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INFECTION A VIH
I- INTRODUCTION :
Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont des infections transmises
exclusivement ou en partie par voie sexuelle.
Elles constituent un problème de santé publique mondial du fait de leur
fréquence et de leur gravité liée au risque de complications
Les IST peuvent être diagnostiqués à l’occasion de signes cliniques ou au stade
de complications ou lors d’un dépistage.
Elles peuvent être à l’origine d’inflammation et d’écoulement (urétrite, vulvo-
vaginite, salpingite,…) ou d’ulcération cutanéo-muqueuses (syphilis, herpès
génital,…).
Devant tout diagnostic d’une IST, deux mesures s’imposent systématiquement :
- Dépistage des autres IST.
- Traitement de la (ou des) partenaire(s).
II- Ecoulement et inflammation génitales :
1- Urétrite :
Elle se traduit par un écoulement urétral purulent ou clair, spontané et en dehors
des mictions, associé à des brulures mictionnelles.
Deux germes peuvent être responsables :
- Gonocoque : écoulement le plus souvent purulent.
- Chlamydia : écoulement le plus souvent clair.
L’association de ces 2 types d’agents infectieux est fréquente.
Le diagnostic repose sur un prélèvement urétral par écouvillonnage.
Le traitement doit viser systématiquement le gonocoque et chlamydia.
2- Vulvovaginite et cervicite :
L’infection peut être révélée par un examen systématique, des leucorrhées
jaunâtres et fétides, prurit et œdème vulvaire. Il n’ya pas de fièvre ni douleur
pelvienne.
La cervicite est souvent peu symptomatique voire asymptomatique. Ces
infections sont dues généralement au gonocoque et au chlamydia. Le diagnostic
repose sur le prélèvement vaginal et le traitement vise les 2 bactéries en cause.
2- Herpès génital :
L’herpès est du au virus herpes simplex (HSV). Son diagnostic est évoqué
devant la présence de vésicules groupées en bouquet évoluant vers des
ulcérations.
Le traitement étant les antiviraux.
V- Infection à HPV :
C’est une infection très fréquente, asymptomatique dans la plupart du temps.
Elle peut entrainer des condylomes ou des proliférations malignes.
Le dépistage systématique et régulier de lésions muqueuses précancéreuses liées
à l’HPV par le frottis cervical est indispensable.
2- Modes de contamination :
Il existe 3 modes de transmission :
- Sexuelle : la plus fréquente, par des rapports sexuels non protégés.
Un seul rapport non protégé avec un partenaire infecté peut transmettre la
maladie.
- Sanguine : usage de drogues par voie intraveineuse, accident exposant au
sang.
- Transplacentaire (mère-enfant) : surtout lors de l’accouchement.
3- Physiopathologie :
Le VIH infecte les lymphocytes T CD4+ qui jouent un rôle primordial dans la
réponse immunitaire.
En l’absence de traitement antirétroviral, la charge virale (nombre de virus/ml de
sang) augmente, et le nombre des CD4 diminue entrainant l’apparition des
infections opportunistes et de certaines néoplasies.
4- Etude clinique :
- Primoinfection : le plus souvent asymptomatique, mais elle peut se
manifester par une fièvre, des arthromyalgies, des adénopathies, une
éruption cutanée,…
- Phase asymptomatique : c’est la phase la plus longue. Le dépistage de
l’infection à ce stade est primordial pour prévenir la transmission du virus
et l’évolution de la maladie vers le stade SIDA.
- Phase symptomatique « mineure » : caractérisée par l’apparition des
manifestations cutanéo-muqueuses (candidose oropharyngée, dermite
séborréique, zona,…) ou des manifestations hématologiques.
- Stade SIDA : Stade évolué de l’infection à VIH du à une déplétion
profonde de l’immunité cellulaire. Elle se traduit cliniquement par
l’apparition des manifestations infectieuses opportunistes ou tumorales.
6- Le diagnostic positif :
Le diagnostic positif est établi à partir de la sérologie ELISA. Deux types de
test :
- Test de dépistage rapide : donne un résultat rapide, en quelques minutes, à
partir d’une goutte de sang.
- Tests ELISA combinés : permet de détecter les anticorps anti VIH et
l’antigène p24.
- Un test ELISA positif doit être confirmé par le western blot.
7- Le traitement :
- Traitement antirétroviral :
Le traitement repose sur la trithérapie antirétrovirale (3 molécules), disponible
en Tunisie et gratuite. Le traitement est au long court, permettant une diminution
de la charge virale et l’augmentation des CD4, ce qui diminue le risque
d’infections opportunistes et de néoplasies liées au VIH.
Une bonne observance du traitement est primordiale pour éviter l’échec
thérapeutique. Il faut alors bien expliquer au malade la prise du traitement ainsi
que les éventuels effets indésirables.
- Traitement préventif :
• Information et éducation de la population.
• Mobilisation des associations et des pouvoirs publiques.
• Dépistage anonyme et gratuit.
• Dépistage prénuptial obligatoire.
• Déclaration obligatoire.
• Sécurité sanguine.
• Vente des préservatifs et des seringues.