UNE AVENTURE DE NIVEAU 4

Par Harley Stroh • Illustration de couverture et cartes : Doug Kovacs • Responsable éditorial : Aeryn « Blackdirge » Rudel
Illustrations intérieures : Jeff Easley, Jim Holloway, Doug Kovacs, Stefan Poag, Michael Wilson • Direction artistique et
maquette : Joseph Goodman • Relecture : Terry Olson
Testeurs : The Expendables (Dave et Rae Brown, Patrick Carmichael, Doug Keester,
Kate and Mark Zaynard), Tacticon 2011 (Tom Lindgren, Camdon Wright, Erik Roach,
Keith Schooler, Ron Ringenbach, Stephanie Latta)
Pour Akileos - Traduction : Sandy Julien • Mise en page : Laura Lebouc
Relecture : G. Meistermann/E. Bouteille • Correction : Zibeline & Co

DCC RPG est copyright ©2012 Goodman Games. Dungeon Crawl Classics est une marque déposée de Goodman Games.
DCC RPG est publié sous autorisation sous l’Open Game Licence. Reportez-vous à l’OGL de cet ouvrage pour plus d’informations.
Version Française ©2020 Akileos. Imprimé en Espagne par Iforma. ISBN : 9782355745027.
www.goodman-games.com
www.akileos.com

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 Oyez notre récit, et soyez témoins de la folie des dieux qui se jouent des mortels.
— Prologue traditionnel des pièces de théâtre de rue punjarannes
INTRODUCTION
V ous vous rappelez le bon vieux temps, avec les aventures
sous terre, des PNJ qui étaient là pour se faire trucider
et un scénario qui se finissait systématiquement par un
combat contre un dragon au 20e niveau ? Eh bien, ce temps-là est
de retour ! Dans les aventures de Dungeon Crawl Classics, on ne
perd pas de temps à débiter de longs discours, à présenter un
décor bizarre ou à vous imposer des PNJ destinés à autre chose
qu’à vous tomber sur le râble. Chaque aventure est une expédition
100 % à l’ancienne, avec les monstres que vous connaissez, les
pièges dont vous vous souvenez encore et les portes secrètes qui
doivent bien se cacher ici ou là.
Cette aventure est conçue pour 6 à 10 aventuriers de niveau 4
accompagnés de quelques fidèles suivants. Elle sera tout aussi
ardue pour un groupe moins fourni de personnages de niveau
5. L’environnement urbain donne aux voleurs et aux vauriens
charismatiques l’occasion de briller, mais les atouts de chaque
classe de personnage seront mis à contribution avant d’en voir
le bout.
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CONTEXTE DE L'AVENTURE
C ontrairement à ce que prétendent les érudits, la
scandaleuse ville de Punjar est loin d’être dépourvue de
religion. Des fous aux yeux exorbités vagabondent dans
les rues en annonçant la fin des temps, des prêtres en cotte de
mailles écrasent les crânes des païens, et des vierges pudiques sont
offertes en sacrifice dans des temples couverts de suie. Car tandis
que les divinités capricieuses d’Aéreth se soucient bien peu du
reste du monde, elles gratifient Punjar de toutes leurs attentions.
Ce n’est pas un hasard si c’est dans la ville la plus dévergondée
du monde connu que l’on croise le plus de dieux et de déesses.
Dans Quand les lames défient la mort, les aventuriers tentent
l’impossible : franchir le seuil qui sépare le monde des vivants
de celui des morts. Qu’ils agissent ainsi pour un proche ou à
l’instigation des nobles de Punjar, ils cherchent à libérer une âme
de l’étreinte de la mort.
Ces ambitions ne peuvent manquer d’attirer l’attention des dieux
jaloux de la ville. La réaction des PJ face aux défis que ces derniers
leur envoient déterminera s’ils se limiteront à un rôle de pions sur
l’échiquier des dieux ou s’ils resteront maîtres de leur propre sort.
L’aventure comprend principalement trois actes, chacun précédé
d’un prologue. Elle commence tandis que les PJ consultent la
sorcière de Saulim, une diseuse de bonne aventure aveugle qui est
bien plus que ce qu’elle laisse paraître. Ensuite, les PJ s’aventurent
dans le temple de la Lune, armés d’étranges augures et d’une
unique carte de tarot. Leur but consiste à voler la relique la plus
sacrée du culte, le Falcata argentica, une arme légendaire que l’on
dit capable de briser les chaînes de la mort.
Armés de cette lame sacrée, les PJ s’enfoncent dans les quartiers
les plus misérables de Punjar, les tristement célèbres charniers
de Punjar, où l’esprit tourmenté a barré les portes de la mort.
Par l’astuce, la foi ou le fer, les aventuriers se débarrassent du
spectre et emploient la Falcata pour rompre les chaînes d’argent
qui scellent les portes du royaume des morts.
Là, confrontés à la Mort et aux terribles sbires du dieu, les PJ doivent
miser leur vie sur un coup de dés désespéré. Avec un peu de chance,
et peut-être en truquant les cartes, les PJ parviendront à tromper la
Mort elle-même. Ceux qui échoueront rejoindront sa suite funeste, à
jamais prisonniers du royaume des trépassés.
 LA RÉSURRECTION DANS DCC…
R evenir d’entre les morts n’est pas chose facile dans
DCC. À vrai dire, des sorts comme relever les morts et les
résurrections qui surviennent au moindre pépin n’ont
pas leur place dans la vision des choses de l’annexe N.
Toutefois, si Orphée peut s’aventurer dans le royaume d’Hadès
pour y récupérer sa bien-aimée, les PJ aussi. Cela dit, ce genre
de quête chtonienne est tout sauf facile, comme le prouve le cas
d’Eurydice. Pour arracher une âme à la mort, les PJ devront se
montrer astucieux, ingénieux et courageux.
Les tests de ce scénario se sont révélés particulièrement meurtriers.
Des groupes entiers ont trépassé dans leur tentative de jouer aux dés
avec la Mort. Si les PJ remportent la partie face aux dieux de Punjar,
ils auront à leur retour réellement gagné leur titre d’aventuriers !
…ET LA MORT À PUNJAR
L a Mort, seigneur des Destins Funestes, n’est pas le
seul dieu du trépas vénéré à Punjar. Et il ne s’agit pas
non plus de l’incarnation ultime de la mort. Il sert en
quelque sorte de patron tutélaire aux Punjarans, invoqué par ceux
qui souhaitent retarder ou accélérer le trépas. En tant que gardien
du royaume des morts, il est témoin de tous les décès dans la ville
sulfureuse, envoyant les défunts dans l’autre monde ou, dans des
cas rarissimes, leur accordant un répit.
De même, bien que le spectre de Moira ait verrouillé les portes de
la mort, cela ne signifie pas pour autant que plus rien ne succombe
à Punjar. Seuls ceux dont la mort est étroitement liée aux charniers
se voient privés de leur récompense (ou de leur punition) éternelle.
Car même le plus humble des mendiants sait qu’il existe des
centaines de façons de trouver la mort dans la Cité aux Mille Portes.
ACCROCHE D’AVENTURE
L ’aventure fonctionne mieux si les PJ cherchent un
moyen d’arracher un allié ou un homme de main
apprécié des griffes de la mort. La rumeur leur parvient
que la sorcière de Saulim, diseuse de bonne aventure aveugle qui
travaille à la Cour Sordide, connaîtrait un moyen de déchirer le
voile qui séparer les morts des vivants.
Dans le cas improbable où les PJ n’auraient aucun compagnon
à secourir (ou tout simplement personne dont ils se soucient
suffisamment), ils sont contactés par Orio l’Ancien, héritier de la
maison marchande de Diagabe.
Fils obèse d’un seigneur du commerce de renom, Orio offre
500 po aux PJ pour les prendre à son service. Des PJ ingénieux
peuvent faire monter les enchères, mais Orio n’ira pas plus loin
que 2500 po, avec un quart payé d’avance.
Orio dirige les PJ vers la sorcière de Saulim : il pense que la vieille folle
sait comment arracher des âmes à la mort. Orio cherche effectivement
à ramener sa maîtresse, la belle Zesi. Il demande aux PJ de suivre
toute piste proposée par la sorcière, et de ne pas revenir sans Zesi.
FILS DE LA VILLE : CE QUE
LES PJ SAVENT DE PUNJAR
S elon leur formation et leurs réseaux, les PJ peuvent
connaître des secrets, des rumeurs et des informations
relatives à la Cité aux Mille Portes. C’est l’occasion pour
le Juge de faire intervenir le passé des personnages autant que leur
carrière d’aventuriers  : comme le Haut Seigneur le fait souvent
remarquer, « on peut tirer un mendiant des bas quartiers, il puera
quand même la crasse jusqu’à la fin de ses jours ».
Plutôt que de partager toutes les informations avant l’aventure, le
Juge peut passer en revue les métiers des PJ et fournir les données aux
joueurs adéquats lors du déroulement de l’intrigue. Ceci permet aux
PJ de briller en dehors des attributs de leur classe, tout en donnant
vie à la ville. (« Ratvik le Désaxé ? Bien sûr que j’en ai entendu parler !
Maman nous racontait des histoires sur la Terreur du Vieux Punjar
pour nous empêcher d’aller traîner dans les ruelles… »)
Informations connues des :
serfs, paysans et hommes libres
La Reine Corbeau : déesse de la mort, également connue sous le
nom de Carnifex, patronne des criminels et des classes inférieures.
Un sanctuaire érigé en son honneur est dissimulé dans les ruelles
du Vieux Punjar, au-dessus des abjects charniers de Punjar. Il est
entretenu par les descendants d’une poissonnière assassinée par
le maître des Fosses.
La sorcière de Saulim : on peut trouver cette diseuse de bonne
aventure à la Cour Sordide. Ses étranges prophéties, aussi
ahurissantes soient-elles, se réalisent à coup sûr.
Les charniers de Punjar : c’est dans ces tristement célèbres
charniers que l’on se débarrassait des cadavres des miséreux. Qui
sait combien de défunts passèrent ces portes maudites, et combien
d’âmes en peine errent encore dans les couloirs ? On ferma les
charniers lorsque leur maître succomba à la folie.
Informations : marchands et artisans
Le temple de la Lune : situé dans le quartier des temples (mieux
connu sous le nom de cité des Dieux), le temple de la Lune est
une ziggourat vouée à la capricieuse déesse Máni, fille de la
Lune. Des rumeurs prétendent que les prêtresses font passer
clandestinement les victimes sacrificielles jusqu’au temple par des
passages souterrains.
La cité des Dieux : également connue sous le nom de quartier des
temples, c’est là que l’on trouve les plus riches sectes de la ville.
Informations : prêtres, nobles et sages
La Mort, Máni et la Carnifex : la Mort, seigneur des Destins
Funestes, est la plus importante des nombreuses divinités liées au
trépas que l’on vénère dans la Cité aux Mille Portes. La divinité a
deux filles : Máni, déesse de la Lune, et la Carnifex, patronne des
classes inférieures et des parias.
Ratvik le Désaxé : Ratvik le Troisième Fils était un paria de la
noble maison Tormanu, connue pour ses pratiques incestueuses
et sa débauche. Compte tenu de ses penchants étranges et de ses
pulsions ignobles, Ratvik fut affecté à la gestion des charniers
par le Haut Seigneur et reçut pour mission de se débarrasser des
cadavres des miséreux de la ville. Toutes les traces de Ratvik le
Désaxé ont disparu depuis des décennies.
Le Falcata argentica  : une arme légendaire vénérée par les
adorateurs de Máni. Cette épée à deux mains serait assez acérée
pour trancher les chaînes de la mort.
La cité des Dieux : cf. ci-dessus.
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 TABLE DES RENCONTRES
Zone Type Rencontre
1-1 C/E 3 eunuques
Fidèles
1-1a C/E Fidèles
1-1b C 2 eunuques
1-2b P/C Esprit de l’idole de taureau
1-4 P Piège à gaz empoisonné
1-4a P Piège à gaz empoisonné
1-5 C 4 eunuques
1-6 E/C 13 rats pestiférés
1-7a C Maître Vocifer
1-9 P/C L’Abbesse
4 servantes
Potiphar, capitaine des Mánistales
10 eunuques
Fidèles
Interlude C 9 chasseurs de voleurs
2-2 P/C 10 mains squelettiques fantômes
2-3 E/C Scribe fantôme
2-3a C Nuage de l’ossuaire
2-5 E/C Mnom-Mothot
3 squelettes de la cour
2 amants desséchés
Bouffon
3 squelettes de troubadours
2-6 P/C Ratvik le Désaxé
2-7a-d P Fourneaux crématoires
2-8 E/C Moira
C=Combat P=Piège E=Énigme D=Danger
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INTRODUCTION DES JOUEURS :
LE TAROT DE LA LUNE VORACE
Vous vous faufilez dans le dédale boueux de tentes et d’étals, une main
sur votre arme et l’autre sur votre bourse. L’air empoussiéré résonne des
bourdonnements des mouches et des cris des camelots qui vantent les
dernières affaires du jour.
Vous apercevez votre objectif à la lueur pourpre des derniers rayons du
soleil : une tente trapue, rapiécée et couverte d’étranges symboles. Des
fumées violettes en émanent, ainsi qu’une odeur d’encens. Le rideau
composé de minuscules crânes (souris, oiseaux et chauve-souris) enfilés
comme des perles confirme vos soupçons. Il s’agit sans nul doute du
repaire de la sorcière de Saulim.
Si les PJ rassemblent assez de courage pour pénétrer dans la tente,
lisez ou paraphrasez ce qui suit.
Le rideau claque sous vos doigts lorsque vous le tirez pour découvrir une
vieille femme émaciée dont les yeux blancs fixent le vide. Un troisième
œil tatoué sur son front semble cligner tandis qu’elle se renfrogne. D’un
immense doigt osseux, la vieillarde vous fait signe de vous installer sur les
coussins élimés. Une fois que vous et vos compagnons avez pris vos aises,
elle jette des abats dans un brasero et tire un paquet de cartes élimées d’une
écharpe. « Que peuvent vous révéler les plaques de Thoth-Ruin ? »
Cette scène commence par les présages énoncés par la sorcière
de Saulim et portant sur le passé, le présent et l’avenir. Cette
lecture des cartes troublera sans nul doute les PJ (et les joueurs),
mais elle contient des indices vitaux qui leur permettront de
savoir quoi faire ensuite. La scène s’achève lorsque la diseuse de
bonne aventure donne aux PJ un présent pour les aider dans leur
aventure.
Mélangez les quatre cartes (cf. aides de jeu page 21) que vous
poserez devant les joueurs, face cachée. (Dans l’idéal, le Juge
devrait préparer deux paquets de cartes imprimées sur du carton :
le premier pour le présage de la sorcière, le second pour le jeu
avec la Mort en fin d’aventure.)
Procédant à un étrange rituel, la sorcière défausse les cartes de son paquet
une à une, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que quatre. Elle passe sur
chacune ses doigts squelettiques. « Retournez ces cartes afin d’orienter le
regard clairvoyant de Thoth-Ruin vers l’inconnu. »
Lisez ou paraphrasez les explications de la
sorcière lors de la révélation de chaque carte :
Le Fou : « Je vois une bande de fous bravant
les affres du royaume de la mort. Cette quête
requiert deux reliques  : une lame capable de
trancher les chaînes du destin et un portail
séparant les vivants et les morts. »
La Lune : « La première étape repose sur la
pâle demoiselle, capricieuse et changeante. À
chaque nuit gibbeuse, elle bénit une lame en
croissant. »
Le Mendiant : « Le roi dément a pris la
demoiselle de la Reine Corbeau dans sa cour
perverse. À présent, voici que son spectre
tourmenté monte la garde devant les fosses
nauséabondes aux relents de chair et de
cheveux carbonisés, verrouillant les ardentes
portes d’os. »
La Mort : « La Mort se rit des intrigues du
Corbeau et de la demoiselle, de celle qui détient
le portail, de celle qui porte la lame. Avant que votre quête ne s’achève,
vous jouerez vos vies contre le monarque grisonnant. »
Une fois les quatre cartes retournées, lisez ou paraphrasez ce qui suit :
La sorcière aveugle passe les doigts sur chacune des cartes tachées.
« Vous ne pouvez rivaliser avec la mort sans aide extérieure. Choisissez
l’une des cartes qui sera votre totem et votre bannière. Mais choisissez
bien, car c’est elle qui flottera sur vos têtes lorsque vous passerez les
portes de la mort. »
Le groupe peut alors choisir une des quatre cartes comme
emblème ; elles jouent un rôle dans la scène finale du scénario.
Chacune s’accompagne d’une bénédiction qui perdure pendant
toute cette aventure.
Le Fou : chaque PJ reçoit +1d3 points de Chance. Ceux-ci doivent être
dépensés pendant cette aventure, sans quoi ils sont perdus. Au terme
du scénario, s’ils ont réussi, les PJ reçoivent chacun +1 en Chance.
La Lune : chaque PJ reçoit +1d7 points de vie. La moitié de ces
points deviennent permanents une fois cette aventure résolue avec
succès.
Le Mendiant : chaque PJ reçoit +1d12 à un seul jet de sauvegarde
ou de Chance. Les PJ qui survivent à cette aventure reçoivent un
bonus permanent de +1 à un jet de sauvegarde de leur choix.
La Mort : chaque PJ peut ajouter +1d12 à un unique jet d’attaque
ou de dégâts lors de cette aventure. Les PJ qui y survivent peuvent
ajouter un bonus permanent de +1 aux jets d’attaque, aux tests
d’incantation et aux jets de dégâts effectués avec une arme ou un
sort de leur choix.
Lorsque les PJ sortent de la tente, ils découvrent que plusieurs
heures se sont écoulées. La lune gibbeuse croissante plonge
derrière les toits tachetés du quartier : demain, ce sera la pleine
lune. La Cour Sordide est déserte, à l’exception de quelques
corniauds fouillant les ordures.
Notes pour le Juge : armés des présages de la sorcière et de leur
connaissance de la ville, les PJ devraient pouvoir tracer le chemin
qu’ils vont devoir faire. Tout d’abord, se rendre à la ziggourat qui
tient lieu de temple de la Lune afin de récupérer la Falcata argentica
de Máni, puis se rendre au sanctuaire de la Carnifex, au-dessus des
charniers, dans l’ignoble quartier des Fumées.
Si les présages et les indices n’ont pas porté leurs fruits, une
intervention divine est nécessaire, et un corbeau à deux têtes
atterrit sur un gibet proche, un morceau d’étoffe attaché à la patte.
L’oiseau ne cesse de croasser pour attirer l’attention des PJ, mais
il faut le pousser à descendre de son perchoir (un sort ou un peu
de nourriture suffit). On a inscrit des symboles de chaque côté du
morceau de tissu : d’un côté, un croissant de lune associé à un triangle
(et représentant le temple de la Lune), et de l’autre, l’emblème de la
Carnifex (un corbeau tricéphale) maculé de charbon.
LE TEMPLE
DE LA LUNE
T aillé à même le basalte noir, le temple de la Lune s’élève
à une soixantaine de mètres dans l’air enfumé de la ville.
Contrairement aux églises étincelantes du quartier des
temples, la ziggourat de la Lune est un édifice trapu et imposant,
une ombre menaçante dans la cité des Dieux.
Le temple comporte trois entrées :
• L’arche de la Lune, principale entrée du temple (zone 1-1a).
Les portes de bronze sont closes et barrées à l’aube pour ne
rouvrir qu’au crépuscule.
• Les prêtres utilisent les égouts sous le temple pour se
débarrasser des ordures et des corps (zone 1-6). Voleurs,
mendiants et récupérateurs d’ordures et d’excréments
connaissent l’existence de ces tunnels.
• Le sentier de la Lune, un puits vertical dont l’orifice se situe au
sommet du temple, plonge au cœur de la ziggourat (zone 1-5).
Gardé jour et nuit par les eunuques, ce passage est la route la
plus courte, mais aussi la plus dangereuse pour pénétrer dans
l’édifice. Les clercs et les sages en connaissent l’existence.
L’objet de la quête des PJ, l’arme baptisée Falcata argentica, n’apparaît
que lorsque la déesse Máni se manifeste, les nuits de pleine
lune. La prochaine a lieu le soir qui suit le passage des PJ chez la
cartomancienne. Pour voler cette lame argentée, les PJ doivent se
faufiler jusqu’au cœur du temple, attendre que le rite lunaire arrive à
son apogée, puis l’arracher au nez et à la barbe d’une horde d’adeptes.
Pour s’infiltrer, ils recourront sans doute à la discrétion et aux
subterfuges, encore qu’ils soient libres d’employer les tactiques de
leur choix. Dévoués au cycle lunaire, les adeptes feront tout ce qui
est en leur pouvoir pour mener le rituel à son terme, même si le
temple est l’objet d’une attaque. Toutefois, lorsqu’ils auront sonné
l’alarme, les eunuques passeront à l’action, abattront les portes de
bronze de la zone 1-1a et se replieront dans le sanctuaire de Máni
(zone 1-9) pour défendre la grande prêtresse et ses fidèles.
Sauf mention contraire, le temple est éclairé par des torches de poix
qui crépitent. Les murs et les plafonds sont couverts de plâtre brut,
ce qui confère à l’intérieur un curieux aspect arrondi et organique.
Une fine poussière couvre le sol, remuée par des centaines de pieds.
L’air enfumé charrie une âcre odeur d’encens. On entend les chants
de la prêtresse (située en zone 1-9) dans tout le complexe du temple,
mais ils sont atténués dans les zones 1-6, 1-7 et 1-8.
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ZONES DU PLAN
Le temple de la Lune : L’énorme ziggourat se dresse devant vous,
dans la lumière qui décroît. Des fidèles silencieux et encapuchonnés
défilent, une torche à la main, sur les marches montant jusqu’à l’entrée
du temple. À l’est, la lune émerge de la mer comme un dieu blême.
Zone 1-1 – Arche de la Lune : L’escalier monte jusqu’à une arche
obscure flanquée de braseros qui crachent une fumée noire. Les dévots
gravissent les marches et s’inclinent pour manifester leur obéissance
sous l’arche avant de s’engouffrer dans les ténèbres. Trois sentinelles en
robe blanche, munies de glaives recourbés, surveillent solennellement la
procession silencieuse.
Les fidèles se distinguent par leurs masques pâles en céramique.
N’importe quel voleur peut passer devant les sentinelles en
réussissant un test de déguisement DD 10, mais les autres PJ
doivent porter un masque blanc ou réussir un test de Chance avec
un d30. Tous ceux qui échouent sont renvoyés sans un mot par les
eunuques. Quant aux PJ qui tentent d’entrer en baratinant ou en
intimidant les sentinelles, on les repousse de force.
Si un combat éclate sur la plateforme, les fidèles paniquent,
se poussant les uns les autres dans leur fuite éperdue. La foule
terrorisée représente un danger pour ceux qui se trouvent en bas
des marches (jet de sauvegarde de Réflexes DD  10 pour éviter
d’être écrasé par la foule et de subir 1d14 points de dégâts). Si
le Juge en a besoin, les PJ peuvent apercevoir brièvement une
personnalité importante de la campagne parmi les fuyards.
S’ils sont confrontés à des adversaires trop puissants, les eunuques
se replient dans le temple pour appeler leurs homologues de la
zone 1-1b et les inviter à abaisser la porte. Les PJ n’ont que deux
rounds avant qu’elle ne s’abatte. Il est possible d’interrompre sa
descente au moyen d’un test de Force DD 13, mais celui ou ceux
qui le font doivent le réussir chaque round jusqu’à ce que l’on
bloque la porte ou que l’on inverse le mouvement du treuil. Après
avoir rejoint leurs camarades en zone 1-1b, les eunuques se battent
à mort. Chacun de ces énormes gaillards porte un clibanion à sa
taille, qui ne conviendra qu’aux plus massifs des PJ.
Eunuques (3) : Init +0 ; Att glaive +2 corps à corps (1d10) ; CA 16 ;
DV 4d8 ; PV 19, 16, 13 ; Mvt 9 m ; Act 1d20 ; AS : attaque en meute
(+1d aux jets d’attaque lorsque 2 eunuques ou plus attaquent la
même cible) ; JS Vig +1, Réf +0, Vol +1 ; AL C.
Fidèles (5d5+10) : Init +0 ; Att poing ou dague -1 corps à corps
(1d4-1) ; CA 10 ; DV 1d4 ; PV 4 chacun ; Mvt 9 m ; Act 1d20 ; JS Vig
+0, Réf +0, Vol -1 ; AL C.
Zone 1-1a – Le couloir impie : Les murs de ce long passage sont
décorés d’étranges mosaïques et de bassins sertis dans le plâtre et éclairés
par les torches crépitantes. Un simple rideau est suspendu à l’arche
située à votre gauche, et plus loin, vous voyez deux portes à votre droite.
Des chants et une étrange lueur pâle émanent du bout du couloir.
Si les PJ sont arrivés jusqu’ici sans se faire repérer, un flux
constant d’adeptes se dirige vers le nord et la zone 1-9. Les fidèles
s’arrêtent devant chacun des trois petits bassins pour s’oindre le
front d’huile sainte et se prosterner devant les mosaïques impies.
Les petits bassins sont espacés de 4,5 m et sculptés en forme de bouches
démoniaques grandes ouvertes dans un marbre pâle parcouru
de veines vert-de-gris. L’huile brûle la peau des clercs adorant les
divinités neutres ou loyales (jet de sauvegarde de Vigueur DD  13
pour éviter de subir 1d7 points de dégâts et 1d3 points de défaveur).
De même, les magiciens encourent la colère de leurs patrons s’ils
s’enduisent le front d’huile sainte (jet de sauvegarde de Volonté
DD 13, ou -1 aux tests d’incantations jusqu’à ce que leur patron soit
apaisé). Quant aux autres, ils ne subissent aucun effet néfaste, mais
sont exposés aux conséquences de leur geste en zone 1-9.
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Les voleurs peuvent feindre le geste de l’onction avec un test de
vol à la tire DD 5. Tous les autres peuvent également tenter de
s’abstenir, mais ils le font « sans entraînement », ne pouvant utiliser
qu’un d10 pour ce test. En cas d’échec, ils attirent l’attention des
adorateurs. À la moindre manifestation de violence, les adorateurs
appellent les eunuques avant de s’enfuir : ils ne se défendent que
s’ils y sont contraints.
Fidèles (2d5+10) : Init +0 ; Att poing ou dague -1 corps à corps
(1d4-1) ; CA 10 ; DV 1d4 ; PV 4 chacun ; Mvt 9 m ; Act 1d20 ; JS Vig
+0, Réf +0, Vol -1 ; AL C.
Zone 1-1b – Le treuil : Un treuil muni d’un contrepoids occupe la
majeure partie de l’espace de cette petite salle carrée. Une grosse chaîne
l’entoure et monte au plafond.
Deux eunuques protègent cette salle, prêts à porter secours à
leurs frères en zone 1-1 si on les appelle. Armés de cimeterres et
protégés par des clibanions et des boucliers, les eunuques mettent
deux rounds à abaisser le portail, puis s’élancent pour défendre
le temple.
Relever entièrement la porte prend trois rounds, mais un seul
round peut suffire à la soulever suffisamment pour qu’un PJ se
glisse dessous.
Un examen minutieux du mur ouest révèle une fente pratiquée
entre les blocs de basalte. À l’intérieur se trouve un simple câble
en forme de boucle. Tirer sur cet anneau ouvre une porte secrète.
À moins qu’on ne la bloque, elle se referme après 3 rounds.
Eunuques (2) : Init +0 ; Att cimeterre +2 corps à corps (1d8) ; CA
17 ; DV 4d8 ; PV 16, 13 ; Mvt 9 m ; Act 1d20 ; AS : attaque en meute
(+1d aux jets d’attaque lorsque 2 eunuques ou plus attaquent la
même cible) ; JS Vig +1, Réf +0, Vol +1 ; AL C.
Zone 1-2 – Caserne : La porte bardée de fer ouvre sur une caserne.
Des clibanions sont posés aux coins de la pièce. Des boucliers, des
cimeterres et des glaives recourbés sont suspendus à des présentoirs aux
murs. On a disposé des paillasses sur le sol.
Cette salle est le foyer des Mánistales, les eunuques sacrés qui
veillent sur le temple. Vingt paillasses sont serrées les unes contre
les autres, au point de dissimuler presque entièrement le sol.
On trouve quinze cimeterres, dix glaives, quinze boucliers, neuf
casques en acier et quatre clibanions dans la salle, ces derniers
étant adaptés aux énormes eunuques et ne convenant qu’aux PJ
les plus massifs.
Les eunuques ont renoncé aux richesses matérielles, mais Potiphar,
capitaine des Mánistales, conserve un chapelet de perles de prière
dans un simple coffret de bois dissimulé sous sa paillasse. Les
perles ont été polies par le temps et imprégnées de la malveillance
de dix-sept générations de dévots. Elles valent 250 po et octroient
un bonus de +1 aux tests d’incantations lorsqu’un clerc ou un
magicien chaotique s’en sert. Sacrifiées par un clerc neutre ou de la
Loi, les perles représentent 500 po pour atténuer la défaveur.
Zone 1-2a – Réserve : La petite chambre au plafond voûté est
remplie de caisses, de barriques et de ballots.
Cette salle sert de réserve. On y entrepose les denrées alimentaires,
le vin et les draps. Il n’y a rien d’intéressant pour les aventuriers.
Zone 1-2b – Chapelle du taureau : Des robes blanches et
immaculées sont suspendues aux murs de cette petite salle. Sur le mur
ouest, un petit autel représente la tête dorée d’un taureau aux cornes
recourbées. Un cône d’encens brûle sur un petit piédestal de pierre et
dégage une fumée à l’odeur âcre.
Les robes sont les sticharions que portent les Mánistales. Il y en
a huit en tout. Les PJ qui enfilent ces longues tuniques rituelles
peuvent circuler sans mal parmi les fidèles de la zone 1-9.
Tromper un Mánistale ou une prêtresse nécessite toutefois un test
de déguisement DD 10 ou un test de Chance effectué avec un d30.
Les clercs identifient immédiatement l’idole de taureau comme
étant Hujuki, divin serviteur de Máni. Toucher à l’autel libère
l’esprit de l’idole de taureau. Un taureau blanc spectral surgit du
mur pour charger le profanateur, bénéficiant de l’effet de surprise
sur un résultat de 1-2 sur 1d3. L’esprit disparaît après avoir subi
15 points de dégâts.
Si le taureau réussit une attaque de piétinement, il peut tenter
une éventration en plongeant ses longues cornes recourbées dans
l’abdomen de la cible. Un PJ touché par une éventration doit
effectuer un jet de sauvegarde de Vigueur DD 13. En cas d’échec,
l’esprit du taureau pénètre en lui et confère à ses cheveux et à sa
peau un aspect blême, trahissant une insolite malédiction : chaque
fois que la peau du PJ est exposée à la lumière de la pleine lune,
il se transforme en minotaure enragé. Cette métamorphose qui
ravage son corps se produit en 3 rounds douloureux, et il demeure
sous cette forme tant qu’il reste au clair de lune, plus 1d12 rounds
ensuite. Sous sa forme taurine, le PJ reçoit +5d5 PV, +4 en Force,
et ne peut s’empêcher d’attaquer la créature la plus proche. Lever
la malédiction nécessite d’accomplir une quête déterminée par le
Juge.
L’idole en or vaut 750 po, ou trois fois ce prix si on la vend à un
adepte fortuné de Máni.
Esprit de l’idole de taureau : Init +3 ; Att piétinement +2 corps à
corps (1d12 + éventration) ; CA 20 ; DV 4d12 ; PV 15 ; Mvt 12 m ;
Act 1d20 ; AS : éventration +4 corps à corps (1d6 + malédiction du
dieu taureau) ; JS Vig +4, Réf +0, Vol +4 ; AL C.
Zone 1-3 – Chambre des servantes : Quatre lits comportant de
luxueux oreillers et d’épaisses couvertures brodées occupent la chambre.
Un simple coffre de fer est disposé à la tête de chacun d’entre eux.
L’endroit ne comporte pas de décoration, excepté douze plaques d’argent
poli accrochées aux murs.
Il s’agit des quartiers des servantes de Máni, des nonnes au service
de la grande prêtresse. On les trouve en zone 1-9 durant la nuit, et
elles se retirent pour dormir en 1-3 la journée.
Chaque coffre contient les effets personnels d’une servante. Il
n’y a pas grand-chose de précieux, car elles ont renoncé à leurs
possessions matérielles pour les offrir à l’abbesse. Les coffres ne
sont pas verrouillés. Dans chacun d’entre eux, les PJ trouvent une
simple tunique blanche, un scapulaire noir et un habit sacerdotal
noir. Sous les vêtements, les PJ découvrent une pierre à aiguiser,
une fiole d’huile pour les armes, 1d5 bougies enveloppées dans
du papier paraffiné, 1d3 cônes d’encens et 1d20 pe.
Comme il n’y a que quatre servantes dans tout le temple, se
déguiser en nonne constitue un vrai défi  : les PJ attireront
l’attention des autres servantes et des Mánistales chaque fois qu’il
y aura plus de quatre nonnes dans une même pièce.
Les plaques d’argent représentent les douze aspects de Máni : la
Lune de Glace, la Lune Vorace, la Lune du Corbeau, la Lune du
Lièvre, la Lune des Semailles, la Lune de l’Hydromel, la Lune des
Orages, la Lune du Chien, la Lune de l’Orge, la Lune de Sang,
la Lune de Givre et la Lune de la Longue Nuit. Les clercs et les
scribes reconnaissent immédiatement les références, et l’examen
de la disposition des plaques dans la chambre leur permet de
conclure que la phase actuelle est celle de la Lune Vorace. En
inspectant la plaque correspondante, les PJ découvrent une lune
croissante gibbeuse qui se lève derrière un gibet, au sommet
duquel est perché un corbeau bicéphale.
Chaque plaque vaut 50 po si on la vend à un collectionneur de
curiosités ésotériques. Si on les fond pour dissimuler leur origine,
le métal brut rapporte seulement 5 po par plaque.
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Zone 1-4 – Boudoir de l’abbesse : La chambre comporte un
plafond voûté de six mètres de haut. Le sol se compose de pierre blanche
parcourue de veines cramoisies. Des tapisseries violet foncé sont
suspendues à chaque mur, brodées de fils noirs, d’or et d’argent.
Un lit somptueux occupe le fond de la chambre, avec ses draps de soie,
ses oreillers de satin et la fourrure blanche d’une grande créature polaire.
Un coussin de méditation repose devant un autel basique : un croissant
de marbre poli représentant la lune gibbeuse.
La nuit, on trouve l’abbesse en zone 1-9, occupée à offrir des
sacrifices à Máni. Le jour, elle se retire dans son boudoir.
Les rideaux sont brodés de sceaux maléfiques, de signes
diaboliques et de sinistres exhortations. Derrière sont cachés deux
passages secrets menant au sud et au nord.
En inspectant l’autel, les PJ découvrent que le croissant de marbre
est posé sur une plaque de fer dissimulant un coffre secret. Le
loquet est protégé par un piège à gaz empoisonné : si on l’ouvre
sans faire pivoter le croissant de marbre, il se déclenche aussitôt.
Tous ceux qui se trouvent dans un rayon de 3 m doivent réussir
deux jets de sauvegarde distincts. Un premier jet de sauvegarde
de Vigueur DD 13 réussi permet d’éviter de subir 1d14 points de
dégâts et de sombrer dans une profonde torpeur pendant 1d4
rounds. Ensuite, un second jet de sauvegarde de Volonté DD 10
réussi évite au personnage d’être envahi par une mélancolie
suicidaire qui le pousse à s’ôter la vie avant la prochaine pleine
lune. Une quête choisie par le Juge permet de neutraliser cette
étrange compulsion.
Le coffre contient un présentoir à épée en bois poli (conçu pour la
Falcata) et deux coffres de cuivre ordinaires. Le premier contient
527 po, et le second 291 pa, ainsi qu’un double fond dissimulant
quatre lingots de platine (l’équivalent de 100 pp).
Zone 1-4a – Le reliquaire de la lune : Cet étroit passage
débouche sur une petite pièce où est suspendue toute une collection
d’accessoires religieux  : des encensoirs ouvragés, une série de dagues
recourbées, des étagères pleines de cônes d’encens enveloppés dans du
papier, des robes et vêtements sacerdotaux brodés d’argent, des étoffes
écarlates brodées de symboles démoniaques, des étoles cramoisies et
plusieurs baguettes de cuivre.
Parmi ce bric-à-brac, vous repérez une boîte en teck toute simple,
pourvue d’un fermoir.
Cette petite chambre abrite les instruments sacrés du culte. Tous
ont un rôle dans les cérémonies vouées à Máni, mais certains ne
servent qu’une fois par décennie, voire moins. Les objets sont
méticuleusement entretenus, lustrés et nettoyés, et ne comportent
presque aucune trace d’usure.
La boîte mesure 40 cm de long, 15 cm de large et 8 cm de
profondeur. Le loquet est verrouillé, mais on peut le crocheter
(DD 15). Le loquet est protégé par un piège à gaz empoisonné :
l’ouvrir sans faire pivoter le croissant de marbre le déclenche
aussitôt. Un examen du plateau (Détecter les pièges DD 15) révèle
le piège, mais le désarmer s’avère bien plus délicat (Désamorcer
les pièges DD 25). La cible doit réussir un jet de sauvegarde de
Vigueur DD 15 pour éviter d’être envahie par un froid intense (-2
en Agilité, 1d12 points de dégâts) et un désir irrépressible de se
vouer au service de la désse Máni. Les points d’Agilité perdus se
récupèrent à raison de 1 point par jour, mais le besoin de servir
Máni ne disparaît qu’en se consacrant à une autre divinité (qui
aura inévitablement ses propres plans auxquels soumettre le PJ).
La boîte contient sept pierres précieuses enchâssées dans des
médaillons d’argent ; chacune est taillée pour évoquer une phase
de la lune. Il existe en réalité huit reliques de ce type : la huitième
sert en ce moment même au rituel de la zone 1-9. Chaque bijou
vaut 100 po, la collection au complet rapportant 1 000 po.
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Une porte secrète est dissimulée dans le mur nord de la salle. Si
les PJ inspectent le mur, ils découvrent une mince fissure entre
deux pierres, avec des marques provenant d’une lame ou d’un
instrument métallique (il s’agit d’une des baguettes de métal
figurant parmi les accessoires). On peut ouvrir la porte secrète au
moyen de n’importe quelle dague ou épée courte.
Zone 1-5 – Le sentier de la Lune : Une plateforme est disposée
au sommet de la ziggourat. Quatre sentinelles y montent la garde au
clair de lune, glaives au poing, le regard fixé sur la ville enfumée.
Les PJ qui cherchent à se rendre au sommet de la ziggourat sans se
faire remarquer doivent recourir à la duperie ou à la furtivité ; les
sentinelles sonnent du cor dès qu’elles aperçoivent des assaillants
escaladant les murs en pente. Armés d’arbalètes et de glaives, les
eunuques combattent à mort pour défendre le sommet de l’édifice
et le secret qui s’y trouve. Si l’on sonne l’alarme, les eunuques de
la zone 1-1b abaissent la porte, et tous les gardiens du temple se
replient dans la zone 1-9 pour défendre la grande prêtresse et ses
fidèles. Cette dernière ne peut toutefois pas précipiter le rite et
doit attendre le moment adéquat (minuit) pour le conclure.
Au centre de la plateforme se trouve un conduit béant qui traverse
la zone 1-5a pour ouvrir sur la zone 1-9. Autour de la fosse se
trouvent quatre barres de fer mesurant 1,20 m de haut et surmontées
chacune d’un miroir d’argent. Les miroirs servent à orienter les
rayons de lune dans le conduit réfléchissant (zone 1-5a) ; il est facile
de les ajuster pour capter les rayons de la lune à mesure qu’elle
progresse dans le ciel. Si tous les eunuques sont tués et qu’il ne
reste personne pour corriger leur position, le rituel de la zone 1-9 se
trouve retardé par la force des choses jusqu’au moment où la lune
arrive directement au-dessus du temple (environ à minuit).
Eunuques (4) : Init +0 ; Att glaive +2 corps à corps (1d10) ou
arbalète +0 distance (1d6) ; CA 16 ; DV 4d8 ; PV 19, 16, 15, 12 ;
Mvt 9 m ; Act 1d20 ; AS : attaque en meute (+1d aux jets d’attaque
lorsque 2 eunuques ou plus attaquent la même cible) ; JS Vig +1,
Réf +0, Vol +1 ; AL C.
Zone 1-5a – Conduit réfléchissant : Le conduit s’enfonce
jusqu’au cœur du temple. Ses parois sont couvertes de plaques de métal
argenté, polies jusqu’à briller comme des miroirs.
Il est presque impossible d’escalader les parois de cette cheminée
sans aide (DD 25). On peut attacher des cordes aux mâts des miroirs
du sommet, ou en plantant des pointes dans les murs de la ziggourat.
La cheminée descend sur 12 m avant de déboucher sur la zone
1-9. Il y a encore 6 m à descendre pour accéder à la plateforme qui
occupe le centre de cette salle.
Les plaques sont fabriquées et exécutées de main de maître, de
sorte qu’elles réfléchissent et concentrent la lumière. Lorsque le
clair de lune s’y reflète, l’effet est éblouissant. Des PJ pris dans ce
conduit doivent réussir un jet de sauvegarde de Réflexes DD 15
pour éviter d’être aveuglés pendant 1d5 rounds. Quel que soit
le résultat, tout ce qui obstrue ce passage projette une ombre
immense dans la zone 1-9.
Zone 1-6 – Grille des égouts : Un trou grossier a été creusé au
sommet de la canalisation d’égout. Ce conduit monte sur 4,5 m avant
d’aboutir à une grille de fer rouillé. La lumière vacillante que l’on perçoit
ici laisse entendre qu’il y a une salle éclairée derrière la grille.
Les PJ qui grimpent jusqu’à la grille (escalade DD 10, ou à l’aide
d’une corde et d’un grappin) découvrent qu’elle est verrouillée
depuis l’autre côté. En outre, ses barreaux sont poisseux de sang,
et des morceaux d’intestin et de chair y adhèrent encore. Pour la
crocheter (DD 13), un voleur doit passer le bras au travers. Il est
également possible d’arracher la grille à ses fixations au moyen
d’un test de Force herculéen (DD 20).
Les occupants du temple se servent des égouts pour se débarrasser
des cadavres, et les habitants du lieu se sont habitués à y prendre
leurs repas. Les treize rats pestiférés qui rôdent dans la salle au-
dessus considèrent l’apparition de mains dans la grille comme
une invitation à dîner.
Au premier signe d’agitation à la grille, les rats voraces se ruent sur
l’infortuné PJ qui se trouve en dessous. Ils s’y accrochent, griffant et
mordant la peau exposée. Chaque round, faites un seul jet d’attaque
contre tout PJ occupant cette salle. Les rats infligent 1d3 points de
dégâts s’ils obtiennent un résultat égal à la CA du PJ, plus 1d3
points de dégâts par point supplémentaire au-dessus ! Les PJ situés
dans le conduit doivent réussir un jet de sauvegarde de Volonté
DD 13 pour éviter de retomber dans les égouts en contrebas.
Tout PJ ayant subi des dégâts infligés par un rat pestiféré doit
effectuer un jet de sauvegarde de Vigueur DD  13 à la fin de
l’aventure pour éviter de contracter une maladie choisie par le Juge.
Horde de rats pestiférés : Init +3 ; Att morsure cumulative +5 corps
à corps (spécial) ; CA 10 ; DV 4d12 ; PV 26 ; Mvt 7,5 m ; Act spécial ;
AS : mordent toutes les cibles dans la zone 1-6, morsure cumulative
(1d3 points de dégâts, plus 1d3 points de dégâts pour chaque point
dépassant la CA de la cible) ; JS Vig +0, Réf +2, Vol +0 ; AL N.
Zone 1-7 – Chambre de dissection : Cette salle étroite empeste
la mort. Un grand comptoir de boucher borde le mur sud. Des hachoirs,
des scies à os, des crochets à viande et des couteaux sont suspendus aux
murs. Le sol poisseux de sang adhère à vos bottes, et vous écrabouillez
à chaque pas d’étranges asticots blancs. Un rideau rapiécé est suspendu
au-dessus d’une sortie au fond de la salle.
C’est ici que maître Vocifer démembre les cadavres des victimes
sacrificielles et qu’il castre ceux qui souhaitent rejoindre les
eunuques du temple.
La chambre est éclairée par une paire de torches qui crachotent
et produisent une lumière vacillant au moindre courant d’air. À
moins que le groupe ne prenne d’extraordinaires précautions,
maître Vocifer (en zone 1-7a) détecte sa présence.
Zone 1-7a – Maître Vocifer : La petite salle contient une simple
paillasse aux couvertures élimées. Un brasero luit faiblement à côté,
répandant un peu de chaleur et une chiche lumière dans ce lieu presque vide.
Maître Vocifer rôde dans l’ombre, muni d’un hachoir et d’un
crochet à viande. Il attend que les PJ entrent avant d’attaquer.
Si ceux-ci ne s’aventurent pas dans cette salle, il leur tend une
embuscade en zone 1-8.
Maître Vocifer ressemble à un cadavre ambulant. Ses cheveux
noirs et filandreux forment des masses emmêlées, sa peau
cireuse est tendue sur sa carcasse d’oiseau, et ses longs doigts
nerveux dansent comme des pattes d’araignée. Il se bat avec une
compétence acquise au fil d’années de boucherie, maniant avec
efficacité hachoir et crochet. À chaque round où le crochet touche
sur un résultat de 17 ou plus, son attaque au hachoir entraîne
automatiquement un coup critique.
Le chirurgien-boucher sert le temple depuis des décennies,
évacuant les cadavres et castrant les futurs eunuques. Si les PJ
sont déguisés en fidèles, ils parviendront peut-être à le tromper
un moment, mais les moindres indices et dérapages lui mettront
bien vite la puce à l’oreille. Sa dévotion fanatique envers Máni
empêche de le suborner ou de le soumettre par la terreur.
Il conserve son maigre magot caché derrière une pierre branlante
du mur. Les nains la remarquent automatiquement, et les autres
PJ la détectent s’ils examinent le mur sud. Il n’est pas bien difficile
de la déloger. Dans la niche reposent 35 pa, affectueusement
réparties en piles, une lune sculptée à la main à partir d’un os,
ainsi qu’une simple opale enveloppée dans un morceau de cuir.
L’opale, bénie par Máni, confère à son porteur un bonus de +1 aux
tests de Chance.
Maître Vocifer : Init +1 ; Att hachoir +4 corps à corps (1d4+2) ou
crochet de boucher +3 corps à corps (1d6+2) ; CA 13 ; DV 6d6 ; PV
24 ; Mvt 9 m ; Act 2d20 ; AS : coup critique amélioré (coup critique
automatique avec le hachoir si le jet d’attaque du crochet donne
17+) ; JS Vig +2, Réf +2, Vol +1 ; AL C.
Zone 1-8 – Puits d’ascension : Ce tunnel glauque contient un
escalier de pierre le long du mur ouest. Il monte dans l’obscurité. Une
plateforme ascensionnelle repose contre le mur nord, suspendue à des
chaînes à 4,5 m du sol.
Un chant rythmique et haut perché résonne depuis les ténèbres, en haut.
L’ascenseur sert à transporter les cadavres depuis le sanctuaire,
en haut. Les dalles qui se trouvent juste en dessous sont couvertes
de sang séché et de morceaux de chair.
Les marches de pierre sont lisses et usées. Des torches disposées
au mur, le long de l’escalier, projettent une lumière vacillante
dans la salle.
Si maître Vocifer parvient à échapper aux PJ dans la zone 1-7a, il
suit le groupe dans les escaliers pour les surprendre par-derrière.
Bénéficiant de l’effet de surprise, il tente de saisir avec son crochet
le PJ qui ferme la marche et, en cas d’attaque réussie, il utilise sa
seconde action pour le jeter dans le vide. La cible doit réussir un
jet de Force contre maître Vocifer (1d20+2) pour éviter de tomber.
Zone 1-8a – Ascenseur : Un tourniquet occupe le sommet de la
plateforme. Deux chaînes rouillées en font le tour et passent par des
anneaux de fer fixés au plafond pour descendre jusqu’à l’ascenseur.
Le tourniquet sert à faire monter ou descendre l’ascenseur. Simple
grille de fer maculée de sang, celui-ci est utilisé pour transporter
les corps depuis le temple jusqu’aux souterrains.
Zone 1-9 – Sanctuaire de Máni : La zone 1-9 et le rite qui s’y
déroule n’attendent pas l’arrivée des PJ. Un groupe hésitant ou trop
prudent risque d’échouer à force d’avoir trop attendu. Pour aider le
Juge à organiser les éléments du récit, voici un résumé de la chronologie
de la rencontre. Notez que l’abbesse est contrainte de mener le rituel à
son terme : que les PJ interviennent ou pas, il faut l’achever.
Résumé de la rencontre : à minuit, la lune projette ses rayons
jusqu’au cœur du temple. Le rituel atteint son terme, éblouissant
la congrégation (et peut-être les PJ). Une fois les fidèles aveuglés,
une fausse déesse est libérée d’un compartiment secret situé sous
l’autel, et le Falcata argentica se matérialise dans ses mains. La
fausse déesse présente l’épée à l’abbesse, puis, lorsque l’obscurité
se répand dans le sanctuaire, la servante droguée tombe et meurt.
L’abbesse et ses servantes se retirent avec l’épée, et l’on reconduit
les fidèles hors du temple.
Pour voler le Falcata argentica, les PJ doivent agir vite et sans
hésiter. La façon dont ils procèdent et leur réussite dépendent
entièrement d’eux et de leur ingéniosité.
Une fois qu’ils sont entrés, lisez ou paraphrasez ce qui suit :
Un énorme temple au plafond en voûte s’ouvre sous vos yeux. Une foule
d’adeptes masqués se masse ici en chantant. Les fidèles jouent des coudes
pour pouvoir contempler la fosse occupant la majeure partie du centre de
la salle. Les murs sombres semblent osciller comme des nuages opaques
piquetés d’étoiles.
Une plateforme de pierre s’étend au centre de la fosse. Un autel de marbre
pâle s’y trouve. Quelques rayons de lune proviennent du ciel, éclairant
d’une douce aura le sinistre rituel.
D’immenses gardes du temple surveillent la foule tandis qu’une prêtresse
masquée traverse la plateforme centrale et que les chants atteignent une
intensité fébrile.
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Page 10
Lorsque paraît la pleine lune, les adorateurs enfiévrés espèrent
recevoir la bénédiction de leur capricieuse déesse. Lorsque l’astre
des nuits s’élève au-dessus du temple, le rite atteint une intensité
fébrile, et les fidèles se mettent à gémir et à hurler, à genoux.
Pendant que la prêtresse et les adeptes se concentrent entièrement
sur le rituel, les dix eunuques et leur capitaine surveillent d’un œil
vigilant le déroulement des opérations. Si les PJ se cachent parmi
les adorateurs, mais ne se mettent pas eux aussi à gémir avec
dévotion, les eunuques identifient aussitôt ces infidèles qu’ils
expulsent par la force en les jetant dans la fosse.
Le rituel a lieu au sommet de la plateforme, au centre de la salle.
La fosse qui l’entoure mesure 45 m de profondeur. Trois mètres
séparent la plateforme du bord de la salle : pour franchir ce vide
sans course d’élan, un PJ doit réussir un test de Force DD 13
afin de saisir le rebord de la plateforme. Si les adorateurs se sont
suffisamment éloignés pour permettre de courir afin de prendre
de l’élan, il n’est pas bien difficile de sauter par-dessus la fosse : à
moins d’obtenir un 1 ou moins à un test de Force, un PJ y parvient
sans peine.
L’autel dissimule une salle secrète. Une jeune fille vêtue d’une
robe opalescente s’y cache, droguée et attendant l’apothéose. Un
examen minutieux de l’autel révèle un mécanisme astucieux qui
permet d’escamoter la face avant tout en élevant la base de la salle
secrète au niveau de l’autel.
Bien que ce détail ne saute pas aux yeux dans le chaos, trois des
quatre murs du temple sont couverts d’épaisses tapisseries noires,
tendues du sol au plafond et mouchetées de perles d’argent. Bien
qu’elles soient extraordinairement encombrantes, on pourrait en
tirer 3 000 po au total.
La lune atteint le sommet du temple : lorsque la lune atteint son
apogée dans le ciel, lisez ou paraphrasez ce qui suit. Notez que
les PJ sont libres d’agir quand bon leur semble pendant le rituel.
Quatre servantes masquées traversent le sol du temple en direction de
la plateforme centrale en balançant des encensoirs au bout de longues
chaînes. Des volutes d’encens se répandent et rampent au-dessus de la
fosse. Soudain, une vive lumière jaillit du plafond, des rayons de lune
éblouissants illuminent les adeptes.
Quatre prêtresses sans visage font le tour de la plateforme, des miroirs
nichés dans leurs bras pour capter et refléter les rayons de lune vers
l’autel.
Une dernière prêtresse dépose un joyau étincelant au milieu des rayons,
et la pierre semble littéralement prendre feu.
Le joyau éblouit la congrégation : un instant plus tard, la pierre
projette des rayons éblouissants, aveuglant quiconque fait face à
la plateforme centrale (jet de sauvegarde de Réflexes DD 15 pour
éviter d’être aveuglé pendant 1d3 rounds). L’abbesse a fermé les
yeux et les eunuques se sont détournés, mais les quatre servantes
et les adorateurs sont tous aveuglés pendant 3 rounds.
Pendant que ses ouailles sont éblouies, l’abbesse déclenche le
mécanisme de l’autel. Le panneau avant se dérobe et la « déesse »
radieuse émerge au clair de lune.
Bien que la « déesse » n’ait en réalité rien de divin, ce qui se
produit ensuite porte bel et bien la marque des dieux. Lorsque le
rituel atteint son terme, lisez ou paraphrasez ce qui suit :
Une lumière aveuglante émane du joyau. Lorsqu’elle se dissipe, vous
distinguez une déesse éblouissante dressée sur l’autel, entourée d’une
aura lunaire, ses boucles étincelantes tombant en cascade dans son dos.
La déesse lève les bras dans un geste triomphal, et la lumière de la lune
se concentre en gouttes de vif-argent qui dégoulinent sur la plateforme.
L’averse d’argent se cristallise bientôt entre les mains de la déesse pour
prendre la forme d’une lame courbe : le légendaire Falcata argentica.  le moyen le moins susceptible de mettre réellement la main
La scène semble magique, même si certains éléments ne relèvent
que de la pure prestidigitation. La fausse déesse lève les mains
dans un geste d’exultation, lumineuse dans les rayons de lune
réfléchis. Une épée recourbée, d’un blanc laiteux, apparaît dans ses
mains. C’est le légendaire Falcata argentica, l’épée-faucille capable
de trancher les chaînes de la mort, celle que recherchent les PJ.
La fausse déesse disparaît : elle brandit d’abord l’épée pour que les
adorateurs la contemplent, puis elle la tend à l’abbesse. Au signal
de cette dernière, les eunuques postés au sommet de la ziggourat
déposent un couvercle sur l’extrémité du sentier de la lune,
plongeant momentanément le temple dans l’obscurité. Maintenant
qu’elle a joué son rôle, la « déesse » descend calmement de la
plateforme et plonge dans la fosse où elle fait une chute mortelle.
Lorsqu’on rallume les torches, les eunuques viennent entourer la
grande prêtresse. Ils l’escortent rapidement jusqu’à son boudoir,
où elle place la lame dans le coffre-autel (cf. zone 1-4).
Une fois le rituel achevé, les eunuques conduisent les derniers
fidèles hors du temple, referment la grande porte et se retirent
dans leur caserne. Le reste de la nuit, et durant le jour qui suit,
une patrouille de cinq gardes fait le tour du temple. Les servantes
et l’abbesse se retirent en zone 1-4 pour prononcer une brève
prière de remerciements à Máni avant de regagner leurs couches
respectives.
Le vol : la méthode adoptée pour s’emparer du Falcata argentica
et s’échapper du temple est laissée aux bons soins des PJ. Les
voleurs doivent préparer et mener à bien cette opération dans la
minuscule marge de manœuvre dont ils disposent. Des joueurs
créatifs trouveront sans doute toutes sortes de plans délirants que
le Juge devra arbitrer à la volée. Voici quelques-unes des tactiques
les plus susceptibles de leur venir à l’esprit :
• La violence : le moyen le plus direct de se procurer la Falcata
nécessite une belle audace. Des PJ qui se fraient un chemin
jusqu’à la plateforme doivent affronter au moins trois
eunuques, la grande prêtresse et les quatre servantes. Les
fidèles paniquent aussitôt et se piétinent dans leur hâte de
sortir par la zone 1-1a. Afin d’échapper à leurs poursuivants,
les PJ devront s’échapper par les égouts (zone 1-6) ou en
remontant le sentier de la lune (zone 1-5).
• Discrétion : des PJ astucieux ont plusieurs occasions de
s’emparer de la lame de façon discrète. S’ils se cachent dans
les ailes du temple (zones 1-3, 1-4 ou 1-4a) et attendent que
le rituel arrive à son terme, l’abbesse leur amène directement
la Falcata. Toutefois, s’ils attendent trop longtemps et qu’elle
place la lame dans le coffre de la zone 1-4, leur hésitation leur
coûtera cher.
• Tromperie : en se faisant passer pour les servantes (ou mieux,
pour les eunuques), les PJ ont la chance de se rapprocher
énormément de l’arme. Le moment et la méthode qu’ils
emploient pour s’en emparer détermineront la quantité de
sang à verser durant leur fuite du temple.
• Rançon : les PJ peuvent facilement se saisir d’un des fidèles
et exiger que l’abbesse leur remette le Falcata argentica.
Malheureusement, même si les adeptes supplient qu’on leur
laisse la vie sauve, l’abbesse et ses eunuques ne se soucient
nullement de mourir ou de voir mourir quelqu’un au service
de Máni. Ralliant les occupants du temple à sa cause, l’abbesse
ordonne à la foule et aux servantes de jeter les PJ dans la fosse
en sacrifice à la déesse. Dans la confusion qui s’ensuit, ses
servantes et elle s’enfuient rapidement du temple.
• Stratégie de la terre brûlée : il n’est pas impossible que les PJ
tentent d’entrer et de sortir en force. Malheureusement, c’est
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 sur le Falcata argentica de Máni. En fait, si les PJ tuent l’abbesse ou n’importe laquelle de ses servantes, les prêtresses survivantes
s’enfuient du temple. Une fois dans la rue, elles appellent les hommes d’armes au service de leurs mécènes (une troupe qui compte
pas moins de 100 mercenaires et gardes), lesquels se rassemblent et écument le temple en quête des PJ.
Dans le cas d’une mêlée générale, Potiphar et ses eunuques combattent aveuglément jusqu’à la mort. La majeure partie des
fidèles s’enfuient devant les PJ, à moins que la grande prêtresse ne les rallie au moyen d’un test de moral (1d24+3 contre
un DD 15 ; pour chaque point de réussite, 5 fidèles sont ralliés). L’abbesse et son harem de servantes ne craignent pas
de verser le sang pour défendre le temple, mais battent en retraite pour protéger leur lame ou la grande prêtresse.

Finalement, ceux qui se sont oint le front à l’aide de l’huile sacrée en zone 1-1a sont incapables d’agir directement
contre les prêtresses (mais les PJ oints peuvent encore affronter Mánistales et fidèles).

Il existe une petite chance pour que les PJ identifient la fausse déesse pour ce qu’elle est : une simple (quoique
très belle) roturière. Il faut six heures pour que la torpeur se dissipe et que la jeune fille soit capable de
tenir une conversation. Il s’agit de Satia, fille d’un malfaisant baron du crime établi au Pouce du Diable.
Son père Evold le Parjure les récompensera généreusement s’ils la lui ramènent, et leur offrira même
davantage d’argent s’ils sont prêts à enlever les ravisseurs de sa fille afin de « s’entretenir » avec
eux. Cette opération, qui représente une série d’aventures à elle seule, enverra les PJ dans tous les
quartiers de Punjar, et finalement à la citadelle de la maison Cainegont.

Finalement, si les PJ réussissent à dérober le Falcata argentica sans tuer le moindre fidèle ni
perdre un des leurs, leurs compétences et leur audace ravissent le dieu des voleurs qui les
rétribue : chacun reçoit un bonus de +1d4 en Chance.
Le Falcata argentica de Máni, épée de cérémonie à deux mains +3 (Falx) : Int 5 ; Al C ;
fléau : morts-vivants (coup critique sur 19-20) ; communication : pulsions simples ;
vocation : libérer les âmes de la mort ; pouvoirs spéciaux : résister à la mort (le
porteur reçoit un bonus de +5 aux tests visant à Récupérer le corps), capacités
magiques (test d’incantation : 1d20 + 3 + modificateur de Présence du porteur)
bénédiction 1 fois par jour, détection du mal 3 fois par jour, repousser les morts-
vivants 1 fois par jour. Apparaissant à la pleine lune, la Falcata devient peu
à peu immatériel et disparaît tout à fait à la nouvelle lune.

L’abbesse : Init +1 ; Att Falcata argentica de Máni +5 corps à corps

(1d10+3) ; CA 16 ; DV 4d8+4 ; PV 27 ; Mvt 9 m ; Act 1d20 ; AS :
lanceuse de sorts (test d’incantation +5, sorts connus : (niveau 1)
bénédiction, ténèbres, sanctuaire, paralysie, injonction) ; JS Vig +2,
Réf +1, Vol +3 ; AL C.

Servantes (4) : Init +0 ; Att cimeterre +1 corps à corps (1d6) ;

CA 15 ; DV 2d8 ; PV 15, 14, 12, 10 ; Mvt 9 m ; Act 1d20 ;
AS : malédiction lunaire 1 fois par jour (la cible doit
réussir un jet de sauvegarde de Volonté DD 15 ou
subir un malus de -2d à toutes les actions lors du
round suivant) ; JS Vig +1, Réf +0, Vol +1 ; AL C.

Potiphar, capitaine des Mánistales : Init +2 ;

Att cimeterre +4 corps à corps (1d8+4) ; CA
18 ; DV 6d8 ; PV 40 ; Mvt 9 m ; Act 2d20 ;
AS : feinte (une attaque réussie n’inflige
pas de dégâts, mais la CA de la cible
passe à 10 et la prochaine attaque
de Potiphar contre sa cible est
critique sur un résultat de 15-
20) ; JS Vig +3, Réf +2, Vol +2 ;
AL C.

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Eunuques (10) : Init +0 ; Att glaive +2 corps à corps (1d10) ou
arbalète +0 distance (1d6) ; CA 16 ; DV 4d8 ; PV 17 chacun ; Mvt
9 m ; Act 1d20 ; AS : attaque en meute (+1d aux jets d’attaque
lorsque 2 eunuques ou plus attaquent la même cible) ; JS Vig +1,
Réf +0, Vol +1 ; AL C.
Fidèles (4d12+40) : Init +0 ; Att poing ou dague -1 corps à corps
(1d4-1) ; CA 10 ; DV 1d4 ; PV 4 chacun ; Mvt 9 m ; Act 1d20 ; JS Vig
+0, Réf +0, Vol -1 ; AL C.
La « déesse » (droguée) : Init -2 ; Att poing -2 corps à corps (1d3-2) ;
CA 8 ; DV 1d4 ; PV 2 ; Mvt 6 m ; Act 1d16 ; JS Vig +1, Réf -2, Vol
-2 ; AL C.
INTERLUDE :
S’ÉCHAPPER
DU TEMPLE
P eu disposés à se battre jusque dans la rue, l’abbesse et ses
eunuques renoncent à la poursuite une fois que les PJ se
sont échappés du temple. Toutefois, si les aventuriers
laissent le moindre indice de leur passage derrière eux, l’abbesse
ne met pas longtemps à prendre sa revanche.
Avec un peu de chance, des PJ prévoyants auront déjà planifié
la prochaine étape de leur mission. Sinon, ou s’ils manquent de
prudence, ils risquent d’attirer une attention malvenue. Pendant
la semaine qui suit, les rues grouillent de chasseurs de voleurs qui
les traquent.
Ces chasseurs ont à l’origine 25 % de chances de trouver leurs
proies. Ce nombre de base peut être modifié par tranches de +/-
5 % pour chaque précaution que prennent (ou oublient de prendre)
les PJ. En outre, le Juge peut se servir des chasseurs pour pousser
les PJ à agir.
Ces individus bourrus et crasseux vivent en marge de la loi,
mais tout près de leurs proies. Vêtus de cuir bouilli et de peaux
pourries, ces rebelles manient des lames ébréchées et rouillées.
Les chasseurs de voleurs filent les PJ en attendant le moment idéal
pour frapper. Ils projettent d’enlever les héros afin de les livrer
au temple et aux bons soins de maître Vocifer. Ces brutes lâches
fuient si elles perdent plus d’un tiers de leur effectif au combat.
Chasseurs de voleurs (9) : Init +1 ; Att épée courte +1 corps à corps
(1d6+1) ou dague +1 corps à corps (1d4+1) ; CA 13 ; DV 3d6 ; PV 10
chacun ; Mvt 9 m ; Act 1d20+1d16 ; JS Vig +0, Réf +1, Vol -1 ; AL C.
LES CHARNIERS
l a Carnifex ayant été récemment libérée de sa geôle
sous les rues poussiéreuses de Punjar, il n’existe encore
aucune église vouée à la déesse de la mort. À la place,
des sanctuaires apparaissent spontanément dans les quartiers du
Vieux Punjar, partout où les opprimés et les marginaux issus des
classes populaires se sentent l’envie de faire appel à une puissance
supérieure.
Voleurs, esclaves et mendiants savent tous où dénicher l’autel
voué à la patronne des exclus et des intouchables : au bout d’une
ruelle menant à un crématorium abandonné et à un charnier.
L’histoire de ce dernier est horrible. Pendant des décennies, le
Haut Seigneur avait chargé ses occupants de disposer des cadavres
des classes populaires de la ville. Des barons du crime recouraient
aux services de l’établissement lorsqu’il devenait nécessaire de
faire « disparaître » des ennemis, et si ceux que l’on faisait entrer
de force dans les fours crématoires cherchaient à s’échapper ou
hurlaient pendant que les flammes dévoraient leurs cercueils,
personne n’était au courant.
Le charnier était dirigé par un certain Ratvik le Troisième Fils, un
paria de la noble maison Tormanu. Plus connu sous le nom de
Ratvik le Désaxé, c’était le résultat de vingt générations d’incestes
et de plaisirs décadents. Mû par d’étranges penchants et des
désirs inavouables, Ratvik était obsédé par le projet de créer sa
propre cour à l’image de celle du Haut Seigneur.
Au fil des ans, il en tria les membres sur le volet, sélectionnant
ministres et conseillers parmi les cadavres qu’on lui livrait. Il
en momifia certains, en réduisit d’autres à l’état de squelettes
reconstruits à l’aide de fils d’or et d’argent tandis que d’autres
encore n’étaient que de simples mannequins de toile grossière
remplis des cendres des trépassés. Ratvik consultait ces ministres
avant de prendre la moindre décision et, lors des nuits sans lune,
il organisait de folles soirées avec sa cour de damnés.
Mais nulle cour ne saurait être complète sans sa reine. Mécontent
de la qualité des corps qu’on livrait à sa porte, Ratvik passa des
années à écumer le quartier de la Vieille Fumée dans l’espoir de
trouver une femme d’une beauté inestimable. Il la trouva en la
personne d’une simple poissonnière du nom de Moira.
À 20 ans à peine, Moira était déjà mère lorsque Ratvik le Désaxé
l’enleva. Lorsqu’elle refusa de rejoindre sa cour, il la fit brûler
vive. Et tandis que la fumée lui noircissait les poumons, Moira
lui jeta une effroyable malédiction, le condamnant à la non-vie
pour l’éternité avant de succomber aux flammes et de devenir
elle-même une morte-vivante.
Aujourd’hui, l’esprit pervers de Ratvik imprègne encore le
charnier, au même titre que les spectres de centaines d’autres
âmes incapables de franchir le seuil que protège le spectre de
Moira pour gagner le territoire des morts. Désormais proche de
la folie furieuse, Ratvik s’en prend violemment aux intrus, leur
infligeant toutes les souffrances et les angoisses possibles.
Aujourd’hui, les descendants de Moira entretiennent encore un
autel simple voué à la Carnifex, au bout de la ruelle, dans l’espoir
que les offrandes faites à la déesse de la mort permettent à l’esprit
de leur mère d’accéder au repos.
Et à l’arrivée des PJ, la Carnifex répond enfin à leurs prières.
INTRODUCTION DES JOUEURS :
RUE DES CENDRES
Entourée de bâtiments délabrés, dans une obscurité quasi permanente,
cette ruelle où s’accumulent les flaques d’eaux usées ne se distingue
nullement de centaines de voies identiques de la Vieille Ville.
Toutefois, vos sources convergent : la ruelle menait naguère au charnier
de Ratvik le Désaxé, dont Punjar n’a toujours pas oublié les penchants
sanguinaires. À en croire les récits, c’est ici que l’on trouve les portes du
royaume des morts, attendant l’imprudent qui voudra les ouvrir.
Pataugeant dans les détritus, vous vous engagez dans les ténèbres.
Une fois dans la ruelle, les PJ croisent un autel dédié à la Carnifex.
Un autel tout simple a été dressé contre un des murs de la ruelle. Une
mosaïque grossière, de pierre et de boue, y figure un corbeau bicéphale.
Plusieurs bougies en partie consumées reposent devant un humble bol
en bois.
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Des corbeaux s’envolent lorsque les PJ s’approchent de l’autel,
et vont se percher sur les immeubles voisins dans un concert de
croassements furieux. Le bol contient des friandises, des morceaux
de viande séchée, un bouquet et des pièces de cuivre abîmées : des
offrandes faites à la Carnifex.
Les PJ qui allument une bougie en l’honneur de la Carnifex
reçoivent un bonus de +2d à un unique jet de leur choix. Cette
bénédiction ne peut être accordée qu’une fois à un PJ, et le Juge ne
peut en faire part aux joueurs qu’une fois que leurs personnages
ont quitté l’endroit.
Si toutes les bougies sont allumées et que les PJ font une offrande
d’au moins 50 po, ils reçoivent une dispense spéciale de la part
de la déesse : la prochaine fois qu’un PJ se vide de son sang après
avoir été réduit à 0 point de vie ou moins, il perd connaissance
plutôt que de mourir. Si l’on parvient à récupérer le corps,
lorsqu’on inspecte le PJ, il se réveille pourvu d’un unique point
de vie. Aucun test de Chance n’est requis, le PJ n’est pas groggy et
il ne perd pas de point de caractéristique.
Si les PJ passent plus de 10 minutes à l’autel, une jeune femme
apparaît au bout de la ruelle, de constitution fragile, émaciée et
vêtue de haillons crasseux, c’est l’arrière-petite-fille de Moira.
Sakia craint que les PJ ne profanent l’autel et les met en garde
d’une voix tremblante. S’ils engagent la conversation de façon
bienveillante, elle est rassurée, et peut relater si on lui en fait la
demande l’histoire de l’affreux charnier ainsi que celle de l’autel
érigé en mémoire de son arrière-grand-mère.
Sakia : Init +0 ; Att poing ou dague -1 corps à corps (1d4-1) ; CA 10 ;
DV 1d4 ; PV 4 ; Mvt 9 m ; Act 1d20 ; JS Vig +0, Réf +0, Vol -1 ; AL C.
ZONES DU PLAN
Zone 2-1 – Funestes présages : La ruelle s’achève devant un
escalier pourri. Les marches s’enfoncent sous un sol dallé. L’eau des
égouts se déverse depuis la paroi de pierre, répandant d’infects effluves
avant de former des mares nauséabondes en contrebas dans le noir.
Les prêtres et les clercs qui pénètrent dans la zone sont
immédiatement envahis par une immense mélancolie. L’endroit a
été le théâtre d’actes effroyables : une aura malfaisante se dégage
du charnier et de ses environs. Les fidèles des dieux comprennent
instinctivement que ce lieu inhibe leur magie : toute tentative
visant à Repousser les impies subit un malus de -1d.
En descendant les marches, les PJ découvrent le cadavre d’un
corbeau. Partiellement dévoré, il bat pourtant encore des ailes
comme s’il voulait s’envoler. En l’examinant de plus près, les PJ
comprennent qu’il est simplement en train d’être emporté par un
petit rat noir.
Zone 2-2 – Le bourbier et la grille : Les eaux usées noires
se déversent dans une tranchée pratiquée au centre de la ruelle. Elles
passent sous une arche de pierre, traversant une immense grille qui
barre la ruelle tout entière. À votre droite, une porte unique, renforcée de
bandes de fer, permet de sortir de la ruelle.
Montrez aux joueurs l’aide de jeu A. La porte de la zone 2-3
est verrouillée mais facile à crocheter (DD 13). Elle s’ouvre
brusquement de l’intérieur, accompagnée d’un cri tonitruant :
« Fichez le camp ! » Les PJ qui se trouvent devant doivent réussir
un jet de sauvegarde de Réflexes DD 15 pour éviter de subir 1d5
points de dégâts et d’être jetés dans la tranchée.
La tranchée en question conduit les eaux usées au travers de la
grille et jusque dans la zone 2-4. Si les PJ sont prêts à plonger dans
les immondices, ils peuvent se glisser sous la grille, mais reportez-
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vous à la description qui suit pour les complications qui attendent
ceux qui touchent le fossé. Des PJ dotés d’une force exceptionnelle
peuvent tordre les barreaux de fer au moyen d’un test de Force
DD 20, ce qui ouvre un passage.
Les PJ qui touchent à la tranchée réveillent les esprits torturés qui
saturent l’ensemble du charnier. Des mains bleutées, spectrales et
squelettiques jaillissent du sol et saisissent les personnages pour
les entraîner sous les eaux fétides. Les PJ peuvent s’accrocher à la
grille de fer en réussissant un test de Force DD 15, mais un second
test de Force DD 17, effectué par le PJ ou ses alliés, est nécessaire
pour se libérer des mains fantomatiques.
Ceux qui n’arrivent pas à se libérer avant la fin du second round
disparaissent, emportés là où s’écoulent les eaux puantes (zone
2-4) pour reparaître comme courtisans à la cour des damnés de
Ratvik. Reportez-vous à la zone 2-5 pour plus de détails concernant
le sort des malheureux entraînés par les mains spectrales.
Mains spectrales (10) : Init +2 ; Att lutte +4 corps à corps (1d3+1) ;
CA 12 ; DV 1d8 ; PV 7 chacune ; Mvt 9 m ; Act 1d20 ; AS : traits des
morts-vivants, condamnation (au deuxième round de lutte, test
de Force DD 17 pour éviter d’être confiné sous forme de poupée
de chiffon en zone 2-5) ; JS Vig +3, Réf +3, Vol +4 ; AL C.
Zone 2-3 – Zone du scribe : Les murs de cette petite chambre
sont ornés de complexes bas-reliefs représentant de féroces démons
qui conduisent les damnés vers un dieu-crapaud effrayant et au rictus
menaçant. Une par une, les victimes sont jetées dans la bouche béante du
batracien monstrueux.
Un bureau de bois tout simple occupe le centre de la salle, entouré de tas
de registres. Une plume repose auprès d’un encrier, sur une pile de gros
ouvrages voisinant avec un mortier et un pilon.
Un rideau de patchwork rongé aux mites est suspendu au-dessus de la
porte du côté opposé et bat doucement dans l’obscurité.
Cette pièce nue abritait naguère le scribe chargé de noter l’identité
des morts qui passaient les portes du charnier.
Lorsque les PJ entrent dans la salle, un scribe spectral apparaît
devant eux, voûté sur son grand bureau. Il les accueille avec un
sourire édenté et s’enquiert des noms des nouveaux défunts. Il note
ceux qu’on lui donne (ou, si on ne lui en transmet aucun, déclare :
« encore des anonymes, hein ! »), puis tend un petit seau rempli de
dents ainsi qu’une paire de tenailles ensanglantées. Il agite le seau,
impatient, en adressant aux PJ un sourire de connivence.
Le scribe entend bien recevoir une dent de chacun des personnages.
Ceux-ci peuvent le duper sans difficulté s’ils disposent d’autres
dents. Si les PJ refusent de lui remettre leurs dents ou tentent de
passer sans comprendre ce qu’il attend d’eux, le fantôme émet une
requête en grognant : « Les dents. » Si on l’ignore, il entre dans une
véritable rage et se transforme en énorme monstre qui baragouine
des élucubrations, armé d’une énorme paire de tenailles qui lui
servent à prendre son dû de force.
Lorsque le scribe parvient à dominer une cible, traitez cette
dernière comme étant à terre au round suivant. Après avoir infligé
au moins 10 points de dégâts à n’importe quel PJ, le fantôme a
récupéré son trophée et disparaît.
Un registre ouvert repose sur le bureau. Des noms et des métiers y
figurent, rédigés avec une encre couleur rouille. Des mages (et des
voleurs qui réussissent un test de Falsifier des documents DD 12)
identifient sans mal sa composition  : du sang et des ossements
humains. En parcourant la dernière centaine d’entrées, on tombe
sur un nom particulier : Moira, poissonnière. Finalement, que les PJ
aient fourni leurs noms ou pas, ils figurent dans la liste, associés à
leurs métiers respectifs, inscrits à l’encre encore fraîche.
Scribe fantôme : Init +3 ; Att grandes tenailles +4 corps à corps (1d12+4) ; CA 16 ; DV 5d8 ; PV 23 ; Mvt vol 12 m ; Act 1d20 ; AS :
traits des morts-vivants, voleur de dents (s’il inflige 10+ points de dégâts à une cible avec les tenailles, il lui prend une dent et
disparaît) ; JS Vig +3, Réf +5, Vol +4 ; AL C.
Zone 2-3a – Par-delà le voile : Des brumes diaphanes rampent sur le sol de la petite salle, se condensant sur les parois humides
et formant des flaques de brume dans les creux des dalles. Des draps en coton moisis reposent sur des étagères pourries disposées aux
murs. Au fond de la salle, des marches de pierre montent dans le noir.
C’est dans cette salle que l’on stockait les cadavres avant crémation. On les emmaillotait dans des suaires de coton et
on les aspergeait d’une huile épaisse pour repousser mouches et autres vermines avant de les conduire aux fours
crématoires (zones 2-7a à d).
Ce lieu sinistre est imprégné des esprits torturés que la présence de Moira empêche d’accéder au repos. Un
clerc peut sentir d’instinct que ces âmes sont incapables de se rendre dans l’au-delà, mais il n’en comprendra
pas la raison, excepté que quelque chose leur refuse le passage.
Quiconque touche aux suaires crématoires posés sur les étagères libère une véritable marée de
scarabées noirs. De la taille d’une pièce de monnaie, ces bestioles courent se mettre à l’abri dans le
noir, leur carapace craquant sous les pieds des PJ. Les scarabées sont l’incarnation physique des
âmes prisonnières : un examen attentif montre que chaque carapace est façonnée à l’image d’un
visage qui hurle. Si un PJ est mort pendant l’aventure, son scarabée est présent, portant sur son
dos son visage marqué par l’effroi.
Les suaires de coton, les étagères de bois et le sol sont imprégnés d’huile et donc très
inflammables. Des PJ qui se retrouveraient prisonniers de la salle en feu subiraient
1d8 points de dégâts par round et devraient réussir un jet de sauvegarde de Vigueur
DD 5 chaque round pour éviter de succomber à la fumée : en cas d’échec, la victime
perd connaissance et suffoque, perdant 1d12 points de vie par round. La salle
brûle pendant 4d4 rounds, mais les flammes ne se répandent pas dans le reste
du charnier.
Si les PJ montent les marches, ils sont attaqués depuis le sommet. Des
brumes d’un violet foncé émanent du plâtre moisi des murs pour
former un épais nuage de vapeurs obscures.

S’il réussit un jet d’attaque, le nuage enveloppe sa proie et la

soulève dans les airs. Un prisonnier des brumes peut se libérer
au moyen d’un test de Force DD 15. Au round suivant celui
où il l’a saisi, le nuage le déchiquette, infligeant 2d6 points
de dégâts. Au troisième round, le captif disparaît pour
revenir plus tard sous forme de courtisan à la cour des
damnés de Ratvik. Consultez la zone 2-5 pour plus de
détails sur le sort qui attend ce malheureux.
Si le nuage saisit ensuite d’autres victimes, il se
contente de les jeter au pied des marches, leur
infligeant 1d12 points de dégâts. Notez que
les PJ portant des torches ou des lanternes
lorsqu’ils sont projetés dans la salle y
mettent accidentellement le feu.
Le nuage se dissipe une fois qu’on
lui a infligé 45 points de dégâts.
Il peut également être dissipé
par un clerc avec un test pour
Repousser les impies DD 30.

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Nuage de l’ossuaire  : Init +4  ; Att lutte +5 corps à corps
(condamnation, Force DD 15 pour se libérer) ; CA 15 ; DV 10d8 ;
PV 45 ; Mvt vol 13,5 m ; Act 3d20 ; AS : traits des morts-vivants,
immunisé contre les armes non magiques, condamnation
(première cible victime d’un jet de lutte : 2d6 points de dégâts
au deuxième round, transportée en zone 2-5 au troisième round ;
cibles suivantes : 1d12 points de dégâts lorsque le nuage les jette
au pied des marches) ; JS Vig +5, Réf +0, Vol +6 ; AL C.
Zone 2-4 – Le charnier : La tranchée où se déversent les eaux des
égouts se vide dans une fosse profonde et obscure. Elle mesure environ
21  m de long sur 9 m de large. Sous sa bordure composée de pierres
de taille, on découvre des parois rocheuses. D’étranges brumes violettes
ondulent dans l’obscurité en contrebas et viennent lécher le pourtour de
la fosse, juste sous le rebord.
Contre la paroi de gauche de la fosse s’étendent trois plateformes
émanant du mur et menant chacune à une arche. Côté droit, il n’y
a qu’une plateforme, plus basse que les autres, mais débouchant
elle aussi sur une arche. La fosse est une cavité immense et de
profondeur inconnue, une plaie ouverte dans la terre elle-même.
Pendant des décennies, les habitants de la Vieille Ville s’en sont
servi pour se débarrasser des morts, jetant les cendres et les
ossements des cadavres dans les brumes.
Les PJ peuvent sortir de cette zone par la porte verrouillée et
bardée de fer au nord (crochetage DD 10 ou test de Force DD 15),
par l’arche ouverte menant à la zone 2-4a, en descendant les
marches qui mènent en 2-6 ou en montant sur le pont au-dessus
(Escalader des parois abruptes DD 10).
Des PJ audacieux peuvent également tenter de grimper sur
n’importe laquelle des plateformes visibles (DD 13). Toutefois,
ils sont dans ce cas exposés aux infectes brumes qui leur brûlent
les yeux et les poumons. Ils peuvent s’en protéger en respirant
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au travers de tissus humides, mais des personnages non protégés
doivent réussir un jet de sauvegarde de Vigueur DD 17 pour
éviter de subir des hallucinations.
1d7 Hallucination
1 Le PJ se retrouve debout devant la Mort elle-même, assise
sur son grand trône de pierre. La divinité se penche et le
bénit d’une caresse.
2 Des flammes bleues remontent le long des bras et des
jambes du PJ. Celui-ci doit réussir un jet de sauvegarde
de Volonté DD 15 pour éviter de paniquer et de tomber
du mur.
3 Le PJ voit une femme mince baignée d’une lueur ardente,
debout devant une grande porte de fer roussie. Elle
refuse de le laisser passer et se transforme en banshee
nimbée de feu avant de pousser un hurlement effroyable.
4 Le PJ voit ses amis enveloppés de suaires de coton,
aspergés d’huile et jetés dans des fournaises. Ils hurlent
de douleur, et leurs corps sont réduits à l’état de
squelettes qui viennent le saisir pour l’emporter dans les
flammes.
5 Le PJ se retrouve dans une taverne enfumée, en train
de jouer aux cartes. Une par une, quatre cartes sont
retournées, chaque fois avec le symbole de la mort.
6 Une vague infinie de cadavres écumants émerge des
brumes. En cas d’échec à un jet de sauvegarde de
Volonté DD 13, l’un d’entre eux saisit le PJ à la cheville et
l’entraîne dans les brumes.
7 Au choix du Juge. Il peut s’agir d’une des hallucinations
ci-dessus, ou d’une autre vision adaptée à la campagne
du Juge.
L’hallucination dure 1d3 rounds. Sauf mention contraire, les PJ
doivent réussir un test d’escalade chaque round pour éviter de
basculer par-dessus le rebord de la fosse. On ne reverra plus
jamais ceux qui tombent dans les brumes tourbillonnantes.
Les PJ qui sautent sur une des plateformes au nord découvrent
que chacune est barrée par un portail d’acier. Toutes les portes
sont verrouillées, mais faciles à crocheter (DD 10). Sinon, on
peut tordre les barreaux des grilles au moyen d’un test de Force
herculéen (DD 20).
Zone 2-4a – Salle de garde en ruine : Trois squelettes gisent
contre le mur du fond. Vêtues de cottes de mailles en lambeaux et portant
des armes d’hast, ces silhouettes inanimées sont noircies de suie.
Les murs, le sol et le plafond de la chambre sont impeccables, comme s’ils
avaient été récurés par une chaleur incroyable.
Cette pièce abritait autrefois les gardes du charnier. Ils furent
détruits par la fureur vengeresse de Moira avant que Ratvik ne
parvienne à exploiter la puissance des damnés du charnier.
Les squelettes ne se relèvent pas, même si des vestiges des âmes
qui les habitaient rôdent encore dans les environs, espérant
trouver la liberté. Si les PJ inspectent les squelettes, ils entendent
des voix ténues, épuisées, qui murmurent : « Libérez-nous. » S’ils
s’approchent des crânes, ils entendent les mots : « La sorcière
infernale garde les portes de la mort. Nul ne peut les franchir. » Puis, les
âmes répètent : « Libérez-nous. »
Les squelettes, les armures et les armes se brisent au moindre
choc, fragilisés par la chaleur. La chambre ne contient rien d’autre
d’intéressant. Si on touche aux crânes ou aux squelettes, trois
scarabées mortuaires (semblables à ceux de la zone 2-3a) s’en
échappent en courant.
Zone 2-5 – La cour des damnés : Éclairée par des bougies rouges
aux flammes vacillantes, la chambre qui s’ouvre devant vous abrite une
infernale parodie de cour.
Une longue table en occupe le centre, couverte d’une nappe pourpre
et prête à accueillir un festin. Autour sont attablés une douzaine de
courtisans, tous plus insolites les uns que les autres.
Plusieurs squelettes, dont les os sont articulés et fixés à l’aide de fils
de cuivre et d’argent, semblent sur le point de porter un toast, le bras
en l’air. Deux cadavres desséchés s’approchent pour échanger un tendre
baiser. Des formes massives et indéfinies, couvertes de toile et rapiécées
pour figurer des visages souriants, échangent des rictus figés. Au fond
de la pièce, un bouffon squelettique et un trio de troubadours desséchés
attendent éternellement de divertir la cour.
Une momie en robe est figée au garde-à-vous à côté de deux somptueuses
chaises sculptées en bout de table. Tous les occupants morts de la salle
semblent attendre l’arrivée du maître.
Ratvik a trié sur le volet cette curieuse assemblée de cadavres
pour qu’ils lui tiennent lieu de cour. Il lui a fallu interrompre son
œuvre lorsque Moira a refusé de répondre à ses attentions et de
devenir sa reine.
Si des PJ ont disparu dans les zones 2-2 et 2-3a, ils se réveillent
ici, ligotés et bâillonnés, à l’intérieur d’une poupée de chiffon que
l’on a cousue autour d’eux, mais sains et saufs. Si plusieurs PJ ont
été enlevés durant l’aventure, il y a ici un épouvantail informe par
personne kidnappée. Les captifs ne peuvent guère que grommeler
et se balancer sur leurs fauteuils boulonnés au sol. Pour se libérer
de leurs entraves, il leur faut réussi un test de Force ou d’Agilité
DD 17 (ils peuvent en faire un par round). Une fois qu’un PJ a
brisé ses liens ou a réussi à s’en extraire, il lui faut encore un
round entier pour se libérer complètement.
Lorsque le premier PJ pénètre dans la salle, les cadavres qui
forment ce tableau figé prennent vie. Les troubadours entonnent
une mélodie délirante et cacophonique, le bouffon se met à
caracoler autour de la table en remplissant les coupes de vin,
et la momie Mnom-Mothot invite les PJ à s’installer à la table,
expliquant que le festin va commencer !
Si les PJ s’asseyent, le bouffon leur sert du vin, puis présente le
premier plat : une soupe huileuse pleine de scarabées mortuaires
(comme ceux de la zone 2-3a). Tandis qu’il fait joyeusement le
tour de la table en servant ce brouet abject, Mnom-Mothot déclare
qu’il est impossible de poursuivre les festivités : la reine du maître
refuse d’y participer. Les PJ auraient-ils la bonté de l’aller quérir ?
Mnom-Mothot leur offre une clef (celle de la porte de la zone 2-7a)
et désigne d’un geste grandiloquent la direction des fours.
Si la rencontre débouche sur un combat, quel que soit le moment,
les membres de la cour défendent sauvagement Mnom-Mothot. Les
squelettes frappent les PJ avec des couteaux affûtés tandis que les
amants desséchés tentent de les saisir dans une étreinte affectueuse
pour leur souffler une haleine empoisonnée dans les poumons.
Le bouffon bondit follement dans toute la salle pendant que les
troubadours se jettent sur un même PJ pour le rouer de coups.
Mnom-Mothot se dirige vers un PJ ligoté, sa dague recourbée à la
main, et déchire le capuchon d’étoffe pour révéler son visage. Il
menace de tuer l’otage à moins que les PJ ne cessent de se battre.
Son objectif ne change pas  : envoyer les PJ en zone 2-8 pour
« s’occuper » de Moira. Si les PJ continuent à se battre, Mnom-
Mothot fuit en zone 2-6 pour avertir son maître.
Mnom-Mothot porte une amulette noire capable d’annuler
jusqu’à trois tentatives de Repousser les impies : sur son ordre, le
bijou peut contrer tout tentative dans un rayon de 9 m. En dehors
de l’amulette noire, les courtisans portent toutes sortes de faux
bijoux valant 50 po au total (mais que l’on peut revendre à un
pigeon pour dix fois cette somme).
Mnom-Mothot : Init +0 ; Att dague recourbée +2 corps à corps
(1d4+2) ; CA 14 ; DV 5d8 ; PV 20 ; Mvt 9 m ; Act 2d20 ; AS : traits
des morts-vivants, lanceur de sorts (test d’incantation +3, sorts
connus : (niveau 1) tour de magie, bouclier magique, projectile magique
(des rayons d’énergie noire et ardente), sommeil) ; JS Vig +2, Réf +0,
Vol +3 ; AL C.
Squelettes de la cour (3) : Init +0 ; Att couteau +1 corps à corps
(1d3+2 plus poison) ; CA 13 ; DV 2d8 ; PV 10 chacun ; Mvt 9 m ;
Act 1d14 ; AS : lame empoisonnée (-1d au dé d’action pendant
1 round, JS Vig DD 10 pour résister), traits des morts-vivants,
dégâts perforants et tranchants réduits de moitié ; JS Vig +1, Réf
+0, Vol +1 ; AL C.
Troubadours squelettiques (3) : Init +0 ; Att coup +1 corps à corps
(1d8+2) ; CA 14 ; DV 3d8 ; PV 17 chacun ; Mvt 9 m ; Act 1d20 ; AS :
danse macabre (1 fois par jour, peut forcer une cible pensante à
danser pendant 1 round, comme sous l’effet d’injonction, DD 12
pour résister), traits des morts-vivants, dégâts perforants et
tranchants réduits de moitié ; JS Vig +2, Réf +0, Vol +2 ; AL C.
Amants desséchés (2) : Init +2 ; Att étreinte +1 corps à corps
(1d3+1, test de Force DD 15 pour s’en libérer) ; CA 13 ; DV 4d8 ;
PV 16 chacun ; Mvt 9 m ; Act 1d20 ; AS : traits des morts-vivants,
baiser de la mort (jet de sauvegarde de Vigueur DD 15 pour éviter
2d8 points de dégâts) ; JS Vig +2, Réf +1, Vol +2 ; AL C.
Le bouffon : Init +3 ; Att frappe bondissante +3 corps à corps (2d6) ;
CA 18 ; DV 4d8 ; PV 27 ; Mvt 12 m ; Act 2d20 ; AS : traits des morts-
vivants, peut utiliser son attaque bondissante sur toute cible située
dans un rayon de 4,5 m ; JS Vig +0, Réf +3, Vol +2 ; AL C.
Page 17
Zone 2-6 – La retraite de Ratvik :
Notez que l’entrée de cette salle est à la
fois verrouillée et scellée par l’or fondu
qui a coulé sur le sol. Les PJ remarqueront
aussitôt que la porte est chaude au toucher.
On peut facilement en crocheter la serrure
(DD 10), mais il faut encore l’enfoncer (test
de Force DD 17) ou l’abattre (25 PV). Les
PJ peuvent également entrer en risquant
l’escalade au-dessus du charnier (zone
2-4) jusqu’à la plateforme sans protection.
Une fois qu’ils y sont, lisez ou paraphrasez
ce qui suit :
Il règne dans cette salle une chaleur étouffante,
et les fumées de métal en fusion vous brûlent
les poumons à chaque inspiration.
Un trône de bois grotesque occupe le fond de
la salle. Sculpté en forme de dieu-crapaud
accroupi, il est presque calciné. Tout autour
sont éparpillées des dizaines d’armes
carbonisées.
Un squelette en robe est assis sur le trône,
coiffé d’une couronne dorée. Comme son siège,
il est noirci par le feu.
Le trône se dresse parmi d’immenses
amoncellements de pièces brillantes qui
s’étendent dans tous les sens. Là où elles
touchent le sol, les pièces de monnaie ont fondu
pour former des flaques d’or, d’argent et de
cuivre désormais refroidies et durcies.
En vous voyant, le squelette vous fait signe
d’approcher.
C’est ici que Ratvik le Désaxé livre son dernier combat, affrontant
la fureur de Moira. Mais décennie après décennie, il perd peu à peu
la bataille. Il suffit d’une distraction un peu plus prenante qu’une
simple conversation pour que l’esprit de Moira force l’entrée de sa
chambre et y déclenche une fournaise (cf. ci-dessous).
D’une voix rauque et ténue, qui évoque le crépitement des braises,
Ratvik vous fait part de sa détresse : ni lui ni aucune des centaines
d’âmes prisonnières ici ne peuvent passer dans l’au-delà tant que
Moira défend la porte du royaume des morts. Ratvik ne cherche
pas à se faire passer pour innocent, mais tant d’âmes sont captives
depuis si longtemps que le châtiment n’est plus adapté au crime
d’origine.
Ratvik ne reste lucide que par brèves périodes. Si les PJ hésitent
à partir, deux étincelles rouges brasillent dans ses orbites vides,
et il déclare que, puisqu’il ne peut pas mourir, ce sont les PJ qui
doivent le rejoindre en devenant des morts-vivants. D’un geste de
sa main squelettique, il leur ordonne de s’entre-tuer.
Si les PJ refusent, il ordonne aux armes éparpillées de faire le
travail à sa place. Les armes noircies s’envolent, mues par sa
volonté, pour attaquer et le défendre. Malheureusement, tant
qu’il est distrait par les PJ, Ratvik ne peut plus retenir Moira.
La vengeance de Moira : Tandis que les PJ détournent l’attention
de Ratvik, la fureur de Moira se déverse dans la pièce. Des traits de
foudre crépitent, nimbant les PJ et le squelette de flammes bleues. La
température monte, brûlant la peau et les poumons des occupants
de la salle, et menaçant d’incinérer aussi bien les PJ que leur hôte.
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Premier round : les PJ portant des armures
métalliques subissent 1d4 points de dégâts
dus à la chaleur.
Deuxième round : comme ci-dessus, et les PJ
portant des armes à manche ou pommeau
de métal subissent 1d4 points de dégâts de
chaleur.
Troisième round : comme ci-dessus, et les
vêtements prennent feu ; les personnages
subissent 1d4 points de dégâts de feu.
À partir du quatrième round : comme ci-
dessus, et toutes les créatures présentes
dans la chambre doivent réussir un jet
de sauvegarde de Vigueur DD 15 pour
éviter de subir 1d12 points de dégâts de
chaleur. Les mares de pièces commencent
à ramollir.
Tous les effets se cumulent. La chaleur
retombe lorsque la forme physique
de Ratvik est détruite ou quand les PJ
s’enfuient de la pièce (les restes de la porte
ravagée reprennent leur place, renforcés
par des pièces et des armes qui s’y insèrent
et empêchent d’y retourner).
Trésor : bien que la pièce contienne
l’équivalent de la rançon d’un régent en
métaux précieux, peu de pièces de monnaie
sont intactes après avoir subi cette chaleur
extraordinaire. Un examen des tas révèle
qu’elles ont fusionné pour former des
masses de métaux précieux. Les PJ peuvent
dégager les pièces intactes, récupérant ainsi
2d10 pa, 3d10 pc et 4d10 po. Pour finir, ils trouvent 2d100 pp  :
toutes les pièces de platine sont intactes, le métal ayant un point de
fusion particulièrement élevé (mais beaucoup ont « coulé » dans les
mares formées par d’autres métaux).
Si les PJ arrivent à trouver une méthode pour récupérer les
flaques de métaux solidifiées, la masse totale vaut 5 000 po.
(Malheureusement, une fois qu’ils auront traversé la zone 2-8
pour se rendre dans le royaume des morts, les ruines entourant
le charnier s’effondrent, enterrant la pièce sous des tonnes de
gravats et empêchant définitivement d’accéder au trésor.)
Ratvik le Désaxé : Init +3 ; Att armes volantes +3 distance (1d8) ;
CA 15 ; DV 8d8 ; PV 52 ; Mvt 12 m ; Act 5d20 ; AS : traits des morts-
vivants, ne peut pas être repoussé tant qu’il se trouve dans le
charnier ; JS Vig +0, Réf +1, Vol +6 ; AL C.
Zone 2-7a à 2-7d – Les fours : Une porte de fer barre l’accès du
couloir. Au travers des épais barreaux rouillés, vous distinguez un long
passage éclairé par des lueurs infernales. À gauche, une série de fours
crématoires ; à droite, des plateformes débouchant sur le charnier.
Dans l’atmosphère surchauffée où s’envolent les cendres, vous arrivez
à percevoir une file infinie de spectres bleuâtres qui marchent des
fourneaux jusqu’aux plateformes avant de tomber dans le charnier.
La porte de fer est verrouillée, mais on peut la crocheter (DD 10)
ou l’arracher du mur en réussissant un test de Force DD 20. C’est
Mnom-Mothot qui possède la clef (en zone 2-5). La description
de la zone doit être ajustée si les PJ sont parvenus à entrer par
les plateformes débouchant en 2-4. Les portails de chacune des
plateformes ont le même profil que la première.
Les personnages qui osent s’approcher pour inspecter les fantômes
remarquent qu’il s’agit d’enfants des rues, de poissonnières, de
ramasseurs d’ordures, de mendiants… Tous les membres de la
plus modeste classe de Punjar dont les cadavres furent incinérés
ici, mais qui ne parviennent pas à accéder à l’au-delà.
Ignorant les PJ, ils poursuivent leur marche éternelle. Si un
personnage touche l’un de ces fantômes translucides, il éprouve
une sensation de froid et de mélancolie passagère, mais ne subit
aucun effet néfaste.
Les fours crématoires rougeoient et crépitent, mais ne représentent
aucune menace pour les PJ… pour le moment. La situation
change lorsqu’ils dérangent la dernière demeure de Moira (zone
2-8). À cet instant, les fantômes tombent à genoux et se mettent à
gémir de terreur, tandis que les fourneaux projettent des braises
sur l’ordre de Moira. Au prix d’une action d’attaque, elle peut
pousser deux des quatre fourneaux à se comporter de la sorte lors
d’un même round. Choisissez les fourneaux au hasard, en leur
affectant 25 % de chances à chacun. Tout PJ qui se trouve dans un
rayon de 3 m autour d’un fourneau choisi doit réussir un jet de
sauvegarde de Réflexes DD 13 pour éviter de subir 1d12 points de
dégâts de feu et d’être projeté de 3 m vers le sud. Les PJ qui ont le
malheur d’être poussés par un portail ouvert sur les plateformes
dominant le charnier doivent réussir un test de Chance DD 5 pour
ne pas tomber et mourir.
Zone 2-8 – Moira la poissonnière : Des briques et des débris
jonchent le sol devant une paire de fourneaux en partie démolis. Il règne
ici une chaleur incroyable, mais le cœur du brasier émet des ténèbres
plutôt que de la lumière. Une forme féminine se découpe dans des
flammes pourpres, devant les volutes d’ombres voraces.
C’est ici que Ratvik a emprisonné la jeune poissonnière et qu’il a
fini par la brûler après qu’elle eut refusé ses avances. La passion
et les malédictions de Moira se sont toutefois révélées plus fortes
que la malfaisance de Ratvik et sa démence : dorénavant, aucun
des morts du charnier ne peut passer tant que son esprit n’a pas
été apaisé.
Aussi furieux soit-il, l’esprit de Moira reste accessible à la raison, et
des PJ astucieux trouveront sans doute des solutions ingénieuses
au problème. On peut la persuader de mettre un terme à la
malédiction en lui présentant les preuves de la destruction de
Ratvik (sa couronne d’or, dans l’idéal) ou en lui transmettant des
nouvelles de ses descendants (afin de démontrer que son sacrifice
n’a pas été vain). On peut également la neutraliser au moyen d’un
test pour Repousser les impies DD 28 (et le Juge est en droit de
demander aux joueurs d’interpréter l’exorcisme qui s’ensuit).
Finalement, un PJ très convaincant (test de Présence DD 20, ici
encore avec une bonne interprétation) peut la persuader qu’elle
s’est suffisamment torturée et qu’il est temps de tourner la page.
Si les PJ se montrent au contraire insensibles ou cruels, ils
récolteront les fruits infernaux de ses tourments éternels. Un vent
chaud émane des ténèbres, et les PJ aperçoivent les portes de la
mort au moment où la silhouette de Moira hurle et se transforme
en banshee. Une fois enragée de la sorte, son seul but consiste à
immoler les PJ afin de les condamner au même sort qu’elle.
La banshee entame les hostilités par un jet de flammes qui
s’étend de 6 m dans le couloir (3d10 points de dégâts de feu ;
jet de sauvegarde de Réflexes DD 10 pour réduire les dégâts de
moitié). Lors des rounds suivants, elle peut utiliser son contact
brûlant contre les combattants au corps à corps, ou déclencher
aléatoirement le fonctionnement des fourneaux du couloir (cf.
zone 2-7a à d pour la description de cette attaque à distance).
Qu’ils recourent à la ruse ou à l’acier, les PJ qui triomphent de
Moira voient les flammes de ténèbres s’affaiblir et mourir peu à
peu, pour révéler un lit de braises menant à un passage embrumé
qui conduit à un immense portail de basalte portant un crâne
pour emblème. Clercs et mages reconnaissent aussitôt la porte du
royaume des morts. Elle est fixée par une mince chaîne d’argent
invulnérable aux dégâts excepté ceux infligés par le Falcata
argentica.
Une fois la chaîne coupée, les PJ peuvent passer le sinistre portail
et se retrouvent instantanément dans le royaume de la mort.
Moira : Init +5 ; Att contact brûlant +3 corps à corps (1d10) ; CA
10 ; DV 7d8 ; PV 40 ; Mvt vol 12 m ; Act 2d20 (2 contacts, ou contact
+ flammes des fourneaux) ; AS : traits des morts-vivants, jet de
flammes 1 fois par jour (cf. plus haut) ; JS Vig +4, Réf +2, Vol +6 ;
AL C.
LE ROYAUME
DES MORTS
V
ous et vos compagnons vous retrouvez perdus parmi des
langues de brume grises qui vous enveloppent comme des
suaires. Au moment où vous craignez qu’elles ne s’étendent
à l’infini, un corbeau croasse depuis le néant grisâtre, et le brouillard se
dissipe pour révéler un immense trône de pierre.
Un géant trapu et barbu s’y tient, vêtu d’un haubert d’un blanc de craie,
une épée à deux mains posée sur les genoux. Une concubine voilée est
agenouillée auprès du trône, et derrière elle se tient la vieillarde aveugle
et tatouée qui vous a mis sur le chemin de cette quête.
Si les PJ viennent libérer un personnage important, ou l’un des
leurs, celui-ci se tient en silence derrière le trône, prisonnier de
menottes d’argent. En outre, si des PJ ont succombé lors de cette
aventure, eux aussi se trouvent à ses côtés, soumis aux mêmes
entraves.
Il n’existe pas de plan du royaume des morts, car les PJ n’ont
nulle part où aller. Ils auront beau se tourner dans n’importe
quelle direction et parcourir autant de chemin, qu’ils voudront,
ils aboutiront toujours au trône de la Mort. Même l’aide des dieux
et les bénédictions des patrons n’ont aucun effet ici. Les PJ sont
entrés dans le royaume de la Mort, où même les dieux craignent
de se rendre.
Eris, concubine et vice-reine démoniaque du dieu, s’approche
des PJ pour leur demander la raison de leur venue. Même s’ils ne
répondent pas sincèrement, elle leur adresse un sourire entendu
derrière son voile. Eris explique que, si son maître n’est pas
disposé à se séparer de ses captifs, il est prêt à jouer les âmes des
morts, à condition que les PJ mettent en jeu la vie d’un des leurs
contre chacune des personnes qu’ils souhaitent secourir.
Un geste de la Mort, et la sorcière de Saulim s’avance, déposant
son paquet de cartes de tarot sur un piédestal formé de crânes
qui vient d’émerger des brumes. La vice-reine propose une
simple partie d’atouts de la Mort, un jeu que connaissent tous les
guerriers, voleurs et autres adeptes des jeux de hasard.
Avant de distribuer les cartes, Eris offre aux PJ une chance de
repartir sans leur trophée. Une arche formée elle aussi de crânes
apparaît derrière les PJ : le portail permettant de regagner Punjar.
Si les PJ persistent, elle leur adresse un sourire démoniaque et
commence à distribuer.
Les règles sont simples. Eris coupe le paquet et place quatre cartes
face cachée. Les PJ en choisissent deux, ce qui en laisse deux pour
elle. On retourne les cartes une par une. La carte de Mort l’emporte
sur n’importe quelle autre carte, tandis qu’une paire l’emporte sur
Page 19
la carte de Mort. Si les PJ perdent, ils peuvent doubler la mise
pour une autre main à condition d’avoir suffisamment de vies à
mettre en jeu. Le Juge peut utiliser les cartes des aides de jeu pour
jouer, et demander aux joueurs de choisir pour leurs PJ.
Si l’on joue à la loyale, avec les quatre cartes d’origine (et donc
sans possibilité de paire), les PJ n’ont que 50 % de chances de
remporter une manche. Mais une fois équipés de la carte que
leur a donnée la sorcière de Saulim, les PJ peuvent tricher et faire
basculer la chance en leur faveur.
Pour tricher, il faut réussir un test de Vol à la tire DD 15. En cas
d’échec, le fraudeur n’a pas réussi à escamoter les cartes, mais
il n’a pas été pris sur le fait (sauf s’il obtient un 1 naturel ; cf. ci-
dessous). En cas de réussite, les PJ ont réussi à placer leur propre
carte dans leur main, ce qui leur permet d’obtenir une paire de
cartes inférieures ou de disposer d’une carte de Mort (à condition
qu’ils aient choisi celle-ci lors de la première rencontre). Si les PJ
introduisent une seconde carte de Mort, ils peuvent obtenir un ex
aequo même si Eris pioche la Mort, ce qui nécessite de redistribuer.
Un 1 naturel obtenu au jet de Vol à la tire signifie que le voleur
a été pris sur le fait à tricher avec la Mort. La Mort rugit en
bondissant de son trône. Les PJ n’ont qu’un seul et unique round
pour s’enfuir par le portail. S’ils traînent, ne fût-ce que pour tenter
d’entraîner leurs alliés, la Mort les abat avec son épée (réussite
automatique contre 1d5 cibles ; jet de sauvegarde de Vigueur
DD 20 pour éviter de mourir sur le coup et ne subir que 4d20+10
points de dégâts).
Si les PJ remportent des âmes, par chance ou en truquant la partie,
la Mort gronde, et la sorcière de Saulim sourit d’un air suffisant
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tandis que des cornes et des ailes de chauve-souris poussent à
Eris. Les personnages qu’ils sont venus sauver s’avancent pour
permettre aux PJ d’employer le Falcata argentica et trancher les
chaînes. Des PJ prudents en profiteront sans doute pour sortir
par le portail d’Eris, mais ceux qui souhaitent rejouer doivent
affronter la Mort en personne.
Le dieu s’avance, et le piédestal, les cartes et les PJ grandissent
pour arriver à sa taille gigantesque. La Mort distribue quatre
cartes et permet aux PJ de piocher les premiers. Toutefois, tricher
face au dieu de la Mort n’est pas une mince affaire : un voleur doit
réussir un test de Vol à la tire DD  20 pour y parvenir. La Mort
mise une seule résurrection : la prochaine fois que le PJ qui joue
mourra, il reviendra à la vie, mais devra ensuite un an et un jour
de service à la Mort. Les PJ doivent quant à eux miser leur âme.
CONCLUSION
Franchir le portail d’Eris jette les PJ dans les rues de Punjar. Lisez
ou paraphrasez ce qui suit.
Il est minuit, et les lampes crépitent en émettant une lumière cramoisie.
La scène vous paraît curieusement ordinaire : le vacarme des tavernes et
auberges des environs, les chats qui crachent dans les ruelles miteuses,
les hommes et les femmes maquillés qui appâtent le chaland depuis les
porches obscurs… La vie a repris son cours normal. Et lorsque vous
reprenez vos esprits, vous entendez un croassement singulier. En vous
retournant, vous avez juste le temps d’apercevoir la silhouette noire d’un
corbeau traverser le disque argenté de la lune.
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 L’ABBÉ DES BOIS
Une aventure de niveau 1-3 pour Dungeon Crawl Classics
Par Harley Stroh • Cartes de Doug Kovacs • Illustrations de Stefan Poag • Traduction de Sandy Julien
INTRODUCTION
T ous les chasseurs de trésors connaissent l’histoire du
trésor de l’Abbé : écœuré par les villes décadentes de
l’humanité, un grand prêtre conduisit ses disciples dans
la nature pour y vivre une existence affranchie du vice et du péché.
Le groupe partit avec une véritable caravane de reliques hors de
prix : fonts baptismaux incrustés d’or et d’argent, crosses ornées
de pierres précieuses, ouvrages liturgiques reliés en plaques de
platine et cousus de fil d’or, encensoir en or, et cinq reliquaires
sacrés témoignant des périls qui menacent chaque mortel.
Tous les récits s’arrêtent là. L’abbé et sa congrégation disparurent,
et personne n’en entendit plus parler. À ce jour, aucun chasseur
de trésors ne s’est montré assez futé ou courageux pour percer les
secrets de l’abbé des Bois.
L’aventure est conçue pour 5 à 8 joueurs interprétant des
personnages de niveau 1 à 3. Les PJ de niveau 1 ont tout intérêt à
se faire accompagner par une suite de serviteurs. Lors des tests,
ceux-ci ont servi de réserve de personnages de niveau 0 : ces
nouveaux PJ courageux (ou désespérés) venaient remplacer les
aventuriers occis par les horreurs qui rôdent dans l’abbaye.
CONTEXTE
l
’intérêt de l’abbaye réside dans le butin que l’on peut en
tirer : lorsque l’abbé et ses disciples s’évanouirent dans
la nature, ils emportèrent avec eux un véritable trésor.
Chaque pilier de taverne, chaque mercenaire soiffard a sa façon à
lui de raconter le sort de cette petite fortune, mais nul n’en a jamais
exhibé ne fût-ce qu’un seul bougeoir en argent. De toute évidence,
le butin en question n’a jamais été découvert… ni récupéré.
Les plus érudits parlent à voix basse d’un trésor différent, moins
concret, dissimulé au cœur des ruines. Les alchimistes, les
occultistes cultivés et tous leurs semblables affirment que l’abbé
aurait découvert le secret de l’immortalité. Certaines théories
prétendent qu’il aurait conduit ses gens dans la nature afin de
pouvoir mener à bien le rite ésotérique adéquat loin du regard du
Haut Seigneur, afin d’endosser le statut d’une véritable divinité.
Si les PJ ne se considèrent pas comme de simples pilleurs de
tombes, n’hésitez pas à semer dans votre campagne des indices
concernant le but caché de l’abbé. Les mages auront tout intérêt
à découvrir le secret de la vie éternelle, tandis que les clercs et les
chasseurs de sorcières chercheront sans doute à faire disparaître
toute trace de son hérésie de la surface de la terre. Quant aux
voleurs et aux guerriers mercenaires, ils pourraient tirer un
excellent prix de ces secrets au souk, car qui refuserait la possibilité
de vivre éternellement ?
Voilà bien une question à laquelle seul l’abbé pourrait répondre.
LE SECRET DE L’ABBÉ
L’abbaye, malgré les intentions louables et d’ordre cosmologique
qui présidèrent à sa construction, connut une histoire tragiquement
commune. Au terme de son existence, l’abbé se pencha sur
la question de la vie éternelle. Écumant les textes de jadis, il
crut découvrir ce qu’il cherchait : un rite capable d’affranchir
l’humanité des Cinq Fléaux qui la menacent.
Toutefois, une grande magie nécessite un grand sacrifice… L’abbé
conduisit ses disciples à l’écart de la civilisation et supervisa la
construction d’une chapelle dédiée à l’accomplissement de son
objectif. Puis, dans les souterrains, il ordonna que l’on bâtisse cinq
reliquaires disposés selon les principes sacrés d’autrefois.
Pour finir, l’abbé commanda à ses gens de mener à bien son rite
effroyable. On découpa son corps en morceaux  : ses bras, ses
jambes et sa tête furent déposés dans les reliquaires tandis que
son torse, toujours en vie, était enchâssé au cœur du complexe
souterrain. Ses membres et sa tête tenaient lieu d’offrande : ils
retenaient chacun des Fléaux pour les empêcher d’atteindre le
torse et d’ôter la vie à l’abbé.
Ainsi, l’abbé obtint bel et bien l’immortalité qu’il cherchait… d’un
certain point de vue. Il vit désormais au cœur même des pierres
et du mortier de l’abbaye. Immunisée contre la mort mais privée
de vue, d’ouïe et de toucher, son âme a depuis longtemps sombré
dans la démence. Si nul ne vient la déranger, elle subsistera
jusqu’à la fin des temps, immortelle et folle à jamais.
Naturellement, l’arrivée de pilleurs de tombe pourrait bien
changer la donne. En retirant des morceaux du corps de l’abbé des
reliquaires, les PJ le laissent désormais libre d’agir et de mourir.
Dans un élan de folie, terrorisé par la perspective imminente de
franchir les portes de la mort, l’abbé s’efforce de protéger sa vie
en récupérant ses reliques à tout prix, et malgré tous ceux qui
tenteraient de lui barrer la route.
Pour référence, les reliquaires et les Fléaux associés figurent ci-
dessous. Frustrés par leur incapacité à prendre la vie de l’abbé,
les Fléaux se sont cristallisés sous forme physique. Aucun de ces
esprits ne peut être réellement considéré comme mort ou vivant :
il s’agit de la matérialisation d’éléments du royaume des esprits.
• Folie – Zone 2-1 : un maelström de bois pourri et de débris.
• Violence – Zone 2-2 : un énorme homme-singe dont la bedaine
proéminente est remplie du fruit de ses péchés.
• Maladie – Zone 2-3 : une nuée de rats couverts de bubons
suppurants et entourés de miasmes putrides.
• Faim – Zone 2-4 : une horde de gamins fantomatiques aux yeux
cernés.
• Âge – Zone 2-5 : une vieille femme desséchée dont la peau
flasque pend sur les os.
Ces esprits terrifient les animaux, qui font tout leur possible pour
s’échapper. Des personnages ayant une valeur de 5 ou moins en
Intelligence sont eux aussi très mal à l’aise en leur présence, et
subissent alors un malus de -1d à toutes leurs actions.
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L’ABBAYE DES BOIS
l es ruines de l’abbaye occupent un plateau rocheux
légèrement surélevé au cœur de la forêt. Elle est bordée de
tous côtés par de sombres bois : les conifères s’y dressent,
menaçants, au-dessus des fougères, des tapis de mousse et des arbres
morts. Un silence surnaturel règne dans l’air, inquiétant, comme si
même les animaux et les insectes évitaient ces ruines perdues.
Le toit de l’abbaye s’est effondré depuis bien longtemps. Les
quelques chevrons qui subsistent dépassent des murs comme les
côtes d’un torse défoncé. Les murs de pierre couverts de mousse
de l’abbaye sont en grande partie intacts, mesurant de 5 à 6 m de
haut. Les pierres qui les composent ont été sculptées en forme de
visages hurlant d’horreur. Elles forment une fresque délirante de
visages désespérés, une mosaïque d’âmes prisonnières d’une agonie
éternelle. Toutes sont couvertes d’une fine mousse humide.
Les aventuriers remarqueront que les yeux et les bouches des
pierres peuvent servir de prises et facilitent l’escalade du mur (test
d’escalade ou d’Agilité DD 7). En cas de maladresse (un 1 naturel),
une pierre du sommet se déchausse sous le poids du grimpeur et
écrase le malheureux (jet de Réflexes DD 10 pour éviter 1d10 points
de dégâts). Les personnages qui inspectent les pierres remarquent
qu’entre celles-ci, des tissus organiques semblables à des tendons
ou des muscles poussent en guise de mortier.
L’escalade des murs oblige systématiquement à appuyer sur la
mousse humide : lorsqu’on la presse, il en émane non pas de
l’eau, mais du sang, qui dégouline sur les visages torturés et les
grimpeurs.
Le sol de l’abbaye est couvert d’un épais tapis de mousse ponctué
de touffes d’herbe rachitiques. Comme sur les murs, du sang
coule chaque fois que l’on écrase ou compresse la mousse. Si les
PJ conçoivent une quelconque méthode peu ragoûtante pour
analyser le sang, ils découvrent qu’il est indéniablement humain
(il s’agit du sang immortel des disciples de l’abbé).
C’est à la main que l’on a creusé les tunnels souterrains sous
l’abbaye  : ils procèdent d’un labeur pénible effectué sans
compétence particulière. Creusés dans la terre et le roc brut,
les tunnels ne sont soutenus par des poutres qu’à quelques
endroits clefs. Une sorte de vase gluante en couvre les parois. En
l’examinant de près, on découvre qu’il s’agit de sang coagulé.
DÉPART DES JOUEURS
Vous sortez des bois pour arriver au pied d’une crête rocheuse. Derrière
vous, la forêt ressemble à une immense vague verdoyante sur le point de
vous engloutir. Devant, au sommet de la crête, vous apercevez les murs
trappus d’une abbaye en ruine.
La crête est dépourvue de végétation, à l’exception d’un chêne aux
branches torturées où sont suspendus des dizaines de crânes de chèvres
noircis. Un vent glacé siffle dans la forêt et fait s’entrechoquer les
ossements contre les branches.
Les branches nues des arbres s’étendent de 6 m dans toutes les
directions. Pour les inspecter ou retirer les crânes, les PJ doivent y
grimper. Dès que ceux-ci font montre du moindre intérêt envers
les crânes, des dizaines de vautours se précipitent vers l’arbre,
obscurcissant le ciel et croassant d’un air malfaisant à l’intention
des grimpeurs.
Les personnages qui retirent des crânes de l’arbre s’attirent les
foudres des charognards. Ces voleurs sont attaqués par 1d7+3
vautours chacun. Les oiseaux ne représentent pas une grande
menace pour des personnages en armure. Le feu, n’importe quelle
manifestation magique ou quelques attaques physiques suffisent
à les repousser. Toutefois, les personnages juchés dans l’arbre
doivent réussir un jet de sauvegarde de Réflexes DD 7 pour éviter
de tomber de leur perchoir et de subir 2d6 points de dégâts en
raison de la chute.
La peau de chaque crâne est noircie de graisse et lissée par les
éléments. Sur le front de chacun, on a dessiné au feu un pentacle
grossier.
Si on casse un crâne, il révèle deux doigts crochus, deux orteils et
une masse coagulée de tissus séchés (venant d’un cœur, comme
ne manqueront pas de l’identifier les clercs, chirurgiens et barbiers
du groupe). Les clercs, mages et autres reconnaissent ces offrandes
primitives comme les éléments d’un rituel d’immortalité.
Ces crécelles d’os appartiennent aux adeptes de l’abbé, qui
donnèrent leur propre chair pour imiter leur maître. Leurs
sacrifices n’ont d’ailleurs pas été entièrement vains  : le sang
immortel de ces dévots sature désormais la mousse qui pousse
dans l’abbaye et aux alentours.
ZONES DU PLAN
Zone 1-1 : Le portail démoli : Deux grandes portes, composées
d’épaisses planches de chêne reliées par des bandes de fer, pendent à
des charnières noircies. Autrefois, elles étaient barrées de l’extérieur.
Aujourd’hui, la barre de fer gît sur le sol moussu, déformée et tordue.
Un examen approfondi des portes confirme les premières
impressions : le bois est noirci et le fer déformé par une intense
chaleur. Une inspection de la barre de fer à moitié fondue confirme
qu’on a forcé les portes de l’intérieur.
Un disque de cuivre martelé d’environ 30 cm de diamètre est enchâssé
au centre de chaque porte, fixé à l’aide de cinq clous d’argent. Sous
chaque disque, on découvre une marque grossière gravée au feu
dans les planches de bois. Elle représente les runes associées à la
Folie, à la Maladie, à la Vieillesse, à la Faim et à la Violence.
Si l’on retire un des disques, un vent glacé souffle depuis le sommet
des arbres et agite les crânes restants (cf. Départ des joueurs), qui
cliquettent sous le vent. Des nuages menaçants s’amoncellent,
dissimulant le soleil (ou les étoiles).
Les personnages qui poussent les portes remarquent immédia-
tement deux silhouettes bleutées qui les fixent silencieusement
depuis l’autre bout de la nef (zone 1-2) : la première, un homme
mince et de grande taille vêtu d’une robe de clerc, la seconde, une
femme gracieuse recouverte d’un voile et d’un long manteau.
Les deux effectuent quelques gestes de protection contre le mal,
comme s’ils voulaient repousser les PJ. Le duo s’éloigne et dispa-
raît alors que les personnages pénètrent dans la nef.
Zone 1-2 – Le faux autel : Le sol de la nef s’élève jusqu’à une estrade
de pierre basse surmontée d’un monticule de pierres. Au sommet reposent
une dague serpentine, un calice de bois et un pot de terre cuite noirci.
Le monticule ressemble à un autel, mais les acolytes survivants l’ont
en réalité érigé pour dissimuler l’entrée des passages souterrains
de la chapelle. Des investigateurs attentifs remarqueront qu’un
courant d’air frais émane d’entre les pierres.
Personne n’a touché ces reliques depuis des années. La dague est
maculée de sang séché, le calice de bois craquelé et poussiéreux,
et le pot de terre cuite rempli de feuilles moisies.
La dague inflige 1d4+1 points de dégâts, mais les nombreuses
vies sacrifiées au nom de l’abbé l’ont souillée  : chaque fois que
son porteur rate une attaque, le risque d’obtenir une maladresse
avec cette arme augmente de 1 (ce qui fait que si un personnage
utilisant la lame rate son coup trois fois d’affilée, il obtient une
maladresse sur un résultat de 1 à 4). En cas de maladresse, le
personnage s’inflige en outre le maximum de dégâts de l’arme.
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Le pot de terre cuite contient la graisse noire utilisée pour oindre
les crânes de chèvres de l’arbre. Sous son action, la peau à laquelle
on l’applique se contracte, rétrécit et noircit comme du cuir. Si
on l’applique à l’épiderme d’une créature vivante, la graisse lui
donne définitivement une couleur noire comme du charbon et
un bonus de +1 à la CA. Le pot contient assez de substance pour
oindre deux créatures de taille humaine.
Le puits est gardé par deux fantômes, des acolytes qui ont refusé
de se soumettre à la folie de l’abbé. Ces esprits invisibles luttent
pour empêcher les PJ d’entrer dans le puits, animant la dague
serpentine ainsi que d’autres armes ou objets que les PJ n’utilisent
pas et n’ont pas immobilisés (un carquois de carreaux d’arbalète,
par exemple, représente une belle réserve d’armes). Chaque
fantôme peut animer jusqu’à 4 armes à la fois, attaquant des cibles
situées jusqu’à 3 m de distance. Les fantômes ne poursuivent pas
les PJ hors de la salle de l’autel.
Ils peuvent être repoussés normalement par un clerc, ou apaisés
par des PJ prudents qui ne réagissent pas immédiatement par la
violence. Si les personnages tentent de parlementer, les spectres se
matérialisent sous forme d’un prêtre et d’une nonne translucides.
Si les PJ parviennent à les convaincre de la bienveillance de leurs
intentions (au Juge d’en décider), les spectres leur offrent une
information (« L’abbé cherchait l’immortalité, mais il l’a payée de sa
chair, et c’est pourquoi sa chair doit être retournée contre lui. ») avant de
disparaître.
Si les PJ parviennent à traiter avec les fantômes, ceux-ci reviennent
à la fin de l’aventure pour les aider.
Le prêtre et la nonne (2 fantômes) : Init +2 ; Att animation d’objets
+2 (dégâts selon le type d’arme) ; CA 10 ; DV 2d12 ; PV 12, 14 ;
Mvt vol 12 m ; Act 4d20 ; AS : traits des morts-vivants, immunisés
contre les armes non magiques, invisibles à volonté, animation
d’objets ; JS Vig +2, Réf +4, Vol +6 ; AL N.
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Zone 1-2b – Le puits : Le puits est recouvert d’un treillis de
branches et de poutres installés à la hâte et couvert d’un monticule
de pierres. Le puits en lui-même mesure 2 m de diamètre et 6 m
de profondeur. En dessous se trouve un sol de pierre couvert de
sable et de poussière. Deux tunnels s’ouvrent dans les parois du
puits. Tous deux descendent en pente raide dans l’obscurité. La
rune de la Folie est gravée dans le passage ouest, et celle de la
Maladie au-dessus du passage est.
Zone 2-1 – Siège de la déraison : Ce vaste passage est jonché
de bancs pourris et de morceaux de plâtre. Un siège de pierre sculpté à
l’image d’un énorme démon assis se dresse sur un piédestal.
Le trône sert de reliquaire à la tête coupée de l’abbé, source de
puissance pour l’esprit de la folie. Elle repose dans un coffre
funéraire verrouillé, enchâssé dans la gueule béante du trône.
L’esprit de la folie et de la déraison rôde dans la salle, parmi les
planches moisies et les fragments de plâtre.
À une époque, le plafond de la salle était plâtré et couvert d’une
mosaïque représentant un maelström. À présent, la plupart des
carreaux gisent par terre, mais une inspection superficielle du
plafond révèle la présence de quelques morceaux de verre coloré.
Folie et déraison  : L’esprit s’agite lorsque les personnages
pénètrent dans la nef et fait tourbillonner des débris autour de
leurs chevilles. Si l’on examine le trône, un vent froid souffle dans
la salle. On entend des murmures qui alternent entre des mises en
garde (« Fuyez si vous tenez à la vie. ») et des prières enjoignant
les PJ de rester ici pour l’éternité.
Les manifestations s’intensifient lorsque les PJ examinent le trône,
jusqu’à ce que les débris tourbillonnent dans toute la salle. Si les PJ
s’y asseyent ou tentent d’en extraire la tête, une bourrasque se met
à hurler (-1d à toutes les actions ; -2d avec les armes à distance) et
prend la forme d’un immense humanoïde composé de tourbillons
de plâtre, d’éclats de bois pourri et de boue. Les malus persistent
jusqu’à ce que l’esprit soit vaincu, que les PJ quittent la salle ou
qu’ils parviennent à s’emparer de la tête de l’abbé.
Cet être impie issu du Chaos peut être repoussé par des clercs de
la Loi. On ne peut pas le détruire de la sorte, mais une tentative
réussie l’empêche d’attaquer pendant 1 round.
Les coups infligés par l’esprit de la folie submergent les cibles de
débris volants. En cas d’attaque réussi, la cible subit 1d4 points de
dégâts et doit réussir un jet de sauvegarde de Volonté DD 13 pour
éviter que son esprit ne soit « projeté » dans le corps d’un autre
PJ choisi au hasard. Le corps du PJ d’origine s’effondre, inerte.
Le nouveau personnage combiné dispose de toutes les aptitudes
de classe des deux PJ, mais ne peut utiliser qu’un ensemble
d’aptitudes par round. (Concrètement, les deux joueurs doivent
se partager le personnage ; s’ils ne parviennent pas à s’entendre
sur les actions à exécuter, ils doivent tier au dé celui qui l’emporte
tandis que leurs voix se querellent dans la tête du personnage.) Il
n’y a aucune limite quant au nombre de personnages pouvant se
retrouver dans un même corps de cette façon.
Le seul objectif de l’esprit de la folie consiste à perturber les PJ.
Une fois qu’ils parviennent à arracher le trophée des mâchoires
du démon, l’esprit perd toutes ses forces. Le maelström se
disperse rapidement, laissant derrière lui une salle paisible et
silencieuse. Tous les personnages « combinés » retrouvent leurs
corps respectifs, mais savent désormais les secrets les plus intimes
de ceux avec qui ils ont cohabité.
Note pour le Juge : pour éviter qu’un joueur transféré de la sorte ne
s’ennuie, nous vous recommandons une méthode simple. Lorsqu’un
joueur décide d’une action, c’est l’autre qui effectue les jets de dés
associés. N’hésitez pas à donner un bonus de Chance aux PJ qui
survivent à cette épreuve, en particulier s’ils ont bien interprété la folie.
Le trône : le trône de pierre ressemble à un démon porcin au
repos, les bras écartés. Pour s’y installer, il faut s’asseoir sur ses
genoux, à l’intérieur de sa cage thoracique vide.
La tête coupée de l’abbé repose entre les mâchoires du démon.
Celles-ci sont pourvues de charnières et verrouillées, et l’on
voit une grande serrure entre les crocs de son rictus malveillant.
Un test pour Détecter les pièges DD  5 confirme ce que les PJ
soupçonnent sans doute déjà : la statue est piégée de telle sorte
que ses énormes bras se referment autour de son torse creux.
Un deuxième test pour Détecter les pièges (DD 15) révèle que la
gueule du démon est également piégée. On ne peut désamorcer
aucun des mécanismes, mais on peut en éviter les effets.
Il est possible d’ouvrir sans danger la mâchoire au moyen d’un
test pour Crocheter les serrures DD 20. En cas d’échec, elle s’ouvre
malgré tout, mais au même moment, les bras de la statue attrapent
tout personnage qui se tient sur le piédestal (jet de sauvegarde
de Réflexes DD 15 pour y échapper ; un personnage assis dans la
cavité du torse n’a aucun moyen de l’éviter). Au round suivant,
les bras hissent leur proie dans la gueule béante qui se referme
peu à peu en écrasant métal, chair et os. Les personnages captifs
n’ont qu’un round pour échapper à leur étreinte au moyen d’un
test de Force DD  15. Ceux qui n’y parviennent pas subissent
1d16 points de dégâts et doivent réussir un jet de sauvegarde de
Vigueur DD 20 pour éviter d’être broyés à mort.
Des alliés peuvent aider leurs camarades en tentant de freiner
les mâchoires broyeuses. Les caler à l’aide de pieux, d’armes,
de bâtons ou autres accessoires de ce genre ne retarde leur
fonctionnement que pendant un round, donnant aux PJ captifs
une chance supplémentaire de s’échapper.
La tête de l’abbé repose au fond des mâchoires. Des personnages
particulièrement audacieux peuvent tenter de l’en dégager, même
après avoir raté un test pour Crocheter les serrures, au moyen
d’un test d’Agilité ou de Crocheter DD 15. En cas d’échec, ils sont
écrasés entre les mâchoires, comme ci-dessus.
La tête : plaquée d’or martelé et incrustée de joyaux, la tête de
l’abbé vaut 500 po ne serait-ce que pour les matériaux bruts qui la
composent. Mais pour ceux qui connaissent son histoire occulte,
il s’agit d’une relique d’une valeur incommensurable… ou d’une
abomination.
Consultez la description de la zone 2-6 pour savoir comment les
PJ peuvent retourner la relique contre son maître.
Esprit de la folie et de la déraison : Init +2 ; Att poing +2 corps à
corps (1d4 + échange mental) ; CA 13 ; DV 4d10 ; PV 23 ; Mvt 9 m ;
Act 1d20 ; AS : échange mental (Volonté DD 13 pour éviter) ; JS
Vig +5, Réf +0, Vol +3 ; AL C.
Zone 2-2 – Reliquaire du grand singe : Au-dessus de l’arche
ouvrant sur le tunnel qui mène à la salle figurent les runes de la
violence et de la vengeance, que des mages et des prêtres n’auront
aucun mal à déchiffrer, au même titre que des voleurs réussissant
un test pour Lire des langues inconnues.
Des dalles fracassées et des restes de pilier jonchent cette salle aux parois
grossières. Dans l’atmosphère poussiéreuse, on sent des relents cuivrés
de sang et de sueur. La source de ces destructions est claire : un énorme
homme-singe affalé contre le mur du fond, d’épais anneaux de fer aux
poignets et au cou. Sur son ventre rebondi repose un sceptre de pierre
noire terminé par une main dorée. Le grondement sourd de son souffle
ébranle jusqu’aux dalles sous vos pieds.
L’homme-singe géant incarne le Fléau de la Violence, et le sceptre
est le reliquaire de la main de l’abbé. Au Juge de décider si la
créature est réellement endormie ou si elle feint. En règle générale,
vous pouvez considérer que si les PJ ont exploré les tunnels avec
précaution, en silence, ils ont 60 % de chances que l’homme-
singe dorme. Mais s’ils n’ont pas pris soin d’agir discrètement, le
monstre est éveillé et espère les attirer jusqu’à lui.
Si le singe dort, un voleur peut se glisser dans la salle et dérober le
sceptre de l’abbé en réussissant un test de Déplacement silencieux
DD 15 ainsi qu’un test de Vol à la tire DD 10. En cas de succès,
il réussit à subtiliser le sceptre, et le singe ne s’éveille qu’à la fin
du round. Si l’un des tests est raté, la créature se réveille aussitôt
et peut effectuer une action de surprise avant que les deux
protagonistes ne fassent un jet d’initiative.
Bien que menotté au mur, l’homme-singe dispose d’une
formidable allonge et peut saisir quiconque se trouve à 4,5 m de
lui. En cas d’attaque réussie, plutôt que d’infliger des dégâts, le
monstre peut choisir de saisir sa cible (test de Force DD 15 pour
s’échapper). Une cible saisie de la sorte est automatiquement
touchée par une attaque à chacun des rounds qui suivent.
L’homme-singe peut également jeter des pierres aux cibles
situées à distance. La salle jonchée de débris constitue une réserve
illimitée de projectiles, mais les PJ pourraient balayer la zone et
l’en priver en recourant à des sorts ou des stratégies créatives.
(Le profil de l’homme-singe tient compte de ses entraves et de son
incapacité à se déplacer dans la salle. Si l’esprit est libéré pour quelque
raison que ce soit, utiliser à la place les nombres entre crochets.)
Lorsqu’on tue la créature, son ventre s’ouvre pour répandre
1d24+5 petites créatures simiesques. Grandes comme des
halfelins, avec de longs bras qui traînent par terre et couvertes de
fourrure maculée de sang, ils s’éparpillent dans la salle, fuyant
vers les sorties et attaquant sauvagement tous ceux qui leur
barrent la route. Ils se répartissent à peu près équitablement entre
les deux sorties. Ceux qui fuient en zone 2-3 seront retrouvés plus
tard, morts et réduits à l’état de squelettes.
Ceux qui s’échappent par le nord se regroupent au bout de 1d10+5
rounds et commencent à traquer les PJ. Ils rampent le long des
murs et s’accrochent aux plafonds pour leur filer le train, affamés
et dangereux. S’ils en ont l’occasion, ils se ruent tous ensemble sur
le même PJ pour le conduire à la mort.
Le sceptre de l’abbé : La main coupée de l’abbé a été plongée
dans l’or fondu et placée au bout d’un sceptre de granite poli.
La relique vaut 250 po, mais ceux qui étudient l’occultisme la
paieront bien plus cher. Consultez la description de la zone 2-6
pour savoir comment l’utiliser contre l’abbé.
Esprit de la violence (homme-singe géant) : Init +1 ; Att coup +5
corps à corps (2d5+3) ou morsure +0 corps à corps (2d8+5) ou
pierres +0 distance (2d5) ; CA 10 [15] ; DV 8d8+10 ; PV 43 ; Mvt 0 m
[12 m] ; Act 1d20 [1d20 + 1d16] ; AS : saisie ; JS Vig +10, Réf +0 [+6],
Vol +6 ; AL C.
Rejetons ensanglantés (1d24+5) : Init +2 ; Att morsure +0 corps à
corps (1d3) ; CA 10 ; DV 1d7 ; PV 4 chacun ; Mvt 12 m ou escalade
9 m ; Act 1d16 ; JS Vig +4, Réf +0, Vol -2 ; AL C.
Zone 2-3 – Reliquaire du rat : La puanteur de la chair putréfiée
plane dans l’air poisseux, et ces miasmes vous collent à la peau, s’infiltrant
dans votre bouche et dans vos poumons. La salle aux parois grossières est
littéralement envahie de rats. Ils y entrent et en sortent par des centaines
de trous dans les murs et le sol. Les rats s’agglutinent toutefois autour
d’un pied coupé, orné de joyaux et de bandes de platine, et ils en dévorent
la chair comme s’il s’agissait d’hosties avant de retourner se mêler aux
vagues de corps bruns et velus.
Les rats sont l’esprit de la maladie. Le pied décoré est un autre
reliquaire de l’abbé. Si l’un des rejetons ensanglantés (de la zone
2-2) s’est enfui ici, il n’en reste plus que des os rongés.
Un examen approfondi révèle que tous les rats sont malades :
plaies ouvertes, abcès suppurants, croûtes visqueuses, peau
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pelée et à nu, membres estropiés, yeux dégoulinant de pus, sans
compter des milliers de puces. La chair putréfiée du pied de l’abbé
se régénère à l’infini dès que les rats la dévorent.
Tant que les PJ n’approchent pas du pied et n’y touchent pas,
les rats ne leur prêtent pas attention. Toutefois, lorsqu’on les
provoque, ils déferlent en une vague vorace, prêts à leur arracher
la chair des os. Les personnages pris dans la vague doivent
effectuer un jet de sauvegarde de Réflexes DD  15 pour éviter
de subir 1d3 points de dégâts lorsque les rats les submergent.
Ensuite, quiconque a été mordu doit réussir un jet de sauvegarde
de Vigueur DD 10 pour éviter de contracter une maladie d’origine
divine, qui leur fait perdre 1d3 points d’Endurance chaque jour
jusqu’à l’administration de soins magiques.
Les rats craignent les flammes nues : le DD du jet de sauvegarde
de Réflexes destiné à éviter d’être mordu peut être réduit de 5 si
le PJ utilise son attaque pour les repousser à l’aide d’une torche.
D’autres peuvent aider leurs alliés en jetant des torches ou des
flasques d’huile, ou en recourant à d’autres méthodes de ce genre
pour éloigner les créatures.
D’innombrables tunnels se croisent sous le sol de la salle, qui
ne peut plus supporter le poids de créatures de taille humaine
(a fortiori si celles-ci portent des armes, des armures et de
l’équipement). Chaque round qu’un personnage passe dans la
salle, il doit réussir un test de Chance DD 10. En cas d’échec, le
PJ tombe au travers du sol, glissant de 4,5 m dans une cavité sous
la chambre, suivi quelques instants plus tard par un flot de rats
enragés qui se déversent sur lui.
Enfoncés jusqu’aux genoux dans les rats pestiférés, qui leur
tombent également dessus depuis le plafond, dans une fosse
obscure aux murs et au sol délabrés, les PJ sont condamnés à
un sort funeste. Il leur faudra du courage et de la jugeote pour
espérer s’en sortir vivants.
• Des rats ! Chaque round, les personnages de la fosse doivent
réussir un jet de sauvegarde de Réflexes DD 20 pour éviter
d’être mordus. Comme ci-dessous, une flamme nue réduit le
DD de 5, par source. (Par conséquent, se dresser avec quatre
torches allumées assure la sécurité des PJ, même si un 1
naturel conduira toujours à un échec.)
• Escalade : Tenter d’escalader les murs délabrés sans aide se
révèle presque impossible. Les personnages doivent réussir
un test d’Escalade ou d’Agilité DD 25, ou attraper une corde
qu’on leur jette depuis la surface.
• On ne tombera pas plus bas : Des PJ désespérés peuvent
tenter de faire s’effondrer la salle tout entière, un exploit
qu’ils parviendront à accomplir en tailladant et en frappant
les fondations abîmées. L’effondrement en provoque un
second : le sol de la fosse cède à son tour, entraînant les PJ et
les rats dans un long toboggan pourri menant à la zone 2-5.
Les personnages y arrivent sous une pluie de pierres et de
rats qui s’enfuient, mais sains et saufs. L’esprit de la maladie,
éloigné de son reliquaire, se retire.
Le sabot : Le pied de l’abbé est entouré de bandes de platine et
incrusté de pierres précieuses. Reportez-vous à la zone 2-6 pour
savoir comment utiliser le sabot contre l’abbé immortel.
Esprit de la maladie (horde de rats) : Init +2 ; Att cf. description ci-
dessus ; CA 5 ; DV 20d8+10 ; PV 100 ; Mvt 9 m ou escalade 9 m ; Act
- ; AS : maladie débilitante (JS Réf DD 15 pour éviter de perdre 1d3
PV puis jet de sauvegarde de Vigueur DD 10 pour éviter de perdre
1d3 points d’Endurance ; JS Vig -3, Réf +2, Vol immunisés ; AL C.
Zone 2-4 – Le fanum stérile : Cette salle basse est curieusement
déserte à l’exception d’un piédestal de bois où l’on a posé un simple bol,
en bois lui aussi. Sur le piédestal figurent quatre hommes et femmes très
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maigres, sculptés dans une posture de supplique, les bras tendus vers le
ciel.
Le bras de l’abbé est dissimulé dans le piédestal. La porte du
reliquaire, astucieusement sculptée, ne paraît qu’à ceux qui
l’inspectent minutieusement. Le bol de mendiant en bois n’a
aucune importance particulière.
Le piédestal est verrouillé par une simple goupille qui ne résistera
pas à un voleur talentueux (test pour Crocheter les serrures
DD 10). À l’intérieur se trouve un humérus brisé dans une gangue
de verre recouverte d’un tissu artisanal. Très encombrante, la
gangue de verre se brise au moindre choc, détruisant la relique.
Lorsqu’on retire la relique du piédestal, un vent froid balaie la
salle, laissant derrière lui d’étranges enfants bleus qui tendent
les mains. Ces mendiants spectraux se tournent tous vers le PJ,
un désespoir profond hantant leurs yeux caves. Ils sont émaciés,
faméliques et vêtus de haillons.
Pour s’échapper, rien de plus facile : il suffit de détruire la relique.
Lorsque le verre se brise, une rafale de vent glacé parcourt la
pièce. Les personnages qui s’y trouvent doivent réussir un jet de
sauvegarde de Vigueur DD 15 pour éviter de subir 1d10 points de
dégâts dans cette tempête de glace.
S’échapper avec la relique représente un défi bien plus difficile.
La foule des spectres d’enfants refuse de laisser passer les PJ. Tous
mendient, pathétiques, en particulier de la nourriture. Les pièces
et autres objets n’ont aucune valeur pour eux : il leur faut manger.
L’équivalent d’un jour de rations contente assez de spectres pour qu’un
PJ se déplace de quelques pas vers la sortie. Il faut l’équivalent de 20
jours de rations pour sortir tout à fait. Les autres PJ peuvent entrer
dans le fanum, traversant la foule sans incident, mais lorsqu’ils tentent
de partir, chacun doit payer sa sortie en offrant de la nourriture.
Note pour le Juge : Les provisions ne figureront sans doute pas
sur les fiches des joueurs. Il n’y a aucune honte à avoir : les PJ sont
des pillards, des aventuriers vagabonds, pas des comptables ! Si
le nombre de rations ne figure pas sur la fiche d’un personnage,
lancez 1d7 pour obtenir le nombre dont il dispose. Modifiez le dé
à lancer en fonction du modificateur de Chance du personnage,
de sorte qu’un PJ ayant +1 en Chance lance 1d8, un PJ ayant -2
lance 1d5 et ainsi de suite.
Si les PJ ne veulent (ou ne peuvent) pas apaiser les mendiants,
ils doivent jouer des coudes pour sortir. Les mendiants grouillent
autour de tout PJ occupant l’intérieur du fanum ; toute attaque
réussie absorbe 1d3 points d’Endurance d’un PJ, qui devient
plus maigre et émacié à chaque coup. Un personnage réduit à 0
en Endurance sombre dans un sommeil éternel dont on ne peut
l’extraire qu’en détruisant la relique (ou en accomplissant une
quête inventée par le Juge).
Il faut cinq rounds à un PJ pour se frayer un chemin hors du
fanum. Toute tentative visant à Repousser les impies ou tout
haut fait d’armes réussi réduit cette durée de 1 round. Jusqu’à
6 spectres peuvent s’en prendre à un PJ, mais si les personnages
combattent dos à dos, ils réduisent drastiquement ce nombre.
Si les PJ parviennent à s’échapper avec la relique, consultez la
zone 2-6 pour plus de détails sur la façon dont les joueurs peuvent
retourner ses pouvoirs contre l’abbé.
Esprit de la faim (centaines de spectres d’enfants mendiants) :
Init -2 ; Att contact -2 corps à corps (1d3 points de dégâts
d’Endurance) ; CA 10 ; DV 4d4 ; PV 5 chacun ; Mvt 9 m ; Act 1d20 ;
JS Vig +14, Réf +8, Vol +6 ; AL C.
Zone 2-5 – Reliquaire du temps : Il règne dans cette salle une
atmosphère stagnante qui vous colle aux poumons à chaque souffle et fait
crépiter torches et lanternes. Les murs et le plafond se sont effondrés il
y a bien longtemps, jonchant le sol de monticules de gravats, d’énormes
roches et de plaques de pierre irrégulières.
Des PJ prudents en quête d’une rune d’entrée apercevront une
arche effondrée où figure le symbole de la vieillesse.
Le reliquaire de l’abbé est enfoui sous des tonnes de pierre. Il n’y
a aucun moyen de récupérer la relique, mais l’esprit qui rôde n’en
reste pas moins redoutable. Le Fléau de la Vieillesse imprègne toute
la salle, et ceux qui y pénètrent en ressentent aussitôt les effets.
Round 1 : Leurs poumons les brûlent, et ils ont du mal à respirer
l’air stagnant. Les personnages desquament et perdent leurs
cheveux, et leur peau se recouvre d’une pellicule cendreuse. La
nourriture et les boissons se gâtent et pourrissent.
Round 2 : Les matériaux organiques commencent à vieillir. Les
vêtements s’effilochent et se déchirent, le cuir s’étiole, le bois
sèche et se fragmente. Les personnages doivent réussir un jet de
sauvegarde de Vigueur DD 5 pour éviter de vieillir de 1d5 ans.
Round 3 : Les matériaux non organiques commencent à vieillir.
Le métal rouille, les lames s’ébrèchent et ternissent, les armures
perdent leur lustre, les maillons des cottes de mailles se fragilisent
et se tordent. Les personnages doivent réussir un jet de sauvegarde
de Vigueur DD 10 pour éviter de vieillir de 1d10 ans.
Round 4 : Les matériaux organiques non vivants sont réduits en
poussière. Les objets métalliques s’abîment davantage (les armes
se brisent au combat sur un jet d’attaque de 1-5, et les armures
s’abîment sur un jet d’attaque de 15+). Les personnages doivent
réussir un jet de sauvegarde de Vigueur DD 16 pour éviter de
vieillir de 1d16 ans.
Round 5 : Les matériaux non organiques sont réduits en poussière.
Les personnages doivent réussir un jet de sauvegarde de Vigueur CA 15 ; DV 6d8 ; PV 25 ; Mvt 9 m ou escalade 9 m ; Act 1d20 ; JS Vig
DD 20 pour éviter de vieillir de 1d20 ans. +5, Réf +2, Vol +6 ; AL C.

Round 6+ : Les personnages doivent réussir un jet de sauvegarde
de Vigueur DD 25 pour éviter d’être réduits en poussière. Ceux
qui le réussissent vieillissent malgré tout de 1d30 ans.
Sortir de la salle interrompt l’évolution mais n’annule pas les
effets subis. Y retourner redémarre le cycle au round 1.
La salle n’est pas bien large à traverser, mais les gravats compliquent
le trajet. Sans obstacle, 2 rounds suffiraient à passer de l’autre côté,
mais ici, à chaque round, chaque personnage doit réussir un test
d’Agilité DD 10 pour éviter de tomber parmi les débris et de glisser
vers un des trous ou des crevasses qui grêlent le sol. Demandez
aussitôt un jet de sauvegarde de Réflexes DD 13 : en cas d’échec, le
personnage échappe au danger mais perd un round.
Zone 2-6 – L’abbé : Les marches de pierre mènent à un bassin d’eaux
noires mesurant 6 m de diamètre et alimenté par des filets sombres qui
proviennent des murs, des plafonds et de l’escalier. On a du mal à jauger
sa profondeur, et même à savoir si les marches continuent à descendre
sous la surface.
Au centre du bassin gît un catafalque de pierre. Un torse dépourvu de
bras, de jambes et de tête repose sur un trésor placé sur la plateforme,
léché par les ondes à la surface de l’eau.
Comme les PJ s’y attendent sans doute, le bassin et les ruisselets
sont constitués du sang immortel des acolytes de l’abbé. Le bassin
mesure 15 m de profondeur, le torse de l’abbé reposant au sommet
d’un véritable monolithe.

Si le test d’Agilité ou de Réflexes donne un résultat de 1 à 3, le
personnage glisse et se retrouve pris sous les gravats. Pour s’en
échapper, il doit réussir un test de Force DD 20 ou recevoir de
l’aide de la part d’un allié soulevant le rocher qui le bloque.
Les personnages prisonniers voient une vieillarde bleue et
translucide qui s’approche d’eux à quatre pattes, rampant telle
une araignée sur le plafond et les murs.
La vieille femme, qui incarne le Fléau de la Vieillesse, n’existe que
pour le PJ prisonnier. Les autres sont incapables de la percevoir et
de lutter contre elle. Il y a peu de chance qu’un personnage isolé
parvienne à la repousser, mais après tout, les personnages sont
coutumiers des miracles. Si l’un d’entre eux parvient à la vaincre,
les effets de l’âge dans la pièce sont immédiatement annulés, et
il cesse de vieillir à jamais. (Le personnage n’est pas immortel,
et peut même mourir de vieillesse, mais il conservera son aspect
actuel jusqu’à la fin.)
Esprit de la vieillesse (vieille femme spectrale) : Init +3 ; Att
morsure +0 corps à corps (1d4) ou griffes +2 corps à corps (1d3) ;
Si aucune des reliques n’a été récupérée, le torse est inerte,
prisonnier de son rituel d’immortalité. Qu’ils aient été hésitants
ou simplement chanceux, les personnages sont récompensés pour
cet excès de prudence. S’ils parviennent à se rendre au sommet du
catafalque, ils sont libres de piller les trésors de l’abbé sans crainte
de représailles (cf. Le trésor de l’abbé, ci-dessous).
Toutefois, dans le cas plus probable où les PJ ont touché à au
moins une des reliques, l’abbé est libéré de la geôle mystique qu’il
s’est lui-même imposée. Sa liberté lui coûte l’immortalité, mais les
PJ ne vivront peut-être pas assez longtemps pour le savoir. Leur
arrivée met en branle toute une série d’événements.
La salle tout entière vibre, secouée par un choc qui semble venir
du dessus. Les vagues de sang viennent éclabousser le torse et le
monticule de trésors. Demandez aux PJ ce qu’ils font. Quelques
instants plus tard, une deuxième secousse provoque une chute de
pierres et bouche la sortie en répandant une avalanche de gravats
sur les marches de pierre. Tout PJ qui s’y trouve doit réussir un
jet de sauvegarde de Réflexes DD 10 pour éviter d’être jeté dans
la mare de sang.
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Au début du round suivant, les vagues s’écrasent contre la
plateforme et font tomber torse et trésor dans le bassin. Tout
personnage qui se trouve sur le catafalque doit réussir un jet de
sauvegarde de Réflexes DD 10 pour éviter de tomber lui aussi. Un
grondement profond résonne dans l’air et les murs, le sol et le
plafond tremblent sous le réveil d’un géant tellurique.
L’abbé s’est réveillé. Dépourvu de corps physique, son esprit habite
désormais l’abbaye et ses souterrains. Dans une ultime secousse, il
se dégage de la terre sous forme d’une créature immense et divine,
composée de roche, de terre et du sang de ses disciples.
Tous les personnages doivent réussir un jet de sauvegarde de
Réflexes DD 10. En cas de réussite, le PJ est emmené à la surface
et se retrouve à chevaucher le titan. En cas d’échec, il est emmené
à la surface, mais coincé sous les roches. Pour s’en dégager, le PJ
doit réussir un jet de Force DD 20 ou recevoir l’aide d’un allié.
L’objectif principal de l’abbé consiste à récupérer ses reliques
perdues. En cas d’attaque réussie, il peut décider de n’infliger
aucun dégât pour saisir un PJ à la place. Après avoir examiné sa
victime d’un air cruel, il la dévore au round suivant en la jetant
dans son gosier où elle trépasse.
En dehors de la fuite ou d’un formidable élan de créativité, les PJ n’ont
qu’un seul espoir : retourner les reliques contre l’abbé. Ensemble,
elles peuvent en effet neutraliser la chose qu’il est devenu. Activer
n’importe laquelle des reliques nécessite une action, et aucun PJ ne
peut en activer plus d’une lors d’un même round.
La tête : un personnage qui porte la tête peut tenter un jet de
sauvegarde de Volonté DD 15 par round. En cas de réussite, le
personnage parvient à dominer l’esprit de l’abbé, handicapant
ses actions à raison de -1d par point obtenu au-dessus de 14 (un
résultat de 15 inflige -1d et un résultat de 17 -3d, par exemple). Si
l’abbé est vaincu, la relique accorde son pouvoir au porteur sous
forme d’un bonus de +1 en Intelligence et en Présence.
Le sceptre de l’abbé : un personnage qui porte la main coupée
de l’abbé peut tenter de diriger les attaques du géant de pierre.
Chaque fois que l’abbé attaque, le personnage doté du sceptre peut
tenter d’obtenir un meilleur résultat à un jet d’attaque opposé (si
l’abbé obtient 14, il faut que le PJ obtienne 15 pour l’emporter, par
exemple). En cas de réussite, le PJ parvient à altérer la trajectoire
de l’attaque et à lui faire manquer sa cible. Si l’abbé est vaincu, la
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relique accorde son pouvoir
au porteur sous forme d’un
bonus de +1 en Force et en
Agilité.
Le sabot : un personnage
qui porte l’ignoble pied
peut tenter un jet de
sauvegarde de Volonté
DD 15 une fois par round.
En cas de réussite, il réduit
la vitesse de l’abbé de 1,5
m par point obtenu au-
dessus de 14 (un résultat de
15 aboutit à une vitesse de
16,5 m par round, et un 17
de 13,5 m par round ; si le
porteur réussit avec un 20
naturel, l’abbé est paralysé
jusqu’à la fin des temps !). Si
l’abbé est vaincu, la relique
accorde son pouvoir au
porteur sous forme d’un
bonus de +1 en Chance et
en Endurance.
L’humérus  : une fois par round, le porteur de la relique peut
effectuer un vaste moulinet avec cet os. La créature divine réagit
de la même façon, titubant, de sorte que les chances d’obtenir une
réussite critique augmentent considérablement pour les PJ. Si le
porteur réussit un jet de sauvegarde de Réflexes DD  15, toutes
les attaques portées contre l’abbé lors de ce round sont des coups
critiques sur un résultat de 15 ou plus. Si l’abbé est vaincu, la
relique accorde son pouvoir au porteur sous forme d’un bonus de
+1 à tous les jets d’attaque et de dégâts.
La créature divine a dix rounds pour récupérer au moins une
de ses reliques volées. Si l’abbé y parvient, son immortalité est
assurée. Toutefois, si les PJ arrivent à survivre 10 rounds, les Fléaux
rattrapent l’abbé. Chacun d’entre eux frappe une fois, abattant sur
le dieu impie une averse de roche, de sang et de tripes.
Les spectres : si les PJ ont fait la paix avec les fantômes de la
zone 1-2, ceux-ci viennent intercéder en leur faveur. Chacun
peut effectuer une action choisie par le Juge pour aider les PJ. Il
peut s’agir tout simplement de soulever une roche pour qu’un PJ
s’échappe, ou d’intercepter une attaque de l’abbé pour protéger
un PJ. Chaque spectre ne peut réaliser qu’une seule et unique
action avant de disparaître à jamais.
Le trésor de l’abbé : le trésor qui occupe le sommet de la
plateforme n’est qu’une fraction de la fortune d’origine de l’abbé,
mais ceux qui parviennent à mettre la main dessus reviendront
riches. Toutefois, les pièces et les pierres se déversent de tous
côtés. La méthode que les PJ emploieront pour récupérer ce butin
déterminera sans doute la somme qu’ils emporteront avec eux.
Le butin se compose de 5d100 x 10 pa, 1d100 x 10 po, 1d24 objets
religieux valant 1d50 po chacun (des bougeoirs, encensoirs et
autres objets de ce genre) ainsi que 1d12 bijoux valant 1d100 po
chacun.
Naturellement, si l’abbé se lève, le reste du trésor est perdu, enfoui
dans les profondeurs de la terre.
L’abbé des Bois : Init -2 ; Att coup +5 corps à corps (1d8+6) ; CA
10 ; DV 10d8+4 ; PV 50 ; Mvt 18 m ; Act 1d20 ; AS : saisir et dévorer ;
JS Vig +4, Réf +2, Vol +1 ; AL C.