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Institut Supérieur des Sciences Infirmières de Sousse

2ème année-certificat de Pathologie Infectieuse


Dr Marrakchi

INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES

INFECTION A VIH

I- INTRODUCTION :
Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont des infections transmises
exclusivement ou en partie par voie sexuelle.
Elles constituent un problème de santé publique mondial du fait de leur
fréquence et de leur gravité liée au risque de complications
Les IST peuvent être diagnostiqués à l’occasion de signes cliniques ou au stade
de complications ou lors d’un dépistage.
Elles peuvent être à l’origine d’inflammation et d’écoulement (urétrite, vulvo-
vaginite, salpingite,…) ou d’ulcération cutanéo-muqueuses (syphilis, herpès
génital,…).
Devant tout diagnostic d’une IST, deux mesures s’imposent systématiquement :
- Dépistage des autres IST.
- Traitement de la (ou des) partenaire(s).
II- Ecoulement et inflammation génitales :
1- Urétrite :
Elle se traduit par un écoulement urétral purulent ou clair, spontané et en dehors
des mictions, associé à des brulures mictionnelles.
Deux germes peuvent être responsables :
- Gonocoque : écoulement le plus souvent purulent.
- Chlamydia : écoulement le plus souvent clair.
L’association de ces 2 types d’agents infectieux est fréquente.
Le diagnostic repose sur un prélèvement urétral par écouvillonnage.
Le traitement doit viser systématiquement le gonocoque et chlamydia.

2- Vulvovaginite et cervicite :
L’infection peut être révélée par un examen systématique, des leucorrhées
jaunâtres et fétides, prurit et œdème vulvaire. Il n’ya pas de fièvre ni douleur
pelvienne.
La cervicite est souvent peu symptomatique voire asymptomatique. Ces
infections sont dues généralement au gonocoque et au chlamydia. Le diagnostic
repose sur le prélèvement vaginal et le traitement vise les 2 bactéries en cause.

III- Infections utéro-annexielles :


1- Salpingites :
Les signes évocateurs sont les douleurs pelviennes, bilatérales dans la majorité
des cas associées à une fièvre, métrorragies et des leucorrhées fétides. Au
toucher vaginal, douleur et/ou masse latérale avec un aspect inflammatoire de
l’endocol à l’examen au spéculum. L’échographie doit être systématique.
La coelioscopie permet de confirmer le diagnostic, réaliser un bilan pronostic
(bilan lésionnel), pratiquer des gestes à visée thérapeutique (lavage péritonéal,
drainage d’un pyosalpinx) et réaliser des prélèvements bactériologiques.
Les salpingites peuvent se compliquer d’abcès tubo-ovarien, grossesse extra
utérine (GEU) et de stérilité.
2- Endométrites

IV- Ulcérations génitales :


C’est une perte de substance muqueuse et/ou cutanée, unique ou multiple,
localisée aux organes génitaux.
1- Syphilis :
Infection due à Treponema pallidum.
Elle se déroule en 3 phases cliniques :
- Syphilis primaire : caractérisé par un chancre d’inoculation souvent
propre et indolore, situé au niveau de la verge ou de la vulve. Ce chancre
est associé à une adénopathie inguinale satellite.
- Syphilis secondaire : associe une éruption cutanée généralisée et une
fièvre.
- Syphilis tertiaire : caractérisé par une atteinte neurologique, cardiaque,...
La sérologie TPHA/VDRL permet de confirmer le diagnostic. Son traitement
repose sur la pénicilline G.

2- Herpès génital :
L’herpès est du au virus herpes simplex (HSV). Son diagnostic est évoqué
devant la présence de vésicules groupées en bouquet évoluant vers des
ulcérations.
Le traitement étant les antiviraux.
V- Infection à HPV :
C’est une infection très fréquente, asymptomatique dans la plupart du temps.
Elle peut entrainer des condylomes ou des proliférations malignes.
Le dépistage systématique et régulier de lésions muqueuses précancéreuses liées
à l’HPV par le frottis cervical est indispensable.

VI- Infection à VIH :


C’est une infection chronique, grave et transmissible, responsable d’un déficit de
l’immunité cellulaire. Elle est constamment mortelle en l’absence du traitement.
1- Virologie :
Le virus d’immunodéficience humaine (VIH) est un lentivirus appartenant à la
famille des rétrovirus. Il existe deux types :
- VIH1 : le plus fréquent, de répartition mondiale.
- VIH2 : sévit à l’Afrique de l’ouest.

2- Modes de contamination :
Il existe 3 modes de transmission :
- Sexuelle : la plus fréquente, par des rapports sexuels non protégés.
Un seul rapport non protégé avec un partenaire infecté peut transmettre la
maladie.
- Sanguine : usage de drogues par voie intraveineuse, accident exposant au
sang.
- Transplacentaire (mère-enfant) : surtout lors de l’accouchement.

3- Physiopathologie :
Le VIH infecte les lymphocytes T CD4+ qui jouent un rôle primordial dans la
réponse immunitaire.
En l’absence de traitement antirétroviral, la charge virale (nombre de virus/ml de
sang) augmente, et le nombre des CD4 diminue entrainant l’apparition des
infections opportunistes et de certaines néoplasies.
4- Etude clinique :
- Primoinfection : le plus souvent asymptomatique, mais elle peut se
manifester par une fièvre, des arthromyalgies, des adénopathies, une
éruption cutanée,…
- Phase asymptomatique : c’est la phase la plus longue. Le dépistage de
l’infection à ce stade est primordial pour prévenir la transmission du virus
et l’évolution de la maladie vers le stade SIDA.
- Phase symptomatique « mineure » : caractérisée par l’apparition des
manifestations cutanéo-muqueuses (candidose oropharyngée, dermite
séborréique, zona,…) ou des manifestations hématologiques.
- Stade SIDA : Stade évolué de l’infection à VIH du à une déplétion
profonde de l’immunité cellulaire. Elle se traduit cliniquement par
l’apparition des manifestations infectieuses opportunistes ou tumorales.

5- Les principales infections opportunistes :


- Pneumocystose : infection pulmonaire due à un champignon :
Pneumocystis Jirovecii. Elle apparait lorsque le taux de lymphocytes CD4
devient inférieur à 200/mm3.
Se manifeste cliniquement par une toux sèche, dyspnée et une fièvre à
38°C. une atteinte alvéolo-interstitielle à la radio thorax est en faveur du
diagnostic. Son traitement repose sur le cotrimoxazole.
- Toxoplasmose cérébrale : c’est l’infection opportuniste la plus fréquente
du système nerveux central. Elle apparait avec des taux de CD4 <
100/mm3. Elle se traduit par un tableau neurologique focal avec une
fièvre.
Le diagnostic repose sur le scanner cérébral qui montre un abcès unique
ou multiple prenant l’aspect en cocarde.

6- Le diagnostic positif :
Le diagnostic positif est établi à partir de la sérologie ELISA. Deux types de
test :
- Test de dépistage rapide : donne un résultat rapide, en quelques minutes, à
partir d’une goutte de sang.
- Tests ELISA combinés : permet de détecter les anticorps anti VIH et
l’antigène p24.
- Un test ELISA positif doit être confirmé par le western blot.
7- Le traitement :
- Traitement antirétroviral :
Le traitement repose sur la trithérapie antirétrovirale (3 molécules), disponible
en Tunisie et gratuite. Le traitement est au long court, permettant une diminution
de la charge virale et l’augmentation des CD4, ce qui diminue le risque
d’infections opportunistes et de néoplasies liées au VIH.
Une bonne observance du traitement est primordiale pour éviter l’échec
thérapeutique. Il faut alors bien expliquer au malade la prise du traitement ainsi
que les éventuels effets indésirables.
- Traitement préventif :
• Information et éducation de la population.
• Mobilisation des associations et des pouvoirs publiques.
• Dépistage anonyme et gratuit.
• Dépistage prénuptial obligatoire.
• Déclaration obligatoire.
• Sécurité sanguine.
• Vente des préservatifs et des seringues.

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