroi duodénal ;
- Le cancer de l’ampoule de Vater (peut saigner également).

 Causes spléniques :
- Cirrhose ;
- Thrombose de la veine porte ou de la veine splénique.

74
 Causes générales :
- Affections hématologiques : hémophilie ;
- Traitement anticoagulant ;
- Intoxication au plomb ;
- Certaines tumeurs cérébrales.

III. CONDUITE A TENIR :

Toute hématémèse présente une urgence pour le malade :

- Le malade doit être hospitalisé ;


- Une fois à l’hôpital, il faut apprécier l’importance de l’hématémèse et son
retentissement, la quantité rejetée en principe est difficile à évaluer.
- Le retentissement de l’hématémèse doit être précis, il peut s’agir d’un état de
choc, pouls rapide et filant, tension artérielle basse, pincement de la
différentielle, faciès pâle, angoisse, un état de lipothymie.
- Faire un bilan biologique, l’hématocrite et la NFS pour l’appréciation de
l’anémie.
- Le groupage en urgence ;
- En place un cathéter veineux pour commencer la perfusion avec un débit
suffisant, avec sérum glucosé, plasma, ou macromolécule puis transfusion
sanguine suffisante pour maintenir la tension artérielle. La transfusion se fait
iso-groupe, iso-rhésus. Malgré l’urgence, procéder aux vérifications
indispensables : test de compatibilité « receveur, donneur » ou contrôle groupe
malade et flacon.
- Le volume et le débit doivent être suffisants pour maintenir une tension
artérielle correcte maxima (12).
- Au besoin, on accélère le débit en s’aidant d’un appareil de JOUVELET ;
- Oxygéner le malade ;
- La pose d’une sonde gastrique est nécessaire et faire un lavage avec du sérum
physiologique et injecter avec douceur le liquide par 30 cc, aspirer doucement
jusqu’à ce que celui-ci redevient clair ou légèrement rosé ;
- Dés que le résultat du bilan biologique est connu le communiquer rapidement
au médecin et le noter sur la feuille de réanimation :
- Noter le numéro du flacon sur la feuille de réanimation ;
- Les solutés et les électrolytes ;
- Les coagulants.
- L’ensemble des prescriptions doit être sur la feuille de réanimation à l’heure
où ils sont effectués ;
- Pose d’une sonde à demeure et un bocal à urines ;
- Sur prescription, faire un lavement évacuateur avec 1500 cc d’eau tiède et
contrôler l’aspect ;
- Surveiller toutes les ½ heures et noter sur la feuille de réanimation les mêmes
éléments que le 1er bilan en y ajoutant :

75
- Courbe des urines ;
- Reprise du saignement en aspirant le contenu de l’estomac ;
- Apparition d’un méléna.
- Refaire le bilan biologique et communiquer les résultats et les noter ;
- Préparer le malade aux examens complémentaires, procéder par étape, en
urgence et faire une gastroscopie et un transit gastro-duodénal :
- Expliquer au malade le but et le déroulement des examens ;
- S’assurer que l’estomac du malade est vide au besoin refaire un
lavage gastrique.

SURVEILLANCE DU TRAITEMENT
ANTIMITOTIQUES
GENERALITES :

Les médicaments antimitotiques ou antinéoplasiques sont utilisés pour le traitement


des cancers. Selon la localisation et le type de cellules cancéreuses, il est possible de
distinguer schématiquement :

- Les tumeurs ou néoplasmes (sarcomes, épithéliomes). Les tumeurs sans


métastases, c’est-à-dire sans localisations secondaires pourront, sous certaines
conditions, être traités par la chirurgie ou la radiothérapie.
- Les maladies caractérisées par une prolifération aigue ou chronique de
certaines lignées cellulaires (leucémies).
- Les cancers définis par une symptomatologie particulière :
- Maladie de HODGKIN ;
- Maladie de WALDENSTRÖM ;
- Maladie de KAHLER.

I. MODE D’ADMINISTRATION ET CONDUITE DU TRAITEMENT


ANTINEOPLASIQUE :

1. Mode d’administration :

La chimiothérapie s’administre par voie orale, intramusculaire (parfois :


Melhotrexate, Thionepa) ou intraveineuse principalement. On peut également utiliser
ponctuellement des abords intra-trachéaux (intra-rachidiens), intra-péritonéal ou intra-
pleural.

NB : les antinéoplasiques sont des substances irritantes et les voies d’abord doivent
être épargnées à tout prix car le traitement dure des semaines et des mois.

2. Conduite du traitement :

76
La conduite d’un traitement anticancéreux est délicate et relève des services
spécialisés. Elle nécessite le respect des règles suivantes :

- Posologie adaptée : une posologie excessive met la vie du malade en danger ;


- Surveillance étroite du malade : pour ces médicaments, la dose thérapeutique
est souvent toxique, en fait, tous ces produits présentent des effets indésirables
importants car ils bloquent la prolifération des cellules tumorales et le
développement des tissus normaux à renouvellement rapide (moelle osseuse,
épithélium digestif, gonades,…).
C’est dans le but de limiter les effets secondaires néfastes de ces antimitotiques que
l’on utilise habituellement 2 ou 3 produits pour additionner leurs effets anticancéreux
et diminuer le risque toxique pour les cellules saines.
Le traitement comporte deux phases :
- L’induction de la rémission c’est-à-dire l’arrêt du processus de multiplication
des cellules cancéreuses.
- Si le malade n’est pas traité après la rémission, une rechute apparait le plus
souvent.

Un traitement complémentaire s’impose, il est long, et s’il n’évite pas toujours une
récidive, il permet de prolonger la vie de malade.

NB : il n’existe pas de traitement universel des cancers et la thérapeutique doit être


adaptée à chaque patient selon la sensibilité, le pronostic, et l’urgence médicale.

II. CONDITIONS DE REALISATION D’UNE CURE :

De nombreux paramètres sont à surveiller avant l’administration d’une


chimiothérapie, pour assurer une bonne tolérance au traitement :
- Eliminer tout foyer infectieux, latent ou évolutif ;
- Prévenir tout risque infectieux lié à des prothèses dentaires ;
- Rechercher les différentes affections rénales, cardiaques et hépatiques pouvant
avoir un retentissement sur le traitement ;
- Evaluer le capital veineux ;
- Réaliser un bilan pré-thérapeutique biologique, clinique et radiologique
(TDM, IRM) ;

Le résultat du bilan biologique permet de préciser des doses adaptées.


L’hémogramme, le bilan rénal et hépatique sont contrôlés dès le départ. Le traitement
ne peut être effectué à dose pleine que si les taux de leucocytes et de plaquettes sont
suffisants, sinon les doses doivent être réduites ou le traitement diffère.

III. SURVEILLANCE DU TRAITEMENT :

La surveillance des effets de ces produits toxiques pour le malade et pour les
soignants qui les préparent et les administrent doit être plus sérieuse que pour toute
autre thérapeutique, afin que le remède ne soit pas pire que mal. Généralement ces

77
effets indispensables sont proportionnels aux doses administrées et à la durée de
traitement. L’immuno-suppresseur induit, peut entrainer des phénomènes d’infections,
anémie, hémorragies susceptibles de mettre en danger la vie du malade).

1. Surveillance clinique :

Elle consiste à dépister les complications pouvant survenir pendant et après les
séances de chimiothérapie.

- Surveiller en particulier, l’apparition :


- D’une fièvre : rechercher les signes d’infections ;
- Des signes hémorragiques : ecchymoses, hématomes, hématurie ;
- Des signes d’hypoglycémie (asparaginase) ;
- D’ulcération des muqueuses (bouche) ;
- D’accès de goutte liés à l’hyper-uricémie ;
- De nausées et de vomissements dus à une mauvaise tolérance.
- Surveiller également, l’état du malade (poids, teint, coloration des
conjonctives, état de la bouche, état des veines,…

2. Surveillance biologique :

a. La surveillance hématologique :

Tous les antibiotiques sont susceptibles de provoquer une dépression médullaire qui
va se traduire par une diminution du nombre des cellules sanguines :

- G.B. un chiffre inférieur à 2000 leucocytes / mm³ augmente le risque


d’infection par affaiblissement des défenses naturelles de l’organisme ;
- G.R., hémoglobine : anémie ;
- Plaquettes : la baisse des plaquettes en dessous de 100 000 / mm³ entraine un
risque hémorragique.
Selon le produit utilisé et le stade de traitement, les examens hématologiques seront
pratiqués avant chaque cure, tous les jours ou plusieurs fois par semaine, puis à
intervalles plus espacés.

b. Surveillance de la moelle :

La ponction sternale permet le diagnostic et la surveillance des maladies


comportant une prolifération de cellules anormales (leucémie).

c. Surveillance biologique en fonction du produit :

Elle sera orientée selon la toxicité potentielle du médicament : bilan hépatique,


surveillance des fonctions cardiaque et rénale, dépistage d’une hypoglycémie.

78
IV. MESURES DE PROTECTION ET PRECAUTIONS A PRENDRE PAR
L’INFIRMIER LORS DE LA PREPARATION ET L’ADMINISTRATION
DU TRAITEMENT :

1. Local de préparation :

- Local fermé (porte et fenêtres pour éviter la dispersion d’un aérosol


médicamenteux) ;
- Ne pas fumer et stocker des aliments pour éviter toute absorption de
médicament ;
- Assurer une hygiène rigoureuse de la paillasse (surface lisse) ;
- Bien éclairer le plan de travail ;
- Stocker les aliments au réfrigérateur ;
- Raccourcir le champ de travail d’un papier absorbant doublé d’une feuille de
plastique étanche ;
- Conteneur inviolable pour collecter des aiguilles et seringues souillées.

2. Gestes de protection du préparateur :

- Se laver les mains ;


- Mettre des gants imperméables avant toute préparation et administration ;
- Se laver les mains à nouveau après avoir quitté les gants ;
- Mettre une blouse à manches longues resserrées aux poignets ;
- Mettre des lunettes de protection ou un masque avec visière protégeant les
yeux.

3. Préparation des produits injectables liquides en poudre :

- Vérifier que toute la prescription médicale soit écrite ;


- Vérifier la prescription : dose, solvant ;
- Préparer le matériel et le médicament nécessaire avec étiquette ;
- En cas de doute demander des précisions au prescripteur.
- Utiliser des seringues dont le volume est supérieur à celui à prélever.
- Casser les ampoules contenant un antinéoplasique en les tenant enveloppées
dans une compresse, avec la main gantée (jamais à main nue).
- Si une ampoule se brise sur le sol, ramasser les débris avec précaution en
évitant tout contact avec la peau et jeter ces débris enfermés dans un sachet
étanche si possible.
- Pour les solutions directement injectables, les flacons ou les ampoules
contenant le liquide doivent être entourées d’une compresse stérile. Il faut
ajuster le volume de la seringue et maintenir une compresse à l’extrémité de
cette aiguille. Pour ces deux formes de manipulation, il est important de
désolidariser l’aiguille ayant servi au prélèvement et de la jeter, sans la
recapuchonner, dans le conteneur à ouverture large adapté à cet usage.

79
- Sur la seringue prévue pour l’administration du produit, il est nécessaire
d’adapter un embout ou une aiguille verrouillable ou une aiguille munie d’un
bouchon à usage unique afin d’éviter toute perte de produit toxique.
- Identifier les flacons et la seringue aussitôt préparés (nom, dose du produit).
- Tout matériel (poche, tubulure, compresses, flacons, masque, gants) doit être
placé après usage dans un sac en plastique fermé hermétiquement, identifier,
destiné à l’incinération.

4. Précautions lors du traitement :

- Respecter les précautions d’utilisation spécifiques à chaque produit


(fluorouracile doit être gardé à l’abri de la lumière).
- Administrer les antiémétiques prescrits pour combattre les nausées et les
vomissements.
- Surveiller les réactions allergiques et les effets indésirables spécifiques du
produit utilisé.

5. Précautions à prendre pour éviter l’extravasation :

(En cas d’utilisation d’un système de perfusion simple)

- Préserver les veines : faire coïncider les prélèvements de sang et les injections
chaque fois que cela est possible.
- Eviter les injections sur le dos de la main, le poignet et le pli du coude en cas
de perfusion I.V.
- Vérifier que l’aiguille est bien dans la veine en commençant la perfusion par
une solution ne contenant pas d’antinéoplasique.
- En cas de poly-chimiothérapie, injecter les produits par ordre de causticité
croissante.
- Utiliser une seringue par produit.
- Rincer la veine entre chaque produit.
- Surveiller le point d’injection : arrêter immédiatement l’injection en cas de
douleur ou gonflement.

6. Conduite à tenir en cas d’extravasion :

Dès la constatation d’une réaction locale autour du point veineux (rougeur,


gonflement, induration, sensation de brûlure, picotement ou douleur), il faut :

- Arrêter la perfusion, mais laisser en place le dispositif d’injection (aiguille,


cathéter) et prévenir le médecin.
- Aspirer quelques ml de sang (3 à 5 cc) si possible.
- Injecter 5 à 10 ml de sérum salé isotonique pour diluer le médicament.
- Injecter l’antidote du produit s’il existe ou de l’hydrocortisone selon la
prescription médicale.
- Enlever l’aiguille.
80
- Essayer d’aspirer avec une aiguille courte (après anesthésie locale), le
maximum de liquide péri-veineux s’il est collecté en s/c.
- Appliquer toutes les deux heures une crème sédative sur prescription
médicale : hydrocortisone, alphachymotrypsine, ou autre.

V. RISQUE DE MANIPULATION DES PRODUITS


ANTINEOPLASIQUES :

La manipulation des produits anticancéreux peut comporter des risques, immédiats


ou retardés pour le personnel soignant.

1. Risques immédiats :

Lors du contact du médicament sur la peau, il peut apparaitre une réaction locale
(irritation prurit, rougeur, œdème) avec dans certains cas des effets caustiques. Cette
causticité, peut aller, pour certains produits jusqu’à une nécrose de tissus (par
exemple, lors d’un passage s/c d’anthracycline). Les mêmes effets se retrouvent sur les
muqueuses (lors d’inhalation d’aérosol) et on a pu observer des ulcérations de la
cornée par projection de cytotoxiques dans l’œil à la suite d’une erreur de
manipulation.

Certains médicaments peuvent également entraîner des phénomènes d’allergie et


provoquer des œdèmes parfois graves. Des manifestations plus subjectives d’ordre
général ont été signalées (maux de tête, nausées, vertiges).

2. Risques retardés :

On observe chez les personnes qui fabriquent, préparent ou administrent ces


médicaments (soit par résorption cutanée, soit par inhalation ou très
exceptionnellement par injection lors de la manipulation inadaptée et répétées) des
risques à long terme, mais aucune étude n’a jusqu’ici montré une réaction cancérigène,
mutagène ou embryotoxique sur le personnel soignant dans des conditions correctes
d’utilisation, cependant des mesures de protection rigoureuse sont indispensables.

VI. CONDUITE A TENIR LORS D’UN INCIDENT AU COURS DE LA


MANIPULATION :

Des mesures simples peuvent répondre facilement aux accidents liés à la


manipulation de médicaments cytotoxiques.

- Les projections cutanées sont faciles à éviter par le respect des mesures
d’habillement. Un savonnage soigneux de la partie touchée est à faire
rapidement, avec un rinçage abondant à l’eau. Une déclaration d’accident du
travail doit être rédigée dans les 24 heures et une consultation de médecin peut
être demandée.

81
- Les projections oculaires sont évitées par le port de lunettes enveloppantes. Si
cet accident a lieu, il convient de procéder à un lavage abondant de l’œil
pendant au moins 5 minutes, avec de l’eau de robinet ou avec soluté
isotonique.
- S’il y a une projection sur les gants il faut les changer immédiatement pour ne
pas souiller le reste du matériel.
- En cas de bris de flacons ou d’écrasement de gélules ou de comprimés sur les
doigts, il faut ramasser avec soin les différents fragments à l’aide de gants et
de matériel absorbant, et isoler tous ces éléments dans un sac ou conteneur
destiné à l’incinération.
- Lors de l’administration au patient, les risques sont moindres que lors de la
préparation, il est néanmoins recommandé d’utiliser des gants, même si le
système de robinet à 3 voies (le plus couramment utilisé pour l’injection) offre
un maximum de garantie.
- Des compresses doivent être utilisées dans la manipulation de connexion et de
déconnexion du système de réglage du débit. Il doit être verrouillé ainsi que
l’embout de la tubulure.

VII. SOUTIEN ET CONSEILS AU MALADE ET A SA FAMILLE :

- Expliquer la réversibilité de l’alopécie.


- Noter la survenue de fièvre, malaise, syndrome grippal et autres incidents à la
suite de séance de traitement.
- Rappeler l’importance de prendre le traitement antiémétique selon le protocole
prescrit.
- Penser à proposer une alimentation fractionnée en rapport avec les goûts de
patient.
- Insister sur l’importance des soins bucco-dentaires, notamment les bains de
bouche.
- Penser à pratiquer les examens prescrits avant la prochaine visite.
- Prévenir du traitement en cours tout médecin appelé à intervenir.

SURVEILLANCE DU TRAITEMENT
DIGITALIQUE

RAPPEL DES DIGITALIQUES :

Ce sont des médicaments cardiotoniques.

 Actions :
- Renforcer la contractilité myocardique ;
82
- Régularisent la fréquence cardiaque ;
- Ralentissent la conduction intracardiaque ;
- Augmentent l’excitabilité du myocarde.

 Rôle infirmier dans la surveillance :


- Se rappeler que sous le traitement digitaliques :
- La taille du cœur diminue ;
- La diurèse augmente ;
- Les œdèmes disparaissent et le rythme cardiaque diminue.
On retrouve ainsi la règle des 3 R : renforce (action sur la force de
contraction), ralentit (diminution du rythme cardiaque) et régularise
(amélioration de la circulation).
- La surveillance a donc pour but d’évaluer l’efficacité du traitement et d éviter
l’intoxication digitalique.

 Critères d’efficacité :
- Diminution du poids, disparition des œdèmes, augmentation de la diurèse ;
- Amélioration de la respiration ;
- Régularisation du rythme de la fréquence cardiaque.

 Surveillance :
Le risque majeur d’un traitement digitalique est l’accumulation du produit.
Tous les digitaliques exposent au risque de surdosage. Surveiller donc
l’apparition de tout signe évoquant cette intoxication digitalique :
- Les troubles digestifs : les 1ers signes cliniques d'intoxication
digitaliques sont des signes gastro-intestinaux : perte d’appétit,
nausées, vomissements, douleurs abdominales. La constatation de ces
troubles chez un malade sous digitaline doit être un signe d’alarme.
- Les signes neurosensoriels : céphalées, vertiges, crampes.
- Le pouls : en cas d’accumulation digitalique, on note une bradycardie
inférieure à 60 et l’apparition d’un pouls bigéminé, c-à-d l’altérnance
d’une pulsation forte normale suivie d’une pulsation correspondant à
une extrasystolique ventriculaire.
- L’électrocardiogramme : il permet de rechercher des troubles
myocardiques.
- Dosage plasmatique du digitalique :
- digoxinémie après 7 jours de traitement.
- Digitalinémie après 21 jours de traitement.
- Dosage de la kaliémie et de la calcémie.

 En cas d’intoxication digitalique :

- Arrêter le traitement et informer le médecin

83
- Mise en œuvre du traitement sur avis médical pour corriger les troubles
électrolytiques et les troubles du rythme ;
- Surveillance du pouls, de la T.A., de l’ECG et le dosage des
électrolytes.

 Se rappeler que :
- Il ne faut jamais injecter du calcium par voie I.V.
- L’hypokaliémie et l’hypocalcémie sensibilisent le cœur digitalique.
- Il faut réserver une surveillance accrue chez le sujet âgé.

 Enfin :
- Apprendre au patient à prendre son pouls et à connaître les signes de
surdosage.
- Lui expliquer les modalités du traitement.
- Lui conseiller une alimentation riche en potassium.
- Prévoir la surveillance éventuelle par une personne de l’entourage si le
sujet est âgé.

SURVEILLANCE DU TRAITEMENT

ANTI-COAGULANT

I. DEFINITION :

Les anticoagulations sont des médicaments qui s’opposent à la coagulation du sang.


Leur administration vise à obtenir une hypocoagulation thérapeutique sans risque
d’hémorragie.

II. BUTS :

Prévenir la thrombose, ou stopper son évolution sans provoquer d’hémorragie.

III. ROLE DE L’INFIRMIER DANS LA SURVEILLANCE :

La surveillance vise à connaître l’efficacité de la thérapeutique, et dépister


rapidement les accidents.

A. Surveillance clinique :

1. Signes à surveiller :

a. Les hémorragies, même minimes (signes de surdosage). Dépister donc


l’apparition de :

84
- Gingivorragies ;
- Epistaxis ;
- Ecchymoses ;
- Hématurie, garder les urines du malade dans un bocal et les observer
(se rappeler que pindione colore les urines en rouge orange) ;
- Méléna ;
- Toute autre hémorragie qui n’a aucune tendance à s’arrêter
spontanément : écorchure, coupure,…
- Douleurs lombaires soudaines pouvant faire penser à une hémorragie
rétro-péritonéale (sous antivitamine K).

b. Les troubles digestifs :


- Douleurs gastriques, nausées, vomissements (tromexane) ;
- Diarrhée (pindione).
c. Des accidents d’intolérance à l’héparine (rares)
- Nausées, céphalées, vertige, éruption,…

2. Gestes à éviter pouvant entraîner un risque hémorragique :

- Les injections I.M. ;


- Les extractions dentaires ;
- Les interventions chirurgicales ;
- Les ponctions artérielles.

3. En cas d’accidents hémorragiques graves :

- Arrêter le traitement et sur avis médical : injecter en I.V. l’antidote


qu’il faut toujours avoir sous la main.
- Sulfate de protamine ou polybrene pour l’héparine (action immédiate,
1mg de sulfate de protamine en IVD neutralise 100 UI d’héparine.
- Vitamine K pour les antivitamines K (action lente) et apporter au
malade sur avis médical les éléments de la coagulation (P.P.S.B :
Plaqueurines Parish School Board, Facteurs II, VII, IX et X et 2
autres substances actives protéines S et C).
NB : le groupe sanguin et le facteur rhésus du patient seront
déterminés avant tout traitement anticoagulant.

B. SURVEILLANCE BIOLMOGIQUE :

1. Tests utilisés :

a. Si traitement par les H.N.F. (Héparine Non Fractionnée) :

85
- T.C.K. : le traitement est efficace si le temps du malade est égale à 1,5
à 3 fois celui d’un témoin normal ;
- Héparine : traitement efficace avec 0,2 à 0,6 U.I/ml de plasma ;
- NFS : à faire avant le traitement, puis surveiller le taux de plaquettes
pour dépister une thrombopénie.

b. Si traitement par les H.B.P.M. (Héparine de Bas Poids Moléculaire) :

- Dosage de l’activité anti Xa (Xa et son cofacteur Va forment le


complexe prothrombinase, qui active la prothrombine en thrombine),
en traitement curatif : le traitement est efficace avec 0,5 à 1 unité anti
Xa de plasma 4 à 6 h après l’injection s/c.
- Plaquettes : le risque de thrombopénie existe.

c. Si traitement par les anti-vitamines K :


- T.P : la zone d’efficacité du traitement est atteinte quand le T.P. est
compris 20 et 30 %.
- L’I.N.R. : (Internaional Normalized Ration) c’est le rapport du temps
de Quick du patient sur celui du témoin. Un I.N.R. normal d’un sujet
non anticaogulé est inférieur à 1,2.
Lors d’un traitement anticoagulant par les antivitamines K, l’INR
souhaité est entre 2 et 3 en cas de :
- Arythmie complète ;
- Phlébite ;
- Embolie pulmonaire.
Entre 3 et 4,5 en cas de :
- Embolie artérielle à répétition ;
- Prothèses valvulaires cardiaques.

L’INR doit être contrôlé tous les mois, une fois le traitement est équilibré.

2. Horaires des prélèvements et fréquences de contrôle :

 Pour l’héparine :
L’heure du prélèvement est variable selon la technique de
l’injection :
- L’injection I.V. continue : bilan de la coagulation avant le traitement,
puis prélèvement 4 h après la mise en route de l’héparinothérapie (le
prélèvement sera effectué sur le membre opposé à la perfusion et ne
pas prélever par le cathéter servant à l’injection d’héparine).
- Injection I.V. discontinue : contrôle avant le traitement, puis 1 et 2 h
après la 1ere injection.
- Injection s/c : contrôle 6 h après la 1ere injection.
- Fréquence des contrôles : les contrôles sont journaliers au début du
traitement, puis variable selon la stabilité des résultats biologiques.

86
Toute modification de la posologie sera suivie d’un nouveau contrôle
biologique.

 Pour les anti-vitamines K :


- Les prélèvements sont toujours faits à la même heure afin d’être
comparatifs.
- Le 1er contrôle est effectué 24 à 48 h après le début du traitement, puis
contrôle tous les 2 à 3 jours jusqu’à atteinte du résultat souhaité,
ensuite contrôle régulier chaque mois et, plus souvent, si nécessaire.

EDUCATION D MALADE :

 Relation dose / INR :


- Expliquer qu’on part d’un INR égale à 1, en l’absence de traitement
anti-vitamine K.
- En augmentant les doses d’antivimine K, l’INR augmente
progressivement.
 Fourchette d’INR :

Le patient doit savoir dans quelle fourchette se situe son INR :

- INR = 3 à 4,5 si il est porteur d’une prothèse valvulaire mécanique ou


après plusieurs embolies artérielles.
- INR = 2 à 3 dans les autres cas.

 Ajustement de la dose :
- Ne jamais changer la dose sans avis médical, ne pas doubler la dose en
cas d’oubli de prise du traitement la veille.
- En cas d’INR trop faible, après 3 jours à la même dose, on augmente
d’un quart de comprimé.
- En cas d’INR très élevé, on diminue d’un quart de comprimé.
- Après chaque changement de dose, l’INR est vérifié 3 jours plus tard.
- En cas d’INR élevé (supérieur à 6), on suspend le traitement, et on
vérifie l’INR tous les jours.
- Tout changement de dose se fait sur avis téléphonique du médecin
traitant, à qui est communiqué le dernier résultat d’INR.

 En pratique :
- Conseiller au patient de prendre son traitement antivitamine K le soir,
à heure fixe (20 h, par exemple).
- Faire la prise de sang le matin, le résultat est communiqué au médecin
en fin de matinée ou en début d’après-midi, afin de modifier
éventuellement la dose le soir même.

 Quelques recommandations :

87
Rappeler au patient que, sont interdits :
- Les injections IM, les infiltrations intra-articulaires, à cause du risque
d’hématome.
- Les anti-inflammatoires, l’Aspirine, le Daktarin et le Diflurex, qui
augmentent l’effet anticoagulant du traitement.
- Le patient doit rappeler qu’il est sous antivitamine K à chaque fois
qu’un médecin doit lui prescrire un nouveau médicament.
- Eviter l’abus d’aliments riche en vitamine K (choux, choux-fleurs,
abats), qui diminuent l’effet anticoagulant.
- En cas de saignement anormal, il doit consulter son médecin (ou
l’hôpital) en urgence, afin que soient prélevés un INR et une
numération sanguine.
Lui remettre un carnet personnel de traitement antivitamine K, dans
lequel sont rappelées toutes ces instructions.
Tout nouveau médicament peut modifier l’efficacité des antivitamines
K dans un sens ou dans l’autre, il faut vérifier l’INR quelques jours
après le début du traitement.
 Remarque :

Les examens du contrôle biologique sont faits à la demande du


médecin traitant. Leur rythme peut être variable d’un patient à l’autre
suivant la stabilité des résultats obtenus.

C. CONEILS AUX PATIENTS :

 Tout patient sous anticoagulant doit être prévenu que :


- L’apparition spontanée d’ecchymose, de gingivorragie, d’épistaxis,
d’hématurie ;
- L’apparition soudaine de douleurs lombaires pouvant faire penser à
une hémorragie rétro-péritonéale (sous antivitamine K) ;
- Ou un T.P. inférieur à 10 % ;
Sont des signes évoquant un surdosage et nécessitant un examen
médical et un contrôle biologique rapide.
- Ne pas modifier le traitement prescrit que sur avis médical et le
prendre régulièrement selon le rythme indiqué.
- En cas d’oubli d’un comprimé, ne pas prendre 2 comprimés le
lendemain.
- Contrôler régulièrement la coagulation, de préférence dans le même
laboratoire.
- Tenir à jour le carnet de traitement où doivent figurer les résultats de
laboratoire ainsi que la carte de groupage sanguin.

SURVEILLANCE DU TRAITEMENT

88
DIURETIQUE

I. DEFINITION DES DIURETIQUES :

Ce sont des médicaments capables d’augmenter la diurèse : ils augmentent


l’élimination urinaire de l’eau et du sodium.

II. ROLE DE L’INFIRMIER DANS LA SURVEILLANCE DU TRAITEMENT :

1. Vérifier les critères d’efficacité du traitement :


- Augmentation de la diurèse ;
- Disparition des œdèmes ;
- Perte de poids (si nécessaire) ;
- Normalisation de la tension artérielle chez l’hypertendu.

2. Assurer la surveillance :
a. Clinique :
- Diurèse (expliquer au malade de garder les urines dans un bocal) ;
- Poids ;
- Œdèmes ;
- T. A. ;
- E.C.G.

b. Biologie :
- Ionogramme sanguin et urinaire ;
- Glycémie ;
- Uricémie ;
- Urée sanguine ;
- Hématocrite.
La périodicité des contrôles biologiques dépend de l’affection qui a
justifié la prescription des diurétiques, de la réponse au traitement et
des diurétiques utilisés.

3. Dépister les effets indésirables :

 Signes de déshydratation :
- Soif ;
- Sécheresse de la bouche ;
- Hypotension due à l’hypovolémie ;
- Augmentation du pli cutanée ;
- Perte de poids.

 Signes d’hyponatrémie :

89
- Faiblesse musculaire ;
- Crampes ;
- Etourdissements.

 Signes d’hyperkaliémie :
- Crampes ;
- Diarrhées ;
- Anxiété ;
- Arythmie,…

En cas d’hypokaliémie ou d’hyperkaliémie, aviser le médecin, arrêter le


traitement et faire un dosage de la kaliémie et un ECG.

4. Conseiller le malade de :

Suivre un régime sans sel et lui indiquer clairement les aliments défendus et lui
proposer une liste de condiments autorisés.
Prendre le médicament le matin (si la prescription le permet) pour limiter les
levers nocturnes.
Surveiller son poids dans les mêmes conditions.
Consommer les aliments riches en potassium si une supplémentation en cet
électrolyte est nécessaire (banane, raisin, agrumes, abricot, céréales). Le médecin
peut être à prescrire du potassium.

SURVEILLANCE DU TRAITEMENT

DES CORTICOIDES
I. DEFINITION :

C’est l’emploi thérapeutique de corticoïdes (essentiellement les glucocorticoïdes).

II. PRINCIPALES INDICATIONS :

- Insuffisance surrénalienne (à titre substitutif) ;


- Maladies rhumatismales ex : le R.R.A. ;
- Maladies des collagènes ;
- Hémopathies : leucémies, maladie de Hodgkin ;
- Etat de choc anaphylactique ;
- Asthme ;
- Prévention de rejet de greffe ;
- Cancer (en cancérologie, on administre parfois les corticoïdes).

90
III. CONTRE-INDICATION :

Avant le traitement, il faut s’assurer de l’absence de contre-indications, à savoir :


- Diabète sucré ;
- Ulcère gastro-duodénal ;
- HTA ;
- Antécédents psychiques ;
- Ostéoporose ;
- Insuffisance rénale ;
- Tuberculose.

IV. ROLE INFIRMIER DANS LA SURVEILLANCE DU TRAITEMENT :

Un certain nombre de précautions sont nécessaires lors de l’administration des


corticoïdes :

1. Avant le traitement :

Aider le médecin à éliminer les contre-indications :

- Se renseigner sur les antécédents pathologiques du malade ;


- Faire une glycémie, rechercher le glucose dans les urines ;
- Radiographie du rachis lombaire et du bassin après 50 ans ;
- Radiographie digestive ou fibroscopie.

2. Pendant le traitement :

 Surveillance clinique :
- Poids corporel ;
- Taille (chez l’enfant) ;
- Diurèse ;
- Tension artérielle, température ;
- Modifications du psychisme.

 Surveillance biologique :
- Recherche de glucose dans les urines ;
- Glycémie ( surtout si le malade a une tendance au diabète) ;
- Ionogramme sanguin ;
- Créatinine ;
- V.S. ;
- Cholestérol (chez les sujets athéromateux).

 Dépistage des effets secondaires :


- Œdèmes, surtout des membres inférieurs ;
- Douleurs gastriques ;

91
- Douleurs osseuses ;
- Excitation, nervosité ;
- Recherche de foyers infectieux ;
- Recherche de signes d’hypokaliémie ;
- Radiographie pulmonaire, du bassin et du rachis tous les semestres ou
tous les ans si corticothérapie prolongée (surveillance médicale) ;
- Prévenir le médecin en cas de constatation des anomalies.

 Conseils aux patients :


- Traitement :
- Prise régulière du traitement et respect des doses prescrites ;
- Pas d’autres médicaments sans avis médical.
- Régime :
- Alimentation pauvre en hydrates de carbone, lipides et
sodium et riche protides ;
- Il doit être selon le cas sans sel ou modérément salé.
 Médicaments préventifs prescrits en même temps que les corticoïdes :
- Les sels de potassium ;
- Les anti-acides ex : Maalox ou autre médicament protecteur gastrique ;
- Calcium et vitamine D (en cas de traitement prolongé) ;
- Antibiotiques (peuvent être prescrits).

3. Arrêt du traitement :

Doit être progressif : risque d’insuffisance surrénale aigue si cet arrêt est brutal.

 Si corticothérapie locale :
- Celle-ci doit être faite sous surveillance médicale.
- Eviter les traitements trop longs et les applications sur les grandes
surfaces.
- Le traitement peut être responsable d’atrophie cutanée, de vergetures et
de retard de cicatrisation.
- Ne jamais utiliser les collyres contenant des corticoïdes sans avis
médical.
- Les infiltrations locales devront être faites avec asepsie rigoureuse par
le médecin. Elles sont contre-indiquées en cas :
- D’infection cutanée au niveau de la voie d’abord ;
- D’arthrite septique ou tuberculeuse ;
- Chez un patient sous anticaogulant.

LES PERFUSIONS I.V.

92
La perfusion est une injection prolongée, continue ou discontinue, par voie intra-
veineuse.

 Indications :

La perfusion permet l’apport prolongé, à rythme lent :

- d’eau en quantité importante :


- au cours de la réhydratation ;
- au cours de l’alimentation en I.V. ;
- de médicaments :
- évitant les réactions de défense de l’organisme lors d’un apport trop
fragmenté. Exemple : réaction d’hypercoagulabilité après une injection
d’héparine ;
- permettant une imprégnation continue de tout l’organisme. Exemple :
perfusion d’antibiotiques.

 Principaux solutés :

 Solutés isotoniques :
- solutés de chlorure de sodium (sérum physiologique) à 9 ‰ ;
- soluté glucosé 5 % ;
- soluté de carbonate monosodique (bicarbonaté) à 14 ‰.
- Un soluté est isotonique au sérum sanguin lorsqu’il a :
- la même pression osmotique que le sérum sanguin ;
- dans un soluté isotonique, les éléments figurés du sang (hématies, leucocytes)
peuvent se maintenir sans modification sensible de leurs propriétés et leur forme.

 Solutés hypertoniques :
- soluté de chlorure de sodium à 10 % ou 20 % ;
- soluté glucosé à 10 % ou 30 % ;
- soluté bicarbonaté à 30 ‰.
- Un soluté hypertonique ne doit jamais être utilisé par voie hypodermique, mais
toujours par voie intraveineuse.
- La pression osmotique exercée par ce soluté, supérieure à celle du sang et des
liquides cellulaires, provoque une déshydratation intracellulaire au point de piqûre
et par la suite de vastes escarres.

 Solutés à grosses molécules : permet de maintenir de l’eau à l’intérieur des


vaisseaux.

 Solutés contenant des principes nutritifs : acides aminés, émulsion de lipides.

 Solutés contenant des principes médicamenteux : préparés industriellement ou


extemporanément.

 Sang et ses dérivés ;

(Voir transfusion sanguine).

93
 Matériel :
- solutés injectables ;
- la tubulure, elle est :
En matière plastique, à usage unique, livrée stérile. Elle comprend :
- une prise d’air ;
- une aiguille ;
- un stilligoutte ;
- un embout recouvert par un protecteur ;
- une pince pour régler le débit.
Certaines tubulures comportent :
- un filtre associé au stilligoutte (pour le sang et le plasma) ;
- un raccord de caoutchouc avant l’embout pour permettre l’injection
intraveineuse directe en cours de perfusion.
- Les aiguilles de calibre suffisant pour permettre un écoulement régulier, il peut
s’agir :
- d’aiguille ancien modèle (8/30, 10/30) à biseau court ;
- aiguille à ailette (épicrânienne, prolongée par une courte tubulure en
plastique, permet une bonne fixation) ;
- intranule.
- Le matériel pour l’asepsie : coton ou compresse, alcool.
- Le nécessaire de fixation et protection :
- Pied et panier à sérum ;
- Attelle et bande, sparadrap ;
- Alèze, haricot.

 Préparation du malade :
- Le prévenir et l’installer confortablement, surtout si la perfusion doit être continue ;
- Lui mettre à portée de la main les objets utiles en particulier la sonnette.

 Préparation de la perfusion :

 Préparation du soluté médicamenteux :


Le mélange extemporané de soluté et de médicaments doit être fait avec grande
asepsie.

- Ne jamais ouvrir un flacon.


- Aseptiser le bouchon de caoutchouc avec un tampon d’alcool. Le laisser quelques
minutes en contact avec le bouchon.
- Poser la prise d’air ou le perfuseur si la prise d’air est incorporée.
- Piquer dans le bouchon une grosse aiguille (15/40) ;
- Prélever les solutions médicamenteuses dans une seringues et les injecter
successivement dans le flacon ;
Eviter toute faute d’asepsie :
- aseptiser chaque ampoule avant l’ouverture ;
- poser la seringue sur une surface stérile ;
- ne pas souiller le pavillon de l’aiguille introduite dans le bouchon ;
- La préparation doit être faite peu de temps avant la pose de la perfusion (le sérum
glucosé est un bon milieu de culture pour les bactéries) ;
-ne jamais laisser séjourner un flacon préparé, dans la chambre du malade ;
- le mettre au réfrigérateur en notant le nom du malade ;

94
- Inscrire de façon lisible sur le flacon, le nom et la dose de tous les médicaments
ajoutés au soluté.

 Pose du perfuseur :
- Aseptiser le bouchon avec un tampon largement imbibé d’alcool. Laisser en contact
une minute ;
- Ouvrir le sachet contenant le perfuseur ;
- Enlever le protecteur de l’aiguille pour le bouchon :
- La piquer, l’enfoncer totalement ;
- Si la prise d’air est séparée du perfuseur, la poser en premier, le perfuseur
en second.

 Purger la perfusion :
- Fermer la pince réglant le débit ;
- Suspendre le flacon au pied à sérum ;
- Enlever le protecteur de l’embout, ouvrir la pince ;
- Laisser couler jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’air dans la tubulure ;
- Fermer la pince et remettre le protecteur sur l’embout.

 POSE DE LA PERFUSION :

 Lieu d’injection :
- Les veines du pli du coude : les plus accessibles ;
- Les veines de l’avant-bras : moins de risque de perforation de la veine au cours
d’un mouvement ;
- Les veines du pied : utilisées surtout pour une dénudation veineuse.
 Cathétérisme de la veine :
- Placer l’alèze de protection ;
- Enfiler les gants ;
- Placer le garrot ;
- Désinfecter, dans le sens du retour veineux, le lieu de la ponction ;
- Repérer la veine ;
- Ponctionner avec l’intranule, le biseau vers le haut ;
- Retirer le mandrin et introduire la canule ;
- Appuyer pour arrêter le saignement ;
- Placer la tubulure ;
- Vérifier le reflux ;
- Fixer l’aiguille avec du sparadrap ;
- Régler le débit.
NB :

Une fois la perfusion terminée :


- Ne pas attendre le vide complet, ni pour changer un flacon ni pour enlever le
dernier flacon ;
- Fermer la pince ;
- Enlever l’aiguille et désinfecter avec un tampon alcoolisé ;
- S’il y a une douleur ou une rougeur faire un pansement alcoolisé.

 SURVEILLANCE DE LA PERFUSION :

95
 Le débit :
- le rythme ne doit pas être :
- trop lent : le sang coagulerait dans l’aiguille ;
- trop rapide : le malade présenterait des signes d’intolérance ;
- régler en moyenne à 20 à 50 gouttes par minute chez l’adulte, 8 à 10 gouttes par
minute chez l’enfant.
- Calculer le débit de la perfusion suivant la durée de celle-ci :
Exemple : 1 flacon de 500 ml doit passer pendant 4 heures ;

4 heures = 240 minutes ;

1 ml = 20 gouttes ;

Débit = 500 x 20 gouttes = 42 gouttes / minute.

240

 L’écoulement :

- Ne pas laisser s’introduire l’air dans la veine ;


- Lorsque le flacon est vide, fermer la pince (ne pas attendre le vide
complet) ;
- Avoir préparé le flacon suivant, si l’on doit continuer la perfusion.
Aseptiser le bouchon ;
- Enlever l’aiguille de l’ancien flacon et l’introduire dans le nouveau flacon
préparé ;
- Suspendre ce flacon. Ouvrir la pince.
Il ne doit pas y avoir d’air dans la tubulure (risque d’embolie gazeuse).

- Vérifier la position de l’aiguille ;


- La perfusion peut s’arrêter, car l’aiguille bute contre la paroi de la veine ;
- La soulever avec un tampon de coton ;
- La perfusion passe sous la peau en dehors de la veine, la peau est infiltrée,
œdématiée ;
- Arrêter la perfusion, l’enlever, la poser en un autre lieu ;
- La perfusion coule sur le bras, dans le lit, la tubulure s’est désadaptée de l’aiguille.

 INCIDENTS ET ACCIDENTS :

 Locaux :

 Hématome :
- se voit surtout chez les malades ayant une fragilité capillaire ou des troubles de la
circulation ;
- L’hématome est douloureux. Faire des pansements chauds et alcoolisés.

 Lymphangite :
- Se traduit par une traînée rouge et douloureuse le long du membre, et une élévation
de température ;

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- Est due à des fautes d’asepsie ou à une intolérance au cathéter :
- Changer la perfusion de place ;
- Faire des pansements chauds et alcoolisés ;
- Donner parfois des antibiotiques.

 Sclérose de la veine :
- La perfusion passe très difficilement. La paroi de la veine est irritée par le liquide
de perfusion : Exemple : sérum glucosé hypertonique ;
- Changer fréquemment le lieu d’injection.
 Escarre :
- Se voit après le passage dans le tissu sous-cutané d’un liquide de perfusion
hypertonique ;
- Bien surveiller la perfusion, spécialement avec les solutés hypertoniques.

 Généraux :

 Accidents de surcharge :
- Liés à un rythme trop rapide ;
- Surtout chez les malades artérioscléreux ;
- Se traduit par :
- Une gêne respiratoire ;
- Une angoisse,
- Des sueurs ;
- Peuvent provoquer un œdème aigu du poumon ;
- Le traitement consiste à :
- Ralentir la perfusion ;
- Faire une saignée en cas d’O.A.P.

 Accidents d’intolérance :
- Dus aux médicaments introduits dans la perfusion ;
- Les signes varient avec chaque médicament, il peut s’agir :
- Prurit ;
- Des céphalées ;
- Un malaise général ;
- Une angoisse ;
- Une tachycardie.
Conduit à tenir :

- Arrêter la perfusion ;
- Prévenir le médecin ;
- Injecter des antihistaminiques et des anti-inflammatoires
(hydrocortisone).
L’infirmier devra reconnaître les particularités des médicaments qu’il utilise.

La perfusion, thérapeutique efficace, nécessite une surveillance attentive pour ne pas


être nocive.

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