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Les Infections Urinaires

Objectifs
1. Citer trois facteurs favorisants les infections urinaires au cours de la

grossesse
2. Décrire les signes cliniques de la cystite aigue

3. Décrire les signes cliniques de la pyélonéphrite aigue

4. Citer deux complications maternelles et trois complications fœtales des

infections urinaires au cours de la grossesse


I.GENERALITES
1. Définition
Il s’agit d’une atteinte infectieuse de l’appareil urinaire qui peut se traduire soit
par une cystite (infection basse), soit par une pyélonéphrite (infection haute).
Elles sont parfois asymptomatiques : bactériurie asymptomatique.
2. Pathogénie
Les infections urinaires sont les infections les plus fréquentes pendant la
grossesse.
Les facteurs favorisants sont :
*Les malformations de l’appareil urinaire
*les antécédents d’infections urinaires
*L’hypotonie des uretères (favorisée par la progestérone)
*La stase vésicale
* La lithiase urinaire
II. Diagnostic
Nous pouvons distinguer deux tableaux
1. La cystite aigue : c’est l’inflammation le plus souvent d’origine bactérienne
de la vessie. Elle se manifeste par :

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-Les brûlures mictionnelles : douleurs plus ou moins intenses au moment, à la
fin ou après le passage de l’urine,
-La pollakiurie : émission excessivement fréquente d’urine en faible quantité
- L’mpériosité urinaire : besoin d’aller uriner immédiatement, et ce, même s’il
n’y a pas d’urine
-Emission d’urines troubles voire hématurie,
La dysurie souvent associée n’est pas un signe de cystite mais témoigne d’un
obstacle à l’écoulement de l’urine.
Ces signes urinaires sont isolés sans fièvre ni douleurs lombaires
2. La pyélonéphrite aigue
En plus des signes classiques de la cystite, il ya de la fièvre, des douleurs
lombaires et une altération de l’état général.
3. Diagnostic paraclinique :
• Le diagnostic de la cystite peut être confirmé par une bandelette urinaire
retrouvant une leucocyturie (présence de leucocytes dans les urines),
témoin d’une réaction inflammatoire de l’appareil urinaire et une
bactériurie (présence de bactéries dans les urines en nombre très
important : plus de 105 germes/ml). La bandelette est systématique chez
la femme enceinte.
• ECBU avec antibiogramme.
• Echographie des voies urinaires (recherche de lithiase ou malformation)
• Examen biologique : NFS/VS

III.COMPLICATIONS
• Hydronéphrose
• Septicémie
• Insuffisance rénale : rare
• Complications obstétricales : avortement, accouchement prématuré,
RPM, RCIU, infection néonatale, MFIU.

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IV.TRAITEMENT
Prélever les urines pour ECBU avant le démarrage du traitement.
But : éviter les complications
Moyens : antibiotiques, mesures hygiéno diététiques
1. Cystite ou bactériurie asymptomatique :
Amoxicilline : 2g/jour pendant 7jours (résistance a E. coli>30%)
Cotrimoxazole : 160 mg/800 mg deux fois par jour pendant 3 à 5 jours
Cefixime (OROKEN) 200mgx2fois/jr pendant 7jours
En l’absence de cystite récidivante il faut prescrire le MONURIL en dose unique
Le traitement de la cystite se fera en ambulatoire
Mesures hygiéno-diététiques : boissons abondantes, éviter de garder les urines.

2. Pyélonéphrite
Il faut hospitaliser la patiente et faire un traitement par voie parentérale
pendant au moins 7jours.
Mesures hygiéno-diététiques : boissons abondantes, éviter de garder les urines,
repos strict au lit.
Amoxicilline : 1 g toutes les 6 heures en IV associé
Gentamycine : 160mg/jour en IM (une fois/jour)
Adapter le traitement antibiotique en fonction des résultats de l’ECBU et de
l’antibiogramme.
Traitement symptomatique
*Antipyrétique : paracétamol 500mg toutes les 6heures en perfusion
*Antispasmodique : Phloroglucinol (SPASFON) 6amp en perfusion
Traitement chirurgical selon l’étiologie : adénome de la prostate, lithiase
urinaire, chirurgie de malformation des voies urinaire

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Les infections génitales basses et hautes

OBJECTIFS
1. Définir les infections génitales non spécifiques

2. Enumérer 5 germes responsables fréquemment d’infection génitale

3. Décrire l’étiopathogénie des infections génitales

4. Décrire les caractéristiques des leucorrhées dues à trichomonas vaginalis et à

candida albicans
5. Décrire les signes évocateurs d’une salpingite aiguë

6. Citer 5 complications de la salpingite aiguë

7. Conduite à tenir devant les infections génitales suivantes :

- Vulvo – vaginite à Trichomonas


- Vulvo – vaginite à Candida albicans
- Endométrite
- Salpingite aiguë

I.GENERALITES

1. Définition
L’infection génitale non spécifique basse et haute est l’envahissement de
l’appareil génital par des microorganisme pathogènes capables de s’y multiplier
et d’induire des lésions pathologiques qui peuvent s’accompagner de
manifestation cliniques (dictionnaire de médecine)
2.Etiopathogénie
A l’état normal, le vagin s’interpose entre le périnée septique, et l’utérus et les
trompes, stériles. Le milieu vaginal dépend de plusieurs facteurs. L’épithélium
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sous l’influence des oestrogènes produit du glycogène qui passe dans la
lumière du vagin. La muqueuse vaginale est colonisée par des bactéries
saprophytes qui forment la flore bactérienne normale du vagin. Cette flore est
dominée par les bacilles de DODERLEIN (lactobacilles). Le bacille de Doderlein
transforme le glycogène en acide lactique. Ce dernier maintient le milieu
vaginal normalement acide , ce qui le protège de la plupart des infections sauf
les mycoses.
Les cavités du haut appareil sont protégées par le mucus cervical et
accessoirement par le courant de liquide venu du péritoine pelvien.
L’infection vaginale basse apparaît dans deux circonstances :
- La contamination du vagin par des germes non saprophytes à
l’occasion de rapports sexuels : c’est la voie la plus fréquente chez les
femmes jeunes.
- Le passage à la pathogénicité des germes saprophytes ou banal en cas
de rupture d’équilibre du milieu vaginal lors des traumatismes sexuels
ou autres manque d’hygiène, irritation médicamenteuse,
hypooestrogénie, (ménopause), antibiothérapie au long cours.
L’apparition d’une infection génitale haute qui est en règle secondaire à une
infection vaginale se fait par :
- Par diffusion par voie muqueuse. C’est le cas du gonocoque. Du vagin
et de l’exocol, il gagne l’endocol, l’utérus et les annexes par infection
progressive de la muqueuse
- Par inoculation : l’ensemencement se fait au niveau de l’utérus (pose
de DIU, manœuvres abortives). Au niveau de la trompe lors de
l’hystérosalpingographie (HSG) ou à partir d’un foyer infectieux
péritonéal ( exemple : appendicite)
- Par voie hématogène ou lymphatique mais rarement.

Les facteurs de risque sont :


- L’âge (jeunes +++)
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- Niveau socio – économique
- Situation conjugale
- Nombre de partenaire et rythme de leur changement
- Rapports sexuels précoces
- DIU
- Tabagisme
- Toxicomanie mais toute situation de précarité

Les germes en causes sont


- Les bactéries : streptocoques D et B, bacilles gram négatifs (entéro
bactéries), les anaérobies, gonocoque, chlamydiae,
- Les parasites : trichomonas, les candidas
- Les virus : herpès simplex virus2 , cytomégalovirus(CMV),
papillomavirus (HPV), VIH 1 et 2

II.LES INFECTIONS GENITALES BASSES


A- les infections bactériennes

1. la vaginose bactérienne
Signes fonctionnels
Leucorrhées fluides, abondantes, grisâtres, malodorantes. Parfois on note un
prurit moins intense avec des métrorragies

Signes physiques :
Le plus souvent il n’y a pas d’inflammation vulvaire, parfois une cervicite
chronique. Au niveau du périnée et de la vulve on note parfois un intertrigo

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Examens complémentaires
Le PH vaginal est basique (> 5). Le test à la potasse ou SNIFF test est positif (une
goutte de potasse mélangé aux leucorrhées) donne une odeur de poisson
pourri (odeur soufrée).
Les germes en cause de la vaginose sont le gardnerella vaginalis, Mycoplasmes
hominis, etc.
Traitement de la vaginose à Gardnerella vaginalis
Association Amoxicilline + acide clavulanique (AUGMENTIN) : 2g/j pendant 7j
Métronidazole (FLAGYL) 1g/j pendant 7jours

2.Les infections vaginales à germes banals


Elles se manifestent par des leucorrhées d’abondance variable, fluides,
jaunâtres, purulentes parfois, accompagnées parfois de dyspareunie.
L’examen physique retrouve une vulvite et une cervicite.
Le prélèvement vaginal et cervical retrouve le germe en cause à la culture.
L’hémogramme montre une hyper leucocytose à polynucléaires neutrophiles.

3.Cervico – vaginite à gonocoque


Elle se manifeste par des leucorrhées jaunâtres, purulentes, coulant du col
voire des glandes annexes (glandes de Skène). On note parfois une dysurie, une
pollakiurie, des douleurs pelviennes, dyspareunie. L’examen gynécologique
retrouve une vaginite caractérisée par un aspect framboisé de la muqueuse
vaginale qui saigne au contact. Dans 90% des cas, l’examen gynécologique
paraît normal. Le diagnostic repose sur le prélèvement endocervical,urétral et
au niveau des orifices des glandes de Skène et de Bartholin qui montrera la
présence de diplocoques gram négatifs.
Le traitement minute est recommandé sauf en cas de localisation anale et oro –
pharyngée :
Ceftriaxone 250mg (Rocephine) en IM en une prise
Spectinomycine (Trobicine) 2g en IM en une seule injection
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Ciproflocacine 500mg 1cp en per os
Ofloxacine (Oflocet) 400mg soit 2 cp

4.La cervico – vaginite à chlamydia trachomatis


Elle se manifeste par des leucorrhées d’ailleurs non spécifiques et souvent
banales accompagnées des douleurs pelviennes, une dysurie, dans un contexte
de maladie sexuellement transmissible (signes cliniques chez le partenaire). Le
diagnostic repose sur la mise en évidence directe de chlamydiae dans les
sécrétions cervicales.
Non traitée elle évolue vers la salpingite avec pour conséquences l’obstruction
tubaire et la stérilité.
Traitement : Cyclines (Doxycyline : 200mg/jr), Macrolides(vibramycine,
Noxithromycine/Rulid :150 mg 2cp/j pendant 10 jours. /)
Prévention : lutte contre les MST

5. La syphilis :

Le premier signe est le chancre qui apparaît au point où s’est fait l’inoculation
après une phase d’incubation de 3 à 4 semaines en moyenne. Le chancre
syphilitique, est une ulcération à fond propre, à bords réguliers, à base souple
et indolore. La coloration est « chair musculaire ». Cette lésion peut siéger au
niveau de la vulve (grande lèvre), l’anus ou l’oropharynx. Le chancre est
accompagné d’adénopathies inguinales satellites indolores. Non diagnostiqué à
ce stade, la syphilis peut évoluer vers la syphilis secondaire marquée par une
fébricule, une asthénie, des malaises et à un stade ultime la troisième phase ou
syphilis tertiaire marquées par des signes neurologiques.
Paraclinique : l’examen au microscope à fond noir permet de mettre en
évidence le tréponème pâle (treponema pallidum). Les réactions sérologiques
permettent de confirmer le diagnostic (TPHA, VDRL, test de Nelson, FTA etc.)
Traitement
Le Treponema pallidum est sensible à la pénicilline, tétracycline, macrolides.
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6. Le chancre mou :

Le chancre mou ou chancrelle est due au bacille de Ducrey ou haemophilus


ducreyi.
Le début est marqué par l’apparition d’une papule érythémateuse qui devient
une vésicule puis une pustule qui se rompt pour laisser place à une ulcération.
La lésion se situe le plus souvent au niveau de la fourchette du vestibule de la
petite lèvre et du clitoris. C’est une ulcération profonde douloureuse, arrondie
ou ovalaire de 3 à 15mm de diamètre recouverte d’un enduit purulent. Les
bords de l’ulcération sont nets, parfois décollés et relev és en margelle. Ces
bords sont nécrosés. Le fond laisse apparaître de petits bourgeons
hémorragiques. La base du chancre est infiltrée. On note parfois des
adénopathies qui peuvent aboutir à la formation d’un bubon. Le diagnostic est
confirmé par la mise en évidence du bacille de Ducrey. Traitement
Cotrimoxazole 480 2cpx2/j pendant 7 j ou Erythromycine 2g/j pendant 7j
Prévention : lutte contre MST (rapports sexuels protégés)

7. La lymphogranulomatose vénérienne (L GV)


Elle est due à la chlamydiae trachomatis. La lésion primaire est une ulcération
qui fait suite à une infection vaginale, le col utérin. Les lésions secondaires sont
les adénopathies inguinales unilatérales. Le plus souvent, elles évoluent vers
l’abcédation. A la 3e phase ces lésions réalisent un syndrome génito-rectal fait
de lésions hypertrophiques nécrotiques, une fistule recto- vaginale et une
proctite. Le diagnostic est confirmé par la sérologie.

8. La donovanose
Elle est due à un bacille gram négatif le calymmatobactérium granulomatis.
C’est une affection beaucoup plus fréquente dans les pays tropicaux et aux USA.
Elle se manifeste par des nodules sous cutanés multiples puis une ulcération

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indolore saignant au contact facilement et augmentant de taille lentement. La
lésion siège au niveau de l’aine, les grandes lèvres et l’anus.
Traitement : Cyclines, cotrimoxazole

B- les infections parasitaires et mycosiques


1. la trichomonase vaginale
Elle est due au trichomonas vaginalis.
Signes fonctionnels : les leucorrhées sont malodorantes, spumeuses, fluides
, verdâtres et abondantes. Elles s’accompagnent de prurit, de brûlures, de
dyspareunie et des saignements post coïtaux.
Signes physiques
La vulve est très inflammatoire
Le vagin est rouge, le col framboisé
Examens complémentaires : la colposcopie, le prélèvement vaginal.
Traitement :
- Toilette avec savon acide ( Lactacid)
Traitement Général : Métronidazole cp (Flagyl, Supplin) : 500mg x 2 / j au
moment des repas pendant 10j ou Tinidazole (Fasigyne) 2g soit 4cp en prise
unique Traitement Local : Métronidazole ( Flagyl) ovule 1 ovuleX2fois/jr
pendant 10 jours

2.La candidose vulvo – vaginale


Elle est due à candida albicans.
Signes fonctionnels : les leucorrhées sont blanchâtres, peu abondantes ,
épaisses, caillebottes. Cet écoulement est associé à un prurit très intense, des
brûlures vaginales à type de cuisson, parfois de dysurie et de dyspareunie.
Examen gynécologique : on note un œdème des petites lèvres, un érythème
des glandes lèvres qui s’étend au périnée. Au spéculum la muqueuse vaginale
est érythémateuse, sèche recouverte d’un dépôt blanchâtre.
Examens complémentaires : prélèvement vaginal avec antibiogramme
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Traitement
*Toilette vulvaire avec un savon alcalin : Gynhydralin
*Antimycosiques : Econazole (Gynopevaryl 150) 1ovule /j pendant 3j
Termolexin 1 ovule pendant 3 jours+ Lomexin crème,
*Application locale d’un antimycosique crème sur la vulve pendant 10 jours.
Mycoster, Pévaryl crème, Ecorex crème
*Mesures d’hygiène : Préférer des sous-vêtements en coton
*Recherche de facteur déclenchant (diabète, grossesse, chimiothérapie,
antibiothérapie, corticothérapie, utilisation de savon acide, mode vestimentaire
(tissus synthétiques, pantalons serrés).

C- les infections virales


1. L’herpès génital
L’infection est due à l’herpès simplex virus
2 Signes fonctionnels :
La primo infection qui apparaît 2 à 7 jours après les rapports sexuels
contaminant se manifeste par une inflammation vulvaire, une dysurie, une
fébricule à 38°5 et parfois une rétention d’urine.
Signes physiques
On note une vulve œdémateuse, rouge, parsemée de vésicules groupées en
bouquet. Il s’ensuit une érosion avec formation d’une ulcération recouverte
d’enduit purulent. Par ailleurs on peut noter des adénopathies sensibles ou des
bouquets de vésicules au niveau des fesses, le périnée, le col ou le vagin.
L’évolution naturelle se fait vers la guérison spontanée mais les récidives sont
fréquentes 50 à 80% des cas. La récidive est déclenchée par un choc, une
contrariété, les règles ou les rapports sexuels. Elle se manifeste par une
sensation de brûlure ou de cuisson, un prurit.
L’examen met en évidence une vulve rouge avec les vésicules ou les
érosions.

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Examens complémentaires :
Un prélèvement pour examen cytologique montre des cellules gêantes à noyau
énorme. C’est le cytodiagnostic de Tzang. La culture virale à partir du liquide
des vésicules permet d’isoler le virus.

Traitement
Application locale de Gentiane solution 2 fois /j ou mieux application de
Acyclovir (Zovirax) pommade. En cas de récidives fréquente Zovirax cp 5cp/j
pdt 5j
2. L’infection à papilloma virus
Elle réalise deux types de lésions :
- Des condylomes acuminés visibles à l’œil nu sous forme de
végétations virales dites « crêtes de coq. »
- Des condylomes plans visibles à la colposcopie
Les condylomes sont des tumeurs épithéliales bénignes qui se localisent à la
vulve (petites lèvres) mais peuvent envahir la partie inférieure du vagin et le
périnée. Au début, il s’agit de petites excroissances roses à surface irrégulière.
A un stade avancé, elles deviennent exubérantes, multiples formant des masses
mamelonnées en petits choux fleurs. Il n’y a pas de passage transplacentaire
mais le nouveau né peut s’infecter en traversant la filière génitale (laryngite
papilomateuse).
Traitement
Fluorouracile (Efudix) en pommade 1 application x 2/j pendant 5j ou
Condyline solution 1 application x 2/j pdt 3 jours
Cautérisation au Bistouri électrique ou vaporisation au laser.
Autres : le Diable, Nitrate d’argent (crayon)

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III.LES INFECTIONS GENITALES HAUTES
A) La salpingite aiguë
1. Définition : c’est une inflammation d’origine infectieuse des trompes de
Fallope.
Il s’agit d’une infection liée à l’ascension de germes dans l’endomètre puis les
trompes à la suite d’une maladie sexuellement transmise ou d’une manœuvre
endo utérine (avortement provoqué clandestin hystérographie, hystéroscopie,
DIU).
Les germes en cause sont : Chlamydiae trachomatis, Neisseria gonorrheae,
staphylocoque, streptocoque, etc.
2. Diagnostic positif
2.1. Signes fonctionnels
*Douleurs hypogastriques uni ou bilatérales, parfois intenses, irradiant vers les
lombes, les cuisses, les organes génitaux externes, ¤
*Fièvre souvent élevée avec souvent frissons ;
*L’état général est le plus souvent conservé
*Leucorrhées malodorantes parfois purulentes, métrorragies, ¤
*Signes fonctionnels urinaires : pollakiurie, brûlures mictionnelles,
2.2. Signes physiques
Examen gynécologique :
L’Inspection retrouve une inflammation vulvo vaginale, du méat urétral et
glandes vulvaires ; un écoulement purulent et/ou sanglant. ¤
L’examen au spéculum : retrouve souvent des leucorrhées sales, une glaire
cervicale louche, un col inflammatoire.
Au Toucher Vaginal combiné au palper abdominal:
*Douleur à la mobilisation utérine
* Douleur vive des culs de sac vaginaux latéraux,
*Parfois empâtement douloureux des culs de sac ou masse annexielle.
2.3. Signes paracliniques
Examens biologiques :
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*NFS/VS pour rechercher une hyperleucocytose,
* C Réactive protéine (CRP)

*beta HCG pour éliminer une GEU,


Examens bactériologiques :
* Prélèvements au niveau des culs de sac vaginaux, de l’endocol, de

l'endomètre, du méat urétral et des orifices des canaux excréteurs des


glandes de Skene +/- mise en culture d’un éventuel DIU (stérilet)
* Prélèvements de lochies si la patiente est dans le post partum

Des hémocultures si température sup 39°,


Examen Cytobactériologique des Urines (ECBU),
 Sérologies : syphilis, chlamydiae

 Échographie Pratiquée au mieux par voie endovaginale recherchera un

pyosalpinx, un abcès ovarien ou un abcès du Douglas.


 La Coelioscopie : C'est l'examen de certitude pour affirmer le diagnostic.

La cœlioscopie a trois intérêts : diagnostique (la visualisation de la


salpingite permet le prélèvement in situ pour étude bactériologique),
thérapeutique : adhésiolyse, traitement d’un pyosalpinx, drainage d’un
abcès ; pronostique en prenant en compte diverses classifications
reposant sur l’aspect des trompes

3. Diagnostic différentiel
*Appendicite aiguë : parfois la proximité de l’utérus explique une douleur à la
mobilisation utérine
* Infection urinaire basse : examen des fosses lombaire, ECBU,
*Grossesse extra utérine : doser systématiquement les Beta hCG plasmatiques,
*Autres algies pelviennes : torsion de kyste ovarien, endométriose, etc.

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4. Évolution / complications
Bien traitée à temps l’évolution est favorable dans la majorité des cas.
Non traitée ou mal traitée, la salpingite aigue peut évoluer vers des
complications :
 Les complications aiguës : pelvipéritonite, pyosalpinx, abcès ovarien,

peritonite aigue généralisée, etc.


 Les complications à moyen et long terme :

*Maladie inflammatoire pelvienne (MIP),


*Obstruction tubaire avec hydrosalpinx pouvant être source de stérilité.
5. Traitement
Le traitement médical doit être initié en urgence par voie veineuse et débuté
en hospitalisation. Il comporte :
Associer deux ou trois antibiotiques synergiques.
En première intention, une des quatre associations :
- Ampicilline (2g/8H) +Gentamycine (160mg/jr IM) + Métronidazole
(500mg/8H)
- Amoxicilline + acide clavulanique (1 g/8H) + cycline : 200 mg/jr,

- Amoxicilline + acide clavulanique (1 g/8H) + ofloxacine ou pefloxacine

- Amoxicilline + acide clavulanique (1 g/8H) + Aminoside + Métronidazole.

Durée du traitement parentéral : 5-7jours


Relai par la voie orale :
-Chlamydia, mycoplasmes ou si germe non retrouver : Amoxicilline + acide
clavulanique (1 g/8H) pendant 15 j + doxycycline (200mg/jr) pdt 3- 6 semaines,
-Azithromycine 500mg : 1cp/jr pendant 6jours
- Anaérobies : Métronidazole.

- Mesures associées :

Repos strict au lit, Antalgique/AINS (Diclofenac) et antispasmodique, vessie de


glace. Une contraception orale pour mise au repos des ovaires, éviterait les
abcès ovariens (Oestroprogestatif normo dosé: STEDIRIL 1 cp/j).

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Administration d'anti- inflammatoires dans le but de diminuer l'inflammation
péritonéale et la formation d'adhérences est de plus en plus discutée après 48
H d'antibiothérapie efficace ou corticoïdes.
6. SURVEILLANCE
Clinique : état général, température, leucorrhées, douleur hypogastrique
Paraclinique : NFS/VS, CRP, prélèvements vaginaux.

B) Les autres infections génitales hautes


1. Endométrite : c’est l’infection de l’endomètre. Elle apparaît au décours d’un
avortement ou d’un accouchement septique.
Elle se manifeste par des douleurs pelviennes basses associées à de la fièvre 38°
ou 39° C.
A l’examen on observe des leucorrhées nauséabondes, purulentes ou des
métrorragies.
Au TV on a un gros utérus mou et douloureux à la mobilisation.
Traitement
*Prévention : respect des règles de la PCI
*Utérotonique : ocytocine (10UI/8h), Misoprostol cp
*Triple antibiothérapie : Ampicilline + Gentamycine (IM) + Métronidazole
pendant 10 à 15 jours. ou Amoxicilline+Ac clavulanique + Gentamycine
Le traitement sera adapté ensuite au germe et l’antibiogramme
2. Les ovarites : c’est une inflammation d’origine infectieuse des ovaires due

généralement au chlamydiae. Elle est secondaire à une salpingite.


Elle se manifeste par des douleurs latéro-utérines et un syndrome infectieux.
L’examen physique met en évidence une masse latéro-utérine douloureuse.
La cœlioscopie permet de poser le diagnostic et éventuellement de traiter.
3. Les paramétrites : ce sont les inflammations des ligaments larges. On peut

observer un phlegmon ou un abcès.


L’examen clinique met en évidence un empattement ou une masse para
utérine douloureuse avec fièvre, douleurs pelviennes.
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La cœlioscopie et l’échographie, permettent de faire le diagnostic.
4. Les abcès pelviens : Pyosalpinx, Abcès ovariens, Abcès de Douglas

Le traitement est médico chirurgical : drainage de l’abcès, salpingectomie (en


cas de pyosalpinx)

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La Bartholinite

Objectifs
1. Définir la bartholinite
2. Décrire les signes cliniques de la bartholinite
3. Décrire les principes du traitement de la bartholinite

1. Définition
La Bartholinite correspond à une inflammation d’origine infectieuse de la
glande de Bartholin.
Cette infection peut résulter de l’ascension de germes en provenance du vagin
puis de leur remontée dans le canal excréteur de la glande ou de la glande de
Bartholin provoqué par l’obstruction de son canal excréteur.
Elle est fréquente au cours de la grossesse.
Les germes en cause : staphylocoque, gonocoque

2. Symptômes
Il existe deux formes :
La Bartholinite aigue : elle est en général due à la surinfection d’un kyste. Elle
se manifeste par une tuméfaction rouge, chaude et douloureuse, située dans
l’épaisseur d’une grande lèvre au niveau de sa partie postérieure, latéralisée.
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Cette tuméfaction est accompagnée d’une douleur lancinante associée à de la
fièvre
Le kyste de Bartholin : il se traduit par une tuméfaction située à la partie
postérieure de la grande lèvre.
3. Examen clinique
L’examen gynécologique retrouve une tuméfaction de plusieurs centimètres de
diamètre, rouge, avec parfois écoulement de pus lorsque l’abcès s’est fistulisé.
On peut également observer la présence de ganglions au niveau de l’aine.
4. Examen complémentaire
Le seul examen à réaliser est un prélèvement bactériologique du pus contenu
dans l’abcès (si écoulement ou au cours d’intervention).
Ce prélèvement permet de rechercher le germe responsable afin d’adapter le
traitement antibiotique
Une Bartholinite bilatérale fait suspecter la présence d’un Gonocoque.
5. Évolution
L’évolution d’une Bartholinite est rapide.
En l’absence de traitement, l’abcès finit par fistuliser.
Dans de très rares cas, une Bartholinite peut évoluer vers un abcès
pelvipérinéal avec risque de septicémie (infection généralisée).
6. Traitement
Lorsqu’il s’agit d’un tout début de Bartholinite, un traitement antibiotique à
base de béta lactamines, macrolides, cyclines peut être tenté.
En cas d’évolution persistante sous antibiotiques, le traitement devient
chirurgical.
Le traitement chirurgical avec marsupialisation doit être pratiqué lorsque
l’abcès est « bien collecté ». Il s’agit d’une « incision-drainage » effectuée sous
anesthésie générale. En phase aigüe, la glande de Bartholin est généralement
laissée en place, mais cette ablation devient indiquée en cas de récidive (cette
exérèse sera réalisée « à froid » à distance d’un épisode infectieux).
Prélèvement de pus pur analyse bactériologique.
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Les principaux risques du traitement chirurgical sont : une importante réaction
œdémateuse en post-opératoire, régressant spontanément ; une récidive
(kyste ou nouvelle Bartholinite) ; une cicatrice vicieuse, pouvant être gênante
lors des rapports sexuels.

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Pathologie bénigne du col de l’utérus

Introduction
La pathologie cervicale est l’un des principaux motifs de consultation en
gynécologie. Elle constitue une angoisse pour le praticien en raison de la
frontière réduite entre la pathologie cervicale bénigne et maligne.
A. Lésions infectieuses non spécifiques
Ce sont essentiellement les cervicites. Elles sont caractérisées par :
 Une coloration rouge de la muqueuse exo cervicale identique à celle du
vagin ;
 Une coloration rouge de la muqueuse endocervicale ;
 Une glaire louche, voire purulente
 Des douleurs à la mobilisation utérine
 Parfois de la fièvre
Le traitement de ces lésions fait appel à une antibiothérapie probabiliste mise
en œuvre aussitôt après les prélèvements. Cette antibiothérapie peut aussi
être dirigée contre des germes spécifiques comme le gonocoque.
Les médicaments utilisés sont :
-Ceftriaxone (Rocephine) 500 mg en une seule injection intramusculaire ou
intraveineuse, ou
-Cefixime (Oroken) 400 mg en une prise orale unique, ou
-Ciprofloxacine (Ciflox) 500 mg per os en dose unique
En cas de contre-indications aux Betalactamines, on prescrira la spectinomycine
(Trobicine) 2 g en une seule injection intramusculaire.
Chez la femme enceinte, l'Azithromycine est contre-indiquée au premier
trimestre, on donnera de l'Erythromycine 1 g, 2 fois par jour pendant 7jours,
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On associe un traitement anti-Chlamydia : Azithromycine (Zithromax) 1 g en
monodose, ou Doxycycline (Vibramycine) 200 mg/jour pendant 7 jours, ou
Ofloxacine (Oflocet) 200 mg,2 fois/jour pendant 7 à 10 jours,
Des anti-inflammatoires non stéroïdiens en cas de douleurs pelviennes.
En cas d'infection sexuellement transmissible avérée, il sera proposé :
- Un traitement antibiotique pour le ou les partenaires ;
- Les sérologies (syphilis, VIH, hépatites B et C) ;
- La vaccination contre l'hépatite B à toute patiente non immunisée ;
- Des rapports sexuels protégés
Il faudra réaliser un frottis cervical pour rechercher une pathologie virale
associée si la patiente a plus de 25 ans ou un long passé d'activité sexuelle.
B. Lésions infectieuses spécifiques
Celles-ci sont rares, il faut cependant y penser. Il s’agit de :
1. Les chancres syphilitiques
Ce sont des lésions indurées qui saignent au contact.
Le tréponème pale sera retrouvé au laboratoire par l'examen direct à
l'ultramicroscope.
2. La tuberculose du col
Elle se présente comme une ulcération infectée ou un bourgeon saignant au
contact, souvent confondu avec un cancer. La base de la lésion est souple. La
biopsie retrouvant les follicules tuberculeux en fera la preuve.
C. Les Polypes : Ils sont de couleur rouge avec un petit pédicule né de
l'endocol,de très faible volume (parfois une lentille) ou plus important (cerise) :
ce sont les polypes muqueux. Ils peuvent être enlevés par bistournage à la
pince et analysés.
D. Endométriose
Elle a ses caractères habituels : petites taches bleuâtres ou noirâtres (taches de
goudron) isolées ou éparpillées sur le col. Celles-ci sont mieux vues après les
règles.

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E. Fibromes
Ils peuvent être accouchés par le col et apparaitre comme tuméfaction dure au
milieu du col dilaté.
F. Les kystes (ou oeufs) de Naboth :
Ce sont des lésions jaunâtres souvent translucides, faisant saillie à la surface.
Ces kystes sont constitués par une glande sécrétante oblitérée par un tissu de
cicatrisation
G. Lésions virales
Elles sont dues au papilloma virus humain (HPV) dont il existe plus de 200 types.
Environ 40 % d'entre eux sont appelés les HPV génitaux, car ils infectent la
région génitale des hommes et des femmes. Ils sont généralement transmis par
contacts sexuels mais aussi par tout contact peau à peau. Etant donné que le
HPV est à la fois très répandu et se transmet facilement, la plupart des adultes
l'auront à un moment de la vie. Heureusement, chez la majorité des gens, le
système immunitaire combat le virus et parvient à l'éliminer en 6 à 24 mois.
Cependant l'HPV peut parfois rester dans l'organisme pendant des années,
toujours sans donner de symptômes, c'est l'infection persistante qui sera la
source des lésions de dysplasie et du cancer Il est donc souvent très difficile de
savoir quand et où on a été infecté par ce virus.
Il existe deux types de virus : non oncogènes et oncogènes.
Les virus de type 6 et 11 provoquent des verrues génitales ou condylomes et
sont non oncogènes. Les virus de type oncogènes sont les type 16, 18.
Rarement les types 31 ; 33 ; 35 ; 39 ; 45 ; 51 ; 52 ; 56 ; 58 ; 59 ; 68
1. Diagnostic du condylome
Le diagnostic du condylome repose sur la colposcopie qui montre parfois des
lésions typiques, végétations ou micro papules. C'est la biopsie dirigée sur ces
lésions qui en permettra un diagnostic précis. La recherche, l'identification, le
typage du virus dans le vagin ou le col est possible.

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2. Test HPV
Le test HPV est utilisé pour découvrir les infections par le HPV. Il est pratiqué
sur un échantillon de cellules du col de l'utérus, prélevé de la même manière
que le frottis. Le prélèvement peut être fait par la patiente elle même.
3.Évolution du condylome
EIle se fait dans 90 % des cas vers la régression spontanée en quelques
semaines ou quelques mois. Le frottis et la colposcopie redeviennent normaux.
Des récidives sont possibles : c'est une affection sexuellement transmissible. Un
frottis annuel de surveillance est souhaitable. S'il est revenu normal pendant 2
ans la surveillance tous les 3 ans est suffisante.
Dans 10 % des cas, il peut y avoir apparition d'une lésion intra-épithéliale de
bas grade.
4. Traitement du condylome
La majorité des infections avec le HPV passe spontanément en 2 ou 3 ans, sans
qu'un traitement soit nécessaire.
Peut-on prévenir l'infection par le HPV ?
Il est très difficile d'éviter une infection par le HPV. Même si les préservatifs
sont une protection très efficace contre d'autres maladies sexuellement
transmissibles, ils ne sont pas aussi performants contre ce virus. Ceci
probablement parce que le HPV peut être présent sur la peau non couverte par
le préservatif.
Deux vaccins sont apparus depuis 2007, le premier contre le HPV 6-11 et 16–18
(Gardasil) ou uniquement contre le 16-18 (Cervarix). Leurs tests cliniques ont
montré des résultats voisins de 100 % d'efficacité, ils sont utilisés et
recommandés en France à partir de 14 ans chez la fille avec un rattrapage
possible de 15 à 23 ans.
H. Lésions intra-épithéliales
Elles sont à la frontière entre pathologie bénigne et cancer.

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Troubles du cycle menstruel

Introduction
Les anomalies du cycle menstruel sont définies et classées en fonction de la
période de survenue. Elles regroupent les ménorragies, les métrorragies, les
aménorrhées.
I- GENERALITES
1- Définition
C’est une activité cyclique de la fonction endocrine de l’ovaire qui se traduit par
l’écoulement des règles qui dure 4 à 6 jours, répété de manière rythmique avec
un intervalle de 21 à 35 jours. Le premier jour du cycle menstruel est le premier
jour des règles.

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-2- Rappel physiologique

Le cycle menstruel prépare l’organisme à une fécondation et survient de


manière périodique ou cyclique.
Les caractéristiques
La durée du cycle menstruel est de 28jours en moyenne.Il va du premier jour
des règles au dernier jour qui précède les règles suivantes. Il peut varier d’une
femme à une autre et d’un cycle à un autre cycle.
Les règles encore appelé menstrues est le phénomène le plus apparenté au
cycle menstruel.
L’abondance des règles est en moyenne de 60 ml (3-4 garnitures/ jour
max) La durée des règles est de 4-6jours en moyenne.
L’aspect normal est du sang rouge ; incoagulable et sans caillots.

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Les mécanismes du cycle menstruel
Les effets des œstrogènes sur la muqueuse utérine :
• Augmentation de l’épaisseur de la muqueuse utérine
• Prolifération du tube glandulaire et du stroma
• Apparition des récepteurs à la progestérone.
Effet de la progestérone sur la muqueuse utérine
• Elle bloque la prolifération de la muqueuse
• Provoque la sécrétion des glandes
• Entraine un œdème au niveau du stroma
La muqueuse utérine est ainsi prête à la nidation.
En absence de fécondation, il survient 12-14 jours après l’ovulation une
rétraction de l’endomètre avec desquamation incomplète de la couche
fonctionnelle qui constitue les règles.

La régulation du cycle menstruel


C’est la régulation des systèmes des œstrogènes et de la progestérone, elle se
fait grâce à l’action des ovaires (œstrogène et progestérone), de l’hypophyse
(FSH, LH), de l’hypothalamus et des retro contrôle ou feed back.
II- Les Principaux Troubles
Aménorrhée : Absence des règles pendant au moins 3 mois.
Aménorrhée primaire : c’est une jeune fille qui n’a pas encore vu ses règles au-
delà de 16-18 ans (causes : malformation, trouble de la puberté)
Aménorrhée secondaire : absence de règle de plus de 3 mois de cycle chez une
femme précédemment réglée.
Hyperménorrhée : ce sont des règles trop abondantes
Hypomenorrhée désigne un écoulement menstruel très faible s'effectuant sur
une courte période
Polyménorrhée : désigne l'augmentation de la fréquence des règles,
survenant à intervalles trop fréquents (moins de 24 jours).
Oligoménorrhée : diminution de la quantité des règles
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Pollakiménorrhée : ce sont des règles trop fréquentes ; plusieurs fois par mois
(cycle de moins de 21 j)
Spanioménorrhée : allongement des cycles menstruels au-delà de 35- 45 jours,
ce symptôme est fréquemment associé à des cycles irréguliers.
Ménorragie c’est un écoulement du sang d’origine utérine coïncidant avec les
règles. Cet écoulement entraine une augmentation de la durée et de la
quantité des règles.
Les causes : myomes utérins ; les troubles hormonaux, stérilet (DIU) ; trouble
de la coagulation
Métrorragie : c’est un écoulement de sang d’origine utérine en dehors des
règles
Ménométrorragies : ce sont des règles abondantes et prolongées
Dysménorrhée ou algoménorrhée : ce sont des menstruations douloureuses,
elle peut être primaire ou secondaire (endométriose)
Syndrome prémenstruel
Il apparait 1à 2 jours avant la menstruation mais peut durer toute la période
entre l’ovulation et les règles.
Le Syndrome pré menstruel : C’est l’apparition d’une douleur pelvienne et un
léger saignement 2 semaines avant les règles. Les douleurs proviennent de la
tension ou rupture du follicule. Ce saignement est dû à la chute des œstrogènes
précédant l’ovulation.
Le syndrome prémenstruel se manifeste par des douleurs pelvienne et
mammaires, céphalées, migraines, nausées, instabilité, œdème des chevilles et
des yeux aggravation des varices, prise de poids, palpitation, crampes, éruption
cutané sur le visage.
Le rôle de la sage-femme est de rassurer la patiente et lui donner des conseils
d’hygiène de vie, le repos.
Traitement du syndrome prémenstruel
Progestatif : 16-25ème jours du cycle en fonction de l’intensité des troubles
(surtout si la tension mammaire est douloureuse)
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Exemple : Duphaston et PrimolutNor cp matin et soir pendant 10 jours
La prise d’antalgique : paracétamol

La dysménorrhée ou règles douloureuses


Concerne 50-75% des jeunes filles, ce n’est pas une maladie ; la douleur est
due à la sécrétion des prostaglandines par l’endomètre qui sera expulsé. La
douleur est à type de crampes. Siège au niveau du pelvis et irradie vers les
lombes et les cuisses.
Les signes cliniques :
Céphalées, vertige, rougeur ou pâleur de visage, nausée et vomissement.
Traitement de la dysménorrhée
Anti-inflammatoire non stéroïdiens, antalgiques et anti spasmodique à prendre
dès le début les douleurs.
Des progestatifs peuvent être prescrits pour diminuer le saignement.
Le rôle de la SFE
Aider la femme à prendre en charge les tensions psychologiques sur estimation
de la gêne, entourage trop protecteur lui proposer de s’isoler de s’allonger au
calme dans la pénombre (une zone un peu obscure)
Les hémorragies utérines fonctionnelles
Elles sont fréquentes et liées à un déséquilibre du contrôle hormonal de la
croissance de l’endomètre. il peut s’agir :
- Hyperplasie : développement exagéré de la muqueuse de l’endomètre
- Atrophie de l’endomètre
Signes cliniques
Il s’agit d’hémorragie sous forme de ménorragie survenant pendant la
menstruation ou avant ; avec parfois des signes associés tels les douleurs
mammaires.

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Examen paraclinique
Courbe de température
Frottis cervical
Hystérosalpingographie
Echographie pelvienne
En cas de saignement massif il faut faire une hémostase hormonale à base
d’estrogène (si contraception à base de progestatif) ; progesterone ( Duphaston)
Ethamsylate (EXACYL) AINS ( PONSTYL)
Prévoir une transfusion sanguine si anémie sévère
Spanioménorrhée
Il s’agit d’une insuffisance en œstrogènes qui entraine une absence de
prolifération de la muqueuse utérine d’où défaut de desquamation et de
règles
Causes
Absence de stimulation ovarienne ; Dystrophie ovarienne ; Synéchie utérine ;
Tuberculose génitale
Examens complémentaires :
La courbe ménothermique ; hysterosalpingographie(HSG) ; Radiographie
de la selle turcique (si hyperprolactinimémie) Dosages hormonaux : FSH ;
LH ; prolactininémie
Traitement :
On peut s’abstenir dans les formes mineures et expliquer à la cliente la
possibilité de procréation en s’assurant de l’absence d’une lésion évolutive.
Si la femme ne désire pas de grossesse dans l’immédiat il faut prescrire une
pilule oestroprogestative normodosée : Ex Microgynon 1cp par jour
Si la femme désire une grossesse : Stimulation ovarienne par des
antiœstrogènes (citrate de clomifène/CLOMID)

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