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OBJECTIFS :
1. Reconnaitre les signes et symptômes des infections génitales basses.
2. Identifier les facteurs de risque des infections génitales basses (IGB).
3. Reconnaitre les principaux agents pathogènes des IGB.
4. Distinguer par les données de l’interrogatoire et de l’examen physique une vulvo-vaginite
candidosique.
5. Distinguer par les données de l’interrogatoire et de l’examen physique une IGB à
trichomonas vaginalis.
6. Distinguer par les données de l’interrogatoire et de l’examen physique une vaginose
bactérienne.
7. Distinguer par les données de l’interrogatoire et de l’examen physique une gonorrhée.
8. Proposer l’ordonnance thérapeutique d’une IGB (en tenant compte de l’agent pathogène).
9. Reconnaitre les IGB à déclaration obligatoire.
10. Reconnaitre les IGB nécessitant un traitement du couple et proposer le traitement du
partenaire.
I- Introduction :
Les infections génitales basses sont très fréquentes, responsable d’inconfort, d’absentéisme et
de dysfonction sexuelle.
Les agents pathogènes sont multiples : parasites (trichomonas vaginalis), mycose (candida
Elles sont dominées par les infections candidosiques (candida albicans +++).
II- Définition :
C’est une infection du bas appareil génital féminin (vulve, vagin et exocol) à l’origine de
manifestations cliniques variées dominées par les leucorrhées.
III- Fréquence :
La fréquence exacte est difficile à préciser, on estime que trois femmes sur quatre consultent
au moins une fois dans leur vie pour un épisode d’infection génitale basse.
Les récidives sont fréquentes : 40 à 50% de ces femmes consultent pour un deuxième épisode
et 10 à 15% passent à la chronicité (quatre épisodes pendant une année).
IV- Physiopathologie :
La partie basse de l’appareil génital comprend une flore polymicrobienne riche, dominée par
les lactobacilles (flore commensale de Doderlin) spécifiquement adaptée à la muqueuse
vaginale. Ces bactéries transforment le glycogène contenu dans les cellules vaginales et
cervicales en acide lactique. Celui-ci explique le pH vaginal acide qui est indispensable au
maintien de ces germes commensaux et qui empêche la pullulation de germes pathogènes.
Les moyens de défense du bas appareil génital sont représentés, outre cette flore microbienne
commensale, par trois moyens principaux :
Tout facteur pouvant altérer un ou plusieurs de ces moyens de défense favorise la survenue
d’infection génitale.
A- Facteurs favorisants :
- La multiparité ;
- Avorterments curetés ;
B – Causes déclenchantes :
V- Etude clinique :
A- Interrogatoire :
Facteurs favorisants ;
Plaintes : (signes fonctionnels):
Ecoulement
Prurit
Douleurs avec sensation de brûlures vulvaires et/ou vaginales,
associées ou
Les dyspareunies (le plus souvent orificielle).
Des signes urinaires: brulures mictionnelles (de fin de miction)
responsables de dysurie. Ses signes peuvent être associés en dehors
de toute infection urinaire.
Les symptômes du (ou des) partenaire(s) sexuel(s) ;
Les circonstances de survenue : au décours d’un rapport sexuel, après un
avortement cureté,…
Les signes généraux : douleurs pelviennes et fièvre sont absentes en dehors d’une
infection génitale haute associée.
B- L’examen physique :
Comprend l’examen de la vulve et des régions inguinales, périnéales et anales complété par
l’examen des orifices des glandes Skene et de Bartholin et de l’orifice uréthral.
2- L’examen au spéculum :
A- Vulvovaginite mycosique :
Elles sont les plus fréquentes (50 % des cas), dues dans 9 cas sur 10 au
Candida albicans.
Les leucorrhées sont blanchâtres, grumeleuses, crémeuses (aspect de yaourt
ou de lait caillé) ; SANS ODEUR
Les manifestations allergiques sont riches : sensation de prurit, de brûlures
et/ou de cuisson responsable de dyspareunie orificielle.
L’érythème vulvaire est caractéristique, il déborde généralement la vulve
pour s’étendre au périnée, à l’anus et aux plis interfessier et génito-cruraux.
Les lésions de grattage sont fréquentes.
Le vagin est congestif recouvert de leucorrhées.
Le prélèvement vaginal (ou vulvaire ou vulvovaginal : là où est anormal) :
n’est pas indispensable, mais lorsqu’il est fait, il montre à l’examen direct des
filaments mycéliens. La culture n’est pas indispensable.
Tableau récapitulatif :
Ces trois dernières étiologies ne seront qu’évoquées ici (voir cours correspondant en
maladies infectieuses).
C – Candidose et grossesse :
Leucorrhées physiologiques
Fuite urinaire
Lichen scléreux vulvaire
Chez la femme enceinte : rupture prématurée des membranes amniotiques.
X- Traitement :
A- Vulvovaginite candidosique :
1- VVC simples :
Le traitement du partenaire n’est pas systématique ; il est indiqué en cas de signes cliniques
d’infection du sillon balano-préputial.
Traitement local pendant 7j, le traitement antifongique oral n’est pas recommandé.
Métronidazole 500mg (flagyl®), 4cp en une prise unique ou 1cpx2/j pendant 7j. Le même
produit peut être utilisé par voie locale (intravaginale), vagilen® 1ovule/j pendant 10jours
D- Cervicite à gonocoques :
Déclaration obligatoire
Traitement minute : spectinomycine (Trobicine®) 2g en IM OU ceftriaxone
(Rocéfine®) 500mg en IM.
Il faut traiter les deux partenaires en même temps.
Abstention sexuelle ou rapports protégés jusqu’à la guérison
E- Cervicite à chlamidia :
NB : devant toutes IGB qui est considérée comme une MST (ex : infection à chlamidia, à
trichomonas, à gonocoque), il faut dépister systématiquement les autres IST au sein des
couples concernés.
XI- Evolution :
XII- Prévention :
Conclusion :
Elle touche très souvent les femmes en activité génitale, mais elle peut toucher toutes les
tranches d’âge.
Elle est dominée par les infections à candida.
ANNEXE :
Evaluation :
A. Verdâtres.
B. Mousseuses.
C. Peu abondantes et concentrées.
D. Nauséabondes (odeur de plâtre frais).
E. Blanchâtres crémeuses.
(Réponse : A-B-D )
A. Blanches.
B. Caillebottées (comme du yaourt).
C. Grumeleuses.
D. Épaisses.
E. Mousseuses.
(Réponse : A-B-C-D )
3/En cas de vaginite à Gardnerella vaginalis, quelles sont les caractéristiques des leucorrhées ?
A. Grisâtres.
B. Fluides.
C. Abondantes.
D. Malodorantes.
E. blanches
(Réponse : A-B-D)
Cas clinique :
Mme X., 22 ans, consulte pour des pertes vaginales, des démangeaisons associées à des douleurs
pendant les rapports. Elle est sous contraception œstroprogestative. Votre examen retrouve une
vulvovaginite érythémateuse, des leucorrhées blanchâtres, granuleuses, le col de l'utérus est rouge ;
le toucher vaginal retrouve une douleur diffuse de contact, l'utérus est de taille normale indolore, les
culs-de-sac sont libres, vous ne notez pas de masse latéroutérine.
QUESTION 4: La patiente se rappelle avoir eu les mêmes symptômes deux mois auparavant. Quelle
est alors votre attitude ?
Réponse : Il s'agit d'une candidose récidivante : Traitement local 7 à 14 jours ou une dose de
fluconazole150mg renouvelée à j3 et j6 puis traitement d’entretien une dose par semaine pendant 6
mois.