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Deux jours de folie à l’hôtel Shepheard

Álex de la Iglesia
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 Deux jours de folie à l’hôtel Shepheard

Auteur : Álex de la Iglesia

Révision et adaptation à la 7e Édition : Gus Díaz
Responsable de la conception graphique : Curro Marín
Direction artistique : Antonio Maínez
Conception du format et mise en page : Paco Dana
Illustration de couverture : Antonio Maínez
Illustrations des têtes de chapitre : Antonio Maínez et Adrián Prado
Illustrations intérieures : Antonio Maínez, Paco Dana, David Ardila, Adrián Prado,
Jorge Barrero, Iosu Palacios, Martín de Diego Sádaba et Alexander J. Guillem
Cartographie : Álex de la Iglesia
Police Cristoforo : Thomas Phinney
Responsable des licences Chaosium : Daria Pilarczyk
Direction de la gamme L’Appel de Cthulhu : Mike Mason
Bêta-testeurs d’Álex : l’infatigable investigateur de l’occulte Berto Bang ; l’illustre professeur de langues
mortes Rodrigo Ruiz Gallardón ; l’expert jongleur Carolo ; les légendaires frères Prada, la dangereuse
falsificatrice d’œuvres d’art Carolina Bang ; la bête d’un autre monde Manuel Tallafé.
Bêta-testeurs de Gus – « Ceux qui dévalent les escaliers » : Jonathan Dómbriz, le chasseur qui a une dent
contre les chats ; Luca Carioni, le médecin allergique au feu ; Matheus Gomes, l’égyptologue tueuse de dragons
; Rafa Benitez, le médium judicieux (et d’une grande vigueur virile).

Version française par Edge Studio

Traduction : Marion Carrière
Relecture : Laurie Gaucher et Romuald « Romgam » Liné
Mise en page : Edge Studio, Ricardo Martínez Vicente
Responsables de localisation : Elodie Nelow et Jean-Pascal Molus
Responsables de publication : Curro Marín et Luis E. Sánchez
Responsable éditorial : Croc
Coordinateur du studio : Stéphane Bogard
Directeur du studio : Michael Croitoriu
Ce supplément est conçu pour être utilisé avec le jeu de rôle L’Appel de
Cthulhu 7e Édition, disponible séparément.
Farce Macabre © 2022 Edge Studio - Asmodee Group. Tous droits réservés.
Call of Cthulhu © 1981–2022 Chaosium Inc. Tous droits réservés.
L’Appel de Cthulhu © 2022 Edge Studio - Asmodee Group. Tous droits réservés.
Call of Cthulhu, Chaosium Inc et le logo Chaosium sont des marques dépo-
sées de Chaosium Inc. Les Masques de Nyarlathotep, L’Appel de Cthulhu et
Pulp Cthulhu sont TM de Chaosium Inc. Tous droits réservés.
vivantes ou mortes n’est que pure coïncidence. Tout le matériau inclus relève
d’une fiction décrite par le filtre du Mythe de Cthulhu, et aucun outrage à des
personnes vivantes ou mortes n’est voulu. Les propos tenus par des person-
nages de fiction n’engagent que leur auteur.
Ce document est protégé par les lois américaine et française des droits d’au-
teur. Toute reproduction de ce travail par quelque moyen que ce soit sans
l’autorisation écrite de Chaosium Inc., hormis celle de courts extraits dans
le cadre d’articles critiques, ainsi que la photocopie des fiches de personnage
et des indices pour les utiliser pendant la partie, est strictement interdite.

Le symbole ésotérique de Chaosium (Signe des Anciens) © 1983 Chaosium
Inc. Tous droits réservés.
Édition française par Edge Studio. Distribution par Asmodee France,
18 rue Jacqueline Auriol, Quartier Villaroy, BP40119, 78041 Guyancourt
Cedex, France. Tel : 01 34 52 19 70.
Imprimé en Chine par LEO PAPER.
Pour plus d’informations sur L’Appel de Cthulhu, visitez notre site Internet :
edge-studio.net
Certains noms, descriptions et représentations utilisés dans ce supplément sont
dérivés d’ouvrages dont les droits d’auteur appartiennent à Chaosium Inc., et qui
ne peuvent être utilisés ou réutilisés sans l’autorisation écrite de Chaosium Inc.
Ceci est une œuvre de fiction. Des noms de personnes, des toponymes et des
événements peuvent apparaître, mais toute ressemblance de lieux et d’indivi-
dus apparaissant dans les scénarios et le jeu avec des lieux ou des personnes
Ce livre n’existerait pas sans la persévérance et la collaboration de deux
monstrueux Grands Anciens : Jose Manuel Rey, qui m’a toujours soutenu,
en m’obligeant avec des pinces chauffées à blanc à ne pas abandonner et à
poursuivre inflexiblement ma tâche jusqu’à terminer l’ouvrage ; et l’abominable
GU-STABH-O-DIATH, connu sur terre sous le nom de Gustavo Díaz, un
organisme yithien plein de connaissances ésotériques qui a pinaillé sur
chaque ligne, chaque virgule et chaque accent de mon livre, jusqu’à m’infliger
une perte de Santé Mentale supérieure à celle que l’on subit en conjurant
YOG-SOTHOTH en personne. Merci à tous les deux de ne pas m’abandonner,
et merci de guider mes pas sur les chemins sinueux de la folie.
—Álex de la Iglesia
ISBN : 8435407633506
Code produit : ESCTH11FR
Première impression : Novembre 2022

Gus Díaz Antonio Maínez

de mettre
le milieu du jeu de rôle et du jeu vidéo afin Antonio Maínez est né en 1987 à Cadix, en Espagne. Il vit ce-
Gus a commencé ses 20 ans de carrière dans reux postes au sein de cette
loisirs. Il a occupé de nomb pendant à Séville depuis 2005. Le dessin a toujours été sa passion
à profit sa passion dévorante pour ces deux al d’une équipe de tradu ction.
inateur inqui sitori et depuis l’obtention de son diplôme aux Beaux-Arts, il n’a cessé
industrie, de traducteur mercenaire à coord
et assuré la
il a traduit deux éditio ns de L’Appel de Cthulhu en espagnol de travailler en tant qu’illustrateur et concepteur pour l’industrie
Entre autres choses, Edge Studio/Asmodee.
n origin ale comm e localisée pour du jeu. Il a commencé en tant que freelance pour des maisons
supervision éditoriale de produits en versio
accorde trop d’attention aux détails. d’édition et a collaboré sur des projets pour de nombreuses entre-
Ses collaborateurs pensent toujours qu’il
édition du prises telles que Z-Man Games et FFG. Aujourd’hui, il travaille
de rôle en 2000, contribuant à la première
Gus a fait ses débuts dans l’écriture de jeux Atlas Gam es. Il a récem ment repris principalement comme illustrateur pour Edge Studio/Asmodee,
Arm ies, publié par
supplément Hush Hush pour Unknown r une dimension ajoutant à son œuvre les 6e et 7e Éditions espagnoles de L’Appel
double vision qui lui a permis d’envisage
cette activité, inspiré par un problème de de Cthulhu ainsi que leurs suppléments.
parallèle dans laquelle il réussit à en vivre.
Table des matières
Chapitre 1 : Introduction..............................................6 Chapitre 5 : Références........................................... 108
Deux jours seulement ?....................................................8 Nouveaux sortilèges......................................................110
Un peu de chaos : Synopsis détaillé...............................8 Artefacts.........................................................................112
Tomes du Mythe...........................................................120
Annexe 1 : Weder,
Chapitre 2 : Personnages........................................... 12 le cristal de Mortlan et les nazis.............................122
Annexe 2 : Derniers détails..........................................124
Charles Behler.................................................................14
Annexe 3 : Sakhatakh aujourd’hui..............................125
Evelyn Carnarvon...........................................................16
Bêtes et monstres occultes...........................................126
Lord Carnarvon...............................................................17
Table des personnages aléatoires.................................130
Howard Carter................................................................18
Personnages secondaires..............................................132
Prince Fouad (Ahmed Fouad Pacha)...........................20
Table des rumeurs.........................................................142
Carlo Gasparini..............................................................22
Table des événements funestes....................................146
Dieter Lounpeen.............................................................24
Événements de l’année 1922........................................151
Olga Lounpeen...............................................................26
Indices............................................................................152
Faraz Najjar.....................................................................27
Abebaberk Selassie..........................................................28
Sakhatakh (et les messieurs Bohr)................................30
Index................................................................................158
Omar al-Shakti................................................................32
Garth Weder....................................................................34
Biographie de l’auteur..............................................160

Chapitre 3 : Deux jours au Shepheard...................36

Prologue...........................................................................38
Événements pas à pas : La partie...................................40
Jour 1 : 21 novembre 1922
Le matin......................................................................42
L’après-midi................................................................50
La nuit – Première fête, la mascarade.....................52
Jour 2 : 22 novembre 1922
Le matin......................................................................57
L’après-midi................................................................60
La nuit – Deuxième fête,
la projection d’Häxan...........................................63
Les choses ne sont pas
ce qu’elles semblent être.............................................65
Et maintenant ?...............................................................67
Chronologie des événements.........................................72
Conclusion.......................................................................78
La Farce Macabre............................................................79
Récompenses...................................................................79

Chapitre 4 : Le Caire et le Shepheard...................80

Espace et temps uniques................................................82
Index des lieux................................................................83
Plan de l’hôtel Shepheard...............................................84
Lieux.................................................................................88
Les sous-sols..................................................................101
Le Vieux Temple...........................................................106
Introduction
Chapitre Un
 FARCE MACABRE

D Deux jours seulement ?

ans le sillage d’une courte aventure très
ancienne (1989) que j’avais écrite avec mon ami Joaquín
Ágreda, Comedia infernal, ce scénario prétend gérer Oui, c’est tout. Quarante-huit heures de mensonges, de trompe-
l’espace et le temps de sorte que la partie ne s’éternise pas trop, ries et de mascarades diaboliques. Nul répit pour les investiga-
tant au niveau des lieux que du nombre de jours nécessaires teurs ! Comme s’il s’agissait d’un théâtre de Guignol interprété
pour la mener à terme. Ainsi, je crois qu’il est possible de la par des marionnettes meurtrières, les personnes impliquées
terminer en deux ou trois délicieux après-midi d’hiver. sont entraînées au cœur d’une spirale aliénante de folie par
Le scénario est jouable de manière totalement indépendante et des forces qu’elles ne contrôlent pas, assistent au démembre-
ne nécessite que le Manuel du Gardien. Il peut aussi être entre- ment et à la résurrection d’une comtesse, à la première d’un
pris plusieurs fois, car les combinaisons des différentes actions film tourné avec d’authentiques démons… ou encore à la
me semblent pratiquement illimitées. D’autre part, il s’agit en fausse invocation d’un dieu. Tout est représentation, tour de
réalité du détournement schizoïde d’une intrigue pseudo-­ passe-passe, bouffonnerie, imbroglio entre lunatiques ; une
policière, du genre Agatha Christie. Ce qui est intéressant, pantomime d’ivrognes arrosée du sang des innocents.
c’est que l’histoire se déroule en 1922 dans le mythique hôtel
Shepheard du Caire, plus précisément les 21 et 22 novembre,
et qu’Agatha Christie s’y trouve effectivement (même si elle le
nie). Oui, tout à fait : en 1922, au Caire… quelques semaines U :S
n peu de chaos ynopsis détaillé
après la découverte du tombeau de Toutânkhamon. Surprise : Howard Carter n’est pas l’archéologue honnête
Il faut souligner que le récit n’est pas une préquelle des Masques que tout le monde admire. Malheureusement, nous parlons
de Nyarlathotep que nous connaissons tous. Certains person- bien d’un sordide profanateur de tombes, d’un habile men-
nages sont les mêmes, voilà tout. Néanmoins, j’imagine que les teur associé aux plus méprisables sorciers d’Égypte. Grâce à
coïncidences dans le choix du casting peuvent se révéler intri- eux, il trouve le légendaire tombeau du pharaon infirme et y
gantes pour ceux qui ont joué la campagne mythique, et que dérobe les nombreux objets liés au Mythe, cachés là depuis
l’apparition en « guest-stars » de ces illustres et perfides indi- des siècles. Le plus important d’entre eux est un sarcophage
vidus bien connus (Omar al-Shakti, Faraz Najjar) enrichira aux proportions cyclopéennes, d’une inexplicable forme
chaque situation du parfum entêtant et familier de l’effroi, for- allongée et conique, sculpté dans de la roche basaltique et
tement recommandé aux âmes déséquilibrées. Tout au long de affublé d’
é tranges et asymétriques prolongations latérales.
l’aventure, il est fait référence aux ouvrages de la liste suivante. Carter a peu de temps avant que Lord Carnarvon n’arrive
S’ils ne sont pas indispensables, il peut toujours être bon de les pour analyser les « pièces noires », comme il les appelle, dans
avoir à portée de main si vous en avez l’opportunité : les sous-sols de l’hôtel Shepheard.
Garth Weder (cf. GC), conservateur sinistre et membre ambi-
i Asile d’Aliénés et Autres Contes, l’ (AAAC) – indisponible. tieux d’une secte infâme, a l’intention de transférer les reliques
i Grand grimoire du Mythe de Cthulhu, le (GGMC) – au musée du Caire dans la nuit du 22 novembre, quand Carter
VO disponible en PDF sur DriveThruRPG. quittera la ville avec Lord Carnarvon et la fille de celui-ci afin
i Guide du Caire, le (GC) – indisponible. d’aller ouvrir ensemble le Second Sceau dans la Vallée des Rois.
i Malédiction des Chthoniens, la (MC) – indisponible. Mais les choses tournent mal. Le prince Fouad, qui a des
i Manuel du Gardien, le (MG) – disponible en français espions partout, apprend que la Dague d’Akhenaton (une
chez Edge Studio. relique légendaire parmi les adorateurs) et une série d’ins-
truments électromagnétiques inconnus ont été découvertes.
i Masques de Nyarlathotep, les (MN) – version française Selon certains, ces objets proviendraient d’une antiquité des
à paraître chez Edge Studio. plus reculées et serviraient à atteindre rien de moins que
i Ombres de Yog-Sothoth, les (OYS) – VO disponible en l’immortalité. Évidemment, le prince veut tout voir de ses
PDF sur DriveThruRPG. propres yeux. La légende raconte aussi que celui qui pos-
i Pulp Cthulhu (PC) – disponible en français chez sède la Dague est indestructible. De son côté, Weder trompe
Edge Studio. Carter en vendant (sans son consentement) l’une des pièces
à l’ignoble Dieter Lounpeen, un trafiquant d’œuvres d’art : le
Si vous ne les avez pas sous la main, aucun problème : il suf- Disque solaire, un puissant objet religieux.
fit de posséder le Manuel du Gardien (MG) pour cette édition
Au même moment, Olga, la séduisante et débauchée fille de
de L’Appel de Cthulhu. Les informations nécessaires, tirées des
Dieter, révèle à Gasparini, le misérable barman de l’hôtel
livres inédits ou indisponibles en VF ou en VO, ont été incluses
(avec qui elle a des relations charnelles passionnées), que des
dans Farce Macabre afin de faciliter le travail du Gardien.
pièces volées sont cachées aux sous-sols. Gasparini appelle
Faraz Najjar (cf. MN), un autre abject trafiquant de biens
Note : les textes de présentation, conseils et autres culturels, qui ne tarde pas à faire son apparition, anxieux mais
commentaires rédigés à la première personne sont de la heureux. Son visage a été brûlé il y a quelques années par un
main d’Álex de la Iglesia. vampire de feu, et il commence tout juste à s’en remettre.

8
 CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
La nuit du 21, un grand bal masqué est organisé pour l’anni-
versaire de Charles Behler, le directeur de l’hôtel (qui n’aspire
qu’à un gin tonic et quelques rires pour être heureux dans la
vie). Les membres les plus sélects et décadents de la société
britannique du Caire participent à cet événement. L’Aga
Khan, habillé en pharaon, tente de séduire Olga, déguisée
en femme préhistorique. À ses côtés, arborant une pose sug-
gestive, se trouve le dépravé Abebaberk Selassie, dit le Gros
Nubien : un trafiquant de drogue et d’esclaves qui pèse près de
250 kg, est vêtu telle une odalisque et a le bas du visage couvert
d’un voile (ce n’est pas un déguisement). Ses sbires profitent
que les festivités battent leur plein dans la grande salle pour
dévaliser impunément les chambres du Shepheard. Il est alors
fort possible qu’ils s’emparent du Disque solaire, sans très bien
savoir de quoi il s’agit, et le donnent à Selassie… sauf si les
investigateurs l’ont déjà pris à Dieter Lounpeen.
En quête de sensations fortes, plusieurs personnages non-
joueurs (PNJ) descendent l’escalier sombre (et glissant) qui
mène aux sous-sols pour contempler l’immense Sarcophage
et le reste des objets. Weder remet avec diligence la Dague
d’Akhenaton au prince Fouad, cherchant ainsi son soutien
dans le cadre de son ambitieux projet de diriger la Fraternité
du Pharaon Noir. Carter a du mal à y croire mais n’ose pas s’y
opposer. Aussi fourbe que traître, le prince accepte volontiers
ce cadeau mais ne manque pas d’alerter Omar al-Shakti (cf.
MN), son sorcier personnel et le chef de la Fraternité : l’une
des personnes les plus dangereuses de toute la planète.
Le lendemain, les choses se compliquent. Affligés d’une gueule
de bois considérable, les clients de l’hôtel se pressent à la récep-
tion suite aux vols commis par les hommes de main de Selas-
sie. Le brouhaha ambiant empêche de parler normalement, si
bien que tout le monde crie pour se faire entendre. Les pho-
tographes qui attendaient courent vers les marches du porche
à l’arrivée de Lord Carnarvon, le mécène de Carter, et de sa
malheureuse fille Evelyn. Peu après, se présente à son tour l’ex-
centrique équipe du film dont la première se déroule précisé-
ment le soir même dans la salle de bal : Häxan (La Sorcellerie à
travers les âges), l’inclassable documentaire sur la magie noire
réalisé par Benjamin Christensen (réalisateur danois, auteur
de Le Mystérieux X et collègue de Theodor Dreyer). Est-ce
une œuvre de fiction ou une production crédible filmant de
véritables créatures démoniaques ? Carnarvon et Carter se
réunissent pour achever les préparatifs de leur expédition et
l’ouverture du Second Sceau tandis qu’Evelyn découvre, grâce
à Dieter Lounpeen, que son père a été escroqué et que Carter
ment comme un arracheur de dents. Elle descend aux sous-
sols pour vérifier si le trafiquant dit la vérité et y trouve bien
plus que de simples reliques. Trois goules et deux hommes-
rats la dévorent immédiatement, à moins que les investiga-
teurs ne fassent quelque chose pour y remédier.
On assiste alors à l’entrée au Shepheard du diabolique Omar
al-Shakti, un sorcier vieux de plusieurs milliers d’années,
dévoré par son propre pouvoir intérieur. La brise tombe instan-
tanément, les oiseaux cessent de gazouiller et un froid contre-­
nature envahit les couloirs habituellement chauds de l’hôtel.
Phrases que j’ai entendues en jouant
« Pour l’amour de Dieu, qui en ce monde irait descendre ce
répugnant escalier ? »
« Qu’est-ce qui se cache là dedans ? Sérieux, je commence
à avoir la trouille. Ne regarde pas, ne regarde pas, laisse
tomber, cours, sors de là ! »
« Qu’est-ce qui pourrait bien empester plus qu’un cadavre ? »
« Non, non, c’est une farce, tout cela ne peut pas avoir lieu ! »
« Ça suffit. Allez, on remonte. Je ne veux plus continuer
là-dedans ».
« Arrêtez de danser, arrêtez de boire, arrêtez de... On est en
train de tout rater ! »
« Ce gros, c’était Churchill ? »
« Cette chose que vous avez entre les jambes... ce n’est
pas humain. »
« J’ai rêvé qu’un rat au visage humain me dévorait. »
« J’aurais dû choisir un personnage avec plus de patience.
Ça existe, cette caractéristique ? »
Al-Shakti rejoint Weder sur la terrasse. Là, il absorbe tous ses
points de POU comme si le conservateur n’était qu’un vulgaire
amuse-gueule et l’abandonne, inconscient, avant de descendre
aux sous-sols pour examiner attentivement le Sarcophage. Il n’a
jamais rien vu de tel. Voilà pour lui l’occasion unique d’engager
une brève conversation avec l’incroyable entité momifiée qui se
trouve à l’intérieur, et il ne veut pas perdre une seule minute.
En ouvrant le lourd couvercle du Sarcophage, on découvre
la momie d’un membre de la Grande Race, une créature du
Mésozoïque qui a voyagé jusqu’à l’époque de Toutânkhamon.
Seul al-Shakti a le pouvoir et les connaissances nécessaires
pour contacter cet esprit, en utilisant l’un des instruments
trouvés par Carter à l’intérieur du tombeau : le communica-
teur temporel.
La terrible histoire de Khephnes
Grâce à la projection holographique de l’appareil, al-Shakti
est en mesure de découvrir de prodigieux événements du
passé. Il y a des milliers d’années, un membre de la Grande
Race de Yith nommé Sakhatakh échangea son esprit avec
celui de Khephnes, un prêtre égyptien de la XIVe dynastie.
L’Égypte était un royaume gouverné par une infinité de
dieux. Les prêtres servaient de médiateurs entre le surnaturel
et le réel, et le pharaon devait se conformer à leurs exigences.
Néanmoins, Akhenaton ne semblait pas disposé à accepter
cet état de fait. Le Yithien devina ses besoins et proposa un
changement radical. Akhenaton deviendrait un demi-dieu,
9
 le seul intermédiaire entre son peuple et le dieu Aton, avec
Sakhatakh pour unique prêtre. Poussant l’Égypte vers le
monothéisme et changeant ainsi le destin de la civilisation,
il initia le pharaon au culte de Yog-Sothoth (Iog-So-Thoth),
le Tout-en-Un ; ce mouvement religieux extrémiste est entré
dans l’Histoire sous le nom d’« hérésie amarnienne ». Alertés
par ces événements inquiétants, les dirigeants de Pnakotus
décidèrent d’envoyer un messager de la paix dans le futur afin
d’avertir le pharaon quant au danger d’invoquer Yog-­Sothoth.
Grâce à un dispositif appelé cube de stase, ou encore corps et
âme, le prêtre Khephnes fut dépêché en personne (enfermé
dans le corps d’origine du Yithien).
Assumant son apparence physique extravagante, un haut
cône rugueux d’environ 7 mètres au sommet duquel émer-
gent des tentacules terminés par des pinces, Khephnes se
présenta sans introduction à Akhetaton (la nouvelle capitale
de l'Empire) devant le pharaon et sa cour, et y raconta son his-
toire tragique. Il ne fut pas véritablement bien accueilli. Mal-
heureusement pour lui, la première chose qui traversa l’esprit
d’Akhenaton fut que cet être n’était rien d’autre qu’un démon
de l’au-delà, une hypothèse que soutint avec véhémence le
grand prêtre d’Aton possédé par l’esprit de l’abject Sakhatakh.
Avant même d’avoir pu terminer son histoire confuse,
Khephnes fut vilement abattu avec un fusil à éclairs manié
par son propre corps, debout face à lui. Le fils du pharaon, le
jeune Toutânkhamon, assista à la scène ; cet événement désé-
quilibra à jamais son état psychique déjà fragile. Khephnes
explique à al-Shakti qu’Akhenaton comptait probablement
invoquer Yog-Sothoth plus tard avec l’aide du Disque solaire,
mais il s’agit là d’une simple supposition de sa part puisqu’il
était déjà mort. Depuis que son corps a été placé dans le Sar-
cophage, il n’a été en mesure de percevoir aucun événement
humain par télépathie.

Conversation dans les entrailles de l’hôtel

Voilà tout ce qu’al-Shakti et la momie de Khephnes par-
tagent au moyen du communicateur temporel, dans le Vieux
Temple. Le Yithien demande à ce que le Sarcophage, les
objets et les amulettes qui s’y rapportent soient détruits, car
ni lui ni les dirigeants de Pnakotus ne souhaitent changer
le cours de l’histoire. Enfin, Khephnes exige que le sorcier
ressuscite Evelyn afin que Lord Carnarvon poursuive ses
investigations, et que sa propre présence sur la Terre demeure
secrète. Le seul problème est qu’al-Shakti n’a aucune inten-
tion de lui obéir.

Al-Shakti met la main sur le Disque solaire

Omar al-Shakti parviendra à prendre possession du Disque
solaire en l’attirant sur sa tête par magie et à appeler Yog-­
Sothoth, le Rôdeur devant le Seuil. Cependant, les événe-
ments vont prendre une tournure inattendue.

10
 CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
Ce qu'al-Shakti ne sait pas
Dans votre récit, le déclin du règne d’Akhenaton peut s’amor-
cer autour d’une fête monumentale au palais d’Akhetaton la 12e
année de son règne, afin de célébrer le triomphe du pharaon
sur le démon. L’événement consista en une grande réception
royale des ambassadeurs de différents royaumes et des envoyés
des états vassaux de l’Empire égyptien. Tous contemplèrent
avec étonnement la récente momie de l’être qui avait émergé
des abîmes du temps, et était désormais enfermée par magie
dans le Sarcophage de Basalte noir.
Les reliefs sur la tombe de Meryrê (le seul grand prêtre d’Aton
connu avec certitude de nos jours) témoignent que la famille
royale était au complet lors de cette célébration : Akhena-
ton, la reine et leurs six filles. Sur ordre de Néfertiti, le cruel
Sakhatakh enterra son propre corps conique avec tous les
honneurs dans la Vallée des Rois. Quelques semaines plus
tard, le sarcophage d’Akhenaton en personne rejoignit celui
du Yithien dans la tombe KV55, après que le pharaon eut péri
dans d’étranges circonstances.
Voici le détail des événements en question : Akhenaton,
suivant les instructions pertinentes de son prêtre et igno-
rant les avertissements du malheureux Khephnes, tenta de
conjurer Yog-Sothoth en utilisant le Disque solaire et cela
lui coûta instantanément la vie. Sakhatakh l’avait trompé : il
ne s’agissait pas d’une invocation en tant que telle, mais bien
du premier acte de cette farce macabre. Le Disque solaire est
en réalité un appareil technologique yithien qui « projette »
les souhaits de son porteur. Akhenaton crut seulement voir
Yog-Sothoth, rien de plus, et mourut d’une crise cardiaque.
Sakhatakh obtint alors ce à quoi il aspirait depuis des décen-
nies : devenir le maître absolu de l’Égypte.
Néanmoins, le grand prêtre perdit le contrôle. N’ayant jamais
pris la peine de dissimuler sa provoquante supériorité, ses
plans étaient donc par trop évidents et il se fit de nombreux
ennemis en Égypte. Deux ans après la mort du pharaon,
Sakhatakh finit par être brutalement assassiné lors d’une
embuscade tendue par les prêtres polythéistes d’Amon,
envieux de sa sagesse et de l’influence qu’il exerçait sur la
cour. Ils jetèrent son corps dans le désert la nuit du meurtre.
Quelque temps plus tard, ces mêmes prêtres profanèrent le
tombeau d’Akhenaton et détruisirent l’effigie de son cercueil.
Après s’être emparés de l’énorme Sarcophage (abritant le
corps du démon) et de tous les objets blasphématoires, ils les
entreposèrent dans la dernière demeure de Toutânkhamon,
le malheureux fils du pharaon, au cœur de la Vallée des Rois
(tombe KV62). Le culte d’Aton, de la Totalité dans l’Unité, du
Tout-en-Un, disparut à jamais de l’Égypte antique.
Sakhatakh n’est pas mort dans le désert
Évidemment, loin d’avoir péri de la main des prêtres d’Amon,
Sakhatakh transféra son esprit de corps en corps jusqu’à l’ère
contemporaine, accumulant au passage un pouvoir immense.
Il dirige à présent un nouveau culte, la Confrérie noire : un
groupe composé de Yithiens renégats qui, comme lui, ne
s’occupent que de leurs propres intérêts à des époques et des
dimensions différentes. Sakhatakh est au courant de l’ouver-
ture du tombeau de Toutânkhamon et il craint que les pièces
ne soient manipulées par des mains inexpérimentées. C’est
pourquoi il se trouve au Shepheard, accompagné de ses onze
messieurs Bohr. Ces hommes en cravate et costume noir
terne, à l’allure nonchalante, sont de véritables « photoco-
pies » du physicien danois Niels Bohr, conçues pour passer
inaperçues auprès de la clientèle du Shepheard et observer
ce qui s’y passe. Lorsqu’al-Shakti invoque Yog-Sothoth, le
dieu n’apparaît pas en personne mais la vision, bien réelle,
est susceptible de détruire le sorcier. En même temps, mon-
sieur Bohr lui demande de lui rendre le Trousseau de Clefs,
la plus importante des pièces volées par Weder. Al-Shakti
peut accepter ou refuser, et les investigateurs choisir de l’aider
ou non. Le sort de l’humanité dépend de ces décisions.
La projection du film maudit
Ce n’est pas tout. Une autre projection se déroule à l’étage, dans
la salle de bal, mais celle-ci est de nature cinématographique :
il s’agit d’Häxan, le film jugé hérétique, sataniste et aberrant.
Prise de panique, l’assistance s’enfuit en pleine séance à cause
du séisme provoqué par le sortilège d’appel lancé aux sous-
sols. Weder profite alors de la confusion pour s’enfuir avec le
Sarcophage (s’il n’a pas été détruit) et plusieurs autres objets.
Il les charge sur un solide charriot tiré par huit chevaux, qu’il
dirige à coups de fouet dans les rues du Caire avec l’intention
d’atteindre le musée et de fermer ses immenses portes en fer.
Personne n’est assez puissant pour lui reprendre les pièces,
n’est-ce pas ?
11
Personnages
Chapitre Deux
 Charles Behler
(Cf. GC) Il est l’un des rares personnages positifs
que les investigateurs croiseront dans cette
histoire terrifiante. Né à Genève, c’est un self-
made man. Bien qu’habitué à fréquenter des magnats
du monde entier, Behler commence comme bagagiste à
l’échelon le plus bas (d’où son immense affection
pour les frères Meyer,
Meyer des compatriotes suisses
engagés au Shepheard sur ses recommandations).
En 1880, il obtient le poste de maître d’hôtel au
restaurant (actuellement tenu par cet imbécile
de Michel Rolland).
Rolland Son formidable charisme lui
vaut de monter rapidement en grade et d’accéder aux
fonctions de directeur de l’hôtel, probablement
grâce à l’intervention de l’Aga
Aga Khan en personne,
un ami proche. En 1900, il devient actionnaire du
Shepheard. Il vit dans un petit appartement au 55
Sharia Kamil, dans la même rue que l’hôtel. S’il se
passe quoi que ce soit, il est à 5 minutes de marche.
Behler n’a jamais perdu le sentiment d’appartenir
à la classe populaire et le reconnaît avec fierté :
il n’est pas un nouveau riche. Ami de tous les
porteurs et mendiants du quartier, sa charité aide
des centaines de personnes à survivre même si, par
respect pour lui, elles évitent de s’agglutiner
devant la porte de l’hôtel. Tout le monde au Caire
lui voue à juste titre une profonde affection.

FAITS ET INDICES ø Behler n’a pas été prévenu de la présence des

messieurs Bohr (cf. page 30) dans l’hôtel.
ø Behler ignore tout des machinations de Weder
Cleveland Clinton et Abraham Murray sont les
mais sait qu’il se réunit régulièrement avec
seuls à savoir.
Howard Carter.
Carter
ø Si les investigateurs souhaitent que Behler
ø Les ragots allant bon train, il est parfaitement
les suive dans le Vieux Temple, ils doivent
au courant de la découverte archéologique
effectuer un test de compétence sociale
qui a eu lieu dans la Vallée des Rois quelques
(Baratin,
Baratin, Charme, Intimidation ou Persuasion
Persuasion)
semaines plus tôt.
assorti d’un dé malus. En cas de réussite
ø Behler a été informé du transport nocturne extrême, Behler les accompagne avec une poignée
des caisses vers les sous-sols de l’hôtel, une de policiers.
pratique à laquelle Weder et Mahadni l’ont
habitué. Il l’autorise principalement pour des INTERPRÉTATION
raisons économiques (Weder
Weder lui loue le Vieux
ø Si les investigateurs épargnent à Behler les
Temple comme entrepôt), mais aussi parce qu’il
scandales et les troubles de l’ordre dans les
est l’ami de grandes personnalités du Caire
locaux prétendument calmes de l’hôtel, celui-
qu’il vaut mieux ne pas décevoir.
ci les tiendra en profonde estime. « Je veux
ø Behler n’est pas au fait des liens qu’entretient juste la paix. »
Weder avec le proto-nazisme. Il remarque
ø Le point faible de Behler est la mauvaise
cependant que celui-ci maintient une relation
réputation : des scandales à caractère sexuel
épistolaire assidue avec des résidents
ou du manque de respect envers l’autorité
berlinois (Weder
Weder fournit toujours l’adresse de
britannique. « Je ne veux pas d’ennuis. »
l’hôtel) et qu’au cours des derniers mois, il a
entreposé beaucoup plus de biens qu’il ne veut ø Si les investigateurs contribuent à maintenir
l’admettre dans le Vieux Temple. ses illustres invités hors des problèmes, il
leur en sera très reconnaissant, au-delà des
ø Il connaît al-Shakti et le craint énormément.
rémunérations convenues. « Je me fiche de ce
Bien qu’il soit au courant de l’existence de la
que vous faites, mais pour l’amour de Dieu, que
Fraternité du Pharaon Noir, il a toujours veillé
personne ne soit au courant. »
à s’en tenir à l’écart.

14
CHARLES BEHLER,
50 ans, directeur de l’hôtel, belle personne Mort de Behler : cela déclencherait un
véritable chaos dans l’hôtel. Si Behler
FOR 40 CON 30 TAI 50 DEX 40 INT 65 est tué, aucun des deux événements
APP 90 POU 50 ÉDU 80 SAN 50 PV 8 programmés n’aura lieu comme prévu.
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 5 PM : 10 Les PNJ quitteront immédiatement les
lieux, de même que les personnages
secondaires. La police prendra le
Combat contrôle et Cleveland Clinton (le
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3 réceptionniste) deviendra le nouveau
Esquive 20% (10/4) responsable, tandis qu’Abraham
Abraham Murray
(le concierge) se retrouvera en charge
Compétences de la réception. La conciergerie passera
quant à elle aux mains des frères Meyer
Archéologie 35%, Charme 30%, Crédit 40%,
(les bagagistes). Gasparini (le barman)
Équitation 50%, Persuasion (Calmer les esprits) 60%,
et Michel Rolland (le maître d’hôtel)
Psychologie 20%
quitteront leur poste et le restaurant
Langues : Allemand 40%, Anglais 60%, Français (Langue fermera. Weder tentera de protéger les
maternelle) 60%, Italien 20% pièces noires avec l’aide de Mahadni
(le cuisinier) et de ses hommes, tandis
qu’Abebaberk
Abebaberk Selassie s’emparera
littéralement d’un étage du Shepheard
avec ses sbires armés, profitant au
maximum de la situation pour faire main
basse sur tout ce qu’il pourra. Les
terroristes cachés dans les chambres
de l’hôtel provoqueront au moins un
attentat afin de déstabiliser davantage
la situation. Le prince Fouad sera en
danger de mort, tout comme l’Aga
Aga Khan et
Winston Churchill.
Churchill Le Gardien ne devrait
pas exclure l’intervention de l’armée
dès le lendemain.
Evelyn Carnarvon
Lady Evelyn Leonora Almina Herbert n’a jamais eu
de chance. Jeune fille, son immense curiosité lui
valut de gâcher tous ses rendez-vous. Elle enquêtait
sur ses prétendants et découvrait malheureusement
des choses qui ne lui plaisaient pas. À la fin, tous
l’abandonnaient, alarmés par son étrange comportement.
Evelyn adore son père mais il est trop strict ; elle
achète donc elle-même son billet pour Le Caire, où elle
apprend par la presse les découvertes archéologiques
financées par Lord Carnarvon.
Carnarvon Cependant, il est vrai
que le comte l’a abandonnée à Londres depuis son plus
jeune âge pour s’occuper exclusivement de ses affaires.
Evelyn meurt et ressuscite au Shepheard, là encore à
cause de sa trop grande curiosité, ce qui la change à
jamais. Elle est la première à entrer dans la chambre
funéraire de Toutânkhamon quelques semaines plus
tard, débarrassée de la peur de l’inconnu. En vérité,
elle a perdu tout sentiment humain, même l’amour.
En avouant ce qu’elle sait à son père, elle devient
involontairement responsable de sa mort.

FAITS ET INDICES
ø Evelyn est encore vierge. Selon les psychanalystes
de la vieille école qu’elle consulte régulièrement,
elle souffre d’hystérie, interprétée comme une
maladie de l’utérus (et de fait, exclusivement
féminine) qui provoque un trouble évident du
comportement psychologique. ø Evelyn a un rêve : être la première à entrer dans
Note à l’intention du Gardien : le seul problème le tombeau de Toutânkhamon
Toutânkhamon. Quiconque l’aide
d’Evelyn est la présence de son père, qui à y parvenir bénéficie de son respect et de
lui interdit toute relation avec les hommes – sa reconnaissance.
encore plus les rapports à caractère sexuel.
Elle vit mortifiée et réprimée par un regard EVELYN CARNARVON,
constamment désapprobateur. 21 ans, fille de Lord Carnarvon
ø Evelyn suit fidèlement les conseils d’un
investigateur qui la traite poliment. FOR 30 CON 30 TAI 40 DEX 45 INT 70
ø Elle ne supporte aucune tentative de séduction. APP 60 POU 35 ÉDU 60 SAN 65 PV 7
Quiconque souhaite tenter sa chance doit réussir un Imp : -1 Carrure : -1 MVT : 8 PM : 7
test majeur de Charme assorti d’un dé malus.
ø Evelyn peut présenter Lord Carnarvon ou Howard Combat
Carter aux investigateurs si ces derniers lui Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3-1
offrent ce qu’elle n’a jamais connu : une relation
émotionnelle stable. Esquive 22% (11/4)

INTERPRÉTATION Compétences
ø Après sa conversation avec Lounpeen
Lounpeen, Evelyn veut Baratin 30%, Charme 65%, Conduite 30%, Crédit 85%,
à tout prix descendre au Vieux Temple. Si les Droit 50%, Équitation 50%, Histoire 45%,
investigateurs décident de l’en empêcher, ou au Persuasion 65%, Psychologie 25%, Trouver Objet Caché
moins de l’accompagner, ils doivent effectuer un (Fourrer son nez dans les affaire des autres) 75%
test majeur de Persuasion assorti d’un dé malus ;
Langues : Anglais (Langue maternelle) 80%
une tentative commune peut augmenter leurs
chances de succès. En cas de réussite (individuelle
ou collective), Evelyn accepte la proposition
d’escorte ou renonce à descendre aux sous-sols,
selon l’intention des investigateurs.
Lord Carnarvon
George Edward Stanhope Molyneux Herbert est le comte
de Carnarvon. Les sourcils toujours froncés, ce n’est
pas vraiment quelqu’un de cordial (il doit faire un
effort pour sourire sur les photos) et il représente
l’archétype de l’homme d’affaires obsédé par sa fortune.
En 1922, il est sur le point d’abandonner les fouilles de
Louxor, faute de résultats. Il a également l’habitude de
voyager avec sa femme, dont il a refusé la présence cette
fois-ci (car elle l’embarrasse plus qu’autre chose). Il
part avec sa fille Evelyn qui, ayant payé elle-même son
propre billet, ne lui laisse pas le choix. Lorsqu’ils se
mettent en route pour la Vallée des Rois, le 22 novembre,
Carnarvon est tellement impatient qu’il ne l’attend
pas : c’est elle qui le rattrape, en passant par la
réception du Shepheard suite à son abominable expérience
dans le Vieux Temple d’Ibn Touloun. Bien qu’elle ait
été dévorée par les immondes créatures terrées sous
l’hôtel (si cela se produit) puis ressuscitée par al-
Shakti, son père ne paraît pas remarquer son apparence
Shakti
désastreuse (pourtant difficile à dissimuler). Tuméfiée
et ensanglantée après une résurrection sans points
de suture ni soins post-opératoires, Evelyn semble
littéralement morte. Imprégné par l’angoisse maladive
de l’imminente découverte archéologique, le comte ne
fait aucun commentaire à ce sujet. « Que t’arrive-t-il,
ma chère ? Tu as mauvaise mine » est la seule phrase
qu’il profère pendant le trajet, tout en remettant
négligemment ses lunettes. Ignorant complètement les ø Si quelque chose (ou quelqu’un) se dresse en
stratégies insensées auxquelles Carter a recouru pour travers de son chemin vers Louxor, Carnarvon se met
localiser le tombeau du pharaon, Carnarvon est enchanté en colère et tente d’y remédier par tous les moyens
de se rendre à Louxor. imaginables. Il sera profondément reconnaissant
envers tous ceux qui l’aideront à éliminer
FAITS ET INDICES l’obstacle. Evelyn ne représente en aucun cas
ø Lord Carnarvon est dur d’oreille et ne voit presque une entrave pour lui ; si nécessaire, il voyagera
rien de près sans ses lunettes. Qu’il les porte sans elle.
ou non, sa vision de loin est déplorable. S’il le
souhaite, le Gardien est libre d’offrir un dé bonus LORD CARNARVON,
à tout investigateur qui utilise Baratin (afin de 56 ans, millionnaire obstiné et maussade
le tromper ou de se faire passer pour quelqu’un
d’autre) ou Intimidation avec Carnarvon. FOR 60 CON 75 TAI 60 DEX 45 INT 60
ø Il ne connaît pas l’Aga
Aga Khan,
Khan lequel n’en a cure APP 75 POU 50 ÉDU 70 SAN 50 PV 13
puisque Carnarvon est déplaisant au premier abord
et ne cherche pas non plus à aller vers les autres. Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 6 PM : 10
Il apprécierait cependant que les investigateurs
lui présentent Churchill
Churchill, bien que celui-ci n’ait Combat
aucun intérêt particulier à le rencontrer. Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3

Revolver calibre 38 25% (12/5), dégâts 1D10

INTERPRÉTATION
ø Carnarvon parle lentement, au point qu’on ne sait
pas trop comment ni quand finira chacune de ses
phrases. Il adore faire semblant d’écouter alors
que ce n’est pas le cas : il se déconnecte de la
conversation et pense à autre chose. Il refuse de
discuter de la situation politique actuelle et de
la Chambre des lords, encore moins de l’Égypte et
de son fanatisme indépendantiste, mais il aime
prétendre que ces sujets l’intéressent. Carnarvon
ne veut pas s’exprimer, préférant que les autres
parlent de lui. Il souhaite surtout réussir quelque
chose qui lui apportera une reconnaissance sociale,
et il est sur le point d’y parvenir.
Esquive 22% (11/4)
Compétences
Archéologie 55%, Crédit 85%, Discrétion 80%, Écouter
40%, Esquive 65%, Intimidation 80%, Occultisme 15%,
Persuasion 90%, Pickpocket 30%, Psychologie 45%,
Trouver Objet Caché 15%*
Langues : Anglais (Langue maternelle) 95%,
Français 75%
*Il est myope comme une taupe.

17
Howard Carter
Howard Carter n’est pas l’homme que l’on croit.
Londonien de 48 ans, c’est un dessinateur
(talentueux) passionné par l’Égypte, qui découvre
le monde de l’archéologie professionnelle en copiant
des pièces et des bas-reliefs à l’aquarelle. À
tout juste 15 ans, Carter travaille avec son père
à la décoration de salons avec des peintures de
chasse pour la riche famille Amherst.
Amherst Grâce à
l’immense générosité des propriétaires, il a accès
à la bibliothèque et aux galeries adjacentes, qui
abritent la plus grande collection privée d’art et
de papyrus égyptiens de toute l’Angleterre. C’est
entre ces murs uniques et enivrants que Carter
tombe amoureux des terres baignées par le Nil.
Consciente de sa passion pour l’archéologie, Lady
Amherst le met en contact avec l’égyptologue Perry
Newberry, auprès duquel il s’aventure pour la
Newberry
première fois en Égypte. Il y fait la connaissance
de Flinders Petrie et l’accompagne jusqu’aux
tombes de Bani Hassam, où Carter démontre son
talent d’aquarelliste. Arrivé à Amarna en 1891, aux
environs de Noël, il est en première ligne lors des
découvertes extraordinaires réalisées à Akhetaton,
la capitale du pharaon hérétique. En 1908, Lord
Carnarvon, un millionnaire obsédé par les pharaons,
Carnarvon
décide de financer les travaux d’Howard Carter,
désormais émancipé de son mentor. Il l’engage
pour effectuer des fouilles à Thèbes, puis dans la FAITS ET INDICES
Vallée des Rois. Pendant quatorze longues années de ø Howard Carter est aigri par une anxiété
travail pour Carnarvon
Carnarvon, dont cinq sur le célèbre insupportable et constante. Il ne parle ou
site, Carter ne trouve rien de remarquable. Il ne communique jamais naturellement avec ses
tuerait pour réussir dans le monde de l’archéologie pairs, car il pense à autre chose. Sa seule
britannique et gravir les échelons de la société raison d’être est d’effectuer des fouilles sans
jusqu’à occuper la place qu’il pense mériter. s’arrêter ; tous les autres sujets qui peuvent
À Louxor, il fait la connaissance de Garth Weder,
Weder apparaître dans sa vie sont superflus.
qui perçoit aussitôt son innocence inespérée et les ø Il déteste la médiocrité des gens et est
opportunités que lui offrent ses contacts. En 1921, extrêmement arrogant, même s’il le cache. S’il le
Weder l’invite aimablement à une réunion secrète de souhaite, le Gardien est libre d'accorder un dé
la Fraternité du Pharaon Noir dans les souterrains bonus à tout investigateur qui tente ouvertement
du Sphinx, où des centaines de victimes sont de flatter Carter en utilisant Baratin ou Charme
Charme.
sacrifiées. Fasciné par la réalité surnaturelle
qu’il n’a pu que pressentir durant ses années de ø Howard Carter ne connaît ni l’Aga
Aga Khan,
Khan ni
formation, Carter vend rapidement son âme aux Churchill ni Agatha Christie,
Churchill, Christie et il ne veut
dieux. Grâce à sa connaissance du passé (il possède pas les rencontrer. En revanche, il écoutera
le cristal de Mortlan, qu’il garde dans sa chambre les investigateurs s’ils lui parlent de la
au Shepheard), Weder lui suggère des endroits Fraternité du Pharaon Noir, mais il pensera
encore non profanés où, à n’en pas douter, il qu’ils le soupçonnent. Étant extrêmement
trouvera quelque chose d’intéressant. À partir de paranoïaque, il est tout à fait possible qu’il
ce moment-là, sa vie prend un virage à 180 degrés. tente de trouver un moyen de se débarrasser
En échange du partage de ses découvertes, les d’eux. Bien sûr, il en informera Weder
Weder.
adorateurs le soutiennent avec leur magie et Howard
Carter devient le plus grand archéologue
de tous les temps.
INTERPRÉTATION
HOWARD CARTER,
ø Ses jambes tremblent de façon compulsive à cause
48 ans, explorateur, probablement l’archéologue le
d’un tic nerveux. Il essaie toujours d’échapper aux
plus connu de tous les temps
conversations pendant les déjeuners, les dîners
ou à l’heure du thé, et ça se voit : il ne regarde
jamais droit dans les yeux.
FOR 55 CON 65 TAI 65 DEX 55 INT 75
APP 65 POU 75 ÉDU 60 SAN 75 PV 13
ø Il ne manifeste de l’intérêt que si le sujet de
conversation porte sur l’égyptologie, et les Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 6 PM : 15
investigateurs ont besoin d’au moins une réussite
extrême en Persuasion pour se montrer moyennement Combat
convaincants. S’ils se risquent à utiliser
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3
Baratin, un dé malus sera appliqué (à moins qu’ils
Baratin
ne le flattent, comme mentionné précédemment). Automatique calibre 32 55% (27/11), dégâts 1D8
ø Malheur à quiconque tenterait de voler les pièces ! Esquive 27% (13/5)
Weder en a déjà vendu deux dans son propre intérêt,
ce qui ne doit pas se reproduire. Carter sera Compétences
profondément reconnaissant envers tous ceux qui
Archéologie 80%, Bibliothèque 55%, Conduite 30%,
l’aideront à protéger son trésor.
Crédit 60%, Droit 15%, Estimation 50%, Histoire 60%,
Mythe de Cthulhu 15%, Orientation 60%, Persuasion 40%,
Psychologie 25%, Trouver Objet Caché 35%

Langues : Anglais (Langue maternelle) 80%, Arabe 70%,

Égyptien (Classique ; lu et écrit seulement) 50%,
Égyptien (Démotique ; lu et écrit seulement) 50%,
Égyptien (Hiéroglyphes) 60%, Français 65%
 Prince Fouad
(Ahmed Fouad Pacha)
L’objectif du prince est ni plus ni moins que de
régner sur son pays comme un pharaon et de donner
libre cours à son ego illimité. Pour cela, il
dispose de l’aide précieuse d’Omar
Omar al-Shakti,
al-Shakti
son sorcier personnel. Ensemble, ils rendront sa
gloire perdue à l’Empire égyptien.

Ahmed étudie à Londres jusqu’à l’âge de 12 ans et

rentre en Égypte en 1880. Il succède à son frère
Hussein Kamel à la tête du sultanat en 1917, alors que
le pays appartient encore à l'Empire britannique.
Pour être clair, Fouad est un traître à sa patrie et
un vendu aux Anglais, qui font ce qu’ils veulent de
lui et n’hésitent pas à l’humilier publiquement.
Grâce à leurs faveurs, il est officiellement nommé
roi en 1922, mais le protectorat se paye sa tête
et reste en place jusqu’en 1923. Cela n’empêche
pas la population du Caire de le respecter, car
elle considère qu’il fait partie de la tradition.
Néanmoins, un mouvement nationaliste veut à tout
prix en finir avec lui : le prince est le maillon
qui maintient l’Égypte enchaînée au gouvernement
britannique. Par conséquent, l’hôtel grouille de
terroristes déterminés à l’assassiner dès qu’ils en
auront l’occasion.

En 1895, il épouse Shivakiar Khanum,

Khanum la fille de
son cousin germain, avec qui il a un fils et une
fille. Il se remarie en 1919 avec Nazli Sabri,
Sabri qui
lui donne cinq enfants. Fouad est un coureur de
jupons et un inconscient ; il ne pense qu’à son
propre plaisir et tient l’absence de flatterie
pour une insulte à son encontre. Il faut être très
prudent avec lui, car il s’offense facilement.
FAITS ET INDICES
ø Le prince Fouad passe un tiers de son temps à
penser au sexe et les deux tiers restants à
lui-même… mais au fond, c’est la même chose. Il
croit être un prodige de masculinité et pense
que le monde est un film destiné à le divertir.
S’il le souhaite, le Gardien est libre d’offrir
un dé bonus à tout investigateur qui tente de
le tromper en utilisant Baratin (afin de le
flatter à outrance, de jouer le rôle d’un fidèle
serviteur ou de promettre de donner sa vie
pour lui). En retour, le prince peut fournir
aux personnages tout ce dont ils ont besoin à
l’hôtel (par l’entremise de Behler
Behler) ou à peu
près n’importe quoi au Caire, aussi excentrique
soit leur demande. Par exemple, une Rolls peut
être mise à leur disposition en 1D10+10 minutes.

20
ø Le prince connaît très bien l’Aga
Aga Khan et le
déteste cordialement.
PRINCE FOUAD (AHMED FOUAD PACHA),
54 ans, roi d’Égypte, mesquin et perfide, membre de la
ø Il n’accepte de parler qu’aux personnes qui Fraternité du Pharaon Noir
le reconnaissent comme roi (et non prince), à
condition qu’elles disent également du bien FOR 50 CON 75 TAI 45 DEX 60 INT 80
de lui.
APP 65 POU 95 ÉDU 90 SAN 00 PV 12
ø Il ne respecte que les membres de la Fraternité
du Pharaon Noir et il apprécierait que les
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 7 PM : 19
investigateurs le présentent à Churchill
Churchill, qu’il
connaît déjà mais avec qui il ne s’entend pas.
Churchill le méprise un peu et n’a aucune envie
de s’entretenir avec lui : cela ressemblerait à Combat
du travail alors qu’il n’est pas là pour ça. Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3
ø En dépit de ses travers, Fouad aime l’Égypte de Bâton de la Fraternité 35% (17/7), dégâts 1D8
tout son cœur car elle demeure son pays. C’est (peut empaler)
un patriote.
Revolver calibre 38 25% (12/5), dégâts 1D10
INTERPRÉTATION Esquive 30% (15/6)
ø Il s’écoute parler, se demandant si sa voix est
assez puissante. Il ne veut évoquer ni la situation Compétences
politique actuelle ni sa position honteuse de Archéologie 15%, Baratin 35%, Crédit 65%,
roi privé de trône, encore moins l’Égypte et son Droit 35%, Intimidation 35%, Mythe de Cthulhu 20%,
nationalisme émergent. Il prend toutefois plaisir Persuasion 25%, Psychologie 20%, Savoir ès
à croire qu’il pourra résoudre ces problèmes en Égyptologie 20%, Trouver Objet Caché 75%
quelques mois. Fouad n’aime pas discuter : il
préfère que les autres parlent de lui. Langues : Anglais 65%, Arabe (Langue maternelle) 95%,
Français 45%
ø Il est superstitieux et croit profondément en la
magie. Il signalera à al-Shakti toute chose qui
sortirait de l’ordinaire à l’hôtel. Il convoite
la Dague d’Akhenaton et c’est la raison de sa
venue. Il ne connaît pas le reste des objets mais
voudra aussi se les approprier dès qu’il les
verra (si cela se produit). Si les investigateurs
volent quelque chose pour lui, il pourrait bien
les récompenser comme seul un roi sait le faire.

21
 Carlo Gasparini
(Cf. GC) Gasparini est le fringant barman du Shepheard
depuis 5 ans. Il est né à Vérone en 1900, la même année
que Giuseppe Cipriani,
Cipriani son grand ami et collègue. Ils
partent ensemble en Allemagne avant de rentrer en Italie
pour travailler dans les hôtels les plus prestigieux.
Behler rencontre Gasparini lors d’un voyage et, après
une nuit d’innombrables martinis dry, le ramène avec
lui au Shepheard pour un salaire de 2 000 piastres, une
chambre permanente dans l’hôtel et les repas compris
– un véritable pactole au Caire en 1922. Dix ans plus
tard, Cipriani inaugurera le Harry’s Bar à Venise ; sa
renommée internationale ne l’éloignera pourtant pas
de Gasparini qui, en bon aventurier, reste en Égypte.
Il n’y a rien au monde que Carlo aime plus que le sexe,
et il est capable de tout pour le pratiquer. C’est un
très séduisant jeune homme de 22 ans, avec un sourire
inaltérable et une boucle blonde sur le front, qui
rappelle douloureusement Douglas Fairbanks.
Fairbanks

FAITS ET INDICES
ø Carlo Gasparini est un jeune homme accro au
sexe, et sa copie du passe-partout de l’hôtel lui
permet d’assouvir ses pulsions dans les chambres
inoccupées. Il passe le reste du temps (quelques
heures par jour) à s’amuser. Il réfléchit parfois
au meilleur moyen d’obtenir de l’argent pour se
divertir davantage, sans pour autant se priver toutes ces intrigues. Gasparini aime parler avec
du temps nécessaire à ses coucheries. S’il le ceux qu’il compte mettre dans son lit, c’est-à-dire
souhaite, le Gardien est libre d’offrir un dé bonus tout le monde. C’est sa façon de s’aimer, le chemin
à tout investigateur (quel que soit son genre) qui qu’il a choisi pour se comporter en société.
tente de séduire Gasparini avec un test de Charme
Charme,
ø Il acceptera volontiers toute proposition
ce qui n’est pas bien difficile.
d’aventure risquée mais pas mortelle, surtout s’il
ø Carlo ne connaît pas l’Aga
Aga Khan et meurt d’envie pense en tirer un bénéfice économique a posteriori.
de le rencontrer car il pourrait lui fournir tout Il est au courant des deux soirées prévues à
ce qu’il désire, à savoir de l’argent et des gens l’hôtel, l’une organisée par Mervin Morrison et
avec qui coucher ; disons que ce sont des âmes l’autre par l’excentrique Richard J. Forrester (cf.
sœurs. Il aimerait bien rencontrer Agatha Christie.
Christie sections 30 et 31, page 99), mais aucune invitation
Howard Carter est dans sa ligne de mire, car il peut n’est nécessaire pour y participer.
lui communiquer des informations sur des pièces
archéologiques que Gasparini revendrait par la suite CARLO GASPARINI,
en dégageant des bénéfices. Il apprécierait également
22 ans, barman de l’hôtel, séducteur et sans vergogne
que les investigateurs lui présentent Churchill pour
le prestige qu’il représente. Une telle rencontre
FOR 55 CON 55 TAI 70 DEX 60 INT 70
pourrait intéresser le secrétaire d’État, qui aime
les bars et surtout le whisky, bien qu’il ne fasse pas APP 60 POU 60 ÉDU 55 SAN 51 PV 12
la fine bouche devant un martini dry bien exécuté. Imp : +1D4 Carrure : 1 MVT : 7 PM : 12

INTERPRÉTATION Combat
ø Gasparini parle à toute vitesse, sans doute pour
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3+Imp
passer d’un sujet à l’autre sans trop avoir à
entrer dans les détails. Il est follement amusant Esquive 30% (15/6)
quand il l’a décidé, et peut s’avérer aussi
séduisant pour les hommes que pour les femmes. Il Compétences
fait du gringue à n’importe qui sans distinction.
Baratin (Se payer la tête de quelqu’un sans que la
L’âge et le statut social ne sont pas un problème,
personne ne s’en rende compte) 65%, Charme (Séduire
mais il donne priorité à la marchandise fraîche
des femmes qui s’ennuient) 80%, Comptabilité 35%,
et à usage exclusif. Il refuse de discourir sur la
Crédit 25%, Écouter 45%, Estimation 15%,
politique ou la Chambre des lords, encore moins
Psychologie 45%, Savoir ès Égyptologie 15%
sur le fanatisme indépendantiste de certains
Égyptiens, mais il a une capacité fascinante à Langues : Anglais 45%, Arabe 35%, Italien (Langue
faire oublier à son interlocuteur l’importance de maternelle) 70%

22
23
 Dieter Lounpeen
Né en 1867 à Berlin, Dieter étudie à l’Institut Le
Rosey, en Suisse, où il perd surtout son temps mais
se fait néanmoins quelques amis. Il a aujourd’hui
55 ans et vit avec sa fille Olga à Berlin. Éduqué
de manière excessivement stricte, il déteste les
blagues, surtout si sa fille y est impliquée d’une
façon ou d’une autre. Il devient collectionneur par
jalousie envers son beau-frère, rendu très riche
par le succès de son entreprise liée au commerce
de la viande (« Drei Ferkel »). Celui-ci possède
une grande collection d’ânkhs dans sa résidence
d’été et en plaisante devant le portrait de sa sœur
(l’épouse de Lounpeen, décédée il y a trois ans).
Dieter s’efforce de ne pas prêter attention à ces
fanfaronnades, qu’il considère comme de véritables
affronts à son honneur. Il achète invariablement
des marchandises la troisième semaine de chaque
mois, dilapidant au passage la fortune de sa
belle-famille. Depuis quelques années, ce travers
compulsif est devenu une véritable obsession.
Lounpeen se procure tous les articles liés à
l’Égypte, et tant mieux si le prix est exorbitant.
Il les revend pour en acheter de plus importants
sur les grands marchés de l’art. Au lieu de perdre
son capital, comme l’avaient prédit ses avocats, il
commence à générer des profits considérables : cette avec lui, le secrétaire d’État ne s’y refusera
année, il a doublé la fortune héritée de sa femme. pas. Dieter n’a pas la moindre idée de qui est
Des dizaines de sarcophages sont actuellement Agatha Christie.
Christie
entreposés dans son manoir, et sa collection n’a pas
ø Il y a deux ans, lors d’un bref séjour à Vienne,
grand-chose à envier à celle du Musée égyptien de
Lounpeen acheta dans une vente aux enchères un
Berlin. Sa dernière folie a été de tenter d’acquérir
objet qui l’attirait par son apparence car il
le buste de Néfertiti
Néfertiti, mais sans succès.
lui rappellait une tête égyptienne momifiée. À
l’Hôtel des ventes d’Ausperg, le commissaire-
FAITS ET INDICES priseur, Frederick Albert Ausperg, lui confirma
ø Dieter est un crétin, un individu gâté aux qu’il n’était pas d’origine égyptienne :
privilèges démesurés. Il a l’habitude de donner il s’agissait d’une sculpture en airain aux
des ordres et cède brutalement à la colère si paupières et à la mâchoire relevables, mais
les choses ne se passent pas comme il les avait dont l’intérieur était vide. Elle venait en
prévues. S’il le souhaite, le Gardien est libre fait d’Allemagne et avait été fabriquée vers
d’offrir deux dés bonus à tout investigateur le XIIIe siècle (cf. AAAC). Dieter s’en était
qui tente de convaincre Dieter de quelque chose entiché et il l’acheta quand même. Persuadé
en utilisant une compétence sociale (Baratin
Baratin, qu’elle renfermait un crâne momifié, il essaya
Charme ou Persuasion
Persuasion, mais pas Intimidation
Intimidation), à en vain de lui ouvrir les yeux à l’aide d’outils
condition qu’en retour il lui obéisse au doigt et rudimentaires qui endommagèrent la surface. Il
à l’œil – y compris en ce qui concerne sa fille, décida alors de plonger la tête dans de l’eau
bien sûr. bouillante afin de ramollir les charnières.
Au moment de la mettre dans la marmite, il se
ø Si les investigateurs réussissent à préserver coupa profondément la main avec le métal. Il
Olga des ennuis, Dieter considère comme l’ignorait, mais faire bouillir l’effigie avec
indispensables ces gentilshommes et ces dames du sang était l’une des conditions nécessaires
honorables qui respectent la digne marche des pour qu’elle se réveille et parle (il est
traditions, de la décence et du compromis. également possible de le faire en embrasant
ø Il aimait sa femme car elle l’aidait à gérer ses le sang, surtout s’il est mélangé avec de
carences émotionnelles. Depuis sa mort, il se l’essence). Lounpeen maudit la tête. Même si
le rituel n’était pas tout à fait accompli, les
sent perdu.
paupières s’ouvrirent et les yeux le fixèrent.
ø Aga Khan,
Lounpeen aimerait rencontrer l’Aga Khan Il poussa des hurlements horrifiés et perdit 3
qu’il ne connaît pas. Si les investigateurs points de Santé Mentale. Au cours de ces deux
lui présentent Churchill
Churchill, cela ajoute à la dernières années, il a beaucoup appris sur la
considération qu’il leur porte. Bien qu’il sculpture et sait qu’elle peut être activée
n’ait aucun intérêt particulier à discuter par un sortilège magique. Il a essayé deux

24
 fois sans succès, utilisant deux litres de son
propre sang tout en prononçant les mots exacts
DIETER LOUNPEEN,
tirés de sa lecture du Unaussprechlichen Kulten 55 ans, trafiquant d’oeuvres d’art, plutôt idiot et
de Von Junzt, l’exemplaire consultable à la très jaloux de ses affaires
Bibliothèque nationale autrichienne. Il possède
actuellement 5% en Mythe de Cthulhu grâce à ses FOR 45 CON 45 TAI 65 DEX 35 INT 65
étranges expériences avec la « tête effrontée » APP 30 POU 50 ÉDU 75 SAN 50 PV 11
et à la lecture des Cultes innommables (cf.
page 231 du MG, ou dans le scénario La vente aux Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 5 PM : 10
enchères de l’AAAC).
Combat
INTERPRÉTATION Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3
ø Son anglais marqué par l’accent germanique Revolver calibre 32 35% (17/7), dégâts 1D8
semble être une blague de mauvais goût. Il
n’a jamais eu de facilités pour parler cette Esquive 17% (8/3)
langue et ne comprend pas pourquoi les gens ne
s’expriment pas tout simplement en allemand. Compétences
Il pense que la situation politique actuelle Archéologie (Égyptienne) 60%, Baratin 20%,
est un scandale. La Chambre des Lords est un Bibliothèque 35%, Conduite 30%, Comptabilité 30%,
repaire de corruption et de bêtise, typique des Crédit 60%, Droit 30%, Estimation 55%, Histoire 40%,
Britanniques qu’il déteste cordialement. Intimidation (Se mettre violemment en colère) 45%,
ø Le passé de l’Égypte l’intéresse, mais il trouve Mythe de Cthulhu 5%, Orientation 20%, Psychologie 40%
son présent confus et désagréable. Il ne supporte Langues : Allemand (Langue maternelle) 75%,
ni l’odeur des rues ni celle de la nourriture. En Anglais 65%, Arabe 55%, Français 45%
ce qui concerne le nationalisme indépendantiste,
il n’a pas d’opinion arrêtée. S’il devait se
positionner, Dieter dirait qu’il « déteste
tous ceux qui font du bruit pour rien ». Si les
Égyptiens veulent être indépendants, soit, mais
qu’ils ne dérangent pas les autres.

ø Lounpeen ne veut parler à personne : il exige

que les autres lui proposent par écrit des
solutions à ses problèmes. Son insatisfaction
est constante, irrémédiable, et nul ne le verra
jamais calme ni paisible.

ø Si quelqu’un fait des avances à sa fille, il se

mettra en colère et tentera de détruire cette
personne par tous les moyens. S’il surprend un
investigateur en flagrant délit de plaisanterie
ou de bavardage avec Olga
Olga, il le considérera
comme persona non grata et cherchera une
solution pour le faire expulser de l’hôtel.
 Olga Lounpeen
C’est une panthère, une prédatrice merveilleuse mais
mortelle au besoin. Profiter du sexe est la seule chose
qui l’intéresse malgré la douleur que son comportement
inadéquat cause à son père, qu’elle chérit comme
un animal de compagnie. Olga est une jeune femme de
son temps, particulièrement intelligente et rusée,
indépendante et sans complexe. Néanmoins, faire passer
son plaisir personnel avant toute autre considération
lui joue souvent des tours. Pas particulièrement
jolie, elle n’en est pas moins très attirante. Rousse
aux mensurations parfaites (90-60-90), elle provoque
des tremblements de terre partout où elle passe. Cette
fois, ce sera au sens littéral du terme.

FAITS ET INDICES
ø Olga vole tous les jours de l’argent dans le
portefeuille de son père et celui-ci ferme
les yeux. Elle reçoit une rente mensuelle de
1 000 livres qu’elle dilapide en une semaine.

ø Elle fume comme un pompier et se divertit avec

toutes sortes de drogues.

ø Lorsqu’elle n’est pas occupée à séduire une

quelconque victime de son irrépressible nymphomanie, personnes concernées. Elle n’est pas intéressée par
elle s’amuse à se moquer des hommes et à les humilier. le conflit nationaliste égyptien mais prétend être
S’il le souhaite, le Gardien est libre d’offrir un captivée jusqu’à ce que la conversation l’ennuie.
dé bonus à tout investigateur masculin qui tente de
ø Olga prend plaisir à discuter parce qu’elle
séduire Olga en utilisant Charme
Charme, à condition qu’il
adore séduire.
se comporte de manière docile et soumise. Elle ne
supporte pas les hommes qui se croient supérieurs ø Elle veut être aimée parce ce qu’elle n’a
et prend un malin plaisir à les faire souffrir. Ce jamais connu dans son foyer ce véritable amour
qu’Olga aime peut-être le plus, c’est un individu désintéressé, pas même lorsqu’elle était enfant.
timide qui ne montre aucun intérêt pour elle parce
ø Elle est attirée par l’aventure. Il est donc tout
qu’il n’ose pas l’aborder ou est trop absorbé par
à fait possible de la pousser à n’importe quel type
ses recherches, quelles qu’elles soient. Elle trouve
d’effraction, de vol ou d’enlèvement, du moins
les archéologues particulièrement adorables et les
jusqu’à ce que les choses deviennent sérieuses et
politiciens plus mignons encore.
qu’elle tente de s’enfuir.
ø Olga ne connaît pas l’Aga
Aga Khan et il ne l’intéresse
ø Les salles souterraines de l’hôtel ne l’intéressent
pas outre mesure car, comme nous l’avons dit,
pas. En fait, sa maison à Berlin la répugne car elle
elle méprise les vaniteux. Pour autant, elle
est envahie de sarcophages.
apprécierait que les investigateurs lui présentent
Churchill, un nounours à ses yeux.
Churchill
OLGA LOUNPEEN,
ø Lovée dans son lit, elle a déjà lu des romans
27 ans, fille de Dieter, très dangereuse
d’Agatha
Agatha Christie et elle admire l’autrice pour
son indépendance et son talent. Elle adorerait
FOR 25 CON 25 TAI 40 DEX 45 INT 70
bavarder un moment avec elle.
APP 80 POU 60 ÉDU 50 SAN 60 PV 6
ø Sa relation avec Gasparini est exclusivement
sexuelle, et c’est réciproque. En vérité, elle le Imp : -1 Carrure : -1 MVT : 8 PM : 12
prend pour un rustre (comme tous les hommes) et
l’utilise comme un mouchoir jetable. Combat
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3-1
INTERPRÉTATION
Esquive 22% (11/4)
ø Elle sourit sensuellement.

ø Elle s’amuse à faire semblant d’écouter alors qu’il Compétences

n’en est rien ; elle se déconnecte de la conversation
Baratin 40%, Charme 85%, Conduite 30%, Crédit 50%,
et en profite pour chercher de la compagnie autour
Droit 20%, Équitation 20%, Histoire 25%,
d’elle. Elle adore parler de la situation politique et
Psychologie 55%
de la Chambre des Lords et se montre très à l’aise sur
le sujet, car elle connaît charnellement nombre des Langues : Allemand (Langue maternelle) 80%, Anglais 60%

26
Faraz Najjar
La moitié gauche de son visage a été brûlée par
l’attaque d’un vampire de feu dans son magasin de la
rue des Chacals. Il n’appartient pas à la Fraternité du
Pharaon Noir, mais il la connaît bien et ne rechigne
pas lorsqu’il s’agit de négocier avec elle. L’idée
même de se retrouver face à Omar al-Shakti l’empêche
de dormir, car il a trahi le chef de la secte en lui
dérobant des objets archéologiques de culte qu’il
a ensuite vendus à Warren Besart,
Besart un assistant de
Roger Carlyle (cf. MN). En vérité, al-Shakti occupe
littéralement son esprit ; depuis le vol, le sorcier
apparaît dans ses rêves et le maudit en égyptien.
C’est précisément de ces cauchemars que Najjar a
obtenu l’une de ses qualités les plus précieuses : sa
maîtrise de l’égyptien classique et démotique (qu’il
comprend désormais, sans pour autant savoir lire ni
écrire ces dialectes). Il ne s’agit pas exclusivement
d’écritures hiéroglyphiques mais de langues à part
entière, que Najjar répète sans cesse en secret afin
de les mémoriser. Quiconque souhaite parler à une
personne ayant vécu au Caire il y a 3 000 ans, par
exemple, se doit de parler couramment l’égyptien
classique (aussi appelé égyptien moyen).

FAITS ET INDICES
ø Bien qu’il n’entende plus de l’oreille gauche
ø Najjar est capable de tout pour mettre la main sur
et soit pratiquement borgne à cause de l’énorme
les pièces noires ; il est persuadé que tous les
cicatrice sur son visage, Najjar se tient toujours
plans et stratagèmes sont bons pour les obtenir.
aux aguets. Il défia jadis al-Shakti
al-Shakti, qui en retour
Il fait un allié fidèle et parfait à court terme,
détruisit sa boutique de la rue des Chacals. S’il le
mais il essaiera évidemment de les voler aux
souhaite, le Gardien est libre d’offrir un dé bonus
investigateurs par la suite.
à tout investigateur qui tente de tromper Najjar en
utilisant Baratin (afin de se faire passer pour un
homme d’al-Shakti
al-Shakti) ou Intimidation (en invoquant FARAZ NAJJAR,
le nom du sorcier pour l’effrayer). 42 ans, trafiquant d’oeuvres d’art, diablement rusé

ø Najjar connaît très bien l’Aga

Aga Khan,
Khan dont le palais
FOR 35 CON 80 TAI 45 DEX 45 INT 70
est rempli de pièces qu’il lui a fournies.
APP 20 POU 65 ÉDU 40 SAN 35 PV 12
ø Il sera infiniment reconnaissant aux
investigateurs s’ils le mettent en contact Imp : -1 Carrure : -1 MVT : 7 PM : 13
avec Churchill
Churchill, mais celui-ci n’est pas
particulièrement intéressé par l’idée de Combat
le rencontrer.
Corps à corps 40% (20/8), dégâts 1D3-1
ø Comme indiqué précédemment, al-Shakti est son pire
Revolver calibre 38 45% (22/9), dégâts 1D10
cauchemar. S’il se retrouve face à lui et échoue à
un test de POU
POU, Najjar s’enfuira en courant. Esquive 45% (22/9)

INTERPRÉTATION
ø Najjar parle fort et de manière précipitée. Son
anglais est très pauvre ; il vaut mieux lui parler
dans un mélange de français et d’anglais (en
effectuant un test combiné des deux compétences,
assorti d’un dé bonus).
Compétences
Archéologie 30%, Baratin 65%, Comptabilité 50%,
Crédit 20%, Discrétion 55%, Droit 15%, Écouter 55%,
Estimation 75%, Histoire (Égyptienne) 60%, Mythe
de Cthulhu 10%, Occultisme 25%, Persuasion 45%,
Psychologie 30%, Trouver Objet Caché 65%

ø Si les investigateurs l’aident à descendre
aux sous-sols, il les remercie en les couvrant
d’éloges. S’ils parviennent en plus à le protéger
d’al-Shakti
al-Shakti, il fera n’importe quoi pour eux.
Langues : Anglais 30%, Arabe (Langue maternelle) 90%,
Égyptien (Classique ; compris seulement) 35%,
Égyptien (Démotique ; compris seulement) 35%,
Français 30%

27
Abebaberk Selassie
(Cf. GC) Il ignore tout de ce qui se trame entre
les murs du vieux Shepheard, mais un étrange
pressentiment le pousse à y être cette nuit-là.
La définition générique d’une personne perverse
ou au comportement jugé dégoûtant et obscène est
loin d’exprimer le caractère sournois et infâme
de ce personnage indescriptible. Il est le roi
des voleurs, des dégénérés, des prostituées, des
drogués et des meurtriers. Selassie contrôle
le nord-est du quartier Abbassia. Au nord-
est d’Ezbekiya se trouve el Wasa, un lieu où
la misère menace la vie des touristes car ses
habitants préfèrent la viande humaine aux rats,
qui constituent leur alimentation habituelle.
Il est d’ailleurs fort possible que la chair
humaine constitue la base de l’alimentation de
Selassie. Mieux vaut fournir prudemment cette
information inquiétante aux investigateurs, car
elle peut les rebuter au moment de prendre contact
avec ce prodige de la nature. Contrairement
aux apparences, il peut se révéler d’un soutien
inestimable si l’on fait partie de son entourage.
Quiconque souhaite enquêter sur le Gros Nubien
a l’opportunité de visiter son palais dans la
Sharia Abd al-Khaliq pendant qu’il se trouve au
Shepheard. Selassie possède une superbe collection ø Conservateur et traditionnaliste, il ne veut
d’art antique. Accessoirement, l’investigateur pas d’ennuis avec les Anglais et ne cautionne
pourrait libérer 1D10 touristes kidnappés et 2D6 pas le nationalisme égyptien.
jeunes femmes blanches enfermées pour des rites
ø Selassie n’a aucune limite, si ce n’est sa peur
sacrificiels, tous retenus au dernier étage de
du surnaturel et l’amour de sa mère.
la luxueuse demeure. Il va sans dire que Selassie
considère al-Shakti comme son frère, l’une des ø Loin d’être amoral, c’est un individu
rares personnes qu’il respecte en Égypte, et qu’il extrêmement responsable et rigoureux… mais
est profondément craint par le prince Fouad et seulement avec le mal. Il cherche le chaos,
l’Aga
Aga Khan,
Khan lesquels vont même jusqu’à le vouvoyer. trouve son bonheur dans les tourments d’autrui
L’un comme l’autre évitent de se trouver en sa et convoite non pas le pouvoir en lui-même mais
présence, mais s’ils le croisent, il ne serait pas celui de faire souffrir ses pairs.
surprenant que le prince ou l’imam
imam des musulmans
ø Il ne se sent pas attiré par ce qui lui inspire
chiites ismaéliens lui fassent une révérence.
de la crainte. Extrêmement superstitieux, il
est terrifié par tout ce qu’il ne comprend pas,
FAITS ET INDICES raison pour laquelle il vénère et craint le
ø Selassie est un intellectuel. Il a reçu une sorcier al-Shakti
al-Shakti.
formation académique solide et se montre très
ø Il est curieusement indulgent avec ses
traditionnel en ce qui concerne les croyances.
connaissances, les amis de ses amis et les membres
Cela ne fait malheureusement pas évoluer son
de sa famille. Il défend ses proches parents car
attitude d’un iota, car il est fondamentalement
il se sent le père de tous ceux qui l’entourent.
mauvais. La contradiction et le conflit lui
Son point faible est sa mère qui, à 102 ans, est
procurent un immense plaisir, et il s’y adonne
internée au vieil asile d’Ibn Touloun, tout près
sans penser aux conséquences. Il se délecte
de la Sharia Khodieri. Elle est pratiquement
dans l’excès : « Je veux tout, tout de suite »
inconsciente et plongée dans une léthargie
est sa devise.
permanente. Très respectée, elle vit seule dans
une pièce qui ressemble à un véritable palais et
reçoit un bouquet de fleurs chaque jour. Le reste
de l’asile n’est que misère et putréfaction.
INTERPRÉTATION ABEBABERK SELASSIE,
ø Se déplacer nécessite infiniment d'efforts de 48 ans, « le Gros Nubien », roi des bas-fonds
la part de Selassie, qui a donc toujours besoin
d’aide. Il doit être lavé et parfumé trois FOR 60 CON 65 TAI 90 DEX 50 INT 75
fois par jour ; la chaleur le fait transpirer
abondamment, provoquant de graves irritations APP 55 POU 35 ÉDU 80 SAN 4 PV 15
et poussées d’eczéma sur ses fesses et sous Imp : +1D4 Carrure : 1 MVT : 6 PM : 7
ses aisselles.

ø Son énorme panse écrase littéralement ses Combat

organes génitaux, ce qui oblige les prostituées Corps à corps 25% (12/5), 1D3+Imp
ou les éphèbes à des efforts considérables pour
les atteindre. Il utilise parfois des poulies Derringer 25% (12/5), dégâts 1D6
et de complexes appareils orthopédiques Crachat 45% (22/9), dégâts moraux
afin de supporter le poids de son ventre le
temps d’avoir une relation sexuelle. Les Esquive 25% (12/5)
candidats se comptent par dizaines, car ceux
qui parviennent à le satisfaire sont dûment Compétences
récompensés. Lorsqu’il fait son apparition Archéologie 35%, Bibliothèque 60%, Crédit 30%,
au Shepheard, la rue se remplit d’hommes et Histoire 35%, Intimidation 75%, Mythe de Cthulhu 5%,
de femmes extrêmement élégants, apprêtés à Occultisme 10%, Persuasion 35%, Psychologie 20%,
outrance, qui cherchent un moyen d’entrer dans Savoir ès Égyptologie 40%
l’hôtel et de se rapprocher du Gros Nubien.
Langues : Anglais 65%, Arabe 45%, Égyptien
ø Selassie a un rêve : être considéré comme (Hiéroglyphes) 15%, Kenzi-dongolawi (Langue
une personne respectable. Savoir que cela maternelle) 85%
n’arrivera jamais le pousse à sombrer de plus
en plus profondément dans la décadence et la
barbarie. Si les investigateurs le traitent
avec respect, sans souligner ses défauts, ils
pourraient être bien reçus.

29
 Sakhatakh
(et les messieurs Bohr)
Membre renégat de la Grande Race de Yith vieux de
plusieurs millénaires, Sakhatakh est un être rusé
et ambitieux d’un monde passé. Nous avons affaire
à une association de corps et d’esprits vraiment
déroutante. Les Yithiens sont des entités mentales,
prétendument psychiques, qui maîtrisent le flux
du temps et s’installèrent jadis sur Terre. On
ignore quelle était leur forme physique sur Yith,
leur planète d’origine, ni même s’ils en avaient
une. Pour une raison mystérieuse, ils quittèrent
leur foyer il y a 400 millions d’années et prirent
possession des corps d’immenses créatures coniques
qui vivaient sur Terre. Après avoir vaincu les
polypes volants, les Yithiens érigèrent des villes
sur les ruines de leur civilisation et commencèrent
alors à voyager dans le temps, s’avérant incapables
d’interagir physiquement avec le passé mais pas
avec l’avenir. Las de la vie ennuyeuse qu’il
menait à Pnakotus, la capitale, Sakhatakh sauta
sur cette occasion. Il envoya son esprit dans le
futur et l’échangea contre celui d’un individu
doté d’un grand savoir, qui se retrouva quant
à lui enfermé dans le corps du Yithien. Cette
permutation dura cinq ans. Sakhatakh avait choisi
Khephnes, un grand prêtre égyptien de la XIVe
Khephnes
dynastie. Après avoir pris possession de son corps,
il acquit toute la sagesse et les connaissances
de l’Égypte des pharaons, qu’il combina à la
puissance technologique inégalée de la Grande Race. des copies conformes de l’astrophysicien Niels
Au bout de cinq ans, ses supérieurs à Pnakotus Bohr : des corps inertes renfermant l’esprit de
exigèrent qu’il revienne dans son époque mais onze autres renégats yithiens recrutés au fil des
il rejeta leur ordre, devenant ainsi un renégat. siècles. Sakhatakh, le premier d’entre eux, est
Plusieurs dynasties s’écoulèrent, et Sakhatakh désormais monsieur Bohr numéro douze.
finit par décrocher le titre de grand prêtre
d’Aton (le Tout, la Totalité) sous le règne de
FAITS ET INDICES
l’impressionnant pharaon hérétique, Akhenaton
Akhenaton. Les
conséquences furent terribles : Akhenaton mourut ø L’orgueil démesuré de Sakhatakh constitue peut-
d’une crise cardiaque provoquée par la décharge être sa seule faiblesse, car il est pratiquement
électromagnétique d’un artefact appelé Disque invincible. Sa connaissance du passé et de
solaire, qui était censé le mettre en contact avec l’avenir le rend extrêmement dangereux et il
le dieu Aton – également connu sous le nom de Yog- est tout à fait capable de se mesurer à un autre
Sothoth. Envoyé par les dirigeants de la capitale
Sothoth être invulnérable et pourvu d’une sagesse
yithienne, Khephnes retourna en Égypte antique millénaire, comme Omar al-Shakti.
al-Shakti
grâce au cube de stase et tenta de mettre un terme ø Incroyablement cultivé, il sait tout de
aux redoutables projets du renégat, qui l’assassina l’humanité, de la Terre et des planètes les
et le fit embaumer. Sakhatakh devint littéralement plus proches. Son comportement est calme mais
le maître de l’Empire égyptien pendant quelques instable, pacifique mais hostile, impossible
années, mais il fut rapidement trahi. Après avoir à prévoir ou à décrire. Ce n’est certainement
été prétendument abattu par les prêtres d’Amon
Amon, pas un sage patient et sensé, ni un amateur de
il changea de corps à plusieurs reprises jusqu’à lecture, mais il n’est pas fou non plus. C’est
nos jours et ne rentra jamais à Pnakotus. L’énorme tout bonnement un prodige.
sarcophage d’un être conique caché dans les
sous-sols du Shepheard est le cercueil royal de ø Bien qu’il maîtrise tous les sujets, Sakhatakh
Khephnes ; Sakhatakh craignait que quelqu’un ne peut montrer de l’intérêt pour les choses les
retrouve un jour le prêtre au corps de Yithien. plus triviales de la vie car elles échappent à sa
Afin d’empêcher qu’on l’utilise (ou qu’on active compréhension immédiate : comment faire rôtir un
l’esprit de Khephnes
Khephnes), mais aussi parce qu’il poulet, quelles substances composent un détergent
espère s’emparer du précieux Trousseau de Clefs, pour lave-vaisselle, comment s’appelle cet acteur
il s’est enregistré à l’hôtel en compagnie de la d’Hollywood ou ce danseur d’une comédie musicale
Confrérie noire.
noire Ces onze hommes identiques sont qu’il a eu l’occasion de voir, etc.

30
ø Il n’acceptera aucune proposition, quelle appréhender le processus biologique, les émotions
qu’elle soit. Il en a assez et ne fera rien qui qu’il implique leur échappent complètement.
ne figure pas dans ses plans, élaborés depuis
des centaines d’années. Étant un voyageur MONSIEUR BOHR,
temporel, il est fort possible qu’il ait déjà
Clone exaspérant de Sakhatakh ; douze clones
vécu à plusieurs reprises son séjour à l’hôtel.
identiques sont enregistrés à l’hôtel
Il a probablement parlé aux investigateurs des
dizaines de fois, à différents moments du cycle
FOR 60 CON 45 TAI 55 DEX 45 INT 100
temporel infini. Il a réussi dans des passés
et des avenirs successifs, et a probablement APP 50 POU 90 ÉDU 100 SAN — PV 20*
échoué ou perdu un élément indispensable à ses
Imp : 0 Carrure : 0 MVT — PM —
plans dans d’autres – sans quoi la situation ne
se répèterait pas ainsi. Il est donc illogique *Les lois de la nature n'ont aucune prise sur son
de penser qu’il s’agit d’un événement temporel organisme artificiel.
unique : la Confrérie noire revit les mêmes
choses en boucle et les influence à son avantage.
Combat
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3
ø Contrairement au reste de la Grande Race,
Sakhatakh ne rechigne pas à employer la magie Esquive 90% (45/18)
du Mythe et il la mêle indistinctement à la
technologie yithienne. Compétences
ø Il n’est ni bon ni mauvais, mais rebelle et Archéologie 95%, Baratin 90%, Comptabilité 65%,
imprévisible. Pour lui, la sagesse n’engendre Discrétion 95%, Droit 65%, Écouter 70%, Estimation 95%,
pas toujours la tranquillité de l’esprit ; au Histoire 95%, Pickpocket 50%, Mythe de Cthulhu 95%,
contraire, elle suscite une attitude chancelante Occultisme 95%, Orientation 80%, Persuasion 95%,
et précaire. Sakhatakh en sait trop. Psychologie 80%, Sciences (Pharmacologie) 95%,
Trouver Objet Caché 90%
INTERPRÉTATION Langues : toutes les langues connues 95%
ø Les messieurs Bohr marchent lentement et ont Sortilèges : tous
du mal à tourner. À cause d’une insuffisance
biologique dans leur structure osseuse, ils Perte de Santé Mentale : aucune à la vue d’un seul
ont tendance à avancer en ligne droite avec des monsieur Bohr ; en voir au moins deux ensemble et
changements brusques de direction. prendre conscience qu’ils sont parfaitement identiques
entraîne une perte de 0/1D6 points de Santé Mentale.
ø Bien qu’ils ne bougent pas vraiment à l’unisson,
tout laisse penser le contraire. Les décisions
qu’ils prennent sont partagées mais il y a
toujours un léger décalage dans leurs mouvements,
selon lequel d’entre eux a émis l’idée. Ils se
déplacent comme une volée d’oiseaux et suivent le
capitaine du moment en cadence imparfaite.

ø Les messieurs Bohr ne peuvent s’exprimer

qu’avec des phrases courtes : sujet, verbe
et complément. Cela complique beaucoup
la conversation, car il faut revenir
inlassablement sur les mêmes idées pour les
clarifier jusqu’à ce qu’ils comprennent.

ø Les tests de compétences sociales contre un

monsieur Bohr sont toujours d’une difficulté
extrême. Leur point faible est qu’ils ne
comprennent pas la maternité. S’ils savent
Omar al-Shakti
Il ne sait rien des machinations suprémacistes
de Weder mais est parfaitement conscient de son
ambition. En tant que sorcier royal, il tient le
prince Fouad sous son emprise. Celui-ci l’informe
de la découverte du Sarcophage noir et affirme que
sa victoire est plus proche que prévu. Grâce à ses
acolytes, al-Shakti sait déjà qu’un énorme cercueil
est caché dans les sous-sols ; le télégramme du
prince ne fait que le lui confirmer. Le lendemain,
il se présente à l’hôtel avec la ferme intention
d’interroger Weder sur la situation et sur la
raison pour laquelle il ne l’a pas tenu au courant.
Il pourrait l’éliminer mais, aimant par-dessous
tout qu’on le craigne, il se garde généralement
d’assassiner les gens et préfère les terroriser. Il
se contente donc de priver Weder d’une bonne partie
de sa vitalité sans le tuer. Il est peu probable
qu’al-Shakti croise Abebaberk Selassie
Selassie. Si cela
se produit, la conversation est aimable et sans
conséquence. Tous deux s’admirent mutuellement et
le sorcier en est venu à apprécier le Gros Nubien
pour son ineffable perversité, sans quoi il l’aurait
mis en pièces depuis longtemps. En retour, Selassie
lui rend hommage en lui offrant des hommes et des
femmes pour ses sacrifices rituels. « Al-Shakti est
rusé, implacable, aussi puissant qu’un dieu mineur.
Les investigateurs doivent l’éviter ou l’éliminer FAITS ET INDICES
par surprise. Vieux de plusieurs milliers d’années,
ø Al-Shakti est probablement l’homme le plus
ce sorcier a connu plusieurs réincarnations. Si cet
élégant que les investigateurs aient jamais
extraordinaire témoin de l’histoire du monde devait
rencontré. Son regard renferme des siècles
être tué, il est presque certain que les dieux du
de sagesse. La malice, un instinct millénaire
Mythe le ramèneraient à la vie. (…) Al-Shakti aime
envers tout ce qui est contre-nature,
vivre comme un être humain et vous ne devez pas
est l’argile sur laquelle est moulée son
abuser de ses pouvoirs. En revanche, il se montre
âme corrompue.
impitoyable si les investigateurs persistent
à l’affronter. » (cf. MN) Al-Shakti a connu ø Cela n’a pas de sens, mais il adore les
al-Hazred et discuté avec lui de certains passages sucreries. Il aime les viennoiseries, les
du Necronomicon. Les notes qu’il a prises pendant gâteaux et les biscuits. Un investigateur qui
cette conversation, évidemment inestimables, s’en rend compte (avec un test majeur de Trouver
sont à l'abri dans sa chambre d’hôtel (cf. Notes Objet Caché ou de Psychologie
Psychologie) et en tire profit
d’al-Shakti sur l’Al Azif, page 121). Son animal de peut accomplir de grandes choses. Toutefois,
compagnie, un chat blanc en apparence inoffensif s’il échoue à un test de Discrétion et qu’al-
nommé Hetep (qu’il emmène partout mais qui restera Shakti se sent observé pendant qu’il mange des
dans sa chambre, sauf s’il a besoin de lui), est en friandises, il risque gros.
réalité un démon très dangereux. La seule entité
ø Il ne connaît pas l’Aga
Aga Khan et ce désintérêt
capable de se mesurer à al-Shakti est Sakhatakh
Sakhatakh, le
est réciproque, car al-Shakti joue dans une
renégat yithien. La possibilité que survienne un
autre ligue. Le moment présent l’intéresse
duel entre ces deux titans existe bel et bien.
très peu.

ø Al-Shakti méprise le prince Fouad et ne

maintient leur relation qu’à cause de ses
propres serviteurs, qui respectent la tête
couronnée de leur pays.

ø Il a rencontré Churchill en Inde quand celui-

ci avait 22 ans. Alors qu’il s’apprêtait à le
tuer, penser aux conséquences de ce crime l’a
finalement convaincu de le laisser vivre.
INTERPRÉTATION
ø Il parle couramment l’anglais et le français (parmi
nombre d’autres langues). Son accent est fascinant.
Croiser son regard profond peut nécessiter un test
de POU
POU. En cas d’échec, l’investigateur risque
de le fixer sans raison pendant des heures, comme
hypnotisé ; tel est son pouvoir démesuré.
ø Al-Shakti veut les pièces noires, pas tant pour les
posséder que pour les étudier. Le Yithien Sakhatakh
est l’une des personnalités les plus énigmatiques à
ses yeux car il ignore tout de son existence, bien
qu’ils aient tous deux vécu à l’époque de l’Égypte
antique. Il aimerait rencontrer Agatha Christie et
l’informer qu’elle va disparaître quelques jours
en 1926. Il a lu tous ses romans et il l’adore.
OMAR AL-SHAKTI,
Millénaire, chef de la Fraternité du Pharaon Noir,
l’un des hommes les plus dangereux sur Terre
FOR 65 CON 125 TAI 50 DEX 85 INT 100
APP 80 POU 165 ÉDU 60 SAN 00 PV 17
Intimidation 70%, Mythe de Cthulhu 95%,
Occultisme 95%, Persuasion 95%, Psychologie 90%,
Relation avec les animaux 50%, Sciences
(Pharmacologie) 95%, Trouver Objet Caché 90%
Langues : Anglais 90%, Arabe 95%, Araméen 70%, Chinois
(Shanghaïen) 70%, Copte 90%, Égyptien (Classique ;
Langue maternelle) 80%, Égyptien (Démotique) 80%,
Égyptien (Hiéroglyphes) 95%, Français 95%,
Grec (Classique) 98%, Hébreu 98%, Hindoustani 80%,
Latin 98%, Mandarin 90%, Swahili 95%, et pratiquement
toutes les autres langues connues 40% (en moyenne)
Pouvoirs distinctifs
Hetep (cf. Hetep, le félin démoniaque page 127)
Al-Shakti porte toujours sur lui une paire de sceptres
égyptiens similaires à ceux d’un pharaon, mais les
siens octroient 5D20 points de magie supplémentaires
qu’il peut utiliser pour lancer des sortilèges (cf.
page 118). Tant qu’il les a en vue, il peut les attirer
entre ses mains et lui seul est capable de s’en
servir. Liés à sa force vitale, ils se transforment en
poussière s’il meurt.

Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 8 PM : 33 Armure : aucune, mais ses sceptres absorbent 1D10
dégâts magiques (par exemple, si al-Shakti est
la cible de trois sortilèges Flétrissement, ils
Combat annulent 1D10 dégâts de chaque – à raison d’un jet par
Corps à corps 75% (37/15), dégâts 1D3 ou grand bâton, sortilège). Cette défense n'est pas limitée dans le
dégâts 1D8 temps, mais al-Shakti doit tenir les sceptres croisés
devant lui pour qu’elle fonctionne.
Revolver calibre 38 35% (17/7), dégâts 1D10
Sortilèges : tous ceux du Manuel du Gardien, Portée
Esquive 60% (30/12)
Spectrale (variante)* et d’autres à la discrétion
du Gardien.
Compétences
Archéologie 80%, Comptabilité 65%, Crédit 75%, *Variante d’un sortilège du GGMC, reproduit ici (cf.
Discrétion 75%, Droit 65%, Écouter 70%, Histoire 85%, page 111) par commodité pour le Gardien.

33
Garth Weder
(Cf. GC) Né à Vienne en 1878, Weder est issu d’une famille
immensément riche, propriétaire de luxueuses résidences
dans toute l’Autriche. Il jouit d’une vie prospère
jusqu’à ce que ses parents meurent au cours d’un étrange
accident, brûlés vifs dans le spectaculaire incendie de
leur chalet des Alpes suisses pendant l’hiver 1892. Weder
a quatorze ans et sa personnalité subit un revers majeur ;
dès lors, il concentre tous ses efforts pour trouver un
moyen de contacter les esprits de ses parents. Dédié corps
et âme à l’occultisme, il établit des contacts avec tous
les médiums, sorciers et magiciens qui officient à Vienne.
Mais du fait de son jeune âge, il se retrouve facilement
manipulé par des profiteurs et autres individus sans
scrupules. En 1897, il rencontre Rudolf von Sebottendorf,
Sebottendorf
avec qui il se lie d’amitié et se rend au Caire. Weder y
contacte la loge maçonnique, rejoint le Club Mohamed Ali,
l’Automobile Club et l’Institut français d’archéologie
orientale du Caire, devient membre fondateur de la
branche locale de l’Aube dorée et finit par adhérer (il y
a deux ans) à la Fraternité du Pharaon Noir. Garth Weder
est prêt à tout pour gravir les échelons de la pyramide
du pouvoir ; il se doit donc d’être toujours le premier
informé et arrivé. Contournant la hiérarchie stricte
de la secte, il aide Carter à analyser le passé avec un
cristal de Mortlan afin de découvrir l’emplacement
exact du tombeau de Toutânkhamon
Toutânkhamon. En retour, Carter
est contraint de partager ses découvertes avec lui.
Son ambition est telle que Weder va jusqu’à défier Omar
al-Shakti, le chef de la Fraternité, ce qui pourrait bien
al-Shakti
lui coûter la vie. En parallèle, il rumine sans cesse
des projets aux proportions titanesques dans son esprit
tordu et tourmenté, notamment son intention d’asservir
l’humanité par le biais d’un parti politique allemand
émergent. Cet aspect de sa personnalité demeure toutefois
secondaire dans la situation présente.
FAITS ET INDICES
ø Weder est vierge. Il n’est pas déraisonnable de
penser que ses plans mégalomanes de conquête du monde
ont à voir avec cette absence d’expérience sexuelle
que, par honte, il cache même à ses proches. Les
quatre femmes avec lesquelles il est supposé avoir
eu des relations, et qu’il a en fait assassinées, ne
l’ont jamais vu nu. Le mobile du crime est évident :
il ne voulait pas perdre sa réputation de gentilhomme
séduisant et charismatique, surnommé à juste titre
« le matador » (cf. GC).
ø Weder ne connaît pas l’Aga
Aga Khan mais aimerait bien
le rencontrer, car il pourrait lui soutirer de
l’argent sous prétexte de financer des projets
d’agrandissement du musée (ou toute autre ânerie
du même genre). C’est un individu tellement
ambitieux mais désireux de plaire qu’il oscille
entre asociabilité arrogante et logorrhée verbale.
La manière dont il réagit aux interactions avec un
investigateur dépend exclusivement de la réussite
ou de l’échec à un test de Crédit
Crédit.
ø S’il en a l’occasion, il sera ravi de faire la
connaissance de Churchill afin de tirer le meilleur
parti d’un contact si illustre. Il pourrait lui
extorquer des informations, le menacer ou le
kidnapper, voire le convertir en serviteur de la
Fraternité du Pharaon Noir.
INTERPRÉTATION
ø Weder parle vite et avec une bonne prononciation.
Même s’il tente de paraître aimable et détendu, son
caractère nerveux a tendance à rendre son discours
confus. Attentif à tous les détails, il ne perd jamais
le fil d’une conversation. Il refuse d’aborder
les sujets politiques ou qui n’ont pas trait à
l’Égypte antique, et il ne se laisse distraire que
par des informations susceptibles de lui parvenir
d’Allemagne. Il est possible de mentionner la montée
en puissance de son parti politique, qu’il souhaite
plus que tout voir accéder au pouvoir, mais Weder
essaiera toujours d’éviter de s’emballer et de trahir
ses convictions proto-fascistes.
GARTH WEDER,
44 ans, directeur du Musée égyptien, séducteur et
menteur, membre de la Fraternité du Pharaon Noir
FOR 65 CON 70 TAI 65 DEX 50 INT 80
APP 85 POU 75 ÉDU 80 SAN 20 PV 13
Imp : +1D4 Carrure : 1 MVT : 7 PM : 15
Combat
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3+Imp
Couteau enchanté 60% (30/12), dégâts 1D4+2+Imp
Fusil à canon scié calibre 12 45% (22/9), dégâts
4D6/1D6 (à 5/10 mètres)
Automatique calibre 32 45% (22/9), dégâts 1D8
Esquive 25% (12/5)
Compétences
Archéologie 80%, Arts et métiers (Restauration) 65%,
Baratin 80%, Bibliothèque 75%, Charme 60%, Conduite 30%,
Conduite d’attelage 40%, Crédit 65%, Droit 15%,
Histoire 60%, Mythe de Cthulhu 40%, Occultisme 50%,
Persuasion 40%, Psychologie 25%, Trouver Objet Caché 35%
Langues : Allemand (Langue maternelle) 80%,
Anglais 34%, Arabe 20%, Égyptien (Classique ; lu et
écrit seulement) 50%, Égyptien (Démotique ; lu et
écrit seulement) 50%, Français 65%
Sortilèges : Contacter une Goule, Contacter un Homme-
Rat**, Domination, Enchanter un Brasero*, Enchanter
un Couteau, Flétrissement, Invoquer un Cristal de
Mortlan*, Malédiction des Hommes-Rats**
*Sortilège du GGMC, reproduit ici (cf. page 110) par
commodité pour le Gardien.
**Cf. Nouveaux sortilèges, pages 110-111.

ø Il se réjouit de l’ascension de cet homme puissant

en Italie, Mussolini, même s’il n’est pas sûr que ce
soit une personne digne de confiance.

ø Si quelque chose (ou quelqu’un) lui fait obstacle,

il l’éliminera aussitôt. Si, au contraire, les
investigateurs l’aident à réaliser ses plans
en gagnant sa confiance, il intercédera auprès
d’al-Shakti
al-Shakti pour qu’ils soient admis au sein de
la Fraternité du Pharaon Noir. Que cela leur soit
bénéfique ou non est une autre histoire. Weder
dégoûte profondément le sorcier
sorcier, qui aimerait le
dépecer à coups de scalpel mais s’en abstient car
ce serait lui accorder trop d’importance. Si c’est
Weder qui présente les investigateurs à al-Shakti
al-Shakti,
le Gardien devrait en tenir compte et infliger deux
dés malus à tous leurs tests de Baratin
Baratin, Charme
Charme,
Intimidation ou Persuasion
Persuasion.

35
 Deux jours
au Shepheard
Chapitre Trois
 FARCE MACABRE
Prologue
H
oward Carter découvrit la tombe de
Toutânkhamon le 4 novembre 1922 mais ne l’ouvrit
(officiellement) que le 26 novembre, car il ne voulait
« pas le faire sans mon ami et associé, Lord Carnarvon. Je
souhaitais naturellement poursuivre notre déblayage afin de
vérifier l’étendue réelle de la découverte… mais par égard
pour Lord Carnarvon, qui n’était pas encore arrivé d’Angle-
terre, j’ai préféré l’attendre avant de poursuivre nos travaux. »
Le matin du 6 novembre, il lui envoya donc un télégramme
(cf. Indice : Farce 1).
Carter lui-même raconte : « Nous avions quinze jours de bat-
tement, que nous avons mis à profit pour effectuer les derniers
préparatifs à Louxor. Ainsi, lorsque le moment viendrait de
rouvrir la tombe, nous serions en mesure de régler prompte-
ment toute situation qui pourrait se présenter. Dans la nuit du
18, je suis parti au Caire pour trois jours afin d’accueillir Lord
Carnarvon et de faire les quelques achats nécessaires. Je suis
rentré à Louxor le 21. » Or, le mécène qui finançait l’expédi-
tion arriva au Caire le 22 novembre. C’est la première inexac-
titude dans les dires de Carter.
À ce moment-là, Howard Carter s’était théoriquement pré-
paré à l’ouverture du tombeau. Les travaux pour dégager
l’escalier, de seize marches en tout, dévoilèrent la partie infé-
rieure de la porte scellée sur laquelle était inscrit le nom de
Toutânkhamon. Ils révélèrent également un fait troublant :
le sceau de la première porte était brisé. Selon Carter, des
profanateurs seraient donc entrés dans la tombe à une date
qui, d’après ses conclusions, ne pouvait être postérieure à dix
ou quinze ans après l’enterrement. Carter déclara que le fait
que la sépulture ait été de nouveau scellée indiquait toutefois
qu’elle n’avait pas été entièrement pillée.
38
Cela ne s’est pas passé
comme on nous l’a raconté
Les investigateurs découvriront que la tombe de Toutânkhamon
a certes été profanée, mais par Carter lui-même. Il y pénétra
avant tout le monde et brisa le Premier Sceau, mû par sa soif
de faire main basse sur des reliques dont seuls son ami Garth
Weder et lui avaient connaissance : le Sarcophage de Basalte de
la XVIIIe dynastie contenant un membre de la Grande Race de
Yith momifié, la Dague d’Akhenaton, le cube de stase, le com-
municateur temporel, deux fusils à éclairs, le pilier djed, le fabu-
leux Disque solaire, le collier ménat, l’amulette de Néfer et le
Trousseau de Clefs.
Carter ouvrit le tombeau à l’aube du 5 novembre, en retira
tout ce qui avait trait au Mythe et, avec l’aide de membres de
la Fraternité du Pharaon Noir, cacha ces pièces dans les sous-
sols de l’hôtel Shepheard.
Le trésor cthulhoïde se trouvait entre le premier mur scellé
et le second, dans ce que l’on appelle communément le cou-
loir incliné, de sorte qu’il n’eut pas à briser les sceaux de la
seconde porte ; pour que sa théorie soit parfaitement plau-
sible, il lui suffit de maquiller les dégâts infligés à la première
et de rejeter la faute sur les pilleurs de tombes.
Le couloir incliné est long de 7,60 mètres, large de 1,70 mètre
et haut de 2 mètres. Le Sarcophage de Basalte pèse plus
de 2 300 kg pour 6 mètres de long, 1,55 mètre de large et
1,60 mètre de haut. Ce grand et lourd cercueil en pierre
permit involontairement d’isoler la dernière demeure
de Toutânkhamon, car la seule façon d’y accéder aurait
été de le déplacer ; cela explique sans doute que le tom-
beau soit resté vierge pendant des millénaires. Les autres
objets, certains en plusieurs morceaux, étaient rangés dans
des caisses en bois sculpté recouvertes d’or, elles-mêmes
Indice : Farce 1
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD
empilées sur le Sarcophage. C’est en ramenant le contenu
du couloir à la surface qu’Howard Carter découvrit le
Second Sceau.
Il est vrai que Carter informa Lord Carnarvon de sa décou-
verte, mais il mit d’abord au courant le conservateur du musée
du Caire, Garth Weder, un membre très dangereux de la Fra-
ternité du Pharaon Noir, qui exerce toujours un énorme pou-
voir dans la capitale égyptienne et dans le monde (cf. MN).
Carter et Weder retirèrent les pièces noires avec l’aide de plus
de quarante adorateurs, vingt d’entre eux étant lourdement
armés et surveillant l’opération pour qu’elle demeure secrète.
Carter voulait ouvrir le Second Sceau, mais son complice le
retint : « Il n’y a plus rien de valeur là-bas. »
Weder conseilla de mettre les objets du Mythe en lieu sûr avant
de les installer définitivement dans les ailes privées du musée,
car « le transfert devrait se faire lors d’une journée sans vigiles ».
Il parlait du 22 novembre 1922 à partir de 22h00, une date
en elle-même énigmatique. Weder connaît bien les sous-sols
du Shepheard grâce à Moustafa ibn Mahadni, le méprisable
chef cuisinier. Relié aux ruines d’un temple, ce trou pestilen-
tiel a vu se tenir des réunions clandestines dont très peu de
gens ont entendu parler. Il faut dire qu’il réunit des conditions
particulières de sécurité méritant d’être prises en compte. Qui-
conque ignore comment apaiser les hommes-rats et nourrir
de temps à autre les goules qui vivent dans les sous-sols n’arri-
vera jamais sain et sauf jusqu’aux pièces volées.
Qu’ont-ils l’intention de faire ?
Le plan de Carter et Weder consiste donc à faire sortir leur
butin des sous-sols de l’hôtel et à le déplacer dès que pos-
sible jusqu’aux salles cachées du musée du Caire : la fati-
dique nuit du 22, une fois que Lord Carnarvon aura quitté
le Shepheard – ce qui arrivera à coup sûr si les investigateurs
ne l’en empêchent pas. Carter veut gagner du temps pour
étudier le trésor avant l’arrivée de son chef. Quant à Weder,
il cherche à acquérir davantage de pouvoir. S’il contrôle les
pièces volées, il aura la mainmise sur la Fraternité.
Mais c’est compter sans la présence incommodante dans
l’hôtel du prince Fouad, un membre d’honneur de la secte,
rapidement informé de cette découverte grâce à ses espions
infiltrés au Shepheard. Convaincu qu’il ne s’agit pas là du
tombeau d’un énième pharaon insignifiant, Fouad veut
le voir avant tout le monde. Le problème est qu’il rend des
comptes à Omar al-Shakti, son sorcier personnel et le chef
de la Fraternité du Pharaon Noir. Il l’informe donc aussitôt de
la trouvaille de Carter, une donnée de la plus haute impor-
tance qui échappe à Garth Weder.
39
 FARCE MACABRE
Événements pas à pas : La partie
Voici une description des faits tels qu’ils se produisent si les
investigateurs sont absents ou n’interviennent pas. Le rôle du
Gardien est d’adapter ces événements selon l’impact poten-
tiel de leurs actions sur le comportement des PNJ. De mon
point de vue, ce n’est pas une bonne chose de suivre la trame
au pied de la lettre comme s’il s’agissait d’un récit immuable.
Le Gardien devra sans doute serrer les dents et accepter que
de merveilleuses séquences soient littéralement jetées à la
poubelle suite aux décisions absurdes des joueuses : il n’y a
rien de mal à ça ! C’est un aspect de L’Appel de Cthulhu qui
me plaît énormément, et la raison pour laquelle je pense que
cette aventure peut être rejouée plusieurs fois.
Rigueur et bon sens
Afin que l’histoire suive au plus près le déroulé prévu par le
Gardien, il existe pour ainsi dire des « astuces légales » comme
les tests opportuns d’INT (ou même d’Idée) et d’autres moyens
moins orthodoxes, par exemple changer subitement le lieu où
se déroulent certaines séquences – aussi bien dans l’espace
que dans le temps. À mon avis, cette seconde option risque
de perdre les joueuses. Le sentiment de réalisme induit par le
fait de rater certains événements n’a pas de prix. Les dés font
la loi. S’il est 19h00, tant pis pour les investigateurs en retard :
al-Shakti est déjà parti. Ce genre de chose n’arriverait jamais
dans un film, où les spectateurs demeurent passifs, mais le jeu
de rôle le permet parce que les participantes influent sur l’évo-
lution de l’aventure. Cette dernière dépend exclusivement de
l’interprétation qu’en ont les joueuses, coordonnées plutôt que
dirigées par un Gardien rigoureux et sensé.
Une affaire de cohérence
Cela dit, le Gardien est bien évidemment libre de modifier
l’ordre des événements afin que les investigateurs soient pré-
sents et interagissent avec les personnages idoines, toujours
dans le cadre de la journée en cours et en respectant une pro-
gression logique. Si Carnarvon ne reste pas dans sa chambre
et descend avec eux dans les sous-sols, il risque d’assister au
déménagement des objets magiques ou même à la mort de sa
fille, ce qui serait fort problématique (mais néanmoins pos-
sible). De même, mieux vaut éviter qu’al-Shakti fasse détruire
l’hôtel entier par des horreurs chasseresses, à moins que le
Gardien soit friand de carnages absolus. Je n’ai pas l’intention
de contraindre qui que ce soit à la retenue et à la modération
par de pathétiques tentatives d’orienter la partie. Les séquences
sont programmées suivant un horaire approximatif qui peut
être adapté, bien qu’avec précaution, afin qu’un même person-
nage ne se trouve jamais à deux endroits différents en même
temps. Pour gérer efficacement cet écueil, le Gardien dispose
d’un Diagramme des déplacements des PNJ ; un outil très
utile pour ne pas perdre le contrôle du récit et s’assurer que la
succession des événements demeure fluide et immersive. Il n’y
a rien de pire que de consulter constamment le scénario pour
40
savoir où se trouve tel ou tel individu. L’aventure ne prétend
pas être une simple histoire d’horreur mais aussi, par bien des
aspects, une sorte de comédie. Afin que la farce reste fasci-
nante et amusante sans jamais perdre de sa vraisemblance,
les apparitions et disparitions des personnages exigent une
certaine aisance de la part du Gardien (comme les portes qui
s’ouvrent et se ferment dans un film de Lubitsch).
Poursuites discrètes
Le Gardien peut utiliser les salles et les couloirs de l’hôtel
pour que les investigateurs suivent discrètement les PNJ et
découvrent ce qu’ils manigancent : « Vous voyez Carter se
diriger vers les sous-sols. Il n’est pas conscient de votre pré-
sence. » Par exemple, si Weder demande à la réception quelle
chambre occupe Dieter Lounpeen (la 204), les investigateurs
peuvent décider de lui emboîter le pas afin de découvrir ce
qu’il lui veut. De même, si al-Shakti descend aux sous-sols en
compagnie de Mahadni, quelqu’un peut effectuer un test de
Discrétion opposé à la compétence Trouver Objet Caché ou
Écouter du sorcier pour les suivre sans être vu… en risquant
sa vie au passage. Ces moments sont au cœur du jeu et du
suspense en général. Il est important de rappeler aux joueuses
à quel point la discrétion est cruciale, peut-être plus que
jamais. Le porte-monstre-trésor des parties d’antan a laissé
des traces indélébiles : le jeu de rôle implique une action
sans retenue. Dans L’Appel de Cthulhu, les joueuses doivent
évoluer dans un climat de malaise alimenté par le genre de
situations angoissantes et irrationnelles où les personnages
se contentent d’éviter par tous les moyens d’être découverts.
L’essentiel est de savoir rester invisibles dans ce maudit hôtel.
Nul n’est tenu de tout savoir
Par ailleurs, il est nécessaire de souligner que les investigateurs ne
devraient pas être au courant de tout, ni être témoins de chacun
des événements décrits dans cette aventure. Selon les décisions
des joueuses, certains faits seront à leur portée et d’autres non.
Si les investigateurs se trouvent aux sous-sols, absorbés dans
la contemplation de l’avènement du Rôdeur devant le Seuil, ils
rateront peut-être la soirée de la première du film Häxan (Ben-
jamin Christensen, 1922) dans la salle de bal. Le Gardien est
alors libre de leur fournir les informations manquantes par le
biais d’autres personnages non joueurs ayant assisté à la fête.
Innocence bénie
Il peut aussi être préférable de vivre en sachant qu’on a frôlé le
drame sans s’en rendre compte, tout simplement. Dans cette
aventure, les investigateurs pourraient parfaitement se rendre à
l’hôtel, boire des martinis dry, danser pendant la soirée et aller
ensuite se coucher tranquillement. J’adore cette impression qu’un
événement saisissant se passe autour de soi mais qu’au fond,
on n’est que le spectateur d’une comédie de Rock Hudson ; le
« J’y étais et il ne s’est rien passé » a quelque chose de formidable.
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD
x Drogmans w
Les investigateurs peuvent éventuellement avoir recours
aux services d’un drogman, un guide privé qui leur sera
sans doute recommandé par la réception de l’hôtel. S’ils n’y
pensent pas tout seuls, un test d’INT ou de Connaissance
permet de leur souffler l’idée. Toute personne sensée qui se
rend au Caire a besoin d’un drogman pour se déplacer ; ces
interprètes arabes maîtrisant parfaitement l’anglais savent
régler les innombrables démarches inhérentes à un voyage
aussi compliqué que celui-ci. En échange de 40 piastres par
jour, les investigateurs pourront compter sur cette personne
pour subvenir à presque tous leurs besoins. S’ils veulent
quitter l’hôtel, le drogman leur facilite la tâche en organisant
l’excursion, voire se charge lui-même de leur faire visiter une
mosquée ou de trouver quel magasin vend les articles qu’ils
recherchent. Un drogman peut également louer n’importe
quel animal, par exemple un chameau, ou même engager
une expédition complète dans le désert avec ses chariots,
ses machines, ses outils, ses fournitures et ses ouvriers.
Malheureusement, je ne pense pas que ce soit possible. La
Table des personnages aléatoires (cf. page 130) et la Table
des événements funestes (cf. page 146) sont de parfaits
outils mis à la disposition du Gardien pour déchaîner le
chaos au moment voulu, si c’est ce qu’il souhaite. L’aven-
ture peut prendre un virage à 180 degrés si les investiga-
teurs entrent dans la mauvaise chambre ou font une ren-
contre malheureuse. Méfiez-vous de ces listes : ce sont des
jouets dangereux.
Enfin, j’ai un conseil pour Son Excellence le Gardien : faites
comme bon vous semble. Cette aventure est prévue pour vous
permettre d’adapter le genre et le format à votre convenance.
Si les investigateurs souhaitent s’offrir les services (ines­
timables) d’un drogman en qui ils puissent avoir confiance,
nul ne saurait mieux les conseiller que Cleveland Clinton
(réceptionniste de l’hôtel), les frères Meyer (bagagistes),
le Monténégrin Mihailo Bulatovic (portier) ou Charles
Behler (directeur).
Drogman standard
ABDUL CRUTTA,
35 ans, drogman séduisant et honnête
FOR 50 CON 70 TAI 45 DEX 80 INT 75
APP 75 POU 60 ÉDU 70 SAN 60 PV 11
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 9 PM : 12
Combat
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3
Couteau de cuisine 40% (20/8), dégâts 1D4+2
Automatique calibre 32 35% (17/7), dégâts 1D8
Esquive 40% (20/8)
Compétences
Archéologie 30%, Baratin 75%, Bibliothèque 15%,
Charme 40%, Conduite 30%, Crédit 30%, Droit 15%,
Histoire 60%, Persuasion 30%, Psychologie 25%,
Trouver Objet Caché 35%
Langues : Allemand 45%, Anglais 34%, Arabe (Langue
maternelle) 70%, Français 65%
Profil
L’homme sent bon ; il lui manque la moitié de l’auriculaire
gauche (mangé par un babouin) ; il porte un collier en argent
arborant un « S » (cadeau de Selassie) ; il aime les romans
policiers et si les investigateurs lui présentent Agatha Christie,
il leur en sera reconnaissant toute sa vie.
L’essentiel est que les joueuses et joueurs qui accepteront de
prendre part à votre spectacle s’amusent grâce à votre folle
mise en scène.
Lieux
Pour que le Gardien localise facilement les différents endroits
mentionnés dans cette aventure, chacun d’eux est identifié
par un « L » majuscule suivi d’un numéro, le tout entre paren-
thèses. Ce numéro renvoie au lieu correspondant de l’index
fourni dans le Chapitre 4 (cf. page 83). Par exemple, (L1) fait
référence à la terrasse principale de l’hôtel.
41
 FARCE MACABRE
Jour 1 : 21 novembre 1922
Le matin
L’arrivée au Caire
La manière dont les investigateurs se rendent au Shepheard
ne nous intéresse pas outre mesure. Ils peuvent venir en train
depuis Alexandrie, en voiture ou même en bateau sur le Nil
(si le Gardien a besoin de ces informations, le Guide du Caire
peut lui être utile s’il l’a à disposition). À titre personnel, je
commencerais directement par la montée des marches de
l’hôtel afin d’éviter un prologue sans grand intérêt. Gardez
seulement à l’esprit que d’où qu’ils viennent, les investigateurs
doivent absolument être sur place au matin du 21 novembre.
Il ne s’agit en aucun cas d’un voyage d’agrément, puisqu’ils
ont été invités par la direction du Shepheard afin d’enquêter
sur « quelque chose qui ne peut être expliqué au téléphone ».
Charles Behler en personne a envoyé un étrange télégramme
(cf. Indice : Farce 2) à l’un des investigateurs (à la discrétion
du Gardien) depuis l’extérieur de l’hôtel, alors même que ce
dernier dispose d’un bureau du télégraphe et des postes. Il
désespère d’en finir avec les étranges incidents qui frappent
l’établissement depuis que les pièces noires ont été entrepo-
sées à son insu dans les sous-sols, le 5 novembre.
À la réception
Les investigateurs arrivent à l’hôtel Shepheard le matin du 21
novembre, à 9h00. Enregistrer leur arrivée à la réception (L2),
vider leur valises et s’installer dans la chambre leur prendra au
moins une heure.
Dans le hall d’entrée du Shepheard
Une fois leurs réservations vérifiées, les investigateurs sont
officiellement enregistrés à l’hôtel, où ils séjourneront en
principe autant de nuits que nécessaire pour élucider les phé-
nomènes inexplicables dont parle le directeur. Ils auront éga-
lement libre accès au restaurant. Cependant, les boissons au
Long bar (L18) ne semblent pas être prises en charge. Imprimé
au dos d’une carte du Caire, un plan du Shepheard les guidera
à travers les différentes pièces du complexe hôtelier.
Le réceptionniste (cf. Cleveland Clinton, page 88) se met à
balbutier si on lui pose une question qu’il ne comprend pas ;
un test de Connaissance (45%) permet au Gardien de déter-
miner sa réaction. Il sait qu’il se passe des choses étranges
dans l’hôtel et, si on le lui demande poliment, il raconte avoir
entendu des cris dans la chambre 122 deux jours plus tôt,
alors qu’elle était vide à ce moment-là.
Note à l’intention du Gardien : ces plaintes étaient bien
réelles. Gasparini, le misérable barman, dépassait les
bornes avec une cliente particulièrement séduisante. Il
a pris l’habitude d’utiliser les chambres inoccupées pour
ses ébats, auxquelles il accède grâce à sa copie du passe-
partout de l’hôtel.
42
Cleveland apprécie énormément Behler, son grand ami et
confident, qui lui a donné du travail après la guerre quand tout
le monde lui tournait le dos. Il connaît Carter superficiellement ;
pour lui, ce n’est qu’un explorateur de plus parmi les dizaines
d’égyptologues fous qui viennent chaque mois loger au Shepheard
avant de partir en expédition. Quant à Weder, il lui semble être
un homme sérieux et prudent avec qui on ne peut pas trop rigo-
ler. Clinton a parfois aperçu Carter en compagnie d’individus
peu fiables. Avec un test réussi de Psychologie, on remarque que
son sourire dissimule une nervosité sous-jacente. Une réussite en
Baratin ou en Charme l’aide à avouer qu’il est contrarié parce
que le prince Fouad a appelé il y a quelques minutes pour confir-
mer sa présence à la fête de ce soir. Si on lui demande d’explici-
ter, il déclare : « Le prince Fouad m’effraie par son comportement
inconstant, tel celui d’une adolescente. Vous voyez ce que je veux
dire ? Il peut être de votre côté, puis se retourner contre vous en un
instant ; et il exige six chambres communicantes… » Même si les
investigateurs veulent à tout prix assister à la fête, il ne cède pas
car c’est le genre de soirée à laquelle on ne peut accéder que sur
invitation : « Parlez au directeur de l’hôtel. » S’ils insistent pour
savoir si Cleveland se rappelle quelque chose d’étrange ayant pu
se passer, et réussissent un test majeur de Baratin ou de Charme,
il leur confie une anecdote vraiment déroutante :
— Il y a environ une semaine, un homme pâle à l’air
triste, sans aucune caractéristique physique particulière,
s’est enregistré à l’hôtel : monsieur Bohr, de Copenhague.
Il a demandé douze chambres communicantes. Eh bien,
moi je n’ai vu qu’une seule personne, je ne sais pas qui
occupe les autres. Les femmes de chambre m’ont certifié
que des gens y dorment, mais chaque fois que nous
voyons quelqu’un en sortir, c’est toujours monsieur Bohr.
L'étrange duo
Arrive alors Dieter Lounpeen, un escogriffe allemand de
mauvaise humeur, accompagné de sa fille Olga, une rousse
majestueuse et effrontée. Ils s’enregistrent en même temps
que les investigateurs ; une réussite en Écouter permet de
surprendre deux informations : on leur attribue la chambre
204, et Dieter affirme être là pour affaires. Pendant ce temps,
Olga parcourt le hall d’entrée des yeux, manifestement à la
recherche de quelqu’un (Gasparini).
Le trio infernal
Sven, Hans et Lars, les trois bagagistes suisses (cf. GC), aident
les investigateurs à monter leurs valises dans la chambre. En
échange d’un bon pourboire, ils peuvent bavarder de la vie
quotidienne au Shepheard ou des événements prévus dans les
prochains jours. Sven se touche l’estomac à plusieurs reprises.
Il a mal au ventre, bien que cela n’ait rien à voir avec l’in-
trigue : Mahadni, le cuisinier de l’hôtel, a simplement la main
trop lourde sur les épices. Hans souffre de kératose actinique
et une énorme tache brune lui couvre la moitié du visage. Son
apparence est surprenante, mais il se révèle charmant. Lars,
le plus jeune et le plus rusé des frères, est capable d’ouvrir
n’importe quelle serrure avec le fil de fer qu’il manie depuis
des années (cf. profil des frères Meyer, page 135).
Indice : Farce 2
 FARCE MACABRE
Sur la terrasse de l’hôtel
Le matin même, à 11h00, les investigateurs rejoignent le direc-
teur et principal actionnaire du Shepheard, l’honorable Charles
Behler, sur la terrasse de l’hôtel (L1). Ils s’assoient autour d’une
table ronde en métal prévue pour quatre personnes. Il est
encore tôt, mais le thermomètre a déjà atteint les 30 °C. Aucun
souffle de vent, pas même une légère brise, ne vient adoucir
cette terrible chaleur. L’atmosphère est moite et humide, au
point que les mouches collent à la peau trempée de sueur. La
poussière qui vole partout adhère aux bras et aux visages dénu-
dés, poussant les habitants à se couvrir entièrement.
La conversation avec Behler
Le directeur affirme que des incidents étranges surviennent
au Shepheard depuis plusieurs jours (le 7 novembre, si les
investigateurs parviennent à lui tirer les vers du nez). Il est
persuadé qu’il s’agit de phénomènes inexplicables :
— Chers amis, nos clients font d’horribles cauchemars.
Certains, surtout les plus âgés, rêvent d’une affreuse
masse bouillonnante qui envahit leur chambre comme
des ballons de fête foraine, puis les écrase et les engloutit.
Au petit-déjeuner, nous avons découvert que la vaisselle
du restaurant se couvre de rouille au contact de la peau
et vole en éclats sous nos yeux. Les colonnades s’abîment ;
des fissures et des craquelures apparaissent subitement sur
toute la surface. En rejoignant leurs chambres, les clients
croisent des meutes de rats sorties des égouts, qui galopent
au beau milieu des couloirs. Lorsqu’ils ouvrent leur porte,
la pièce est glaciale et ils claquent des dents alors qu’il fait
près de trente degrés à l’extérieur. Vous devez m’aider !
Behler exige évidemment une discrétion absolue, car la répu-
tation du Shepheard en pâtirait lourdement si les journaux
assoiffés de ce genre d’histoires terrifiantes avaient vent de
l’affaire. L’établissement est une institution au Caire, et il n’a
pas besoin de ce genre de publicité.
S’essuyant le front avec un mouchoir brodé aux initiales de l’hô-
tel, Behler offre le gîte et le couvert aux investigateurs pendant
deux jours, ainsi que 100 livres égyptiennes chacun – il leur
promet même le double s’ils obtiennent des résultats probants.
Charles Behler connaît tout le monde et peut fournir des infor-
mations substantielles ; s’ils possèdent un Crédit suffisant (à la
discrétion du Gardien), il peut les présenter aux personnages
les plus illustres. C’est un homme bon, qui n’a rien à cacher et
ignore tout de ce qui se trame à l’hôtel, en dehors de l’ordinaire.
Avec un test de Baratin, de Charme ou de Persuasion, et
à condition qu’ils y pensent, les investigateurs peuvent
convaincre Behler de leur procurer des invitations pour la
mascarade prévue ce soir. Il serait bien plus facile de les obte-
nir maintenant que d’attendre le début des festivités, car la
présence du prince Fouad et de l’Aga Khan rendra nerveux
44
le paisible directeur du Shepheard… même s’il ne le recon-
naîtra jamais ouvertement.
Les cafards de Weder
Au même moment, à une autre table, Howard Carter et
Garth Weder peaufinent leurs sinistres projets. Les investi-
gateurs peuvent avoir entendu parler aussi bien de l’un que
de l’autre (test ordinaire d’Archéologie pour le premier, ou
majeur de Connaissance pour le second) et s’intéresser à leur
conversation. Il est également possible que Weder attire leur
attention (avec un test de Trouver Objet Caché) à cause des
1D6 cafards qui grouillent à ses pieds et tentent d’escalader ses
chaussures en cuir noir verni. Si l’un des personnages est vrai-
ment doué en Sciences (Biologie ou Zoologie), il remarque
que cette espèce est des plus insolites. Toutefois, le Gardien
ne devrait pas mettre l’accent dessus ; cette scène doit passer
pour une anecdote dérangeante (cf. Nouvelle Grande Race
de Yith, page 128). En changeant de table ou via une autre
manœuvre astucieuse, les investigateurs peuvent essayer de
se rapprocher et d’utiliser Écouter pour apprendre quelque
chose. Si l’un d’eux écrase ou tue (volontairement ou non) un
cafard, il subit deux dés malus à tous ses tests de compétence
sociale liés à la Nouvelle Grande Race de Yith ou aux mes-
sieurs Bohr. Tout renégats soient-ils, les Yithiens n’aiment
pas qu’un inconnu aplatisse arbitrairement leurs semblables.
Après avoir réussi un test de Discrétion, un succès en Écou-
ter permet de comprendre 1D6 fragments de la conversation
suivante (dans l’ordre) ; en cas de réussite extrême, ce nombre
passe à 1D6+3.
1. — Il s’agit d’une découverte sans précédent. Tes amis
doivent être contents, expose Carter.
— Je n’en ai parlé à personne. Nous sommes les seuls à
savoir, répond Weder.
— Qu’en est-il des fellahs qui nous ont aidés à le sortir
de là ?
— Je me suis déjà occupé d’eux.
2. — Plus que deux jours et les pièces noires seront en sécu-
rité. C’est du moins ce que tu m’as promis, ajoute Carter.
— Oui oui, bien sûr. Souviens-toi : le 22 de l'année 22,
à 22h00.
3. — Moi, je ne serai plus là, affirme Carter.
— Je l’espère bien. Le comte ne peut pas être au cou-
rant. Le transfert doit s’effectuer après votre départ
pour Louxor. Tu es sûr qu’il ne voudra pas rester plus
longtemps ?
4. — Tu es fou ? Sous aucun prétexte. Même si sa fille était
dévorée par les rats des cuisines et traînée en enfer. Il meurt
d’envie d’ouvrir le Second Sceau ! s’exclame l’archéologue.
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD

5. — Grâce à ces bestioles, mon cher Carter, ton trésor Indice : Farce 3
est mieux protégé que jamais. Reconnais que les pièces
bénéficient d’une surveillance exceptionnelle.
6. — Je ne l’oublie pas. D’ailleurs, comment le pourrais-je ?
Il émane de ma chambre une puanteur ignoble à cause
de ça. Sais-tu ce que c’est que de dormir avec un cadavre
en putréfaction sous le canapé ?

Les journaux
Sur la terrasse (L1), les investigateurs ont accès à la presse
quotidienne. Un article dans la section « potins » de l’Egyptian
Gazette d’aujourd’hui peut les intéresser (cf. Indice : Farce 3).
Après la réunion, vers 12h00, Carter retourne dans sa
chambre (L23) en chassant les mouches qui tournent autour
de lui, et Weder en profite pour descendre aux sous-sols
(cf. page 101) sans que son ami archéologue ne s’en rende
compte. Si les investigateurs suivent Carter, celui-ci ne quitte
pas sa chambre avant 13h30 pour se rendre au restaurant.

Sous terre
Weder passe par le restaurant (L15), salue le maître d’hô-
tel (cf. Michel Rolland, page 135) qu’il déteste cordiale-
ment et entre dans la cuisine (L20) à 12h00. Il y trouve le
chef (cf. Moustafa ibn Mahadni, page 134) en compagnie
de 1D6 employés. Sur une épaisse table en bois noircie par
l’usage, celui-ci découpe une douzaine d’agneaux en séparant
les pattes des côtes. Il suffit d’un geste de Weder pour que
Mahadni lâche son énorme couteau, recrache le mégot de
cigarette qui lui pend aux lèvres et l’escorte jusqu’à l’escalier
des sous-sols en s’essuyant les mains sur son tablier.

L'escalier
Vingt mètres de marches raides et noircies par une épaisse
couche de graisse et de déchets organiques mènent au
garde-manger (cf. page 101). Depuis des décennies, les
employés de cuisine jettent chaque jour des seaux de détri-
tus dans cet escalier nauséabond. Ils savent que l’eau sale
s’écoule entre les pierres vers l’étage inférieur, alors pourquoi
s’embêter à nettoyer ? Les investigateurs doivent réussir plu-
sieurs tests de DEX (cf. Couloir intermédiaire et Escalier
du premier niveau, page 101) pour éviter de glisser s’ils ont
l’intention de descendre. Weder et Mahadni connaissent
bien le chemin et savent comment éviter les immondices
accumulées sur les côtés.
Le garde-manger
Les deux hommes avancent parmi les immenses étagères où
sont stockés le riz, les conserves, la viande et le poisson en
salaison, les fruits et légumes, la farine, le pain, les céréales,
les vins et les liqueurs ; en somme, tout ce dont le Shepheard a
besoin pour approvisionner le restaurant et le service d’étage.
Les conditions d’hygiène laissent clairement à désirer,
même pour l’époque, mais peu de cas d’intoxication ali-
mentaire ont été recensés. Mahadni s’efforce de conserver
la marchandise dans de bonnes conditions et la plupart des
denrées périssables sont renouvelées tous les jours, ce qui
induit un va-et-vient constant de caisses comme d’employés.
Tout cela n’empêche pas la présence permanente d’une flaque
de boue sous les étagères, due tout autant à ces allées et
venues qu’au pourrissement des légumes broyés. La chaleur
de l’après-midi réchauffe ce liquide et le fait bouillonner. Il y
a 60% de chances de trouver 1D6 agents de Mahadni dans le
garde-manger pendant la journée, et 30% la nuit.

45
 FARCE MACABRE
Le palais
Weder et Mahadni se dirigent droit vers la porte qui mène
aux niveaux inférieurs, où personne ne s’aventure jamais. Ils
descendent dans la salle d’Ali Bey al-Kabir (cf. page 101), qui
fait partie des ruines d’un ancien palais (pour plus de détails,
cf. Le Vieux Temple page 106) et, sans s’arrêter, empruntent
les grands escaliers orientaux jusqu’à la salle des décombres
(cf. page 105). Franchissant la porte latérale, ils remontent
alors le couloir et entrent dans le Vieux Temple. Si les inves-
tigateurs les suivent, ils sont assaillis par des remugles indes-
criptibles qui feraient s’évanouir plus d’une âme sensible :
l’odeur puissante du temps.
Les créatures
Les investigateurs entendent des gémissements inhumains
en provenance du tunnel sombre et pestilentiel qu’ils dis-
tinguent au fond du temple. Mahadni s’en approche prudem-
ment et sort quelque chose de la poche de sa djellaba. Un test
de Trouver Objet Caché permet aux curieux de remarquer
qu’il s’agit d’une paire d’oreilles. Le cuisinier lance les mor-
ceaux de chair humaine dans la galerie, d’où jaillissent des
sortes de griffes velues qui s’en emparent délicatement avant
de disparaître à nouveau dans leur tanière. Bien que le visage
des monstres soit resté dans l’ombre, cette vision inflige une
perte de 0/1D3 points de Santé Mentale.
À 12h30, une fois que les créatures (trois goules et deux
hommes-rats) qui gardent le trésor ont été nourries et apai-
sées, Weder se dirige vers les pièces noires entreposées dans
l’angle nord-est du temple (cf. page 106). Autour du prodi-
gieux Sarcophage de Basalte, on distingue un piédestal, un
étrange cube en cuivre et deux grandes caisses en bois. Il en
ouvre une, fouille quelques instants à l’intérieur et en sort un
tissu poussiéreux, en lambeaux, dans lequel est enveloppé un
objet circulaire d’environ 30 cm de diamètre.
46
Il s’agit du Disque solaire, pourvu de renforts métalliques ser-
tis de pierres précieuses qui permettent de le maintenir bien
droit sur le front. En réussissant un test de Psychologie, les
investigateurs remarquent que Weder semble prendre pleine-
ment conscience qu’il a entre les mains l’objet le plus puissant
du monde. Mahadni et lui quittent ensuite la salle à 13h00.
Les déplacements de Weder
Weder retourne dans sa chambre (L24) et y reste jusqu’à
14h00, avant de descendre manger un morceau sur la ter-
rasse (mais vite, car il ne veut pas se séparer trop longtemps
du Disque solaire qu’il a laissé dans son coffre-fort). À 15h00,
il monte se reposer en attendant son rendez-vous avec Dieter
Lounpeen à 16h00, qu’il lui a donné par téléphone quelques
jours plus tôt (cf. Indice : Farce 4). Oui, c’est bien ça : Weder
est en train de trahir son ami Howard Carter. Pendant son
absence d’une heure, le Disque solaire se trouve donc sans
surveillance dans la chambre 407.
Mahadni et Gaspirini
Moustafa ibn Mahadni reste dans la cuisine (L20) et poursuit
le dépeçage des agneaux. Quant à Carlo Gasparini, le barman
de l’hôtel, il ne travaille pas ce matin-là. Si les investigateurs
veulent boire un martini dry dès leur arrivée, ils constatent que
le Long bar (L18) est fermé et n’ouvrira qu’à 16h00. Gaspa-
rini profite de l’occasion pour séduire Olga, la fille de Dieter
Lounpeen. Les investigateurs peuvent découvrir où il se trouve
en demandant aux grooms : tout le monde sait qu’il aime com-
mencer ses romances dans le jardin de la salle Isis (L13).
Dans le jardin de la salle Isis
Vers 12h00, Gasparini batifole paisiblement au milieu des pal-
miers avec Olga Lounpeen. Entre baisers et autres cajoleries, la
jeune femme révèle que son père est venu aujourd’hui à l’hôtel
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD
dans le but d’acquérir une étrange collection de pièces volées (tests
de Discrétion et d’Écouter pour surprendre leur conversation).
Gasparini s’esquive un moment et se rend au bureau du télé-
graphe et des postes (L10) d’où, à 13h00, il utilise le standard
téléphonique pour appeler son ami Faraz Najjar, le plus célèbre
marchand d’œuvres d’art du Caire. Il l’informe de l’existence des
pièces et exige de toucher un pourcentage en échange du tuyau.
Si les investigateurs ne sont pas auprès de Gasparini pendant
cette conversation, Mary Ann Thornhill, l’opératrice, se sou-
viendra du nom et du numéro de téléphone (test de Baratin ou
de Crédit), ainsi que d’une dispute durant laquelle la formule
« 20% » revenait souvent. À 13h30, Gasparini retourne au jardin
de la salle Isis (L13) et y reste en compagnie d’Olga jusqu’à 14h00.
L’arrivée du prince
À 13h30, peu avant le déjeuner, le prince Fouad arrive avec sa
suite (1D6 soldats, 1D10 membres de sa garde royale et 1D3
secrétaires d'État). Il est reçu dans le hall d’entrée (L2) par
Behler en personne, qui l’accompagne à la réception. Cleve-
land Clinton perd son sang-froid et exige que 2D10 grooms
de l’hôtel viennent sur-le-champ s’occuper des bagages. Il
est important de noter que depuis le 15 mars, le prince est
officiellement roi, mais personne ne prend sa nomination au
sérieux et le protectorat se maintiendra jusqu’en 1923.
Le « roi » Fouad est enfin là
Fouad est très théâtral et instable. Il voyage avec un cortège
personnel d’hommes armés jusqu’aux dents, prêts à exploser
à la première occasion. Si quelqu’un n’est pas au courant de sa
promotion (test de Connaissance) et l’appelle « prince » par
erreur, il est capable de le faire immédiatement arrêter. Un
test majeur de Crédit, de Charme ou de Persuasion apaisera
son tempérament, dans l’éventualité où les investigateurs par-
viennent à l’approcher (tests de Discrétion et de Chance).
À 14h00, Fouad se rend directement dans sa suite (L21)
entouré de son escorte. Il y reste jusqu’à ce que commence
la fête prévue dans la soirée (22h00), même s’il commence à
s’habiller une heure avant. Le personnel en charge du service
d’étage est très occupé tout l’après-midi, faisant le va-et-vient
toutes les demi-heures avec de la nourriture et d’autres pro-
duits (prostituées, alcool, opium, cocaïne : tout ceci est légal
à l’époque) pour répondre aux moindres désirs de Sa Majesté
et de sa cour insatiable. Les investigateurs sont libres de se
faire passer pour des serveurs (test d’Imposture) afin d’es-
sayer d’entrer et de voir ce qui se passe, mais ils devront jouer
correctement leur rôle sous peine d’être démasqués.
Déjeuner inquiétant au restaurant
À 13h30, Dieter Lounpeen se rend au restaurant (L15) pour
déjeuner avec son inconstante fille Olga, qui n’apparaît qu’à
14h00. Il ignore tout de la relation entre sa fille et le barman.
Olga évite les questions inquisitrices de son père concernant son
temps libre et les passe-temps favoris d’une jeune femme de son
âge, s’efforçant de garder son sérieux lorsqu’elle prétend avoir dis-
cuté des dernières nouvelles de Paris dans la boutique de Juliette
Belanger (L8) pour justifier son retard. Un peu plus loin, assis
seul à une table, Howard Carter mange une triste assiette de
légumes grillés jusqu’à 15h45. Il attend le dernier moment pour
remonter dans sa chambre (L23), car la puanteur qui se dégage
du sac entreposé sous le canapé est trop insupportable. Michel
Rolland erre dans le restaurant sans trop savoir que faire, préoc-
cupé par l’odeur pestilentielle qui s’échappe de temps en temps
de l’escalier de la cuisine et par la présence fâcheuse de rats dans
les coins. À 15h00, Dieter se lève pour aller boire un café sur
la terrasse (L1) ; il est profondément inquiet et chagriné, car il
soupçonne sa fille de ne pas lui dire toute la vérité.
47
 L’escorte du prince

GARDES ROYAUX DE FOUAD (ÉGYPTIENS) 10

6 7 8 9
2 3 4 5
1
55 50 55 50
55 50 55 65
FOR 55 65
45 40 45 50
45 40 45 35
CON 45 35
50 55 75 70
50 55 55 65
TAI 55 65
50 65 80 80
50 65 60 50
DEX 60 50
50 55 60 80
55 50 55 65
INT 50 60
45 40 50 75
45 40 35 40
APP 35 40
35 40 50 70
35 40 20 35
POU 20 35
45 40 50 40
45 25 35 40
ÉDU 25 40
35 40 50 70
35 40 20 35
SAN 20 35
9 9 12 12
9 9 10 10
PV 10 10
0 0 +1D4 0
0 0 0 +1D4
IMP 0 +1D4
0 0 1 0
0 0 0 1
CARRURE 0 1
8 8 8 8
8 7 8 8
MVT 8 8
7 8 10 12
7 8 4 7
PM 4 7

Combat
Attaques par round : 1
Imp
Corps à corps 60% (30/12), dégâts 1D3+
ts 1D4+2+Imp
Couteau de combat 60% (30/12), dégâ
1+Imp
Sabre court 55% (27/11), dégâts 1D6+

Esquive (DEX/2)

Compétences
on 40%,
Discrétion 35%, Écouter 45%, Intimidati
Trouver Objet Caché 45%
maternelle) 35%
Langues : Anglais 5%, Arabe (Langue

48
 SOLDATS DE FOUAD (BRITANN
IQUES)
1 2 3 4 5 6
FOR 55 65 55 50 60 65
CON 45 35 45 40 50
TAI 60
55 65 50 55 50 45
DEX 60 50 50 65 70 60
INT 50 60 55 50 55 65
APP 35 40 45 40 35 40
POU 20 35 35 40 35
ÉDU 40
25 30 30 40 45 40
SAN 20 35 35 40 35 40
PV 10 10 9 9 10
IMP 10
0 +1D4 0 0 0 0
CARRURE 0 1 0 0 0
MVT 0
8 8 8 8 9 9
PM 4 7 7 8 7 8
Combat
Attaques par round : 1

Corps à corps 30% (15/6)

, dégâts 1D3+Imp
Couteau de combat 30% (15
/6), dégâts 1D4+2+Imp
Sabre court 35% (17/7),
dégâts 1D6+1+Imp
Esquive (DEX/2)

Compétences
Discrétion 40%, Écouter
40%, Intimidation 30%,
Objet Caché 45% Trouver

Langues : Anglais (Langu

e maternelle) 35%, Arabe
15%

SECRÉTAIRES D’ÉTAT ARMÉ

S (ÉGYPTIENS)
Utilisez ce profil pour
tous les secrétaires du
prince.
FOR 60 CON 65 TAI 50 DEX 50 INT 40
APP 40 POU 30 ÉDU 45 SAN 30 PV 11
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 8 PM : 6

Combat
Corps à corps 25% (12/5)
, dégâts 1D3
Fusil de chasse calibre
12 40% (20/8), dégâts 4D6
(10/20/50 mètres) /2D6/1D6

Esquive 25% (12/5)

Compétences
Conduite 60%, Comptabil
ité 50%, Droit 45%, Pister
Premiers soins 60%, Tro 30%,
uver Objet Caché 50%
Langues : Anglais 15%, Ara
be (Langue maternelle) 45%

49
 FARCE MACABRE
Jour 1 : 21 novembre 1922
L’après-midi
Visite de Carter au temple d’Ibn Touloun
Howard Carter ressort de sa chambre (L23) vers 16h00, le
nez couvert d’un mouchoir sale et un sac de jute malodo-
rant sur l’épaule. Il passe devant la réception (L2) où Clin-
ton lui demande s’il a besoin d’aide. Il apparaît évident que
non, puisque Carter ne daigne ni s’arrêter ni lui répondre.
La situation n’attire l’attention de personne, compte tenu de
la vie insolite que mènent les expéditionnaires britanniques
en Égypte et du fait que la clientèle du Shepheard est habituée
à ce monde plein d’extravagances. Carter traverse la cuisine
(L20), où il salue Mahadni. Celui-ci lui demande s’il veut un
coup de main mais il refuse de la tête, lançant « J’en ai assez
en réserve » d’un ton moqueur avant de dévaler l’escalier. Il
descend jusqu’au Vieux Temple (cf. page 106) pour faire l’in-
ventaire des pièces qu’il a trouvées dans la tombe et dresser
une liste de leurs caractéristiques.
Les créatures qui gardent le trésor ne l’attaquent pas :
sitôt arrivé, Carter lance sans ménagement le sac qu’il
transportait dans le sombre et pestilentiel couloir nord.
Pendant que les trois goules et les deux hommes-rats
dévorent son contenu à l’entrée du passage (perte de 0/1D6
points de Santé Mentale à la vue des membres humains
en décomposition), l’archéologue vérifie l’état des pièces.
Désemparé, il constate qu’une caisse en bois a été grossiè-
rement manipulée et qu’il manque l’un des plus précieux
artefacts : le Disque solaire. Furieux, Carter remonte à
l’hôtel avec la ferme intention de confronter Weder et de
découvrir ce qui s’est passé.
Transaction secrète dans la 407
Au même moment (16h00), Dieter rejoint Weder dans sa
chambre (L24) pour planifier à l’insu de Carter l’éventuelle
transaction des reliques découvertes dans le tombeau. Weder
entend s’assurer que tout le monde au Caire sache qu’il
a accès à cette source de pouvoir. Il veut que le reste de la
Fraternité l’envie, et quoi de mieux pour cela que de vendre
certaines pièces à des individus mesquins, ambitieux et arro-
gants comme Dieter ? Weder lui remet le Disque solaire en
échange de 5 000 livres sterling payables sur deux ans, avec
un acompte de 1 000 livres. Sitôt que ses doigts entrent en
contact avec l’objet, Dieter reçoit une décharge électrique qui
le renverse à terre. Les deux hommes se dévisagent, stupéfaits.
Sur la face interne des renforts couverts de pierres précieuses,
ils découvrent ce qui ressemble à des points métalliques reliés
par des fils de cuivre (test d’Archéologie ou d’Électricité).
Des électrodes primitives ? Dieter enveloppe avec soin le
Disque solaire dans son tissu protecteur, retourne dans sa
chambre (L22) à 17h00, range l’artefact dans un coffret en fer
construit sur mesure et le cache sous son lit.
50
D’autres rapaces entrent en scène
Faraz Najjar, le marchand d’œuvres d’art averti par Gasparini, se
présente à l’hôtel à 17h00. Il a emmené avec lui des valises vides
afin de pouvoir transporter des objets sans éveiller les soupçons.
Son visage défiguré attire l’attention de Cleveland Clinton, qui
décide de garder un œil sur lui. À 17h30, Najjar va s’installer
dans sa chambre (L28) avant de rejoindre Gasparini au Long
bar (L18) à 18h00. Celui-ci raconte que c’est Howard Carter qui
a trouvé les pièces volées et qu’il vient de le voir descendre aux
sous-sols, accompagné de Dieter Lounpeen et de Weder.
L'arrivée de l'Aga Khan
Aga Khan III, actuel imam des musulmans chiites ismaéliens
et ami personnel de Behler, arrive au Shepheard avec son
cortège à 17h30. Il essaie de rester discret, car le seul motif
de sa présence est de profiter au mieux de la fête sans être
dérangé. Le costume de pharaon qu’il arborera ce soir a coûté
plus de 10 000 livres sterling. À 18h00, il est déjà claquemuré
dans sa chambre (L29).
Lounpeen et Weder, une fois de plus
À 18h00, les deux hommes retrouvent Carter à la réception
(L2) et le suivent aux sous-sols (cf. page 101) afin d’examiner
le reste des pièces volées. Tandis qu’ils descendent dans les
profondeurs du Vieux Temple d’Ibn Touloun (cf. page 106),
le regard de l’archéologue ne laisse planer aucun doute sur
son état d’esprit : il est troublé par la nonchalance apparente
de son ami. Carter ne connaît pas Dieter et a du mal à croire
que Weder puisse se montrer irresponsable au point de l’em-
mener avec eux. S’ensuit une dispute entre les deux associés
pendant que Lounpeen regarde autour de lui avec méfiance,
percevant l’odeur pestilentielle des monstres sans les voir pour
autant. Carter interdit à Weder de vendre ne serait-ce qu’une
seule des reliques trouvées dans le tombeau. S’il découvre que
Dieter détient le Disque solaire, il s’écrie : « Rendez-le tout de
suite, ou je vous abats ici et maintenant ! » Il méprise les ado-
rateurs mais respecte leur pouvoir. Cependant, il ne supporte
pas les marchands et considère Dieter comme l’un d’entre eux.
Carter ne permettra pas que le trésor soit dispersé dans des
collections privées à travers les cinq continents. Si les inves-
tigateurs sont témoins de la scène, il y a 50% de chances que
Carter déclenche une bagarre (ou une fusillade, à la discrétion
du Gardien) avec Dieter. S’il repère les intrus cachés parmi
les colonnes, le risque qu’il cède à la violence passe à 60%. Les
investigateurs doivent alors effectuer un test de Crédit, chaque
réussite permettant de réduire de 10% la rage de l’archéologue.
La préparation de la mascarade
À partir de 18h00, un Charles Behler heureux, fier et totale-
ment ignorant de la tragédie qui se joue aux sous-sols super-
vise joyeusement dans la salle de bal (L17) les préparatifs de
la fête prévue dès 21h00.
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD

Des dizaines d’immenses pots de palmiers et de plantes
tropicales exotiques décorent la pièce. Les tables d’appoint
débordent de délicieux agneaux rôtis (ceux que Mahadni a
dépecés), d’une grande variété de salades et de succulentes
pâtisseries arabes, le tout présenté sur des nappes brodées de
toutes les couleurs. Au bout des branches raffinées des chan-
deliers en cuivre, des milliers de bougies illuminent les tapis
persans qui couvrent le sol ; serpents, perruches et perroquets
bien vivants se côtoient sur les candélabres. De chaque côté de
la table royale, destinée au prince Fouad, reposent deux lions
enchaînés et surveillés par 1D6 hommes de sa garde. Des
centaines de lianes partent du lustre central et se déploient
de façon tentaculaire au-dessus de la salle entière. Elles font
la joie des macaques, gibbons, capucins, ouistitis, babouins et
autres espèces de singes – rouges, araignées, écureuils, bleus
et hurleurs – qui s’y balancent. Tous ces spécimens ont été
spécialement dressés à ne pas attaquer les humains (c’est du
moins ce que promet Behler).
— C’est ce qu’on raconte, mais personne n’a retrouvé son
corps au Kenya.
5. — Pourquoi tu n’en parles pas directement avec le chef ?
s’enquiert Gasparini, surpris.
— Il vaut mieux qu’on change de sujet…, répond Najjar
en regardant nerveusement autour de lui.
6. — Pourquoi ? C’est al-Shakti qui dirige tout, insiste Gasparini.
Najjar lui répond dans un murmure :
— Ne prononce pas son nom en public, imbécile ! Tu
sais ce que tu risques ? (Dévoilant son visage, il touche
la moitié brûlée de sa figure et ajoute :) Il m’a fait ça il y
a plus de deux ans et j’en souffre encore.
À 19h30, passablement ivre, Olga se rend à la boutique de
mode de Juliette Belanger (L8) afin d’essayer son déguise-
ment affriolant pour l’événement de ce soir.

Dans le Long bar

À 16h00, Olga Lounpeen quitte le restaurant après avoir salué
Michel Rolland et se rend au bar (L18), où Gasparini vient de
prendre son service. Constatant qu’il l’ignore, elle s’assied à une
table et s’enivre toute seule à grand renfort de gin sec ; toute-
fois, elle est suffisamment aguerrie pour ne pas perdre connais-
sance. À 18h00, en voyant arriver Faraz Najjar, elle va s’instal-
ler plus près du barman, son amant. Gasparini lui demande
à mi-voix de s’éloigner, ce qui la met en colère. Najjar est le
pire cauchemar du père d’Olga : ce sale marchand égyptien
met la main sur les meilleures pièces lors des enchères et vole
les bijoux des personnes âgées sur le Khân el Khalili, le grand
souk du Caire. La jeune femme s’approche discrètement de la
table pour épier l’entretien des deux hommes. Un test réussi
d’Écouter permet à n'importe quel témoin de comprendre
1D6 fragments de la conversation suivante (dans l’ordre) ; en
cas de réussite extrême, ce nombre passe à 1D3+3.
1. — Lounpeen est allé retrouver Weder dans sa chambre
tout à l’heure. Et je viens de les voir descendre aux sous-
sols, raconte Gasparini.
2. — (…) Un disque en or ? Le Disque solaire ? demande
Najjar, feignant l’étonnement.
— (…) Yana l’a aperçu en faisant la chambre, explique
le barman.
3. — (…) il doit en y avoir d’autres, dont un objet beaucoup
grand. Il y a quinze jours, on les a vus transporter quelque
chose de très lourd en pleine nuit. Plusieurs dizaines
d’hommes ont déplacé une énorme caisse à l’aide de poulies
fixées au plafond et de rondins de bois couchés sur l’escalier,
pour ne pas fendre le marbre, déclare Gasparini. Cette chose
faisait bien sept mètres de long, je ne sais pas si tu imagines.
4. — Mon client en sera enchanté, confirme le marchand.
— Carlyle n’est pas mort, au fait ?

51
 FARCE MACABRE

Jour 1 : 21 novembre 1922

La nuit – Première fête, la mascarade
Dans la salle de bal
Dès 21h00, les nombreux invités commencent à arriver et
sont accueillis par d’énormes serveurs nubiens, vêtus d’uni-
formes blancs brodés d’or et de ceintures en cuir gaufré
auxquelles pendent d’authentiques janbiyas du Yémen. Ces
hommes exercent un contrôle impitoyable à l’entrée de la
fête : nul ne peut y accéder sans figurer sur la liste et pro-
duire un document attestant de son identité. Néanmoins, si
un investigateur réussit un test de Crédit et trouve une bonne
excuse (à la discrétion du Gardien), Behler est susceptible de
venir en personne à la porte. Une série de réussites en Bara-
tin (une par PJ présent) le convaincrait de laisser passer les
investigateurs, bien qu’à contrecœur. Au moindre échec à l’un
de ces tests, tout tombe à l’eau.
Les Hillbillies de Joe Rainer, un orchestre d’une cinquan-
taine de musiciens de jazz déguisés en fermiers du sud avec
des chapeaux de paille et le visage peint en noir (en somme,
des blackfaces), joue des thèmes dixie sur une scène construite
à cet effet du côté nord de la salle. Pieds nus sur le marbre,
les yeux révulsés par une possible surdose de cocaïne, 1D10
flappers (jeunes femmes délurées à l’allure garçonne du début
des années 1920) dansent sauvagement sur les airs à la mode.
Autour d’elles s’ébattent des couples déguisés de toutes les
façons imaginables : Marc Antoine et Cléopâtre, des guer-
riers médiévaux, des courtisanes, beaucoup de Napoléon et
Joséphine et quelques couples extravagants aux costumes
cubistes, aux formes géométriques et aux couleurs criardes,
du genre Malevitch. On distingue aussi quelques Rudolph
Valentino habillés comme dans le film The Sheik (Le Cheik,
sorti il y a un an), et plusieurs Robin des Bois dans le style de
Fairbanks (encore à l’affiche). Une femme accoutrée en gorille
se trémousse sur du foxtrot en montrant son sexe quand elle
écarte les jambes, dans une extravagante offrande à la folie
encouragée par la plupart du public, qui approuve avec satis-
faction ce type de comportement excentrique et voluptueux.

Les lions de Fouad

À 22h00, le prince Fouad fait son apparition en écartant tous
les convives qui croisent sa route. Entouré de son escorte, il se
rend directement à la table royale. Les invités les plus illustres
s’approchent pour rendre hommage au monarque. Parmi
eux se trouve l’Aga Khan en personne, vêtu tel un pharaon
– détail qui pourrait être considéré comme une offense. Les
lions rugissent, sentant la tension environnante. Fouad a 40%
de chances de s’énerver, de sorte que les tests de compétence
sociale contre lui subissent un dé malus. S’il a le moindre
contact avec les investigateurs, l’Aga Khan pose une question
qui le préoccupe et à laquelle ils pourraient peut-être répondre :
« Qui est cette divine rousse et comment pourrais-je entamer la
conversation avec elle, toute autre considération mise à part ? »

52
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD

— Je ne crois pas à vos bobards. J’achèterai les pièces

noires, déclare Dieter.
w Le cortège de l’Aga Khan x — Tu ne sais pas ce que tu dis… Elles peuvent te tuer.

Gardes personnels d’Aga Khan III

Rugissements et pugilat
1 2 3 4 5 6 Pendant ce temps, un Gasparini déguisé en lapin danse avec Olga,
FOR 50 70 50 75 55 80 vêtue en femme préhistorique. Son costume qui ne cache pas
grand-chose provoque la rage de son père et le délire de ses admi-
CON 45 35 45 40 50 60
rateurs. Behler essaie de désamorcer la situation de son mieux,
TAI 55 65 50 55 50 85 tandis que des dizaines de fanatiques ivres hurlent autour de lui.
Vers 22h00, Dieter tente de frapper Gasparini, mais les soldats
DEX 60 50 50 65 70 60
du prince l’en empêchent et lui font quitter la salle de force. Ils
INT 50 60 55 50 55 45 l’entraînent dans la cuisine et l’enferment dans la chambre froide
APP 35 40 45 40 35 40 le temps qu’il se calme. La confusion provoquée par la bagarre, à
laquelle se joignent tous les invités amateurs de ce type de diver-
POU 20 35 35 40 35 40 tissement sauvage (et ils sont nombreux), suscite un regrettable
ÉDU 30 25 30 40 45 40 instant d’inattention que les lions du prince mettent à profit pour
se libérer de leurs chaînes (cf. Lions de Fouad, page 128). S’ensuit
SAN 20 35 35 40 35 40
une série d’incidents : chaises qui volent, gens qui courent en tous
PV 10 10 9 9 10 15 sens ou s’évanouissent, cris et chutes spectaculaires. Les soldats de
IMP 0 +1D4 0 +1D4 0 +1D6 Fouad et plusieurs hommes de Behler ont besoin de 1D6 rounds
pour reprendre le contrôle des fauves.
CARRURE 0 1 0 1 0 2

MVT 8 8 8 9 9 7
PM 4 7 7 8 7 8
Combat
Attaques par round : 1
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3+Imp
Couteau de combat 25% (12/5), dégâts 1D4+2+Imp
Sabre court 30% (15/6), dégâts 1D6+1+Imp
Esquive (DEX/2)
Compétences
Discrétion 40%, Écouter 40%, Intimidation 30%,
Trouver Objet Caché 45%
Langues : Arabe (Langue maternelle) 40%
La discussion des marchands
À 21h30, Olga s’approche de Dieter et lui raconte que
Gasparini fomente quelque chose avec Faraz Najjar. Son
père lui interdit aussitôt de revoir le barman. Furieuse, Olga
le repousse et s’éloigne sur la piste. Dieter se met en quête
du marchand dans la salle et un échange s’ensuit (tests de
Discrétion et d’Écouter pour surprendre l’extrait suivant) :
— Tu ignores comment contrôler le Disque, dit Faraz Najjar
avec véhémence. Où l’as-tu mis, bougre d’inconscient ?
— Il m’appartient, je l’ai payé alors je fais ce que je veux
avec ! répond Dieter, irrité lui aussi.
— Weder se sert de toi. Il vend ces objets pour montrer
qu’il a du pouvoir.
Dans le salon privé
Par la suite, à 22h15, Fouad et sa garde royale vont directement
à la rencontre de Carter, assis dans un salon privé avec son ami
allemand, et le prince exige de voir les pièces. Averti par Weder
qu’il ne peut pas refuser, Carter accepte pour ne pas provoquer un
scandale et en raison de la présence armée de l’escorte du prince.
Qui participe à la suite ?
Négligemment installé face à la porte ouverte du salon privé,
Faraz Najjar ne quitte personne des yeux : ni Carter, ni Weder,
ni le prince. Si ces derniers l’y autorisent (test de Baratin 65%), il
les accompagne aux sous-sols. Sinon, il les surveille de loin sans
détourner un seul instant le regard. Les investigateurs peuvent-
ils se joindre au groupe ? En principe, il paraît peu probable
que Fouad, Weder et Carter permettent à des inconnus de les
suivre ; une réussite extrême en Crédit est nécessaire pour les
convaincre. Il s’agit d’un cas extraordinairement difficile pour
lequel les investigateurs ont besoin de raisons impérieuses et d’ar-
guments solides, susceptibles de les rendre indispensables à cette
descente aux enfers. S’ils obtiennent ensuite une réussite extrême
en Baratin, ils parviennent même à engager la conversation – et
bénéficient d’un dé bonus si Najjar fait lui aussi partie du voyage.
Dans les sous-sols
À 22h30, profitant de la débâcle causée par les lions, Carter,
Weder et Fouad (et éventuellement Najjar) s’esquivent pour
aller voir le trésor entreposé dans les souterrains secrets de l’hôtel
(cf. page 101). La garde royale reste postée en haut de l’escalier
afin d’en interdire l’accès jusqu’à ce que le prince soit remonté.

53
 Les serviteurs
d’Abebaberk Selassie
Pour que les sbires de Selassie puissent voler le
Disque solaire (à condition que les investigateurs
ne l’aient pas déjà fait), le Gardien doit
lancer les dés à leur place et réussir des tests
consécutifs de Discrétion et de Trouver Objet
Caché. Il garde le résultat secret, de sorte que
Caché
lui seul en connaît les conséquences. En cas de
succès, les sbires livreront la pièce magique au
Gros Nubien à la fin de la soirée.

SERVITEURS D’ABEBABERK SELASSIE

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
FOR 55 65 55 50 55 65 55 50 55 50
CON 50 65 70 40 50 65 60 70 80 50
TAI 55 65 50 55 55 65 50 55 75 70
DEX 60 50 50 65 60 50 50 65 80 80
INT 50 60 55 50 55 65 50 55 60 80
APP 35 40 45 40 35 40 45 40 50 75
POU 20 35 35 40 20 35 35 40 50 70
ÉDU 25 50 45 25 35 40 45 40 50 60
SAN 20 35 35 40 20 35 35 40 50 70
PV 10 13 12 10 10 13 11 12 15 12
IMP 0 +1D4 0 0 0 +1D4 0 0 +1D4 0
CARRURE 0 1 0 0 0 1 0 0 1 0
MVT 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8
PM 4 7 7 8 4 7 7 8 10 14

Combat
Attaques par round : 1

Corps à corps 40% (20/8), dégâts 1D3+Imp

Sabre court 40% (20/8), dégâts 1D6+1+Imp

Esquive (DEX/2)

Compétences
Discrétion 40%, Écouter 45%, Intimidation 55%,
Trouver Objet Caché 60%

Langues : Arabe (Langue maternelle) 25%

54
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD

En entrant dans la cuisine (L20), ils entendent Dieter cogner vite possible au Shepheard. À 0h30, un secrétaire l’emmène au
contre la porte de la chambre froide, dans laquelle il est bureau des postes (L10), qui reste ouvert en raison du caractère
toujours enfermé. « Il est fou, ne faites pas attention à lui », exceptionnel de l’événement d’aujourd’hui. Les investigateurs
souligne Najjar, après quoi ils descendent avec une précipi- ont la possibilité d’intercepter le pli avant qu’il ne soit envoyé.
tation inhabituelle compte tenu de la surface glissante des
marches. En bas, Mahadni les attend impatiemment tout en
nourrissant les créatures. Le prince observe les goules avec L’obèse dépravé
répugnance mais sans la moindre crainte. Les hommes-rats
Pendant ce temps, Abebaberk Selassie est arrivé au
s’approchent de lui tels des petits chiens (perte de 0/1D6
Shepheard à 22h30. Pour lui, le simple fait de monter les
points de Santé Mentale). Stupéfait, Fouad s’immobilise face
marches est un spectacle en soi. Il a besoin d’au moins quatre
au Sarcophage de Basalte dont la forme asymétrique, colos-
personnes : une de chaque côté pour lui soutenir les bras, une
sale et absurde a de quoi rendre fou quiconque le contemple.
devant qui dégage l’escalier et une autre derrière, au cas où il
— Mais qu’est-ce que…, murmure le prince, furieux perdrait l’équilibre. Les grooms s’agenouillent sur son passage
et confus. et sa présence dans le hall fait jaser l’assemblée. Entouré d’une
cohorte d’imbéciles des deux sexes qui le suivent comme
Il s’apprête à ouvrir le couvercle en pierre quand Weder
son ombre, l’infâme Gros Nubien prend un malin plaisir à
le retient.
scandaliser. Il exhibe ouvertement une petite mallette rem-
— Majesté, ne faites pas ça, je vous en prie. plie de drogue, qu’il balance dans sa main droite. Parmi ses
nombreuses fréquentations, chacun sait ce qu’elle contient
Fouad le toise comme s’il n’était qu’un parasite, exprimant
et attend avec une avidité malsaine de pouvoir en profiter.
sans équivoque le dégoût que sa présence lui inspire.
Selassie et sa cour entrent dans la salle de bal à 23h00, une
— N’essayez pas de me dire ce que je dois faire. (Il examine apparition dont l’impact sur la haute société cairote est immé-
le reste des pièces, ébahi, puis s’arrête devant l’inconcevable diat. Un murmure de désapprobation envahit la pièce et l’or-
cube de stase.) Qu’est-ce que cela signifie ? C’est… C’est chestre arrête de jouer. Silence. Behler s’approche et prend
impossible. Je veux dire… Cet objet a vraiment 3 000 ans ? Selassie dans ses bras. Ils scellent leur amitié en s’embrassant.
— Oui, Majesté. Ou davantage. Je sais que cela peut Les musiciens reprennent alors avec un morceau dixie effréné
paraître surprenant, mais il sert à voyager dans le futur, qui détend aussitôt l’atmosphère. Les flappers commencent à
répond Najjar. (S’il est présent ; sinon, c’est Weder qui parle.) danser le charleston, entourant le Gros Nubien comme s’il
était une ancienne divinité impie. Mettant ce remue-ménage
Ils sourient tous. à profit, 1D6 sbires de Selassie quittent la salle à 23h30 et
— Que me chantez-vous là ? rétorque Fouad. Taisez-vous. s’égaillent dans les couloirs, avec l’intention de cambrioler
Ne racontez pas n’importe quoi. les chambres en l’absence de leurs occupants. Les autres ser-
viteurs demeurent dans la salle, attentif aux besoins de leur
Carter lance un regard noir au marchand. maître. Pendant ce temps, tout le monde danse au rythme du
jazz. Déchaînée, Olga Lounpeen s’apprête à aborder Selassie
La Dague d'Akhenaton sans attendre que Gasparini le lui présente.
Vers 23h30, Carter et Weder offrent à Fouad la Dague
d’Akhenaton en personne. Par ce geste, ils lui permettent
de prolonger son règne de quatorze ans, car l’objet magique
le sauvera de la mort lors de multiples attentats. En retour,
le prince s’engage à protéger les pièces noires au péril de sa
vie durant leur transport vers les salles secrètes du musée du
Caire (un prix qu’il paiera des années plus tard). De plus, il
accorde à Carter le privilège d’entreprendre des fouilles par-
tout en Égypte autant de fois qu’il le souhaite, et avec tous les
moyens nécessaires. Il devient son nouveau mécène.
S’il est présent, Najjar ne demande qu’une chose : être informé
de toutes les découvertes. Weder enlace le prince (qui ne
peut cacher sa profonde gêne) et l’implore d’intercéder en sa
faveur auprès des membres les plus prestigieux de la Frater-
nité du Pharaon Noir, afin qu’ils le reconnaissent une bonne
fois pour toutes comme le sorcier du royaume. Après avoir
réfléchi un instant, Fouad y consent et quitte les sous-sols
à 0h00, un grand sourire aux lèvres. Dès son retour dans sa
chambre (L21), il écrit un télégramme à Omar al-Shakti pour
l’informer de la trahison de Weder et l’enjoindre à venir le plus

55
 FARCE MACABRE
La belle et la masse lubrique
Dès 0h00, Olga danse au-delà de toute pudeur avec le Gros
Nubien et un grand cercle d’admirateurs se forme autour
d’eux. L’Aga Khan est intéressé par cette indomptable rousse,
mais même lui s’avère incapable de la tirer des bras puissants
du mafieux obèse déguisé en odalisque. Si les investigateurs
se trouvent à proximité d’Olga, il y a 50% de chances qu’il les
aborde de lui-même et les interroge à son sujet – sans pour
autant détourner son regard d’elle. Selassie jauge le milliar-
daire avec défi. La graisse de son corps s’agite violemment, les
voiles en soie attachés à sa taille ne parvenant pas à couvrir
plus de la moitié de sa cuisse. Aussi gros que ceux d’une mère
qui allaite ses enfants, ses seins tressautent et se parent d’une
sueur blanchâtre. Olga reste toutefois insensible au triste
spectacle qu’offre son partenaire. Elle tournoie avec légè-
reté au rythme du dixieland le plus endiablé de la Nouvelle-­
Orléans, bondissant d’un bout à l’autre de la salle ; elle s’attire
les ovations et les applaudissements des spectateurs ébahis,
qui se joignent à la danse et cèdent à leur bestialité. Comme
hypnotisés, certains hommes enlèvent les vêtements qui les
étouffent avant de se mêler à la débauche. Ce lâche de Gaspa-
rini assiste à la scène mais n’intervient pas.
Si les investigateurs se sont liés d’amitié avec Olga et se
trouvent dans la salle de bal, ils peuvent intercéder pour qu’elle
salue au moins l’Aga Khan. Dans ce cas, 1D6 jours après la
soirée, ils recevront sur leur compte en banque (qu’il n’est pas
nécessaire de fournir) une authentique fortune : la somme
équivaut au poids de la jeune fille en pierres précieuses, jades
et améthystes. Toute interaction avec Olga, même infime,
met Selassie en colère et déclenche une rixe durant laquelle
ses sbires plaquent leurs couteaux sur la gorge des investiga-
teurs. Ces derniers doivent alors redoubler d’ingéniosité et de
persuasion pour éviter une fin tragique. Si une bagarre éclate,
l’Aga Khan retourne immédiatement dans sa chambre (L29).
Préférant ne pas y participer non plus, Behler quitte la fête à
1h30 ; il a beaucoup de travail le lendemain.
Dans le Vieux Temple
À 1h00, Carter et Weder abandonnent les sous-sols. Si Faraz
Najjar les a accompagnés en bas, ils verrouillent la porte du
couloir en partant et l’enferment dans le Vieux Temple (cf.
page 105). Les hommes-rats dévorent le marchand 1D6+4
rounds plus tard, à moins que les investigateurs ne lui sauvent
la vie – auquel cas il devient leur allié inconditionnel et pro-
met de les aider de son mieux sans rien demander en retour.
Faraz Najjar comprend l’égyptien classique et démotique,
une compétence très rare qui peut s’avérer fort utile si les PJ
ont besoin de traduire une conversation dans l’une de ces
langues. Après avoir récupéré ses affaires dans sa chambre, il
descend surveiller les allées et venues devant l’hôtel depuis la
rue (cf. ci-après), ne quittant sa voiture que lorsque les inves-
tigateurs font appel à lui.
56
Retour à la réalité
À 6h00, la fête s’achève et les convives rejoignent leurs
chambres. Une longue file d’individus ivres et titubants
déferle dans les couloirs, avec une mauvaise surprise à la clé
pour certains d’entre eux : quelqu’un a pillé leurs affaires. La
majorité des invités plane cependant dans une bienheureuse
léthargie, ce qui entrave les déplacements des investigateurs
(MVT et DEX sont réduits de moitié).
Les sbires de Selassie qui étaient partis dévaliser l’hôtel
livrent le butin à leur maître devant la porte principale de
la salle de bal. Si les dés en ont décidé ainsi (cf. Serviteurs
d’Abebaberk Selassie, page 54), le Disque solaire peut figurer
parmi les objets dérobés. Dans tous les cas, le Gros Nubien
se retire dans sa chambre (L32) en compagnie d’Olga. Gas-
parini se mord les lèvres de rage et un filet de sang lui coule
sur le menton. Si les investigateurs tentent de libérer la jeune
femme des griffes de Selassie, ses hommes de main les
attaquent immédiatement.
Si Faraz Najjar n’est pas descendu aux sous-sols, il quitte l’hô-
tel à ce moment-là, fendant rageusement la foule de joyeux et
innocents ivrognes. Il reste dans sa voiture toute la journée,
ses yeux grand ouverts fixés sur l’entrée du Shepheard : rien ni
personne ne doit lui échapper. Najjar veut le Disque, ou n’im-
porte quel autre objet provenant de ces infâmes sous-sols.
Fondu au noir
À ce stade, il serait bon que les joueuses marquent une pause
dans la partie : un véritable interlude pour discuter des stra-
tégies et des découvertes, des indices et des rumeurs, tout en
mangeant un morceau et en sirotant des martinis dry. Elles
devraient désormais avoir compris que l’intrigue est plus
complexe qu’il n’y paraît et qu’il leur manque beaucoup d’élé-
ments. Les mécanismes de l’aventure se nourrissent d’ailleurs
de ces inconnues, or ce moment permet de faire le point sur
ce que le groupe souhaite approfondir ou non – une ques-
tion difficile. Le Gardien peut aussi profiter de ce répit pour
mettre de l’ordre dans ses pensées, notamment si les décisions
inattendues ou extravagantes des joueuses ont renversé la
situation au point qu’une refonte du récit soit devenue indis-
pensable. Si nécessaire, le Gardien ne doit pas hésiter à tout
revoir depuis le début.
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD

Jour 2 : 22 novembre 1922
Le matin
Lendemain de fête
Depuis 9h30, Behler supervise avec enthousiasme le ménage
suite à la soirée de la veille dans la salle de bal (L17). Tan-
dis que 2D10 employés ramassent quantité de sacs d’ordures,
3D6 accessoiristes démontent le spectaculaire décor de jungle
tropicale. Plusieurs perroquets et deux singes sont retrouvés
morts sur le sol ; l’un d’eux tient une bouteille de whisky vide
dans sa main droite. Trois serpents ont disparu, et les cages
des lions sont manipulées avec toutes les précautions pos-
sibles. La projection de ce soir va surpasser toutes les attentes.
À 10h00, un camion transportant un énorme projecteur à
charbon se gare devant la porte latérale. La technologie la plus
avancée est mise au service d’un événement sans précédent !
Grâce à un système de cordes et de poulies, 1D4+2 employés
déchargent le très lourd appareil. Henry Lovejoy, le projec-
tionniste américain, contrôlera son installation à 12h00, mais
il a reçu l’ordre strict de ne pas passer plus d’une minute de la
première bobine. Le réalisateur Benjamin Christensen (cf.
encart ci-dessous) viendra en personne vérifier que tout est
bien à son goût.
Nouveaux arrivants
Le 22 novembre à 10h30, Lord Carnarvon se présente à
l’hôtel avec sa douce fille Evelyn, et il est aussitôt accueilli
par Cleveland Clinton. L’agitation qui règne à l’entrée (L2)
empêche les nouveaux venus de communiquer de façon satis-
faisante avec le réceptionniste, sans parler de la balle logée dans
le crâne de ce dernier (cf. Réception et hall d’entrée, page 88).
À la conciergerie (L3), Abraham Murray (cf. page 88)
et le détective plutôt médiocre de l’hôtel, Scott Brown
(cf. page 132), tentent d’apaiser 1D10+10 clients mécontents
qui veulent poursuivre le Shepheard suite au vol de leurs
effets personnels. Pour sa part, Murray exige sans relâche la
présence du directeur de l’hôtel, mais Behler a visiblement
d’autres problèmes à régler : la première d’Häxan a lieu ce
soir et les costumes de démons ne sont pas encore arrivés.
L'équipe du film
Pour ne rien arranger, l’équipe danoise arrive au Shepheard à
11h00 ; elle a fait le déplacement jusqu’en Égypte pour cette
première privée, si l’on peut dire. Le film a été interdit dans
plusieurs pays mais Benjamin Christensen lui-même, son
réalisateur, en a amené une copie. Il est accompagné d’Ella
la Cour (qui incarne la magicienne Kama), Oscar Stribolt
(le moine fou) et Maren Pedersen (la sorcière). Moyennant
une somme de 500 livres, Behler est parvenu à convaincre
Abu al-Fallah, le chef de la police du Caire (cf. page 132),
de fermer les yeux sur cette transgression. Christensen ne
comprend pas ce qui provoque le tumulte dans le hall (L2) et
pense naïvement qu’il s’agit d’un public passionné, impatient
d’assister à la projection.
Dans le Long bar, une fois de plus
À 10h00 le matin même, Gasparini est déjà à son poste de
travail (L18) et prépare des Bloody Mary pour la moitié de
l’hôtel. À 11h30, après avoir été libéré par les serveurs de sa
prison frigorifique, Dieter Lounpeen se rend directement au
bar sans passer par sa chambre. Il lance un regard haineux au
barman et aperçoit Evelyn, qui tente de se rafraîchir avec un
cocktail après son long voyage pendant que le comte s’entretient
avec Carter dans sa suite (L25). Voilà une occasion unique de
venger l’affront qu’il a subi la nuit dernière ! Dieter ne se fait
pas prier : il lui raconte en détail comment Howard Carter a
trompé Lord Carnarvon, et les larmes montent aux yeux de la
jeune femme. Elle connaît l’ami de son père depuis des années et
n’aurait jamais imaginé qu’il puisse commettre pareille trahison.

BENJAMIN CHRISTENSEN,
43 ans, réalisateur fou

FOR 30 CON 30 TAI 40 DEX 45 INT 45

APP 70 POU 35 ÉDU 50 SAN 35 PV 7
Imp : -1 Carrure : -1 MVT : 7 PM : 7

Combat
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3-1
Esquive 22% (11/4)

Compétences
Arts et métiers (Cinématographie) 60%, Baratin 80%,
Crédit 20%, Occultisme 45%, Persuasion 30%,
Psychologie 25%
Langues : Anglais 65%, Danois (Langue maternelle) 90%

57
 FARCE MACABRE
Evelyn quitte le bar en pleurant. Dieter se rend alors compte que
pour une fois, sa fille ne tient pas compagnie à Gasparini. Où
peut-elle bien être ? Très préoccupé, il monte dans leur chambre
(L22) à 12h00 mais ne trouve pas trace d’Olga. Pire encore,
on dirait qu’elle n’a même pas dormi dans son lit ! La rage qu’il
éprouve envers le monde entier augmente d’un cran. Si le Disque
solaire est toujours dans sa chambre, sa fureur est seulement
celle d’un père en colère ; s’il a disparu, Dieter récupère son
revolver calibre 32 caché dans un pot de fleurs sur le balcon. Il
se confond un temps en lamentations, prières et insultes (jusqu’à
13h30) puis, ne sachant pas exactement à qui s’en prendre, il se
retourne contre Gasparini.
Dans la suite de Lord Carnarvon
À 11h30, Howard Carter sort de sa chambre et se rend dans
celle de son mécène Lord Carnarvon (L25) afin de finaliser
les détails de leur expédition à Louxor. Ils y restent jusqu’à
18h00, après quoi Carter retourne dans ses quartiers (L23)
pour faire ses bagages. Les deux hommes se retrouvent à la
réception (L2) trente minutes plus tard et quitteront l’hôtel
ensemble à 22h15. Le Gardien est libre de décider ce qu’ils
font entre-temps, comme s’installer sur la terrasse (L1) ou
sortir se promener dans la rue, mais la seule chose qui les
intéresse est de partir pour Louxor.
Evelyn perd la tête
À 12h00, ne pouvant supporter le poids de la révélation de
Dieter, Evelyn profite de l’insouciance de Mahadni pour
traverser discrètement la cuisine et descendre aux sous-sols
(sans prévenir Lord Carnarvon) afin de constater de ses
58
propres yeux la trahison de Carter. Malheureusement, l’his-
toire contée par le trafiquant ne mentionnait pas les créatures
qui rôdent en bas.
Comment ?
La jeune femme emprunte l’escalier de la cuisine avec
une extrême prudence, supportant la puanteur qui émane
des souterrains. Les flaques de boue dégagent une vapeur
étrange ; en effet, la chaleur dépasse les 40 °C et le sol lui-
même semble brûlant. Evelyn traverse toutes les pièces
sans céder à la panique, bien qu’elle s’enfonce progressive-
ment dans le noir le plus complet. La température baisse
à mesure qu’elle descend les marches humides. Toussant
et frissonnant, Evelyn est saisie d’une angoisse inattendue
en pénétrant dans l’abject Vieux Temple d’Ibn Touloun
(cf. page 106). L’obscurité y est presque totale, mais une
légère lueur blafarde produite par les artefacts électroma-
gnétiques des Yithiens éclaire faiblement les formes. Evelyn
distingue un mouvement entre les dizaines de colonnes :
dans un coin de la pièce, des… choses se mettent à bouger.
Figée sur place, elle ne pousse pas le moindre cri. La sueur
coule le long de ses joues blanches à mesure que des dents
jaunies apparaissent dans la pénombre. Elle a tout juste le
temps de sentir qu’on lui arrache la mâchoire avant d’être
proprement éventrée. En moins d’une demi-heure (12h30),
les hommes-rats la dévorent tandis que les goules attendent
patiemment que le corps pourrisse pour mieux digérer sa
chair. Les investigateurs peuvent déjouer cet événement ter-
rible et fatidique s’ils empêchent Evelyn de descendre aux
sous-sols, ou s’ils l’accompagnent et la protègent des bêtes
tapies dans l’ombre.
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD

L’apparition du plus ignoble

Le diabolique Omar al-Shakti arrive en fin de matinée w Adorateurs d’Omar al-Shakti x
(12h30) avec quatre adorateurs et son chat, Hetep. Il croise
l’Aga Khan qui se dirige vers la terrasse (L1), le visage émacié. 1 2 3 4
Chacun évite soigneusement le regard de l’autre. Al-Shakti
va s’installer dans la suite d’hiver (L26) et en ressort à 13h30 FOR 55 70 55 50
pour rejoindre Weder sur la terrasse. Sincèrement surpris de CON 45 50 45 40
le voir à l’hôtel, ce dernier raconte que les pièces noires sont
TAI 55 65 50 75
entreposées dans les souterrains et que la plus importante est
un très étrange Sarcophage de Basalte de forme conique, long DEX 60 50 50 65
de 6 mètres, aux limites inconcevables. INT 50 60 45 50
Al-Shakti le regarde avec un étonnement de façade tout APP 35 40 45 40
en caressant son chat. Ce mage vieux de plusieurs milliers
d’années prétend ne pas connaître l’existence d’un tel objet POU 20 35 50 40
et assure vouloir découvrir ce qui se passe. Bien sûr, c’est ÉDU 30 20 20 25
un mensonge : il est parfaitement au courant de la présence
SAN 00 00 00 00
des pièces aux sous-sols, mais il compte surprendre son pré-
tendu ami. PV 10 11 9 13

Quant à lui, Weder passe sous silence le fait que Fouad pos- IMP 0 +1D4 0 +1D4
sède la Dague d’Akhenaton et que Dieter a acheté le Disque CARRURE 0 1 0 1
solaire. De même, il tait son intention d’obtenir les faveurs du
prince pour remplacer al-Shakti à la tête de la Fraternité du MVT 8 8 8 7
Pharaon Noir. Bien qu’il l’ignore, ces omissions sont inutiles PM 4 7 10 8
puisque sa traîtrise a été percée à jour. Le sorcier sourit d’un
air inquiétant. Combat
Attaques par round : 1
Corps à corps 35% (17/7), dégâts 1D3+Imp
Couteau de combat 30% (15/6), dégâts 1D4+2+Imp
Sabre court 35% (17/7), dégâts 1D6+1+Imp
Esquive (DEX/2)
Compétences
Discrétion 40%, Écouter 45%, Intimidation 35%,
Mythe de Cthulhu 10%, Trouver Objet Caché 45%
Langues : Arabe (Langue maternelle) 20%

59
 FARCE MACABRE
Jour 2 : 22 novembre 1922
L’après-midi
Altercation dans le bar
À 14h00, après avoir déambulé grotesquement dans l’hôtel,
un Dieter Lounpeen désespéré s’en prend à Gasparini. Il ne
lui pardonne pas d’avoir prétendu être amoureux de sa fille
afin de lui extorquer des renseignements en vue de les vendre
à Faraz Najjar, et surtout d’avoir si bien réussi. Dieter aperçoit
le barman à travers la porte fermée mais vitrée du bar (L18).
Il l’ouvre d’un coup de pied et entre dans la pièce. Gasparini
est debout derrière le comptoir. Dieter se rue sur lui et, sans
un mot, le gifle violemment. Si les investigateurs s’interpo-
sent entre les deux hommes, l’un comme l’autre se retournent
contre eux. Une bagarre éclate et les coups de poing volent,
à moins que Dieter ait découvert le vol du Disque solaire…
auquel cas il tire à bout portant sur Gasparini.
La rousse retrouve son entrain
Entendant des cris en provenance du bar, Olga fait son appa-
rition à 14h15 avec une énorme gueule de bois. Elle avance
en s’appuyant sur les tabourets et s’efforce de calmer son père.
Son corps est couvert d’ecchymoses. Dieter oublie instanta-
nément Gasparini (qui en profite pour s’échapper, s’il n’a pas
été abattu) et s’effondre sur le comptoir, désespéré par l’état de
sa fille. Celle-ci retrouve le moral après deux Bloody Mary et,
à 14h30, elle retourne à la boutique de Juliette Belanger (L8)
afin d’essayer sa tenue pour la première d’Häxan : une robe
rouge provocante et un chapeau en soie pourpre, couronné
de petites cornes torsadées. Si son père a déclenché une fusil-
lade, Olga fait demi-tour sitôt arrivée devant le bar et se réfu-
gie auprès de Selassie.
Dans la chambre 204
S’il est toujours en vie, Gasparini saute sur l’occasion pour mon-
ter dans les appartements de Dieter et Olga (L22). À moins que
les investigateurs ou les sbires de Selassie n’aient déjà mis la
main dessus, le barman le plus méprisable de l’histoire des bars
internationaux fouille la chambre de fond en comble et s’em-
pare du Disque solaire après avoir découvert sa cachette sous
le lit. À l’aide d’un agitateur à cocktail, il crochète la serrure du
coffret et emporte l’objet sacré, sans doute le plus dangereux de
mémoire d’homme. S’il n’est plus là, Gasparini saccage simple-
ment les lieux et dérobe tout ce qu’il trouve. À 14h45, il quitte la
chambre pour retourner dans la sienne (L27).
Menaces sur la terrasse
Lassé par les affabulations du conservateur, al-Shakti décide
de mettre un terme à leur conversation à 14h30. Si les investi-
gateurs ont le courage d’approcher (réussite majeure à un test
combiné de Discrétion et d’Écouter), ils le voient se pencher
vers Weder et entendent ses paroles effrayantes :
60
— Je sais que tu cherches à me trahir, mon ami, mais cela
me satisfait au plus haut point. Tu es rusé et ambitieux,
deux qualités que je respecte. Mène donc ton plan à son
terme. Cependant, j’ai d’abord quelque chose à te dire.
Sa bouche frôle l’oreille gauche de Weder et il prononce
quelques mots brefs, qu’aucun investigateur ou serveur ne
peut comprendre avec un test d’Écouter. Seule une réussite
en Lecture sur les lèvres permettait de les déchiffrer… mais
comme il s’agit d’un maléfice en égyptien démotique, encore
faudrait-il quelqu’un pour le traduire (Faraz Najjar en est le
seul capable). Ce sortilège absorbe tous les points de POU de
sa cible, sauf 5. Quiconque est témoin de la scène remarque
que les cheveux de Weder virent instantanément au blanc.
Al-Shakti redresse sa victime, qui manque de s’effondrer sur
la table, puis il quitte la terrasse et regagne sa suite (L26).
Quelques secondes plus tard, Weder s’écroule pour de bon
et les serveurs doivent le transporter dans sa chambre (L24).
Dans la chambre 204, 15 minutes plus tard
À 15h00, s’il n’a pas initié de fusillade (auquel cas il aurait
été immédiatement arrêté), Dieter monte dans sa chambre
(L22) et découvre que le Disque solaire a été volé. Le coffret
en métal est ouvert sur le lit, vide. Dieter pleure de rage et
jure de se venger. Afin que ce soit bien clair pour le Gardien,
le Disque solaire peut se trouver en possession :
i des investigateurs, s’ils l’ont dérobé avant l’arrivée des sbi-
res de Selassie ou après leur passage, voire s’ils l’ont repris
au Gros Nubien lui-même ou à ses hommes de main ;
i de Selassie, ses sbires le lui ayant remis juste après
l’avoir volé pendant la fête ;
i de Gasparini, qui est venu le chercher à 14h30.
Dieter quitte la chambre à 16h00, prêt à toutes les folies. Il
cherche désespérément Weder. Où est-il passé ? Qu’a-t-il fait
de ses 1 000 livres ? Où sont Carter et Gasparini ?
En revanche, s’il a été arrêté par le détective de l’hôtel Scott
Brown (cf. page 132), par Randolph Mayer de Scotland
Yard (cf. page 135), ou tout simplement par des employés
du Shepheard, il n’a plus rien à faire ou à dire : la partie est
finie pour lui. Les actes de Dieter Lounpeen décrits à partir
de maintenant ne peuvent se produire que dans le cas où, en
montant dans sa chambre à 15h00, il a découvert le vol et a
perdu tout discernement.
Dans la chambre 127
Si Dieter ne l’a pas tué, Gasparini reste dans sa chambre
(L27) de 15h00 à 20h45. Il descend ensuite assister à la pro-
jection dans la salle de bal (L17), laissant le Disque solaire en
évidence sur son lit. Les investigateurs n’ont que 15 minutes
pour le récupérer (s’ils ne l’ont pas déjà volé). Quoi qu’il
advienne, à 21h00, l’artefact échappera à quiconque le détient
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD
en s’élevant brusquement dans les airs et, sans s’arrêter devant
rien ni personne, disparaîtra dans l’escalier des sous-sols
(cf. Al-Shakti s’empare du Disque, page 63).
À la réception
À 16h30, Dieter exige de savoir où se trouvent Carter et Weder,
une information que Cleveland Clinton refuse évidemment
de lui fournir. Accablé, il retourne au bar de Gasparini (L18) à
17h00 mais le barman n’est pas là. Confus, Dieter en ressort et
se remet à errer dans l’hôtel en buvant au goulot d’une bouteille.
Al-Shakti passe à l’action
À 17h30, Omar al-Shakti quitte sa suite sans escorte et se
rend en cuisine. Comparés à son comportement d’ordinaire
taciturne, son regard comme ses gestes manifestent une
urgence inhabituelle. Il rejoint Mahadni, qui s’agenouille
devant lui en se couvrant le visage de ses mains :
— Tout est prêt, monsieur.
Le sorcier ne daigne même pas l’écouter. Il descend aux
sous-sols (cf. page 101) et y trouve ce qu’il reste de la mal-
heureuse Evelyn. Il n’a aucune réaction face au carnage (si
les investigateurs l’ont suivi, voir les hommes-rats manger
de la chair humaine leur inflige une perte de 0/1D6 points
de Santé Mentale). Les monstres abandonnent immédiate-
ment le corps et s’écartent au passage d’al-Shakti, terrifiés
par son pouvoir.
Ce que le sorcier a devant lui
L’heure est venue d’expliquer sommairement les principales
caractéristiques des pièces noires. Il est possible d’en apprendre
un peu plus avec des tests d’Archéologie, d’Histoire,
d’Occultisme et de Sciences (Cryptographie), à la discré-
tion du Gardien. Leur description complète est fournie dans
le Chapitre 5 (cf. Artefacts, page 112).
i L’amulette de Néfer est un puissant talisman de 10 cm
de long sculpté dans du jade. Il a la forme d’une trachée
et d’un cœur humains.
i Le collier ménat fut un cadeau personnel d’Akhenaton
à Néfertiti.
i Le communicateur temporel ne sert qu’à entrer en
contact avec un Yithien.
i Le cube de stase est un cube creux en cuivre et en
bronze de 1,5 mètre de côté, dont toutes les faces sont
couvertes de hiéroglyphes. Se glisser à l’intérieur peut
sembler être une bonne idée, mais attendre jusqu’à ce
que Yog-Sothoth disparaisse peut vous transporter des
millions d’années dans le futur. D’ailleurs, personne
ne peut garantir que dans son infinité de Tout-en-Un
bouillonnant de sphères opalines, Yog-Sothoth ne
détruira pas le cube sur un coup de tête.
i La Dague d’Akhenaton est un couteau normal avec un
manche sculpté qui rappelle une tête d’ibis.
i Les deux fusils à éclairs sont très efficaces, mais ils ne
peuvent rien contre la puissance de Yog-Sothoth.
i Le pilier djed est une sorte de gros bâton extrêmement
coloré et légèrement conique, surmonté de quatre
barres horizontales. Il mesure environ 15 cm de long
sur 5 cm d’épaisseur.
i Le Sarcophage de Basalte lui-même est tellement
énorme qu’il peut servir de puissant bouclier en
présence de Yog-Sothoth, s’il est invoqué.
i Le Trousseau de Clefs se compose de cinquante-trois
clefs ciselées dans divers matériaux, principalement
le fer et le bois, mais aussi le cuivre, le jade, le cristal,
l’or, l’argent noir, le topaze, le lapis-lazuli, l’ambre,
l’obsidienne, le granit et trois alliages inconnus. Leurs
formes diffèrent également. Certaines sont des varia-
tions de l’ânkh (la croix ansée ou croix de vie), d’autres
ressemblent aux clefs médiévales et quelques-unes
sont totalement saugrenues. Au total, le Trousseau
pèse plus de 2 kg et les clefs mesurent entre 5 et 25 cm.
Le communicateur temporel
Al-Shakti avance solennellement jusqu’au Sarcophage et
l’observe attentivement : il tourne autour, s’approchant pour
étudier chaque détail sans jamais le toucher. Il passe de l’al-
légresse à l’incertitude avant de sourire à nouveau, enthou-
siaste. Entonnant une psalmodie en égyptien classique, le
sorcier se dirige alors vers l’objet le plus proche du Sarco-
phage, une espèce de boîte en bronze gravée à la main.
Des symboles curvilignes courent sur ses bords ; ce ne sont
manifestement pas des hiéroglyphes, mais bien des caractères
de l’énigmatique écriture yithienne. Haute d’environ 30 cm,
la relique est constituée d’une série de plaques qui s’emboîtent
pour former un cube irrégulier surmonté d’un joyau rouge. À
18h00, al-Shakti parvient à activer l’appareil et la pierre resplen-
dit. Pendant que le contact s’établit, il s’approche du Sarcophage
et repousse le pesant couvercle d’un geste de sa main droite, juste
assez pour entrevoir le corps momifié du membre de la Grande
Race. Le joyau projette alors sur les murs du Vieux Temple
l’image délirante du Yithien (perte de 0/1D6 points de Santé
Mentale), debout dans toute son envergure extraordinaire. Ses
membres commencent à remuer. Il est déjà près de 18h30.
Dans la salle de bal, une fois de plus
À 18h00, un Behler heureux et parfaitement ignorant de tout
ce qui se passe dans son hôtel prépare toujours la fête de ce soir.
Il fait installer des décors rappelant le monde d’Häxan, le film
de Benjamin Christensen (cf. page 57). De grandes marmites
en cuivre remplies de glace carbonique, associées à un éclai-
rage cramoisi, transforment la salle de bal (L17) en un véritable
enfer. Des petits ventilateurs dissimulés parmi la décoration en
papier mâché font onduler des bandes de soie rouges et jaunes,
61
 FARCE MACABRE
simulant les flammes infernales. Un groupe de 1D10+10 dan-
seuses répète la chorégraphie d’ouverture tandis que 1D4+2
techniciens se chargent du projecteur, installé à l’extrémité nord
de la pièce. Face à lui, un écran colossal suspendu au plafond
s’abaissera au moment précis de la projection grâce à un ingé-
nieux système de poulies. Non loin de là, une estrade accueil-
lera les musiciens déguisés en démons. L’orchestre interprètera
un morceau composé expressément pour une scène du film.
Le Yithien s’agite
L’attente permet aux investigateurs (je le répète, uniquement
s’ils sont présents) d’organiser leurs idées et d’envisager des stra-
tégies. Une heure de psalmodies et de gesticulations magiques
plus tard (19h30), al-Shakti établit un canal de communica-
tion avec la silhouette holographique. La créature commence à
entrechoquer ses pinces dans des mouvements très rapides et
saccadés, dans une sorte de code morse que le communicateur
traduit en égyptien classique (le meilleur atout des investiga-
teurs pour comprendre la conversation serait Faraz Najjar),
avec une voix synthétique au ton monocorde :
— Ils m’ont appelé Khephnes et je suis né dans l’Égypte
de la splendeur. Inconnu, je vous salue depuis la nuit
des temps.
Al-Shakti répond également en égyptien, mais dans une
variation plus archaïque :
— Je suis aussi né en Égypte, mais celle des origines. Vous
pouvez vous adresser à moi en tant qu’al-Shakti, grand
prêtre du Pharaon du Cosmos. Je suis intrigué qu’un esprit
humain occupe le corps de cette créature d’un passé loin-
tain. Auriez-vous l’obligeance de satisfaire ma curiosité ?
Une réussite en Trouver Objet Caché permet aux investiga-
teurs de se rendre compte que la momie bouge légèrement,
reproduisant en miroir les gestes de son hologramme spectral.
Le récit de Khephnes
Le Yithien, qui est en réalité le prêtre Khephnes, relate son
histoire et discute avec al-Shakti pendant l’heure et demie
qui suit. Il raconte le vol de son corps et l’exil vers le passé, les
cinq années d’apprentissage dans la capitale yithienne (dont
l’adaptation à une apparence et à une culture nouvelles), ainsi
que la rébellion inattendue de son homologue Sakhatakh
à la cour d’Akhenaton. Le gouvernement de Pnakotus lui
demanda alors de retourner dans l’avenir et de capturer le
renégat afin qu’il puisse être jugé pour mutinerie.
Al-Shakti comprend que le grand prêtre d’Aton était en fait pos-
sédé par l’esprit d’un membre de la Grande Race et que, grâce au
cube de stase qui se trouve devant lui, le véritable Khephnes put
rejoindre le futur avec un corps en forme de cône dans l’espoir
de ramener le Yithien rebelle chez lui. Mais les choses tournèrent
mal, et il fut assassiné sans pitié devant la cour impériale.
62
Le Disque solaire et Yog-Sothoth
Le sorcier découvre aussi que c’est Sakhatakh qui initia
Akhenaton au culte démentiel de Yog-Sothoth, ce qui causa
directement sa mort. Le Disque solaire qui a disparu des sous-
sols est censé être une espèce d’antenne énergétique, mais
Khephnes n’en sait pas plus. « Ces reliques des instruments de
haute technologie yithienne », dit-il (il a pu en voir d’autres lors
de son séjour à Pnakotus), « des amulettes égyptiennes pour
contrer l’insupportable ouragan d’énergie expulsé par l’abomi-
nable présence des Dieux Très Anciens et de leurs serviteurs. »
Al-Shakti demande au prêtre si sa vaste connaissance de
l’avenir lui permet de croire au retour de Yog-Sothoth sur
Terre (dans un quelconque univers connu). Khephnes ne
peut répondre à cette question parce que « le Sarcophage
est une barrière mentale infranchissable qui m’a empêché
d’établir des variables durant des millénaires ». Il ajoute
néanmoins : « Au moment où nous parlons, je constate avec
inquiétude que les alternatives d’effondrement et d’anéantis-
sement définitif de la réalité telle que nous la connaissons ont
augmenté de façon alarmante. »
L'avertissement
« Al-Shakti, protégez votre univers », enjoint Khephnes, mais
le sorcier hésite (test majeur de Psychologie). Deux notions
irréconciliables font rage dans sa tête : suivre les conseils d’un
autre, peut-être plus intelligent que lui (même si nul ne l’a
jamais été), ou évaluer si ses propres pouvoirs suffiraient à
invoquer Yog-Sothoth et à supporter sa présence. Bien sûr, si
Akhenaton a utilisé le Disque solaire, il doit le récupérer au
plus vite ! Voilà tout ce que découvre al-Shakti grâce au récit
de Khephnes.
Pendant ce temps, les investigateurs...
Si l’un d’eux parle l’égyptien classique ou s’ils reçoivent l’aide
inestimable de Faraz Najjar, les investigateurs peuvent com-
prendre quelques fragments de cette conversation. Avec une
réussite en Mythe de Cthulhu, ils appliquent un dé bonus à
leurs tests effectués pour déchiffrer le véritable sens des mots,
mais la traduction restera toujours imparfaite. C’est le rôle du
Gardien de déterminer jusqu’à quel stade ils comprennent
les commentaires cryptés de Khephnes. Celui-ci achève son
récit en donnant un terrible conseil à al-Shakti :
— Si vous vivez et triomphez dans vos folles aspirations, feignez
d’être mort. De ne pas exister. De ne pas être présent. Ne le
regardez pas, ne l’écoutez pas. Tournez-lui le dos ; craignez-le
et faites exactement le contraire de ce qu’il vous propose. Akhe-
naton, pourtant le plus brillant des pharaons, a été détruit,
anéanti par son orgueil démesuré.
Quelques instants plus tard, l’hologramme disparaît et la
momie de Khephnes désigne le cadavre d’Evelyn avec ses ten-
tacules. Al-Shakti croit comprendre l’ordre qui lui est assigné
et l’accepte volontiers. Tout ceci se produit un peu avant 21h00.
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD

Jour 2 : 22 novembre 1922

La nuit – Deuxième fête,
la projection d’Häxan
Le sortilège spectral
Al-Shakti doit à tout prix récupérer le Disque solaire. Deux
sceptres s’élèvent jusqu’à ses mains, versions obscènes du fla-
gellum Nekhekh à sa droite et de la crosse Héqa à sa gauche,
qu’il croise ensuite sur sa poitrine. Les hommes-rats tournent
autour de lui, se frottant contre ses jambes tels des chats, et
les goules n’attendent que son ordre. Le sorcier entonne une
nouvelle psalmodie en égyptien démotique à 21h00. Il s’agit
d’une variante d'un sortilège (cf. Portée Spectrale, page 111)
qui lui permettra de mettre la main sur l’objet qu’il convoite.

Al-Shakti s'empare du Disque

Épuisé, le sorcier tombe à genoux et récupère au bout d’un
round ; le Disque solaire trône désormais sur sa tête. Le fil
ectoplasmique se rompt et se désintègre en 1D6 minutes.
Al-Shakti perd 40 points de magie.
Je ne saurais dire avec certitude où se trouvait le Disque
solaire avant qu’al-Shakti ne s’en empare. Il pouvait être en
possession d’un investigateur, de Dieter Lounpeen, de Gas-
parini, de Carter, de Selassie, d’un·e domestique distrait·e
ou même d’Agatha Christie (durant l’une de nos parties
test, une joueuse le lui offrit en gage d’affection), mais cela
importe peu. Le résultat est le même : il finit sur la tête du
sorcier grâce à un puissant sortilège. Le Gardien est libre de
décrire l’envol de l’artefact aux yeux des témoins comme bon
lui semble. Ce peut être un simple moment de confusion ou
un événement plus haut en couleur, si l’on fait fi de l’imma-
térialité intrinsèque du sortilège. Par exemple, le Disque peut
décapiter un serviteur nubien, traverser net le torse d’une
dame âgée et trancher le bras d’un soldat britannique qui
levait une chope de bière, avant de disparaître en réduisant
une porte en miettes.
Devant la salle de bal
Les premiers invités arrivent dès 21h00 mais les portes ne
s’ouvrent pas avant 21h30. La liste des personnalités conviées
à la projection est impressionnante. Une fois dans la salle de
bal (L17), les membres du formidable corps de ballet (dégui-
sés en diables rouges) distribuent à la ronde une paire de
petites cornes en carton et un grand verre de gin en guise
de cocktail de bienvenue, qu’il est obligatoire de consommer.
À moins qu’un événement antérieur ne les en empêche, sont
présents : Agatha Christie et son époux, Winston Churchill,
le prince Fouad, l’Aga Khan, Dieter et Olga Lounpeen,
Gasparini (qui s’assoit irrévérencieusement à côté de sa maî-
tresse), Michel Rolland, le répugnant Gros Nubien, ainsi que
1D10+10 personnages aléatoires de la table correspondante
(cf. page 130) et 1D100+100 clients de l’hôtel. Si possible,
assurez-vous qu’au moins un indépendantiste égyptien soit
de la partie et profite du chaos (cf. page 68) pour attenter à la
vie du prince Fouad.
Il est tout à fait possible que la soirée mette en présence des
amis et des ennemis, des patriotes meurtriers, des égyptologues
hystériques, des criminels obsessionnels compulsifs et quelques
investigateurs distraits. Les vieilles dames britanniques
excentriques (cf. Table des personnages aléatoires, page 130)
ne devraient certainement pas manquer une telle fête. Il serait
dommage qu’un jet de dés malheureux empêche le Gardien de
disposer des personnages nécessaires à la mise en scène adé-
quate de cette délicieuse neurasthénie finale. Je recommande
que le casting soit aussi libre que les circonstances l’exigent.
Häxan commence
Benjamin Christensen (cf. page 57) présente le film, accom-
pagné de Charles Behler. Selon lui, il s’agit d’« un événement
unique dans l’histoire du cinéma, où le macabre et le grotesque
prennent des accents de réalité ». Ella la Cour, Oscar Stribolt
et Maren Pedersen montent fièrement sur scène pour s’asso-
cier au discours du réalisateur. Après une salve d’applaudisse-
ments, l’orchestre se met à jouer l’ouverture, les lumières de la
salle de bal s’éteignent et le film démarre.

63
 FARCE MACABRE
L’expression des spectateurs traduit un effroi palpable, qui
augmente au fur et à mesure que se déroule l’angoissante pro-
jection. On peut y voir des sorcières et des démons, et ils ne
ressemblent en rien à ceux auxquels le public est habitué. Ils
ont l’air réels, les maquillages comme les effets spéciaux sont
excellents et les trucages invisibles.
Les créatures bougent, volent, mordent et s’agitent, comme
possédées par une énergie incroyable. La peur s’étale sur les
visages décomposés de la haute société britannique. Une
dame excessivement parée de bijoux se met à crier, hysté-
rique, tandis que celles et ceux qui l’entourent réagissent par
des rires nerveux. Un homme se lève, indigné, s’écrie « C’est
intolérable ! » et quitte la salle.
Dans le Vieux Temple, une fois de plus
À 21h30, al-Shakti s’approche du Sarcophage et prend entre
ses mains l’un des tentacules momifiés du membre de la
Grande Race.
— Je sais que vos avertissements sont sages, mon cher
ami. Mais vos bonnes intentions ressemblent à celles
d’un fou qui chercherait à transformer le scorpion en
animal domestique.
À moins que les investigateurs ne l’en empêchent, Omar
al-Shakti se pare de l’amulette de Néfer, range le pilier djed
dans sa poche, accroche le Trousseau de Clefs à sa ceinture et
croise de nouveau les sceptres sur sa poitrine.
L'invocation du Rôdeur devant le Seuil
Tout au long de l’histoire de l’humanité, de nombreux sorciers
et occultistes essayèrent d’invoquer les Dieux Extérieurs. Sou-
tenus par des centaines – voire des milliers – de disciples unis
dans une prière commune, ils offrirent des sacrifices humains
de plusieurs dizaines de victimes, dans l’intention de rassembler
l’énergie requise pour attirer l’attention de ces entités. Entrer en
contact avec Yog-Sothoth nécessite une tour de pierre spéciale-
ment construite pour le sortilège (cf. MG, page 254). Cependant,
en 1510, Cornelius Agrippa et Johannes Trithemius parvinrent
à l’invoquer dans le salon d’une célèbre prostituée londonienne
du nom de Mary Ann Ingleton ; mais l’implacable humilité
d’Agrippa les empêcha de lui poser des questions… ou du moins,
aucune qui figure dans leurs biographies respectives. Néanmoins,
Trithemius s’entretint quelques secondes avec Yog-Sothoth par
chuchotements, et Ingleton retranscrivit ses mots dans une lettre
à son amant de la cour, Richard J. Somerton : « Pourquoi la
magie, qui était considérée par les philosophes de l’Antiquité comme
la science principale, et que les anciens sages tenaient en grande
admiration, fut rendue odieuse par l’Église Catholique, condamnée
par les canons sacrés et, de plus, interdite par toutes les lois et ordon-
nances ? » La missive resta évidemment sans réponse.
Pour que la conjuration fonctionne, les pénitents doivent sacri-
fier un être vivant et intelligent, c’est-à-dire un humain. Dans le
cas d’Agrippa, on soupçonne qu’il rompit le cou de sa propre
mère. En ce qui concerne al-Shakti, les membres épars d’un
64
cadavre gisent devant lui. Evelyn est morte il y a seulement
quelques heures, mais ce n’est pas suffisant : il a besoin d’une
personne en vie. À l’aide d’un sortilège, il s’attèle donc à réas-
sembler les morceaux. Les investigateurs voient la chair dépecée
renaître, les membres revenir en rampant jusqu’au tronc inerte
– certains depuis l’antre des hommes-rats – et adhérer lente-
ment aux muscles (perte de 0/1D10 points de Santé Mentale).
Au même moment, les gesticulations complexes du sorcier font
apparaître un mince serpentin d’air trouble, dense et resplen-
dissant : le souffle de la vie. Il entre dans la gorge d’Evelyn, qui
se met à frémir sous les yeux stupéfaits des témoins. Al-Shakti
transfère ensuite dans son cœur une minuscule fraction de sa
propre essence vitale, ou ka, et l’organe se remet à battre. Le
corps convulse avant de revenir brusquement à la vie. Le sor-
cier s’approche alors d’elle et lui tend sa main ouverte. Evelyn
ouvre les yeux à l’instant où il prononce ces mots inquiétants :
— Mhoul At Rham, Shud At-Rham… Khalee-Mah…
Al-Shakti Dee.
Comme si ses ongles étaient devenus des griffes, il plonge
aussitôt sa main dans la poitrine de la jeune femme, transper-
çant la chair pour lui arracher le cœur, qu’il presse avec force
entre ses doigts. Ainsi al-Shakti accomplit-il le sacrifice… ou
met-il du moins en scène tous les éléments nécessaires. Pour
autant, le simulacre lui coûte cher : il dépense 10 points de
magie et perd définitivement 5 points de POU. La première
partie du sortilège est achevée, mais il doit à présent appe-
ler le dieu. Quiconque énoncerait correctement le nom de
Yog-Sothoth serait anéanti. Heureusement pour lui, Omar
al-Shakti a un accent égyptien prononcé.
Et le corps d’Evelyn, dans tout ça ? Son regard vide n’exprime
rien : grâce à l’essence vitale d’al-Shakti, elle est à la fois morte
et vivante (POU 05). Ses mains palpent le trou au centre de
sa poitrine. Elle recule lentement pour s’éloigner du sorcier.
Celui-ci garde les yeux fermés, toute son attention tournée vers
l’énigme complexe relative à la prononciation du nom du dieu.
Qu’advient-il d’Evelyn ?
La fille de Lord Carnarvon est désormais un cadavre qui a été
rongé par des bêtes immondes, reconstitué grâce à la magie
occulte et ramené à la vie pour être ensuite mutilé de la plus
abjecte manière. Quoi qu’il arrive dans ce cauchemar sou-
terrain, son corps n’a plus de cœur. Si les investigateurs sont
présents, ils la voient monter à tâtons l’escalier de la cuisine
vers 21h45, sans qu’al-Shakti s’en soucie le moins du monde.
Zombifiée, Evelyn entre dans la « salle des délices »
À 22h00, des pieds nus montent les marches poisseuses, cou-
vertes d’insectes et de restes d’aliments en putréfaction. Les
cuisiniers du Shepheard, habitués à tout, baissent les yeux en
voyant apparaître une jeune femme tremblante et à moitié
nue. S’agrippant aux colonnes, Evelyn rejoint de son mieux
la salle de bal (L17), où le film a déjà commencé. Behler la
voit entrer et laisse échapper son assiette tandis que plusieurs
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD
spectateurs applaudissent, persuadés que cela fait partie du
spectacle. Evelyn est décomposée, pâle comme la mort, en
sueur, le regard fixe, dans un état de stupeur qui effraie le
directeur de l’hôtel. Il ordonne à des serveuses de s’occuper
d’elle immédiatement et les accompagne en cuisine. Dieter
leur emboîte le pas mais attend dans le couloir, déterminé à
ne pas perdre Evelyn de vue. Une fois certain que la situation
est sous contrôle, Behler retourne assister à la projection.
Pendant que les domestiques partent chercher des vêtements
à sa taille, Evelyn implore : « S’il vous plaît, ne dites... rien de
tout ça... à mon père. » Ses paroles sont confuses et nul ne
sait vraiment de quoi elle parle. Elle quitte la cuisine à 22h15
après avoir remercié les serveurs et les femmes de chambres
pour leur aide, embarrassée par quelque chose dont elle ne
conservera heureusement aucun souvenir.
Les adieux de Carter
À 22h15, parfaitement inconscient de ce qui se passe sous ses
pieds, Lord Carnarvon se lasse d’attendre sa fille et décide
de quitter l’hôtel avec Howard Carter. À cet instant précis,
le corps meurtri d’Evelyn arrive à la réception, couvert d’un
petit cardigan et d’une jupe grise qui cachent en partie ses
profondes blessures, ses mutilations et l’énorme trou dans sa
poitrine (à moins que les investigateurs n’aient empêché le
déroulement de cette partie du récit).
Note à l’intention du Gardien : dans le cas où Evelyn
n’apparaîtrait pas, le Gardien est libre de décider si
Carnarvon s’en va quand même ou s’il reste à l’hôtel.
Le comte revient sur ses pas et prend tendrement sa fille
dans ses bras. Il ne peut pour autant s’empêcher de montrer
une certaine préoccupation face aux vêtements qui ne sont
pas les siens et qui dissimulent mal son état, lequel évoque
une personne sortie du bloc opératoire sans repasser par
sa chambre. Evelyn n’ouvre pas la bouche, mais Carnarvon
semble habitué à ce genre de crise d’introversion. Il pense
surtout à marquer l’histoire ; le reste viendra ensuite. « Ma
chérie, ne nous retarde pas plus, veux-tu ? La notoriété nous
attend. » Le regard de sa fille exprime un manque d’intérêt
presque absolu. Elle suit son père comme un petit chien. Le
vide dans sa tête est aussi grand que celui qui s’étale à la place
de son cœur. Seuls ses cauchemars lui rappelleront chaque
nuit ce qui s’est passé dans ces souterrains obscurs et putrides.
Sur le perron, tout occupé à ses bagages, Carter sent une
main se poser sur son épaule. C’est Dieter Lounpeen, rond
comme une queue de pelle. L’archéologue se retourne et,
l’ayant reconnu, lui expédie un coup de poing sans prononcer
un mot. Depuis sa cachette, Faraz Najjar observe la scène
mais se garde d’intervenir. Carter, Carnarvon et Evelyn (si
elle est là) s’éloignent du Shepheard dans leur Mercedes peu
après 22h15. Dieter se relève et s’assoit sur les marches ; son
visage reflète une colère sans bornes. Il décide presque ins-
tantanément de retourner dans la salle de bal.
À Louxor
Howard Carter et les Carnarvon se rendent maintenant à
Louxor, dans la Vallée des Rois, où ils franchissent ensemble
la première porte pour analyser la seconde. Le comte croit ce
que lui raconte Carter et ignore tout de ce qui s’est passé la nuit
précédente. À moins que les investigateurs n’aient empêché sa
mort, Evelyn se méfie de Carter. Hantée par d’horribles cau-
chemars, elle finira par découvrir la vérité sur le trésor caché
au Shepheard, et elle le racontera à son père des mois plus tard.
Les choses ne sont pas ce
qu’elles semblent être
Al-Shakti est convaincu de réussir l’invocation car, après des
siècles d’études intensives, il connaît la conformation dialec-
tique de la Triade (cf. Phénoménologie de l’esprit, page 121),
les psalmodies requises et le cas particulier d’Agrippa et de
Trithemius. De plus, le cœur d’Evelyn dans sa main prouve
qu’il a réuni les conditions nécessaires pour qu’un sacrifice
ait eu lieu. Malheureusement pour lui, tous ses efforts seront
vains. Il n’en a pas la moindre idée, mais il va se faire duper
et l’invocation n’aura tout bonnement pas lieu. Comme avec
Akhenaton en son temps, Sakhatakh s’apprête à le trahir ; la
question est de savoir si al-Shakti découvrira la mascarade.
Il n’est pas né de la dernière pluie : c’est un mage vieux de
plusieurs milliers d’années, qui possède d’innombrables res-
sources. Pour s’apercevoir que tout ceci n’est qu’une super-
cherie, il doit effectuer un test extrême de POU. Bien que
la règle des tests de réalité (cf. MG, page 163) n’affecte pas
le Disque solaire qu’il porte sur sa tête, le sorcier est suffi-
samment puissant pour en tirer un avantage, même minime.
S’il a conscience de la présence des investigateurs dans le
Vieux Temple et que ceux-ci recourent à des tests de réalité,
chacune de leurs réussites extrêmes augmente de 10% les
chances d’al-Shakti pendant son test de POU. Dans certaines
circonstances, un ennemi peut devenir un frère d’armes si ce
qui vous attend n’est autre que Yog-Sothoth lui-même.
S’il réussit le test
Si al-Shakti obtient une réussite extrême au test de POU,
le sortilège d’appel échoue et monsieur Bohr révèle sa pré-
sence à 22h30. C’est un homme vêtu d’un costume noir terni,
au visage anodin, pâle et sans traits distinctifs. Son regard
exprime une profonde mélancolie. Il est négligemment posté
à quelques mètres de lui :
— Vous avez perturbé nos plans, et pour cela nous
sommes à la fois contrariés et reconnaissants. Contrariés
par votre insolence, mais reconnaissants parce que vous
avez surmonté une épreuve qui a coûté la vie au plus
grand pharaon d’Égypte. Néanmoins, et sans que cela ne
nuise à notre amitié naissante, je me dois de vous préve-
nir : vous détenez quelque chose qui nous appartient.
65
 FARCE MACABRE
Niels Henrik David Bohr
La ressemblance du nouveau venu avec le physicien Niels
Henrik David Bohr est si frappante qu’elle en devient sus-
pecte, ce que révèle au demeurant un test de Sciences (Phy-
sique) ou un test majeur de Connaissance. Qui est réellement
l’homme au costume noir ? Il ne fait pas partie de l’équipe
du film et n’est pas un être imaginaire, mais une personne en
chair et en os, une entité physique bien distincte de la vision
(cf. page suivante). Nous parlons de monsieur Bohr, un
clone du célèbre physicien et futur lauréat du prix Nobel cette
année. Il s’agit d’un membre de la Confrérie noire.
Niels Bohr
Niels Henrik David Bohr, 37 ans, est un physicien danois
qui a radicalement changé la conception de l’univers et du
vivant en ouvrant des portes jusqu’alors inconnues. Il a
développé le concept d’atome en associant les spéculations
de Démocrite avec le « clinamen » de Lucrèce, la chute pri-
mitive des atomes dans le vide. (D’après certains physiciens
hétérodoxes, l’apparition de la matière lorsque deux atomes
entrent accidentellement en collision au cours de leur éter-
nel voyage vertical dans le Néant ressemble à la théorie des
orbites quantifiées de Bohr, selon laquelle le nombre d’élec-
trons dans chaque orbite atomique augmente de l’intérieur
vers l’extérieur). Bohr recevra le prix Nobel de physique le 10
décembre 1922. Il se trouve actuellement à Copenhague.
66
Duel de sorciers
Al-Shakti affronte monsieur Bohr, et on assiste à un authentique
duel de sorciers comme nul n’en a plus vu depuis des siècles. Le
Gardien est libre de diriger les adversaires comme bon lui semble,
mais tous deux connaissent le grimoire complet du jeu. No com-
ment. Il est presque recommandé que les investigateurs ne soient
pas directement témoins de la scène. Une lumière aveuglante ou
l’éboulement de certains murs pourraient les empêcher d’assis-
ter véritablement à l’affrontement. La seule façon de survivre à
ce spectacle peut également être de fermer les yeux, à la manière
d’Indiana Jones avant l’ouverture de l’Arche d’alliance. S’il sur-
vit mais a pris conscience de la supercherie, ou bien s’il perd le
Trousseau de Clefs, al-Shakti sombre dans une rage telle qu’il
met l’hôtel à feu et à sang en invoquant une horreur chasseresse
(cf. page 128, perte de 0/1D10 points de Santé Mentale). La bête
se matérialise dans l’instant, sans qu’il soit besoin d’accomplir le
rituel d’appel. Le sorcier remonte alors des sous-sols tandis qu’elle
démolit les murs en plein vol et provoque un incendie aux consé-
quences similaires à celles du tremblement de terre décrit dans la
section suivante. Après avoir récupéré Hetep, al-Shakti retourne
ensuite dans sa demeure près du Nil pour se remettre de ses émo-
tions, et il prévient ses acolytes de la Fraternité du Pharaon Noir
(d’abord en Égypte, puis dans le monde entier) du danger que
représente le prétendu physicien danois, qui est manifestement
bien plus qu’un simple scientifique.
Les investigateurs et le reste des PNJ ont 10D10 minutes
pour s’enfuir. Les risques de se brûler et de subir 1D6 dégâts
augmentent avec le temps : +10% les dix premières minutes,
+20% les dix minutes suivantes, et ainsi de suite.
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD
S’il échoue au test
Si al-Shakti n’obtient pas de réussite extrême au test de POU,
tout ralentit autour de lui à 22h30. Une mouche s’arrête en
vol et tombe sur le dos, morte. Les particules en suspension
dans l’air s’immobilisent.
Terrorisés, les goules et les hommes-rats s’enfuient vers leur
sombre cachette, comme si une catastrophe imminente met-
tait leur vie en danger.
Une secousse sismique secoue les structures fragiles du
Vieux Temple (cf. page 106). Une partie de la maçonnerie
s’effondre et la poussière qui jaillit des fissures recouvre tout.
Al-Shakti commence à entrevoir quelque chose faiblement
éclairé, tapi dans les ombres, qui se forme devant ses yeux
injectés de sang. L’image est similaire à celle d’une projec-
tion : encadré par les colonnes, l’être semble émerger au
centre du mur nord.
La vision
Le sorcier contemple un immense conglomérat de globes
opalins qui explosent et se régénèrent immédiatement. Une
effervescence qui coule en elle-même, créant précisément
un trou, un seuil derrière lequel elle se cache ou rôde. C’est
Lui dans toute son entièreté, l’éternel retour de l’horreur elle-
même, tel un ruban de Möbius représenté par des sphères qui
naissent et meurent en millions de couleurs. Al-Shakti fond
en larmes et tombe à genoux, hypnotisé. Il l’a vécu, il l’a senti,
il a été en présence du dieu. Il ignore qu’il s’agit seulement
d’une projection de ses cauchemars, et c’est pour cette raison
qu’il ne vivra jamais plus de moment aussi sensationnel.
À côté de lui, une silhouette émerge d’entre les colonnes. C’est
un homme vêtu d’un costume noir terni, au visage anodin
et pâle, sans aucune caractéristique notable si ce n’est une
profonde mélancolie. Il le regarde négligemment, à quelques
mètres de lui.
— Vous avez perturbé nos plans, et pour cela nous
sommes à la fois contrariés et reconnaissants. Contra-
riés par votre insolence, mais reconnaissants parce
que vous nous avez satisfaits en mettant fin à un
désœuvrement éternel. En récompense de votre audace,
nous exaucerons le plus grand de vos souhaits afin
que vous surviviez à votre propre désir. Néanmoins, et
sans que cela ne nuise à notre amitié naissante, je me
dois de vous prévenir : vous détenez quelque chose qui
nous appartient.
De quoi s’agit-il ?
Du Trousseau de Clefs, évidemment. La Confrérie noire
n’a que faire du reste des artefacts. Monsieur Bohr cherche
à récupérer l’accès aux portes de cinquante-trois dimensions
cachées (principalement pour les contrôler et les préserver).
Ce précieux objet est bien trop important pour être laissé
entre les mains de qui que ce soit.
Qu’en est-il des investigateurs ?
Chacun d’eux aperçoit aussi son propre Yog-Sothoth (perte de
1D10/1D100 points de Santé Mentale), celui qu’il a en tête, ce
qui ne le rend que plus plausible. S’ils commettent une erreur
pendant leurs interactions avec al-Shakti ou avec l’homme au
costume noir (c’est-à-dire s’ils ne font pas preuve de respect ou
si leurs questions et leurs actes ne sont pas à la hauteur), ils sont
victimes d’une hallucination dans laquelle le Dieu Extérieur les
détruit avec ses éclairs et ses globes. Une réussite extrême à
un test de POU individuel permet de déterminer qui résiste
à cette vision et qui suit les traces d’Akhenaton en succom-
bant à une crise cardiaque (cf. également Les investigateurs
attaquent… page suivante). Le Gardien est prié de se montrer
indulgent ; mais si les investigateurs agissent de manière inap-
propriée ou si les dés ne leur sont pas favorables, il est juste
qu’ils en subissent les conséquences. Toutefois, décrivez bien
ce qu’ils voient et non la réalité. La farce macabre doit se pour-
suivre jusqu’au bout, au point qu’ils croient être en présence de
la Totalité dans l’Unité et voir Le Caire s’effondrer devant eux.
Monsieur Bohr en aurait fait de même.
Qu’en est-il d’al-Shakti ?
L’énorme impact de se trouver face à face avec le Tout-en-Un
et l’Un-en-Tout peut venir à bout du sorcier, comme ce fut
le cas pour Akhenaton il y a 3 000 ans. Mais le pharaon était
un homme psychiquement plus faible, et al-Shakti devrait
mieux surmonter le choc.
Et maintenant ?
Si les investigateurs ne sont pas témoins de ces événements,
ceux-ci se déroulent comme nous les décrivons. En raison de
son caractère obstiné et hostile, al-Shakti n’a qu’à 40% l’intention
de rendre le Trousseau de Clefs à l’homme au costume noir.
i S’il le rend, la vision de Yog-Sothoth s’évanouit
instantanément, enveloppée par la poussière qui flotte
dans la pièce. Monsieur Bohr salue al-Shakti et se
retire en suivant le même chemin que la vision.
i S’il ne le rend pas, monsieur Bohr disparaît, insensible
à toute attaque potentielle. Al-Shakti croit mourir
écrasé par les globes opalins du Rôdeur devant le Seuil
(70%), ou Yog-Sothoth grandit tout bonnement devant
ses yeux jusqu’à réduire l’hôtel et une partie du Caire
en miettes (30%). L’une comme l’autre, ces visions sont
parfaitement concrètes pour le sorcier. S’il obtient une
réussite extrême à un test de POU (cf. Les investigateurs
attaquent… page suivante), il se réveille 1D4 heures
après ; sinon, il meurt d’une crise cardiaque.
Si les investigateurs sont témoins de ces événements (perte
de 1D10/1D100 points de Santé Mentale), leurs réactions
possibles son infinies. Tenons-nous en aux plus évidentes :
67
 FARCE MACABRE
i Les investigateurs attaquent la créature ou l’homme
au costume noir. Ils croient mourir écrasés par les
globes opalins du Rôdeur devant le Seuil (70%), ou
Yog-Sothoth grandit tout bonnement devant leurs
yeux jusqu’à réduire l’hôtel et une partie du Caire en
miettes (30%). L’une comme l’autre, ces visions sont
parfaitement concrètes pour eux. Chaque investigateur
qui recourt à un test de réalité augmente de 10% les
chances d’al-Shakti de réussir son propre test de POU
(cf. Les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être,
page 65). S’il obtient une réussite extrême, les investi-
gateurs se réveillent eux aussi 1D4 heures après ; sinon,
ils meurent comme lui d’une crise cardiaque. Monsieur
Bohr disparaît, insensible à toute attaque potentielle.
i Les investigateurs persuadent al-Shakti de remettre
le Trousseau de Clefs à l’homme au costume noir,
voire le lui donnent eux-mêmes. Le sorcier n’a qu’à
40% l’intention de rendre l’artefact à l’homme au cos-
tume noir. Si les investigateurs tentent de le convaincre
avec Crédit ou Persuasion, son intention augmente
de 10% pour chaque réussite (ces tests ne peuvent pas
être redoublés). S’il cède et rend le Trousseau, la vision
de Yog-Sothoth s’évanouit instantanément, enveloppée
par la poussière qui flotte dans la pièce. Monsieur
Bohr salue les investigateurs et al-Shakti, puis se retire
en suivant le même chemin que la vision.
i Les investigateurs posent des questions stupides, ne
pensent pas à rendre le Trousseau de Clefs, etc. Tout
comme monsieur Bohr, al-Shakti décide d’en finir
avec eux. Le reste des messieurs Bohr, exactement
identiques au premier, surgissent de l’ombre et leur
tirent dessus avec des fusils à éclairs.
i Les investigateurs refusent d’intervenir. Si al-Shakti
rend le Trousseau de Clefs, ils sont sauvés mais doivent
ensuite affronter le sorcier. S’il ne le rend pas et que les
investigateurs ne s’efforcent pas de le faire à sa place, ils
subissent les mêmes conséquences qu’al-Shakti.
Le chaos
À 22h30, au moment le plus terrifiant du film danois (quand le
Malin est invoqué par les sorcières), les sièges se mettent à trem-
bler. Les invités sentent la vibration de ce qui ressemble à un
séisme. Des morceaux de plâtre tombent du plafond, les verres
et les fenêtres de la salle de bal volent en éclats, les colonnes
s’ébranlent. Le projecteur s’arrête, la pellicule en celluloïd sur-
chauffe et finit par prendre feu. Une énorme tache difforme et
incandescente remplit l’écran, inondant le visage de Satan de
flammes alors même qu’il sourit avec malice aux spectateurs.
Les hurlements, les éclats de voix et les cris d’horreur fusent de
toutes parts, comme au beau milieu d’un opéra infernal. Les
personnages présents qui ne remportent pas un test de POU
s’enfuient, terrorisés. Agatha Christie (cf. page 133) serre de
toutes ses forces le bras de son mari Archibald en s’égosillant,
prise d’une panique totale. Celui-ci s’agrippe à son tour à Michel
68
Rolland (cf. page 135), le maître d’hôtel qui, debout sur une
chaise, pousse lui aussi des cris hystériques. Sans lâcher son
cigare, Churchill (cf. page 134) quitte la salle sous la protection
de Randolph Mayer (cf. page 135). Pendant ce temps, dans un
accès de lucidité, Scott Brown (cf. page 132), le détective de
l’hôtel, court vers les interrupteurs pour rallumer les lumières,
mais sans succès apparent. Le prince Fouad est immédiatement
encerclé par son personnel de sécurité, l’Aga Khan tombe par
terre et Ibrahim ben Ali se jette sur lui, faisant écran de son
corps pour lui éviter d’être piétiné par la foule. Joan Washington
(cf. page 137), une vénérable vieille dame, perd connaissance et
s’écroule sur eux. Abebaberk Selassie est lui aussi protégé par
ses sbires, qui attaquent quiconque s’approche de lui. Un aris-
tocrate portugais avec un nœud papillon, connu pour être un
cinéphile, se heurte au Gros Nubien et rebondit littéralement
contre lui avant de se faire écraser sans ménagement. Le reporter
et romancier Valentin Williams (cf. page 136) tente de se cacher
sous les sièges, mais des dizaines de pieds le plaquent au sol
pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que les bottes de Donald
Aniston (cf. page 137), un soldat roux au visage couvert d’éphé-
lides, lui brisent la mâchoire et le laissent inconscient.
Cris, évanouissements, bousculades : le chaos règne désormais.
Les invités se pressent et s’écrasent contre les portes. Michel Rol-
land (cf. page 135) vagit comme un enfant, perdant ainsi toute
crédibilité. Si quelqu’un parle français, il comprendra entre deux
hurlements qu’il appelle pathétiquement ses proches, et de pré-
férence sa mère. Tarik Habibeh (cf. page 138), un assassin pro-
fessionnel, sort son pistolet automatique calibre 32, monte sur
une table et vise la tête du prince. Ceux qui prennent conscience
du danger redoublent de terreur, si tant est que ce soit possible.
Tarik tire d’abord sur les gardes puis, à la première ouverture,
sur Fouad lui-même (le Gardien décide s’il le touche ou non,
mais ses tirs subissent un dé malus). Il est nécessaire de réussir
un test de DEX à chaque round pour ne pas se faire littéralement
écraser par la foule ; quiconque échoue subit 1D3 dégâts. Tout se
passe pratiquement dans le noir. L’unique éclairage, très faible,
provient du faisceau de lumière du projecteur et des tirs qui tra-
versent la salle par intermittence.
Mais ce n’est que le début. Quelques instants plus tard, les convives
qui n’ont pas encore perdu la raison voient surgir des créatures
inconcevables par la porte de la cuisine. Il s’agit des hommes-
rats (perte de 0/1D6 points de Santé Mentale), rendus fous par
la vision de la Totalité dans l’Unité. Derrière eux, raclant les
murs de leurs griffes en poussant d’insupportables piaillements,
les goules quémandent de la nourriture (perte de 0/1D6 points
de Santé Mentale). Elles attaquent quiconque s’approche et ne
lâchent leur proie qu’après l’avoir tuée. Ses hurlements stridents
attirant excessivement l’attention, Michel Rolland est le premier
à être mis en pièces ; les hommes-rats lui coupent les deux bras
et le mordent à l’estomac jusqu’à lui arracher les intestins. Dans
leur fuite, plusieurs invités trébuchent sur la mêlée tandis que les
bêtes lui lacèrent le visage, déchiquetant ses yeux, son nez et sa
bouche (perte de 1/1D4+1 points de Santé Mentale). Le maître
d’hôtel continue malgré tout à se tordre sur le sol en essayant de
dire quelque chose et met plus d’une heure à mourir, étouffé par
son propre sang (à moins que les investigateurs ne le sauvent).
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD

w Les agents de Moustafa ibn Mahadni* x

Membres mineurs de la Fraternité du Pharaon Noir
Adeben Fenuku Hasani Jumoke Lateef Muslim
FOR 70 50 50 40 55 80
CON 40 70 65 50 65 75
TAI 45 60 75 60 60 90
DEX 65 60 55 50 40 40
INT 70 50 55 60 55 45
APP 65 45 35 55 50 65
POU 60 85 65 50 60 55
ÉDU 35 30 25 30 25 35
SAN 00 00 00 00 00 00
PV 8 13 14 11 12 16
IMP 0 0 +1D4 0 0 +1D6
CARRURE 0 0 1 0 0 2
MVT 9 8 7 7 7 7
PM 12 17 13 10 12 11
*Les six hommes de main sont aussi des serveurs du Shepheard (cf. page 89).

Combat Compétences
Attaques par round : 1 Baratin 20%, Discrétion 25%, Écouter 40%, Grimper 50%,
Corps à corps 45% (22/9), dégâts 1D3+Imp Intimidation 35%, Pickpocket 25%, Pister 20%, Psycho­
Couteau de boucher 45% (22/9), dégâts 1D6+Imp logie 15%, Sauter 35%, Trouver Objet Caché 45%
Revolver Colt calibre 45 35% (17/7), dégâts 1D10+2 Langues : Anglais 20%, Arabe (Langue maternelle) 30%,
Esquive (DEX/2) Français 15%

Note à l’intention du Gardien : page précédente,
plusieurs PNJ sont cités à titre d’exemple mais peuvent
être remplacés par n’importe quel personnage aléatoire
des listes fournies dans le Chapitre 5 (cf. pages 130 s.).
C’est notamment le cas de Joan Washington, Donald
Aniston ou encore Tarik Habibeh.
Objectif : En finir avec Gasparini
Pendant ce temps, animé d’une rage exceptionnelle, Dieter
Lounpeen repousse sa fille sans ménagement et, armé de son
revolver calibre 32, profite de la confusion pour cribler Gaspa-
rini de balles (si les investigateurs ou les créatures des sous-sols
ne l’en empêchent pas). Le barman tente de s’échapper comme
il peut, mais l’apparition des bêtes et l’obscurité qui règne dans
la salle ne lui facilitent pas la tâche. Olga s’efforce également
de fuir son père, mais elle ne sait pas très bien quelle direction
prendre et se perd dans la débâcle environnante. Si personne
ne l’arrête, elle se heurte à une montagne de graisse : le gargan-
tuesque ventre d’Abebaberk Selassie, s’il survit lui-même au
chaos. Celui-ci l’emmène dans sa chambre et on n’entend plus
parler d’Olga jusqu’au lendemain (à moins que les investiga-
teurs n’aient pitié d’elle). Les goules frappent les gens à la tête
de leurs puissantes griffes, avec la ferme intention de les tuer et
de les ramener dans leur antre pour attendre qu’ils pourrissent.
Plus expéditifs, les hommes-rats s’attaquent aux parties fragiles
comme les aisselles, les organes génitaux et le cou, cherchant à
provoquer des hémorragies fatales (perte de 1/1D4+1 points de
Santé Mentale). Une vieille dame italienne coiffée d’une cape-
line hurle d’horreur en voyant la tête d’un homme-rat émerger
de son propre estomac, après qu’il s’est faufilé dans son corps
par son postérieur (perte de 1/1D4+1 points de Santé Mentale).
La malheureuse implore les investigateurs de l’aider juste avant
de s’évanouir. Le monstre finit par la traverser complètement
pour s’attaquer ensuite à un autre couple d’aristocrates britan-
niques, pétrifiés de terreur et incapables de réagir.
Dans les sous-sols, une fois de plus
À 23h30, Garth Weder sort péniblement de sa chambre
(L24), vivant mais pratiquement transformé en vieil homme
(suite à la perte massive de POU). Il se dirige vers la cuisine
en marchant à contre-courant dans les couloirs, se traînant
comme il peut, s’agrippant aux rampes de l’escalier et faisant
face à une débandade de cris, de coups et de pleurs. Moustafa
ibn Mahadni l’y attend, servile, accompagné de 1D6+6 agents.

69
 FARCE MACABRE
Il baisse poliment les yeux et informe Weder de tout ce qui
s’est passé, dans les moindres détails. Celui-ci ne montre
aucune surprise. « Monsieur al-Shakti n’est pas là, sayidi »,
ajoute-t-il. (À cette heure, si le sortilège d’appel a échoué,
al-Shakti a déjà quitté les sous-sols ; il sait où iront ses asso-
ciés et les attend là-bas.) Satisfait, Weder regarde les cuisi-
niers dans les yeux ; tous savent ce qu’ils ont à faire. Malgré
la peur qui les prend à la gorge, ils acquiescent docilement,
craignant la possible réaction de la secte infâme à laquelle
ils appartiennent.
Fusillade dans le couloir
À 1h00, fournissant un effort titanesque, les hommes de
Mahadni remontent le Sarcophage de Basalte dans l’étroit
escalier de la cuisine. Protégé par des tissus et maintenu à l’aide
de cordes solides, il pèse plus de 2 300 kg, ou seulement 500
si les investigateurs, Weder ou quiconque réalise cette opéra-
tion trouve le levier caché (cf. Des pouvoirs exceptionnels,
page 117). La manœuvre dure 10D6+8 rounds avec 6 per-
sonnes, ou 5D6+4 rounds si elles sont 12.
Lorsqu’ils parviennent à hisser le Sarcophage dans le couloir
(1h30), leurs visages sont presque défigurés par la peur et
une intense confusion règne parmi eux. Effrayés, ils pointent
leurs armes sur tous les témoins potentiels – probablement
des invités déjà traumatisés par l’apparition des créatures
dans la salle de bal. L’une des flappers ne peut retenir un cri et
les agents ouvrent le feu.
70
Pendant que quatre hommes mobilisent toutes leurs forces
pour pousser le Sarcophage sur le tapis, deux autres tirent sur
les témoins afin de dégager le passage jusqu’à la porte secon-
daire au fond du couloir, quelques mètres après la cuisine.
Weder les attend dehors dans la rue ; en proie à une véritable
crise d’angoisse, il brandit un fusil à canon scié qu’il n’hésitera
pas à utiliser jusqu’à tomber à court de munitions.
Un chariot auquel sont attelés huit chevaux est rangé le long
du trottoir. Pour hisser le Sarcophage dessus, les agents de
Mahadni utilisent la rampe et le système de poulies qui ont
servi à transporter le projecteur de cinéma. À 2h00 au plus
tard, ils ont terminé et redescendent aux sous-sols afin de
récupérer le reste des reliques.
Si une autre fusillade éclate dans la rue, la police du protecto-
rat apparaît 1D3+3 rounds plus tard ; les autorités surveillent
le Shepheard en permanence, surtout lorsqu’un événement y
est organisé. Dans tous les cas, fidèle à sa promesse et malgré
le chaos qui règne après la projection, Fouad (s’il est vivant)
n’oublie pas que le transport du Sarcophage est prévu à cette
heure-ci ; il envoie ses gardes veiller au bon déroulement des
opérations, et les 10 meilleurs soldats du royaume se pré-
sentent à la porte après 1D6+4 rounds.
Avec l’aide des hommes du prince, tous les artefacts sont
chargés sur le chariot dès 2h30 et Weder les emporte au
musée du Caire. Si les investigateurs ou un incident de par-
cours ne l’arrêtent pas, les pièces noires rejoindront les autres
collections et dormiront dans la cave pendant plusieurs mois.
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD
La course-poursuite
La dernière chance pour les investigateurs d’attraper Weder
et de déjouer ses plans est de le pourchasser jusqu’au musée.
Un Dieter Lounpeen délirant (s’il n’est ni mort ni en état
d’arrestation) démarre le véhicule dont il a forcé la portière
pour se mettre à l’abri du chaos, tandis que Faraz Najjar fait
de même avec la voiture depuis laquelle il surveillait l’entrée
du Shepheard. Tous deux se joignent à la course, prêts à tuer
pour mettre la main sur le chariot. Du côté des autorités,
1D3+3 fourgons de police déboulent 1D3+3 rounds après le
début de la poursuite. Le Gardien est libre d’ajouter autant de
personnages secondaires qu’il le souhaite.
Le trajet
Nous vous recommandons d’utiliser les règles des poursuites
(cf. MG, Chapitre 7). Il y a deux façons de se rendre au musée
(cf. plan page précédente). Après avoir choisi le trajet qui lui
convient le mieux, le Gardien décide à son gré du nombre de
lieux et des autres obstacles potentiels.
i La ligne rouge représente le chemin le plus court
jusqu’à l’objectif. La poursuite complète ne doit pas
impliquer plus de 4 tests de compétence, mais le deu-
xième nécessite une réussite majeure car les véhicules
empruntent une rue à contresens de la circulation.
i La ligne bleue figure le trajet le plus sûr, avec deux
variantes :
W le chemin de gauche est moins fréquenté mais le
sol est en terre (pas plus de 5 tests de compétence ;
appliquez un dé malus à ceux qui s’effectuent sur
le segment non bitumé) ;
W celui de droite est goudronné mais le trafic y est
plus dense (pas plus de 6 tests de compétence ;
franchir chaque lieu de la partie encombrée coûte
une action supplémentaire).
Si Weder parvient jusqu’au musée (à 3h00), il entre direc-
tement par une porte latérale protégée par un sortilège
(FOR 200). Les investigateurs peuvent essayer d’éliminer
Weder en lui tirant dessus, auquel cas il perd le contrôle du
chariot avant d’arriver à destination, ou simplement d’abattre
les chevaux. Détruire les roues en bois (PV 30 chacune) pro-
voque un accident dont seul le Sarcophage sortira intact,
avant d’être tôt ou tard rendu au musée.
Résurgence miraculeuse
Si Omar al-Shakti n’est pas mort dans le Vieux Temple, il
attend patiemment Weder à l’intérieur du musée, perché sur
le dos de son horreur chasseresse. Des millions d’éclats de
verre gisent sous les pattes de la bête, vestiges de l’immense
baie vitrée qu’elle a traversée pour entrer. La puissance, la
colère et la fureur millénaire du sorcier sont sur le point
d’exploser. Il a fait siennes la douleur et la souffrance que ces
pièces ont accumulé en elles au fil des siècles, et il compte
bien les rendre au centuple au misérable qui s’est arrogé le
droit de remuer le passé et de défier les dieux comme les
magiciens. Après en avoir fini avec Weder (et avec les inves-
tigateurs, s’ils se sont alliés à lui), il retournera sa rage contre
Lord Carnarvon (cf. Conclusion, page 78). Carter échap-
pera à la malédiction car il appartient à la Fraternité du Pha-
raon Noir – ou a du moins collaboré avec elle, bien que ce fût
par l’intermédiaire de cet imbécile de Garth Weder. Quant à
Evelyn, elle n’a rien à craindre non plus : elle a suffisamment
souffert et sait mieux que quiconque ce que signifie vivre et
mourir au Caire. De toute façon, plus rien ne peut l’atteindre
dans son état actuel.
Mais que faisait al-Shakti pendant que Weder sortait le Sar-
cophage et les objets yithiens du Vieux Temple, montait l’es-
calier, affrontait férocement quiconque s’immisçait dans le
transport des pièces jusqu’au chariot et, pour finir, se faisait
pourchasser dans les rues du Caire ?
Un dîner presque parfait
Flashback. Assis à l’unique table encore intacte du restaurant,
al-Shakti reste seul de 0h00 à 2h00 parmi les cadavres épar-
pillés çà et là. Deux fidèles serveurs lui ont amené un repas
léger : une salade et quelques fruits. Son visage impassible ne
reflète aucune émotion, si ce n’est un sourire adressé à son
chat Hetep, lové sur le siège voisin. Près de lui, une serviette
pliée avec soin contient un surprenant morceau de viande :
le cœur encore battant d’Evelyn. Cette scène n’est pas dénuée
d’une certaine poésie. Des centaines de cris, de pleurs et de
gémissements se mêlent aux coups de feu et à la course fréné-
tique des clients du Shepheard, qui tentent désespérément de
sauver leur vie et leur santé mentale en quittant la salle de bal.
À l’inverse, le restaurant jouit d’un calme imperturbable digne
d’un temple bouddhiste. Si les investigateurs ont l’audace
d’interrompre la sérénité de ce moment précieux, al-Shakti
entreprend de régler la situation au plus vite sans les affronter
lui-même, car il est trop fatigué. Il peut recourir à n’importe
quel procédé pour atteindre ce but, mais le plus facile serait
sans doute d’utiliser le sortilège Suggestion Mentale (cf. MG,
page 274) afin que l’un des PJ élimine les autres. Dès qu’il a fini
son assiette, le sorcier s’essuie les lèvres avec sa serviette, prend
le cœur et se lève, Hetep dans les bras. Il rejoint la réception à
pas lents, sans qu’aucun des forcenés qui courent par dizaines
dans les couloirs ne le percute. Une fois dehors, sur la terrasse
de l’hôtel, Omar al-Shakti lève les yeux vers le ciel nocturne
dépourvu d’étoiles, observant l’horreur chasseresse qui des-
cend se poser devant lui. Il grimpe sur son dos et prend son
envol ; la plus exquise des vengeances l’attend.
71
 Matinée du 21 novembre
9h00 Les investigateurs arrivent au Shepheard, invités par Charles Behler
à enquêter sur les étranges incidents survenus dans son établissement.

9h00 Dieter et Olga Lounpeen s’enregistrent à l’hôtel.

11h00 Les investigateurs se réunissent avec Charles Behler sur la terrasse de l’hôtel.

11h00 Carter et Weder discutent sur la terrasse des pièces qu’ils ont cachées
dans le Vieux Temple.

12h00 Weder descend aux sous-sols en compagnie de Mahadni et ils

nourr issent les créatures.

12h00 Olga et Gasparini batifolent dans le jardin de la salle Isis. Elle lui
dit que son père est là pour acquér ir des reliques volées.

12h30 Weder fouille dans les caisses du Vieux Temple, récupère le Disque
solaire et remonte dans sa chambre à 13h.

13h00 Gasparini quitte Olga un moment pour informer Najjar de la présence

des artefacts à l’hôtel.

13h30 Le prince Fouad arrive au Shepheard, accompagné de son escorte.

13h30 Dieter Lounpeen descend au restaurant pour déjeuner avec sa fille

Olga, qui ne se présente qu’à 14h00.

14h00 Weder s’attable sur la terrasse ; il ne retour ne dans sa chambre

72 qu’après son repas, à 15h00.
 Après-midi du 21 novembre
16h00 Carter se rend dans le Vieux Temple pour faire l’inventaire des
pièces. Il découvre alors que le Disque solaire a dispar u et entre
dans une colère noire.

16h00 Dieter et Weder se rencontrent afin de planifier l’acquisition

des pièces. Weder remet le Disque solaire au trafiquant en
échange de 5 000 livres (dont 1 000 d’acompte).

16h00 Olga s’installe au Long bar, où elle s’enivre seule jusqu’à 19h30.

17h00 Dieter retour ne dans sa chambre et range le Disque solaire sous

son lit, dans un coffret aux dimensions appropriées.

17h00 Faraz Najjar se présente à l’hôtel, alerté par Gasparini.

17h30 L’Aga Khan arrive au Shepheard avec son cortège pour assister
à la fête donnée le soir même.

18h00 Najjar rejoint Gasparini dans le Long bar afin qu’il lui parle
des pièces volées.

18h00 Carter, Dieter et Weder redescendent aux sous-sols. Les deux complices
se disputent à propos de la vente des pièces au collectionneur allemand.

18h00 Behler supervise la préparation de la mascarade dans la salle

de bal.

73
 Soirée du 21 novembre

21h00 De nombreux invités commencent à arriver.

21h30 Olga se querelle avec son père au sujet de Gasparini. Peu après, Dieter
part en quête de Najjar et une autre dispute éclate entre eux.

22h00 Le prince Fouad et sa suite s’enregistrent à l’hôtel.

22h00 Dieter tente de frapper Gasparini. Les lions du prince se libèrent et

provoquent la débandade.

22h15 Fouad rejoint Carter et Weder dans le salon privé et demande à voir les
pièces noires.

22h30 Carter et Weder (et Najjar ?) accompagnent le prince aux sous-sols.

23h00 Selassie fait sensation en entrant dans la salle de bal avec toute sa cour.
À 23h30, ses sbires se dispersent dans l’hôtel pour dévaliser les chambres.

23h30 Carter et Weder offrent la Dague d’Akhenaton au prince, en échange de sa

protection lors du transfert des pièces au musée et de l’autorisation pour
Carter de poursuivre ses fouilles.

0h00 Olga danse sans pudeur ni retenue avec Selassie, ce qui suscite beaucoup
d’admiration – en particulier chez l’Aga Khan.

0h00 Fouad remonte à l’hôtel et écrit un télégramme à al-Shakti pour le prévenir

de la trahison de Weder. Un secrétaire le dépose au bureau des postes à 0h30.

1h00 Carter et Weder quittent à leur tour les sous-sols.

6h00 La fête s’achève et les invités regagnent leurs chambres. Olga accompagne
Selassie dans la sienne.
74
 Matinée du 22 novembre
9h30 Dans la salle de bal, Behler supervise le ménage suite à la fête
de la veille et les préparations pour la première d’Häxan.

10h30 Lord Carnarvon et sa fille Evelyn s’enregistrent à l’hôtel.

11h00 L’équipe de tournage et le réalisateur du film, Benjamin

Christensen, arrivent au Shepheard.

11h30 Libéré de la chambre froide, Dieter se rend au Long bar. Il

discute avec Evelyn et lui révèle que Carter a trahi son père.

11h30 Carter se rend dans la chambre de Lord Carnarvon pour finaliser

les détails de l’expédition à Louxor.

12h00 Inquiet de ne voir Olga nulle part, Dieter monte dans leur
chambre et s’aperçoit qu’elle n’a pas dormi là.

12h00 Evelyn décide d’agir seule et descend aux sous-sols. En moins

d’une demi-heure, elle est tuée et dévorée par les hommes-rats.

12h30 Omar al-Shakti arrive à l’hôtel avec quatre adorateurs et son

chat, Hetep.

13h30 Al-Shakti rejoint Weder sur la terrasse de l’hôtel.

75
 Après-midi du 22 novembre
ter Gaspar ini,
14h00 Dieter retourne au Long bar pour confron
lui soutirer des
qui a profité de la crédulité de sa fille pour
informations et les vendre à Najjar.

urer son père.

14h15 Olga apparaît avec la gueule de bois et tente de rass

quelque chose
14h30 Avant de retourner dans sa suite, al-Shakti dit
table.
à l’oreille de Weder et celui-ci s’écroule sur la

c l’intention de
14h30 Gaspar ini s’introduit chez Olga et Dieter ave
voler le Disque solaire.

Disque solaire.
15h00 Dieter remonte dans sa chambre et découvre le vol du

et Weder puis
16h00 Fou furieux, Dieter se lance à la recherche de Carter
à la main.
déambule désespérément dans l’hôtel, une bouteille

il trouve le
17h30 Al-Shakti descend dans le Vieux Temple, où
cadavre d’Evelyn.

Behler continue
18h00 Ignorant tout de ce qui se passe dans son hôtel,
de préparer la fête.

age du Yithien
18h30 Al-Shakti active le communicateur temporel et l’im
ies, Khephnes
est projetée sur les murs. Après une heure de psalmod
avenir.
lui raconte son histoire et le met en garde sur son

76
 Soirée du 22 novembre

21h00 Les invités commencent à arriver dans la salle de bal pour la première
d’Häxan.

21h00 Al-Shakti s’empare du Disque solaire grâce à un sortilège.

21h30 Les portes s’ouvrent et la projection du film commence.

21h30 Al-Shakti ressuscite Evelyn et accomplit le sacrifice.

22h00 Evelyn entre dans la salle de bal après être remontée des sous-sols.

22h15 Carnarvon et Carter partent pour Louxor.

22h30 Al-Shakti lance le rituel d’invocation (qu’il y croie ou non) et

les créatures
s’enfuient, affolées. Monsieur Bohr apparaît et lui réclame le
Trousseau
de Clefs.

22h30 Chaos pendant la projection du film : attentat contre le prince, Diet

er tire sur
Gasparini, les goules et les hommes-rats dévorent les invités.

23h30 Weder quitte sa chambre et se dirige vers les sous-sols.

1h00 Les agents de Mahadni aident Weder à remonter le Sarcophage

et les autres
artefacts du Vieux Temple.

2h30 Weder et les hommes de Fouad transportent les pièces dans un chari
ot jusqu’au
musée du Caire. Dieter et Najjar les poursuivent.

3h00 Weder arrive au musée avec les pièces.

77
 FARCE MACABRE
Conclusion
Debout sur les formidables marches du légendaire hôtel Win-
ter Palace de Louxor, Carter et Carnarvon s’adressent à la
presse internationale pour communiquer au monde entier l’in-
croyable découverte du tombeau intact d’un pharaon égyptien.
Lord Carnarvon est euphorique : après tant d’années perdues,
il est enfin récompensé pour ses efforts. Carter affiche quant à
lui un sourire forcé, inquiet que des membres de la Fraternité
du Pharaon Noir mêlés à la foule le dévisagent fixement.
Le 26 novembre 1922, la nouvelle est rendue publique : la
tombe du jeune roi Tut, bâtie pour assurer le repos éternel du
pharaon infirme, renferme des centaines d’objets d’une valeur
inestimable (ils seront par la suite dénombrés à plus de cinq
mille). Howard Carter mettra plus de dix ans à répertorier
les artefacts constituant le trésor officiel de Toutânkhamon.
Par ailleurs, s’il a survécu à la course-poursuite (et aux événe-
ments antérieurs), Dieter Lounpeen part à la recherche de sa
fille dans les bas-fonds de la ville. Abebaberk Selassie l’achève à
la première occasion et fait jeter son cadavre dans un cimetière,
à la merci des chacals. Des années plus tard, après que le Gros
Nubien s’est lassé d’elle, Olga passe le restant de ses jours à cher-
cher la dépouille de son défunt père et devient l’une de ces âmes
en peine errant parmi les centaines de mendiants du Caire. Les
investigateurs peuvent essayer de la retrouver dans une autre
aventure préparée expressément à cet effet ; Behler aidera
volontiers toute personne désireuse d’explorer consciencieuse-
ment les quartiers mal famés où elle est censée vivre, tandis que
Selassie essaiera par tous les moyens d’empêcher cette enquête.
78
Le 16 février 1923, en grande pompe, Carter ouvre la chambre
funéraire et, le premier, découvre un gigantesque catafalque
doré qui occupe presque tout l’espace. Le temps d’inventorier et
d’évacuer les nombreuses richesses entreposées dans la pièce, il
ne peut y accéder tout de suite. Une fois la dalle scellant la der-
nière chapelle-gigogne dégagée, le sarcophage de Toutânkha-
mon sera révélé et exposé dans une débauche de lumière le
14 février 1924. Il faudra néanmoins attendre la fin de l’année
suivante pour que la momie du pharaon et son masque funé-
raire en or massif, bien à l’abri dans le troisième cercueil en bois
minutieusement ciselé et plaqué de feuilles d’or, soient remon-
tés à la surface afin que l’anatomiste Douglas Derry pratique
l’autopsie du roi. Ils ne seront exposés publiquement au musée
égyptien du Caire qu’à partir de 1929 (cf. GC).
Le lendemain de l’ouverture du tombeau, Evelyn raconte à son
père les machinations de Carter et la teneur de ses propres
cauchemars. Furieux, Lord Carnarvon tente de récupérer le
trésor volé par l’archéologue et de l’envoyer en prison. Pour
éviter d’être dénoncé, Carter demande à nouveau de l’aide
à Weder, mais celui-ci ne tient même plus debout après la
perte de ses points de POU.
Peu après, posté à une dizaine de mètres de l’hôtel
Continental-Savoy où Carnarvon réside, Omar al-Shakti
assiste en souriant au moment délicieux où le comte
s’effondre sur le marbre froid de la terrasse avant d’être
transporté dans sa chambre. Il y meurt le 5 avril 1923, appa-
remment des suites d’une piqûre de moustique infectée.
Carnarvon ne verra jamais la momie de Toutânkhamon et
sa fille, terrorisée, ne révélera rien de cette affaire. Ainsi le
larcin de Carter demeurera-t-il ignoré de tous.
 CHAPITRE 3 : DEUX JOURS AU SHEPHEARD
La Farce Macabre
Carter, Carnarvon, Dieter Lounpeen, Fouad... Ces indivi-
dus mesquins prêts à tout dans leur quête de grandeur sont à
la fois coupables et victimes de leur propre cupidité. Sakha-
takh est lui aussi un être méprisable dépourvu de la moindre
éthique pieuse ou morale, un menteur indigne de la Grande
Race de Yith (bien trop évoluée pour se soucier des Grands
Anciens). Jadis, il trahit sans remords ses semblables et pro-
fita de son incroyable puissance pour tromper Akhenaton
en personne. Le pharaon cherchait un dieu qui unifierait
tous ses sujets, afin que les pouvoirs religieux et politique ne
fassent plus qu’un et lui échoient directement, ainsi qu’à son
grand prêtre ; son objectif était d’éradiquer la bureaucratie
sacerdotale polythéiste qui entravait ses décisions. Le dieu en
question était Yog-Sothoth, le Tout-en-Un et l’Un-en-Tout,
la Totalité dans l’Unité, le Rôdeur devant le Seuil, Celui qui
Ouvre la Porte, le Gardien de la Porte, la Clef et la Porte.
L’invo­quer aurait néanmoins signé la destruction de tout
l’Empire, voire de la planète entière. Parfaitement au courant
des risques, Sakhatakh n’avait aucune intention de renoncer
à sa mainmise sur l’Égypte, qu’il avait eu tant de mal à établir.
Son meilleur atout n’étant autre que le pharaon, il résolut de le
satisfaire pour ne pas perdre sa position privilégiée de grand
prêtre d’Aton. Il feignit donc d’exaucer le plus grand sou-
hait d’Akhenaton et le mena à sa perte. Des milliers d’années
plus tard, al-Shakti et les investigateurs se firent à leur tour
avoir par son stratagème... ou plutôt sa farce macabre.
Contrairement à ce que le Yithien raconta au pharaon, le
Disque solaire n’est pas une amulette qui protège son pro-
priétaire et canalise des pouvoirs afin qu’il survive à l’énergie
libérée par l’invocation de Yog-Sothoth. Mettant à profit la
technologie de pointe de son peuple, Sakhatakh construisit
un appareil électromagnétique capable de lire dans l’esprit
des humains au moyen d’étranges électrodes. Tel un film pro-
jeté sur un écran, le Disque matérialisait ensuite les désirs
du sujet en créant une vision qui se confondait à la surface
vers laquelle il était braqué. Akhenaton voulait contempler
Yog-Sothoth et celui-ci apparut sous ses yeux, provoquant
une banale crise cardiaque qui entraîna sa mort. De même,
Omar al-Shakti désirait l’invoquer et ne fut pas déçu par
l’image qui s’offrit à lui : celle du Rôdeur devant le Seuil tel
qu’il se l’imaginait.
Récompenses
Pour être en mesure d’affirmer que la mission confiée par
Behler est un franc succès, plus aucun phénomène inexpliqué
ne doit se produire au Shepheard après la nuit du 22 novembre.
Cela se vérifie si :
i al-Shakti a quitté l’hôtel ;
i Weder a réussi à voler les pièces du Vieux Temple (dont
le cristal de Mortlan) et à les sortir du Shepheard ;
i c’en est fini des monstres qui vivaient dans les
sous-sols.
Si ces conditions sont remplies, chaque investigateur récupère
1D10 points de Santé Mentale et reçoit 300 livres sterling de la
part d’un Behler plus que satisfait.
À l’issue de cette aventure, chaque investigateur survivant
reçoit les points de Santé Mentale suivants :
i pour avoir permis à Khephnes, le prêtre égyptien, de
reposer enfin en paix après des millénaires d’emprison-
nement dans le corps de Sakhatakh : +1D6 points
i pour avoir sauvé Evelyn, ou l’avoir aidée à se rétablir après
son démembrement et sa résurrection : +1D6 points
i pour avoir fait en sorte qu’Howard Carter soit arrêté,
que Mahadni disparaisse de l’hôtel et que Weder soit
lui aussi mis aux fers suite à ses machinations (après
qu’il ait ramené les pièces au musée, lequel sera dès
lors géré par un nouveau conservateur) : +1D8 points
i en plus des points précédents, pour être parvenus à
faire examiner la correspondance morbide de Weder
avec les nazis (une tâche très difficile) : +1D10 points
En outre, l’élimination physique d’un monstre de chaque type
rapporte (une seule fois) autant de points que la perte corres-
pondant à l’échec du test de Santé Mentale effectué lors de
son apparition.
Si les investigateurs survivent au chaos mais qu’aucune des situa-
tions énoncées ci-dessus ne se produit, tout peut arriver. La cam-
pagne Les Masques de Nyarlathotep est plus proche que jamais
et le véritable complot apocalyptique du XXe siècle, à savoir le
nazisme, deviendra une triste réalité dans moins d’une décennie.
79
 Le Caire et
le Shepheard
Chapitre Quatre
 FARCE MACABRE

Espace et temps uniques Un mot sur les déplacements

Les joueuses doivent avoir conscience que les PNJ passent

L
es événements décrits se déroulent sur deux
d’une pièce du Shepheard à l’autre avec la célérité d’une nuée de
jours dans un seul et unique décor : les 21 et 22
cafards dans une cuisine à la propreté douteuse, même si cer-
novembre 1922, à l’hôtel Shepheard du Caire. Évidem-
tains demeurent toujours à leur place (par exemple, Cleveland
ment, les investigateurs sont libres de se déplacer à leur
Clinton reste à la réception et Martín Sandoval dans son maga-
guise et de visiter les lieux qu’ils jugent appropriés, mais le
sin de cigares). À l’inverse, les investigateurs peuvent constituer
scénario ne l’exige pas et pourrait même s’en trouver ralenti,
des équipes ou décider d’agir seuls dans leur coin – ce qui leur
voire altéré. S’ils décident d’aller faire un tour au musée, aux
permettrait d’accomplir plusieurs choses à la fois mais ralentirait
pyramides ou dans la Vallée des Rois, ils risquent d’ailleurs
la partie. L’idéal serait qu’ils se déplacent en groupe et se mettent
d’échouer lamentablement car ils rateront beaucoup d’épi-
d’accord ensemble sur les endroits où ils souhaitent se rendre.
sodes décisifs survenus à l’intérieur de l’hôtel. Par ailleurs,
la chaleur est tout bonnement insupportable à l’extérieur du
Shepheard, loin de ses puissants ventilateurs. La tempéra-
ture avoisine les 1D20+25 °C à l’ombre. À partir de 35 °C,
Le contrôle du temps
soustrayez 10 points aux caractéristiques des investigateurs Sur le Diagramme des déplacements, les actions des PNJ sont
(sans oublier de réajuster les attributs dérivés) et diminuez fragmentées en sections de trente minutes. De manière générale,
leurs compétences de 10%. chaque demi-heure qui n’implique aucun combat devrait être
appréhendée comme une séquence distincte durant laquelle le
Voici malgré tout une liste d’endroits intéressants qui
Gardien demande aux joueuses ce qu’elles veulent faire et quels
peuvent attirer l’attention des personnages. Le Gardien
sont leurs objectifs, afin que différentes actions puissent se dérou-
doit consacrer le temps nécessaire à ces visites de la ville
ler simultanément sans perdre l’enchaînement logique des événe-
ou de ses environs, tout en s’assurant que les joueuses res-
ments. Une séquence peut être décomposée en trois blocs de 10
pectent une vérité immuable : on ne peut pas se trouver à
minutes (amorce, point culminant et dénouement) ou en trois
deux endroits en même temps.
actions brèves et indépendantes. Par exemple, si un investigateur
interroge quelqu’un sur la terrasse, on peut arrondir cette action
à une demi-heure afin qu’il ait le temps de changer de lieu et d’en
résoudre une autre avant de passer à l’heure suivante. Le Gardien
est libre de faire durer une séquence aussi longtemps qu’il le juge
F LIEUX EXTÉRIEURS À L’HÔTEL f nécessaire (une heure, deux ou cinq minutes, etc.), mais toujours
de manière à pouvoir diviser facilement ce délai afin d’organiser
 Le Musée égyptien du Caire* (informations : Garth
les événements qui surviennent en parallèle. L’hôtel est immense :
Weder).
350 chambres et plusieurs suites. Vous trouverez dans les pages
 Le magasin de Faraz Najjar, dans la rue des Chacals** suivantes les différents lieux où peuvent se dérouler ces actions.
(informations : Faraz Najjar). « La rue des Chacals se trouve
dans le Vieux Caire. (…) Elle n’est pas facile à localiser. (…) Il y
a bien un annuaire, mais les téléphones sont trop rares pour
qu’il serve d’outil de recherche. Les registres commerciaux ou
fonciers (rédigés en arabe) sont inaccessibles aux fouineurs
amateurs. Cependant, un guide compétent et parlant cette
langue trouvera la rue en moins d’une heure. » La boutique a
été incendiée lors de l’attaque d’un vampire de feu envoyé
par al-Shakti, pour punir Najjar d’avoir volé des objets de
culte que les membres de l’expédition Carlyle voulaient
utiliser pendant leurs rituels à Saqqarah et Dahchour.
 Le quartier des prostituées* (informations : le Gros
Nubien).
 Le restaurant Groppi* (informations : Gasparini).
 La Cité des morts* (informations : Omar al-Shakti).
 L’université d’al-Azhar* (informations : Khephnes,
Mihailo Bulatovic).
* Cf. GC
** Cf. MN

82
1. Terrasse principale
2. Réception et hall d’entrée
3. Conciergerie
4. Bijouterie Merryweather
5. Lords, mode masculine
6. Cigares Sandoval
7. Boutique de souvenirs
8. Le Petit France, mode féminine
9. Sechat, montres de luxe
10. Bureau du télégraphe et des postes
(dispose d’un standard téléphonique)
11. Bureau de la direction
12. Administration et agence de voyage
13. Salle Isis, jardin et bibliothèque
14. Salle mauresque
15. Restaurant
16. Service de restauration
17. Salle de bal
18. Long bar
19. Jardin extérieur
20. Cuisine
21. Chambre 415 (suite royale) – Prince Fouad
22. Chambre 204 – Les Lounpeen
23. Chambre 362 – Howard Carter
24. Chambre 407 – Garth Weder
25. Chambre 250 (suite d’honneur)
– Les Carnarvon
26. Chambre 304 (suite d’hiver)
– Omar al-Shakti
27. Chambre 127 – Gasparini
28. Chambre 487 – Faraz Najjar
29. Chambre 387 – Aga Khan III et son cortège
30. Chambre 103 – Soirée privée
31. Chambre 285 – Autre soirée privée
32. Chambre 311 – Abebaberk Selassie
33. Chambres 251-259, 263, 265
– Les messieurs Bohr
34. Chambre 264 – Monsieur Bohr (Sakhatakh)
Les sous-sols
Le Vieux Temple
83
84
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87
 FARCE MACABRE

Compétences
Lieux Baratin 25%, Crédit 20%, Persuasion 30%, Pickpocket 25%,
Psychologie 20%
1. Terrasse principale Langues : Anglais (Langue maternelle) 75%

C’est ici que tout se prépare : expéditions au fin fond du désert,

transactions commerciales se chiffrant en millions de dol-
3. Conciergerie
lars, attentats sanglants, espionnage international, infidélités
et autres amours impossibles. Tout ça en même temps, sau- Le concierge en chef, Abraham Murray, détient une copie
poudré de sourires forcés et de martinis dry. On y trouve en du passe-partout de Clinton. Son travail est d’accueillir les
permanence 1D20 × 5 personnes, menteuses et tricheuses, qui clients dès leur arrivée au Shepheard. Il se charge de les aider
rient aux éclats. L’afflux de clients est si important que les tables avec leurs valises, de leur fournir les informations dont ils
sont collées les unes aux autres ; par conséquent, les conver- ont besoin et de les accompagner ensuite à leurs chambres.
sations se mélangent et les informations circulent jusqu’aux Murray est très débordé ; heureusement que les frères Meyer
oreilles de ceux qui savent écouter. Les serveurs sont très ser- (cf. Hans, Sven et Lars Meyer, page 135) lui donnent un
viables, au point de générer une légère méfiance. Néanmoins, coup de main.
en y mettant le prix, ils peuvent s’avérer vraiment utiles. Même
si la terrasse se trouve à l’extérieur, l’atmosphère est y étouf- ABRAHAM MURRAY,
fante car tout le monde fume, principalement des cigares. Une 48 ans, concierge très sollicité
humidité malséante tache les aisselles des touristes et les uni-
formes des soldats, qui suent à grosses gouttes sous la chaleur FOR 40 CON 50 TAI 60 DEX 45 INT 55
particulièrement moite. Mêlée aux gaz d’échappement et au APP 60 POU 35 ÉDU 45 SAN 35 PV 11
sable du désert, la poussière de la rue se condense en une sorte Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 6 PM : 7
de crème brûlée difficile à respirer.
Combat
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3
2. Réception et hall d’entrée Esquive 22% (11/4)

Le prestige du Shepheard, considéré comme l’un des plus beaux Compétences

hôtels au monde, est en grande partie dû au colossal hall d’en-
trée avec ses fabuleuses colonnes de marbre… mais nul besoin
d’être un expert pour deviner que rien n’a plus de cent ans. La
culture de la contrefaçon a favorisé l’émergence de disciplines
artistiques d’une extraordinaire qualité, comme la peinture sur
marbre ou la reproduction de sculptures héritées de l’Égypte
antique. Distinguer les imitations de colonnes et de leurs orne-
ments du vulgaire plâtre qui les composent nécessite d’avoir au
moins 35% en Archéologie, en Estimation ou en Savoir ès Art
antique (ou similaire). En dépit du très grand soin avec lequel ils
sont entretenus, les tapis sentent le chameau et sont usés par les
allées et venues des centaines de personnes qui les piétinent tous
les jours. C’est le royaume du réceptionniste, Cleveland Clinton.
Ancien sergent de l’armée de Sa Majesté, aimable et discret, il
a une balle incrustée dans le crâne (un test de Trouver Objet
Caché permet de distinguer une calvitie étrange près de son
oreille gauche). Il possède un passe-partout de l’hôtel.
CLEVELAND « CLEVE » CLINTON,
35 ans, réceptionniste à la tête dure
FOR 30 CON 75 TAI 45 DEX 45 INT 55
APP 60 POU 35 ÉDU 45 SAN 35 PV 12
Imp : –1 Carrure : –1 MVT : 8 PM : 7
Combat
Corps à corps (Coup de tête*) 60% (30/12), dégâts 1D4-1
Esquive 22% (11/4)
*Il n’a aucune sensation au niveau de la tête.
Baratin 20%, Charme 20%, Conduite 15%, Crédit 15%,
Persuasion 30%, Psychologie 15%
Langues : Anglais (Langue maternelle) 70%
4. Bijouterie Merryweather
Derrière un grand comptoir en verre, Eleanor Merryweather,
une élégante brune au regard indifférent, reçoit les hôtes for-
tunés du Shepheard et répond à leurs besoins en cadeaux de
dernière minute. Les bracelets en métal plaqué or et les objets
en cuivre importés de Syrie ou d’Inde se vendent comme des
produits typiques du Caire. La caisse enregistreuse contient
6D100 livres sterling et 10D100 livres égyptiennes. Le prix
moyen des bijoux est d’environ 1D100 livres sterling. En ce
moment, la boutique propose 5D100 pièces uniques élaborées
par des artisans de la vieille ville : colliers, boucles d’oreilles et
autres bagues (tous des originaux). Au centre de la bijouterie,
dans une vitrine fermée à clef, est exposée une ânkh en or
incrustée de pierres précieuses (dépourvue de pouvoir parti-
culier) dont la valeur réelle avoisine les 2 000 livres sterling. Il
n’y a aucun système de sécurité ni de surveillance.
ELEANOR MERRYWEATHER,
40 ans, bijoutière élégante, épuisée par la vie
FOR 25 CON 45 TAI 50 DEX 45 INT 55
APP 65 POU 35 ÉDU 45 SAN 35 PV 9
Imp : –1 Carrure : –1 MVT : 6 PM : 7

88
 CHAPITRE 4 : LE CAIRE ET LE SHEPHEARD

w Les serveurs du Shepheard x

Ibrahim Maluq Adeben* Fenuku* Hasani* Jumoke* Lateef* Muslim*
FOR 55 55 70 50 50 40 55 80
CON 60 45 40 70 65 50 65 75
TAI 50 40 45 60 75 60 60 90
DEX 80 75 65 60 55 50 40 40
INT 55 65 70 50 55 60 55 45
APP 65 60 65 45 35 55 50 65
POU 60 30 60 85 65 50 60 55
ÉDU 40 45 35 30 25 30 25 35
SAN 60 30 00 00 00 00 00 00
PV 11 8 8 13 14 11 12 16
IMP 0 0 0 0 +1D4 0 0 +1D6
CARRURE 0 0 0 0 1 0 0 2
MVT 9 9 9 8 7 7 7 7
PM 12 6 12 17 13 10 12 11
*Agents de Moustafa ibn Mahadni (cf. page 69)

Combat
Attaques par round : 1
Corps à corps 45% (22/9), dégâts 1D3+Imp
Couteau de boucher* 45% (22/9), dégâts 1D6+Imp
Revolver Colt calibre 45* 35% (17/7), dégâts 1D10+2
*Uniquement pour les agents de Mahadni.
Compétences
Baratin 20%, Discrétion 25%, Écouter 40%, Grimper 50%,
Intimidation 35%, Pickpocket 25%, Pister 20%, Psycho­
logie 15%, Sauter 35%, Trouver Objet Caché 45%
Langues : Anglais 20%, Arabe (Langue maternelle) 30%,
Français 15%

Combat moyen d’une tenue complète d’explorateur, casque colonial

Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3-1 compris, est d’environ 2D10 livres sterling, et la boutique
Esquive 22% (11/4) propose actuellement 1D10+10 pièces uniques importées
Compétences de Londres. Au centre du magasin, plusieurs mannequins
Baratin 30%, Charme 20%, Crédit 30%, Estimation 65%, sont vêtus de smokings et de costumes en lin de grande
Persuasion 30%, Psychologie 25% qualité vendus le double de leur coût en Angleterre. John
Langues : Anglais (langue maternelle) 70% est un grand admirateur d’Howard Carter, déjà très célèbre
au Caire. Néanmoins, il se demande parfois pourquoi car
il ne se souvient d’aucune découverte importante dans sa
5. Lords, mode masculine carrière. Si on lui parle de l’archéologue, il déclare : « Vous
Devant l’imposant comptoir en bois sculpté à la main, John verrez, sa chance va tourner, je le sens. »
Murphy, un Anglais mutilé à la guerre dont la poitrine est
couverte de médailles, dissimule son handicap avec une pro- JOHN MURPHY,
thèse elle aussi en bois. Loin de sombrer dans l’amertume 45 ans, tailleur sophistiqué, grand invalide de guerre
suite à la perte de son bras, il a surmonté cette difficulté et
FOR 50 CON 40 TAI 50 DEX 50 INT 60
parvient même à en rire. Quand un inconnu s’approche de
lui, il ne peut s’empêcher de lui faire la blague de la poignée APP 45 POU 75 ÉDU 50 SAN 75 PV 9
de main. John reçoit avec enthousiasme et patience les gent- Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 7 PM : 15
lemen inexpérimentés et prétentieux de l’hôtel, si avides de
passer pour des explorateurs aguerris par de longues expé- Combat
ditions au cœur du désert. La caisse enregistreuse contient Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3
2D100 livres sterling et 3D100 livres égyptiennes. Le prix Esquive 25% (12/5)

89
 FARCE MACABRE

Compétences fréquente l’hôtel depuis cinq ans et Behler veille affectueu-

Baratin 15%, Conduite 25%, Charme 35%, Crédit 20%, sement sur elle ; peut-être furent-ils amants, par le passé ?
Persuasion 20%, Psychologie 20% Agatha Christie est une vieille amie de Gina, et il y a 25%
Langues : Anglais (Langue maternelle) 80% de chances qu’elle se trouve dans la boutique si les investi-
gateurs s’y rendent.
6. Cigares Sandoval
GINA FONTANARROSA,
Le magasin de cigares est tenu par Martín Sandoval, un 40 ans, vendeuse bavarde et cancanière
sympathique Cubain qui vit au Caire depuis vingt ans.
Chaque Noël, Sandoval se rend à La Havane et en ramène FOR 35 CON 70 TAI 45 DEX 45 INT 55
deux énormes malles de cigares qu’il vend exclusivement au APP 65 POU 50 ÉDU 50 SAN 50 PV 11
Shepheard. C’est grâce à lui que Churchill loge dans cet hôtel, Imp : –1 Carrure : –1 MVT : 7 PM : 10
car ils se sont liés d’amitié. À une occasion, Gasparini dut
même les inviter aimablement à sortir dans le jardin, tant l’air Combat
du bar était devenu irrespirable ; la fumée que dégageaient Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3-1
leurs havanes formait comme un gâteau suspendu au plafond. Esquive 22% (11/4)
La boutique propose aussi du tumbâk, un tabac persan pour
narguilés avec une importante concentration de nicotine. Compétences
Baratin (Embobiner) 35%, Charme (Tendance à séduire les
hommes qu’elle considère accessibles) 60%, Crédit 20%,
MARTÍN SANDOVAL, Persuasion 30%, Psychologie 25%
52 ans, buraliste trop gentil Langues : Anglais 75%, Italien (Langue maternelle) 75%
FOR 50 CON 45 TAI 55 DEX 45 INT 60
APP 50 POU 60 ÉDU 40 SAN 60 PV 10
8. Le Petit France, mode féminine
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 5 PM : 12
On ne trouve ici que peu de choses liées à la mode égyp-
Combat tienne : tous les articles en vente dans ce magasin sont
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3 d’origine occidentale. Il est tenu par Juliette Belanger, une
Esquive 22% (11/4) Française élégante respectée de tous et une amie proche
d’Olga Lounpeen. Elle n’a pas beaucoup de stock car les
Compétences vêtements sont généralement réalisés sur mesure. Pierre de
Baratin 25%, Charme (S'esclaffer pour un rien) 80%, Crédit 25%,
la Fontaine est le tailleur du Petit France ; il ne supporte pas
Discrétion 30%, Persuasion 20%, Psychologie 15%
Langues : Anglais 65%, Espagnol (Langue maternelle) 85% le mauvais goût et a l’habitude de se moquer ouvertement
des hommes dont la veste et le pantalon sont dépareillés
à ses yeux. S’il s’est mis en tête de convaincre une cliente,
7. Boutique de souvenirs celle-ci aura du mal à quitter la boutique sans rien acheter.
Pierre est très ami avec l’employé le plus stupide de l’hôtel,
Cette échoppe ne propose rien de valeur, bien qu’échouer Michel Rolland.
à un test de Savoir ès Égyptologie ou de Connaissance
puisse faire passer n’importe lequel de ces objets pour une
authentique découverte archéologique. Les rayonnages sont JULIETTE BELANGER,
garnis de figurines de chats et de scarabées, d’amulettes, 31 ans, gérante de la boutique, élégante et sophistiquée
d’imitations de papyrus, de répliques des pyramides et de FOR 30 CON 50 TAI 40 DEX 50 INT 75
jambiyas (poignards à lame courbe) au manche incrusté de APP 75 POU 55 ÉDU 50 SAN 55 PV 9
fausses pierres précieuses. Des foulards et des djellabas de
Imp : –1 Carrure : –1 MVT : 8 PM : 11
toutes les couleurs égayent les murs, éclairés par les dizaines
de lampes suspendues au plafond. Quelques étagères au
Combat
fond du magasin contiennent de la porcelaine de Chine et
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3-1
de la cristallerie de Sèvres. Des tapis, du cuivre gaufré et
Esquive 25% (12/5)
des défenses d’éléphants sculptées à la main sont entassés
pêle-mêle dans un coin. La propriétaire instable et joyeuse, Compétences
une Italienne à l’air affable, Gina Fontanarrosa, reçoit les Baratin (Embobiner) 35%, Crédit 55%, Persuasion 35%,
investigateurs avec une immense courtoisie si leur inté- Psychologie 30%
rêt pour sa marchandise dépasse la simple curiosité. Elle Langues : Anglais 75%, Français (Langue maternelle) 75%

90
 CHAPITRE 4 : LE CAIRE ET LE SHEPHEARD

PIERRE DE LA FONTAINE, Compétences

39 ans, tailleur, suffisant et railleur Baratin (Débiter des âneries si vite qu’elles passent ina-
perçues) 75%, Crédit 35%, Estimation 35%, Persuasion 25%,
FOR 45 CON 45 TAI 50 DEX 45 INT 60 Psychologie 25%
APP 55 POU 30 ÉDU 50 SAN 30 PV 9 Langues : Anglais 75%, Français (Langue maternelle) 85%
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 7 PM : 6

Combat 10. Bureau du télégraphe et des postes

Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3
Esquive 22% (11/4)
Compétences
Baratin 55%, Crédit 20%, Écouter 30%, Intimidation (Dépas-
ser les bornes avec des clients si l’occasion se présente),
Persuasion 30%, Psychologie 20%
Langues : Anglais 65%, Français (Langue maternelle) 85%
9. Sechat, montres de luxe
Dans sa boutique du Shepheard, Ismaël Lardinne présente
des articles de luxe tels que les montres Minerve, Montblanc,
Piguet et Vacheron Constantin. Lardinne est le genre d’idiot
qui pense être le propriétaire légitime de la marchandise qu’il
ne fait que vendre. En réalité, il n’est rien de plus qu’un employé
médiocre mais chanceux : bien qu’ayant décroché sans aucun
mérite un poste dans le meilleur hôtel du Caire, cela ne semble
pas lui suffire. Patek Philippe, une autre marque suisse que l’on
trouve chez Sechat, a été fondée en 1851 et a lancé sur le mar-
ché certains des mécanismes les plus complexes de l’histoire de
l’horlogerie. Ce sont les montres favorites de la royauté euro-
péenne depuis des années. L’Aga Khan se rend très souvent au
magasin de M. Lardinne et il paie en liquide (40% de chances
qu’il s’y trouve pendant la visite des investigateurs). Le coffre-
fort contient 1D10 × 1 000 livres sterling et 4D10 × 1 000 livres
égyptiennes. Le prix moyen d’une montre de luxe est d’environ
1D6 × 1 000 livres sterling, et la boutique propose actuellement
1D10+10 pièces importées de Londres. Cependant, le joyau de
la couronne des montres de luxe est la toute nouvelle Tank de
Cartier. Les créations de cette maison fondée en 1847 à Paris
possèdent une élégance classique propre à rendre fous les mil-
lionnaires qui se veulent les plus élégants. Il n’existe que six
exemplaires au monde du modèle Tank de 1919, dont le prix
minimum est de 1D10 × 1 000 livres sterling. Lardinne en a un
en stock, qu’il garde jalousement mais que le prince Fouad ne
laissera pas passer l’occasion d’acquérir.
ISMAËL LARDINNE,
57 ans, vendeur de montres qui aime raconter des sottises
FOR 45 CON 45 TAI 50 DEX 45 INT 65
APP 50 POU 40 ÉDU 50 SAN 40 PV 9
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 6 PM : 8
Combat
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3
Revolver calibre 38 35% (17/7), dégâts 1D10
Esquive 22% (11/4)
(dispose d’un standard téléphonique)
Mary Ann Thornhill, l’opératrice, est aimable et serviable.
Une conférence téléphonique à Londres ou New York coûte en
moyenne 10 livres égyptiennes. Le service des télégrammes et
du courrier fonctionne tous les jours pendant les 8 heures d’ou-
verture du bureau (9h00-17h00). Mademoiselle Thornhill
cache une immense collection de romans à l’eau de rose sous
le comptoir, et sa revue favorite est le magazine True Story. Elle
vendrait père et mère pour assister aux fêtes de Behler mais
n’est jamais invitée. De façon générale, les autres employés de
l’hôtel oublient jusqu’à son existence.
MARY ANN THORNHILL,
47 ans, opératrice serviable à la langue bien pendue
FOR 30 CON 70 TAI 50 DEX 55 INT 50
APP 50 POU 35 ÉDU 50 SAN 30 PV 12
Imp : –1 Carrure : –1 MVT : 7 PM : 7
Combat
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3-1
Esquive 27% (13/5)
Compétences
Crédit 15%, Persuasion 35%, Psychologie 30%, Savoir (Raconter
ce qu’elle sait sur tout le monde) 25%
Langues : Anglais (Langue maternelle) 75%
11. Bureau de la direction
Charles Behler est censé travailler là mais s’y trouve
rarement, trop occupé qu’il est à planifier des fêtes de
renommée internationale. Il en a déjà organisé trois ce
mois-ci, et deux événements d’envergure sont programmés
cette semaine : la soirée costumée du 21 et la projection
d’Häxan dans la nuit du 22, à l’occasion du lancement du
film danois au Caire. Son secrétaire est Ronald Frisby,
un minuscule individu angoissé par la charge de travail
qui pèse sur ses épaules. Pour les besoins du scénario,
les hommes du prince Fouad, Randolph Mayer (officier
de Scotland Yard, cf. page 135), Scott Brown (détective de
l’hôtel, cf. page 132), Ibrahim ben Ali (secrétaire et garde
du corps de l’Aga Khan, cf. page 132) et Abu al-Fallah
(chef de la police du Caire, cf. page 132) peuvent utiliser
ce bureau comme quartier général ou comme lieu sûr où
détenir des suspects en cas de besoin, notamment pour un
interrogatoire ou en prévision d’une arrestation en bonne
et due forme.

91
 FARCE MACABRE

RONALD FRISBY, illustrés par de formidables gravures. Ses 5 000 volumes

51 ans, secrétaire dépassé par les événements répondent à n’importe quelle question sur l’histoire du pays
FOR 40 CON 40 TAI 40 DEX 40 INT 60 et de sa capitale, Le Caire. Les investigateurs impatients
auront beau tout retourner en quête d’ouvrages occultes, il
APP 35 POU 30 ÉDU 50 SAN 30 PV 8
n’y en a pas un seul, et encore moins de tomes du Mythe.
Imp : –1 Carrure : –1 MVT : 7 PM : 6 Il existe toutefois une édition arabe du Livre des morts
(XIXe siècle) pleine de sorts et d’incantations (cf. GC). Elle
Combat propose notamment une variante du sortilège Contacter
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3-1 une Goule qui peut s’avérer d’une aide précieuse. Coût : 5
Esquive 20% (10/4) points de magie, 1D3 points de Santé Mentale. Temps d’in-
Compétences
cantation : 5 rounds. Effet : une goule surgit au bout de
Baratin (Pleurer lorsque quelque chose sort un tant soit 1D10+5 minutes (elle remonte des sous-sols).
peu de l’ordinaire) 35%, Crédit 15%, Persuasion 15%,
Psychologie 15% Note à l’intention du Gardien : apprendre un sortilège
Langues : Anglais (Langue maternelle) 65% dans un tome du Mythe nécessite généralement
2D6 semaines d’étude approfondie, ce qui dépasse
de beaucoup le temps imparti pour cette aventure.
12. Administration et agence de voyage Toutefois, et uniquement dans le cas précisément décrit
Depuis ce bureau, 1D6 opérateurs gèrent l’arrivée des clients ci-dessous, vous pouvez faire une exception (après tout,
venus d’Alexandrie ou de Port Saïd. Ils assurent la liaison avec il ne s’agit que d’une seule page). Si l’étude est réalisée
le personnel qui les accueille au port, les prend en charge et par deux personnes dont la maîtrise individuelle de
les escorte jusqu’au train à destination du Caire. Ils s’occupent l’Arabe dépasse 60% et qui totalisent plus de 60% en
également des valises et des visas, tout en veillant à ce que les Occultisme (en additionnant leurs pourcentages
bagages soient déposés en parfait état dans les chambres. respectifs), le délai est réduit à 1D6 heures ; sur un
résultat de 4, elles étudient deux heures chacune.
EMPLOYÉS INSIPIDES DU SHEPHEARD,
Quadragénaires rasoir
14. Salle mauresque
FOR 30 CON 30 TAI 45 DEX 45 INT 45
APP 60 POU 35 ÉDU 45 SAN 35 PV 7 Il s’agit d’un prolongement de la salle Isis, décoré de meubles
mauresques et d’ornements d’influence arabe, le tout doublé
Imp : –1 Carrure : –1 MVT : 7 PM : 7
d’une certaine inspiration Art nouveau. On y fume du tabac
et du cannabis (légal à l’époque) avec des narguilés ; une réus-
Combat
site en Trouver Objet Caché permet d’ailleurs de trouver
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3-1
Esquive 22% (11/4)
un petit sac de haschich dans le cabinet de toilette. Sous un
coussin du canapé central victorien, les investigateurs pour-
Compétences ront également découvrir (test de Trouver Objet Caché) une
Baratin 30%, Crédit 10%, Persuasion (Proférer des clichés absur- petite boîte en ivoire contenant deux seringues remplies d’un
des et ennuyeux) 45%, Psychologie 25% liquide. En réussissant un test de Sciences (Pharmacologie)
Langues : Anglais (Langue maternelle) 75% ou de Médecine, on constate que c’est de la morphine – pro-
bablement prescrite à un·e client·e de l’hôtel.

13. Salle Isis, jardin et bibliothèque

C’est la salle emblématique du Shepheard, celle qui a fait
sa renommée dans le monde entier. Deux octogones imbri-
qués l’un dans l’autre forment entre eux deux le couloir qui
abrite la bibliothèque, ponctué d’ouvertures en ogive soute-
nues par des colonnes. Le mobilier d’inspiration Art déco
confère à cette pièce l’élégance et la modernité de l’époque,
sans détonner pour autant. Un grand balcon permet d’ac-
céder au jardin intérieur qui s’étend tout autour ; l’ombre
des palmiers et des saules géants maintient la salle au frais.
Au-delà se trouvent les chambres centrales de l’hôtel, cha-
cune avec sa propre porte. La bibliothèque contient une
importante collection de livres sur l’Égypte antique, tous
15. Restaurant
Michel Rolland, le maître d’hôtel français, règne sans grande
conviction sur cet univers complexe de petits-déjeuners,
déjeuners et dîners. Le restaurant compte quarante tables de
quatre et peut accueillir jusqu’à 160 personnes, efficacement
prises en charge par 1D6+4 serveurs. Les groupes doivent
prévenir au moins une heure à l’avance pour permettre aux
serveurs de réorganiser les tables. La nourriture est évidem-
ment française, mais on peut aussi commander des plats
arabes de bien meilleure qualité. Réalisés à partir de produits
frais et parfaitement sains, les repas ne sont pas chers pour un
hôtel si prestigieux.

92
 CHAPITRE 4 : LE CAIRE ET LE SHEPHEARD
16. Service de restauration
C’est l’endroit où l’on prépare la vaisselle et les couverts en
argent, les fleurs, le service en cristal de Sèvres et les centaines
d’accessoires qui ornent les quarante tables du restaurant. Un
travail pénible et trop peu rémunéré qu’accomplissent chaque
jour les vaillants serveurs du Shepheard. Un placard d’angle
renferme tout le nécessaire pour administrer les Premiers
soins aux victimes d’incidents éventuels dans cette pièce.
On y trouve également un espace où stocker des bougies de
toutes tailles, ainsi que des dizaines de chandeliers. Michel
Rolland a l’habitude de passer une ou deux fois par jour afin
de vérifier que tout est en ordre, bien qu’il n’ait pas la moindre
idée de la manière dont le matériel est rangé.
17. Salle de bal
Ce lieu est aménagé pour accueillir les grandes soirées et
autres célébrations. Il se compose d’un espace principal et,
au nord, de deux zones réservées aux autorités, chacune
bénéficiant de sa propre équipe de serveurs. La salle de bal
existe depuis moins de cinq ans. Le principal instigateur de sa
construction fut Behler, passionné de mondanités, lorsque le
faste des fêtes atteignit une ampleur suffisante pour assurer la
célébrité internationale de l’hôtel. Tous les événements qui s’y
déroulent participent à entretenir sa renommée, y compris les
soirées spéciales programmées durant les deux jours qui nous
intéressent. La présence de l’Aga Khan, du prince Fouad et
de Churchill (secrétaire d’État à la Guerre et secrétaire d’État
aux Colonies) renforce l’aspect légendaire du Shepheard.
18. Long bar
On ne l’appelle pas « long » parce qu’il est plus étroit que de
coutume, mais à cause du temps d’attente pour y être servi
et de la forte teneur en alcool des boissons. Une pancarte
« Toujours par excès, jamais par défaut » est affichée à l’entrée.
Pendant quelques années, des centaines de signatures déco-
raient les murs, gravées au couteau par les soldats anglais
de la Grande Guerre. Behler a récemment décidé de tout
repeindre afin de ne pas transformer l’une des pièces carac-
téristiques du « style Shepheard », comme il l’appelle, en une
vulgaire taverne. Le seul barman qui travaille là, Gasparini,
est peut-être le plus célèbre du Caire et l’un des plus connus au
monde. « Un jour, je serai meilleur que toi ! », plaisantait son
ami Giuseppe Cipriani. Peut-être bien, mais pour l’instant
Gasparini vit comme un roi et le Long bar est son château.
19. Jardin extérieur
Plus discret et isolé que celui de la salle Isis, il s’agit d’un jardin
égyptien classique aux allées garnies de fleurs (mandragores,
marguerites, chrysanthèmes, anémones), d’arbres fruitiers,
de figuiers et de sycomores, de tamaris, de saules et de pal-
miers qui maintiennent l’ensemble presque continuellement
à l’ombre. Des rangées de bancs permettent de profiter de la
tranquillité des lieux. Le kiosque pour l’orchestre se dresse au
centre. Tous les jours à 12h00, les musiciens jouent une sélec-
tion de thèmes romantiques (Brahms, Chopin) lors d’un petit
concert. C’est également là que se tiennent les performances
des interprètes de renom comme la jeune Oum Kalthoum,
l’Astre d’Orient. Celle-ci chante en serrant dans sa main
gauche un foulard en soie ; selon les dires, elle y cacherait
une boule de haschich qui, en imprégnant lentement sa peau,
lui permettrait d’interpréter ses interminables chansons sans
que le flot rugissant de sa voix ne se tarisse.
20. Cuisine
Cette immense pièce approvisionne l’hôtel entier et fonc-
tionne 24 heures sur 24, avec des équipes tournant toutes
les huit heures (1D6+4 cuisiniers s’y trouvent jour et nuit).
La cuisine contient une chambre froide de 4 × 4 mètres où
sont stockés la viande, le poisson et les fruits de mer. Le sol
est en céramique rouge qui vire au noir autour des tables où
travaillent les employés. Elle est propre au sens historique
du terme, dirons-nous. Un dépôt représentant des années
de pourriture recouvre le carrelage et fait presque office de
vernis, lui donnant un aspect acceptable mais impossible à
nettoyer. Les armoires et les tables en bois n’ont plus d’arêtes
à force de heurts ; tout est arrondi, sans le moindre coin.
D’autre part, la console centrale où sont découpés les mor-
ceaux de viande et de poisson présente une cavité creusée par
les centaines et les centaines de couteaux qui se sont abattus
sur sa surface rugueuse.
21. Chambre 415 (suite royale) – Prince Fouad
Lorsque le prince est dans sa suite, 3 gardes royaux sur-
veillent le couloir aux emplacements marqués d’un x sur le
plan (cf. page 87). Pour s’adresser à eux ou aux secrétaires
(cf. L’escorte du prince, pages 48-49), les investigateurs
doivent réussir un test extrême de Crédit. En cas de succès,
les gardes communiquent leur requête aux secrétaires, qui
à leur tour en informent Fouad. À moins qu’ils ne lui pré-
sentent un argument très convaincant que le Gardien consi-
dère valable, le prince ne les reçoit pas avant le lendemain,
1D6 heures après 9h00. Si les investigateurs trouvent une
raison suffisante et réussissent un test collectif de Chance
(cf. MG, page 94), il vient à leur rencontre.
i Chambres 1, 2 et 7. Elles sont à l’usage exclusif du
prince. Afin d’éviter d’éventuels attentats, personne ne
peut y pénétrer, pas même les femmes de chambre ; la
garde personnelle se charge de leur entretien. Lorsqu’on
lui remet la Dague d’Akhenaton (cf. page 115), Fouad
la cache dans une boîte en ivoire sous son matelas dès
qu’il retourne dans sa chambre. Lui seul connaît son
emplacement exact. Les affaires du prince se trouvent
dans l’armoire à droite de son lit.
93
 FARCE MACABRE
i Chambres 3, 4 et 5. Elles accueillent les membres de la
garde royale, dont les effets personnels sont étalés sur
des petites tables. Ceux qui ne sont pas en service se
reposent dans leurs lits. Si Fouad quitte sa chambre, il
y a 30% de chances que 1D3 gardes royaux restent ici ;
sinon, ils l’accompagneront tous. En général, l’escorte
entière suit le prince partout (sauf aux sous-sols, où il
descend seul pendant que ses hommes attendent dans
la cuisine).
i Chambre 6. Assignée aux secrétaires, elle ne commu-
nique pas avec les chambres de la suite royale. Il y a
50% de chances que 1D3 hommes de Fouad y soient
présents.
i Chambres 8 et 9. Elles servent à la fois de lieu de
repos et de divertissement pour les soldats du prince.
Il y a 30% de chances qu’une prostituée de l’hôtel s’y
trouve en leur compagnie.
22. Chambre 204 – Les Lounpeen
Reliées par un salon central, les chambres de Dieter Lounpeen
et de sa fille sont sobrement meublées mais très lumineuses.
La chambre de Dieter
Une armoire et une table de chevet se dressent de chaque côté
du lit ; Dieter conserve sa collection de classiques latins sur
l’étagère de droite : les 6 comédies de Térence, les 21 comé-
dies de Plaute, ainsi qu’un recueil de blagues coquines en
allemand. Le balcon est flanqué de deux petits pots de fleurs,
celui de droite servant de cachette au revolver calibre 32 du
trafiquant (test de Trouver Objet Caché). À partir de 17h00
le 21 novembre, le coffret métallique contenant le Disque
94
solaire est dissimulé sous le lit (test de Trouver Objet Caché).
Les sbires du Gros Nubien tentent de s’en emparer à 23h30.
S’ils n’y parviennent pas, il reste là jusqu’à 14h30 le lende-
main, heure à laquelle Gasparini entre dans la chambre
en utilisant son passe-partout et le dérobe (à moins que les
investigateurs ne le récupèrent avant).
Le salon
Rien de particulièrement remarquable ici, en dehors de la
table où s’étalent quelques objets personnels de Dieter : un
stylo-plume, du tabac, des documents détaillant les achats
et les ventes du mois dernier (peinture du XIXe siècle,
meubles baroques, Christ en ivoire), ainsi qu’un coin de page
déchiré dans un journal allemand, sur lequel sont griffon-
nés le numéro de chambre de Weder, une date et une heure
(cf. Indice : Farce 4).
La chambre d'Olga
La très coûteuse garde-robe d’Olga (le dernier cri à Paris) et
le costume de femme préhistorique qu’elle portera à la fête
sont rangés dans l’armoire. Sur la table de chevet, plusieurs
sacs en cuir renferment des produits de beauté, une flasque
de whisky, un godemiché en fer, un petit bateau rempli d’une
poudre blanche (de la cocaïne), une barre de haschich, cent
livres sterling et quelques pièces de monnaie (des piastres).
Le pyjama de la jeune femme est étalé sur le lit, près d’un
roman d’Agatha Christie : The Mysterious Affair at Styles (La
Mystérieuse Affaire de Styles), l’édition américaine d’octobre
1920. Sous les draps repose une lettre adressée à Olga, avec
en en-tête le nom de l’hôtel et un cachet de la poste datant
de 9 jours plus tôt ; l’expéditeur est Gasparini. Après un flot
ininterrompu de grivoiseries de très mauvais goût, une date
intéressante y est mentionnée (cf. Indice : Farce 5).
Indice : Farce 4
 CHAPITRE 4 : LE CAIRE ET LE SHEPHEARD

Indice : Farce 5

La chambre à coucher
23. Chambre 362 – Howard Carter
Carter a installé des étagères sur tous les murs pour y ran-
Une petite chambre croulant littéralement sous les livres, les ger des dizaines de rouleaux de cartes d’Égypte, de Louxor
dessins et les trouvailles archéologiques, dans un désordre
et de la Vallée des Rois. Il y conserve également la for-
apparent et qui empeste la mort. Carter la loue depuis plu-
midable Description de l’Égypte, une série de 23 volumes
sieurs mois ; c’est comme un refuge secret qu’il possède
originaux de l’Institut d’Égypte fondé par Napoléon et
au Caire, en plus de sa résidence à Louxor. En dehors des
présidé par Gaspard Monge, comprenant plus de 900 gra-
employés de la réception du Shepheard, de Behler et de
vures consacrées à la description de la flore, de la faune et
Weder, personne ne sait qu’il y séjourne régulièrement.
des monuments de l’Égypte antique (sa valeur actuelle est
de 350 000 euros), ainsi que le Manuel du voyageur Baede-
Le petit salon ker d’Égypte et du Soudan de 1914. Cette formidable collec-
La table est jonchée de documents et de notes. S’y trouvent tion liée à l’histoire et à la religion de l’Égypte antique peut
également deux livres, Two Hieroglyphic Papyri from Tanis être consultée rapidement et facilement. Un investigateur
(Deux papyrus hiéroglyphiques de Tanis) de Flinders Petrie, qui réussit un test de Bibliothèque trouve l’information
et La grande pyramide, pharaonique de nom, humanitaire qu’il cherche, en rapport avec cette thématique. Pas une
de fait, ses merveilles : ses mystères et ses enseignements de seule ligne de ces ouvrages ne fait directement référence
Charles Piazzi Smyth. L’étagère contient les 408 revues du au Mythe. Parmi les objets qui garnissent les rayons, on
National Geographic publiées à ce jour (depuis 1888), ainsi peut trouver :
qu’une multitude de journaux dont The Times, The New York
Times et quelques exemplaires de L’Humanité. Jusqu’à 16h00
le 21 novembre, un sac en toile de jute renfermant des restes
humains en putréfaction est glissé sous le canapé. Même si les
investigateurs entrent plus tard dans la chambre, la puanteur
imprègne toujours les meubles et les rideaux.

95
 FARCE MACABRE
i 1D20 figures d’Anubis, le dieu des morts à tête de chien ;
1D12 figurines en bronze d’Apep (ou Apophis), le
i
dieu-serpent ;
i 1D10 statuettes en bois polychrome et 1D10 tablettes
d’argile de Bès, le dieu du foyer, représenté par un
nain moqueur, barbu et hirsute d’aspect peu amical. Il
apparaît généralement nu ou vêtu d’une peau de lion
d’où émerge un pénis en érection, et tient un couteau
dans chaque main ;
i 1D20 statues de Thot de différentes tailles (la plus
grande fait 1 mètre de haut) ;
i 1D100 ânkhs de tailles et matériaux divers (albâtre,
obsidienne, faïence) ;
i une volumineuse collection de papyrus reliés par des
cordes, sous l’épigraphe Apocatastase (textes sur le
mythe de l’Éternel Retour, de la mort et de la résurrec-
tion comme moteur du monde ; la mort est la vie car
elle nous unit à Dieu).
Les possessions de Carter n’ont pas de réel intérêt magique,
mais leur valeur archéologique est indéniable.
24. Chambre 407 – Garth Weder
Le salon
En entrant dans la pièce, une odeur nauséabonde d’herbes
et d’épices brûlées oblige les investigateurs à effectuer un test
de CON pour se retenir de vomir. Elle provient d’un étrange
brasero au fond duquel une bougie est allumée. Un cristal de
Mortlan (cf. page 113), objet insolite de 45 × 50 cm, com-
porte une multitude de lentilles de différentes tailles et épais-
seurs, superposables grâce à des tiges de fer à engrenages
qui permettent une infinité de positions. Un test ordinaire
de Mythe de Cthulhu, majeur d’Occultisme ou extrême
d’Archéologie est nécessaire pour l’identifier.
La chambre à coucher
Parmi les effets personnels rangés dans l’armoire, aucun n’a de
valeur apparente. Sur la table de chevet, Weder garde un carnet
avec les numéros de téléphone et les adresses des personnes qui
s’impliquent à ses côtés dans la recherche de nouvelles acquisi-
tions pour le musée ; rien d’anormal là-dedans. Les investigateurs
ont 45% de chances de s’y procurer les coordonnées de n’im-
porte quel archéologue ou professeur qu’ils pourraient recher-
cher. S’ils retournent le carnet, une seconde liste est inscrite de
l’autre côté : ce sont les individus liés au Mythe. Là encore, il y a
45% de chances que les PJ y trouvent des informations sur un
suspect potentiel dans leur enquête. Weder a recensé les noms et
adresses des personnages qui constituent une partie de l’intrigue
des Masques de Nyarlathotep : Sir Aubrey Penhew, Edward
Gavigan, Ho Fang et bien d’autres. À l’heure actuelle, ces ren-
seignements ne signifient rien pour les investigateurs, mais ils
pourront s’avérer très utiles dans le cadre de futurs scénarios.
96
Hermès et Thot
Thot (parfois orthographié Thoth) est le dieu égyptien de
l’intelligence, de l’écriture, du monde des rêves, du temps et
des sortilèges. Son homologue grec est le magicien
Hermès, surnommé Trismégiste (trois fois grand). Celui-ci
préside les cérémonies d’initiation au monde des morts, est
responsable de la sagesse hermétique et ne donne accès à
ces connaissances ésotériques qu’à ses prêtres impies.
L’hermétisme est l’un des piliers de l’univers occulte.
Thot(h) est représenté par un homme à tête d’ibis ou par
un babouin. En réussissant un test de Mythe de Cthulhu,
un investigateur peut trouver une relation (pas seulement
étymologique) entre son nom et ceux de Yog-So-Thoth,
d’Aza-Thoth et de Nyarla-Thot(h)-ep. On comprend
maintenant pourquoi ce dieu est trois fois grand.
Une réussite en Trouver Objet Caché permet de découvrir une
clef au fond du tiroir de la table de chevet. Elle ouvre la caisse
métallique qui se trouve dans la chambre occidentale, aux sous-
sols de l’hôtel (cf. page 103).
25. Chambre 250 (suite d’honneur)
– Les Carnarvon
George Edward Stanhope Molyneux Herbert, comte de
Carnarvon, et sa fille Lady Evelyn résident dans ces splen-
dides appartements lors de leurs séjours sporadiques au
Shepheard. La suite d’honneur se compose de quatre pièces.
Le vestibule
Sol en marbre, murs en acajou et plantes exotiques rappor-
tées de l’oasis d’al-Bahariya, à 400 kilomètres de la capitale.
Le grand salon
Mobilier Art déco original de Paul Follot.
La chambre d'Evelyn
Les valises ne sont pas défaites. Ses vêtements de la veille et
un peignoir de bain reposent sur le lit.
La chambre de Lord Carnarvon
Lui non plus n’a pas ouvert ses valises. Sur le couvre-lit, un sac
fourre-tout en cuir contient 100 livres sterling et 500 dollars,
un stylo-plume Montblanc en or de 18 carats, ainsi que plu-
sieurs documents personnels : deux passeports (le sien et celui
d’Evelyn, contrainte de le lui donner car son père ne lui fait pas
confiance), le télégramme de Carter l’informant de la décou-
verte (cf. Indice : Farce 1), le plan de voyage et une invitation à
la première d’Häxan (à laquelle les Carnarvon n’assistent pas).
 CHAPITRE 4 : LE CAIRE ET LE SHEPHEARD
26. Chambre 304 (suite d’hiver)
– Omar al-Shakti
Elle se compose de trois pièces, dont deux communicantes.
Al-Shakti s’y installe à partir de 12h30 le 22 novembre.
La chambre à coucher
Il n’y a rien d’intéressant ici, à part le coffre-fort blindé à côté
du lit ; la serrure peut être ouverte avec un test majeur de
Crochetage ou brisée (FOR 200, PV 30). Il renferme des
documents personnels sans rapport avec le Mythe, 500 livres
égyptiennes et de nombreux registres détaillant les transac-
tions commerciales d’al-Shakti dans sa plantation de coton.
Il conserve un carnet de notes personnelles dans un tiroir
verrouillé (dont il porte la clef autour du cou).
i Le carnet. Omar al-Shakti veille jalousement sur ce
calepin car il contient de nombreuses corrections relatives
à l’exécution formelle de certains sortilèges du Necrono­
micon (cf. Notes d’al-Shakti sur l’Al Azif, page 121).
Bien qu’il n’aime pas faire usage des armes, il garde un revol-
ver calibre 38 dans sa table de nuit. S’il est tué dans son som-
meil (l’appro­cher requiert un test ordinaire de Chance et un
autre majeur de Discrétion), al-Shakti se dissout dans un
nuage de poussière, entraînant une perte de 0/1D6 points de
Santé Mentale.
Le salon
Point de secrets ici non plus. Un livre pour enfants est posé
sur la table : Le Magicien d’Oz de Lyman Frank Baum, l’édi-
tion originale de 1900.
La troisième pièce
Séparée des deux autres, elle est occupée par Hetep, le félin
démoniaque (et chat de compagnie) d’Omar al-Shakti. Le sor-
cier est une personne exemplaire, aux manières impeccables,
qui protège les animaux et s’en occupe avec tendresse et affec-
tion. Il ne voyage jamais sans Hetep. Les femmes de ménage
ont préparé une litière disproportionnée (4 × 3,5 mètres) avec
du sable spécialement rapporté du désert de Dahchour, pour
le plaisir et le confort du chat. Elle prend littéralement toute
la place. Si son maître est dans son lit, Hetep dort avec lui ;
s’il sort, l’animal reste couché sur sa litière dans la pièce fer-
mée à clef. Si les investigateurs entrent sans autorisation dans
la suite d’al-Shakti, un round suffit pour que le chat sorte de
sa chambre et se transforme en une bête diabolique qui les
attaque (cf. Hetep, le félin démoniaque page 127).
27. Chambre 127 – Gasparini
Les quartiers de Gasparini ne recèlent aucun secret. On y
trouve un lit simple (il n’a pas l’habitude d’emmener ses maî-
tresses ici, puisqu’il peut utiliser n’importe quelle chambre
de l’hôtel – et ne s’en prive d’ailleurs pas), une armoire, une
petite table, un lampadaire et deux fauteuils. Le 22 novembre à
14h45, le méprisable barman revient de la chambre de Dieter
Lounpeen avec le Disque solaire (à moins que les investiga-
teurs ou les sbires de Selassie ne l’aient déjà volé) et dort de
15h à 20h30 en le serrant littéralement dans ses bras. Ensuite, il
s’habille pour la première et quitte la chambre à 20h45, laissant
l’artefact sur le lit sans aucune protection. Gasparini garde dans
son armoire un petit sac en cuir contenant 1 500 livres égyp-
tiennes et, sur sa table de nuit, le roman The Return of Clubfoot
(Le Retour du Pied bot) de Valentin Williams (cf. page 136)
avec une dédicace : « Pour Gasparini, de la part de son grand
ami Valentin, en souvenir de toutes ces nuits inoubliables. »
28. Chambre 487 – Faraz Najjar
C’est une chambre modeste où passer quelques jours. Les
possessions du marchand se trouvent dans la valise qu’il a
laissée sur le sol.
La valise
Outre une paire de vestes, des chemises, une trousse de toilette
avec une crème pour ses brûlures et quelques effets personnels
anodins, Faraz Najjar conserve deux carnets volumineux et une
multitude de documents dans le double fond (test de Trouver
Objet Caché). Une réussite en Chance permet d’y découvrir des
notes et des références sur toutes les personnes liées de près ou
de loin au Shepheard ou à la ville du Caire. De plus, après un test
de Bibliothèque, le Gardien est libre de fournir les renseigne-
ments qu’il juge nécessaires pour dissiper les doutes d’un inves-
tigateur sur n’importe quel sujet en rapport avec l’enquête ; la
joueuse doit toutefois mentionner un nom spécifique (il ne suffit
pas de dire « Voyons ce qu’il y a là-dedans »). Il est également
possible de rechercher un thème précis tel que les momies, le
Disque solaire, monsieur Bohr, Omar al-Shakti, Garth Weder,
le musée du Caire, l’adresse de la nouvelle boutique de Najjar
dans le Khân el Khalili (le célèbre grand souk près de la Sharia
Muezzeddin Allah), etc. Puisqu’il s’agit de notes personnelles, les
informations sont fragmentaires et incomplètes. Si on lui vole
ses carnets, le marchand considère cet acte comme un affront
personnel et jure de retrouver le coupable pour le tuer.
Les photos
Glissés entre les pages du second calepin, on trouve des clichés
(obtenus auprès d’un bon contact de la Fraternité) de l’avant et
de l’arrière du Disque solaire (cf. Indice : Farce 6), ainsi que
d’autres objets religieux égyptiens sans aucun lien avec l’enquête.
La lettre
Un bloc de papier à en-tête de l’hôtel est posé sur la table de
chevet. Une réussite en Trouver Objet Caché permet de repé-
rer des marques sur la première feuille : Najjar a écrit une lettre
(inachevée) avant d’arracher la page. Quelqu’un parlant fran-
çais peut utiliser un crayon à papier pour révéler et lire le texte
(cf. Indice : Farce 7) ; si les investigateurs n’y pensent pas d’eux-
mêmes, un test d’INT leur suggère l’idée.
97
 FARCE MACABRE

Indice : Farce 6

Indice : Farce 7

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 CHAPITRE 4 : LE CAIRE ET LE SHEPHEARD
29. Chambre 387 – L’Aga Khan et son cortège
La première pièce est occupée par les hommes de l’Aga
Khan, qui ne possèdent rien de valeur à l’exception de leurs
armes. La deuxième est la chambre de Ben Ali (cf. page 132),
son secrétaire personnel et garde du corps, le meilleur de
tous ses serviteurs. Il cache sous son lit une valise contenant
les 100 000 ouvrages de l’imam. Le reste des appartements
(quatre pièces) est réservé à l’usage exclusif de Mohammed
Chah. Une petite boîte à côté de son lit renferme la médaille
de Chevalier commandeur de l’ordre de l’Empire des Indes,
un objet unique qui n’a pas de prix. Si les investigateurs la lui
volent, l’imam en restera marqué à vie.
30. Chambre 103 – Soirée privée
Comme bien d’autres nuits, des fêtes sont organisées dans
cette petite chambre les 21 et 22 novembre. L’hôte en est
Richard J. Forrester, un New-Yorkais excentrique doté d’un
penchant pour les sensations fortes. La pièce est remplie d’ob-
jets liés au sadomasochisme : chevalets de torture, chaînes,
fers rivés aux murs, masques en cuir de toutes sortes, cor-
sets trop serrés et talons aiguilles à pointe d’acier. Les auda-
cieux qui franchissent la porte sont contraints de porter une
muselière, seule condition d’admission lors de ces folles célé-
brations. Pour autant, rien d’étrange ou de dangereux ne s’y
passe : il ne s’agit que d’une étrange mise en scène. Il n’y a pas
de boissons alcoolisées, la musique reste à un volume accep-
table pour le reste des clients, et la nourriture servie sur des
plateaux fait davantage songer à un goûter d’anniversaire qu’à
une bacchanale obscène. Les conversations ne sont jamais
très emportées et tournent autour des ragots sur la noblesse
du Caire. Parfois, quelqu’un se décide sans grand enthou-
siasme à fouetter un autre invité, mais en évitant de lui faire le
moindre mal. Certaines personnalités se promènent à quatre
pattes pendant quelques minutes, puis se lèvent et continuent
de bavarder. Behler tolère ces réunions excentriques de For-
rester car, bien que celui-ci les décrive comme des orgies
dépravées, elles ont été jusqu’à présent tout à fait inoffensives.
Si les investigateurs participent à la soirée, ils ont 25% de
chances d’y croiser Churchill entièrement nu, un cigare à la
bouche, en train de discuter amicalement avec Forrester.
31. Chambre 285 – Autre soirée privée
Cette chambre accueille elle aussi bon nombre de fêtes, y
compris les nuits du 21 et du 22 novembre. Elles sont organi-
sées par Mervin Morrison, un Britannique de 75 ans à l’esprit
libre. Sa femme est morte en 1917 et il gaspille sa fortune en
soirées depuis cinq ans. Il ne connaît rien à l’égyptologie,
encore moins au Mythe, et n’a d’ailleurs que très peu de sou-
venirs fiables car il souffre de la maladie d’Alzheimer. Chaque
jour, il se réveille en pensant que son épouse vient de mourir
et qu’il doit fêter ça. Il commande sans cesse à manger et à
boire auprès du service de chambre, oubliant qu’on lui a déjà
amené un plateau. La porte de la 285 est toujours ouverte et
il laisse entrer tout le monde, persuadé que chaque personne
est la première arrivée à sa célébration. L’enthousiasme qu’il
met dans ses irrésistibles embrassades est contagieux. Le Gar-
dien est libre d’inviter n’importe qui à cette fête. Le dixieland
le plus enragé résonne dans tout le couloir, car les musiciens
de l’hôtel acceptent de jouer gratuitement pour Mervin.
Bien qu’on l’ait informé du tapage que font les invités, Behler
connaît et adore ce client ; il ne fait donc rien pour mettre
un terme à la soirée, qui peut durer des semaines. S’ils s’y
rendent, les investigateurs ne trouvent ni objets de valeur ni
argent liquide dans la chambre. La direction de l’hôtel a accès
au compte bancaire de Morrison, sur lequel elle puise de quoi
lui assurer ce train de vie dispendieux. Une charmante et très
séduisante infirmière, Ellen Grant, s’occupe de lui depuis le
décès de sa femme. « Nous voulons être Mervin ! » est un cri
de guerre déjà célèbre au cours des éternelles festivités de ce
personnage mémorable, aimé de tous.
32. Chambre 311 – Abebaberk Selassie
L’apparition inattendue de Selassie le soir du 21 novembre
bouleverse l’hôtel. Cleveland Clinton doit déplacer des
clients d’une chambre à l’autre sans avoir le temps de s’expli-
quer, et Abraham Murray change physiquement les numéros
des portes (n’osant pas avouer au Gros Nubien qu’il ne sera
finalement pas logé dans celles qui lui avaient été promises).
Les sept pièces dont son cortège a besoin doivent être com-
municantes et meublées de manière à satisfaire les caprices
de Selassie. Tard dans la matinée, Clinton avait déjà été
contraint d’agir de même avec les six chambres réservées au
dernier moment par l’Aga Khan.
Le hall
Les sbires de Selassie y bavardent tranquillement et jouent
aux cartes ; leur nombre dépend du résultat d’un test de
Chance (1D12 hommes sur une réussite ordinaire, 1D6 avec
une réussite majeure, et 1D2 en cas de réussite extrême). Ces
déséquilibrés ont la curieuse habitude de couper un doigt à
quiconque est surpris en train de tricher. Deux index section-
nés sont d’ailleurs posés sur la table, et on peut apercevoir
(test de Trouver Objet Caché) un jeu de cartes jeté dans un
coin car il est marqué (test d’INT). Le canapé est éclaboussé
de taches de sang, des bouteilles de whisky et d’autres liqueurs
jonchent le sol, les cendriers débordent de mégots et un gros
trou causé par une brûlure de cigare orne fièrement l’une des
chaises Art déco. Les volets sont fermés, l’atmosphère lourde
et saturée par l’odeur du tabac et de la sueur.
La chambre à coucher
Le lit est défait. Il ne s’agit pas seulement de draps froissés et
d’un oreiller déplacé : il est littéralement défait, les pieds brisés
et la tête de lit fendue en deux. Un homme nu et inconscient
gît sur le dos, donnant l’impression d’être mort. Tout son
corps est couvert d’entailles, de morsures et d’ecchymoses.
Si on lui administre les Premiers soins et qu’il se rétablit,
99
 FARCE MACABRE
il avoue avec une réussite en Baratin qu’il n’y a pas eu de lutte
ni de violence, que les responsables de ces légères contusions
sont des amis et que l’amour peut parfois être passionné. « Le
khawaga guwa ? (Le maître est-il à la maison ?) », demande-
t-il sans cesse.
Grande chambre
L’odeur du sexe est omniprésente. Également défait (au
sens habituel, cette fois), le lit est couvert de traces de sang
et de toutes sortes de fluides corporels. Les investigateurs
découvrent deux femmes nues qui s’étreignent sur le mate-
las, la poitrine et le sexe bordés de dizaines de points rouges.
Bien que conscientes, elles ont de toute évidence été dro-
guées et s’avèrent incapables de tenir une conversation. Si
les PJ leur parlent, elles ne font que sourire et implorer de
l’aide en arabe. « Ma Tidhaksh ! (Ne ris pas !) », chuchote l’une
d’elles dans la même langue. « Si quelqu’un se passe la corde au
cou, Allah tirera dessus jusqu’à ce qu’il s’étrangle », lui répond
l’autre. Une pipe à eau est tombée sur le sol ; un test ordinaire
de Sciences (Chimie) ou majeur de Connaissance indique
qu’elle contient de l’opium. Un investigateur méticuleux qui
obtient une réussite majeure en Trouver Objet Caché peut
dénicher 1D6 sangsues cachées entre les draps et utilisées à
des fins sexuelles perverses, ainsi que le confirme un test de
Sciences (Biologie ou Zoologie).
i Dans l’armoire de droite sont rangés des vêtements,
des ustensiles de cuisine, des bouteilles de désinfectant,
des chiffons, des carafes, des assiettes, des couverts et
une boîte en bois de chêne qui peut s’ouvrir avec un test
de Crochetage. On y trouve du matériel de premiers
secours (pansements, alcool, etc.). Le meuble renferme
également plusieurs sacs en toile de jute contenant 2,
10, 25, 30, 50, 75 et 100 piastres, des journaux arabes
de l’année dernière (froissés et humides), des ceintures
de cuir noir avec des godemichets en caoutchouc, une
paire de muselières pour chiens adaptées à l’utilisation
humaine, un fouet et des lames de rasoir. Enfin, un
test majeur de Sciences (Géologie) dévoile que parmi
les bijoux fantaisie qui ornent le sac à main de femme
suspendu là, l’une des pierres est véritablement précieu-
se : un jade d’Anubis (1D6 × 1 000 livres sterling).
Grande chambre 2
i Commode de droite. Elle peut s’ouvrir à l’aide d’une
réussite majeure en Crochetage. Une valise est glissée
à l’intérieur ; un test d’Estimation ou avec la spécialité
d’Arts et métiers appropriée, voire un test majeur
de Connaissance, révèle qu’elle est en cuir d’agneau.
Elle renferme plusieurs sacs en toile jaunâtres : un de
2 kg de cocaïne, trois d’héroïne liquide (en bouteilles
d’un litre) et cinq de barrettes de haschisch. Un autre
paquet en tissu, soigneusement emballé, contient
environ 3 kg d’une sorte de résine brune collante au
toucher : de l’opium brut.
100
i Dans le coin de droite, face à la commode, un test
majeur de Trouver Objet Caché permet de repérer
un étrange cafard identique à ceux qui grouillaient
aux pieds de Weder (cf. Nouvelle Grande Race de
Yith, page 128). L’insecte tente de s’enfuir dès qu’il en
a l’occasion et bénéficie d’un dé bonus en Esquive si
les investigateurs l’attaquent (il rassemble ses forces
ici depuis des jours, attendant le bon moment). S’il
parvient à s’échapper, il avertit aussitôt ses congénères.
Le dressing
i Placard de gauche. Pour supporter ce qui est caché
dans ce placard, l’investigateur doit réussir un test de
Santé Mentale (perte de 1/1D4+1 points). Un tissu
rougeâtre, humide et rongé aux mites dissimule 1D10
têtes d’hommes et de femmes, la bouche maintenue
ouverte par chirurgie. L’intérieur des joues est doublé de
soie matelassée et toutes les dents ont disparu. L’ensem-
ble a été traité au moyen d’un liquide de conservation,
comme le suggère un test de Sciences (Chimie). Les
têtes décapitées sont maquillées avec des couleurs
brillantes, leurs pommettes rosies et leurs yeux parés de
faux cils. Certaines portent une perruque. Un test d’INT
révèle que l’intention manifeste derrière ce processus est
de les transformer en jouets sexuels récréatifs.
i Placard de droite. Son contenu n’est pas plus agréable
que l’autre : d’innombrables membres coupés et
desséchés – mais aucune tête – dont la découverte
provoque un test de Santé Mentale (perte de 1/1D4+1
points). Un individu de petite taille est accroupi au
milieu du charnier, pieds et poings liés. Nullement
client de l’hôtel, il a été amené de l’extérieur et se trouve
là depuis plusieurs mois, ligoté et bâillonné dans le noir.
Si on tente de le libérer, il refuse de quitter le placard et
se met à hurler : « Iqfil the bab ! (Fermez la porte !) »
La chambre de Selassie
Hormis si le Diagramme des déplacements indique qu’il
est ailleurs, les investigateurs peuvent trouver Abebaberk
Selassie couché dans son lit (réussite majeure en Chance).
Il est entouré de 1D8 enfants (Égyptiens comme touristes)
plongés dans une activité parfaitement inoffensive : une
partie de senet. Le Gros Nubien est tellement absorbé par
le jeu qu’il subit un dé malus à ses tests pour détecter une
attaque-surprise.
i Jeu de senet. Son nom signifie « couloir » ou « che-
min » et il était pratiqué par toutes les classes sociales,
des pharaons aux prêtres en passant par les habitants
des villages. C’est l’un des premiers jeux de société de
l’humanité : un plateau divisé en 30 cases (3 rangées
de 10) sur lequel on plaçait 12 pièces semblables à des
pions d’échecs, 7 pyramidales et 5 cylindriques. Les
pièces avançaient selon le résultat obtenu en lançant
 CHAPITRE 4 : LE CAIRE ET LE SHEPHEARD
des bâtonnets bifaces, qui faisaient office de dés. Le
premier joueur arrivé à la fin avait gagné. Néfertari,
l’épouse de Ramsès II, était une passionnée de senet ;
la tombe du pharaon infirme Toutânkhamon en
contient quatre plateaux polychromes. Celui de
Selassie n’a aucune valeur particulière.
Si quelqu’un entre dans la pièce, Selassie sort un Derringer
calibre 25 de sous l’oreiller et tire à vue. Il pousse ensuite un cri
terriblement aigu qui se répercute dans tout l’hôtel. Ses sbires
accourent immédiatement (1D10 rounds), suivis de tous les
proches et connaissances du Gros Nubien qui donneraient
leur vie pour le sauver (1D20 personnes à ce moment-là).
i Commode de droite. Elle renferme la mallette
personnelle de Selassie qui, si elle est ouverte par un
test majeur de Crochetage, dévoile des petites doses de
cocaïne, d’héroïne (liquide, dans des flacons) et d’opium
rangées dans des sachets en cuir, ainsi que 2 000 dollars
en espèces, 500 livres sterling et 1 000 livres égyptiennes
en pièces d’or. Un tiroir contient une boîte en métal
et une petite bible humidifiée par un fluide visqueux,
entre les pages de laquelle sont coincés des poils pubiens
frisotants (réussite majeure en Trouver Objet Caché).
La chambre des sbires
Rien de remarquable, à part un sac en tissu de 40 piastres sous
l’un des matelas (test de Trouver Objet Caché). Sur un autre
lit se trouve le numéro du 15 octobre du magazine Punch,
dans lequel quelqu’un a dessiné un croquis pittoresque (test
de Trouver Objet Caché) : le portrait à l’encre d’un individu
en apparence apathique et au visage morose (très ressemblant
à monsieur Bohr, si les investigateurs l’ont déjà vu).
33. Chambres 251-259, 263, 265
– Messieurs Bohr
Toutes les chambres (douze en comptant la 264) sont par-
faitement identiques, du mobilier aux effets personnels des
clients. Sur la table de chevet, une trousse de toilette contient
une brosse à dents, du dentifrice, un peigne et des bouchons
d’oreilles. Un costume complet terne est suspendu dans l’ar-
moire de droite : pantalon, veste, cravate, chaussettes, gilet
gris, ceinture et chaussures noires. Au-dessous, une valise
noire ouverte est entièrement vide. Sur le lit gît le numéro
d’octobre du magazine ARGOSY ; avec un test réussi d’INT, il
semble anormalement parallèle aux motifs de la couverture,
comme s’il avait été disposé là de manière précise et calculée.
34. Chambre 264 – Monsieur Bohr
Elle renferme les mêmes objets que les chambres précédentes,
à une exception près : un calepin garni d’annotations manus-
crites est posé sur la table de chevet (cf. Carnet de notes de
monsieur Bohr, page 120).
Les sous-sols
Le seul accès aux sous-sols du Shepheard se trouve dans
la cuisine.
Garde-manger
Après 20 mètres de marches crasseuses, on accède à un vaste
espace rempli de grandes étagères en bois plus que cente-
naires, rongées par les termites et couvertes de poussière, sur
lesquelles s’accumulent des sacs de farine et de riz, des épices
de toutes sortes, du sel, de l’huile, une multitude de conserves
et de salaisons, ainsi que des dizaines de caisses contenant des
bouteilles de vin et de champagne.
Couloir intermédiaire
Une sorte d’égout s’ouvre au milieu du couloir (test de Trouver
Objet Caché pour repérer ce gouffre). Le passage donne sur
une dangereuse échelle en fer qui mène directement au couloir
des créatures, 12 mètres plus bas. Une réussite majeure en DEX
est nécessaire pour franchir cet obstacle ; le moindre échec à
l’un de ces tests inflige 1D3 dégâts, après quoi l’investigateur
retrouve son équilibre. En cas de maladresse, appliquez les
règles d’une chute sur de la pierre (1D10 dégâts par tranche de
3 mètres) lorsque le personnage atterrit au pied de l'échelle..
Escalier du premier niveau
L’autre extrémité du couloir intermédiaire donne sur un esca-
lier en parfait état, mais dont les marches sont humides et
moisies. Il est donc nécessaire de réussir un test de DEX qui,
en cas d’échec, inflige 1D6 dégâts ; un test de Sauter durant la
glissade permet de réduire ces dégâts de moitié.
Salle d’Ali Bey al-Kabir (1750)
C’est tout ce qu’il reste du palais qui se dressait ici avant la
construction de l’hôtel. Les colonnes de l’entrée sont au nord,
la chambre à l’ouest, les marches vers le petit temple au sud et
les grands escaliers orientaux à l’est.
Mur nord. L’entrée de la salle est flanquée de colonnes
égyptiennes au style papyriforme, dont les fûts circu-
laires arborent des motifs végétaux. Leurs chapiteaux ont
la forme d’une fleur de papyrus au bouton fermé. À côté,
dans une armoire basse en ébène d’Afrique, sont rangées
deux bouteilles d’un liquide jaunâtre fétide : de l’urine
(test ordinaire de Médecine ou majeur de Connais-
sance). Dans la seconde, elle est mélangée à de la toxine
carotide (cf. MG, page 284) ingérée par un malade atteint
il y a plus de deux cents ans. Curieusement, le temps
n’a pas rendu ce poison inoffensif. Le meuble noir ren-
ferme aussi quelques ustensiles de cuisine rouillés et sans
valeur : couteaux, poêles, assiettes en cuivre et en fer.
101
102
 CHAPITRE 4 : LE CAIRE ET LE SHEPHEARD
Les quatre barils entre l’armoire et la porte sont scellés
(FOR 50) et contiennent respectivement :
i de l’huile en parfait état de conservation ;
i de l’eau croupie, un poison très léger provoquant
nausées, vertiges et frissons. Il y a quelque chose au
fond du tonneau (test de Trouver Objet Caché) :
des larves de vers inconnus, de la taille d’un œuf dur,
qui se révèlent très inhabituelles grâce à un test de
Sciences (Biologie ou Zoologie) ;
i du riz mélangé à de petites boules noires. Un test ordi-
naire de Sciences (Biologie ou Zoologie) ou majeur de
Connaissance indique que ce sont des crottes de rat ;
i des parchemins. Il s’agit d’un recueil de textes ayant
appartenu à Ali Bey al-Kabir lui-même, rédigé en arabe,
qui raconte l’histoire de l’Égypte au temps des Ptolémées
(test d’Histoire). Ayant l’intention de reconstituer son
empire, Ali Bey entreprit une série de conquêtes en
s’emparant de La Mecque et de la côte d’Arabie, de la Syrie
et de la Palestine. Les documents n’ont aucune valeur dans
le cadre de cette aventure, mais ils peuvent être vendus à
n’importe quel musée pour une somme considérable car
ils contiennent des notes manuscrites d’al-Kabir.
Dans le coin près des barils, on trouve un grand placard avec
quatre compartiments :
i le premier contient des tissus effilochés, des vêtements
mangés par les mites et des bouts de cordes de
différentes couleurs (test d’Histoire : il s’agit des restes
de la garde-robe d’esclaves mamelouks) ;
i le deuxième renferme des centaines de petits morceaux
de papier mélangés couverts d’inscriptions en arabe (ce
sont des chiffres) ;
i le troisième est composé de 10 tiroirs vides ne contenant
que de la poussière et des mites. Des petits osselets blancs
percés de différents trous sont rangés dans les deux du
bas – il n’y a aucun moyen de savoir à quoi ils servent ;
i le quatrième est vide. Il manque les douze tiroirs qui de-
vraient s’y trouver, mais un test réussi de Trouver Objet
Caché révèle une cache secrète dans la partie supérieure.
Elle renferme une dague à lame courbe, très détériorée
par l’usage, et dont le manche en os est gravé du mot
faqat (« unique » en arabe). Un test de Sciences (Biologie
ou Zoologie) indique qu’il s’agit d’un os de tigre.
Enfin, deux tables damasquinées (l’une plus haute que l’autre)
et abondamment décorées de motifs géométriques se dressent
contre le mur voisin. Sur la plus basse, on trouve deux pièces de
monnaie ottomanes en argent frappées du portrait d’Ali Bey
al-Kabir.
Le puits
À moins de réussir un test de Trouver Objet Caché dans la
pièce, les investigateurs ne remarquent pas ce trou pestilentiel.
Quiconque déambule sans faire attention et échoue à un test de
Chance est susceptible de tomber dans le puits, sauf s’il a pensé
à s’équiper d’une torche.
La chute inflige 2D3 dégâts. Même si l’investigateur survit, il
ne peut pas nager dans le liquide putride et finit par se noyer si
personne ne le sort de là à temps (selon les règles de l’asphyxie,
cf. MG page 128). S’il est sauvé, il doit effectuer un test de CON
toutes les 24 heures pendant 1D6 jours ; chaque échec entraîne
1D3-1 dégâts par intoxication parasitaire – son corps se couvre
de boutons purulents qui dégagent une odeur insupportable.
Chambre occidentale
Il s’agit d’une pièce voûtée en briques, partiellement meublée
avec un mobilier moderne. On y distingue une bibliothèque,
une caisse métallique, une chaise et un guéridon sur lequel
est posé une lampe à abat-jour. Des cigarettes récemment
éteintes jonchent le sol (test de Trouver Objet Caché).
La bibliothèque
Les livres qu’elle contient sont en arabe, pour 80% d’entre
eux. On y trouve notamment le Mu’allaqât (poèmes sur la
vie dans le désert), Les contes de Sinbad le marin, différentes
versions du Coran, plusieurs exemplaires de poésie arabe
(surtout des panégyriques ou des poèmes érotiques comme
Le jardin parfumé), deux magnifiques exemplaires des
Mille et Une Nuits (un volume particulièrement précieux
en raison de son ancienneté), l’Incohérence des philosophes
(centré sur la déconstruction de la pensée d’Avicenne) et, à
ses côtés, l’Incohérence de l’Incohérence (la réaction de colère
d’Averroès). Parmi les livres occidentaux, il faut souligner
l’édition de 1915 de The Golden Bough (Le Rameau d’or) de
Frazer, dont il manque l’un des 13 volumes. À partir d’une
question sans importance, à savoir expliquer les règles qui
régissent la succession du sacerdoce de la déesse Diane,
l’ouvrage se développe en parlant des mythes et des dieux des
moissons ou des plantes, des sacrifices rituels, de la magie,
des drogues, des rites de fertilité et de la peur de la mort
dans la naissance des religions. Selon Frazer, ces dernières
succèdent à la pensée magique et sont à leur tour remplacées
par la science, un processus d’évolution caractéristique de
toutes les cultures. L’homme partage les mêmes sentiments
et visions du sacré en les exprimant de différentes manières,
parfois au-delà de la raison. Près de cet ouvrage est rangée la
première édition allemande du Tractatus logico-philosophicus
de Ludwig Wittgenstein, de 1921.
La caisse métallique
Elle est verrouillée (FOR 100 ; la clef se trouve en L24),
mais un investigateur peut l’ouvrir en réussissant un test de
Crochetage à l’aide d’un instrument crédible. La caisse ren-
ferme un petit sac en toile de jute avec des restes humains en
décomposition (de la nourriture pour les goules), un revol-
ver Enfield calibre 38 et des balles à tête creuse (de type dum-
dum, infligeant +2 dégâts), une seringue hypodermique,
103
 FARCE MACABRE

Indice : Farce 8

Indice : Farce 9

104
 CHAPITRE 4 : LE CAIRE ET LE SHEPHEARD
des forceps rouillés, un jeu de scalpels et une grande enve-
loppe qui contient les documents suivants :
i un télégramme daté du 4 novembre 1922 (cf. Indice :
Farce 8) ;
i des factures de l’hôtel concernant le séjour de Garth
Weder au cours des derniers mois ;
i des factures du restaurant au nom de Weder (éga-
lement de ces derniers mois) signées par Mahadni,
ainsi qu’une commande de serviettes brodées
effectuée par Michel Rolland ;
i deux cents livres égyptiennes ;
i une lettre de Dieter Lounpeen, dont le cachet de la
poste date d’il y a une semaine (cf. Indice : Farce 9) ;
i une clef, copie de l’original en possession de Mahadni.
Elle ouvre la porte du couloir menant au Vieux Temple
(cf. ci-contre).
Le guéridon avec la lampe
Il ne semble rien contenir de spécial, mais un test réussi de
Trouver Objet Caché permet de remarquer un tiroir secret
sous le meuble. À l’intérieur, un vieux journal arabe jauni
enveloppe deux doigts d’enfant, noirs et desséchés.
Escalier vers le petit temple
Ces marches sont particulièrement glissantes en raison d’une
fine pellicule de vase verte, et il peut être imprudent de les
emprunter à moins d’avoir des bottes spéciales. Dans tous les
cas, un test majeur de DEX est nécessaire pour descendre ; un
échec inflige 1D6 dégâts, et une maladresse en entraîne 2D6.
Petit temple
La première chose frappante est l’étrange sensation de vide
qui règne entre ces murs blanchâtres détériorés par le pas-
sage du temps. Un simple test de Trouver Objet Caché suffit
pour s’apercevoir que cette couche de plâtre recouvre un des-
sin géométrique ornemental difficile à dater. Une réussite en
Archéologie ou en Histoire le situe aux alentours du IXe siècle
mais il ne correspond à rien de connu, que ce soit en Égypte
ou même dans le reste du monde arabe. Si quelqu’un a l’idée
opportune (test d’INT) de mouiller les murs, l’entrelacement
de lignes rouges et noires que l’on devine est franchement
complexe ; il rappelle vaguement les conceptions modulaires
de vecteurs du courant Bauhaus. Incompréhensible.
Grands escaliers orientaux
Le problème de ce passage, qui mesure environ 3 mètres de
large et 20 mètres de long, ce sont les débris tombés du plafond
qui jonchent les marches. Pour les franchir, il faut réussir un
test extrême de DEX. Chaque investigateur lance également
1D4 pour savoir de quelle hauteur il retombe ; il subit 4D6
dégâts sur un résultat de 1, 3D6 s’il fait 2, 2D6 avec un 3 et 1D6
s’il obtient 4. La difficulté du test de DEX devient majeure si
le personnage prend des précautions (corde, lanterne, chaus-
sures appropriées, etc.). À la discrétion du Gardien, des tests
d’Esquive et de Chance réduisent également la difficulté d’un
niveau chacun, et les bénéfices de toutes les mesures préven-
tives peuvent se combiner (jusqu’à un maximum d’un dé bonus
au test de DEX en cumulant au moins trois moyens différents).
Salle des décombres
Située au niveau inférieur, cette antichambre du temple est elle
aussi parsemée de pierres et de morceaux de plâtre détachés de
la voûte. Si un investigateur imprudent a la prétention de fouil-
ler les décombres, il pourra effectivement exhumer des objets
sans valeur apparente que de précédents visiteurs ont perdus
en descendant les grands escaliers. Lancez 1D6 ou choisissez :
1. un portefeuille en cuir noir, contemporain de l’époque,
contenant 155 piastres ;
2. une boîte à tabac « Dimitrino » en métal avec 3
cigarettes pré-roulées ;
3. un casque colonial dans un état pitoyable ;
4. une chaussure en peau de serpent ;
5. une boîte d’allumettes « Congress » renfermant une
inexplicable collection de rognures d’ongles d’orteils ;
6. un étui à cigarettes « Turner & Simpson » en argent,
qui renferme 5 cigarettes et 10 livres sterling.
Les scorpions
Le problème avec le fait de fureter dans l’amas de débris cou-
vrant le sol de cette salle, c’est qu’il est infesté de scorpions qui
piquent immédiatement l’investigateur s’il échoue à un test
de Chance (ils distillent un poison léger).
Couloir vers le Vieux Temple
La porte est fermée à clef (FOR 200, PV 30), sauf si Mahadni
se trouve dans le Vieux Temple – mais il la verrouillera en par-
tant. La puissance psychocinétique qui émane du Sarcophage et
des pièces électromagnétiques se ressent dès qu’on entre dans
ce couloir. Les cailloux sur le sol (test de Trouver Objet Caché)
tremblent et s’élèvent de quelques centimètres comme s’ils lévi-
taient (perte de 0/1 points de Santé Mentale). Les objets métal-
liques rouillent instantanément et la matière organique pourrit
sous les yeux des investigateurs. Un haut-le-coeur les saisit lors-
qu’ils franchissent la porte, et ils doivent réussir un test majeur
de POU pour ne pas s’enfuir en courant. Cela sent le soufre
mélangé à des remugles douceâtres qui rappellent l’odeur de la
mort. En tournant à l’angle du couloir, on entrevoit les colonnes
du Vieux Temple un peu plus loin. Quelque chose d’effroyable en
émane : une présence contre-nature, une rupture évidente avec le
monde établi. Les investigateurs ressentent une peur atroce d’être
105
 FARCE MACABRE
engloutis par cette force et doivent l’interpréter correctement
pour parvenir à la surmonter. Leurs mains deviennent moites
sans raison, des petites gouttes de sueur perlent sur leur front, un
froid surnaturel les envahit de la tête aux pieds et une petite voix
en eux leur crie de s’enfuir tant qu’ils le peuvent encore.
Note à l’intention du Gardien : c’est la technologie
yithienne qui cause ces déviations malsaines dans
la perception de la réalité. Par le biais de décharges
électromagnétiques, elle altère les interstices entre les
plans qui, telles des plaques juxtaposées, constituent
l’univers. Ce mélange de haute technologie,
d’électromagnétisme traditionnel et de magie
interplanaire est inconnu même des sorciers comme
Weder et al-Shakti, pour ne citer qu’eux.
Le Vieux Temple
Le temple qui s’étend sous le palais d’Ali Bey al-Kabir date
du IXe siècle et fut érigé par Ahmad ibn Touloun, gouver-
neur abbasside d’Égypte, en même temps que la mosquée
qui porte également son nom. D’après l’historien égyptien
al-Maqrîzî, la construction débuta en 880. Ahmad ibn Tou-
loun était un prisonnier de guerre mamelouk, mais son habi-
leté, sa soif de pouvoir et ses contacts avec les sectes païennes
du Caire lui permirent de décrocher le statut de calife en tout
juste quelques années. Il ne révéla jamais son faible pour le
surnaturel (incompatible avec Al-lāh) et son secret demeura
bien gardé grâce à la confidentialité de ce temple, bâti à cet
effet. Toujours selon al-Maqrîzî, il existerait un tunnel entre
ce temple et la mosquée Ibn Touloun.
Note à l’intention du Gardien : un test de Trouver
Objet Caché permet de discerner sur l’un des formidables
murs polychromes un carré de plâtre sale, qui tente
d’imiter la texture et le graphisme du reste sans y parvenir
complètement. S’il est démoli (FOR 100), il révèle un
passage menant à la mosquée en 1D10+10 minutes ; une
issue de secours idéale pour quiconque en aurait besoin.
Le Vieux Temple est une salle de 7 mètres de haut sur plus de
25 mètres de large. Seuls les investigateurs suffisamment stables
et résistants sur le plan émotionnel pourront pénétrer dans cet
espace malsain, lugubre et morose, bordé de colonnes usées par
le temps (test d’Archéologie : elles remontent au IXe siècle). Ces
piliers ne correspondent en rien à ceux que l’on connaît : les
extrémités de la fleur de lotus gravée sur les chapiteaux est tordue
à la manière de tentacules. Il manque manifestement une sculp-
ture au centre de la pièce, un bloc de pierre monumental détruit
il y a bien longtemps. Un test d’INT révèle que cet endroit était
un temple antérieur au reste des souterrains, un espace sacré
pour célébrer une sorte de rituel inconnu. Le pourtour de la salle
comprend d’un côté le coin des pièces noires, de l’autre celui des
grandes caisses, et le couloir des créatures tout au fond.
106
Le coin des pièces noires
Les reliques volées par Carter et transportées par Weder sont
entreposées ici : le Sarcophage de Basalte de la XVIIIe dynastie
contenant un membre momifié de la Grande Race de Yith, la
Dague d’Akhenaton, le cube de stase, le communicateur tem-
porel, deux fusils à éclairs, le pilier djed, le fabuleux Disque
solaire, le collier ménat, l’amulette de Néfer et le Trousseau de
Clefs (pour plus de détails sur les pièces noires, cf. Artefacts
page 112).
Le Sarcophage
Massif, il est constitué d’une roche noire basaltique. Il ne
s’agit pas d’un cercueil réutilisé mais d’une pièce conçue dans
le seul but d’y enfermer le Yithien. Il pèse plus de 2 300 kg
pour 6 mètres de long, 1,55 mètre de large et 1,60 mètre
de haut, rien que ça. Comme en atteste son excellent état
de conservation, il n’a été que très peu manipulé. Le visage
que l’on distingue à l’extrémité du cône n’a rien d’humain :
c’est une sorte d’ellipse pourvue d’yeux et entourée de fleurs
de lotus. De forme conique, le Sarcophage comporte dans
sa partie la plus étroite plusieurs protubérances destinées
à accueillir les membres de la créature. Un motif complexe
gravé au centre du couvercle rappelle le Faravahar (soleil
ailé), principal symbole du zoroastrisme. Il s’apparente éga-
lement à l’emblème du dieu Râ dans la mythologie égyp-
tienne : le disque céleste (ou solaire) aux ailes de faucon.
Avec un test réussi d’Égyptien (Hiéroglyphes), on peut
déchiffrer sur l’un des flancs : « À tout noble, scribe, admi-
nistrateur ou fonctionnaire qui aurait l’audace d’ouvrir ce
Sarcophage, son bras sera coupé comme la patte fratricide
du taureau séthien, son cou sera tordu tel celui d’un oiseau,
sa maison n’existera plus, son fils et sa femme connaîtront la
famine, sa tombe sera profanée exactement comme celle-ci
dans la nécropole, son dieu l’oubliera, sa chair pourrira, ses
enfants mourront brûlés vifs, son cadavre ne sera pas inhumé
et je poursuivrai son âme à travers le temps et l’espace, aussi
bien dans la vie que dans la mort. »
Le bas-relief
Des inscriptions hiéroglyphiques très élaborées sont discrè-
tement gravées au-dessous du couvercle. Difficile à déchiffrer
(test majeur d’Égyptien classique), ce bas-relief décrit l’arri-
vée définitive de Iog-So-Thoth sur Terre, qui doit se produire
dans le Vieux Temple. Si leur transcription est correcte, les
investigateurs recourent alors à un test majeur d’Archéologie
afin de comparer le calendrier nilotique avec des événements
historiques connus (ou dont la datation est plausible) comme
ce fut le cas des tablettes d’Amarna, pour traduire ensuite le
résultat dans le calendrier grégorien sans se tromper. S’ils
réussissent, ils comprennent que la date annoncée dans 4, 40
ou 400 ans (ce n’est pas très clair) est celle d’aujourd’hui. La
prophétie prévoit également que la naissance sera précédée
d’un terrible tremblement, bien que sa nature exacte ne soit
pas décrite.
 CHAPITRE 4 : LE CAIRE ET LE SHEPHEARD
Le Disque solaire
Jusqu’à 13h00 le 21 novembre, il est rangé à côté du pilier
djed dans l’une des caisses. Au cours des cérémonies, le
Disque est placé au sommet d’un piédestal en bois finement
sculpté dans des couleurs vives, sur le pourtour duquel sont
inscrits le nom d’Akhenaton en lettres d’or et le hiéroglyphe
« Iog-So-Thoth ».
Les caisses
Elles contiennent d’autres objets religieux utilisés par les prêtres
chargés de protéger les pièces sacrées du pharaon hérétique.
i Des amulettes magiques. Au nombre de onze, elles
sont faites de différents matériaux tels que l’ivoire, le
jade ou la diorite. Selon Carter, elles étaient éparpillées
dans l’escalier à l’entrée du tombeau de Toutânkhamon
(cf. Amulettes magiques, page 112). Lorsqu’il ouvrira
le sarcophage du pharaon infirme, il en découvrira
plus de 140 autres (dépourvues de magie) entre les
bandelettes et les vêtements de la momie.
i Des briques magiques. Ces quatre rectangles d’argile
tout à fait ordinaires en apparence proviennent de la
chambre funéraire de Toutânkhamon (cf. Briques
magiques, page 112). Un investigateur qui réussit un
test d’Archéologie s’aperçoit néanmoins que ce sont
de précieuses briques magiques.
i Des ithyphalles. Ces deux cent quarante-sept petits
pendentifs en forme de pénis étaient suspendus au cou
des bébés afin de les protéger de l’impuissance. Ils n’ont
aucun véritable pouvoir magique.
i Des peseshkaf. Il s’agit de quinze couteaux en
silex utilisés pour couper le cordon ombilical des
nouveau-nés (leur extrémité bifide en queue de
poisson fonctionne aussi très bien sur des cordes).
Ils servaient également lors du rituel funéraire de
l’ouverture de la bouche, grâce auquel la momie était
symboliquement ressuscitée et retrouvait le souffle de
vie lorsque son ka réintégrait le corps. Le prêtre-sem
touchait les yeux, la bouche, le nez et les yeux du
sarcophage pour permettre au défunt de recouvrer
l’usage de ses sens dans l’au-delà, dont la capacité
à se nourrir. Ces couteaux symbolisent à la fois la
naissance et la renaissance de l’âme. Ils n’ont pas de
valeur magique liée au Mythe.
i Des bijoux. Plusieurs bagues et pectoraux sculptés
à l’effigie d’une forme spiralée, des brassards noirs,
des chaussures pour enfants, des bracelets de perles
en obsidienne, la boucle dorée d’une ceinture en cuir
noir (de la peau humaine), un diadème solaire et des
boucles d’oreilles en verre et en porcelaine. On y trou-
ve également un pectoral gravé d’un ibis doré, et un
autre sur lequel on distingue l’infirme Toutânkhamon
sacrifiant deux enfants à un dieu non identifié.
i Des viscères. Un coffret recouvert de journaux
renferme quatre vases canopes en albâtre contenant
des viscères séchés. Ses parois sont décorées de quatre
statues en bois plaqué or des déesses Serket, Neith,
Isis et Nephtys se tenant par les bras pour protéger
son contenu. Réussir à respirer malgré la poussière
qui s’échappe des canopes requiert un test de CON.
S’il échoue, l’investigateur commence à tousser sans
interruption pendant 1D6 jours, perdant quotidien-
nement 1D3 points de vie. Ses poumons le brûlent et
toutes ses actions subissent un dé malus.
Le coin des grandes caisses
Dans le coin diamétralement opposé à celui qui abrite les
pièces noires, on trouve une série d’imposantes caisses en
bois frappées d’un numéro de série et des lettres NSDAP.
Elles contiennent :
i des documents concernant Eugen Fischer, Erwin Baur
et Fritz Lenz (auteurs de la base anthropologique sur
laquelle se fondera la doctrine raciale d’Hitler) ;
i la correspondance en allemand de Weder avec Fischer ;
i des échanges épistolaires entre Weder et le Dr
Friedrich Krohn (créateur du drapeau nazi) ;
i les publications du Preußischer Landesgesundheitsrat
für Rassenhygiene (Comité d’hygiène raciale relatif au
conseil de santé de l’état de Prusse) ;
i des prototypes de croix gammées ;
i les lettres scellées et tamponnées d’un certain
Erwin Torre ;
i des exemplaires de l’hebdomadaire allemand Völkischer
Beobachter (L’Observateur populaire).
Le couloir des créatures
Ce tunnel relie le Vieux Temple à l’interminable et glis-
sante échelle en fer qui s'ouvre au milieu du couloir inter-
médiaire.. Il n’a rien de remarquable, si ce n’est qu’il s’agit
de l’antre des goules et des hommes-rats. La proximité des
bêtes impose un test de CON ; en cas d’échec, l’investiga-
teur souffre de nausées provoquées par la puanteur abomi-
nable qui se dégage du sol et des murs en pierre. Soustrayez
5 points à ses caractéristiques (sans oublier de réajuster les
attributs dérivés) et diminuez ses compétences de 10%. Les
créatures sont intelligentes et ne sortent de leur cachette
que lorsqu’elles sont sûres de ne rencontrer aucun pro-
blème. Les goules se nourrissent de charognes mais pas
les hommes-rats, qui attaquent de manière imprévisible
et pas toujours par nécessité. En général, leurs assauts sont
motivés par la haine et la vengeance.
107
Références
Chapitre Cinq
 N ouveaux sortilèges
Contacter un Homme-Rat
Coût : 2 points de magie ; 1D3 points de Santé Mentale
Temps d’incantation : 1D6+4 rounds
Pour que l’une de ces créatures approche, il est
nécessaire de lui offrir de la chair humaine – de
préférence fraîche et sanguinolente, bien qu’elle
ne fasse pas la fine bouche face à de la viande en
décomposition. Bien sûr, le sortilège doit être lancé
dans un endroit où l’on sait que de telles créatures
sont présentes (cf. Hommes-rats
Hommes-rats, page 127).
Enchanter un Brasero
Coût : 5 points de POU ; 1D4 points de Santé Mentale
Temps d’incantation : 3 heures
Cet enchantement permet de créer un brasero avec
lequel lancer le sortilège Invoquer un Cristal de
Mortlan. Par une nuit de pleine lune, entre l’équinoxe
Mortlan
d’automne et le solstice d’été, le sorcier doit immoler
un petit animal tout en psalmodiant une formule et
en accomplissant certains gestes. Il immerge ensuite
le brasero choisi dans le sang du sacrifice avant d’y
ajouter une poignée de poussière d’or et de platine,
ainsi que des granules d’un composé solide du
mercure. L’incantateur doit alors brûler un morceau
de bois vieux d’au moins 500 ans et tenir le brasero
au-dessus de la fumée de ce feu. Une fois le rituel
terminé, l’objet est enchanté et prêt à être utilisé.
Grâce à ce pouvoir, il peut servir dans le cadre
d’autres sortilèges (comme Appeler/Congédier) en
fournissant un dé bonus à certains tests d’incantation
ou en réduisant leur coût, à la discrétion du Gardien.
110
Induire la Panique (variante)
Coût : 12 points de magie ; 1D6 points de Santé Mentale
Temps d’incantation : instantané
Ce sortilège provoque une terreur paralysante qui brise
la concentration de la cible et interrompt ses actions.
Le sorcier doit être capable de voir sa victime et de la
pointer du doigt en entonnant cette malédiction.
Si l’incantateur remporte un test opposé de POU POU, sa
cible accuse un désarroi soudain qui lui coûte 0/1D6
points de Santé Mentale. Elle se sent obligée de
fuir pour trouver refuge en lieu sûr (n’importe quel
endroit où cette personne se sentirait en sécurité dans
des conditions normales). Si la pièce comporte une
fenêtre, il y a 20% de chances qu’elle se jette à travers.
La victime est affectée pendant 1D10 rounds, à la fin
desquels elle effectue un test de POU
POU. Si elle échoue,
sa terreur dure 1D6 rounds supplémentaires et elle
doit ensuite obtenir une réussite majeure en POU POU.
En cas de nouvel échec, elle reste dans cet état 1D3
rounds de plus avant de se remettre de ses émotions.
Invoquer un Cristal de Mortlan
Coût : 6 points de magie ; 1D8 points de Santé Mentale
Temps d’incantation : 10 minutes
Cette invocation permet de visualiser des scènes
du passé. Chaque spectateur perd 1D6 points de
Santé Mentale, en plus de toute perte potentielle
selon ce qu’il voit. Pour que le sortilège fonctionne,
l’incantateur a besoin d’un objet à travers lequel
observer (comme une boule de cristal) et d’un
brasero enchanté (cf. Enchanter un Brasero
ci-contre, et Enchanter un Couteau page 262 du
MG). À moins que la vision ne soit influencée par un
Grand Ancien (20% de chances), le sorcier choisit
ce qu’il veut visionner et le Gardien le lui décrit à sa
guise. L’ingérence d’une sombre puissance cosmique
peut altérer le sort de manière à ce que les images
montrent un artefact ou le Grand Ancien lui-même,
plutôt que d’exaucer les souhaits de l’invocateur
(cf. également Cristal de Mortlan,
Mortlan page 113).
 Malédiction des Hommes-Rats Portée Spectrale (variante)
Coût : 7 points de magie ; 1D3 points de Santé Mentale Coût : nombre de points de magie variable ; 10
points de Santé Mentale
Temps d’incantation : instantané
Temps d’incantation : 1 round par point de
Si le sorcier remporte un test opposé de POU contre magie dépensé
sa victime, celle-ci subit 1D3 dégâts incurables,
comme si elle avait été mordue par l’une de ces Ce sort permet d’atteindre un objet ou un être vivant
créatures (cf. Hommes-rats
Hommes-rats, page 127). À moins de TAI inférieure ou égale à 15, à travers les surfaces
d’obtenir une réussite extrême en CON CON, elle et les volumes qui s’interposent entre le sorcier et sa
contracte également la rage. cible, et de l’attirer à soi. Le sort couvre 100 mètres
par point de magie investi.

Un fil lumineux et ectoplasmique émerge de la

bouche, des oreilles et du nez de l’invocateur,
monte les escaliers et franchit les portes jusqu’à
atteindre son objectif, même s’il n’en connaît pas
l’emplacement. Selon la volonté du sorcier, la cible
est immatérielle ou indestructible tant qu’elle reste
en contact avec le fil ; elle peut donc soit passer au
travers des murs et des gens sans leur faire de mal,
soit les transpercer impitoyablement.

Le sortilège coûte 1 point de magie supplémentaire

par tranche de 10 cm de substances organiques
(comme le bois) qu’il traverse ou détruit, et 2 points
de magie tous les 10 cm de matières non organiques
(telle la pierre). Une cible indestructible inflige 1D10
dégâts à toute créature vivante pour chaque tranche
de 10 cm de corps qu’elle perfore. Afin d’éviter un
coût trop élevé, le sorcier peut décider par endroits de
dévier le sortilège pour qu’il emprunte les couloirs et
les escaliers qui le séparent de son objectif.

Une fois que l’objet ou la personne en question a

rejoint l’incantateur, le fil ectoplasmique se rompt
et se désintègre en 1D6 minutes.

Si on tente de lui faire perdre sa concentration

pendant qu’il incante (par exemple en l’attaquant),
le sorcier doit effectuer un test d’INT
INT ; en cas
d’échec, le sortilège tourne court et le fil disparaît.
Si l’objet ou l’individu transporté était en train de
traverser de la matière, il fusionne avec elle et est
immédiatement détruit.

111
 FARCE MACABRE
Artefacts
Afin de dissiper certains doutes, toutes les reliques subtilisées
par Carter dans le tombeau de Toutânkhamon sont décrites
en détail dans les pages suivantes.
Amulette de Néfer
Utilisée par : n’importe qui
Néfer signifie « beauté ». Néfertiti est « Nfr-u-itn », ce
qui pourrait donc se traduire par « Aton soit loué, la belle
est venue ». L’amulette de Néfer est l’un des talismans les
plus courants de l’Égypte antique. Tant les esclaves que les
hommes libres, les vassaux, les nobles et les prêtres l’asso-
ciaient au bonheur, à la vitalité et à l’amitié. Toutefois, cet
exemplaire conçu en personne par Sakhatakh pour défendre
le pharaon des puissances obscures est unique en son genre.
Pouvoirs : détourne les dégâts magiques et physiques visant le
porteur vers les gens qui l’entourent. Par le passé, Akhenaton
invoqua le dieu en plein désert, devant sa cour et des dizaines
de milliers d’esclaves. Il périt sur-le-champ, foudroyé par une
crise cardiaque, et son fils Toutânkhamon, grièvement blessé,
en sortit définitivement boiteux. Terrifiés par cet effroyable
spectacle, les autres témoins voulurent prendre la fuite et s’écra-
sèrent les uns les autres. Les torches qu’ils brandissaient pen-
dant la cérémonie mirent le feu aux tapis déployés sur le sable
du désert et ils moururent brûlés vifs. L’amulette ne put rien
contre l’infarctus qui terrassa Akhenaton, provoqué exclusi-
vement par sa propre peur et non par une source extérieure.
Amulettes magiques
Utilisées par : n’importe qui
Ces 11 amulettes sont faites de différents matériaux tels que
l’ivoire, le jade ou la diorite. Les Égyptiens en étaient très friands
et les utilisaient aussi bien pour les vivants que pour les morts.
Elles pouvaient être ajoutées au trousseau funéraire, intro-
duites dans le corps des défunts, glissées entre les bandelettes
des momies ou placées dans leur bouche. Certaines d’entre
elles sont munies de cordelettes afin de les attacher autour du
cou et sont conservées à l’intérieur de petits reliquaires.
Pouvoirs : chacune des amulettes fournit 1D6 points de
magie supplémentaires et +5% aux tests de Chance (qui ne
peuvent pas être utilisés dans le cadre de la règle optionnelle
Dépenser sa Chance, cf. MG page 103).
Brasero en laiton
Utilisé par : n’importe qui
Ce large récipient d’environ 30 cm de diamètre est soutenu
par quatre pieds en forme de griffes de lion. Weder est l’actuel
propriétaire de cette reproduction moderne d’un exemplaire
112
du IVe siècle. Un test d’Occultisme permet d’établir que
l’objet appartenait jadis à quelqu’un d’autre, persuadé qu’il
était magique (cf. scénario Le Mauretania, AAAC).
Pouvoirs : le brasero est indispensable pour utiliser le sorti-
lège Invoquer un Cristal de Mortlan.
Briques magiques
Utilisées par : n’importe qui
Ces 4 briques sont composées d’argile crue, que des ado-
lescents mélangeaient à de l’encens et à du sperme afin
d’ampli­fier sa puissance. Elles comportent une inscription
en hiératique indiquant leur charge énergétique, exacte-
ment comme sur une batterie.
Pouvoirs : augmentent de 3D6 points le POU de la personne
qui les manipule. Le chapitre 151 du Livre des morts explique
leur utilisation. Lorsqu’on les combine, les briques peuvent
protéger une pièce contre n’importe quelle attaque magique
du Mythe.
Collier ménat
Utilisé par : n’importe qui
Le ménat était un grand collier de perles porté sur la poi-
trine et attachée à un contrepoids dans le dos, généralement
en cuir ou en bronze, voire en or pour les pharaons. Talisman
protecteur contre les démons, il conférait aussi la fortune et
les meilleurs auspices dans cette vie comme dans la suivante ;
toutes les momies étaient donc affublées de leur propre
ménat. Il améliorait également la fertilité chez la femme et la
virilité chez l’homme. Le collier ménat de cette collection fut
offert par Akhenaton en personne à son épouse Néfertiti. Il
est peint en noir afin de ne pas supplanter l’éclat du Disque
solaire du pharaon.
Pouvoirs : dès l’instant où il subit une attaque susceptible
de lui être fatale, le porteur du collier est aussitôt transporté
dans les Contrées du Rêve. Il perd l’amulette au passage, car
elle se détache de son cou et reste de ce côté-ci de la réalité.
Selon Khephnes, c’est la raison pour laquelle Néfertiti vit
désormais à Céléphaïs avec le roi Kuranes, sous une iden-
tité secrète.
Communicateur temporel
Utilisé par : les Yithiens
Il ne s’agit pas du modèle habituel (cf. MG, page 278). Ce
communicateur yithien en cuivre et en bronze mesure 35 cm
de haut. Il est recouvert de gravures très complexes cen-
sées représenter des constellations, mais un test de Sciences
(Astronomie) révèle qu’elles ne coïncident pas avec les nôtres.
 CHAPITRE 5 : RÉFÉRENCES

Pouvoirs : l’objet est couronné d’un joyau rouge qui, une fois
activé, se met à briller et entre en relation avec le membre
spécifique de la Grande Race auquel il est syntonisé. Si on sait
manipuler le communicateur (test de Mythe de Cthulhu), il
devient possible de contacter l’esprit du Yithien ou de l’entité
qui occupe son corps en retournant le joyau dans la posi-
tion inverse. Un hologramme de la créature est alors projeté
à l’endroit où se trouve la machine. Grâce au mécanisme de
synthèse sonore intégré au communicateur, qui traduit les
messages dans un sens comme dans l’autre, le Yithien peut
ainsi discuter avec la personne qui l’a appelé.

Cristal de Mortlan
Utilisé par : n’importe qui
Cet objet insolite sans forme particulière mesure 45 × 50 cm.
Il comporte une multitude de lentilles de différentes tailles et
épaisseurs, superposables au millimètre près grâce à des tiges
de fer à engrenages et à ressorts qui permettent une infinité
de positions.
Pouvoirs : si on observe attentivement les images que les
lentilles projettent sur le mur à travers la fumée d’un bra-
sero enchanté, on devine qu’elles proviennent du passé. L’in-
cantation coûte 1D8 points de Santé Mentale au sorcier et
1D6 à chaque témoin (cf. Invoquer un Cristal de Mortlan,
page 110), auxquels s’ajoutent les pertes potentielles pro-
voquées par la vision elle-même. L’incantateur doit dépen-
ser 6 points de magie chaque fois qu’il tente d’apercevoir
quelque chose, et ses chances d’y parvenir sont égales à
son pourcentage en Mythe de Cthulhu. Le sortilège Signe
de Voor (cf. MG, page 272) peut contribuer à augmenter
ces probabilités. S’ils réussissent le test, les investigateurs
sont capables de faire apparaître et de comprendre toutes
les scènes du passé qu’ils souhaitent visionner, à condition
qu’elles aient un lien avec leurs intérêts et leurs préoccupa-
tions du moment. Déplacer les lentilles leur permet d’étu-
dier des lieux et des moments différents, autant de fois que 1. Europe centrale, XVIIe siècle. Plongée dans
nécessaire. Pour initier une vision, les personnages doivent l’obscurité d’une forêt, une femme allaite son fils
formuler leur requête au Gardien ; si celui-ci la juge suffi- quand celui-ci lui arrache subitement la poitrine
samment claire et concise, il peut augmenter jusqu’à 10% avec ses dents. Le bébé se glisse alors dans le corps
leurs chances de réussite au test de Mythe de Cthulhu. Par de sa mère, qui semble se réjouir de la situation, et
exemple, « Je veux assister à la décapitation d’Anne Boleyn le finit par devenir si grand que l’enveloppe charnelle se
19 mai 1536 à la tour de Londres, dans la capitale de l’actuel déchire pour de bon. D’énormes sabots surgissent des
Royaume-Uni » est une demande précise qui mérite un sup- entrailles fumantes et s’ancrent fermement dans le sol.
plément de 10% au résultat du test. En revanche, « Cristal, La silhouette se redresse tel un gigantesque arbre aux
montre-moi ce qu’Armitage est en train de faire » est bien tentacules malodorants, et un hurlement insuppor-
trop flou pour susciter un bonus de points. table jaillit de sa bouche aux lèvres charnues. Cette
créature est un sombre rejeton de Shub-Niggurath
En cas d’échec au test de Mythe de Cthulhu, les investiga- (perte de 1D3/1D10 points de Santé Mentale).
teurs ont 50% de chances de voir quelque chose d’anodin ou
2. Akhetaton, ville d’Amarna, 1345 av. J.-C. Dans son
d’absurde, comme un coin de rue et les pieds des passants
palais, Akhenaton s’entretient avec le prétendu grand
dans une ville européenne non identifiée, vingt ans plus
prêtre Khephnes.
tôt. Si le résultat du test est compris entre 51 et 00, lancez
1D8 pour déterminer de quelle scène ils sont témoins parmi — Vous n’êtes pas celui que vous prétendez.
les suivantes. — Pourquoi dites-vous cela, ma divinité ?

113
 FARCE MACABRE
— Parce que je le sens dans vos mouvements, dans votre
façon de parler. Vous n’êtes pas d’ici, vous avez du mal
à bouger les mains et à ramasser des objets. Ce n’est pas
votre corps.
— Je viens d’un endroit très lointain. Je connais le passé
et l’avenir.
— Et le présent ?
— Aussi. Quelqu’un nous espionne en ce moment même.
Akhenaton se retourne et tire sa dague. Il regarde les
investigateurs qui assistent à la scène droit dans les
yeux (perte de 1D3/1D6 points de Santé Mentale).
3. Rues du Caire, aujourd’hui. Un homme élégant avec
une fine moustache (Omar al-Shakti) se promène,
son chat blanc dans les bras. Il entre dans un magasin
de vêtements pour hommes. Dans l’arrière-boutique,
le chat se transforme en une bête de 2 mètres de haut.
En quelques secondes, il démembre avec ses griffes les
dix personnes terrorisées qui se trouvent là et tentent
de se cacher sous les tables. L’homme à la moustache
remarque que de petites gouttes de sang ont taché sa
veste. Il en attrape une similaire pendue à un cintre,
l’enfile et ressort de la boutique avec son chat comme
si de rien n’était (perte de 1D3/1D6 points de Santé
Mentale). À l’arrière-plan, un homme en costume noir
et au regard mélancolique l’observe d’un air grave.
4. Tolède, 1170 apr. J.-C. Dans un atelier de traduction,
deux vieux messieurs examinent un livre volumineux
à la couverture rivetée de plaques en métal. L’un d’eux
lit pendant que l’autre copie le texte avec sa plume d’oie
sur un parchemin illustré. Tout est en latin.
— N’est pas mort ce qui à jamais dort, et au long des
siècles peut mourir même la mort.
Après avoir prononcé ces mots, le vieillard éclate d’un
rire compulsif, s’empare de la plume de son compagnon
et se l’enfonce dans les yeux à plusieurs reprises. Le scribe
repousse l’ouvrage mais n’arrive pas à le refermer : les
charnières métalliques l’en empêchent. Lorsqu’il tente de
les forcer, une sombre énergie dévastatrice en émerge et
l’avale tout entier, comme un trou noir. Le livre se referme
d’un coup (perte de 1D3/1D6 points de Santé Mentale).
5. Plateau de Leng ; Kadath, il y a 750 000 ans. Une
montagne escarpée se dresse au centre d’une vaste
étendue terrestre qu’une explosion de glace semble
avoir dévastée. Le regard des investigateurs est attiré
par magie vers un vieux monastère en pierre perché
au sommet. Il se focalise ensuite sur une minuscule
fenêtre d’où émerge une silhouette sombre. La lune se
fraye un chemin entre les nuages et vient éclairer son
visage couvert d’un voile jaune.
— Non, pas par là. Plus à l’ouest... Ne laissez pas le
propriétaire du chat descendre aux sous-sols. Si vous
voulez lui faire une faveur, tuez-le avec la Dague. Mais
je peux me tromper.
La vision s’achève brutalement (perte de 1D3/1D6
points de Santé Mentale).
114
6. Cité engloutie de R’lyeh (47° 9’ S, 126° 43’ O), il y a
350 millions d’années.
Les investigateurs distinguent quelque chose qui semble
flotter dans un liquide semblable à de l’eau, mais saturé
de bactéries et d’algues qui le rendent plus visqueux. Ce
sont des poissons, des milliers de poissons morts osci-
llant autour d’une structure aux proportions titanesques.
Les angles des bâtiments s’estompent et se modifient,
faisant fi des lois de la proportion et de la géométrie
euclidienne. Au sommet d’un interminable escalier en
pierre basaltique rongé par les siècles, on découvre une
imposante porte couverte de symboles occultes qui n’ont
pas pu être tracés par la main de l’homme. Le battant
se fissure (test d’INT : « Mieux vaut ne pas regarder ! »),
et de l’obscurité la plus profonde émerge alors un
être indéfinissable, un mélange corrosif d’éléments
contraires et tout aussi inconcevables que sa taille. C’est
le Grand Cthulhu (perte de 1D10/1D100 points de Santé
Mentale), et il cherche les témoins à travers le temps et
l’espace. L’image finit par s’estomper dans la fumée du
brasero… mais même si les investigateurs sont toujours
sains d’esprit, son souvenir leur donnera des cauchemars
toutes les nuits jusqu’à la fin de leur vie.
7. Fleuriste Sommersby, Londres, de nos jours. Un
magasin de fleurs ordinaire où il n’y a personne. À
travers la vitrine, on aperçoit la rue où défilent les
voitures. Il pleut. Au bout d’une heure, une vieille
dame se met à entrer et sortir par intermittence en
rangeant des bouquets de roses. Six heures plus tard,
elle ferme la boutique. La visions disparaît.
8. Une dimension obscure. L’investigateur n’est pas
transporté dans l’espace : c’est le cosmos qui envahit son
corps. Il plonge son regard dans un abîme qui le regarde
aussi (perte de 1/1D4 points de Santé Mentale).
Si quelqu’un tente de donner un coup de pied dans le
brasero ou de détruire le cristal, une décharge électri-
que traverse la pièce d’un bout à l’autre. Quiconque
se trouve à l’intérieur subit 2D6 dégâts et perd 0/1D3
points de Santé Mentale.
Cube de stase
Utilisé par : les Yithiens
Il s’agit d’un objet yithien volé par Sakhatakh dans un maga-
sin de curiosités de Carcosa, au bord du lac de Hali, sur l’étoile
Aldébaran. On pourrait le définir comme une sorte d’horloge
quantique car le temps ralentit lorsqu’on pénètre à l’intérieur.
Ce cube creux en cuivre et en bronze mesure 1,5 mètre côté ;
toutes ses faces sont couvertes de hiéroglyphes (gravés pen-
dant la période dynastique de Sakhatakh) et d’incrustations
en fer noir (beaucoup plus anciennes). Il est difficile d’imagi-
ner que des Yithiens aient réussi à y entrer, étant donné leur
grande taille. Leur corps conique était peut-être capable de
rétrécir ou de se contorsionner, ou bien ils possédaient une
technologie inconnue qui leur permettait de restructurer
leurs molécules au moment d’entrer ou de sortir du cube.
 CHAPITRE 5 : RÉFÉRENCES
Certains spécialistes de la culture de la Grande Race, comme le
révérend Arthur Brooke Winters-Hall, affirment que cet arte-
fact servait à entreposer et préserver des livres. D’autres, comme
Henry Olcott, croient que les petits cubes sont destinés aux
Yithiens qui ont préalablement échangé leur corps avec un autre
être vivant plus petit, par exemple un humain, et qui souhaitent
le conserver au cours de leur voyage. Si cette théorie est vraie,
l’esprit de Sakhatakh se serait donc rendu dans le futur pour
choisir l’enveloppe charnelle de Khephnes (grâce à la faculté de
voyager dans le temps propre à la Grande Race), après quoi l’es-
sence du prêtre aurait été transportée à Pnakotus par un proces-
sus technologique inconnu. Une fois le changement effectué et
son ancien corps oublié, Sakhatakh aurait utilisé le cube pour se
déplacer dans le temps sous les traits de Khephnes.
Pouvoirs : une seconde passée à l’intérieur du cube équivaut
à environ mille ans à l’extérieur.
Dague d’Akhenaton
Utilisée par : n’importe qui
Ce cadeau du grand prêtre d’Aton au pharaon est une
reproduction fidèle de la Dague de Thoth, malgré quelques
différences. Elle se compose d’une poignée mesurant une
quinzaine de centimètres et d’une lame à double tranchant
en argent de 20 cm, très fine et toujours extrêmement affû-
tée en dépit de son ancienneté. L’une de ses faces comporte
une phrase hiéroglyphique. L’ivoire du manche ne semble
pas provenir d’une défense d’éléphant, comme l’indique
un test de Sciences (Biologie ou Zoologie). Il est sculpté
pour figurer un ibis : le cou fait office de poignée, la tête
de pommeau et le bec de branche de garde. Une réussite
en Égyptien (Hiéroglyphes) permet de traduire l’inscrip-
tion sur la lame : « Si tu veux rencontrer ton dieu, laisse-moi
entrer dans ton corps. »
Pouvoirs : la Dague d’Akhenaton annule 3D20 dégâts infli-
gés à son porteur par toute attaque magique ou physique
des créatures du Mythe. De plus, elle a le pouvoir de vous
transporter directement devant Yog-Sothoth qui, selon cer-
tains spécialistes, se cachait sous le mont Sinaï jusqu’à ce que
Moïse le libère (Yahvé étant en réalité un avatar de ce Dieu
Extérieur). Pour ce faire, une seule condition à remplir : se
trancher la gorge puis s’arracher le cœur. Le plus difficile est
d’effectuer les deux gestes assez vite pour ne pas mourir avant
la fin du sacrifice. Si le rituel est correctement accompli, l’âme
du porteur de la Dague est transportée dans les profondeurs
du mont Sinaï, où elle découvre les mystères du Tout-en-Un
et de l’Un-en-Tout. Ceci dit, rien n’empêche qu’après plu-
sieurs éternités, l’individu réapparaisse en tant qu’esclave pas
tout à fait humain de Yog-Sothoth sur Terre (cf. scénario La
Dague de Thoth, MC).
Disque solaire
Utilisé par : n’importe qui
Parmi tous les artefacts trouvés dans le tombeau, c’est celui-ci
qui retient le plus l’attention de Carter. Avant que Weder
ne l’emporte, il était rangé à côté du pilier djed dans l’une
des caisses du Vieux Temple. Au cours des cérémonies, le
Disque est placé au sommet d’un piédestal en bois finement
sculpté dans des couleurs vives, sur le pourtour duquel sont
inscrits le nom d’Akhenaton en lettres d’or et le hiéroglyphe
« Iog-So-Thoth ».
115
 FARCE MACABRE
Pouvoirs : il s’agit d’une sorte de magnétoscope mental, un
enregistreur d’ondes électromagnétiques très complexe qui
recueille des images dans l’inconscient du sujet au moyen de
petites électrodes avant de les projeter devant lui, de préfé-
rence dans un espace fermé. Il peut néanmoins fonctionner
à l’extérieur, par exemple dans une vallée sans trop de vent
couverte par la fumée d’énormes encensoirs, comme cela se
produisit avec Akhenaton au milieu du désert. L’important
est de se souvenir que l’artefact n’invoque rien : il ne fait que
reproduire ce que le porteur a en tête. Les tests de réalité (cf.
MG, page 163) n’ont aucun effet face au Disque solaire, sauf
dans les cas les plus extrêmes – comme un sorcier de plus
de 3 000 ans qui a déjà pratiquement tout vu. En outre, les
investigateurs déstabilisés seront ravis d’apprendre que l’objet
enregistre également les images mentales. Si quelqu’un
qui possède 90% en Électronique décide d’effectuer des
recherches approfondies sur le Disque, il peut reproduire les
projections antérieures. S’il le souhaite, il est ainsi en mesure
de visionner la mort du pharaon en personne.
Note à l’intention du Gardien : dans d’autres
scénarios, le Disque solaire peut être utilisé à des fins
totalement différentes.
Fusils à éclairs, modèle B
Utilisés par : les Yithiens
Ces deux armes furent créées à l’époque préhistorique pour
en finir avec les polypes volants. Redoutablement efficaces,
elles projettent des éclairs dévastateurs d’énergie électrique.
Pouvoirs : il existe de nombreuses variantes du fusil à éclairs,
mais le modèle B (cf. MN) est plus puissant que la version
standard. Il n’est pas indispensable de recourir à un test d’INT
pour comprendre que ces dispositifs en forme de tube sont
des armes, mais le Gardien est libre d’en exiger un s’il le juge
nécessaire. La seule façon de savoir comment ils fonctionnent
est de les utiliser, en les prenant à deux mains et en posant
les doigts à différents endroits (comme sur une guitare).
116
Si l’investigateur échoue à un test de Chance et commet donc
une erreur de manipulation, il subit 8D6 dégâts. Les muni-
tions sont intégrées au fusil qui, contrairement aux armes tra-
ditionnelles, ne se recharge pas – mais les investigateurs n’ont
pas besoin de le savoir. Même si le processus est plutôt facile
à appréhender et l’apprentissage rapide (1D6 rounds), il reste
indispensable d’utiliser les deux mains pour tirer.
Taille : 85 cm
Valeur de base : 35%
Dégâts : 8D6/4D6/1D6 à 50/100/200 mètres (ne peut
pas empaler)
Portée de base : 100 mètres
Cadence : 1
Capacité : 1D20+3
Panne : 99
Machine de clonage d’êtres humains
Utilisée par : les Yithiens
Cet artefact n’apparaît pas pendant le scénario mais certaines
sections le mentionnent (cf. Carnet de notes de monsieur
Bohr, page 120 et Monsieur Bohr et la Confrérie noire,
page 124). Sa description est néanmoins incluse au cas où
le Gardien souhaiterait s’en servir dans de futures aventures
démentes où les investigateurs se multiplieraient par dizaines.
Sakhatakh inventa cet appareil à Copenhague en 1916 afin de
produire des coquilles humaines vides dans lesquelles instal-
ler l’esprit de ses congénères renégats et traîtres au gouverne-
ment de Pnakotus. Pendant près de quatre ans, des membres
de la Confrérie réunirent tous les éléments nécessaires pour
générer un rayonnement électromagnétique d’une longueur
d’onde violette comprise entre 3 800 et 4 200 ångströms. Avec
ces paramètres, leur technologie parvint à recréer l’apparence
d’un sujet avec des textures similaires à la peau et à la chair
humaine, à partir d’une copie cristallisée de l’original. Tous
les objets que le cobaye portait sur lui au moment d’entrer
dans la machine étaient reproduits simultanément : vête-
ments, pièces de monnaie dans les poches, etc.
 CHAPITRE 5 : RÉFÉRENCES
Méthodologie : le Yithien doit placer le sujet humain (ici,
il s’agissait de Niels Bohr) dans l’un des deux caissons en
verre. L’esprit du membre de la Grande Race qui attend de
prendre possession du clone se trouve dans une cuve plus
petite au-dessus de lui ; rendu visible par la radiation violette,
il apparaît sous la forme d’un double miniature du Yithien.
Le Carnet de notes de monsieur Bohr décrit la scène ainsi :
« Nous voyons le cône rugueux et ses membres s’agiter dans
un hologramme mauve lumineux. » La reproduction du corps
d’origine se produit à la mise en route de l’énorme dynamo de
la machine. Grâce au matériau cristallin (ou supposé l’être)
qui absorbe la radiation violette de l’esprit yithien, une copie
exacte est générée dans le second caisson. Le sujet humain
retourne alors à sa vie quotidienne (en ayant tout oublié, sauf
dans ses cauchemars) et le clone sert de nouvel original pour
les prochaines répliques ultérieures. C’est peut-être pour cela
qu’elles ont toutes un aspect pâle et céruléen.
Composants : deux grands caissons en verre, parallèles l’un
à l’autre, sont reliés à l’appareil par des câbles et des tuyaux
yithiens. Les matériaux ne viennent pas de la Terre, sauf cer-
taines parties en cuivre. Au-dessus du premier caisson, une cuve
en verre (qui semble léviter grâce à un champ électromagné-
tique) contient l’esprit extraterrestre. Le troisième élément est
l’énorme dynamo, un puissant alternateur qui transforme le flux
magnétique en électricité grâce à la caractéristique principale
de la technologie yithienne : l’induction électromagnétique.
Conditions requises : le sujet initial doit être inconscient, et
l’esprit du membre de la Grande Race a besoin de 1D6 heures
pour s’adapter à la cuve en verre. Un test majeur de Sciences
(Physique) ou d’Électricité, voire un test d’extrême d’INT,
est nécessaire pour allumer la dynamo. S’il veut que la fusion
corps/esprit se déroule bien, l’investigateur qui initie le pro-
cessus doit également dépenser autant de points de magie
que le cinquième de la valeur de POU (arrondi à l’inférieur)
du sujet humain. Le processus dure 1D6 heures de plus, ce
qui entraîne une perte de 0/1D3 points de Santé Mentale (qui
ne se produit qu’une fois, au cours de la première opération).
Pilier djed
Utilisé par : n’importe qui
Ce motif symbolisait la colonne vertébrale d’Osiris, un phallus,
ou encore l’arbre de la connaissance. Il était parfois pourvu de
bras portant le Disque solaire et pouvait même être associé au
ouas, un sceptre surmonté d’une tête de créature inconnue et à
l’extrémité inférieure fourchue. Le pilier djed représentait le pou-
voir, la force et la stabilité ; certains égyptologues soutiennent
qu’il s’agissait d’un fétiche préhistorique d’origine inconnue.
Pouvoirs : c’est un porte-bonheur très puissant, qui annule
1D20 dégâts infligés à son propriétaire par toute attaque
magique ou physique des créatures du Mythe et multiplie
ses points de magie originels par 1D10. Lorsqu’il est utilisé
comme une arme pour frapper violemment quelqu’un, le
djed s’alourdit par magie et inflige des dégâts équivalents à
ceux d’une masse ou d’une matraque.
Sarcophage de Basalte
Utilisé par : les Yithiens
Massif, il est constitué d’une roche noire basaltique. Il pèse
plus de 2 300 kg pour 6 mètres de long, 1,55 mètre de large et
1,60 mètre de haut. Son état de conservation est excellent. Le
visage que l’on distingue à l’extrémité du cône n’a rien d’hu-
main : c’est une sorte d’ellipse pourvue d’yeux et entourée de
fleurs de lotus. De forme conique, le Sarcophage comporte
dans sa partie la plus étroite plusieurs protubérances desti-
nées à accueillir les membres de la créature.
La malédiction du Sarcophage
Un motif complexe gravé au centre du couvercle rappelle le
Faravahar (soleil ailé), principal symbole du zoroastrisme. Il
s’apparente également à l’emblème du dieu Râ dans la mytho-
logie égyptienne : le disque céleste (ou solaire) aux ailes de
faucon. Avec un test réussi d’Égyptien (Hiéroglyphes), on
peut déchiffrer sur l’un des flancs :
« À tout noble, scribe, administrateur ou fonctionnaire qui
aurait l’audace d’ouvrir ce Sarcophage, son bras sera coupé
comme la patte fratricide du taureau séthien, son cou sera
tordu tel celui d’un oiseau, sa maison n’existera plus, son fils et
sa femme connaîtront la famine, sa tombe sera profanée exac-
tement comme celle-ci dans la nécropole, son dieu l’oubliera, sa
chair pourrira, ses enfants mourront brûlés vifs, son cadavre ne
sera pas inhumé et je poursuivrai son âme à travers le temps et
l’espace, aussi bien dans la vie que dans la mort. »
Des pouvoirs exceptionnels
À l’intérieur, au niveau des pieds, un dispositif électromagné-
tique relié à une plaque de carbone pur permet de faire léviter
le Sarcophage. Voilà pourquoi il n’a pesé que 200 kg pendant
son transport, le reste du poids étant annulé par l’effet antigra-
vitationnel du champ magnétique. Sa puissance a décru au fil
du temps, mais l’artefact ne pèse plus que 500 kg sitôt qu’on
actionne le levier secret (test de Trouver Objet Caché) qui
active le mécanisme de la batterie. La proximité du Sarco-
phage avec le Disque solaire et le cube de stase génère des
radiations électromagnétiques à haute fréquence qui altèrent
la réalité environnante ; elles font rouiller les couverts, fis-
surent les structures et provoquent le refroidissement ou le
réchauffement de certaines zones de l’hôtel, comme dans une
sorte de micro-ondes géant.
Le Sarcophage sert en réalité de puissant bouclier en présence
de n’importe quel Grand Ancien ou entité liée au Mythe. Il
annule 1D100 dégâts infligés à son occupant par toute attaque
provenant de l’extérieur (test d’INT pour s’en rendre compte). Y
entrer ne présente pas vraiment de risques, à moins que l’inves-
tigateur ne meure étouffé ou empoisonné par les émanations
toxiques de la momie. Le Gardien est invité à appliquer les
règles de l’asphyxie (cf. MG, page 128). Outre le corps embaumé
du Yithien dans lequel l’esprit de Khephnes est prisonnier, il y a
de la place pour deux personnes de plus ; en s’allongeant intelli-
gemment, elles peuvent même refermer le couvercle.
117
 FARCE MACABRE

Sceptres de pouvoir d’al-Shakti 3. Vous apparaissez aux côtés de l’ambassadeur du

Portugal à la cour d’Henri VIII, juste avant qu’il soit
Utilisés par : Omar al-Shakti reçu par le roi.
Le sorcier garde toujours ses deux sceptres bien cachés sur 4. Vous apparaissez sur Saturne, où il n’y a malheureuse-
lui. Ils mesurent environ 30 cm chacun et ont été coulés ou ment pas d’oxygène.
sculptés dans un étrange métal non identifiable (cf. MN). 5. Vous apparaissez dans l’estomac de Chaugnar Faugn.
L’un d’eux se termine en crosse et l’autre en ânkh inversée,
6. Vous apparaissez dans le palais de Sinh Angh Baal,
l’emblème de la Fraternité du Pharaon Noir.
sur le Kumari Kandam, où tout n’est que diamants et
Pouvoirs : les sceptres octroient 5D20 points de magie sup- sources d’hydromel à perte de vue, et où la souffrance
plémentaires qu’al-Shakti peut utiliser pour lancer des sorti- est inconnue.
lèges ou résoudre des tests opposés de POU. Tant qu’il les a 7. Vous apparaissez à l’intérieur de vous-même quelques
en vue, il peut les attirer entre ses mains et lui seul est capable secondes avant votre départ et implosez, mourant
de s’en servir. Liés à sa force vitale, ils se transforment en instantanément.
poussière s’il meurt.
8. Vous apparaissez dans la chambre de Joséphine et
découvrez celle-ci allongée sur son lit, tandis que la
voix de Napoléon filtre à travers la porte.
Trousseau de Clefs
9. Vous apparaissez dans une grotte, face à un groupe
Utilisé par : n’importe qui d’hommes préhistoriques occupés à peindre des
Cet artefact est probablement le plus incroyable et le plus silhouettes d’animaux avec leurs propres excréments.
puissant du scénario, et que Dieu ait pitié des investigateurs 10. Vous apparaissez dans les jardins suspendus de Baby-
s’ils osent ne serait-ce qu’envisager de le posséder. Il se com- lone. Devant vous, dans une attitude plutôt avenante,
pose de cinquante-trois clefs ciselées dans divers matériaux, Nabuchodonosor II et son épouse Amytis sont prêts à
principalement le fer et le bois, mais aussi le cuivre, le jade, répondre à toutes vos questions.
le cristal, l’or, l’argent noir, le topaze, le lapis-lazuli, l’ambre,
Il est impossible de calculer le temps et l’espace, mais chaque
l’obsidienne, le granit et trois alliages inconnus. Leurs formes
clef transporte vers un endroit spécifique qui est toujours le
diffèrent également. Certaines sont des variations de l’ânkh,
même. Pour initier le voyage, il suffit de la lever vers le ciel en
d’autres ressemblent aux clefs médiévales et quelques-unes
direction du soleil couchant et de la faire tourner neuf fois.
sont totalement saugrenues. Au total, le Trousseau pèse plus
Celui qui s’y essaie perd 1D10 points de Santé Mentale et 5
de 2 kg et les clefs mesurent entre 5 et 25 cm. Elles sont réu-
points de POU. Le trajet de retour fonctionne exactement de
nies par un anneau d’apparence organique, probablement
la même manière, mais rien ne dit que vous réapparaîtrez à
sculpté dans l’os d’un animal inconnu. Un test de Sciences
l’endroit d’où vous êtes parti (seule une réussite en Chance
(Biologie ou Zoologie) confirme cette hypothèse tout en
peut garantit que ce soit le cas).
indiquant qu’il est fait d’une seule et même pièce continue,
sans aucune jonction visible. La face interne est couverte de
minuscules inscriptions qu’une réussite en Égyptien (Hiéro-
glyphes) permet de traduire par « le Tout-en-Un » ou « la
Totalité dans l’Unité ». Ces clefs appartenaient à Sakhatakh ;
au cours de ses voyages multidimensionnels, il les a volées à
des personnages dont la renommée n’est plus à faire (parmi
lesquels al-Hazred et Hérodote) pour les offrir ensuite au
pharaon en signe d’amitié.
Pouvoirs : chaque clef ouvre sur une époque, une dimension,
un univers différents. Le Gardien peut lancer 1D10 pour
déterminer où un investigateur est transporté parmi les
exemples suivants, ou bien inventer d’autres lieux à son gré.

1. Vous apparaissez à l’endroit même où vous vous

trouvez, mais dans un million d’années.
2. Vous tombez dans le vide depuis une hauteur inima-
ginable, pour finalement vous écraser sur une surface
octogonale en marbre. Des cônes géants et rugueux
arrivent pour vous secourir, mais il est déjà trop tard.

118
CHAPITRE 5 : RÉFÉRENCES

119
 Carnet de notes de monsieur Bohr
Anglais, par Niels Bohr (physicien danois) et Sakhatakh (memb
re de la Grande Race), XXe siècle
Tout commença en 1916, lorsque Niels Bohr devint profess
eur de physique théorique à l’univer-
sité de Copenhague. De son côté, Sakhatakh s’installa
près du quartier de Frederiksberg, où il
fabriqua en secret une machine complexe capable de dupliqu
er des organismes (cf. Machine de
clonage d’êtres humains, page 116). Il la termina en 1920,
après quatre années de travail acharné
avec l’aide de la Confrérie noire. Une nuit, le Yithien fit
enlever Bohr et réalisa le premier clone.
Il libéra ensuite le physicien qui, ayant tout oublié, reprit
le cours de sa vie et continua de diriger
l’Institut de physique théorique de l’université de Copenh
ague, financé à son insu par la Confrérie
elle-même. Le processus de duplication avait également
reproduit les vêtements de Bohr et les
objets qu’il avait dans les poches… dont son carnet de notes.
En le consultant, on remarque deux
styles d’écriture et d’encre. Les dix premières pages sont
de la main du physicien ; elles com-
prennent des douzaines d’équations et de commentaires sur
la composition ultime de l’atome et de
la matière. Sakhatakh les poursuivit pour le plaisir en
développant les conclusions de Bohr tout
en corrigeant leurs points faibles. Au fil d’une cinquantaine
de pages couvertes de formules inintel-
ligibles, que seul un individu possédant plus de 50% en Scienc
es (Physique ou Mathématiques) et
réussissant un test extrême est capable d’interpréter, le Yithien
décrit la composition de l’univers.
Concrètement, il expose la mythique théorie du tout en
résolvant les énigmes qu’Einstein et la
physique quantique ont tenté en vain de déchiffrer. À travers
un modèle simple, celle-ci explique
l’ensemble des interactions fondamentales qui régissent
la nature. « L’esprit (de quiconque l’assi-
milerait) comprendrait tout, et ses yeux contempleraient éterne
llement le futur comme le passé. »
Sakhatakh est le célèbre démon de Laplace. Compte tenu
de l’importance cruciale de ce carnet,
comment peut-il le laisser sans surveillance sur sa table
de chevet ? Le Yithien est un renégat
prétentieux : il estime que personne ne pourrait décrypter
ses équations et ne pense pas courir le
moindre risque. Bien que les notes décrivent ses expéri
ences avec la machine de clonage d’êtres
humains, les instructions relatives à sa fabrication n’exist
ent que dans l’esprit de Sakhatakh.
Perte de Santé Mentale : 1D8 points
Gain de Mythe : +3%/+10%
Mythe de Cthulhu : 30
Étude : 45 semaines avec Sciences (Physique ou Mathématiqu
es) 90%, ou 90 semaines avec 45%
Sortilèges conseillés : aucun

120
 Notes d’al-Shakti sur l’Al Azif
Arabe, par Omar al-Shakti, 730 environ
Ce calepin cousu de 150 pages, bien conservé, rassemble
des notes personnelles, des cartes du ciel, des des-
sins et des plans. Al-Shakti veille jalousement dessus, car
il comprend de nombreuses corrections relatives
aux prérequis de certains sortilèges du Al Azif, dont il a discuté
en personne à Damas avec Abdul al-Hazred
lui-même lors d’une de ses anciennes réincarnations.
Le seul moyen de comprendre le contenu du carnet est
de procéder à une étude comparative avec la pre-
mière édition en arabe (aujourd’hui disparue) de ce qui devint
plus tard le Necronomicon. Al-Shakti a égaré
son propre exemplaire, mais il n’en a pas vraiment besoin.
Si on lui dérobait ses notes, il serait capable
d’anéantir une ville entière afin de les récupérer ; il déchaî
nera l’enfer sur les investigateurs s’ils ont
l’audace de les lui voler. Si le Gardien le souhaite, les efforts
du sorcier pour reprendre possession du calepin
peuvent faire l’objet d’un scénario à part entière.
Tout rapprochement entre les Notes d’al-Shakti sur l’Al Azif
et une version du Necronomicon impacte les carac-
téristiques de lecture de cet ouvrage impie, qui devient plus
intelligible. Les bonus indiqués ci-dessous viennent
s’ajouter aux valeurs initiales du tome utilisé (cf. MG, pages
234 à 237) et à celles des notes elles-mêmes.
• Si elles sont comparées au Al Azif d’al-Hazred (dans
le cas peu probable où les investigateurs mettraient
la main dessus en voyageant dans le temps ou grâce à
un prodige similaire), elles ajoutent +12% au
gain de Mythe, +12% au score de Mythe de Cthulhu et +1D12
points à la perte de Santé Mentale, mais
réduisent le temps d’étude de 4D10 semaines.
• Si elles sont comparées au Necronomicon de Phileta
s, elles ajoutent +10% au gain de Mythe, +10% au
score de Mythe de Cthulhu et +1D10 points à la perte de
Santé Mentale, mais réduisent le temps d’étude
de 3D10 semaines.
• Si elles sont comparées au Necronomicon de Wormius,
elles ajoutent +8% au gain de Mythe, +8% au score
de Mythe de Cthulhu et +1D8 points à la perte de Santé
Mentale, mais réduisent le temps d’étude de
2D10 semaines.
• Si elles sont comparées au Necronomicon de Dee, elles ajouten
t +6% au gain de Mythe, +6% au score de Mythe
de Cthulhu et +1D6 points à la perte de Santé Mentale, mais
réduisent le temps d’étude de 1D10 semaines.
Sans le Necronomicon, ces notes n’ont aucun intérêt
; rédigées en langage codé, elles sont parfaite-
ment incompréhensibles.

Perte de Santé Mentale : 1D3 points Étude : 96 semaines pour les notes seules ; sinon,
Gain de Mythe : +0%/+1% cf. description

Mythe de Cthulhu : 0% pour les notes seules ; sinon, Sortilèges conseillés : aucun
cf. description
Voici un extrait très particulier des Notes d’al-Shakti sur
l’Al Azif, rédigé de sa propre main :

Phénoménologie de l’esprit
Dans leur réflexion sur la dialectique cosmique, les arrogants occultistes allemands (Von Junzt, Hegel et R. Steiner) croient discerner
une Triade qui se complète. La Thèse
Thèse, Shub-Niggurath, la Déesse mère, la manifestation de l’horreur, la noirceur incarnée. On
l’appelle aussi la Chèvre noire aux mille chevreaux car elle est la Vie elle-même, éternellement fertile.
Ils prétendent qu’émerge ensuite l’Antithèse
Antithèse, la Négativité, Azathoth, le Chaos nucléaire, ou mieux encore le Noyau du chaos, le
Maelström, l’abîme qui s’élève et déborde, la Mort dans toute son énergie écrasante, aveugle et idiote, dénuée du moindre sens. Un flot
interminable de dieux inférieurs grouillerait sans fin autour de lui, tentant de le ramener au centre de tout pour qu’il coïncide avec les
forces qui l’animent (parfois sans succès), ce Fléau amorphe d’infernale confusion qui blasphème et balbutie au cœur de l’infini.
Enfin, dans ce processus qui compose la Divinité Éternelle, Yog-Sothoth représente la Synthèse
Synthèse, la Machination du temps, sur
laquelle la Vie (Shub-Niggurath) et la Mort (Azathoth) s’engendrent, se nourrissent l’une de l’autre et s’unissent dans un acte sexuel
alchimique obscène, se complétant l’une l’autre.
Yog-Sothoth est la clé de la Triade. Il est Tawil at’Umr, Celui qui ouvre la porte de l’ici et maintenant, la Structure de l’univers
entier, Celui qui sait et voit tout. En d’autres termes, il est la Totalité dans l’Unité qui personnifie l’union de l’espace et du temps.

121
 FARCE MACABRE
Annexe 1 : Weder, le cristal
de Mortlan et les nazis
Dans le scénario, plusieurs pistes mènent à une intrigue paral-
lèle qui pourrait être développée ultérieurement : le lien sordide
entre Garth Weder et les précurseurs du nazisme en Allemagne.
Weder soutient ce mouvement pour sa capacité à déclencher la
fin de l’humanité et le retour des Dieux Très Anciens. Il utilise
ses vastes connaissances du passé, obtenues grâce au cristal de
Mortlan, afin de convaincre certaines personnes que ses théo-
ries sur la race aryenne (inspirées en partie de la théozoologie
d’Adolf-­Joseph Lanz) sont valides et peuvent se concrétiser à
travers le Mythe. Son travail consiste essentiellement à fournir
un véritable apport magique aux supercheries occultistes de
ses compatriotes. Au niveau inférieur des sous-sols, près des
pièces noires, Weder conserve toutes ses correspondances avec
une série de sinistres personnages.
i Eugen Fischer, Erwin Baur et Fritz Lenz. Pères
de l’hygiène raciale qui établit la supériorité de la
race aryenne, et auteurs de l’obscur Grundriß der
menschlichen Erblichkeitslehre und Rassenhygiene
122
(Aperçu de l’hérédité humaine et de l’hygiène raciale).
Weder a besoin du soutien d’experts pour donner une
crédibilité scientifique à ses théories sur la pureté du
sang hyperboréen.
i Dr Friedrich Krohn. Dentiste de Starnberg (sa biblio-
thèque compte plus de 2 500 volumes sur l’occultisme) et
membre de la société Thulé. Sur les conseils de Weder, il
créa le drapeau nazi en se basant sur l’emblème de l’ordre :
une épée surmontée d’une croix solaire rompue, qu’il
transforma en svastika dextrogyre. Quelques années plus
tard, Krohn présentera son travail à Hitler et celui-ci se
l’appropriera. Le svastika est un symbole cabalistique au
pouvoir inimaginable, provenant de signes ésotériques
antérieurs à l’existence même de l’homme. « La croix
gammée (...) est le Marteau de Thor, l’arme magique forgée
par les Nains contre les Géants, ou Forces Titaniques
pré-cosmiques de la Nature qui se révoltent et qui, pendant
qu’elles sont vivantes dans la région de la Matière, refusent
d’être domptées par les Dieux (…). » (Helena Blavatsky,
La Doctrine secrète, 1888).
i Erwin Torre. C’est le pseudonyme d’Adam Glauer,
également connu sous le nom de baron Rudolf von
Sebottendorf : un sorcier et occultiste, disciple de
 CHAPITRE 5 : RÉFÉRENCES
Guido von List et de Lanz von Liebenfels. Il partageait
son temps entre la Turquie et l’Égypte, où il s’initia aux
mystères du savoir cabalistique. C’est là qu’il rencontra
Weder et, ensemble, ils élaborèrent le projet de résur-
rection de l’Hyperborée. En 1909, Glauer fut présenté
au baron Heinrich von Sebottendorf qui, grâce à un
sortilège, l’adopta immédiatement comme s’il était son
fils, lui donnant son nom et faisant de lui son héritier.
Il retourna en Allemagne en 1913 et entra en contact
avec de sinistres groupuscules ésotériques nationalistes,
avant de fonder la société Thulé en 1918 (Thulé n’est
autre que l’Hyperborée, berceau de la civilisation de
sorciers qui remplacèrent les anciens voormis). L’année
suivante, les membres de cet ordre planifièrent un
attentat contre la république des conseils de Bavière,
qui échoua et entraîna l’exécution de plusieurs d’entre
eux. Sebottendorf en réchappa et participa à la création
du DAP (Parti ouvrier allemand), dans lequel le jeune
Adolf Hitler fit ses premières armes avant d’en prendre
la direction et, en février 1920, d’en faire le NSDAP
(Parti national-­socialiste des travailleurs allemands).
Le pamphlet Mein Kampf ressemble à une vulgaire
copie des postulats de la société Thulé, de sorte que
l’on peut affirmer que Sebottendorf, secrètement
conseillé par Weder, fut l’un des pères spirituels du
nazisme. Il s’efforcera de prendre contact avec le Führer
en 1933 mais ce dernier, agacé par ses prétentions et
l’accusant d’être un franc-maçon, le fera brièvement
enfermer dans un camp de concentration. À sa sortie,
le gouvernement le nommera consul de Turquie afin de
l’éloigner. Il s’installera alors à Istanbul où, après avoir
travaillé pour les services secrets allemands pendant la
Seconde Guerre mondiale, il se suicidera en 1945 en se
jetant dans le Bosphore. Compte tenu des circonstances
étranges de sa fin tragique (destinée à le discréditer),
d’aucuns pensent que la responsable est en réalité Maria
Orsic, médium et fondatrice de la société Vril. Cette
organisation métaphysique fit sécession de l’ordre de
Thulé en 1921, suite à une révélation psychique et au
contact avec les véritables Aryens, des extraterrestres
vivant sur Aldébaran, dans le système stellaire Alpha
du Centaure. Dans une lettre adressée à Weder cette
année-là, Sebottendorf racontait que selon Orsic,
le retour sur Terre de Nyarlathotep symboliserait le
nouvel Empire allemand. Pour atteindre ses objectifs,
la médium développa une technologie utilisant le vol
antigravitationnel afin de construire des soucoupes
capables d’atteindre Aldébaran. Le premier prototype
de Jenseit Flug Maschine (machine volante alternative)
vit le jour en mars 1922, mais il explosa en vol. Les
nouveaux essais effectués l’année suivante se révèleront
nettement plus concluants, et Orsic sera la principale
concurrente de Weder lorsqu’il s’agira d’aborder Hitler.
Les projets de Weder et Sebottendorf
Depuis plus de dix ans, Weder et Sebottendorf travaillent à
la préparation d’une expédition au nord du Groenland pour
retrouver le continent perdu d’Hyperborée. « Regardons-nous
en face. Nous sommes des Hyperboréens, nous savons assez
combien nous vivons à l’écart », affirme Nietzsche dans L’Anté-
christ. À en croire la légende, cette région idyllique exista jadis
sur Terre et sa civilisation disparut il y a 750 000 ans. Ses tout
premiers habitants, les voormis, ressemblaient aux humains
– en plus grands et plus poilus. Ils vénéraient Tsathoggua
mais n’étaient plus que les pitoyables vestiges de la formidable
culture voormi qui rayonna en Hyperborée entre -3 000 000 et
-1 000 000 avant notre ère. Relégués dans les montagnes par
de nouveaux arrivants, les aryens (humains originels grands,
blonds et d’apparence elfique), les voormis sombrèrent dans
un triste déclin. Seuls quelques rares spécimens de cette race
presque éteinte sont encore en vie aujourd’hui, comme le yéti
du Tibet et le sasquatch d’Amérique du Nord.
L’Hyperborée
En consultant le cristal de Mortlan, Weder a pu se faire une
idée approximative de l’emplacement de la capitale des aryens,
qui ne serait pas Thulé (comme ils le croient à Berlin) mais
Commorion. Helena Blavatsky décrit l’Hyperborée ainsi :
« (…) la terre qui étendait ses promontoires au sud et à l’ouest
du Pôle Nord (…) englobait tout ce qu’on appelle aujourd’hui
l’Asie du Nord. C’est le nom que les plus anciens Grecs don-
naient à cette région lointaine et mystérieuse, où, suivant leur
tradition, Apollon l’Hyperboréen se rendait tous les ans. (…)
où l’on dit que le soleil ne se couche jamais pendant la moitié
de l’année. Les ténèbres nocturnes ne s’abattent jamais sur cette
terre, disaient les Grecs, parce que c’est la "Terre des Dieux". »
Dans ses lettres, Weder suggère que les ruines de Commorion
pourraient receler suffisamment d’informations pour localiser
la tour de Zylac, bâtie en gneiss noir sur la côte dans la pro-
vince septentrionale de Mhu Thulan, où certains sages pré-
tendent qu’Eibon aurait écrit son livre mythique. Weder est
convaincu que l’ouvrage originel se trouve toujours là-bas et
qu’en plus de son immense potentiel magique, Sebottendorf
pourrait déchiffrer dans ses pages cryptées le procédé magique
pour concocter un élixir, une potion légendaire qui purifierait
une fois pour toutes le sang de l’humanité. Dans la version
de Caius Faber (IXe siècle apr. J.-C.), l’information est incom-
plète mais on peut lire qu’« une seule goutte de ce liquide, si
elle est versée à un endroit précis, (...) provoquerait en quelques
jours (...) la mort de tous les hommes impurs de la Terre ».
Selon Sebottendorf, ceux qui ont souillé leur race immaculée
avec le sang répugnant des voormis, les premiers et mépri-
sables habitants de l’Hyperborée avant l’arrivée d’Apollon,
sont l’unique source du mal qui gangrène le monde. La société
Thulé a honte de ce péché originel et son plus grand souhait
est d’élaborer l’élixir magique, la « source d’agonie éternelle »,
pour l’offrir au Führer lui-même. Maria Orsic désapprouve
vertement le plan de Weder et Sebottendorf et fera tout son
possible pour le saboter.
123
 FARCE MACABRE

Annexe 2 : Derniers détails La Nouvelle Grande Race

D’autre part, le Gardien doit savoir que les cafards que l’on
Sakhatakh peut voir grouiller aux pieds de Weder n’en sont pas vrai-
ment. Pendant l’attaque des polypes volants il y a cinquante
Le Yithien n’est pas mort dans le désert. Il s’est enfui en Perse
millions d’années, les membres de la Grande Race transfé-
et, à partir de là, il a voyagé de par le monde en changeant
rèrent leurs esprits vers le futur de la Terre, à l’intérieur d’orga­
de corps jusqu’à trouver un endroit sûr (probablement la
nismes intelligents proches des scarabées qui succéderont un
Cité sans nom) où construire de nouveaux engins avec les-
jour à l’humanité (cf. MG, pages 279 et 305). Les cafards de
quels il pourrait se déplacer aisément à travers le temps. Le
Weder sont donc en réalité des espions yithiens (cf. Nouvelle
savoir technologique de Sakhatakh est prodigieux. En le
Grande Race de Yith, page 128) qui surveillent de près ce qui
combinant à son immense connaissance des interstices entre
se passe sur la terrasse du Shepheard, et peuvent intervenir à
les plans qui composent l’univers (probablement héritée de
plusieurs moments du scénario si le Gardien le souhaite. Si
sa rencontre avec Yog-Sothoth), il a fabriqué de nombreux
un investigateur écrase ou tue (volontairement ou non) l’un
artefacts permettant d’explorer les différentes réalités et de
de ces hôtes insectoïdes, il subit deux dés malus à tous ses
contempler ce qui se passe dans d’autres dimensions, à l’aide
tests de compétence sociale liés à la Nouvelle Grande Race de
de cristaux ou – comme dans le cas présent – du Trousseau de
Yith ou aux messieurs Bohr.
Clefs. Parfaitement consciente de la menace qu’il représente,
la Grande Race n’a jamais cessé de le surveiller, envoyant des
émissaires yithiens dans tous les lieux et toutes les époques
où le renégat était susceptible d’apparaître. L’objectif était de
Et al-Shakti, dans tout ça ?
l’abattre pour de bon afin de l’empêcher de provoquer un cata- Il n’y a pas grand-chose à dire si les investigateurs par-
clysme spatio-temporel… mais la mission a échoué. De son viennent à le vaincre ou s’il meurt suite à l’échec du sortilège
côté, Sakhatakh a entrepris de rassembler son propre cercle d’appel et/ou à la destruction de l’hôtel. Al-Shakti ne nous
de sympathisants ; il se compose de déserteurs opposés à la intéresse que s’il survit au chaos. Sa première priorité est d’en
pensée éculée de leurs compatriotes yithiens, et prêts à faire finir avec Weder, après quoi il s’empare de toutes les pièces
un usage nettement moins bienveillant de leur infinie mine de noires transportées au musée du Caire. Il en profite égale-
connaissances. Al-Shakti était-il au courant de l’existence de ment pour mettre un terme à l’arrogance de Lord Carnar-
la Confrérie noire, ou celle-ci est-elle parvenue à se cacher du von, effaçant à jamais de son visage ce qu’il considère comme
plus grand sorcier de l’histoire pendant tout ce temps ? un stupide sourire de triomphe. Enfin, il se met en quête d’un
allié contre Sakhatakh : quelqu’un qui serait véritablement
en contact direct avec un dieu plus puissant que celui qu’il
Monsieur Bohr et la Confrérie noire croit avoir vu, et qu’il n’arrive malheureusement pas à oublier.
Dans tous les cas, cela fait des années qu’al-Shakti est au ser-
Ce n’est qu’au début de ce siècle que Sakhatakh et un groupe
vice de Nyarlathotep ; il l’a déjà invoqué plusieurs dizaines de
important de Yithiens dissidents sont parvenus à créer une
fois dans les souterrains du sphinx de Gizeh. Par conséquent,
machine capable de produire des réceptacles humains en
il ne tarde pas à informer le Chaos Rampant de sa déplaisante
grande quantité. Mais un jour, dans une modeste ville nom-
rencontre avec le renégat yithien.
mée Providence, un habitant trop curieux a découvert le pro-
totype de cet appareil au fond d’une vieille maison en bord
de rivière. Il s’agissait de caissons en verre assortis de blocs
radioactifs, dans lesquels étaient placés l’objet à copier et
l’esprit du Yithien que l’on prétendait doter d’un organisme
récepteur. C’était en quelque sorte un duplicateur de corps
(cf. Machine de clonage d’êtres humains, page 116) grâce
auquel les membres de la Grande Race pouvaient s’intégrer
subrepticement à notre civilisation. Se nourrissant essentiel-
lement de connaissances, Sakhatakh a assisté à la soutenance
de thèse de Niels Bohr à Copenhague en 1911 ; c’est là qu’il
a décidé de reproduire son apparence. Suite à cette première
réussite, a-t-il eu l’intention malsaine de fournir d’autres corps
aux Yithiens dans le but pervers de se constituer une armée ?
Le Gardien est libre d’utiliser les 12 messieurs Bohr à plu-
sieurs reprises s’il le juge opportun, peuplant ainsi les couloirs
et les salles obscures de l’hôtel de leur présence inquiétante.

124
 ANNEXE 3 : SAKHATAKH AUJOURD’HUI
C
omme de juste, l’apparition inattendue du
corps momifié de Sakhatakh dans la tombe
KV62 n’est pas vraiment passée inaperçue et
a alerté la communauté yithienne de toutes
les époques. Cela explique la présence au Caire de la
Confrérie noire, de la Nouvelle Grande Race et de
Sakhatakh lui-même, sous l’apparence d’un des mes-
sieurs Bohr enregistrés à l’hôtel depuis plus d’une
semaine. En effet, c’est bien lui qui apparaît devant Omar
al-Shakti dans le Vieux Temple, vêtu d’un costume noir
terne et prétendant être un émissaire de Yog-Sothoth.
Le plus redoutable sorcier de notre ère se laisse hon-
teusement abuser par un esprit bien plus grand, une
entité possédant des millions d’années d’expérience, un
voyageur du temps, un destructeur de royaumes et de
civilisations, craint dans le passé comme dans le futur.
La même question nous taraude : que devient Sakha-
takh après cet incident ? Je ne prendrai pas la respon-
sabilité d’établir des parallèles ou des similitudes, car
cela mettrait ma vie en danger. Seul le Gardien détient
les connaissances nécessaires pour faire le lien avec des
événements ultérieurs, si c’est là ce qu’il souhaite.
LE FRAGMENT
Celui que certains connaissaient sous le nom de Sakhatakh
se fait désormais appeler « le Fragment », un membre de
la Grande Race de Yith condamné par ses semblables pour
des crimes étranges qui dépassent l’entendement humain
(cf. PC, pages 56 et 136). Nous connaissons à présent la
nature d’un de ses forfaits : il a compromis le cours de l’his-
toire en faisant momifier son propre organisme antédilu-
vien, exposé aux yeux du monde entier suite à l’ouverture
du tombeau de Toutânkhamon. Pour cette raison et bien
d’autres que nous ignorons encore, Sakhatakh sera empri-
sonné dans une période de l’histoire terrestre située sur
le fil du rasoir de l’annihilation absolue, et agitée par des
forces capables de l’anéantir tout à fait : une époque que les
humains appellent le XXe siècle (cf. PC, pages 56 et 136).
Al-Shakti ignorait bel et bien à qui il avait affaire. Malgré
sa grande sagesse (il a connu al-Hazred en personne), il
ne se doutait pas qu’un être tel que Sakhatakh pouvait
exister, caché dans l’ombre du pharaon hérétique. Il n’a
jamais assisté qu’à une pantomime, une farce mise en place
pour tromper la cour égyptienne et qui, par un extraordi-
naire coup du sort, s’est produite deux fois !
125
 FARCE MACABRE

TROIS GOULES AFFAMÉES,

Bêtes et monstres occultes Aberrations charognardes, accros à la douleur d’autrui

Goules (3) Lorg (Goule 1)

FOR 80 CON 60 TAI 70 DEX 65 INT 40
À elles trois, les goules ont plus de deux cent cinquante ans.
Les blessures et les cicatrices sont si nombreuses sur leur peau APP — POU 65 ÉDU — SAN — PV 13
tumescente qu’elles ne se distinguent même plus des clous et Imp : +1D4 Carrure : 1 MVT : 9 PM : 13
des tiges de fer que les créatures se plantent elles-mêmes dans
le corps en guise de parure rituelle. Les goules proviennent Vhrg (Goule 2)
de plusieurs cimetières du Caire et se déplacent facilement FOR 85 CON 65 TAI 65 DEX 65 INT 90
de l’un à l’autre par des souterrains. Cela fait plus d’un demi- APP — POU 90 ÉDU — SAN — PV 13
siècle qu’elles vivent sous le Shepheard ; depuis leur rencontre
Imp : +1D4 Carrure : 1 MVT : 9 PM : 18
avec Mahadni, elles n’ont pas quitté les environs du temple
car le cuisinier leur fournit régulièrement de la nourriture Al-Jhr (Goule 3)
– souvent en putréfaction, pour leur plus grand plaisir. En
examinant les haillons qu’elles portent (test d’Histoire), un FOR 90 CON 70 TAI 60 DEX 65 INT 50
investigateur observateur découvre qu’il s’agit d’uniformes APP — POU 60 ÉDU — SAN — PV 13
d’infanterie de l’époque d’Abbas Ier, un célèbre chah safavide Imp : +1D4 Carrure : 1 MVT : 9 PM : 12
de Perse et d’une partie de l’Empire ottoman. Cela ne signifie
pas pour autant que les trois goules étaient des soldats, mais Combat
probablement que ces tenues appartenaient aux premiers Attaques par round : 3
cadavres qu’elles ont dévorés. Options de Combat rapproché : elles sont dotées de griffes
énormes, plus longues que d’ordinaire, qu’elles projettent
L’une d’elles a une broche métallique rouillée de 40 cm de droit sur leur proie sans se préoccuper de rien d’autre. Si
long et une série de clous en travers de l’avant-bras. Une autre elles mordent une victime, leurs petites dents empoison-
a les pieds couverts d’étranges symboles tracés avec du sang nées provoquent d’innombrables maladies. Lorg se sert de
humain. La colonne vertébrale de la troisième émerge de son la tige qui lui transperce le bras comme d’un gourdin qu’elle
dos et chaque vertèbre est incrustée d’un maillon de chaîne, agite et abat violemment.
tel un anneau de bétail. Les investigateurs feraient mieux de Fer oxydé : la moindre égratignure infligée par cette broche
tout faire pour les éviter. (en cas d’échec à un test de Chance effectué juste après
avoir subi des dégâts) donne le tétanos à la victime, à moins
que celle-ci n’obtienne une réussite extrême en CON.
Mordre et serrer (manœuvre) : quand une goule parvient à
mordre un adversaire, elle s’accroche à lui de toute la force
de ses crocs au lieu d’attaquer avec ses griffes. Dès lors,
la cible subit 1D4 dégâts automatiques à chaque round.
Un test opposé de FOR est nécessaire pour se dégager et
mettre un terme aux effets de la morsure.
Morsure infectieuse : la morsure de ces créatures transmet
une maladie (à la discrétion du Gardien), à moins que la
victime ne réussisse un test extrême de CON.
Combat rapproché 40% (20/8), dégâts 1D6+Imp
Fer oxydé (Lorg) 40% (20/8), dégâts 1D8+Imp + infection
Mordre et serrer (manœuvre), dégâts 1D4 par round + infection
Esquive 40% (20/8)

Compétences
Discrétion 70%, Écouter 70%, Grimper 85%, Sauter 75%,
Trouver Objet Caché 50%
Protection : les armes à feu et les projectiles n’infligent que la
moitié des dégâts normaux (arrondie à l’inférieur).
Sortilèges : les trois goules maîtrisent le sort Induire la Panique
(variante), cf. Nouveaux sortilèges page 110.
Perte de Santé Mentale : 0/1D6 points à la vue d’une goule.

126
 CHAPITRE 5 : RÉFÉRENCES

Hetep, le félin démoniaque

En un round, l’adorable chat blanc d’al-Shakti se transforme en
une bête diabolique, un être obscène et aberrant qui marche sur
ses deux pattes déformées, une espèce d’improbable félin sans
poils à la peau rêche et couverte d’eczéma, semblable à un lion
malade dégageant une odeur nauséabonde. Sous son apparence
de chat, Hetep comprend toutes les langues qu’il connaît mais
ne peut communiquer que dans celle des félins. Sous forme de
démon, il s’exprime comme un humain (avec un léger accent
français) et peut s’adresser aux investigateurs, principalement
pour se moquer d’eux avant de les tuer. S’il est tué, il ne reste de
lui que la momie inerte d’un chat vieux de plusieurs millénaires.
Sous forme féline
FOR 30 CON 20 TAI 05 DEX 80 INT 75
APP — POU 125 ÉDU — SAN — PV 2
Imp : –2 Carrure : –2 MVT : 9 PM : 25

Sous forme démoniaque

FOR 105 CON 100 TAI 60 DEX 90 INT 75
APP — POU 125 ÉDU — SAN — PV 16
Imp : +1D6 Carrure : 2 MVT : 10 PM : 25

Combat
Attaques par round : 2 (griffe, morsure, langue)
Options de Combat rapproché : tant qu’il immobilise quelqu’un
avec sa langue, il ne peut pas mordre mais reste capable de
se servir de ses griffes.
Langue (manœuvre) : cette attaque consiste à projeter par sur-
prise environ 2 mètres de langue râpeuse, qui s’enroule autour
du cou de la victime et commence à l’asphyxier (infligeant
1D6 dégâts par round). Hetep l’utilise généralement sous sa
forme de chat et se transforme en démon tout en continuant
d’étouffer sa proie, avant de lui déchirer l’abdomen avec ses
griffes. Il est nécessaire de réussir un test opposé de DEX pour
échapper à l’organe rendu gluant par la bave, ou de FOR afin
de desserrer physiquement son étreinte. Si un investigateur
vise spécifiquement la langue d’Hetep et lui inflige 5 dégâts à Hommes-rats (2)
l’aide d’une arme tranchante, il la coupe net ; cette attaque ne
(Cf. scénario Le Terrier, OYS)
peut toutefois pas être effectuée par une victime immobilisée.
Les membres du peuple rat sont des humanoïdes courtauds,
Sous forme féline couverts d’un pelage gris terne, aux dents pourries et à la voix
Combat rapproché 35% (17/7), dégâts 1D4-2
aiguë, dont le timbre ressemble aux cris d’un enfant malade.
Langue (manœuvre) 65% (32/13), dégâts 1D6 par round
Ils vivent dans des grottes humides, creusent des terriers
Esquive 65% (32/13)
sous les vieux bâtiments ou dans les égouts, et on les croise
Sous forme démoniaque souvent en compagnie de goules. Il s’agit en fait de la jux-
Combat rapproché 70% (35/14), dégâts 1D6+Imp taposition malsaine de deux concepts opposés, une sorte
Langue (manœuvre) 65% (32/13), dégâts 1D6 par round d’hybri­dation entre un homme et un rat, qui marche tan-
Esquive 45% (22/9) tôt à la verticale et tantôt à quatre pattes. Il fut un temps où
ces créatures étaient humaines, mais des dérives génétiques
Compétences
couplées à de mauvaises habitudes causèrent leur dégéné-
Discrétion 95%, Grimper 85%, Pister 75%, Sauter 95%
rescence vers un état presque animal. La famille Boucher de
Langues : Anglais 30%, Arabe 30%, Copte 30%,
Égyptien (Démotique) 30% Boston en est un bon exemple ; ses membres furent corrom-
Protection : aucune pus par des siècles de consanguinité et par le culte pervers
Sortilèges : aucun qu’ils vouaient au Mythe (et plus précisément à Y’golonac,
Perte de Santé Mentale : 2/1D6+1 points à la vue d’Hetep sous raison pour laquelle les dégâts causés par les morsures d’un
sa forme démoniaque. homme-rat sont incurables).
127
 FARCE MACABRE

HOMMES-RATS, Protection : 9 points (peau)

Créatures errantes du monde souterrain Sortilèges : une horreur chasseresse a 25% de chances de
connaître 2D10 sorts.
Homme-rat 1 Perte de Santé Mentale : 0/1D10 points à la vue d’une horreur
FOR 60 CON 50 TAI 50 DEX 80 INT 40 chasseresse.
APP — POU 50 ÉDU — SAN — PV 10
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 10 PM : 10 Lions de Fouad
Homme-rat 2 Morani (mâle)
FOR 60 CON 60 TAI 55 DEX 70 INT 50 FOR 100 CON 45 TAI 85 DEX 90 INT —
APP — POU 85 ÉDU — SAN — PV 11 APP — POU 65 ÉDU — SAN — PV 13
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 10 PM : 17 Imp : +1D6 Carrure : 2 MVT : 10 PM : 13

Combat Kondo (mâle)

Attaques par round : 3 FOR 95 CON 50 TAI 80 DEX 95 INT —
Options de Combat rapproché : chaque round, les hommes-
APP — POU 60 ÉDU — SAN — PV 13
rats peuvent attaquer deux fois avec leurs griffes et infliger
une seule morsure. Imp : +1D6 Carrure : 2 MVT : 10 PM : 12
Mordre et serrer (manœuvre) : si sa morsure réussit, la créa-
ture s’accroche et inflige 1D3 dégâts par round jusqu’à ce Combat
que sa victime meure ou qu’elle-même soit tuée. Tant qu’ils Attaques par round : 2
restent indissociables, l’homme-rat et sa proie obtiennent Saisir et immobiliser (manœuvre) : si le lion réussit sa
chacun un dé bonus lorsqu’ils s’attaquent l’un l’autre. manœuvre, il bondit sur sa victime et la mord vigoureuse-
Quiconque s’efforce d’aider l’investigateur en visant la bête ment (dégâts 2D6+Imp), lui infligeant le même nombre de
doit effectuer un test de DEX à chaque tentative ; en cas dégâts automatiques à chaque round suivant – à moins
d’échec, il touche son allié. qu’elle ne s’échappe grâce à un test opposé de FOR.
Malédiction des hommes-rats : les dégâts infligés par la Combat rapproché 60% (30/12), dégâts 2D6+Imp
morsure d’un homme-rat ne peuvent être soignés naturel- Saisir et immobiliser (manœuvre) 60% (30/12), cf. description
lement, et la perte de points de vie est permanente (sauf en ci-dessus
cas de guérison d’ordre magique). De plus, un investigateur Esquive 25% (12/5)
mordu par un homme-rat contracte la rage, à moins qu’il ne
réussisse un test extrême de CON. Compétences
Combat rapproché 25% (12/5), dégâts 1D3 Discrétion 30%, Pister 25%
Mordre et serrer (manœuvre) 40%, dégâts 1D3 + infection Protection : 2 points (pelage)
Esquive 70% (35/14)

Compétences Nouvelle Grande Race de Yith

Discrétion 60%, Écouter 50%, Grimper 90%, Pister avec
l’odorat 35%, Trouver Objet Caché 40% Ces insectes (cf. Les cafards de Weder, page 44) sont en réa-
Protection : aucune lité des membres de la Nouvelle Grande Race de Yith.
Sortilèges : aucun
Perte de Santé Mentale : 0/1D6 points à la vue d’un homme-rat. Afin d’éviter d’être exterminés par les polypes volants, les
Yithiens transférèrent jadis leur essence dans le lointain futur
de la Terre, au-delà de l’extinction de l’humanité, s’installant
Horreur chasseresse dans des corps de scarabées dotés d’une intelligence collective.
Depuis, ils sont capables de percevoir et de coordonner leurs
FOR 145 CON 50 TAI 205 DEX 65 INT 80 efforts comme un seul esprit composé de plusieurs entités,
et ils disposent de ressources considérables pour se défendre
APP — POU 105 ÉDU — SAN — PV 25
contre les menaces extérieures. Nul ne sait si l’une d’entre
Imp : +3D6 Carrure : 4 MVT : 7/11* PM : 21 elles parviendra un jour à vaincre les Yithiens, ni combien de
*En volant. temps ceux-ci conserveront leur apparence de scarabées avant
d’en adopter une autre en migrant vers le passé, le présent ou
Combat le futur. De telles questions dépassent l’entendement humain.
Attaques par round : 2
Combat rapproché 65% (32/13), dégâts 1D6+3D6 Sous sa forme de cafard, la Grande Race peut marcher ou
Agripper (manœuvre) : la queue de la bête s’enroule autour de voler grâce à des ailes d’aspect métallique. Chaque essaim
sa victime et l’immobilise ; elle pourra se libérer grâce à un (composé d’environ 500 entités) est un esprit collectif
test opposé de FOR au prochain round capable de penser comme un seul individu. En voir un en
Esquive 35% (17/7) action donne l’impression qu’il agit de manière intelligente

128
 CHAPITRE 5 : RÉFÉRENCES

et intentionnelle. Les essaims peuvent collaborer pour fabri- Compétences

quer des technologies (y compris des armes) et des structures
adaptées à leur taille et à leurs besoins. Ils sont pratique-
ment immortels, car de nouveaux insectes naissent au fur
et à mesure que les anciens meurent. Cependant, les êtres
capables de détruire un essaim entier peuvent représenter
une réelle menace.
Électricité 60%, Sciences (Biologie 80%, Chimie 70%, Phy-
sique 90%), et d’autres à la discrétion du Gardien
Protection : aucune, mais l’utilisation d’armes à effet de zone
est nécessaire pour détruire l’essaim.
Perte de Santé Mentale : 0/1D4 points à la vue d’un essaim de
scarabées de la Grande Race.

Pouvoirs distinctifs Podencos d’al-Fallah

Esprit collectif : l’essaim demeure intact jusqu’à ce qu’au moins
75% de ses membres aient été détruits. À ce moment-là, Nabhan (mâle)
il subit une perte rapide de coordination et devient une FOR 45 CON 60 TAI 40 DEX 70 INT —
masse d’entités désorganisées. Les insectes qui consti-
APP — POU 50 ÉDU — SAN — PV 10
tuent l’essaim doivent rester à une distance maximale de
1 000 mètres les uns des autres afin de ne pas se retrouver Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 12 PM : 10
isolés de l’esprit collectif.
Adjum (femelle)
Sortilèges : chaque essaim a 10% de chances de connaître
1D4 sorts. FOR 25 CON 35 TAI 35 DEX 85 INT —
APP — POU 30 ÉDU — SAN — PV 6
NOUVELLE GRANDE RACE, Imp : –1 Carrure : –1 MVT : 12 PM : 6
Répugnants cafards du futur
Combat
Carac. Moy. Jet Attaques par round : 1
FOR 65 (10) (2D6 + 6) × 5 Combat rapproché 50% (25/10), dégâts 1D6 ou
CON — (10) n/a 1D6-1, respectivement
TAI — (1) n/a Esquive 42% (21/8)
DEX 65 (65) (2D6 + 6) × 5
Compétences
INT 115 (100) (6D6 + 2) × 5
Écouter 75%, Renifler quelque chose d’intéressant 90%
POU 65 (65) (2D6 + 6) × 5 Protection : aucune

PV : 500 (1)
Impact moy. : n/a
Carrure moy. : n/a (-2)
Points de magie moy. : 13 (1)
MVT : 4/10 en volant

Note : les moyennes et les jets correspondent à l’essaim, et les

chiffres entre parenthèses à chaque entité qui le compose.

Combat
Attaques par round : 1 (morsure ou arme)
Options de Combat rapproché : l’essaim est considéré
comme un seul organisme avec 1 attaque par round. Les
insectes peuvent mordre leurs adversaires ou utiliser des
armes spécialement conçues à cet effet (cf. Fusils à éclairs,
modèle B, page 116). Bien qu’une entité puisse théorique-
ment être tuée en subissant un seul dégât, dans la pratique,
personne n’irait affronter une telle nuée au corps à corps
ou avec des armes à feu. Au contraire, et à la discrétion du
Gardien, mieux vaut privilégier les armes bénéficiant d’une
zone d’effet comme les bombes, le feu, le froid, etc. afin de
détruire l’essaim, en particulier si elles sont utilisées dans un
espace réduit ou fermé.
Combat rapproché 40% (20/8), dégâts 1D6+2
Arme avancée 45% (22/9), dégâts 8D6/4D6/1D6 à
50/100/200 mètres (ne peut pas empaler)
Esquive 40% (20/8)

129
 Table des
personnages aléatoires

1D20 Personnages aléatoires

1-5 Personnage secondaire
6-8 Soldats britanniques ivres
9 Vieilles britanniques excentriques
10-11 Égyptologues dilettantes
12 Indépendantistes égyptiens hostiles
13 Collectionneurs d'art compulsifs
14-16 Touristes américains stupides
17-18 Touristes anglais pédants
19 Hommes d’affaires égyptiens suspects
20 Lancez 1D6 : (1-3) Prostituées mystérieuses ; (4-6) Délinquants dangereux

1D12 Personnages secondaires 1D12 Soldats britanniques ivres page 137

1 Abu al-Fallah page 132 1 Donald Aniston

2 Ibrahim ben Ali page 132 2 Wilson Bramson
3 Scott Brown pa ge 13 2 3 Bartholomew Cranston
4 Mihailo Bulatovic page 133 4 Walter Evanson
5 Agatha Christie page 133 5 Arnie Fleming
6 Winston Churchill page 134 6 Arnold Gates
7 Moustafa ibn Mahadni page 134 7 Dexter Jennings
8 Randolph Mayer page 135 8 Forrest Kendall
9 Hans, Sven et Lars Meyer page 135 9 Pierce Mathews
10 Michel Rolland page 135 10 Clarence Mayer
11 Mohammed Chah (Aga Khan III) page 136 11 Julius Morrison
12 Valentin Williams page 136 12 Marshall O'Sullivan

La Table des personnages aléatoires est utilisée chaque fois que les
investigateurs changent de lieu dans l’hôtel ; elle propose une liste
de PNJ susceptibles d’interagir avec eux pour différentes raisons. Le
Gardien est libre de s’en servir ou non selon ses besoins. En paral-
lèle, il peut aussi se référer à la Table des rumeurs (cf. page 142)
pour associer à chaque PNJ une histoire qui aidera les investigateurs
à faire progresser leur enquête. Les informations dont dispose un
personnage aléatoire sont déterminées par son type : un·e touriste,
un·e égyptologue ou un·e indépendantiste égyptien·ne fourniront
des renseignements différents. Enfin, le Gardien a également la pos-
sibilité de recourir à la Table des événements funestes, détaillée un
peu plus loin (cf. page 146). Nous excluons de la Table des person-
nages aléatoires les clients réguliers ainsi que les touristes riches,
oisifs et ennuyeux que l’on trouve partout (cf. Individu lambda
absurde, page suivante). Le Shepheard est un endroit très animé.
Pour utiliser la Table des personnages aléatoires, lancez d’abord
1D20 pour établir le type de personnage. En fonction du résultat
obtenu, reportez-vous à l’encart correspondant (ci-dessus ou page
suivante) et lancez le dé indiqué afin de savoir exactement de qui
il s’agit. Les soldats sont plus nombreux dans cette liste parce que
l’hôtel en est plein.
 CHAPITRE 5 : RÉFÉRENCES

INDIVIDU LAMBDA ABSURDE,

40 ans (au moins)

FOR 30 CON 30 TAI 45 DEX 45 INT 45

APP 60 POU 35 ÉDU 45 SAN 35 PV 7
Imp : –1 Carrure : –1 MVT : 7 PM : 7

Combat
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3-1
Esquive 22% (11/4)

Compétences
Baratin 25%, Charme ou Intimidation 20%, Crédit 20%,
Persuasion (Déblatérer des sottises sans intérêt) 25%
Langues : Anglais (Langue maternelle) 75%

Vieilles britanniques Égyptologues Indépendantistes

1D6 1D6 1D6
excentriques pa ge 13 7 dilettantes page 137 égyptiens hostiles page 138

1 Dora Albertson 1 Ben Battle 1 Moswen Abugarade

2 Susan Black 2 Alexander Jones 2 Hanbal Buneder
3 Elisabeth Hamill 3 Philip Kane 3 Maskini Chocair
4 Mary Jennings 4 Fredrick Pemberton 4 Abubakar Farran
5 Greta Michaelson 5 Andrew Walsh 5 Tarik Habibeh
6 Joan Washington 6 Alton Willis 6 Zaid Mahmoud

Collectionneurs d'art Touristes américains Touristes anglais

1D6 1D6 1D6
compulsifs page 138 stupides page 140 pédants page 140
1 Aasim Al Rahman 1 Monty Abrahams 1 John Cox
2 Horatio Nelson Cook 2 Sheldon Burrell 2 Sylvester Cranston
3 Neil Donaldson 3 Koby Derricks 3 Steve Kellogg
4 R.G. Gayer-Anderson 4 Stuart Griffin 4 Lord Pemberton
5 Moe Lennon 5 Randall Howland 5 Jeremy Right
6 Christian Miller 6 Trevor Simpson 6 William Sheeran

Hommes d’affaires Prostituées Délinquants

1D6 1D6 1D6
égyptiens suspects page 140 mystérieuses page 141 dangereux page 141

1 Queb Jadur 1 Ife Abu-Khali 1 Freddie Beckett

2 Apophis Kahwagi 2 Marlène Dufresne 2 Jerome Brown
3 Amsu Kumar 3 Jennifer Hendricks 3 Dakarai El Gohari
4 Funsani Musleh 4 Shalina Sarras 4 Khalid Mostafa
5 Baba Sabbag 5 Yanara Yakich 5 Hasani Nasser
6 Kafele Said 6 Olabisi Zamur 6 Jack Tailor
 FARCE MACABRE

Personnages secondaires 2. Ibrahim ben Ali

45 ans, secrétaire et garde du corps, père débordé
Lancez 1D20 sur la Table des rumeurs (cf. page 142).
Ben Ali est le secrétaire personnel et le chef de la sécurité de
1. Abu al-Fallah l’Aga Khan. Son énorme moustache est la copie conforme de
48 ans, chef de la police du Caire, homme blasé celle de son patron. Bien qu’il le déteste cordialement, il a tant
besoin de ce salaire qu’il s’en accommode et ferait tout pour
Il ne croit en rien : ni aux fantômes, ni aux médiums, ni même
garder son emploi. C’est un roc dont le point faible est l’argent.
en Dieu. Rares sont les habitants du Caire aussi désabusés
Cinq familles dépendent de lui : les trois sœurs de sa femme et
et amers que lui. Il vit dans l’espoir de retrouver un jour son
leurs enfants, ses parents âgés ainsi que ses deux frères, leurs
Londres bien-aimé, où il a étudié dans sa jeunesse. Il n’oserait
épouses respectives et cinq enfants chacun. Sa rémunération
jamais s’opposer à une décision du prince ou de l’Aga Khan. Il
pourtant correcte est clairement insuffisante. Quiconque lui
manie très bien le pistolet et a deux chiens de chasse (cf. Poden-
offre une somme respectable (1D10+10 livres sterling mini-
cos d’al-Fallah, page 129) qui attaquent sur son ordre. Il les pro-
mum) obtient un dé bonus à ses tests de Baratin, de Charme
mène chaque jour de 14h à 15h30 dans le jardin de la salle Isis,
et de Persuasion (mais pas d’Intimidation) avec lui.
toujours accompagné de 1D3 assistants (cf. Individu lambda
absurde, page 131). Le point faible d’Abu al-Fallah est son
FOR 90 CON 75 TAI 75 DEX 50 INT 45
besoin d’être reconnu pour son héritage londonien et sa culture
occidentale. Quiconque lui fait ce plaisir obtient un dé bonus à APP 45 POU 50 ÉDU 25 SAN 50 PV 15
ses tests de Baratin, de Charme et de Persuasion avec lui. Imp : +1D6 Carrure : 2 MVT : 7 PM : 10

FOR 50 CON 70 TAI 60 DEX 45 INT 80 Combat

Corps à corps* 75% (37/15), dégâts 1D3+Imp
APP 60 POU 60 ÉDU 70 SAN 60 PV 13
Revolver calibre 32 40% (20/8), dégâts 1D8
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 6 PM : 12 Esquive 25% (12/5)
*Coup de poing dévastateur : au moindre crochet de sa part,
Combat l’ennemi tombe à 0 point de vie et meurt sur-le-champ
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3 d’une hémorragie cérébrale (même s’il n’avait pas subi de
Revolver calibre 32 70% (35/14), dégâts 1D8 blessure grave). Rideau !
Esquive 22% (11/4)
Compétences
Compétences Baratin 10%, Crédit 50%, Persuasion 30%, Psychologie 25%
Baratin 30%, Crédit 75%, Persuasion 30%, Psychologie 35% Langues : Anglais 45%, Arabe (Langue maternelle) 45%
Langues : Anglais 70%, Arabe (Langue maternelle) 70%

3. Scott Brown
52 ans, détective de l’hôtel, complètement inepte
Chauve, petit et gros, affublé d’une moustache ridicule, Brown
est un vrai crétin qui ne comprend rien à rien, sauf le jour où
il perçoit sa paie. Ce militant mesquin peut ralentir et entra-
ver les actions des investigateurs de manière absurde, notam-
ment en arrêtant des innocents ou en libérant des coupables.
La meilleure chose qui pourrait arriver est qu’il soit dévoré par
une goule. Le Gardien peut avoir recours à lui pour orienter
la situation vers une issue inattendue, par exemple si Brown
décide brusquement d’enfermer quelqu’un dans les bureaux
de Behler pendant des heures. Il présente de nombreux points
faibles : l’argent (1D10+20 livres sterling minimum), le sexe (à
la discrétion du Gardien) et, curieusement, la nourriture (il
adore les huîtres, mais il est difficile d’en trouver des fraîches).
Quiconque accède à l’une de ces requêtes obtient un dé bonus
à ses tests de Baratin, de Charme et de Persuasion avec lui.

FOR 45 CON 30 TAI 55 DEX 45 INT 40

APP 45 POU 35 ÉDU 40 SAN 35 PV 8
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 5 PM : 7

132
 CHAPITRE 5 : RÉFÉRENCES

Compétences
Baratin 15%, Crédit 25%, Persuasion (Aider en essayant vrai-
ment de résoudre le problème) 55%, Psychologie 35%,
Savoir (Personnes et lieux de l’hôtel) 45%
Langues : Anglais (Langue maternelle) 50%

Combat
Corps à corps (Coup de tête) 25% (12/5), dégâts 1D3
Revolver calibre 38 35% (17/7), dégâts 1D10
Esquive 22% (11/4)
Compétences
Baratin (Répondre « Mince alors ! » à tout) 65%, Crédit 25%,
Persuasion 25%, Psychologie 25%
Langues : Anglais (Langue maternelle) 75%
5. Agatha Christie
32 ans, romancière
Extrêmement curieuse et bavarde, elle s’intéresse à tout. Elle est
très réservée et n’aime pas beaucoup discuter avec des étran-
gers, à moins que le sujet de la conversation ne la captive. Elle
méprise les idiots. Elle est très amie avec Gina Fontanarrosa
(cf. page 90) et loge au Shepheard avec son mari, Archibald
Christie (cf. Individu lambda absurde, page 131). En fait, elle
ne devrait pas être là car sa résidence favorite est l’hôtel Mena
House, à Gizeh, mais il n’y a pas de chambre disponible en haute
saison. Pour une raison inconnue, elle ne parlera jamais de son
séjour au Caire durant ces quelques jours de novembre. Aga-
tha possédant 65% en Psychologie, il est nécessaire d’obtenir
des réussites majeures aux tests de Baratin, de Charme ou de
Persuasion avec elle. En cas d’échec, l’écrivaine colle les investi-
gateurs telle une sangsue pour voir ce qu’ils mijotent, assoiffée
qu’elle est d’histoires truculentes ; elle abandonne son mari et les
poursuit où qu’ils aillent, risquant ainsi de découvrir d’indicibles
secrets. Voilà qui explique peut-être pourquoi ses lettres (iné-
dites jusqu’à leur publication dans Le Grand Tour) racontent sa
tournée promotionnelle de 1922 pour la British Empire Expo-
sition sans mentionner son séjour en Égypte. Ce livre retrace
pas à pas ses pérégrinations à travers le monde, avec l’intention

4. Mihailo Bulatovic
32 ans, portier et poète
(Cf. GC) Ce Monténégrin est une véritable armoire à glace
de plus de 2 mètres, mais aussi une personne sensible et char-
mante. Il sait qui entre et sort de l’hôtel à tout moment. Son
ami Ibrahim Amin (28 ans) l’a poussé à faire des études litté-
raires à l’université d’al-Azhar et lui a présenté Khalil Karim
(59 ans), un savant professeur qui lui a accordé l’accès à la
bibliothèque. Depuis, il s’y rend une fois par semaine pour
choisir un livre qu’il rapporte la fois suivante. À l’université, il
est devenu proche du pacha Saad Zaghloul (cf. page 139), le
chef des indépendantistes opposés au prince Fouad.

FOR 90 CON 90 TAI 90 DEX 50 INT 45

APP 60 POU 60 ÉDU 60 SAN 60 PV 18
Imp : +1D6 Carrure : 2 MVT : 8 PM : 12

Combat
Corps à corps 65% (32/13), dégâts 1D3+Imp
Revolver calibre 38 30% (15/6), dégâts 1D10
Esquive 25% (12/5)

133
 FARCE MACABRE

manifeste d’indiquer où elle se trouvait à tout moment… hor-

mis ces jours-là. Néanmoins, plusieurs personnes affirment
l’avoir croisée au Shepheard. Apparemment affectée par une
dépression provoquée par des cauchemars, Agatha disparaîtra
mystérieusement en 1926. S’agit-il d’un enlèvement ? Sa voiture,
une Morris Cowley grise, sera retrouvée dans une réserve natu-
relle du Surrey, couverte de traces de limon visqueux non iden-
tifiable (un élément du rapport de police écarté par les tabloïds).
Onze jours plus tard, la célèbre romancière refera surface au
Swan Hydropathic Hotel (aujourd’hui l’Old Swan Hotel) à
Harrogate, frappée d’amnésie. Le Gardien est libre d’utiliser ces
informations pour proposer une suite éventuelle à ce scénario
si les investigateurs s’impliquent d’une manière ou d’une autre
avec Agatha Christie. En 1930, elle épousera en secondes noces
l’archéologue Max Mallowan et restera à jamais liée au Moyen-
Orient, participant à plusieurs expéditions archéologiques.
« Un archéologue est le meilleur mari qu’une femme puisse avoir :
plus elle vieillit, plus il s’intéresse à elle. »

FOR 30 CON 30 TAI 40 DEX 45 INT 80

APP 60 POU 35 ÉDU 75 SAN 35 PV 7
Imp : –1 Carrure : –1 MVT : 8 PM : 7

Combat
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3-1
Esquive 22% (11/4)

Compétences
Baratin (Poser constamment des questions sur l’enfance de ses FOR 30 CON 80 TAI 60 DEX 45 INT 90
interlocuteurs) 60%, Crédit 40%, Intimidation (Parler de sexe APP 45 POU 75 ÉDU 90 SAN 75 PV 14
sans complexe) 40%, Persuasion (Critiquer le gouvernement
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 6 PM : 15
dans une conversation) 60%, Psychologie 65%
Langues : Anglais (Langue maternelle) 75%
Combat
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3
Revolver calibre 32 25% (12/5), dégâts 1D8
6. Winston Churchill Esquive 22% (11/4)
48 ans, secrétaire d’État à la Guerre et aux Colonies
Compétences
Churchill vient d’être opéré de l’appendicite et de perdre les Crédit 85%, Intimidation (Ne pas supporter les casse-pieds)
élections générales. Tout le temps énervé, il a mal partout – 75%, Persuasion 85%, Psychologie 75%, Savoir (Parler com-
surtout quand il marche – et n’est vraiment à l’aise qu’en posi- pulsivement de whisky écossais) 75%
tion assise. Il se déplace sans canne mais tuerait pour en avoir Langues : Anglais (Langue maternelle) 90%
une. Il est très ami avec Martín Sandoval (cf. page 90), qui
lui fournit les meilleurs cigares. Juste avant son audience avec
le roi, prévue le 28 novembre afin de le nommer Compagnon 7. Moustafa ibn Mahadni
d’honneur, il fait un voyage éclair au Caire pour assister à 57 ans, chef de cuisine inquiétant
l’anniversaire de Behler, à qui il doit de nombreuses faveurs.
Gérant de facto de l’hôtel et membre de la Fraternité du
Churchill est un ami loyal et indéfectible. Le surnaturel ne
Pharaon Noir, il exerce des fonctions qui dépassent large-
l’intéresse pas du tout ; il vise au contraire des résultats pra-
ment ses compétences, comme la préparation et la gestion
tiques qui, selon lui, permettent de développer les connais-
des aliments.
sances nécessaires pour faire face aux défis que réserve l’ave-
nir. Il peut se laisser conseiller par un sorcier si celui-ci lui
assure un succès absolu dans son travail (à moins que les Note à l’intention du Gardien : il est rare que Mahadni
investigateurs ne le fassent changer d’avis, Aleister Crowley quitte son poste. Lancez 1D6 : sur un résultat de 1-3, la
devient son occultiste officiel après quelques années). Qui- rencontre aléatoire se fait avec lui, qui entre justement
conque effectue un test de Crédit en présence de Churchill dans la cuisine. Sur 4-6, relancez le dé sur la Table des
obtient deux dés bonus. personnages aléatoires (cf. page 130).

134
 CHAPITRE 5 : RÉFÉRENCES

En réalité, Mahadni est à la tête des petites mains. C’est 9. Hans, Sven et Lars Meyer
l’homme en charge de l’embauche des employés aux qualifica-
Trentenaires, bagagistes suisses
tions les plus basses, de l’équipe d’entretien, des grooms et de
l’approvisionnement en général, ainsi que de la maintenance. (Cf. GC) Les trois frères vont toujours ensemble. Amis
Toutes les marchandises passent sous sa surveillance directe, intimes de Behler, pour lequel ils seraient capables de tuer,
de la lessive utilisée par le service de blanchisserie aux vien- ils peuvent être d’une grande aide aux investigateurs si ces
noiseries servies au petit-déjeuner. Behler lui a confié toutes derniers les traitent poliment et leur laissent un pourboire
ces responsabilités afin de pouvoir se consacrer uniquement considérable. Le plus jeune, Lars, sait ouvrir toutes les portes.
aux activités mondaines. Il lui fait entièrement confiance car
cela lui permet de négliger ses propres devoirs de directeur. FOR 50 CON 60 TAI 50 DEX 45 INT 45
Mahadni est un adorateur redoutable, le bras droit de Garth APP 60 POU 35 ÉDU 45 SAN 35 PV 11
Weder et d’al-Shakti en personne. Il est capable de com-
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 8 PM : 7
mettre n’importe quel type d’atrocité pour exaucer les sou-
haits des supérieurs qu’il idolâtre. Il nourrit les monstres des Combat
sous-sols, qui vivent là depuis plusieurs décennies. Corps à corps 60% (30/12), 65% (32/13), 70% (35/14), dégâts 1D3
Esquive 22% (11/4)
FOR 90 CON 75 TAI 75 DEX 50 INT 45
Compétences
APP 45 POU 45 ÉDU 45 SAN 00 PV 15
Baratin 15%, Charme (Demander sincèrement si le client a besoin
Imp : +1D4 Carrure : 1 MVT : 6 PM : 9 de quelque chose) 50%, Crédit 15%, Crochetage 85%*,
Persuasion 25%, Psychologie 15%
Combat *Uniquement pour Lars Meyer.
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3+Imp Langues : Allemand (Langue maternelle) 60%, Anglais 55%,
Sabre court 75% (37/15), dégâts 1D6+1+Imp Français 20%, Italien 20%, Romanche 10%
Esquive 22% (11/4)

Compétences
Baratin 50%, Crédit 20%, Intimidation (Terroriser d’un seul 10. Michel Rolland
regard) 75%, Psychologie 25% 35 ans, maître d’hôtel neurasthénique, lâche et profondé-
Langues : Anglais 35%, Arabe (Langue maternelle) 90%, Fran- ment inutile
çais 90%

Note à l’intention du Gardien : il est rare que Rolland

quitte son poste. Lancez 1D6 : sur un résultat de 1-3,
8. Randolph Mayer
la rencontre aléatoire se fait avec lui, qui entre justement
52 ans, officier de police de Scotland Yard chargé de la dans le restaurant. Sur 4-6, relancez le dé sur la Table
sécurité de Churchill des personnages aléatoires (cf. page 130).
Son protégé est difficile à suivre et lui échappe souvent. Pas-
sionné de whisky pur malt, Mayer fréquente beaucoup le bar
de l’hôtel. Quiconque lui paye un verre, ou mieux, une bou-
teille, obtient deux dés bonus à ses tests de Persuasion avec
lui, mais la conversation prend du temps (1D20+10 minutes
minimum). Si Churchill est présent pendant cet échange,
l’investigateur est presque sûr d’obtenir toutes les informa-
tions qu’il souhaite tirer de Randolph.

FOR 45 CON 45 TAI 45 DEX 45 INT 45

APP 50 POU 40 ÉDU 45 SAN 40 PV 9
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 6 PM : 8

Combat
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3
Revolver calibre 38 50% (25/12), dégâts 1D10
Esquive 22% (11/4)

Compétences
Crédit 65%, Persuasion 45%, Psychologie 35%, Savoir (Parler
compulsivement de whisky écossais) 25%
Langues : Anglais (Langue maternelle) 75%

135
 FARCE MACABRE

Issu d’une famille difficile, il a de sérieux problèmes d’adap-

tation depuis l’âge de quinze ans. Il entretient une relation
tendue avec Moustafa ibn Mahadni, le chef cuisinier, qui lui
interdit l’entrée de la cuisine. Cette décision le déconcerte car
il n’a pas l’habitude de travailler ainsi. Il a essayé d’en parler à
Behler, mais celui-ci est catégorique : il défend Mahadni et
le considère comme sa meilleure recrue. Rolland veut quitter
cet hôtel et a reçu des offres du Savoy et du Semiramis, mais
pour la moitié de son salaire actuel – un élément qui prime
sur les désagréments et le mépris que lui inspire son travail.
Malgré sa peur, il n’hésite pas à dire du mal de Mahadni et à
aider les investigateurs s’ils lui paraissent s’opposer au cuisi-
nier. À l’inverse, n’importe quel serveur interrogé (sans qu’au-
cun test ne soit nécessaire) critique Rolland et assure qu’il ne
fait absolument rien, avant d’ajouter que le chef de cuisine est
le seul à travailler. Terriblement lâche, Michel Rolland s’affole
dès qu’il est question de désordre, de bruit ou de confusion.
La cuisine le terrifie et il se met à hurler si quelqu’un l’oblige
à y entrer. Il vit en dehors de l’hôtel, dans un appartement de
l’autre côté d’Ezbekiya.

FOR 40 CON 60 TAI 50 DEX 45 INT 45

APP 60 POU 35 ÉDU 45 SAN 35 PV 11
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 7 PM : 7

Combat Compétences
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3 Baratin (Demander des nouvelles de la mère de ses interlo-
Esquive 22% (11/4) cuteurs) 75%, Conduite 30%, Crédit 75%, Persuasion 60%,
Psychologie 30%
Compétences Langues : Anglais 75%, Arabe 80%, Ourdou (Langue mater-
Baratin (Pleurer pour un rien) 65%, Crédit 20%, Intimidation nelle) 90%
(Se croire spécial et le clamer à tout bout de champ) 50%,
Persuasion 15%, Psychologie 25%
Langues : Anglais 55%, Français (Langue maternelle) 90% 12. Valentin Williams
39 ans, correspondant du Times au Caire

11. Mohammed Chah (Aga Khan III) Ce romancier et ancien rédacteur en chef de l’agence Reuters est
l’une des personnes les mieux informées de la planète. Il peut se
45 ans, 48 imam des musulmans chiites ismaéliens, président
e
révéler d’une grande aide pour les investigateurs car il connaît
de la Ligue musulmane et de l’Assemblée générale de la
tout le monde, à l’hôtel comme ailleurs. Quiconque effectue un
Société des Nations, milliardaire
test de Crédit en présence de Williams obtient un dé bonus.
L’Aga Khan veut seulement passer un bon moment dans cet
hôtel calme et luxueux, rien de plus. Par conséquent, il s’irrite FOR 40 CON 55 TAI 45 DEX 45 INT 80
dès qu’on lui expose des problèmes et se montre très recon- APP 60 POU 75 ÉDU 75 SAN 75 PV 10
naissant si on le fait rire. Son secrétaire Ibrahim ben Ali
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 8 PM : 15
(cf. page 132), une masse de muscles d’acier, transporte une
mallette contenant 100 000 livres sterling en cas d’urgence. Combat
Quiconque effectue un test de Crédit en présence de l’Aga Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3
Khan obtient un dé bonus. Revolver calibre 38 40% (20/8), dégâts 1D10
Esquive 22% (11/4)
FOR 50 CON 40 TAI 40 DEX 45 INT 60
Compétences
APP 60 POU 55 ÉDU 60 SAN 55 PV 8 Baratin 55%, Conduite 40%, Crédit 75%, Persuasion (S’intéresser
Imp : 0 Carrure : 0 MVT : 8 PM : 11 à tout ce qui paraît étrange) 85%, Psychologie (Détecter les
inepties dans des discours invraisemblables) 80%, Savoir ès
Combat Société cairote 80%
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3 Langues : Allemand 45%, Anglais (Langue maternelle) 75%,
Esquive 22% (11/4) Arabe 45%, Français 50%, Italien 45%

136
D’autres personnages mineurs sont
ébauchés ci-après afin d’apporter un
peu de piquant ou quelques rebondisse-
ments inattendus à l’histoire.
Soldats britanniques ivres
Insupportables, bagarreurs et imper-
tinents, ces militaires ne sont qu’une
distraction ennuyeuse pour les investi-
gateurs (à l’exception des rumeurs qu’ils
peuvent raconter). Ils portent tous des
armes, bien qu’ils n’y aient recours qu’en
cas d’extrême nécessité. Cependant, il
y a 45% de chances qu’ils déclenchent
une rixe à la moindre occasion.
Lancez 1D6 sur la Table des rumeurs.
1. Donald Aniston
C’est un roux avec des taches de rous-
seur. Très violent. Corps à corps 30%
(15/6) ; Revolver calibre 38 30% (15/6),
dégâts 1D10.
2. Wilson Bramson
Il est affublé d’oreilles énormes. Aga-
çant. Corps à corps (Coup de tête) 30%
(15/6) ; Revolver calibre 32 35% (17/7),
dégâts 1D8.
3. Bartholomew Cranston
Il porte une moustache qui touche ses
favoris. Sympathique. Corps à corps 50%
(25/10) ; Revolver calibre 32 45% (22/9),
dégâts 1D8.
4. Walter Evanson
Son uniforme est absolument impec-
cable, bien qu’il mange comme un
cochon. Comment fait-il ? Vaniteux.
Corps à corps 55% (27/11) ; Revolver
calibre 32 50% (25/10), dégâts 1D8.
5. Arnie Fleming
Borgne de l’œil gauche. Honnête. Corps à
corps 25% (12/5) ; Revolver calibre 32 20%
(10/4), dégâts 1D8.
6. Arnold Gates
Il lui manque la jambe droite. « Les
Allemands l’ont gardée », raconte-il.
Agité. MVT 4 ; Corps à corps 70%
(35/14) ; Revolver calibre 32 65%
(32/13), dégâts 1D8.
7. Dexter Jennings
Il a une dent en or. Très drôle. Poker 45% ;
Corps à corps (Coup de tête) 25%
(12/5) ; Revolver calibre 32 25% (12/5),
dégâts 1D8.
8. Forrest Kendall
Il a les mains moites et ne parle que
pour dire des clichés. Conduite 80% ;
Corps à corps 40% (20/8) ; Revolver
calibre 32 35% (17/7), dégâts 1D8.
9. Pierce Mathews
Fan de Basil Rathbone, il finit toutes
ses phrases par « Tu vois ce que je veux
dire ? ». Corps à corps 60% (30/12) ; Revol-
ver calibre 32 55% (27/11), dégâts 1D8.
10. Clarence Mayer
Il parle tout le temps de cricket. Sincère.
Corps à corps 45% (22/9) ; Revolver
calibre 38 40% (20/8), dégâts 1D10.
11. Julius Morrison
Sa mauvaise haleine fait que les gens
l’évitent. Hypocrite. Corps à corps (Coup de
tête) 40% (20/8) ; Revolver calibre 38 60%
(30/12), dégâts 1D10.
12. Marshall O'Sullivan
Il n’arrête pas de tousser. Lâche. Corps à
corps 35% (17/7) ; Revolver calibre 38 40%
(20/8), dégâts 1D10.
Vieilles britanniques
excentriques
Pénibles, folles et merveilleuses.
Lancez 1D10 sur la Table des rumeurs.
1. Dora Albertson
Elle porte un chapeau Pamela excessi-
vement grand et prétend être médium.
Simple d’esprit. Baratin 40% ; Entrer en
contact avec les esprits 0%.
2. Susan Black
Elle a visité les pyramides quinze fois.
Charme (Être séduisante) 40%.
3. Elisabeth Hamill
Elle garde dans son sac à main le pistolet
Derringer non graissé de son défunt mari.
Méfiante. Derringer calibre 25 20% (10/2),
dégâts 1D6 (panne : 60).
4. Mary Jennings
Elle ne parle que de ses cinq enfants : un
chauffeur de taxi à Soho, un trafiquant
d’alcool à Chicago, un bookmaker au
Derby d’Epsom, un prêtre épiscopalien
à Manchester et sa fille, dont elle ignore
le métier mais qui vit dans un splen-
dide appartement près de Piccadilly.
Tête en l’air.
5. Greta Michaelson
Elle essaie d’échapper à son mari qui la
poursuit partout dans le monde. Ter-
rorisée. Discrétion (Passer absolument
inaperçue) 75%.
6. Joan Washington
Elle a 75 ans et veut épouser l’Aga
Khan. Vraiment paumée. Baratin 55%.
Égyptologues dilettantes
Névrosés et vaniteux.
Lancez 1D12 sur la Table des rumeurs.
1. Ben Battle
Il déteste Le Caire mais il doit s’y rendre
pour ses recherches. Il hait les Égyptiens
et les personnes au teint hâlé. Selon lui,
l’Angleterre devrait récupérer tout l’art
égyptien, à commencer par le contenu
du Musée égyptien, afin de le transférer
au British Museum. Profondément xéno-
phobe, il est fasciné par Garth Weder,
qu’il considère comme un individu intel-
ligent dont les projets pour l’Europe vont
bien au-delà de l’archéologie. « Enquêter
sur le passé est une façon de deviner l’ave-
nir », déclare-t-il, enthousiaste. D’autre
part, ses recherches personnelles ne le
mènent à rien. C’est un type mesquin et
dangereux. Si les investigateurs parlent
trop, il répètera tout à Weder. Baratin
(Énerver tout le monde) 45%.
2. Alexander Jones
Il essaie de soutirer de l’argent à l’Aga
Khan pour effectuer des fouilles sous
le sphinx, et il le suit partout avec son
porte-documents plein de notes. Tout
ce qu’il raconte est strictement vrai.
137
 C’est un véritable érudit, un homme
triste mais profondément sage. Connais-
sance 85% ; Égyptien (Classique, lu et
écrit seulement) 60% ; Égyptien (Démo-
tique, lu et écrit seulement) 60% ; Persua-
sion (Ennuyer même les pierres) 50% ;
Savoir ès Égyptologie 65%.
3. Philip Kane
Il veut acheter le temple d’Abou Simbel
pour le déplacer à Londres. Il en sait plus
qu’il n’y paraît, bien qu’il soit incapable
de distinguer le réel de l’imaginaire. C’est
un crétin mais pas un mauvais bougre.
Baratin (Avoir l’air d’un idiot) 45% ;
Savoir ès Égyptologie 30%.
4. Fredrick Pemberton
Il a acheté un terrain à Louxor sans
rien y trouver depuis trois ans. Sa mère
finance les fouilles, terriblement coû-
teuses. Il a l’âge mental d’un enfant de
8 ans. Savoir ès Égyptologie 25% ; Savoir
(Parler constamment de sa mère) 45%.
5. Andrew Walsh
Il est persuadé qu’Howard Carter lui
vole toutes ses idées et le déteste cordia-
lement. Selon lui, l’archéologue fouille
dans la Vallée des Rois parce qu’il
l’a entendu en parler. Il y a quelques
années, il dînait avec des amis et Car-
ter, qui mangeait une soupe seul à la
table d’à côté, tendit l’oreille en l’en-
tendant mentionner l’emplacement de
la tombe KV62. Walsh expliqua tout
à ses amis, décrivant avec force détails
le couloir et l’existence d’au moins trois
chambres sacrées, précisant que la
sépulture était non seulement celle du
pharaon infirme mais aussi de sa famille
du côté paternel. Il se souvient parfaite-
ment que Carter nota tout ceci dans un
carnet, sur la couverture duquel il avait
écrit « Toutânkhamon ». Andrew Walsh
est un humble égyptologue rongé par la
jalousie. Égyptien (Classique, lu et écrit
seulement) 25% ; Égyptien (Démotique,
lu et écrit seulement) 25% ; Savoir ès
Égyptologie 30%.
6. Alton Willis
Il fait étalage des petites figurines et des
parchemins qu’il garde dans les poches
et qui sont tous des faux. Méprisé à
Londres, il a décidé de vivre au Caire.
138
C’est un parfait imbécile. Baratin (Faire
perdre leur temps aux gens sans qu’ils s’en
rendent compte) 45% ; Connaissance 05%.
Indépendantistes
égyptiens hostiles
Lancez 1D10 sur la Table des rumeurs.
1. Moswen Abugarade
Il porte une ceinture composée de
bâtons de dynamite. Ses frères le consi-
dèrent comme un crétin et se moquent
de lui. C’est un lâche qui peut à tout
moment commettre une folie dans l’es-
poir de les faire changer d’avis. Très ami
avec Abubakar Farran (cf. ci-dessous).
Baratin (Être pris de nervosité et de
tics étranges) 35% ; Pistolet Luger 35%
(17/7), dégâts 1D10.
2. Hanbal Buneder
Deux armes parfaitement visibles
dépassent des poches de son pantalon.
Si le Gardien utilise Pulp Cthulhu, il
peut tirer avec les deux en même temps
en appliquant un dé malus à chaque
attaque (cf. PC, page 73). C’est un tueur
extrêmement dangereux qui a assassiné
beaucoup d’Anglais et qui adore ça. Il
déteste à mort Zaid Mahmoud (cf.
ci-contre). Automatique calibre 32 ×2
35% (17/7), dégâts 1D8 chacun.
3. Maskini Chocair
Sa veste cache une véritable collection
de couteaux. Il veut sincèrement libérer
l’Égypte du joug britannique. Imprévi-
sible. Couteau de boucherie ×1D10 55%
(27/11), dégâts 1D6+1D4.
4. Abubakar Farran
Éduqué à Cambridge, il assassine tous
les mois un Britannique et abandonne
son corps dans le désert, à la merci des
chacals. Ses victimes ne le voient jamais
venir. C’est un ange avec son entou-
rage. Corps à corps (Coup de tête) 60%
(30/12) ; Couteau de cuisine 60%
(30/12), dégâts 1D4+2+1D4 ; Revolver
calibre 32 80% (40/16), dégâts 1D8.
5. Tarik Habibeh
Il veut tuer le prince Fouad, non par
patriotisme mais parce qu’il le voit
comme un imposteur et un traître qui
a vendu l’Égypte aux Anglais. C’est un
être des plus dangereux, une très mau-
vaise personne. Intimidation (Pétrifier
d’un simple regard) 55% ; Automatique
calibre 32 60% (30/12), dégâts 1D8.
6. Zaid Mahmoud
Ami intime du pacha Saad Zaghloul
(le chef en exil de l’opposition, cf. encart
page suivante), il est son confident et
lui envoie une lettre chaque jour pour
l’informer de ce qui se passe à l’hôtel.
Il n’épargne personne, décrivant en
détail tout ce que font les clients qu’il
voit. Il connaît al-Shakti, Najjar et
Weder mais ne s’intéresse pas à eux,
car ils n’agissent pas vraiment contre le
peuple égyptien – sans compter qu’ils
peuvent être utiles. C’est le plus dange-
reux de tous. Froid comme le marbre. Il
y a 65% de chances qu’il décide de tuer
quelqu’un par pure précaution. Pistolet
Luger 65% (32/13), dégâts 1D10.
Collectionneurs
d'art compulsifs
Déséquilibrés, dépourvus de sens moral.
Lancez 1D20 sur la Table des rumeurs.
1. Aasim al-Rahman, 49 ans
(Cf. GC) Un grand Arabe élégant aux
mains et aux doigts exceptionnellement
allongés qui s’intéresse à tout ce qui
concerne Akhenaton. Avant la décou-
verte de Carter, Aasim était déjà sur la
piste du nouveau grand tombeau que
les Anglais cherchaient dans la Vallée
des Rois. Il a été averti de la véracité de
la rumeur il y a moins d’une semaine, et
l’un des nombreux hommes de main de
Carter a osé lui parler hier. D’après lui,
les Anglais ont volé des reliques dans un
tombeau proche de celui d’Akhenaton,
dont une noire, énorme et très longue
(qui ressemblait davantage à une
colonne de basalte qu’à un sarcophage)
ainsi que d’autres en or, telles qu’il n’en
avait jamais vu. Certains de ces objets
représentaient des dieux antiques et
inconnus, différents de ceux retrou-
vés dans d’autres sépultures. Aasim
al-­Rahman s’est installé à l’hôtel pour
découvrir de quoi il retourne après que
son informateur, devenu complètement
fou, s’est enfui dans le désert sans plus
donner de nouvelles. Il soupçonne que
des statuettes comptent parmi les arte-
facts disparus et sont conservées dans
les ateliers de Thèbes. Le Gardien est
libre de décider si ces informations sont
vraies ou fausses. Carter n’a pas vu de
figurines ; pourraient-elles avoir été
cachées puis dérobées d’une manière
ou d’une autre pendant le transport
au Shepheard ? Arabe 65% ; Connais-
sance 65% ; Égyptien (Classique, lu et
écrit seulement) 40% ; Égyptien (Démo-
tique, lu et écrit seulement) 40% ; Savoir
ès Égyptologie 70%.
w Saad Zaghloul x
Frère de l’avocat Ahmed Fathi
Zaghloul et époux de Safia Zaghloul
(une militante féministe radicale), il
est le père de l’indépendance égyp-
tienne. C’est un homme intelligent,
sage, actif et patient. Il ne réside
pas au Shepheard mais s’y rend le
plus vite possible si quelqu’un qui
le connaît et qui a suffisamment de
Crédit le lui demande. En 1919, une
révolution majeure a éclaté suite à
l’expulsion du pacha par les Britan-
niques. Le 28 février 1922, le gouver-
nement a finalement déclaré la fin du
protectorat et l’Égypte est devenue
un État souverain indépendant.
SAAD ZAGHLOUL (PACHA),
63 ans, pacha et homme politique égyptien, instigateur du terrorisme à
temps partiel
FOR 35 CON 25 TAI 40
APP 45 POU 75 ÉDU 80
Imp : –1 Carrure : –1 MVT : 5
Combat
Corps à corps 25% (12/5), dégâts 1D3-1
Revolver calibre 32 35% (17/7), dégâts 1D8
Esquive 20% (10/4)
Compétences
Baratin (Parler constamment de la femme qu’il aime) 65%, Charme 65%,
Crédit 75%, Droit 60%, Intimidation (Désemparer d’un simple regard) 60%,
Persuasion 75%, Psychologie 65%
Langues : Anglais 40%, Arabe (Langue maternelle) 90%, Français 30%
2. Horatio Nelson Cook, 82 ans
Sa barbe blanche lui descend jusqu’à la
taille. Spécialiste des objets de la XIVe
dynastie, il ne s’intéresse aux autres que
par spéculation. C’est un véritable éru-
dit. Égyptien (Classique, lu et écrit seule-
ment) 45% ; Égyptien (Démotique, lu et
écrit seulement) 45% ; Savoir ès Égypto-
logie 35% ; Savoir (Ne se soucier que de
son propre travail) 75%.
3. Neil Donaldson, 42 ans
Margoulin malhonnête qui aime acheter
et vendre n’importe quoi, il sait beaucoup
de choses mais n’en a qu’après l’argent.
Cependant, beaucoup ont pris peur
et un nouveau parti gris et triste a vu
le jour : le Parti égyptien libéral. Ayant
servi d’intermédiaire avec les Anglais,
toujours de manière dégonflée, Fouad
est absolument terrifié par Saad
Zaghloul. Si les investigateurs envoient
un télégramme au pacha dans son
hôtel des Seychelles, le prince devient
une marionnette entre leurs mains.
Quiconque présente un message de
Zaghloul à Fouad ou à n’importe quel
indépendantiste égyptien obtient
deux dés bonus à ses tests de com-
pétence sociale (Baratin, Charme,
Intimidation et Persuasion) contre lui.
DEX 40 INT 80
SAN 65 PV 6
PM : 15
Bien que les chats le dégoûtent, son obses-
sion est d’acquérir par tous les moyens
possibles – hormis le vol – la statuette
de la déesse Bastet que Gayer-Anderson
(cf. ci-dessous) garde dans sa chambre. Il
porte une ânkh en or autour du au cou.
Baratin (Soutirer subrepticement des infor-
mations) 45% ; Savoir ès Égyptologie 30%.
4. R.G. Gayer-Anderson, 41 ans
Il s’est retiré de l’armée en 1919 pour
devenir inspecteur au ministère de l’In-
térieur égyptien. Il collectionne les figu-
rines de chats et ne voyage jamais sans
ses 2D20+10 animaux de compagnie
favoris, toutes races confondues, qui
urinent et défèquent partout. À cause
de l’odeur insupportable, il est sur le
point de se faire expulser de l’hôtel. Sa
chambre renferme une pièce unique :
une effigie en bronze de la déesse Bas-
tet pourvue d’anneaux d’or, qu’il a répa-
rée lui-même. Il a rencontré Omar
al-Shakti lors d’une fête à l’ambassade
américaine, lui a parlé de sa passion
pour les chats et a caressé celui du sor-
cier (cf. Hetep, le félin démoniaque
page 127) à plusieurs reprises, sans
savoir quel danger il courait. Il peut
le présenter aux investigateurs, et qui-
conque le connaît obtient un dé bonus
à ses tests de Baratin, de Charme et de
Persuasion avec al-Shakti. Crédit 55%.
5. Moe Lennon, 55 ans
Il achète tout ce qui lui semble ancien
sans rien y connaître. Son ranch au Texas
a la forme d’une pyramide, et il en garde
une vieille photo élimée dans son porte-
feuille car personne ne veut croire pareille
bêtise. Savoir (Pérorer sur les différentes
sortes de viande bovine) 45% ; Automa-
tique calibre 32 25% (12/5), dégâts 1D8.
6. Christian Miller, 65 ans
Il collectionne les momies et en a déjà
plus de trente dans son cottage du
Yorkshire. Aussi incroyable que cela
puisse paraître, l’une d’elle est éten-
due sur le lit de sa chambre d’hôtel. Sa
femme Marie n’arrive pas à comprendre
son comportement étrange, mais elle
le laisse faire (elle dort sur le canapé).
La relation entre les deux époux est un
mystère pour tous leurs amis. Savoir ès
Égyptologie 30%.
139
 Touristes
américains stupides
Lancez 1D6 sur la Table des rumeurs.
1. Monty Abrahams, 28 ans
Il a été agressé et frappé à plusieurs
reprises parce qu’il visite la ville sans
guide ni protection. Il adore l’aventure,
n’a pas d’argent et souffre d’obésité mor-
bide pour une raison étrange : il mange
du sucre directement à la cuillère, une
manie d’enfance compulsive qui peut le
tuer. C’est un homme bon.
2. Sheldon Burrell
Il loge à l’hôtel pour les prostituées
mais ne les a pas encore trouvées. À
force de demander leurs tarifs à toutes
les femmes qu’il croise, il est sur le point
d’être mis à la porte.
3. Koby Derricks
Il écrit des histoires d’horreur pour des
magazines américains comme Weird
Tales. Il veut passer une nuit à l’inté-
rieur d’une pyramide et voir ce qu’il
advient. Personnalité borderline. Bara-
tin (Débiter des âneries jusqu’à lasser son
interlocuteur) 45%.
4. Stuart Griffin
Il vient pour les fêtes, l’alcool et la
drogue. Il connaît le Gros Nubien. Il
ne compte pas remettre les pieds à New
York. Il n’a pas visité les pyramides, ni
même quitté l’hôtel. Il ne boit que du
gin ; lorsqu’on le lui sert avec du citron,
il enlève la rondelle du verre.
5. Randall Howland
Il y a tout juste un an, sa femme l’a quitté
pour un homme d’origine indienne ou
arabe lors d’une fête à l’ambassade bri-
tannique de Washington. Il s’est rendu
au Caire dans l’espoir de les retrouver et
de venger sa réputation bafouée. Il ne se
souvient plus très bien de l’apparence de
sa femme, dont il garde une photo au
cas où. Persuasion (Harceler quiconque
n’est pas un Yankee) 65%.
6. Trevor Simpson
Il soutient l’indépendance de l’Égypte
parce qu’il déteste les Anglais et leur
140
répugnante culture colonialiste, sur-
tout depuis qu’il a été expulsé du club
d’aviron de Cambridge. Il veut rencon-
trer des terroristes radicaux mais ne
sait pas comment les identifier. Savoir
(S’épancher sans cesse sur sa haine de
Cambridge) 45% ; Automatique calibre
32 35% (17/7), dégâts 1D8.
Touristes anglais pédants
Lancez 1D10 sur la Table des rumeurs.
1. John Cox
Il est convaincu que le salut de l’Europe
réside dans des personnes comme Benito
Mussolini, le premier ministre italien.
C’est un abruti fasciste. Automatique
calibre 22 court 25% (12/5), dégâts 1D6.
2. Sylvester Cranston
Il a la poitrine ornée de médailles de
la Grande Guerre. Il affirme (à raison)
que l’hôtel est plein de terroristes. C’est
un héros de guerre, une personne intré-
pide avec de fortes convictions conser-
vatrices. Il se montre d’une grande
aide pour les investigateurs s’ils évitent
de l’offenser. Il garde dans sa chambre
une valise en fer remplie d’armes (à
la discrétion du Gardien). Revolver
calibre 32 85% (42/17), dégâts 1D8.
3. Steve Kellogg
Il veut commercialiser des céréales
pour la grande consommation, mais un
produit américain similaire lui fait de la
concurrence et porte le même nom que
lui. Chance 5%.
4. Lord Pemberton
Il veut rencontrer Churchill et le pour-
suit partout où il va, prétendant avoir
quelque chose de très important à lui
dire. C’est un analphabète bon à rien.
Randolph Mayer (cf. page 135) l’a à l’œil
mais le considère comme inoffensif.
5. Jeremy Right
Il dit être l’ami intime de l’Aga Khan
et affirme qu’il peut le présenter à
n’importe qui ; évidemment, c’est par-
faitement faux. Il travaille dans une
boucherie du Sussex. Savoir (Tout
connaître sur les vaches) 80%.
6. William Sheeran
Il veut organiser une expédition à la pyra-
mide de Khéops pour découvrir un nou-
veau passage qui le mènerait à la chambre
funéraire cachée du pharaon. C’est un
grand égyptologue qui est sous-estimé
par la profession, en raison de l’aspect
aventureux de ses recherches et parce
que sa fortune provient de l’usine de bis-
cuits de sa femme. Cependant, c’est un
véritable érudit : il sait tout sur l’Égypte
ancienne et sur ses dynasties. Égyptien
(Classique, lu et écrit seulement) 20% ;
Égyptien (Démotique, lu et écrit seule-
ment) 20%, Savoir ès Égyptologie 55%.
Hommes d’affaires
égyptiens suspects
Lancez 1D12 sur la Table des rumeurs.
1. Queb Jadur
Ce promoteur de 30 ans veut brû-
ler l’hôtel, acheter le terrain et faire
construire des appartements, un rêve
qu’il réalisera en 1952. Il est lugubre
et joue sans cesse avec un sachet de
cocaïne. De temps en temps, il le porte
à ses narines et le sniffe frénétiquement.
Le dépôt de poudre donne un air gri-
sonnant à sa moustache. Baratin (S’ex-
primer de manière inintelligible) 40%.
2. Apophis Kahwagi
(Cf. GC). C’est l’un des 246 professeurs
de l’université d’al-Azhar. Chargé de
répondre aux besoins des 4 800 étu-
diants inscrits, originaires de tout le
monde arabe, il mène un train de vie
confortable. Expert en textes arabes du
Xe au XIIe siècle, il aide les investiga-
teurs s’ils réussissent un test de Crédit.
Arabe 95% ; Connaissance (Maîtriser tous
les sujets sauf le Mythe) 85% ; Égyptien
(Classique, lu et écrit seulement) 40% ;
Égyptien (Démotique, lu et écrit seule-
ment) 40% ; Savoir ès Égyptologie 75%.
3. Amsu Kumar
Il résout des situations problématiques
pour l’ambassade américaine. Grâce à
ses contacts, il retrouve rapidement les
personnes et les passeports disparus ;
très utile si les investigateurs sont en
difficulté. Il a les cheveux gominés et
aussi secs que du plastique. Crédit 65% ;
Trouver Objet Caché (Localiser n’importe
quel bien perdu ou volé) 70% ; Revolver
calibre 32 80% (40/8), dégâts 1D8.
4. Funsani Musleh
Il possède des caravanes de chameaux
qui effectuent la traversée du désert. Au
marché de Souq al-Gamaal, il les entraîne
et les loue aux touristes. Il prend les paris
des courses et connaît le prince Fouad,
un grand passionné. Il lui manque un
doigt à chaque main, mangés par les
chameaux. Quiconque rend hommage
au prince en sa présence obtient un dé
bonus à ses tests de Crédit avec lui.
5. Baba Sabbag
Il vend un étrange onguent contre les
maux de dos ; il en a toujours dans sa
poche et l’administre lui-même s’il en a
l’occasion. C’est un véritable imbécile qui
semble cacher quelque chose, ce qui se
révèle faux si l’on creuse un peu. Baratin
(Faire perdre leur temps aux autres) 40%.
6. Kafele Said
Il possède de nombreuses terres au sud du
Caire et des dizaines de qahwas. C’est un
joueur expert de mancala et de dominos,
dont le rire insupportable ressemble à une
espèce de cri nasillard. Il est très précieux
pour les investigateurs. Chance 75% ;
Savoir (Réunir des informations sur toute
personne qu’on lui désigne) 75%.
Prostituées mystérieuses
Lancez 1D12 sur la Table des rumeurs.
1. Ife Abu-Khali
Elle assure être un homme, mais peu
importe quand ses bras vous enlacent.
Si les investigateurs ne la méprisent pas,
elle peut leur être extrêmement utile.
Charme (Faire en sorte que tout semble
agréable) 55%.
2. Marlène Dufresne
Cette aristocrate française déclassée ne
pouvait pas payer sa chambre d’hôtel et a
cherché des solutions. Elle a autant besoin
d’argent que d’eau pour survivre. Chaque
samedi, elle chante dans la salle Isis. Elle
est très amie avec Juliette Belanger (cf.
page 90), qui lui prête des vêtements en
échange de sa conversation. Revolver
calibre 32 25% (12/5), dégâts 1D8.
3. Jennifer Hendricks
Flapper et fille d’un millionnaire, elle a
abandonné sa famille il y a deux ans pen-
dant des vacances. Elle est prête à tout
pour vivre seule et reçoit 1 000 dollars
chaque mois sur son compte en banque.
Baratin (Rire à gorge déployée du moindre
malheur, même le sien) 55% ; Automatique
calibre 22 court 25% (12/5), dégâts 1D6.
4. Shalina Sarras
D’une attirance époustouflante, elle
aime énormément le sexe et ne s’en
cache pas. C’est la plus prisée des prosti-
tuées qui fréquentent l’hôtel. Note : ses
frères Ahmed et Jerom la défendent en
cas de danger. Si Shalina se sent mena-
cée, elle pousse un cri aigu et ils appa-
raissent en 1D6 rounds. Charme (Être
une déesse au lit) 75% ; Couteau de cui-
sine 80% (40/16), dégâts 1D4+2+1D4.
5. Yanara Yakich
Il lui manque le sein gauche. Une ins-
pection sommaire de la cicatrice (Trou-
ver Objet Caché) et un test ordinaire
de Sciences (Biologie ou Zoologie) ou
majeur de Connaissances révèlent que
les marques de dents sur sa peau ne cor-
respondent à aucun animal connu. Elle a
été mordue par un homme-rat de l’hôtel
pendant son sommeil. Si les investiga-
teurs la payent, elle fait tout pour eux.
6. Olabisi Zamur
Elle s’est enfuie de la maison familiale à
Alexandrie et ses parents désespérés la
cherchent toujours. Si les investigateurs
les aident, ils leur en sont éternellement
reconnaissants, leur facilitent l’accès aux
quartiers marginaux et les renseignent
sur les bas-fonds du Caire. Proche de la
famille, Abebaberk Selassie (qui ignore
où se trouve la jeune fille) se met alors
au service des investigateurs et leur
offre sa protection constante au Caire
pour le reste de leurs jours.
Délinquants dangereux
Lancez 1D10 sur la Table des rumeurs.
1. Freddie Beckett
Vicieux. Charme 20% ; Persuasion 35% ;
Psychologie 15% ; Savoir (S’y connaître
anormalement sur le monde de la
lingerie) 45%.
2. Jerome Brown
Sordide trafiquant de drogue qui cache
sous sa veste miteuse de l’opium, du lau-
danum, du haschisch, de l’héroïne et de
la cocaïne à petites doses. Si les inves-
tigateurs cherchent des quantités plus
importantes, il peut leur apporter tout
ce qu’ils veulent en 1D6 heures. Bara-
tin 55% ; Charme 20% ; Persuasion 35%.
3. Dakarai El Gohari
Très attirant. Tueur de vieilles dames
millionnaires. Mauvaise personne.
Baratin 75% ; Charme 80% ; Persua-
sion 25% ; Revolver calibre 32 25%
(12/5), dégâts 1D8.
4. Khalid Mostafa
Pickpocket professionnel. Baratin
(Railler ouvertement la personne qu’il
dépouille) 65% ; Charme 50% ; Persua-
sion 35% ; Pickpocket (Voler le porte-
feuille d’une personne spécifique qu’on lui
désigne) 65% seul, ou 85% avec de l’aide
(réussite en Discrétion pour faire diver-
sion sans être découvert).
5. Hasani Nasser
Sinistre mafieux égyptien. Muet, il n’a
pas de langue et s’exprime par gestes. Le
Gros Nubien est son associé. Quiconque
s’en fait un ami obtient un dé bonus à
ses tests de Baratin, de Charme ou de
Persuasion) pour entrer en contact avec
Selassie ou avec ses sbires. Baratin (En
langue des signes) 25% ; Automatique
calibre 22 court 45% (22/9), dégâts 1D6.
6. Jack Tailor
Gentleman cambrioleur de bijoux. Si les
investigateurs parviennent à s’entendre
avec lui (test de Crédit ou de compétence
sociale, sauf Intimidation), il peut leur
ouvrir la porte d’une chambre précise et,
pour une somme raisonnable, voler lui-
même n’importe quel objet. Crochetage
(Ouvrir n’importe quelle porte avec ses
instruments) 75% en quelques secondes,
ou 95% en une demi-heure.
141
 Table des rumeurs
Le Gardien peut exploiter cette liste pour communiquer aux
investigateurs les rumeurs qui agitent l’hôtel. Après une réus-
site dans la compétence sociale employée (Baratin, Charme,
Intimidation ou Persuasion), ou avec quelques coups de
poings si les circonstances l’exigent, l’individu raconte son
histoire. Ces ragots peuvent être distillés au fil de la progres-
sion de l’enquête, mais gardez à l’esprit que sélectionner les
thèmes au hasard permet d’éviter trop de dirigisme.
Lorsqu’il crée un PNJ de la Table des personnages aléa-
toires (cf. page 130), le Gardien lance le type de dé indi-
qué et le résultat détermine à quelle rumeur cet individu
a accès. Les plus intéressantes se trouvent à la fin de cette
table ; elles ne sont donc disponibles que pour certains per-
sonnages. Lorsqu’une rumeur a été utilisée, rayez-la de la
liste et ignorez ce résultat s’il réapparaît. Dans le cas (peu
probable) où elles seraient toutes épuisées, le Gardien est
libre d’inventer celles qu’il juge appropriées.
1. — Hier soir, dans ma chambre, la lampe de chevet
n’arrêtait pas de s’éteindre et de s’allumer. Bon, ce n’est
peut-être pas très étrange, mais même après l’avoir
débranchée, elle continuait de clignoter par intermit-
tence. Ça, vous pouvez me l’expliquer ? Le pire, c’est que
je suis alors sorti·e sur le palier et que toutes les lumières
faisaient pareil. « Ça doit être un court-circuit,
qu’est-ce que j’en sais moi ! », ai-je pensé. Mais à cet
instant, un homme en costume noir est apparu au bout
du couloir, avec la tête qui dépassait dans l’angle. Ce
n’était pas un fantôme, juste un homme habillé en noir
avec un regard languide, comme affligé. Il me regardait
fixement dans les yeux et cela m’a fait frissonner, je
vous assure. Jusque-là, tout est plus ou moins normal…
mais mon ami, quand j’ai fait volte-face pour retourner
au lit, il se trouvait à l’autre extrémité du couloir ! J’ai
142
couru jusqu’à ma chambre. Avant que je l’atteigne, la
porte d’en face s’est ouverte, et là... un autre individu
à l’air triste est apparu ! C’était le même, trois fois de
suite... Après, je les ai perdus de vue.
2. — Il y a une femme fabuleuse dans l’hôtel. Elle est
capable de vous faire oublier votre propre mort. C’est une
déesse et elle ne coûte pas cher. Mais traitez-la correcte-
ment, sinon ses frères vous tueront. Demandez à Gaspa-
rini : il les connaît tous. Il y a aussi beaucoup de cinglés
revenus de la guerre. « Cleve », le réceptionniste, a une
balle dans la tête. Oui, incrustée dans le crâne. Parfois,
il scrute un point fixe pendant quelques secondes avant
de se remettre à parler. Comme s’il s’éteignait d’un seul
coup, vous voyez ce que je veux dire ? Je crois qu’ils vont
faire venir des lions pour la fête de demain. Ou est-ce
aujourd’hui ? Dans cet hôtel, les fêtes sont à nulle autre
pareilles. Elles sont connues dans le monde entier ! On
dit que tous les amis du directeur vont venir. L’Aga
Khan, le prince d’Égypte… comment s’appelle-t-il, déjà ?
Fouaz ? J’ai vu une personne célèbre hier. Une autrice de
romans policiers, comme Sir Arthur Conan Doyle, mais
qui n’écrit que des histoires de meurtres. Vous imaginez,
une femme qui ne pense qu’à la manière de tuer des
gens ? Ce doit être angoissant de dormir avec elle, non ?
Toute la nuit, on se dit qu’elle risque de nous trancher la
gorge ! Agatha Christie. Voilà, c’est ça.
3. — Je ne crois pas aux phénomènes surnaturels mais
il y a quelques jours, pendant que je dormais, j’ai
remarqué une présence dans ma chambre. Quelqu’un
se tenait devant mon lit et me regardait fixement.
Un homme en costume noir, l’air triste, tête nue. Il
restait debout là, sans rien dire. Comme une statue.
Je lui ai crié dessus et il n’a pas répondu. Il faisait
 juste un bruit… qui ressemblait à un claquement de
dents. Quand je me suis levé·e, il a disparu.
4. — Il y a une quinzaine de jours, pendant la nuit,
un grand groupe de personnes transportait de volu-
mineuses caisses en bois dans les couloirs de l’hôtel.
Je ne pouvais pas dormir et je les ai vues. Ça n’avait
pas l’air normal : ces gens travaillaient dans le noir et
essayaient de faire le moins de bruit possible. Ils sont
entrés par le jardin à l’arrière, puis sont passés par la
salle mauresque pour enfin traverser le jardin de la
salle Isis. Je n’ai pas osé m’approcher d’eux. Je n’ai pas
non plus réussi à distinguer s’il s’agissait d’Arabes ou
d’Européens et je n’ai aperçu qu’un seul visage. Je n’en
suis pas sûr·e mais je pense que c’était le chef cuisinier,
Moustafa Majazmi ou Malafni, quelque chose comme
ça. Ce que je sais, c’est que leur fardeau semblait peser
un âne mort, car il y avait beaucoup d’hommes pour
chaque caisse. L’une d’elles était traînée à l’aide de ron-
dins sur le sol, comme pour les pierres des pyramides.
5. — Il y a une semaine, au restaurant, il s’est passé
quelque chose qui a attiré mon attention ; peut-être
que cela vous aidera. Nous étions en train de dîner,
comme d’habitude. Je ne supporte pas le maître d’hô-
tel, M. Rolland, c’est un m’as-tu-vu. Cependant, j’adore
l’agneau grillé très épicé et les pâtisseries qu’ils servent
ici. Lorsque la porte de la cuisine s’est ouverte, nous
avons tous perçu une épouvantable puanteur, comme
si le diable avait bâillé, si vous voyez ce que je veux dire.
Les serveurs ont immédiatement refermé le battant
mais plusieurs clients ont quitté la salle, indignés. Il
a fallu au moins une demi-heure pour que l’infection
se dissipe. Ils ont dû ouvrir les fenêtres en grand pour
rendre l’atmosphère à nouveau respirable. Cela vous
semble normal ? Bon, peut-être que la cuisine est reliée
d’une manière ou d’une autre aux égouts.
6. — Vous allez passer à côté de la fête de ce soir ? Pas
moi, en tout cas. La nourriture est excellente. Mais il
faut porter un déguisement, c’est vrai. Peut-être que
le magasin de l’hôtel aura quelque chose pour vous. Si
vous voulez des entrées, adressez-vous à Cleve, le récep-
tionniste. Une seule chose m’inquiète quand même : la
présence du Gros Nubien, Selassie. C’est un individu
dégoûtant. Il gère un trafic d’êtres humains, princi-
palement pour sa consommation personnelle. Ne me
demandez pas pourquoi, mais... il a l’habitude de s’ha-
biller en femme. Tout le monde dans la vieille ville a
peur de lui. Une crainte permanente mais justifiée. J’ai
entendu tellement de rumeurs que... Bref. Ce ne sont
que des ragots, n’y faites pas attention. Je vais vous en
révéler un parmi tant d’autres. On dit qu’il voyage avec
un petit prisonnier transportable, pour lequel il s’est
pris d’affection et qu’il torture lorsqu’il se sent triste.
Il lui arrache un ongle, un téton, quelque chose de pas
très grave pour éviter qu’il n’en meure. Puis il l’enferme
dans un placard, comme s’il s’agissait d’une friandise à
garder pour plus tard. C’est bizarre, n’est-ce pas ? Je ne
sais pas comment il fait, mais il ses entrées dans n’im-
porte quel endroit dans cette ville, même les plus diffi-
ciles d’accès. Moi, je n’oserais pas lui tenir tête. En fait,
j’aimerais beaucoup le rencontrer et nouer une amitié
profonde et intime avec lui. Ne vous méprenez pas. Je
suis simplement convaincu·e que si on parvient à s’en
faire un ami, on n’a alors plus rien à craindre au Caire.
7. — Je ne me souviens pas du jour exact ; je suis à l’hôtel
depuis environ deux semaines. Eh bien, un soir, après
avoir fait un horrible cauchemar, j’ai décidé de descendre
au bar pour me détendre. Parfois, il est ouvert jusqu’au
petit matin. J’avais rêvé de grands extraterrestres, chose
très courante pendant mes vacances car je n’arrête pas
de lire des magazines pulp. Vous connaissez ces revues ?
Ce qui était inhabituel, c’est que le visage de ces êtres
me poursuivait même éveillé·e. Oui, j’ai rêvé d’espèces de
cônes géants sans pattes qui me disaient : « Qu’est-ce
que tu sais ? » Juste ça : « Tu sais quelque chose ?
Quoi donc ? » Et quand j’étais au bar, je les ai vus assis
parmi les clients de cet individu méprisable, Gasparini.
Ils étaient là, tous ensemble, un groupe d’hommes en
noir à l’air déprimé : les messieurs Bohr. La chose les
appelait comme ça dans mon rêve. Ils ressemblaient aux
habitants d’un paysage vide de Chirico. Vous connais-
sez Chirico ? C’est drôle, non ? Les yeux de ces messieurs
Bohr m’ont transpercé l’âme. J’ai bu une longue gorgée de
whisky et quand j’ai relevé la tête, ils avaient disparu.
8. — Messieurs, voici ce qui m’est arrivé il y a à peine
une heure. Vous pouvez constater que je suis dans
un état parfaitement normal, n’ayant bu qu’un seul
martini dry. Bon, mettons deux, mais il m’en faut
bien plus pour perdre la tête. Comme je le disais, voilà
ce qui m’est arrivé : un homme m’a demandé si j’avais
« le Disque ». Le Disque ! Au début, j’ai cru qu’il plai-
santait. L’Arabe (je pense qu’il était arabe, ou peut-
être indien) a insisté, on ne peut plus sérieusement :
« Avez-vous le Disque solaire ? » Et quand je lui ai
expliqué à nouveau que non, que du Soleil je n’avais
rien, il a sorti un couteau aussi long que mon bras,
et je n’exagère pas, messieurs. J’ai eu peur. Il semblait
prêt à me tuer, mais quelque chose ou quelqu’un der-
rière moi l’a fait changer d’avis. Il doit toujours être
dans le coin. Il est grand, ou à peu près de ma taille.
Et trapu, de constitution normale ; comme moi, pas
plus. Chauve ou pas. Je ne m’en souviens plus.
9. — Ce Carter, vous le connaissez ? Le peintre à l’aqua-
relle. Parce que c’est ce qu’il fait de mieux. Le reste
n’est qu’une farce. Donc voilà. Je n’aime pas ses amis.
Certains d’entre eux appartiennent à des sectes, vous
savez ? Il me semble qu’il croit à tous ces bobards sur les
pharaons. Ici même, dans cet hôtel, il y a des gens beau-
coup plus qualifiés que lui pour travailler dans la Vallée
des Rois… mais bien sûr, ils n’ont pas ses contacts. Vous
ne le connaissez pas ? Wallis Budge l’a pris sous son aile.
143
 Wallis est l’ancien chef du département d’égyptologie
du British Museum. Je les ai vus ensemble à Thèbes. On
dit que Carter est sur la piste de quelque chose d’impor-
tant. Je l’ai aperçu sur la terrasse ce matin et il avait
ce regard. Oui, cette attitude crispée qui vous trahit au
poker quand vous avez une bonne main. Cette ordure
a une satanée quinte flush. J’en suis sûr·e, je peux
le sentir.
10. — Je parie que vous ne savez pas qui arrive à l’hôtel
demain ? Ce réalisateur fou, le Danois ; il s’appelle
Benjamin Christensen. Il vient présenter son film.
Oui, celui qui parle de sorcellerie et qui est interdit
partout. J’ai vu des photos, c’est impressionnant ! Il
a l’air très audacieux... d’un point de vue érotique,
bien sûr. Ce Behler est un génie, quand même. Com-
ment a-t-il réussi à convaincre les musulmans ? On
dit que c’est Churchill qui s’est occupé personnelle-
ment de la gestion des visas de tout le monde. Je
l’aime bien. C’est probablement la personne la plus
gonflée que j’aie jamais rencontrée. Il a 48 ans, vous
vous rendez compte ? Un jour, on lui devra une fière
chandelle, à ce type. Je vous l’assure, messieurs.
11. — L’autre jour, à l’Automobile Club – vous connais-
sez ? –, j’ai vu le roi Fouad. Lorsqu’on vient d’être
couronné, je pense qu’il faut faire un peu attention
aux formes, vous ne croyez pas ? Donc voilà, il était
là, tout seul, à boire une bouteille de Johnny Walker
Black Label. Il discutait avec un homme grand et élé-
gant. Omar al-Shakti, vous en avez entendu parler ?
Il a l’air d’un type dangereux. Ses plantations de coton
se trouvent à quelques kilomètres au nord, sur la rive
ouest du Nil. On dit qu’il est millionnaire et qu’il vient
d’une bonne famille. Certains assurent que sa fortune
provient de l’une de ses autres facettes, comment dire...
de ses arts magiques. Parce que c’est un sorcier. Oui,
c’est ce qu’il paraît. J’ai déjà entendu son nom dans les
bas-fonds du Caire, toujours cité avec une crainte évi-
dente. Néanmoins, en public, c’est un citoyen honnête
et un homme d’affaires aux manières impeccables. Le
reste n’est que commérages d’analphabètes, croyez-moi.
12. — Le Caire est devenu un aimant à crapules. Cette
folie des pyramides attire tous les imbéciles avides
d’argent du monde entier. Ils pensent qu’en creusant
sur quelques mètres, ils trouveront un tombeau. Vous
arrivez à y croire, vous ? Nous devrions mettre un peu
d’ordre ici, comme en Italie. Ce type, Mussolini, a l’air
de savoir ce qu’il fait. L’hôtel est plein de terroristes.
Allez savoir qui parmi eux a l’intention de nous tuer
et de nous jeter en pâture aux chacals. Qu’est-ce qu’il
fait chaud ! J’ai besoin d’un martini.
13. — Gasparini, le barman, est une canaille qui profite
de sa position privilégiée à l’hôtel pour coucher avec
les filles de tous les touristes et expéditionnaires
idiots qui se croient à l’abri entre ces murs. Il vole
144
des marchandises dans les chambres inoccupées et les
vend à ses contacts dans la vieille ville. Ne lui faites
pas confiance. Il est mesquin et il connaît tous les
marchands de bas étage du Caire. En ce moment, deux
d’entre eux se trouvent à l’hôtel. Le premier s’appelle
Lounpeen, c’est un Allemand. Et l’autre, au visage
brûlé, est originaire d’ici. Mais il y en a bien d’autres
encore. Le Shepheard et le Majestic sont les deux hôtels
du Caire où l’on trouve les meilleures pièces. Comment
je le sais ? Eh bien, j’achète des broutilles de temps en
temps, tout ce qui peut facilement passer la douane.
14. — Cet hôtel est une vulgaire construction du siècle
dernier, pourtant certains imbéciles pensent que ses
colonnes sont les restes d’un temple égyptien. Vous vous
rendez compte ? Cette ville est pleine de crétins vani-
teux qui pensent connaître l’Égypte antique comme
le fond de leur poche. Je vais vous raconter quelque
chose, une anecdote certes modeste mais qui n’en est
pas moins vraie. Il n’y a pas plus d’une semaine, je suis
tombé·e sur un homme qui portait une pelle ; dans ce
couloir même, à trois heures du matin. Il m’a avoué
qu’il revenait des sous-sols. « Et vous ne préférez pas
creuser sous les pyramides ? », lui ai-je rétorqué
d’un ton cynique. Il a ri avant de répondre : « Si vous
savez fouiller, tout est là. » Ça m’a fait réfléchir et
j’ai effectué quelques recherches. Ce bâtiment se dresse
au-dessus du palais d’Ali Bey al-Kabir, bâti en 1750
sur un palais plus petit et un temple du IXe siècle,
plus ou moins construit par Ibn Touloun – oui, celui
de la mosquée. Le palais d’al-Kabir a été la résidence de
Napoléon en Égypte, avant de devenir l’école de lan-
gues de Méhémet Ali. Napoléon cherchait­-il quelque
chose ici ? Eh bien, je n’en dis pas plus. Qu’est-ce que
vous en avez à faire, de toute façon ?
15. — Hier, un petit garçon en haillons a attrapé mon pan-
talon et, les yeux révulsés, m’a dit ceci : « L’Horreur est
revenue sur Terre. Elle est restée cachée pendant
des siècles, à l’abri du regard des hommes ; mais
un fou irresponsable, dont l’ambition ne connaît
aucune limite, a brisé le sceau. C’est la faute de cet
Anglais. Qu’il soit maudit à jamais ! Lui et tous
ceux qui n’aspirent qu’à la fortune. Le Sarcophage
qui ouvre le portail est ici, et les clefs qui déver-
rouillent la porte sont encore une fois tombées
entre des mains impies. L’Horreur n’aura aucune
pitié. Elle règnera sur le ciel et la terre, apportant
tous les fléaux avec elle. Si cette momie revient à
la vie, le malheur s’abattra sur les hommes. » En
toute honnêteté, on ne peut pas vraiment me faire
confiance. Je consomme souvent de l’opium. Je l’ai
peut-être rêvé, mais... comment est-il possible que je
n’aie pas oublié le moindre de ses mots ?
16. — Je ne sais pas par où commencer. C’est quelque chose
de tellement ridicule que je devrais le garder pour moi,
ou vous allez penser que j’ai perdu l’esprit. Il y a une
 semaine, je suis descendu·e me promener dans les jar-
dins parce que je n’arrivais pas à dormir. La chaleur
n’y était pour rien, j’ai l’habitude... c’était à cause des
cauchemars qui ne me lâchent pas depuis quelques
jours. Bref, en marchant dans le couloir, j’ai entendu
des bruits venant de la cuisine. J’avais faim, alors j’ai
décidé d’entrer. « Quelqu’un sera peut-être assez
gentil pour me faire un sandwich », me suis-je dit.
Il n’y avait personne. J’allais ressortir quand j’ai perçu
un étrange gargouillement accompagné d’un fracas de
vaisselle cassée. J’ai fait demi-tour, je me suis approché·e
d’un des placards et je l’ai ouvert, bien sûr. J’y ai trouvé
ce qui m’a d’abord semblé être une grosse bête, un chien
du désert. Mais cette longue queue presque glabre...
19. — Aidez-moi, s’il vous plaît ! Vous devez m’écouter.
L’animal me tournait le dos et grignotait quelque chose.
Puis il a fait volte-face. Je sais que c’est difficile à croire,
pourtant... cette bête avait le visage d’un homme. J’ai
poussé un hurlement et pris la fuite. Le chef cuisinier,
je crois qu’il s’appelle Mahadni, m’a coupé·e dans mon
élan. Je lui ai expliqué en bégayant ce que j’avais vu, et
ce fut pire encore. Il aurait dû se dire que j’avais perdu
la raison, n’est-ce pas ? Voilà qui aurait été plus rassu-
rant. Mais il a simplement détourné le regard, pensif.
Après quelques secondes qui m’ont paru interminables,
il a déclaré : « C’est parce que j’ai oublié de les nour-
rir. En général, ils ne remontent pas à la surface. »
17. — Ça s’est passé ce matin, si je me souviens bien.
Lounpeen, le petit marchand allemand, discutait
avec Weder de la découverte. Je n’ai pas besoin de vous
mettre au courant, n’est-ce pas ? Tout le monde en
20. — Il est des choses en Égypte qu’il vaut mieux ne pas
parle. C’est un hôtel de commères, ici. Eh bien, le fait
est que je les ai vus fouiner. Ce type me dégoûte. Je ne
sais pas comment il est arrivé à avoir une aussi bonne
situation. Maintenant, il va vouloir mettre la main
sur tout, comme d’habitude. Vous croyez vraiment que
c’est parce qu’il aime ça ? Non, ce Lounpeen a d’autres
projets. Il vendra les meilleures pièces à ses amis, c’est
sûr. Je ne sais pas comment Carter a pu se laisser
convaincre par ces charlatans. Que lui ont-ils donné
en échange ? Ils croient en la magie et cherchent des
artefacts rituels pour les utiliser lors de leurs fêtes obs-
cènes. Pas Lounpeen, non, lui c’est juste un idiot. Mais
Carter si. Ils ont des amis partout, au Caire comme à
Londres. Le directeur du musée est l’un d’entre eux.
18. — Je dois quitter l’Égypte au plus vite. Si je ne m’en
vais pas ce soir, il sera trop tard. Ils sont partout. Vous
ne les voyez pas ? Ils portent un costume noir, un peu
sale et délavé. Leurs vêtements sont... Je ne sais pas
comment l’expliquer, mais ils leur donnent une allure
de mannequins. Et leur visage ! Observez bien leur
regard : il est vide, comme s’il n’y avait personne à
l’intérieur – comme s’ils n’étaient que des pantins ! Ils
contrôlent la ville. Et le pire, c’est qu’ils commencent
aussi à dominer le monde ! (La personne marque une
pause.) En y réfléchissant bien, peut-être veulent-ils
précisément que je m’en aille pour pouvoir me traquer
et m’achever. L’hôtel en est plein. Qu’en pensez-vous ?
Moi, je crois qu’ils clonent les gens. Aujourd’hui, ce
sont des hommes en costume noir à l’air nonchalant ;
mais demain, qui sait ? Ils pourraient se servir de
vous, si vous voyez ce que je veux dire. Ils vous dupli-
queront avec leurs machines extraterrestres, ils en
feront des milliers comme vous et ils s’installeront
dans ces corps pour envahir la planète en secret. C’est
le début de mon nouveau roman, La Confrérie noire.
J’en parle à tout le monde mais on n’est jamais à l’abri
du plagiat, alors je ferais mieux de garder le secret.
Enchanté·e d’avoir fait votre connaissance, messieurs.
Personne ne semble y accorder la moindre importance,
pourtant la projection de ce documentaire danois est
un véritable blasphème. Il faut l’arrêter ! Il n’a pas été
tourné avec des acteurs, vous comprenez ? Ce n’est pas
un fichu maquillage mais un véritable démon, pour
l’amour du Ciel ! Le réalisateur s’appelle Christensen.
Eh bien, j’ai des amis au Danemark qui affirment que
ce type étudie la démonologie depuis des années, voire
des décennies. Et ce n’était pas seulement à titre infor-
matif, vous comprenez ? Ce soir, pendant la projection,
vous verrez que mon avertissement n’a rien à voir avec
les extravagances des fanatiques religieux. Je crois bien
que les acteurs et le réalisateur sont déjà à l’hôtel pour
présenter le film. J’ai le sentiment que quelque chose de
terrible va se produire. Que Dieu ait pitié de nous tous.
exhumer, et je ne parle pas des tombeaux. Voyez-
vous, il y a plus de quinze ans, j’ai rencontré un jeune
homme, Adam Glauer, qui s’intéressait à l’occultisme.
Si je ne me trompe pas, c’est même devenu sa spécialité.
Nous nous sommes connus ici même, à cette table au
fond. Nous étions tous assez délurés à l’époque, mais
Glauer était de loin le pire d’entre nous. Je ne sais pas si
je me fais bien comprendre. Il était obsédé par Madame
Blavatsky et les derviches, ces gens qui tournent sur
eux-mêmes à en devenir fous. Tout cela s’est produit
avant son adoption par le baron von Sebottendorf, qui
lui a donné son nom et une fortune considérable en
échange de je ne sais quoi. Eh bien, il complote quelque
chose avec ce Weder, le conservateur de musée qui se
promène dans l’hôtel. J’imagine que vous le connais-
sez ? Glauer est retourné en Turquie, mais il y a de
ça quelques mois, je l’ai vu en compagnie de Weder en
train de boire un martini dry chez Gasparini. Savez-
vous qu’il a l’intention de rencontrer Rudolf Hess pour
une séance de spiritisme ? La médium Maria Orsic est
peut-être l’une des candidates. De quoi s’agit-il ? Je
l’ignore. Mais entendez-moi bien : c’est quelque chose
de bien plus terrifiant que n’importe quelle momie des-
séchée enfouie sous le sable. Et si vous ne me croyez
pas, laissez donc le temps au temps.
145
 Table des événements funestes (1D100)
Le Gardien est libre de ponctuer les déplacements et les
actions des personnages avec une série d’incidents provo-
qués par l’inquiétante présence du Sarcophage de Basalte,
de la Dague d’Akhenaton, du Disque solaire et du reste
des pièces noires dans les sous-sols de l’hôtel. Ces phéno-
mènes inexpliqués sont un dommage collatéral du champ
électromagnétique qui émane de la technologie yithienne.
Son impact sur les frontières du temps, de la gravité et
de la texture subatomique des objets touche également
les esprits qui se trouvent à proximité, altérant l’activité
cérébrale, le sommeil, la mémoire ou le comportement.
Les premiers événements funestes, parfaitement banals,
se révèlent inquiétants lorsqu’on les sort de leur contexte.
Ils peuvent être réels, tandis que d’autres ne sont que des
hallucinations insensées.
Nous vous conseillons de limiter les événements funestes
à un maximum de trois lors d’une même journée. L’idéal
serait toutefois qu’il s’en produise au moins un par jour,
afin d’installer un climat d’effroi et de démence. Le Gar-
dien peut choisir ceux qui l’intéressent le plus ou s’en
remettre au hasard (en lançant 1D100 sur cette table),
voire les ignorer complètement. Les plus terribles inci-
dents sont listés en dernier. Dans tous les cas, gardez à
l’esprit qu’ils peuvent changer le cours du scénario s’ils ne
sont pas manipulés avec le plus grand soin.
01-05. Une mouette s’écrase violemment contre une vitre
et seule sa tête la traverse. Son corps décapité conti-
nue de battre des ailes entre les jambes d’un inves-
tigateur (perte de 0/1D2 points de Santé Mentale).
06-10. Le sol se fissure ; un test de DEX est nécessaire
pour éviter de tomber. Une odeur nauséabonde
146
(perte de 0/1D2 points de Santé Mentale) se dégage
de la faille. Si un investigateur a l’audace de se pen-
cher au-dessus, il aperçoit un double de lui-même
qui lui sourit au fond du gouffre obscur. Son clone
le fixe droit dans les yeux en chuchotant : « Trouve
le Disque solaire et coiffe-le. Ne soit pas stupide. C’est
toi l’élu. Qu’est-ce qu’il y a ? Tu n’as pas confiance en
toi ? »
11-15. L’investigateur doté du POU le plus faible remarque
la présence de 1D10+2 hommes en costume noir,
de dos. L’un d’eux fait volte-face et lui adresse un
regard languide. Un autre agit de même, et ils se
révèlent identiques (perte de 0/1D3 points de Santé
Mentale). On dirait la même personne. Les autres
hommes discutent entre eux, commentant la scène
avec un certain dédain, puis se retournent d’un
coup ; ce sont tous des copies conformes (perte de
0/1D6 points de Santé Mentale, moins le montant
perdu au test précédent s’il y a lieu). Lorsque l’in-
vestigateur relève les yeux, ils ont disparu. Un test
ordinaire de Sciences (Physique) ou majeur de
Connaissance permet de les identifier comme des
clones de Niels Bohr.
16-20. Le couloir dans lequel circulent les investigateurs
est étonnamment vide. Le temps semble s’être
arrêté. Un curieux effet électromagnétique leur
donne la chair de poule. Ils voient un cafard tra-
verser lentement le plafond, bientôt rejoint par un
autre. Tous deux s’immobilisent avant de repartir
côte à côte. « On dirait qu’ils sont en train de discu-
ter », dit en souriant un serveur qui passe par là
avec son plateau dans les mains. Les cancrelats se
 tournent vers lui, comme s’ils l’avaient entendu,
puis disparaissent dans un coin (perte de 0/1D3
points de Santé Mentale). L’homme jette son pla-
teau et s’enfuit, terrifié. Si c’est la deuxième fois
que les investigateurs rencontrent ces insectes (cf.
Les cafards de Weder, page 44), un test ordinaire
de Sciences (Biologie ou Zoologie) ou majeur
de Savoir ès Égyptologie révèle qu’ils évoquent
davantage des scarabées que des cafards. Si un
investigateur consulte des tomes du Mythe, une
réussite extrême en Mythe de Cthulhu peut (à la
discrétion du Gardien) indiquer qu’ils sont liés à la
Grande Race de Yith.
21-25. Un brusque changement de température fait geler
puis éclater les verres et les vitres à proximité
(perte de 0/1D2 points de Santé Mentale) ; un test
de Chance est nécessaire pour éviter de subir 1D3
dégâts. Soudain, l’atmosphère s’inverse radicale-
ment et une chaleur insupportable envahit les
lieux. L’eau se met à bouillir dans un récipient
(perte de 0/1D3 points de Santé Mentale) ; si les
investigateurs sont au restaurant ou sur la terrasse,
il s’agit d’un simple verre ; s’ils se trouvent dans un
couloir, c’est un vase avec des fleurs posé sur le pla-
teau d’un serveur ou laissé par terre devant la porte
d’une chambre. Un gentleman à l’allure britan-
nique enlève sa veste et défait sa cravate. « Quelle
épouvantable canicule », dit-il. Il dévoile son cou,
infesté de furoncles qui grossissent et éclatent. Si
quelqu’un l’interroge à leur sujet, il déboutonne sa
chemise : « Eh bien, ils sont apparus il y a quelques
jours. » Son corps est criblé de centaines d’abcès
qui gonflent et se percent en un clin d’œil. Pas un
pouce de peau n’en est exempt. « Je n’ose pas me grat-
ter. Je préfère aller à l’ hôpital parce que quand je com-
mence, je ne peux plus m’arrêter », ajoute-t-il (perte
de 0/1D3 points de Santé Mentale). Ses vêtements
sont trempés par le pus qu’exsudent les bubons. Il
s’éloigne, les sécrétions laissant un filet de fluide
blanchâtre sur le tapis.
26-30. Le cri d’un petit garçon américain, coiffé d’une cas-
quette aux couleurs vives surmontée d’une hélice,
déchire le silence paisible de l’hôtel. Lorsqu’on le
retrouve, l’enfant gît sur le sol et ses vêtements
sont en lambeaux. Sa peau comporte des marques
de dents provenant d’un animal inconnu, ce que
révèle un test de Sciences (Biologie ou Zoologie).
La taille des crocs est insensée (perte de 0/1D3
points de Santé Mentale).
31-35. Un chien errant saute et se cogne encore et encore
la tête contre les murs qui l’entourent. Si personne
ne l’arrête, il continue jusqu’à se tuer (perte de
0/1D3 points de Santé Mentale).
36-40. Du tumulte dans le restaurant, le jardin ou la
terrasse (selon la situation) attire l’attention des
investigateurs : une dame s’est tranché les doigts
avec un couteau de cuisine. Hystérique, Michel
Rolland (cf. page 135) gémit et fait les cent pas en
se tordant les mains. À quatre pattes sous la table,
le mari de la victime essaie de ramasser les doigts
tandis que son épouse l’observe, impassible. Lors-
qu’on lui demande pourquoi elle a fait ça, elle est
incapable d’expliquer son geste. « Pardon, pardon »,
répète-t-elle en boucle (perte de 0/1D4 points de
Santé Mentale).
41-45. Un enfant égyptien marche le long de la balustrade
d’un balcon. « Joue avec moi », dit-il à quiconque
tente de le sauver (réussite majeure en DEX pour y
parvenir). En cas d’échec, le garçon se jette dans le
vide mais quand on regarde en bas, il n’y a aucune
trace de lui nulle part (perte de 0/1D4 points de
Santé Mentale). S’il est secouru, il s’éloigne en
bouillant de colère.
46-50. Le ciel gris est envahi par des nuages noirs en 1D3
rounds. La foudre frappe et fend en deux un arbre
du jardin de derrière. La tempête disparaît 1D3
rounds plus tard (perte de 0/1D2 points de Santé
Mentale). Une vieille dame assise à une table
prend le thé, un caniche sur les genoux. « Qu’est-ce
que vous regardez ? Ce n’est que la fin du monde, mes-
sieurs ! » s’exclame-t-elle (perte de 0/1D2 points de
Santé Mentale).
51-55. Un incident se produit au restaurant. Tétanisé sur
place, Michel Rolland (cf. page 135) hulule à tue-
tête en appelant de l’aide. Si les investigateurs s’ap-
prochent avec le reste des curieux, ils découvrent
une vieille dame qui pleure toutes les larmes de son
corps à une table voisine ; prostré face à elle, son
mari n’arrive pas respirer. L’un des serveurs fouille
dans sa bouche avec une cuillère, en lui faisant
tirer la langue. On distingue une protubérance de
la taille d’une noix qui s’agite dans sa gorge. Si un
investigateur lui administre les Premiers Soins,
il en extrait un insecte semblable à une énorme
tique ou à un scarabée. Avant que quiconque ait
pu l’examiner de près, le serveur le jette par terre
et l’écrase aussitôt, le tuant sur le coup. Si aucune
aide n’arrive, le vieil homme s’écroule sur le sol tan-
dis qu’un individu en costume noir et à l’air triste
emporte le scarabée avec lui, le traitant avec des
précautions malaisantes (perte de 0/1D3+1 points
de Santé Mentale). Si les investigateurs ont déjà
eu affaire à ces insectes (cf. Les cafards de Weder,
page 44) et commencent à poser des questions, cf.
16-20 page précédente.
147
 56-60. Un homme courtaud vêtu d’un costume kaki et
coiffé d’un casque colonial trop grand pour lui ne
peut s’empêcher de rire aux éclats. Les gens autour
de lui commencent à s’y intéresser car cela fait plus
de cinq minutes qu’il s’esclaffe en continu. Une
réussite ordinaire en Médecine ou majeure en Psy-
chologie permet d’établir que son hilarité est en
réalité causée par une douleur intense. Des larmes
coulent sur ses joues. En essayant de le redresser,
les investigateurs découvrent que sa chaise est
couverte de sang. Un test de Médecine aide à loca-
liser le clou de fakir qui, coincé dans les nerfs du
coccyx, est à l’origine du rire ininterrompu (perte
de 0/1D2 points de Santé Mentale). L’homme est
immédiatement conduit à l’hôpital. Selon le per-
sonnel de l’hôtel, il s’agit d’un simple touriste.
61-65. Une vieille femme vêtue de guenilles, au visage
couvert d’un voile élimé et aux pieds noirs, nus
et meurtris, dit la bonne aventure aux clients que
sa présence met visiblement mal à l’aise. D’autres
spectateurs ricanent à une distance prudente,
amusés par la scène. Personne ne comprend com-
ment elle a réussi à entrer dans cet hôtel sophis-
tiqué. Avant que les employés ne la mettent à la
porte, elle saisit le bras d’un des investigateurs (test
d’Esquive pour l’éviter) et lui dit :
— Fais attention. J’ai l’impression que tu ne prends pas
cela au sérieux, ma douce fleur de lotus. (L’auditoire
éclate de rire.) Tu penses que ta chance t’épargnera tout,
comme si les malheurs de ce monde ne te concernaient
pas. Mais tu changeras d’avis beaucoup plus tôt que tu
ne le crois. Donne-moi quelques piastres et je t’aiderai.
Si l’investigateur accepte de lui remettre toutes les
pièces qu’il a dans sa poche, la vieillarde lui chu-
chote à l’oreille en lui postillonnant dessus :
— Trouve le Disque, misérable. Trouve le Disque et
donne-le à celui qui le mérite.
S’il ne lui offre qu’une partie des pièces qu’il pos-
sède ou refuse tout bonnement de la payer, elle le
regarde droit dans les yeux et prononce ces mots :
— Je te maudis, mécréant ! Le grand prêtre ne pardon-
nera pas cet affront. Il exterminera les impies et tu
seras le premier.
66-70. Un soldat britannique ivre entre dans la pièce en
titubant (choisissez-en un sur la Table des person-
nages aléatoires, page 130). Les gens se moquent
en le voyant trébucher.
— Je ne suis pas soûl, ce livre m’est tombé dessus, bon
sang ! Cette bibliothèque est maudite ! Arrêtez de rire,
je ne suis pas stupide !
148
Il laisse tomber l’ouvrage par terre ou le donne
directement à l’un des investigateurs, si celui-ci
s’y intéresse. Si on l’interroge, l’ivrogne explique
qu’il parlait de la bibliothèque de la salle Isis. Le
livre relié en cuir d’agneau contient plusieurs cen-
taines de pages sur lesquelles une unique strophe
en arabe est répétée des milliers de fois : « Une âme
perfide vola le corps d’une autre. La malheureuse mou-
rut en essayant de le récupérer. À présent, la traîtresse
a été libérée et elle cherche d’autres victimes. »
71-75. Une dalle au sol bouge lorsque l’on marche dessus ;
un test de POU est nécessaire pour la soulever.
S’il échoue, l’investigateur voit le motif géomé-
trique du carreau se mettre à tourner et il doit
détourner le regard, pris de panique et de nausée.
Une réussite déclenche la même vision, mais sans
effets secondaires. Sous la dalle, la terre noire et
humide dégage une odeur fétide. Au centre s’ouvre
un trou de la taille d’un poing. Une voix dans sa
tête lui chuchote : « Oseras-tu y mettre la main ? »
Si l’investigateur accepte, il doit effectuer un test
de POU opposé à la violente énergie électroma-
gnétique qui émane du Sarcophage (POU 135).
En cas de réussite, il reçoit des informations pré-
cieuses à la discrétion du Gardien (où se trouve le
Disque solaire, comment détruire le Sarcophage,
quand doit-il être remonté des sous-sols, etc.) ;
sinon, il subit 1D10 dégâts lorsque quelque chose
lui arrache la peau de la main à coups de dents acé-
rées. S’il regarde dans le trou, il distingue les yeux
rouges et la silhouette humanoïde d’un rat énorme,
de la taille d’un cochon (perte de 0/1D6 points de
Santé Mentale).
76-80. Au bout d’un long couloir apparaît un étrange
objet noir de 6 mètres de long. C’est le Sarcophage
de Basalte (aux yeux des investigateurs, il peut
s’agir d’un énorme bloc de pierre noire). L’image
évoque un curieux mélange entre Shining et 2001,
l’Odyssée de l’espace : le monolithe se profile à l’autre
extrémité du couloir dans un vieil hôtel. Si l’in-
vestigateur s’approche à moins de 5 mètres, il doit
remporter un test majeur de POU pour garder son
sang-froid car une voix lui murmure : « Entre en
moi et repose à jamais. » En cas d’échec, il se retrouve
irrévocablement attiré par le Sarcophage, comme si
quelqu’un le poussait vers lui avec une force colos-
sale. Une fois allongé dedans, il ne peut plus se
redresser. À moins qu’un autre investigateur ou un
PNJ ne le sorte de là, son corps est déchiré de l’inté-
rieur 1D3 rounds plus tard (1D20 dégâts) lorsque les
membres de la créature de Yith en émergent (perte
de 0/1D10 points de Santé Mentale). Au round
suivant, tout a disparu hormis le corps broyé – ou
blessé – de la victime.
81-85. Il y a une fuite d’eau au plafond, juste au-dessus
des investigateurs (test de Trouver Objet Caché).
Ceux qui réussissent et gardent un œil dessus au
prochain round voient des gouttelettes tomber
au sol (test de POU pour les éviter), provoquant
un vacarme assourdissant qui leur vrille les tym-
pans et leur fait saigner les oreilles (1D6 dégâts).
Au round suivant, ils doivent remporter un test
majeur de POU pour ne plus l’entendre, et qui-
conque échoue subit 1D10 dégâts. Les gouttes font
autant de bruit que des boulets de canon, le sang
coule du nez et des oreilles des personnes pré-
sentes ; leurs mains tremblent et elles ont le plus
grand mal à tenir debout. Au prochain round,
une réussite extrême en POU est nécessaire pour
ne pas subir 2D10 dégâts et perdre 0/1D6 points
de Santé Mentale. Les os temporaux et pariétaux
se brisent, provoquant une terrible hémorragie.
Les victimes s’écroulent et se tordent de douleur
jusqu’à ce qu’une nouvelle secousse les paralyse.
Leurs têtes gonflent de plusieurs centimètres en
quelques dixièmes de seconde, comme si la fuite
se produisait en réalité sous leur crâne. Pour les
investigateurs qui endurent ce cauchemar, chaque
goutte fait l’effet d’un coup de marteau asséné de
l’intérieur et leur donne l’impression qu’une chose
monstrueuse essaie d’en sortir. À leur réveil, ils n’ont
91-95. Erika, une séduisante blonde aux yeux verts d’en-
subi aucun dommage physique mais les pertes de
Santé Mentale étaient quant à elles bien réelles.
86-90. Une mystérieuse peinture à l’huile est accrochée
dans un couloir ou une chambre ; une réussite en
POU est nécessaire pour ne pas demeurer para-
lysé, condamné à l’admirer avec émerveillement. Il
s’agit d’un paysage de 4 × 6 mètres du siècle der-
nier, sans aucune valeur artistique apparente, qui
représente un désert. À l’horizon, on distingue les
ruines lointaines d’une cité surmontée de tours en
basalte noir (test de Mythe de Cthulhu : il s’agit
de Pnakotus, la capitale de la Grande Race). Au
round suivant, les dunes commencent à ondoyer et
génèrent des tourbillons semblables à des spirales
hypnotiques. La ville s’approche peu à peu, comme
si les investigateurs absorbés dans la contempla-
tion du tableau étaient attirés vers elle (perte de
0/1D3 points de Santé Mentale). Au deuxième
round, ils doivent réussir un test de POU pour se
détourner du tableau. S’ils échouent, les tours s’ef-
fondrent sous l’effet d’une secousse et des milliers
d’extraterrestres hurlent à l’unisson dans la tête des
investigateurs. Ce sont des cris de mort ; leurs âmes
sont englouties par une funeste tempête (perte
de 0/1D6 points de Santé Mentale). Au troisième
round, les investigateurs qui ratent un test majeur
de POU découvrent toute l’ampleur de la terrible
destruction de la cité, qui se trouve désormais
juste devant eux. Des êtres fantomatiques en
forme de cône gisent à perte de vue, écrasés par
de gigantesques débris mégalithiques, agitant
leurs membres pour demander grâce. Les énormes
mosaïques octogonales qui pavaient le sol sont
brisées et des êtres aberrants en émergent : 1D3
polypes volants (cf. MG, page 316), qui se mettent
à planer au-dessus des corps déchiquetés de leurs
ennemis. Le Gardien détermine au hasard quel
investigateur subit l’attaque de leurs tentacules
(85%), s’il ne parvient pas à les éviter. La victime
doit alors effectuer un test de Chance. En cas de
réussite, elle reprend pied dans la réalité ; sinon, un
monstre l’emporte avec lui et elle disparaît à jamais
dans le paysage. Après cette vision cauchemardes-
que, le tableau retrouve son aspect initial mais les
pertes de Santé Mentale et tout dégât infligé par
les polypes volants restent effectifs. Le Gardien
est libre de proposer un scénario dédié au sauve-
tage du malheureux investigateur, durant lequel
les membres de l’équipe devront se rendre dans
les ruines de Pnakotus, en Australie. Une fois sur
place, il leur faudra accomplir un rituel spécifique
et très difficile à exécuter. Le cristal de Mortlan
pourrait s’avérer utile pour déterminer l’emplace-
ment exact de la capitale yithienne.
viron 30 ans qui séjourne à l’hôtel, allaite son
nourrisson enveloppé dans des couvertures. Loin
d’elle, de l’autre côté de la table, son mari Victor
agite la jambe de façon compulsive. Il rit tout bas,
couvrant son sourire avec la paume d’une main. De
l’autre, il écrit quelque chose dans un carnet qu’il
glisse ensuite sous une serviette (test de Trouver
Objet Caché). En s’approchant, on peut lire « Il
est mort » en allemand, répété des dizaines de fois
d’une écriture tremblante. Un autre test de Trou-
ver Objet Caché permet de remarquer que l’enfant
est effectivement mort depuis plusieurs jours ; sa
peau a une couleur bleuâtre. Si les investigateurs
demandent à la mère comment il se porte (elle ne
parle qu’allemand) et réussissent un test de Baratin
ou de Charme, elle le leur montre avec fierté. Dès
qu’elle entrouvre les couvertures, l’odeur devient
épouvantable. S’ils s’adressent à sa femme ou à lui,
Victor sort un couteau de sous la table et s’ouvre
les veines (test majeur de DEX pour l’en empê-
cher) ou attaque les investigateurs qui se trouvent
à moins de 2 mètres (test d’Esquive) : Cran d’arrêt
50% (25/10), dégâts 1D4. Une fois le couple maî-
trisé avec ou sans l’aide des serveurs, des témoins
occasionnels ou encore des employés de l’hôtel,
les investigateurs peuvent observer calmement
l’enfant (test d’INT). Une réussite en Médecine
révèle qu’il est probablement mort par asphyxie.
149
 On peut apercevoir des marques de sang coagulé
sur son petit cou (test de Trouver Objet Caché).
Quiconque examine le cadavre et échoue à un test
majeur de POU voit le bébé ouvrir les yeux, sourire
et, d’une voix adulte, demander dans un anglais
parfait : « Avez-vous déjà trouvé le Disque solaire ? »
avant de se décomposer (perte de 0/1D6 points de
Santé Mentale).
96-00. Alors qu’ils marchent dans un couloir, les investi-
gateurs aperçoivent une porte entrouverte non loin
d’eux (test de Trouver Objet Caché). S’ils entrent,
ils s’avisent que la chambre a été mise à sac : les
meubles sont renversés, les placards ouverts et les
effets personnels du propriétaire éparpillés par-
tout, les vêtements et les draps jetés à terre. Une
bouteille de vin et un plateau jonché des restes
d’un dîner pour deux (poulet rôti, salade, fond de
soupe aux vermicelles) trônent sur le lit double, les
rideaux des fenêtres sont déchirés, les couvertures
et les oreillers couverts d’empreintes de mains
ensanglantées. D’autres traces de sang maculent
les murs et les poignées de porte. Après 10 minutes
de fouille et une réussite en INT, les personnages
déduisent au creux dans le matelas de plumes que
la chambre était occupée par deux personnes. Le
tiroir de la table de chevet renferme un spectacle
franchement inhabituel (test de Trouver Objet
Caché) : douze rognures d’ongles d’orteils parfaite-
ment alignées pour former un triangle.
S’ils enquêtent 10 minutes de plus et remportent
un test majeur de Trouver Objet Caché, ils
découvrent un coupe-ongles taché de sang inséré
avec soin dans une cuisse de poulet et, parmi les
effets personnels de la trousse de toilette, une boîte
d’allumettes « The Matador » contenant les poils
pubiens d’une femme brune (test de Médecine).
Avec 10 minutes de recherches supplémentaires et
une réussite extrême en Trouver Objet Caché, les
investigateurs distinguent de minuscules résidus
de sang coagulé dans toute la baignoire, presque
invisibles à l’œil nu, ainsi qu’une infime trace
de doigt vermeil sur le carrelage au-dessus des
toilettes. Curieusement, le bord du carreau ne com-
porte qu’une moitié d’empreinte ; la seule explica-
tion logique (test d’INT) est qu’il a été placé là alors
qu’il était déjà souillé de sang. Il se détache facile-
ment et dévoile un anneau. En tirant dessus, un
panneau de 55 × 55 cm s’ouvre dans le mur. Le ren-
foncement qu’il dissimule contient les tuyaux de
chauffage et un coffre en métal de 50 × 100 × 50 cm
qui empeste la mort (FOR 90, PV 20). Un test de
POU est nécessaire pour l’ouvrir. S’il échoue, l’in-
vestigateur est contraint de renoncer tant l’odeur
lui retourne l’estomac.
150
La caisse métallique : ses trois compartiments
renferment un corps d’homme débité en tout
petits morceaux (test d’INT : avec le coupe-ongles).
Sont ainsi triés les os scrupuleusement broyés, les
organes mous placés dans des sacs en toile cirée, et
enfin les muscles et la chair. Il n’y a pas une seule
goutte de sang. Le cuir chevelu, les aisselles et les
parties génitales sont rangés à part dans une boîte
à cigares glissé au fond du coffre. Quiconque est
témoin de cette horreur et l’examine de près perd
aussitôt 1/1D4+1 points de Santé Mentale.
Informations pour le Gardien : la chambre appar-
tient à Steve Morales, un homme d’affaires de
Manchester spécialisé dans le conseil et l’achat de
terrains, aimé par sa femme et ses trois enfants.
Après s’être rendu au Maroc et avoir parcouru
l’Afrique du Nord pendant six mois, il est enregis-
tré au Shepheard depuis quinze jours. Cet homme
charmant, particulièrement poli et généreux en
pourboires, a complètement perdu la tête à cause
des cauchemars insupportables provoqués par les
radiations électromagnétiques des objets yithiens
entreposés aux sous-sols. Nuit après nuit, douze
hommes vêtus de noir lui répétaient en songe que
sa vie était pitoyable et qu’il devait oublier ses
vulgaires principes moraux pour se consacrer à
l’étude et à l’analyse d’autres comportements plus
complexes. D’après eux, les actes qu’il considérait
excessifs et barbares étaient au contraire une par-
tie essentielle de la Totalité, à la portée de tout être
humain. « Ne reste pas sur ta faim, Steve. Tu es plus
malin que ça », susurraient-ils. Cédant à cette tor-
ture mentale, il a passé une semaine en mauvaise
compagnie dans les bas-fonds du Caire avant d’as-
sassiner un jeune Égyptien de 15 ans et d’acheter
la caisse métallique sur un marché britannique de
matériel militaire, il y a trois jours. La dissection
du cadavre dans la baignoire lui a demandé 48
heures de travail ininterrompu, suivies d’une jour-
née entière à nettoyer le sang ; Steve n’a pas quitté
la salle de bains pendant tout ce temps. Il se trouve
actuellement dans le quartier des prostituées.
 ÉVÉNEMENTS DE L’ANNÉE 1922

1. 7 janvier 1922
Création de l’État libre d’Irlande. 11. 10 avril 1922
La deuxième conférence monétaire internationale
marque le retour à l’étalon-or via les accords
2. 2 février 1922
James Joyce publie le roman Ulysse.
de Gênes.

3. 6 février 1922
Pie XI est élu pape à Rome.
12. 22 août 1922
Michael Collins est assassiné pendant la guerre
civile irlandaise.

4. 14 février 1922
L’armée grecque brûle vifs tous les habitants du
village de Karatepe, dans la province du vilayet
13. 13 septembre 1922
La ville de Smyrne (ou Izmir) est incendiée par
l’armée turque et complètement détruite.
d’Aydin (Turquie).

5. 15 février 1922
Séance inaugurale de la Cour permanente de
14. 13 septembre 1922
À El Azizia, à 55 kilomètres de Tripoli (Libye),
la température atteint 57,7 °C à l’ombre. C’est
justice internationale de La Haye, créée par la
la plus haute jamais enregistrée à la surface de
Société des Nations.
la Terre.

6. 21 février 1922
Le dirigeable militaire américain Roma explose en
vol, tuant 43 personnes.
15. 18 octobre 1922
Fondation de la BBC (British Broadcasting
Company) à Londres par un consortium de

7. 22 février 1922
Naufrage du paquebot britannique Egypt, qui
assurait le courrier entre l’Empire britannique et
fabricants britanniques de radios, sous la direction
de John Reith.

l’Inde, entraînant la mort de 98 personnes et la

perte de cinq millions de livres d’or.
16. 28 octobre 1922
Suite à la marche sur Rome des « chemises noires »
de Mussolini, le gouvernement italien abdique

8. 28 février 1922
L’Égypte devient (officiellement) indépendante de
devant la dictature fasciste.

l’Empire britannique.
17. 30 octobre 1922
Benito Mussolini est nommé Président du Conseil

9. 18 mars 1922
Mahatma Gandhi, le révolutionnaire de
des ministres d’Italie par le roi Victor Emmanuel III.

l’indépendance, est arrêté pour désobéissance

civile et condamné à six ans de prison. Il n’en
18. 4 novembre 1922
Howard Carter découvre la tombe de
Toutânkhamon (un secret de polichinelle qui n’a
purgera que deux.
pas encore été rendu public).

10. 3 avril 1922

Joseph Staline devient le premier
secrétaire général du Parti communiste de
19. 16 novembre 1922
Mussolini présente son programme politique et son
nouveau gouvernement de coalition au Parlement.
l’Union soviétique.
Il reçoit les pleins pouvoirs quelques jours plus tard.

20. 10 décembre 1922

Niels Bohr reçoit le prix Nobel de physique (ce
n’est pas encore arrivé mais la presse en parle déjà).

Lancez 1D20 : le PNJ de votre choix utilise l’événement corres-

pondant comme sujet de conversation. Vous pouvez également
vous inspirer de cette information afin de créer le contenu d’un
article de journal quelconque ou, si elle est en rapport avec
Le Caire, pour justifier la présence d’un PNJ dans le scénario.

151
 FARCE MACABRE

Indices
Indice : Farce 1

Indice : Farce 2

152
 CHAPITRE 5 : RÉFÉRENCES

Indice : Farce 3

Indice : Farce 5

153
 FARCE MACABRE

Indice : Farce 8

154
 CHAPITRE 5 : RÉFÉRENCES

Indice : Farce 4

Indice : Farce 7

155
 FARCE MACABRE

Indice : Farce 6

156
 CHAPITRE 5 : RÉFÉRENCES

Indice : Farce 9

157

Index
En gras : Référence principale
A Omar al-Shakti (L26)�����������������������������������������59, 97
Abbassia (quartier)������������������������������������������������������������ 28
Administration et agence de voyage (L12)��������������������92
Aga Khan III����������������9, 14, 15, 17, 18, 21, 22, 24, 26, 27,
28, 32, 35, 44, 50, 52, 56, 59, 63, 68, 91, 93, 99, 132,
136, 137, 140, 142
Aga Khan, cortège de l’���������������������������������������� 50, 53, 99
Ahmed Fouad Pacha���������������������������������cf. Fouad, prince
Akhenaton�����������������������������9 s., 11, 30, 61, 62, 65, 67, 79,
107, 112, 113 s., 115 s., 138
Akhetaton������������������������������������������������������� 10, 11, 18, 113
Al Azif���������������������������������������������������������������������������������121
Al-Fallah, Abu����������������������������������������������������� 57, 91, 132
Al-Hazred, Abdul��������������������������������������32, 118, 121, 125
Al-Jhr (goule)��������������������������������������������������������������������126
Al-Kabir, Ali Bey���������������������������������������46, 103, 106, 144
Al-Shakti, Omar�������8, 9 s., 14, 17, 20 s., 27, 28, 30, 32 s.,
34 s., 39, 40, 51, 55, 59, 60 s., 63 s., 70, 71, 78, 79, 82,
97, 106, 114, 121, 124, 125, 135, 138, 139, 144
Al-Shakti, adorateurs d’Omar������������������������������������������ 59
Amarna������������������������������������������������������������18, 106, 113 s.
Amulette de Néfer�������������������������������� 38, 61, 64, 106, 112
Amulettes magiques����������������������������������������������� 107, 112
Aniston, Donald�������������������������������������������������������� 68, 137
Artefacts������������������������������������������������������������������������112 s.
Aton�����������������������������������������������10 s., 30, 62, 79, 112, 115
Automobile Club��������������������������������������������������������34, 144
Azathoth (Aza-Thoth)�����������������������������������������������96, 121
B Couloir des créatures��������������������������������������101, 106, 107
Baum, Lyman Frank���������������������������������������������������������� 97
Baur, Erwin���������������������������������������������������������������107, 122
Behler, Charles���������������9, 14 s., 20, 22, 38, 41, 42, 44, 47,
50 s., 52, 53, 55 s., 57, 61, 63, 64 s., 78, 79, 90, 91, 93,
95, 99, 132, 134, 135, 136, 144, 152
Belanger, Juliette��������������������������������������47, 51, 60, 90, 141
Ben Ali, Ibrahim�������������������������������������������������� 68, 91, 132
Besart, Warren����������������������������������������������������� 27, 98, 155
Bijouterie Merryweather (L4)�������������������������������������� 88 s.
Blavatsky, Helena��������������������������������������������������122 s., 145
Bohr, messieurs��������� 11, 14, 30 s., 44, 101, 124, 125, 143
Bohr, monsieur������������������������������������������������cf. Sakhatakh
Bohr, Niels Henrik David���������������������������11, 30, 66, 117,
120, 124, 146, 151
Boutique de souvenirs (L7)����������������������������������������������90
Brasero en laiton������������������������������������������������������� 96, 112
Briques magiques���������������������������������������������������� 107, 112
Brown, Jerome������������������������������������������������������������������141
Brown, Scott�����������������������������������������57, 60, 68, 91, 132 s.
Budge, Wallis���������������������������������������������������������������� 143 s.
Bulatovic, Mihailo����������������������������������������������� 41, 82, 133
Bureau de la direction (L11)���������������������������������������� 91 s.
Bureau du télégraphe et des postes (L10)����42, 47, 55, 91
C E
Cafards������������������������������������ 44 s., 100, 124, 128 s., 146 s.
Carlyle, Roger������������������������������������������27, 51, 82, 98, 155
Carnarvon, Evelyn������������������������������9 s., 16, 17, 57 s., 61,
62, 64 s., 71, 78, 79, 96
Carnarvon, Lord����������������� 8 s., 16, 17, 18, 38, 39, 40, 45,
57 s., 65, 71, 78, 79, 96, 124, 153
Carnet de notes de monsieur Bohr������������� 101, 116 s., 120
Carter, Howard����������������������������� 8 s., 14, 16, 17, 18 s., 22,
34, 38 s., 42, 44 s., 46, 47, 50, 53 s., 56, 57 s., 60, 61,
63, 65, 71, 78, 79, 89, 95 s., 104, 106, 107, 112, 115,
138 s., 143 s., 145
Chah, Mohammed��������������������������������������cf. Aga Khan III
Chambre 103 – Soirée privée (L30)�������������������������������99
Chambre 127 – Gasparini (L27)���������������������������60 s., 97
Chambre 204 – Les Lounpeen (L22)����������40, 42, 60, 94
158
FARCE MACABRE
Chambre 250 (suite d’honneur) –
Les Carnarvon (L25)������������������������������������������58, 96
Chambre 264 – Monsieur Bohr (L34)�������������������������101
Chambre 285 – Autre soirée privée (L31)���������������������99
Chambre 304 (suite d’hiver) –
Chambre 311 – Abebaberk Selassie (L32)���������������� 99 s.
Chambre 362 – Howard Carter (L23)����������������������� 95 s.
Chambre 387 – L’Aga Khan et son cortège (L29)���������99
Chambre 407 – Garth Weder (L24)����������50, 94, 96, 155
Chambre 415 (suite royale) –
Prince Fouad (L21)���������������������������������������������� 93 s.
Chambre 487 – Faraz Najjar (L28)���������������������������������97
Chambre occidentale���������������������������������������������96, 103 s.
Chambres 251-259, 263, 265 –
Messieurs Bohr (L33)��������������������������������������������101
Christensen, Benjamin��������������9, 40, 57, 61, 63, 144, 145
Christie, Agatha����������������������������� 8, 18, 22, 24, 26, 33, 41,
63, 68, 90, 94, 133 s., 142
Christie, Archibald����������������������������������������������������68, 133
Chronologie des événements��������������������������������������� 72 s.
Churchill, Winston�����������9, 15, 17, 18, 21, 22, 24, 26, 27,
32, 35, 63, 68, 90, 93, 99, 134, 135, 140, 144
Cigares Sandoval (L6)�������������������������������������������������������90
Cité des morts, la (quartier)���������������������������������������������82
Clinton, Cleveland (« Cleve »)���������14, 15, 41, 42, 47, 50,
57, 61, 82, 88, 99, 142, 143
Coin des grandes caisses�������������������������������������������������107
Coin des pièces noires�������������������������������������������������106 s.
Collectionneurs d’art compulsifs���������������������� 131, 138 s.
Collier ménat�����������������������������������������������38, 61, 106, 112
Communicateur temporel���� 9, 10, 38, 61, 62, 106, 112 s.
Conciergerie (L3)�������������������������������������������������� 15, 57, 88
Confrérie noire, la���������������������������������������11, 30 s., 66, 67,
116 s., 120, 124, 125, 145
Couloir intermédiaire����������������������������������������������� 45, 101
Couloir vers le Vieux Temple�������������������������������56, 105 s.
Costume noir, hommes en������������������� 11, 65 s., 114, 125,
142, 145, 146, 147
Cristal de Mortlan���������� 18, 34, 79, 96, 113 s., 122 s., 149
Croix gammée������������������������������������������������������107, 122 s.
Crutta, Abdul����������������������������������������������������������������������41
Cube de stase��������� 10, 30, 38, 55, 61, 62, 106, 114 s., 117
Cuisine (L20)���������45, 46, 47, 50, 53, 55, 58, 61, 64 s., 68,
69 s., 93, 94, 101, 134, 136, 143, 145
Cultes innommables������������� cf. Unaussprechlichen Kulten
D Ibn Touloun, Ahmad��������������������� 17, 28, 50, 58, 106, 144
Dague d’Akhenaton������������������������������� 8 s., 21, 38, 55, 58,
61, 93, 106, 115, 146
Dague de Thoth����������������������������������������������������������������115
Dee, Dr John���������������������������������������������������������������������121
Délinquants dangereux������������������������������������������ 131, 141
Diagramme dépliant����������������������������������������������������40, 82
Disque solaire����������������������������������� 8 s., 30, 38, 46, 50, 51,
53, 54, 56, 58, 59, 60 s., 62, 63, 65, 79, 94, 97, 106 s.,
115 s., 117, 143, 146, 148, 150
Drogmans����������������������������������������������������������������������������41
Égyptologues dilettantes������������������������������������ 131, 137 s.
Eibon����������������������������������������������������������������������������������123
Employés insipides du Shepheard�����������������������������������92
Équipe du film����������������������������������������������������������9, 57, 66
Escalier du premier niveau������������������������������45, 101, 107
Escalier vers le petit temple����������������������������������� 101, 105
Événements de l’année 1922�������������������������������������������151
Événements funestes (Table des)�����������������������������������146
Ezbekiya (quartier)����������������������������������������������������28, 136
F Long bar (L18)�������������������������������������������42, 46, 50, 57, 93
Faber, Caius�����������������������������������������������������������������������123
Fang, Ho������������������������������������������������������������������������������ 96
Félin démoniaque��������������������������������������������������� cf. Hetep
Fischer, Eugen�����������������������������������������������������������107, 122
Fondation Ambroisie, la�������������������������������������������������125
Fontanarrosa, Gina����������������������������������������������������90, 133
Forrester, Richard J.�����������������������������������������������������������99
Fouad, prince (ou roi)�����������8 s., 15, 20 s., 28, 32, 39, 42,
44, 47, 51, 52 s., 55, 59, 63, 68, 70, 79, 91, 93 s., 132,
133, 138, 139, 141, 142, 144
Fragment, le����������������������������������������������������������������������125
Fraternité du Pharaon Noir, la����9, 14, 18, 21, 27, 33, 34 s.,
38 s., 50, 55, 59, 66, 69, 71, 78, 97, 118, 134 s.
Frisby, Ronald���������������������������������������������������������������������92
Fusils à éclairs, modèle B������10, 38, 61, 68, 106, 116, 129
G
Garde-manger��������������������������������������������������������45 s., 101
Gardes personnels d’Aga Khan III�����������������������������������53
Gardes royaux de Fouad (égyptiens)����������47, 48, 51, 53,
55, 70, 93 s.
Gasparini, Carlo����������������������8, 15, 22, 26, 42, 46, 47, 50,
51, 53, 55, 56, 57 s., 60 s., 63, 69, 82, 90, 93, 94, 95,
97, 142, 143, 144, 145, 153
Gavigan, Edward���������������������������������������������������������������� 96
Glauer, Adam��������������������������������������������������������122 s., 145
Goules��������������������������������������� 9, 39, 46, 50, 55, 58, 63, 67,
68 s., 92, 103, 107, 126, 127, 132
Grande Race����������� 9, 30 s., 38, 61, 62, 64, 79, 106, 112 s.,
114 s., 116 s., 120, 124, 125, 128 s., 147, 149
Grande Race de Yith, Nouvelle���� 44, 100, 124, 125, 128 s.
Grands escaliers orientaux�������������������������������������� 46, 105
Groppi, restaurant��������������������������������������������������������������82
Gros Nubien, le���������������������������������cf. Selassie, Abebaberk
H
Habibeh, Tarik����������������������������������������������������������� 68, 138
Häxan������������������������������� 9, 11, 40, 57, 60, 61, 63 s., 91, 96
Hermès��������������������������������������������������������������������������������� 96
Hess, Rudolf����������������������������������������������������������������������145
Hetep�������������������������������������� 32 s., 59, 66, 71, 97, 127, 139
Hillbillies de Joe Rainer, les���������������������������������������������� 52
Hitler, Adolf����������������������������������������������������������107, 122 s.
Hommes d’affaires égyptiens suspects������������� 131, 140 s.
Hommes-rats���������������������9, 39, 46, 50, 55, 56, 58, 61, 63,
64, 67, 68 s., 107, 127 s., 141
Horreur chasseresse��������������������������������������40, 66, 71, 128
Hyperborée������������������������������������������������������������������� 122 s.
I
Indépendantistes égyptiens hostiles��������������������� 131, 138
Individu lambda absurde���������������������� 130, 131, 132, 133
Ithyphalles�������������������������������������������������������������������������107
J
Jardin extérieur (L19)��������������������������������������������������������93
K
Khephnes��������� 9 s., 30, 62, 79, 82, 112, 113 s., 115 s., 117
Krohn, Dr Friedrich��������������������������������������������������������107
Kuranes, roi�����������������������������������������������������������������������113
L
La Cour, Ella������������������������������������������������������������� 57, 63 s.
La Fontaine, Pierre de��������������������������������������������������90, 91
Lardinne, Ismaël�����������������������������������������������������������������91
Lenz, Fritz������������������������������������������������������������������107, 122
Le Petit France, mode féminine (L8)��������������������������� 90 s.
Lions de Fouad��������������������������� 51, 52, 53 s., 57, 128, 142
Livre des morts, le�������������������������������������������������������92, 112
Lords, mode masculine (L5)����������������������������������������� 89 s.
Lorg (goule)����������������������������������������������������������������������126
Lounpeen, Dieter������������������������� 8 s., 24 s., 26, 40, 42, 46,
47, 50, 53 s., 57 s., 59, 60 s., 63, 65, 69, 71, 78, 79, 94,
97, 104, 105, 144, 145, 157

Lounpeen, Olga�����������������������������������8 s., 24 s., 26, 42, 46,
47, 51, 53, 55 s., 57 s., 60, 63, 69, 78, 90, 94, 95, 153
Louxor��������������������������17, 18, 38, 44 s., 58, 65, 78, 95, 138
Lovejoy, Henry������������������������������������������������������������������� 57
M Salle mauresque (L14)�����������������������������������������������92, 143
Machine de clonage d’êtres humains��������116 s., 120, 124
Magasin de Faraz Najjar����������������������������������������������27, 82
Mahadni, agents de Moustafa ibn������������ 45 s., 69, 70, 89
Mahadni, Moustafa ibn��������������������14 s., 39, 40, 42, 45 s.,
50, 51, 55, 58, 61, 69 s., 79, 105, 126, 134 s., 136, 145
Mayer, Randolph�������������������������������60, 68, 91 s., 135, 140
Merryweather, Eleanor������������������������������������������������������88
Meyer, frères (Hans, Sven et Lars)���������� 14 s., 42, 88, 135
Mhu Thulan����������������������������������������������������������������������123
Morales, Steve�������������������������������������������������������������������150
Morrison, Mervin��������������������������������������������������������������99
Murphy, John������������������������������������������������������������������ 89 s.
Murray, Abraham��������������������������������������������15, 57, 88, 99
Musée égyptien du Caire������������� 8, 11, 35, 39, 55, 70, 71,
78, 79, 82, 97, 124, 137, 145
Mussolini, Benito��������������������������������������35, 140, 144, 151
N Soldats de Fouad (britanniques)��������������������������������������49
Najjar, Faraz��������������������������������8, 27, 47, 50, 51, 53 s., 56,
59, 60, 62, 65, 71, 82, 97, 138
Najjar, magasin de Faraz���������������������������������������������������82
Napoléon������������������������������������������������������52, 95, 118, 144
Necronomicon, le������������������������������������������������� 32, 97, 121
Néfertiti����������������������������������������������������������� 11, 24, 61, 112
Nietzsche, Friedrich���������������������������������������������������������123
Notes d’al-Shakti sur l’Al Azif������������������������������ 32, 97, 121
Nyarlathotep (Nyarla-Thot(h)-ep)����������������� 96, 123, 124
O Thèbes����������������������������������������������������������������� 18, 139, 144
Orsic, Maria��������������������������������������������������������������123, 145
P
Pacha Saad Zaghloul��������������������������������������133, 138, 139
Pedersen, Maren������������������������������������������������������� 57, 63 s.
Penhew, Sir Aubrey������������������������������������������������������������ 96
Personnages aléatoires (Table des)��������������������������������130
Personnages secondaires������������������������������������ 130, 132 s.
Peseshkaf���������������������������������������������������������������������������107
Petit temple�������������������������������������������������������������� 101, 105
Phénoménologie de l’esprit�����������������������������������������������121
Philetas, Theodoras����������������������������������������������������������121
Pièces noires�������������������������������������� 8 s., 11, 15, 19, 27, 33,
38 s., 42, 44 s., 46, 47, 50, 53, 55, 59, 61, 70 s., 79,
106 s., 112 s., 122, 124, 146
Pilier djed�������������������������������������������38, 61, 64, 106 s., 117
Podencos d’al-Fallah����������������������������������������������� 129, 132
Prince, escorte du������������������������������ 47, 48 s., 52, 53, 93 s.
Prostituées mystérieuses���������������������������������������� 131, 141
Q Vieilles britanniques excentriques������������������63, 131, 137
Quartier des prostituées��������������������������������������������82, 150
R Von Junzt���������������������������������������������������������������������25, 121
Réception et hall d’entrée (L2)�����������9, 15, 17, 40, 41, 42,
47, 50, 58, 61, 65, 71, 82, 88, 95
Restaurant (L15)�������������������14 s., 42, 44, 45 s., 47, 51, 71,
92, 93, 105, 135 s., 143, 147
Rolland, Michel������������������������15, 45, 47, 51, 63, 68 s., 90,
92, 93, 105, 135 s., 143, 147
Rue des Chacals������������������������������������������������������������27, 82
Rumeurs (Table des)��������������������������������������������������������142
S
Sakhatakh���������������9 s., 11, 30 s., 32 s., 42, 62, 65 s., 67 s.,
79, 97, 101, 112, 114 s., 116 s., 118, 120, 124, 125
Salle d’Ali Bey al-Kabir������������������������������������������46, 101 s.
INDEX
Salle de bal (L17)�������������������������������������������9, 11, 40, 50 s.,
52 s., 55, 56, 57, 60, 61 s., 63 s., 65, 68 s., 70, 71, 93
Y
Salle des décombres�������������������������������������������������� 46, 105 Y’golonac���������������������������������������������������������������������������127
Salle Isis, jardin et bibliothèque (L13)�����������46 s., 92, 93, Yithien��������������������9 s., 30 s., 32 s., 44, 58, 61, 62, 79, 106,
132, 141, 143, 148 112 s., 114 s., 116 s., 120, 124, 128 s.
Yog-Sothoth (Iog-So-Thoth)��������10 s., 30, 61, 62, 64, 65,
67 s., 79, 96, 106 s., 115 s., 121, 124, 125
Sandoval, Martín������������������������������������������������� 82, 90, 134
Sarcophage de Basalte������������������8 s., 30, 32, 38 s., 46, 55,
Z
59, 61, 62, 64, 70 s., 105, 106, 117, 138, 144, 146, 148
Sceptres de pouvoir d’al-Shakti�������������������33, 63, 64, 118 Zylac, tour de��������������������������������������������������������������������123
Sechat, montres de luxe (L9)��������������������������������������������91
Secrétaires d’État armés (égyptiens)�������������������������������49
Selassie, Abebaberk�������������������������������� 9, 15, 28 s., 32, 41,
Indices
55 s., 60, 63, 68 s., 78, 82, 94, 97, 99 s., 140, 141, 143
Selassie, sbires d’Abebaberk���������������������� 9, 15, 54, 55, 56,
60, 68, 94, 97, 99 s. La seconde entrée correspond aux Indices
Selassie, serviteurs d’Abebaberk�������������������������� 54, 55, 56 du Chapitre 5 : Références.
Senet (jeu)��������������������������������������������������������������������� 100 s. Farce 1��������������������������������������������������������������������������38, 152
Serveurs du Shepheard������������57 s., 60, 65, 69, 71, 88, 89, Farce 2��������������������������������������������������������������������������43, 152
92, 93, 136, 143, 146, 147, 149 s. Farce 3��������������������������������������������������������������������������45, 153
Service de restauration (L16)�������������������������������������������93 Farce 4��������������������������������������������������������������������������94, 155
Sharia Kamil (rue)������������������������������������������������������������� 14 Farce 5��������������������������������������������������������������������������95, 153
Shub-Niggurath������������������������������������������������� 64, 113, 121 Farce 6��������������������������������������������������������������������������98, 156
Soldats britanniques ivres�������������������������������������� 130, 137 Farce 7��������������������������������������������������������������������������98, 155
Farce 8������������������������������������������������������������������������104, 154
Sorcellerie à travers les âges, La���������������������������� cf. Häxan Farce 9������������������������������������������������������������������������104, 157
Sortilèges, nouveaux��������������������������������������������������������110
Sous-sols������������������������� 8 s., 14, 16, 27, 30, 32, 39, 40, 42,
45, 50, 53 s., 56, 58, 59, 61, 66, 69 s., 79, 92, 94, 96,
101 s., 122, 135, 144, 146, 148, 150
Stribolt, Oscar����������������������������������������������������������� 57, 63 s. Plans
Hôtel Shepheard (étages)���������������������������������������������� 86 s.
T Hôtel Shepheard (rez-de-chaussée)���������������������������� 84 s.
Terrasse principale (L1)������������9, 41, 44 s., 46, 47, 58, 59, Hôtel Shepheard (sous-sols)�������������������������������������������102
60, 71, 82, 88, 124, 144, 147 La course-poursuite���������������������������������������������������70, 154
Thornhill, Mary Ann���������������������������������������������������47, 91
Thot�������������������������������������������������������������������������������������� 96
Torre, Erwin����������������������������������������������������������107, 122 s.
Touristes américains stupides������������������������������� 131, 140
Sortilèges
Touristes anglais pédants��������������������������������������� 131, 140 Contacter une Goule���������������������������������������������������35, 92
Toutânkhamon�������������������������������8 s., 16, 34, 38, 78, 101, Contacter un Homme-Rat�������������������������������������� 35, 110
107, 112, 125, 138, 151 Enchanter un Brasero����������������������������������������������� 35, 110
Trousseau de Clefs�����������������������������11, 30, 38, 61, 64, 66, Enchanter un Couteau��������������������������������������������� 35, 110
67, 68, 106, 118, 124 Induire la Panique (variante)�������������������������������� 111, 126
Tsathoggua������������������������������������������������������������������������123 Invoquer un Cristal de Mortlan����������������������35, 110, 113
Malédiction des Hommes-Rats����������������������35, 111, 128
U Portée Spectrale (variante)�������������������������������� 33, 63, 111
Unaussprechlichen Kulten������������������������������������������������� 25
Université d’al-Azhar����������������������������������������82, 133, 140
V
Vallée des Rois������������������������������� 8, 11, 14, 17, 18, 38, 65,
82, 95, 138 s., 143 s., 152
Vases canopes�������������������������������������������������������������������107
Vhrg (goule)����������������������������������������������������������������������126
Vieux Temple�������������������10, 14, 16, 17, 46, 50, 56, 58, 61,
64, 65, 67, 71, 79, 105 s., 106 s.
Von Sebottendorf, Rudolf�����������������������������34, 122 s., 145
Voormis�����������������������������������������������������������������������������123
W
Légende
Wasa, el (quartier)�������������������������������������������������������������� 28
Washington, Joan������������������������������������������������������ 68, 137
Weder, Garth������������������������������������ 8 s., 11, 14 s., 18 s., 32,
34 s., 38 s., 42, 44 s., 46, 50 s., 53 s., 56, 59, 60 s., s. – abréviation pour « suivante(s) »
69 s., 78, 79, 82, 94, 95, 96, 97, 100, 104, 105, 106, indiquant que l’entrée se poursuit
au-delà de la page indiquée.
107, 112, 115 s., 122 s., 124, 128 s., 135, 137, 138,
145, 147, 154, 155, 157
Williams, Valentin���������������������������������������������� 68, 97, 136
Wormius, Olaus����������������������������������������������������������������121
159
 Álex de la Iglesia
Né à Bilbao en 1965, il est diplômé en philosophie de l’uni-
versité de Deusto. El Deseo Films produit en 1993 son pre-
mier long métrage, Action mutante. En 1995 sort ensuite
le film qui va faire de lui l’un des réalisateurs et scéna-
ristes les plus importants du cinéma espagnol : Le Jour
de la bête. S’ensuivent Perdita Durango (1997) avec
Javier Bardem et James Gandolfini, Mort de rire (1999),
Mes chers voisins (2000), ou encore 800 balles (2002)
et Le Crime farpait (2004) dont il est aussi le producteur.
Il tourne par la suite Crimes à Oxford (2007), avec Elijah
Wood et John Hurt. Balada triste (2010) remporte deux
prix à la 67e Mostra de Venise : l’Osella d’argent du meil-
leur scénario et le Lion d’argent du meilleur réalisateur.

Un jour de chance sort en 2011. Les Sorcières de

Zugarramurdi (2013) obtient huit Goyas (l’équivalent des
Césars français) et deux Fotogramas de Plata (récompenses
espagnoles de cinéma, de télévision et de théâtre remises
chaque année depuis 1951 par le magazine Fotogramas).
Il a également réalisé la série Plutón B.R.B. Nero pour
la TVE (2008). En 2014, il produit le thriller Musaranas,
sélectionné pour les festivals de Toronto et de Sitges. Il
publie également les romans Payasos en la lavadora et
Recuérdame que te odie pour la maison d’édition Planeta.
En 2015, il produit avec sa société Pokeepsie Films le pre-
mier long métrage de Zoe Berriatúa, Los héroes del mal,
et réalise en parallèle la comédie Mi gran noche. Vient
ensuite le tour de Pris au piège (2016) et de Perfectos
desconocidos (2017). En 2018, il retrouve sa casquette de
producteur pour Errementari : Le forgeron et le diable,
le premier long métrage de Paul Urkijo, et En las estrellas,
deuxième long métrage de Zoe Berriatúa.

En 2019, il tourne pour HBO la série 30 Coins, produite

par Pokeepsie Films. Son tout dernier projet en date, le
film d’horreur Veneciafrenia, est sorti en 2021.

Rôliste invétéré, il fut membre fondateur du club de jeu

de rôle « Los Pelotas » à Bilbao dans un passé pas si
lointain. Il collabora également à des articles pour les
magazines Líder et Troll, auto-édita l’aventure Comedia
infernal pour L’Appel de Cthulhu (coécrite avec Joaquín
Ágreda en 1989), et son scénario Malos tiempos para
la brujería (2002) fut publié dans RPG Magazine.

160
 TM

Deux jours de folie à l’hôtel Shepheard

Álex de la Iglesia (réalisateur, scénariste et producteur de films, rôliste expérimenté de surcroît) nous livre
sa version personnelle de L’Appel de Cthulhu dans les années 1920. Dans cette aventure, les investigateurs
disposent de deux jours pour enrayer les phénomènes inexpliqués dont sont victimes le personnel et les clients
de l’hôtel le plus luxueux du Caire.

Farce Macabre combine une structure d’enquête libre et des événements programmés, afin que l’expérience
de jeu soit différente pour chaque groupe et que le scénario puisse être aisément rejouable. En outre, grâce
aux outils à sa disposition, le Gardien peut à tout moment ajouter des éléments aléatoires à l’intrigue sans
jamais perdre le fil du récit.

Dans cette course contre la montre, les investigateurs pourront découvrir des secrets enfouis depuis l’Égypte
antique, assister à une somptueuse soirée costumée, voir la première du film Häxan (La Sorcellerie à travers
les âges),
âges), faire la connaissance de personnalités du monde réel (l’archéologue Howard Carter, le roi Fouad Ier
d’Égypte, Aga Khan III, le réalisateur Benjamin Christensen, ou même Agatha Christie et Winston Churchill)
et retrouver des visages familiers de L’Appel de Cthulhu.
Cthulhu. Mais ils pourraient aussi passer à côté de tout cela et
mettre au jour un autre mystère sur lequel enquêter. Cet ouvrage contient :

i La présentation des nombreux personnages principaux.

i Une chronologie des événements étape par étape, et une autre de l’année 1922.
i Une description détaillée de l’hôtel, avec plus de trente lieux différents.
i Les sortilèges, artefacts, tomes du Mythe et autres monstres liés à l’intrigue.
i Des listes aléatoires proposant de nombreux personnages secondaires, rumeurs et phénomènes inexplicables.
i Un diagramme dépliant permettant au Gardien de suivre les déplacements des PNJ.
i Un plan dépliant de l’hôtel à l’usage des joueuses.

Un exemplaire du Manuel du Gardien pour L’Appel de Cthulhu 7e Édition est nécessaire pour utiliser
ce supplément.

Pour lecteurs avertis

Cet ouvrage exploite des thèmes adultes comme la drogue et le sexe, et il s’adresse donc à des personnes averties.

EDGE-STUDIO.NET
FARCE MACABRE
SKU : ESCTH11FR – 2022-1
ISBN : 8435407633506