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UNIVERSITE DE MONASTIR
FACULTE DE MEDECINE
DCEM1
Modules de :
Virologie & Pathologie infectieuse
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VIH / Infection à VIH DCEM1
♠ Taches à accomplir :
1- Lire les objectifs éducationnels.
2- Répondre aux questions du pré-test
3- Consulter le document de base.
4- Répondre aux questions du post-test
♠ Activités pratiques :
- Evaluer le risque et proposer un test VIH.
- Examiner un malade à la recherche de signes d’infection chronique par le VIH.
- Expliquer les moyens et les bénéfices du traitement et de la prévention.
♠ Objectifs éducationnels :
1- Décrire les caractéristiques virologiques du VIH
2- Identifier les principales caractéristiques épidémiologiques de l’infection à VIH
3- Expliquer le mécanisme physiopathologique de l’infection par le VIH
4- Indiquer à une personne exposée à un risque ou ayant des comportements à risque, un test
VIH.
5- Préciser les différentes techniques du diagnostic virologique du VIH et leurs indications
6- Diagnostiquer à l’aide de l’examen clinique et des examens complémentaires les différents
stades évolutifs d’une infection à VIH.
7- Identifier les principales complications d’une infection chronique à VIH en se basant sur
les données de l’examen physique et des examens complémentaires.
8- Planifier une prise en charge thérapeutique de l’infection à VIH et des principales
complications liées au VIH.
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VIH / Infection à VIH DCEM1
♠ Pré-requis :
Cours de Virologie élémentaire PCEM2
Cours de sémiologie de maladies infectieuses
♠ Pré-test :
1. Suite à une perforation de préservatif, un homme de 30 ans consulte paniqué aux urgences
de peur d’être infecté par le VIH.
1) Quelles questions devriez-vous poser à cet homme ?
2) Quels sont les examens virologiques que vous lui prescrivez immédiatement et à distance ?
3) Les examens prescrits à J0 sont négatifs. Pouvez-vous éliminer le risque d’infection ?
4) Quel est le délai de la séroconversion à partir de la date de contamination ?
2. Vignette clinique
Mr T. 24 ans consulte pour une odynophagie fébrile.
A l’interrogatoire, il rapporte la notion de rapport sexuel non protégé, 1 mois auparavant.
La symptomatologie évolue depuis 4 jours et associe en plus une céphalée, des myalgies et
des sueurs nocturnes.
L’examen note une température à 39,5°C, des amygdales rouges et hypertrophiées, une
polyadénopathie cervicale et axillaire sensible et une éruption maculo-papuleuse généralisée.
Le reste de l’examen est normal
1/ Quels sont les diagnostics à évoquer ?
2/ Quels sont les examens complémentaires utiles ?
3/ Quel est le principal diagnostic à retenir ?
4/ Comment confirmer votre diagnostic ?
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VIH / Infection à VIH DCEM1
♠ Document de base :
1. Introduction
Le SIDA ou syndrome d’immunodépression acquise, révélé en 1981, est la conséquence
grave et le stade tardif de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH),
responsable d’un déficit sévère de l’immunité cellulaire à l’origine d’infections opportunistes
et de néoplasies.
L’amélioration des fonctions immunitaires, appelée aussi restauration immunitaire, sous
traitement antirétroviral (TAR) a permis de réduire de façon importante la prévalence des
infections opportunistes et des néoplasies.
Grâce à un meilleur accès au dépistage, à un diagnostic précoce, à un traitement et à des soins
du VIH, incluant les infections opportunistes, l’infection à VIH est devenue une pathologie
chronique qui peut être prise en charge avec une bonne qualité de vie et une espérance de vie
prolongée.
2. Caractères Virologiques
2.1 Classification
• Famille : Retroviridae
• Sous-Famille : Orthoretrovirinae (ancienne dénomination : Lentivirinae)
• Genre : Lentivirus
• Types : VIH 1 et VIH2
• Groupes au sein du type VIH 1 : M (Majeur), O (Outlier), N (Non-M, non-O)
Les rétrovirus ont en commun la capacité de transcrire l’ARN en ADN grâce à la transcriptase
inverse (TI) ou reverse transcriptase (RT). Les virus à ARN possédant cette enzyme sont
appelés des Rétrovirus.
2.2 Structure
Les Morphologies et structures des virus VIH-1 et 2 sont sensiblement identiques. Les
particules virales mûres sont grossièrement sphériques. La capside a une forme en tronc de
cône (Figure 1). On distingue :
L’enveloppe : Dans laquelle sont ancrées des spicules formés par l'association de deux
glycoprotéines : la gp120 et la gp41.
La protéine MA (MA pour matrice) qui tapisse la face interne de l'enveloppe.
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VIH / Infection à VIH DCEM1
MA
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VIH / Infection à VIH DCEM1
Concept clé : Le VIH est un virus à ARN, doté d’une grande variabilité génétique et d’un
tropisme multiple pour les récepteurs CD4 situés au niveau des lymphocytes T et des
cellules présentatrices de l’antigène.
Le cycle présente une étape de rétro-transcription et une autre d’intégration de l’ADN
proviral dans l’ADN de la cellule hôte suivie de la production de virions grâce aux 3 enzymes
virales.
3. Épidémiologie
3.1 Réservoir : Est humain (le franchissement de barrière d’espèce n’est qu’accidentel)
3.2. Transmission : Le virus peut être isolé dans la plupart des liquides biologiques : sang,
sperme, sécrétions vaginales, lait maternel, salive, larmes, LCR, urine. Cependant, la
transmission est liée au nombre de copies d’ARN viral/ml ou charge virale (CV), qui ne sont
assez élevées que dans le sang et les secrétions génitales. La CV plasmatique est élevée au
cours de la phase de primo-infection et au stade tardif de l’infection. Les trois voies de
transmission sont : sexuelle, sanguine et materno-foetale.
• Transmission Sexuelle : mode de contamination le plus fréquent (75% des transmissions
au cours des 3 dernières années). Elle s’effectue par les rapports hétérosexuels ou entre
hommes (HSH) avec une PVVIH, certains facteurs locaux augmentent le risque (rapport anal
réceptif, lésion génitale, saignement, etc.). Les rapports oro-génitaux sont potentiellement
contaminant.
• Transmission par le sang et ses dérivés : En Tunisie, le risque de transmission par cette
voie est devenu exceptionnel voire nul depuis l’instauration du dépistage systématique sur les
dons de sang en 1987 et plus tard sur les dons d’organe et de sperme. Le risque de
transmission résiduelle par les transfusions de sang ou ses dérivés est très faible (<1 cas pour
1 à 2 millions d’unités) lié à la période de séroconversion. Ce risque tend encore vers la baisse
avec l’utilisation de tests de dépistage combinés plus sensibles (voir diagnostic virologique).
Le partage de matériel d’injection contaminé par du sang chez les UDI et l’utilisation de
matériel non stérile en milieu de soins sont également responsables de la transmission du
virus par le sang.
• Transmission mère-enfant : Ce mode de transmission est responsable de 4-5% des cas en
Tunisie. En l’absence de mesures prophylactiques, le risque de transmission varie de 20% à 45%,
la transmission se produit principalement en période néonatale : troisième trimestre de grossesse,
accouchement et allaitement maternel. Ce risque est majoré par la gravité de la maladie maternelle
(charge virale maternelle) et réduit par certaines mesures de prévention (voir chapitre prévention).
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VIH / Infection à VIH DCEM1
chez les hétérosexuels comme chez les HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des
hommes). Elle est favorisée par une CV élevée (lors de la primo-infection et au stade SIDA)
ou par la présence d'une autre IST.
3.3. Répartition géographique
• Dans le monde :
L’infection à VIH-1 réalise une pandémie ; infection touchant à des degrés divers tous les
pays du monde. En fin 2019, le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) est estimé
à 38 millions dont 70% vivent en Afrique subsaharienne. La transmission sexuelle est la plus
fréquente. La contribution des populations clés (usagers de drogues par voie injectable-UDI-,
travailleuse du sexe-TS-, Hommes ayant des rapports sexuels avec les Hommes-HSH-) dans
les nouvelles est de 62% à l’échelle mondiale et de 97% au niveau de la région de l’Afrique
du Nord et du Moyen Orient. L’infection de l’enfant représente 10% de l’épidémie mondiale.
Le VIH-2 est localisé à l’Afrique de l'Ouest, présente un potentiel épidémique moindre que le
VIH-1 et évolue plus lentement vers le stade SIDA.
Pour mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030, les agences des Nations Unies ont mis en place
depuis 2016 une stratégie pour accélérer la riposte au VIH appelée « 95-95-95 » : 95%
(figure 3) des PVVIH doivent connaitre leur statut sérologique, parmi eux 95% doivent
commencer un traitement efficace et parmi les personnes traités 95% d’avoir obtenir une
suppression virale.
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VIH / Infection à VIH DCEM1
L’infection intéresse surtout l’adulte jeune, la tranche d’âge de 20 à 39 ans est la plus touchée.
La transmission sexuelle reste la plus fréquente avec une augmentation progressive du
nombre des femmes infectées par le VIH au cours des dernières années traduisant
l’installation de l’épidémie par transmission sexuelle en Tunisie.
Concepts clés :
Les différents modes de transmission se résument aux 3 « S » : Sexe, Sang et Seringue ainsi que
la transmission mère-enfant.
L’infection par le VIH réalise une pandémie
4. Physiopathologie
4.1. Primo-infection : Lors de la contamination par voie sexuelle, mode majeur de
transmission du VIH, le virus infecte les CD4. Une partie des virus vont entrainer, une lyse
des lymphocytes, et on constatera donc une lymphopénie, présence de virémie et
d’antigénémie p24. Une grande partie de virus n’entrainent pas de lyse, ces cellules infectées
constituent donc le réservoir pour le virus, mais aussi dissémination, en particulier vers le
SNC.
Vers le 20ème jour après contamination apparaissent les anticorps dirigés contre le virus : c’est
la séroconversion. Ces anticorps ne peuvent cependant pas neutraliser le virus qui présente
une grande variabilité génétique de ses antigènes de surface.
4.2. Phase chronique (dite de latence)
Le VIH engendre une infection chronique : il ne cesse pas de se multiplier et d’infecter les
lymphocytes. Une balance s’installe, entre, d’une part, une production continuelle de VIH
infectant de nouvelles cellules CD4, et d’autre part, la réponse immunitaire cellulaire CD8 qui
détruit les cellules infectées et la production de nouvelles cellules CD4. Cette balance va
aboutir à une stabilisation de la virémie et du taux des CD4.
4.3. Phase SIDA
Au bout de plusieurs années, les variations génétiques incessantes du VIH finissent par
épuiser le système immunitaire, les CD4 lysés d’une part par le virus et d’autre part par les
CD8 ne peuvent plus être remplacées ; il s'en suit une réplication incontrôlée du virus et la
disparition quasi-complète des lymphocytes CD4. A ce stade la virémie et l’antigénémie p24
sont très élevées. L'efficacité de la réponse immunitaire vis-à-vis d’agents infectieux
(bactéries, virus et parasites) s’affaiblit et explique l’apparition d’infections opportunistes (liés
aux herpes virus, toxoplasmose, mycobactéries…) et de cancers (eux-mêmes d’origine virale :
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sarcome de kaposi lié à HHV8, cancer du col lié au HPV, lymphomes à EBV…). La mort
survient suite aux infections opportunistes et cancers.
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virales. Celles-ci, en présence du sérum du malade qui contient des anticorps spécifiques du
VIH produira une réaction Ag-Ac à l’origine d’apparition d’une bande colorée.
La détection du génome viral représente une confirmation supplémentaire du diagnostic de
l’infection à VIH.
5.1.2. Diagnostic directe
• La détection du génome viral : On peut rechercher et quantifier l'ARN viral plasmatique
ou l'ADN proviral cellulaire. Cette technique sensible et spécifique correspond à la
détermination de la charge virale (CV) plasmatique.
L’analyse du génome viral par séquençage permet la détection de mutants viraux résistants
aux antirétroviraux par des tests génotypiques.
• L'isolement du virus en culture : l'isolement du virus est une technique difficile, qui n'est
plus utilisée en routine.
• La recherche de l'antigène p 24 par la technique ELISA, moins sensible que la PCR,
dans les tests combinés aux anticorps permet de réduire la fenêtre sérologique.
5.2. Cinétique des marqueurs viraux (figures 4)
Le premier marqueur à apparaitre est l’ARN viral (environ à J10), puis l’Ag p24 (vers
J15). L'apparition des anticorps ne se fait que vers J21, le wb se positive vers J28. Un
certain temps s'écoule donc entre la pénétration du virus dans l’organisme et l'apparition
des anticorps : c’est la fenêtre sérologique. Pendant cette période, le sujet infecté peut
transmettre le virus même si sa sérologie est négative. Cela explique le risque résiduel
d’infection après transfusion sanguine et aussi que pour un accident d’exposition au sang
(AES). Dans ce dernier cas, la recherche des anticorps doit se faire chez la personne
exposée à Jo, M1, M 3 et M6. Lors d’AES il est important de réaliser une sérologie chez
la personne source (ELISA ou TROD) pour décider d’un traitement antirétroviral adapté.
Les TROD de troisième génération, qui détectent uniquement les anticorps anti-VIH-1 et
2, ne se positivent qu’après environ 3 mois de la primo-infection et ne sont donc pas
adaptés au diagnostic de l’infection aigue.
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Ac anti VIH
Fenêtre
virologique
Tests combinés Ac/Ag
Concept clé : Le diagnostic de l’infection à VIH repose sur les tests sérologiques
ou virologiques (charge virale plasmatique).
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5.4.2- Suivi : Après initiation du traitement antirétroviral, le suivi est effectué 1 mois
après le début puis tous les 3 à 6 mois. Ce suivi sera clinique, immuno-virologique et
biologique.
6. Etude Clinique :
6.1- Primo-infection : La primo-infection s’accompagne dans environ 50% des cas de
symptômes survenant entre 1 et 8 semaines après l’infection et disparaissent
spontanément en quelques semaines. Ces symptômes associent :
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• Fièvre, adénopathies.
• Myalgies, arthralgies.
• Rash cutané.
• Dysphagie douloureuse.
• Ulcérations buccales ou génitales.
• Manifestations neurologiques aigues (méningite, encéphalite, paralysie faciale,
neuropathie périphérique, etc.).
On observe également une leucopénie puis un syndrome mononucléosique et une
augmentation modérée des transaminases (50 % des cas). La primo-infection se caractérise
par une phase de réplication virale intense associée à une dissémination virale rapide et à des
altérations précoces du système immunitaire.
6.2- Phase asymptomatique : C’est une phase d’infection chronique « cliniquement
latente » mais « biologiquement active » avec une réplication virale importante.
On observe dans 20 à 50% des cas un syndrome de « lymphadénopathie généralisée
persistante » se présentant sous forme d’adénopathies symétriques situées fréquemment
dans les régions cervicales, axillaires, sous-maxillaires ou occipitales.
Histologiquement, il s’agit d’une hyperplasie folliculaire bénigne non spécifique.
Ce syndrome n’a pas de valeur pronostique péjorative.
Spontanément, les lymphocytes CD4 diminue en moyenne de 50 à 100 cellules/mm3 par
an conduisant au stade SIDA (<200 CD4/mm3) en 10 ans.
6.3- Formes symptomatiques dites mineures de l’infection par le VIH :
6.3.1 - Manifestations cutanées ou muqueuses : Elles comprennent des infections
d’origine fongique ou virale qui apparaissent sans facteur favorisant connu :
• Dermite séborrhéique de la face, du cuir chevelu, plus rarement du torse.
• Prurigo d’évolution chronique ou récidivante.
• Folliculites, zona, Verrues, condylomes, molluscum contagiosum.
• Candidose buccale ou génitale.
• Leucoplasie chevelue des bords latéraux de la langue (due à l’Epstein Barr Virus).
6.3.2 - Manifestations hématologiques : Il s’agit habituellement de thrombopénie,
d’anémie et de leucopénie en général asymptomatiques.
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6-4-1-2-Toxoplasmose cérébrale :
a- Clinique : Cette localisation correspond à la réactivation de kystes de Toxoplasma gondii
latents et disséminés dans l’encéphale.
Elle se manifeste par une fièvre accompagnée de céphalée, somnolence, désorientation,
crises comitiales, déficit moteur variable en fonction de la localisation de l’infection.
b-Diagnostic : La tomodensitométrie cérébrale montre la présence d’abcès cérébraux
multiples dans 80% des cas (évocateur de toxoplasmose) avec un aspect typique en
cocarde, entouré d’un halo hypodense d’œdème accentué par l’injection de produit de
contraste.
La sérologie n’a pas un intérêt diagnostique, elle est informative uniquement en cas de
négativité permettant d’éliminer le diagnostic. La recherche de tachyzoïtes dans le liquide
céphalo-rachidien (LCR) est peu sensible.
La toxoplasmose cérébrale peut être associée à une choriorétinite toxoplasmique, parfois
latente. Le diagnostic repose sur l’amélioration clinique et radiologique après traitement
d’épreuve. L’absence d’amélioration après 10 à 15 jours de traitement doit reconsidérer
le diagnostic.
c- Traitement : Le traitement repose sur l’association pyriméthamine (Malocide)®, 50
mg/j, et de sulfadiazine (Adiazine)® , 4 à 6 g/j, pour une durée de 6 semaines avec l’acide
folinique.
En deuxième intention, l’association pyriméthamine et clindamycine (2,4 g/j).
d- Prophylaxie : La prophylaxie primaire est recommandée lorsque le taux de CD4
<200/mm3 et la sérologie toxoplasmique positive. Une prophylaxie secondaire est
nécessaire tant que le taux de CD4 < 200/mm3. On utilise les mêmes molécules que pour
la prophylaxie de la pneumocystose.
6-4-1-3 - Cryptosporidiose, microsporidiose, isosporose :
a- Clinique : Elles sont responsables de diarrhées d’importance variable, avec souvent
nausées, anorexie et un amaigrissement important.
b- Diagnostic : Le diagnostic repose sur la mise en évidence des parasites dans les selles.
c- Traitement : Le traitement de l’infestation à Isospora belli repose sur le cotrimoxazole.
Celui de la cryptosporidiose sur la paromomycine et de la microsporidiose sur
l’albendazole avec des résultats inconstants. La restauration immunitaire obtenue par le
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VIH / Infection à VIH DCEM1
Elles sont responsables d’infections disséminées avec fièvre et altération de l’état général,
sueurs nocturnes, rarement de formes localisées (ganglionnaire, hépatique, splénique,
digestive, etc.).
Le diagnostic repose sur la mise en évidence de la bactérie sur prélèvement sanguin, de
liquide biologique ou par biopsie osseuse ou ganglionnaire.
Le traitement repose sur l’association de différentes molécules (clarithromycine,
rifabutine, éthambutol, etc.) en fonction de la mycobactérie responsable.
La prophylaxie primaire, efficace sur Mycobacterium avium, est nécessaire si le taux de
CD4 < 50/mm3, elle repose sur la clarithromycine ou l’azithromycine.
6-4-4-3- Autres infections bactériennes : Les infections à Pneumocoques et à
Pseudomonas aeruginosa sont les plus fréquentes des infections communautaires. Les
infections à pyogènes sont plus fréquentes et sévères chez les PVVIH au stade SIDA.
Plus rarement, on peut observer une infection à Bartonella quintana ou B. henselae
responsable de lésions cutanées violacées pseudo-kaposiennes, de péliose hépatique et de
fièvre prolongée.
6-4-5- Cancers
6-4-5-1- Maladie de Kaposi (MK) : Elle est due au Human Herpes Virus 8 (HHV8).
Elle se manifeste habituellement sous forme de macules, de plaques ou de nodules
cutanés ou muqueux infiltrés, violacés avec diffusion viscérale dans un deuxième temps
(poumons, tube digestif, foie).
Le diagnostic repose sur l’examen histologique d’une pièce de biopsie qui montre la
présence d’une prolifération angiomateuse et fibroblastique.
Chez les personnes présentant des lésions cutanées limitées et n’ayant jamais reçu
d’antirétroviraux, le traitement antirétroviral constitue le traitement de base de la MK
entrainant une régression quasi-complète en 3 à 6 mois dans la majorité des cas.
Dans les formes cutanéo-muqueuses limitées, la radiothérapie ou la cryothérapie sont
proposées. L’interféron alpha est indiqué dans les formes cutanées peu étendues avec
immunodépression modérée. Les chimiothérapies cytotoxiques sont réservées aux formes
étendues et viscérales.
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7. Formes clinique
7-1- Forme de l’enfant : L’infection de l’enfant se produit au cours du dernier trimestre
de la grossesse, au moment de l’accouchement ou suite à un allaitement au sein.
Cliniquement, on distingue deux formes d’évolution différente :
* Forme rapidement évolutive : pourrait correspondre à une contamination précoce in
utero et évolue vers le stade SIDA en 3 à 15 mois avec une encéphalopathie dans 70 à
80% des cas et des infections opportunistes précoces.
* Forme lentement évolutive : pourrait correspondre à une contamination plus tardive. Le
délai d’apparition du stade SIDA est de 2 à 10 ans. Son évolution est proche de celle de
l’adulte. Les troubles neurologiques sont rares.
La sérologie VIH de tout enfant né d’une mère infectée est positive à la naissance en
raison de la transmission des anticorps maternels qui persistent pendant 10 à 12 mois. Le
diagnostic repose sur la CVP ou PCR-ARN du VIH jusqu’à l’âge de 18 mois.
7-2- Infection à VIH-2 : Elle, moins fréquente, prédomine dans certains pays de
l’Afrique de l’Ouest. Comparativement à l’infection due au VIH-1, la transmission du
virus est plus faible par voie sexuelle et de la mère à l’enfant, la période de latence
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clinique est plus longue et le taux de progression vers les infections opportunistes est
significativement plus faible. Au stade SIDA, les infections opportunistes sont similaires.
8. Traitement :
La prise en charge de l’infection à VIH doit être globale, médicale et psychosociale,
associant un traitement spécifique antirétroviral, une prophylaxie des infections
opportunistes, un dépistage et traitement des pathologies associées (opportunistes ou
autres) dans le cadre d’un suivi multidisciplinaire. Un appui psycho-social adapté doit
être assuré en fonction des besoins formulés par la personne.
8-1-Traitement antirétroviral : cf. cours sur les antirétroviraux.
8-2-Traitement des infections opportunistes : cf. chapitre étude clinique.
8-3-Vaccination au cours de l’infection par le VIH : Dans la mesure du possible, il est
préférable d’éviter toute vaccination quand le taux de CD4 est inférieur à 200/mm3 et/ou
quand la CVP est élevée. Toute stimulation immunitaire, pouvant entraîner une
augmentation transitoire de la CVP.
a- Vaccins recommandés : Tétanos (avec rappel tous les 10 ans), Poliomyélite (vaccin
inactivé injectable uniquement, avec rappel tous les 10 ans).
b- Vaccins possibles : Diphtérie, Hépatite A et B, Grippe, Méningocoque A + C, Fièvre
typhoïde, Fièvre jaune (en l’absence d’immunodéficience sévère), Pneumocoque.
c- Vaccins contre-indiqués : Rubéole, BCG.
Concept clé : La prise en charge doit être globale médicale et psycho-sociale dans
le cadre d’un suivi multidisciplinaire.
9. Prévention :
Les différents axes de prévention sont :
• Le dépistage qui constitue une composante importante de la prévention car il permet à
la personne de connaître son statut sérologique et un accès précoce aux soins, au
traitement et à la prévention. Il doit répondre au principe des 5 C : Consentement,
Confidentialité, Counseling, Résultat Correct, Connexion aux soins.
• On distingue :
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- Le dépistage obligatoire chez les donneurs de sang et d’organes pour la sécurisation des
transfusions et des transplantations d’organes.
- Le dépistage volontaire réalisé à l’aide de TDR et proposé par les professionnels de
santé dans les centres de conseils et de dépistage anonyme et gratuit (CCDAG) qui se
trouvent dans les différents gouvernorats.
- Le dépistage communautaire médicalisé ou démédicalisé qui cible surtout les
populations clés.
- Le dépistage à l’initiative du soignant proposé en cas de tuberculose, d’infection
sexuellement transmise (IST) et chez la femme enceinte au cours de la première
consultation prénatale en vue de prévenir la transmission mère-enfant du VIH.
• La prévention de la transmission sexuelle par la sensibilisation et l’information des
jeunes sur les risques des IST et l’utilisation systématique du préservatif.
• La prévention chez les UDI par l’offre d’un paquet de service incluant la
sensibilisation, l’aide au sevrage, utilisation de seringues à usage unique, l’utilisation du
préservatif, le dépistage du VIH et du virus de l’hépatite virale C (VHC), ces
interventions correspondent à la stratégie de réduction des risques.
• La prévention de la transmission sanguine par le dépistage systématique chez les
donneurs de sang et d’organes, l’utilisation de matériel à usage unique ou la stérilisation
adaptée du matériel médical et l’établissement de mesures de précautions vis-à-vis des
accidents d’exposition sanguine.
• La prévention de la transmission mère du VIH repose sur l’administration
d’antirétroviraux dès que possible au cours de la grossesse, la césarienne programmée
lorsqu’elle est indiquée (charge virale détectable à 36 semaines d’aménorrhée), la
prophylaxie post-exposition du nouveau-né et l’allaitement artificiel dès la naissance. Ces
mesures associées réduisent le risque de transmission à moins de 1%.
• La prévention basée sur les antirétroviraux : prophylaxie pré-exposition (administration
d’antirétroviraux avant l’exposition au risque), prophylaxie post-exposition
(administration précoce d’antirétroviraux dans un but préventif après une exposition
sexuelle ou sanguine au VIH) et traitement comme prévention (cf. cours sur les
antirétroviraux).
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VIH / Infection à VIH DCEM1
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♠ Post test :
2/ Au cours des trois premières semaines de l’infection à VIH, le diagnostic repose sur :
A. La charge virale plasmatique
B. La détection des anticorps par le test ELISA
C. La détection de l’antigène p24
D. La détection des anticorps par le test Western Blot
E. La mise en évidence de l’ADN proviral
Réponse : A,D
Cas clinique 1 :
Un jeune de 25 ans consulte pour une éruption maculo-papuleuse avec un syndrome grippal.
Il s’agit d’un HSH et rapporte des rapports non protégés il y a environ 3 semaines.
Les examens virologiques montrent : un dépistage VIH1/2 par test combiné Ag/AC positif ;
Western blot : négatif ; CV : VIH-1 à 300.000 copies/ml
1) Qu’en concluez-vous ?
2) Expliquer la négativité du WB
3) Préciser la base du traitement à proposer à ce patient
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VIH / Infection à VIH DCEM1
La définition du SIDA aux USA correspond aux catégories cliniques A3, B3, C3 et en France aux
catégories cliniques C1, C2, C3.
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Leishmania Histoplasma
capsulatum
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