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mise au point

Primo-infection VIH : mise au point


L’infection aiguë due au VIH est fréquemment symptomatique. Se
manifestant par un syndrome mononucleose-like, associant fièvre,
adénopathies, myalgies, rash et céphalées, elle est insuf-
fisamment reconnue. Puisqu’elle s’accompagne de charges vi-
rales très élevées, il est très important de dépister les patients
dans cette phase de la maladie, afin de prévenir la transmission
du virus.
Une évolution vers le SIDA peut survenir plus rapidement en
fonction de la durée et de la sévérité des symptômes de la primo-
infection. Cependant, le bénéfice à long terme de l’initiation d’un
traitement antirétroviral précoce est toujours controversée.
Pour répondre à la question du bénéfice potentiel d’un traitement
Rev Med Suisse 2005 ; 1 : 2310-4 antirétroviral précoce ou différé, il est nécessaire et éthiquement
justifiable de mener des études randomisées contrôlées.
V. Schiffer
Dr Véronique Schiffer
Unité VIH/SIDA
HUG, 1211 Genève 14
veronique.schiffer@hcuge.ch INTRODUCTION
En Suisse, le nombre de nouvelles infections par le virus de
l’immunodéficience humaine (VIH) a diminué entre 1992 et 2000
mais, pour diverses raisons, on a constaté une recrudescence
Primary HIV infection : an update des nouvelles séropositivités ces dernières années et l’Office fédéral de la santé
Acute HIV infection is a frequently sympto- publique (OFSP) estime à environ 800 les nouveaux cas déclarés par année.
matic event. Presenting as a mononucleosis- Malgré les progrès liés aux traitements anti-rétroviraux et les efforts de préven-
like disease with fever, lymphadenopathy,
tion, l’épidémie du VIH reste donc un problème majeur de santé publique.
myalgias, rash and headache, it is insufficien-
tly identified. Since acute HIV infection is as-
Seul un petit nombre de patients sont dépistés précocement en phase de
sociated with high viral loads it is important primo-infection, ceci même dans le contexte actuel de ré-émergence d’autres
to diagnose patients with this entity, in order infections sexuellement transmissibles. En effet, une étude américaine publiée
to prevent transmission. en 2003 avait révélé que seuls 17% des patients ayant consulté leur médecin de
An evolution towards AIDS can happen more premier recours avaient été correctement diagnostiqués en phase de primo-
rapidly according to length and severity of the infection.1
symptoms, but it is still controversial whether
Ceci est d’autant plus important qu’environ un tiers des personnes récem-
very early therapy during acute seroconver-
sion is beneficial on the long-run. ment infectées le sont par des patients qui sont eux-mêmes en phase de primo-
infection.2
L’infection aiguë par le VIH se manifeste par un syndrome mononucleose-like, qui
Randomised controlled trials of early short-
term antiretroviral treatment versus deferred
therapy are both ethically justifiable and ne- est aspécifique et n’est par conséquent pas suffisamment reconnu par le méde-
cessary. cin de premier recours. Diagnostiquer l’infection aiguë par le VIH pendant la pé-
riode des symptômes est donc capital d’un point de vue de santé publique.

DIAGNOSTIC
Les tests de dépistage des anticorps anti-VIH sont souvent négatifs au moment
des symptômes de la primo-infection et le médecin devrait donc demander un
test de quatrième génération dosant simultanément un antigène viral circulant
(Ag p24) et les anticorps. Ces tests ont une excellente sensibilité et spécificité.

le Western blot (électrophorèse des protéines du virus) et la détermination de la


En cas de résultat réactif d’un test de dépistage du VIH, la confirmation ainsi que

charge virale VIH devraient être effectués, par un deuxième prélèvement, dans
le laboratoire de confirmation. Ceci accroît considérablement la sûreté du dia-

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gnostic et permet en plus d’établir un bilan virologique du infection de la cohorte «genevoise» et la résistance pri-
patient positif pour le VIH. maire aux inhibiteurs de protéases a été retrouvée chez
En résumé, il existe trois types de marqueurs virologiques 4% de ces patients.6 En Suisse, ce taux de transmission de
plasmatiques pouvant être utilisés pour le diagnostic de primo- résistance est resté stable au cours du temps.
infection, qui sont, par ordre chronologique d’apparition:
1) L’ARN VIH (ou charge virale) : c’est le marqueur le plus
précocement détectable, dès dix jours après la contamina- MANIFESTATIONS CLINIQUES
tion. Les charges virales atteignent rapidement des titres Les symptômes cliniques sont présents dans au moins
élevés (supérieurs à 10 6 copies/ml), pour atteindre un pla- 75% des cas et surviennent entre la deuxième et la quatriè-
teau quatre à six mois après la contamination. En raison de me semaine post-exposition, mais ont été décrits dès le
son coût, du fait que la réalisation en urgence ne peut être septième jour. La présentation clinique la plus classique est
faite de routine dans tous les laboratoires, la mesure de celle d’un syndrome mononucléosique. La fièvre est pré-
l’ARN-VIH n’est donc pas recommandée en première in- sente dans 90% des cas, mais les autres symptômes les plus
tention, sauf en cas de très forte probabilité clinique et à fréquents sont la dysphagie, les céphalées, les myalgies,
condition d’être associée à la détection de l’Ag p24. l’asthénie et l’amaigrissement.7 Si de nombreuses manifes-
2) L’antigène p24 : il est détectable environ quinze jours tations cliniques peuvent accompagner ce syndrome, les
après la contamination et persiste une à deux semaines signes cliniques relevés le plus fréquemment sont cutanéo-
avant de se «négativer». muqueux, ganglionnaires, digestifs et neurologiques
3) Les anticorps anti-VIH : ils deviennent détectables par (tableau 1).

après le contage. Le Western blot permet de préciser la ciné-


les tests ELISA en moyenne vingt-deux à vingt-six jours Parmi les signes cutanéo-muqueux, la pharyngite est la
plus fréquente, survenant dans deux tiers des cas. Une érup-
tique d’apparition des anticorps : les premiers à apparaî-

(gp160, gp120, gp41) et contre l’antigène p24. Le Western blot


tre sont ceux dirigés contre les protéines de l’enveloppe Tableau 1. Symptômes et signes cliniques rencontrés
pendant la primo-infection VIH
se complète ensuite en quelques semaines.
Symptôme %

DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Fièvre 앑 75%


Les manifestations cliniques de la primo-infection VIH Asthénie 앑 70%
sont indépendantes du mode de contamination. Il est tou-
Rash 앑 50%
tefois difficile d’évaluer l’incidence des primo-infections
symptomatiques. Une étude rétrospective cas-contrôles a Myalgies 앑 50%
montré qu’une anamnèse minutieuse a révélé plus d’épi- Céphalées 앑 50%
sodes fébriles et des symptômes prolongés (10 앧 4,4 jours)
chez les patients ayant fait une séroconversion VIH, par rap- Pharyngite 앑 40%
port aux contrôles. Dans cette étude, l’incidence de primo- Adénopathies 앑 40%
infection symptomatique a été évaluée entre 53 et 92%.3
Arthralgies 앑 30%
Plusieurs études ont mis en évidence une corrélation né-
gative entre la durée et l’importance de la symptomatolo- Nausées-diarrhées 앑 25%
gie et le pronostic défavorable de l’évolution vers le SIDA.4 Sueurs nocturnes 앑 25%
Une petite série publiée en 2003 va préciser que le temps
écoulé entre la date de l’apparition des symptômes et la Ulcères buccaux et génitaux 앑 15%
date de contamination, quand elle est connue, influence Candidose buccale et/ou œsophagienne 앑 10%
la rapidité de la progression clinique en l’absence de trai-
Méningite 앑 10%
tement. Ainsi une symptomatologie bruyante et un temps
d’incubation court sont des facteurs défavorables.5
Concernant les modes de contamination, l’analyse des tion cutanée de type maculo-papuleux (figure 1) apparaît
32 primo-infections diagnostiquées dans la région gene- dans la moitié des cas, quelques jours après le début de
voise entre janvier 2003 et juin 2005 a permis de constater la fièvre et persiste plusieurs jours (en moyenne dix jours).
que les patients avaient un âge médian de 41 ans (16-74 ans) A cette éruption cutanée s’associent fréquemment des ulcé-
que 25% étaient des femmes, que 44% s’étaient infectés par rations cutanéo-muqueuses superficielles, principalement
voie hétérosexuelle et 53% par contacts homosexuels. Une buccales et génitales. L’association syndrome pseudo-grip-
personne a été infectée suite à un accident professionnel. pal, éruption cutanée et ulcérations cutanéo-muqueuses
Il est important de noter qu’à Genève, grâce aux campagnes est très évocatrice du diagnostic de primo-infection VIH.8
de prévention et au local d’injection, nous n’avons recensé Des adénopathies superficielles multiples (cervicales,
dans cette période aucune primo-infection chez les usa- axillaires, inguinales) apparaissent dans plus de la moitié
gers de drogues intraveineuses. des cas au cours de la deuxième semaine d’évolution, au
La transmission de virus résistants est étudiée depuis moment où le syndrome pseudo-grippal commence à
plusieurs années. Les mutations de résistance à la zidovu- disparaître. Elles régressent lentement, en plusieurs se-
dine ont été détectées chez 9% des patients de primo- maines, certaines pouvant persister plusieurs mois.

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élévation modérée des transaminases (deux à dix fois la
norme), qui disparaît en quelques semaines.

FAUT-IL TRAITER LES PRIMO-INFECTIONS VIH ?


Les indications de traitement antirétroviral au cours de
la primo-infection ne font pas actuellement l’objet d’un
consensus, et il n’y a pas d’essai contrôlé ayant démontré
le bénéfice clinique à long terme d’un traitement initié
précocement.
Entre 1996 et 2001, dans la cohorte française ANRS
PRIMO, la proportion de patients traités au moment de la
primo-infection a passé de 92% à 56% et ce pourcentage
diminue encore depuis 2001.10 L’absence de perspective
d’éradication du VIH, la fréquence des effets indésirables,
les problèmes d’observance et les incertitudes sur les stra-
tégies thérapeutiques sont à l’origine de cette évolution.

Intérêt et avantages d’un traitement antitré-


troviral précoce
Les arguments en faveur du traitement précoce de la
primo-infection VIH sont d’ordre clinique, virologique et
immunologique. Lors de l’infection aiguë la dissémination
du virus dans les compartiments cellulaires cibles, lym-
phatiques et neurologiques en particulier, est très rapide. Le
premier objectif d’un traitement précoce serait précisé-
ment de limiter cette phase de dissémination.11 Comme
Figure 1. Eruption cutanée de type maculo-papuleux mentionné précédemment, on peut parfois observer, lors
apparaissant dans la moitié des cas de primo- de la primo-infection, des manifestations neurologiques
infection VIH telles que méningite et encéphalite. On sait que l’intensité,
la gravité et la durée des symptômes sont corrélés à la
Les manifestations digestives (diarrhées, douleurs ab- rapidité d’évolution vers le SIDA.12 Ces arguments cliniques
dominales) sont plus rares (moins d’un tiers des cas), mais plaident donc en faveur d’une intervention thérapeutique
plus spécifiques, car elles ne sont pas décrites dans les précoce chez les patients très symptomatiques.
autres causes de syndromes mononucléosiques. Une can- Deux essais thérapeutiques contrôlés contre placebo ont
didose orale peut également survenir à cette occasion. montré dès 1995 que le traitement précoce de la primo-
Les manifestations neurologiques sont rapportées dans infection par la zidovudine en monothérapie permettait
un peu plus de 10% des cas. Il peut s’agir de méningo- un meilleur contrôle de la charge virale, une remontée plus
encéphalites, méningites lymphocytaires isolées ou d’at- rapide des lymphocytes CD4 et une réduction de la fré-
teintes neurologiques périphériques (mononévrite, poly- quence des infections opportunistes à court terme.13 Plus
radiculonévrite). La paralysie faciale périphérique est la récemment, un certain nombre d’essais thérapeutiques
mononévrite la plus fréquente. comprenant une multithérapie antirétrovirale, bien que
non comparatifs, montrent une baisse significative de la
charge virale chez 쏜 90% des patients observants, accom-
MANIFESTATIONS BIOLOGIQUES pagnée d’une remontée des CD4 supérieure à 500/mm3.14
Les principales anomalies biologiques rencontrées au Jusqu’à récemment les résultats des études publiées
cours du syndrome de primo-infection VIH sont hématolo- concernant les bénéfices immuno-virologiques (préserva-
giques et hépatiques. tion de la réponse immune VIH-spécifique, efficacité sur la
La thrombopénie est l’événement le plus fréquent (75% charge virale intracellulaire) étaient en faveur d’une inter-
des cas), suivie de la leucopénie (50% des cas). Une lympho- vention thérapeutique précoce.15,16
pénie initiale est habituelle. A partir de la deuxième semai-
ne d’évolution une hyperlymphocytose apparaît. L’aug- Risques et limites du traitement antirétroviral
mentation des lymphocytes porte alors surtout sur les lym- précoce
phocytes T CD8. Même si le nombre de CD4 remonte dis- Comme chez les patients traités en phase chronique,
crètement, la déplétion en lymphocytes T CD4 reste majeu- les difficultés d’observance et la tolérance du traitement
re et le rapport CD4/CD8 reste inférieur à 1.9 Cette lympho- sont des éléments à prendre en considération. En effet,
pénie CD4 est à l’origine des infections opportunistes qui des difficultés d’adhésion au traitement au stade précoce
peuvent survenir déjà pendant la primo-infection. de la maladie risquent d’entraîner l’apparition de mutations
Dans près de la moitié des cas, il existe une hépatite de résistance, limitant les options thérapeutiques ultérieu-
aiguë cytolytique, en général asymptomatique, avec une res. En ce qui concerne les effets secondaires, ils sont éga-

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lement un facteur limitant la prescription systématique d’un une période limitée à douze à dix-huit mois, suivie d’un
traitement précoce. Il s’agit surtout des effets indésirables arrêt de tous les antirétroviraux.22 Les stratégies d’immu-
survenant à moyen et long terme, en particulier morpho- nothérapie préalable à l’arrêt ont été abordées dans diffé-
logiques, métaboliques et cardio-vasculaires.17 De fait, plus rents essais cliniques avec des résultats intermédiaires ou
de la moitié des patients traités dans la cohorte PRIMO négatifs. Ces stratégies ne peuvent donc être recomman-
française a dû modifier ou stopper le traitement antirétro- dées dans la prise en charge des patients.
viral, principalement en raison de la tolérance.10 Les questions concernant la nécessité ou non d’un trai-
De plus, les arguments immunologiques ne sont pas tement en primo-infection restent actuellement sans ré-
tous en faveur du traitement précoce et certaines réserves ponse.23 Seul un essai international randomisé, comparant
peuvent être émises quant au bénéfice attendu d’initier un traitement initié d’emblée à un traitement différé, pour-
d’emblée une trithérapie par rapport à l’abstention théra- rait permettre de préciser les bénéfices cliniques et immu-
peutique. Les corrélations entre réponse immune spéci- no-virologiques à long terme.
fique anti-VIH et contrôle de la réplication virale restent
incertaines et l’existence d’une réponse spécifique n’est pas
constamment associée à un meilleur contrôle virologique CONCLUSION
après arrêt de traitement chez les patients traités en primo- La primo-infection VIH est très fréquemment symptoma-
infection.18 Par ailleurs, même les patients non traités déve- tique, mais les manifestations cliniques qui surviennent à ce
loppent et conservent à moyen terme une réponse spéci- stade de la maladie sont très peu spécifiques, ce qui rend
fique anti-VIH. Ceci explique que les arguments immunolo- son diagnostic difficile. Elle est associée, en cas de symp-
giques justifiant un traitement précoce afin de préserver les tômes importants, à une morbidité à court terme non négli-
réponses immunes soit remis en cause par certains auteurs. geable et une évolution à moyen terme plus rapide vers le
En dehors de rares cas rapportés de patients n’ayant pas SIDA. On préconise un traitement antirétroviral dans les
de rebond viral ou un rebond minime à court terme après meilleurs délais pour les patients ayant des symptômes
un arrêt de traitement en primo-infection, les études ré- sévères et durables et/ou en cas de déficit immunitaire
centes ne montrent pas de différence importante du niveau confirmé. L’absence d’études randomisées contrôlées éva-
stabilisé de charge virale entre des patients traités ayant luant les bénéfices cliniques et immuno-virologiques ne
interrompu leur traitement et des patients non traités, avec permet pas de répondre aux questions: faut-il traiter la
les limites de comparabilité des patients traités ou non.19-21 primo-infection VIH et comment? Il est donc recommandé
aux cliniciens de privilégier l’inclusion des patients dans les
Recommandations 22 cohortes pour poursuivre les études épidémiologiques.
Au cours de la primo-infection, le traitement est recom-
mandé dans les trois situations suivantes :
1. Si les symptômes sont sévères, en particulier en cas de
symptômes neurologiques et/ou durables. Le sujet de cet article a été proposé par le groupe de praticiens du
2. En cas de survenue d’infection opportuniste. Chablais.
3. S’il existe d’emblée un déficit immunitaire avec des lym-
phocytes T CD4 inférieurs à 200-350/mm3. Implications pratiques
En l’absence de décision de traitement, un suivi régu-
lier des paramètres cliniques, immunitaires et virologiques > Un dépistage VIH devrait être effectué devant toute infection
sexuellement transmissible et devant toute prise de risque
doit être assuré tous les mois pendant les trois premiers
mois, puis tous les trois mois la première année. Ultérieu- > Il convient de demander un test génotypique de résistance
rement, le suivi et les indications de la mise au traitement en cas de diagnostic de primo-infection
seront identiques à ceux préconisés pour les patients en
phase chronique de l’infection. > Un test de dépistage VIH doit être proposé au(x) partenai-
Le traitement recommandé est une association de trois re(s) du patient en primo-infection
antirétroviraux, pour obtenir une inhibition rapide de la > Il n’existe pas aujourd’hui d’essai thérapeutique randomisé
réplication virale, très active à cette phase de l’infection. pouvant permettre de répondre aux questions : faut-il traiter
Les modalités sont les mêmes que pour un patient naïf en et comment ? Il est donc primordial d’inclure les patients en
phase d’infection chronique.22 primo-infection dans des cohortes pour améliorer les con-
Il n’existe pas de consensus sur la durée optimale d’un naissances épidémiologiques
traitement antirétroviral débuté lors de la primo-infection,
> Il faudrait prescrire un traitement antirétroviral dans les meil-
ni sur les modalités d’arrêt éventuel de ce traitement. En leurs délais pour les patients ayant des symptômes sévères et
l’absence de données permettant de fixer une durée de durables et/ou en cas de déficit immunitaire confirmé
traitement, certains experts proposent de traiter pendant

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