La voie du Sensei

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 Cthulhu No Kami

La voie du Sensei
Le jeu de rôle mystique et occulte
au Pays du Soleil Levant

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 Crédits
Cthulhu No Kami est une création originale et le fruit d’une collaboration entre
Alicia Hamimi, Raphaël Hamimi et Benjamin Ott.

Studio Deadcrows
Direction éditoriale : François Cedelle
Relecture éditoriale : Coralie David
Chef de projet : Raphaël Hamimi
Auteurs : Alicia Hamimi, Benjamin Ott, Raphaël Hamimi
Textes complémentaires : Guillaume Dequeker
Règles originales Chroniques Oubliées Compatible : David Burckle, Damien Coltice,
Laurent « Kegron » Bernasconi
Règles spécifiques : Alicia Hamimi, Benjamin Ott, Raphaël Hamimi, Guillaume Dequeker
Relecture technique : Guillaume Dequeker
Traduction des termes japonais : Tony Sanchez
Expertise sur le Japon : Jean-Michel Abrassart (chapitre 1 à 5)
Maquette : Olivier Trocklé
Feuille de personnage : Alicia Hamimi
Couverture : Kahouet
Illustrations : Maxime Teppe, Kahouet, Vincent Laik
Production : Stephan Barat

Avertissements
Ce livre est avant tout un jeu. Il s’inspire de fait réel et reste une œuvre de fiction.
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite.
Toute ressemblance de personnages ou d’éléments du jeu avec d’autres personnages fictifs ou
d’autres éléments déjà existant serait purement fortuite.

Mentions légales
Publié pour Book in Game par le Studio Deadcrows, 2021
6 rue Henri Rene 34000 Montpellier
Imprimé en Lituanie par UAB STANDARTU SPAUTSUVE
 Remerciements

Raphaël Hamimi
Je dédie ce livre à Aydan, mon fils.
Cthulhu no Kami est l’accomplissement d’une longue et belle aventure humaine qui aura duré
huit ans. Je remercie mes amis de plumes de m’avoir supporté comme chef de projet : Alicia,
ma moitié et âme sœur, Benjamin O qui est entré dans nos vies avec sa bienveillance et sa
drôlerie et Guillaume, notre meilleur ami qui jalonne notre quotidien. Au-delà de ce projet je
suis fier, heureux et comblé de vous avoir dans ma vie et j’espère le plus longtemps possible.
Je n’oublie pas Shendor, Christophe, Eric, Benjamin D qui nous ont prêté mains fortes. Je
remercie Stephan et François qui sans détour ont cru en notre projet après une course de
Pousse-pousse dans le Gers. Et mon âme d’enfant a une pensée à ces années Club Dorothée
qui lui a permis au-delà des manga de découvrir le Japon.
Et bien sûr j’ai une pensée pour tous les testeurs à Jeux de RUNE, Rôle’N’Troll, RPGers, etc.
et souscripteurs qui nous ont permis de réaliser notre rêve. Maintenant, ce jeu est votre et
j’espère qu’il aura une belle et longue vie autour de vos tables.

Benjamin Ott
À mes quatre lutins, Delphine, Nathan, Gauthier et Thaïs, vous êtes mes muses. À Raph et
Alicia pour leur confiance et leur amitié. A mes frangins Julien et Mick. Aux Alex qui ont
jalonné mon parcours. À Olivier Akkah, un vrai samouraï. Et enfin à Gillou, la sombre
hospitalité à la base de beaucoup de chose dont notre amitié.

Alicia Hamimi
Je remercie mes parents qui ont tant dénigré la culture japonaise et qui m’ont poussé à m’y
intéresser et m’instruire avec enthousiasme et pugnacité. C’est ainsi que j’ai pu connaître ma
moitié cosplayée dans un salon de culture japonaise et manga dont notre union a donné
naissance au petit Kakarot prénommé Aydan. Nous avons lancé le projet fou de permettre
aux personnes passionnées de jeux de rôle de partager notre passion pour cette culture si
riche et vives en couleurs. Je remercie mes collaborateurs d’écriture qui ont fait preuve de
grandes créations, d’inventivités et de grandes parties de foux rires autour duquel nous avons
pu mettre au monde ces œuvres (Benjamin2, Shendor, Guillaume, Christophe, Éric, etc.).
Je remercie également tous nos amis originaux qui ont fait le pari étrange de partager des
soirées avec nous pour tester les scénarios. Et pour finir je remercie le Studio Deadcrows qui
a fait confiance à des non-écrivains plein de rêve et d’étoiles dans leurs yeux autour d’un verre
de signer le contrat pour réaliser ces livres. On vous aime.

Guillaume Dequeker
Je remercie le studio Deadcrows pour avoir permis à ce grand projet de voir le jour.
Je remercie mes auteurs et meilleurs amis Raphaël et Alicia Hamimi de m'avoir fait participer
à l'écriture. Merci aussi à Benjamin Ott pour tout ce qu'il a apporté de bons et de drôles
pendant les réunions.
Enfin je remercie tous ceux qui m'ont fait découvrir et aimer le jeu de rôle et l'univers
rôlistique en général. La passion du jeu m'a donné l'envie de participer à ce projet.

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 Table des matières
Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . 7
L’horreur japonaise.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Les origines : les kaidans.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 12
Les codes. ..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Pour conclure. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Sources d’inspirations à voir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Mythologie des Grands Anciens. . . 17
Mythe lovecraftien.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 18
Cosmogonie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 18
Cosmogonie de la mythologie
des Grands Anciens au Japon.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Ligne du temps lovecraftienne
et chronologie de l’Impie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 36
Le codex japonais : Les Révélations de N’Metzu
(Nemetsu no tenkei).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 45
La Magie (maho).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
Les formes de magie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Profils sensibles à la magie.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 54
Descriptifs des voies liées à la magie.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Les voies de magie corrompue (daraku maho).. . . . . . . . 62
Système de jeu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 69
Sortilèges (jumons).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Objets mystiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..... 89
Objets liés à la pratique spirituelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...... 90
Objets traditionnels. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...... 94
Objets mythiques et légendaires.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...... 96
Les livres folkloriques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...... 98
Écrits liés au Mythe.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 101
La Genèse au-delà de la lance d’Izanagi et
d’Izanami (Izanagi to Izanami no mae no sozo)..... 114
Les Vérités de Celui Qui Ne Doit Pas Être Réveillé
(Nemuru mono no shinjitsu). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 114
L’Appel des oubliés
(Wasurerareshi mono no yobikoe).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 115
Le Roi en jaune.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 115
La Parole du Komuso (Komuso no kotoba).. . . . . . . .... 115
Les écoles héritières du savoir de L’Immanence
Éveillant les Consciences et du savoir de Celui
Qui Ne Doit Pas Être Réveillé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 117
Les écoles gardiennes d’une transmission orale.. .... 117
Les écoles ésotériques classiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 120
Les sociétés secrètes.. . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 123
La Confrérie des Comptoirs des artisans
(Shokunin kyokai). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
La Confrérie de la Porte de la vérité
(Shinri no tobira shintodan).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 127
Les Implantés (Homonsha).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
Le clan Fuyumi (Fuyumi dan).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
Le monastère bouddhiste de la Contemplation
endormie (Bukkyo kansho shudoin no soritsu). . . . . 132
La société du Chrysanthème
(Kiku dantai) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 133
L’Académie impériale des arts et traditions
populaires (Nihon teikoku bunkagei jutsu in).. . . . . . . 134
Société de l’Océan noir (Genyōsha). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
Société du Dragon noir (Kokuryūkai).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
Unité Togo, 731 (Nana-san-ichi butai).. . . . . . . . .. . . . . . . . . 137
Les Guerriers de la lumière (Hikari no senshi).. . . . . . 138
Omega International (Omega sha).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Bestiaire de
Cthulhu No Kami.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
Dieux Très Anciens (Furuki kami).. . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 144
Autres Dieux (Soto naru kami).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
Grands Anciens (Kyū shi haisha).. . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 156
Entités Majeures (Idainaru sonzai). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
Choses Inhumaines (Fukaki mono).. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 169
Choses Inconcevables (Imawashiki mono). . . . . . . . . . . . 187
Les entités du
folklore japonais.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 195
Les mushi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 196
Les yokai.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 198
Les entités du folklore japonais.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 231
Yūrei.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 233
Légendes urbaines. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 237
Lieux étranges et légendaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 242
scénario :
Escapade thermale.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 249
Synopsis.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 250
Ambiance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 250
Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 251
Découpage du kaidan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 251
Introduction des Eiyu.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 251
Scène 1 : Le voyage en train de Yokohama
à Tami no Jimiru.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 252
Scène 2 : À L’auberge du Voyageur Empourpré. . .... 259
Scène 3 : à l’assaut des montagnes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 261
Scène finale : le village et les sources.. . . . . . . . . . . . . . . . . .... 264
Épilogue possible.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 269
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 Introduction
Cthulhu No Kami - Le Livre du Sensei

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 De nombreuses histoires, sinistres et
terrifiantes, circulent au sein de la population
japonaise. Chaque province a ses contes et
légendes qui comptent leur lot d’horribles
monstres, de lieux interdits ou de puissants
magiciens. Le Sensei est tout autant
l’archiviste que le conteur de ces histoires,
incarnant aussi bien le monstre que le mage,
ou le simple paysan. Si le Japon est votre terre
d’inspiration, l’imagination reste la force
qui va vous permettre de concrétiser toutes
vos idées d’histoires. Vous êtes celui qui va
élever les Eiyus vers leur destinée, qu’elle soit
glorieuse ou sombre.
Le rôle du Sensei
Le Sensei est un architecte et un acteur. Il crée
une histoire, décrit les lieux et les situations afin
que ses joueurs aient envie d’agir, et il interprète
également les personnages ou les monstres que
les personnages des joueurs rencontreront au fil
des aventures. Il ne se contente pas simplement
de « montrer » un univers, il le fait vivre. Il doit
également pouvoir improviser pour s’adapter
aux actions de ses joueurs.
Les règles fournies dans La Voie de l’Eiyu ont
pour rôle de donner un cadre et une structure
qui sont autant d’outils pour déterminer ce que
8
la simple narration ne peut gérer. Il revient au
Sensei d’en maîtriser les subtilités, mais aussi
de savoir choisir les moments où elles doivent
s’appliquer, ou ceux où elles sont nécessaires.
Enfin, Cthulhu No Kami est un jeu de rôle, un
moyen de se divertir. La notion d’amusement et
de plaisir est donc fondamentale. Ainsi, il est
important de connaître les besoins, les désirs
et les limites de vos joueurs afin de concevoir
une histoire qui sera adaptée à tous, pour que
chacun y trouve son bonheur.
Utiliser La Voie du Sensei
Ce livre contient les outils pour permettre à un
Sensei d’explorer plus en détail la partie occulte
et monstrueuse du Japon. Il complète le livre
La Voie de l’Eiyu en fournissant les différents
éléments utiles pour créer des situations propres
à un jeu de rôle qui mêle horreur japonaise et
mythe lovecraftien.
Le chapitre Horreur japonaise explique les
différents codes et tabous de la société nippone.
Il évoque les sujets qui effraient ou révulsent,
afin de pouvoir créer l’ambiance appropriée à
votre histoire.
La Mythologie des Grands Anciens explique
les influences des entités divines et des Grands
Anciens. Ce chapitre détaille également les
royaumes et les dimensions qui côtoient la
Terre, et surtout le Japon. Enfin, il contient la
chronologie du Mythe, la formation du Japon et
les influences occultes qui s’y sont développées.
La partie Magie offre une liste de nouveaux
profils et voies liés à l’occulte et la magie, afin
de créer des personnages aux capacités hors
du commun. Ils peuvent être utilisés pour des
joueurs expérimentés de Cthulhu No Kami.
Enfin, de nombreux sortilèges et rituels y sont
également décrits.
Les Objets et parchemins permettent d’enrichir
vos histoires grâce à des manuscrits recelant
des savoirs secrets, des révélations interdites
ou même des sortilèges. Des objets aussi variés
que mystérieux y sont également présentés, afin
d’équiper vos héros ou vos antagonistes.
Les Sociétés secrètes comprennent la
description de plusieurs organisations liées
au surnaturel, que ce soit des cultes voués
aux Grands Anciens ou des chasseurs de
yokais. Leurs existences et leurs histoires sont
relatées ici, avec de nombreuses informations
concernant les périodes historiques dans
lesquelles elles évoluent, les connaissances
qu’elles détiennent et quelques personnages-clé
pour pouvoir les intégrer à vos parties.
Le chapitre sur les Entités du Mythe fournit
un éventail de créatures du Mythe lovecraftien,
ainsi que leurs caractéristiques et leurs capacités.
Le Bestiaire folklorique est également un
recueil de créatures, mais celles-ci sont issues
des contes et légendes japonais. En effet, les
monstres (yokais) et les fantômes (yureis)
font à la fois de parfaits antagonistes ou de
bien étranges alliés pour les récits directement
inspirés des légendes japonaises.
Enfin, le scénario : Escapade thermale vous
permettra de vous plonger au plus vite, vos Eiyus
et vous, dans l’univers de Cthulhu No Kami.
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 Chapitre 1

L’horreur japonaise
Le fantastique japonais est particulièrement terrifiant, car il met à la fois l’accent
sur les angoisses de la société et sur des éléments que les humains ne pourront
jamais réellement appréhender, et surtout comprendre. En effet, comme dans
les textes d’H.P. Lovecraft, le personnage est confronté à un phénomène qu’il ne
comprend pas, et la finalité de ces histoires est toujours hors de portée. Ainsi, les
protagonistes, comme les spectateurs et lecteurs, en sont les victimes.

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 L’horreur japonaise s’abreuve à des sources
millénaires, et le folklore du pays a sans cesse
été réinventé pour s’adapter à chaque époque
et se renouveler en fonction des supports
utilisés : littérature, théâtre, cinéma, jeux
vidéo, etc. En effet, de la période de Heian
à aujourd’hui, les fantômes japonais ont su
survivre dans l’imaginaire collectif.
En réalité, l’horreur fascine le public depuis des
siècles, et le cinéma a suivi. Ainsi, si les films
d’horreur japonais sont restés discrets aux
yeux du grand public dans la majeure partie
du xxe siècle, ils ont pris leur essor dans les
années 1990. La plupart des histoires horrifiques
qui y sont racontées prennent racine dans le
folklore, riche de la diversité des croyances du
pays. Et bien qu’elles soient désormais assimilées
même en dehors de ses frontières, ces histoires
comprennent des thèmes et codes propres au
Japon. Ainsi est-il intéressant pour tout Sensei
de les connaître : le but est d’avoir toutes les clefs
en main pour mieux immerger les investigateurs
dans leurs aventures au Pays du Soleil Levant.
Les origines : les kaidans
À l’origine se trouve la littérature d’horreur,
datant de la période d’Heian (784-1185). La
majorité de ces histoires, qui s’inspirent du
folklore de toute l’Asie du Sud-Est, sont réunies
dans le Konjaku monogatari shu. Durant la
période d’Edo et de Meiji, elles sont connues
sous le nom de « kaidan ». Ainsi, un « kaidan »
désigne une « histoire de fantômes ». Transmis
par voie orale, ceux-ci s’inspirent de récits
folkloriques pour faire frissonner lecteurs
(textes) et spectateurs (théâtre). (Voir aussi
Hyaku Monogatari Kaidan Kai p.187 dans La
Voie de l’Eiyu).
Les codes
Le fantastique est une composante importante
du « mode de vie japonais ». De nombreux
films d’horreur et la popularité des gakkou
no kaidans (histoires de fantômes et légendes
urbaines) en témoignent. Ce phénomène est
bien entendu lié au plaisir que l’on a à se faire
peur, mais surtout au fait qu’au Japon, yokais
et yureis acquièrent une forme « descriptible »,
physique, en devenant la personnalisation,
l’incarnation des peurs.
12
De plus, si les codes de l’horreur ont su évoluer
avec le temps, et notamment en passant de la
littérature à la scène avant d’arriver sur les
écrans, ceux-ci viennent de la culture populaire
et du théâtre.
La référence : le fantôme
Au Japon, le fantôme n’est pas perçu de la même
manière qu’en Occident. Par exemple, lorsqu’un
fantôme apparaît dans un film nippon, il
ressemble à un corps désincarné : qu’il surgisse
dans le plan ou qu’il soit déjà présent à l’écran,
le fantôme est souvent immobile, avant de se
mettre progressivement en mouvement. Cet
effet de déshumanisation permet de montrer
que le protagoniste est face à une « entité » qui
n’est pas (ou plus) humaine.
Ce mécanisme est notamment utilisé dans les
films de Kiyoshi Kurosawa et a même inspiré
des cinéastes occidentaux comme Brian
de Palma (Carrie, 1976) ou J.J. Abrams (Lost).
La féminité
La plupart des récits de fantôme japonais sont
l’histoire d’une femme qui, de son vivant, est
soumise (à son époux ou autre). Cependant,
une fois décédée, elle acquiert une puissance
nouvelle liée à son état surnaturel, ce qui lui
permet d’obtenir vengeance car de puissants
sentiments, comme la haine, l’habitent.
Exemples :
• Oiwa san, une femme assassinée par son
mari infidèle, qui revient pour se venger ;
• Okiku san, servante qui, suite à une
maladresse, sera séquestrée et torturée
avant de mourir en se sauvant (noyée dans
un puits) ;
• dame Wakasa, jeune femme morte sans
connaître l’amour, qui revient chez les
•
vivants afin de rencontrer l’âme sœur ;
Sadako de Ringu de Koji Suzuki ;
• Kayako de Ju-On.
Les cheveux noirs
La longue chevelure noire est un symbole
récurrent, que l’on trouve dans nombreuses
œuvres fantastiques japonaises.
Exemples :
• la représentation physique du fantôme :
Sadako de Ringu ;
• annonciateur de la présence du yurei : les
cheveux dans l’eau du robinet de Dark
Water d’Hideo Nakata (2002).
La défiguration
Cet aspect est lié à l’horreur au Japon au-delà
des frontières de l’Archipel.
Exemples :
• les légendes urbaines de Kuchisake-onna et
Oiwa san ;
• le visage difforme des victimes de Sadako
dans Ringu.
La vengeance
L'horreur japonaise
« Quand quelqu’un meurt dans les griffes d’une
rage extrême, une malédiction apparaît. La
malédiction frappe l’endroit du massacre, et tous
ceux qui pénètreront dans cet endroit seront
consumés par cette furie vengeresse. »
Ju-on
Cet élément a souvent un rôle majeur, car c’est un
véritable moteur de déchaînement surnaturel.
Ce phénomène s’explique par un autre pilier de
la culture nippone : le shintoïsme. Le Japon est
certes un cas particulier, dans le sens où la plupart
des croyants ne se privent pas de mélanger
bouddhisme et shintoïsme. Si l’un apporte une
philosophie qui concerne la vie et la mort, l’autre
se raccroche davantage à la tradition. Dans le
shintô, chaque être vivant possède une âme. Et
si la personne y étant rattachée meurt dans une
situation émotionnelle extrême, son esprit reste
bloqué sur Terre.
Exemple : Ju-on de Takashi Shimizu.
13
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 La nature :
théâtre du surnaturel
La nature souillée
Dans la tradition japonaise, la nature, bien
qu’elle puisse être impitoyable, garde une
image positive. Cependant, elle peut être
souillée par un meurtre, et par la suite
habitée par le mal pour devenir le théâtre
d’évènements surnaturels.
Les nuisibles
Les serpents, rats et insectes porteurs de
maladies annoncent la venue du fantôme, et
infestent les maisons en menaçant ceux dont
l’entité veut se venger.
L’humidité
Les Japonais voient dans l’humidité un lien
avec les esprits. Les kaidans se racontent
habituellement en été, lors de la fête des
Morts (l’O bon), où l’épouvante trouve sa place.
L’été, très chaud et humide, est donc associé au
fantastique et aux évènements surnaturels dans
l’imaginaire collectif. Enfin, l’élément le plus
présent est l’eau. En effet, dans la mythologie
japonaise, elle est associée aux kamis et est
considérée comme sainte. Mais comme la
nature, l’eau pure peut être souillée. Elle
devient alors maléfique, et peut par exemple se
transformer en une sorte portail vers le monde
des morts. Cette idée est exploitée dans Dark
Water d’Hideo Nakata : l’esprit de Mitsuko, qui
flotte morte dans la cuve, hante l’eau.
Ainsi, l’importance de l’eau au Japon peut
s’observer lors des rituels funéraires, où a lieu
le matsugo no mizu, qui consiste à appliquer de
l’eau sur les lèvres du défunt, afin qu’il renaisse.
Par conséquent, cet élément est lié à une autre
symbolique : la renaissance. C’est par l’eau que
la métamorphose en fantôme s’opère, celle-
ci devient dès lors une porte vers le royaume
des morts, donnant ou prenant la vie. Ce
monde flottant permet donc une sorte de
communication entre les vivants et les défunts,
et un yurei peut avoir l’apparence d’un corps en
décomposition dans l’eau (teint blême, peau en
lambeaux, etc.).
14
Codes hérités du
folklore et du théâtre
Le fantôme appelé Yuki-onna est décrit par
Lafcadio Hearn (1850-1904), un écrivain
irlandais naturalisé japonais, comme beau,
grand, avec de longs cheveux noirs et un teint
« inhumainement blanc ». Yuki-onna porte
aussi un kimono blanc (couleur du deuil en
Asie) et peut tuer d’un simple souffle. Cette
figure inspirera grandement l’apparence des
yureis. En effet, le vide, la lenteur et la démarche
saccadée du fantôme viennent des codes du
théâtre d’antan.
On doit également au théâtre No les visages
lisses comme des masques figés des esprits,
ainsi qu’une gestuelle empruntée à la scène
qui se rapproche parfois de la danse, avec des
corps à la démarche étrange (Sadako, Kayako,
Kaïro, etc.)
Enfin, bien que ce soit moins le cas de nos
jours, dans la J-horror, nombre de films
fantastiques plus ancrés dans un univers
« mythique » ont une bande son inspirée du
théâtre No, avec des percussions et autres
instruments traditionnels.
La marque de l’histoire
Tous ces codes n’ont donc pas été choisis au
hasard et viennent du folklore. Toutefois,
l’histoire les a fait évoluer pour prendre un
sens différent. En effet, la production artistique
japonaise a été grandement influencée par
le traumatisme majeur des bombardements
atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki en
1945, ce qui a forcément affecté les codes, dont
beaucoup d’éléments sont liés aux hibakushas
(les « survivants de la bombe ») :
• la défiguration ;
• les cheveux, que les femmes perdaient en
quantité suite aux radiations ;
• l’eau, qui a rapidement manqué aux
survivants après l’attaque et dans laquelle
nombre de Japonais se sont noyés ;
• la nature souillée, liée à un paysage ravagé,
pollué, où chaque élément est devenu
aride et mortel, et où la vie a été soufflée
par la bombe.
Pour conclure Sources d’inspirations à voir

Le genre fantastique japonais est un langage,
et il permet de s’exprimer au-delà des histoires
racontées. Il a cette particularité de reprendre
des codes anciens, issus de ses croyances et
du folklore, qui ont évolué au fil du temps et
ont pris un sens nouveau selon le passé plus
récent du pays. Cette spécificité rend ces récits
horrifiques très riches, car ils portent en eux ces
souvenirs, modernisés mais toujours présents.
Ainsi, en utilisant ces codes horrifiques, le
Sensei peut insuffler une certaine singularité,
propre au Japon, dans ses parties de Cthulhu
No Kami. N’hésitez pas à consulter les sources
(cf. ci-contre) afin de mieux vous imprégner
de l’ambiance des kaidans et autres légendes
urbaines pour emmener vos Eiyus dans des
récits oppressants et horrifiques.
L'horreur japonaise
• Les Contes de la lune vague après la pluie
(Ugetsu Monogatari), de Kenji Mizoguchi,
1953.
• Ugetsu, de Kenji Mizoguchi, 1953.
• Tokaido Yotsuya Kaidan, de Nobuo, 1959.
• Onibaba, de Kaneto Shindo, 1964.
• Kwaidan, de Masaki Kobayashi, 1964.
• Illusion of Blood, de Shirô Toyoda, 1965.
• Tetsuo, de Shin’Ya Tsukamoto, 1989.
• The Ring (Ringu), d’Hideo Nakata, 1997.
• Rasen, de Joji Iida, 1998.
• Ringu 2, de Hideo Nakata, 1999.
• Ju-On, de Takashi Shimizu, 2000.
• Ring O, de Norio Tsuruta, 2000.
• Les films de Kiyoshi Kurosawa, notamment
Kaïro, 2001.
• Dark Water, d’Hideo Nakata, 2002.
• The Grudge 2, de Takashi Shimizu, 2002.
• Réincarnation, de Takashi Shimizu, 2007.
• Les jeux vidéo : Project 0, Resident Evil et
Silent Hill.

Glossaire
Kaidan :
conte de fantômes
À lire pour mieux comprendre japonais.

le genre fantastique japonais

Kaidan-eiga :
films de contes de
fantômes japonais.
Stéphane du Mesnildot : Fantômes du cinéma japonais Onryo :
(Rouge profond, collection « Raccord », 2011). esprits vengeurs du
Max Tessier : Le Cinéma japonais folklore japonais
(Armand Colin, 2012). (les yureis sont des
onryos.).
Article. Diane Arnaud : « L’Empire des spectres : de Kaïro à Real »
(Positif, n° 648, février 2015). Toshi densetsu :
légendes urbaines
japonaises.
Yokai :
monstre du folklore
japonais.
Yurei :
spectre souvent
féminin vengeur du
folklore japonais.

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 Chapitre 2

Mythologie des
Grands Anciens
Dans ce chapitre, le Sensei trouvera les mystères et secrets constituant la colonne
vertébrale de l’univers de Cthulhu No Kami. Le jeu expose ainsi sa vision du
Mythe sous un angle asiatique, qui est légèrement différente de celle que l’on
connaît en Occident. Cet apport reste toutefois compatible avec le matériel de
base créé par Lovecraft.
Pour commencer, après un bref rappel du postulat initial du Maître de Providence,
la cosmogonie et la cosmologie vous présenteront les lieux et protagonistes phare.
Ensuite, vous découvrirez une chronologie pour vous informer des actions des
antagonistes majeurs de l’humanité et de vos Eiyus, qui vous sera sûrement utile
au cours de vos aventures. Aussi n’hésitez pas à vous approprier le jeu et, si besoin,
à occulter certains éléments de cette chronologie. Leur rôle est de vous donner
des pistes pour vos futurs scénarios, et surtout de vous montrer que l’univers de
Cthulhu No Kami est en plein mouvement. Ici, la référence du savoir impie n’est
pas le Necronomicon mais Les Révélations de Celui Qui Ne Doit Pas Être Réveillé.
Toutefois, le nom de cette source n’est pas figé car ce codex blasphématoire a été
consigné par écrit à différentes époques, comme expliqué à la fin de ce chapitre.
Cependant, ce savoir est toujours perçu par des « élus » qui captent les pensées et
la conscience de N’Metzu (p.45).

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Mythe lovecraftien
Le postulat initial de l’univers lovecraftien
repose sur la colonisation de la Terre par des
extraterrestres, qui peuvent être répartis en
cinq espèces préhumaines majeures :
• les Choses Très Anciennes, 2 milliards
d’années plus tôt, liée aux Dieux Très
Anciens ;
• les Hordes du Grand Ancien Cthulhu,
1,4 milliard d’années plus tôt ;
• les Polypes volants qui s’installent sur la
future Australie, 750 millions d’années
plus tôt ;
• la Grande Race de Yith, qui a investi des
êtres en forme de cône, 485 millions
d’années plus tôt ;
• les Mi-Go de Yuggoth (Pluton).
Lovecraft a esquissé les grandes lignes de son
univers et de son vaste panthéon avec environ
soixante-dix créatures réparties en plusieurs
catégories : Autres Dieux, Dieux Très Anciens,
Grands Anciens et Choses Inhumaines (les
Polypes volants, la Grande Race de Yith et les
Mi-Go de Yuggoth sont encore d’autres types
de créatures).
Les Dieux Très Anciens se dressent contre les
Autres Dieux et les Grands Anciens.
Les rares Dieux Très Anciens connus de
l’humanité sont : Nodens, Ulthar, Hypnos.
Les Autres Dieux sont des entités plus redoutables
que les Grands Anciens et fonctionnent à
l’échelle cosmique. Soumis au règne d’Azathoth,
le dieu idiot et aveugle qui tourbillonne au centre
de l’univers, ils dansent autour de lui au son
d’une flûte démoniaque. Nyarlathotep peut être
considéré comme l’âme des Autres Dieux, et leur
messager. Il est le seul qui semble s’intéresser à
l’humanité, qu’il déteste. C’est en partie par lui
que les humains connaissent le nom de certains
de ses congénères.
Les Autres Dieux connus de l’humanité sont
entre autres : Azathoth, Nyarlathotep, Shub-
Niggurath, Yog-Sothoth.
Les Grands Anciens font référence à des entités
puissantes qui viennent d’autres mondes ou de
réalités dimensionnelles où les lois qui nous
sont connues ne s’appliquent pas. Immortelles,
18
la plupart de ces aberrations extraterrestres et
extradimensionnelles ont une nature divine
et sont vénérées par des sectes et des cultes.
Certains Grands Anciens octroient ainsi à leurs
fidèles des pouvoirs en échange de services.
Mieux connus de l’humanité que les Autres
Dieux, ils restent difficiles à comprendre.
De plus, quelques-uns, parmi ceux qui
entretiennent des rapports avec l’humanité,
semblent prisonniers de sortilèges jetés par les
Autres Dieux ou les Dieux très Anciens.
Les plus connus sont : Cthulhu, Hastur, Yig.
Cosmogonie
Le Japon a une place particulière dans l’univers
lovecraftien. Dans Cthulhu No Kami, son
histoire est directement liée aux entités du
Mythe, et son monde occulte est empreint
des actions des Grands Anciens, Dieux Très
Anciens et Autres Dieux.
Cette partie détaille les acteurs majeurs du
monde de Cthulhu No Kami liés au Mythe, ainsi
que les cultes et les organisations secrètes qui
œuvrent dans l’ombre.
Nomenclature impie
Afin de pouvoir se repérer plus facilement
dans le monde de Cthulhu No Kami, nous
avons décliné les entités occultes sous les
appellations suivantes :
Les Dieux Très Anciens (Furuki kami 旧き神) :
ce sont les plus puissantes entités, opposées aux
autres acteurs majeurs. Elles aident l’humanité
à survivre mais n’interviennent que très peu
directement. Il existe une hiérarchie parmi
elles, allant de divinités si puissantes qu’elles
dominent toutes les autres, à des dieux mineurs,
dotés de grands pouvoirs mais n’ayant qu’une
influence limitée sur l’univers.
Exemples : Nodens, Hypnos, Ulthar, Izanagi,
Izanami.
les Autres Dieux (Soto naru kami 外なる神) :
il s’agit d’entités très puissantes. Incarnant
souvent des principes primordiaux de l’univers,
elles éprouvent, pour la plupart, des sentiments
malveillants pour l’humanité.
Exemples : Azathoth, Shub-Niggurath, Yog-
Sothoth, Nyarlathotep.
 Mythologie des Grands Anciens

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 les Grands Anciens (Kyushi haisha 旧支配者) :
entités extraterrestres ou extradimensionnelles
si puissantes qu’elles sont souvent assimilées
à des dieux. Pétries de malveillance, elles
œuvrent directement ou indirectement à la
destruction ou à l’asservissement de la Terre et
de ses habitants.
Exemples : Cthulhu, Hastur, Yig, etc.
les Entités Majeures (Idainaru sonzai 偉
大なる存在) : il s’agit de créatures à la
puissance phénoménale, bien que moins
importante, en théorie, que celle des Grands
Anciens. Elles servent ces derniers ou un
des différents dieux cités précédemment.
Ce sont les êtres les plus puissants que les
Eiyus peuvent rencontrer au cours de leurs
aventures, mais ils restent synonymes d’une
mort quasi certaine pour eux.
Exemples : un grand nombre de kamis, N’Metzu,
Orochi, etc.
les Choses Inhumaines (Fukaki mono 深き者) :
il s’agit de créatures puissantes mais à « taille
humaine ». Inféodées aux dieux et autres entités,
elles rôdent dans notre réalité et sont à l’origine
de bien des malheurs pour les humains.
Exemple : les Profonds, goules, etc.
les Choses Inconcevables (Imawashiki mono
忌まわしき物) : il s’agit d’entités monstrueuses
puissantes de gabarit spectaculaire, dont la
forme est inconcevable pour la pensée humaine.
Exemples : les byakhees, les shantaks, etc.
Les Dieux Très Anciens
On distingue deux catégories parmi ces êtres :
les Dieux Majeurs et les Dieux Mineurs. Les
premiers comprennent Nodens et Hypnos
(pour le monde de Cthulhu No Kami) et
les kotoamatsukamis (Amanominaka-
Mushi, Takami-musuhi et Kami-musushi,
Umashiashikabihikoji et Amenotokotachi),
tandis que les seconds comprennent les
kamiyonanayos (dont Izanami et Izanagi),
les Geôliers Divins et la majorité des
premiers kamis. Les humains ont interprété
de nombreuses manières les signes ou les
traces des actions de ces Dieux Très Anciens,
et leur ont ainsi attribué des rôles dans leurs
différentes religions.
Nodens
Le Dieu Très Ancien est connu dans les milieux
occultes pour ses interventions contre les Autres
Dieux. Au Japon, il est parfois vénéré sous
20
différentes formes, par exemple Hachiman. En
réalité, les humains n’ont jamais su qui il était
vraiment, ce qui explique qu’il n’existe pas de
culte dédié à Nodens : il est plutôt prié sous un
nom ou un autre en fonction des actions qui lui
ont été attribuées à un moment donné.
La forme la plus répandue qui soit liée à Nodens
est celle du kamikaze. Ce souffle divin apparaît
à plusieurs reprises dans l’histoire ou la
mythologie nippone comme un deus ex
machina qui renverse une situation critique
pour les Japonais. Il peut par exemple avoir
provoqué une tempête ayant coulé une flotte
d’invasion à un moment, ou avoir terrassé une
terrible bête légendaire à un autre.
Les kamikazes de la seconde guerre mondiale
reprennent ce rôle d’acteur décisif dans le
conflit qui oppose le Japon aux Alliés, bien
que le sens mystique ait été oublié à ce
moment-là.
Hypnos
Ce dieu n’intervient pas directement dans le
monde de Cthulhu No Kami. Aucun culte ou
d’action décisive ne lui est attribué. En réalité,
la conscience d’Hypnos, appelée Choetsuikai,
regroupe les nombreux Au-delàs réels issus de la
psyché humaine. Ce point est traité par ailleurs
dans un chapitre qui lui est propre, p. 32.
Les kamiyonanayos
Ces kamis Très Anciens sont au nombre de
sept paires et succèdent aux kamis primordiaux.
Parmi eux, Izanagi et Izanami ont créé le
Japon (voir La Voie de l’Eiyu, p.212). Ces
Dieux Très Anciens ont conçu N’Metzu, la
créature titanesque qui a défait, lors de temps
immémoriaux, les Grands Anciens, et qui est
censée les affronter et les vaincre à nouveau lors
de leur retour ou réveil sur Terre (la nature et
l’importance de N’Metzu sont décrites p.29). Il
est à noter que les kamiyonanayos ont investi la
majorité de leur puissance pour créer N’Metzu,
ce qui les a obligés à se retirer dans les cieux et
a sévèrement diminué leur influence ultérieure
sur l’Archipel.
Enma, le gardien des Enfers bouddhistes
Dans la tradition bouddhiste, Enma est celui
qui accueille, trie et supervise les allées et
venues des âmes mortes dans le grand cycle de
la réincarnation (voir La Voie de l’Eiyu, p.225).
Il s’agit d’un Dieu Très Ancien qui veille sur
une grande partie des humains, et a sous ses
ordres une importante cohorte de serviteurs
qui peuvent interagir avec les mortels.
Les Geôliers Divins
Afin de veiller à ce que N’Metzu dorme et
ne sorte de sa torpeur qu’à l’avènement des
grands ennemis, le Dieu Très Ancien Izanagi
a désigné trois de ses plus fidèles suivants. Les
Geôliers Divins ont ainsi fait leur apparition
sur Terre.
À la première, Amaterasu du Soleil, il a confié
la garde des terres qui sont devenues la prison.
Parcourant ses montagnes, sa faune et sa flore
primitives, elle a été la première à découvrir les
sources de Ki. Toutefois, n’ayant pas la puissance
pour les refermer, elle s’est contentée de les
surveiller et d’éviter qu’elles ne s’agrandissent.
À l’arrivée des humains, elle a vu en eux un
moyen d’assurer au mieux la surveillance des
sources et de la prison en général. Elle les a
étudiés et a choisi un des leurs pour être son
champion, Jinmmu. Le premier empereur était
né. Amaterasu n’a jamais porté son attention
sur les Aïnous, car elle a perçu dès le départ
leur allégeance à Shub-Niggurath. Ainsi, afin
d’aider les humains, elle a investi une partie de
son essence dans trois objets, l’épée, le miroir et
les joyaux avant de les confier à Ninigri, un de
ses enfants. Aujourd’hui encore, ces puissants
objets servent l’empereur dans sa lutte contre
les forces du mal.
Affaiblie par ce rituel, elle a alors subi les
assauts de Susanoo qui, plein d’orgueil, voulait
asseoir sa prédominance sur les deux autres
Mythologie des Grands Anciens
Geôliers Divins. Elle a dû se réfugier dans une
caverne à l’abri. Bien que la légende raconte
comment les kamis l’en ont fait sortir, elle y
réside encore aujourd’hui, attendant qu’on
la libère. Puis, afin de survivre, elle a scellé
l’entrée de la grotte et a laissé au mikado,
l’empereur, les instructions pour la libérer.
Cependant, pour une raison perdue dans les
limbes du temps, il ne l’a jamais fait et le secret
d’Amaterasu a été perdu.
Au second, Tsukuyomi de la Lune, Izanagi
a confié la surveillance de la prison dans
le monde des rêves. C’est là qu’il a structuré
les contrées du Rêve autour de l’Archipel, et
qu’il a régné un temps. Un culte lui est voué
et, depuis, il existe toute une organisation
onirique qui le vénère. Néanmoins, suite à un
assaut des Autres Dieux, il est passé dans la
dimension entre les mondes et a disparu des
contrées du Rêve. Depuis, toute une dynastie
de Rêveurs est partie à sa recherche, guidée
par ses écrits conservés dans la tour de Jade du
palais d’Argent, sa résidence sur la Lune.
Tsukuyomi a découvert le Choetsuikai en
poursuivant un serviteur de Yog-Sothoth.
Après des éons à errer sans trouver un moyen
de revenir chez lui, il est à présent installé là-
bas, ne cherchant plus à revenir exécuter la
tâche que les dieux lui avaient confiée.
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 Au dernier, Susanoo, Izanagi a confié la
surveillance des mers. En effet, les dieux
savaient que les rejetons de Cthulhu s’y étaient
réfugiés et qu’ils tenteraient un jour de revenir
à la surface ou de miner la prison à sa base
pour tuer N’Metzu dans l’œuf. Susanoo-Wu a
eu le rôle le plus actif au début de cette ère, et
il a dû combattre de nombreuses créatures qui
parasitaient la prison au fond des océans. Cette
lutte a culminé avec le combat contre Orochi,
un autre serviteur supérieur. Suite à sa victoire,
il s’est reposé et, bouffi d’orgueil, il a tenté de
s’imposer face aux deux autres Geôliers Divins
et de devenir ainsi l’être le plus puissant sur
Terre (selon lui). Mais il a toutefois échoué,
et depuis il attend au fond d’un abysse que les
créatures reviennent. Les dernières recherches
sur les fonds sous-marins, ainsi que plusieurs
projets d’études des nodules métalliques l’ont
réveillé et, surtout, passablement agacé. Si les
perturbations continuent, il est probable que
l’irascible geôlier remonte à la surface et punisse
les misérables qui troublent son sommeil.
Les Autres Dieux
La plupart de ces entités surpuissantes venues
du cosmos se sont également manifestées au
Japon, comme dans reste du monde. Certaines
peuvent avoir une influence sur quelques
communautés nippones, mais dans la grande
majorité des cas, elles n’ont que faire de ces êtres
insignifiants à leurs yeux. Cependant, l’Archipel
demeure un théâtre d’opposition majeur pour
deux d’entre elles.
Ainsi, cette catégorie regroupe les principaux
ennemis de l’humanité. Êtres d’une puissance
phénoménale, ils n’interagissent pratiquement
jamais directement avec elle, sauf pour
Nyarlathotep. Souvent considérés comme des
dieux, ils disposent de cultes dédiés secrets.
Par conséquent, à chaque époque de l’histoire
de Cthulhu no Kami, ces cultes ont été interdits
et combattus.
L’Œil de la Vérité (Azathoth, Shinri no me)
Cet être surpuissant mais totalement stupide
est le centre de l’univers, et il n’a pas d’influence
directe sur le monde de Cthulhu No Kami.
Incarnant le principe fondamental de l’univers,
il constitue surtout une sorte de toile de fond.
Toutefois, il fait l’objet d’un culte très particulier,
L’École de l’Œil unique (Hitotsu no me ha),
où les disciples tendent à atteindre une forme
d’illumination transcendantale.
22
La Pondeuse Insatiable
(Shub-Niggurath, Mugenbo)
La Déesse Noire qui incarne le principe sauvage
de la vie et de la procréation est une actrice
majeure du monde de Cthulhu No Kami.
Présente sur l’Archipel depuis la Préhistoire,
elle est vénérée par les premiers peuples de
Sibérie qu’elle a suivis lors de leurs migrations,
celles-ci les ayant menés au nord du pays.
Puis son sombre culte lié à la fertilité a trouvé
un nouveau souffle grâce aux sources de Ki.
Utilisant cette énergie vitale, les suivants et les
enfants de Shub-Niggurath ont prospéré et ont
engendré de nouvelles formes aberrantes de
vie. Au cours des siècles précédant l’arrivée des
Chinois, l’ensemble de l’Archipel a été colonisé
par ces terribles créatures qui parcouraient ses
plaines côtières et ses montagnes.
L’arrivée de colons et leur installation ont
mis un terme à cette période de prospérité.
Parmi ces hommes se cachait un des ennemis
ancestraux de Shub-Niggurath, Yaoyorozu no
yamai no haha (La Mère aux Cent Maladies).
La déesse est apparue à tous les shamans
aïnous et leur a demandé de lutter contre ce
ver parasite, par tous les moyens possible. S’en
est suivie une guerre entre ces deux peuples,
mais les primitifs Aïnous n’étaient pas de taille
contre la puissance chinoise. Battus, asservis
ou massacrés, ils ont reculé progressivement
vers les terres les plus inhospitalières, où seule
la bénédiction de la déesse leur permettait de
vivre là où d’autres mouraient.
Lors de la période de Heian, les humains se sont
mis à chasser et à éliminer les bêtes de Shub-
Niggurath. La perte des sources de Ki ayant
considérablement affaibli ces créatures, elles
ont disparu petit à petit, non sans inspirer des
légendes et avoir emporté leur pesant de vies. La
déesse, impuissante à les aider, leur a ordonné de
se terrer et d’attendre le moment propice pour
ressurgir. Au XXe siècle, il reste une dizaine de
ces créatures abominables, pulsions malsaines
de vie et organismes turgescents ou chimériques.
La dernière action notable de la déesse a été
son intervention pour empêcher, à l’époque
Edo, l’apparition du Rejeton Fielleux (Iyami
Hikobae), avatar d’Hastur. Aidant les humains
dépassés, elle a permis la fermeture du portail et
a retardé la corruption portée par L’Innommable
dans l’Archipel qu’elle considérait comme sien.
À l’époque Meiji, le culte, toujours très lié aux
Aïnous, semblait être sur le point de disparaître,
mais l’essor du scientisme et l’intérêt que lui
portent les militaires lui ont donné un nouveau
souffle, mais pour peu de temps. Le contact
établi entre une colonie de fungis de Yuggoth
 Mythologie des Grands Anciens

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 et l’État japonais a donné naissance à un
programme visant à acquérir les connaissances
des entités extraterrestres, et a eu pour effet
secondaire de permettre au gouvernement
d’obtenir des savoirs interdits liés à la biologie
des entités de Shub-Niggurath encore présentes
sur l’Archipel. Loin du culte religieux qui lui
était porté avant, cette quête de connaissances
a fait entrer en contact un certain nombre de
fonctionnaires avec les enfants de la Déesse
Noire. Sans lui vouer un culte, un grand
nombre de ces humains, souffrant des séquelles
laissées par les horreurs qu’elle leur a dévoilées,
ont sombré dans une folie qui a pris la forme
d’une débauche orgiaque et destructrice. Mais
la hiérarchie étatique a progressivement purgé
ces éléments hors de contrôle, et le culte voué
à la déesse s’est éteint avec la chute du régime
militaire en 1945.
La seconde partie du XXe siècle est donc une
période d’oubli, mais ce phénomène ne fait pas
grand tort à Shub-Niggurath. Étant éternelle,
cela ne représente qu’une seconde dans son
continuum temporel. Cependant, l’arrivée du
xxie siècle met quelques âmes aventurières en
contact avec des sbires de Shub-Niggurath, que
ce soit dans le cadre des études anthropologiques
sur les Aïnous, lors de la découverte de la
tanière de ses derniers rejetons, en tombant sur
des cercles ésotériques cachés dans l’Internet,
ou sur de nouvelles religions liées à la Nature.
En effet, sans parler de culte, on assiste à un
regain de sortilèges et de sacrifices dédiés la
déesse. Certains se sont lancés dans le sabotage
des installations nucléaires, pensant, à tort, que
les radiations permettraient l’essor des créatures
et rejetons (hikobae) de Shub-Niggurath. Mais
il n’en est rien, et ces actions lui ont causé plus
de tort que de bien. C’est la raison pour laquelle
ses fidèles ont fomenté le sabotage de la centrale
de Fukushima, assistés mystérieusement par
un autre groupe occulte, dont l’allégeance n’a
jamais été révélée.
Nyarlathotep
L’émissaire des Autres Dieux, surnommée
L’Entité Aux Mille Masques, a toujours été
la plus active sur Terre. Les particularités de
l’Archipel en ont fait un terrain de prédilection
pour ses manigances.
Le Dieu Noir s’est très vite intéressé au Ki de
l’Archipel. Intrigué, il a essayé de comprendre
ce qui rend l’endroit si particulier par rapport
à d’autres régions de la Terre. Il a alors pris la
forme d’une maladie consciente, la Mère aux
Cent Maladies (Yaoyorozu no yamai no haha)
– Shub-Niggurath ignorant qu’il se cache
derrière cette entité –, et a infecté un grand
24
nombre de personnes à la cour de l’empereur de
Chine. Il les a ensuite utilisées pour envoyer des
expéditions vers le Japon et lancer un véritable
mouvement de colonisation. C’est donc sous
cette forme terrible qu’il est arrivé sur l’Archipel
mais, au contact des sources de Ki, il a décidé
d’évoluer et de prendre un nouveau masque, Le
Traqueur Infernal (Jigoku no Karyudo), afin
de s’adapter aux créatures de Shub-Niggurath
immunisées à sa maladie.
En tant qu’être supérieur, il a rapidement compris
que le Ki n’est autre que l’énergie vitale d’un autre
être de la même puissance que lui ou, tout du
moins, bien plus fort que n’importe qui d’autre
sur Terre, à l’exception des Grands Anciens qui
se terrent quelque part, à l’image de Cthulhu.
Son avatar possède des pouvoirs extraordinaires,
mais il n’est pas par essence un dieu. En
s’incarnant dans ce monde, Nyarlathotep peut
agir directement, mais il est limité par cette
réalité. C’est pourquoi il lui a fallu du temps
pour trouver et analyser les sources de Ki, et
comprendre qu’elles étaient en réalité des fuites
d’énergie vitale d’une entité emprisonnée dans
l’Archipel. Il a fallu attendre le XIXe siècle pour
qu’il puisse identifier cet être : N’Metzu.
De surcroît, lors des premiers siècles de notre
ère, son action a été aussi été limitée par un
autre acteur occulte majeur : Shub-Niggurath.
En effet, la Déesse Mère était déjà installée sur
l’Archipel, et ses fidèles ont essayé d’éliminer le
Masque et ses sbires. Aux portes de la défaite,
Nyarlathotep a dû user de toute son intelligence
malsaine et de sa fourberie pour monter les
nouveaux Japonais contre le premier peuple
de l’Archipel, les Aïnous, largement fidèles à
la Déesse Noire. Cette lutte d’influence a pris
un bon millénaire, et a sensiblement détourné
l’attention du dieu de son objectif initial.
Découvrant les yokais et leur influence sur les
mortels, il a aidé à briser le lien qui les reliait
à la population humaine, afin de conserver le
monopole du contrôle sur celle-ci.
À partir de la fin du XIXe siècle, une fois l’entité
endormie sous l’Archipel identifiée, il a alors
décidé de passer à l’étape suivante et de prendre
le contrôle de la société japonaise pour, à terme,
la dévoyer à tel point que N’Metzu se réveillerait.
Sa puissance apportera la destruction et la
dévastation sur cette Terre et ce peuple humain
qu’il déteste tant. La montée en puissance des
militaires, leur volonté d’expérimenter toutes
les formes de la science pour augmenter leur
pouvoir, les massacres de la seconde guerre
mondiale, tout ceci est l’œuvre des hommes.
Mais l’impulsion qui a les poussés à aller trop
loin, à commettre l’irréparable, est l’œuvre
indirecte de Nyarlathotep et de ses sbires.
En 1923, le Masque du dieu a été vaincu lors
du terrible tremblement de terre de Tokyo.
Depuis, il ne reste plus que des humains à la
tête de son culte pour continuer la mise en
place de son grand plan. Il s’agit d’un groupe
de quatre familles élues (Erabaretazoku 選ば
れた族) composé des Arai, Matsuda, Shibata
et Yoshida depuis le début de l’ère d’Edo. Par
leurs patriarches et leurs luttes de pouvoir
pour avoir le dessus les uns sur les autres, ils
se transmettent le pouvoir depuis 90 ans. Leur
plan est de contrôler un maximum de sources
de Ki, en les exploitant de manière industrielle
afin d’augmenter les failles et d’accélérer le réveil
de l’entité. Toutefois, le poids des traditions
a toujours été un frein à cette ambition, c’est
pourquoi dans la seconde partie du XXe siècle, le
culte de Nyarlathotep a œuvré à faire disparaître
ces traditions, tout comme il a œuvré dans le
temps à couper le lien entre les humains et
les autres entités de l’Archipel. En effet, c’est
à travers l’économie et la mondialisation que
le culte a réussi à affaiblir les Japonais. Même
si la société semble prospère, il l’a en réalité
précipitée dans un enfer de travail et de
recherche de profit, vidant par là ces hommes et
femmes de toute spiritualité. En 2008, profitant
d’une énième crise du système capitaliste, le
culte a définitivement pris le contrôle de 75%
des grandes entreprises japonaises. Ainsi, une
société mère, Otonnando Financial Corp.,
contrôle, de manière souvent opaque, la plupart
des firmes importantes et mine les autres piliers
de la société : les relations sociales, le pouvoir
politique, la spiritualité. Ainsi, le culte pense
que d’ici une dizaine d’années, le Japon lui
appartiendra et il pourra à nouveau invoquer
un avatar de son dieu et passer à la phase finale
du grand plan.
Yog-Sothoth
Incarnant l’espace et le temps et résidant entre
les dimensions de cet univers, Yog-Sothoth
n’a pas, lui non plus, d’influence majeure
directe dans ce monde. Il est néanmoins cité
et parfois prié (de manière individuelle) par
des pratiquants de la sorcellerie. D’ailleurs, les
nombreuses sorcières du folklore japonais le
considèrent comme leur maître à penser, mais
aucun culte n’est organisé autour de cette entité
Les Grands Anciens
Mythologie des Grands Anciens
Ces êtres surpuissants sont cachés sur Terre ou
œuvrent à travers l’espace depuis leur repaire
dans les étoiles. Parmi toutes ces entités, trois
ont une importance particulière pour le Japon.
Cthulhu
Le Grand Ancien, demeurant dans sa cité sous-
marine de R’lyeh, a eu une influence fluctuante
sur l’Archipel. Très tôt, les pêcheurs et les marins
japonais, en contact avec les peuples des mers
plus au sud, ont développé un culte de cette
figure effrayante, censée provoquer les tempêtes
et diriger les bancs de poissons. On retrouve
jusqu’au cœur de l’ère Meiji des statues affreuses
représentant le Grand Ancien à côté des entités
plus communément priées. Souvent, lorsque les
pêcheurs rentraient bredouilles, la communauté,
après avoir effectué les prières aux autres
divinités, n’hésitait pas à sacrifier un animal,
marin de préférence, pour apaiser la terrible
pieuvre. Dans les villages les plus reculés, il n’était
pas rare d’aller jusqu’au sacrifice humain.
La société de Profonds la plus évoluée à
proximité de l’Archipel étant assez isolée
historiquement et géographiquement, le culte
de Cthulhu s’est très peu développé. Il ne reste
que du Grand Ancien l’Appel du grand large
et de vagues légendes (voir annexe sur les
Profonds dans l’écran pour plus de détails).
Enfin, on retrouve l’influence de Cthulhu dans
le culte qui est voué à une de ses engeances les
plus puissantes, Orochi. Ce dernier a écumé les
mers au sud de l’Archipel pendant des siècles, et
a terrorisé humains comme créatures. Sa mort,
relatée dans la mythologie japonaise, a mis un
terme à ses exactions, mais a engendré aussi un
culte de fanatiques qui, à travers lui, prient aussi
le Grand Ancien. Et lorsque l’on sait que c’est
de la dépouille d’Orochi qu’est issue l’épée du
premier empereur, on n’ose imaginer l’influence
que le Grand Ancien pourrait avoir sur le chef
suprême des humains de l’Archipel.
Yig
Le Grand Ancien était très présent aux temps
préhistoriques et lors de l’arrivée des humains.
On le vénérait sous le nom de Yato, une divinité
serpentine censée incarner tout ce que le monde
connaît de maléfique. Mais avant même la
venue de Nyarlathotep, son avatar a été terrassé
(on ne sait pas par qui), et son influence déjà
fragile a encore décliné. Depuis, seuls ses
rejetons, appelés Yato no kamis, vivent encore
dans certaines parties de Japon et continuent de
terroriser l’humanité.
25
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 Hastur
Le Grand Ancien n’a jamais été vénéré sur
l’Archipel avant le xviiie siècle (cf. Bestiaire
p.156). Cependant, son arrivée a failli
bouleverser tout ce délicat écosystème. En
effet, à l’époque d’Edo, une femme du nom de
Mayuri Ito a obtenu en secret une traduction
d’un ouvrage hollandais qui n’était autre que
celle du Roi en jaune.
26
Succombant à l’attrait du pouvoir qu’elle
devinait dans ce livre, elle s’est livrée à divers
sacrifices et études en l’honneur du Grand
Ancien. Son œuvre culmine avec une tentative
d’invocation d’un avatar d’Hastur, le Rejeton
Fielleux (Iyami Hikobae), dans le fief d’un clan
important du Sud de l’Archipel, les Matsuguri.
Son échec a tenu à une alliance soudaine et
imprévue entre des samouraïs et les fidèles de
Shub-Niggurath. Bien que tuée dans la bataille,
Mayuri Ito a réussi à projeter une partie de son
âme dans un parasite qui contamine certains
de ses assaillants et lui permet de survivre à
l’état latent dans la conscience de ses victimes.
Mayuri Ito, Femme d’un vassal assez faible du
clan Matsuguri, devient veuve à l’âge de 30 ans
après le seppuku de son mari suite à une énième
défaite militaire. De bonne éducation, fine lettrée,
elle voit alors son pouvoir confisqué au profit
d’un autre vassal du clan et doit se contenter
d’une résidence moyenne en marge de la cour
Matsuguri. Rongée par la rancune et l’envie de
retrouver une place d’importance, elle décide de
braver les nombreux interdits et part rencontrer
les Occidentaux. Là, usant de ses charmes (et par
la même, se condamnant doublement vis-à-vis
de la société de l’époque), elle obtient une copie
du Roi en jaune, ouvrage censé lui apporter des
réponses à sa quête de pouvoir.
Après avoir passé plusieurs années à déchiffrer
et à comprendre l’ouvrage, elle obtient un
pouvoir ésotérique certain. Elle en fait très tôt
usage, en tuant par un sortilège son nouveau
mari imposé par le daimyo Matsuguri.
Elle acquiert alors une sinistre réputation
qui l’écarte définitivement du monde des
puissants, mais n’en a cure. Les perspectives
ouvertes par son culte d’Hastur l’amènent à
voir plus grand.
Après sa défaite lors de sa tentative d’invoquer
le Grand Ancien, elle se retrouve fractionnée
en plusieurs âmes. Une partie d’elle-même, la
volonté de survivre, réussit au bout de quelques
années à prendre le contrôle de son hôte. Dès
lors, ce pauvre samouraï, abandonnant son
poste et ses obligations, devient rônin et
se met en chasse des autres parties de
l’âme d’Ito. Au bout d’une génération,
Ito comprend qu’une fois morts, les
hôtes parasités transmettent leur bout
d’âme à leur héritier. Toutefois, il faut
qu’un souffle passe entre les deux, et Ito
perd une partie de son âme lorsque ces
fragments ne peuvent être transmis. Ayant
tué et aspiré les morceaux de son essence,
elle entreprend alors de quitter son corps
d’emprunt, le vieux rônin, pour retrouver son
corps de jeunesse. Transposant un des rites
décrits dans ses ouvrages interdits, elle crée le
Rituel du Cocon de chair (nikumayu no gishiki).
Rassemblant un certain nombre de victimes,
prisonnières ou asservies par divers moyens,
elle se confectionne un horrible amas de corps
au cœur duquel elle s’endort pendant une
semaine. Cet agglomérat de membres pulsants
et vibrants finit par prendre une teinte violacée
puis se dessèche. Des ruines de ces corps
torturés surgit alors une nouvelle Mayuri Ito. Si
elle ressemble de loin à son portrait de l’époque,
de subtiles différences existent : sa beauté en
Mayuri Ito
Action multiple : elle gagne une action de
mouvement en action gratuite par tour.
Régénération : elle récupère 1 PV par
tour tant qu’elle n’est pas tombée à 0 PV.
De plus, lorsqu’elle tue une personne, elle
récupère 10 PV.
Immunités : elle a une RD de 5 contre
toute forme de DM issus de source
physique. Elle est immunisée aux effets
de nécrose et de pourrissement, ainsi
qu’aux états Paralysé, Affaibli ou Aveuglé,
sauf ceux induits par la magie.
Vulnérabilités : elle est sensible aux
rituels et sorts et a un malus de 5 pour s’y
opposer ou y résister.
Rituel du Cocon de chair : afin d’accomplir
ce rituel, les victimes doivent être âgées
de plus de 10 ans et ne pas avoir dépassé
les 40 ans. Cependant, chaque utilisation
NC* 15
FOR +2 DEX +5 CON +2
INT +5 PER +3 CHA +6
DÉF 16 PV 90 Init 14
ATM +15
Mains nues +10 DM 1d4 + 2
Tanto +13 DM 1d6 + 5
Voies des armes de contact
et du péché rang 5 (p.66).
est presque irréelle et à l’abri des regards, son
Mythologie des Grands Anciens
corps porte des stigmates de son dieu (chair
nécrosée, furoncles hypertrophiés). De plus, ce
corps s’use tout comme celui d’une personne
qui vieillit normalement.
En 1874, Ito est de nouveau active bien qu’une
grande partie de sa psyché soit perdue à jamais.
Il ne reste que son désir de survivre et son
adoration pour Hastur. Riche de l’enseignement
de ses erreurs, elle décide de prendre son temps,
quitte un hôte pour un autre et essaime un culte
voué à son maître dans les villes en plein essor de
la période Meiji. Elle découvre les sources de Ki
successive de ce rituel demande de rajouter
trois personnes supplémentaires par
rapport au précédent. Le premier rituel
avait nécessité six personnes sacrifiées.
Son prochain rituel, en 2018, lui demande
donc au minimum trente-neuf sacrifices.
Terrifiante : son aspect demande un
test de Volonté difficulté 15 (2 PS la
première fois qu’un personnage la voit
sous sa vraie forme.
Fascination surnaturelle (L) : elle peut
tenter de subjuguer un ennemi avec son
magnétisme hors du commun. Elle doit
alors réussir un test opposé de CHA
contre la Volonté (ou le CHA) de sa
cible. Si elle réussit, la cible est confuse et
incapable d’agresser Mayuri Ito pendant la
rencontre actuelle. L’effet perdure encore
une journée après la fin de la rencontre.
Sorts (L) : elle connaît tous les sorts
impies mineurs de rang 1, 2 et 3. Elle
n’a aucune limite dans le nombre
d’utilisations de ces sorts.
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire la rate
en Défense totale, cette dernière peut
tenter une attaque en action gratuite. Ne
peut être utilisé qu’une fois par tour.
* Niveau de challenge : indicateur
signifiant le niveau minimal conseillé d’un
groupe de personnages pour affronter ce
monstre (p.144).
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 à cette époque et parvient même à en corrompre
une. Cette souillure lui vaut d’être à nouveau
prise en chasse, cette fois-ci par des hommes
du gouvernement mais aussi par des fidèles de
Nyarlathotep. Passant pour morte, elle infiltre
les institutions japonaises et participe, lors de
la seconde guerre mondiale, à des expériences
biologiques sur des prisonniers, augmentant
ainsi considérablement son pouvoir.
L’année 1945 et les deux bombardements
atomiques lui font découvrir le potentiel du
nucléaire pour faire avancer son « plan ». Ce
dernier consiste à polluer et corrompre toutes
les sources de Ki à l’aide des radiations.
Il est à noter que tous les 25 ans, il lui faut
recommencer le Rituel du Cocon de chair, mais
en consacrant plus de personnes à chaque
fois. L’heure de renouveler le rituel approche
en 2018, et Ito commence à rassembler ses
prochaines victimes.
La fin du XXe siècle la voit donc prendre le
contrôle d’une société en pleine expansion,
Nahamitsu Mining Corp., afin de mettre la main
sur un maximum de sources de Ki. Pour éviter
une nouvelle déconvenue, elle reste en retrait et
n’intervient qu’une fois directement, lors d’un
problème avec des yokais qui défendent leur
source contre ses mineurs. Dans cette nouvelle
confrontation, elle perd beaucoup de pouvoir
pour terrasser ces êtres surnaturels mais réussit
à en corrompre deux : un kappa et un okami.
Ravie du potentiel de ces deux entités, elle
commence alors à mettre à exécution un autre
plan visant à localiser les derniers yokais pour se
constituer une armée. Au début des années 2000,
ses résultats sont peu probants. Mais avec l’éveil
des yokais (p.29), elle réussit, en une quinzaine
d’années, à corrompre plusieurs dizaines de
ces créatures, du yokai mineur habitant dans
les réserves de riz jusqu’à un puissant oni.
Tous la servent comme protecteurs et garde
rapprochée dans sa tour de Tokyo, le siège
social de Nahamitsu Corp., un consortium qui
a étendu son influence au domaine des médias.
En effet, Ito a découvert l’importance de ces
derniers dans la réapparition des yokais au
xxie siècle. D’ailleurs, en 2018, une de ses filiales
monte le projet du rachat des studios Ghibli et
d’un immense parc d’attractions sur l’œuvre de
Miyazaki ; projet qui nécessite la déforestation
d’une région ancienne et autrefois protégée,
où Ito pourra placer sa version corrompue de
ladite forêt, plus en phase avec les desseins du
maître… Cependant, Takahata Isao et Miyazaki
Hayao, les fondateurs, se refusent à céder le
studio à la zaibatsu : ils veulent conserver leur
indépendance éditoriale et continuer à véhiculer
leurs messages aux futures générations, leur
28
univers reposant sur la pédagogie, l’éveil de
l’enfance, la curiosité et les valeurs universelles
et écologiques. Ainsi, le 5 avril 2018, à la mort de
Takahata, Nahamitsu Media annonce l’ouverture
d’un parc de divertissement sur le folklore et
les légendes japonaises pour 2021, non loin de
la forêt ancestrale en bambou de Kiso dans la
région de Chubu. Ce projet devance ainsi celui
de Ghibli pour 2022 qui se situe à Nagakute, sur
le site de l’exposition internationale de 2005 de la
préfecture d’Aichi afin de respecter l’écosystème
de la région.
Les plus grands adversaires de cette puissante
fidèle d’Hastur sont les familles Arai, Matsuda,
Shibata et Yoshida, qui sont liées à Nyarlathotep.
Ito n’a aucune idée de l’existence de l’entité
endormie sous l’Archipel, mais si elle venait à
en avoir connaissance, son but serait le même
qu’avec les yokais, à savoir la corrompre. De plus,
son entreprise est un obstacle pour Nyarlathotep
dans le contrôle de la société japonaise. Se sachant
plus faible qu’eux, Ito, puissante mais seule si on
excepte les quelques yokais qu’elle a asservis,
cherche des alliés et en a trouvés dans les fidèles
de Shub-Niggurath. Devinant que ces derniers
ne voudront jamais d’une telle alliance, elle les
aide indirectement et secrètement et considère
que s’ils prennent plus d’importance, ils gêneront
forcément les fidèles de Nyarlathotep. C’est la
raison pour laquelle elle les a notamment aidés
dans le sabotage de Fukushima.
Cependant, l’implication d’Hastur ne s’arrête pas
là. Une fois le rituel pour invoquer son avatar
brisé, ce dernier n’a pas été complètement banni
dans le vide. Il s’est retrouvé dans la dimension la
plus proche de la nôtre au Japon, celle des yokais,
l’Ikai. Ainsi, le Rejeton Fielleux, un être imparfait
à la forme presque définie, s’est éveillé non loin
du domaine du roi des yokais, Nurarihyon.
Perçu, à raison, comme un gaijin (étranger), il a
été chassé dans les territoires les plus retranchés
et obscurs de l’Ikai, aux frontières des confins
du Choetsuikai, par la garde personnelle du roi
après avoir ravagé un village non loin de son lieu
d’éveil. Avec le temps, il est arrivé à maturation
et est revenu sur le devant de la scène sous la
forme du Grand Cerf Blanc (Ohaku Shika),
une créature majestueuse et magnifique. Il s’est
alors fait appeler le Seigneur des Yokais (Yokai
Daimyo) pour conquérir et contester l’autorité du
roi. Hastur, par cet avatar, n’était donc plus seul.
Certains yokais, par choix ou par manipulation,
ont rejoint ses rangs et lui ont dès lors procuré
une puissante armée. Après une cuisante défaite,
Nurarihyon s’est vu contraint de négocier une
trêve pour maintenir un équilibre de façade, en
octroyant les régions les plus à l’ouest au Grand
Cerf Blanc. Depuis, la tension n’a fait que monter
entre ces deux protagonistes, le Rejeton Fielleux
préparant son prochain coup. Nurarihyon, mis
à mal dans sa propre cour suite à cet échec,
cherche un moyen de ne pas perdre son trône et
de maintenir l’unité de son clan. On trouve un
ambassadeur de chaque clan à la cour de l’autre,
mais il est évident pour tous qu’ils ne servent que
de maître-espion, et non de diplomate pacifique.
Au tournant du deuxième millénaire, le
Rejeton Fielleux voit dans le réveil des yokais
une opportunité d’atteindre son but premier,
le Sekai, le monde des humains. C’est lui
qui a envoyé deux yokais corrompus à sa
championne, Mayuri Ito, et qui attend que cette
dernière parachève son rituel pour lui permettre
de revenir sur Terre. De son côté, Nurarihyon
dépêche des émissaires dans le monde des
humains pour trouver de l’aide face à ce fléau
qui corrompt petit à petit son royaume.
Les Entités Majeures
N’Metzu
Lorsque le monde était encore jeune et que les
étoiles de jadis brillaient dans le ciel à moitié
toxique de la Terre, plusieurs peuples ont
colonisé la planète. Parmi ces derniers, deux se
sont affrontés et leur guerre a changé la surface
du globe. Au bout de quelques siècles, aucun
n’arrivant à prendre l’ascendant sur l’autre, ils ont
décidé d’en appeler à leurs alliés pour porter le
coup décisif. D’un côté, les Hordes de Cthulhu se
sont mises à invoquer des serviteurs des autres
Grands Anciens, avec à terme l’objectif d’amener
sur Terre les frères du seigneur de R’lyeh et
d’écraser l’espèce des Choses Très Anciennes.
Mythologie des Grands Anciens
Cette dernière, à l’aide de sa technologie
exotique, a contacté les Dieux Très Anciens pour
éviter que l’arrivée d’autres Grands Anciens ne
ruine définitivement la Terre.
Cependant, aucun n’a répondu à la demande des
Choses Très Anciennes. Désespérées, elles ont
alors vu de plus en plus de créatures arpenter
la planète et se sont préparées à défendre leur
dernier carré contre les abominables Hordes
aux pouvoirs quasi divins. Puis le grand
tremblement est venu, et avec lui un tsunami à
l’échelle mondiale. Lorsque les eaux ont reflué,
les survivants des deux camps ont vu apparaître
un être tellement puissant que peu étaient
capables de le décrire. Seul un nom résonnait
dans leur esprit, martelé à tous, amis comme
ennemis : N’Metzu. Certaines îles ont alors
disparu, des failles se sont créées dans les océans
et, à chaque fois, les Hordes de Cthulhu ont subi
une cuisante défaite. L’espèce des Choses Très
Anciennes a aussitôt envoyé une expédition
pour savoir ce qui se passait, et c’est sur les
rivages de l’actuelle Asie qu’elles ont découvert
un combat aux dimensions galactiques. Le
puissant Cthulhu affrontait une créature aux
dimensions similaires, leurs coups créant de
nouvelles terres ou en effaçant d’autres de
l’histoire. Une tempête permanente entourait
leurs silhouettes pareilles à des montagnes, et
les vents charriaient des cris issus des tréfonds
de la démence. Puis, une bourrasque a annoncé
la chute d’un des deux titans et, à nouveau,
les rivages du monde ont été submergés par
l’impact. L’expédition n’a pas survécu, mais elle
a pu envoyer ces informations à sa cité mère.
29
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 Dans les mois qui ont suivi, les Hordes de
Cthulhu ont reculé partout, se réfugiant dans
les abysses et abandonnant toute prétention
sur le reste de la Terre. L’espèce des Choses Très
Anciennes a alors découvert un nouvel archipel
au large du dernier champ de bataille. N’Metzu,
après avoir vaincu le Grand Ancien et ses frères
invoqués, s’est ensuite endormi en attendant
leur réveil et un nouvel affrontement.
N’Metzu est donc un serviteur des Dieux
Très Anciens. En réalité, ces derniers avaient
entendu la supplique de l’espèce des Choses
Très Anciennes et y ont répondu en envoyant
un de leurs serviteurs les plus puissants. On
ne sait presque rien de lui. S’il est certes un
serviteur des Dieux Très Anciens, on ne
saurait deviner à qui il a voué allégeance
en particulier. Les plus sagaces ont appris
qu’il viendrait de l’Abîme, et aurait peut-
être un lien avec ses seigneurs, Nodens et les
kotoamatsukamis. Certains autres racontent
qu’il s’agit d’un ancien dieu déchu et que son
implication, tout comme son sommeil forcé,
font partie de sa pénitence. En soi, aucun
peuple de l’univers ne vénère N’Metzu. Il
n’existe d’ailleurs qu’une seule représentation
de lui, dans Les Manuscrits pnakotiques,
où il prend la forme d’une scolopendre aux
proportions titanesques. Mais rien n’est moins
sûr… En effet, la seule source que l’on ait est
le témoignage de l’espèce des Choses Très
Anciennes, et ce n’est qu’un aperçu du serviteur
à travers la tempête, avant que le tsunami ne
les engloutisse, Cthulhu et lui.
N’Metzu n’a qu’un rôle, retrouver et vaincre les
Grands Anciens. Par le passé, il a déjà réussi une
fois cet exploit. Depuis, il dort au fond de l’océan
en attendant leur retour. Ce sommeil, forcé et
sans doute ordonné par les Dieux Très Anciens
eux-mêmes, est la conséquence d’une « prison »
d’énergie forgée par Izanami et Izanagi. Celle-
ci maintient N’Metzu dans un état léthargique,
plongé dans ses rêves. Avec le temps, ces deux
divinités ont recouvert cette prison d’éléments
naturels, ainsi une croûte sédimentaire cache-
t-elle les parties émergées de la créature. Puis
les plantes, et enfin les animaux, ont colonisé ce
nouvel archipel avec le temps. Le Japon était né.
N’Metzu, bien que plongé dans un sommeil
de mort, n’est pas totalement inactif. En effet,
la fureur qui l’anime à l’approche du réveil et
du retour des Grand Anciens pulse à travers
les dimensions et provoque l’érosion de sa
prison. Cette érosion, à elle seule, mettrait des
millions d’années à briser le sceau de sa geôle,
mais elle a toutefois provoqué des fuites dans
la structure énergétique de cette dernière : les
30
premières sources de Ki viennent de là. Depuis,
de nombreux protagonistes ont créé les leurs,
de manière volontaire ou non.
N’Metzu n’a pas connu les espèces qui ont
succédé à la période de la guerre entre les
Hordes de Cthulhu et les Choses Très Anciennes.
Pour lui, ce ne sont que des interférences dans
ses rêves agités. S’il venait à se réveiller, ce
ne serait que parce que les Grands Anciens
seraient à nouveau là. Le monde tel que nous
le connaissons ne survivrait pas à ce réveil, et
le Japon, évidemment, en premier. C’est tout
l’intérêt qu’y voit Nyarlathotep, provoquant ainsi
chaos et destruction. Et perdre tous ses agents en
place sur l’Archipel ne le gêne pas : ils ne sont
qu’un rouage d’un plan bien plus ambitieux.
À mesure que sa prison s’affaiblit et que de plus
en plus de créatures entrent en connexion avec
lui (à travers les sources de Ki), N’Metzu s’agite de
plus en plus. C’est la principale raison de l’intense
activité tectonique de cette partie du monde.
Comme dans le reste de l’univers, personne, au
Japon, ne rend de véritable culte à N’Metzu, bien
que le folklore l’ait intégré dans ses légendes sous
le nom de Namazu. Il s’agit d’un télescopage de
rêves de plusieurs personnes au Ki élevé qui ont
partagé une partie de sa conscience au cours
des siècles. Pour ceux qui ne sont pas devenus
fous immédiatement, les révélations qu’ils ont
eues, filtrées par l’interprétation simpliste et
déformée de la psyché humaine, ont engendré
une vision pittoresque de l’immense créature
qui repose sous le Japon.
Orochi
Le puissant Orochi est un des premiers
serviteurs de Cthulhu, et au départ, il rivalisait
avec Dagon et Hydra. À lui, le Grand Ancien
avait confié les mers du Nord il y a de cela des
millions d’années. Lorsque N’Metzu est arrivé
sur Terre, Orochi a été parmi les premiers
à l’affronter. Comme tous les autres, il a été
vaincu. Au cours du combat, il a été si blessé
à la tête qu’elle a dû se scinder en plusieurs
appendices pour survivre. C’est depuis cette
époque qu’Orochi a cette apparence. Fou de
rage après la défaite de son maître, il a pansé ses
blessures et s’est mis à rôder autour de la prison
céleste qui entourait N’Metzu. Une fois l’entité
endormie, il a tenté de l’attaquer en se posant
sur son corps. C’est à ce moment que le kami
Susanoo, un des Geôliers Divins, a bondi sur
lui. À la suite de ce combat, Orochi a été terrassé
sur une partie de l’épine dorsale de N’Metzu, et
a donné naissance à ce qui est désormais appelé
le mont Sentsu. La légende raconte que Susanoo
a ensuite découvert une épée dans sa queue, et
qu’il l’a offerte à Amaterasu. Il s’agissait en fait
d’un dard du serviteur maléfique, qui s’est fiché
dans les viscères de N’Metzu. Amaterasu en a
fait une lame qui existe toujours aujourd’hui.
Si l’histoire de la créature Orochi s’arrête à
cette défaite, son influence n’a pas diminué. Un
culte humain lui est voué, ses initiés cherchant
à ressusciter leur maître. Jusqu’à présent, ils
n’y sont pas arrivés, mais leur dernière théorie
consiste à retrouver l’épée divine d’Amaterasu
pour l’utiliser comme focus lors du rituel. Une
autre faction pense qu’il lui faut se rapprocher
des autres suivants de Cthulhu, et tenter d’établir
un contact avec les disciples de Dagon. Du côté
des Profonds, quelques avancées ont eu lieu mais,
globalement, ceux-ci se méfient des humains
qui restent sur Terre près de la dépouille de leur
maître, le monstre Orochi, sur le mont Sentsu.
Les serviteurs d’Enma
Sa cohorte de serviteurs, qu’il nomme la
Horde (à ne pas confondre avec les Hordes de
Cthulhu), sont ses éternels fidèles. Ils peuplent
la dimension infernale et l’aident après les
jugements pour punir et tourmenter les âmes
des mortels dans les différents territoires des
Enfers (Jigoku), afin de « purger » leur karma
avant la renaissance pour un nouveau cycle de
vie (voir La Voie de l’Eiyu, p.225).
Enma, dans sa terrifiante tâche, est suppléé par
Datsue-ba et Keneo, qui se trouvent à l’entrée
de la rivière des trois passages (Sanzu) pour
« accueillir les nouveaux arrivants », et les
Gardiens des Portes Infernales des différentes
régions des Enfers, dont Mezu et Gozu et les
dix juges infernaux. Ces démons à tête de cheval,
de bœuf, de cerf, de tigre, de lion et de sanglier,
etc. sont réputés pour officier dans les rangs
supérieurs des serviteurs d’Enma. Ils exploitent
les grandes chambres de torture des Enfers, et
surveillent les tourments d’innombrables âmes
(voir La Voie de l’Eiyu, p.223).
Cosmogonie de la
Mythologie des Grands Anciens
mythologie des Grands
Anciens au Japon
Le Nirvana (Nehan ou les
terres pures), porte de
l’Éternité
C’est un état de conscience supérieur. Une
personne l’atteint lorsqu’il obtient un niveau
de Ki suffisamment élevé. Cet état lui permet
alors de rejoindre Azathoth, Bouddhas, les
Bodhisattvas et les habitants éclairés.
La Terre
C’est le monde des humains. Il est appelé
Ashihara-no-nakatsukuni au Japon.
Les contrées du Rêve
Les contrées du Rêve sont une vaste dimension
alternative, accessible grâce au rêve de manière
similaire à la projection astrale ou au rêve
lucide. Les Rêveurs expérimentés sont parmi
les habitants les plus puissants des contrées du
Rêve et peuvent devenir résidents permanents
après leur mort physique.
Shamballa
Shamballa est une communauté mystique
secrète de chercheurs en quête de l’Illumination
qui s’accroche aux flancs de l’Himalaya, du Kun
Lun ou de l’Altaï en Mongolie et au Tibet. On
dit que la forteresse de Potala à Lhassa n’est
qu’un pâle reflet du vrai paradis, Shamballa, l’île
blanche de l’illumination. Cette communauté est
donc à la fois présente dans le monde physique
et dans une dimension plus spirituelle, un plan
bien à part. On l’appelle aussi bien Shambhala,
Shamballah, Shambala, ou même Shangri-La.
Un explorateur occidental, le Russe Nicholas
Roerich, a atteint Shamballa dans les
années 1920. Il a alors trouvé un passage
secret et a survécu aux fumées pour entrer
dans le paradis caché d’une vallée luxuriante
et verdoyante. Il a ensuite découvert, parmi
d’autres grands secrets, que le royaume d’Agharti
(comme il l’appelait) est lié par des voies
souterraines au reste du monde. Il a également
mentionné un système de tunnels peuplé par
une espèce psychokinétique (aux facultés
mnésiques et télékinétiques ou parapsychiques
surdéveloppées), les vrils.
31
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 Le royaume des yokais
(Ikai)
L’Ikai est le monde où résident les yokais. Il
est sur le même plan vibratoire que la Terre.
Invisible pour les hommes, il existe toutefois des
entrées entre les deux réalités qui permettent
le passage des yokais dans le royaume des
humains. Le royaume des animaux (Jantu)
est une des régions où vivent les bakemonos
(« ceux qui changent » ou yokais animaux
comme les bakenekos, tanukis, okamis, etc.)
Les yokais sont regroupés par clans et inféodés
à Nurarihyon. Il régnait sans partage sur tout
l’Ikai jusqu’à la Longue Nuit aux mille lanternes
éteintes, bataille qui l’opposa au Grand Cerf
Blanc (avatar de Hastur). Depuis ce conflit,
l’Ikai est divisé entre la parade nocturne des
cent démons (clan Hyakki Yako) de Nurarihyon
et le clan des Terres impures d’Hastur.
L’Impossibilité
Innommable
(Choetsuikai)
Chaque civilisation a sa religion et son propre
Au-delà. Il en va de même pour le Japon, qui est
à la croisée de divers courants.
Si, pris l’un après l’autre, ces Au-delàs paraissent
complexes, ils ont en commun de tous se situer
dans ce que l’on appelle Choetsuikai, qui les
rassemble tous, et ce qu’ils soient réels ou rêvés
par la conscience humaine. Pour un voyageur
lambda, il est difficile de faire la distinction
entre le vrai et l’illusion.
32
Ainsi, le monde des morts est un vaste sujet.
Chaque religion s’emploie à en décrire sa
vision selon ses propres préceptes. Toutefois,
selon le parchemin 4 des Révélations de Celui
Qui Ne Doit Pas Être Réveillé, un lieu régirait
tous les niveaux d’existence des défunts.
Au cours de l’histoire de l’humanité, son
existence a été cachée. En effet, quasiment
toutes traces le mentionnant ont été détruites
par peur de bouleverser les codes établis par
nos sociétés au fil des siècles. Cependant,
quelques rares preuves subsistent encore à
travers le monde, dans les collections privées
de riches amateurs, ou dans des endroits
totalement oubliés des humains.
Un monde mort en perpétuel
mouvement
Il est difficile, voire impossible, de décrire
en de simples mots et de cartographier,
dans son intégrité, Choetsuikai. En effet, il
est inconcevable pour la pensée humaine
de lister tous les territoires (même s’ils
sont cartographiés indépendamment) de
cette dimension en perpétuel mouvement,
changement et transformation. Froid et
lugubre, cet espace est glacé et la lumière telle
que nous la connaissons n’existe pas. Il n’y a pas
d’horizon, et les plaines désertiques s’étendent
à perte de vue jusqu’à atteindre le Grand Vide
(Abysse). Véritable anomalie dimensionnelle
qui s’étale sur des dizaines de milliers d’années-
lumière, cette contrée pourrait correspondre
au fleuve Léthé de la mythologie grecque, tel
qu’il est décrit dans La Divine Comédie de
Dante. En effet, cet univers infini se compose de
territoires interconnectés, mais en mouvement
permanent. Ainsi, pour tout être vivant s’y
aventurant, un même chemin n’aboutira jamais
à la même destination.
Dans le Parchemin 4, il est dit que le maelström
(Ouzumaki) est régi par un ensemble de lois
dépendant de son créateur, Hypnos, le dieu qui
règne sur le sommeil (Nemuri wo tsukasadoru
kami), qui n’est autre que le Dieu Très Ancien
du même nom. Chacun de ces territoires est
un de ses rêves. Ils seraient ainsi contrôlés par
sa volonté et sa psyché. Par conséquent, deux
questions se posent : est-ce que nos propres
enfers sont le cauchemar d’un dieu, et est-ce
qu’ils matérialisent nos peurs ?
Les royaumes des morts
Choetsuikai comprend l’ensemble de tous les
royaumes des défunts tels qu’ils sont décrits dans
les différentes religions. Toutes les projections
créées par les nombreuses convictions des
humains y sont présentes. Cette dimension
est donc une synthèse de toutes les visions de
l’humanité sur la « vie après la mort ».
Par son environnement désespéré et sinistre,
Choetsuikai s’oppose totalement aux contrées
du Rêve. Cependant, des zones de passage
existeraient entre le monde souterrain des
Contrées du rêve et les différents royaumes
des morts.
• Le Jigoku représente « les enfers ».
Douleur et torture dessinent le paysage
de ces terres ignobles et sinistres. Il existe
seize enfers (huit chauds et huit froids).
Dans chacun, les onis torturent les damnés
pendant des millénaires, voire l’éternité
selon les péchés. Enma régit ce domaine
(voir La Voie de l’Eiyu, p.223).
• Le Yomi est le royaume des esprits
affamés. Similaire aux limbes, c’est le
domaine du temps et des âmes perdues.
Il est peuplé par les gakis et autres
fantômes affamés, et parcouru par
des âmes errantes et des esprits agités.
Izanami régit ce vaste domaine aux
confins de L’Impossibilité Innommable
(une dimension qui rassemble toutes les
autres dimensions entre elles). Elle est la
souveraine des shikomes qui peuplent ce
territoire brumeux, mélancolique, lugubre
et macabre.
• Le Tengoku (le royaume des êtres
célestes ou paradis) est un lieu de pur
plaisir et de folie. Les Devas, divinités,
l’empereur de Jade et les rois des quatre
directions y résident.
• Le Takamagahara (les hautes plaines du
Mythologie des Grands Anciens
paradis) est la résidence des kamis et des
dieux immortels. Elle se situe à la limite
des frontières de l’espace et du temps, avant
de se perdre dans l’immensité inconnue de
l’univers où se situe la cour d’Azathoth.
Les territoires des Dieux Oubliés
(Wasurareta kami no chi)
Les déités dont les cultes sont tombés en
désuétude ont trouvé refuge dans cette
dimension où elles ont pu façonner des mondes
à leur image. Les prisons des dieux comme le
Tartare y sont présentes dans les coins les plus
reculés de L’Impossibilité Innommable.
La Cité du Cycle Brisé
(Kowaretashuki no toshi)
Lors de la purge de 900 du sanctuaire de la
Transcendance impériale à Kyushu par l’armée
de l’empereur, une poignée de survivants se
sont réfugiés et terrés dans les souterrains de
l’île. Dans ces niveaux inférieurs, ils ont été
en contact avec des manako no yami mushis
(mushi qui se répand dans l’obscurité). Sans la
lumière du soleil béni par Amaterasu, ils ont
commencé par avoir des hallucinations qui
leur ont donné accès à une connaissance impie
venue des abîmes ténébreux de la conscience de
N’Metzu. Pendant des années, ce groupuscule
de fanatiques a constitué l’école de l’Abyme et de
l’Abjuration par le sang des impurs. Grâce à de
nombreux sortilèges et rituels, ils ont pu ouvrir
une brèche dans Choetsuikai pour dissimuler
à la vue de tous ce sanctuaire oublié. De plus,
ils se situent sur un taux vibratoire permettant
à ce lieu sinistre d’exister sur plusieurs plans à
la fois. Ainsi, cette région désolée et lugubre
est témoin des pires rites. Le savoir interdit et
corrompu par le sang des purs est transmis de
génération en génération aux fidèles de l’ordre.
Ce domaine maudit est nommé Cité du Cycle
Brisé dans Les Révélations de Celui Qui Ne Doit
Pas Être Réveillé.
Lieux de passage (Torimichi)
Il faut distinguer deux sortes de passages
différents :
• L’Antichambre (Rengoku) communément
appelée « purgatoire » dans certaines
religions est une zone de transit qui
permet aux âmes des défunts d’être
envoyées vers leurs différents royaumes
respectifs. Elle est précédée de Jigoku no
mon (la porte des Enfers).
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 Au-delà, on y retrouve le Styx, la cour d’Osiris,
Sanzu no kawa (la rivière Sanzu), etc.
Dans la mythologie japonaise, la rivière
Sanzu est celle que les morts doivent
franchir pour rejoindre l’Au-delà, ce qui
correspond donc à l’Achéron grec. Celui
qui tombe dans la rivière Sanzu est saisi
depuis le fond par les innombrables morts
qui ont autrefois tenté de la traverser sans
y être conviés, ou sans avoir payé leur
passage (voir La Voie de l’Eiyu, p.222).
Les défunts qui franchissent la rivière
sont ensuite accompagnés et guidés dans
les contrées des morts par une entité :
Shinigami, la « Mort », etc.
• Les passages terrestres, où des individus
peuvent physiquement pénétrer dans
l’Impossibilité Innommable.
Les clés de l’Au-delà (Yomi no kagi)
De très anciennes magies, ou des technologies
dont la connaissance a été perdue, sont
parvenues à créer des portails artificiels entre
les mondes. De la même manière, certains
ritualistes peuvent invoquer des esprits et les
forcer à se matérialiser dans notre plan. L’inverse
est certainement possible. Il est à noter que la
plupart des occultistes admettent qu’il est plus
aisé pour les âmes des défunts d’aller et venir
entre les mondes.
Accès terrestres (Chijotsuro)
Les exemples de voyageurs ayant réussi à
entrer physiquement dans le royaume des
morts ne manquent pas. L’humanité compte de
nombreux Eiyus qui sont parvenus à traverser
ces territoires pour retrouver un proche :
• le mythe grec d’Orphée et d’Eurydice ;
• le mythe maya d’Itzamna, lx Chel ;
• le mythe sumérien d’Inanna ;
• le voyage d’Izanagi pour retrouver Izanami
dans le Yomi.
Torii de Miyajima
Cet édifice de bois rouge vermillon est un portail shintô qui symbolise la frontière entre
monde profane et monde sacré. (L’île même de Miyajima était autrefois considérée comme
divinité dans son intégralité). Construit pour la première fois en 1168, il marque l’entrée
du sanctuaire d’Itsukushima et se situe à environ 200 mètres de celui-ci.
34
Il existe plusieurs lieux de passage terrestres.
Ces portails physiques font la jonction entre le
monde des vivants et celui des morts. En effet,
l’énergie dégagée par la ferveur des humains
permet d’imprégner certains lieux sacrés : Torii
de Miyajima, Delphes, Angkor, Teotihuacan,
Gizeh, Stonehenge, etc. Le Sensei est libre de
choisir lui-même ces carrefours.
Un Eiyu qui pénètre par un accès en un lieu
donné sur Terre se retrouve plongé dans l’Au-
delà qui fait référence à ce lieu, quelle que soit
sa conviction. Par exemple, au Japon, ils se
retrouvent au Yomi et au Jigoku, tandis qu’en
Grèce, ils atterrissent dans le royaume des
morts d’Hadès.
La magie
Un Eiyu peut aller dans le monde des morts en
ayant recours à la magie :
les sortilèges : les sorciers cherchent à franchir
le voile entre le monde des morts et celui des
vivants, ainsi certains sorts permettent-ils
d’entrer physiquement dans l’Impossibilité
Innommable ;
les chocs religieux : la profanation rituelle des
plus sombres magies sur des lieux saints déchire
la barrière entre nos dimensions pour ouvrir un
passage vers le monde des morts ;
un artefact : certains objets rares permettent à
leurs utilisateurs d’entrer physiquement dans le
monde des morts, alors que d’autres déchirent
systématiquement le voile entre les deux plans.
La Mort (Shi)
À sa mort, seul un grand Rêveur expérimenté
peut choisir que son esprit fuie vers les contrées
du Rêve, et non vers les royaumes des morts.
Sinon, chaque individu rejoint celui qui
correspond à sa conviction religieuse.
Les voyages astraux (astral tosha)
Le dédoublement est un phénomène qui
apparaît dans presque toutes les cultures.
Cette pratique montre qu’il existe quelque
chose d’autre au-delà des limites de nos sens,

et l’envie des humains de les dépasser. Par sa
ressemblance avec la mort, l’art de sortir de
son corps physique, clef de tous les anciens
rituels initiatiques, ouvre la voie aux sciences
occultes. Ces voyages peuvent être faits lors
de la mort, d’un coma, d’un évanouissement,
d’un accident, d’un choc, pendant le sommeil,
une transe, sous hypnose, quand on fait de la
méditation, lorsque l’on prend des drogues,
etc. Ils se pratiquent volontairement selon des
méthodes ancestrales et bien spécifiques, ou
involontairement (surtout pendant que l’on
dort), en état de conscience totale, partielle, ou
d’inconscience.
Ainsi, certains grands Rêveurs peuvent
emprunter les chemins vers L’Impossibilité
Innommable au lieu de se rendre dans les
contrées du Rêve.
Les drogues
Les drogues (l’opium, etc.) sont par excellence
des catalyseurs très usités pour faciliter
voire forcer le passage vers l’Impossibilité
Innommable.
Mythologie des Grands Anciens
Revenir à la vie
La plupart du temps, le voyageur peut quitter
Choetsuikai en empruntant le chemin par
lequel il est arrivé. Mais il peut arriver que ce
passage ne ramène plus à l’entrée par laquelle il
est venu. Dans certains cas, certains axes ne sont
valables que dans un sens. De la même manière,
il existe certains passages qui vont uniquement
de Choetsuikai vers le monde des vivants, ou
vers les contrées du Rêve. Selon le temps passé
dans l’Au-delà, ce délai peut aller de quelques
minutes, si la personne y a passé moins de
quelques heures, à une journée entière si elle y a
séjourné plusieurs mois.
Le Lointain (Rimbo)
Le Lointain (le Grand Vide ou Néant) est présent
en tout point, à tout instant et dans chacun
des territoires de l’Impossibilité Innommable.
Cependant, il n’appartient pas à Choetsuikai
mais le nourrit.
Ainsi, à leur mort, les athées rejoignent ce
« Néant », et leur énergie serait assimilée à ce
flux qui nourrit chaque espace de Choetsuikai.
Elle permet ainsi de maintenir sa cohérence et
son existence.
Un Eiyu qui sort d’une voie tracée entre deux
territoires de l’Impossibilité Innommable
erre entre les espaces, avec une possibilité
infinitésimalement petite de retrouver son
chemin. En revanche, sur un test de PER
difficulté 25, celui-ci peut atteindre la cour
d’Azathoth. En effet, l’errance entre les plans de
cette dimension est un des moyens d’atteindre
Azathoth, en dehors de l’espace-temps normal,
au centre de l’univers, où son corps amorphe
s’agite sans cesse au son monotone des flûtes et
du battement des tambours.
Dans les textes anciens, ces êtres égarés sont
appelés les « Solitaires » (kodokusha). Selon le
parchemin 4, la cour démoniaque d’Azathoth
serait un ramassis de créatures perdues entre
les mondes.
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 Ligne du temps lovecraftienne et chronologie de l’Impie
-4,6 milliards d’années (jusqu’au précambrien) :
création de la Terre. La planète est couverte de
mers chaudes et peu profondes, où émergent
périodiquement des continents.
-3,3 milliards d’années : époque du premier fossile
connu (découvert en Australie).
-2 milliards d’années : arrivée sur Terre des Choses
Très Anciennes qui débarquent où se trouve
aujourd’hui l’océan Antarctique. Elles y établissent
une colonie sous-marine et utilisent des matières
organiques prélevées sur le fond marin pour créer
le premier shoggoth. Ces esclaves informes aident
les scientifiques stellaires à fonder une première cité
des profondeurs.
-1,8 milliard d’années : époque des premiers
fossiles connus de champignons et d’arbres.
-1,4 milliard d’années : Cthulhu et les siens (ses
larves) arrivent du monde lointain de Xoth. Ils
s’emparent d’un vaste territoire émergé qu’ils
nomment R’lyeh et s’opposent aux Choses Très
Anciennes pour la suprématie planétaire.
-1 milliard d’années : les Choses Très Anciennes et
Cthulhu établissent une trêve. Peu de temps après,
36
les Choses Très Anciennes fondent une cité terrestre
en Antarctique équatoriale.
-850 millions d’années : la Lune est arrachée à la
Terre. Au cours des cataclysmes qui s’ensuivent,
le continent de R’lyeh est englouti dans ce qui
deviendra l’océan Pacifique. Les puissantes marées
qui suivront l’événement durant des centaines
millions d’années détruisent toutes traces des
premières cités des Choses Très Anciennes.
-750 millions d’années : les mystérieux Polypes
volants débarquent sur Terre et s’installent sur ce
qui deviendra plus tard l’Australie. Ils construisent
des cités de basalte dépourvues de fenêtres et se
nourrissent d’étranges choses indigènes en forme
de cônes.
De -500 à -435 millions d’années : création
des montagnes orientales d’Amérique du Nord
(alors que la plupart des continents sont toujours
dépourvus de relief et que des mers peu profondes
recouvrent la majorité de la planète). À cette
époque, les Choses Très Anciennes ont édifié des
cités sur tout ce qui deviendra l’Amérique du Sud et
l’Afrique. Elles bâtissent même certains avant-postes
sur la future Grande-Bretagne.
 Mythologie des Grands Anciens
-485 millions d’années : les esprits désincarnés -250 millions d’années : les shoggoths se
de la Grande Race de Yith (espèce transgalactique retournent contre leurs maîtres et, malgré la
dont les membres transfèrent leur conscience dans victoire à la Pyrrhus des Choses Très Anciennes,
des réceptacles pour observer le temps, c’est-à-dire ces dernières ne pourront jamais se remettre de ce
le passé, le présent et le futur) traversent l’espace- conflit. La quasi destruction de leurs gigantesques
temps et investissent les créatures en forme de bêtes de somme sonne le glas de leur expansion.
cônes qui vivent en Australie. Ces Yithiens frappent Après plus d’un milliard et demi d’années passées
les Polypes par surprise et les enferment dans de sur Terre, l’espèce commence à décliner.
profondes cryptes souterraines. Les nouveaux venus
bâtissent leurs cités près de ces cryptes, afin de De -225 à 190 millions d’années : début de l’âge
toujours pouvoir en garder les entrées. des reptiliens. Les dinosaures règnent sur le méga
continent de Pangaea.
De -450 à -395 millions d’années : les super
continents du Nord et du Sud se rapprochent l’un -200 millions d’années : apparition des premiers
de l’autre et augmentent grandement l’activité êtres élémentaires issus d’une faille dans la prison
sismique. Le conflit entre les hordes de Chtulhu et éthérique. L’évaporation des effluves de Ki en
les Choses Très Anciennes reprend. contact avec les premières formes de vie cellulaires
-300 millions d’années : emprisonnement d’une donne les mushis.
entité unique venue de l’espace pour arrêter les -160 millions d’années : les Mi-Go arrivent
conflits sous le Nord de l’océan Pacifique pendant de Yuggoth et établissent leur colonie minière
la guerre entre Grands Anciens et Les Choses
dans les futurs monts Appalaches. Ces insectes
Très Anciennes. Les Dieux Très Anciens ayant
fongoïdes entrent en guerre contre les Choses Très
entendu les messages interstellaires des Choses
Anciennes dans le Sud du continent qui se divise
Très Anciennes pendant leur conflit contre le
lentement en deux masses distinctes, depuis déjà
grand Cthulhu, ils ont envoyé leur engeance pour
lutter contre lui, une entité connue sous le nom de des millions d’années.
N’Metzu. Cette dernière affaiblit les Grands Anciens -150 millions d’années : les Yithiens et les
avant de s’endormir. Les Dieux Très Anciens en Choses Très Anciennes se livrent une guerre
profitent pour enfermer tous les opposants aux
farouche. La bande de terre qui relie encore à
Choses Très Anciennes quelque part sur Terre,
cette époque l’Australie et l’Antarctique est le
dans l’univers et dans d’autres dimensions. Quant
théâtre de terribles combats.
à Izanagi et Izanami, ils s’occupent de sceller
N’Metsu endormi sous une croûte terrestre grâce
à leurs énergies conjointes. Cette prison éthérique
(énergétique) deviendra le futur archipel du
Japon actuel. Cette créature est destinée à pouvoir
être libérée seulement lors du retour des Grands
Anciens. Les Geôliers Divins en deviennent alors les
garants et gardiens.
Son sang est l’origine du Ki, l’énergie qui catalyse et
anime certaines formes de vie au Japon. L’influence
du Ki diminue avec l’éloignement de sa « source »,
ce qui fait qu’elle est quasi inexistante en Occident.
Les kamis dits « célestes » font partie des Dieux Très
Anciens, et les « cieux », leurs domaines comme on
les nomme sur Terre, sont donc quelque part dans
l’espace. Choetsuikai permettrait d’y accéder.

-275 millions d’années : à cette époque, la vie

primitive aborigène terrienne s’est beaucoup
développée. Les requins sillonnent les mers, et des
mammifères primitifs rôdent dans des forêts d’arbres
géants. C’est le début des civilisations ophidiennes,
dont le Peuple serpent est la plus connue. Ces êtres
reptiliens vivent dans une région qui deviendra le
futur bassin de la mer Méditerranée.

37
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 Le peuplement de la surface de la prison de
N’Metzu par la faune et la flore permet l’apparition
des premiers yokais conscients, de formes
végétale et animale. L’Ikai, le premier espace dans
l’Impossibilité Innommable relié au Japon, est créé.
De -136 à 65 millions d’années : d’importants
séismes provoqués par la création des Andes et
des montagnes Rocheuses ébranlent la planète. En
Antarctique, l’apparition des montagnes Hallucinées
entraîne la destruction de la cité des Choses Très
Anciennes. Ces dernières tentent bien de creuser les
fondations d’une nouvelle ville, mais c’est la dernière
chose qu’elles construiront.
-70 millions d’années : une énorme comète s’abat
sur Terre et entraîne la fin des dinosaures.
-65 millions d’années : les mammifères deviennent
la forme de vie dominante sur la planète.
-50 millions d’années : les esprits yithiens
abandonnent brusquement les corps des créatures
coniques pour coloniser une autre espèce dans le
lointain futur de notre planète. Privés de l’esprit
supérieur de la Grande Race, les cônes sont
rapidement écrasés par les Polypes volants.
-26 millions d’années : les continents occupent
pratiquement leur position actuelle.
-5 millions d’années : il ne reste plus que deux cités
terrestres des Choses Très Anciennes. Une se trouve
en Antarctique, et l’autre à l’extrémité de l’Amérique
du Sud. Comme le climat se refroidit, elles édifient
une ville sous-marine en Antarctique.
-3 millions d’années : début d’une civilisation
proto-humaine à fourrure au Groenland. Ses
membres adorent le Grand Ancien Tsathoggua et
ses rejetons.
-750 000 : au Groenland, les nombreuses
glaciations entraînent la disparition des civilisations
d’Hyperborée et de Mhu Thulan.
- 400 000 : annihilation de Yamato No Orochi,
Entité Majeure au service du Grand Cthulhu par le
Geôlier Divin, Susanoo.
-300 000 : apparition de colonies de Profonds dans
le Sud-Est de l’archipel du Japon.
-161 844 : les Dieux Très Anciens provoquent
l’anéantissement de Mu (dans l’océan Pacifique).
-35 000 : peuplement de l’Archipel par les Aïnous.
Shub-Niggurath, vénérée par les premiers humains
de Sibérie, les suit lors de leurs migrations vers le
38
nord de l’Archipel. Son culte trouve un nouveau
souffle grâce aux sources de Ki.
En utilisant cette énergie vitale, elle engendre de
nouvelles formes aberrantes de vie et prospère sous
le nom de Mugenbo.
-20 000 : à l’ère Jomon, un culte humain fonde
un château (gusuku) et un temple face à la mer à
l’extrémité sud de l’île Yonaguni en l’honneur de
Susanoo. Ce sanctuaire a pour but de surveiller et
de repousser toutes les choses impies venues des
océans, et d’empêcher les Hordes de Cthulhu de
pénétrer sur l’Archipel. Susanoo s’y est endormi dans
une salle située dans les profondeurs de la forteresse.
Un conduit à ciel ouvert lui permet de rester en
communication avec les autres Geôliers Divins.
-11 000 : la demeure de Susanoo de l’archipel de
Ryukyu finit engloutie à la fin de l’ère glaciaire, lors
de la montée des eaux. L’essence du Geôlier Divin y
réside toujours dans un abysse, endormie, attendant
le moment de son retour.
1er janvier 711 av. J.-C. : naissance de Jinmmu
« puissance divine », aussi connu sous les noms
de Kamu Yamato Iware Hiko no Sumera-Mikoto
(Nihongi) et Kamu Yamato Iware Hiko Ho Ho
Demi Tenno (Nihon odaiichiran), selon le Kojiki et
le Nihon Shoki.
11 février 660 av. J.-C. : Jinmmu fonde l’empire du
Japon. La confrérie de la Porte de la vérité (Shinri
no tobira shintodan) est créée sous son impulsion
juste après son accession au trône la même année.
Comme les autres premiers empereurs du Japon,
son existence historique n’est pas attestée et la Shinri
no tobira Shintodan relève surtout de la mythologie.
11 mars 585 av. J.-C. : Mort de Jinmmu.
-300 : premier peuplement chinois de l’Archipel
sous l’impulsion d’un grand prêtre de Nyarlathotep
à la cour de l’empereur Qin. Sentant l’énergie toute
singulière qui émane du Japon, loin des côtes
chinoises, Liu Fang invoque, selon les desseins et
désirs du Dieu Noir, le Chaos Rampant sous sa
forme de la Mère aux Cent Maladies (Yaoyorozu
no yamai no haha). Cette « maladie » consciente
exhorte les foules à envahir l’Archipel pour y
trouver ses sources de pouvoir. Confrontés aux
hordes de Shub-Niggurath, les colons, avec le
Traqueur Infernal (Jigoku No Karyudo), finissent
par repousser les Aïnous vers le nord, sur des îles
isolées. Ils terrassent pour la plupart les descendants
de Shub-Niggurath. Les premiers tremblements de
terre (fragilisations de la prison de N’Metzu) sont
répertoriés à partir de cette période, et coïncident
avec l’arrivée du confucianisme et de l’écriture.

-250 : la Confrérie des Comptoirs des artisans
(Shokunin kyokai) apparaît au Japon avec le clan
Nakajima.
viie siècle : développement du bouddhisme japonais
et émergence de la secte des Implantés (Homonsha).
La légende conte que Yato (Yig) le Serpent Cornu
est chassé de la vallée du comté de Namagata où sera
fondée la ville actuelle de Yatonaka*.
743 : Kaito Takuya devient L’Immanence Éveillant
les Consciences. Il est le premier à « entendre et
voir » les pensées de N’Metzu (voir p.102 le codex
japonais : Les Révélations de Celui qui ne doit pas
être réveillé).
745 : le sanctuaire Shimitsu-Ka est rebaptisé
sanctuaire de la Fondation.
753 : mort de Kaito, l’Immanence Éveillant les
Consciences.
814 : création de quatre monastères par les
Disciples de l’Immanence sur les principales îles de
l’Archipel : le Cheminement vers l’éveil à Hokkaido,
le sanctuaire de la Fondation prend le nom de
la Source de tout savoir à Honshu, l’Ascension
vers l’Immanence à Shikoku, et la Transcendance
impériale à Kyushu.
900 : Kudo Ita transmet Les Révélations de la
transcendance impériale à l’empereur Daigo. Ce
dernier fait exécuter Kudo et exterminer tous
les moines de la Transcendance impériale, et le
sanctuaire est rasé. Cet évènement est appelé
« l’Expiation par péché d’ego » dans les révélations
de N’Metzu. Cependant, une poignée des moines de
Kyushu survivent et se réfugient dans les souterrains
de l’île. Ils y fondent La Cité du Cycle Brisé et l’école
de l’Abyme et de l’Abjuration par le sang des impurs.
930 : trois traditions émergent et divergent en
suivant les préceptes de L’Immanence Éveillant
les Consciences : à Shikoku, l’école du Sacrifice
de l’ascension éclairée d’un pont suspendu entre
deux rives, au sanctuaire de l’Ascension vers
l’Immanence ; à Hokkaido, l’école de l’Entente
spirituelle entre l’être de la matière et son essence
éthérique, au sanctuaire le Cheminement vers
l’éveil ; à Honshu, l’école du Savoir endormi en toute
chose du monde matériel, au sanctuaire de la Source
de tout savoir.
1458 : fondation du clan Fuyumi (Fuyumi dan), des
chasseurs de yokais.
1540 : les aînés des familles Arai, Matsuda, Shibata
et Yoshida prêtent allégeance au Chaos Rampant
à travers son avatar, le Traqueur Infernal. En
Mythologie des Grands Anciens
échange de leur fidélité, ils se voient attribuer
des dons leur permettant de devenir riches et
puissants. Les Quatre Fortunes se rangent aux
côtés d’Ieyasu Tokugawa pendant l’époque du
Sengoku pour unifier l’Archipel, et créer un nouvel
ordre sous son impulsion.
1550 : Kubo Kyosuke de l’école de l’Entente
spirituelle entre l’être de la matière et son essence
éthérique, Minamori Fujiko de l’école du Savoir
endormi en toute chose du monde matériel et
Satake Maru de l’école du Sacrifice de l’ascension
éclairée mettent en commun les révélations
recueillies au cours des siècles dans leurs
sanctuaires respectifs pour compiler un savoir
commun : Les Révélations de Celui Qui Ne Doit Pas
Être Réveillé.
1570 : Les Révélations de Celui Qui Ne Doit Pas Être
Réveillé est la seule version complète des sommes
des connaissances concernant N’Metzu. Elles sont
compilées dans vingt-trois rouleaux.
1572 : assassinat de Kubo Kyosuke par un disciple
de l’école de l’Abyme et de l’Abjuration par le sang
des impurs, vestiges du sanctuaire oublié et décimé
de Kyushu lors de l’Expiation par péché d’ego. Ce
quatrième sanctuaire (quatrième monastère de
l’Ombre, kage no shudoin) est corrompu, ainsi le
savoir transmis est-il sordide et impie.
Printemps 1582 : les Nakajima se rapprochent de
Tokugawa Iemitsu à Osaka par l’intermédiaire des
Quatre Fortunes (familles Arai, Matsuda, Shibata et
Yoshida).
xvie siècle : L’Œil du sommeil éternel (la
traduction par un jésuite d’une partie du
quatrième parchemin des Révélations de Celui Qui
Ne Doit Pas Être Réveillé) parvient au Vatican.
Il ébranle la foi et les croyances catholiques, et
l’affaire est étouffée par les grandes instances
papales. L’ouvrage est par la suite enfermé dans la
bibliothèque secrète du Vatican.
20 et 21 octobre 1600 : lors de la bataille
de Sekigahara (Sekigahara no tatakai), les
Quatre Fortunes usent de leurs « facultés » et
de leur capacité à intriguer pour corrompre
Kobayakawa Hideaki, l’allié de Mitsunari Ishida.
En effet, les forces d’Ieyasu Tokugawa combattent
celles de Mitsunari Ishida, loyal au fils et héritier
d’Hideyoshi Toyotomi, Hideyori. Le cours de la
bataille change lorsque Kobayakawa Hideaki, qui
était initialement du côté d’Ishida, trahit ses alliés
en plein combat. Cet acte provoque la victoire
décisive d’Ieyasu et la fin du go-tairo (conseil
des Cinq Anciens). Durant l’époque du règne
39
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 de Tokugawa, les clans Arai, Matsuda, Shibata
et Yoshida continuent à œuvrer pour leur seul
et unique maître, Nyarlathotep, en s’implantant
discrètement, indirectement et surtout durablement
dans les instituts du pays pour asseoir la suprématie
de leur dieu sur l’espèce humaine.
1623 : fondation du monastère bouddhiste de la
Contemplation endormie (Bukkyo kansho shudoin
no soritsu), situé dans les montagnes à l’est de
la préfecture de Yokohama. Les moines essayent
d’utiliser leur Ki pour lutter contre le Mal.
1624 : le shogun Tokugawa chasse les Occidentaux
hors du Japon (à l’exception de Dejima) au large de
Nagasaki. Il autorise les Nakajima à y posséder un
comptoir pour commercer avec ces étrangers. Cette
période est aussi celle de nombreuses attaques de
Profonds qui amènent le shogunat à entreprendre
une série de purges les visant. Ces évènements
permettent l’ascension du Fuyumi Dan.
1645 : dernière intervention officielle de la confrérie
de la Porte de la vérité (Shinri no tobira Shintodan).
L’un de ses trois dirigeants disparaît avec Kusanagi
no tsurugi, sa relique, lors d’une bataille à l’est
d’Honshu. Cette épée, qui avait été offerte par
Susanoo à Amaterasu, a été forgée à partir des
vestiges d’Orochi, qui s’était imprégné du Ki de
N’Metzu lors d’une attaque particulièrement
sournoise. En donnant cette épée à l’empereur,
le but était d’éviter que la puissance et l’influence
d’Orochi ne puissent un jour le corrompre. Ainsi,
celle qui se trouve actuellement dans le trésor
impérial n’est juste qu’une pâle imitation.
1650 : une épidémie touche le Sud-Est de Honshu,
signe de l’avènement proche de Celui Qui Ne
Doit Pas Être Nommé. La maison Matsuguri
(Matsugurike) chute suite à l’invocation ratée par
Mayuri Ito du Rejeton Fielleux, avatar d’Hastur.
Ce dernier se retrouve alors projeté dans l’Ikai, où
il est répudié et exilé par Nurarihyon, le seigneur
40
des Yokais, aux confins de l’espace et du temps de
l’Impossibilité Innommable. Il finira par prendre sa
revanche au bout de plusieurs siècles (le temps, dans
l’Ikai, est différent de celui du monde des hommes)
sous sa forme de Grand Cerf Blanc et obtiendra les
territoires les plus à l’ouest de l’Ikai.
1867 : en novembre, le quinzième shogun
Tokugawa, Yoshinobu, abdique volontairement,
en refusant de nommer un successeur, et déclare
que son devoir est de laisser le pays s’ouvrir pour
permettre son évolution.
3 janvier 1868 : percevant les prémices d’une
nouvelle ère, les clans des Quatre Fortunes se
tournent vers le jeune prince Mutsuhito lors de la
guerre de Boshin, qui voit la fin du shogunat et de
ses partisans. Avec l’ère Meiji, le développement
industriel et la mise en place du shintô d’État, les
fidèles disciples de Nyarlathotep voient une occasion
formidable de contrôler un maximum de sources
de Ki, en les exploitant de manière industrielle pour
augmenter les failles et accélérer le réveil de l’entité.
1869 : les clans des Quatre Fortunes
disparaissent au profit des modestes zaibatsus
Arai, Matsuda, Shibata et Yoshida. À travers
leurs patriarches et leurs intrigues pour
prendre le dessus sur les autres groupes comme
Mitsubishi, Mitsui, Sumitomo et Yasuda, ils se
« transmettent » le pouvoir depuis quatre-vingt-
dix ans.
1874 : Mayuri Ito rassemble la majorité de ses
fragments d’âme. Elle est de nouveau active dans
le monde des humains en passant de corps en
corps. Elle développe un culte à Tokyo et tente de
convertir les notables.
1875 : création de l’Académie impériale des arts
et traditions populaires (Nihon teikoku bunkagei
jutsu in) à Tokyo, que Mayuri Ito intégrera dans
quelques années.
1876 : après le rituel du cocon, Mayuri Ito possède
une enveloppe charnelle similaire à celle qu’elle
avait jadis.
1880 : fondation de la société du Chrysanthème
(Kikudantai), club de gentlemen occultistes.
1881 : création de la société secrète de l’Océan noir
(kuroiumi). Découverte de l’île perdue de Yamatai.
Premier contact avec une colonie de Mi-Go
(créatures qui vivent sur la planète Yuggoth, que l’on
appelle Pluton), puis isolement de l’île.
1883 : Mayuri Ito infiltre les institutions japonaises
et intègre l’Académie impériale des arts et des

traditions populaires, dans la section « Tradition ».
Elle commence, pour le compte de l’empereur, à
rassembler toutes les informations liées au savoir
occulte au Japon.
1886 : établissement de la base secrète appelée Lotus
écarlate (kurenaisuiren no kichi) par l’Académie
impériale des arts et traditions populaires, et
première coopération avec les Mi-Go. Mayuri Ito
accède alors à un savoir extraterrestre.
1890 : arrivée du Gardien de R’lyeh (mizu no
moribito) dans la baie de Yokohama.
1901 : création de la société secrète du Dragon noir
(kokuryu) par Ushida Ryohei.
1910 : disparition du Fuyumi dan avec la mort de
son dernier daimyo. Du clan, il ne reste plus que
sept membres dispersés dans tout le pays.
1917 : premier sous-marin intégrant la technologie
des Mi-Go, le Bakemono. Ce projet sera finalement
un échec lors d’un incident (voir Recueil de
kaidans, scénario « Alone in the Dark »). Fin de la
coopération avec ces derniers.
1919 : bombardement de l’île de Yamatai et de la
mine des Mi-Go par l’armée impériale japonaise
lors d’une action secrète.
1920 : incident de Nikolaïevsk : des recherches
occultes sur des restes d’étranges créatures prises
dans les glaces, menées par l’Académie impériale
des arts et traditions populaires, sont interrompues
par la destruction de la ville par des forces armées
bolcheviks qui ont eu vent des enjeux ésotériques
de l’expérience. Nicholas Roerich, un explorateur
russe, atteint Shamballa.
1922 : démantèlement de l’Académie impériale des
arts et traditions populaires par le gouvernement.
1923 : des manifestations occultes et des rumeurs
concernant la présence de la relique perdue (l’épée
Kusanagi no tsurugi) dans Tokyo lancent plusieurs
sectes et cultes dans une course pour sa récupération.
Le tremblement de terre du 1er septembre met
fin à tout espoir de la retrouver, alors que le
Traqueur Infernal est vaincu et annihilé lors de
ce terrible événement. La scission de la société du
Chrysanthème entraîne la création de deux factions :
le Chrysanthème bleu et le Chrysanthème noir (Aoi
kiku gakkai et Kuroi kiku gakkai).
1925 : création de l’unité Togo, composée d’anciens
membres de l’Académie des arts et traditions
populaires, de vieux chercheurs de la base secrète du
Lotus écarlate et de membres du Chrysanthème noir.
Mythologie des Grands Anciens
Les savoirs cumulés sont mis en commun pour
commencer des recherches avancées sur le plan
militaire. L’unité, dirigée par Shiro Ishii, se consacre
officiellement à la prévention des épidémies et à
la purification de l’eau, mais son but est en réalité
d’effectuer des expérimentations sur des cobayes
humains, comme des vivisections sans anesthésie
ou des recherches sur diverses maladies telles que
la peste, le typhus et le choléra en vue de les utiliser
comme armes bactériologiques.
1929 : après à la crise financière mondiale, les
diverses usines et industries liées à la confrérie des
Comptoirs des artisans ferment durant les mois
suivant le « Jeudi Noir ».
1930 : le clan Fuyumi a officiellement cessé d’exister,
mais certaines personnes, descendantes des familles
lui appartenant, maintiennent son héritage sans
pour autant adopter sa voie.
Shiro Ishii rencontre Mayuri Ito qui sera son
amante. Il devient membre de plusieurs sociétés
secrètes et reçoit le soutien de colonels de factions
ultranationalistes. Il devient lieutenant général et
obtient un poste à l’université médicale militaire
de Tokyo.
1932 : l’empereur donne carte blanche à
l’opération scientifique dirigée par Shiro Ishii.
Lors de la seconde guerre mondiale, Mayuri Ito
participe à des expériences biologiques sur des
prisonniers, augmentant ainsi considérablement
son pouvoir. La base de Harbin est détruite suite
à une rébellion de sujets mutants humains et de
créatures innommables.
1941 : l’unité Togo devient l’unité 731.
Avril 1942 à août 1945 : les trois quarts des
manufactures Nakajima restantes rachetées par
les zaibatsus des Quatre Fortunes sont détruites
lors des différents bombardements américains sur
le Japon.
1943 : destruction du monastère bouddhiste de
la Contemplation endormie par les généraux de
l’armée impériale. Ils pensaient y trouver un artefact
occulte réputé dangereux qui n’y était pas.
1945 : disparition de réel culte voué à la déesse
Shub-Niggurath alias Mugenbo. Il ne reste que
quelques adorateurs éparpillés dans tout le Japon.
Disparition des sociétés secrètes du Chrysanthème
bleu, du Dragon noir et de l’Océan noir.
1950 : création des Guerriers de la lumière
(hikari no senshi) par Fuyumi Hinata, agence de
renseignement indépendante.
41
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 14 juillet 1945 : destruction de l’école de l’Entente
spirituelle entre l’être de la matière et son essence
éthérique de Hokkaido lors des raids américains
effectués par la TF38.
1955 : dans la seconde partie du XXe siècle, le
culte de Nyarlathotep œuvre à faire disparaître les
traditions, frein à leur ambition. À travers l’économie,
la mondialisation et la rudesse des conditions du
travail, le culte réussit à affaiblir les Japonais.
1961 : création par l’O.N.U. d’Omega Sha
(l’Oméga International), sur les vestiges d’une
ancienne agence américaine qui était en réalité
une organisation secrète luttant contre les forces
occultes liées au Mythe des Grands Anciens.
1962 : reconstruction du monastère bouddhiste de
la Contemplation endormie.
1980 : les zaibatsus Arai, Matsuda, Shibata et
Yoshida fusionnent pour former une entité
juridique unique, la société mère Otonnando
Financial Corp.
1983 : il ne reste plus aucune trace de la confrérie des
Comptoirs des artisans au Japon et dans le monde.
1985 : les humains découvrent la structure sous-
marine de Yonaguni. Ces pyramides situées dans les
eaux claires de la pointe d’Arakawa sont d’envergure
cyclopéenne. Le site fait 28 km², mesure environ
75 mètres de long et 25 mètres de haut. En raison
de son apparence lisse, peu érodée et peu colonisée
par la vie marine, certains auteurs estiment qu’elle
pourrait être artificielle et très ancienne.
1996 : Mayuri Ito prend le contrôle de la société
Nahamitsu Mining Corp.
Été 1997 : le « bloop » est un son d’ultra-basse
fréquence détecté par le National Oceanic and
Atmospheric Administration (NOAA) américain à
plusieurs reprises. Le bloop est situé aux alentours
de 50° S 100° W, à moins de 2000 kilomètres de la
cité engloutie de R’lyeh, et constitue une prémisse
du réveil de Cthulhu suite aux manifestations
de plus en plus fortes de N’Metzu. Les véritables
enregistrements sont dissimulés au public et sont
conservés par l’Omega International.
1998 : Nahamitsu Mining Corp. crée Nahamitsu
Media, dans le but de développer la mythologie du
Grand Cerf Blanc (avatar d’Hastur) et ses propres
yokais dans la pop culture. Le but est de générer
une croyance et une adhésion à ses préceptes,
afin d’augmenter leur puissance et de diminuer
l’influence des créatures folkloriques inféodées à
Nurarihyon dans le monde des humains.
42
1999 : le professeur de géologie Masaaki Kimura
de l’université des Ryukyu, qui crée l’UAET
(Équipe d’Exploration d’Archéologie Sous-
marine), déclare en septembre lors d’une interview
que, selon son interprétation, la structure des
pyramides prouve que ce sont des constructions
humaines. À son avis, ces vestiges seraient un
monument servant à la fois de château et de
temple. En observant un modèle à l’échelle
reconstitué après plusieurs explorations du site
par son équipe et lui-même, ils lui trouvent une
ressemblance avec les gusukus (forteresses). Ces
similitudes incluent des zones de marche avec
de grandes terrasses plates et une arche pouvant
constituer une porte d’entrée localisée du côté
ouest du monument. Plus profondément, des
trous à la fonction inexpliquée ont été découverts,
et ceux-ci sont situés sur une autre section. Au
sommet du monument se trouve une ouverture
conduisant vers le bas, ce qui évoque la présence
possible d’une tombe.
12 mai 1999 : Sven Barask, occultiste et grand
sorcier d’origine franco-hollandaise et surtout
directeur général adjoint de Bleu énergie, premier
fournisseur d’électricité en France et en Europe,
est approché par Otonnando Financial Corp.
pour intégrer et diriger le culte de Nyarlathotep
au Japon. Sven pourrait ainsi faciliter les échanges
entre les sociétés secrètes dédiées au Chaos
Rampant, et surtout apporter un savoir occidental
de la pratique de la magie impie sur l’Archipel,
pour ainsi la mêler à la puissance fournie par les
sources de Ki. Par conséquent, grâce à un montage
financier permettant de sauver les apparences,
Bleu énergie entre dans le capital d’Otonnando
Financial Corp. pour former à l’international
l’Alliance Blu-Otonnando.
Juin 1999 : tout en gardant son poste chez Bleu
énergie, Sven Barask rejoint Otonnando Financial
Corp. en tant que chef des opérations, puis est
nommé au poste de président en 2000.
2000 : le film d’animation Ohaku Shika, une
conscience qui s’éveille est un immense succès au
box-office japonais avec 16 millions d’entrées et plus
de 17 millions de yens de recette. Hastur pénètre
ainsi dans la vie et le quotidien des jeunes Japonais
avec une déferlante de produits dérivés à l’effigie de
Celui Qui Ne Doit Pas Être Nommé allant du simple
poster au gashapon, en passant par le T-shirt jusqu’à
la figurine de collection.
2001 : réémergence des cultes liés à Mugenbo avec
les tendances néo-païennes.
Nahamitsu Mining Corp. crée plusieurs projets
visant à développer le transfert de conscience

et le transhumanisme. Mayuri espère, via les
nouvelles technologies, transférer par la migration
en programme informatique des entités présentes
dans d’autres plans d’existence vers notre monde,
et trouver ainsi une nouvelle possibilité de faire
revenir son maître, Hastur et ses sbires. Une
passerelle entre magie et nouvelle technologie
commence à apparaître.
4 mars 2002 : Sven Barask devient le PDG
d’Otonnando Financial Corp., et donc une des rares
personnes de nationalité étrangère à diriger un
zaibatsu, comme James Miller nommé par Ford à la
tête de Mazda en 1990, par exemple.
9 novembre 2003 : Otonnando Financial Corp.
rachète Nippon Meatals and co., entreprise
pétrolière et minière en faillite. Sven Barask change
la stratégie de cette filiale pour l’orienter vers les
énergies renouvelables et non polluantes. Nippon
Meatals and co. devient ainsi Green Way.
2004 : Mayuri Ito devient membre du Nippon Kaigi,
un lobby japonais ouvertement révisionniste, établi
en 1997.
2005 : Sven Barask succède à Louis Tennier (qui
lui conseille de prendre la nationalité française)
et devient le PDG de Bleu énergie. Il devient
alors la première personne au monde à occuper
simultanément cette fonction chez deux entreprises
figurant au classement Fortune Global 500.
2008 : profitant de la crise du système capitaliste,
le culte de Nyarlathotep prend définitivement le
contrôle de 75 % des grandes entreprises japonaises.
Otonnando Financial Corp. contrôle la plupart des
sociétés importantes du pays. La zaibatsu rachète
Nippon Electricity.
25 octobre 2009 : Sven Barask démantèle Nippon
Electricity pour organiser sa fusion avec Green
Way et devenir la plus puissante holding d’énergie
écologique (OBG Holdings). Durant son règne à la
tête de la zaibatsu, Sven Barask permet au culte du
Chaos Rampant de se déployer dans tout l’Archipel,
et ainsi de commencer son plan de cartographie des
sources de Ki du Japon.
2010 : Nahamitsu Mining Corp. lève des fonds
d’investissement pour la sauvegarde du parc naturel
préfectoral Otaki-Okawa afin d’approcher l’école du
Sacrifice de l’ascension éclairée d’un pont suspendu
entre deux rives et sa Grande Bibliothèque nommée
la Source.
Mayuri Ito se rend au sanctuaire du mont Ryuo.
Kanaka Oda, le maître des lieux, lui refuse
catégoriquement l’accès à la Source.
Mythologie des Grands Anciens
11 mars 2011 : les fidèles de la déesse Mugenbo
fomentent le sabotage de la centrale responsable
de la catastrophe industrielle et nucléaire de
Fukushima. Le culte d’Hastur lié à Ito œuvre
indirectement pour aider à sa destruction et
provoquer une catastrophe écologique de grande
envergure.
24 avril 2012 : destruction de l’école du Sacrifice de
l’ascension éclairée d’un pont suspendu entre deux
rives. Mayuri ne récupère que quelques fragments
épargnés par le feu de la Grande Bibliothèque.
Aucun élément sur ce sinistre évènement n’est relaté
par les médias.
2015 : l’hôtel expérimental Hey-Anne à Nagasaki
ouvre. Il appartient à Nahamitsu Mining Corp. et
est le premier établissement au monde tenu par des
robots. Mayuri, les scientifiques de sa corporation
et ses prêtres élaborent une alchimie parfaite entre
nouvelles technologies et magie pour intégrer les
premières âmes de ses yokais corrompus dans des
corps mécaniques.
2016 : Nippon Kaigi compte environ trente-huit
mille membres. Il est considéré comme « la plus
grande organisation de droite du Japon ». Parmi eux
figurent de nombreux parlementaires et ministres,
ainsi que quelques premiers ministres, dont Taro
Aso et Shinzo Abe. Trois cents des quatre cent
quatre-vingts membres de la Diète y sont affiliés
en mai 2016 ; on y compte également des élus de
l’opposition. Le président du lobby, Toru Miyoshi,
n’est autre que l’ancien juge en chef de la Cour
suprême du Japon. Quinze des dix-huit membres
du cabinet de Shinzo Abe, dont le premier ministre
lui-même, sont membres du groupe de Discussion
sur le Nippon Kaigi à la Diète, affilié au Nippon
Kaigi, la principale organisation d’extrême droite
au Japon. Le secrétaire général de ce groupe est le
ministre de l’Éducation Hakubun Shimomura, qui
milite ouvertement pour une éducation patriotique,
une révision des textes scolaires, et contre une « vue
masochiste de l’histoire ».
2017 : Mayuri Ito, voyant l’emprise ascensionnelle
d’Otonnando Financial Corp. et les véritables
desseins de sa filiale OBG Holdings orchestrés par
Sven Barask pour son « Seigneur Obscur », décide
de lancer une chasse à l’homme en faisant jouer ses
relations dans le Nippon Kaigi et le gouvernement
japonais. Mayuri veut le faire tomber, et elle est
prête à tout pour y arriver. Après de nombreuses
tentatives infructueuses de magie impie à l’encontre
de Sven, elle use de ses relations pour créer les
preuves de sa culpabilité d’utilisation de biens de
l’entreprise à des fins personnelles.
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 19 novembre 2018 : Otonnando Financial Corp.
annonce que Sven Barask est arrêté par la justice. Il
est soupçonné d’abus de biens sociaux.
2019 : ne pouvant faire face aux différentes attaques
et à la pression de la justice, des gouvernements
et des médias, Sven Barask démissionne de ses
fonctions de PDG de Bleu énergie le 24 janvier
et d’Otonnando Financial Corp. le 24 avril.
Cependant, il continuera à soutenir jusqu’à la
fin que les dirigeants d’une zaibatsu concurrente
(Mayuri Ito et Nahamitsu Mining Corp.)
orchestrent un complot contre lui.
5 février 2019 : de gros bugs sur l’hôtel Hey-Anne
défraient la chronique dans les médias lorsque deux
robots manquent de causer de graves accidents aux
clients. Pour la presse, les robots ne comprennent
pas les questions des clients, tombent en panne
trop souvent, n’arrivent pas à se croiser dans un
couloir sans provoquer un accident, et les assistants
Les lieux ou villes avec le signe * sont des endroits fictifs tels Arkham ou Dunwich aux USA.
44 4
vocaux installés dans les chambres ont tendance
à se réveiller au milieu de la nuit. Si les clients de
l’hôtel avaient conscience dès la réservation qu’ils
prenaient part à une expérimentation in vivo, ils
ne s’imaginaient pas qu’ils pouvaient être blessés
« accidentellement ». Pour éviter tout problème
judiciaire, Nahamitsu Mining Corp. paye de « gros »
dédommagements à certains clients, et décide trois
ans après l’ouverture de fermer définitivement
l’établissement.
11 Avril 2019 : Sven Barask est retrouvé pendu dans
sa cellule de prison.
30 Avril 2019 : l’empereur Akihito abdique,
épuisé de protéger un pays qui ne respecte plus ses
traditions et usé par l’âge et la maladie. Le dernier
rempart mystique et symbole qui unifiait le Japon,
ses coutumes, son origine mythique et ses kamis
n’existe plus.
 L’Immanence Éveillant
Le codex japonais :

Mythologie des Grands Anciens

Les Révélations de N’Metzu
(Nemetsu no tenkei)
Cette somme de connaissances constitue la plus
importante source de savoir sur le Mythe au
Japon. En effet, certains humains sont capables
de s’immiscer dans la conscience de N’Metzu
et d’obtenir des informations sur les secrets de
l’Archipel, en combinant trois facteurs :
• se faire parasiter par un mushi ;
• avoir un Ki suffisamment élevé ;
• se trouver sur une source de Ki.
les Consciences (Ishiki
womezameru choetsu)
En 743, à l’époque Nara, un jeune moine
nommé Kaito Takuya a décidé de partir sur les
routes du Japon pour faire un long pèlerinage
le menant aux grands sanctuaires et monastères
de l’Archipel. Il avait pour seul effet personnel
son shakuhachi (flûte). Lors d’une escale dans
la région du Shikoku, il a été contaminé par
un mushi. Souffrant de désordres physiques
(douleurs ophtalmiques et maux de tête
exacerbés) et d’hallucinations visuelles, il a
rencontré Hara, un guérisseur d’un petit village
qui n’était autre qu’un chasseur de mushis. Il
lui a expliqué que les causes de ses troubles
contractés à Shikoku provenaient d’un mushi
très ancien, et l’a informé que le chemin de
sa guérison serait long : il devait se rendre au
centre de l’île du Honshu, vers le mont Hotaka
au sanctuaire Shimitsu-Ka.

Ensuite, la connaissance acquise est aléatoire.

Elle dépend de la région et de la nature du mushi.
En se connectant à la conscience de la créature
endormie, ces individus ont réussi à concevoir
des rituels et des sortilèges. Cette somme de
savoir est essentiellement orale et est transmise
à des Élus (ceux qui entendent N’Metzu).
En outre, d’autres personnes sont capables
d’un tel prodige et peuvent intuitivement en
saisir une fraction mais, comme elles sont
inexpérimentées, elles ne comprendront pas
forcément à quoi cela correspond.

45
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 Après des mois d’errance sur les routes, Kaito a
fini par rencontrer Ono Sosukesama, le maître
du sanctuaire. Pour lui venir en aide, il lui a
demandé de se rendre dans un monastère réputé
pour purifier l’âme et le corps, situé au sommet
des Cent Huit Marches de l’Immanence (cent
huit est un nombre symboliquement important,
il aurait notamment le pouvoir de guérir l’âme,
et on compterait cent huit intersections de lignes
d’énergie vers le chakra du cœur). Ce lieu isolé
contenait le minimum vital pour survivre seul
pendant cent huit jours. En s’y rendant, Kaito
a suivi une ascèse. À un moment, lorsque son
propre Ki a été suffisamment haut, il est entré
en transe et a perçu des bribes d’une conscience
supérieure (celle de N’Metzu). Il y a alors vu la
révélation de la raison de l’existence terrestre.
Toutefois, cette « illumination » n’a pas été sans
conséquence pour le jeune moine : face à cette
augmentation de Ki, le mushi qui habitait son
hôte a provoqué quelques mutations physiques.
Les chairs de ses paupières ont commencé à
croître jusqu’à recouvrir totalement ses orbites,
et par la même occasion ses yeux. Cependant,
Kaito pouvait continuer à voir, par son
troisième œil, ceux et celles qui l’environnaient,
et surtout la vraie nature des choses derrière le
« voile du mensonge ». Cet événement a changé
sa vision du monde et de ses origines, alors qu’il
découvrait l’existence des entités cosmiques
qui peuplent les abîmes terrestres et sidéraux.
Pour ne pas effrayer les autres moines de sa
« difformité », Kaito a pris un panier en jonc qui
se trouvait dans le bâtiment pour s’en faire un
couvre-chef. Ainsi ayant accompli l’Ascension
et étant illuminé par les puissances célestes, il
n’a pas voulu garder cette connaissance pour lui
seul et a décidé de la partager avec les autres
moines de ce monastère. Par conséquent, à
la fin de son cent huitième jour d’isolement
transcendantal, les sons mélodieux de son
shakuhachi se sont fait entendre alors qu’il
redescendait vers le sanctuaire pour transmettre
ses connaissances…
Les cinq époques de
la transmission des
enseignements de
L’Immanence Éveillant
les Consciences
La Fondation (Soritsu)
Tairo se définissant lui-même comme
maître ascensionné, il a choisi l’appellation
de L’Immanence Éveillant les Consciences.
46
En 745, devenu un sage très écouté, il avait
une centaine de disciples, les Disciples de
l’Immanence (choetsu no deshi) lors de son
séjour au sanctuaire du mont Hotaka. Sa parole
s’est répandue dans la région, et certains villages
ont décidé, effrayés par son enseignement,
d’ignorer jusqu’à son existence même. Le
sanctuaire Shimitsu-Ka a alors été rebaptisé le
sanctuaire de la Fondation.
Mais au bout de dix ans, souffrant de plus en
plus physiquement des maux et transformations
induites par le mushi et amplifiées par le Ki de
N’Metzu, Tairo a fini par mourir.
Ses disciples, qui suivaient son ascèse mais ne
parvenaient pas à entendre N’Metzu, ont alors
découvert le parasite qui logeait dans la dépouille
de L’Immanence Éveillant les Consciences.
Certains parmi eux se sont mis à transmettre
son enseignement à des moines d’autres
monastères, temples et sanctuaires, qu’ils soient
shintoïstes ou bouddhistes, ou même d’ailleurs.
Cet enseignement était uniquement dispensé
à des personnes qu’ils jugeaient dignes de le
recevoir. D’autres, au contraire, se sont alors mis
en quête d’un mushi pour réitérer l’expérience
de L’Immanence Éveillant les Consciences. Ces
derniers ont fini, au bout de quelques années,
à arriver au même niveau de conscience et
ont pu entendre N’Metzu. Ils se sont alors
rendu compte que leurs révélations étaient
différentes en fonction du mushi ou du lieu où
ils méditaient. D’ailleurs, certains monastères
ne leur ont pas permis d’accéder à la conscience
de N’Metzu, car ils n’étaient pas situés sur une
source de Ki.
Enfin, certains, grâce aux révélations qu’ils ont
reçues, ont tenté de concevoir des rituels et des
sortilèges. Seul un tiers de ces tentatives ont été
efficaces, les autres n’ayant aucun effet. Au cours
des âges, de nouveaux sortilèges ont été créés,
mais ils sont peu nombreux.
La Dissémination (Bunsan)
Lors du siècle suivant, en 814, quatre monastères
ont été créés sur les principales îles de l’Archipel
pour accueillir ces moines nommés les
Disciples de l’Immanence, et une organisation
de chasseurs de mushis s’est mis en place : le
Cheminement vers l’éveil (Satori he no michi)
à Hokkaido ; le sanctuaire de la Fondation
(Soritsu shinden, qui prend le nom de la
Source de tout savoir, Chishiki no minamoto)
à Honshu ; l’Ascension vers l’Immanence
(Choetsujosho) à Shikoku et la Transcendance
impériale (Teikoku choetsu) à Kyushu.
À cette époque, certains de ces moines
gyrovagues allaient d’un monastère à l’autre pour
récolter la connaissance occulte et la répertorier.
En 900, l’un d’eux, Kudo Ita, a transmis Les
Révélations de la Transcendance impériale à la
cour de Heian, directement à l’empereur Daigo.
Effrayé à l’idée que ces informations puissent
tomber entre les mains des Fujiwara dont la
régence était suspendue, et mécontent de ce
qu’elles lui ont appris, celui-ci a fait tuer Kudo.
De surcroît, il a envoyé ses gardes impériaux
à Kyushu pour exterminer les moines du
monastère d’où venait le gyrovague. Depuis
ce tragique évènement nommé l’Expiation
par péché d’ego (Jiga no shokuzai) par ces
moines, chaque monastère restant s’est replié
sur lui-même et a sérieusement limité tous ses
échanges. Les Révélations sont depuis gardées
au premier monastère, la Source de tout savoir,
et sont uniquement transmises à des personnes
qui pourraient éviter une catastrophe.
La Sécession (Bunri)
Après le règne de Daigo et les incidents de
l’Expiation par péché d’ego, en 930, trois
traditions ont émergé, chacune ayant sa propre
façon de voir et de traiter les mushis. Ainsi,
chaque sanctuaire a développé son école
d’enseignement et de transmission de ce savoir
ancestral, qui a évolué avec le temps. En effet,
les connaissances et les pensées de N’Metzu
sont en perpétuel renouvellement.
L’école du Sacrifice de l’ascension éclairée d’un
pont suspendu entre deux rives (Satori ryuha) :
les disciples de ce sanctuaire de Shikoku ne
maintenaient le mushi en vie qu’un temps, afin
de ne pas trop souffrir de la symbiose avec celui-
ci. Une fois le mushi extrait, ils l’éliminaient.
L’école de l’Entente spirituelle entre l’être de
la matière et son essence éthérique (Karada
to seishin no yugoryuha) : les adeptes de ce
sanctuaire situé à Hokkaido faisaient de même,
mais relâchaient les mushis dans la nature.
L’école du Savoir endormi en toute chose du
monde matériel (Satori hemichibikushiryuha) :
les moines de ce sanctuaire de Honshu, plus
extrémistes, vont jusqu’à mourir, comme
le Fondateur de l’Éveil des Consciences
Endormies, Tairo.
Les différences entre ces trois pratiques ont
généré une tension entre les monastères, qui
a elle-même engendré une guerre larvée et la
fin de la mise en commun des révélations de
N’Metzu. Avec les années, ces trois pratiques
sont donc devenues trois courants de pensée
très différents et antagonistes.
La mise en écrit (Kiroku ha)
Mythologie des Grands Anciens
En 1550, sous le shogunat de Tokugawa Ieyasu,
un moine de l’école de l’Entente spirituelle de
l’être et de la matière, Kubo Kyosuke, a décidé
de mettre fin à cette situation. À force de
persuasion et d’action, il a réussi à rassembler
un moine de chaque tradition et a fait mettre
par écrit leurs révélations dans un sanctuaire
secret. Les rumeurs prétendent qu’ils se sont
isolés dans la vallée des Mille Pleurs*, une
plaine légendaire entre Edo et le Mont Fuji
que nul n’a jamais vu, qui n’existe sur aucune
carte mais qui serait un lieu encore empreint
de magies anciennes. Pendant vingt ans, les
trois moines ont rédigé plusieurs rouleaux
de parchemins qui représentent toutes les
connaissances accumulées durant des siècles
depuis le père fondateur, l’Immanence Éveillant
les Consciences.
Composées de vingt-trois rouleaux (Nijusan
no maki 23), Les Révélations de Celui Qui Ne
Doit Pas Être Réveillé (Shi no gotokidorami
no naka ni iru kami no tenkei) sont, avant les
années 1920, la seule version écrite de ce savoir.
Toutefois, toutes les révélations postérieures
à cet épisode n’ont jamais été retranscrites et
restent transmises par oral.
En 1572, Kubo Kyosuke a été assassiné par
un moine fou qui appartenait au quatrième
monastère oublié depuis l’Expiation par péché
d’ego. Les autres monastères ont alors découvert
une quatrième tradition bien plus sombre, où
les moines infectés ont succombé à la folie pour
survivre et répandre leurs révélations de manière
chaotique. En effet, une poignée de moines du
sanctuaire de Kyushu avait survécu au massacre
organisé par l’empereur Daigo. Après avoir vécu
dans les cavernes où ils s’étaient réfugiés, ils ont
reçu, grâce à l’acquisition de certains mushis,
un savoir macabre et sordide. Le sanctuaire
souterrain de Kyushu a donc pris le nom de
l’école de l’Abyme et de l’Abjuration par le sang
des impurs (Chimamire no satori ha).
Aujourd’hui
Au xxie siècle, il ne reste plus qu’un sanctuaire
parmi les trois, celui de la Fondation, l’école
du Savoir endormi en toute chose du monde
matériel. Les autres ont été détruits soit par
la guerre, soit par certaines entreprises qui
cherchaient à s’accaparer la source de Ki.
Le 1er juillet 1945, la Task Force 58 (TF 38,
principale force opérationnelle de l’United
States Navy au cours de la seconde moitié de
la guerre du Pacifique lors de la seconde guerre
47
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 mondiale) quitte Leyte pour attaquer l’archipel
japonais. À ce moment, la TF comprend neuf
porte-avions lourds, six porte-avions d’escorte
et leurs navires de soutien. Le 10 juillet, les
appareils de la TF mènent des raids contre
des bases aériennes de la région de Tokyo et
détruisent plusieurs appareils au sol. Aucun
avion japonais n’est intercepté en vol, car ils
sont gardés en réserve pour une large offensive
kamikaze contre la flotte alliée. À la suite de ce
raid, la TF 38 met le cap au nord et mène une
attaque contre Hokkaido et le Nord de Honshu
le 14 juillet. Ces frappes violentes et intensives
continuent le lendemain et permettent de
détruire huit des douze barges ferroviaires
convoyant le charbon de Hokkaido vers
Honshu, et endommagent les quatre autres. Et
durant ce raid intensif sur l’archipel japonais,
l’école de l’Entente spirituelle entre l’être de la
matière et son essence éthérique de Hokkaido
est totalement détruite. Toutefois, certains de
ses moines s’enfuient avec quelques rouleaux
pour entamer un long « pèlerinage » vers le
sanctuaire de Shikoku.
Plus tard, en 2010, Nahamitsu Mining Corp.
soulève des fonds d’investissement pour la
sauvegarde du parc naturel préfectoral Otaki-
Okawa. Le 8 mai, Mayuri Ito inaugure le siège
social de la Fondation Vert Émeraude pour
protéger la région de Shinkoku. Le 18 juin,
elle se rend à l’école du Sacrifice de l’ascension
éclairée d’un pont suspendu entre deux rives
sur le mont Ryuo. Kanaka Oda, le maître de ce
48
sanctuaire secret, lui refuse l’accès à la Source,
leur bibliothèque sacrée. Le 24 avril 2012, suite
à cet affront, elle participe à un rituel impie
et sanguinaire qui conduit à la mort tragique
de tous les moines. Voyant son destin funeste
arrivé (dont il avait connaissance grâce à une
prophétie), Kanaka Oda s’enferme dans la Source
et s’immole par le feu. Mayuri réussit cependant
à récupérer quelques fragments épargnés par
les flammes de la Grande Bibliothèque. Aucun
élément sur ce sinistre évènement n’a été relaté
par les médias, car l’existence de ces sanctuaires
demeure cachée aux yeux de tous.
À ce jour, la tradition de chasser les mushis
et de continuer à « ressentir » la conscience
de N’Metzu se perpétue, mais les chasseurs,
comme les mushis, se font plus rares.
Quant aux vingt-trois rouleaux, ils ont été
disséminés par les aléas de l’histoire, bien
qu’une partie d’entre eux (quatorze) soient
dans les mains d’Otsuku Ino, le maître de
l’école du Savoir endormi en toute chose du
monde matériel.
Il existe depuis les années 1920 dix versions
écrites (quatre en japonais, deux en néerlandais,
une en anglais, une en latin et une en français et
une en portugais), mais aucune ne contient les
vingt-trois rouleaux. Ces versions incomplètes
recèlent toutefois de précieuses informations et
des rituels, mais de façon fragmentaire.
 Mythologie des Grands Anciens

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 Chapitre 3

La Magie (maho)
La pratique de la magie existe depuis l’aube des temps. Au fil des siècles, les modes
de transmission ont changé avec les divers courants importés du continent.
Les premiers sortilèges et écrits sur la maho étaient en chinois. La plupart du
temps, ces recueils magiques se présentaient sous forme de parchemins en
bambou couverts d’écriture chinoise. Puis, avec les années, cette dernière a laissé
place au kanji et au japonais. Ce n’est qu’au xixe siècle que les grimoires venus
d’Occident ont commencé à se diffuser sur l’archipel japonais.
Mais la maho est avant tout un art à part entière, et ses maîtres transmettent
leur savoir dans des écoles ou des sectes. Ainsi, la transmission orale reste
prédominante, et l’apprentissage peut s’avérer long et fastidieux, nécessitant des
années de discipline et de pratique pour parfaire les gestes des rituels de la façon
la plus harmonieuse possible.

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Les formes de magie
La maho peut prendre plusieurs formes pour
un même effet de jeu, qui seront décrits dans ce
chapitre. De plus, il est à noter que toutes ces
pratiques ne génèrent pas systématiquement
des effets magiques. En revanche, un
utilisateur de maho doit employer une de ces
formes pour lancer un sort.
Mandala
(kannen, la pensée)
Les mandalas sont des formes géométriques
complexes, représentatives et mentales, des aires
rituelles utilisées pour évoquer des divinités et
pratiquer la méditation.
Ainsi, l’objectif d’un mandala est de servir
d’outil lors d’un voyage spirituel, car il symbolise
l’ordre cosmique et psychique. Par conséquent,
un mandala peut être défini de deux manières :
• extérieurement, comme une représentation
visuelle schématique de l’univers (peinture
sur un mur) ;
• intérieurement, comme un guide pour
plusieurs pratiques psychophysiques, y
compris la méditation (afin de favoriser
les visualisations mentales d’adeptes
particulièrement habiles).
Les mandalas offrent donc des éléments visuels
équilibrants, symbolisant l’unité et l’harmonie.
Leur signification dépend de leur couleur, des
éléments géométriques qui les composent et de
la culture de laquelle ils sont issus.
En effet, Les mandalas ont été utilisés par
de nombreuses cultures au fil du temps. Du
bouddhisme à l’hindouisme en passant par
d’autres encore, ils ont servi l’humanité pendant
des siècles et peuvent être peints sur du papier,
du bois, de la pierre, du tissu ou même sur un
mur. Dans certaines traditions, ils peuvent
même être reproduits sur des matériaux
éphémères comme le sable coloré. Dans d’autres,
comme le bouddhisme tibétain, leur rôle est si
important qu’ils peuvent devenir des structures
architecturales à part entière (temples).
En outre, dans de nombreuses traditions où
ils sont utilisés, il existe différents rites où le
pratiquant, au moins métaphoriquement, établit
un dialogue avec le symbole ou la déité au cœur
52
du mandala en se déplaçant progressivement de
l’extérieur vers le centre.
Une fois à l’intérieur de celui-ci, le pratiquant se
connecte au symbole central ou à la déité. Il est
alors capable de percevoir toute manifestation
comme faisant partie d’un ensemble sous-
jacent unique, et se rapproche de l’illumination
ou de la parfaite compréhension des choses.
Ainsi, le mandala représente une sorte de palais
imaginaire contemplé pendant la méditation.
Chaque objet du palais a une signification : il
représente un aspect de la sagesse ou rappelle
au méditant un principe directeur. Le mandala
a donc pour but d’aider à transformer les
esprits ordinaires en esprits éclairés, et d’aider
à la guérison.
Situé au centre du mandala, le palais, avec ses
quatre portes orientées vers les quatre points
cardinaux, est entouré de plusieurs « couches »
de cercles qui forment une sorte de barrière
protectrice. Chaque couche symbolise une
qualité (pureté, dévotion, etc.) que l’on doit
obtenir avant d’accéder au palais. Selon la
tradition à laquelle appartient le palais, ses
symboles sont associés à différents concepts,
tels qu’un éclair (symbole du masculin), une
cloche (symbole du féminin), une roue (noble
chemin octuple, un concept bouddhique qui
mène à la délivrance) ou un diamant (symbole
d’un esprit clairvoyant).
En d’autres occasions, les mandalas peuvent
également représenter une divinité particulière
ou même un groupe de divinités. Dans ces cas,
celle-ci est placée au centre du mandala, tandis
que les autres divinités sont placées autour de
cette image centrale. La divinité principale est
alors considérée comme la force génératrice
du mandala, et les divinités secondaires sont
comme des manifestations du pouvoir de
l’image centrale.
Par conséquent, les méthodes utilisées dans
la création des mandalas sont très précises et
impliquent différents rituels, y compris des
chants de formules sacrées. Ainsi, les mandalas
peuvent avoir pour base différentes formes
géométriques qui utilisent des motifs ayant
évolué à partir de différents symboles.
Lorsque l’on souhaite méditer, il faut d’abord,
normalement, en choisir un qui nous plaît. Il est
mieux de savoir ce qu’il signifie, ou de définir
une signification ou une intention avant de
se concentrer sur celle-ci. En d’autres termes,
avant de méditer sur le mandala, il faut fixer son
intention sur le fait de mieux comprendre son
parcours de vie, par exemple, ou d’être guidé
dans un domaine particulier, sur un chemin où
on l’éprouve des difficultés.
Il faut ensuite laisser ses yeux admirer la beauté
des motifs, ce qui permet à l’esprit d’errer comme
il l’entend. Si celui-ci commence à se disperser,
il suffit de ramener son attention sur la beauté
du mandala. De fait, chaque observateur vit des
expériences différentes : la méditation avec le
mandala permet ainsi de se détendre, et chacun
repart avec l’esprit clair quant à l’intention qui a
été définie avant la méditation.
Enfin, il existe une autre forme de méditation
qui consiste à colorier son propre mandala. En
effet, peindre, colorier ou dessiner des mandalas
permet à notre cerveau d’exprimer sa créativité.
Mantra
(shingon, le son)
Ces incantations formulées en sanskrit, la
langue bouddhique, sont souvent constituées
d’une dizaine de mots et répétées sur un temps
donné afin de canaliser l’énergie suffisante à
un sort. Le mage doit bien gérer son souffle et
prononcer les mots correctement.
Les mantras peuvent être répétés à voix haute,
La Magie (maho)
en murmurant ou être récités intérieurement.
Les traditions bouddhiste et hindouiste nous
ont légué plusieurs mantras en sanskrit, tels que
le fameux OM ou AUM.
Les bouddhistes et les hindous ont coutume
d’utiliser un mala (chapelet comportant
108 grains) afin de réciter les mantras 108 fois.
Mudras
(shuin, les gestes)
Ces signes incantatoires sont requis pour
mobiliser le Ki, et sont effectués avant de
créer un sortilège. En réalité, les mudras sont
les sceaux exécutés avec les mains. Cela dit, il
existe également des signes spécifiques à des
techniques données, et certains peuvent être
liés à différentes natures élémentaires.
Combiner un ou plusieurs signes (et donc faire
un sceau) avec son Ki permet de réaliser un sort.
Pour chacun d’eux, il existe une combinaison
de signes à respecter, et il faut donc être très
vigilant sur la position des doigts. En règle
générale, plus la technique est complexe ou
puissante, plus la combinaison de signes sera
compliquée elle aussi. Certaines techniques
nécessitent des signes uniques qui ne sont pas
répertoriés, particulièrement celles qui sont
53
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 interdites ou secrètes, c’est-à-dire celles qui
provoquent des effets inhabituels sur soi-même
ou autrui. En principe, il faut utiliser les deux
mains pour faire tous les signes.
Pour réaliser une technique magique, il faut
puiser dans son énergie physique et spirituelle
(dépenses de points de maho), et réaliser des
signes incantatoires avec les deux mains (test
de DEX avec seuil de difficulté variable).
Concrètement, il faut générer de la maho et
la transformer en une technique à l’aide des
signes. Il est donc primordial de savoir rester
calme et de former des signes rapidement et
précisément en toute circonstance. En cas
de panique ou d’hésitation, la puissance et
la qualité de la technique attendue peuvent
varier considérablement.
Talismans
(o-fuda)
Ils prennent la forme d’une bande de papier, de
tissu ou de métal sur laquelle sont tracés, avec
une encre rouge produite selon une méthode
rituelle, le nom d’un kami ou des symboles le
représentant. Ces amulettes servent à créer des
sorts de protection et peuvent être apposées
sur des temples, des piliers, des colonnes ou
des plafonds. Dans le folklore, ils peuvent
également être employés pour faire appel aux
esprits. Le papier est détruit suite à l’utilisation.
Le cas de la sorcellerie
Dans le monde de Cthulhu No Kami,
la sorcellerie relève de trois pratiques
différentes. Tout d’abord, par sorcellerie,
on parle de toutes les pratiques magiques
venues d’Occident. Dans l’esprit des
Japonais de l’époque, même la magie liée
à la religion, comme celle que certains
missionnaires portugais pouvaient
exercer, était mal perçue et assimilée à
de la sorcellerie. Ensuite, toute magie liée
directement au Mythe entre dans cette
catégorie. Enfin, il existe une version
sombre et maléfique des voies magiques
japonaises. Très souvent, une voie est ainsi
corrompue lorsque le praticien décide de
contacter ou de travailler avec des entités
maléfiques. De même, s’il utilise ses
pouvoirs magiques pour de mauvaises
raisons, il transforme petit à petit ses voies
54
Profils sensibles à la magie
Voici des profils alternatifs qui intègrent des
voies de magie. Toutes les voies dont le nom
est suivi par le symbole * comprennent des
capacités qui peuvent requérir la dépense de
points de maho.
• Chasseur de yokais : armes à distance,
armes de contact, ésotérique*, éveil,
intuition*, protection*, sekentei, survie.
• Miko (jeune femme au service d’un
sanctuaire shintoïste) : ésotérique*,
esthétique, éveil, guérison*, méditation,
protection*, relations, sekentei.
• Moine bouddhiste : arts zen, discours,
ésotérique*, éveil, guérison*, intuition*,
méditation, psychologie.
• Mushishi(maître des mushis) : ésotérique*,
éveil, guérison*, investigation, médecine
traditionnelle, purification*, sciences de la
vie, sekentei.
• Occultiste occidental : archéologie,
investigation, langues, occulte, sciences
humaines ; trait Mythos à +1. An niveau 8,
l’occultiste peut prendre comme voie de
prestige la voie ésotérique.
• Onmyoji (pratiquant de l’Onmyodo, un
ésotérisme traditionnel) : bannissement
et exorcisme*, divination*, ésotérique*,
éveil, guérison*, investigation, méditation,
sciences formelles, sekentei.
magiques en voies corrompues. Ainsi, avec
le niveau 5 de la voie ésotérique, s’il fait le
choix de rejoindre le Mal, ses différentes
voies magiques ouvertes se transforment
en voies corrompues. C’est au Sensei de
déterminer les conséquences des effets
directs et à long terme de l’utilisation de
cette magie noire (altérations physiques,
apparition d’excroissances comme des
cornes, pathologies chroniques, etc.).
Pour terminer, la principale répercussion
dans une aventure de l’utilisation de la
sorcellerie est d’ordre social : de tout temps,
les sorciers et les sorcières sont très mal vus
par la société, et une utilisation abusive
ou inopportune de cette forme de magie
risque de compliquer la vie de l’Eiyu et du
groupe dans l’aventure en cours.
 La Magie (maho)
• Prêtre shintô : discours, ésotérique*, Voie ésotérique Focus
éveil, guérison*, méditation, protection*,
relations, sekentei. C’est la voie de prédilection des natifs de
Certaines voies de
l’archipel du Japon, qui permet d’ouvrir son
• Shugenja (ascète dans la montagne) : magie requièrent
esprit aux arts ésotériques en acquérant un
armes de contact, arts zen, divination*, l’utilisation d’un
savoir réservé aux initiés.
ésotérique*, éveil, méditation, protection*, moyen matériel
sekentei. pour faire transiter
1. Lecture ésotérique (analyse de la magie) :
• Yaku arai (chasseur de diables) : armes à les énergies et leur
l’Eiyu obtient un bonus de +1 par rang à tous
distance, armes de contact, bannissement permettre de se
les tests d’INT liés à l’étude des grimoires,
et exorcisme*, ésotérique*, éveil, intuition*, manifester : on les
parchemins et autres rouleaux contenant
sekentei, survie. appelle des focus. Ils
des connaissances occultes. S’il réussit son
peuvent prendre des
test d’INT dont la difficulté dépend du
formes très diverses,
document étudié, il gagne un point de capacité
Descriptifs des voies afin d’ouvrir une voie de magie de base
des gestes des
mudras aux pierres
liées à la magie
(p.58) liée à ce qu’il a découvert. Mais cette
de la lithothérapie en
connaissance n’est pas sans conséquence : il
passant par les prières,
gagne immédiatement un point de folie, puis l’intervention d’un
Tous les effets dont le nom est suivi par le
un autre lorsqu’il atteint le rang 3. animal ou encore
symbole * requièrent la dépense de points de
maho, à la hauteur de [2 × rang] PM (points 2. Connaissances des secrets (L) : l’Eiyu a l’utilisation de ses
de maho). Par conséquent, les capacités des des connaissances en surnaturel concernant le propres chakras.
voies de magie qui ne comportent pas ce folklore japonais, les yokais et les yureis. Il reçoit L’apprentissage d’un
symbole sont des capacités passives qui ne un bonus de +1 par rang atteint dans cette voie focus dépend du
nécessitent pas dépense de point de maho. à tous les tests d’INT liés au folklore horrifique. professeur, mais il
Si l’Eiyu réussit son test d’INT dont la difficulté est parfois possible
Il est à noter que la voie ésotérique et la voie d’opter pour un
dépend du document étudié, il gagne un second
de l’occulte ne sont pas des voies de magie au autre (une liste
point de capacité lui permettant d’augmenter la
sens strict du terme. En effet, elles permettent, d’alternatives est
voie déjà ouverte ou d’ouvrir une nouvelle voie
grâce à l’étude de sources de connaissances proposée au début
de magie de base.
cachées aux profanes, d’accéder aux arts de la description de
magiques. Ainsi, les rangs acquis dans ces 3. Connaissances du Mythe (L) : l’Eiyu certaines voies).
voies sont un potentiel moyen de développer appréhende la complexité et l’étendue de
une ou plusieurs voies de magie, ou alors l’univers. Sa conscience humaine est poussée
d’obtenir des capacités magiques uniques. dans ses retranchements alors qu’il découvre

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 l’existence des horreurs cosmiques et indicibles.
Il reçoit un bonus de +1 par rang atteint dans
cette voie à tous les tests d’INT liés au Mythe
(créatures, ouvrages, etc.). Il devra aussi
faire un test de Résistance mentale à chaque
utilisation de cette capacité, avec le risque de
perte de point de sérénité et/ou gain de point
de folie. Cette capacité peut s’additionner au
trait Mythos.
4. Résistance psychique : l’Eiyu se familiarise
avec le surnaturel. Il a un bonus de +2 lors
des tests impliquant les attaques magiques
et mentales. Il obtient un bonus de +5 à tous
les tests destinés à résister à la perte de points
de sérénité, et augmente son score maximum
de points de sérénité de 1. De plus, il peut
dépenser 1 point de sérénité pour annuler la
pénalité d’une blessure grave pendant 1 heure.
Enfin, il gagne un nouveau point de capacité
lui permettant d’augmenter l’une des voies
magiques déjà ouvertes, ou d’ouvrir une voie de
magie avancée (p.60).
5. Choix : l’Eiyu touche du doigt la
compréhension du monde inconnu et invisible.
Les humains n’arrivent plus à le suivre et le
pensent fou. Il a un malus d’interaction sociale
de 5 et une pathologie psychiatrique définitive
(voir La Voie de l’Eiyu, p.110). Enfin, il ouvre
gratuitement une seconde voie de magie avancée
avec un point de capacité, OU investit son point
dans l’une des voies magiques déjà ouvertes.
56
Enfin, l’Eiyu doit faire un choix entre le bien et le
mal. Il peut choisir l’une des options suivantes :
• corrompre une de ses voies de magie déjà
ouverte (le sens premier de celle-ci sera
dévoyé et aura des effets modifiés en accord
avec le Sensei) ;
• remplacer une de ses voies de magie de
base par une voie de magie corrompue
(p.62) au rang équivalent. Il a la possibilité
d’en ouvrir une seconde, corrompue, en
remplaçant une voie de magie avancée.
• Si l’Eiyu remplit l’une de ces conditions,
il efface sa pathologie et acquiert le trait
Mauvais karma (voir La Voie de l’Eiyu,
p.57). S’il l’a déjà, les effets sont doublés.
Voie occulte
Cette voie est essentiellement destinée aux
Occidentaux. Le Sensei peut l’accorder en voie
de prestige à un personnage qui est fréquemment
en contact avec des phénomènes paranormaux.
Il peut aussi l’autoriser dès le premier niveau à
un joueur qui choisit de créer un profil de type
Occultiste occidental.
1. Sciences occultes : l’Eiyu obtient un bonus
de +1 par rang à tous les tests de sciences
occultes et un bonus de +2 par rang sur un
sujet en particulier (l’alchimie, les créatures des
autres plans, les Grands Anciens, etc.). Mais
cette connaissance n’est pas sans conséquence,
il gagne immédiatement 1 point de folie, puis
un autre lorsqu’il atteint le rang 3.
2. Résistance occulte : l’Eiyu commence un
entraînement dans le but d’obtenir des pouvoirs
magiques. Il obtient un bonus de +5 à tous les
tests destinés à résister à la perte de points de
sérénité et augmente son score maximum de
points de sérénité de 1. De plus, il peut dépenser
1 point de sérénité pour annuler la pénalité
d’une blessure grave pendant 1 heure.
3. Étoiles propices : l’art de la divination
permet au personnage de prendre les bonnes
décisions ou de profiter des faiblesses de ses
adversaires. Chaque matin, après un rituel de
10 minutes effectué par son personnage, le
joueur lance 1d20 et note le résultat. À tout
moment dans la journée, il peut remplacer le
résultat d’un d20 qu’il a lancé ou que le Sensei
a lancé pour une attaque ou un test opposé
contre lui, par ce résultat.
4. Force d’âme : une fois par jour, s’il est à
0 point de sérénité, l’Eiyu peut effectuer un
petit rituel de prière ou de méditation d’une
durée de 1 heure qui lui permet de récupérer
1 point de sérénité.
5. Pouvoir d’outre-monde : l’Eiyu est désormais Si vous n’avez pas d’idée, voici trois propositions.

La Magie (maho)
capable de pratiquer une forme de magie. Le
• Une fois par tour, l’Eiyu peut sacrifier
Sensei et le joueur doivent se mettre d’accord 1d4 PV pour obtenir un bonus égal au
sur ce que le personnage apprend. Ce sera double de ce montant sur le résultat d’un
probablement un sort ou un rituel particulier, test (d20 ou d12). Il peut annoncer cet effet
avec lequel il a été en contact durant les aventures après avoir pris connaissance du résultat.
qu’il a vécues. Attention, un pouvoir puissant a Ce dé est un jet sans limite (comme la
toujours une contrepartie déplaisante. règle des DM).

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 • L’Eiyu peut sacrifier définitivement jusqu’à
3 points sur la valeur d’une caractéristique
de son choix. En échange, il augmente de
façon permanente une autre caractéristique
de 2 points par point perdu.
• L’Eiyu n’a plus besoin de dormir, et la
moitié de la nourriture et de l’eau que
consomme un être humain normal
lui suffit. De plus, il est immunisé aux
maladies et aux poisons naturels. Enfin,
il guérit deux fois plus vite (il double le
nombre de PV récupérés) et il vieillit deux
fois moins vite. Mais cela a un prix : sa
peau devient pâle et froide, et il développe
une sensibilité à la lumière vive (elle est
considérée comme de la Pénombre).
Voies de magie de base
Les voies de magie dites de base sont les voies
« facilement » accessibles pour un Eiyu. Elles
peuvent être acquises comme voies de prestige par
n’importe quel profil avec l’accord du Sensei, ou
par la voie ésotérique. Certains profils alternatifs
donnent accès à l’une ou plusieurs de ces voies dès
la création de personnage. Enfin, certaines voies
proposent des focus (ou moyens matériels de faire
se manifester les effets de la voie).
Voie de la divination
La magie de la divination peut éventuellement
utiliser la PER au lieu de l’INT comme
caractéristique de maho (remplacez alors tous
les mod. d’INT par des mod. de PER).
1. Signes (sensation) : l’Eiyu perçoit
légèrement ce qui peut arriver. Il voit des signes
lui annonçant un futur proche, mais il lui est
difficile d’interpréter les récurrences mises en
avant par les kamis et autres entités supérieures.
Il gagne un bonus de +2 à tous les tests
impliquant sa PER et pour éviter d’être surpris.
Exemple : la récurrence des vols de pies ou
de corbeaux peut être un signe qui aurait une
importance pour les Eiyus dans le reste de
l’aventure.
2. Lire les présages (positif/négatif ) : les
conjectures fondées sur les signes se mettent
en place. Ainsi, en faisant le lien entre ces
récurrences, l’Eiyu peut lire un message
annoncé par des puissances supérieures. Ces
prédictions peuvent être positives ou négatives
pour le groupe d’Eiyus. En combat, l’Eiyu
gagne un bonus de +3 en DÉF, en Initiative, à
tous les tests pour éviter d’être surpris et à tous
ceux de PER qui font appel à son sixième sens
et à son intuition.
58
3. Donner un augure positif (L)* : l’Eiyu peut
annoncer une prédiction qui favorisera le
groupe de personnages. Celle-ci peut ne pas
se réaliser, mais elle donne un bonus à tous
les Eiyus. En effet, une fois par combat, ils
bénéficient d’un bonus de +5 à leur prochaine
action, ainsi qu’à leur prochain test de
Résistance mentale.
4. Interprétation de prophétie (L)* : même
les prophéties les plus difficiles à concevoir
pour la conscience humaine sont déchiffrables
par l’Eiyu. L’art de la divination lui permet de
prendre les bonnes décisions ou de profiter des
faiblesses de ses adversaires. Chaque matin,
après un rituel de dix minutes effectué par son
personnage, le joueur lance deux d20 et note
les résultats. À tout moment dans la journée,
il peut remplacer le résultat d’un d20 que lui,
qu’un allié ou que le Sensei a lancé pour une
attaque ou un test opposé, par l’un de ces
résultats. Cependant, ceux-ci ne peuvent être
relancés avec un point de chance.
5. Question à l’oracle (L)*(forcer le destin) :
l’Eiyu a une telle conscience des événements à
venir qu’il peut changer le cours du destin à un
moment donné. Ainsi, une fois par combat, le
joueur peut décider qu’il réalise que tout ce qui
s’est passé durant ce tour n’était qu’un présage,
une vision d’un futur possible. On rejoue alors
le tour depuis le début : les autres Eiyus peuvent
changer leurs actions. Le lanceur de sort
bénéficie d’un bonus de +10 en Initiative et à
son action OU à sa DÉF, et ses alliés gagnent un
bonus de +5 pour leur action et leur Initiative.
Cependant, l’Eiyu perd un point de Ki et génère
un point de haji.
Voie de la guérison
Focus : animaux magiques, formules, geste,
pierres, plantes, etc.
1. Diagnostic des cinq éléments : les cinq
éléments ne sont pas des constituants de base de
la nature, mais cinq processus fondamentaux,
cinq caractéristiques, cinq phases d’un même
cycle, ou cinq potentialités de changement
inhérentes à tout phénomène. Lorsque le Ki
des éléments se stabilise, les choses prennent
forme. Ainsi, l’Eiyu sait diagnostiquer les
troubles liés aux circulations d’énergie dans un
être vivant et établir s’il souffre d’une maladie
ou d’un traumatisme. Il reçoit un bonus de +2
par rang atteint dans cette voie à tous les tests de
médecine, d’anatomie, etc.
2. Ancrage du yin (guérison accélérée)* :

La Magie (maho)
le yin est lié à la terre, il permet de s’ancrer
dans la matière. Ainsi, lorsque l’Eiyu apporte
des soins à un personnage blessé avant une
période de repos, il lui permet de doubler les
points récupérés, soit [DV + niveau + mod. de
CON] × 2.

3. Yang (élévation de l’âme)* : le yang est lié

au ciel. Il permet de s’élever, de s’éveiller. Ainsi,
lorsque l’Eiyu donne un soin énergétique, il
accorde un bonus supplémentaire de +5 aux
tests utilisant la PER et, surtout, le transfert
d’un point de Ki et de 2 PM de sa réserve à
celle de la cible.

4. Purge de la maladie et du poison (L)* :

l’Eiyu peut drainer les humeurs et les énergies
néfastes, voire relancer le sens de circulation
du Ki dans les canaux énergétiques corporels
pour chasser le mal. En enlevant la maladie,
les malus qui asservissent l’esprit ou le corps
(possession, charme, paralysie, ralentissement,
etc.) sont annulés. Sur un échec critique, les
malus disparaissent mais la maladie revient
avec des effets plus virulents.

5. Transmission de sa propre énergie (L)* : à

ce stade, l’Eiyu est un expert dans l’art des soins
énergétiques. Il peut enlever des points de folie,
régénérer le Ki et faire récupérer des points de
sérénité à sa cible. En contrepartie, il transférera
ses propres points vers le paramètre choisi ou
perdra les points de sérénité.
3. Entretien (L)* : l’Eiyu peut maintenir les
effets de la protection pendant une durée
égale à [mod. de PER heures]. Elle peut durer
[2 + mod. d’INT] jours si la purification et la
protection ont été faites au préalable.

Voie de la protection 4. Circonscription du mal (L)* : l’Eiyu, lors

Focus : création talisman, rituel, etc.
1. Purification : la purification énergétique
et vibratoire permet de nettoyer un lieu, une
personne ou un objet de l’influence négative
présente. Les malus qui asservissent l’esprit
ou le corps (possession, charme, paralysie,
ralentissement, etc.) sont annulés pendant
[5 + mod. d’INT] minutes. Un test de PER est
demandé en fonction de la situation rencontrée
à su Sensei : lieu très hanté, entité présente, etc..
2. Protection : l’Eiyu, grâce à un rituel, permet
de protéger un lieu, une ou des personnes ou
objets contre l’influence maléfique d’une entité.
La cible est immunisée à la peur et à tous les
sorts ou effets magiques qui asservissent l’esprit
ou le corps (possession, charme, paralysie,
ralentissement, etc.) pendant [5 + Mod.
d’INT] minutes. Si la purification a été faite au
préalable, la durée est doublée. 2
d’un rituel, trace un cercle imaginaire qui
dresse une frontière invisible autour de la
créature. Nul ne saurait la franchir sans son
autorisation. Ainsi, toute créature qui tente de
forcer le passage doit réussir un test d’attaque
opposé à un test d’attaque magique du
personnage (voir La Voie de l’Eiyu, p.59). En
cas d’échec, elle subit [1d6 + mod. d’INT] DM.
Elle subit en plus (12 + mod. d’INT) DM si
l’Eiyu fait une réussite critique. L’Eiyu ne peut
apposer plus d’une barrière magique à la fois.
5. Bénédiction (L)* : l’Eiyu, en accomplissant
un long rituel, donne un bonus de 10 au
prochain test et à la Résistance mentale
des Eiyus qui reçoivent la Bénédiction.
Cependant, en utilisant ce type de sort, il
dépense 1 PM supplémentaire par personne
impliquée, ce qui aura une répercussion soit
psychique, soit physique à la discrétion du
Sensei. Il affecte au maximum [5 × mod. Ki]
personnes en même temps.

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 Voies de magie avancées
Les voies de magie avancées nécessitent une
véritable maîtrise des arts occultes et de
l’ésotérisme. Elles ne peuvent être acquises que
si l’Eiyu a pu développer la voie ésotérique grâce
aux rangs qui en donnent l’accès.
Voie de l’astral
L’utilisation des rangs de cette voie occasionne
des tests de Résistance mentale.
1. Lever le voile : pendant [2 + mod. d’INT]
tours, l’Eiyu voit à travers les illusions et les
déguisements, même magiques, comme s’ils
n’existaient pas. Il voit aussi les créatures
invisibles s’il réussit un test de PER opposé au
CHA de l’entité.
2. Ouverture de portail (L)* : l’Eiyu peut
ouvrir un passage vers un autre plan, mais pas
plus d’un portail à la fois. Sur un échec critique,
un portail s’ouvre vers une autre dimension et
une créature peut en sortir. La difficulté du test
dépend du lieu vers lequel le portail mène :
• monde proche (contrées du Rêve, Ikai,
Shamballa, etc.) : 15 ;
• monde éloigné (l’Impossibilité Innommable
et ses plans, Nirvana, etc.) : 20 ;
• monde extérieur (le Lointain, Yuggoth,
Yith, cour d’Azathoth, etc.) : 25.
3. Fermeture de portail (L)* : l’Eiyu peut fermer
un passage vers un autre plan. La difficulté du
test dépend du lieu vers lequel le portail mène
(voir ci-dessus), et il ne peut fermer plus d’un
portail à la fois. Sur une réussite critique, la
fermeture du portail entraîne l’aspiration de
toutes les créatures à proximité.
4. Projection astrale (L)* (incontrôlée) : l’Eiyu
peut projeter son avatar éthérique. Sous forme
astrale, il utilise son ATM en cas de conflit.
Sa DÉF se base sur le mod. de PER au lieu du
mod. de DEX. De plus, le rang dans la voie de
l’éveil ou la voie de l’intuition (la plus élevée)
s’ajoute à la DÉF et à l’ATM. Pendant cet état, le
corps reste très vulnérable aux attaques, même
spirituelles. Le rang 1 devient permanent.
5. Navigateur multidimensionnel/astral (L)* :
l’Eiyu peut user de « décorporation » (le fait de
sortir de son corps) et aller dans d’autres plans
d’existence et/ou dimensions. Ce voyage lui
permet d’avoir des informations sur les entités
antagonistes et un bonus de +5 à ses actions de
PER et de CHA à son retour sur Terre, pendant
[2 + mod. d’INT] heures.
60
Voie du bannissement et de l’exorcisme
Quelle que soit la capacité utilisée, en cas d’échec
critique, l’Eiyu gagne le trait Implant. Il peut le
gagner plusieurs fois et les effets sont cumulables.
Trait Implant
(-1 à -3)
Ce trait s’acquiert en cours de
partie lors d’un échec critique sur
l’utilisation d’une des capacités de la
voie du bannissement et de l’exorcisme.
L’Eiyu se trouve alors marqué par un
sentiment néfaste et se retrouve peu à
peu souillé par une entité maléfique.
Cette entité est en réalité une âme
errante perdue qui se corrompt petit à
petit au contact du monde des vivants
et perd pied, étant donné qu’elle ne
passe pas dans le monde des morts.
Cet « Implant » vampirise l’Eiyu et lui
fait perdre entre -1 et -3 points de Ki
au début de chaque session de jeu. Ce
trait est cumulable, mais la perte de Ki
ne peut excéder -5 points. Une fois la
limite atteinte, l’Eiyu subit un malus de
-5 à ses actions, puis 1, 2, etc. dés de
malus à tous ses tests. Le seul moyen de
se débarrasser de cette entité est de se
faire exorciser par une tierce personne
ou de guider son propre exorcisme par
un ou plusieurs exécutants.
1. Repousser : l’Eiyu peut repousser les entités
d’un lieu à une distance de [2 + mod. de PER]
mètres pendant 2 minutes. Sur une réussite
critique, il ajoute [mod. PER] minutes à la durée
et ne peut être pris pour cible par la créature.
2. Circonscrire (L)* : l’Eiyu trace un cercle
imaginaire qui dresse une frontière invisible,
que nul ne saurait franchir sans son autorisation,
autour d’une personne ou d’un lieu. Toute
créature qui tente de forcer le passage doit
réussir un test d’attaque opposé à un test
d’attaque magique du personnage (voir La
Voie de l’Eiyu, p.59). En cas d’échec, elle subit
[1d6 + mod. d’INT] DM. La frontière mesure
maximum 20 mètres de large et sa durée est
de [Ki × 10] minutes, ou [Ki heures] sur une
réussite critique. En cas de Ki négatif ou égal à
0, la durée est d’une minute, non améliorée en
cas de critique. Le personnage ne peut apposer
plus d’une barrière magique à la fois.
3. Renvoi (L)* : l’Eiyu peut renvoyer une entité dans une langue inconnue (xénoglossie).

La Magie (maho)
vers un autre plan d’existence pendant [2 + Mod. Pendant [5 + mod. d’INT] minutes, l’Eiyu
PER] jours. Cependant, passé ce délai, la créature entend les créatures invisibles ou cachées à
peut revenir par ses propres moyens. moins de 10 mètres.

4. Sceller (L)* : la sigilomancie est une magie
compliquée et dangereuse. Mais elle est
souvent indispensable pour éviter le retour de
créatures impies dans le monde des hommes.
Pour exécuter ce sort, il faut au préalable
avoir renvoyé l’entité (avec Renvoi). Certains
démons ou créatures ont souvent la possibilité
de fragiliser et de briser les sceaux en fonction
de leur puissance et du niveau de l’Eiyu.
La difficulté du rituel dépend du niveau de
challenge (NC) de la chose à révoquer : 1à 5 :
20 ; 6 à 10 : 25 ; 11à 15 : 30 ; 16+ : 35.
3. Clairvoyance (L)* : elle permet de voir
le monde invisible. L’Eiyu a des perceptions
différentes dues à la modification de son
état de conscience du monde. Pendant
[5 + mod. d’INT] minutes, il voit les créatures
invisibles ou cachées à moins de 5 mètres.
Plus généralement, sur une réussite critique,
la clairvoyance fournit une précognition ou
une rétrovision (perception extrasensorielle
d’événements, d’informations, d’objets, de lieux
ou de personnes dans le passé).

5. Annihilation (L)* : l’Eiyu est immunisé à la 4. Réminiscence (L)* : l’Eiyu, pendant un

peur et à tous les sorts ou effets magiques qui
asservissent l’esprit ou le corps (possession,
charme, paralysie, ralentissement, etc.)
pendant [5 + mod. d’INT] minutes. L’Eiyu
peut infliger des DM de [mod. d’INT × 1d6]
par une attaque magique à la créature. Sur
un 4 naturel, l’entité est totalement annihilée.
Cependant, l’Eiyu, en utilisant ce type de
sort, subira une séquelle soit psychique soit
physique, à la discrétion du Sensei.
Voie de l’intuition
L’utilisation des rangs de cette voie occasionne
des tests de Résistance mentale.
court instant, a un flash incontrôlé et fugace
d’une de ses vies antérieures. Cela lui permet
de tenter une action pour laquelle il n’a aucune
connaissance ou compétence sans pénalité. Sur
une réussite critique, il gagne un bonus de +10
à dépenser sur l’une de ses futures actions (y
compris celle gagnée par ce rituel).
5. Régression (L)* : l’Eiyu, lors d’une transe,
peut retourner voir de manière fugace une de ses
vies antérieures. Il a ainsi accès à des capacités
qu’il n’a pas dans cette existence terrestre. Elle
lui permet de réussir n’importe quel jet avec
une réussite normale sans effectuer de test.

1. Clair ressenti (L)* : l’Eiyu a une capacité

extrasensorielle que possède tout être vivant.
Elle permet d’explorer le monde invisible, de
tester et de mesurer les énergies et le taux
vibratoire des aliments, objets, minéraux,
eau, êtres vivants, lieux, etc. Pendant
[5 + mod. d’INT] minutes, l’Eiyu ressent la
présence, par leur aura et leur taux vibratoire,
des créatures invisibles ou cachées à moins
de 15 mètres, et détermine si elles affectent
l’endroit ou des personnes.

2. Clairaudience (L)* : cette faculté d’audition

paranormale se manifeste généralement par
un sifflement dans l’oreille, suivi de signaux
sonores (grésillement, voix, etc.). Elle permet
d’entendre le monde invisible. L’Eiyu peut
établir un dialogue avec les voix de personnes
vivantes ou décédées sur une réussite critique.
Il obtient un bonus supplémentaire de +2 (qui
est doublé au rang 4) lors des tests impliquant
la PER. Sur une réussite critique, il peut
entendre une ou plusieurs voix qui parlent

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 Voie de l’invocation
L’utilisation des rangs de cette voie occasionne
des tests de Résistance mentale.
1. Se protéger* : l’Eiyu, en accomplissant un
rituel, se protège contre l’influence maléfique
d’une entité. Il est alors immunisé à la peur et à
tous les sorts ou effets magiques qui asservissent
l’esprit ou le corps. Il n’a pas de malus pendant
[mod. d’INT] minutes.
2. Communiquer* : l’Eiyu peut entrer en
communication avec une entité. Le niveau
du personnage et la difficulté du test de CHA
conditionnent la réussite et la mise en contact
avec l’entité. Il a un bonus de +5.
3. Donner un ordre (L)* : l’Eiyu peut donner
un ordre simple à une entité. Il a un bonus de
+5 au test de CHA pour lancer cette capacité
s’il a réussi à communiquer avec celle-ci. En cas
d’échec critique, l’ordre se retourne contre lui.
4. Créer un pacte (L)* : l’Eiyu peut passer un
pacte avec une entité qu’il a déjà contactée, ce
qui lui donne un bonus de +5. Créer ce pacte
implique la perte de 2 points de sérénité. Une
fois l’entité contactée, l’Eiyu obtient un point de
haji et peut, au choix :
• gagner un bonus de 10 à tous ses tests
pendant [1d4 + mod. d’INT] minutes ;
• obtenir un service approprié de la part
de la créature (pister, capturer, agresser
quelqu’un, avoir des informations,
récupérer un objet, etc.) qui ne lui demande
pas de défendre l’Eiyu.
5. Asservir une entité (L)* : il faut au
préalable avoir utilisé les quatre premiers
rangs sur l’entité contactée pour l’asservir.
Elle deviendra ainsi une sorte de familier qui
pourra également aider l’Eiyu dans certaines
situations ou au combat.
62
Les voies de magie
corrompue (daraku maho)
Les voies corrompues ont des capacités très
puissantes. Au cours d’une aventure, elles
peuvent donner un ascendant majeur sur
les antagonistes. Cependant, chacune de ces
voies mise sur la souillure et l’impureté de
l’individu, dans sa chair ou son esprit. User
de telles capacités est un crime contre-nature
et les valeurs morales de l’humanité.
Un Eiyu qui suit l’une de ces voies fait gagner
1 point de haji à son groupe lorsqu’il utilise
un rituel issu de l’une d’elles. Aucune de ces
pratiques n’est tolérable ni justifiable aux
yeux des kamis, et elles ne peuvent pas peser
favorablement dans la balance, même si elles
sont utilisées à bon escient. Toutefois, s’il s’agit
d’une action bénéfique, le gain d’un point de
giri n’est pas interdit.
Les praticiens de ces voies sont dans le
meilleur des cas très mal vus, et le plus
souvent traqués et tués. Les sombres écoles
qui enseignent ces techniques sont donc rares,
bien cachées et les futurs étudiants font l’objet
d’une sélection très minutieuse et surveillée.
Ces voies ne peuvent ainsi pas s’acquérir à la
création de l’Eiyu. Elles sont disponibles si le
personnage étudie certaines sources du Mythe
(dans une école ou une secte, ou s’il découvre
des rouleaux ou des parchemins, etc.) et par le
Choix (rang 5) de la voie ésotérique.
Voie du maître
des monstres
(bakemono no maho)
Des pratiquants de la magie ont fait un
rapprochement évident entre l’apparition de
certains yokais et yureis, et l’état mental de
leurs victimes. Quelques mages ont donc décidé
de mener une étude poussée sur ces créatures,
avec la mise en condition de cobayes (parfois
volontaires), afin de négocier leurs services, voire
leur servitude. Mais ils se sont rendu compte
que les dommages psychiques que subissaient les
victimes provoquaient très souvent une perte de
contrôle de la situation en faveur du monstre,
et ces tentatives ont rapidement été interdites.
Cependant, certains adeptes ont continué leurs
expérimentations en secret, en partant de l’idée
que seule une domination totale de l’esprit du
cobaye peut permettre de contrôler le yokai
convoqué. Depuis, ces mages développent des
rituels magiques qui ont pour but de briser et de
plier la volonté d’un être humain à la leur, afin
de le transformer psychiquement et d’en faire
un hôte parfait pour un yokai. Les rares grands
maîtres de ce domaine auraient même réussi à
asservir complètement la créature.
Ainsi, le premier test de lancement d’un sort de
maître des monstres est basé sur le CHA. Toutefois,
user de cette voie n’est pas sans conséquence pour
l’adepte. En effet, chaque fois qu’il a recours à
ces rituels, le personnage gagne un point de folie
(sans altérer les points de sérénité).
1. Infliger le tourment* : le ritualiste doit
posséder des informations sur sa cible, comme
son nom, son âge et son lieu de résidence.
Il doit ensuite faire ce rituel à la nuit tombée
et implorer l’aide d’un yokai adapté au
tourment psychologique qu’il veut infliger.
Pour la journée qui suit, la cible sera alors
mentalement perturbée par le rituel : elle se
focalisera notamment sur des détails hors de
propos, ou aura un comportement étrange
avec son entourage. Celle-ci est désormais
considérée comme subissant l’état Affaibli pour
le reste de la journée, à cause de son manque
de concentration. Un événement moralement
difficile (comme un licenciement ou un
divorce) demande à la cible de réussir un test de
Résistance mentale difficulté 10.
2. Plonger dans la folie* : le ritualiste doit
La Magie (maho)
posséder des informations sur sa cible, comme
son nom, son âge et son lieu de résidence. Il
doit également pouvoir converser avec elle
et se faire comprendre de celle-ci. S’il a pu
lui infliger le premier rang de la voie dans les
jours qui précèdent la discussion, il gagne un
bonus de +5 à son lancement de sort. Ensuite,
pendant la conversation, le ritualiste prophétise
plusieurs malheurs et accable moralement et
mentalement sa cible. Si le lancement du sort
est un succès, la victime doublera toute perte
de points de sérénité ou tout gain de points de
folie. L’effet dure une journée.
3. Briser l’esprit* : le ritualiste doit posséder des
informations sur sa cible, comme son nom, son
âge et son lieu de résidence. S’il a pu lui infliger
le rang 2 de la voie dans les jours qui précèdent,
il gagne un bonus de +5 à son lancement de sort.
Le ritualiste doit capturer sa cible et la souiller
mentalement (torture, violence psychologique,
sévices corporels, etc.) jusqu’à lui enlever tous ses
points de sérénité. Lorsqu’il inflige son premier
point de folie à sa victime, il peut ensuite activer
ce rituel : il doit alors réussir un test opposé de
CHA contre le CHA de sa victime. Celle-ci est
désormais incapable de penser ou de réfléchir,
elle devient le jouet de son maître et n’a plus
aucun libre arbitre. En cas d’échec, le rituel peut
être retenté au bout d’une semaine.
63
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 4. Forcer la possession* : le ritualiste doit avoir
brisé une personne. En préparant un lieu avec
les encens, les kanjis et les objets appropriés,
il peut alors convoquer un yokai précis et lui
offrir un individu brisé comme hôte. Il doit
faire faire à ce dernier des actes liés à la nature
du yokai pendant qu’il dit son nom et décrit
celle-ci à haut voix, et qu’il l’invite à prendre
corps dans le monde. Cela demande un test
de CHA difficulté 15. Si l’activation du rituel
réussit, l’âme du brisé est éjectée de son corps
et le yokai prend sa place. Le corps se distord
alors dans des craquements horribles afin de
se conformer à la nature du yokai. Un second
test de CHA difficulté 15après le rituel est
nécessaire pour que le yokai se montre amical
envers le ritualiste. Sinon, il est tel qu’il est et
agira en conséquence sans se soucier de son
conjurateur. Ainsi, un yokai amical pourrait lui
rendre service, tant que les services demandés
ne sont pas trop contraignants et formulés avec
respect. Le yokai reste limité par les scores
physiques de son nouveau corps, mais il a accès
à toutes ses capacités, traits et immunités.
5. Dominer le possédé* : le ritualiste doit
être avec un possédé qu’il a créé avec le rang
précédent. Il peut alors apposer un sceau
mystique sur le corps du possédé afin de le
soumettre à sa volonté. Il s’agit d’un mélange
entre un sceau de protection et le kanji personnel
du ritualiste, qu’il commence souvent par écrire
sur un morceau de papier pour le planter sur le
possédé avant de le tatouer ou de le graver dans
sa chair. Toutefois, il doit réussir un test opposé
de CHA contre le yokai pour placer le sceau.
Ainsi, les possédés, même amicaux, refuseront
de se soumettre de leur plein gré à cette
domination ; le ritualiste doit donc trouver le
moyen et l’opportunité d’apposer son symbole.
Il peut contrôler un nombre de possédés égal à
son mod. de CHA.
Voie de la mort
(shi no maho)
La mort a toujours été un sujet particulier pour
les Japonais. Cet état est naturel, bien accepté
dans la société, et chacun se doit d’honorer ses
disparus. De plus, des castes comme celle des
samouraïs doivent intégrer la mort comme une
part de leurs attributions. Il est donc normal que
certains érudits se soient penchés sur ce sujet.
Inévitablement, certains ont décidé de manipuler
le concept de la mort au-delà de ce que la morale
et les kamis acceptent de tolérer. Des pratiques
rituelles et des expériences malsaines ont fini
par être codifiées, permettant ainsi l’émergence
64
d’adeptes de la magie de la mort. Ces individus
savent comment infuser de l’énergie dans un corps
mort, et l’on raconte qu’ils peuvent également
donner une seconde existence à une personne en
lui rendant son âme. Ces adeptes sont souvent
des gens peu croyants ou ayant perdu la foi, qui
cherchent avant tout à dépasser l’inéluctabilité de
leur propre mort en menant des expériences sur
celle des autres.
Le premier test de lancement d’un sort de la mort
est basé sur l’INT. Il est à noter qu’user de cette
voie n’est pas sans conséquence pour l’adepte :
chaque fois qu’il a recours à ces rituels, il perd
donc un point de sérénité.
1. Animer le corps : le ritualiste doit récupérer
un corps humain mort depuis moins de deux
jours. Il doit ensuite se procurer un éclat de jade
et l’infuser avec ses points de maho (l’activation
nécessite un minimum de 3 points), en
dessinant un kanji symbolisant la renaissance
sur un carré de tissu blanc et en enroulant le
jade à l’intérieur. Il peut dépenser plus de
points de maho pour maximiser l’effet du rituel.
Enfin, il plante l’éclat et le kanji dans le cœur
mort et scelle la plaie. C’est alors qu’il teste son
lancement de sort : s’il réussit, le cadavre se
met à tressauter avant de se relever. Un mort-
vivant créé par ce procédé ne possède aucun
score d’INT et de CHA. Cependant lors de tests
d’opposition de ces deux caractéristiques, lancez
1d20, sans modificateurs, parce que la magie du
ritualiste lui donne une forme de résistance aux
influences extérieures. Son mod. de PER est à -1,
mais ses scores de FOR, de DEX et de CON sont
ceux du défunt. Ses scores d’attaque et de DÉF
sont conservés, mais ses scores d’Initiative et
de mouvement sont divisés par deux. Elle obéit
aveuglément à son créateur et n’a pas besoin de
manger, de boire ou de dormir pour subsister.
De plus, elle peut régénérer les DM subis en
dévorant de la chair non pourrie. Néanmoins,
un mort-vivant ne peut fonctionner seulement
que pendant un nombre de jour égal aux PM
investis avant que l’énergie ne disparaisse du
cœur. Ainsi, détruire le cœur du mort-vivant
détruit ce dernier. Le ritualiste ne peut avoir en
même temps qu’un nombre de morts-vivants
sous son contrôle égal à son mod. d’INT, +1 par
rang dans la voie.
2. Briser les limites : le ritualiste doit posséder
au moins quatre éclats d’obsidienne ou d’agate
noire. Il lui faut ensuite infuser ses PM
(minimum de 6 pour l’activation) en dessinant
un kanji symbolisant la vitalité sur des carrés
de tissu blanc, et en enroulant les éclats à
l’intérieur. Puis il faut inciser le mort-vivant au
niveau de ses membres pour placer les pierres
et les kanjis dans sa chair, avant de sceller les
plaies et de lancer le sort. S’il réussit, le mort-
vivant gagne un bonus supplémentaire de +3
en mod. de FOR et de CON, de +1 en mod. de
DEX et une RD de 2 contre les DM physiques.
Il devient également immunisé à l’état Étourdi.
Son Initiative et son mouvement ne sont plus
divisés par deux. Enfin, sa durée d’existence
n’est plus limitée par le temps.
3. Dominer un mort* : le ritualiste peut tenter
de soumettre un mort-vivant, qu’il ait ou pas
un corps physique, à sa volonté, si celui-ci ne
l’est pas déjà. Il doit alors utiliser un morceau
de jade, le montrer à la créature et réciter un
mantra lui ordonnant de se soumettre à son
pouvoir. Il fait alors un test opposé de CHA
contre celui de la cible : s’il gagne, le mort-vivant
doit alors lui obéir sur-le-champ. Toutefois, le
ritualiste doit tester en opposition son CHA
chaque minute pour garder le contrôle. Il
peut lui enfoncer la pierre dans la bouche ou
un autre orifice afin de rendre la domination
permanente. Si la créature est éthérée, la pierre
s’alignera sur ses propriétés et lui servira de
phylactère. Elle sera dès lors « infusée » d’une
infime part de sa puissance, afin que le rituel
marche également sur ce type de mort. Le
nouveau mort-vivant compte dans la limite de
contrôle du ritualiste. Enfin, si deux suivants
de cette voie se disputent le contrôle d’un mort,
ce dernier a un bonus de +5 à son test pour
résister à la domination s’il est la création ou
qu’il porte la pierre de jade de l’autre. Sinon,
les deux doivent se disputer le contrôle de l’être
jusqu’à l’abandon de l’un des deux adeptes.
4. Redonner une âme : ce rituel nécessite un
cristal de roche blanc pur, ainsi qu’un sacrifice
humain. Le mort-vivant est perforé au niveau
du sommet du crâne, avec un trou assez gros
pour pouvoir y insérer le cristal de roche.
Celui-ci doit être enduit d’un mélange de
cendres d’encens et d’os. La victime est ensuite
allongée sur le sol. Elle doit être immobilisée,
nue et en vie. Il place ensuite le cristal sur le
cœur de la victime, puis trace alors un pentacle,
la pointe vers le nord, autour et sur la victime
avec son sang et l’entoure d’un cercle. Lorsque
tout est en place, il prend un couteau et ouvre
largement la gorge du sacrifié. Pendant la
courte agonie, le ritualiste récite un mantra
qui va forcer l’âme à finir enfermée dans le
cristal. Ceci fait, il devra placer ledit cristal
dans le crâne du mort-vivant et lui ordonner
de dévorer la victime entièrement. En plus de
régénérer le mort, cela permet de conclure le
rituel. Le mort-vivant récupère alors des mod.
d’INT, de PER et de CHA à +1, son bonus
de mod. de DEX passe à +2 et il recouvre la
capacité à parler et à réfléchir normalement.
La Magie (maho)
Il reste cependant complètement dévoué à
son maître. Il peut également ouvrir une voie
de magie au premier rang et apprendre des
sortilèges mineurs et impies de rang 1 si son
créateur les lui enseigne.
5. S’Affranchir de l’inévitable : dès lors
qu’il a compris comment défier les principes
de la mort, un disciple de cette magie vise
désormais à s’affranchir lui-même de sa
propre finitude. Il lui est alors nécessaire de
fabriquer (ou de faire fabriquer) une amulette
spéciale de la plus haute qualité possible, et
personnalisée avec ses propres symboles. En
effet, elle doit posséder les caractéristiques
suivantes : comporter le nom du ritualiste, ses
inscriptions doivent être faites avec de l’or pur
et elle doit être sertie d’un rubis, d’un saphir,
d’une émeraude, d’une améthyste et d’un
cristal de roche taillé. Ensuite, les formes et
les inscriptions peuvent varier d’un ritualiste à
un autre, même si elles rappellent souvent les
grandes capacités mystiques du propriétaire.
Après, le ritualiste procède à un long et
difficile rituel avec lequel il marque l’amulette
de ses quatre humeurs (larmes, sang, bile et
fluide sexuel) et se découpe un lambeau de
peau pour le coller au dos de l’amulette. Il
tatouera son nom lui-même sur la peau collée
et scellera ainsi le rituel.
Si le ritualiste venait à mourir, son âme serait
immédiatement transférée dans l’amulette.
Tout sort ou capacité devant empêcher ce
processus demanderait un test opposé de
VOL entre le ritualiste et le sorcier. Si le
sorcier gagne, son effet s’applique, sinon le
ritualiste va dans l’amulette. Il peut y demeurer
indéfiniment, plongé dans une sorte de stase.
Quiconque tenterait de porter l’amulette à
son cou le réveillerait. Dès lors, ce dernier
peut essayer de prendre le contrôle du corps
du porteur : il doit tester en opposition sa
VOL contre celle de la victime. S’il réussit,
l’âme de la cible est éjectée hors de son corps
et le ritualiste prend sa place : il a toutes ses
capacités d’INT, de PER et de CHA, mais
prend les attributs physiques de la victime. S’il
rate, la cible reste vivante mais le mage peut
retenter l’opposition une fois par mois. Toute
tentative de possession, réussie ou non, inflige
un point de folie au ritualiste et à la cible. Le
ritualiste doit recommencer le rite s’il veut
pouvoir en bénéficier avec son nouveau corps.
Si l’amulette est détruite alors que l’âme du
ritualiste est enfermée dedans, cette dernière
est irrémédiablement annihilée. Cependant,
un tel acte est loin d’être facile à accomplir…
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 Voie du péché 1. Transmettre la folie* : le ritualiste doit
séquestrer un être dans une pièce close et lui
(tsumi no maho)
faire toute sorte de sévices corporels afin de
Le Japon est une terre où de nombreuses créatures provoquer une scission mentale chez ce dernier.
inhumaines peuvent interférer dans le quotidien C’est à ce moment-là que le sorcier doit activer le
des humains. Des hommes et des femmes ont rituel. Par heure passée à violenter une victime,
pour vocation de surveiller, d’empêcher et même il doit dépenser un PM et peut lui transmettre
de combattre ces êtres afin que leur peuple vive 2 points de folie qu’il possède, y compris celui
en paix. Mais cette tâche est très éprouvante qu’il gagne en usant de ce rite. Cela peut lui
pour la santé mentale, et parfois morale, de ces permettre de revenir à 0, mais ne peut en aucun
protecteurs. C’est ainsi qu’en des temps reculés, cas lui rendre des points de sérénité.
quelques adeptes de la magie ont eu l’idée de se
purger mentalement de la folie qui finissait par 2. Marquer un être* : lorsque le ritualiste utilise
les gagner avec le temps et les rencontres. Ils l’un des rites de cette voie, il peut également
savaient que leur démence les tuerait un jour, marquer spirituellement un être en traçant son
voire qu’ils provoqueraient les catastrophes qu’ils kanji personnel dans le sol ou sur un support.
voulaient eux-mêmes La cible doit pouvoir
empêcher. Alors, ils voir ou ressentir le
ont décidé de se livrer tracé du kanji. Il peut
à des actes cruels et alors tenter de lancer
immoraux (au bas mot) ce rituel. S’il réussit,
afin de transférer leurs il sait toujours dans
cauchemars sur des quelle direction se
criminels, à l’origine, trouve sa cible, si elle
avant de les exécuter. est en mouvement
et à quelle distance.
De plus, s’ils doivent
Certains de ces s’affronter pendant
pratiquants ont été la durée du rituel, la
malgré tout assez fous cible est pénalisée de 5
pour explorer cette à tous ses tests contre
« voie » du péché assez le ritualiste à cause de
loin et développer de la peur que le rite lui
nouvelles méthodes cause.
afin de combattre 3. Infliger l’horreur* :
les criminels, le ritualiste profère
les adorateurs des insultes et des
blasphématoires et promesses de tortures,
les monstres. Ces crache sur le sol et
inquisiteurs déments menace la vie de sa
ont accepté de se livrer cible. Il doit également
aux pires atrocités l’avoir blessée d’une
en justifiant qu’ils manière ou d’une autre.
combattaient pour Il récite ensuite une
le plus grand bien. Ainsi, il peut arriver à malédiction de souillure, sa voix devient alors
toute époque que certains « Kuroi hono » (les tonnante et prend un écho spirituel. Sa voix
« Flammes noires », comme ils sont parfois devient alors mystiquement et mystérieusement
appelés) arrivent dans une région, la « nettoie » claire, audible et pénétrante. La victime de ce
de ses problèmes de criminalité ou de monstres, rituel doit réussir un test de VOL difficulté 15 ou
et repartent en laissant dans leur sillage des perdre 1d6 points de sérénité et s’enfuir le plus
hommes et des femmes torturés et brisés loin possible du ritualiste tant que ce dernier
mentalement. est visible ou audible. En cas de réussite, la cible
Le premier test de lancement d’un sort de péché doit quand même fuir pendant deux tours.
est basé sur la PER. Cependant, user de cette 4. Défaire un être par sa folie* : si le ritualiste
voie n’est pas sans conséquence pour l’adepte : a réussi à marquer sa cible auparavant, il gagne
chaque fois qu’il a recours à ces rituels, il perd un bonus de +5 à son lancement de sort. Il doit
un nombre de points de sérénité égal au rang toutefois avoir souillé un être cher ou un objet
de ce rituel à cause de l’ignominie de ses actes. de sa cible avant d’aller à sa rencontre. Ensuite,

66
il tue l’être cher ou détruit l’objet avec son arme
sous les yeux de la cible et active ce rituel. En
cas de réussite, la cible est forcée d’entrer dans
une rage folle et désordonnée. Elle perd tous
ses points de sérénité, toutes ses actions se
font avec deux d20 et elle doit garder le plus
mauvais. De plus, l’arme utilisée par le ritualiste
ignore désormais toute résistance ou immunité
de sa cible. Enfin, si elle est capable d’user de
capacités spéciales, de magie ou d’armes de tir,
elle doit réussir un test d’INT difficulté 15 à
chaque tour ou oublier un temps ses capacités
et se ruer sur le ritualiste pour le combattre au
corps à corps.
5. Soumettre un esprit faible* : si le ritualiste
a réussi à Transmettre la folie ou à Infliger
l’horreur à sa cible auparavant, il gagne un
bonus de 5 à son lancement de sort. Il doit
capturer sa cible et la souiller mentalement
jusqu’à lui retirer tous ses points de sérénité.
Lorsque celle-ci craque, il peut ensuite activer
ce rituel : il lui scarifie alors le visage avec un
couteau en y traçant son symbole personnel. Il
doit alors réussir un test opposé de lancement
de sort contre la VOL de sa victime. Celle-ci
lui est alors complètement dévouée et soumise,
et gagne également un traumatisme mental
permanent en fonction des sévices reçus. Elle
refusera toute aide extérieure et ne dévoilera
rien qui puisse compromettre l’intégrité ou les
objectifs de son maître. En cas d’échec, le rituel
peut être retenté au bout d’une semaine.
Voie du sang
(chinurareta maho)
Certains adeptes de la magie voient le sang
comme le véhicule des énergies et de l’essence
vitale de chaque être vivant. Ainsi, même si le
fait de baigner dans le sang est perçu comme
une souillure, cela renforce d’autant plus l’idée
qu’ont ces mages que le sang permet des miracles
inatteignables par les voies conventionnelles.
Les mages du sang utilisent leur propre sang
comme vecteur d’effets pour lancer des sorts.
Les rituels de cette voie nécessitent donc la
dépense de 2 PM par rang, et d’au minimum 1
point de dommages à la santé par rang pour
le pratiquant. En effet, ils utilisent directement
l’énergie de l’Eiyu, dont le sang sert de focus.
Chaque sortilège lancé coûte également
3 points de sérénité par rang du sort, et
l’adepte doit également s’infliger au moins
1 point de dommages par rang du sort pour
permettre à l’effet de se manifester. Même les
sortilèges mineurs traditionnels sont soumis
La Magie (maho)
à cette règle, car c’est ainsi que le ritualiste a
appris à procéder. Cependant, chaque point de
dommages qu’il s’inflige en plus du coût de base
lors d’un lancement de sort ou de rituel de cette
voie lui donne l’un des avantages suivants : +1
au lancement du sort, +1 à son ATM ou +1 à
la valeur d’une variable du sort (durée, DM ou
cibles). En revanche, l’adepte ne peut pas utiliser
de PM pour augmenter le lancement de sort (voir
La Voie de l'Eiyu p.98). À part cela, les règles de
magie s’appliquent normalement.
En outre, certains adeptes vont même jusqu’à
faire des sacrifices pour accomplir leurs rituels.
En effet, ceux-ci nécessitent le sang du mage
pour s’activer, mais il est possible d’utiliser du
sang supplémentaire d’un autre être vivant pour
renforcer le sort ou le rituel. Il doit alors être
versé en même temps, et la victime doit encore
être en vie à ce moment-là : le sang d’un mort ou
même congelé (comme pour les transfusions) n’a
plus aucune valeur énergétique. Il est également
notable que le sang animal est deux fois moins
efficace pour ces rituels. Autrement dit, il faut
2 points de dommages sur un animal pour
obtenir le même effet qu’un point de dommages
sur un humain. Enfin, la mort du sacrifié n’ajoute
rien en soit, si ce n’est d’éviter de laisser un témoin
dans la nature. Les tests de Résistance mentale
liés au meurtre s’appliquent toujours.
Le premier test de lancement d’un sort de magie
par le sang est basé sur la DEX. Le sang utilisé
se transforme alors en une sorte de pâte noire et
visqueuse inodore, morte et dégoûtante. Un test
réussi d’INT (une voie ésotérique, de l’occulte ou
de médecine peut conférer un bonus) difficulté 15
sur l’une de ces traces permet de confirmer
l’utilisation d’un effet de cette voie de magie.
1. Suivre une cible* : ce rite permet de suivre
un être à la trace. Le ritualiste prépare quelques
gouttes d’un mélange fait avec son sang et des
cendres d’encens purificateur. Ensuite, il doit
apposer ces gouttes sur la cible, directement
sur sa peau. À ce moment-là, il fait son test
de lancement de sort. L’effet perdure pendant
une journée. Pendant ce délai, le ritualiste sait
toujours dans quelle direction se trouve sa cible,
si elle est en mouvement et à quelle distance.
La portée de la connexion n’a aucune limite. Le
mélange ne peut être conservé plus d’une heure
lorsqu’il est prêt.
2. Infliger la malédiction* : ce rituel affaiblit
les capacités physiques et mentales d’un être.
Le ritualiste doit connaître le nom de sa cible et
posséder un élément organique lui appartenant
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 (ongle, cheveux, sang, etc.). Il écrit ensuite avec procède à un sacrifice humain au centre de la
son propre sang sa malédiction au fond d’un bol pièce, celui-ci devant rester nu et allongé sur
avant d’y jeter les éléments, et la déclame à voix le sol (l’utilisation de moyens de contention
haute et claire. La cible est alors en état Affaibli est donc souvent requise). Le ritualiste trace
pour la durée du sort. De plus, celle-ci doit alors une roue des éléments, la pointe vers le
réussir un test de CHA difficulté 15 ou avoir un nord, autour et sur la victime avec son sang et
malus de -5 à toute action correspondant à l’une le cercle. Il place ensuite les cinq bougies autour
de ses caractéristiques. Cette dernière est choisie d’elle, sur les pointes de son pentacle. Il y ajoute
par le ritualiste lorsqu’il profère la malédiction. ensuite la cendre pour le feu, le bois, la terre, le
L’effet dure une heure3. Protéger par le sang* : fer et le verre d’eau selon le placement de la roue
la cible du rituel (le ritualiste ou un être dans des éléments. Il allume enfin les encensoirs.
son champ de vision) gagne une immunité Alors que la victime est encore vivante, le
aux armes à distance et une RD de 5 contre les ritualiste lui ouvre le ventre de bas en haut avec
armes à feu et les DM des sorts. De plus, chaque le tanto et écarte la peau afin de laisser libres
adversaire qui la blesse en mêlée doit réussir les entrailles. Pendant cet acte, il incante une
un test de CON difficulté 15 ou subir 3 DM. Le formule indiquant à quelle créature il s’adresse,
sang versé réagit et vient mystiquement brûler et que l’énergie du sacrifice lui est donnée en
la chair de l’agresseur. L’effet dure une heure. offrande pour sa venue. Enfin, c’est lorsque la
victime rend son dernier souffle qu’il teste le
4. Prendre la force d’autrui* : le ritualiste
lancement du sort. S’il réussit, la créature est
prépare une petite vasque dans laquelle il invoquée, émergeant des entrailles sanglantes
verse son sang. Ensuite, il lui faut tuer un être du défunt. Cette dernière est amicale et accepte
et faire couler une partie de son sang dans de rendre un unique service au ritualiste. Une
la vasque. Il récupère ensuite son cœur et le fois celui-ci accompli, elle reprend sa liberté et
découpe en petits morceaux qu’il place dans la ne considère plus nécessairement l’invocateur
vasque. Pendant qu’il mélange le tout, il doit comme un ami. Elle peut même se mettre en
réciter une sorte d’éloge à sa victime, vanter la colère si elle considère son invocation ou les
force de celle-ci et le fait qu’elle lui appartient. mots du ritualiste comme une insulte. Quoi
Lorsqu’il a fini, il doit manger les morceaux de qu’il en soit, ce dernier ne peut invoquer que
cœur crus et imbibés de sang. Le rituel confère des monstres (aucun Grand Ancien, créature
alors au ritualiste un bonus de +2 dans le mod. unique ou avatar) ayant un challenge au
de caractéristique le plus haut de la victime, maximum égal à la moitié de son niveau.
ainsi que 10 points de sérénité puisés dans
l’essence vitale absorbée. Enfin, il récupère
également tous ses souvenirs, ce qui octroie
l’accès temporaire à l’une des voies de la victime
jusqu’au rang 3 (selon la force vantée pendant
le rituel, car la voie récupérée est définie en
fonction des qualités décrites. Le Sensei a le
dernier mot sur la voie et le rang acquis). Si
la cible est non humaine, le ritualiste récupère
une des immunités, un trait spécial comme
Non-vivant ou Onirique (voir Bestiaire p.143,
le choix et les répercussions de ces capacités
sur le personnage étant à l’appréciation du
Sensei), ou une technique de combat de la
créature. Toutefois, il ne peut récupérer aucun
pouvoir spécial ou capacité de lancement de
sort avec ce rituel. Cependant, dévorer un
être non humain a un fâcheux contrecoup : le
ritualiste perd 1 point de Ki et devient Affaibli
pendant deux jours. Les bénéfices du rituel
durent pour une journée.

5. Ouvrir un portail* : le ritualiste doit préparer

une pièce avec deux encensoirs, des inscriptions
de protection, un peu de cendre, un peu de
bois, un petit morceau de fer, un verre d’eau,
de la terre propre, cinq bougies et un tanto. Il

68

Système de jeu
Utiliser les sortilèges
et les rituels
Il existe deux façons d’utiliser la magie dans
le Japon occulte : grâce aux voies magiques
ou en lançant un sortilège. On mettra de
côté l’utilisation d’objet magique, qui ne
nécessite pas forcément d’être un praticien de
la sorcellerie.
Ainsi, certains profils ont accès à des voies
magiques qui débloquent des capacités ayant
des effets génériques et parfois puissants.
La Magie (maho)
Mais il leur est également possible de lancer
des sortilèges uniques qui ne correspondent
pas à leur enseignement, mais qu’ils
découvrent lors de leurs recherches ou de
leurs aventures. Cette façon de faire de la
magie est aussi ouverte aux profanes, mais le
risque de subir un effet secondaire indésirable
est alors plus important. Toutefois, on ne
peut lancer un sortilège que si on le connaît :
il est impossible d’en improviser un, c’est un
domaine réservé à des spécialistes qui ont
sublimé cet art et ne peuvent être que des
PNJ. Néanmoins, il est possible d’apprendre
un sort ou un rituel par transmission orale
ou en l’ayant étudié grâce à un texte écrit.
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 Lancer un sortilège majeur ou un rituel est un
processus complexe, parfois long de plusieurs
heures et sans garantie de succès. Les sortilèges
mineurs et impies nécessitent une action limitée
pour être lancés (ce paramètre varie en fonction
du sort pour les majeurs).
Ainsi, lorsqu’un personnage veut lancer un
sortilège, quel qu’il soit, il doit réussir deux tests
consécutifs : le premier concerne la forme du
rituel, le second la canalisation des énergies.
Le premier test dépend de la forme choisie par
le personnage : PER pour les kannens, CHA
pour les shingons, DEX pour les mudras, les
o-fudas et la roue des cinq éléments. Ce test
bénéficie de tous les bonus octroyés par une voie
développée par le personnage (par exemple, la
spécialité de la voie de l’esthétique). La difficulté
du test dépend du rang du sortilège : elle est
égale au rang × 5. En cas d’échec, le sortilège
ou le rituel ne peut pas être lancé, ce qui a des
conséquences car c’est une action qui prend
du temps, même si on peut la recommencer.
En cas d’échec critique, le personnage effectue
quand même le second test : s’il réussit
ce dernier, le sortilège ou le rituel échoue
et il perd ses PM. S’il rate ce second test, il
provoque un effet catastrophique déterminé
par le Sensei. En cas de réussite critique au
premier test, le personnage obtient un bonus
de +5 au second test.
Le second jet est un test d’attaque magique
contre une difficulté de :
• [10 + rang × 5] pour les sortilèges
majeurs et les rituels.
Voici la difficulté en fonction du rang :
rang 1 = 15, rang 2 = 20, rang 3 = 25,
rang 4 = 30 et rang 5 = 35 ;
• [5 + rang × 5] pour les sortilèges
mineurs et impies.
Voici la difficulté en fonction du rang :
rang 1 = 10, rang 2 = 15, rang 3 = 20,
rang 4 = 25 et rang 5 = 30.
Exemple : lancer le sortilège majeur
d’Ouverture de portail vers les contrées du
Rêve (troisième rang du sortilège) en utilisant
la technique de la roue des cinq éléments
requiert de réussir d’abord un test de DEX
d’une difficulté de 3 (rang) × 5 = 15. Ensuite, le
lanceur doit réussir un test d’attaque magique
contre une difficulté de 10 + 15 = 25 (sortilège
majeur). S’il réussit, le Renvoi prend effet. En
cas d’échec, il pourra recommencer depuis le
début au tour suivant.
70
Le personnage peut faire un nouvel essai (des
deux tests) à chaque tour si le second test
est un échec. Ainsi, utiliser un sortilège de
rang 5 n’est pas donné au premier venu. Vous
pouvez imaginer que certains objets, fétiches et
composants occultes apportent un bonus au test
du rituel. Déterminer la nature de ces objets et
les trouver devient alors une part importante de
la vie du mage. Un sacrifice (pas obligatoirement
humain) est aussi un puissant focus. En outre,
les tests en coopération apportent un bonus
qui donne aux rituels de groupe tout leur sens.
Enfin, un lanceur de sortilège rajoute à son
test son rang de voie ésotérique ou occulte.
De surcroît, s’il maîtrise une voie magique qui
correspond au type du sortilège, il rajoute en
plus en bonus son rang dans cette voie.
En cas d’échec critique (4 naturel ou marge
d’échec de 10 points ou plus), le Sensei peut
aussi décider que le sortilège est lancé avec un
effet catastrophique tout à fait imprévu. Dans le
cas de l’invocation d’une puissante entité, cela
peut même tourner au carnage. Si le ritualiste ne
possède pas de rang dans les voies ésotérique ou
occulte, et qu’il a un Ki inférieur à 0, il provoque
le même effet catastrophique imprévu.
Le nombre de points de maho dépend du rang
du sort, à hauteur de 3 par rang du sortilège.
S’il ne possède pas assez de PM, le ritualiste
doit perdre un nombre de points de Ki égal
au nombre de PM qui manque. Ainsi, jeter un
sortilège est presque toujours possible mais
coûte énormément au lanceur. De plus, certains
requièrent une dépense supplémentaire de PM
ou de Ki.
L’Eiyu peut aussi dépenser 1 point de
maho pour avoir un bonus de +5 au test
d’attaque magique. Cette dépense lui permet
d’augmenter ses chances de réussite en passant
plus de temps à mobiliser son énergie interne.
Ainsi, il doit méditer plus longuement avant
le rituel (20 minutes par point de maho
investi). Les résultats dépendent ainsi du
temps qu’il passe à méditer, à psalmodier ses
mudras, à pratiquer ses mantras ou à dessiner
mentalement ses mandalas.
Magie et DM
Les DM provoqués par la magie peuvent
sembler importants, mais cet aspect est
compensé par deux règles : primo, la magie
nécessite la dépense de PM ; secundo, les DM
provoqués par la magie ne sont pas des tests
sans limite. En d’autres termes, si vous obtenez
le résultat maximum sur un dé de DM, vous ne
le relancez pas.
Création d’objets
magiques
Il existe deux types d’objets magiques :
les permanents et les consommables. Les
consommables sont souvent imprégnés d’un
sortilège mineur ou majeur, ou d’un rituel de
voie très précis. Ils permettent à un personnage
de pouvoir activer cet effet à un instant donné.
Ainsi, une bougie de purification pourrait
reproduire le rang 1 de la voie de la protection,
et une pierre de régénération le rang 2 de la voie
de la guérison. Attention, les objets présentés
plus loin sont des permanents : ils ont leurs
propres capacités et avantages, et ne sont pas
détruits lors de leur utilisation.
Par conséquent, pour créer un objet, le
personnage doit avoir un support matériel
adapté à l’effet qu’il veut imprégner. Les bougies,
encens, pierres, baumes, pansements et feuilles
de papier sont des exemples de consommables
très courants, alors que les armes, amulettes,
accessoires rituels, contenants et livres sont
des exemples de permanents répandus. Il est
nécessaire de pouvoir acheter ou créer un
support qui soit au moins de bonne qualité
pour un consommable, et de très bonne qualité
pour un permanent. Une qualité exceptionnelle
pour un consommable donne une plus grande
capacité énergétique et permet d’utiliser l’objet
deux fois avant qu’il soit détruit.
Ensuite, le personnage doit inscrire le sortilège
ou le rituel dans l’objet par le moyen qui lui
semble approprié. Il doit alors réussir un test
lié à la voie dont il use pour l’inscription,
difficulté 15. Enfin, il doit réussir un test
d’activation de sortilège, la difficulté variant
selon le niveau de l’effet, pour finir de créer
l’objet. Un objet permanent créé peut disposer
de capacités qui ne sont liées à aucun sortilège
ou rituel : il revient au Sensei de discuter avec
le joueur des capacités voulues, des moyens
du personnage pour y arriver et du niveau
de puissance estimé pour le lancement de
sortilège final.
Canalisation (seishin
La Magie (maho)
keiro)
La canalisation n’est pas une utilisation de la
magie. Il s’agit de demander l’aide d’une entité
ou d’un dieu qui n’est pas présent physiquement
afin d’user de ses capacités. Une telle requête
demande une bonne préparation, de l’énergie
et de l’endurance pour réussir. Les pouvoirs
conférés ne sont donc pas le fruit d’un
enseignement, mais d’une fusion énergétique
temporaire entre le conjurateur et le conjuré.
C’est donc un moyen d’utiliser les capacités
surnaturelles de l’être avec un contrôle relatif.
Il reste impossible de développer une voie de
magie seulement par ce biais. Cependant, un
personnage expérimenté en canalisation peut
potentiellement ouvrir la voie ésotérique, la
voie occulte ou la voie de l’éveil en accord
avec le Sensei.
Devenir un canal (keiro)
N’importe quel personnage peut tenter de
canaliser les énergies d’une puissance ou d’une
entité mystique. Dans les sanctuaires, avec
seulement quelques servantes pour témoins, les
prêtres agissent comme des canaux pour que les
kamis les habitent et expriment leurs volontés
et leur sagesse.
Néanmoins, devenir un canal peut être
dangereux car la personne n’a aucun contrôle sur
la possession : elle dépend du kami. C’est pour
cette raison qu’il est préférable et recommandé
qu’un seul kami spécifique soit invoqué par un
même individu.
Ainsi, une personne peut essayer de devenir
un Réceptacle (Utsuwa) pour un esprit. Cet
esprit peut être un mort, un kami ou même un
extraterrestre.
Demander l’aide de créatures n’est limité que par
le nombre de conduits qu’un personnage peut
avoir en lui en même temps. Il doit également
veiller à ne pas être canal de deux créatures
vouées à se détruire, car celles-ci risqueraient de
le tuer. Enfin, les dieux étant plutôt possessifs,
un personnage ne peut canaliser qu’un seul
dieu dans toute sa vie et devient l’un de ses
messagers dans le monde. Par conséquent,
toute tentative de canaliser une autre puissance
divine prive le personnage de toute aide venant
de ces derniers. Ainsi, s’il possède un avantage
lié aux dieux, il disparaît également.
Les personnages ayant les voie ésotérique,
occulte ou de l’éveil voient les difficultés de
création et d’activation diminuer de 5.
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 Créer la conductance
L’élément le plus important est de savoir à qui
l’on s’adresse, de connaître le nom de l’entité et le
rite qui lui est associé afin d’infuser son énergie
en soi et de devenir un Réceptacle. De plus, le
personnage doit avoir un score de Ki positif
pour pouvoir créer le conduit qui permettra à
une créature de l’investir, et un score de Ki d’au
moins +3 pour savoir si le conduit concerne
une divinité. Il doit aussi posséder une effigie
à l’image de l’entité qu’il veut canaliser, que
ce soit une statuette, une amulette, un kanji,
un tatouage, un texte sacré, etc. Ensuite, il
faut avoir participé à une cérémonie dédiée à
l’entité, que ce soit une fête traditionnelle, une
séance de prière spéciale ou tout autre rite ayant
pour but de l’honorer. Enfin, il lui faut partir
seul dans un lieu sacré ou dédié à l’entité.
Une fois cela fait, le Réceptacle doit rester au
moins une journée et une nuit là-bas, en passant
la majorité du temps à méditer afin de se préparer
spirituellement. À l’aube ou au crépuscule (en
fonction de l’affinité de l’entité), il doit réciter
sans s’arrêter une prière ou mantra dans lequel
il se présente, énonce sa requête et ses raisons
de quérir l’aide de l’entité, tout en tenant son
effigie entre ses mains. Il doit aussi avoir pensé
à un moyen de tracer des signes sur son effigie
(encre, couteau pour graver, sang, etc.). S’il
est entendu, son corps se met à vibrer tandis
que l’être éthérique appelé se manifeste. Il doit
alors réussir un test de VOL difficulté 20 pour
réussir la première canalisation. À ce moment-
là, l’entité prend le corps du Réceptacle.
Il est impossible d’utiliser les règles « prendre
10 » et « prendre 20 », car ce test est une réaction
à un événement.
72
Si le test est :
• réussi, le personnage arrive à rester
spectateur de la scène et peut même avoir
un bref échange de pensées avec l’entité ;
• une réussite critique, l’Eiyu aura un bonus
de +5 pour l’activation du canal ;
• un échec, le personnage perd connaissance
et 2 points de Ki. Quand il reprend ses
esprits, ses mains sont en sang, l’effigie
détruite et broyée par celles-ci. L’activation
sera pénalisée par un malus de -5 ;
• un échec critique ou un 4 naturel, l’Eiyu
s’est ouvert à une entité non désirée, à
la discrétion du Sensei. Il gagne le trait
Implant (-2). De plus, s’il tente une
nouvelle canalisation, il sera possédé par
cette dernière. Ce trait pourra toutefois
lui être enlevé par un exorcisme. Une
fois libéré, l’Eiyu restera cependant
marqué (un canal ouvert ne se referme
jamais), c’est-à-dire qu’il aura un malus
de -5 au test pour tenter une nouvelle
canalisation et devra lancer un 1d4, dé
« shi » (de la mort) avant chaque activation
d’une canalisation.
Dans tous les cas, cette expérience fait perdre
tous ses points de maho au personnage, ainsi
qu’un point de sérénité, et il se retrouve aussi
dans l’état Affaibli pendant deux jours.
Activer la conductance
Lorsqu’il décide de faire appel à la puissance
qui l’habite, le Réceptacle doit saisir son effigie
entre ses mains et réciter un mantra approprié
en mentionnant sa doléance.
L’activation du canal se fait sur une réussite
d’un test de CHA difficulté de (10 + NC de
la créature). Pour l’appel à une divinité, la
difficulté est de 25.
Aucune voie ne peut conférer de bonus direct,
mais connaître le nom véritable d’une entité (ce
qui ne fonctionne pas avec les dieux) confère un
bonus de +5 pour l’activation.
En réalité, le but du Réceptacle est de canaliser
l’énergie d’une entité sans qu’elle ne déborde. Il
doit donc trouver un équilibre lors de l’ouverture
afin d’éviter qu’une autre entité ne vienne à la
place de celle qui est convoquée, mais il ne doit
pas non plus trop ouvrir le passage sous peine
de perdre le contrôle. Si le test est :
• une réussite, la conductance s’active
et le personnage peut donc utiliser les
pouvoirs de l’entité canalisée pendant
(mod. CON) heures ;
• un échec, toute nouvelle tentative de
canalisation est impossible pour une heure ;
• un échec critique, un canal s’ouvre de
manière transitoire, et il est accessible à
n’importe quelle entité à proximité ou
qui répond (yokai en colère ou divinité
adverse) ;
• une réussite critique, ce n’est pas non plus
bon signe car cela signifie que l’entité est
canalisée, mais qu’elle prend le pas sur le
personnage. Celle-ci est donc libre de faire
ce qu’elle veut, ce qui n’implique donc pas
nécessairement de répondre à la demande
du personnage ;
• un lancer du dé « shi » (de la mort), sur
un chiffre pair, la mauvaise entité viendra
automatiquement et prendra le pas sur le
personnage qui sera spectateur. Sur un
chiffre impair, les cas ci-dessus s’appliquent
pour le résultat.
Contrecoups
À la fin de la canalisation, le personnage se
retrouve dans l’état Affaibli pendant la même
durée que cette dernière. Il perd tous ses
points de maho et subit 1d6 DM à cause de
l’épuisement de son corps.
Une possession totale ne peut durer qu’un
temps très limité. En effet, l’entité aux
commandes ne se rend pas compte que les
ressources du corps qu’elle emprunte sont
limitées et se dépense sans compter. Chaque
tour, le personnage perd 2 points de maho.
Lorsqu’il arrive à 0, il fait un test de CHA
difficulté 25 pour reprendre le contrôle de son
corps. S’il échoue, il peut retenter ce test au
tour suivant, la difficulté baissant de 5 à chaque
La Magie (maho)
test consécutif. À chaque échec, le personnage
perd 2 PV car l’entité puise dans son essence
vitale. Lorsqu’il reprend le contrôle, l’entité
s’en va et il subit les conséquences normales
d’une canalisation.
Si l’entité considère avoir été trompée, insultée
ou déçue lors de la prière d’invocation, elle
pourrait cependant réserver de fâcheuses
surprises à son conjurateur, la première étant de
refuser de venir l’aider à nouveau. Ainsi, il peut
être intéressant, pour un canalisateur dans cette
situation, d’envisager de faire amende honorable
en lui rendant hommage ou en accomplissant
une quête en son nom.
Description des capacités octroyées
par une canalisation réussie
Aura : un canalisateur possédé par une créature
semble être entouré d’un léger halo gris, alors
que lui-même rayonne des couleurs de l’être
qui l’habite. Ainsi, un érudit peut très vite
comprendre à quelle divinité il fait face. De plus,
sa présence affecte forcément les êtres autour de
lui dans les 100 mètres (ces effets varient selon
les entités et les dieux).
Immunité : un canalisateur est habité par
une partie de la nature d’une créature ou des
influences du dieu, et cela lui permet de résister
à certaines formes d’agressions. Par conséquent,
un Réceptacle est souvent immunisé à certains
états ou sources de dégâts.
Modificateur de caractéristique : la possession
altère les capacités du canalisateur. Ces bonus
et malus s’appliquent aux modificateurs de
caractéristiques, et non à la caractéristique
même.
Pouvoirs : une créature donne au Réceptacle
l’accès à l’un de ses pouvoirs, alors qu’un dieu
lui confère deux pouvoirs issus de ses attributs
divins. Utiliser un pouvoir nécessite toujours
une action limitée.
Sortilèges : certaines créatures permettent
l’accès à l’utilisation de plusieurs sortilèges. Le
lancement ne nécessite alors aucun test et ne
consomme rien, mais requiert toujours une
action limitée.
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Sortilèges (jumons)
Les sortilèges sont les effets les plus
couramment utilisés par ceux qui connaissent
les arts de la magie. Il en existe donc une
multitude, transmis par des maîtres ou des
rouleaux qui circulent dans l’Archipel.
Chaque sortilège est classé selon un rang afin
de représenter la difficulté de son utilisation.
74
Les rangs des sortilèges vont de 1 à 5, les
premiers étant les plus simples et les seconds
les plus complexes et difficiles à maîtriser.
Les sortilèges majeurs ne peuvent être appris
que dans l’ordre croissant, car ils existent
selon une progression logique basée sur
des fondamentaux. Ainsi, il est impossible
de pouvoir utiliser le rang 3 d’un sortilège
majeur sans connaître les deux précédents. Les
sortilèges mineurs, eux, sont moins puissants
mais ne nécessitent pas d’apprendre un effet
précédent pour être utilisables.

Sortilèges majeurs
(Idainaru jujutsu)
Créer un portail (keiyaku wo musubu)
Ces rituels permettent de créer des passages
entre les dimensions et les plans en déchirant les
voiles de la réalité, ce qui peut notamment être
accompli en changeant le taux vibratoire du lieu
où le sortilège est lancé. Chaque portail mène à
un seul et unique endroit, déterminé avant le
sortilège. Le nombre de points de magie et la
difficulté dépendent de la distance qui sépare
l’Eiyu de la destination souhaitée, classée en
rangs (voir plus loin). Le système reste le même
que pour les autres sortilèges.
La porte entre les mondes peut avoir des
aspects différents, comme un torii ou des
lignes spécifiques tracées sur le sol, ou même
un lieu sanctifié. Traverser un portail nécessite
de dépenser un nombre de PM égal au rang
de la destination. Si le personnage ne peut
dépenser ces points, il gagne 1 point de folie.
Le retour est soumis aux mêmes conditions que
l’aller. De plus, certains vortex modifient les
caractéristiques physiques du voyageur pour les
adapter à leur nouvel environnement. Enfin, en
fonction de sa destination, le personnage peut
être amené à effectuer un test de Résistance
mentale dont la difficulté dépend de l’ampleur
de ce qu’il y découvre.
Voici les différents rangs.
Rang 1 : sur le même monde, vers un espace
prédéfini et prévu pour accueillir un portail
(une pièce d’une maison, d’un sanctuaire, une
grotte aménagée, etc.).
Rang 2 : sur le même monde, vers un espace
en vue, déjà visité ou même sur une photo
récente, mais pas nécessairement aménagé pour
accueillir le portail et, à moins d’utiliser d’autres
sortilèges, voies ou matériels technologiques,
il est donc presque impossible de prévoir
comment va se dérouler l’arrivée…
Rang 3 : les mondes proches (contrées du Rêve,
Ikai, Shamballa, etc.).
Rang 4 : les mondes éloignés (Impossibilité
Innommable et ses plans, Nirvana, etc.).
Rang 5 : les mondes extérieurs (le Lointain,
Takamagahara, Pluton [Yuggoth], Aldébaran,
Sirius.
La Magie (maho)
Exorciser (akumabarai no gishiki)
Si une entité a pris possession d’un corps, l’Eiyu
devra pratiquer un exorcisme (akumabarai).
Chaque rituel est unique selon la créature en
présence, et obéit à son propre modus operandi
(techniques, formule, etc.). Comme pour les
sortilèges précédents, le rang et la difficulté
dépendent de la puissance de l’entité (voir
Invoquer, plus bas).
Illusion (maboroshi)
La magie des illusions pourrait éventuellement
utiliser le CHA au lieu de l’INT comme
caractéristique de magie (remplacez alors tous
les mod. d’INT par des mod. de CHA). Voici la
liste des rangs.
Rang 1 : disparition
Pendant [5 + mod. d’INT] tours, l’Eiyu devient
invisible aux sens physiques.
Rang 2 : créer des illusions
L’Eiyu crée une illusion visuelle et sonore
immobile d’une durée de [5 + Mod. d’INT]
minutes (ou tours si l’illusion est animée). Le
volume maximum de l’illusion est un cube de
10 mètres de côté apparaissant sur une portée
de 500 mètres. Divisez ces paramètres par 10 si
l’illusion est animée. Interagir avec l’illusion la
fait disparaître.
Rang 3 : modifier son apparence
L’Eiyu peut prendre l’apparence d’une créature
de taille proche (plus ou moins 50 centimètres)
qu’il voit au moment de l’incantation. La durée
est de [5 + mod. d’INT] minutes. Toucher le
personnage (par une attaque ou non) met fin
au sortilège.
Rang 4 : altérer la Réalité
L’Eiyu peut changer l’aspect de l’environnement
dans une zone définie. Sur une aire de
[100 × mod. d’INT] mètres carrés, il peut
donner l’apparence qu’il souhaite au décor. Cela
ne lui permet pas de faire des DM à ceux qui
le traversent, mais il peut dissimuler des pièges,
des entrées secrètes et même des créatures en
façonnant le décor autour d’eux. La durée est
de [mod. d’INT] heures. Toucher le décor (par
une attaque ou non) ne met pas fin au sortilège.
Un test réussi de PER difficulté 20 permet
cependant d’identifier UN élément de l’illusion
comme faux (arbre, rocher, monstre, etc.),
sinon elle semble bien réelle et concrète pour
tous les sens.
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 Rang 5 : créer des hallucinations
Ce sort crée un environnement fantasmagorique
et onirique. L’Eiyu doit réussir un test d’attaque
magique opposé (portée de20 mètres). La
victime fait un test d’INT difficulté [10 + mod.
d’INT] pour résister. En cas d’échec, elle perd
tous ses points de Ki et gagne 1 point de folie.
En cas de succès, elle perd l’équilibre et elle est
Renversée. Une créature ne peut être la cible
de ce sortilège qu’une fois par jour, et l’Eiyu ne
peut pas affecter un personnage ou une créature
de niveau supérieur au sien.
Invoquer (shokan)
Ces sortilèges exigent des conditions de
réalisation bien particulières, en fonction du
type de magie usité et de l’entité convoquée. Il
serait bien naïf de penser que de connaître un
de ces sortilèges suffit pour reproduire tous les
autres. Ainsi, invoquer le grand Cthulhu peut
avoir des répercussions différentes par rapport
au fait d’appeler un byakhee.
Pour activer ce rite, l’Eiyu doit réaliser un test
d’attaque magique, seul ou en coopération, selon
l’entité appelée. Une seule créature arrivera au
bout de 1d20 minutes après l’invocation. L’Eiyu
qui dirige le rituel perd le rang du sortilège en
points de sérénité. S’il n’a pas assez de points de
sérénité, il gagne la différence en points de folie
(p.58 de La Voie de l’Eiyu). Cependant, il n’est
pas affecté par une éventuelle perte de PS liée
à la nature de la créature. Toutefois, selon l’être
invoqué, un test de Résistance mentale peut être
demandé pour les autres participants, avec les
conséquences que l’on connaît. Les points de
maho ne sont consommés qu’en cas de succès.
Les chances de réussite pour les rangs 4 et 5 sont
augmentées d’un bonus de groupe de +2 par
tranche complète de cinq personnes qui doivent
réussir le même test d’attaque magique. De
plus, les personnes impliquées dans les rituels
concernant les déités doivent parfaitement
connaître le mode opératoire. Voici la liste des
différents rangs.
Rang 1 : créatures du Mythe, du folklore ou
yokais ayant un niveau de challenge (NC) entre
1 et 5.
Rang 2 : créatures du Mythe, du folklore ou
yokais ayant un niveau de challenge (NC)
jusqu’à 10.
Rang 3 : créatures du Mythe, du folklore ou
76
yokais ayant un niveau de challenge (NC)
jusqu’à 15.
Rang 4 : créatures du Mythe, du folklore ou
yokais ayant un niveau de challenge (NC) de
16 et plus, monstre ou yokai unique, Entités
Majeures, Geôliers Divins.
Rang 5 : autres dieux, Dieux Très Anciens,
Grands Anciens, kamiyonanayos.
Ordre et commandement
(meirei et shiki)
Ces sortilèges n’ont pas de rangs définis. En
effet, leur fonctionnement dépend de l’entité qui
est contactée. Le rang (et donc la difficulté) est
similaire au sortilège Invoquer (voir plus haut).
Communiquer
L’Eiyu peut entrer en contact avec des puissances
supérieures pour avoir diverses informations sur
la cosmologie de l’univers, le monde invisible, les
créatures impies, les rituels magiques, etc.
Chaque formule magique obéit à ses propres
conditions en fonction des techniques utilisées.
Les rites d’entrée en contact sont rapides et
ne prennent que quelques minutes pour être
lancés. Cependant, selon la distance et/ou le
plan d’existence où se situe l’entité, il peut y
avoir des délais de réponse plus ou moins longs,
allant de quelques minutes à plusieurs heures
ou jours. L’Eiyu est alors obligé d’attendre dans
le lieu où le rituel a été effectué. De plus, la
créature contactée peut disparaître à n’importe
quel moment lorsqu’elle se sera manifestée à
l’Eiyu. En outre, communiquer avec une entité
ne veut pas dire que cette dernière se montrera
coopérative. Rien ne pourra l’empêcher
d’annihiler l’Eiyu lors de sa venue, surtout si le
lieu n’a pas été protégé et/ou purifié au préalable.
En effet, toutes les créatures et entités n’ont pas
forcément conscience du monde humain ou
peuvent ne pas le comprendre.
Contrôler ou donner un ordre
L’ordre donné par l’Eiyu doit être le plus simple
et précis possible. La notion de temporalité
doit être concise, et l’entité présente ne peut
retourner d’où elle vient qu’une fois sa tâche
accomplie. Si l’ordre est trop complexe, un
malus de 5 doit être appliqué à la difficulté
liée au rang du sortilège. On ne peut lancer ce
sortilège que jusqu’au rang 4 au maximum.
Asservir ou créer un pacte
Créer un pacte avec une entité n’est pas un acte
anodin, et chaque pacte obéit à ses propres
conditions. Le contrat entre les deux parties
doit être le plus simple et précis possible, et
consigné par écrit. Dès le rang 3, les entités
accordent leur « bienveillance » (canalisation,
sorts, capacité unique d’une voie magique à
la discrétion du Sensei) à celui qui se soumet
à leur volonté de façon transitoire. Dans ce
cas-là, le personnage crée une obligation
envers « l’univers », et les êtres contactés qui
se manifesteront à lui pour pouvoir bénéficier
de leur dû (à la discrétion du Sensei). De plus,
en concluant ce pacte, l’Eiyu gagne un nombre
de points de folie égal au rang de l’entité, doit
faire un test de Résistance mentale et subir les
conséquences des aptitudes qu’il utilise.
Révoquer (torikesu)
Si une entité invoquée refuse de partir, l’Eiyu
devra la congédier de force. Chaque formule
magique possède ses propres conditions en
fonction des techniques utilisées. Comme pour
les sortilèges précédents, le rang et la difficulté
dépendent de la puissance de l’entité (voir
Invoquer, plus haut).
Se protéger (hogo)
Il est possible de trouver ou apprendre un
sortilège qui reproduit l’effet de l’un des rangs de
la voie de la protection. Le rang de ce sortilège
(pour la difficulté de lancement et les PM) est
déterminé par le rang de l’effet qu’il reproduit,
comme détaillé ci-après.
Purification, rang 1 : nettoyer un lieu, une
personne ou un objet de l’influence négative
présente.
Protection, rang 2 : protéger un lieu, un ou
des personnes ou objets contre l’influence
maléfique d’une entité.
Entretien, rang 3 : maintenir les effets de la
protection.
Circonscription du mal, rang 4 : tracer une
frontière invisible autour de la créature.
Bénédiction, rang 5 : donner, par un long
rituel, un bonus au prochain test des Eiyus
suivant la Bénédiction.
Sortilèges mineurs
(kihon maho)
La Magie (maho)
Rang 1
Asphyxie
Si l’Eiyu réussit son test d’attaque magique
(avec une portée de 20 mètres), la créature
ciblée est privée d’air. La victime étouffe alors
progressivement et subit 1d6 DM par tour
pendant [1 + mod. d’INT] tours. Si l’Eiyu perd
conscience, le sort cesse immédiatement. En
revanche, s’éloigner hors de portée ne met pas
fin au sortilège.
Avatars aqueux
Ce sort fait apparaître un ou plusieurs clones
constitués d’eau. Ces clones disparaissent
à la moindre blessure. Ils offrent juste une
échappatoire ou une dissimulation à l’Eiyu.
Ces avatars ne peuvent pas servir au combat.
En outre, il faut dépenser1 point de maho pour
créer un seul clone.
Barrière à cinq sceaux
Cette technique consiste à protéger un endroit
à l’aide de cinq sceaux : un sur la « porte » que
l’on veut protéger, et les quatre autres à quelques
centaines de mètres dans les quatre directions.
Pour supprimer la barrière, il faut enlever les
cinq sceaux en même temps. Celle-ci nécessite
la dépense de 1 point de Ki. Les sceaux, s’ils
utilisent les kanjis, requièrent la pratique de
calligraphie. Toutefois, Ils peuvent être tracés
par l’Eiyu (test nécessaire au préalable) ou par
une tierce personne.
Dissimulation dans la brume
L’Eiyu crée un épais brouillard qui le masque à
la vue de ses ennemis en dépensant 1 point de
maho. Il inflige ainsi un malus de 5 à tous les
tests de PER.
Gravure manuelle du sceau
L’Eiyu concentre son Ki et enflamme ses chakras
pour rassembler son énergie dans son doigt afin
de tracer une inscription scellée sur un support.
L’utilisation de ce sortilège nécessite la dépense
de 1 point de Ki supplémentaire.
Injonction
L’Eiyu donne un ordre simple et non dangereux
à la cible, qu’elle doit pouvoir comprendre. Il
doit ensuite réussir un test d’attaque magique
opposé à celle de cette dernière (contre un test
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 d’INT si la créature n’en a pas) à une portée de
20 mètres. En cas d’échec, la cible doit exécuter
l’ordre pendant son prochain tour.
Malédiction
L’Eiyu effectue un test d’attaque magique
contre une cible à moins de 20 mètres. En cas
de succès, la victime réalise tous ses tests avec
deux d20 et garde le résultat le plus faible. Le
sortilège prend fin dès qu’elle aura raté trois
tests (il n’y a sinon aucune limite de temps). Si
la cible possède une capacité lui permettant de
lancer deux dés et de garder le meilleur, elle ne
lance plus qu’un seul dé.
Soins légers
L’Eiyu peut toucher une cible, qui récupère alors
[1d8 + niveau du lanceur de sort] PV perdus. Il
peut utiliser ce sortilège sur lui-même.
Technique d’invocation d’insectes
à grande échelle
L’Eiyu attire à lui absolument tous les insectes
présents dans la zone qui l’entoure, comme les
mouches, sur un test d’attaque magique réussi.
La nuée inflige un malus de 5 à toutes les
actions de la cible et un dégât de 1d6 sur une
réussite critique.
Rang 2
Attaque sonore
L’Eiyu pousse un cri dont les effets sont
dévastateurs (ou produit un son avec un
instrument à cette même fin). Sur un test
d’attaque magique réussi, il inflige [1d6 + mod.
de CHA] DM à toutes les cibles lui faisant face
sur une portée de 10 mètres.
Détection de la magie
L’Eiyu se concentre et détecte la présence de
toute inscription et de tout objet magique
situé dans la pièce où il se trouve (ou dans les
15 mètres autour de lui). Ce sort permet aussi
d’analyser les propriétés d’un objet magique au
prix de 2 heures d’étude et de 100 grammes de
poudre d’argent.
Invocation des ombres
L’Eiyu invoque des ombres (d’une autre
dimension, ou bien des ombres proches de
l’ennemi) afin de bloquer la cible pendant trois
tours. Sur une réussite critique, ces ombres
entraînent avec elles ce qui se trouve sur leur
78
chemin en s’éloignant du lanceur.
Manipulation des ombres
Sur un test réussi d’attaque magique, l’Eiyu
modifie son ombre pour se connecter à
son adversaire, et lorsqu’il y arrive, chaque
mouvement qu’il effectue sera copié par son
ennemi. Cette technique permet de ralentir
un adversaire et, utilisée en conjonction avec
l’environnement, elle peut devenir offensive ou
défensive. Elle devient particulièrement efficace
dans le cadre d’un piège, et nécessite la dépense
de 1 point de maho supplémentaire par tour
pour maintenir le lien.
Paume de Bouddha
L’Eiyu frappe l’adversaire à distance grâce à une
impulsion de Ki qui jaillit de la main. Il lui faut
pour cela dépenser1 point de Ki pour atteindre
une cible à 10 mètres.
Paume mystique
Avec cette technique médicale universelle
employée pour guérir des blessures et exécuter
la chirurgie, l’Eiyu concentre son Ki dans sa
main et l’applique sur la blessure, accélérant
la régénération des cellules. Il peut aussi
focaliser son Ki dans une lame pour faire des
incisions en cas de besoin. En effet, puisqu’elle
est faite avec le Ki, l’utilisateur n’a pas besoin
de couper à travers la peau pour atteindre
des muscles et des organes. Pour la pratiquer
efficacement avec un côté curatif, une grande
quantité d’énergie est exigée (4 points de maho
et 2 points de Ki). En revanche, couper est
moins gourmand en énergie (2 points de maho
et 1 point de Ki). Cet aspect de « découpage »
peut également être employé en combat, bien
qu’il exige une incroyable précision et une
grande efficacité de la part de l’utilisateur.
L’Eiyu doit ainsi réussir trois tests consécutifs :
DEX (chirurgie difficulté 20), FOR (attaque),
attaque magique (soins). En cas de réussite, il
inflige 2d10 DM à sa cible.
Soins modérés
L’Eiyu peut toucher une cible, qui récupère
alors [2d8 + niveau du lanceur de sort] PV
perdus. Le personnage peut utiliser ce sortilège
sur lui-même.
Rang 3
Confusion
En réussissant un test d’attaque magique opposé
(portée 20 mètres), l’Eiyu désoriente sa cible
pendant [3 + mod. de CHA] tours. Chaque tour,
il faut lancer 1d6 : sur 1-3, la victime n’agit pas,
sur 4-6, elle attaque la créature la plus proche
(au hasard). Chaque fin de tour, elle fait un test
d’INT difficulté [10 + mod. d’INT] pour mettre
fin au sortilège.
Entrelacement des ombres
Sur un test d’attaque magique réussi, l’ombre
de l’utilisateur se divise et se transforme en un
nombre variable de piques autour de l’ennemi
pour l’empaler ou l’emprisonner. Les pointes
peuvent également attraper des objets et donner
un bonus de 5 aux tests de DEX. L’attaque
entraîne 4 DM.
Étreinte mortelle de l’ombre
Si l’Eiyu réussit un test d’attaque magique
après avoir immobilisé un adversaire, une
main d’ombre se jette sur le cou de ce dernier
pour l’étrangler ou lui briser la nuque. La cible
est alors immobilisée 3 tours sur une réussite
simple, et 6 sur une réussite critique. Elle perd
1 PV par tour immobilisée.
Kanashibari
D’un regard, l’utilisateur peut paralyser son
adversaire. La victime se sent alors retenue
par des bras de fer constricteurs. Pour ce
faire, l’Eiyu effectue un test de CHA opposé.
En cas de succès, la cible, pendant 3 tours, est
incapable de bouger, pétrifiée par la peur. En
cas de réussite critique, elle est bloquée 6 tours
et ne peut communiquer. Elle doit faire dans
tous les cas un test de Résistance mentale. En
cas d’échec, elle perd 1 point de sérénité, et en
cas d’échec critique, elle gagne 1 point de folie.
Magnétisme
L’Eiyu contrôle le magnétisme autour de lui
pendant [3 + mod. d’INT] tours. Il gagne un
bonus de +3 en DÉF et divise par 2 les DM de
toutes les armes ou projectiles métalliques.
Pacte sanglant
Par une action gratuite, l’Eiyu sacrifie 1d4 PV et
gagne immédiatement +3 sur le jet de d20 de son
choix, ou en DÉF contre une attaque. À partir
du rang 5 dans sa voie de magie, il peut sacrifier
2d4 PV pour faire passer ce bonus à +5.
Rempart du retour à la source
La Magie (maho)
L’utilisateur doit réussir un test de DEX pour
enchaîner une série de signes (mudras). Le
sceau « assis » (座って) apparaît alors sur
la paume de sa main (dépense de 2 points de
maho). Ensuite, s’il réussit un test de FOR ou
DEX opposé, il peut frapper un démon ou
une entité avec la paume de la main. La cible
perd dès lors totalement son énergie : points de
maho et points de Ki.
Zone de silence
L’Eiyu crée une zone de silence fixe de 5 mètres
de diamètre, jusqu’à une portée de 30 mètres,
pendant [1d6 + mod. de CHA] tours. Tous les
sons émis dans cette sphère sont donc annulés.
Cependant, la zone n’empêche pas le lancement
de sortilèges mais inflige un malus de -2 à tous
les tests d’attaque magique.
Rang 4
Apposition des sceaux maléfiques
L’Eiyu crée des sceaux sur cinq morceaux de
papier avec son propre sang et les jette sur une
cible pour la condamner à un sort funeste. Il
doit avoir au préalable la voie de l’esthétique
avec la spécialité calligraphie pour dessiner
le kanji. De plus, s’il réussit un test de DEX,
il inflige à la cible un malus de 5 à toutes ses
actions. Sur une réussite critique, la cible perd
à chaque test qu’elle effectuera un point de Ki.
Dédoublement
Sur une attaque magique réussie (portée de
20 mètres), l’Eiyu crée un double translucide
de la cible pendant [5 + mod. d’INT] tours,
qui est sous son contrôle. Ce double possède
les mêmes caractéristiques que l’original, mais
seulement la moitié de ses PV, et tous les DM
qu’il inflige sont divisés par deux. Il disparaît si
ses PV tombent à 0, et une créature ne peut être
dédoublée qu’une fois par combat.
Guérison
Une fois par jour, l’Eiyu peut toucher une
cible, qui récupère alors tous ses PV perdus
et se trouve guérie des poisons, maladies et
affaiblissements de caractéristiques.
Possession
Sur un test de PER opposé, l’Eiyu transfère
son esprit dans le corps d’un ennemi pour le
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 contrôler. Cependant, son propre corps reste
inanimé pendant toute la durée du sort. S’il
rate son coup, son esprit mettra 2 tours pour
retourner dans son corps, le laissant vulnérable
aux attaques d’un adversaire. Sur un échec
critique, l’esprit ne regagnera son corps qu’au
bout de 6 tours. Ce sortilège est donc périlleux
en combat, même en compagnie de coéquipiers
fidèles et dévoués.
Possession de la marionnette maudite
Sur un test de PER réussi, l’Eiyu transfère d’abord
son esprit dans une marionnette affublée d’un
sceau maudit qui attaque la cible. Puis, lorsque
cette dernière touche la marionnette en se
défendant, le sceau agit et s’efface, transférant
l’esprit de l’Eiyu dans sa victime, tandis que
l’esprit de la victime est transféré dans la
marionnette. Durant l’utilisation de ce sort, le
corps de l’Eiyu reste inanimé et vulnérable. En
outre, il faut dépenser1 point de maho par tour
jusqu’à ce que la marionnette inflige un dégât à
la cible pour effectuer le transfert.
Sceau de contrat
Cette technique de sceau est utilisée pour briser
le lien entre un invocateur et son invocation.
Ainsi, en apposant ce sceau directement sur
l’invocateur, l’Eiyu libère la créature invoquée
de son contrôle. Cette technique nécessite un
test d’attaque magique dont la difficulté dépend
de la créature à libérer.
Sceau maudit
Ce sceau augmente radicalement la puissance de
la personne sur laquelle il a été apposé. Sur un
test réussi d’attaque magique ou DEX (mudra),
CHA (shingon), la cible gagne un bonus de +5
à toutes ses actions impliquant la FOR pendant
3 tours, et 6 tours en cas de réussite critique.
Rang 5
Crainte de la rancœur de la terre
L’Eiyu manipule des fils de Ki noirs qui
peuvent prendre différentes formes. Il peut
alors détacher toutes les parties de son corps
et les contrôler via ces fils, qui lui servent
également à attaquer et à créer des créatures,
chacune utilisant une affinité élémentaire.
Sur une attaque magique réussie, l’Eiyu peut
ainsi atteindre des cibles jusqu’à 20 mètres. Il
peut prolonger cet effet en dépensant1 point
de maho par tour. En cas de points de maho
80
insuffisants, il perd 1 point de caractéristique
tous les 2 points de maho négatifs, soit en
DEX, FOR, CHA et PER.
Domination
En réussissant un test d’attaque magique opposé
(portée de 20 mètres), l’Eiyu prend le contrôle
de l’esprit de sa cible pendant [1d4 + mod.
d’INT] minutes. Son propre corps devient
inactif. La victime peut résister au sortilège avec
un test de CHA difficulté [10 + mod. d’INT] à
chaque fois qu’elle subit des DM. Si la créature
meurt pendant la domination, le personnage
réintègre son corps et subit 1d6 DM.
Emprisonnement des morts
C’est la technique d’invocation d’un dieu de la
mort (shinigami). Elle permet de sceller l’âme
de la cible dans un réceptacle ou dans le dieu de
la mort lui-même (cette technique est interdite,
car elle entraîne la mort de son utilisateur, en
plus de tuer la cible). Pour réaliser ce rituel,
l’Eiyu doit réussir un test d’attaque magique
dont la difficulté dépend du type d’entité à
emprisonner (voir Invoquer, p.76). Il est
possible d’inverser la technique et de desceller
l’âme des victimes en sacrifiant 10 points de
maho et un objet magique puissant.
Invocation d’un démon
Une fois par combat, en sacrifiant 1d6 PV, le
personnage invoque un démon à son service
pour [5 + mod. d’INT] tours. L’Eiyu devra
définir l’apparence du démon, mais celui-ci est
toujours horrible et ne peut pas passer pour un
humain. Il mesure environ 2,30 mètres et se
déplace normalement.
Musique fascinante
L’Eiyu joue de la musique pour fasciner et
contrôler toutes les créatures de son choix (rats,
humains, etc.) dans un rayon de 30 mètres.
Seules les créatures dont les PV sont inférieurs
ou égaux à [niveau + mod. de CHA] du
personnage répondent. Elles sortent alors de
leur cachette et se dirigent vers le barde, pour
le suivre tant qu’il continue à jouer. Quand
il utilise cette capacité, le personnage peut
également se déplacer de 10 mètres par tour.
Peau de pierre
L’Eiyu obtient une réduction des DM égale à
[5 + mod. d’INT] pendant [5 + mod. d’INT]
tours, ou jusqu’à ce que le sortilège ait absorbé
40 points de dégâts.
Rappel à la vie
Une fois par aventure, l’Eiyu peut rappeler à
la vie un personnage décédé depuis moins de
[5 + mod. de CON de la victime] minutes. Le
rituel ne fait pas repousser les membres perdus,
et le corps doit disposer de tous ses organes
vitaux. La cible revient à elle avec 1d6 PV.
Sceau des quatre anti-éléments
L’Eiyu libère un sceau éthérique de son torse,
créant une sphère qui scelle dans son corps
toute vie humaine proche. Cette technique
interdite entraîne la mort de la cible. Pour la
déclencher, l’utilisateur doit réussir un test
d’attaque magique opposé. Il gagne 1 point
de folie, et un point de haji si un autre Eiyu
le voit.
Transmigration de sa propre énergie
Ce rituel permet d’insuffler de l’énergie vitale
dans un corps pour l’investir (pantin) ou lui
rendre la vie (personne décédée). Ce sort
est considéré comme interdit car il utilise
l’énergie vitale de son utilisateur ou d’une tierce
personne, même s’il est possible de l’employer
comme une technique médicale avancée.
Si l’attaque magique réussit, l’Eiyu donne la
moitié de ses PV maximum à la cible. En cas
de réussite critique, il peut choisir le nombre de
PV qu’il transfère.
Tueur fantasmagorique
Ce sortilège invoque les pires terreurs d’une
créature vivante et lui fait croire que son heure
est venue. L’Eiyu doit réussir un test d’attaque
magique opposé (portée de 20 mètres). La
victime fait alors un test d’INT difficulté
[10 + mod. d’INT] pour résister. En cas
d’échec, elle tombe à 0 PV. En cas de succès,
elle perd l’équilibre et elle est Renversée. Une
créature ne peut être la cible de ce sortilège
qu’une fois par jour, et l’Eiyu ne peut pas
affecter un personnage ou une créature de
niveau supérieur au sien.
Sortilèges impies
La Magie (maho)
(kegasareta maho)
Les sortilèges impies sont ceux créés par des
sorciers maléfiques qui voulaient modifier
ou souiller la nature humaine ou celle des
monstres. Contrairement aux sortilèges
mineurs classiques, ceux-ci transgressent les
valeurs morales et religieuses japonaises, parfois
même la pureté et l’intégrité des êtres qui en
sont victimes. Il appartient au Sensei de décider
si l’utilisation d’un tel sort provoque le gain d’un
point de haji, en fonction des circonstances.
Pour leur utilisation et leur apprentissage, ils
fonctionnent comme les sortilèges mineurs.
Rang 1
Affliction aggravée
L’Eiyu doit réussir un test d’attaque magique
contre une cible située dans les 20 mètres
autour de lui. Si elle est malade ou blessée, elle
subit 1d8 de dégâts supplémentaires à cause
de l’agressivité soudaine de la maladie ou de la
nécrose de la plaie.
Corruption des rêves
L’Eiyu influe sur le repos d’un être. Ce sort
nécessite de connaître son nom et son lieu de
repos. S’il réussit, la victime a un malus de 2 à
toutes ses actions dans la journée suivante, à
cause de la fatigue et des cauchemars qui l’ont
tourmentée.
Morsure de Jigoku
L’Eiyu doit réussir un test d’attaque magique
contre une cible située dans les 20 mètres autour
de lui. Elle se met alors à se tordre de douleur,
et sa peau commence à se déchirer. Elle subit
1d4 de DM et doit réussir un test de CON
difficulté 10 ou se retrouver Paralysée pendant
deux tours par la douleur.
Préservation d’un corps
L’Eiyu utilise des huiles mélangées à de la cendre
sacrée et les applique sur un corps mort, qui ne
peut ensuite plus pourrir, même par magie. Il
doit toutefois être entretenu par ce sortilège au
moins une fois par semaine.
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 Rang 2
Émotions souillées
L’Eiyu influe sur l’équilibre émotionnel d’une
cible. Il doit cependant la voir et, s’il réussit
son attaque magique, la victime est sujette à
un trouble émotionnel exacerbé : elle perd un
point de sérénité et subit un malus de 5 à ses
interactions sociales pendant 12 heures.
Fouet de l’esprit
L’Eiyu doit réussir un test d’attaque magique
contre une cible qui peut l’entendre et le
comprendre. Le personnage lui crie alors une
menace et lui fait perdre [mod. CHA] points
de sérénité. Si la victime tombe à 0 point,
elle doit réussir un test de CON difficulté 15
ou s’évanouir. Un adversaire non humain et
vivant doit réussir un test d’INT difficulté 15
ou être Immobilisé.
Pourriture de la chair
L’Eiyu doit réussir un test d’attaque magique
contre une cible située dans les 20 mètres
autour de lui. Sa chair se nécrose alors à
une allure terrifiante, lui infligeant 2d6 de
DM. Un cadavre ciblé tombe en poussière en
quelques minutes.
Vol de vie
L’Eiyu doit réussir un test d’attaque magique
contre une cible qu’il peut voir. La victime perd
alors 1d8 PV, et le personnage en regagne autant.
Cela peut temporairement lui permettre de
dépasser son maximum. Ces PV excédentaires
disparaissent au rythme d’un par minute.
Rang 3
Absorption d’essence magique
L’Eiyu doit réussir un test d’attaque magique
contre une cible située dans les 20 mètres autour
de lui. La victime perd alors 1d10 points de
maho, et le personnage en regagne autant. Cela
peut temporairement lui permettre de dépasser
son maximum. Ces points excédentaires
disparaissent au rythme d’un par tour.
Limites affranchies
L’Eiyu peut consciemment s’infuser sa propre
magie pour décupler ses capacités physiques.
Ainsi, pour 3 points de maho ou 1 point de Ki
supplémentaires dépensés pendant l’incantation
de ce sortilège, le personnage augmente son
mod. de FOR, de DEX ou de CON de +1.
Ce sort dure [3 + mod. CHA] minutes.
82
Magie souillée
L’Eiyu corrompt toute tentative de l’affecter
par la magie ou par une capacité spéciale. Ce
sortilège doit être lancé avant d’être pris pour
cible et dure [3 + mod. CHA] tours. Pendant
cette durée, le personnage gagne un bonus de
5 pour résister aux effets d’un sort ou d’une
capacité, ou remporter une opposition contre
ceux-ci. De plus, la difficulté des sortilèges qui
le ciblent augmente de 3.
Vision des êtres cachés
L’Eiyu peut avoir une vision des êtres qui se
déplacent dans les royaumes qui sont très
proches de lui, ainsi que des monstres ou des
yokais dissimulés parmi la population. Il voit
alors ces créatures de manière allégorique et
en surbrillance. De plus, il peut se déplacer
pendant la durée du sortilège. Cela ne lui
permet pas forcément de savoir de quelle
créature il s’agit, tout comme la vision de
certains monstres pourrait exiger un test
de Résistance mentale. Ce sortilège dure au
maximum 10 minutes, mais le ritualiste peut
l’interrompre à tout moment.
Rang 4
Âme infusée
L’Eiyu peut capturer dans un joyau l’âme
d’une personne qui vient de mourir. La cible
doit être morte depuis moins de 30 minutes,
et le joyau doit être une pierre précieuse de
bonne qualité. Le personnage peut ensuite
se servir de cette âme comme composante
supplémentaire d’un sortilège, et infuser une
partie de son énergie dans l’effet dudit sort.
Ainsi, une pierre peut contenir l’équivalent de
15 points de maho, ce qui peut permettre le
lancement ou le renforcement d’un sortilège
sans puiser dans les réserves du mage. Une
fois l’âme consumée, la pierre se désagrège
en poussière. On ne peut stocker qu’une âme
dans une pierre.
Caresse d’Izanami
L’Eiyu doit réussir un test d’attaque magique
contre une cible située dans les 20 mètres
autour de lui. Celle-ci reçoit alors2d6 de
DM à cause de la nécrose qui commence à la
gangréner. Elle doit ensuite réussir un test de
CON difficulté 20 ou être Ralentie et Affaiblie
pendant 1d6 tours. De plus, si elle fait un 4
naturel sur le dé, l’un de ses membres pourrit
et se décroche instantanément, lui faisant
également perdre un point de sérénité.
Enchaînement d’une créature
L’Eiyu doit réussir un test d’attaque magique
contre une cible située dans les 20 mètres autour
de lui. Pour procéder, il doit au minimum
décrire sa cible, même si citer son nom est plus
efficace, et réussir un test opposé de CHA contre
celle-ci. La créature se retrouve alors avec des
« fers » éthérés aux poignets et aux chevilles, qui
la serrent et lui infligent une douleur lancinante
continue. Ainsi, tant qu’elle est sous l’effet de
ce sortilège, elle doit suivre les instructions du
mage ou subir 1d6 de DM temporaires et ne
rien faire d’autre que se tordre de douleur tant
qu’elle ne s’est pas résignée. Toutefois, elle peut
tenter chaque jour un test de CHA difficulté 20
pour se libérer de l’emprise. Ce sortilège dure
pendant [mod. CHA] jours.
Vol de pouvoir
L’Eiyu doit auparavant tuer la cible de ce
sortilège. Si elle est non humaine, le ritualiste
récupère une des immunités, un trait spécial
(comme Non-vivant ou Onirique, les effets étant
à l’appréciation du Sensei) ou une technique de
combat de la créature. Si la cible est humaine,
il peut connaître l’un des sortilèges mineurs de
rang 1,2 ou 3, ou le premier sortilège majeur
que possédait celle-ci. Il peut ensuite l’utiliser
comme s’il avait la voie appropriée, avec le
coût et les contraintes requis. Ce sortilège dure
pendant (mod. INT) jours.
Rang 5
Hantise du défunt
Ce sortilège impose à une cible la présence d’une
personne décédée. En effet, lorsque l’Eiyu tue un
humain, il peut, avec ce sortilège, « accrocher »
les restes de son esprit tourmenté à un individu.
Pour ce faire, il doit pouvoir le nommer et le
décrire lors du lancement du sortilège. La cible
est alors victime de la rancœur de l’esprit : ses
nuits sont agitées, il provoque des catastrophes
mineures là où il passe (objets qui tombent,
voiture qui grille un feu et provoque un
accident, etc.) et d’autres petits désagréments
qui perturbent le quotidien. Ainsi, tant que la
victime est hantée par l’esprit, elle a un malus
de 3 à toutes ses actions et ne peut récupérer de
points de sérénité. Enfin, elle devient toujours
la cible privilégiée d’un monstre lors d’un
combat. La hantise perdure jusqu’à ce qu’elle
soit délivrée par une personne compétente.
Parure du monstre (L)
Ce sortilège est parfois utilisé par les plus fous
et les plus dangereux chasseurs de monstres
du pays. Ainsi, lorsque le personnage tue un
yokai ou un monstre du Mythe, il peut ensuite
La Magie (maho)
tenter de récupérer la peau de son crâne en
réussissant un test d’équarrissage. Ensuite, il
doit s’appliquer la peau sur son propre visage
en demandant à recevoir la force et le pouvoir
de ce dernier, puis activer le sortilège. Il gagne
alors un bonus à ses modificateurs physiques de
+2, et divise certains types de DM par deux si le
monstre dont il porte le masque était immunisé
à la source de ces DM. Enfin, il gagne l’accès
à l’une des attaques spéciales du monstre en
fonction de sa demande lors de l’activation. Le
sortilège dure 1 journée.
Phylactère d’âme
Ce puissant sortilège permet d’enfermer l’âme
d’un humain qui vient de mourir (depuis
30 minutes tout au plus) dans une amulette ou
un bijou de très bonne qualité. Il faut toutefois
réunir les conditions suivantes : avoir le nom de
la victime, les inscriptions sur le bijou doivent
être plaquées avec de l’or pur, et celui-ci doit être
serti d’un rubis, d’un saphir, d’une émeraude,
d’une améthyste et d’un cristal de roche taillé.
Ensuite, les formes et les inscriptions peuvent
varier d’un ritualiste à un autre, même si elles
rappellent souvent les talents et les compétences
de celui qui est enfermé dans l’objet. Celui qui
porte le bijou peut communiquer avec lui par
télépathie et lui demander des renseignements ou
des conseils en rapport avec des compétences ou
des connaissances qu’il possédait de son vivant.
L’âme n’a plus de pensées propres ni aucune
perception des choses qui l’entourent, et ne peut
que répondre aux demandes de celui qui la porte.
Ce dernier peut également lui transmettre des
informations, l’âme ayant une très grande capacité
à enregistrer les connaissances. Cependant, elle
transmet ce qu’elle sait au porteur, et ne peut
garder aucun secret.
Quête d’éternité
Pour de nombreux adeptes de la magie qui
veulent vivre pour toujours, ce sortilège est
l’apothéose. Cependant, la quête de la vie
éternelle a un coût très élevé en existences
détruites. En effet, ce rituel demande un
sacrifice minimum d’un ou une vierge et de
trois individus du genre opposé (pas forcément
vierges). Les sacrifiés ne doivent pas avoir
plus de 25 ans. Ensuite, au cours d’un long
processus, le personnage s’immerge dans une
baignoire qui se remplit lentement du sang des
victimes en train d’agoniser. Il existe également
une variante où le sorcier se recouvre de la chair
des sacrifiés. Au bout du compte, le sortilège
permet au personnage de rajeunir de 10 ans.
L’effet est permanent, et chaque utilisation se
cumule aux précédentes.
83
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 Rituels traditionnels
Les rituels traditionnels font partie de la vie
quotidienne des japonais. À l’époque moderne,
la plupart ne sont plus vraiment suivis
avec autant d’assiduité par la majorité de la
population. Cependant, pour les gens les plus
pieux, ou pour ceux vivant en des temps plus
reculés, ces rites ont un sens profond et peuvent
apporter un véritable réconfort spirituel ou une
sorte de soulagement psychologique.
Harae
Rang 1
Le harae permet de récupérer un point de
Kiet de supprimer les malus liés aux tests
d’interactions sociales de CHA.
Le harae désigne la cérémonie shintô consistant
à se purifier par des ablutions (misogi, la
purification rituelle par l’eau) et plusieurs
rites de repentance. Il permet aux fidèles de se
débarrasser des kegares (souillures) avant de
rejoindre le temple. Certains anciens haraes
étaient également pratiqués lors de cérémonies
publiques. C’est ainsi que plusieurs festivals sont
apparus, lors desquels les prêtres purifiaient les
participants en utilisant un gohei en papier,
ou parfois en consommant des haricots azukis
rouges, symboles des mauvais esprits.
Junrei
Rang 1
Le junrei donne 2 points de giri.
Le mot « junrei » fait référence à un pèlerinage
permettant de visiter différents temples,
sanctuaires ou autres sites sacrés. Il désigne
indifféremment les pèlerinages shintôs et
bouddhistes. La plupart des chemins de
junrei seront créés durant l’ère Edo, mais cette
pratique date en réalité de l’ère Nara et restera
longtemps populaire. L’un des plus célèbres
est le pèlerinage de Shikoku, sur l’île du même
nom, qui compte 88 temples.
Traditionnellement, les pèlerins doivent se tenir
aux règles suivantes :
• prononcez le nom de Kobo-Daishi à
la suite de vos dévotions. (c’est le nom
posthume de Kukai, le fondateur de l’école
bouddhiste Shingon) ;
84
• effectuez le pèlerinage comme un ascète ;
• ne tuez aucun être vivant ;
• ne dites pas de choses immorales aux
femmes ;
• ayez des médicaments pour soigner les
maladies inattendues ;
• ne buvez pas d’alcool ;
• ne vous disputez pas avec votre partenaire ;
• n’ayez pas beaucoup d’argent ;
• n’ayez pas de bagages inutiles ;
• faites attention à votre hygiène alimentaire ;
• allez à l’auberge avant qu’il fasse nuit ;
• ne sortez pas de l’auberge pendant la nuit.
Misogi
Rang 1
Le misogi permet d’enlever 2 points de haji.
La pratique du misogi permet de se débarrasser
des kegares (souillures) par l’eau vive (cascade,
rivière, etc.), en accomplissant un rite précis.
Les participants doivent d’abord se vêtir de
vêtements blancs (kimono et voile pour les
femmes, un fundoshi, sorte de pagne, et un
linge sur la tête pour les hommes). Ils doivent
ensuite effectuer une série de gestes et de cris
afin de se lier à leur âme, mais aussi aux kamis,
avant d’aller dans l’eau.
Namahage
Rang 1
Le Namahage permet de supprimer les malus
liés aux tests d’interactions sociales de CHA,
de gagner 2 points de giri OU de retirer 2
points de haji.
Lors de ce rituel pratiqué au Nouvel An, les
jeunes gens se déguisent en onis et parcourent
le village en menaçant les habitants. En
échange, ceux-ci, pour les apaiser, leur donnent
des offrandes qui prennent la forme de repas.
Cette pratique, dans la préfecture d’Akita, est
associée à la légende des toshigamis, ces kamis
qui apportent la nouvelle année.

Le terme kegare désigne un état
d’impureté lié à la souillure ou à la
pollution de l’être lorsqu’il est en
contact avec certains éléments. On
peut citer la maladie, l’accouchement
(seulement pour les parents), la mort
sous toutes ses formes, ou même les
menstruations, comme cause de kegare
chez un individu. Être porteur de
kegare est un tsumi selon le shintoïsme,
car il est transmissible. Il est donc
nécessaire de remédier à cette situation
en pratiquant un rite de purification
approprié (comme le harae). Le kegare
n’est donc pas un péché en soi, il
s’agit juste d’une réaction spontanée à
l’amoral sur l’individu concerné.
Le tsumi est une entorse à la moralité ou
à l’éthique religieuse. On peut l’assimiler
au péché des religions occidentales. Il
en existe deux sortes : l’amatsumi, des
fautes mineures (délits, violation des
tabous) et le kunitsutsumi, les fautes
majeures (crimes de sang, maladies,
inceste, etc.).
Kagura
Rang 2
Prérequis : voie des arts zen, voie de la
pratique artistique.
Le kagura permet de récupérer 1 point de Ki
et 1 point de maho.
Le kagura signifie littéralement l’» agrément
des kamis ». Il désigne, en termes shintoïstes,
plusieurs déclinaisons de danses théâtrales.
Celles-ci viennent d’une ancienne légende, où le
dieu de la gaieté a tenté de faire sortir Amaterasu
de sa grotte en dansant de manière amusante.
Ainsi, que se soit au sein de la cour impériale
ou plus tard, chez le peuple, ces danses servent
à accueillir, distraire et saluer les divinités. Il
est aujourd’hui parfois considéré comme sous-
genre du gagaku (musique de cour), dont il est
l’une des influences.
Kotodama
La Magie (maho)
Rang 2 pour les kunitsukamis (dieux de la terre).
Rang 3 pour les amatsukamis (dieux célestes
vivant au Takamagahara, enfants d’Izanami et
Izanagi).
Rang 4 pour les kotoamatsukamis (kamis de
la création).
Le kotodama permet de récupérer :
• 1 point de Ki (rang 2) ;
• 1 point de Ki, et de supprimer les malus
liés aux tests d’interactions sociales de
CHA (rang 3) ;
• 1 points de Ki, de supprimer les malus
aux tests de CHA et de gagner 2 points de
giri (rang 4).
Pouvant être traduit par « mots âme » ou
« parole sacrée », le kotodama représente le
pouvoir spirituel que recèle la langue japonaise.
En effet, il est traditionnellement admis que la
parole des humains est inspirée par les kamis,
et que son but est de concrétiser des concepts
en les prononçant. Ainsi, chacune des syllabes
de la langue japonaise est la manifestation d’un
kami. Le kotodama est donc une forme de
prière active, qui utilise les sons de la langue
afin de communier avec un ou plusieurs kamis.
Cette technique est aussi utilisée dans certains
arts martiaux.
Norito
Rang 3
Prérequis : voie de la méditation, profil prêtre
shintô.
Le Norito permet de remonter jusqu’à 0 point
de Ki ou d’en gagner 2.
Les noritos sont une série de vingt-sept modèles
de prières shintoïstes adressées aux kamis. Très
ritualisées, elles sont récitées par les prêtres du
plus haut rang afin de leur exprimer son respect
ou sa reconnaissance. Le but est d’affirmer et
de consolider l’harmonie entre les kamis et
les prêtres. Traditionnellement lue en japonais
ancien, l’efficacité de la prière relève de la qualité
de la lecture.
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 Ushi no toki mairi
Rang 4
Prérequis : voie de l’artisanat et de la création.
Ce sombre rituel fait gagner 2 points de haji,
perdre 2 points de maho et 2 PV.
Il fait également perdre [4 + 1d6] PV à la
victime. En cas de réussite critique, la cible
gagne 4 points de folie et le trait Ami invisible
(-1).
Il est l’un des sorts les plus célèbres et les
plus redoutables, effectué dans le but de
blesser autrui. Pour accomplir ce rituel, il faut
construire un waraningyo (une poupée de
paille) contenant un petit morceau de corps
(cheveux, sang, ongles ou peau) de la cible.
Une image ou un morceau de papier avec son
nom peut également être utilisé. Il faut aussi
porter un kimono de cérémonie blanc avec obi
(ceinture), et le visage doit aussi être poudré
de blanc. Ensuite, un anneau de fer avec trois
bougies dessus doit être placé sur la tête de
l’incantateur. Puis il convient d’accrocher la
poupée au kimono. Enfin, il faut porter un
miroir au niveau de la poitrine, cacher un
poignard derrière l’obi et maintenir un peigne
entre ses dents.
Cela fait, il faut entrer dans le sanctuaire entre
une et trois heures du matin, l’heure du bœuf.
C’est en effet la période la plus sombre de la nuit,
86
où la frontière entre vivants et morts se brise, et
où les esprits sont les plus puissants. Ensuite,
il faut s’approcher d’un arbre sacré pour y
enfoncer un clou afin de percer la barrière entre
les mondes. Le rituel doit être effectué sans être
vu durant sept nuits d’affilée (il faudra alors tuer
d’éventuels spectateurs), sinon l’incantateur
devra recommencer le rituel. Une fois celui-ci
terminé, une terrible malédiction s’abattra sur la
cible, et elle mourra dans d’atroces souffrances.
Dans certains contes, le rituel provoque à
chaque étape des dommages à la victime, et
des yokais peuvent également venir la hanter.
En outre, la personne réalisant ce rituel peut
se transformer en oni ou en kijo, étant donné
son atrocité.
Rites bouddhistes
Rang 4
Ces rituels permettent de récupérer tous ses
points de maho et de supprimer les malus liés
aux tests d’interactions sociales de CHA.
Ils ont pour but de développer son aptitude
à s’ouvrir à l’éveil. Ils comprennent des
pratiques aussi variées que diverses formes de
vénération, des offrandes de fleurs, des chants
de louanges, des lectures de textes sacrés et
surtout, des méditations.
 La Magie (maho)

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 Chapitre 4

Objets mystiques
Les Japonais ont toujours accordé une place essentielle à la création d’objets.
Souvent, les savoir-faire des artisans sont considérés comme des arts à part entière.
Dans leur vision de la vie, toute chose, animée ou non, est habitée par un esprit.
Ainsi, n’importe quel ustensile, y compris des objets ménagers et ordinaires, est
susceptible de se transformer en yokai à partir de son centième anniversaire ou
de s’animer à cause d’un sentiment exacerbé.
Par conséquent, traditionnellement, il existe même des rites pratiqués dans des
sanctuaires afin d’apaiser leurs émotions et d’éviter leur courroux.

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 Objets liés à la pratique spirituelle

Au cours des cérémonies religieuses shintoïstes et bouddhistes, ou lors de rituels ésotériques, les
pratiquants utilisent des artefacts pour canaliser leurs intentions et leur énergie dans la tâche
à accomplir. Dans cette section, vous trouverez donc une liste non exhaustive d’objets liés à la
spiritualité et des yorishiro, des artefacts destinés à appeler les kamis et à attirer les esprits.

Les Eiyu n’ont pas la

notion des capacités
des Objets magiques.
Pour cela il faut une
sensibilité à la magie,
une voie spécifique ou
un apprentissage.
Ex : Un moine
bouddhiste sera
capable de savoir
qu’un chapelet à des
capacités magiques,
mais pas forcément
lesquels, un test sera
peut-être nécessaire,
De même que des
objets peuvent se voir
annuler ou réduire
leurs pouvoirs.
Ex. : Shimenawa,
perds peut-être
ses capacités de
protection, s’il n’est
plus lié au sanctuaire
qu’il doit définir et
protéger.
Tout cela reste à la
discrétion du Sensei.

90

Bonshō
Ces cloches bouddhiques suspendues dans les
temples datent de 600 av. J.-C. Généralement
en bronze, les bonshō sont décorées de divers
motifs et inscriptions en relief. Ne contenant
pas de battant, elles sont frappées à l’aide
de maillet ou d’une poutre suspendue à des
cordes. Leur tonalité pénétrante porte sur des
distances considérables, ainsi servent-elles à
marquer le passage du temps et à appeler les
moines à la prière.
Sonnée pendant un rituel, cette cloche donne
un bonus de +5 lors des rituels Communiquer et
Se protéger, ainsi qu’à tous les tests impliquant
la Volonté.
Ema
Cette plaquette de bois contient des prières.
Les fidèles y inscrivent leurs vœux et les
accrochent sur les portiques des temples
shintô à destination des kamis. L’ema peut être
agrémentée de dessins, souvent d’animaux.
Une fois par séance de jeu, le joueur inscrit sur
un papier un vœu qu’il donne au Sensei. Si cette
doléance est en rapport avec une action qu’il
entreprend pendant la session, il bénéficie d’un
bonus de +5.
Gofu
(amulettes et talismans)
Les o-fuda sont des bandes de papier, de tissu
ou de métal sur lesquelles est inscrit le nom
ou le symbole d’un kami. Ils se trouvent dans
les temples shintô et sont souvent utilisés pour
combattre les oni. Ils accordent un bonus de
+5 aux ATM.
Dessins tracés à l’encre sur une planchette, les
mayoke sont affichés au-dessus de la porte des
maisons. En effet, ces spécimens assez grossiers
de l’imagerie japonaise éloignent les démons et
les malheurs. Ils accordent un bonus de +5 aux
sorts Révoquer et Exorciser.
L’omamori est un talisman personnel, que
l’on porte sur soi pour sa propre protection. Il
donne un bonus de +5 aux tests liés à la Volonté
et à la Résistance mentale, et un malus de -5
aux attaques magiques lancées contre le porteur
d’un gofu.
Objets mystiques
Gohei
Ces bandes de papier pliées blanches, dorées
ou argentées sont accrochées à un pilier de
bambou ou à une baguette de purification. Les
gohei utilisés pour repousser ou capturer les
esprits malveillants permettent de diminuer le
coût en points de maho de 3 par rang pour le
sort Révoquer.
Goshintai
Ces effigies en bois de taille variable représentent
des kamis ou des yokai. Elles servent de
réceptacle (yorishiro) et sont souvent vénérées
dans les temples ou les demeures.
Lors de la canalisation de l’entité représentée,
la perte de PM est réduite de un point par tour
lors de la possession, et les DM sont divisés
par deux.
Hamaya et hamayumi
Le hamayumi est un arc sacré utilisé en 1103
après J.-C. Voici sa légende : le palais impérial
est hanté par un démon, et celui-ci fait
tomber l’empereur malade. L’archer Minamoto
Yorimasu tue la créature d’une seule flèche,
et son arc est alors nommé hamayumi, « arc
destructeur de démons ». L’hamayumi est
donc utilisé dans les rituels de purification et
de protection contre les forces du mal, et les
hamaya, « flèches tueuses de démons », ont
dans les sanctuaires une fonction d’ornement et
de porte-bonheur lors du Nouvel An.
Il existe aussi une coutume qui consiste à placer
un hamaya et un hamayumi aux coins nord-
ouest et sud-est d’une nouvelle maison lors de la
cérémonie du jotosai (un rituel de charpentier)
pour marquer l’alignement des deux versants
formant le faitage. En effet, dans la mythologie,
le sud-ouest et le nord-est sont les directions
associées aux oni, qui encouragent les influences
néfastes. Ainsi, les hamaya et les hamayumi ont
pour rôle d’en préserver les habitants.
Les hamaya et les hamayumi annulent tous les
malus des tests de CHA liés aux interactions
sociales. Ils accordent également un bonus de
+2 aux ATM et de +5 au sort Se protéger.
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 Juzu
Ce chapelet bouddhiste accompagne le
pratiquant lors de ses prières. Utilisé pour la
récitation des mantras, il est traditionnellement
composé de cent huit grains, graines ou perles
de bois de diverses essences (comme le bois
de santal). Ces grains représentent les cent
huit épreuves que Bouddha a dû subir, ou les
cent huit noms qu’il utilise. Quatre repères
appelés chaturmaharaja sont parfois insérés
parmi les grains, et prennent la forme de perles
plus grosses ou de pendentifs symboliques.
Un juzu confère un bonus de +5 aux sorts de
Purification, et à Se protéger et Révoquer.
Katashiro
Ces poupées aux formes humaines sont faites
de papier, de bois, de paille ou de métal, leur
apparence dépendant de la finalité du rituel.
Leur fonction est de se substituer à quelqu’un
qui doit être lavé de ses souillures, lors d’un
rituel de purification par exemple. Le katashiro
est ensuite jeté dans une rivière ou un plan d’eau,
dans le but d’emporter les maux avec lui. Les
katashiro sont également utilisés pour conjurer
le mal ou pour lancer des malédictions. Pour
ce faire, il s’agit d’inscrire le nom, la date de
naissance et d’autres informations personnelles
sur le katashiro pour que la personne concernée
subisse les effets souhaités.
Le katashiro accorde un bonus de +5 aux
sorts Se protéger, Malédiction, Invocation d’un
démon, Exorciser et à tous les sortilèges impies.
Cependant, pour ces derniers, le joueur doit
perdre un PS à chaque utilisation.
Koma-inu
Ces duos de statues représentent les créatures
gardiennes d’un lieu. Semblables à des
lions, elles se situent à l’entrée des honden
(sanctuaire intérieur), des domiciles privés ou
des résidences de nobles. Selon la légende, ces
idoles permettent l’ancrage d’entités invisibles à
l’œil des profanes.
Les koma-inu accordent un bonus de +5 aux
sorts Se protéger, si le ritualiste officie dans un
lieu qu’ils protègent.
Kongo
Le kongo est un petit sceptre utilisé lors de
rituels, un important symbole du bouddhisme
tibétain et vajrayana. Il signifie « diamant » et
92
désigne la nature indestructible de l’esprit en
soi, et de l’éveil, qui est à la fois impérissable et
indivisible.
Utilisé en méditation, le kongo permet de
récupérer 3 points de Ki.
Lanternes des lieux
spirituels
Introduites dès l’époque de Nara, les lanternes
de pierre, de cuivre ou de fer, une fois allumées,
permettent d’envoyer des prières aux kamis ou
aux esprits pour leur demander de l’aide. Il faut
y mettre toute son intention et sa volonté, puis
dépenser 1 point de Ki.
Lorsqu’il prie avec une lanterne des sanctuaires,
l’Eiyu lance 2d20. Il note le meilleur des deux
résultats et peut l’utiliser pour remplacer le
résultat d’un test.
Surnommés « paniers à lumière », les tōrō sont
utilisés dans les temples bouddhistes. Ils sont
considérés comme des offrandes à Bouddha.
Être à proximité d’un tōrō accorde 1 point
de giri à l’ensemble du groupe d’Eiyu.
Magatama
Datant de la fin de la période Jōmon, cet objet en
ambre, en pierre ou en jade prend la forme d’un
croc percé. Considéré par certains comme une
amulette, on lui attribue des caractéristiques
magiques importantes : il pourrait même
abriter l’âme de grands guerriers morts au
combat. Ainsi, il est souvent porté en collier
par les prêtresses shintô d’Okinawa pendant
les cérémonies. Le plus célèbre d’entre eux est
le Yasakani no magatama, un des trois trésors
impériaux.
Un magatama de haute qualité peut contenir
un sort de rang 3 (p.75), ou une entité d’un NC
inférieur à 6, et les plus anciens 20 PM et une
entité de NC compris entre 6 et 10.
Mikoshi
Ces « palanquins divins » sont portés par les
fidèles (hommes ou femmes) dans les rues lors
des matsuri (festivals). Pour les préparer, les
prêtres y placent une relique de sanctuaire à
l’effigie d’un kami. Pendant cette opération, ils
portent des masques et des gants afin de ne pas
souiller la représentation matérielle du kami.
L’un d’eux prononce ensuite les incantations
sacrées et appelle le kami à s’incarner dans le
mikoshi pour l’y sceller. Enfin, il est transporté
à travers tout le quartier pour attirer la
bénédiction du kami sur cet endroit.
Un mikoshi contient 10 PM et octroie un bonus
de +5 au test de VOL puis de CHA lors d’une
Canalisation par l’officiant principal.
Onusa
Cette baguette en bois couverte de plusieurs
shide (serpentins de papier en forme de zigzags)
est utilisée pour les rituels shintô et d’autres
pratiques ésotériques comme l’Onmyōdō
(divination fondée sur les cinq éléments et le
yin et le yang).
L’onusa diminue la perte de PM de 3 par rang
du sortilège et accorde un bonus de +5 aux sorts
Se protéger, Exorciser et Révoquer.
Sakaki
Objets mystiques
(cleyera japonica)
Cet arbuste à feuilles persistantes est utilisé
comme offrande lors des rituels dans les
sanctuaires.
Un sakaki diminue la perte de PM d’un point
supplémentaire par rang du sort Se protéger.
Shakujō
Le bâton de marche des moines bouddhistes
est surmonté de plusieurs anneaux métalliques,
dont le tintement aide à la méditation et aux
prières. En montagne, il sert à se protéger, à
chasser les mauvais esprits et à repousser les
animaux dangereux.
Un shakujō accorde un bonus de +5 à la DÉF
magique et au sortilège Révoquer.
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 Shide
Autrefois faites de coton, ces bandelettes de
papier en forme de zigzags sont accrochées à un
shimenawa (corde sacrée) ou à un onusa.
Les shide enlèvent 1 point de haji.
Shimenawa
Cette corde sacrée est constituée de torsades de
paille de riz, plus ou moins grosses en fonction
de l’utilisation. Elle se tresse de gauche à droite
et délimite une enceinte sacrée comme l’aire de
pureté d’un jinja (sanctuaire). On la retrouve
souvent sur le pas des portes lors des évènements
du calendrier shintô, ou bien autour d’un autel
kamidana. Autour d’un rocher ou d’un arbre, le
shimenawa délimite le territoire ou le domaine
d’un kami. Tout type de pollution doit en être
exclu. On y pend souvent des onusa (baguettes
de bois magiques), de gohei ou des épis de riz.
Un shimenawa donne un bonus de +5 à la DÉF
magique des Eiyu à l’intérieur du périmètre
circonscrit de cette corde et au sort Se protéger.
Sugi-senko
Au xixe siècle, Adachi Shigeshichi crée les
premiers encens en bâtons à partir de feuilles de
cèdre du Japon dans la région de l’actuelle ville
de Nikko. Les feuilles de l’arbre sont réduites en
poudre à l’aide d’une roue à eau. Utilisé dans la
méditation bouddhiste, le sugi-senko aide à la
concentration de l’esprit. Certains sont placés
devant le gorintō (pagode bouddhiste funéraire)
d’une personne décédée lorsque l’on prie pour
elle. La magie populaire utilise également de
l’encens, d’où les différents types de préparations
existantes.
Les bâtons d’encens peuvent ajouter un bonus
de +5 aux tests liés à la Résistance mentale, +5 à
la DÉF du personnage pour résister aux attaques
magiques, et +5 aux sortilèges Communiquer et
Se protéger.
Torii
Les portails sacrés des temples shintô sont
situés au-dessus du chemin de terre, de petites
dalles ou de galets qui mènent au sanctuaire.
Faire un rituel Créer un portail sous un torii
accorde un bonus de +5 audit rituel, et diminue
la perte de PM de 3 par rang du sortilège.
94
Objets traditionnels
Dans cette section, vous trouverez quelques
exemples d’objets célèbres dans la culture
populaire ou les légendes urbaines japonaises,
qui peuvent être utilisés lors de vos sessions
de Cthulhu No Kami. Il vous appartient d’en
créer de nouveaux ou d’en utiliser d’autres,
non cités ici, en vous inspirant des effets que
provoquent ceux présentés dans cette liste.
Anesama-ningyō
Ces poupées dites « sœurs » remontent à
l’époque d’Edo. Elles sont faites avec un papier
de type washi (fin et de grande qualité) et
arborent des coiffures et des tenues complexes,
même si elles n’ont pas de visage. Elles sont
offertes en tant que porte-bonheur.
Une anesama-ningyō octroie un bonus de +1 à
+5 (selon la fabrication et l’artisan) aux tests liés
à la résistance aux maladies.
Dogū haniwa
Ces « idoles d’argile » datent de la période Jōmon.
On les découvre dans les régions du Nord et de
l’Est. Selon l’époque, les dogū peuvent prendre des
formes variées : rondes et trapues, stylisées, etc.
Toutefois, ils représentent des êtres humains ou
des animaux (chevaux, chiens, etc.) avec les jambes
et les bras écartés. Les représentations féminines
ont souvent les hanches larges, une taille fine,
une poitrine, etc., tandis que d’autres possèdent
de gros yeux globuleux dont la pupille est réduite
à une simple fente. Ils arborent également des
ornements et des entrelacs géométriques typiques
de la période Jōmon. Les dogū haniwa féminins
sont souvent associés à des déesses mères et à des
cultes liés à la fertilité.
Le fait que la plupart des dogū haniwa aient été
retrouvés brisés en plusieurs morceaux laisse
supposer qu’ils peuvent être utilisés lors de
rituels de magie. Les effigies auraient alors pour
fonction d’affecter l’environnement ou une cible.
Ainsi, une personne souffrante pourrait transférer
sa maladie sur la figurine, qui serait ensuite
brisée pour la libérer du mauvais sort. Certains
archéologues avancent également l’hypothèse
selon laquelle les dogū haniwa représenteraient
des êtres extraterrestres ayant visité la Terre
durant les temps anciens. Certains disent même
qu’à cette époque, des entités du Mythe ont habité
les îles japonaises…
Un dogū haniwa donne un bonus de +5 aux tests
liés à la Résistance mentale.
Fil rouge du destin
Dans la culture japonaise, toutes les personnes
dont les âmes sont vouées à être liées par
l’amour ont un fil invisible et rouge noué à leur
petit doigt. Il peut s’étendre à l’infini.
Un fil rouge du destin accorde un bonus de +5
aux tests sociaux de CHA.
Grue de papier
Il s’agit d’écrire un vœu sur un papier qui
deviendra ensuite un origami représentant une
grue. Ces pliages sont habituellement offerts
aux malades pour qu’ils guérissent.
Une grue de papier accorde un bonus de +1 à
+5 (selon la qualité de la réalisation) aux tests
de résistance pour lutter contre les maladies.
Hanko
Le hanko est utilisé pour valider les documents
courants et les formulaires officiels. Il a la même
importance que la signature dans d’autres pays.
Sur ce sceau personnel est gravé le nom de
la personne ou de l’organisation qui l’utilise.
Généralement rond ou ovale, le hanko est
d’abord appliqué sur un encreur appelé shuniku,
fait d’une pâte de pigment. L’empreinte laissée
par le hanko est appelée inkan.
D’un point de vue historique, leur utilisation
remonte en 57 de notre ère. Sur l’Archipel, les
gouvernements et les organisations influentes
comme les temples ont eu recours à ces sceaux
pendant des siècles, mais ce n’est qu’au début de
l’ère Meiji que les hanko deviennent personnels
et se répandent dans toute la société. En outre,
il y a bien longtemps, on croyait que le hanko
était dépositaire du nom qui y figurait, et que
s’en déposséder apporterait le malheur.
Un hanko octroie un bonus de +5 à tous les
tests sociaux.
Irezumi
Ces tatouages traditionnels recouvrent une
grande partie du corps. Ils peuvent s’étendre du
cou jusqu’au bas des fesses, sur la poitrine et sur
une partie des avant-bras.
À la discrétion du Sensei, selon sa conception
(taille, tatoueur, motif, encre utilisée, etc.),
l’irezumi peut accorder des bonus particuliers
(sortilèges, bonus à des tests, etc.). Cependant,
le porteur du tatouage a un malus de -5 à tous
ses tests sociaux liés au CHA si son irezumi est
visible, car il est considéré comme un signe
Objets mystiques
d’appartenance au crime organisé. À l’inverse, il
peut faciliter l’entrée des personnages dans des
milieux clandestins ou criminels.
Nensha
Cette « photo psychique » est le produit de la
pensée d’une personne, qui la matérialise sur du
papier photographique.
Selon le sentiment imprégné sur le nensha, il
peut entraîner un bonus ou un malus aux tests
d’une caractéristique, à la discrétion du Sensei.
Omikuji
Sur des bandes de papier dites « divinatoires »
sont inscrites des prédictions. On trouve donc
les omikuji (ou « loterie céleste ») dans les
temples bouddhistes ou les sanctuaires shintô.
Si l’Eiyu réussit un test de PER difficulté 10,
il obtient un bonus de +5 à un futur test de
son choix pendant la partie. Sur une réussite
avec une difficulté 15, il aura une réussite
automatique lors d’un test à venir.
Wara ningyō
Dans les légendes urbaines japonaises, ces
petites poupées font l’objet de croyances très
proches des effigies de la culture vaudoue. En
effet, elles servent à maudire une personne à
distance lors de rites magiques. Fabriquées
avec de petits sacs de paille reliés entre eux pour
imiter des formes humaines (jambes, bras,
tronc et tête), elles sont traditionnellement
utilisées la nuit à proximité des temples, vers
deux heures du matin, où elles sont clouées
au tronc d’un arbre par la tête. Ensuite, une
prière est récitée en pensant très fort à la cible
de la malédiction. Si le rituel est réussi, la
victime ressent d’atroces souffrances. S’il est
effectué de manière maladroite, ou si la prière
est mal énoncée, l’envoûtement se retourne
contre le ritualiste. Dans certaines versions,
le clou n’est pas planté dans la tête mais dans
le cœur de la figurine. Dans d’autres cas, il
ne s’agit pas de réciter une prière mais tout
simplement de mentionner à plusieurs
reprises et à chaque coup de maillet sur le
clou le nom de la victime.
Un wara ningyō inflige un malus de -5 à tous
les tests de la cible de la malédiction tant
qu’elle n’est pas détruite ou transmise à une
autre personne.
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 Objets mythiques
et légendaires
Dans cette partie, vous trouverez
quelques artefacts mythiques au pouvoir
incommensurable. Il est conseillé au Sensei
de prendre des précautions pour les intégrer
à ses scénarios.
Amenonuhoko
La « lance céleste de pierres précieuses »
d’Izanagi a été utilisée pour faire surgir la terre
de la mer lors de la création du Japon.
Ce naginata accorde un bonus de 50 points de
Ki, contient 40 PM et 1d10 sorts, à la discrétion
du Sensei.
Masamune
Au xive siècle, le célèbre forgeron Masamune a
créé soixante épées. Elles sont réputées pour leur
lame solide, leur grande finesse et leur tranchant.
Les épées Masamune donnent 20 points de
96
Ki et accordent un bonus de +10 à l’ATM.
Elles permettent l’ouverture de la voie du
bannissement et de l’exorcisme au niveau 1.
Celle-ci est disponible tant que l’artefact est la
propriété de l’Eiyu.
Tamatebako
Cette boîte permet de passer des contrats
avec des esprits. Les entités choisies sont à la
discrétion du Sensei.
Le tamatebako accorde un bonus de +10 aux
sortilèges Invoquer, Ordre et commandement.
Tonbogiri
L’une des trois grandes lances du célèbre
forgeron Masazane Fujiwara tire son nom d’une
libellule qui aurait été coupée en deux par son
tranchant.
Cette lance donne 20 points de Ki, un bonus
de +10 à l’ATM et permet l’ouverture de la voie
du bannissement et de l’exorcisme au niveau 1.
Celle-ci est disponible tant que l’artefact est la
propriété de l’Eiyu.
Trésors sacrés du Japon
Ces symboles, transmis de génération en
génération lors des cérémonies de succession
des souverains, forment les trésors impériaux
de la monarchie japonaise. Ils sont au nombre
de trois.
Le Miroir sacré d’Amaterasu
(Yata no kagami)
Ce miroir de bronze en forme de fleur à huit
pétales symbolise la puissance divine accordée
à l’empereur. Il lui confère la suprématie
religieuse, montre la pureté de son âme et de
son esprit, et représente la sagesse. Il serait
conservé au Grand Temple d’Ise, dans la
préfecture de Mie. Selon la légende, il aurait
été utilisé pour faire sortir Amaterasu de sa
grotte (voir La Voie de l’Eiyu, chapitre sur
les religions, p.212). Mais certaines rumeurs
disent que l’artefact de ce sanctuaire ne
serait qu’une pâle copie et que le véritable
Yata no kagami aurait été en possession de
la Confrérie de la Porte de la vérité (p.127)
pendant des siècles avant de disparaître avec
ses derniers membres.
Le Miroir donne 40 PM et points de Ki, ainsi
qu’un bonus de +15 à l’ATM. Il permet de voir
l’avenir et d’ouvrir la voie de la divination au
niveau 1, si l’Eiyu fait une retraite d’un mois
pour méditer dans le lieu où il est conservé.
L’Épée (Kusanagi no tsurugi)
Protégée par les empereurs depuis qu’elle leur
a été confiée, elle semble faite d’un étrange
alliage proche de l’acier, mais elle est pourtant
plus légère qu’elle ne le devrait. Sa lame est à
double tranchant, celle-ci étant marquée par
de nombreux petits accrocs, ainsi que d’un
minuscule trou à sa pointe qui n’entame en rien
sa solidité. Sa garde et sa poignée présentent
des dorures ouvragées, d’une qualité proche de
la perfection.
Symbole de puissance et de force, l’Épée
confère la suprématie militaire à l’empereur.
Selon la légende racontée aux profanes, elle
aurait été retrouvée dans la queue du dragon-
serpent à huit têtes par Susanoo. En effet, après
avoir été banni des hautes plaines du paradis,
le dieu a affronté le dragon et a trouvé le sabre
dans la dépouille du monstre. Après l’avoir
offert à Amaterasu, celle-ci l’aurait confié à son
petit-fils, Ninigri, alors qu’il partait régner sur
Terre. Mais de sombres vérités mentionnées
par Les Révélations de N’Metzu (chapitre 2,
Objets mystiques
p.45) mentionnent le combat contre Orochi et Kusanagi
la véritable histoire de la création de la lame no tsurugi
(chapitre 1, p.31). Une copie est conservée au
temple Atsuta à Nagoya, alors que la véritable
Dégâts
Kusanagi no tsurugi aurait été en possession
1d8/1d10
de la Confrérie de la Porte de la vérité (p.127)
+
pendant des siècles avant de disparaître avec
mod. FOR
ses derniers membres.
Maniée, l’Épée confère les capacités suivantes : FOR minimum
• Vampire : lorsque le détenteur fait des +10
DM à un ennemi, il regagne son mod. de
FOR en PV s’il lui en manquait, jusqu’à Utilisation
atteindre son total maximum ; 1 main (1d8) ou
2 mains (1d10)
• Frapper par la foudre : en utilisant un
point de Ki, l’utilisateur crée un ciel
Bonus
orageux qui s’étend dans toute la région.
Critique 19-20
Ensuite, il peut infliger 3d10 de DM à une
cible située jusqu’à 50 mètres de distance. Initiative +2
Pour ce faire, il suffit de la pointer avec Ki +5
l’Épée : la foudre s’abattra alors sur PM +30
elle. Cette capacité peut également être ATM +10
utilisée après une attaque au corps à
corps réussie, l’arme concentrant l’énergie Pouvoir
statique de l’air ambiant. Lorsque l’orage Vampire,
est présent, l’utilisateur peut faire tomber Frapper par la foudre
la foudre jusqu’à cinq fois. Ensuite, il
devra dépenser un nouveau point de Ki
pour recommencer.
Le Bijou (Yasakani no magatama)
Ce magatama symbolise la sagacité et la
bienveillance, et confère la puissance civile à
l’empereur. Une copie est conservée au palais
impérial de Kokyo, dans la ville de Tokyo. Le
véritable Yasakani no magatama aurait été
en possession de la Confrérie de la Porte de
la vérité (p.127) pendant des siècles avant de
disparaître avec ses derniers membres.
Le Yasakani no magatama donne 20 PM et
6 points de Ki, et accorde un bonus de +15 aux
tests de CHA.
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 Les livres folkloriques

En dehors des sources de transmission du Éléments d’histoire naturelle

savoir séculaire du Mythe des Grands Anciens, des campagnes reculées
les pratiquants des arts ésotériques possèdent
Ce traité non daté à l’auteur inconnu est écrit
souvent, dans leurs collections, des références
en haut japonais. D’après son langage et son
liées aux sciences occultes plus traditionnelles.
style, on peut supposer qu’il a été rédigé par
Ésotérisme des livres Il est impossible de toutes les compiler dans un
seul livre, mais voici quelques exemples, par plusieurs mains entre le ive et le viiie siècle. Il a
du folklore japonais pour thème l’hygiène de vie et permet de lutter
ordre alphabétique, qui peuvent permettre
d’appréhender le monde invisible. Ces lectures contre les actions des mushi.
Cette valeur
n’entraînent pas de perte de PS, mais certaines Ésotérisme : 4
correspond à des
points de capacité études restent longues et très fastidieuses,
selon la codification et la conception de Difficulté : 20
uniquement
utilisables dans des chaque source. Durée et unité : 11 mois
voies de magie après S’il le désire, le Sensei peut permettre aux
étude complète d’une Eiyu d’acquérir certaines voies de magie ou
source. Leur dépense sorts lors de leur étude. Gazu hyakki tsurezure bukuro, 1781
est similaire à celle
Ce bestiaire de créatures surnaturelles issues
de la progression
des mythes et de la littérature est le quatrième
dans les voies (p.55).
album de l’artiste japonais Toriyama Sekien de
La nature de ces
voies est laissée à la Ehon hyaku monogatari, 1841 la célèbre série Gazu hyakki yagyo.
discrétion du Sensei, Ce long bestiaire surnaturel illustré est réalisé Ésotérisme : 3
selon le contexte par l’artiste Takehara Shunsen. Il regroupe des
et l’objet acquis au Difficulté : 15
fantômes, des monstres et des esprits qui ont
cours des aventures une profonde influence sur l’imagerie des yokai. Durée et unité : 8 semaines
des Eiyu. Il est composé de cinq volumes.
Ésotérisme : 3
Gazu hyakki yagyo, 1776
Difficulté : 15
Ces trois ouvrages illustrés par Toriyama
Durée et unité : 7 semaines Sekien regroupent le « cortège nocturne des

98
cent démons » de Nurarihyon. Ces bestiaires
surnaturels compilent donc fantômes, esprits
des démons et apparitions issus de la littérature,
du folklore et de différents domaines artistiques.
Ésotérisme : 6
Difficulté : 20
Durée et unité : 13 mois
Harikikigaki, 1568
On doit ce livre de connaissances médicales
rares à un habitant d’Osaka. Il présente
soixante-trois mushi à l’origine de maux
médicaux, et explique comment les combattre.
En effet, ces créatures étant suffisamment
petites pour pénétrer dans le corps humain,
ce texte propose entre autres d’utiliser des
techniques d’acupuncture pour traiter les
troubles organiques qu’elles provoquent.
Ésotérisme : 5
Difficulté : 20
Durée et unité : 8 ans
Hyakkai zukan, 1737
Ce volume illustré des « cent démons » est
une série de rouleaux peints durant l’époque
d’Edo par Sawaki Sushi. Ce bestiaire surnaturel
rassemble fantômes, esprits et divers monstres
issus des croyances ancestrales.
Écriture et langage
Le japonais ancien est le langage parlé entre
le ive siècle et le xiie siècle. On distingue :
le haut japonais (jōdai nihongo, idée
d’antériorité) : c’est la plus ancienne forme
connue de cette langue, qui commence
au ive siècle (premières transcriptions du
japonais en caractères chinois). Elle se finit
à l’époque de Heian ;
le moyen japonais (chuko nihongo, idée
d’époque médiane) : beaucoup plus connu
que le haut japonais, il correspond à l’époque
de Heian. Si le haut japonais était écrit en
adaptant les idéogrammes chinois, au cours
de l’époque de Heian, deux nouveaux types
Ésotérisme : 4
Objets mystiques
Difficulté : 15
Durée et unité : 6 mois
Kojiki, 713
Le « livre des choses anciennes » est la première
œuvre historique japonaise, et le plus vieux
monument littéraire qui nous soit parvenu. Ce
recueil de trois volumes rédigés par l’ason (titre
et dignité de la cour) O-no-Yasumaro sur ordre
de l’impératrice Genmei conte les mythes des
origines des îles formant le Japon et des kamis.
Cependant, il est aussi le livre fondateur du
shintoïsme. En outre, comme il est écrit avec
des caractères chinois employés de manière
tantôt phonétique, tantôt idéographique, sa
lecture reste très difficile.
Le premier des trois volumes contient les mythes
de l’époque des dieux, exactement comme
dans les deux premiers volumes du Nihon
shoki. Toutefois, les deux ouvrages présentent
des lacunes et des variantes, et l’un complète
l’autre. Le second volume retrace l’histoire du
pays depuis Jinmu tenno, le premier empereur
du Japon, jusqu’à son quinzième successeur,
Ojin, c’est-à-dire, selon la chronologie officielle,
de 660 av. J.-C. à 310 apr. J.-C. Le troisième tome,
enfin, va de l’impératrice Nintoku (313-399) à
la mort de l’impératrice Suiko (593-628), mais
le dernier siècle et demi ne comprend qu’une
énumération laconique de quelques noms, ainsi
de caractères apparaissent : les hiraganas et
les katakanas. Ils ont permis de simplifier
l’écriture du japonais.
Ainsi, au cours du temps, le japonais s’écrit
de trois manières successives. D’abord,
les man’yogana, créés à partir du chinois,
font une utilisation phonétique des
idéogrammes. Puis ils sont simplifiés pour
former les kanas (hiraganas et katakanas),
qui sont issus d’idéogrammes utilisés
en moyen japonais. Enfin, en japonais
moderne, ces signes vont être employés
pour créer un alphabet simplifié vers 1900,
les kanas, dont l’utilisation est normalisée
en 1946.
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 peut-on dire que la véritable narration n’arrive
pas à la fin du ve siècle. De plus, ce livre, écrit
dans un style simple et dépouillé, contient
également cent onze poèmes.
Ésotérisme : 4
Difficulté : 15
Durée et unité : 5 mois
Konjaku gazu zoku hyakki, 1779
Le second tome de Toriyama Sekien comprend
« cent démons du présent et du passé illustrés ».
Comme les autres, ce bestiaire surnaturel
contient fantômes, esprits, apparitions et
monstres.
Ésotérisme : 4
Difficulté : 15
Durée et unité : 9 mois
Konjaku hyakki shui, 1780
Ce livre est un supplément aux cent illustrations
de démons du présent et du passé de Toriyama
Sekien.
Ésotérisme : 3
Difficulté : 15
Durée et unité : 12 semaines
Nihon shoki, 720
Ces chroniques du Japon, aussi appelées Nihongi,
ont été rédigées par le prince Toneri, O-no-
Yasumaro et d’autres historiens de l’époque.
Elles sont dédicacées à l’impératrice Genshō.
Écrites en chinois, elles constituent l’une des
rares sources officielles de l’histoire des origines
de l’Archipel. De plus, elles traitent, comme
le Kojiki, des origines divines de la famille
impériale. Elles accordent cependant une place
moins importante à l’histoire mythique du
Japon et comprennent trente volumes.
Ésotérisme : 4
Difficulté : 15
Durée et unité : 8 mois
Ugetsu monogatari, 1776
Les « contes de pluie et de lune » forment
un recueil de neuf récits horrifiques
indépendants, écrit par Akinari Ueda. Inspirés
d’histoires chinoises de fantômes, ces contes
sont considérés comme l’une des œuvres
les plus importantes de la fiction japonaise
du xviiie siècle (époque d’Edo).
Ésotérisme : 2
Difficulté : 15
Durée et unité : 6 semaines

100

Sources d’inspirations pour le Sensei :
contes, théâtre kabuki et autres légendes
Nous mettons ici à disposition du Sensei
quelques titres d’œuvres où figurent les contes
et légendes fantastiques les plus connus :
Bunbuku Chagama, la bouilloire qui se
transforme en tanuki ;
Hanasaka Jiisan, le vieillard qui faisait
revivre les arbres morts ;
Issun, l’artiste errant ;
Iwayado, la retraite du soleil ;
Kachi Kachi Yama, la montagne qui
craque ;
Kintarō, le garçon doté d’une force
surhumaine ;
Kiyohime, le dragon vengeur ;
L’histoire de la princesse Fuse (Fuse-hime)
et des huit chiens guerriers ;
Écrits liés au Mythe
Les règles de Cthulhu No Kami concernant
l’étude du savoir blasphématoire de la
mythologie des Grands Anciens se trouvent
dans La Voie de l’Eiyu (chapitre 2, système
de jeu, p.108). Les sources impies proviennent
pour la plupart des rêves et pensées de
N’Metzu (chapitre 2, p.45). Elles sont connues
comme Les Révélations de N’Metzu. Il faudra
toutefois attendre le xvie siècle pour avoir
une mise par écrit de ces connaissances
venues des étoiles (chapitre 2, La mise en
écrit, p.47). Cependant, ces Révélations
restent incomplètes dans ces versions rédigées,
puisque N’Metzu transmet toujours des
visions nouvelles, continues et inconcevables
à ses élus. Ainsi, toutes les Révélations
postérieures à cet épisode n’ont jamais été
retranscrites et restent transmises à l’oral par
des sectes et écoles (p.48).
Objets mystiques
L’histoire de la princesse Kaguya ;
L’histoire du roi des mers Watatsumi ;
L’histoire d’Urashima Tarō ;
La légende des huit chiens du clan Satomi
d’Awa ;
La légende de Momotarō, le garçon né
dans une pêche ;
Le dragon d’Enoshima ;
Le remords de Kumagai ;
Le sacrifice de Nakamitsu ;
Le saule du samouraï ou saule de Kyoto ;
Les six Jizō ;
Tamamo no Mae, la méchante femme-
renarde ;
Uchide no Kozuchi, la légende du maillet
magique.
En outre, les premiers contacts avec les
Occidentaux ont permis l’introduction de
grimoires liés aux Grands Anciens venus de
l’Ouest, comme des traductions du Roi en jaune.
Il n’est ainsi pas rare, dès l’ère Meiji, d’avoir
entendu les termes Nécronomicon, Manuscrits
pnakotiques, etc.
Au cours des siècles, certaines sources ont
circulé dans des cercles fermés et élitistes de la
société japonaise, tels que l’Académie impériale
des arts et traditions populaires (p.134), le
clan Fuyumi (p.130), le monastère bouddhiste
de la Contemplation endormie (p.132), au
sein des Implantés (p.129), de la Société
du Chrysanthème (p.133), de la Société du
Dragon noir (p.136), en passant par l’Unité 731
durant la deuxième guerre mondiale jusqu’aux
modernes Guerriers de la lumière (p.138),
101
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 les Observateurs (p.131) et autres cultes liés
à Hastur et Nyarlathotep, dissimulés sous les
oripeaux de puissants zaibatsu, etc.
Dans ce chapitre, nous n’aborderons
volontairement pas les références des grands
grimoires créés par Lovecraft comme son
célèbre Nécronomicon, car leur influence reste
mineure au Japon, même si elle est connue. Nous
vous présenterons plutôt les 23 parchemins
des Révélations de Celui Qui Ne Doit Pas Être
Réveillé, ainsi que quelques ouvrages importés
grâce aux échanges avec les Occidentaux. De
plus, pour ne pas limiter le Sensei lors de la
création de ses propres chroniques, nous avons
préféré ne pas indiquer leur localisation. On
peut toutefois imaginer que certains rouleaux
impies ou grimoires obscènes se trouvent dans
des zones peu accessibles au public, dans de
grandes universités comme celles de Tokyo ou
de Kyoto, dans des collections privées chez des
occultistes comme Mayuri Ito ou les Quatre
Fortunes, des sanctuaires, des temples ou dans
des lieux encore inexplorés comme des vestiges
d’anciennes cultures. Dans chaque source, vous
trouverez une liste de sorts non exhaustive
classés par ordre alphabétique.
102
Les Révélations de Celui
Qui Ne Doit Pas
Être Réveillé
En 1550, Kubo Kyosuke, moine de l’école de
l’Entente spirituelle entre l’être de la matière et
son essence éthérique, rassemble un moine de
chaque tradition et fait mettre par écrit leurs
révélations à l’école de calligraphie de la vallée
des Mille Pleurs (chapitre 2, p.47). Ainsi,
pendant vingt ans, les trois moines rédigent
plusieurs rouleaux de parchemins, sommes
de toutes les connaissances accumulées
durant des siècles depuis le père fondateur,
L’Immanence Éveillant les Consciences.
Les Révélations de Celui Qui Ne Doit Pas
Être Réveillé sont donc composées de vingt-
trois parchemins et, avant les années 1920,
elles sont la seule version écrite de ce savoir.
Toutefois, toutes les révélations postérieures à
cet épisode n’ont jamais été retranscrites dans
leur intégralité. Elles restent donc à ce jour au
stade de connaissances orales, chacune étant
transmise dans son école respective.
Depuis les années 1920, il existe dix versions
écrites (quatre en japonais, deux en néerlandais,
une en anglais, une en latin, une en français
et une en portugais), mais qui n’ont jamais
rassemblé les vingt-trois rouleaux. Ces versions
incomplètes recèlent des informations et des
rituels, mais de façon fragmentaire.
Parchemin 1
La Naissance venue
des abymes Sans Nom
(Nanashi shinen
karano tanjō)
Sujet : ce rouleau traite de l’apparition de
N’Metzu, création des Dieux Très Anciens. Il
dévoile ainsi la vérité sur les kamis célestes et le
rôle des Geôliers Divins que sont Amaterasu et
ses descendants terrestres. Enfin, il mentionne
l’immensité de l’univers et des entités qui le
peuplent face à l’insignifiance et à l’insouciance
de l’espèce humaine.
Aspect : ce tanzaku (œuvre à la verticale) est un
rouleau supporté par une fine baguette de bois
demi-cylindrique à son extrémité supérieure,
et lesté par une baguette de bois cylindrique de
diamètre supérieur à son extrémité inférieure.
Ses extrémités sont masquées par une pièce
en ivoire où un soleil a été gravé, dont le
blanc nacré va parfaitement avec le reste de
l’œuvre. Il mesure 30 centimètres de largeur sur
12 mètres de longueur, pour trois rouleaux. Les
calligraphies sont peintes sur de la soie. Enfin,
les parchemins sont roulés et rangés dans une
boîte en bois de paulownia de couleur claire,
fermée par une cordelette en soie rouge.
Mythos : 6
Difficulté : 20
Langue : haut japonais
Durée et unité : 10 ans
Sorts :
• Barrière à cinq sceaux ;
• Canalisation des Geôliers Divins ;
• Canalisation d’Izanagi (Les entités et cultes
du Mythe, chapitre 6, p.148) ;
• Canalisation d’Izanami (Les entités et
cultes du Mythe, chapitre 6, p.149) ;
• Communiquer avec les kamis (Bestiaire du
folklore, chapitre 7) ;
• Communiquer avec N’Metzu (Les entités et
cultes du Mythe, chapitre 6, p.165) ;
• Créer un portail vers le Takamagahara ;
• Injonction ;
• Invoquer les Geôliers Divins ;
• Invoquer Izanagi (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.148) ;
• Invoquer Izanami (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.149) ;
• Invoquer N’Metzu (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.165) ;
• Paume mystique ;
• Révoquer les Geôliers Divins (p.21) ;
Objets mystiques
• Révoquer N’Metzu (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.165) ;
• Révoquer Izanami (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.149) ;
• Révoquer Izanagi (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.148) ;
• Sorts d’Illusion ;
+1d6 sorts impies.
Perte de points de sérénité : 3
Gain de points de folie : 1
Parchemin 2
La Lame aux reflets de
lune oublie le printemps
qui passe, pendant que le
tonnerre roule encore
dans les ruelles
(Tsukikage no tsurugi,
haru wo wasurero,
unaru shunrai)
Sujet : ce parchemin est une compilation de
plusieurs prophéties qui se vérifieront au fil
des siècles. En effet, N’Metzu a vu les grands
événements et personnages qui marqueront
le Japon. La Yoko no miko ou prêtresse
carmine (Mayuri Ito), notamment (p.26),
y est mentionnée, tout comme le rôle des
Quatre Fortunes de Nyarlathotep (p.125). Les
évènements de 1945, ainsi que la catastrophe
de Fukushima, y sont également évoqués,
au cours de longs poèmes ou courts haïkus
qui, à leur lecture, résonnent terriblement en
chacun. Enfin, la structure non euclidienne
qui échappe à la conscience humaine du
temps, des structures des plans, des mondes,
des univers parallèles, des dimensions et des
interstices transdimensionnels y sont abordés
dans un langage très confus et un discours
mal construit. Ainsi, même après une longue
et consciencieuse étude de ce rouleau, ces
concepts restent inaccessibles au lecteur.
Aspect : cet emaki (œuvre qui présente une
narration horizontale et illustrée) est constitué
de deux longs rouleaux (makimono). Ils peuvent
parfois mesurer jusqu’à deux mètres, et mêlent
peinture et calligraphie. Leurs extrémités sont
masquées par une pièce en santal rouge.
Mythos : 7
Difficulté : 25
Langue : moyen japonais
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 Durée et unité : 8 ans
Sorts :
• Créer un portail vers Azathoth ;
• Communiquer avec Yog Sothoth ;
• Ouverture de la voie de la divination ;
• Invoquer Hastur ;
• Invoquer la Mère aux Cent Maladies (Les
entités et cultes du Mythe, chapitre 6,
p.153) ;
• Invoquer Nyarlathotep ;
• Invoquer un shikigami de Tindalos (Les
entités et cultes du Mythe, chapitre 6,
p.184) ;
• Invoquer le Traqueur Infernal (Les entités et
cultes du Mythe, chapitre 6, p.154) ;
• Révoquer un byakhee (Les entités et cultes
du Mythe, chapitre 6, p.187) ;
• Rituel du cocon ;
+1d4 sorts impies.
Perte de points de sérénité : 3
Gain de points de folie : 1
Parchemin 3
La Guerre des mille vies
(Sen no inochi no senso)
Sujet : dans ce rouleau, les moines ont décrit
et cartographié l’Ikai, le monde des yokai,
sous régence de leur seigneur, l’incontesté
Nurarihyon, qui dirige le clan Hyakki Yako
(parade nocturne des cent démons). Ainsi, les
différents types de yokai y sont décrits, et ce
rouleau insiste sur leurs antagonismes, qu’ils
opposent des individus ou des clans. On relate
notamment la genèse des premières entités de
type végétal, ou encore l’apparition du Grand
Cerf Blanc et du désordre qu’il a provoqué dans
le monde des esprits.
Aspect : cet emaki est constitué de quatre
rouleaux de papier qui mêlent calligraphie et
illustrations. Ils mesurent 30 centimètres de
largeur sur 30 centimètres de longueur. Ainsi,
le lecteur déroule petit à petit chaque rouleau,
et dévoile l’histoire à sa convenance. Leurs
extrémités sont masquées par une pièce laquée
dorée, et leurs images sont dessinées et peintes
sur un papier de riz très fin, presque transparent.
Mythos : 5
Difficulté : 20
Langue : haut japonais
Durée et unité : 5 ans
Sorts :
104
• Communiquer avec Hypnos ;
• Communiquer avec Le Grand Cerf
Blanc (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.157) ;
• Créer un pacte avec un yokai (Bestiaire du
folklore, chapitre 7) ;
• Créer un pacte avec le Rejeton Fielleux (Les
entités et cultes du Mythe, chapitre 6,
p.156) ;
• Créer un portail vers l’Ikai ;
• Créer un portail vers l’Impossibilité
Innommable ;
• Injonction ;
• Invoquer un baku (Bestiaire du folklore,
chapitre 7) ;
• Invoquer Nurarihyon (Bestiaire du folklore,
chapitre 7) ;
• Invoquer un oni (Bestiaire du folklore,
chapitre 7) ;
• Kanashibari ;
• Manipulation des ombres ;
• Possession ;
• Rappel à la vie ;
• Sceau de contrat ;
• Sceau des quatre anti-éléments ;
+1d4 sorts impies.
Perte de points de sérénité : 2
Gain de points de folie : 1
Parchemin 4
L’Œil du sommeil éternel
(Eien nemuri no me)
Sujet : ce rouleau date de la période Asuka
(vie siècle) et a été traduit en hollandais au xvie
siècle. Cependant, de telles révélations auraient
ébranlé la foi catholique, ainsi que toutes les
croyances de l’humanité si elles avaient été
divulguées. Ainsi cette affaire a-t-elle été étouffée
par les grandes instances papales de Jules III dès
1554, et les plus hautes autorités de l’Église ont
fait immédiatement cesser les travaux. L’ouvrage
a par la suite été enfermé dans la bibliothèque
secrète du Vatican. En effet, ce texte explique
par exemple que le maelström qu’est l’univers
est régi par un ensemble de lois dépendant de
son créateur, Hypnos, le Dieu Qui Règne sur le
Sommeil (Nemuri wo tsukasadoru kami).
Aspect : ce shiki-shi est d’un format plutôt
carré, et est constitué de trente rouleaux peints
enroulés autour d’une fine baguette en onyx
noir. Ses extrémités sont masquées par une
autre pièce en onyx, en forme de fine pique
qui va parfaitement avec l’œuvre. Il combine
calligraphie et illustrations, dessinées et
tamponnées sur soie. Il mesure 20 centimètres
sur 20 centimètres.
Mythos : 9
Difficulté : 30
Langue : haut japonais
Durée et unité : 50 ans
Sorts :
• Communiquer avec un Gardien entre les
territoires (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.160) ;
• Communiquer avec Hypnos ;
• Corruption des rêves ;
• Créer un pacte avec un gashadokuro
(Bestiaire du folklore japonais, chapitre 7,
p.204) ;
• Créer un pacte avec un Papillon de mort
écarlate (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.181) ;
• Créer un portail vers l’Impossibilité
Innommable ;
• Émotions souillées ;
• Invoquer Hanabi, uchukara no iro (chapitre
Entités et cultes du Mythe, p.189) ;
• Invoquer un Rôdeur de l’Impossibilité
Innommable (chapitre Entités et cultes du
Mythe, p.166) ;
• Invoquer un shoggoth (Les entités et cultes
du Mythe, chapitre 6, p.191) ;
• Invoquer un yūrei (Bestiaire du folklore,
chapitre 7) ;
• Ouverture de la voie de l’astral ;
• Ouverture de la voie de l’intuition ;
• Se protéger avec des techniques de mudras
(p.53) ;
• Vision des êtres cachés ;
+1d8 sorts impies.
Perte de points de sérénité : 5
Gain de points de folie : 3
Parchemin 4
version traduite et incomplète
le livre relié
Aspect : ce fukurotojibon a une reliure à ficelle.
Il se compose de pages imprimées sur une seule
face et pliées en deux feuillets. La face vierge
n’est pas visible, et la couverture du livre est en
tissu fabriqué par les vers de la vallée des Mille
Pleurs (p.47). On observe un certain nombre
de piqûres triples à quelques centimètres du
bout des feuillets, à travers lesquelles on passe
Objets mystiques
des fils. Les fils, parallèlement alignés, peuvent
être perçus comme une sorte d’ornement
géométrique dont le but premier est d’assurer
une plus grande solidité. Cette traduction
demeure malgré tout incomplète par rapport à
la version originale japonaise. Il en existe quatre
copies : une en japonais, une en latin, une en
portugais et une en hollandais.
Mythos : 5
Difficulté : 30
Langue : moyen japonais, latin, portugais et
hollandais selon la version
Durée et unité : 50 ans
Sorts :
• Communiquer avec un Gardien entre les
territoires (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.160) ;
• Communiquer avec Hypnos ;
• Émotions souillées ;
• Ouverture de la voie de l’intuition ;
• Vision des êtres cachés ;
Les versions en hollandais et portugais
comportent un sort de moins, à la discrétion
du Sensei.
Perte de points de sérénité : 2
Gain de points de folie : 0
Parchemin 5
Les Cent Huit Chemins
de l’expectative de
L’Immanence Éveillant
les Consciences
(Satori no matsu
musu no michi)
Sujet : ce rouleau compile les préceptes de
Kaito Takuya, travail effectué par les moines
du sanctuaire de la Source de tout savoir. On
y découvre la manière dont L’Immanence
Éveillant les Consciences a atteint l’éveil et la
révélation de sa nature profonde. Cet ouvrage
comprend donc une description détaillée du
mushi qu’il a utilisé lors de sa mutation, et
chaque détail de sa transformation et de son
ressenti, même le plus douloureux, y est décrit.
Aspect : cet emaki est constitué de deux
longs rouleaux mesurant 20 centimètres de
largeur sur 50 centimètres de longueur. Il mêle
calligraphie, tampons et illustrations, et ses
extrémités sont masquées par une pièce laquée
argentée. Les images sont dessinées et peintes
sur un papier de soie très fin et doublé.
105
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 Mythos : 6
Difficulté : 20
Langue : moyen japonais
Durée et unité : 20 ans
Sorts :
• Asservir un byakhee (Les entités et cultes
du Mythe, chapitre 6, p.187) ;
• Asservir une Maigre bête de la nuit (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.190) ;
• Communiquer avec N’Metzu (Les entités et
cultes du Mythe, chapitre 6, p.165) ;
• Créer un pacte avec un shikigami (Bestiaire
du folklore, chapitre 7) ;
• Détection de la magie ;
• Étreinte mortelle de l’ombre ;
• Exorciser un nukekubi (Bestiaire du
folklore, chapitre 7) ;
• Exorciser une rokurokubi (Bestiaire du
folklore, chapitre 7) ;
• Exorciser un shikigami (Bestiaire du
folklore, chapitre 7) ;
• Exorciser un shinigami (Bestiaire du
folklore, chapitre 7) ;
• Gravure manuelle du sceau ;
• Invoquer Enma (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.146) ;
• Invoquer un shikigami (Bestiaire du
folklore, chapitre 7) ;
• Invoquer un mushi (Bestiaire du folklore,
chapitre 7) ;
• Ouverture de la voie de l’astral ;
• Ouverture de la voie de l’éveil ;
• Ouverture de la voie de l’intuition ;
• Ouverture de la voie de l’invocation ;
• Paume de Bouddha ;
• Paume mystique ;
• Révoquer des choses inhumaines (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.169) ;
• Révoquer un mushi (Bestiaire du folklore,
chapitre 7) ;
• Technique d’invocation d’insectes à grande
échelle ;
• Trait : Illuminé ;
+1d4 sorts impies ;
+2 voies de magie corrompue, à la discrétion du
Sensei.
Perte de points de sérénité : 3
Gain de points de folie : 1
106
Parchemin 6
Ceux venant des
bordures extérieures
(Kokyo kara kuru mono)
Sujet : ce poème épique décrit les différents
types d’entités qui peuplent les recoins les
plus éloignés de l’univers. Les Choses Très
Anciennes y sont mentionnées, tout comme
les Mi-Go de Yuggoth, les Hordes de Cthulhu,
les Polypes volants et la Grande Race de Yith.
Il aborde vaguement la notion d’Autres Dieux
avec Azathoth et Nyarlathotep.
Aspect : cet emaki est constitué de six longs
rouleaux qui mêlent calligraphie et estampes.
Ceux-ci sont tissés de fibres rugueuses et
rêches, qui comportent de nombreuses aspérités
abrasives. Ils mesurent 20 centimètres de largeur
sur 50 centimètres de longueur. Leurs extrémités
sont masquées par une pièce en cristal brut et mat,
dont certaines arêtes sont encore tranchantes.
Mythos : 4
Difficulté : 20
Langue : moyen japonais
Durée et unité : 10 mois
Sorts :
• Asservir un shoggoth (Les entités et cultes
du Mythe, chapitre 6, p.191) ;
• Communiquer avec un Autre Dieu ;
• Communiquer avec les Mi-Go (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.179) ;
• Créer un portail vers la cour d’Azathoth ;
• Créer un portail vers Pluton ;
• Invoquer des choses inhumaines (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.169) ;
+1d4 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 2
Gain de points de folie : 0
Parchemin 7
Le Voyage sans retour
(Kikan no nai tabi)
Sujet : ce parchemin retrace l’expédition de la
race des Choses Très Anciennes sur les rivages
de l’actuelle Asie, lors de l’affrontement épique
entre Cthulhu et N’Metzu.
Aspect : cet emaki est divisé en quatre rouleaux
de papier. Ils mêlent à la fois texte et grandes
estampes grotesques, non compréhensibles pour
la pensée humaine. En effet, ces formes tracées
à l’encre de chine et avec des pigments naturels
semblent se mouvoir en permanence, et peuvent
provoquer d’horribles migraines lors d’une étude
approfondie. Ils mesurent 20 centimètres de long
sur 200 centimètres de large, et sont attachés
à une goupille en bois par la gauche afin d’être
enroulés pour le rangement. Ceci fait, on noue
autour d’eux une corde de soie tressée.
Mythos : 2
Difficulté : 15
Langue : moyen japonais
Durée et unité : 6 mois
Sorts : aucun
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 0
Parchemin 8
Les Tablettes perdues
des Anciens
(Ushinawareta kodai
no sekiban)
Sujet : ce rouleau est la traduction d’une relique
appartenant aux Choses Très Anciennes. Ainsi,
il est constitué de deux parties : la première
contient des passages repris des tablettes des
Choses Très Anciennes dans leur écriture, et
la seconde leur traduction. On y trouve des
informations sur leur culture, leurs grandes
cités, la base de leur civilisation et surtout, des
données scientifiques pour créer des serviteurs
abominables et stupides, les shoggoths.
Aspect : ce tanzaku est une œuvre à la verticale.
Il mesure 30 centimètres de large pour
200 centimètres de long. Écrit avec un pigment
rouge cinabre, ses extrémités sont masquées par
une pièce en œil de faucon brillante, qui semble
vous regarder pendant l’étude de cette source.
Mythos : 6
Difficulté : 25
Langue : runes cosmiques, haut japonais, proto
chinois
Durée et unité : 15 ans
Sorts :
• Communiquer avec les Choses Très
Anciennes ;
• Communiquer avec les Mi-Go (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.179) ;
• Créer un portail vers les confins et les
interstices de l’univers ;
• Créer un portail vers Pluton ;
+1d10 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 3
Gain de points de folie : 1
Parchemin 9
Objets mystiques
N’est pas mort ce qui
à jamais dort, et en
d’étranges éternités la
mort même peut mourir
(Hakari shirezaru eigo
no moto ni shi choyuru
mono)
Sujet : dans la mystérieuse et ténébreuse R’lyeh,
n’est pas mort ce qui à jamais dort, et au long des
ères peut mourir même la mort. Une titanesque
et cyclopéenne créature, le défunt Cthulhu,
attend en rêvant le retour de sa Némésis
N’Metzu. Lorsque cet événement se produira et
annihilera le Japon, R’lyeh la maudite remontera
des eaux pour sonner la fin de l’humanité tout
entière. Ce rouleau met en lumière le Grand
Ancien qui, même en l’absence de culte établi
sur l’Archipel (à cause de l’influence des effluves
énergétiques de N’Metzu qui se dégagent de la
croûte terrestre de sa prison), a une influence
indirecte sur le Japon par la présence de ses
rejetons comme Orochi.
Aspect : ce kansubon est un rouleau unique fait
de peau de kappa, ce qui protège son contenu et
confère +10 PM à celui qui l’a étudié. Il mesure
30 centimètres de large sur 600 centimètres
de long, se lit à l’horizontale et contient une
seule estampe centrale représentant R’lyeh.
Sur ses extrémités se trouvent des pierres de
jade sculptées en forme de spirale s’enfonçant
en son centre.
Mythos : 8
Difficulté : 20
Langue : haut japonais
Durée et unité : 10 mois
Sorts :
• Communiquer avec Cthulhu ;
• Communiquer avec Orochi (Les entités et
cultes du Mythe, chapitre 6, p.166) ;
• Communiquer avec Yato (Les entités et
cultes du Mythe, chapitre 6, p.158) ;
• Créer un portail vers R’lyeh ;
• Invoquer les Hordes de Cthulhu ;
• Invoquer N’Metzu (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.165) et l’apocalypse ;
• Invoquer un shikigami de Tindalos (Les
entités et cultes du Mythe, chapitre 6, p.184) ;
+1d6 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 2
Gain de points de folie : 1
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 Parchemin 10
Les Êtres des Abysses
(Shinen no monodomo)
Sujet : ce rouleau détaille la localisation de
quelques civilisations de Profonds sur les côtes
du Japon. On y trouve également quelques
matsuri (célébrations) et coutumes des êtres des
profondeurs, ainsi que leurs croyances. Les noms
de Dagon et Hydra y sont également mentionnés.
Aspect : ce parchemin est un rouleau unique,
dont la trame est tissée d’algues verdâtres.
Il est assez petit (10 centimètres de long sur
30 centimètres de large) et se lit à l’horizontale. Il
représente une carte de l’Archipel, et comprend
du texte écrit très petit sur les bordures et les
angles. Il est fermé à ses extrémités par des
galets polis par l’eau.
Mythos : 3
Difficulté : 20
Langue : moyen japonais
Durée : 8 mois
Sorts :
• Asphyxie ;
• Asservir un shoggoth (Les entités et cultes
du Mythe, chapitre 6, p.191) ;
• Avatars aqueux ;
• Communiquer avec Cthulhu ;
• Communiquer avec un Profond (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.171) ;
• Créer un pacte avec un Profond (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.171) ;
• Invoquer les Profonds (Les entités et cultes
du Mythe, chapitre 6, p.171) ;
+1d8 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 0
108
Parchemin 11
Les Horreurs qui
chuchotent dans
les angles du temps
entre deux plans
interdimensionnels
(Toki no hasama ni
tsubuyaku kaibutsu)
Sujet : ce rouleau évoque l’horreur qu’inspirent
les différentes sortes de shikigami de
Tindalos à cause de leur férocité, mais aussi
l’incompréhension qu’ils suscitent. En effet, ces
créatures peuvent se déplacer entre les lignes
interdimensionnelles de l’espace et du temps, au
mépris des lois de la physique.
Aspect : ce parchemin est composé de sept
rouleaux contenant chacun des dessins (de
type yamato-e) des shikigami de Tindalos sur
du papier de soie, dont la trame miroite selon
la lumière. Ils sont assez petits (15 centimètres
de long sur 25 centimètres de large) et se lisent
à l’horizontale.
Mythos : 2
Difficulté : 20
Langue : moyen japonais
Durée et unité : 60 semaines
Sorts :
• Asservir un shikigami de Tindalos (Les
entités et cultes du Mythe, chapitre 6,
p.184) ;
• Communiquer avec Hypnos ;
• Communiquer avec un shikigami de
Tindalos (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.184) ;
• Créer un portail vers l’Impossibilité
Innommable ;
• Créer un portail vers Tindalos ;
• Créer un portail vers Pluton ;
• Invoquer un shikigami de Tindalos (Les
entités et cultes du Mythe, chapitre 6, p.184) ;
• Révoquer un shikigami de Tindalos (Les
entités et cultes du Mythe, chapitre 6, p.184) ;
+2 voies de magie corrompue ;
+ 1d4 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 0
Parchemin 12
Récit et contes venus
des confins des limites
de la conscience de
notre monde
(Haruka kanata kara
kita mukashibanashi)
Sujet : ce rouleau traite essentiellement des
races mystérieuses qui ont parcouru le monde
avant que les humains n’émergent de la vase
primitive dont ils sont issus. On y mentionne la
Grande Race de Yith, les Choses Très Anciennes
et les Mi-Go, mais aussi la vie quotidienne et
la sorcellerie employée dans ces âges farouches
et oubliés. Les trois moines qui ont compilé
ce rouleau y ont ajouté des commentaires, des
compléments et surtout des extrapolations, ce
qui en rend la lecture extrêmement difficile.
Ainsi, ce texte ressemble plus à une collecte
d’informations brute qu’à un récit achevé.
Aspect : ce tanzaku est une œuvre verticale.
Il mesure 30 centimètres de large sur
200 centimètres de long. Écrit avec un pigment
bleu céruléen, ses extrémités sont masquées
par une pièce en quartz brut. Les différentes
écritures se chevauchent et se recouvrent les
unes les autres.
Mythos : 2
Difficulté : 20
Langue : haut japonais
Durée et unité : 30 semaines
Sorts :
• Communiquer avec un Dieu Très Ancien ;
• Communiquer avec les Mi-Go (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.179) ;
• Invoquer Yato ;
+1d4 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 0
Parchemin 13
Histoire de l’indicible
et de l’invisible
(Ienai mono, mienai mono
no rekishi)
Sujet : ce rouleau est une longue série d’études
sur le véritable rôle des Geôliers Divins et de
l’empereur dans la protection du Japon, ainsi
que sur l’affiliation de ce dernier à ces entités.
Aspect : cet emaki est constitué de deux longs
Objets mystiques
rouleaux de papier de 4 mètres qui mêlent
calligraphie et illustrations. Leurs extrémités
sont masquées par une pièce de monnaie en
or. Dans la trame de papier, on peut également
observer des liserés d’or.
Mythos : 2
Difficulté : 15
Langue : haut japonais
Durée et unité : 20 semaines
Sorts :
• Canaliser un Geôlier Divin (Les entités et
cultes du Mythe, chapitre 6, p.21) ;
• Communiquer avec Enma (Les entités et
cultes du Mythe, chapitre 6, p.146) ;
• Communiquer avec un Geôlier Divin ;
• Communiquer avec Izanagi (Les entités et
cultes du Mythe, chapitre 6, p.148) ;
• Créer un pacte avec une shikome (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.185) ;
• Invoquer un Geôlier Divin ;
• Invoquer Izanami (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.149) ;
+1d6 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 1
Parchemin 14
La Vérité derrière le torii
(Torii no muko no shinso)
Sujet : cette étude cartographie les différents
passages terrestres vers les royaumes des
morts et les contrées du Rêve, ainsi que les clés
pour y entrer.
Aspect : ce parchemin n’en est pas un
puisque c’est un des rares orihon fait par
les trois moines. Ce livre est donc constitué
d’une bande de papier rigide en bambou,
écrite sur un côté puis compressée en plis
accordéon. La reliure est ainsi composée de
plis superposés qui aboutissent à l’obtention
d’un document de format rectangulaire. Les
plats avant et arrière de l’ouvrage sont réalisés
grâce à l’adjonction d’un papier épais vert
émeraude, décoré d’une enluminure à la cire
représentant un être draconique.
Mythos : 2
Difficulté : 15
Langue : moyen japonais
Durée et unité : 40 semaines
109
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 Sorts :
• Créer un pacte avec un Gardien entre les
territoires (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.160) ;
• Créer un portail vers les contrées du Rêve ;
• Créer un portail vers l’Impossibilité
Innommable ;
• Communiquer avec un Gardien entre les
territoires (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.160) ;
• Communiquer avec un Rôdeur d’Hypnos
(Les entités et cultes du Mythe, chapitre 6,
p.183) ;
• Créer un pacte avec un Gardien entre les
territoires (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.160) ;
• Créer un pacte avec un Rôdeur d’Hypnos
(Les entités et cultes du Mythe, chapitre 6,
p.183) ;
• Invoquer un Gardien entre les territoires
(Les entités et cultes du Mythe, chapitre 6,
p.160) ;
• Invoquer un Rôdeur d’Hypnos (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.183) ;
• Révoquer le Veilleur de l’Impossibilité
Innommable (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.166) ;
+1d4 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 0
Parchemin 15
Longues itinérances d’un
homme solitaire sur le
début de la fin de sa vie
Sujet : ce parchemin étudie le Jigoku et ses
différentes régions, les limbes et le Yomi,
monde de la souillure. Un long passage décrit
Enma, ses disciples, ses juges et la hiérarchie
qui structure ce lieu.
Aspect : cet orihon a des pages individuelles
imprimées sur un côté́, pliées et reliées de
façon à ce que la face vierge se retrouve à
l’extérieur. Une sorte d’animal ressemblant à un
phénix orne la couverture.
Mythos : 2
Difficulté : 15
Langue : moyen japonais
Durée : 45 semaines
110
Sorts :
• Âme Infusée ;
• Canaliser Emma (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.146) ;
• Canaliser Izanami (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.149) ;
• Caresse d’Izanami (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.149) ;
• Communiquer avec un Gardien entre les
territoires (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.160) ;
• Communiquer avec un Rôdeur d’Hypnos ;
• Contacter Emma (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.146) ;
• Contacter Izanami (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.149) ;
• Créer un pacte avec un Gardien entre les
territoires (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.160) ;
• Créer un pacte avec un Rôdeur d’Hypnos
(Les entités et cultes du Mythe, chapitre 6,
p.183) ;
• Fermer un portail vers le Jigoku ;
• Fermer un portail vers le Yomi ;
• Invoquer un Gardien entre les territoires ;
• Invoquer un Rôdeur d’Hypnos (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.183) ;
• Morsure de Jigoku ;
• Ouvrir un portail vers le Jigoku ;
• Ouvrir un portail vers le Yomi ;
• Préservation d’un corps ;
• Phylactère d’âme ;
• Pourriture de la chair ;
• Vision des êtres cachés ;
• Vol de vie ;
+1d4 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 1
Parchemin 16
Le Ruissellement du
cours d’eau entraîne de
puissantes tempêtes au
grand large
(Jinsei no saigo ni aru
kodokuna otoko no
nagai tabi)
Sujet : ce texte relativement court est une
prophétie apocalyptique qui tente de prévoir
l’histoire du Japon, la geôle de N’Metzu. Il décrit
la manière dont les êtres humains s’éveilleront
et transcenderont leurs consciences pour les
faire migrer vers d’autres supports, et dont
N’Metzu sortira de sa prison après que celle-
ci aura été fragilisée par les impurs venus des
bordures extérieures de la galaxie. Les prémices
de la fin des temps et le réveil de Celui Qui Ne
Doit Pas Être Réveillé commenceront ainsi par
un tsunami d’une puissance telle que les enfants
de Mugenbo se révèleront aux yeux de tous.
Aspect : la reliure de cet orihon est à ficelle. Le
livre se compose de pages imprimées sur une
seule face et pliées en deux feuillets. La face
vierge n’est pas visible, la couverture est en tissu
soyeux et représente une chimère entre la tortue
et le serpent. On peut également observer un
certain nombre de piqûres doubles ou triples
à quelques centimètres du bout des feuillets
à travers lesquels on passe des fils. Ceux-ci
peuvent alors être perçus comme une sorte
d’ornement géométrique abstrait, dont le but
premier est de créer une sensation de malaise.
Mythos : 4
Difficulté : 20
Langue : moyen japonais
Durée et unité : 12 semaines
Sorts : aucun
Perte de points de sérénité : 2
Gain de points de folie : 2
Parchemin 17
L’Héritage entre
ciel et mer
(Sora to umi no
aida ni aru isan)
Sujet : ce rouleau reprend les tablettes
originales en métal inconnu écrites par les
Mi-Go lors de leur venue sur Terre. Les textes
concernent apparemment Orochi, Dagon et
Hydra, les rejetons de Cthulhu, et parleraient
Objets mystiques
de l’engloutissement de Mu et de R’lyeh.
Aspect : cet emaki est constitué de trois longs
rouleaux de papier de six mètres. Il combine
calligraphie et peintures. Ses extrémités sont
masquées par une pièce de bois laqué noir. À
certains endroits, le papier est piqué de moisissure.
Mythos : 3
Difficulté : 15
Langue : haut japonais
Durée et unité : 14 semaines
Sorts :
• Invoquer Dagon ;
• Communiquer avec Cthulhu (Les entités et
cultes du Mythe, chapitre 6, p.XX) ;
• Communiquer avec Hydra ;
• Communiquer avec Orochi (Les entités et
cultes du Mythe, chapitre 6, p.166) ;
• Créer un pacte avec un Profond (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.171) ;
• Créer un portail vers R’lyeh ;
+4 voies de magie corrompue.
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 0
Parchemin 18
L’Œil de la vérité
(Shinso no me)
Sujet : ce rouleau contient un traité sur les
glyphes et les kanjis de protection. S’y trouve
aussi une longue description de deux séries de
mudras pour invoquer les Maigres bêtes de la
nuit et les byakhees.
Aspect : ce parchemin est constitué de
deux rouleaux écrits sur du papier de soie,
sur lesquels sont dessinées des illustrations
de mains représentant les mudras cosmiques.
Ils mesurent 40 centimètres de long sur
100 centimètres de large et se lisent à la verticale.
Ils sont fermés aux extrémités par des pièces de
bois polies et laquées orange.
Mythos : 3
Difficulté : 20
Langue : moyen japonais
Durée et unité : 5 ans
Sorts :
• Contrôler un Solitaire ;
• Créer un pacte avec un Solitaire (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.186) ;
111
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 • Créer un pacte avec le Veilleur de
l’Impossibilité Innommable (Les entités et
cultes du Mythe, chapitre 6, p.166) ;
• Invoquer un byakhee (Les entités et cultes
du Mythe, chapitre 6, p.187) ;
• Invoquer une Maigre bête de la nuit (Les
entités et cultes du Mythe, chapitre 6, p.190) ;
• Invoquer un Radiant (Les entités et cultes
du Mythe, chapitre 6, p.186) ;
• Invoquer un serviteur d’Azathoth (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.152) ;
• Invoquer Yato (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.158) ;
+ 1d8 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 1
Parchemin 19
La Vérité derrière
le voile des nuages
(Kumo no muko ni
aru shinjitsu)
Sujet : ce parchemin est une longue étude qui
établit le rapport entre les mythologies de Chine
et du Japon et certaines croyances primitives du
pays. Il mélange ainsi certains de leurs éléments
avec le Mythe des Grands Anciens.
Aspect : cet emaki est constitué de deux rouleaux
de 3 mètres qui mêlent calligraphie et peinture.
Leurs extrémités sont masquées par une pièce
en métal noir inconnu. Les rouleaux eux-mêmes
sont faits en soie de la vallée des Mille Pleurs. Ils
sont attachés par une cordelette rouge.
Mythos : 2
Difficulté : 15
Langue : moyen japonais
Durée et unité : 24 mois
Sorts :
• Avatars aqueux ;
• Communiquer avec les Mi-Go de
Yuggoth (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.179) ;
• Détection de la magie ;
• Kanashibari ;
• Malédiction ;
• Possession de la marionnette maudite ;
+1d12 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 1
112
Parchemin 20
Il reviendra du monde
flottant sous plus de
mille formes
(Ukiyo kara sairai suru
sen mono kotonaru
kengen no mono)
Sujet : les visages et formes que peut prendre
le messager d’Azathoth, Nyarlathotep, y sont
précisément décrits. Chacun y est dessiné avec
de grandes estampes de type yamato-e.
Aspect : cet emaki est constitué de vingt-
quatre rouleaux de 20 centimètres de largeur
sur 50 centimètres de longueur qui mêlent
calligraphie, tampons et illustrations. Ils se
lisent à la verticale, et leurs extrémités sont
masquées par des pièces de bois de santal noir
mat. Les images sont dessinées et peintes sur un
papier de soie très fin et doublé.
Mythos : 9
Difficulté : 30
Langue : haut japonais
Durée et unité : 100 ans
Sorts :
• Communiquer avec Nyarlathotep et ses
différents avatars (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.153) ;
• Créer un pacte avec Grindendar (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.162) ;
• Créer un pacte avec Nyarlathotep (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.153) ;
• Invoquer Grindendar (Les entités et cultes
du Mythe, chapitre 6, p.162) ;
• Invoquer Nyarlathotep (Les entités et cultes
du Mythe, chapitre 6, p.153).
Perte de points de sérénité : 6
Gain de points de folie : 3
Parchemin 21
La Mère des choses tapies
dans l’ombre des recoins
de ce monde
(Kage no sumi ni sumu
mono no haha)
Sujet : ce texte décrit les pratiques rituelles des
Aïnous liées à Mugenbo, et plusieurs estampes
montrent leur périple depuis le départ du
continent jusqu’à leur implantation au Japon.
Certains des enfants de Shub-Niggurath y sont
également mentionnés, ainsi que la plupart des
rituels impies pour la vénérer.
Aspect : cet emaki est constitué de six rouleaux
de 20 centimètres de largeur sur 50 centimètres
de longueur, qui mêlent calligraphie et
illustrations. Ils se lisent à la verticale, et leurs
extrémités sont masquées par des pièces de bois
de santal mauve mat. Les images sont dessinées
et peintes avec une encre luminescente verte.
Mythos : 3
Difficulté : 20
Langue : haut japonais
Durée : 5 mois
Sorts :
• Communiquer avec Mugenbo ;
• Communiquer avec un rejeton de Mugenbo ;
• Créer un pacte avec un Mugenbo no
hikobae (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.175) ;
• Invoquer Shub-Niggurath ;
• Invoquer Aka dokushin (Les entités et cultes
du Mythe, chapitre 6, p.187) ;
• Deux voies de magie corrompue ;
+1d6 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 1
Parchemin 22
Les Fragments de
l’infinité inconcevable
(Fukakai na eien no
kakera)
Sujet : cette œuvre représente et décrit certaines
créatures qui hantent le vide et qui y voyagent,
comme les Rôdeurs d’Hypnos, les Gardiens
entre les territoires et les Solitaires, ces êtres
perdus dans les interstices de l’Impossibilité
Innommable.
Aspect : ce tanzaku est un très long rouleau de
soie de 30 centimètres de largeur sur 12 mètres de
longueur, supporté par une fine baguette de bois
semi-cylindrique à son extrémité supérieure,
et lesté par une baguette de bois cylindrique à
son extrémité inférieure. Ses extrémités sont
masquées par une pièce en argent.
Mythos : 2
Difficulté : 15
Langue : moyen japonais
Durée et unité : 6 mois
Sorts :
Objets mystiques
• Invoquer un Radiant (Les entités et cultes
du Mythe, chapitre 6, p.186) ;
• Invoquer et contrôler un Solitaire (Les
entités et cultes du Mythe, chapitre 6,
p.186) ;
• Invoquer un Gardien entre les territoires (Les
entités et cultes du Mythe, chapitre 6,
p.160) ;
• Invoquer le Veilleur de l’impossibilité
Innommable ;
• Ouvrir un portail vers Azathoth ;
• Ouvrir un portail vers Hypnos ;
+1d20 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 1
Parchemin 23
Le Fiel inconcevable
de la souillure des
bas plans d’existence
(Kegareru sonzai no
fukakai na iyami)
Sujet : les peuples étranges et les cultes rendus
aux dieux infâmes Hastur et Yig y sont abordés
dans un charabia peu compréhensible. De plus,
cette série de rouleaux liste les peuplades et
autres individus qui ont servi Hastur. C’est le
premier parchemin qui aborde le fait que ces
cultes dépasseraient les frontières de l’Archipel
et qu’ils atteindraient l’Occident.
Aspect : ce tanzaku se déroule verticalement
et comprend trois rouleaux de papier de riz.
Ses extrémités sont masquées par une pièce de
cuivre. Sa taille est de 20 centimètres de largeur
sur 100 centimètres de longueur.
Mythos : 2
Difficulté : 25
Langue : proto chinois, haut japonais, runes
cosmiques, écritures des Choses Très Anciennes
Durée et unité : 44 ans
Sorts :
• Communiquer avec Yato (Les entités et
cultes du Mythe, chapitre 6, p.158) ;
• Invoquer Hastur (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.156) ;
• Se protéger ;
+1d10 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 1
113
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 La Genèse au-delà de la
lance d’Izanagi et d’Izanami
(Izanagi to Izanami no mae
no sozo)
Sujet : de manière assez évasive et incomplète,
ce parchemin fait allusion à la Terre telle
qu’elle était il y a des millions d’années. On y
parle surtout de la Grande Race de Yith, de
sa philosophie, des « échanges de corps, des
guerres qu’elle livra aux terribles Polypes ». On
y décrit les cités cyclopéennes, la technologie
extraterrestre et l’étonnante connaissance du
temps qui était celle des Yithiens. On évoque
également les entités étrangères qui sillonnent
l’espace et que certains peuples vénèrent et
servent, mais sans jamais trop approfondir.
En réalité, ce texte est plutôt difficile à lire,
car c’est un recueil d’extraits de pensées et de
visions fugaces de N’Metzu lui-même. Ainsi
offre-t-il une perception de l’univers des plus
troublantes. Son auteur est inconnu, et il
daterait du xviie siècle.
Aspect : cet emaki est constitué de seize
rouleaux de 30 centimètres de largeur sur
150 centimètres de longueur qui mêlent
calligraphie et illustrations. Ils se lisent à la
verticale, et leurs extrémités sont masquées
par des pièces en pierre noire. Les images
sont dessinées et peintes avec plusieurs types
d’encre, ainsi, lorsque l’on change le spectre de la
lumière, différents types d’écriture apparaissent
tandis que d’autres disparaissent.
Mythos : 9
Difficulté : 25
Langue : haut japonais
Durée et unité : 25 ans
Sorts :
• Invoquer N’Metzu (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.165) ;
• Ouverture de la voie du péché ;
• Ouverture de la voie du sang ;
• Ouverture de la voie du maître des
monstres ;
• Ouverture de la voie de mort ;
• Kanashibari ;
• Quête d’éternité ;
• Sceau des quatre anti-éléments ;
• Vol de vie.
Perte de points sérénité : 4
Gain de points de folie : 2
114
Les Vérités de Celui
Qui Ne Doit Pas Être
Réveillé (Nemuru mono no
shinjitsu)
Sujet : ce recueil est une étude approfondie
des rouleaux 23, 12, 11 et 6. Cependant,
cette compilation ne reprend que de manière
subjective certains passages de ces parchemins.
Aspect : les couvertures aux différentes nuances
de chair plus ou moins brunes sont reliées
en peau humaine. D’ailleurs, lorsque le taux
d’humidité est trop bas, celles-ci se mettent à
suinter et dégagent alors une odeur rance et
putride de mort. Une grosse rune proche de ce
qui pourrait être une écriture cunéiforme est
gravée sur la couverture.
Mythos : 4
Difficulté : 15
Langue : il existe trois copies de cette version en
latin, une en hollandais, deux en anglais et une
en japonais moderne.
Durée et unité : 56 semaines
Sorts :
• Asservir un shikigami de Tindalos (Les
entités et cultes du Mythe, chapitre 6,
p.184) ;
• Communiquer avec un shikigami de
Tindalos (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.184) ;
• Invoquer ;
• Invoquer les Choses Inhumaines (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.169) ;
• Invoquer N’Metzu (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.165) ;
• Invoquer Yato (Les entités et cultes du
Mythe, chapitre 6, p.158) ;
• Kanashibari ;
• Ouvrir un portail vers Tindalos ;
• Ouvrir un portail vers la cour d’Azathoth ;
• Quête d’éternité ;
• Sceau des quatre anti-éléments ;
• Vol de vie ;
+1d4 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 2
Gain de points de folie : 1
L’Appel des oubliés
(Wasurerareshi mono
no yobikoe)
Sujet : dans ce volume, les moines parlent
presque exclusivement d’une terrible et
sombre divinité : N’Metzu. Créature d’une
incommensurable malveillance, elle vit sous
terre dans les entrailles gigantesques d’une
prison aux dimensions cyclopéennes, oubliée
et ensevelie. Certains occultistes avancent
d’ailleurs que les révélations sont une simple
traduction des hiéroglyphes infâmes qui
ornent les murs du temple de la Cité du Cycle
Brisé où, derrière un gigantesque mur de
briques rougeoyantes, se trouve la frontière
vers l’inconnu et les méandres de l’esprit
torturé et tortueux d’Hypnos, l’Impossibilité
Innommable. Dans ces pages, on apprend ainsi
comment adorer et appeler N’Metzu, et tous les
secrets cachés sous terre. On y parle aussi des
contrées du Rêve, des goules et de l’Impossibilité
Innommable, dimension aux multiples facettes.
Cependant, il convient de noter qu’une terrible
malédiction pèse sur cet ouvrage : ceux qui
ont lu ne serait-ce qu’une de ces pages peuvent
être soumis à la malfaisante influence du dieu.
De leur vie, ils n’oublieront pas une lettre de
ce qu’ils ont eu la malchance de parcourir
des yeux et, à travers ces mots (car le mot est
symbole, et le symbole est une porte), N’Metzu
pourra « entrer » en eux : il se repaîtra de leur
âme et s’introduira dans leur corps vide pour
l’animer et s’en servir comme d’un masque dans
le monde des vivants.
Ainsi, il y a dans ce volume de grands secrets,
mais tous ceux qui ont soif de connaissance
s’exposent à un terrible danger. En effet, ce
recueil est un long sutra dont les propos
donnent une vision déformée de N’Metzu. De
plus, en prenant conscience de l’existence de
l’entité endormie sous le Japon, l’esprit humain
étriqué se retrouve réduit à néant.
Aspect : cet ouvrage est un gros grimoire en
cuir noir, rédigé en une écriture inconnue. Les
feuilles se détachent de l’ensemble avec l’usure
du temps, et il fait 1286 pages.
Mythos : 4
Difficulté : 20
Langue : moyen japonais
Durée et unité : 10 ans
Sorts : aucun
Perte de points de sérénité : 3
Gain de points de folie : 1
Le Roi en jaune
Objets mystiques
Sujet : l’original serait en français, alors que
l’édition en hollandais est un mince volume noir
en in octavo, dont la couverture est gravée du
signe jaune. Tant que le livre n’est pas lu, le signe
n’a aucun effet sur celui qui le regarde, sauf
qu’il éveille un sentiment de curiosité. Chez
une personne ayant déjà parcouru l’ouvrage ou
ayant contacté quelque chose ou quelqu’un de
Carcosa, le voir pour la première fois inflige
1 point de folie. En effet, ce texte est une œuvre
ambiguë et onirique qui expose son lecteur à
la démence. Exceptionnellement, ceux qui le
lisent peuvent décider de ne pas croire ce qu’ils
y découvrent, mais les personnes ayant une
sensibilité artistique se sentiront contraintes de
relire l’ouvrage. Si celui-ci le mène à la folie, le
lecteur pourra devenir obsédé par Carcosa et
par le Roi en jaune.
Aspect : ce petit livre a une couverture en bois
jaune avec le symbole d’Hastur. Il est tout petit
et comporte une centaine de pages.
Mythos : 3
Difficulté : 20
Langue : hollandais
Durée et unité : 25 semaines
Sorts :
• Communiquer avec Hastur ;
• Invoquer l’avatar d’Hastur ou le Rejeton
Fielleux (Les entités et cultes du Mythe,
chapitre 6, p.156) ;
• Portail vers Carcosa ;
• Rituel du cocon ;
+1d10 sortilèges impies.
Perte de points de sérénité : 1
Gain de points de folie : 1
La Parole du Komuso
(Komuso no kotoba)
Aspect : ce livre n’en est pas un à proprement
parler, c’est plutôt une sorte de compilation. Il
est écrit sur divers supports, de peau ou de bois,
et date de l’époque de Heian.
Sujet : ce texte est censé retranscrire l’échange
qu’eut Hiro, un komuso (moine mendiant
bouddhiste) dément et ancien hinin (La
Voie de l’Eiyu, chapitre Histoire, p.154), qui
a pactisé avec Mugenbo en échange d’une
faveur. Il se raconte que les mots couchés
115
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 dans ce livre relatent l’histoire du Japon,
mais vue au travers d’un prisme très différent
de celui qui est communément admis. On
murmure également que l’on y découvre
comment vénérer la version nipponne de
Shub-Niggurath.
Le Komuso no kotoba a rapidement été perdu
après la mort du moine, dont la dépouille a
été enterrée dans le plus grand secret avec
au moins l’une des pages du livre, l’ultime
page, en réalité, écrite sur de la peau
humaine ; du moins est-ce ce que l’on a cru
pendant longtemps. Il semble qu’une copie
du texte ait été faite, excepté la dernière
page, et qu’elle ait circulé dans les peuplades
aïnous progressivement chassées des terres
nipponnes, mais ramenée au tout début de
l’ère Meiji par des navigateurs français qui
soutenaient la révolte des samouraïs.
Dès lors, certains passages du Komuso no
kotoba ont commencé à circuler, sauf la
dernière page qui n’a jamais été recopiée.
D’une manière ou d’une autre, elle a atterri
aux USA au début du xxe siècle, cachée dans
une profonde grotte de la région de Boston,
avant d’être retrouvée par un certain Leland
Casper, ancien soldat de la première guerre
mondiale défiguré, qui a lu cette page maudite
et en est revenu… changé. Ses proches, dans
leurs lettres, se sont alors étonnés que les
blessures au visage qu’il brandissait jusque-
là comme une sorte d’étendard de sa fierté
meurtrie, avaient disparu quelques mois
après son changement de comportement.
Ainsi, Leland Casper, coupé de tous et devenu
détective, est parti pour le Japon dans le cadre
d’une enquête et a emporté la page du Komuso
avec lui, avant de mourir dans les montagnes.
116
Personne n’a jamais su pourquoi il se trouvait là,
ni dans quel but. Il ne prenait aucune note et la
raison de son enquête était inconnue. De plus,
il fut impossible de retrouver un quelconque
commanditaire à l’origine de cette investigation.
L’expression de son visage révélait simplement
une terreur profonde, et ses cheveux blanchis
ne démentaient pas cette idée.
Quelques reproductions du livre circulent,
excluant toujours cette dernière page,
excepté dans une version, dit-on, qui serait
encore au Japon, mais rien ne dit que cette
rumeur soit vraie…
Mythos : 5
Difficulté : 20
Langue : haut japonais
Durée et unité : 7 ans
Sorts :
• Communiquer avec un Mi-Go (Les entités
et cultes du Mythe, chapitre 6, p.179) ;
• Communiquer avec Shub-Niggurath ;
• Invoquer un Rejeton de Mugenbo (Les
entités et cultes du Mythe, chapitre 6,
p.175) ;
• Protection (contre Nyarlathotep) ;
La dernière page contient un sortilège de
transfert d’esprit. Ainsi, dès que l’hôte de
Hiro meurt, la page se retrouve à un moment
ou à un autre en circulation, et la première
personne qui lit les mots inscrits à haute voix
est possédée par l’esprit du moine. Tant qu’il ne
meurt pas à nouveau, le sortilège reste sans effet
supplémentaire.
Perte de points de sérénité : 3
Gain de points de folie : 1

Les écoles gardiennes d’une transmission orale
Dans Cthulhu No Kami, le savoir
blasphématoire venu par-delà notre Voie
lactée n’est pas figé. En effet, dans les différents
cadres de jeu, cette connaissance peut être
acquise grâce à différentes sources.
Au départ, la transmission orale était
prépondérante et majeure, et il faut attendre le
XVIe siècle pour qu’une infime partie de ce savoir
soit transcrite sur des parchemins. Certains
ont traversé les siècles, d’autres se sont perdus
dans des bibliothèques oubliées. Cependant,
les pensées de N’Metzu sont toujours perçues
par des individus éparpillés sur l’Archipel, qui
retranscrivent ces rêves et les interprètent. C’est
pourquoi les sources qui concernent N’Metzu
sont multiples, et que même au xxe siècle elles
sont encore transcrites, et surtout oralement
transmises, par des écoles ou des sectes. En
dehors du savoir de N’Metzu, les disciples
d’Azathoth, de Nyarlathotep, de Mugenbo et
d’Hastur continuent à asservir les foules en
les endoctrinant quotidiennement de manière
subliminale. Ainsi, vous trouverez dans cette
section les sectes les plus importantes de Cthulhu
No Kami, mais il est tout à fait envisageable,
pour le Sensei, d’en inventer de nouvelles pour
étendre l’univers de jeu avec d’autres factions
secrètes ou occultes en fonction des époques
jouables. Vous en trouverez déjà un certain
nombre dans le chapitre suivant. C’est d’ailleurs
dans celui-ci que vous découvrirez l’explication
des critères qui caractérisent chacune d’entre
elles (action, connaissances, ressources et
magie), à la page 124.
Objets mystiques
Les écoles héritières du
savoir de L’Immanence
Éveillant les Consciences et
du savoir de Celui Qui Ne
Doit Pas Être Réveillé
En 814, quatre monastères sont créés pour
accueillir les disciples de l’Immanence et des
chasseurs de mushi. De plus, au cours des
années qui suivent le règne de Daigo et les
incidents de l’Expiation par péché d’ego, en 930,
trois traditions concernant les mushi émergent.
L’école du Sacrifice de
l’ascension éclairée d’un
pont suspendu entre
deux rives
Action : 1
Connaissances : 3
Ressources : 1
Magie : 3
Les disciples du sanctuaire de cette école ne
gardent le mushi qu’un temps afin d’éviter
de trop souffrir. Une fois le mushi extrait, ils
l’éliminent.
Dernier événement notable : le 24 avril
2012, Mayuri Ito participe à un rituel impie et
sanguinaire qui conduit à la mort tragique de
tous les moines et à la destruction du sanctuaire.
Sujet : l’enseignement des théories de
l’Immanence est extrêmement codifié. Il n’y a
pas le droit à l’erreur, car l’assimilation et surtout
l’extraction du mushi peuvent être fatales pour
le disciple. Les moines voient en l’ascension
de l’être humain la forme la plus élevée de
spiritualité. Mais pour y parvenir, l’homme doit
vivre longtemps pour atteindre une certaine
maturité et élever son taux vibratoire (son Ki)
au maximum. Selon eux, accéder à cet état
surpasserait toutes les formes de vie qui ont
émergé grâce aux émissions du Ki de N’Metzu à
la surface terrestre (chapitre 2, p.29).
117
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 Mythos : 8
Difficulté : 30
Techniques : mudra, mantra et mandala
Durée et unité : toute une vie, puisque les
moines du sanctuaire continuent de recevoir
le savoir de N’Metzu au xxie siècle. Ainsi, un
Eiyu ne pourra jamais tout connaître, même
en passant plusieurs décennies à étudier les
connaissances transmises par le fondateur et
Celui Qui Ne Doit Pas Être Réveillé. Toutefois,
si un personnage y passe plusieurs semaines, il
pourra apprendre un sort.
Sorts : 30 sorts au choix du Sensei parmi
les sorts majeurs et les sorts mineurs, et les
sortilèges impies.
Voies : voie ésotérique, voie du bannissement et
de l’exorcisme, et deux voies de magie avancées,
à la discrétion du Sensei (p.55).
Perte de points de sérénité : 4
Gain de points de folie : 2
L’école de l’Entente
spirituelle entre l’être
de la matière et son
essence éthérique
Action : 1
Connaissances : 3
Ressources : 1
Magie : 3
Les adeptes du sanctuaire d’Hokkaido évitent
eux aussi de garder le mushi trop longtemps,
mais le relâchent dans la nature.
Dernier événement notable : le 14 juillet 1944,
l’école de l’Entente spirituelle entre l’être de la
matière et son essence éthérique est détruite par
les bombardements de la TF 38.
Sujet : l’enseignement des théories de
l’Immanence est extrêmement codifié. Ici
non plus, il n’y a pas le droit à l’erreur car
l’assimilation et l’extraction du mushi peuvent
être fatales pour le disciple, et surtout le mushi.
En effet, pour les adeptes, celui-ci, comme
toute forme de vie dite surnaturelle, est issu
de la rivière de la vie (flux de Ki provenant
de N’Metzu). Tous les moines prônent donc
la non-violence et le pacifisme pour toutes les
formes de vie, même les plus primaires comme
les mushi, qui viennent de l’essence même de
118
N’Metzu. Pour eux, il est le père de toute chose
sur l’Archipel, avant ou après la mort terrestre.
Mythos : 8
Difficulté : 30
Techniques : mantra, mandala
Durée et unité : toute une vie, puisque les
moines du sanctuaire continuent de recevoir
le savoir de N’Metzu au xxie siècle. Ainsi, un
Eiyu ne pourra jamais tout connaître, même
en passant plusieurs décennies à étudier les
connaissances transmises par le fondateur et
Celui Qui Ne Doit Pas Être Réveillé. Toutefois,
si un personnage y passe plusieurs semaines, il
pourra apprendre un sort.
Sorts : 30 sorts au choix du Sensei parmi
les sorts majeurs et les sorts mineurs, et les
sortilèges impies.
Voies : voie ésotérique, voie de l’intuition, et
deux voies de magie avancées, à la discrétion du
Sensei (p.55).
Perte de points de sérénité : 4
Gain de points de folie : 2
L’école du Savoir
endormi en toute chose
du monde matériel
Action : 1
Connaissances : 3
Ressources : 1
Magie : 3
Les moines du sanctuaire de Honshu sont
les plus extrémistes dans leur quête de se
montrer dignes du savoir transmis par
Tairo, le fondateur de l’Éveil des consciences
endormies. En effet, ils sont prêts à mourir
pour atteindre l’état de conscience suprême.
Dernier événement notable : au xxie siècle, il
ne reste plus qu’un sanctuaire parmi les trois,
celui de la Fondation, l’école du Savoir endormi
en toute chose du monde matériel.
Sujet : l’enseignement de Tairo lui survit à
travers les siècles par l’intermédiaire de l’Ancien,
le prêtre suprême du sanctuaire. Là-bas, les
moines prônent un abandon total qui passe
souvent par un changement d’état, à savoir de la
matière à l’éther pour atteindre l’Illumination,
c’est-à-dire le Savoir absolu de N’Metzu, et donc
de revenir à l’état d’énergie.
Mythos : 8
Difficulté : 30
Techniques : mudra, mandala
Durée et unité : toute une vie, puisque les
moines du sanctuaire continuent de recevoir
le savoir de N’Metzu au xxie siècle. Ainsi, un
Eiyu ne pourra jamais tout connaître, même
en passant plusieurs décennies à étudier les
connaissances transmises par le fondateur et
Celui Qui Ne Doit Pas Être Réveillé. Toutefois,
si un personnage y passe plusieurs semaines, il
pourra apprendre un sort.
Sorts : 30 sorts au choix du Sensei parmi
les sorts majeurs et les sorts mineurs, et les
sortilèges impies.
Voies : voie ésotérique, voie de l’intuition, et
deux voies de magie avancées, à la discrétion du
Sensei (p.55).
Perte de points de sérénité : 4
Gain de points de folie : 2
L’école de l’Abyme et de
l’Abjuration par le sang
des impurs
Action : 1
Connaissances : 3
Ressources : 1
Magie : 3
Le quatrième monastère oublié est constitué
des moines rescapés de l’Expiation par péché
d’ego. Ils sont infectés par le savoir impie,
sombre et séculaire du sanctuaire souterrain
de Kyushu. Ainsi, ils succombent à la folie
pour survivre et répandre leurs révélations de
manière chaotique.
Sujet : cette poignée de moines a survécu au
massacre organisé par l’empereur Daigo. Après
avoir vécu dans les cavernes où ils se sont
réfugiés, ils ont reçu, grâce à l’acquisition de
certains mushi, un savoir macabre et sordide.
Mythos : 8
Difficulté : 30
Techniques : mudra, mantra, o-fuda, sceaux
Durée et unité : toute une vie, puisque les
moines du sanctuaire continuent de recevoir
le savoir de N’Metzu au xxie siècle. Ainsi, un
Eiyu ne pourra jamais tout connaître, même
en passant plusieurs décennies à étudier les
Objets mystiques
connaissances transmises par le fondateur et
Celui Qui Ne Doit Pas Être Réveillé. Toutefois,
si un personnage y passe plusieurs semaines, il
pourra apprendre un sort.
Sorts : tous les sorts impies.
Voies : voie ésotérique, voie du sang, voie du
péché, voie du maître des monstres, voie de la
mort.
Perte de points de sérénité : 4
Gain de points de folie : 2
L’école de l’Œil unique
(Hitotsu no me ha)
Action : 1
Connaissances : 4
Ressources : 1
Magie : 4
Sujet : les adeptes de Hitotsu no me ha ont
conceptualisé Azathoth comme l’illumination
absolue, au-delà même du nirvana et de
Bouddha. C’est pourquoi les fondateurs de
l’école l’ont représenté sous la forme d’une
himitsu bako (boîte à secret en bois qui nécessite
plusieurs manipulations pour être ouverte) à la
complexité absurde. Ainsi, lorsqu’un disciple
perce la mécanique de l’himitsu bako, l’Œil
omniscient s’ouvre à lui et, s’il en est digne,
l’illumination le touche pour permettre à son
âme d’atteindre un niveau supérieur en quittant
son corps. Les élus partent alors rejoindre la
cour d’Azathoth pour danser autour de lui.
Les indignes qui sont rejetés verraient leur
âme dissoute et deviendraient des sortes de
« zombies » au service du culte.
Mythos : 8
Difficulté : 30
Techniques : méditation, mandala, mantra
Durée et unité : entre 20 semaines et 10 ans,
voire plus en fonction des individus.
Sorts : tous les sorts impies.
Voies : voie ésotérique, voie du sang, voie du
péché, voie du maître des monstres, voie de la
mort.
Perte de points de sérénité : 4
Gain de points de folie : 2
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Les écoles ésotériques
classiques
Au Japon, il existe plusieurs sectes permettant
de mieux concevoir le monde de l’invisible
et des esprits. Prépondérantes de l’époque de
Heian à l’époque d’Edo, elles déclinent vers
l’ère Meiji. Certaines survivent encore au xxie
siècle et connaissent même un regain d’intérêt
avec le New Age. En outre, la formation et
l’apprentissage dans ces sectes n’entraînent pas
de perte de PS. Voici certaines de ces écoles.
Le Mikkyō
Ce courant de la tradition bouddhiste Mahayana
considère que les actes sont accomplis par le
corps, la parole et l’esprit. Ses adeptes pratiquent
la magie et les arts martiaux.
Difficulté : 20
Techniques : mudra, mantra, méditation
Durée et unité : de 8 mois à plusieurs décennies.
Sorts : rituels traditionnels (p.69).
Voies : voie ésotérique, voie de la divination,
voie de la protection, voie de l’éveil, voie de
la guérison et une voie de magie avancée à la
discrétion du Sensei selon l’aventure.
Action : 0
Connaissances : 3
Ressources : 2
Magie : 4
120
Le Ryōbu shintō
De l’époque de Heian jusqu’à l’ère Meiji,
l’« aspect double du shintô » regroupe des
doctrines shintoïstes de l’école bouddhiste
shingon. La base de la doctrine de cette école
est que les kamis sont des émanations des
bouddhas et des bodhisattvas.
Difficulté : 20
Techniques : mantra, mandala, méditation,
création d’objets magiques
Durée et unité : de 8 mois à plusieurs décennies.
Sorts : rituels traditionnels (p.69).
Voies : voie ésotérique, voie de la divination,
voie de la protection, voie de l’éveil, voie de
la guérison et une voie de magie avancée à la
discrétion du Sensei selon l’aventure.
Action : 0
Connaissances : 3
Ressources : 1
Magie : 3
Le Shugendō
Cette ancienne tradition spirituelle fait
la jonction entre chamanisme, taoïsme et
bouddhisme. On la pratique quasiment
uniquement dans les montagnes. Elle considère
que la nature est sacrée, et que sa matrice est un
processus en perpétuel mouvement. Les prêtres
de ce courant sont les yamabushi, « ceux qui
dorment dans les montagnes ». Bien que cette
pratique ait failli s’éteindre à l’ère Meiji, elle
revient à la mode au xxie siècle.
Difficulté : 20
Techniques : mantra, mandala, méditation
(ascèse), arts martiaux
Durée et unité : de 8 mois à plusieurs décennies.
Sorts : rituels traditionnels (p.69).
Voies : voie ésotérique, voie de la divination,
voie de la protection, voie de l’éveil, voie de
la guérison et une voie de magie avancée à la
discrétion du Sensei selon l’aventure.
Action : 1
Connaissances : 3
Ressources : 1
Magie : 4
 Objets mystiques

121
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 Chapitre 5

Les sociétés secrètes

Les sociétés secrètes font l’objet de nombreux fantasmes et ont la réputation de
figurer parmi les grands mystères des cultures asiatiques, surtout aux yeux des
Occidentaux. Empreintes de rites et de codes de conduite hérités de traditions
parfois millénaires, elles agissent dans l’ombre, mais leurs leaders affichent leurs
ambitions et marchent au grand jour, et malheur à celui ou celle qui se met en
travers de leur chemin…
Ce chapitre en présente quelques-unes (par ordre d’apparition dans le temps)
qui sont particulièrement actives dans le monde de Cthulhu No Kami, afin que le
Sensei puisse les intégrer dans les parties comme factions antagonistes ou alliées
des Eiyu. En outre, s’il souhaite obtenir plus de précisions sur leurs actions et
leurs PNJ majeurs en fonction des cadres de jeu jouables, il pourra trouver toutes
les informations complémentaires à ce chapitre dans les suppléments dédiés aux
différentes ères de la gamme de Cthulhu No Kami.

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 En plus de sa description, chaque organisation
est caractérisée par plusieurs critères afin
d’aider le Sensei à l’appréhender et à l’utiliser
dans ses scénarios.
Ces critères sont les suivants :
- Action : la capacité de l’organisation à agir, de
manière violente ou non ;
- Connaissances : le type et la masse
d’informations que possède l’organisation, et sa
faculté à comprendre certains phénomènes ;
- Ressources : le nerf de la guerre, qui détermine
non seulement l’argent disponible pour des
missions ou des équipements, mais aussi les
moyens logistiques et la qualité des lieux que
possède l’organisation.
- Magie : la probabilité de trouver des
pratiquants des diverses formes de magie
au sein de l’organisation, mais aussi qu’elle
détienne certains objets ou lieux de pouvoir, ou
des livres du Mythe.
Chacun de ces critères possède une valeur
allant de 1 à 5. Voici un guide pour comprendre
ce que signifie chaque critère :
• 1. Pauvre : la capacité d’action de
l’organisation est réduite, il n’y a qu’une
à deux personnes qualifiées ; ses
connaissances sont limitées à une zone
restreinte (une région ou un domaine
précis) ; son matériel est de qualité
médiocre, elle n’a pas de véhicule, un seul
lieu lui appartient et est peu protégé ; elle
ne comprend aucun pratiquant de la magie,
et possède un objet de pouvoir maximum ;
• 2. Médiocre : l’organisation a une équipe
de cinq personnes maximum pour aller sur
le terrain ; elle a une petite bibliothèque et
des connaissances sur une zone restreinte,
mais dans plusieurs domaines ; deux lieux
lui appartiennent, ou un seul lieu bien
protégé ; un à deux véhicules et du matériel
médiocre ; au moins un pratiquant de la
magie, un objet ou un livre ;
• 3. Moyen : l’organisation a deux à trois
équipes, une vingtaine de personnes
réparties sur le territoire ; une bibliothèque
124
conséquente, mais lacunaire dans certains
domaines ; un Q.G. bien protégé et
plusieurs antennes moins bien protégées,
plusieurs véhicules et du matériel restreint
mais de qualité ; deux ou trois pratiquants
de la magie, un lieu de pouvoir identifié,
plusieurs objets ;
• 4. Aisé : le personnel opérationnel dépasse
la cinquantaine d’individus, la moitié est
bien formée ; une à deux bibliothèques de
belle taille, quelques spécialistes dans des
domaines pointus ; un Q.G. bien protégé et
des antennes elles aussi bien établies, des
véhicules, y compris aériens (ou navals en
fonction de l’époque), de l’équipement peu
commun et rare (sous-marin, armes de
guerre, arquebuse à d’autres époques, des
bâtiments qui servent de couverture) ; une
dizaine de pratiquants de la magie, dont au
moins un est expert, et un à deux lieux de
pouvoir identifiés et presque totalement
maîtrisés, de nombreux livres du Mythe ;
• 5. Expert : c’est une véritable petite
armée qui sert l’organisation, avec une
hiérarchie bien établie et des spécialistes
dans plusieurs domaines ; une grande
bibliothèque et des spécialistes dans
presque tous les domaines, certains ayant
déjà rédigé des ouvrages de référence, y
compris sur le Mythe ; de l’équipement
rare et de qualité, des antennes partout
sur le territoire et à l’étranger, des
véhicules rares, un Q.G. forteresse ; une
trentaine de pratiquants de la magie,
dont au moins deux maîtres, un à deux
objets puissants, de nombreux autres de
puissance inférieure, et un lieu de pouvoir
parfaitement sous contrôle.
Enfin, pour chaque organisation, vous
trouverez les époques où elle est la plus active.
Que ce soit dès sa naissance, au moment de
son apogée ou de son déclin, il est probable
que les Eiyu rencontrent un de ses membres
aux périodes mentionnées. Notez bien qu’il
reste possible de se retrouver confronté à une
de ces organisations à une autre époque, mais
son influence sur les intrigues de fond d’une
période qui n’est pas mentionnée sera alors
quasi nulle.

La Confrérie des
Comptoirs des artisans
(Shokunin kyokai)
Action : 3
Connaissances : 5
Ressources : 3
Magie : 5
Époques : Heian, Edo, Meiji, Shōwa
Cette société secrète rassemble des individus
capables de créer des artefacts ayant des
pouvoirs magiques et ésotériques. Très
répandue en Asie, la confrérie est devenue
célèbre dans le monde entier dans les années
1920, grâce à de nombreux occultistes comme
Aleister Crowley. Elle apparaît en -250 au Japon
avec le clan Nakajima et l’expansion des rejetons
de Mugenbo.
Les membres de cette confrérie ont longtemps
étudié les entités du Mythe et leurs propriétés,
et certains d’entre eux n’hésitent d’ailleurs pas à
traquer des créatures pour leurs particularités.
Une fois capturées, elles sont disséquées et
analysées. Ensuite, elles servent essentiellement
de matière première pour la confection d’objets
indispensables aux rites impies.
À l’origine de l’organisation, le clan Nakajima
a donc tissé de nombreux liens avec différents
cultes liés au Mythe à travers le monde, car à
leur demande, les membres du clan fabriquent
des objets occultes possédant de grands
pouvoirs magiques.
Ainsi, d’abord établi à Nagaoka-kyō, le clan
Nakajima a profité de ses relations avec la cour
impériale pour se développer de génération en
génération en suivant le Mikado (empereur) lors
de « ses changements » de capitale impériale. Par
conséquent, les Nakajima se raccrochent ensuite
Les sociétés secrètes
au shogun Tokugawa Iemitsu au printemps 1582
à Osaka, grâce à l’intermédiaire des Quatre
Fortunes. En effet, la Shokunin kyokai voit
à travers elles la possibilité d’étendre son
commerce dans l’Archipel, le continent et enfin
le monde. Puis, grâce à la chasse des enfants de
Mugenbo par Jigoku no Karyudō (Nyarlathotep)
à cette période, la Shokunin kyokai a pu acquérir
de nombreuses matières premières pour la
conception d’artefacts magiques, à destination
du culte de Nyarlathotep entre autres. En 1603,
l’organisation s’établit à Edo, futur fief du shogun.
En 1624, le shogun Tokugawa l’autorise à ouvrir
un comptoir sur l’île de Dejima pour commercer
avec les Portugais, puis les Néerlandais. À ce
moment-là, les échanges avec les Occidentaux
lui permettent l’exportation de produits
manufacturés provenant de leurs ateliers, et
surtout une implantation sur l’ensemble du
continent asiatique, puis en Occident pour y
créer un réseau. Enfin, l’ouverture des routes
commerciales par le commodore Perry au
xixe siècle durant la révolution de Meiji (23
octobre 1868) fait entrer la Shokunin kyokai
dans l’ère industrielle. En 1890, on dénombre une
vingtaine d’usines, d’ateliers et de manufactures
appartenant au Nakajima.
Les différentes productions provenant des
ateliers du clan Nakajima transitent ensuite
par le port de Yokohama, où elles sont prises
en charge en vue de l’exportation. Entre avril
1942 et août 1945, les trois quarts de ses
manufactures sont détruites lors des différents
bombardements américains sur le Japon. Ses
activités dans la deuxième partie du xxe siècle
restent discrètes avec la diminution d’espèces
liées au Mythe présentes sur l’Archipel et le
déclin des traditions artisanales. Enfin, dans
les années 1980, il ne reste plus de traces de la
Shokunin kyokai au Japon et dans le monde, et
les derniers maîtres artisans ayant appartenu
au clan Nakajima que l’on peut parfois croiser
vivent dans des régions isolées à la campagne.
Au xxie siècle, on ne recense plus que trois
maîtres artisans (Kishi Sato, Minato Hayato
et Minamoto Kakuei) spécialisés dans la
confection d’armes et autres artefacts occultes.
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 Voici une liste non exhaustive de quelques ingrédients extraits de yokai utilisés
par la Confrérie des Artisans. Le Sensei peut tout à fait en créer d’autres.
Assimilation (inhalation ou
ingurgitation, etc.) de mushi
La mise en contact avec certains mushi
permet à un humain de s’ouvrir à de
nouvelles connaissances, qui dépassent sa
conscience de mortel. Ainsi, la cible peut
entendre N’Metzu, acquérir certains traits
(Mythos, Illuminé, etc.), l’ouverture de
certaines voies de magie (corrompue ou
non) et/ou l’acquisition de certains sorts,
à la discrétion du Sensei.
Chair de nuppeppō
Depuis l’époque d’Edo, sa chair est
recherchée pour ses capacités médicinales
aux propriétés curatives puissantes. Il
permet de régénérer un DV.
Eau du sommet du crâne du kappa
Si ce liquide très acide est ingurgité,
il entraîne une augmentation du taux
vibratoire de l’individu. Ce dernier passe
sa réserve de Ki de -10 à +10, ainsi que
le gain du trait Illuminé et l’ouverture au
rang 1 de la voie de l’éveil.
Hangonkō
Hangonkō est un encens légendaire de la
Chine ancienne qui a le pouvoir de faire
apparaître les esprits des morts, que ceux
qui les brûlent verront dans la fumée.
La Confrérie des
Artisans comme alliée
Lors des scénarios, les artisans de la confrérie
peuvent fournir aux Eiyu des informations
manquantes, voire cruciales sur certaines entités
ou cultes, mais celles-ci ont toujours un prix.
Ce dernier peut prendre la forme de ressources
ou de faveurs, les deux étant nécessaires au
maintien de l’influence de la faction.
Toutefois, gardez à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’une
organisation dont le but est la domination ou la
destruction du monde, car elle œuvre avant tout
pour son propre intérêt.
126
Hōkō
Selon d’anciens documents chinois qui les
mentionnent et comprennent des récits
selon lesquels ils sont cuits et mangés,
ces yokai sont censés être comestibles.
Ils ont un goût aigre-doux et semblable
à la viande de chien. Ils donnent le trait
Illuminé et +2 points de Ki.
Pierres issues du Sessho-seki
Ramassées, elles sont utilisées dans les
amulettes magiques pour exécuter des
sorts, des charmes et des malédictions.
Elles accordent un bonus de +5 pour
l’exécution d’un sort.
Poison des griffes de nigawarai
Utilisé en cuisine, ce poison rend les
aliments terriblement amers. Cependant,
il a la capacité de guérir les douleurs à
l’estomac, ce qui fait du nigawarai un yokai
bien utile à des fins médicinales. L’ingestion
du poison permet de regagner 2 PV.
Sang de hihi
Le sang rouge vif de ce yokai est utilisé
comme colorant indélébile. S’il est
consommé, celui-ci donne la capacité de
voir les démons et les esprits. Il permet
d’acquérir le trait Illuminé et la voie de
l’intuition au rang 1.
La Confrérie des
Artisans en tant
qu’antagoniste
Elle peut se révéler être particulièrement
gênante lors d’une aventure. En effet, son réseau
et ses connaissances du milieu ésotérique
peuvent bloquer l’investigation. Dans sa quête
de l’occulte, elle fera tout pour récupérer des
créatures ou leurs dépouilles, ainsi que les
grimoires et autres artefacts pour les étudier et
en tirer un bénéfice lors de leur exploitation. Et
si elle n’arrive pas à prendre les Eiyu de vitesse ou
à négocier avec eux, elle usera de violence sans
se poser le moindre problème de conscience.

La Confrérie de
la Porte de la vérité
(Shinri no tobira shintodan)
Action : 2
Connaissances : 4
Ressources : 2
Magie : 5
Époques : toutes
Le Shinri no tobira shintodan est un ordre
voué à la protection de l’Archipel contre
les forces impures de l’« autre monde ».
Cette société a été créée sous l’impulsion de
l’empereur Jinmu, l’arrière-arrière-arrière-
petit-fils de la déesse du soleil Amaterasu,
descendant de la dynastie Yamato.
Selon l’histoire alternative, face à l’avancée des
sinistres forces issues d’un chaos informe et
innommable, Jinmu forme des frères d’armes
pour ne pas combattre seul. Ces hommes et ces
femmes volontaires décident alors de sceller
leur sort en devenant des Gardiens de la Porte
de la vérité (Shinri no tobira no bannin), et
consacrent leur vie à une seule cause : sauver
le Yamato des entités venant du Yomi (royaume
des esprits affamés, voir Cosmogonie de la
mythologie des Grands Anciens au Japon,
p.31). Lors de la grande bataille d’Aokigahara
qui daterait de 660 av. J.-C. (année donnée
par des experts en sciences occultes, obtenue
en recoupant d’anciens textes), des hordes de
créatures putrides et souillées déferlent sur les
Les sociétés secrètes
plaines et les forêts proches du mont Fuji. Le
combat semble perdu d’avance, et les frères
d’armes de Jinmu débordés. Soudain, un milan
d’or (sorte de rapace) se pose sur l’arc de Jinmu.
En jaillissent alors d’ardents rayons de lumière
qui percent le brouillard qui s’est appesanti sur
le champ de bataille, éblouissant et affaiblissant
les ennemis des Amatsukami. Sans perdre un
instant, Jinmu se saisit de l’opportunité créée
par l’invocation de cette créature magique
inhibant les forces ténébreuses. Celle-ci est en
effet l’œuvre de Fujimi, la Sorcière au Carrefour
des Chemins (PNJ décrit dans le supplément
sur l’époque de Heian) avec laquelle il a pactisé
pour remporter la victoire. D’ailleurs, en
échange de cet acte légendaire, cette dernière se
voit accorder la jouissance des âmes errantes de
cette forêt qui est désormais considérée comme
maudite. Quoi qu’il en soit, à la suite de cette
bataille, les forces de l’ombre sont repoussées
au plus profond d’Aokigahara, où leur destin
est ensuite scellé par un mandala éthérique
apposé par la sorcière elle-même sur une source
de Ki. De plus, à la fin du combat, Amaterasu,
en signe de gratitude, donne à son descendant
trois objets extraordinaires : le Yata no kagami
(miroir magique lui permettant de voir toutes
les îles du Pacifique), le Yasakani no magatama
(un bijou) et le Kusanagi no tsurugi (une épée).
Jinmu confie ensuite ces artefacts à ses trois
fidèles généraux en signe de reconnaissance,
et les nomme chacun à la tête d’une faction de
ceux qu’il nomme désormais Les Gardiens de la
Porte de la vérité.
Cette histoire ne figure pas dans le Kojiki et
le Nihon shoki et, selon le souhait l’empereur,
nul n’y fait mention des Shinri no tobira no
bannin. Par la suite, les trois généraux de
l’ordre partent à travers le pays pour former
127
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 de futurs frères d’armes et assurer leur relève
pour défendre le Japon contre la souillure. De
plus, il leur faut se séparer car les détenteurs
des trois objets divins ne doivent en aucun cas
se réunir, afin d’éviter que les biens magiques
d’Amaterasu ne tombent entre de mauvaises
mains. C’est à ce moment-là que les Shinri no
tobira no bannin deviennent itinérants, et se
mettent à parcourir le Japon à la recherche
de failles énergétiques pour harmoniser et
purifier les lieux.
Depuis, si l’ordre n’a jamais eu d’existence
officielle, l’empereur a cependant toujours été
informé de ses actions. Le général, protecteur
du Yato no kagami, reste proche de la cour
impériale jusqu’au début de l’avènement des
Tokugawa (Edo), où le dirigeant lui demande
de quitter Kyoto pour mettre le miroir à l’abri.
Depuis cette période, les Shinri no tobira no
bannin ne répondent plus à l’empereur mais
continuent leur mission de protection du
Japon, et chaque général a toujours sa propre
légion des Portes de la vérité (Shinri no tobira),
chacune ayant sa spécificité : divination,
purification et révocation.
Au sein de l’ordre, un sensei a toujours un, voire
deux disciples qu’il prend sous son aile. Ceux-ci
sont formés aux arts de la magie ancestrale, et
surtout au combat martial. Leur apprentissage
est long, et rares sont ceux qui deviennent des
Shinri no tobira no bannin, seuls remparts
contre une dangereuse menace.
À l’époque de Heian, l’ordre comptait une
centaine de membres, et leur nombre n’a fait
que décroître avec le temps, passant de quatre-
vingts sous Edo à cinquante sous Meiji, à une
dizaine de nos jours.
Une prophétie dit que les trois généraux se
réuniront lorsque N’Metzu se réveillera, et
que les Grands Anciens réapparaîtront. En
attendant, les Shinri no tobira no bannin sont
régulièrement confrontés aux forces du Mythe
et œuvrent en toute discrétion pour préserver
la paix et l’harmonie dans le monde des
humains. En effet, l’ordre a pour but d’éviter que
des brèches dans le voile séparant ce dernier
et le monde de l’ombre apparaissent. Ainsi, à
l’image de ses premiers membres, ce sont des
sortes de chasseurs de démons qui sillonnent
le pays pour répertorier les faits surnaturels.
Ils identifient et nomment les entités pour
pouvoir les annihiler, les emprisonner ou
les révoquer vers le plan d’où elles viennent,
avant d’harmoniser les énergies des lieux et de
purifier les zones perverties.
128
La Confrérie de
la Porte de la vérité
comme alliée
Il est assez facile d’imaginer comment les
Shinri no tobira no bannin peuvent aider les
Eiyu. Ainsi, si ces derniers sont confrontés à
une créature du Mythe, surtout s’ils n’ont pas
été discrets dans leur mission, ils peuvent voir
apparaître ces mystérieux guerriers mystiques
au moment du combat final, ou après une
éventuelle défaite pour procéder à la purification
du lieu. Le type de rapports qu’ils auront ensuite
dépend essentiellement de la période de jeu. À
Heian, ils sont encore nombreux et assez célèbres
pour qu’ils se présentent en tant que tels, et qu’ils
obtiennent l’assistance de la population locale.
Toutefois, une telle reconnaissance n’implique
pas de s’étendre sur le sujet : s’ils donnent leur
nom et leur mission, le reste (organisation,
lieux, pouvoirs) relève du domaine du secret.
À partir d’Edo, leur nombre déclinant, ils sont
plus discrets et pourraient user de subterfuges
pour approcher les Eiyu. Ces derniers sont
alors surtout perçus comme des outils, abattant
l’essentiel du travail à leur place pour ne leur
laisser que la tâche finale à effectuer. Par
conséquent, les Shinri no tobira no bannin sont
des informateurs ou des « assistants » (en tout
cas, ils voudront apparaître comme tels) alors
qu’ils détiennent un pouvoir très puissant. À
l’époque contemporaine, ils sont considérés
comme une sorte de secte mystique obscure, et
ils apparaissent comme des excentriques d’un
autre temps, certes utiles et puissants, mais trop
différents du commun des mortels.
La Confrérie de
la Porte de la vérité
comme antagoniste
Il n’est pas aisé d’imaginer une organisation
tournée vers la lutte contre le mal comme un
ennemi potentiel. Pourtant, sa mission est
si importante qu’aucun compromis avec les
forces du Mythe n’est possible. De fait, si les
Eiyu ne cherchent pas la destruction absolue
des créatures, que ce soit pour en apprendre
davantage ou par appât du gain (monétaire
ou magique), ils risquent de voir apparaître
ces guerriers illuminés, qui les sommeront de
terminer leur ouvrage sous peine de devoir les
affronter. En effet, même si les Shinri no tobira
no bannin ne cherchent pas le conflit avec les
mortels, ils leur feront payer le prix fort si ces
derniers, dans leur ignorance, les empêchent
de mener leur mission sacrée à bien. Enfin,
des Eiyu trop fouineurs et curieux pourraient
réveiller des forces occultes endormies qui
pourraient représenter un danger pour
l’équilibre naturel. Dans ce cas de figure, les
Shinri no tobira no bannin seraient forcés
d’agir et de s’opposer à eux.
 soit choisi. Une fois l’éducation faite, il suffit
Les Implantés

Les sociétés secrètes

alors de transmettre le gensō au visité pour

(Homonsha)
permettre le retour dans le monde des vivants
de l’Homonsha.
Au fil des années, Uchida Chikanori établit
une société secrète qui prône la vie éternelle en
reniant les traditions ancestrales. Dès lors, les
Action : 4 Homonsha sont partout et, avec l’ouverture de
Connaissances : 3 l’Archipel vers le continent, on y retrouve même
Ressources : 4 des Occidentaux.
Magie : 5 Les Implantés n’ont pas de structure à proprement
Époques : toutes parler. Cependant, il existe un lieu, le sanctuaire
des Âmes vagabondes (Samayotamashi no
seiiki) où seraient conservés des milliers de
gensō. Une fois par an, les membres de l’ordre
Les Homonsha constituent une société secrète s’y retrouvent pour introniser de nouveaux
qui existe depuis l’époque de Nara, bien initiés à leur secte très fermée. Dans différentes
qu’ils soient très peu évoqués dans les vieux salles de ce lieu secret, situé à Kyoto, seraient
manuscrits et dans l’histoire du Japon. consignés des milliers de registres et d’archives
renfermant les noms et identités des Homonsha
En 715, alors que le bouddhisme se développe à travers les siècles.
et influence le gouvernement, certains voient
dans la réincarnation une manière de déjouer Les Implantés ont parfois une très forte
la mort. Cependant, selon le vécu de chacun, accointance avec les forces du Mythe. En effet,
personne ne peut choisir où, quand et comment certains mettent en œuvre plusieurs vies pour
il sera de retour parmi les mortels. Ainsi, acquérir, au détriment de leur équilibre mental,
après des années de recherches et d’études de des connaissances sombres et occultes, et il
reliques et de vieux parchemins, le créateur des arrive même qu’ils les utilisent pour servir les
Implantés, Uchida Chikanori (PNJ décrit dans desseins de déités impies.
le supplément, époque de Heian), condamné Si le Tensei permet d’échapper à tout jugement
par une maladie, finit par pratiquer le rite du d’Enma, le gardien du Jigoku a néanmoins
Tensei (transmigration) sur son jeune frère, envoyé ses sbires pour lui ramener les Implantés
Akinobu. Pour cela, il imprègne un objet de et les soumettre à un procès sans appel suivi
son essence éthérique (une fraction de son d’une expiation par le sang.
âme ou tama) et conditionne un individu,
le visité (homon sareta mono) à accepter
inconsciemment celle-ci. Ainsi, l’âme de
l’Homonsha prend progressivement possession
du corps au détriment de l’âme de l’homon
sareta mono, qui se retrouve alors scellée (et
simple spectatrice des évènements), voire
annihilée avec le temps. L’artefact, nommé
rêverie (gensō), est indispensable pour créer
un ancrage dans le réceptacle humain, et le
processus de la transmigration de l’âme est long
et fastidieux. Ainsi, pour accomplir le Tensei,
le visité doit être « éduqué » par des exercices
pendant plusieurs années : ascèse, méditation,
répétition de mudras et autres séries de mantras.
Afin de sauvegarder ses connaissances, Uchida
Chikanori rédige un recueil nommé La Mort
n’est que le commencement (Shi wa hajimari), où
il compile tous les préceptes et exercices pour
réaliser le Tensei.
Ainsi, un Homonsha peut mourir physiquement
mais sauvegarder et protéger sa conscience
dans un gensō jusqu’à ce qu’un futur hôte

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 Les Implantés
comme alliés
Ces mystérieux individus ne doivent leur
survie à travers les siècles qu’à leur discrétion.
Puisant leurs nouveaux membres dans toutes
les factions occultes, ils savent que vaincre la
mort ne les protège pas d’une purge si jamais
leur secret venait à être dévoilé. C’est la raison
pour laquelle jamais un Homonsha ne se
dévoilera en tant que tel. Il aura forcément
infiltré un groupe, qu’il soit officiel, comme
la cour impériale ou le gouvernement, ou
occulte, comme une des sociétés secrètes
décrites ici. Son intérêt à aider les Eiyu n’est
jamais guidé par des sentiments altruistes. En
effet, son but est sa propre survie et celle des
siens. Ainsi, il pourrait les aiguiller sur la piste
d’un suivant d’Enma lancé à ses trousses pour
qu’ils l’éliminent, ou vers la personne qu’eux
recherchent en contrepartie d’un gensō volé
(qui, évidemment, ne sera jamais décrit comme
tel) ou d’un accès à des sources où il pourra
acquérir des connaissances supplémentaires.
Dans tous les cas, à moins que votre aventure
se concentre directement sur cette secte, les
joueurs ne doivent pas savoir ce qui se cache
réellement derrière ces personnages, bien qu’ils
pourraient avoir l’intuition que quelque chose
cloche dans la manière dont ils se comportent,
ou en voyant qu’ils ont des connaissances qu’ils
ne sont pas censés avoir.
Les Implantés
comme antagonistes
Tout comme ils pourraient aider les Eiyu si
leurs intérêts convergent, les Homonsha feront
tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger
leur secret si les personnages venaient à mettre
le nez dans leurs affaires. La première étape est
de prendre contact avec eux et de les dissuader
d’aller plus loin. Si cela ne fonctionne pas,
l’Homonsha tentera de les intimider, avec plus
ou moins de violence selon sa personnalité.
Enfin, si les Eiyu persistent, les énormes
ressources de la secte serviront à mettre sur
leur chemin d’autres antagonistes manipulés
par les Implantés, comme des agents mortels
(gouvernement, armée, hommes de confiance
du Mikado) ou des acteurs occultes (du
membre d’une autre société à un monstre
quelconque). Dans tous les cas, jamais ils ne
signeront leurs actes de leur propre nom. Pour
les joueurs, les Homonsha resteront toujours
un mystère.
130
Le clan Fuyumi
(Fuyumi dan)
Action : 5
Connaissances : 2
Ressources : 2
Magie : 4
Époques : Edo, Meiji
Fondé par Fuyumi Inataga en 1458, le clan
Fuyumi est pendant des siècles le vassal du
puissant clan Chosa. Son château, niché sur le
versant occidental des montagnes méridionales
de l’île de Honshu, domine un petit territoire
peuplé de paysans et de bûcherons. Initialement
pauvres, les Fuyumi voient leur influence
s’accroître lorsqu’un gisement de fer est
découvert dans les montagnes. Après cinq
ans d’exploitation, les mineurs découvrent un
réseau de cavernes et libèrent des créatures
n’ayant jamais vu la lumière du jour. Cet
événement marque le début d’une longue lutte
contre ces forces maléfiques. Trois générations
plus tard, les samouraïs du clan ayant abattu la
reine de ces êtres chthoniens, ils deviennent des
spécialistes reconnus des créatures de légende.
Ainsi, le daimyo de l’époque, Fuyumi Tomo,
fait construire un monastère où il accueille et
protège nombre de lettrés versés dans l’occulte,
afin de parfaire la formation de ses hommes
dans la lutte contre ce fléau.
Bien que cette faction ne dépasse jamais la
trentaine de samouraïs, elle est connue de
tous les clans du sud de l’Archipel. Entre les
années 1720 et 1785, un de ses membres sert
même dans la garde du shogun. C’est au cours
des deux derniers siècles que le clan contracte
beaucoup d’obligations et de dettes auprès d’un
nombre très important de familles. En 1890,
plus de la moitié de ces dettes n’ont toujours pas
été remboursées.
Avec l’ère Meiji et l’interdiction de porter
le sabre, le clan Fuyumi s’est vu dépossédé
de sa principale force. Puis, à la suite de la
dernière révolte des samouraïs en 1877, il
perd de nombreux membres et ne compte
plus que vingt-sept samouraïs. En outre,
bien que ce statut n’existe plus, il continue de
revêtir une importance majeure pour le clan.
Très traditionaliste, celui-ci se met toujours
au service des personnes qui respectent
l’ancienne voie. Enfin, nombre de ses débiteurs
ne se perçoivent plus comme tels en 1890,
considérant que l’histoire ancienne doit être
oubliée et ne les concerne plus. Néanmoins, la
majorité des personnes qui se disent chasseurs
de yokai sont soit des membres du clan, soit
ont bénéficié de son enseignement, de manière
directe ou indirecte.
En 1890, le clan est dirigé par Fuyumi Misaki,
le fils du dernier daimyo mort en 1877 à
Shiroyama, et est toujours basé sur ses terres
ancestrales. En effet, le château n’a jamais
été détruit et s’y dresse toujours fièrement.
Toutefois, avec la modernisation du pays, les
Fuyumi ont perdu beaucoup de leurs ressources.
L’intérieur du château, tout comme les quelques
villages autour, témoigne de leur pauvreté et la
décoration est spartiate. En outre, les membres
du clan sont des intégristes. Ils continuent de
porter le kimono et le daishō (la paire de sabres
traditionnels), malgré les risques encourus, et
sont coiffés à la mode d’Edo. Dans la préfecture
où ils vivent, cela ne pose pas de problème car
ils bénéficient toujours d’un grand prestige, et
les gens se souviennent de ce qu’ils ont fait pour
eux par le passé. Mais au-delà, il n’est pas rare de
voir un de ces samouraïs croupir en prison pour
port de sabre, ou pour s’être embrouillé avec des
autorités qu’ils ne reconnaissent pas.
Dès le début du xxe siècle, le clan court à sa perte.
Étouffé par une société qui ne le comprend pas et
qu’il rejette, il voit ses effectifs diminuer jusqu’à
l’extinction. En 1920, il ne reste plus que sept
samouraïs, dont Misaki, alors âgé de 70 ans. En
1930, le clan cesse officiellement d’exister, mais
certaines personnes, descendantes des familles
de celui-ci, conservent son héritage sans
adopter sa voie. Ainsi, aux portes de la seconde
guerre mondiale, il reste encore des Japonais
en uniforme qui savent comment tuer un yokai
(ou d’autres créatures) et qui gardent dans leurs
armoires de puissants katanas ayant autrefois
été brandis avec fierté. Du clan Fuyumi, il ne
reste donc plus que quelques antiquités aux
propriétés surnaturelles, qui sont prisées par
des collectionneurs passionnés d’occultisme.
Au xxie siècle, certaines lignées de
Les sociétés secrètes
descendants des samouraïs et de chasseurs
de yokai se sont transmises, de génération
en génération, le savoir presque perdu des
Fuyumi. Ces cinq individus se feraient
appeler les Observateurs (Obuzaba).
Le clan comme allié
Bien que ses membres soient peu nombreux, le
clan Fuyumi dispose d’une force de frappe très
efficace. Un samouraï du clan est un adversaire
mortel, et lui-même n’éprouve pas vraiment
de peur. Face à des créatures hostiles, il est
le meilleur atout pour les éliminer. Son sens
du devoir en fait également un allié fiable.
Toutefois, les Eiyu auront surtout affaire à ses
subalternes, des personnes choisies pour leur
dévouement, leur loyauté mais surtout pour
leur débrouillardise. Ce sont des alliés capables
de trouver une information manquante ou de
se rendre dans des lieux dont les portes sont
fermées aux Eiyu.
Le clan comme antagoniste
Le sens du devoir et l’intégrisme des samouraïs
de Fuyumi en font très souvent des personnes
désagréables à côtoyer. Ils méprisent les classes
inférieures, rejettent le modernisme et tout ce
qui y est associé. Par conséquent, s’ils adoptent
la mauvaise approche, les Eiyu perdront un
allié et ses ressources. Pire, si cet allié considère
que les Eiyu l’ont offensé, il fera tout pour laver
son honneur selon des lois qui n’ont plus cours
dans le pays depuis des décennies. Se moquant
du système, le clan peut en être victime mais
cela ne l’effrayera jamais.
Enfin, si les Eiyu veulent préserver une
créature ou un secret, et que le clan a pour
objectif l’inverse, rien ne le fera changer d’avis.
Il ne leur restera qu’à éliminer ou à neutraliser
de manière durable ces témoins ou personnes
trop curieuses.
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Le monastère bouddhiste de
la Contemplation endormie
(Bukkyo kansho shudoin
no soritsu)
Action : 1
Connaissances : 4
Ressources : 2
Magie : 5
Époques : Edo, Meiji, Shōwa, moderne
Situé dans les montagnes à l’est de la préfecture
de Yokohama, ce monastère bouddhiste a été
fondé en 1623. Bien que connu des habitants à
des dizaines de kilomètres à la ronde, il est assez
peu accessible, à plus de 1700 mètres d’altitude.
Nécessairement tournés vers le mysticisme,
les moines ont été très tôt confrontés à la
réalité occulte du Japon. Face à ces mystères,
bénéfiques comme maléfiques, ils ont décidé
d’œuvrer pour protéger les habitants de ces
périls, et parfois l’inverse. Ainsi, au cours de
ces deux siècles et demi, le monastère a collecté
un certain nombre de reliques et expérimenté
des rituels afin de lutter contre les influences
occultes. Les moines apprennent également à
canaliser leur Ki pour servir d’arme ou de soin.
132
Cependant, leur spécialité reste la purification,
et plusieurs salles y sont dédiées.
Depuis sa fondation, celui qui doit diriger le
monastère est toujours choisi sur le même
critère : il doit être un haut rêveur, et c’est
d’ailleurs l’origine du nom de ce lieu. De plus,
à force de chercher la sagesse (et bien d’autres
choses) dans les contrées du Rêve (voir
Cosmogonie de la mythologie des Grands
Anciens au Japon, p.31), le monastère a fini
par générer une aura mystérieuse qui ne se
perçoit que la nuit : sauf lorsque le ciel est
nuageux, on peut y contempler une aurore
boréale toutes les nuits de l’année. Cela étant
dit, le phénomène n’étant visible que depuis
le temple, peu de personnes des environs sont
au courant.
Afin de pouvoir aider au mieux l’Archipel,
chaque suivant du monastère doit effectuer
une partie de son service en parcourant les
îles. Ce sont les gyrovagues. Ces moines,
qui vivent souvent de mendicité et font le
lien entre les différents temples bouddhistes
japonais, recueillent les nouvelles et cherchent
les endroits qui sont marqués par l’occulte.
Ensuite, après une investigation prudente, ils
doivent méditer pour savoir s’il faut intervenir
ou pas. C’est le moment où leur enseignement
devient particulièrement utile, que ce soient
leurs rituels de purification et ou leur maîtrise
des arts martiaux.
En 1890, le monastère est affaibli à cause
de la politique du shintoïsme d’Etat. Mais
avec l’émergence du syncrétisme shintô-
bouddhisme, il réussit à perdurer et existe
toujours de nos jours. Toutefois, lors de la
seconde guerre mondiale, il est détruit par un
groupe affilié aux puissances du Mythe avant
d’être reconstruit et de retrouver son influence
d’antan vers les années 1960.
Le monastère
comme allié
Les moines du temple sont un appui occulte non
négligeable : leur connaissance des mystères de
l’Archipel permet d’identifier rapidement une
menace, et leurs rituels de purification de la
sceller. Toutefois, le monastère étant très isolé,
c’est sans doute les gyrovagues que les Eiyu
rencontreront le plus fréquemment. En effet,
ces moines mystérieux, qui semblent connaître
bien des choses, peuvent facilement devenir le
coup de pouce du destin qui permet aux Eiyu de
réussir l’aventure.
Le monastère
comme antagoniste
Il est peu probable que les moines s’opposent
à des Eiyu cherchant à protéger l’humanité. La
raison la plus évidente serait qu’un moine juge
inopportun d’agir contre une créature ou un
phénomène magique, et fasse son maximum
pour en dissuader les Eiyu. Serviteurs du bien,
ils ne peuvent être des adversaires que dans
le cadre d’une aventure ayant une orientation
assez maléfique, ou proposant un contexte
bien particulier.
La société du Chrysanthème
(Kiku dantai)
Action : 1
Connaissances : 5
Ressources : 5
Magie : 3
Époques : Meiji, Shōwa
Avec le début de l’ère Meiji et l’ouverture au
monde, un certain nombre de samouraïs sont
partis étudier en Occident afin de ramener des
savoirs inconnus sur l’Archipel. Beaucoup sont
revenus avec des connaissances scientifiques,
de nouvelles langues et une certaine vision
de l’organisation administrative. D’autres ont
ramené la sorcellerie.
En effet, un groupe de riches aristocrates et
d’industriels fortunés ont usé de leurs immenses
ressources pour se procurer des ouvrages de magie
Les sociétés secrètes
et du Mythe. Cependant, le but de ce cercle de
« gentlemen » réduit n’est pas clairement défini :
il ne s’agit pas de prendre le contrôle du pays ni
d’invoquer une entité particulière, et les deux
seuls points communs entre les membres sont la
richesse et un attrait immodéré pour les sciences
occultes occidentales. On trouve parmi eux des
philanthropes à la recherche de connaissance,
et quelques êtres mal intentionnés en quête de
pouvoir surnaturel. Enfin, parallèlement aux
réunions plus ou moins sérieuses ayant pour sujet
l’occultisme, les membres de la société tissent un
réseau de relations et d’influence qui sert leurs
intérêts, plus personnels que communautaires.
Par la suite, alors que le Japon poursuit sa montée
en puissance dans le monde, la société grandit en
influence. Les événements lors du tremblement
de terre de Tokyo provoquent toutefois un
schisme dans ses rangs, avec d’un côté la société
du Chrysanthème noir (Kuroi kiku gakkai) et de
l’autre la société du Chrysanthème bleu (Aoi kiku
gakkai). Avec l’arrivée au pouvoir des militaires
et l’alliance avec Hitler, le Chrysanthème noir
devient très puissant (grâce aux relations avec
les agents nazis spécialisés dans l’occulte),
mais le Chrysanthème bleu entre en résistance
et élimine la plupart des dirigeants de l’autre
branche. Cependant, la société connaît une fin
brutale, étant donné que le Chrysanthème bleu
déménage son quartier général à Hiroshima en
1932, juste après le schisme…
La Kiku dantai
comme alliée
Les membres de la société ont de très
nombreuses relations et disposent de ressources
qui semblent inépuisables. Les plus versés dans
l’occultisme sont ainsi d’un grand secours
lorsqu’il s’agit de comprendre une situation
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 étrange ou une entité. Cependant, avoir accès à
cette formidable source reste très compliqué. En
effet, à moins d’avoir été cooptés, il y a peu de
chances que les Eiyu connaissent son existence
ou un membre qui pourrait les aider. À l’inverse,
ils peuvent être contactés par la société pour
témoigner d’un fait occulte auquel ils ont été
confrontés, ou pour ramener un ouvrage ou un
objet. Toutefois, les membres de la société ne se
présentent jamais comme tels aux non-initiés,
aussi faudra-t-il une enquête minutieuse pour
comprendre qui sont vraiment ces gentlemen
japonais maîtrisant parfaitement les codes de la
modernité. Mais une fois missionnés, les Eiyu
peuvent bénéficier de ressources qui faciliteront
grandement leur enquête.
La Kiku dantai comme
antagoniste
La société dispose de tant de ressources qu’elle
utilisera tous les rouages (légaux et illégaux) à
sa disposition pour neutraliser des personnes
nuisant à ses intérêts. Cependant, cette
situation est peu probable, car son but principal
est d’approfondir ses connaissances du monde
occulte. En revanche, certains de ses membres
les plus mal intentionnés peuvent devenir les
principaux adversaires d’une aventure. Et s’en
prendre à eux implique qu’ils n’hésiteront pas
à user de toutes leurs relations dans la société
pour éliminer ceux qui les menacent.
L’Académie impériale des
arts et traditions populaires
(Nihon teikoku bunkagei
jutsu in)
Action : 3
Connaissances : 3
Ressources : 5
Magie : 2
Époques : Meiji, Shōwa (début de l’ère)
Fondée en 1875, cette antenne de l’université
impériale de Tokyo a gagné en ressources et
en influence au cours des décennies suivantes,
jusqu’à devenir le deuxième département en
134
termes de budget et de personnel en 1890,
derrière le département des sciences.
À l’origine, ce département a pour vocation
de recueillir et de retranscrire l’ensemble des
traditions de l’Archipel, afin de préserver le
patrimoine immatériel japonais qui aurait pu
disparaître avec la modernisation. Toutefois,
cet objectif est plus politique qu’humaniste. En
effet, l’empereur et ses conseillers ont besoin
de l’émergence d’un sentiment nationaliste
pour se dégager de la tutelle occidentale, et
ainsi s’affirmer comme une grande puissance.
Partager un patrimoine commun, transmis par
le nouveau système éducatif, constitue un des
piliers de cette idée.
Le département se divise en deux sections,
chacune centrée sur un domaine particulier.
On trouve une quarantaine de personnes
officiellement affectées au département, dont
les trois quarts font partie de la section Arts
(Bijutsusha).
Cette dernière a pour vocation de rassembler
les grandes œuvres du domaine public (ou
qui passent dans ce domaine) et de créer un
ensemble de formations avancées dans les
différents champs artistiques. La majorité des
membres sont ainsi des professeurs qui donnent
des cours dans des classes peu nombreuses,
et en majorité issues des couches aisées de la
société. Ils sont aussi responsables de la réserve
impériale, un entrepôt où sont rangées et
préservées des œuvres qui n’appartiennent pas
à de riches propriétaires. Enfin, ils s’occupent
du décorum d’un certain nombre de bâtiments
publics importants, en allant du mobilier aux
œuvres picturales.
La deuxième section couvre le domaine des
Traditions (Dentosha). On y trouve deux
types de personnes, les collecteurs (korekuta)
et les transcripteurs (tenshaja). Les premiers
parcourent l’Archipel afin de découvrir et de
documenter les nombreuses traditions que
chaque village possède. Les seconds ont pour
but de les transcrire dans des recueils, avec les
notes et les dessins ramenés par les premiers.
Enfin, l’ensemble de l’organisation est dirigé
par un bureau composé de cinq personnes qui
ne répondent qu’à l’empereur directement, se
mettant de fait hors de la juridiction du doyen
de la faculté, ce qui génère une immense jalousie
de la part des autres universitaires.
Mais derrière cette façade se trouve un des
services impériaux les plus en pointe en matière
d’occultisme. Au-delà des objectifs politiques,
il s’agit, pour l’empereur, de déterminer avec
précision tous les lieux réellement occultes et

la nature des créatures qui peuplent l’Archipel,
et vérifier la part de vérité dans des légendes
parfois multicentenaires.
Tous les membres de l’Académie ne sont pas des
investigateurs de l’occulte. En réalité, moins de
la moitié d’entre eux le sont. Si l’intégralité du
bureau est composée de fidèles de l’empereur
qui ont déjà été confrontés au Mythe (le
directeur qui dirige le bureau a un trait Mythos
à 2), sept personnes dans la section Bijutsusha
et huit sur les dix qui composent la section
Dentosha ont pour objectif de cartographier
l’occulte et de le maîtriser. Ensuite, l’ensemble
des connaissances apportées par l’Académie
sert les autres départements officiels, de
l’armée à l’industrie publique. Pourtant,
même si l’organisation dispose de ressources
impressionnantes et jouit de grandes facilités
administratives, le fait qu’elle ait peu de
membres limite encore son champ d’action. En
effet, le bureau tente depuis quelques années
d’obtenir plus de moyens, mais le cabinet de
l’empereur refuse, arguant que l’Académie est
déjà l’objet de nombreuses suspicions et que la
majorité du savoir acquis ne doit pas tomber
entre de mauvaises mains. Puis, à l’ère Meiji,
qui est celle de la modernisation, les créatures
de l’ombre doivent être bannies. Toutefois, en
interne, le bureau prend en secret contact avec
certains membres de l’armée afin d’étendre son
Les sociétés secrètes
influence et son action.
Enfin, avec la modernisation qui se poursuit
et la montée en puissance des militaires,
l’Académie est absorbée par la nouvelle
administration japonaise. Certains de ses
membres se retrouvent alors dans des cellules
actives, tandis que la majorité de ceux qui ne
connaissent rien au Mythe sont renvoyés vers
l’université en 1927.
L’Académie comme alliée
Lors des parties, l’Académie peut apparaître
comme un allié de poids. Par exemple, si
l’aventure se situe loin de la civilisation, les
Eiyu peuvent rencontrer un fonctionnaire
qui est lui aussi de passage et documente les
traditions orales pour les ramener à Tokyo.
Il peut alors leur fournir des informations
manquantes, ou leur ouvrir des portes grâce
à son lien avec l’administration impériale.
Il peut aussi suivre les Eiyu pour tenter de
découvrir qui ils sont ou de savoir ce qu’ils
savent. Il peut également les sortir de prison
(contre des informations), les sauver en leur
disant de sauter dans sa voiture pour fuir, tirer
sur la créature qui les poursuit, ou encore leur
montrer un raccourci qu’il a découvert quand
il est arrivé.
À un autre niveau, le Nihon teikoku bunkagei
jutsu in peut aussi demander aux Eiyu d’étudier
un événement pour lui, ou apparaître comme
une force de frappe si ces derniers le sollicitent.
Toutefois, gardez à l’esprit qu’il ne s’agit pas
d’une organisation omnipotente, mais bien
d’un groupe avec ses nombreux défauts, dont
les membres sont parfois prétentieux, alors
que souvent, ils se trompent et n’en savent pas
autant qu’ils veulent le laisser paraître.
L’Académie
comme antagoniste
À l’inverse, l’Académie peut devenir une
grande gêne lors d’une aventure. Son pouvoir
administratif peut bloquer l’investigation,
fermer aux Eiyu les portes d’une zone ou
d’un bâtiment, ou envoyer en prison les
investigateurs gênants ou susceptibles de
détenir des informations intéressantes. Dans
leur quête de l’occulte, ses membres feront
tout ce qui est en leur pouvoir pour récupérer
des créatures ou leurs dépouilles, ainsi que les
grimoires et autres artefacts.
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Société de l’Océan noir
(Genyōsha)
Action : 3
Connaissances : 3
Ressources : 5
Magie : 1
Époques : Meiji, Shōwa
La Genyōsha est créée en 1881 à partir d’une
précédente organisation fondée quelques
années plus tôt par Hiraoka Kotaro, un ex-
samouraï devenu riche propriétaire minier. Son
nom lui vient de la mer de Genkai, qui sépare la
Corée du Japon.
Dans les premiers temps, et afin de disposer de
lieux de réunion, la société s’installe dans des
maisons closes. Puis, assez rapidement, elle
y voit un moyen de gagner de l’argent. Par la
suite, le chantage, la corruption et le travail
des prostituées lui permettent d’obtenir des
informations auprès des clients. Parmi ses
nombreuses activités de renseignement, elle
sert les intérêts de Tokyo en élaborant une
cartographie détaillée de la péninsule coréenne
en vue d’une invasion. En outre, on lui
attribue l’assassinat de l’impératrice de Corée
Myeongseong en 1895.
Les actions de la Genyōsha sont essentiellement
maritimes, mais cela ne signifie pas que
l’organisation est à l’origine de toutes les
opérations conduites en mer. En l’occurrence,
les amiraux et les généraux programment avec
elle l’invasion de la Mandchourie, avec toutes
les contingences logistiques que cela suppose :
débarquement, ravitaillement, blocus, etc.
Son ambition officielle est « d’honorer la famille
impériale, de respecter l’empire et de protéger
les droits du peuple ». Elle œuvre surtout à
l’expansion militaire japonaise et à la conquête
de l’Asie et a pour cible les sociétés secrètes
chinoises, dont la plupart sont hostiles au Japon.
Le gouvernement nippon et les autres sociétés
secrètes ignorent que le Mythe a infiltré cette
organisation pour son propre compte. Ainsi,
sans en faire un agent de première ligne dans
leur tentative de corruption du monde, les
serviteurs du Mythe l’utilisent comme une
source de renseignements pour faire avancer
leurs plans.
136
La Société de l’Océan
noir comme alliée
Si elle est infiltrée par le Mythe, cette faction n’est
pas complètement corrompue par ce dernier.
En outre, elle reste une organisation mafieuse
marquée par un nationalisme exacerbé, et
c’est dans ce rôle qu’elle peut aider les Eiyu.
De plus, contre de l’argent ou un service, elle
peut devenir une source de renseignements
très efficace. Toutefois, si un minimum de
connaissance du monde de la pègre permet à
un Eiyu de la connaître de réputation, prendre
contact avec un de ses membres implique de se
plier à beaucoup d’exigences de discrétion. Si les
Eiyu sont ouvertement nationalistes, ou si leur
commanditaire l’est, cela facilitera les choses.
La Société de l’Océan
noir comme antagoniste
C’est évidemment son accointance avec le culte
de Nyarlathotep qui risque d’être le déclencheur
d’un conflit avec les Eiyu. Cependant, à moins
que l’aventure ne les oppose directement, il
y a peu de chances pour que la Genyōsha
intervienne directement. Le plus probable est
que les Eiyu remontent une piste pour savoir
qui sont les alliés d’un de leurs ennemis affiliés
au Mythe, et qu’ils trouvent la Genyōsha sur
leur route.
Société du Dragon noir
(Kokuryūkai)
Action : 3
Connaissances : 3
Ressources : 5
Magie : 1
Époques : Meiji, Shōwa
Cette société secrète ultranationaliste a joué
un rôle majeur dans la militarisation du
Japon et a largement contribué aux agressions
commises envers plusieurs pays d’Asie,
notamment au cours de la seconde guerre
mondiale. Fondé en 1901 par Uchida Ryōhei,
le Kokuryūkai descend de la société de l’Océan
noir. L’organisation fait d’abord des efforts
considérables pour prendre ses distances
avec le passé criminel de son prédécesseur,
ainsi son nom est-il inspiré de la « rivière du
Dragon noir », en chinois, qui se lit Koku ryoko
en japonais.
Avant 1930, ses membres réussissent à
infiltrer différentes sociétés secrètes chinoises
afin de complexifier l’échiquier politique
en Mandchourie, et parviennent même à
convaincre certains seigneurs de guerre de
collaborer avec les Japonais.
Parmi les membres de cette société, on compte
des ministres et des officiers militaires de haut
rang, ainsi que des agents secrets. Cependant,
avec le temps, les activités criminelles sont de
plus en plus tolérées, et sont même considérées
comme une pratique nécessaire pour nombre
de ses opérations. De plus, elle s’appuie sur
un réseau d’espions et de sympathisants déjà
implantés en Mandchourie, qui œuvrent à
défendre les intérêts du Japon dans la région.
La société du Dragon noir a pour but de
promouvoir « la mission du Japon impérial »
et de « contrôler l’expansion des puissances
occidentales ». Elle déclare en outre que « le
Japon avait le devoir urgent de combattre la
Russie, puis de jeter les bases d’une grande
entreprise continentale qui engloberait la
Mandchourie, la Mongolie et la Sibérie en une
seule région. » Son objectif est ainsi d’empêcher
l’empire russe de s’étendre au-delà du fleuve
Amour et de l’Asie orientale au nord. La
société est dissoute à la fin de la seconde guerre
mondiale en 1946.
Le Dragon noir
comme allié
Si leurs intérêts convergent, ou si un militaire
ou un homme politique haut placé l’ordonne,
les Eiyu peuvent bénéficier du soutien de la
société. Ils ont alors accès à une force humaine
capable d’infiltrer, de saboter ou d’éliminer
leurs adversaires, s’ils arrivent à supporter son
ultranationalisme affiché.
Le Dragon noir
comme antagoniste
Il est plus probable que la société s’oppose aux
Eiyu. En effet, à moins que ces derniers soient
pleinement impliqués dans l’expansionnisme
impérialiste nippon, ils seront perçus comme
une menace pour les intérêts du pays. Ils
devront alors faire face à des tentatives de
sabotage ou d’assassinat, et tous les passants
Les sociétés secrètes
qu’ils croiseront pourront être des meurtriers
en puissance.
De même, si les forces occultes combattues
par les Eiyu ont un lien avec l’Etat japonais, la
société pourrait bien protéger ces dernières afin
de garantir la suprématie de l’Archipel. Et peu
importe le caractère horrible ou inhumain des
choses que ces hommes et femmes protègent :
ils n’ont aucun cas de conscience, car la fin
justifie les moyens.
Unité Togo, 731
(Nana-san-ichi butai)
Action : 4
Connaissances : 4
Ressources : 5
Magie : 2
Époque : Shōwa
L’unité Togo 731, créée entre 1932 et 1933
par mandat impérial, est une unité militaire
de recherche bactériologique. Dirigée par
Ishii Shirō, elle effectue des expérimentations
sur des cobayes humains, des recherches
sur diverses maladies en vue de créer une
arme bactériologique, et met en pratique ses
découvertes sur les champs de bataille et les
populations civiles.
Durant la guerre sino-japonaise, l’unité 731
est ainsi une unité secrète responsable du
développement de nouvelles armes. En 1944,
alors que les troupes américaines avancent
dans le Pacifique, elle est prête à fournir un
grand nombre d’armes bactériologiques.
Pourtant, l’état-major nippon ne donne pas
l’ordre de les utiliser.
Après la destruction d’Hiroshima en août 1945
et l’invasion de la Mandchourie par les troupes
soviétiques, le laboratoire est abandonné. Mais
auparavant, tous les prisonniers encore vivants
sont exécutés, les cadavres incinérés et les
bâtiments détruits. Les familles des scientifiques
sont déplacées et les savants fuient au Japon.
Ainsi, toute trace compromettante est effacée et
le silence observé pendant de longues années à
la demande des autorités japonaises.
137
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 Après la guerre, ses chefs échangent les résultats
de leurs recherches contre leur impunité, et les
États-Unis acceptent d’oublier cet épisode en
échange de rapports normalisés. Aucun procès
n’a lieu et, contrairement à nombre de médecins
nazis, ces savants japonais n’ont jamais eu à
répondre de leurs actes.
De plus, l’unité 731 a une section spéciale
dédiée aux sciences occultes, tel son homologue
allemand l’Ahnenerbe créée par Himmler.
Cette dernière, nommée La Main tendue
vers un avenir meilleur (voir supplément sur
l’ère Shōwa), cherche à mettre la main sur
des documents et des tablettes montrant des
échanges d’une espèce extraterrestre. Ainsi,
cette section occulte possède des archives
provenant d’anciens membres de l’Académie
impériale des arts et traditions populaires
(p.134), et notamment d’une certaine Mayuri
Ito (p.26). Certains traités permettraient la
création de « super soldats » aux aptitudes
surnaturelles pour l’armée impériale.
138
L’unité Togo 731
comme alliée
Il n’est pas facile d’imaginer un tel groupe
comme allié d’Eiyu qui luttent contre les forces
du mal. La possibilité la plus vraisemblable est
qu’ils se trouvent un ennemi commun, ou qu’ils
soient dans une situation où la coopération est
la meilleure solution pour survivre. Enfin, les
Eiyu peuvent aiguiller l’unité vers un ennemi
pour qu’elle fasse le sale boulot. Cependant,
c’est une épée à double tranchant : en la laissant
gérer cette menace, qui sait comment elle
pourrait en tirer avantage pour créer d’autres
armes monstrueuses ?
L’unité Togo 731
comme antagoniste
Les possibilités d’affronter l’unité sont multiples,
à condition de se trouver dans sa sphère
d’influence. Que ce soit en tentant de découvrir
ses sombres secrets, de libérer un prisonnier
avant qu’il ne soit trop tard, ou de les empêcher
d’obtenir des connaissances ou des matériaux
nécessaires pour créer de nouvelles armes, les
opportunités de se frotter à ce groupe militaire
d’élite et très déterminé ne manqueront pas.
Les Guerriers de la
lumière (Hikari no senshi)
Action : 3
Connaissances : 4
Ressources : 5
Magie : 3
Époque : moderne
En 1948, Fuyumi Hinata, à la mort de son père,
découvre une himitsu bako (boîte à ouverture
secrète) provenant de son grand-père Misaki.
Après de multiples tentatives, elle finit par
l’ouvrir au bout de six mois. Cette dernière
renferme une clé et une série de numéros.
Après quelques jours de recherches, Hinata
découvre que ces derniers font référence à un
numéro de compte et à un coffre à la Banque
du Japon. Sur place, elle découvre les derniers
écrits de Misaki. Ce dernier explique que le
monde a bien changé, qu’il n’y trouve plus sa
place. Il laisse à sa descendance les moyens
financiers pour monter une organisation qui
pourra jouir de la technologie moderne, afin
de faire face aux forces impies et occultes qu’il
combattait à son époque. Hinata bénéficie
ainsi de l’héritage du clan Fuyumi, qui s’élève
à plusieurs centaines de millions de dollars.
Cette immense fortune a été acquise au fil
des siècles, notamment grâce aux dons et
aux héritages des vassaux du clan depuis sa
création par Fuyumi Inataga en 1458. Ainsi, en
1950, Hinata crée l’organisation des Guerriers
de la lumière. Elle s’entoure des meilleurs
experts dans différents domaines : sciences,
histoire, mercenariat, espionnage, shinobi, etc.
Elle prend alors le nom de Tomoe Gozen, et
nomme ses agents avec les patronymes des
grands guerriers japonais.
Les Guerriers de la lumière sont donc une agence
de renseignements indépendante, opérant au
plus haut niveau de discrétion, et dont le but
ultime est d’assurer la sécurité du Japon et de
l’humanité. Tous les membres portent des noms
de code qui font référence aux grands guerriers
légendaires du Japon, Tomoe Gozen, étant donc
la cheffe. Les voici :
• Miyamoto Musashi ;
• Saigō Takamori ;
• Minamoto no Tametomo ;
• Minamoto no Yoshitsune ;
• Taira no Masakado ;
• Kondō Isami ;
• Amukusa Shirō ;
• Torii Suneemon ;
• Oshio Heihachirō ;
• Oda Nobunaga.
Les Guerriers de la lumière sont un groupe
spécialisé d’experts dont l’existence n’est pas
connue du public. Si elle était révélée, l’agence
lâcherait ses membres pour ne pas créer
d’incident politique et, surtout, pour éviter de
nuire à l’image du Japon. Pour cette raison,
cette organisation forme ses agents de terrain
avec beaucoup de rigueur, que ce soit dans les
domaines qui impliquent furtivité, mensonge,
persuasion et art de « l’invisibilité ». D’autre
part, les équipes les plus performantes utilisent
généralement des méthodes issues du monde
criminel, qui comprennent notamment des
jeux d’influence à grande échelle.
Ainsi, les agents des Guerriers de la lumière
Les sociétés secrètes
sont bien éduqués, doués de multiples talents
et très bien formés dans divers domaines,
notamment les tactiques de démolition, la
surveillance à longue distance, l’informatique
et même l’assassinat. Cette société est l’une des
organisations d’espionnage les mieux financées
au monde, du fait des dons de certaines
personnalités qui ont pu bénéficier un jour de
ses services. Par conséquent, les Guerriers de la
lumière possèdent plusieurs millions de dollars
en gadgets et en armes spécialisées.
Il est à noter que certains agents ont
été sanctionnés ou expulsés pour leur
comportement inacceptable pendant les
missions. Ces personnes sont donc les
plus dangereuses pour le groupe, car elles
pourraient facilement révéler ses secrets à un
certain nombre de gouvernements étrangers et
d’organisations criminelles, voire à des factions
occultes proches du Mythe. Pire encore, elles
pourraient facilement piéger les agents les plus
fiables et les compromettre.
En 2019, Koto Sadako est l’actuelle Tomoe
Gozen. Cette jeune femme d’une trentaine
d’années a orienté la stratégie de l’organisation
vers les nouvelles technologies. Pour cela, elle
s’est même rapprochée du gouvernement à
la suite des évènements de Fukushima et de
la découverte d’une créature titanesque dans
le Pacifique. Ainsi, Koto Sadako a enfreint la
première règle des Guerriers de la lumière en
révélant l’existence de son organisation, qui
plus est aux autorités du pays. Mais face à cette
horreur surgie d’un autre monde et en vue de
protéger la nation du peuple élu, descendants
d’Amaterasu, elle n’a pas pu faire autrement.
Les Guerriers de la
lumière comme alliés
Œuvrant pour le même objectif, les Eiyu et
les Guerriers ne peuvent que s’entendre. Si ces
personnes discrètes ne révéleront leur véritable
appartenance que sous la menace, ou bien aux
portes de la mort pour que quelqu’un prévienne
leur organisation, leurs nombreux gadgets
technologiques ne pourront que susciter de
légitimes interrogations. Si un Eiyu les assimile
au gouvernement, elles ne feront rien pour les
en dissuader, c’est d’ailleurs leur couverture
préférée lorsqu’elles sont obligées d’agir à
découvert. Toutefois, une enquête minutieuse
ne donnera aucun résultat : il n’existe pas de
cellules du gouvernement, aussi clandestine
soit-elle, qui leur corresponde.
139
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 Les Guerriers de
la lumière comme
antagonistes
Il n’y a que deux cas de figure où les Guerriers
de la lumière pourraient s’opposer aux Eiyu.
Le premier serait que leurs actions menacent,
selon eux, la sécurité du Japon et des Japonais.
Le second serait que ces derniers menacent le
140
secret et l’intégrité de l’organisation. Dans tous
les cas, dans une aventure contemporaine, il est
très probable qu’à un moment ou à un autre les
Guerriers infiltrent le groupe des Eiyu, que ce soit
de manière directe ou en se faisant passer pour
un contact ou un allié d’un des personnages.

Omega International
(Omega sha)
Action : 4
Connaissances : 2
Ressources : 3
Magie : 1
Époque : moderne
Omega International est une organisation
secrète liée à l’ONU. Elle regroupe des agents de
plusieurs pays et de toutes origines, et protège le
monde contre la menace des forces cosmiques
et invisibles (d’après son dépliant, en tout cas).
Elle a été créée après la chute d’une précédente
agence durant les années 1960.
Les agents d’Omega International sont des
espions, des hommes et des femmes surentraînés
prêts à tout pour mener leur mission à bien.
Ils sont sélectionnés non pas par l’agence elle-
même, mais par les différents gouvernements
qui financent et supervisent Omega
International. On retrouve ainsi des agents
russes, français, allemands, suisses, anglais,
mexicains, canadiens, indonésiens et indiens.
Ni la Chine, ni les USA, parmi les grandes
puissances, n’ont voulu participer à ce projet. Ils
préfèrent assurer eux-mêmes la surveillance de
leur territoire, et beaucoup se méfient d’agents
étrangers qui auraient été autorisés à travailler
chez eux. Il en va de même pour le Japon, où
le gouvernement conservateur a refusé à trois
occasions de rejoindre l’organisation.
Cette difficulté n’empêche pas les agents d’Omega
d’agir sur le sol japonais. Simplement, ils n’ont
pas les facilités administratives qu’ils peuvent
avoir en Europe ou en Asie du Sud. Ils disposent
de deux bases sur l’Archipel, une à Tokyo même
et une autre au nord de Honshu, près de la petite
ville de Morioka dans la préfecture d’Iwate. En
tout, l’agence possède vingt-deux agents mais
utilise un nombre important de contacts parmi
la population. En 2010, elle a été repérée et est
entrée en conflit avec les forces gouvernementales
mais, heureusement pour elle, l’incident de
Fukushima a détourné l’attention ; cela, et le fait
que le fonctionnaire chargé de l’enquête ait été
tué dans un accident de voiture, une procédure
réservée aux cas extrêmes.
Organisation
L’agence est divisée en sept bureaux à travers le
monde : un en Europe à Bâle, un en Afrique à
Brazzaville, un autre à Moscou, un à Mexico,
un à Mumbai, un à Jakarta, un clandestin à
Les sociétés secrètes
Houston et le bureau officieux japonais.
Le budget de chaque bureau est limité aux
contributions des Etats membres. Pour
compenser cette carence, chaque bureau a mis
en place une source de fonds en fonction du pays
dans lequel il évolue. Pour le Japon, il s’agit d’une
agence-écran d’interprètes. Ainsi, chaque agent
de terrain ou opérateur doit donner un mois par
an à cette agence afin de ramener des yens.
Les agents Omega ont un triple objectif. Tout
d’abord, ils doivent identifier les éléments
surnaturels et déterminer leur nature et leur
dangerosité. Ensuite, ils doivent récupérer un
maximum de matériel pour étude. S’il s’agit d’une
créature, ils doivent la capturer. Si c’est un objet,
ils doivent le mettre en lieu sûr et en interdire
l’accès. Si c’est un endroit ou un phénomène,
ils doivent récupérer du matériel ayant été en
contact avec les aspects surnaturels pour étude.
Enfin, s’ils le peuvent, ils doivent éliminer ces
menaces lorsqu’elles mettent en danger un grand
nombre de civils ou leurs propres intérêts.
Omega International
comme alliée
Le cas le plus probable d’une coopération
concernerait le partage d’informations. De
manière indirecte, les agents ou leurs contacts
peuvent aider les Eiyu en contrepartie de
connaissances manquant au bureau sur un
problème occulte donné. Le second cas de
figure correspondrait à une situation où, à cause
d’une menace importante, des agents de terrain
interviendraient, comme surgis de nulle part,
pour aider (ou créer une diversion utile) afin de
faciliter le travail des Eiyu. Il est à noter que les
tensions entre les forces gouvernementales ou
les sociétés plus traditionnelles et une agence
étrangère restent nombreuses, et que l’entente
cordiale est un vœu pieu.
Omega International
comme antagoniste
Les agents, en sous-nombre et aux ressources
limitées, voient toujours d’un mauvais œil les
fouineurs ou les civils qui interviennent dans leurs
affaires. La plupart du temps, ils se feront passer
pour des fonctionnaires spéciaux et soit feront
croire à une arrestation ou à un confinement
d’une zone où les Eiyu voudraient se rendre, soit
aiguilleront les vraies autorités sur les traces des
personnages pour qu’ils soient neutralisés.
Ce n’est que si un individu affiche son intention
de divulguer ce qu’il sait de l’organisation que le
chef peut utiliser le protocole Omega. Il s’agira
alors d’éliminer cette menace par tous les moyens.
141
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 Chapitre 6

Bestiaire de
Cthulhu No Kami
Dans ce chapitre, le Sensei trouvera les entités susceptibles d’apparaître dans
ses kaidan, ce qui lui fournira également de nombreuses sources d’inspiration.
Il aura à sa disposition plusieurs Dieux Très Anciens, Autres Dieux, Grands
Anciens, Entités Majeures, Choses Inhumaines et autres Choses Inconcevables.
Certaines créatures sont connues dans le folklore traditionnel.
Pour éviter une répétition dans le chapitre 7 qui y est dédié, le Sensei trouvera
ici dans la section nommée « Selon les légendes » la manière dont ces êtres
sont perçus dans la culture japonaise. Enfin, pour plus de facilité de lecture
lors des parties, seuls les modificateurs sont indiqués dans les caractéristiques
techniques des créatures.

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 Niveaux de challenge
Le niveau de challenge (NC) d’une entité
permet de comparer sa puissance à
celle d’un groupe d’Eiyu. Cet indicateur
permet donc au Sensei de s’assurer que
les créatures et leur nombre sont adaptés
au kaidan qu’il souhaite mettre en scène.
Un groupe de quatre Eiyu est de taille
pour affronter une créature dont le NC est
inférieur ou égal à leur niveau moyen.
Ainsi, le NC représente le niveau minimal
conseillé qu’un groupe de quatre Eiyu
doit avoir pour affronter une seule entité
du type donné. Il est ensuite possible
d’adapter le nombre des créatures en
fonction de l’écart entre le niveau des Eiyu,
le nombre de combattants parmi eux et le
NC du monstre.
Dieux Très Anciens
(Furuki kami)
Très éloignés du plan terrestre, ils ne s’occupent
que très peu des insignifiantes affaires des êtres
humains. Surtout observateurs, ils n’interfèrent
pas et n’influencent pas le libre arbitre des
individus, car ils régissent entre autres les flux
et les passages des vivants vers d’autres plans
comme les royaumes des morts (Yomi, etc.)
Pour la plupart, ils peuvent être canalisés lors
de rituels puissants mais ne seront jamais
rencontrés.
Amaterasu
Amaterasu est la plus puissante des Geôliers
Divins. Elle est inaccessible et se tient à distance
de quasiment toutes les créatures vivantes.
Belle, élégante, glorieuse et charmante, elle peut
refléter la véritable beauté des autres en utilisant
la sienne comme miroir. Vêtue habituellement
d’un long junihitoe (robe traditionnelle) blanc
doublé de rouge aux liserés d’or, ses cheveux
sont très longs et détachés, et elle les décore
144
Voici le nombre de monstres conseillé
en fonction du rapport entre le NC et le
niveau du groupe :
• NC égal : 1 contre 4 ;
• NC inférieur de 2 : 4 contre 4 ;
• NC inférieur de 4 : 8 contre 4.
Certaines entités ne présentent pas de NC,
comme la plupart des Dieux Très Anciens,
car leurs puissances sont totalement
inconcevables pour l’esprit des êtres humains.
De plus, certaines « déités » peuvent ne
pas se manifester dans la matière, même
par l’intermédiaire d’avatar, d’où l’absence
de description de leurs capacités spéciales
et de leurs caractéristiques. Cependant,
elles peuvent être « canalisées » par
certains individus, d’où la présence de
pouvoirs de canalisation.
de kanzashi (ornements traditionnels qui
peuvent prendre la forme de longues épingles
métalliques) qui font office de couronnes.
Elle aide les mortels à savoir qui ils sont pour
mieux s’éveiller et atteindre l’illumination
solaire. Elle révèle la dignité de chacun, pauvres
comme puissants. Tout ce qu’elle touche devient
encore plus beau, raffiné et lumineux, et c’est
d’abord sur son Japon bien-aimé que ses douces
et bienveillantes mains se sont posées.
Depuis que les forces obscures des cultes
des Grands Anciens et celles de l’armée
américaine ont métaphysiquement écrasé sa
relation maternelle avec la famille impériale,
Amaterasu aide les Japonais, son peuple élu,
en communiquant avec lui via son inconscient.
Elle devient en quelque sorte la muse et
l’inspiratrice de grands artistes (sculpteurs,
peintres, dessinateurs, écrivains, cinéastes,
musiciens, mangakas, etc.) pour remettre sur le
devant de la scène traditions et entités connues
du folklore comme les yokai, invisibles aux
yeux des profanes, qui œuvrent dans l’ombre
pour maintenir une sorte d’équilibre entre les
différents plans d’existence (Monde de l’éveil,
contrées du Rêve, Yomi, etc.). En d’autres
termes, elle permet aux gens de se transcender Faisceau lumineux : l’Eiyu peut concentrer la

Bestiaire de Cthulhu No Kami

pour les amener à faire du Japon, le Pays du
Soleil Levant, le véritable dernier rempart
contre les indicibles forces de l’immensité
horrifique et cosmique.
Selon les légendes
« Celle qui Illumine les Cieux » est la divinité
du soleil. Née de l’œil gauche d’Izanagi, son père
lui a offert un collier de perles sacrées. Divine
aïeule à l’origine de la lignée des empereurs du
Japon, Amaterasu règne sur le Takamagahara
(hautes plaines du paradis), lieu de résidence de
tous les kamis célestes.
Sous ses ordres, son petit-fils Ninigri est
descendu sur terre pour gouverner grâce à l’épée
de Susanoo-Wu, au miroir Yata no kagami et au
joyau Yasakani no magatama. Cet événement
est appelé le tenson kōrin. De surcroît, la déesse
a apporté nombre de bienfaits sur terre, comme
l’art du tissage, la riziculture, la culture du blé et
celle des vers à soie.
Amaterasu est vénérée au temple shintô appelé
le Naiku à Ise, sur l’île d’Honshu. Celui-ci est
démonté tous les vingt ans et reconstruit sous
sa forme originale.
lumière pour obtenir un faisceau brûlant qui
porte jusqu’à 60 mètres et inflige 2d8 de DM.
Lumineux : l’Eiyu peut intensifier sa lumière à
volonté, et ainsi éclairer comme en plein jour
dans un rayon de 20 mètres autour de lui. Il
pénalise tous les tirs adverses contre lui de 10,
et de 5 contre les cibles situées à 5 mètres ou
moins de lui.
Sorts : l’Eiyu devient capable de lancer les
sorts mineurs suivants si ce n’était pas déjà le
cas : Barrière à cinq sceaux (1), Détection de
la magie (2), Gravure manuelle du sceau (1),
Kanashibari (3), Paume mystique (2), Rempart
du retour à la source (3).
Le lancement ne nécessite aucun test et ne
consomme rien, mais demande toujours une
action limitée.

Pouvoirs et dons de canalisation

Modificateurs de caractéristiques :
se laisser posséder partiellement par
Amaterasu confère les bonus suivants :
• FOR +0 ; DEX +2 ; CON +0 ;
• INT +1 ; PER +3 ; CHA +3 ;
• DÉF +2 ; PV +10 ; Init +2 ;
• ATC +2 ; ATD +3 ; ATM +3.
Ces bonus s’ajoutent aux modificateurs de
caractéristiques concernés du personnage.
Immunités : l’Eiyu devient immunisé contre les
attaques basées sur le feu ou la lumière. Il subit
la moitié des DM sur celles issues de la radiation
et du son. Il ne peut être Aveuglé, Étourdi ou
Affaibli autrement que par magie. Enfin, il
gagne une RD de 2 contre tout.
Aura de pureté : l’Eiyu irradie
en permanence d’une douce et
chaleureuse lumière blanche. Il ne
peut plus vraiment se cacher, mais
cette aura rassurante et fascinante
lui donne un bonus de 10 aux
tests sociaux envers les humains,
les kamis et les yokai.

145
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 Enma Immunités : l’Eiyu est immunisé contre toute
altération qui pourrait affecter son espérance
Décrit dans le bouddhisme, ce Dieu Très de vie, contre toutes les blessures permanentes
Ancien est le juge de ceux qui vont au paradis (démembrement, dommages à un organe ou
ou en enfer. Souverain du Jigoku, d’apparence mutilation) et les poisons et venins. Les DM
humaine, il porte des robes d’ancien infligés par l’acide, la nécrose ou la magie sont
fonctionnaire du gouvernement de la dynastie divisés par deux. Enfin, il gagne une RD de 2
Tang. Il tient dans sa main un shaku (support contre tous les types de dégâts.
à parchemin) et a sur la tête un bonnet ou une
couronne où est inscrit le caractère « roi » (王). Aura du jugement : l’Eiyu est en permanence
Enma reste très éloigné des affaires humaines. Il entouré d’un halo mauve, une sorte de brume
est surtout observateur et veille sur les âmes qui qui dégage des vapeurs gris anthracite. Il gagne
entrent et sortent de son royaume. un bonus de +5 à tous ses tests sociaux qui
impliquent de donner un ordre, et impose une
Toujours austère, il arbore une expression pénalité de 5 à toutes les attaques de potentiels
effrayante. Assisté par deux « secrétaires », adversaires. Ces bonus et pénalités sont doublés
Shiroku et Shimyō, ainsi que par un certain face aux humains, car rares sont ceux qui
nombre d’autres serviteurs démoniaques, dont défieraient la parole d’Enma.
les Gardiens des Portes du Jigoku, Gozu et
Mezu, Enma ne se manifeste jamais dans le
monde des vivants et préfère gérer le monde
des morts. En effet, son principal devoir est de
juger les âmes des défunts et de les envoyer à
leur prochaine destination. Il conserve ainsi
un grand parchemin dans lequel il enregistre
toutes les bonnes et mauvaises actions de
chaque personne, qu’il utilisera comme
preuve contre elle au moment de son
jugement. Il supervise également les
tortures et les souffrances, s’assurant que
chaque âme soit suffisamment punie. Il
garantit ainsi le bon fonctionnement
du « pèlerinage des pécheurs »,
selon les fautes commises durant
la vie des défunts. Ainsi, après un
long et sinueux chemin tourmenté,
les âmes, après avis et approbation
d’Enma, sont renvoyées sur terre. Il
est donc le garant du karma.

Selon les légendes

Le nom d’Enma est souvent invoqué par
des parents qui grondent leurs enfants :
« Si tu racontes un mensonge, Enma va
t’arracher la langue ! »

Pouvoirs et dons de canalisation

Modificateurs de caractéristiques :
se laisser posséder partiellement par
Enma confère les bonus suivants :
• FOR +1 ; DEX +2 ; CON +3 ;
• INT +2 ; PER +2 ; CHA +2 ;
• DÉF +3 ; PV +20 ; Init +2.
Ces bonus s’ajoutent aux
modificateurs de caractéristiques
concernées du personnage.

146
Mots de mort : l’Eiyu prononce un plaidoyer à
l’encontre d’une créature qui se termine par sa
condamnation à mort. Les deux protagonistes
font alors un test opposé de CHA : si l’avatar
gagne, il inflige 3d10 de DM magiques à sa
victime. Sinon, celle-ci subit tout de même 1d6
de DM magiques.
Mots de vie : l’Eiyu prononce un plaidoyer en
faveur d’un être mourant ou défunt. Celui-
ci est alors complètement soigné et « entier ».
Il revient à la vie s’il était mort, purgé de tout
infection ou poison.
Sorts : l’Eiyu devient capable de lancer les
sorts mineurs suivants si ce n’était pas déjà le
cas : Asphyxie (1), Injonction (1), Magnétisme
(3), Malédiction (1), Pacte sanglant (3), Paume
mystique (2), Soins modérés (2).
Le lancement ne nécessite aucun test et ne
consomme rien, mais demande toujours une
action limitée.
Capacités spéciales d’Enma
Immunités : Enma ne peut subir aucun DM
physique (non magique). Il ne peut être soumis
à aucun état, sauf par magie.
Actions multiples : Enma peut utiliser une
action de mouvement, une action simple et
deux actions limitées par tour.
Aura de terreur : une vibration émane soudain
d’Enma, et affecte le corps et l’esprit de tout
être qui le voit ou se trouve dans les 50 mètres
autour de lui. Il inflige un malus de 5 à toutes les
attaques de potentiels adversaires, qui monte
à 10 contre les humains. En effet, rares sont
ceux qui défieraient la parole d’Enma.
Invocation (L) : Enma peut ouvrir un portail
pour permettre l’arrivée d’1d10 Solitaires ou
d’1d10 Radiants. Il se sert souvent de cette
capacité pour affronter ses adversaires, étant
donné qu’il déteste se battre. Il peut l’activer
une fois toutes les 10 minutes.
Mots de mort (L) : Enma désigne une
créature en la pointant du doigt, et annonce sa
condamnation à mort. Les deux protagonistes
font un test opposé de CHA : si Enma gagne, il
tue sa cible. Sinon, celle-ci subit tout de même
2d6 de DM magiques.
Mots de vie (L) : Enma regarde un être mourant
ou défunt et annonce son retour parmi les
vivants. Celui-ci est alors complètement soigné
et « entier ». Il revient à la vie s’il était mort,
purgé de toute infection ou poison.
Résistance magique : tous les sorts voient leur
difficulté augmenter de 10 lorsqu’ils ciblent
Bestiaire de Cthulhu No Kami
Enma, directement ou indirectement.
Téléportation : Enma peut modifier l’espace
dans les enfers pour se déplacer plus vite ou
emmener un être vers un autre lieu. Cette
capacité ne peut être utilisée que trois fois avant
qu’Enma ne doive véritablement se reposer
pour récupérer de l’énergie.
Sorts : Enma possède l’équivalent de tous les
sorts mineurs, même les sorts impies, ainsi
que les sorts majeurs d’Illusion, d’Ordre et
commandement, et de Se protéger. Il peut
lancer chacun de ces sorts trois fois avant de
devoir véritablement se reposer pour pouvoir
les jeter à nouveau.
Enma
NC 20+ ; Taille géante
FOR +6 ; DEX +6 ; CON +6 ;
INT +6 ; PER +6 ; CHA +6 ;
DÉF 22 ; PV 210 ; Init 20.
ATM +15
Mains nues +20 ; DM 2d6 + 6.
Abominable : voir Enma oblige à faire un
test de Résistance mentale difficulté 15 (2 PS).
Désarmement : lorsque Enma touche avec
une ATC, il peut tenter un test opposé de
DEX face à son adversaire : s’il l’emporte, ce
dernier perd son arme.
Enchaînement : Enma peut effectuer deux
attaques en une action d’attaque simple ou
limitée. La deuxième se fait au d12.
Parade : lorsque Enma est touché avec une
ATC, il peut tenter un test opposé de DEX
face à son adversaire : s’il l’emporte, il ne
subit que le mod. de caractéristique (et
éventuellement de Ki si une technique le
permet) comme dégâts.
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire rate Enma
en Défense totale, ce dernier peut tenter une
attaque en action gratuite.
Voltigeur : lorsque Enma fait une attaque
après une action de mouvement dans un
même tour, il gagne un bonus de +2 à son
Initiative, à son attaque et à sa DÉF grâce à
ses manœuvres déstabilisantes.
147
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 Izanagi
Izanagi est le premier être sexué masculin des
Kamiyonanayo. Père d’Amaterasu et créateur
de la prison terrestre de N’Metzu sur Terre, il
a engendré de nombreuses entités (divinités
et esprits).
Apparaissant souvent sous la forme d’un homme
solitaire, il est assez grand. Ses cheveux, sa barbe
et sa moustache sont bruns, ses mains délicates et
son port de tête royal. Il a les traits d’un homme
japonais d’âge mûr, dont les yeux expriment
une détermination farouche teintée de tristesse.
La plupart du temps, il porte un kimono blanc
recouvert d’un long haori évanescent, dont le
motif dessine les constellations scintillantes de
la sombre immensité du vide sidéral. Dans sa
main droite, il porte toujours Amenonuhoko,
sa lance céleste, et surveille les mouvements et
les vibrations que peuvent émettre
148
les Hordes de Cthulhu et le Grand Ancien
annonçant l’avènement de la remontée de R’lyeh
du Pacifique Sud. Ainsi est-il particulièrement
attentif aux messages et autres présages que lui
envoie sa fille Amaterasu pour l’avertir du réveil
de N’Metzu, dont la prison éthérique est de plus
en plus fragile avec le temps.
Selon les légendes
Seigneur du ciel, Izanagi veille au bon
mouvement des étoiles, des planètes et au
maintien du climat, et assure la fertilité aux
êtres humains.
Pouvoirs et dons de canalisation
Modificateurs de caractéristiques : se laisser
posséder partiellement par Izanagi confère les
bonus suivants :
•
• FOR +2 ; DEX +1 ; CON +1 ;
• INT +1 ; PER +3 ; CHA +2 ;
• DÉF +2 ; PV +20 ; Init +1.
Ces bonus s’ajoutent aux modificateurs de
caractéristiques concernées du personnage.
Immunités : l’Eiyu est immunisé contre toute
forme d’état négatif et contre toutes les blessures
permanentes (démembrement, dommages à un
organe ou mutilation). Il possède également
une RD de 5 contre tous les types de dégâts.
Alignement des flux : l’Eiyu peut utiliser une
action limitée pour modifier les flux mystiques
des énergies alentour, afin d’avantager les
êtres de son choix. Ainsi, il peut donner un dé
supplémentaire au test (le résultat conservé est
le meilleur entre les deux dés) à un nombre de
cibles égal à son mod. de CHA. Cependant, il
doit tout de même attendre une minute que les
courants d’énergie aient repris une forme plus
stable avant de pouvoir réutiliser ce don.
Aura de régénérescence : l’Eiyu est entouré d’un
halo de lumière vert émeraude. Tous les êtres
qui restent à son contact et lui-même gagnent
10 ans d’espérance de vie. De plus, ils sont
immédiatement purgés de toute malédiction ou
affliction magique.
Stase : en utilisant une action limitée, l’Eiyu peut
automatiquement annuler un effet qui altère
l’espace ou le temps (comme un ralentissement
temporel ou une téléportation) ou qui lie un
être avec d’autres puissances (comme un portail
d’invocation ou une canalisation). Sa portée est
à vue, sans limites.
Sorts : l’Eiyu devient capable de lancer les sorts
mineurs suivants si ce n’était pas déjà le cas :
Injonction (1), Kanashibari (3), Paume
mystique (2), Soins légers (1), Soins
modérés (2).
Le lancement ne nécessite
aucun test et ne
consomme rien, mais
demande toujours
une action limitée.
Izanami
Bestiaire de Cthulhu No Kami
Avec Izanagi, Izanami a donné naissance
à la prison terrestre qu’est le Japon pour
emprisonner N’Metzu. Son apparence est
particulièrement effroyable : à moitié putréfiée
et rongée par les vers, celle-ci la pousse à choisir
les ténèbres et la mort plutôt que la lumière et
la vie. Cependant, cette forme n’est visible qu’à
la lumière du monde des vivants. En réalité,
Izanami a les traits d’une jeune femme au
teint pâle et à la peau marbrée, dont les longs
cheveux noirs de jais flottent dans les airs lors
de ses déplacements éphémères. Elle porte une
longue tunique d’un blanc immaculé, vestige
de son union avec Izanagi. Son visage reflète
une profonde tristesse, une sorte de mélancolie
étrange et pénétrante qui s’instille dans l’âme
de chaque mortel qui croise son regard.
Désormais, Izanagi et elle sont à jamais séparés
et ne supportent plus de se voir.
Izanami est devenue la reine du Yomi, domaine
du temps et des âmes perdues aux confins de
l’Impossibilité Innommable (une dimension
qui rassemble toutes les autres dimensions
entre elles), que lui a offert Nodens, son
créateur. Izanami, par son énergie, permet
de maintenir la cohésion et la tangibilité de
ce plan d’existence, et surtout de l’enrichir
en enfantant de nouvelles créatures impies
comme les shikome. Ces dernières sont
ses suivantes, presque aussi effrayantes et
repoussantes qu’elle.
Selon les légendes
Défunte épouse d’Izanagi et premier kami de
sexe féminin, Izanami a donné naissance à
tous les dieux, ainsi qu’aux îles (ou plutôt aux
fragments de croûte terrestre) qui recouvrent le
Japon (Awazi, Iyo [future Shikoku], Ogi, Tukusi
[future Kyushu], Iki, Tusima, Sado, Yamato
[future Honshu]).
Pouvoirs et dons de canalisation
Modificateurs de caractéristiques : se laisser
posséder partiellement par Izanami confère les
bonus suivants :
• FOR +1 ; DEX +2 ; CON +2 ;
• INT +3 ; PER +2 ; CHA +1 ;
• DÉF +2 ; PV +40 ; Init +2.
Ces bonus s’ajoutent aux modificateurs de
caractéristiques concernées du personnage.
Immunités : l’Eiyu est immunisé contre toute
altération de son espérance de vie, contre
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 toute blessure permanente (démembrement, Il garde ses caractéristiques mais ne possède
atteinte d’organe ou mutilation), et contre les que la moitié de ses PV, et est au service
effets de nécrose ou de radiation. Les DM issus complet et entier du personnage. Ce dernier
d’acide, de poison, de venin ou de magie sont n’a besoin que d’une action de mouvement
divisés par deux. Enfin, il gagne une RD de 2 pour donner une directive et ne peut avoir
contre tout. que deux morts-vivants en même temps.
Aura de putréfaction : l’Eiyu est entouré d’un Sorts : l’Eiyu devient capable de lancer les sorts
halo de flammes mauves parfois parcouru mineurs suivants, si ce n’était pas déjà le cas :
d’étincelles roses. Celui-ci terrifie les morts- Asphyxie (1), Attaque sonore (2), Malédiction
vivants, qui fuient à sa vue. De plus, chaque (1), Pacte sanglant (3).
allié situé dans les 20 mètres a +10 à tous ses
Le lancement ne nécessite aucun test et ne
tests (même opposés) pour éviter une mort
consomme rien, mais demande toujours une
immédiate.
action limitée.
Regard mortel (L) : l’Eiyu peut détruire
l’essence d’une créature, morte ou vivante.
Quand il la regarde, il fait alors un test de PER
contre la CON de sa cible. S’il l’emporte, il fait
fondre sa chair et son âme et lui inflige 5d10 de
DM. Cette capacité ne peut être utilisée qu’une
seule fois par créature.
Servitude des morts (L) : l’Eiyu peut
réanimer un cadavre pour le servir
pendant (mod. CHA) jours. Le
cadavre doit avoir maximum
trois jours.

150
Susanoo
Le Vent d’Été Cinglant est le frère d’Amaterasu
et de Tsukuyomi. Son père, Izanagi, lui donne
naissance en se nettoyant le nez. Imprévisible et
souvent brutal, Susanoo est toujours en rivalité
avec sa sœur. Il a l’apparence d’un homme
barbu à l’air sérieux, et arbore un petit sourire
malicieux. Sa crinière hirsute laisse deviner son
caractère vif, insaisissable et fougueux. Il porte
avec fierté un long haori rouge avec les armoiries
de Takamagahara, sur un yukata mauve et
blanc au tissage fin, dont la trame rappelle
le souffle du vent. Excessif, il est toujours en
quête d’aventure et n’hésite pas à s’immiscer
dans les affaires humaines, et à prendre part
à des affrontements épiques contre les entités
impies tapies dans l’ombre qui cherchent à
annihiler l’Archipel. Ainsi, après son terrible
affrontement contre Orochi, rejeton du Grand
Cthulhu, Susanoo a quitté le Takamagahara
pour rejoindre sa forteresse qui fait face à la
mer à l’extrémité sud de l’île Yonaguni. De là,
il surveille et repousse les hordes de Cthulhu.
S’il s’y est depuis endormi pour préserver son
essence spirituelle, il reste en communication
avec les autres Geôliers Divins. Par conséquent,
malgré son sommeil, il peut, si on le convoque,
se manifester à travers d’autres plans pour
apporter son aide.
Selon les légendes
Susanoo est vénéré à Izumo où il est descendu,
après avoir été banni des cieux par les autres
dieux pour avoir poussé Amaterasu à s’enfermer
dans la grotte. En arrivant sur terre, il a alors
affronté le serpent à huit têtes, Yamata-no-
Orochi, et l’a décapité pour sauver la jeune
Kushinada-hime. À partir de son cadavre, il
a créé l’épée Ame no murakumo no tsurugi
(l’épée des nuages célestes réunis) aussi appelée
Kusanagi (coupeuse d’herbe). Il l’a offerte à sa
sœur en gage de réconciliation.
Pouvoirs et dons de canalisation
Modificateurs de caractéristiques : se laisser
posséder partiellement par Susanoo confère les
bonus suivants :
• FOR +3 ; DEX +2 ; CON +1 ;
• INT +0 ; PER +1 ; CHA +1 ;
• DÉF +3 ; PV +30 ; Init +2 ;
• ATC +5 ; ATD +3 ; ATM +0.
Ces bonus s’ajoutent aux modificateurs de
caractéristiques concernées du personnage.
Immunités : l’Eiyu est immunisé contre les
Bestiaire de Cthulhu No Kami
attaques basées sur la foudre ou le vent. Il subit
la moitié des DM issus des attaques physiques.
Il ne peut être Étourdi, Renversé ou Paralysé
que par magie.
Aura de fureur : l’Eiyu est en permanence
entouré d’un halo rougeoyant et inquiétant.
Il gagne +5 à ses tests sociaux pour intimider
et inflige également une pénalité de 5 à toute
tentative de saisie ou de désarmement d’un
adversaire.
Coup mortel : l’Eiyu peut dépenser un PC
lorsqu’il touche son adversaire. Celui-ci
doit alors faire un test de CON face à une
difficulté égale au niveau de l’Eiyu ; s’il réussit,
il subit +1d6 de DM ; s’il échoue, il tombe
immédiatement à 1 PV. Si le personnage avait
déjà une ou plusieurs de ces techniques, les
bonus sont alors doublés.
Double peine (L) : l’Eiyu effectue deux attaques.
Si elles touchent le même adversaire dans le
même tour, il ajoute +1d6 aux DM de l’attaque
de son choix.
Lame spirituelle : lorsqu’il utilise un sabre avec
une main, l’Eiyu gagne +2 en DÉF. Lorsqu’il
utilise un sabre avec ses deux mains, il gagne un
bonus de +2 en Initiative. Il rajoute son mod. de
Ki à ses jets d’attaque et de DM.
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire rate l’Eiyu
en Défense totale, ce dernier peut tenter une
attaque en action gratuite.
Toucher divin : l’Eiyu peut dépenser un unique
point de Ki pour augmenter ses DM de +2d6
ET cela annule une éventuelle immunité lors
d’une attaque réussie.
Sorts : l’Eiyu devient capable de lancer les
sorts mineurs suivants, si ce n’était pas déjà le
cas : Attaque sonore (2), Dissimulation dans la
brume (1), Soins légers (1).
Le lancement ne nécessite aucun test et ne
consomme rien, mais demande toujours une
action limitée.
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 Tsukuyomi
Le dieu de la lune et du temps est né de l’œil
droit d’Izanagi, après son ablution à son retour
du pays des morts. Il est représenté sous la
forme d’un très bel homme d’une vingtaine
d’années au port gracile. Ses yeux bleu céruléen
sont troublants pour tout mortel qui croise son
regard, et ses longs cheveux argentés reflètent
les rayons du clair de lune. Il porte un hakama
bleu avec un kimono blanc, le tout recouvert
d’un haori vert émeraude.
Tsukuyomi surveille la prison dans le monde des
rêves. Il y a ainsi façonné les contrées du Rêve
reliées à l’Archipel pour en faire un décor féodal
époustouflant et fascinant, où siège sa résidence
sur la Lune, la tour de Jade du palais d’Argent.
Il y a pris le titre de grand architecte. A la suite
des assauts des Autres Dieux, Tsukuyomi a
découvert l’Impossibilité Innommable. Il est à
présent installé dans une de ces « Immensités »
qu’il a façonnées à son image et ne cherche plus
à revenir dans le monde des humains.
Selon les légendes
Après être monté sur une échelle céleste,
Tsukuyomi aurait vécu avec sa sœur Amaterasu
à Takamagahara, avant d’être chassé dans une
autre partie du ciel par cette dernière pour avoir
tué Uke Mochi, la déesse de la nourriture.
Pouvoirs et dons de canalisation
Modificateurs de caractéristiques : se laisser
posséder partiellement par Tsukuyomi confère
les bonus suivants :
• FOR +1 ; DEX +1 ; CON +2 ;
• INT +2 ; PER +1 ; CHA +2 ;
• DÉF +1 ; PV +15 ; Init +3 ;
• ATC +0 ; ATD +3 ; ATM +5.
Ces bonus s’ajoutent aux modificateurs de
caractéristiques concernées du personnage.
Immunités : l’Eiyu est immunisé contre les
attaques visant l’esprit ou la santé mentale, et
divise par deux les DM issus de la magie. Il ne
peut pas être Affaibli, Ralenti ou Aveuglé, sauf
par magie. Enfin, il possède une RD de 2 contre
tout type de dommages.
Aura de dissonance : l’Eiyu est entouré d’un
halo argenté qui provoque la confiance des
êtres qui l’entourent. Les cibles ne voient donc
aucune raison de prendre le personnage en
grippe, même si ce dernier les ignore, les vole
ou même les espionne. Elles ont une confiance
152
absolue en lui et ne changeront d’avis que
si le personnage les agresse physiquement,
mentalement ou magiquement.
Maîtrise de la magie : l’Eiyu peut influer sur les
courants d’énergie qui circulent autour de lui.
Lorsque des êtres utilisent des sorts ou des dons
simulant des effets magiques, il peut modifier la
difficulté de lancement de +5 ou de -5 pour un
individu selon son bon vouloir, mais seulement
une fois par tour en action gratuite.
Portail : l’Eiyu peut ouvrir un portail menant
vers l’Impossibilité Innommable et y emmener
jusqu’à (mod. PER) personnes avec lui. Il
peut également se projeter, lui et (mod. CHA)
personnes dans les contrées du Rêve, comme
s’ils étaient tous de grands Rêveurs. Tant qu’il
est l’avatar de Tsukuyomi, l’Eiyu peut également
revenir à son point de départ sur Terre.
Sorts : l’Eiyu devient capable de lancer les
sorts mineurs suivants, si ce n’était pas déjà le
cas : Confusion (3), Détection de la magie (2),
Étreinte mortelle de l’ombre (3), Injonction (1),
Malédiction (1) et Manipulation des ombres (2).
Le lancement ne nécessite aucun test et ne
consomme rien, et demande seulement une
action simple.
Autres Dieux
(Soto naru kami)
Dans le monde de Cthulhu No Kami, les Autres
Dieux figurent parmi les antagonistes des Eiyu.
Certains ne sont présents qu’indirectement,
par l’existence de leurs cultes respectifs et la
grande dévotion de leurs adeptes.
Azathoth, l’Œil de la
Vérité (Shinri no me)
Au Japon, cet Autre Dieu n’est pas représenté
en tant qu’entité. L’école de l’Œil unique
(Hitotsu no me ha) l’a conceptualisé comme
l’illumination absolue, au-delà même du
nirvana et de Bouddha. C’est d’ailleurs la raison
pour laquelle ses fondateurs le représentent sous
la forme d’une himitsu bako (boîte secrète) à la
complexité absurde, sculptée dans un bois laqué
aux origines obscures. Au milieu de cette boîte
trône un œil fermé taillé dans le même bois, qui
est censé s’ouvrir lorsqu’un disciple percerait
son mécanisme. Si celui-ci en est digne, alors
l’illumination le touche pour permettre à son
âme d’atteindre un niveau supérieur en quittant
son corps. Les élus partent ainsi rejoindre la
cour démoniaque d’Azathoth pour danser
autour de lui. Cependant, ceux qui sont jugés
indignes sont rejetés : leur âme est dissoute, et
ils deviennent des zombies au service du culte.
Don particulier
Adepte de l’illumination céleste : un disciple de
l’Hitotsu no me ha est un penseur et un illuminé
qui vise à percer le plus grand des secrets de
l’univers en résolvant l’énigme de l’himitsu bako.
Tant qu’il va étudier et méditer près de celle-ci au
moins une fois tous les deux jours, les émanations
invisibles de l’himitsu bako lui donnent un bonus
de 2 à tous ses tests d’empathie, de résistance aux
chocs et à la magie. De plus, il est considéré par
les zombies gardiens comme un allié, ce qui lui
évite d’être tué par ces derniers.
Capacités spéciales des zombies
Immunités : les zombies ne subissent que la
moitié des DM issus d’armes à feu ou d’armes
contondantes. Ils sont immunisés contre l’état
Étourdi, sauf par magie.
Gardien du temple : les zombies sont voués à la
protection de l’himitsu bako et de ses adorateurs.
Dans les alentours proches (50 mètres) de la
boîte, leur mod. d’INT passe à +0 et ils gagnent
un bonus de +2 à leurs DM à cause de la frénésie
meurtrière qui les habite si l’on attaque le culte.
Plus mort que vivant : les zombies n’ont pas
besoin de boire, de manger ou de dormir pour
subsister, mais ils ne récupèrent aucun PV et
doivent dévorer des matières organiques pour
se régénérer.
Zombie du culte
NC 2
FOR +3 ; DEX +0 ; CON +4 ;
INT -3 ; PER +0 ; CHA -2 ;
DÉF10 ; PV 20 ; Init 8.
Arme +4 ; DM 1d6 + 3.
Apparence effrayante : lorsqu’un Eiyu voit ce
monstre, il fait un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Équipement : un zombie peut utiliser n’importe
quel arme ou outil pour se battre. À cause de la
force débridée mais aussi limitée par la raideur
de sa nature, tout équipement entre ses mains
fait 1d6 DM (inclus dans le profil).
Nyarlathotep, La Mère
Bestiaire de Cthulhu No Kami
aux Cent Maladies
(Yaoyorozu no yamai
no haha)
Cet avatar est en fait un virus qui se propage
d’individu à individu pour contaminer les
foules. Ainsi, comme il est invisible à l’œil nu,
il est difficile de le décrire. La Mère aux Cent
Maladies apparaît donc spontanément et
soudainement pour infecter les humains, qui
ne connaissent pas son origine (voir chapitre 2,
p.22). Son émergence coïncide généralement
avec le flux migratoire des populations, et est
considérée comme une malédiction, ou à tout le
moins comme un phénomène surnaturel.
Cependant, les victimes ont toutes les mêmes
symptômes : leur peau se ternit et devient d’un
gris froid, alors que leurs veines semblent jaunir
et transporter du fluide en fusion. On ignore
si ce changement de coloration des vaisseaux
sanguins est simplement une mutation, ou
s’ils transportent réellement un liquide brûlant
comme de la lave. Quoi qu’il en soit, leur cœur
rayonne d’une couleur « fondue » brillante.
Quant à leurs yeux, ils noircissent, et leurs
pupilles brillent ensuite d’une menaçante
lueur incandescente rouge carmin. Enfin, leur
peau paraît extrêmement dure. Et lorsque leur
cage thoracique est malgré cela percée par
une balle ou une épée, les impacts produisent
des étincelles bleues. Ainsi, l e s
Contaminés (Osen-sa-
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 remashita) ne craignent pas la mort car ils sont
insensibles à la douleur. Qu’ils soient dotés
d’une certaine forme d’intelligence humaine ou
juste instinctive, ils sont capables de monter des
embuscades et d’utiliser des armes simples. Ils
peuvent facilement déchirer la chair humaine
et la réduire en lambeaux, ou soulever un
adulte. Pour finir, même s’il leur manque la
motricité fine qui donnerait de la fluidité à leurs
mouvements saccadés, ils restent extrêmement
rapides dans leurs déplacements et peuvent
bondir sur des distances impressionnantes.
Capacités spéciales des Contaminés
Insensibilité : les Contaminés ne peuvent être
Étourdis ou Affaiblis, sauf par magie. De plus,
ils ne subissent que la moitié des DM infligés
par le feu.
Flux délétère : un Eiyu qui touche un
Contaminé au corps à corps avec une arme
tranchante ou perforante fait jaillir des
étincelles bleues de la plaie. Il doit alors faire un
test de DEX difficulté 10 ou subir 2 DM, car sa
peau commence à fondre à cause d’une nécrose
fulgurante due aux « éclaboussures ».
Mort-vivant : les Contaminés n’ont pas besoin
de boire, de manger ou de dormir pour subsister.
Contaminé
NC 3
FOR +4 ; DEX +0 ; CON +2 ;
INT +0 ; PER +0 ; CHA -2 ;
DÉF 14 ; PV 25 ; Init 10.
Arme +5 ; DM 1d6 + 4.
Apparence effrayante : lorsqu’un Eiyu voit ce
monstre, il fait un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Équipement : le Contaminé peut utiliser
n’importe quel arme ou outil pour se battre. À
cause de la force débridée mais aussi limitée par
la raideur de sa nature, tout équipement entre
ses mains fait 1d6 de DM (inclus dans le profil).
Saut d’attaque : le Contaminé peut sauter
sur un ennemi situé à au moins 2 mètres de
lui, et au plus loin à 4 mètres pour tenter une
attaque au corps à corps. Si elle touche, celle-
ci reçoit un bonus de +1 à ses DM. De plus,
la cible doit également réussir un test de CON
difficulté 10 pour éviter d’être Renversée.
Nyarlathotep, le
Traqueur Infernal
154
(Jigoku no Karyudō)
Après son arrivée sur l’Archipel sous forme de
maladie, Nyarlathotep a pris possession d’un
enfant qui est devenu son réceptacle. Sous
cette apparence innocente se cache le visage
de la bête, être malicieux sans âge. Ainsi, le
seul élément que l’on peut distinguer de cette
forme enfantine masquée par la brume, ce sont
ses yeux verts luminescents, d’où s’échappe
l’énergie du Ki.
Le Traqueur a la capacité de donner vie à des
marionnettes de taille humaine qu’il sculpte
dans du bois, ces pantins étant contrôlés à
l’aide de multiples filaments verdâtres émis
par le nuage de Ki qui entoure le Traqueur.
Ces marionnettes à la solde de Nyarlathotep
arborent les visages des grands eiyu japonais,
nommés les Épées du Destin. Le Traqueur
Infernal est cependant contraint de changer de
réceptacle humain tous les cent ans, la pression
énergétique étant trop intense pour un simple
corps humain.
Capacités spéciales du Traqueur Infernal
Immunités : le Traqueur Infernal ne subit
que la moitié des DM infligés par les attaques
physiques.
Actions multiples : le Traqueur Infernal peut
réaliser une action simple ou limitée, une action
de mouvement et lancer un sort dans un même
tour. Il peut donc éventuellement lancer deux
sorts en même temps.
Création d’Épée du destin : le Traqueur
Infernal peut prendre une semaine pour
sculpter la pièce de bois nécessaire à la création
du corps de l’Épée. Ensuite, il ne lui faut qu’une
minute pour infuser l’énergie permettant
l’animation de la créature. Il s’assure toujours
d’avoir au moins un corps prêt à être infusé s’il
doit se battre.
Indestructible : à 0 PV ou moins, le Traqueur
perd son enveloppe physique et reviendra
plus tard en possédant un autre enfant. Il peut
mettre une dizaine d’années pour récupérer
complètement.
Régénération : le Traqueur Infernal régénère
5 PV et 2 points de Ki par tour tant qu’il n’est
pas réduit à 0 PV.
Résistant aux sorts : tous les sorts lancés contre
le Traqueur Infernal voient leur difficulté de
lancement augmenter de +5.
Sorts (L) : le Traqueur Infernal possède tous les
sorts de niveaux 1, 2 et 3 des sortilèges mineurs.

Bestiaire de Cthulhu No Kami

Il accède également au sort mineur de rang 4 Traqueur Infernal
Dédoublement, et au sort mineur de rang 5
Tueur fantasmagorique et également aux sorts NC 12
d’Illusion. Chaque lancement de sort lui coûte FOR +1 ; DEX +4 ; CON +1 ;
un point de Ki et requiert une action limitée.
INT +6 ; PER +5 ; CHA +6 ;
KI +8 ; ATM +10 ;
DÉF 18 ; PV 60 ; Init 16.
Arme +6 ; DM 1d4 + 1.
Équipement : le Traqueur Infernal peut
utiliser n’importe quel arme ou outil pour
se battre. Il possède la plupart du temps un
tantō ou des équivalents de shurikens (inclus
dans le profil).

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Grands Anciens
(Kyū shi haisha)
Tous comme les Autres Dieux, les Grands
Anciens représentent une menace persistante
pour les Eiyu, et les plus retors restent Hastur
et Shub-Niggurath. Cependant, il règne entre
ces derniers une certaine animosité, puisque
tous veulent s’approprier cette force invisible
que dissimulent les entrailles du Japon. Ce
conflit est un élément majeur dans l’intrigue
de Cthulhu No Kami, et ces puissantes entités
ont façonné communautés et mentalités dans
les civilisations de l’Archipel.
Hastur
Dans le monde de Cthulhu No Kami, Hastur
est présent sous deux formes d’avatar.
Le Rejeton Fielleux (Iyami
Hikobae), forme humaine
Le Rejeton Fielleux a
une silhouette des plus
rebutantes. Humanoïde
d’environ deux mètres,
il porte un kosode en
ramie blanc dont
les fils torsadés
156
à la main sont décorés de motifs teints à l’indigo.
Déchiqueté, le tissu laisse entrevoir son torse en
putréfaction, avec sa chair flasque suintante et
dégoulinante. Sa peau pourrit sans cesse pour
se régénérer à nouveau, et laisse flotter sur son
passage des lambeaux qui s’en détachent. Les os
de sa cage thoracique sont visibles par endroits,
exposant ses organes à l’air, notamment son
foie aux miroitements violets qui lui sert à
corrompre les yokai. Un obi rouge carmin
marque le début de son hakama blanc imprégné
de sang et les tissus faisandés qui adhèrent à la
trame du vêtement déchiré. Pour parfaire cette
tenue, il porte un long haori blanc effiloché vers
le bas. Deux armories représentant une sorte de
rune inconnue du langage humain sont brodées
au fil doré sur ses pectoraux. Ses longues
manches ne masquent cependant pas ses longs
bras disproportionnés et décharnés, dont les
parties flasques tombent sur le sol. Enfin, le
Rejeton Fielleux a un visage rachitique en forme
de triangle. Ses joues très creusées laissent
apparaître ses mâchoires sous des lambeaux
de chair. Sa peau, par rapport au reste de son
corps, semble plus ferme, voire desséchée,
et forme des crevasses vers le sommet de son
crâne pour aboutir à une sorte de corne qui
dessine une couronne. Ses yeux bleu céruléen
sont inexpressifs, mais son regard insistant peut
provoquer une peur paroxysmique capable de
tuer, les victimes ayant alors le visage déformé
par la terreur. Cependant, le plus rebutant
de la forme humaine du Rejeton Fielleux est
le suintement de sa chair, qui se régénère
en permanence au détriment de celle qui
dégouline et pourrit. Enfin, la manifestation de
sa présence est toujours précédée par une légère
et délicate odeur de pétales de fleurs de cerisier,
ce qui accentue cette sensation de gêne.
Hastur n’interagit avec le monde terrestre que
par l’intermédiaire de son culte et de la prêtresse
carmine (Yoko no miko).
Culte de l’Évanescence carmine
(Kiesaru yoko no reihai)
Depuis l’ère Meiji, le Kiesaru yoko no reihai a
été formé pour préparer la venue du Rejeton
Fielleux par Mayuri Ito, la prêtresse carmine.
Cependant, après la chute de la maison
Matsuguri et la mort préjugée de Mayuri Ito, le
culte a disparu jusqu’au retour de cette dernière.
Ce groupe extrêmement secret rassemble des
disciples recrutés dans les plus hautes sphères
de la société, qui sont réunis autour de Mayuri
Ito et de son cortège de yokai corrompus par le
Grand Dieu Cerf Blanc.
Le Grand Dieu Cerf Blanc dans un rayon de 10 mètres. Toute créature

Bestiaire de Cthulhu No Kami

(Ohaku Shika), seigneur des yokai entrant dans l’aire d’effet doit réussir un
(Yokai daimyō) test de Résistance mentale difficulté 15 ou
entreprendre ses actions au d12. Sortir de l’aire
Hastur vit dans le plan des yokai. Il se trouve annule immédiatement ce malus. Un test est
donc la plupart du temps dans sa cour formée de nécessaire à chaque approche de l’avatar.
ces créatures perverties et terrifiantes, rendues
démentes par l’ingestion de son foie, et a une
véritable emprise sur elles. En effet, il leur révèle
ses indicibles secrets pour les préparer aux
affrontements avec Nurarihyon et Nyarlathotep
en vue de l’invasion de la Terre, qu’il projette
de conquérir en contrôlant et en pervertissant
les sources de Ki. Dans le monde des yokai, il
adopte la forme du Grand Cerf Blanc.
Ainsi, du haut de ses quatre mètres, le Grand
Dieu Cerf Blanc a une apparence majestueuse
et imposante. Il représente en quelque sorte une
version pervertie de l’esprit de la Nature. En effet,
sous cette forme, Hastur ressemble à un cerf à
la fourrure d’un blanc immaculé et duveteux.
Ce cervidé possède de hauts bois dorés aux
multiples ramifications sur lesquelles poussent
des fleurs de cerisiers et, s’il ne parle pas, il lit
dans les pensées. Ses yeux sont semblables à
deux améthystes luminescentes, et son regard
fixe et insistant instille dans un premier temps
la confiance, suivi du respect, puis la peur et
enfin la terreur. Les yokai qui croisent son
chemin finissent par lui succomber, et Hastur se
montre alors sous sa forme la plus innommable,
celle du Rejeton Fielleux. Les chairs du Grand
Dieu Cerf Blanc se mettent à bouillonner, et
son pelage commence par tomber pour laisser
apparaître des bubons purulents. Ensuite, son
corps se déforme, comme si quelque chose
essayait de s’en extirper, puis des craquements
osseux résonnent avant que sa gueule ouverte
laisse sortir deux bras qui arrachent la carcasse
de l’animal pour montrer sa véritable nature :
le Rejeton Fielleux. Ce dernier s’arrache le foie,
siège des humeurs, pour le donner à manger à
ses futurs disciples. Une fois l’organe absorbé, il
se régénère et les yokai changent de forme pour
adopter une apparence corrompue.

Capacités spéciales d’Hastur

Immunités : l’avatar d’Hastur ne subit que la
moitié des DM, peu importe leur source. Il ne
peut être Surpris, Paralysé ou Aveuglé, sauf par
magie.
Actions multiples : l’avatar d’Hastur peut
réaliser deux actions limitées ou équivalentes
dans un même tour.
Aura de terreur : l’avatar d’Hastur possède
une aura de peur mystique qui émane de lui

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 Immortel : l’avatar d’Hastur ne vieillit pas, il
peut mourir s’il est tué volontairement ou par
accident, mais il peut vivre des millénaires.
Indestructible : à 0 PV ou moins, il perd son
enveloppe physique. Il est renvoyé dans le
monde des yokai et reviendra dès qu’il en sentira
à nouveau le besoin en ouvrant un portail.
Peur mortelle (L) : l’avatar d’Hastur possède
l’équivalent du sort mineur de rang 5 Tueur
fantasmagorique. Les effets sont identiques,
mais la limite de renouvellement est de une fois
par minute et par cible. Cela ne lui coûte rien,
mais il ne peut le lancer qu’une fois par tour.
Régénération : l’avatar d’Hastur régénère 5 PV
par tour tant qu’il n’est pas à 0 PV.
Le Rejeton Fielleux
(forme humaine)
NC 16 ; Taille grande
FOR +7 ; DEX +2 ; CON +7 ;
INT +8 ; PER +4 ; CHA +4 ;
DÉF 15 ; PV 120 ; Init 13.
Griffes +12 ; DM 1d8 + 7.
Abominable : voir l’avatar d’Hastur pour la
première fois requiert un test de Résistance
mentale (VOL) difficulté 15 (2 PS).
Grand Dieu Cerf Blanc
(forme de cerf)
NC 18 ; Taille géante
FOR +8 ; DEX +5 ; CON +5 ;
INT +8 ; PER +3 ; CHA +6 ;
DÉF 18 ; PV 120 ; Init 15.
Sabots +13 ; DM 2d6 + 8.
Cornes +13 ; DM 3d6 + 8.
Abominable : voir l’avatar d’Hastur pour la
première fois demande un test de Résistance
mentale (VOL) difficulté 15 (2 PS).
Télépathie : l’avatar d’Hastur possède la
capacité de lire les pensées d’une cible. Outre
les avantages habituels d’un tel pouvoir, cela
lui octroie un bonus de 5 à l’initiative et à ses
jets sociaux envers la cible.
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Shub-Niggurath,
Mugenbo, la Pondeuse
Insatiable
Sa statue grotesque, sculptée dans une pierre
noire, douce, chaude et collante qui absorbe la
lumière, trône sur son piédestal de deux mètres
de haut, gravées d’inscriptions impies. Cette
représentation titanesque de Mugenbo se trouve
dans une grotte située dans les montagnes les plus
reculées de l’île d’Hokkaido, dernier vestige de
la population aïnou. Haute de huit mètres, cette
idole a une envergure quasi cyclopéenne grâce à
ses multiples tentacules phalliques qui sortent de
l’arrière de son corps arrondi et velu. Représentée
assise en position zazen, Mugenbo a un corps si
disproportionné qu’il en devient difficilement
imaginable pour la conscience de simples
humains. Son petit tronc est facilement occulté
par son imposante tête arachnéenne, qui présente
huit yeux séparés par une fente vaginale humide et
verdâtre. Il s’en échappe une sécrétion blanchâtre
dont l’odeur âcre envahit la grotte, pour lui donner
une atmosphère humide et dérangeante, mais
paradoxalement plutôt agréable.
Yig, Yato
Au Japon, Yig prend la forme d’une gigantesque
créature (de plusieurs dizaines de mètres de
longueur), entre le crocodile et le serpent. Sa
gueule puissante est remplie de nombreuses
rangées de crocs acérés.
Yato a une tête de crocodile qui lui sert
d’enveloppe pour protéger sa tête, celle-ci
formant une seconde mâchoire qui s’ouvre
en trois parties. Une étrange lueur bleue sort
de sa bouche, et une autre, jaune, dessine sur
son corps le contour de ses écailles. Sa queue
est d’une taille titanesque, et son extrémité est
hérissée de piques.
Selon les légendes
À l’époque de Heian, Yato est mort en laissant
derrière lui des œufs, ses descendants. Ces
derniers ont été récupérés par le Saibaisha
no Reihai (voir p.169) pour provoquer des
cataclysmes et réguler la population de
l’Archipel, afin d’éviter que l’homme le gangrène
comme le feraient de vulgaires insectes.
Yato, le dieu de la calamité, est une divinité
mineure peu connue. Elle n’a pas de sanctuaire
à elle, étant donné qu’elle apporte mort
et désolation. Ainsi, ce que les Japonais
connaissent de lui se résume à quelques
fragments amalgamés de contes populaires
créés à l’époque de Heian.

Entités Majeures
(Idainaru sonzai)
Moins puissantes que les Autres Dieux, il
n’empêche que leurs pouvoirs rivalisent avec
ceux des Grands Anciens, ce qui explique
que N’Metzu a pu se défaire de Cthulhu et
de ses hordes. Toutefois, les Entités Majeures
se révèlent souvent incontrôlables, même par
leurs créateurs.
Datsue-ba et Keneo
Datsue-ba, la Vieille Sorcière des Enfers (vieille
qui déshabille), est un démon qui a l’aspect d’une
vieille dame. Keneo est son confrère, et ensemble,
ils forment un terrifiant duo de gigantesques oni.
On les trouve assis sur les berges de la rivière
Sanzu dans les enfers bouddhiques.
Selon les légendes
Suivant la vie qu’il a vécue, un défunt peut
traverser la rivière Sanzu à trois endroits
différents. Dans tous les cas, il faudra s’acquitter
du droit de passage de six pièces.
Lorsque l’âme d’un enfant se présente, elle ne
peut s’acquitter de ce paiement au vu de la
brièveté de son existence. En d’autres termes,
elle ne peut faire valoir assez de bonnes
actions pour réunir suffisamment de pièces
pour payer ce droit de passage. Elle se trouve
donc dans l’incapacité de pouvoir traverser le
Sanzu. C’est alors que Datsue-ba déshabille
l’enfant et lui propose de faire le tas de galets
le plus haut possible pour pouvoir atteindre
« le paradis ». Immanquablement, alors que
l’enfant a presque fini son tas, Datsue-ba ou un
de ses sbires le détruit. Elle lui demande alors
de recommencer, l’empêchant ainsi de passer
pour l’éternité. À partir de là, seul un moine Jizō
(divinité psychopompe souvent située aux
abords des chemins) peut sauver ces âmes
errantes et condamnées à effectuer cette tâche
encore et encore. En effet, ces moines peuvent
Bestiaire de Cthulhu No Kami
faire passer le Sanzu aux enfants en les cachant
sous leur manteau.
Quand l’âme d’un adulte se présente, Datsue-
ba lui arrache ses vêtements. Si ce dernier se
présente déjà nu, il est écorché vif. Le poids
des vêtements permet de déterminer le poids
des péchés, et leur reflet dans l’eau montre leur
gravité. Après cela, elle inflige généralement au
candidat une cruelle sentence, comme briser les
os des doigts des voleurs, par exemple.
Capacités spéciales de Datsue-ba
et de Keneo
Immunités : Datsue-ba et Keneo ne subissent
aucun DM issus d’attaques physiques non
infusées d’énergie, de feu ou de froid. Ils ne
peuvent être Étourdis, Aveuglés ou Affaiblis,
sauf par magie.
Actions multiples : Datsue-ba et Keneo
peuvent utiliser une action de mouvement, une
action simple et une action limitée par tour.
Démoniaque : malgré leur apparence de
personnes très âgées, Datsue-ba et Keneo n’ont
aucun lien avec l’humanité. Leurs capacités
physiques sont terrifiantes, et leur déguisement
ne les entrave en rien. De plus, ce que les gens
prennent régulièrement pour de longs et vieux
ongles sales sont en réalité de terribles griffes,
aussi solides que le meilleur des aciers.
Effroyable : voir Datsue-ba et Keneo pour la
première fois oblige à faire un test de Résistance
mentale difficulté 15 (1 PS).
Résistance magique : les sorts de tous types
voient leur difficulté augmenter de 5 lorsqu’ils
ciblent directement ou indirectement Datsue-
ba ou Keneo.
Téléportation : Datsue-ba et Keneo peuvent
modifier l’espace dans les enfers, afin de se
déplacer plus vite ou d’emmener un être
vers un lieu de torture plus approprié. Cette
capacité ne peut s’utiliser que trois fois avant
qu’ils ne doivent se reposer véritablement pour
récupérer leur énergie.
Vulnérabilité : Datsue-ba et Keneo sont voués à
torturer les âmes innocentes piégées ou les vrais
damnés. Cependant, une âme réellement pure
et bénie peut outrepasser leur puissance. Ainsi,
un personnage avec un score de Ki de +5 ignore
toutes les immunités des deux démons. De plus,
ces derniers auront du mal à se concentrer sur
lui ; s’il devait y avoir confrontation, ils auraient
un malus de 5 sur leurs actions offensives envers
le personnage (attaque ou sort).
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Datsue-ba
NC 16
FOR +3 ; DEX +5 ; CON +4 ;
INT +5 ; PER +1 ; CHA +5 ;
DÉF 17 ; PV 80 ; Init 16.
Sorts +8.
Griffes +12 ; DM 2d4 + 3.
Sorts : Datsue-ba possède l’équivalent de tous
les sorts mineurs de niveaux 1 et 2, plus les
sorts de rang 3 suivants : Confusion, Zone
de silence, Kanashibari et Entrelacement
des ombres. Elle peut lancer chacun de
ces sorts deux fois avant de devoir se
reposer véritablement pour en récupérer les
utilisations.
Keneo
NC 16
FOR +5 ; DEX +4 ; CON +5 ;
INT +1 ; PER +5 ; CHA +3 ;
DÉF 16 ; PV 100 ; Init 15.
Griffes +15 ; DM 2d4 + 5.
Frappe écrasante (L) : Keneo peut choisir
d’infliger un malus de -5 à son jet d’attaque,
et ainsi doubler ses DM en cas de réussite
(voire les tripler en cas de critique). Cette
action inflige toujours des DM temporaires.
Frappe éclair (L) : Keneo frappe deux fois
une même cible.
Maîtrise de l’adversaire : lorsqu’il touche avec
une ATC, Keneo peut choisir de tenter de faire
un test opposé de DEX face à son adversaire :
s’il l’emporte, ce dernier perd son arme. Ou
bien, il peut à la place tenter de faire un test
opposé de FOR face à son adversaire : s’il
l’emporte, ce dernier est dans l’état Renversé.
Parade : lorsqu’il est touché avec une ATC,
Keneo peut tenter de faire un test opposé de
DEX face à son adversaire : s’il l’emporte,
il ne subit que le mod. de caractéristique
(et éventuellement de Ki si une technique le
permet) comme dégâts, sans RD d’armure et
avec un minimum de 1.
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire rate Keneo
en Défense totale, ce dernier peut tenter une
attaque en action gratuite. Il ne peut faire
cette action qu’une fois par tour, et doit donc
choisir sur qui appliquer sa riposte si plusieurs
adversaires sont concernés.
160
Gardien entre les
territoires (Ryodo no
bannin)
Les Gardiens entre les territoires sont des entités
douées de grandes capacités énergétiques
et cosmiques. En effet, ils sont les garants
de la stabilité des plans, mondes, univers et
dimensions. Nul ne sait qui les a créés. Ils ont
donc la capacité de vivre et de se déplacer à de
multiples endroits de l’espace et du temps au
même moment, et ont l’apparence de chats aux
grands yeux ébahis et émerveillés. Intangibles,
ces entités sont composées d’énergie pure,
mais peuvent toutefois devenir tangibles dans
la matière. La plupart du temps, elles ont un
aspect fantomatique bleuté, dont les extrémités
(oreilles et queue) rappellent des feux follets
incandescents et chatoyants. Ces Gardiens ont
pour objectif de maintenir une cohérence entre
les différents mondes.
Capacités spéciales des Gardiens entre
les territoires
Immunités : les Gardiens ne peuvent être
Renversés, Immobilisés ou Paralysés autrement
que par magie. Ils ont également une RD de 5.
Actions multiples : les Gardiens peuvent
faire deux attaques de griffes ou une attaque
de morsure en une action simple, et peuvent
aussi utiliser une action de mouvement
supplémentaire en action gratuite.
Fantomatique : les Gardiens sont des êtres
qui flottent au-dessus de la matière. Ils ont
un mouvement de 10 dans n’importe quelle
direction, qui ignore toute pénalité ou
impossibilité de terrain, leur permettant même
de « voler » vers le haut pendant un tour avant
de devoir redescendre. Ils traversent également
la matière inerte sans aucun problème, mais leur
essence ne peut pas y demeurer. Un Gardien qui
finit son mouvement dans de la matière subit
5 DM.
Inertie impossible : un Gardien a pour rôle
de maintenir la structure et l’équilibre de
l’Impossibilité Innommable. En utilisant une
action simple, il peut automatiquement annuler
un effet qui altérerait l’espace ou le temps dans
cette zone (comme un ralentissement temporel
ou une téléportation), ou qui connecterait un
être avec d’autres puissances non présentes
(comme un portail d’invocation ou une
canalisation). Sa portée est à vue, sans limite, et
cette capacité constitue bien souvent un réflexe
primaire de ces créatures.
Non vivant : les Gardiens n’ont pas besoin de
manger, de boire ou de dormir pour survivre.
Regard hypnotique : lorsqu’un Gardien fixe un
personnage dans les yeux, son regard se met à
luire d’une lueur iridescente et très attractive.
La cible doit alors réussir un test de CHA
difficulté 15 ou se retrouver Paralysée, et ne peut
rien faire à part suivre la créature du regard.
Elle peut retenter le test chaque tour pour se
libérer de cette influence mentale (+2 par allié
qui vient l’aider à reprendre ses esprits). Le
Gardien ne peut utiliser cette capacité qu’une
fois par personne et par rencontre.
Télépathie : les Gardiens peuvent communiquer
avec n’importe qui par télépathie jusqu’à
20 mètres. Ils ne perçoivent que les émotions
dominantes dans l’esprit de leur interlocuteur
et peuvent transmettre les leurs. C’est leur seul
moyen de comprendre et se faire comprendre.
Sorts : un Gardien possède l’équivalent des sorts
mineurs suivants : Asphyxie (1), Dédoublement
(4), Détection de la magie (2), Peau de pierre
(5), Zone de silence (3).
Il peut les utiliser à volonté en utilisant une
action limitée.
Gardien entre
Bestiaire de Cthulhu No Kami
les territoires
NC 15
FOR +1 ; DEX +6 ; CON +1 ;
INT +2 ; PER +4 ; CHA +5 ;
DÉF 18 ; PV 50 ; Init 17.
Sorts +10.
Griffes +12 ; DM 1d6 + 1.
Morsure +12 ; DM 1d6 + 1.
Distorsion de la réalité : lorsqu’un Gardien
frappe un adversaire, il y a une chance pour que
la réalité concrète de ce dernier se dissolve à cause
de la volonté du Gardien de le faire disparaître.
À chaque blessure, l’adversaire du Gardien doit
donc réussir un test de CON difficulté 10 (15 à
la morsure) ou déduire les DM reçus de ses PV
maximaux de manière définitive. Ainsi, lorsqu’un
personnage arrive à 0 PV de cette manière, son
essence est annihilée et il est impossible de le
ramener à la vie de quelque manière que ce soit.
Frappe en finesse : un Gardien utilise son
mod. de DEX au lieu de FOR à son jet d’ATC
(inclus dans le profil).
Gozu et Mezu
Gozu et Mezu sont les généraux démoniaques
qui gardent les portes du Jigoku. Ces terribles
oni ont des têtes d’animaux : une tête de bœuf
pour Gozu, et une tête de cheval pour Mezu.
Extrêmement puissants, ils ont la force de
déplacer des montagnes, servent le grand roi
Enma, le souverain des enfers, et comptent
parmi les principaux tortionnaires et punisseurs
des pécheurs. Premiers oni que l’on rencontre
en entrant dans le Jigoku, ils sont également
ceux que l’on envoie traquer une personne
qui parvient à s’échapper des enfers.
Capacités spéciales
de Gozu et Mezu
Immunités : Gozu et Mezu ne
reçoivent aucun DM issus de quelque
source physique non infusée d’énergie
que ce soit. Ils ne peuvent être Étourdis,
Aveuglés ou Affaiblis, sauf par magie.
Actions multiples : Gozu et Mezu peuvent
utiliser une action de mouvement, une
action simple et une action limitée par tour.
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 Résistance magique : les sorts de tous types
voient leur difficulté augmenter de 5 lorsqu’ils
ciblent directement ou indirectement Gozu ou
Mezu.
Téléportation : Gozu et Mezu peuvent modifier
l’espace dans le Jigoku, afin de se déplacer plus
vite ou d’emmener un être vers un lieu de torture
plus approprié. Cette capacité ne peut s’utiliser
que trois fois avant qu’ils ne doivent se reposer
véritablement pour récupérer leur énergie.
Sorts : Gozu et Mezu possèdent tous deux
l’équivalent de tous les sorts mineurs de
niveaux 1 et 2, plus les sorts de rang 3 Confusion,
Entrelacement des ombres, Kanashibari et
Zone de silence. Ils peuvent lancer chacun de
ces sorts trois fois avant de devoir se reposer
véritablement pour en récupérer les utilisations.
Gozu et Mezu
NC 19 ; Taille géante
FOR +6 ; DEX +4 ; CON +4 ;
INT +3 ; PER +4 ; CHA +5 ;
DÉF 20 ; PV 150 ; Init 18.
Sorts +8.
Griffes +16 ; DM 2d4 + 6.
Naginata +18 ; DM 2d8 + 6.
Abominable : l’aspect des deux gardiens
trahit tellement leur nature de monstres
sanguinaires qu’il est nécessaire de faire un
test de Résistance mentale difficulté 15 (2 PS)
en les voyant.
Attaque combinée : si les deux créatures
attaquent un adversaire en même temps, elles
bénéficient d’un bonus de +2 en attaque et
aux DM.
Charge : une action de mouvement précédant
une action d’attaque accorde à Gozu et Mezu
un bonus de +2 pour le prochain jet d’attaque
et à l’Initiative.
Coup brutal : Gozu et Mezu ne font qu’une
attaque à ce tour ; si elle touche, ils ajoutent
+1d8 à ses DM.
Enchaînement : Gozu et Mezu peuvent
effectuer deux attaques en une action
d’attaque simple ou limitée. La deuxième se
fait au d12.
Frappe en finesse : Gozu et Mezu doivent
utiliser leur mod. de DEX au lieu de FOR à
leur jet d’ATC et à leurs DM, mais ils gagnent
162
alors un bonus de +2 à l’Initiative.
Parade : lorsque Gozu ou Mezu est touché avec
une ATC, il peut tenter de faire un test opposé
de DEX face à son adversaire : s’il l’emporte,
il ne subit que le mod. de caractéristique
(et éventuellement de Ki si une technique le
permet) comme dégâts.
Grindendar
Grindendar est un des rejetons de Nyarlathotep.
Invoqué par les prêtresses noires, il apparaît
dans une flaque de sang d’enfant (car son Ki
est pur et non marqué par sa destinée). Le
sang change alors de couleur pour devenir noir
avec des reflets verdâtres, et prend une texture
huileuse qui rappelle le pétrole. À partir de
cette flaque, il devient progressivement une
silhouette humanoïde de sang noir. Au terme de
cette étape, Grindendar mesure deux mètres de
haut et adopte une consistance plutôt végétale.
Son corps est totalement disproportionné,
avec ses quatre membres longs et rachitiques,
et son buste sec et ferme. Sa texture se fait
plus opaque et terne, et plusieurs filaments
rappelant des racines sortent de son corps de
manière anarchique pour renforcer l’effet boisé
de sa peau. Ses orteils et ses doigts, très fins et
allongés, ont des griffes bleues et recourbées.
Sa tête semble tissée dans un enchevêtrement
cartilagineux de tissus en mouvement, et laisse
entrevoir entre ses interstices une substance
jaunâtre et nacrée. De cette dense agglutination
de matière peuvent ensuite sortir ses grands yeux
visqueux en amande aux tons d’aigue-marine,
qui remontent vers les parties supérieures de
son visage, dans un chuintement répugnant
et macabre. Puis, lorsque Grindendar entre
en communication avec un individu, ses yeux
clignent horizontalement grâce à ses paupières
jaunâtres et humides. Dans la partie inférieure
de sa tête, sa bouche peut déchirer ses lambeaux
de chair flasque pour se distendre, et laisser
couler des sécrétions poisseuses et sirupeuses.
Enfin, lorsque cette créature cauchemardesque
veut se saisir d’une personne, on entend
résonner un insoutenable craquement venant
de ses vertèbres dorsales. On voit alors en sortir
trois paires de membres chitineux, accompagnés
d’un râle bronchique et douloureux émanant de
la bête. Ses appendices préhensiles se terminent
par cinq doigts griffus.Grindendar, sous sa
forme « d’huile noire », peut, en cas de nécessité,
infecter un hôte tel un virus pour s’y dissimuler.
Il peut alors voyager d’un organisme à l’autre
en entrant par les orifices des yeux, des narines
 Bestiaire de Cthulhu No Kami

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 et de la bouche. Ainsi, lorsqu’un être humain
est infecté, des taches mouvantes évoquant de
l’encre voilent ses globes oculaires. En outre, un
être contrôlé par l’huile noire peut générer des
radiations qui causeront de graves brûlures et
créeront des cellules cancéreuses chez ceux qui
y seront exposés, les menant inévitablement à
la mort.
Le Culte du Mandala de la
Transcendance noire (Kurai choetsu no
mandala no reihai)
Ce culte est composé de miko ayant signé un
pacte charnel avec Grindendar, des prêtresses
noires qui acquièrent dès lors de grands
pouvoirs pour servir Nyarlathotep. Grindendar
reste à leurs côtés jusqu’à leur mort, où leurs
essences vitales servent à nourrir le Chaos
Rampant. Cet ordre de sorcières apparaît dès
l’époque de Heian et survit au passage du temps.
Au xxie siècle, elles ont d’ailleurs évolué et se
dissimulent parmi des groupes de gothic lolitas
versées dans l’occultisme.
l’emprise de la créature en réussissant un test de
FOR difficulté 20 (+2 par allié à la rescousse).
Transfert : si Grindendar saisit un être vivant,
il peut immédiatement tenter de plonger en
lui pour s’en servir comme refuge. Ainsi, un
personnage saisi par Grindendar doit réussir
un test de CON difficulté 20 ou héberger la
créature en lui. Ensuite, et pour chaque minute
qui passe, la victime et Grindendar font un
test opposé de CHA. Chaque succès enlève un
point de Ki à la victime ou 10 PV à Grindendar.
Ils perdent si ce dernier tombe à 0 PV ou si la
victime atteint -5 en Ki. Grindendar n’a besoin
que d’une action limitée pour sortir d’un corps
et reprendre sa vraie forme.
Sorts : Grindendar connaît l’équivalent des
sorts mineurs suivants : Avatars aqueux (1),
Détection de la magie, Entrelacement des
ombres, Étreinte mortelle de l’ombre (3),
Injonction, Invocation des ombres, Malédiction,
Manipulation des ombres (2), Zone de silence.
Il les lance en une action limitée et ne peut les
utiliser que deux fois chacun avant de devoir
réellement se reposer pour en retrouver l’usage.

Capacités spéciales de Grindendar

Immunités : Grindendar est immunisé contre
Grindendar
les états Étourdi, Affaibli et Renversé, sauf par
magie. Il est immunisé contre les DM des armes NC 17 ; Taille grande
à feu et divise par deux les DM des armes à
FOR +5 ; DEX +5 ; CON +4 ;
distance.
INT +4 ; PER +1 ; CHA +3.
Appendices : Grindendar possède six membres
préhensiles et griffus dans son dos. Il peut DÉF 18 ; PV 80 ; Init 15.
frapper jusqu’à six fois avec une action d’attaque.
Sorts +10.
Contamination : si Grindendar est à l’intérieur
Griffes +15 ; DM 2d8 + 5.
d’un hôte (qu’il le possède ou non), il peut
s’étendre à tous les êtres vivants avec lequel Abominable : voir Grindendar impose un
l’hôte établit un contact physique. test de Résistance mentale difficulté 15 (2 PS).
Radiance (L) : Grindendar peut émettre de
très fortes doses de radiations, similaires au
petit souffle d’une bombe nucléaire, et affecter
un individu ciblé. Celui-ci doit se trouver dans N’Metzu
les 5 mètres et réussir un test de CON, sous N’Metzu est une entité unique créée par les
peine de subir 2d6 DM sans réduction physique
applicable et perdre dix ans d’espérance de vie
(les pertes sont permanentes et cumulatives sur
une même cible).
Saisie : lorsque Grindendar touche deux fois une
même cible avec au moins trois de ses membres,
il peut tenter de la saisir. Il doit alors faire un
test de FOR opposé avec sa victime. S’il réussit,
il la tient entre ses pattes et elle est considérée
comme Paralysée. Sa seule action possible,
malgré son état, est de tenter de s’extirper de

164
Dieux Très Anciens pour lutter contre les
Grand Anciens, dont la guerre faisait rage sur
Terre. Ainsi, les Kamiyonanayo (dont Izanami
et Izanagi) et Nodens ont donné des particules
de leur essence physique pour modeler un
serviteur supérieur qui pourrait défaire ces
entités belliqueuses. Pour y insuffler la vie,
les Kotoamatsukami ont utilisé la puissance
de huit galaxies. Lors de son arrivée sur Terre,
N’Metzu a donc mis les Grands Anciens en
déroute et les a envoyés vers d’autres plans
de l’univers, ou enfermés dans des prisons
terrestres. Cependant, sa puissance était telle
qu’il ne pouvait être contrôlé par ses créateurs.
Izanami et Izanagi ont par conséquent utilisé
une lance décorée de pierres précieuses
appelée Lance céleste (Ame no nuhoko) pour
brasser la mer. Quand des gouttes d’eau salée
sont entrées en contact avec la lance, une
prison sortie de la croûte terrestre a enfermé
N’Metzu pour former sur son dos une île, le
Japon. Depuis, N’Metzu, piégé, attend le réveil
des Grands Anciens pour se délivrer de sa
geôle qui s’effrite avec le temps, libérant son
énergie vitale sur la surface de l’île, le Ki.
N’Metzu a une taille démesurée, environ 7000
kilomètres, soit plus du double de celle du
Japon. Cette créature serpentiforme est enroulée
sur elle-même, et son extrémité caudale est
quasiment au contact de sa gueule barbue. Il a
cinq paires de petites pattes pourvues de griffes,
acérées comme celles des aigles.
Composée de cinq segments, sa partie
ventrale a une paire de pattes marcheuses de
part et d’autre de chacun. Celle-ci rappelle
les ventres des mollusques, tandis que le
reste de son corps est recouvert d’écailles
bleutées et noires d’obsidienne, avec des reflets
nacrés. Entre celles-ci serpentent des flux
d’énergie verdâtres et luminescents : ce sont
les émanations de son Ki qui vont nourrir
l’Archipel et ses occupants. Ressemblant à
un dragon, sa tête a la morphologie de celle
d’une anguille. Elle a quatre narines fumantes
ainsi qu’une crête, qui part du sommet de son
crâne et parcourt tout son corps. Une lueur
verte sort de son rostre ramassé entre ses crocs
acérés, escarpé tel des falaises déchiquetées
par le vent, et quatre antennes découpées
comme des coraux captent les manifestations
des Grands Anciens. Ses paupières légèrement
entrouvertes laissent apparaître ses iris en
amande jaunes incandescents, centrés sur des
pupilles vert émeraude.
Selon les légendes
Les humains connaissent l’histoire de Namazu,
Bestiaire de Cthulhu No Kami
qui comprend certaines similitudes avec celle
de N’Metzu. En effet, ce poisson-chat géant vit
enterré dans les profondeurs de la terre, les îles
du Japon se trouvant sur son dos, et, lorsqu’il se
réveille, il se secoue et se tortille dans tous les
sens, ce qui provoque des tremblements de terre.
Selon les légendes, un dieu, Takemikazuchi
(Kashima), est le seul capable de l’arrêter grâce
à son épée, et l’immobilise en bloquant sa tête
sous une grosse pierre. Cependant, parfois, le
dieu s’endort et relâche sa vigilance. Namazu
se réveille alors, et se remet à s’agiter, ce qui
provoque de nouveaux séismes.
La légende de Namazu remonte seulement au
xviie siècle. Auparavant, une histoire similaire
raconte que le Japon est posé sur le dos d’un
gigantesque dragon endormi, qui provoque des
tremblements de terre lorsqu’il se réveille.
Don particulier
N’Metzu n’a pas de caractéristiques car son
réveil signifierait la fin du Japon. Il est, si on
peut dire, le personnage majeur mais invisible
du monde de Cthulhu No Kami.
Les Puits lumineux : dans certaines grottes
ou cavernes très profondes du Japon, en
s’enfonçant dans les entrailles de la terre,
il est parfois possible d’atteindre le creux
d’une des plaies de N’Metzu. Ces lieux sont
baignés d’une lumière verte qui remonte
d’un trou béant dans le sol, leurs parois sont
composées d’étranges cristaux translucides, et
une myriade de particules vertes fluorescentes
emplissent l’air ambiant. Ce sont de pures
émanations brutes de Ki. Ainsi, une personne
perdue dans un tel endroit pendant au moins
dix minutes se retrouve plongée dans un délire
hallucinatoire issu des rêves et des souvenirs
du titan endormi, et ce jusqu’à ce qu’elle
s’évanouisse. Lorsqu’elle reprend conscience
en dehors de la grotte, elle a perdu tous ses
points de sérénité et a obtenu un point de
folie et trois points de Ki supplémentaires. Il
lui est également possible de développer la
voie de l’éveil. Cependant, ces lieux sont d’une
extrême rareté et peu de témoins parlent de
leur expérience.
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 Orochi
Cette entité unique est inféodée au grand
Cthulhu. De taille cyclopéenne, son envergure
est telle qu’elle peut supporter le poids de
montagnes et de rivières. En effet, son essence
physique est constituée de minéraux et de
végétaux, et ses huit têtes reptiliennes sortent
du sol telles les branches d’un arbre qui les
dresserait vers le ciel pour défier les kamis. Son
torse, ancré dans la terre, puise dans les sources
de Ki de N’Metsu grâce à de multiples racines
qui s’enfoncent à travers les diverses strates
de la croûte terrestre. La plus profonde, qui
prenait la forme d’une sorte de dard central,
était même capable de puiser suffisamment de
Ki de N’Metzu pour obtenir l’énergie nécessaire
au retour de R’lyeh et de Cthulhu. À la mort
d’Orochi, ce dard a été arraché par Susanoo
qui l’a transformé pour donner naissance à
l’épée Kusanagi no tsurugi, qu’il a offerte à sa
sœur Amaterasu.
Orochi n’a pas de caractéristiques car il ne peut
pas être rencontré dans les différents cadres de
jeu de Cthulhu No Kami. Cependant, il joue
indirectement un rôle important car il est
étroitement lié à l’épée qui est l’un des trésors
du Japon (p.31).
Selon les légendes
Yamata no Orochi est un serpent gigantesque
à huit têtes et à huit queues. Ces yeux et son
ventre, sur lequel coulent des rivières de sang,
sont rouges incandescents et, selon le Kojiki et
le Nihon shoki, son corps gigantesque recouvre
huit vallées et huit collines. Son dos est couvert
de mousse, de cyprès et de sapins. Originaire de
la province de Koshi, il vivait près de la rivière
Hi à Izumo et se nourrissait d’une jeune fille
une fois par an. Susanoo l’a terrassé lors de la
bataille sur le mont Sentsu, et a extrait l’épée
Kusanagi no tsurugi, « l’épée qui assemble les
nuages célestes », de ses entrailles pour l’offrir à
sa sœur Amaterasu.
166
Veilleur de l’Impossibilité
Innommable (Sekai no
hasama no bannin)
Le Veilleur est une entité unique. Décharné, cet
être humanoïde est couvert d’un sombre pelage
hirsute. Ses membres inférieurs évoquent ceux
d’un bouc, et les supérieurs se terminent par
trois doigts épais et griffus. Il tient dans une de
ses mains une sphère énergétique qui montre
leur mort à ses proies, et, dans l’autre, un sceptre
capable d’aspirer le corps astral de sa cible afin
de la torturer pour l’éternité, en lui infligeant
de multiples douleurs et tourments. Sa tête
de chèvre oblongue a trois paires de cornes et
est entourée d’un feu grégeois perpétuel. Le
Veilleur porte un long yukata jaune avec des
enluminures dorées, fermé par un obi noir, et sa
longue et vigoureuse queue peut s’agrandir pour
attraper ses victimes. Créature redoutable et
sans pitié, le Veilleur chasse et tue sans retenue.
Il empêche toutes les âmes des morts ou les
errants de quitter l’Impossibilité Innommable.
Capacités spéciales du Veilleur de
l’Impossibilité Innommable
Immunités : le Veilleur ne reçoit aucun DM issus
d’une source physique non infusée d’énergie.
Il ne peut être Étourdi, Aveuglé, Affaibli ou
Renversé que par des moyens magiques.
Actions multiples : le Veilleur peut utiliser
une action de mouvement, une action
simple et une action limitée par tour. Il peut
également frapper avec deux coups de griffes
en une action simple.
Bannissement : le Veilleur peut prendre un
tour complet pour tenter de bannir jusqu’à
5 créatures hors de l’Impossibilité Innommable.
Si elles sont non consentantes, il doit remporter
un test de CHA opposé au CHA le plus élevé
des cibles qu’il veut affecter. S’il gagne ou si
elles acceptent, elles sont renvoyées dans leur
monde. Le Veilleur ne peut pas retenter de
bannissement sur des créatures qui ont résisté
à cet effet auparavant. Cependant, si les Eiyu
échouent au test en faisant un score de 4 sur
le d20, le portail qui les aspire les envoie vers
une dimension aléatoire. Lancez alors un d10 et
selon le résultat, ils se retrouvent dans :
1-2 les contrées du Rêve ;
3 l’Ikai ;
4 la cour d’Azathoth ;
5-7 leur monde, près de l’endroit d’où ils sont
partis ;
8-9 leur monde, mais ailleurs (loin !) ;
10 leur monde, au bon endroit mais à une
autre époque.
 Bestiaire de Cthulhu No Kami

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 L’esprit des Eiyu envoyés dans les contrées du
Rêve est coincé là-bas, ce qui implique que
leur corps est inerte près de l’endroit d’où ils
sont partis.
Chasseur d’intrus : le Veilleur est là pour
s’assurer qu’aucun être ne vienne troubler les
strates de l’Impossibilité Innommable. Ainsi,
lorsque les personnages arrivent dans ces
royaumes, chacun lance 1d20 tous les jours : le
premier jour, il doit faire 2 ou plus, et chaque
jour le score à atteindre augmente de 1. En cas
d’échec, le Veilleur arrive.
Fléau de la matière : le Veilleur, tout comme
son sceptre, est fait d’une matière inconcevable
et indestructible, capable de déchirer un
homme en un seul coup. Ainsi, ses attaques
ignorent 2 points de défense et de RD conférés
par une armure. De plus, s’il fait une réussite
critique, il arrache de façon irrémédiable un
élément touché de la cible (membre, organe,
muscle ou os).
Non-vivant : le Veilleur n’a pas besoin de
manger, de boire ou de dormir pour survivre.
Télépathie : le Veilleur peut communiquer
par télépathie avec n’importe qui jusqu’à
une distance de 50 mètres. Il s’adapte à son
moyen de communication et le simule, afin de
comprendre et de se faire comprendre.
Téléportation : le Veilleur peut modifier
l’espace dans l’Impossibilité Innommable afin
de se déplacer plus vite ou d’emmener un être
ailleurs. Cette capacité ne peut être utilisée que
5 fois avant que le Veilleur ne doive se reposer
véritablement pour récupérer son énergie.
Résistance magique : les sorts de tous types
voient leur difficulté augmenter de 5 lorsqu’ils
ciblent directement ou indirectement le
Veilleur.
Sorts : le Veilleur possède l’équivalent de tous
les sorts mineurs de niveaux 1 et 2, ainsi que
les sorts majeurs d’Ordre et commandement. Il
peut lancer chacun de ces sorts trois fois avant
de devoir se reposer véritablement pour en
récupérer les utilisations.
168
Veilleur de l’Impossibilité
Innommable
NC 20 ; Taille géante
FOR +9 ; DEX +6 ; CON +8 ;
INT +6 ; PER +7 ; CHA +5.
DÉF 22 ; PV 210 ; Init 18.
Sorts +12.
Griffes +16 ; DM 2d4 + 9.
Queue +16 ; DM 2d6 + 9.
Abominable : voir le Veilleur oblige à faire
un test de Résistance mentale difficulté 15
(2 PS).
Désarmement : lorsqu’il touche avec une
ATC, le Veilleur peut tenter de faire un test
opposé de DEX face à son adversaire : s’il
l’emporte, ce dernier perd son arme.
Enchaînement (L) : le Veilleur peut effectuer
deux attaques en une action d’attaque. La
deuxième se fait au d12.
Empalement : le Veilleur rajoute encore +1d6
supplémentaire à ses DM lorsqu’il attaque un
adversaire ayant dû faire un déplacement vers
lui lors de son tour précédent.
Parade : lorsqu’il est touché avec une ATC,
le Veilleur peut tenter de faire un test opposé
de DEX face à son adversaire : s’il l’emporte,
il ne subit que le mod. de caractéristique
(et éventuellement de Ki si une technique le
permet) comme dégâts.
Rapide : le Veilleur se déplace à une vitesse de
20 mètres par tour.
Replacement (L) : lorsqu’un adversaire rate
le Veilleur en Défense totale, ce dernier gagne
une action gratuite de mouvement qui ne peut
lui servir qu’à se déplacer.
Choses Inhumaines
(Fukaki mono)
Ces créatures puissantes mais à « échelle
humaine » sont le plus souvent rencontrées
lors des kaidan.
Dieux de l’épée de nuit
(Yato no kami)
Issus des derniers œufs de Yig, les Dieux de
l’épée de nuit sont élevés dans des grottes par
le Saibaisha no Reihai (voir p.169). Il est rare
et difficile de leur permettre d’atteindre l’âge
adulte. En effet, pour que l’œuf parvienne à
maturité, il faut le mettre dans un être humain,
ou de préférence dans un yokai pour drainer
son puissant Ki.
Un œuf des Dieux de l’épée de nuit peut tenir
dans une main. Il est noir, et sa consistance
rappelle à la fois celle d’un organe et de la chitine.
Sur sa coque, des aspérités lui permettent de
drainer le Ki.
Une fois l’œuf éclos, ces engeances peuvent
rapidement atteindre leur taille adulte en
seulement quelques heures. Elles peuvent
alors mesurer cinq mètres d’envergure de long,
pour deux mètres et demi enroulées. Aveugles,
les Dieux de l’épée de nuit ont toutefois un
système de branchies et de respiration aérobie.
Totalement translucides, ils peuvent également
moduler leur chair pour attirer leurs proies. De
surcroît, ces créatures sont hermaphrodites et
ont besoin d’un hôte pour se reproduire. Ainsi
choisissent-elles des êtres bien pourvus en Ki
(comme les yokai) pour y implanter un œuf et
drainer leur énergie.
Selon les légendes
Les Dieux de l’épée de nuit sont des divinités
serpents qui apparaissent dans de nombreux
livres et parchemins dans le folklore japonais.
Une légende du comté de Namegata disait qu’ils
tuaient toute la famille de quiconque les voyait, et
qu’ils ont depuis été bannis dans les montagnes.
Culte des Cultivateurs (Saibaisha no Reihai)
Ce culte vit reclus dans les grottes des montagnes
du comté de Namegata. Les œufs de Yato y sont
protégés par une caste dégénérée et corrompue
de moines shintoïstes. Considérés comme des
dieux par ces vieux ermites des montagnes,
ces monstres créent diverses catastrophes
(famines, phénomènes climatiques étranges) et
terrorisent les populations entre les époques de
Heian et d’Edo.
Bestiaire de Cthulhu No Kami
Capacités spéciales des Dieux
de l’épée de nuit
Absorption de Ki : les Dieux de l’épée de
nuit aspirent l’énergie de Ki contenu dans une
victime dès qu’ils réussissent à la mordre. Dans
ce cas, la cible doit réussir un test opposé de
CHA contre les Yato no kami ou perdre un
point de Ki. Cette aspiration ne se faisant pas
sans souffrance, elle subit également 1d6 DM
par point volé. Les Dieux de l’épée de nuit ne
relâchent leur prise que lorsque la victime
atteint un score de Ki négatif.
Agrippement : lorsque les Dieux de l’épée
de nuit réussissent une attaque de morsure,
leur cible et eux-mêmes testent leur FOR
en opposition. Si la cible rate, elle est prise
dans leurs anneaux et se retrouve dans
l’état Paralysé.
Aveugle : les Dieux de l’épée de nuit ne perçoivent
pas leur environnement avec leurs yeux. À la
place, ils ressentent tout son ou vibration dans
un rayon de 10 mètres autour d’eux et peuvent
déterminer la direction, le nombre et la taille
de la source de ces stimuli avec une grande
précision. Ainsi, toute personne qui essaie de se
cacher ou de les surprendre a un malus de 5 à
ses tests de discrétion.
Discret : les Dieux de l’épée de nuit sont
difficiles à percevoir, et toute personne qui
essaie de les repérer a un malus de 5 à ses tests
de perception.
Dieu de l’épée de nuit
NC 5 ; Taille grande
FOR +3 ; DEX +3 ; CON +2 ;
INT -1 ; PER +1 ; CHA +2 ;
DÉF 15 ; PV 30 ; Init 11.
Morsure +5 ; DM 2d8 + 3.
Queue +5 ; DM 1d8 + 3.
Apparence effrayante : voir les Dieux
de l’épée de nuit oblige à faire un test de
Résistance mentale difficulté 10 (1 PS).
Amphibie : les Dieux de l’épée de nuit peuvent
respirer dans l’air et sous l’eau. Ils nagent
deux fois plus vite qu’un humain (20 mètres
par action au lieu de 10).
169
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 Épées du destin (Unmei
no tsurugi)
Les Épées du destin sont des marionnettes
confectionnées par le Traqueur Infernal qui,
comme elles se meuvent très rapidement et
sont difficiles à décrire. Créations d’apparence
humaine lui servant notamment à disséminer
les engeances de Mugenbo et similaires à celles
du théâtre bunraku, elles mesurent entre un
mètre soixante et deux mètres. Vêtus de tenues
traditionnelles avec un long chapeau de paille
couvert d’une fine voilure masquant parfois leur
visage, ces pantins peuvent avoir l’air d’hommes
ou de femmes, et chacun développe ses propres
capacités martiales ou magiques. Ainsi, le
Traqueur est à la tête d’une véritable légion, qui
pourrait exterminer les plus puissantes armées.
Un éventuel observateur, selon son niveau
d’élévation spirituelle, pourrait apercevoir leurs
silhouettes et les filaments de Ki qui émanent
du Traqueur en train de les manipuler, et dans
lesquelles on peut même distinguer de multiples
yeux guettant ses proies.Dans l’imaginaire
collectif, les Épées du destin sont devenues
de véritables légendes du folklore japonais.
En effet, Jiraiya, Tsunade et Orochimaru, les
guerriers magiciens de l’époque de Heian, sont
désormais très populaires.
Capacités spéciales des Épées du destin
Immunités : les Épées du destin divisent par
deux les DM des armes à feu et des armes à
distance.
Fait de Ki : les Épées du destin utilisent des
armes de très bonne qualité. De plus, comme
elles sont constituées d’énergie pure, celle-ci se
transmet à leurs armes, par conséquent toute
réduction ou immunité aux dégâts physiques
ne s’applique pas à leurs attaques.
Immortel : les Épées du destin ne vieillissent
pas, elles peuvent mourir si elles sont tuées
volontairement ou par accident, mais elles
peuvent vivre des millénaires.
Mort-vivant : les Épées du destin n’ont pas
besoin de boire, de manger ou de dormir pour
subsister.
Récupération d’énergie : les Épées du destin
récupèrent un point de Ki par ennemi tué
par leur arme. Elles ne peuvent stocker qu’un
maximum de 2 points de Ki en même temps.
Sorts : les Épées du destin possèdent l’un des
sorts de niveau 1 suivants : Dissimulation dans
la brume, Injonction ou Malédiction. Elles
ont aussi l’un des sorts de niveau 2 suivants :
170
Détection de la magie, Manipulation des
ombres ou Soins modérés. Chaque lancement
de sort leur coûte un point de Ki et requiert une
action limitée.
Épée du destin
NC 13
FOR +4 ; DEX +3 ; CON +3 ;
INT +1 ; PER +3 ; CHA +2 ;
Ki +2 ; Sorts +5 ;
DÉF 14 ; PV 50 ; Init 14.
Arc +8 ; DM 1d8 + 3.
Arme blanche +9 ; DM 1d8 + 4/1d10 + 4.
Charge : une action de mouvement précédant
une action d’attaque accorde un bonus de +5
au prochain jet d’attaque.
Enchaînement : les Épées du destin peuvent
effectuer deux attaques en une action d’attaque
simple ou limitée. La deuxième se fait au
d12. Si les deux attaques touchent le même
adversaire dans le même tour, elles ajoutent
+1d6 aux DM de l’attaque de leur choix.
Équipement : les Épées du destin possèdent
un daikyū et soit une naginata ou un yari,
soit un daishō ou autre sabre long (inclus
dans le profil).
Lame effilée : lorsque les Épées du destin
utilisent un sabre avec une main, elles gagnent
un bonus de +2 en DÉF. Lorsqu’elles utilisent
un sabre avec deux mains, elles gagnent un
bonus de +2 en Initiative.
Parade : lorsque les Épées du destin sont
touchées par une ATC, elles peuvent tenter
de faire un test opposé de DEX face à leur
adversaire : si elles l’emportent, elles ne
subissent que le mod. de caractéristique (et
éventuellement de Ki si une technique le
permet) comme dégâts.
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire rate
une Épée du destin en Défense totale, cette
dernière peut tenter une attaque en action
gratuite.
Toucher spirituel : les Épées du destin peuvent
dépenser un point de Ki pour augmenter leurs
DM de +2d6 sur une attaque.
Techniques de combat au sabre : les
Épées possédant un daishō ou autre sabre
long sont considérées comme maîtrisant les
techniques suivantes :
• Tir indirect (L) : les Épées du destin et
leur adversaire doivent être distants d’au
moins la portée pratique de l’arme. Ils
font alors un test opposé de PER ; si l’Épée
l’emporte, elle touche, sinon elle rate sa
cible. Cette attaque ignore toute forme de
DÉF ou de couvert ;
• Tir de précision (L) : les Épées du destin
peuvent choisir d’avoir un malus de -5
à leur jet d’attaque, mais elles doublent
leurs DM en cas de réussite (et les triplent
en cas de critique).
• Techniques de combat à la lance : les
Épées du destin possédant une naginata
ou un yari sont considérées comme
maîtrisant les techniques suivantes :
• Charge : une action de mouvement
précédant une action d’attaque accorde
un bonus de +5 au prochain jet d’attaque,
+2 à l’Initiative et +1d6 aux DM grâce à
l’allonge de l’arme ;
• Empalement : les Épées du destin
doublent leurs DM si elles touchent
un adversaire monté (ou au moins de
taille gigantesque) qui doit faire un
déplacement vers elles avant d’attaquer.
Elles rajoutent également +1d6 à leurs
DM lorsqu’un adversaire doit faire un
déplacement avant d’attaquer ;
• Enchaînement : les Épées du destin
peuvent effectuer deux attaques en une
action d’attaque simple ou limitée. La
deuxième se fait au d12 ;
• Parade : lorsque les Épées du destin sont
touchées par une ATC, elles peuvent tenter
de faire un test opposé de DEX face à leur
adversaire : si elles l’emportent, elles ne
subissent que le mod. de caractéristique
(et éventuellement de Ki si une technique
le permet) comme dégâts ;
• Replacement (L) : lorsqu’un adversaire
rate une Épée du destin en Défense totale,
cette dernière gagne une action gratuite
de mouvement ne lui permettant que de
se déplacer ;
• Repli : lorsque les Épées du destin se
déplacent après une attaque dans un
même tour, elles gagnent un bonus de +2
en DÉF face à leurs adversaires dégagés
jusqu’à leur prochain tour.
Êtres des profondeurs
Bestiaire de Cthulhu No Kami
(Fukaki monodomo)
Les Fukaki monodomo vivent dans les mers
qui entourent l’Archipel. Ils ressemblent à une
chimère entre le poisson-chat, la grenouille,
l’anguille et le homard. Dotés de branchies
et d’un système respiratoire aérobie, ils
peuvent respirer sur terre et, contrairement
aux autres Profonds du reste des océans, ils se
sont adaptés à l’environnement singulier créé
par la prison terrestre qui enferme N’Metsu,
et surtout à ses émanations de Ki. En outre,
comme elles ont perdu tout contact avec
les autres, ces créatures ont développé leur
propre culture et civilisation, en fonction des
profondeurs dans lesquelles elles vivent et de
leur accointance avec l’espèce humaine. Ainsi,
les cultes de Cthulhu, de Dagon et d’Hydra
sont seulement, pour la majorité d’entre elles,
de très lointains souvenirs et légendes. Seul
l’Appel du large subsiste, mais on dit qu’il est
uniquement dû à l’instinct.
La peau des Êtres des profondeurs va du bleu-
vert au translucide en passant par le gris,
opaque comme les écailles des poissons les plus
abyssaux. Ils nagent grâce aux mouvements de
leur queue et de leurs membres très agiles, et
sur terre, ils se tiennent généralement sur leurs
pattes arrière, leur carapace dessinant une sorte
de grosse bosse sur leur dos, alors que leur
torse semble humain. Leurs longs doigts osseux
ont des griffes acérées, et leur peau gluante est
recouverte d’un mucus protecteur.
Leur tête est large et très évasée, et ils ont
deux gros yeux globuleux qui rappellent
ceux des grenouilles. En vieillissant, une
moustache similaire à celle des poissons-chats
apparaît : c’est à ce stade qu’ils acquièrent le
titre de vénérable. Ainsi, leur visage est assez
grotesque, car il donne l’impression que les
Êtres des profondeurs sont stupides, avec leur
regard divergeant et leur sourire permanent.
Cependant, ce sont de vils prédateurs et, lorsque
leur grande bouche s’ouvre, elle laisse apparaître
leurs monstrueux crocs acérés. À ce moment-
là, leur visage se transforme et exprime soudain
toute leur haine, férocité et cruauté.
Les jeunes individus ne portent pas de
carapaces, celles-ci venant avec l’âge adulte.
À leur mort, elles sont conservées et, une fois
par an, les Êtres des profondeurs organisent
un « matsuri » lors duquel ils « purgent » les
côtes des êtres humains. Ils les enferment
alors dans les carapaces pour les faire cuire
(vivants) pour mieux s’en délecter. Il est
également à noter que ces choses innommables
171
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172
peuvent s’accoupler avec des êtres humains.
La progéniture ressemble au départ à un
individu normal, avant de dégénérer pour se
rapprocher d’eux jusqu’à la transformation
finale, généralement à l’adolescence ou au
début de l’âge adulte.
Il existe trois clans de Fukaki monodomo (voir
livret de l’écran pour plus d’informations) :
Les Noirceurs des tréfonds (Saishinbu no
kurasa) : petits, sauvages et archaïques, leur
culture clanique est régie par un mâle dominant,
et elles vivent dans les zones abyssales ;
Les Pères (Kenjin) : ils vivent dans les zones aux
profondeurs intermédiaires et sont les moins
nombreux. Solitaires ou rassemblés en petits
groupes et sujets à l’Appel du grand large, ce sont
des errants. Des trois clans, ils sont les seuls à
avoir conservé certaines traces de leur ancienne
culture, et savent que d’autres civilisations de
Profonds existent au-delà du grand océan ;
Les Esprits de l’eau (Mizu no seirei) : ils vivent
exclusivement sur la côte, qui joue un rôle
important dans leur civilisation, puisque ce
clan est celui qui a le plus échangé et évolué
avec les humains. Ils ont fini par développer de
meilleures aptitudes sur terre que dans la mer,
d’où leur disparition progressive.
Selon les légendes
Les Êtres des profondeurs sont connus sous
le nom de Ningyō, yokai anthropomorphes
mi-hommes mi-poissons vivant dans l’océan.
Selon les récits, ils ressemblent toutefois
plus à des poissons qu’à des humains, et
évoquent plus l’horreur cauchemardesque
que la sirène séduisante.
Capacités spéciales des Êtres
des profondeurs
Amphibie : un Être des profondeurs peut
respirer dans l’air et sous l’eau. Il nage deux fois
plus vite qu’un humain (20 mètres par action
au lieu de 10).
Hybrides : lorsqu’un Être des profondeurs
s’accouple avec un humain, dans un premier
temps le nourrisson semble tout à fait normal,
selon les critères humains. Puis, en vieillissant,
l’enfant développe des caractéristiques étranges
et dérangeantes : des yeux globuleux, une
peau luisante et graisseuse, un teint grisâtre,
une posture voûtée, etc. Un jour, le plus
souvent à l’adolescence, ou un peu plus tard, la
transformation s’accélère et, en quelques mois,
l’étrange humain mute en véritable Profond
Bestiaire de Cthulhu No Kami
et rejoint les siens dans les abysses. Durant la
transformation, un hybride acquiert la capacité
de respirer sous l’eau, mais il garde son profil
technique habituel.
Immortel : un Être des profondeurs ne
vieillit pas mais peut mourir, et peut vivre
des millénaires. Après sa transformation, un
hybride gagne la même immortalité.
Sang impur : lorsqu’un hybride fait des enfants,
ceux-ci ne sont pas forcément contaminés par
les gènes profonds. En effet, certains enfants
héritent de l’autre parent et sont totalement
sains. Mais souvent, la malédiction saute une
génération, et parfois plusieurs. Ainsi, le sang
impur ne disparaît jamais réellement.
Télépathie : un Être des profondeurs peut
communiquer par télépathie avec les siens et les
hybrides dont la transformation a commencé.
Les prêtres de ce peuple peuvent aussi envoyer
des rêves dans le sommeil des leurs, sans limites
de portée. Enfin, un Fukaki monodomo peut
communiquer avec les humains par la parole,
bien que ses cris rauques tiennent à la fois de
l’aboiement et du coassement.
Noirceur des tréfonds
NC 3
FOR +4 ; DEX +3 ; CON +5 ;
INT +0 ; PER +0 ; CHA -2 ;
DÉF15 ; PV 18 ; Init 15.
Griffes +6 ; DM 1d4+4.
Morsure +6 ; DM 1d4 + 4.
Rage de combat : la particularité de ceux
qui vivent dans les tréfonds est qu’ils savent
bien qu’au moment où ils devront se battre,
il faudra tout donner : en effet, les dangers
qu’ils côtoient ne pardonnent pas. Dès lors,
lorsqu’un Noirceur des tréfonds se fait toucher,
il peut instinctivement entrer dans une folie
meurtrière : il ne peut alors plus adopter de
posture de défense, mais lorsqu’il touche avec
une attaque de griffes, il peut immédiatement
faire une attaque de morsure sur le même
adversaire. Il gagne +1 à ses DM.
Télépathie : un Noirceur des tréfonds peut
communiquer à une distance de 20 mètres.
173
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 Père
NC 2
FOR +4 ; DEX +2 ; CON +4 ;
INT +1 ; PER +1 ; CHA -2 ;
DÉF 14 ; PV 15 ; Init 14.
Griffes +6 ; DM 1d4 + 4.
Télépathie : un Père peut communiquer à
une distance de 30 mètres.
174
Esprit de l’eau
NC 2
FOR +4 ; DEX +2 ; CON +3 ;
INT +1 ; PER +1 ; CHA -1 ;
DÉF 14 ; PV 12 ; Init 14.
Griffes +6 ; DM 1d4 + 4.
Armes +6 ; DM variable.
Équipement : un Esprit de l’eau peut fabriquer
et utiliser une grande variété d’armes,
identiques à celles des Japonais, mais qui sont
bien souvent de qualité médiocre ou composées
de matériaux inadaptés. Les couteaux en silex
ou les ono de pierre sont notamment des outils
courants, et donc des armes répandues.
Télépathie : un Esprit de l’eau peut
communiquer à une distance de 10 mètres.
Germes de la Pondeuse
Insatiable (Mugenbo
no hikobae)
Les Germes de la Pondeuse Insatiable ont l’aspect
de titanesques sangliers pourvus de quatre
défenses affûtées. N’ayant aucune intelligence
réelle, ces formes de vie primitives sont brutales
et bestiales. D’une envergure de quatre à cinq
mètres, et pouvant atteindre les huit mètres
pour les plus grands d’entre eux, les Germes ont
trois paires de petits yeux couleur ambre. Leur
pelage varie selon les régions où ils se situent, du
marron dans les zones tempérées au blanc pour
les zones plus froides et montagneuses.
Les mâles ont une gueule béante, une
mâchoire tombante et deux à trois langues
rouges buboniques. De leur rostre et de leur
museau se dégage une vapeur grisâtre, à
l’odeur âpre et vomitive.
Les femelles ont une gueule dont l’ouverture
est verticale, qui se scinde en trois parties et
évoque une fleur, une fleur qui aurait plusieurs
rangées de petits crocs. Leurs progénitures (une
douzaine de « marcassins ») sont accrochées à
leurs mamelles en les mordant au sang. Ainsi
leur arrivée est-elle annoncée par d’abominables
hurlements de douleur et, lors de leurs
déplacements, les femelles laissent derrière elles
de longues traînées de sang.
Capacités spéciales des Germes de la
Pondeuse Insatiable
Immunités : les Germes de la Pondeuse
Insatiable réduisent leurs DM physiques de 5 à
cause de leur peau et de leur épais pelage.
Hurlement (L) : lorsqu’ils vont se battre, les
Germes peuvent pousser un cri strident et
intense en direction de leurs ennemis. Ceux-ci
doivent alors réussir un test de CHA difficulté 15
ou être Étourdis pendant leur prochain tour.
Les Germes ne peuvent utiliser cette capacité
qu’une fois par combat.
Germe de la Pondeuse Insatiable
NC 10 ; Taille gigantesque
FOR +9 ; DEX +3 ; CON +9 ;
INT -3 ; PER +0 ; CHA -2 ;
DÉF 16 ; PV 110 ; Init 14.
Sabots +14 ; DM 2d6 + 9.
Défenses +14 ; DM 2d8 + 9.
Morsure +14 ; DM 1d8 + 9.
Charge : une action de mouvement précédant
Bestiaire de Cthulhu No Kami
une action d’attaque avec les défenses accorde
un bonus de +5 au prochain jet d’attaque et
un bonus de 1d8 aux DM.
Effroyable : voir les Germes de la Pondeuse
Insatiable oblige à faire un test de Résistance
mentale difficulté 15 (1 PS).
Piétinement (L) : lorsqu’un Germe arrive dans
une mêlée avec un ou plusieurs adversaires, il
peut choisir de sauter et de ruer en tous sens.
Ses adversaires doivent alors réussir un test de
DEX difficulté 15 ou subir les DM de sabots et
être Renversés. S’ils réussissent, ils subissent
malgré tout 5 DM à cause des rochers qui
explosent et des fragments de pierre qui sont
projetés sous l’impact des sabots. Le Germe ne
peut se servir de cette aptitude que contre des
ennemis de taille grand ou moins.
Goules (Guuru)
Ces créatures anthropomorphes sont
répugnantes, tant par leur aspect physique que
par leurs habitudes alimentaires. Bipèdes, leur
peau est grisâtre, caoutchouteuse et glabre, et
leurs pieds sont en forme de sabot. Leurs gueules
évoquent celles des canidés, et leurs mains
sont griffues, ce qui donne à leur silhouette
un aspect qui n’est pas complètement humain.
Ces créatures voûtées sont arrivées avec les
premiers colons portugais sur l’Archipel, d’où
leur faible présence sur ce territoire. Toutefois,
elles peuvent y pénétrer par voie souterraine
depuis les contrées du Rêve.
Selon les légendes :
Les jikininki sont des goules qui se nourrissent
de cadavres, grâce à leurs dents aiguisées et
pointues qui leur permettent de ronger la chair
sur les os. Si elles ressemblent globalement à des
humains ordinaires, leurs traits fantomatiques
sont monstrueux. Généralement, elles vivent
dans les temples abandonnés, voire en ruine,
près des villages et villes. Elles évitent cependant
les humains, et ce malgré leur proximité
géographique, même si ces derniers constituent
leur source d’alimentation principale.
Néanmoins, les jikininki n’éprouvent aucun
plaisir à se sustenter des morts, ce qui soulage
seulement temporairement la douleur de leur
faim éternelle. En effet, ces montres vivent entre
deux plans d’existence (le monde des vivants
et celui des morts), ce qui explique que leur
175
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 tanière reste invisible en journée et n’apparaît
que la nuit, moment où ils chassent leurs proies.
Ils pénètrent alors les temples, lorsque les morts
sont laissés aux prières funéraires.
Ces entités sont souvent associées aux gaki, ces
fantômes affamés des mythes bouddhistes.
Goules
NC 1
FOR +1 ; DEX +2 ; CON +2 ;
INT -1 ; PER -1 ; CHA -4 ;
DÉF 12 ; PV 9 ; Init 15.
Morsure et griffes +3 ; DM 1d6 + 1.
Agripper : si le jet d’attaque de la goule
fait entre 15 et 20, elle s’agrippe à sa proie
avec ses griffes et ses dents. La victime doit
alors faire un test de FOR difficulté 12 ou
être Renversée. Chaque tour suivant, la
goule inflige automatiquement ses DM. De
son côté, la victime doit utiliser une action
de mouvement chaque tour pour tenter de
se délivrer en réussissant un test de FOR
difficulté 12.
Attaque en meute : si plusieurs goules
attaquent un adversaire en même temps, elles
bénéficient d’un +2 en attaque.
Herbes du fond de l’eau
(Mizu no naka no midori)
Ces créatures mesurent entre un et deux mètres
d’envergure. Constituées d’un amas grouillant
et en perpétuel mouvement d’algues tubulaires
noires, leur gueule, qui fait la taille d’une main
et se situe en leur centre, comprend de multiples
rangées de dents acérées et tranchantes. Chaque
extrémité d’algue se termine par une petite
boule lumineuse bleutée.
Les Herbes du fond de l’eau sont dotées
d’intelligence, et leur capacité mnésique s’accroît
avec l’âge. Les sphères lumineuses sont en
réalité des récepteurs sensoriels leur permettant
de mieux appréhender leur environnement, et
ces capteurs peuvent facilement prendre le
contrôle mental de leur proie. Dans un premier
temps, celle-ci subit une transe car l’Herbe du
fond de l’eau parasite ses pensées, puis les lit
pour s’adapter à son environnement. On trouve
ces créatures dans la fosse des Mariannes, à
Hokkaido et dans l’océan Pacifique.
176
Capacités spéciales des Herbes
du fond de l’eau
Hypnotique : l’Herbe du fond de l’eau agite ses
tubes luminescents dans toutes les directions,
afin de percevoir son environnement et de
former un motif lumineux intriguant pour
attirer des proies. Une cible qui en voit une,
même de loin, doit donc réussir un test de CHA
difficulté 10 pour ne pas s’approcher à moins de
un mètre d’une Herbe, tant que cette dernière
n’a rien entrepris d’hostile.
Immortel : l’Herbe ne vieillit pas, peut mourir
si elle est tuée volontairement ou par accident,
mais peut vivre des millénaires.
Tourment psychique : une Herbe qui sent la
présence d’une proie dans les 3 mètres va tenter
de l’influencer psychiquement afin de la faire
venir. La cible et elle font alors un test opposé
de CHA. Si la cible échoue, elle perd 1 PS et
va se jeter dans les pseudopodes de l’Herbe.
Elle peut ensuite, à chaque tour, retenter le
test opposé contre l’Herbe. Si elle réussit, elle
reprend conscience, sinon elle subit les DM
de morsure à chaque tour. En outre, si elle n’a
pas réussi à se libérer avant, elle est considérée
comme Étourdie pendant une heure après la
mort de l’Herbe.
Herbes du fond de l’eau
NC 5
FOR +1 ; DEX +2 ; CON +2 ;
INT +1 ; PER +1 ; CHA +2 ;
DÉF 11 ; PV 12 ; Init 9.
Morsure +4 ; DM 2d6 + 1.
Amphibie : une Herbe peut respirer dans l’air
et sous l’eau, et se déplace deux fois plus vite
qu’un humain sous l’eau (20 mètres par action
au lieu de 10).
Apparence effrayante : voir une Herbe
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS). De plus, voir une
créature se donner à une Herbe demande un
nouveau test difficulté 10, ou 15 s’il s’agit
d’un compagnon (1 PS). Si le personnage
est lui-même affecté et qu’il s’en sort, la
difficulté est de 20.Non adaptée : une Herbe
est très lente sur la terre ferme (3 mètres par
action au lieu de 10).
 Bestiaire de Cthulhu No Kami

177
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 Larmes d’Amaterasu Tentacules : en cas de possession d’un hôte, une
Larme peut générer jusqu’à 4 tentacules pour
(Amaterasu no namida)
attaquer différentes cibles simultanément (une
Ces vers d’eau de quinze centimètres sont des seule attaque par cible).
boudins aqueux, gélatineux et translucides.
En cas de menace, ils pénètrent dans un hôte Vulnérabilités : une Larme qui subit des DM
pour l’utiliser comme réserve d’énergie et dus au feu les double.
parasitent progressivement l’individu et tous
ses systèmes pour le coloniser totalement
jusqu’à ce que mort s’ensuive. Des yeux jaunes
aux iris brillants et une peau luminescente et
légèrement translucide constituent alors les
premiers symptômes. Puis l’entité sort par tous
les orifices du corps et vient le recouvrir d’un
mucus opaque, jaunâtre, glaireux, gélatineux
et nauséabond, signant la mort de l’individu.
L’amibe recouvre alors le corps de l’hôte, et
se déforme sans toutefois être indéfiniment
extensible pour créer des appendices
supplémentaires, comme des tentacules
pour attaquer par exemple. Plus la victime
a de Ki, plus cette pellicule protectrice sera
épaisse. Cette créature est capable d’absorber
tous les types de projectiles (balles, etc.),
mais tranchée, elle perd en substance et est
sensible aux flammes. Dans son stade ultime,
le corps de l’hôte est totalement translucide,
et les systèmes organiques sont luminescents
(le sang et le cœur sont rouges luminescents,
etc.). À la fin, la Larme se dissout, tout comme
le corps de sa victime.
Ces créatures diurnes vivent dans les plans d’eau
à proximité des sources sacrées de Ki.

Capacités spéciales des

Larmes d’Amaterasu
Immunités : une Larme est immunisée contre
tous les projectiles et ne subit que la moitié des
DM issus d’attaques non tranchantes.
Discret : une Larme est difficile à percevoir, et
chaque test de perception pour la repérer a un
malus de 5.
Possession : lorsqu’une Larme est en contact
avec un être vivant, elle va immédiatement
tenter de le posséder pour s’en servir comme
arme pour se battre. Ainsi, un personnage
touché par une Larme doit réussir un test de
CON difficulté 10 ou commencer à subir les
premiers symptômes. S’il ne reçoit aucun soin
approprié, il meurt dans les trois jours et la
Larme prend le contrôle de son corps.

178

Larmes d’Amaterasu
NC 2
FOR -2 ; DEX +1 ; CON -1 ;
INT -2 ; PER +2 ; CHA +0 ;
DÉF 15 ; PV 12 ; Init 12.
Tentacule +4 ; DM 1d6.
Agglomérat : les Larmes peuvent se regrouper
en grappes visqueuses et compactes, puis
s’accrocher au bord d’une rivière ou d’un lac.
Cet agrégat peut alors bouger et attaquer
lorsque les Larmes repèrent une proie. Elles
peuvent s’étirer jusqu’à 2 mètres, et se déplacer
jusqu’à 3 mètres de distance en perdant leur
cohésion en projetant certaines d’entre elles.
Larmes d’Amaterasu, possédé
NC 3
FOR +2 ; DEX +1 ; CON +2 ;
INT -2 ; PER +1 ; CHA +2 ;
DÉF 11 ; PV 25 ; Init 10.
Tentacules +4 ; DM 1d4 + 2.
Apparence effrayante : voir une Larme
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS). Voir une créature
mourir en devenant une Larme demande un
nouveau test difficulté 10, ou 15 s’il s’agit d’un
compagnon (1 PS).
Mi-Go, créatures
insectoïdes venue
de la planète froide
(Yugosu yori no mono)
Les Mi-Go sont une civilisation cosmique
très intelligente, dotée d’une technologie bien
supérieure à celle des humains. Établis depuis
des millénaires sur Terre, ils étudient les
espèces vivantes de notre planète, et surtout ses
nombreux métaux et matériaux. Ils connaissent
depuis longtemps l’existence de N’Metzu qui
attend sous l’archipel qui lui sert de prison, mais
les radiations énergétiques du Ki qui émanent
de ce dernier leur sont mortelles. Ainsi, pour
s’en protéger, ils ont développé une armure
organique chitineuse, similaire à celle des
kabuto (casques traditionnels des samouraïs).
Plus proches des spores que du règne animal,
Bestiaire de Cthulhu No Kami
les Mi-Go communiquent en changeant de
couleur. Leur tête ressemble à un agrégat
de globes cérébraux, et ils mesurent entre
un mètre vingt et un mètre soixante. Leur
corps de crustacé ayant plusieurs nageoires
dorsales et des ailes membraneuses articulées
et préhensiles, tous ces appendices sont
recourbés sur eux-mêmes et protégés par leur
carapace cristalline. Leur « tronc » articulé en
plusieurs segments est de couleur argentée,
voire métallique et, tel un miroir, il reflète
leur environnement pour leur permettre
de se dissimuler. Les Mi-Go rampent pour
se déplacer et se redressent sur leur queue
pour se lever et révéler leur face ventrale,
ainsi que leur « véritable visage », totalement
indescriptible et inconcevable pour la
conscience humaine.
Capacités spéciales des Mi-Go
Aveuglés par la lumière : les Mi-Go détestent
les lumières vives et ne se déplacent qu’à la nuit
tombée ; c’est aussi la raison pour laquelle ils
utilisent des agents humains. En effet, le jour,
ils subissent les mêmes pénalités qu’un humain
dans la pénombre et, en plein soleil, ils agissent
comme s’ils étaient dans le noir total.
Créature d’éther : les Mi-Go n’appartiennent
pas à notre monde, ce sont des créatures
éther. Ainsi, ils n’apparaissent pas sur les
photos. Ensuite, lorsqu’ils meurent, leur corps
se dissout jusqu’à disparaître complètement
en quelques heures. Enfin, leurs ailes, qui
semblent trop ridicules pour supporter leur
poids, leur permettent malgré tout de voler
maladroitement. Surtout, dans l’espace, elles
leur permettent de naviguer sur les courants
d’éther et d’approcher la vitesse de la lumière !
Cylindre à cerveau : les compétences des Mi-
Go en chirurgie leur permettent de prélever
un cerveau et de le maintenir en vie dans
un cylindre transparent. Ils ont aussi créé
des appareils pour que l’esprit qui occupe
le cylindre voie, entende et parle. Un Eiyu
qui réalise que le cerveau entreposé dans un
tel cylindre est encore vivant et capable de
penser doit faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS). Un Eiyu qui se retrouverait
dans un tel cylindre doit immédiatement faire
un test de Résistance mentale difficulté 15
(2 PS) s’il était volontaire ou difficulté 20
(3 PS) s’il n’a pas été consulté. Il est possible
que les Mi-Go soient capables de réimplanter
un cerveau sur un nouveau corps, mais aucune
certitude n’a été établie sur le sujet…
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 Mi-Go
NC 2
FOR +0 ; DEX +2 ; CON +0 ;
INT +3 ; PER +1 ; CHA +1 ;
DÉF 13 ; PV 13 ; Init 14.
Pinces (2 attaques) +4 ; DM 1d4.
Pistolet électrique (20 m) +4 ;
DM 2d4 + choc.
180
Apparence effrayante : voir les Mi-Go
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Pistolet électrique : ces armes ne sont
utilisables que par les Mi-Go. Pour les humains,
ce ne sont que des espèces de poignées noires
sans intérêt. En plus des DM qu’elle subit, la
victime touchée par cette arme doit faire un
test de CON difficulté [10 + DM reçus] ou être
Étourdie pendant 1d6 tours. Si elle reçoit une
seconde décharge alors qu’elle est étourdie, elle
sombre dans l’inconscience pour 1d6 minutes
si elle rate à nouveau son test.
Vol : un Mi-Go peut voler à une vitesse de
10 mètres par action de mouvement.
Ombres de yokai
(Yokai no kage)
Les yokai qui succombent aux tentations ou
aux assauts du Rejeton Fielleux ne supportent
pas tous la souillure spirituelle qui s’ensuit.
En effet, certains ne deviennent qu’un pâle
et abject reflet de ce qu’ils ont été, et ne sont
même plus des yokai à proprement parler.
Ce sont désormais des sortes d’allégories
grotesques et déformées de leur précédente
nature, sans âme ou pensée, et qui ont perdu la
majeure partie de leurs pouvoirs. Ainsi, s’ils ne
représentent pas une grande menace en eux-
mêmes, ils sont toutefois les annonciateurs
d’un mal plus grand, des pantins sans but
propre qui obéissent simplement à la volonté
de l’avatar d’Hastur.
Capacités spéciales des Ombres de yokai
Immunités : l’Ombre de yokai ne subit que la
moitié des DM des armes à feu et ne peut être
Étourdie, sauf par magie. Elle ne garde aucune
de ses immunités d’origine (et perd également
toute vulnérabilité au passage).
Attaque : l’Ombre de yokai se bat de la même
manière et avec les mêmes armes que le yokai
qu’elle a été, mais elle attaque avec un bonus
de +4 et ses dés de DM sont réduits à 1d6 s’ils
étaient supérieurs.
Pouvoir : l’Ombre de yokai ne peut conserver
qu’un seul de ses pouvoirs mineurs ou de ses
techniques (au choix du Sensei). Si elle n’en
possède aucun ou un seul, elle ne le conserve pas.
Ombre de Yokai
NC 1
FOR +0 ; DEX -1 ; CON +0 ;
INT -2 ; PER -1 ; CHA -2 ;
DÉF 12 ; PV 10 ; Init 8.
Apparence effrayante : lorsqu’un Eiyu
voit une Ombre de yokai, il fait un test de
Résistance mentale difficulté 10 (1 PS).
Flottant : l’Ombre de yokai se déplace à
une vitesse de 10 mètres par tour sur tous
les types de terrains sauf aquatique, ainsi
qu’en escalade. Elle ne peut être Ralentie par
l’environnement.
Papillons de mort
Bestiaire de Cthulhu No Kami
écarlate (Kurenai
shi no cho)
Les goules japonaises sont uniquement de sexe
féminin et ont, au niveau de leurs chakras, des
agglutinations cellulaires qui ont muté. Selon
certains parchemins anciens, les premiers
Papillons de mort écarlate seraient issus de
la fusion entre une humaine et un mushi qui
aurait investi les zones de chakra de cette
dernière. En effet, ces créatures utilisent ces
organes rétractables comme extensions de leur
corps. Généralement rouges avec des reflets
verts, ils sont aussi flexibles que l’eau, mais aussi
fermes et robustes que le métal. Lorsque ces
derniers sont relâchés, le physique de la goule
est renforcé et sa mobilité augmente. Ainsi, ces
excroissances tendineuses et fibreuses peuvent
être aussi liquides que du sang et devenir aussi
solides que du diamant, et percer la peau et les
chairs. Les goules peuvent les faire durcir ou les
ramollir chaque fois qu’elles le souhaitent. Si
la taille de ces tentacules dépend de la qualité
et de la quantité du Ki concentré, leur forme
dépend de la créativité et de l’intelligence de la
goule. Enfin, bien que la capacité de guérison
d’une goule soit élevée, elle peut être retardée
si les blessures sont infligées sur les zones des
chakras corrompus.
Les Papillons de mort écarlate sont contraints
de vider leur victime de son sang et de son Ki
pour pouvoir survivre et diminuer leur douleur,
car la mutation avec les mushi au niveau de
leurs chakras entraîne une instabilité tissulaire
et énergétique. En outre, contrairement aux
goules occidentales, les Papillons de mort
écarlate peuvent vivre parmi les mortels en
dissimulant leur véritable nature. Toutefois, au
fil du temps, ils finissent par perdre la raison
et leur humanité pour sombrer dans la folie,
habités par une insatiable soif de Ki et de sang.
Capacités spéciales des Papillons de
mort écarlate
Fléau de la matière : les excroissances que
peuvent générer ces goules sont capables de
déchirer le corps d’un homme en un seul coup.
Les goules ignorent 2 points de défense et de
RD issus d’une armure. De plus, si elles font
une réussite critique, elles arrachent de façon
irrémédiable un élément touché de la cible
(membre, organe, muscle ou os).
Immortel : les goules ne vieillissent pas tant
qu’elles arrivent à se nourrir, mais peuvent
mourir. Elles peuvent vivre des millénaires.
181
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 Papillons de mort écarlate
NC 3
FOR +1 ; DEX +2 ; CON +2 ;
INT +1 ; PER +0 ; CHA +0 ;
DÉF 12 ; PV 18 ; Init 15.
Morsure +4 ; DM 1d6 + 1.
Excroissance +4 ; DM 2d6 + 1.
182
Apparence effrayante : lorsqu’un Eiyu voit
une de ces goules, il doit faire un test de
Résistance mentale difficulté 10 (1 PS).
Agripper : si la goule fait entre 15 et 20 à
son jet d’attaque, elle s’agrippe à sa proie
avec ses excroissances et ses dents. La victime
doit alors faire un test de FOR difficulté 12
ou être Renversée. Puis, chaque tour suivant,
la goule inflige automatiquement ses DM de
morsure. La victime doit utiliser une action
de mouvement à chaque tour pour tenter
de se délivrer en réussissant un test de FOR
difficulté 12.
Rôdeurs d’Hypnos, Non vivant : les Rôdeurs d’Hypnos n’ont pas

Bestiaire de Cthulhu No Kami

besoin de manger, de boire ou de dormir
perdus dans les chemins
pour survivre.
(Michi ni mayotta
Téléportation : les Rôdeurs d’Hypnos
hyupunosu no furosha)
peuvent modifier l’espace dans l’Impossibilité
Les Rôdeurs sont non tangibles et ne sont Innommable, afin de se déplacer plus vite ou
constitués que d’énergie. Êtres humanoïdes de d’emmener un être vers un lieu plus approprié.
très petite taille (un mètre quarante environ), Cette capacité ne peut s’utiliser que cinq fois
ils portent un long haori bleu et rouge carmin avant qu’ils ne doivent se reposer véritablement
dont l’ouverture sur le devant laisse entrevoir pour récupérer leur énergie.
le vide, le néant. En effet, la seule chose que
l’on peut distinguer de leur corps est une sorte
d’aura énergétique en perpétuel mouvement,
évoquant une, voire plusieurs galaxies qui
naissent, vivent et meurent. Si les Rôdeurs n’ont
pas de membres inférieurs, on peut deviner
en bas de leur dos la forme d’une légère queue
luminescente et vaporeuse, comme celle des
feux follets. D’une main, ils tiennent un long
bâton et de l’autre, une vieille lanterne qui abrite
un orbe vert scintillant qui n’est autre qu’un
Rôdeur en devenir. Si les Rôdeurs d’Hypnos
sont des êtres inoffensifs, ils n’hésiteront pas à
traquer les curieux et les intrus qui se rendent
sur les territoires qui leur sont interdits, et ce
jusqu’à leur extraire leur âme. Pour ce faire, ils
la brisent en plusieurs morceaux et s’en servent
ensuite pour nourrir les interstices entre les
dimensions de l’Impossibilité Innommable. Ils
conservent cependant la partie contenant les
émotions humaines, qu’ils enferment dans leurs
lanternes pour la transformer en futur Rôdeur.
Ainsi, ils ont pour tâche de veiller à ce que les
personnes égarées retrouvent leur chemin, et de
châtier ceux qui s’aventurent dans des endroits
où ils ne devraient pas être.
Les Rôdeurs portent également un long
chapeau triangulaire en paille, sous lequel on ne
peut distinguer que les deux lueurs bleues qui
leur servent d’yeux. Une petite clochette y est
attachée par une longue ficelle, et son tintement
indique qu’ils arrivent.

Capacités spéciales des

Rôdeurs d’Hypnos
Invocation : les Rôdeurs d’Hypnos connaissent
parfaitement le fonctionnement de
l’Impossibilité Innommable et l’emplacement
des différentes strates à un instant donné.
Ainsi, en dernier recours, ils peuvent ouvrir
un portail en une action limitée pour faire
venir 1d4 Solitaires, 1d4 Radiants, 1d6
byakhees ou 2d6 goules. Il est à noter qu’ils
utilisent souvent ce moyen de diversion pour
s’enfuir, car ils n’ont en réalité aucun contrôle
sur ces créatures.

183
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 Voix fascinante : lorsqu’un Rôdeur d’Hypnos
s’adresse à un être, il peut moduler les
fréquences de sa voix afin de pénétrer dans
l’esprit de la cible pour l’influencer. Celle-ci
doit alors réussir un test opposé d’INT contre
le CHA du Rôdeur. Si elle échoue, elle suivra
un ordre court donné par celui-ci. L’ordre ne
doit toutefois pas la mettre directement en
danger ou en conflit avec elle-même. La cible
peut retenter le test chaque tour pour se libérer
de cette influence mentale (+2 par allié qui
vient l’aider à reprendre ses esprits). Le Rôdeur
ne peut utiliser cette capacité qu’une fois par
personne et par rencontre.
Sorts : les Rôdeurs d’Hypnos connaissent
l’équivalent des sorts suivants : Détection de
la magie (2), Dissimulation dans la brume
(1), Injonction (1), Paume de Bouddha (2)
et Rempart du retour à la source (3). Ils
peuvent les activer deux fois chacun avant de
devoir se reposer, mais l’activation nécessite
une action simple.
Shikigami de Tindalos
(Tindalos no shikigami)
Venues d’une cité hors de l’espace et du temps,
ces entités sont invoquées par un rituel de
dessin et ressemblent à une estampe au lavis en
perpétuel mouvement. En effet, une fois le rituel
accompli, elles apparaissent dans un premier
temps sous la forme d’une brume étoilée verte et
scintillante, et jaillissent de l’objet d’invocation
(d’abord la tête, puis le corps). Il est difficile
de les décrire, car ceux qui les rencontrent
ont un destin funeste. Cependant, d’anciens
parchemins font tous mention de leurs formes
évanescentes et de leurs miroitements. Il est
impossible de les repousser, et tout individu
aidant leur cible se verra poursuivi à son tour.

Rôdeurs d’Hypnos
NC 8
FOR +2 ; DEX +2 ; CON +3 ;
INT +2 ; PER +2 ; CHA +1 ;
DÉF 16 ; PV 40 ; Init 12.
Bâton +10 ; DM 1d8 + 2.
Frappe écrasante (L) : un Rôdeur d’Hypnos
peut choisir d’avoir un malus de -5 à son jet
d’attaque, mais ainsi doubler ses DM en cas de
réussite (et les tripler en cas de critique). Cette
action inflige toujours des DM temporaires,
quels que soient les avantages accessibles.
Maîtrise des allers-retours : un Rôdeur
d’Hypnos porte deux attaques, et la seconde
se fait au d12.
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire rate le
Rôdeur d’Hypnos en Défense totale, ce dernier Capacités spéciales des shikigami
peut tenter une attaque en action gratuite. de Tindalos
Voltigeur : lorsqu’un Rôdeur d’Hypnos fait Immunités : un shikigami de Tindalos ne peut
une attaque après une action de mouvement être Ralenti ou Surpris, sauf par magie.
dans un même tour, il gagne un bonus de +2 à
son Initiative, à son attaque et à sa DÉF grâce Ichor nécrotique : un shikigami de Tindalos
à ses manœuvres déstabilisantes. suinte d’une espèce d’aura bleuâtre qui le
recouvre complètement. Ainsi, lorsqu’il touche
une cible, elle subit 5 de DM supplémentaires
à cause de l’ichor qui empoisonne sa chair
et la putréfie. De plus, elle subit également à
chaque tour 5 de DM tant qu’elle n’a pas utilisé
une action limitée pour se débarrasser de cette

184
innommable énergie qui la recouvre.
Passe-muraille : un shikigami de Tindalos
peut traverser n’importe quelle matière pour
se déplacer. En combat, il ne peut traverser
qu’un élément par tour et ne peut y finir son
mouvement.
Vision dimensionnelle : un shikigami de
Tindalos perçoit tout ce qui se trouve autour de
lui à un kilomètre à la ronde, y compris à travers
les différentes matières. Il est donc impossible
de se cacher, sauf grâce à la magie.
Shikigami de Tindalos
NC 8
FOR +3 ; DEX +1 ; CON +5 ;
INT +3 ; PER +1 ; CHA +4 ;
DÉF14 ; PV 25 ; Init 16.
Griffe +7 ; DM 1d8 + 8 (+5 d’Ichor
nécrotique).
Langue +7 ; DM 2d8 + 8 (+5 d’Ichor
nécrotique).
Apparence effrayante : voir un shikigami de
Tindalos oblige à faire un test de Résistance
mentale difficulté 10 (1 PS).
Vitesse effroyable : un shikigami de Tindalos
a un mouvement de 40.
Shikome
Une shikome est une créature féminine
surnaturelle considérée comme une sorcière ou
une messagère du Yomi.
Elle prend tout d’abord l’apparence d’une
jeune fille mélancolique en pleurs pour
attirer ses victimes. Quand une personne est
suffisamment proche d’elle, elle l’envoûte et fait
en sorte qu’elle la suive. Elle reprend ensuite
sa véritable apparence, celle d’une jeune
femme aux cheveux blancs, avec de profonds
yeux noirs dont les larmes noirâtres coulent
le long de ses joues. Ce liquide est un acide
très puissant, capable de dissoudre n’importe
quelle matière.
La shikome est réputée pour son cri très aigu.
En effet, celui-ci est un mélange de diverses
plaintes humaines et animales, ce qui le rend
très dangereux pour l’oreille humaine, et la
shikome le pousse souvent quand quelqu’un est
Bestiaire de Cthulhu No Kami
sur le point de mourir.
Autre point particulièrement effrayant chez
ces créatures, lorsqu’elles voient leur reflet
dans un miroir, celui-ci les révèle telles qu’elles
sont : putrides et souillées par les terres mortes
du Yomi. Leur visage en décomposition se
désagrège alors, en laissant apparaître des
lambeaux de chair grouillant d’insectes.
En outre, les shikome, lorsqu’elles sont appelées
pour maudire une tierce personne, marquent
leur proie de leur main en les serrant, ce qui
laisse des traces de brûlures cutanées. Ainsi,
une fois marquée, la cible ne pourra plus se
soustraire à la chasse lancée par la shikome, qui
la harcèlera avant de la tuer de la manière dont
celle-ci est morte lorsqu’elle était une humaine.
En effet, les shikome sont des femmes décédées
dans des circonstances impliquant une grande
tristesse ou une haine profonde et, avant de
rendre leur dernier souffle, elles sont récupérées
par Izanami elle-même pour éviter que leur
âme erre sur terre et devienne un onryō ou
un yokai vengeur, et seules les larmes d’autres
shikome purifiées peuvent les bannir.
Capacités spéciales des shikome
Immunités : les shikome sont immunisées
contre les effets de nécrose, de putréfaction et
d’amputation. Elles divisent tous les DM non
infusés d’énergie par deux et ne peuvent être
Affaiblies, Ralenties ou Paralysées, sauf par magie.
Absorption d’essence magique : si la shikome
blesse une cible au corps à corps, cette dernière
doit réussir un test de CHA difficulté 10. Si elle
échoue, elle perd 1d4 points de maho.
Infliger l’horreur (L) : la shikome hurle, d’un cri
vibrant et rauque. La victime doit alors réussir
un test de VOL difficulté 10 ou perdre 1 PS et
s’enfuir le plus loin possible du monstre pendant
trois tours. En cas de réussite, la cible doit quand
même fuir pendant un tour. Ce pouvoir ne peut
être utilisé qu’une fois par combat.
Infliger le tourment : la shikome doit posséder
des informations sur sa cible, comme son nom,
son âge et son lieu de résidence. Elle doit ensuite
faire ce rituel à la nuit tombée, et implorer
l’aide d’un yokai dont la nature sera adaptée
au tourment psychologique qu’elle souhaite
infliger. Ainsi, pour la journée suivante, la cible
sera mentalement perturbée par le rituel, se
concentrera notamment sur des détails hors de
propos ou aura un comportement étrange avec
son entourage. Elle est désormais considérée
comme Affaiblie pour le reste de la journée
à cause de son manque de concentration.
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 Un événement moralement difficile (comme
un licenciement ou un divorce) l’obligera
également à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Mort-vivant : les shikome n’ont pas besoin de
boire, de manger ou de dormir pour subsister,
mais elles ne récupèrent aucun PV et doivent
absorber l’essence magique (points de maho)
pour se régénérer.
Suivre une cible : la cible doit avoir eu un
contact direct avec la main de la shikome, dont
l’effet perdure pendant une semaine. Ainsi,
pendant ce délai, la créature sait toujours dans
quelle direction se trouve sa cible, si elle est en
mouvement et à quelle distance. La portée de la
connexion n’a aucune limite.
Vulnérabilités : montrer son vrai visage à une
shikome grâce à un miroir lui inflige l’équivalent
de sa capacité Infliger l’horreur comme si elle
avait échoué. De plus, les larmes acides qui
coulent de ses yeux peuvent être purifiées en
les réceptionnant dans de l’eau claire. Cette
eau peut alors être jetée sur la créature avec
une ATD (3 mètres maximum). Si elle touche,
la shikome est alors instantanément renvoyée
au Yomi. L’utilisation et le « sacrifice » du sort
mineur Avatar aqueux constitue également une
alternative pour un onmyōji. Le personnage doit
alors réussir une ATC contre la shikome, mais
cela permet la purification ET le bannissement
dans le même temps.
Sorts (L) : les shikome connaissent les sorts
suivants : Absorption d’essence magique (3),
Affliction aggravée (1), Attaque sonore (2),
Caresse d’Izanami (4), Fouet de l’esprit (2),
Magie souillée (3), Malédiction (1), Morsure de
Jigoku (1) et Vol de vie (2).
L’activation ne coûte rien, mais chaque sort ne
peut être utilisé qu’une fois avant qu’elles ne
doivent se reposer.
Shikome
NC 9
FOR +3 ; DEX +4 ; CON +4 ;
INT +2 ; PER +3 ; CHA +5 ;
DÉF 15 ; PV 35 ; Init 13.
Griffes +12 ; DM 1d6 + 3.
Apparence effrayante : lorsqu’un personnage
réalise la véritable nature de la shikome,
il doit faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
186
Solitaires (Kodokusha)
et Radiants (Hikaru mono)
Les Solitaires sont des entités qui se sont égarées
sur les chemins de l’Impossibilité Innommable.
Ils sont devenus des créatures vides, des
coquilles errantes et fantomatiques, des spectres
qui ne communiquent que par les cris et les
murmures douloureux qu’ils émettent. Leurs
yeux sont gris et leurs cheveux blancs.
Les Radiants sont des Solitaires évolués, des êtres
dont l’énergie spirituelle était élevée comme des
sorciers, des onmyōji, des miko, des prêtres, des
shugenja, etc. Ils se déplacent à quatre pattes, et
leur face abdominale est tournée vers le haut,
cette dernière étant chargée d’une multitude
de cristaux de Ki vert émeraude. Leur tête peut
tourner à 360°, et est en hyper extension pour
permettre leur orientation dans l’espace.
Capacités spéciales des Solitaires
et des Radiants
Immunités : les Solitaires et les Radiants ne
peuvent être Étourdis, Renversés, Immobilisés,
Paralysés ou Affaiblis autrement que par magie.
Ils ont également une RD de 5.
Écho spirituel : lorsque les Solitaires et les
Radiants regardent un personnage dans les
yeux pour la première fois, ce dernier doit faire
un test de Résistance mentale difficulté 15, car
il réalise qu’il fait face à une âme corrompue qui
va essayer de lui faire subir le même sort.
Fantomatique : ces âmes errantes flottant au-
dessus de la matière ont un mouvement de 10
dans n’importe quelle direction, et celui-ci
ignore toute pénalité ou impossibilité de terrain,
ce qui leur permet même de « voler » vers le haut
pendant un tour avant de devoir redescendre.
Ils traversent également la matière inerte sans
aucun problème, mais leur essence ne peut pas
y demeurer. Un Solitaire ou un Radiant qui finit
son mouvement dans de la matière subit 5 DM.
Mort-vivant : les Solitaires et les Radiants n’ont
pas besoin de manger, de boire ou de dormir
pour survivre.
Solitaire
NC 5
FOR +0 ; DEX +2 ; CON +0 ;
INT -1 ; PER +3 ; CHA +1 ;
DÉF 13 ; PV 20 ; Init 10.
Mains nues +4 ; DM 2 PC.
Déchiqueteur d’âme : un Solitaire a pour
objectif de récupérer le corps de sa cible, par
conséquent ses attaques sont tournées vers
l’esprit qui y réside afin de le détruire ou de le
bannir. Les DM du Solitaire s’appliquent donc
aux points de sérénité, puis aux points de folie
de sa cible. Si cette dernière rate un test de
Résistance mentale, elle doit immédiatement
réussir un test d’INT difficulté 10 ou ne pas
comprendre que son âme se fait arracher de
son corps et mourir. Sinon, elle tient bon mais
finit par s’évanouir lorsque le Solitaire lui
inflige 6 points de folie ou plus. Un critique
ajoute 1 point de folie immédiat, même s’il
reste des points de sérénité à la cible.
Intangible : si un Solitaire veut interagir avec
son environnement, il doit passer un tour à se
concentrer pour se manifester. Il devient alors
très visible et peut agir ou être affecté par la
matière. Il lui suffit d’une action gratuite pour
redevenir éthéré, et il est immunisé contre les
DM physiques non infusés d’énergie lorsqu’ils
sont éthérés.
Radiant
NC 6
FOR +0 ; DEX +3 ; CON +0 ;
INT -3 ; PER +3 ; CHA +3 ;
DÉF 15 ; PV 25 ; Init 12.
Excroissances +9 ; DM 1d8.
Affûté : les excroissances que les Radiants
peuvent générer sont capables de déchirer
le corps d’un homme en un seul coup. Elles
ignorent 2 points de défense et de RD issus
d’une armure.
Attaque multiple : un Radiant peut frapper
avec cinq excroissances en une action
d’attaque. Il peut toucher des ennemis
différents, mais chaque cible ne peut subir que
deux attaques maximum en simultané.
Frappe en finesse : un Radiant utilise son
mod. de DEX au lieu de celui de FOR pour
ses jets d’ATC avec ses excroissances, et gagne
un bonus de +2 à l’initiative lorsqu’il frappe
(inclus dans le profil).
Lumineux : les cristaux du Radiant diffusent
de la lumière. Tout test de PER pour le
remarquer a un bonus de 5.
Résistance magique : les sorts de tous types
voient leur difficulté augmenter de 5 lorsqu’ils
ciblent directement ou indirectement un Radiant.
Choses Inconcevables
Bestiaire de Cthulhu No Kami
(Imawashiki mono)
Ces monstrueuses entités ont des gabarits
spectaculaires. Elles signent souvent la fin de vie
des Eiyu trop curieux qui croisent leur chemin.
Dard rouge (Aka
dokushin)
Le Dard rouge est un rejeton de Mugenbo. Cette
créature couleur vermillon a une silhouette
de forme insectoïde et mesure une dizaine
de mètres de haut. Elle possède deux paires
d’ailes puissantes, et une tête chitineuse avec
quatre paires d’yeux, dont deux immenses. Un
neuvième œil, qui occupe une position centrale,
voit les auras magiques, alors que sa carapace lui
permet de se construire un voile d’invisibilité.
Sa bouche a plusieurs mandibules acérées et,
sur son abdomen, une sorte d’agrégat rocheux
contient tous les nutriments nécessaires à sa
progéniture, qu’elle a absorbés au préalable.
En effet, cette entité hermaphrodite n’a pas
besoin de partenaire pour se reproduire et a la
capacité de s’autoféconder tous les trente ans en
s’injectant son propre sperme. Elle pond ensuite
ses œufs dans les cavernes situées non loin des
monts Kiso et, durant sa gestation, elle ingère
une grande quantité de nourriture d’origine
animale ou humaine qu’elle stocke dans son
abdomen pour préparer l’arrivée de ses rejetons
(entre vingt et quarante par portée). Après avoir
pondu, elle s’endort jusqu’à l’éclosion des œufs,
et seuls les cris de sa progéniture sont capables
de la réveiller.
Son corps se termine par un dard brumeux,
dont la piqûre endort sa victime. Celle-ci est
alors plongée dans un sommeil profond, qui
emporte son esprit dans le monde souterrain
des contrées du Rêve sans possibilité de retour.
Capacités spéciales du Dard rouge
Immunités : un Dard rouge ne subit que la
moitié des DM de toute source, sauf la magie.
Attaques multiples : un Dard rouge peut utiliser
ses quatre pattes, son dard et ses mandibules
avec une action d’attaque, soit un total de six
attaques qu’il répartit à sa guise. En revanche, il
n’engloutit qu’une seule créature à la fois.
Domination : un Dard rouge domine
mentalement tous les êtres dépourvus d’âme
présents dans un rayon de 100 mètres autour de
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 lui. Cela ne lui demande aucune concentration
ou action pour les diriger.
Engloutissement : après avoir réussi une attaque
de morsure, un Dard rouge peut faire un test de
FOR opposé avec sa victime. S’il réussit, il l’a
avalée. La victime est alors considérée comme
Immobilisée et subit automatiquement 2d6 DM
(constriction) par tour jusqu’à ce que mort
s’ensuive. Tant que le Dard rouge l’absorbe, elle
ne peut faire qu’une seule action par tour, soit
une attaque en lui infligeant 20 DM dans un
même tour, soit tenter de s’extirper de la créature
en réussissant un test de FOR difficulté 20 (+2
par allié à la rescousse).
Immortel : un Dard rouge ne vieillit pas, il
peut mourir s’il est tué volontairement ou par
accident, mais peut vivre des millénaires.
188
Régénération : un Dard rouge régénère 5 PV
par tour tant qu’il n’est pas réduit à 0 PV.
Venin : si une cible est touchée par l’attaque
d’un Dard rouge, elle doit réussir un test de
CON difficulté 20 (15 pour la progéniture) ou
se retrouver inconsciente dans l’état Paralysé.
Au tour suivant, elle doit réussir un test de
CHA difficulté 20 ou mourir, son esprit étant
alors définitivement projeté dans les contrées
du Rêve.
Dard rouge
NC 16 ; Taille gigantesque
FOR +8 ; DEX +2 ; CON +9 ;
INT +2 ; PER +4 ; CHA +4 ;
DÉF 19 ; PV 160 ; Init 15.
Griffes +12 ; DM 2d6 + 8.
Morsure +12 ; DM 2d10 + 8.
Dard +12 ; DM 2d8 + 8.
Abominable : voir un Dard rouge oblige
à faire un test de Résistance mentale
difficulté 15 (2 PS). Voir une créature
complètement absorbée par un Dard rouge
oblige à faire un nouveau test difficulté 10
ou 15 s’il s’agit d’un compagnon (2 PS). Si
l’Eiyu est lui-même absorbé et qu’il s’en sort,
la difficulté est de 20.
Progéniture du Dard rouge
NC 12 ; Taille géante
FOR +4 ; DEX +1 ; CON +4 ;
INT +0 ; PER +1 ; CHA +2 ;
DÉF14 ; PV 70 ; Init 11.
Griffes +7 ; DM 1d8 + 4.
Morsure +7 ; DM 2d6 + 4.
Dard +7 ; DM 2d6 + 4.
Abominable : voir la progéniture d’un Dard
rouge oblige à faire un test de Résistance
mentale difficulté 15 (2 PS). Voir une créature
complètement absorbée par le Dard rouge
oblige à faire un nouveau test difficulté 10
ou 15 s’il s’agit d’un compagnon (2 PS). Si
l’Eiyu est lui-même absorbé et qu’il s’en sort,
la difficulté est de 20.
Hanabi, la Couleur
tombée du ciel (Hanabi,
uchu kara no iro)
La Couleur tombée du ciel est descendue sur la
péninsule d’Izu située dans la région de Chubu.
Elle a alors imprégné et irradié la zone, et le
minerai issu des mines qui s’y trouvent en porte
d’ailleurs les stigmates. En effet, ces roches
ressemblent à des gemmes de quartz couleur lilas
et violet, comme de l’amétrine, un matériau très
utilisé dans les feux d’artifice pour créer le très
rare et le très recherché violet. Par conséquent,
lorsqu’une trop grande quantité de ces feux
explose, une brèche apparaît, créant un portail
dans un plan qui invoque Hanabi. On peut alors
apercevoir des lueurs phosphorescentes de
couleurs indescriptibles et évanescentes dans
les tons mauves, qui provoquent la terreur chez
ceux qui les voient. Ces miroitements glissent
ensuite sur le sol ou s’envolent en alternant
différents spectres lumineux, incandescents et
extrêmes. Lorsque la Couleur tombée du ciel
dévore sa victime, celle-ci se teinte en violet et
son visage se tord d’effroi. Lors d’un assaut, on
ressent une moiteur similaire à l’humidité de la
saison des pluies, et l’air devient irrespirable et
oppressant, avec des relents de soufre.
Selon les légendes
Nommé Langue Rouge (Aka shita), ce
mystérieux esprit prend la forme d’un nuage
sombre et griffu, au visage velu et bestial et à la
longue langue rouge vif (le reste de son corps est
dissimulé dans les nuages). Il apparaît durant
les mois d’été, lorsque les pluies tant attendues
arrivent. Parfois, c’est le visage d’une jeune fille
rouge qui apparaît, et ceux qui la voient tombent
gravement malades, et ont de fortes fièvres.
Capacités spéciales de Hanabi
Aura de servitude : toutes les 8 heures, les
créatures vivantes présentes dans la zone
d’influence de la Couleur doivent faire un test de
CHA difficulté 12 ou ne plus pouvoir s’éloigner
de la zone tant que la Couleur y exerce son
influence. Elles ressentent un immense malaise,
mais ne peuvent se résoudre à partir.
Croissance : quand la Couleur apparaît, elle a
1 PV. Durant les premiers mois, elle gagne 1 PV
par mois et se contente d’être dormante. Dans sa
zone d’influence, les fruits et les petits animaux
grandissent vite, mais ils sont difformes et leur
goût est infect. À partir de 5 PV, la Couleur
draine la vie des créatures pour grossir.
Lorsqu’elle atteint sa maturité (le nombre de PV
Bestiaire de Cthulhu No Kami
correspondant à sa taille), elle quitte la Terre
pour l’espace.
Drain de vie : la nuit, lorsque la Couleur est
active, sa zone d’influence diffuse une lueur
malsaine. Chaque créature qui s’y trouve doit
réussir un test de CON difficulté 15 ou perdre
1 point sur son score maximum de PV, point
gagné par la Couleur. De plus, une créature
devient grisâtre, cendreuse et ridée au fur et à
mesure qu’elle est drainée et finit par mourir
en se désagrégeant comme un tas de cendres.
Un personnage témoin de cette horrible fin doit
faire un test de Résistance mentale difficulté 15.
Une fois la Couleur partie ou vaincue, les PV
perdus sont récupérés au rythme de 1 par mois.
Taille : la taille d’une Couleur est égale
au diamètre du fragment de météore en
centimètres. La couleur influence une zone
dont le diamètre est égal à cette valeur en mètres
(par exemple, une Couleur de 20 centimètres
draine la vie dans un diamètre de 20 mètres).
La plupart des Couleurs ont une taille comprise
entre 10 et 100 centimètres, mais certains
spécimens peuvent aller jusqu’à 250.
Hanabi,
la Couleur tombée du ciel
NC 1 + (taille/20 cm)
FOR -4 ; DEX +4 ; CON +3 ;
INT -2 ; PER -2 ; CHA -2 ;
DÉF 14 ; PV spécial ; Init 18.
Immunités : la Couleur est immunisée contre
toutes les attaques physiques.
Faisceau lumineux : +5 DM selon sa taille.
PV : ses PV dépendent de son niveau de
croissance, jusqu’à un maximum égal à sa
taille.
Faisceau lumineux : la Couleur peut
concentrer sa lumière pour obtenir un
faisceau brûlant, mais cela lui coûte 1 PV par
attaque réussie. Les DM infligés dépendent de
ses PV actuels : 1 à 20 = 1d6, 21 à 50 = 2d6,
51+ = 3d6.
Vulnérabilité à la lumière : la Couleur craint
le soleil, et une vive lumière la met en fuite. Un
faisceau de lampe torche lui inflige 1 DM sur
un test d’attaque à distance réussi, des phares
de voiture ou un projecteur 1d4 DM. Elle n’est
hélas pas vraiment sensible à la lumière des
torches ou des lanternes traditionnelles.
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 Maigre bête de la nuit
(Night gaunt)
Les serviteurs du Seigneur du Grand Abyme,
Nodens, n’ont ni culture ni langage. Ces créatures
impies tout droit sorties des ténèbres les plus
sombres ont un corps anthropomorphe mince
et à la sombre peau gluante et caoutchouteuse
aux reflets violets. Si elles n’ont pas de visage,
elles ont de longues cornes qui partent vers
l’avant puis se recourbent de manière circulaire
vers l’arrière. Leur première queue, barbelée
et tranchante, est capable de déchiqueter leur
proie lors d’une attaque. Leur seconde, qui
évoque celle d’un dragon, est en perpétuel
mouvement et est sensible aux vibrations qui
se dégagent des êtres vivants en approche. Les
Maigres bêtes de la nuit ont de puissantes griffes
acérées aux extrémités préhensiles de leurs
quatre membres, et volent grâce à leurs grandes
ailes chitineuses de chauve-souris.
Capacités spéciales des Maigres bêtes
de la nuit
Créature onirique : les Maigres bêtes de la nuit
vivent principalement dans les contrées du Rêve.
Leur nature défie donc parfois la logique, même
lorsqu’elles se trouvent dans le monde réel.
Lorsqu’elles meurent, leur corps se dissout jusqu’à
disparaître complètement en quelques heures.
Malgré leur taille et leur allure imposante, elles
possèdent une vitesse de 30 lorsqu’elles volent, et
il ne leur faut qu’une action limitée pour atterrir
ou décoller sans élan.
Discrète : les Maigres bêtes de la nuit sont très
sombres et se déplacent sans émettre le moindre
bruit, au sol comme en vol. Les tests de PER
pour les repérer ont un malus de 5 la nuit.
Peau venimeuse : la peau des Maigres bêtes de la
nuit sécrète un mucus bleu qui a la particularité
de complètement parasiter le système nerveux
d’un être. Lorsqu’un personnage est blessé par
l’une de ces créatures, il doit réussir un test
de CON difficulté 15 ou se retrouver Paralysé
pendant une heure.
Maigre bête de la nuit
NC 7 ; Taille grande
FOR +2 ; DEX +4 ; CON +2 ;
INT -1 ; PER +3 ; CHA -3 ;
DÉF 16 ; PV 30 ; Init 13.
190
Griffes +6 ; DM 1d6 + 2.
Queue +6 ; DM 1d8 + 2.
Apparence effrayante : voir une Maigre bête
de la nuit oblige à faire un test de Résistance
mentale difficulté 10 (1 PS).
Attaque en piqué (L) : les Maigres bêtes
de la nuit peuvent attaquer une cible au sol
depuis les airs, si la cible ne doit pas se situer
à plus de 20 mètres en ligne droite. Si l’attaque
porte, la Maigre bête de la nuit et sa cible font
un test opposé de FOR ; en cas de succès de
la créature, la cible est saisie, sinon elle est
Renversée. Une cible saisie est considérée
comme Immobilisée. La Maigre bête de la nuit
peut ensuite l’emporter avec elle, généralement
vers les contrées du Rêve (ou dans une autre
région si elles y étaient déjà).
Désarmement : les Maigres bêtes de la nuit
connaissent bien le concept d’arme chez leurs
adversaires. Ainsi, lorsqu’elles touchent avec
une ATC, elles peuvent tenter de faire un test
opposé de DEX face à un adversaire armé :
si elles l’emportent, elles font tomber l’arme
par terre.
Montagne maudite et
errante (Norowareta
yama)
Ces entités sont assez peu nombreuses sur
l’Archipel, et sont apparues lors de la création
par les Dieux Très Anciens Izanami et Izanagi
de la prison terrestre de N’Metzu. En effet,
les Montagnes maudites et errantes sont
leur progéniture. Cependant, à l’instar de
leurs frères et sœurs (Awaji, Shikoku, Oki,
Kyushu, Iki, Tsushima, Sado et Honshu), elles
ont décidé de quitter la mer et de rejoindre
la surface de l’archipel principal pour le
parcourir et le protéger. Elles ressemblent donc
à une montagne, dont la partie rocheuse est
similaire à une carapace minérale sur laquelle
la vie s’est développée, en symbiose avec son
environnement. On y trouve ainsi des vallées,
des ruisseaux, des rivières et des forêts. La
morphologie ventrale des Montagnes maudites
et errantes rappelle celle des crabes : elles
possèdent cinq paires de pattes végétales, dont
la première est terminée par deux titanesques
pinces. L’abdomen est mou et dépourvu
de carapace et, en son centre, se trouve le cœur
pulsant, vert et incandescent de la créatu
Selon les légendes
Si le mont Fuji, considéré comme un kami,
serait une Montagne maudite et errante, il
existe également des conteurs itinérants qui
narrent les récits d’une armée impériale qui,
en déroute, se serait réfugiée dans une de ces
montagnes. Au matin, cette dernière et la
montagne auraient disparu.
Capacité spéciale des Montagnes
maudites et errantes
Immunités : une Montagne maudite et
errante est immunisée contre tous les dégâts
physiques, sauf au niveau du cœur. Elle
est également immunisée contre les états
Renversée, Ralentie et Étourdie, même par
magie. Enfin, son cœur possède une RD de 10
contre les attaques physiques.
Discrètes : les Montagnes maudites et
errantes sont parfaitement décrites par leur
nom. Seul un test de géographie, de sciences
de la vie ou d’histoire réussi (difficulté 15)
permettra de soupçonner un problème dans
la région (et ce sont bien là les seuls moyens
de s’en rendre compte).
Domination de la vie : les créatures sauvages
ou primitives vivant sur une Montagne maudite
et errante subissent une étrange forme de
domination mentale, et ne s’attaquent que
lorsque la chaîne alimentaire les y oblige. Elles
semblent également partager une connexion
empathique les unes envers les autres, ce qui
leur permet notamment de savoir où chacune
se trouve. Enfin, leur score d’INT devient égal à
celui de la Montagne (ce qui, pour beaucoup de
créatures, devient un avantage terrifiant).
Vie symbiotique : une Montagne maudite
et errante fait peu de cas des êtres qui la
parcourent. Cependant, l’écosystème vivant
étant en symbiose avec elle, toute agression
d’une créature ou de la Montagne elle-même
sera interprétée comme une agression par
toutes les formes de vie présentes, y compris
la Montagne. Tous les êtres (animaux le plus
souvent, mais certains monstres peuvent
parfois y vivre) attaqueront les intrus à vue tant
qu’ils n’auront pas quitté la Montagne ou auront
été tués.
Vulnérabilité : le cœur d’une Montagne
maudite et errante est le seul moyen de la tuer.
S’il est détruit, elle meurt alors immédiatement
et son contrôle mental s’arrête.
Bestiaire de Cthulhu No Kami
Montagne maudite et errante
NC 18 ; Taille gargantuesque
FOR +10 ; DEX +2 ; CON +10 ;
INT -2 ; PER +0 ; CHA +1 ;
DÉF 20 ; PV (cœur) 200 ; Init 10.
Pinces +15 ; DM 5d10 + 10.
Écrasement : une Montagne maudite et
errante peut frapper en dessous de son corps
avec ses pattes afin d’écraser les éléments
perturbateurs qui oseraient trop s’approcher.
Les cibles vivantes doivent réussir un test de
DEX difficulté 15 ou subir 2d8 de DM et être
rejetées à 20 mètres de la créature ; en cas de
réussite, elles sont tout de même Renversées.
Les 2d8 s’appliquent automatiquement aux
structures dans la zone, les véhicules sont
Renversés et les bâtiments se fragilisent.
Engin de siège : une Montagne maudite et
errante double ses DM sur les structures.
Saisie : une Montagne maudite et errante
peut saisir une créature ou un objet avec ses
pinces. Les cibles vivantes doivent réussir
un test de FOR difficulté 20 ou mourir sur-
le-champ. Les DM de la pince s’appliquent
automatiquement aux structures.
Shoggoths
Shoggoths originaux
Les shoggoths étaient des serviteurs des
Choses Très Anciennes, un des tous premiers
peuples à avoir colonisé la Terre il y a des
milliards d’années, avant de se rebeller et de
combattre leurs maîtres. Conçus comme des
bêtes de somme polyvalentes, ce sont des
êtres énormes et informes, capables de se
créer toutes sortes d’organes et d’appendices
temporaires : tentacules pour se saisir d’un
objet ou d’une victime, cordes vocales pour
communiquer, etc. Amphibiens, ils préfèrent
les abîmes océaniques, et sont très rares sur
la terre ferme. Les Profonds les utilisent
parfois comme serviteurs et force de frappe,
une fois qu’ils sont contrôlés par un puissant
sorcier. Cependant, malheur à celui qui
perd son ascendant sur un tel valet : un
shoggoth est sans doute une des créatures
les plus terribles et dangereuses qu’un
personnage puisse rencontrer. Abominables
191
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 et indescriptibles, plus gigantesques qu’une
rame de métro, ce sont des amas informes
de bulles protoplasmiques, légèrement
phosphorescentes, avec une myriade de globes
oculaires qui apparaissent et disparaissent
aussitôt en pustules de lumière verdâtre.
Homoncule de chair (Niku homonculus,
proto shoggoth humain)
Il y a bien longtemps, un érudit nommé Iro no
Shimizu, un grand onmyōji de la cour impériale,
a étudié un vieux codex écrit par des Choses
Très Anciennes. Celui-ci, une fois décrypté, lui
a permis d’avoir accès au secret de la création
des serviteurs nommés shoggoths. Pensant
avoir découvert une nouvelle voie de magie qu’il
nomme shendorisme, il pratique ses premières
expériences sur des prisonniers humains pour
créer des « proto shoggoths », qu’il nomme niku
homonculus. Leur corps d’envergure titanesque
est un agrégat globuleux et extensible. En
effet, un shoggoth peut modifier sa forme
comme il le désire, afin de faire apparaître les
excroissances préhensiles et autres organes
dont il a la nécessité. Ainsi, ils n’ont en réalité
pas de forme propre et sont constitués d’une
gelée gluante où macèrent membres et têtes,
sorte de « tas de viande souple » à la fois
tendineux et musculeux. Ils se déplacent grâce
à des appendices dissimulés sous leur face
inférieure. Leur arrivée est annoncée par des
bruits de succion accompagnés d’un halètement
de douleur, que cette chose ressent lors de ses
moindres mouvements, même si elle peut créer
des appendices tentaculaires musculeux et
suintants en très peu de temps.
Lorsque les agissements d’Iro no Shimizu ont
été découverts, ce dernier a été exilé sur une
petite île non loin du royaume de Yamatai, où il
a continué ses expérimentations.
Homoncule sylvestre (Ki homonculus,
proto shoggoth yokai)
Ces entités sont issues de la corruption de certains
yokai. Ainsi, lorsque les kodama (ces yokai des
arbres) sont privés de leurs sanctuaires et des
forêts qu’ils protègent, ils finissent par errer et
dévier pour basculer dans une folie meurtrière.
Ils entendent alors l’Appel du lointain, un chant
qui les rassemble et leur permet de fusionner en
un amas luisant et ectoplasmique percé d’une
multitude de petits yeux blancs. Ces créatures
dégagent une aura verte, et elles peuvent, comme
les shoggoths, se distendre à volonté. Leur
unique instinct est de tuer.
192
Capacités spéciales des shoggoths
Immunités : un shoggoth ne subit que la moitié
des DM des armes à feu.
Engloutissement : après avoir réussi une
attaque de tentacule(s), un shoggoth peut faire
un test de FOR opposé avec sa victime. S’il
réussit, il commence à l’engloutir. Elle subit
alors automatiquement 2d6 DM (constriction)
par tour jusqu’à ce que mort s’ensuive. Tant que
le shoggoth l’absorbe, elle ne peut faire qu’une
seule action par tour, soit une attaque, soit
tenter de s’extirper de la créature en réussissant
un test de FOR difficulté 20 (15 pour un
shoggoth mineur, avec un bonus de +2 par allié
à la rescousse).
Régénération : un shoggoth régénère 5 PV par
tour tant qu’il n’est pas réduit à 0 PV.
Tentacules : un shoggoth peut générer jusqu’à
8 tentacules (4 pour un shoggoth mineur) pour
attaquer des cibles différentes simultanément
(une seule attaque par cible). En revanche, il
n’engloutit qu’une seule créature à la fois.
Shoggoth, mineur
NC 6 ; Taille grande
FOR +5 ; DEX +1 ; CON +5 ;
INT +0 ; PER +1 ; CHA -4 ;
DÉF 15 ; PV 40 ; Init 12.
Tentacules (3 mètres) +6 ; DM 1d6 + 1.
Apparence effrayante : voir un shoggoth
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Shoggoth
NC 10 ; Taille énorme
FOR +9 ; DEX +1 ; CON +9 ;
INT +0 ; PER +1 ; CHA -4 ;
DÉF 16 ; PV 70 ; Init 12.
Tentacules (5 mètres) +10 ; DM 1d6 + 3.
Abominable : voir un shoggoth pour
la première fois oblige à faire un test de
Résistance mentale difficulté 15 (2 PS). Voir
une créature complètement absorbée par
un shoggoth oblige à faire un nouveau test
difficulté 10, ou 15 s’il s’agit d’un compagnon.
Si l’Eiyu est lui-même absorbé et qu’il s’en
sort, la difficulté est de 20.
 Bestiaire de Cthulhu No Kami

193
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 Chapitre 7

Les entités
du folklore japonais
Dans le folklore japonais, on recense plusieurs millions d’entités communément
nommées yokai. Dans ce chapitre, nous vous proposons une classification propre
à l’univers du jeu :
• Les mushi (p.196), créatures insectoïdes, voire quasiment microbiennes,
susceptibles de transformer tout être vivant avec qui elles entrent en contact ;
• Les yokai (p.198), l’ensemble des « monstres » connus des légendes et mythes
traditionnels ;
• Les yūrei (p.233), les esprits, revenants, spectres et autres fantômes tourmentés
et vengeurs.
Dans le monde de Cthulhu No Kami, toutes ces créatures surnaturelles sont
apparues lorsque les émanations de Ki, l’énergie dégagée par N’Metzu à travers
les brèches de sa prison terrestre, sont entrées en contact avec des organismes
présents à la surface (végétaux, animaux, sentiments, etc.).

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 Dans le but de faciliter la recherche de créatures
issues des contes et légendes japonais, nous avons
préféré différencier « Mythe de Cthulhu » et
folklore. Toutefois, au vu du nombre important
de ces créatures, nous vous en proposons dans
ce chapitre une description non exhaustive.
Le Sensei peut ainsi proposer des kaidan à des
joueuses et joueurs novices, où seul, de prime
abord, le côté folklore est apparent, sans qu’ils
se doutent avant la partie que ce sont en réalité
les forces invisibles du Mythe de Cthulhu qui en
sont les antagonistes principaux.
Les mushi
Souvent confondus avec des insectes, les
mushi (terme que l’on pourrait traduire par
« bestiole »), sont des créatures vivantes
primordiales, ni végétales, ni animales,
et dénuées de conscience. Invisibles pour
le commun des mortels, elles sont dotées
d’étranges caractéristiques quasi surnaturelles.
Il existe une multitude de mushi de formes
et de tailles différentes. Chacune de ces
formes de vie « simples » est néfaste pour
l’être humain, car elle peut lui transmettre
des maladies, voire des mutations physiques
et/ou psychiques.
Capacités communes
Tous les mushi ont les facultés communes
décrites ci-après. Vous trouverez ensuite trois
mushi connus des légendes japonaises à titre
d’exemple, chacun possédant, en plus de ces
dernières, des capacités spéciales. Le Sensei
est libre de créer ses propres mushi avec leurs
capacités spéciales, intrinsèques à chaque
spécimen.
De plus, les mushi n’ont pas de caractéristiques
comme toutes les autres créatures de ce
chapitre et du précédent, car d’un point de
vue technique, ils sont davantage considérés
comme des maladies.
196
Immunités : les mushi ne peuvent être touchés
par aucune attaque physique normale, et les
médicaments conventionnels n’ont aucun effet
sur leur activité.
Créature magique : les mushi n’ont pas besoin
de boire, de manger ou de dormir pour
subsister, mais ils ne récupèrent aucun PV et
doivent dévorer l’énergie vitale d’autres êtres
pour se régénérer. Enfin, leurs attaques sont
considérées comme infusées d’énergie pour ce
qu’elles peuvent affecter, y compris lorsqu’ils
ont possédé quelqu’un.
Infection : lorsque les mushi s’attaquent à un
personnage, celui-ci doit réussir un test de
CON difficulté 10 pour éviter l’infection. Il
renouvelle son test chaque tour passé à leur
contact, et la difficulté augmente de 1 par
tours consécutifs.
Vulnérabilités : les mushi sont plus sensibles
aux rituels shintô et bouddhistes, et ont un
malus de -5 pour s’y opposer ou y résister.
De plus, un personnage ayant la voie de la
médecine traditionnelle à 3 connaît de base la
composition botanique qui permet de détruire
une infection.
Haimushi
Sa morphologie générale n’est pas sans
rappeler une sorte de papillon difforme à tête
rouge. Minuscule, il présente un corps blanc
segmenté à quatre ailes colorées et duveteuses,
avec trois « pointes » au niveau de la gueule.
Comme les haimushi se logent dans les poumons
de leur hôte, ils provoquent de terribles
maladies respiratoires aux symptômes variés.
Ils peuvent également sortir du corps qu’ils
ont infecté pour voler, mais s’ils ne retrouvent
pas d’ancrage charnel, ils se transforment en
feu follet (hitodama) erratique et violent qui
finit par se consumer subitement. Sinon, ils
périssent avec leur victime.
Les haimushi étant friands de riz cuit, certains
mushishi (ou chasseurs de mushi, voir p.46)
utilisent cet ingrédient pour les attirer hors
du corps de leur hôte. Cependant, il existe
un remède qui permet de les éloigner : le
byakujutsu, à savoir de la poudre de racine
d’atractylodes, des fleurs de la famille des
tournesols asiatiques.
Capacités spéciales
Destruction : si les haimushi sortent de
leur victime pendant plus de 24 heures sans
trouver le moyen de revenir, ils finissent par
s’autodétruire, entraînant la mort de l’hôte.
Maladie : les haimushi détruisent lentement
les poumons de leur cible, qui perd un point
de CON par semaine. Lorsqu’elle arrive à
4 points perdus, elle se retrouve dans l’état
Affaibli tant qu’elle ne s’est pas débarrassée du
mushi. Si elle tombe à 0, elle décède. Si elle est
guérie, elle récupère un point de CON perdu
par semaine.
Hizō no mushi
Pour certains experts universitaires ou
folkloristes, sa morphologie évoque très
vaguement celle d’un chien ou d’un humanoïde.
Il possède des griffes acérées et un corps rouge
vif d’où émane une chaleur incandescente.
La symptomatologie d’une atteinte par un hizō
no mushi est la suivante : démarche chancelante
avec les bras écartés, accompagnée de fièvres et
de vertiges. Ce mushi se loge dans la rate, le foie
ou les muscles de ses victimes, qu’il harponne
avec ses griffes. L’infection peut toutefois être
traitée par une pharmacopée chinoise à base de
mokko (une espèce de chardon) et de daio (que
l’on surnomme la rhubarbe chinoise).
Capacités spéciales
Maladresse : la victime augmente toutes les
difficultés de ses tests de DEX de 3 à cause des
troubles physiologiques infligés par le parasite.
Maladie : le personnage est pris d’un malaise à
cause de la fièvre et subit l’état Étourdi pendant
cinq tours. Cela lui arrive un nombre de fois
par jour égal au nombre de semaines que dure
son infection.
Sanshi
Les entités du folklore japonais
Ces trois parasites forment un ensemble et
mesurent environ chacun six centimètres de
long. Ils naissent et disparaissent avec la mort
de leur hôte, après avoir perverti son corps :
Joshi pour la partie haute, Chushi pour le torse
et Geshi pour la partie inférieure. En outre,
ils le quittent tous les soixante jours pendant
le sommeil de la victime pour aller faire un
rapport aux Kamiyonanayo (voir La Voie
du Héros, p. 216) et dénoncer ses mauvaises
actions. Ces derniers décident alors de réduire
la vie de la cible pour la châtier. Une fois touché
par les sanshi, il n’existe aucun moyen d’en
guérir. Ainsi, pour diminuer leurs influences
et échapper à la sanction ordonnée par les
Kamiyonanayo, certains individus veillent
toutes les soixante nuits, les sanshi n’étant pas en
mesure de quitter le corps pour aller faire leur
rapport. Ce phénomène est d’ailleurs à l’origine
d’une fête rituelle répandue dans tout le Japon,
le Koshin, où l’on fait des veillées.
Les sanshi sont chacun responsables de
différents maux physique et psychique pour
diminuer l’espérance de vie de leurs hôtes :
• Joshi : il ressemble à un vieux sage taoïste
et se met dans le crâne de la victime. Il
provoque une perte de vision, ainsi que
l’apparition de rides et de cheveux blancs ;
• Chushi : il se loge dans le torse et évoque une
bête sauvage. Il inflige des dommages aux
organes internes et cause des cauchemars ;
• Geishi : il séjourne dans la moitié inférieure
du corps et a l’apparence d’un pied humain
à tête de vache. Il aspire la volonté et
raccourcit la durée de vie de son hôte.
Capacité spéciale
Vie éphémère : la victime perd un an
d’espérance de vie tous les 60 jours, et le seul
moyen de limiter cet effet est de ne pas dormir
cette nuit-là. De plus, si elle oublie de veiller
ne serait-ce que l’une de ces nuits-là, toutes les
années qu’elle a préservées sont perdues.
197
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Les yokai
Ce terme désigne globalement les monstres
et créatures plus ou moins maléfiques du
folklore japonais. La plupart possèdent
des pouvoirs magiques, et leurs méfaits
vont des simples plaisanteries pour les
plus gentils à la mort de la victime pour
les plus violents. Farceurs, bienveillants,
porteurs de mauvais présages, néfastes,
redoutables ou indolents, les yokai sont
par nature indépendants. Ils peuvent donc
être vaincus, mais pas apprivoisés. En
outre, s’ils peuvent se montrer bienveillants
(en guidant les voyageurs égarés ou en
apportant la richesse), ils n’accordent
aucune importance aux hiérarchies sociales
et se jouent des pouvoirs religieux, politiques
ou économiques. En effet, ils mettent tout
un chacun face à son courage, ses vertus et
ses faiblesses.
Par conséquent, lorsque l’on rencontre un yokai,
mieux vaut faire preuve d’humilité, d’autant
plus qu’il est possible de les croiser partout :
nature, forêt, montagne, bâtiments abandonnés
ou habités, villes, campagnes, etc.).
Les yokai sont effrayés par les o-fuda (bandes
de papier, de tissu ou de métal, voir Les objets
mystiques et parchemins, p.91), où est inscrit
le nom d’une divinité protectrice. Ainsi, ces
objets sont-ils accrochés sur des portes d’entrée
Échanger la coupe de ou les piliers des temples pour empêcher les
saké de la loyauté êtres malfaisants d’entrer.
Particularités des yokai
Tous les yokai ont les capacités communes
décrites ci-après. Vous trouverez ensuite dans ce
bestiaire non exhaustif des capacités spéciales
propres à chacun.
Immunités : les yokai possèdent une RD de
2 contre les attaques physiques non infusées
d’énergie.
Changement de plan : les yokai peuvent
prendre un tour complet pour adopter une
forme matérielle ou retourner dans leur
royaume. Ils subissent alors l’équivalent de l’état
Affaibli pendant une minute après avoir usé de
ce pouvoir. Les immunités contre cet état ne
sont pas prises en compte.
Créature magique : les yokai n’ont pas besoin de
boire, de manger ou de dormir pour subsister.
Leurs attaques sont considérées comme infusées
d’énergie pour ce qu’elles peuvent affecter.
Métamorphose : seuls certains yokai peuvent
changer d’apparence. S’ils peuvent prendre la
forme d’un humain ou d’un animal, celle-ci
aura des difformités, même légères, liées à leur
vraie forme.
Nocturne : les yokai ne peuvent déployer leur
pleine puissance qu’à partir du crépuscule et
durant toute la nuit. Ils n’ont plus accès à leurs
pouvoirs dès l’aube et pendant le jour.
Vulnérabilités : s’il se trouve à proximité,
appeler un yokai par son vrai nom le force à
prendre immédiatement sa véritable forme si ce
n’était pas déjà le cas.

Lors de ce rite, À l’origine, la plupart des yokai étaient humains,

deux yokai jurent de et leur comportement ou une émotion
devenir de véritables exacerbée à leur mort terrestre (d’où leur
frères. Celui qui importance sur le Ki en cours de jeu, voir Le Ki
propose la coupe de et les émotions, La Voie du Héros, p. 114) les a
saké chaud demande transformés en monstre grotesque ou effrayant.
ainsi l’allégeance de Ainsi, les plus puissants peuvent prendre forme
son invité. Afin de humaine en conservant toutefois quelques
sceller leur serment, légères difformités physiques, qui trahissent
ils croisent les bras leur apparence réelle.
et les coupes pour les
échanger et les boire. S’ils sont plus faibles la journée, les yokai
gagnent en puissance dès le crépuscule pour
lui donner toute sa dimension dans l’obscurité
de la nuit. De surcroît, les plus redoutables sont
capables de dissimuler leur véritable nature.

198
Akuma Marquer un être : lorsqu’un akuma griffe

Les entités du folklore japonais

Ces êtres diaboliques sont le résidu d’une âme
humaine tourmentée. Ils ont une tête et des yeux
ardents, portent une épée et sont capables de
voler. Cependant, chacun a sa propre forme. En
voir un constitue un mauvais présage et, d’après
certaines sources, ils seraient des anges déchus
tombés du ciel pour devenir des démons.
sa cible, il peut également la marquer
spirituellement. Il doit alors réussir un test de
CHA opposé à cette dernière. S’il réussit, il sait
toujours dans quelle direction elle se trouve, si
elle est en mouvement et à quelle distance. La
marque dure pendant 4 jours, et, s’ils doivent
s’affronter au cours de cette période, la cible
a un malus de 5 à tous ses tests à cause de la
douleur que lui inflige la marque.

Capacités spéciales des akuma Métamorphose : les akuma peuvent prendre

l’apparence et l’attitude de n’importe quel
Immunités : les akuma ne peuvent pas subir les individu qu’ils ont dévoré.
états Renversé et Paralysé, sauf par magie.
Régénération : les akuma ne régénèrent aucun
Buveur d’âmes : lorsqu’ils tuent un adversaire, PV. Ils doivent dévorer l’énergie vitale d’autres
les akuma dévorent son âme. Cela leur permet êtres en les blessant avec leur arme et leurs
de récupérer 10 PV, et la cible ne peut être griffes, ou voler 1 point de Ki par tour pour
ramenée à la vie. se régénérer.
Dons de puissance : dès qu’ils ont dévoré Vol : les akuma peuvent voler à une vitesse de
dix âmes, les akuma gagnent l’accès à d’autres 10 dans les airs.
pouvoirs. Bien entendu, ils doivent avoir le
pouvoir précédent pour débloquer le suivant. Vulnérabilités : le troisième œil des akuma est Hinode : le lever du
En outre, lors d’une fusion, l’akuma géant la source de leur puissance. S’ils sont touchés soleil, le point de
conserve les pouvoirs du plus puissant. Chaque par une réussite critique, ils sont alors blessés rupture où l’aube se
rang altère significativement l’apparence de à cet endroit. Chaque touche dans l’œil leur lève. Il signe la fin des
l’akuma et augmente le NC de +1. fait perdre leurs dons en commençant par pouvoirs des mauvais
le plus fort, jusqu’à ce qu’ils n’y aient plus esprits sur le monde,
Vivacité : il gagne +2 en DÉF et à l’Initiative. accès. Ils devront alors dévorer des âmes car la salvatrice
Résistance accrue : sa RD de yokai passe à 3 et pour les récupérer. De plus, un personnage lumière du soleil
il gagne +10 PV. qui réussirait un exorcisme contre eux les bannit les yokai vers le
détruirait au lieu de les bannir. lieu d’où ils viennent.
Puissance libérée : il gagne +2 à ses DM et à ses
tests d’opposition de FOR et de CHA. Ikai : le monde d’où
Corps infernal : sa RD de yokai passe à 5 contre viennent les esprits,
toute forme d’attaque. Akuma les yokai.

Incarnation du mal : l’exorcisme ne peut plus NC 8 Omagatoki : l’heure

le détruire, il le met dans les états Immobilisé du crépuscule, le
FOR +3 ; DEX +3 ; CON +4 ;
et Affaibli à la place. Ses attaques infligent moment où le soleil
également la perte de 2 points de maho à chaque INT +4 ; PER +1 ; CHA +2. se couche et où le
blessure. Enfin, tout être ayant un score de Ki ciel s’assombrit. Les
DÉF 13 ; PV 40 ; Init 11.
inférieur à 3 subit un malus de 5 à ses actions ombres s’étendent et
contre lui, à cause de la peur qu’il suscite. Émotion agressif ; Ki -5. avalent tout sur leur
passage, et se mettent à
Fusion : si au moins trois akuma se trouvent Griffes +8 ; DM 1d6 + 3.
jouer avec notre esprit.
au même endroit, ils peuvent fusionner pour
Chokutō +10 ; DM 1d8 + 3.
devenir un akuma géant, qui possède deux paires Sekai : la terre, le
de bras et d’ailes. Sa vitesse de vol passe à 20 et il Aspect effrayant : le voir oblige la cible à faire monde des vivants.
utilise deux épées (chokutō), l’une dans une main un test de Résistance mentale difficulté 10
droite et l’autre dans une main gauche. (1 PS).

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Akuma géant
NC 11 ; Taille géante.
FOR +5 ; DEX +4 ; CON +6 ;
INT +4 ; PER +2 ; CHA +4.
DÉF 15 ; PV 80 ; Init 12.
Émotion agressif ; Ki -5.
Griffes +10 ; DM 1d8 + 5.
Chokutō +12 ; DM 1d8 + 6.
Action multiple : l’akuma peut faire deux
attaques en une action limitée. Il doit alors
viser deux adversaires différents.
Double peine (L) : l’akuma utilise les deux
armes sur une même cible. S’il touche avec les
deux, il ajoute +1d6 aux DM.
Effroyable : le voir oblige la cible à faire un
test de Résistance mentale difficulté 15 (1 PS).
Parade croisée (L) : durant le tour, l’akuma
gagne +2 en DÉF mais ne réalise qu’une seule
attaque.
Bakemono
Aussi appelées obake, ces entités aux pouvoirs
démoniaques sont friandes de chair humaine
et sont capables de se métamorphoser. S’ils ne
sont pas foncièrement mauvais, les femelles
sont terrifiantes et même les mâles en ont peur
lors des parades amoureuses.
À l’origine, les bakemono sont des humains qui,
une fois décédés, deviennent la manifestation
physique de leur hideuse nature. Ils peuvent
alors se rendre invisibles, modifier leur solidité,
leur masse et leur substance.
Capacités spéciales des bakemono
Invisibilité (L) : les bakemono peuvent
devenir complètement invisibles. Il faut alors
réussir un test de PER difficulté 15 pour
pouvoir trouver leur position pendant un
tour donné. S’il est réussi, il reste possible
d’attaquer, mais avec un malus de -5. Ce
pouvoir disparaît lorsqu’ils interagissent avec
quelque chose ou quelqu’un.
200
Métamorphose : les bakemono peuvent prendre
l’apparence d’un humain.
Régénération : les bakemono ne récupèrent
aucun PV et doivent pour cela manger de la
chair humaine.
Transubstantation (L) : quand ils sont sous
leur vraie forme, les bakemono peuvent
altérer la densité et la composition de leur
corps. Cette particularité leur permet surtout
de s’affranchir des obstacles et d’échapper à
certains problèmes, mais elle peut leur donner
des bonus tactiques en combat. Le Sensei est
libre d’imaginer les formes que peut prendre
le monstre. Ce pouvoir peut donner jusqu’à
+2 à un modificateur de caractéristique ou à
une valeur dérivée. Il peut aussi permettre de
s’immuniser contre un état ou de voler. Chaque
transubstantation ne devrait cependant
accorder qu’un avantage à la fois.
Bakemono
NC 4
FOR +1 ; DEX +2 ; CON +2 ;
INT -1 ; PER +2 ; CHA +0.
DÉF 12 ; PV 16 ; Init 10.
Émotion déception ; Ki -1.
Griffes +4 ; DM 1d6 + 1.
Aspect effrayant : son aspect oblige à faire
un test de Résistance mentale difficulté 10 (1
PS).
Bakeneko
Les chats (sauvages ou domestiques)
sont nombreux sur l’Archipel. Lorsqu’ils
atteignent un âge avancé, ils développent
des pouvoirs surnaturels et se transforment
en yokai. Ainsi, le bakeneko commence sa
vie surnaturelle avec une apparence presque
identique à celle d’un chat ordinaire. Il
devient ensuite bipède et marche sur ses
pattes arrière. En vieillissant, ses pouvoirs
augmentent. Il peut alors devenir très grand
et faire la taille d’un être humain.
Par conséquent, les bakeneko peuvent prendre
plusieurs formes, du simple chat à l’humain de
petite taille (qui aura éventuellement les traits
de son maître). Déguisés, ils aiment s’habiller
en humains avec une serviette autour de la tête
et danser joyeusement. Beaucoup apprennent
à parler le langage des hommes. Ils peuvent
manger des choses beaucoup plus grosses qu’eux,
et même des poisons, sans aucune difficulté. Il
leur est même possible de manger leur propre
maître pour ensuite prendre sa forme, puis de
vivre sa vie à sa place. En outre, s’ils ne tuent
pas leurs propriétaires, ils leur infligent souvent
de grandes malédictions et autres malheurs.
Ils ont également le pouvoir d’invoquer des
boules de feu fantomatiques, et sont connus
pour allumer des incendies domestiques
accidentels (leurs queues sont de véritables
torches incandescentes, susceptibles de toucher
n’importe quel matériau inflammable dans la
maison). Ils ont aussi la capacité dérangeante
de réanimer des cadavres frais, et de les utiliser
comme des marionnettes à leurs propres fins
malveillantes. Sur l’île de Tsushima, le bakeneko
est d’ailleurs considéré comme un voleur de
Les entités du folklore japonais
dépouilles : les chats sont donc enfermés dans
des hottes lors des processions.
D’une façon générale, les bakeneko constituent
une menace pour toute maison dans laquelle
ils vivent.
Un chat peut devenir un bakeneko à cause de
certains facteurs qui peuvent se cumuler : en
vivant longtemps (plus de 13 ans), en atteignant
une certaine taille (plus de 4 kg) et en léchant
beaucoup de lampes à huile (celle-ci étant
faite à base de poisson). Le signe révélateur
de la transformation du chat en yokai est alors
l’exceptionnelle longueur de sa queue. En effet,
le bakeneko est souvent représenté avec une
queue très longue, parfois divisée en deux.
Cette variante porte le nom de nekomata.
Cette légende est d’ailleurs à l’origine de la
coutume de remuer la queue d’un chat très
tôt pour l’empêcher de grandir de manière
surnaturelle et de se transformer en yokai.
Certains coupaient même la queue de leur chat
si celle-ci devenait trop longue, par peur qu’il se
transforme en bakeneko.
Capacités spéciales des bakeneko
Action multiple : les bakeneko peuvent
attaquer deux fois avec leurs griffes en une
action d’attaque.
Agrandissement : les bakeneko peuvent gagner
en taille et en carrure, ce qui leur donne un
bonus de +2 en attaque, aux DM ainsi qu’à tout
test de FOR ou de CON.
Animation de cadavre : lorsqu’un bakeneko
s’assoit sur un cadavre, celui-ci se met à
tressauter avant de se relever. Un mort-vivant
créé par ce procédé ne possède aucun score
d’INT et de CHA, cependant tout test basé sur
ces caractéristiques se fait sans modificateur. Son
mod de PER est à -1, mais ses scores de FOR,
de DEX et de CON sont ceux du défunt. Ses
scores d’attaque et de DÉF sont conservés, mais
ses scores d’Initiative et de vitesse sont divisés
par deux. Il obéit aveuglément à son créateur. Il
n’a pas besoin de manger, de boire ou de dormir
pour subsister, et peut régénérer ses DM subis en
dévorant de la chair non pourrie. Toutefois, il ne
peut seulement « fonctionner » que pendant sept
jours, et on peut le tuer en détruisant son cœur.
Un bakeneko ne peut avoir que trois morts-
vivants sous son contrôle en même temps.
201
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 Mise à feu : les bakeneko peuvent mettre
automatiquement le feu à des objets
inflammables en les caressant avec leur queue.
Si les objets se trouvent sur un individu
(vêtements, effets personnels, etc.), ce dernier
peut faire un test de DEX difficulté 10 pour
éviter l’embrasement.
Passe-muraille : les bakeneko peuvent traverser
n’importe quelle matière pour se déplacer. En
combat, ils ne peuvent traverser qu’un élément
par tour et ne peuvent y finir son mouvement.
Bakeneko
NC 8 ; Taille petite.
FOR +2 ; DEX +4 ; CON +1 ;
INT +3 ; PER +4 ; CHA +3.
DÉF 14 ; PV 35 ; Init 13.
Émotion envie ; Ki -3.
Griffes +8 DM 1d6 + 2 ;
Morsure +8 DM 1d8 + 2 ;
Queue +6 DM 1d4 + 2.
Aspect effrayant : l’aspect du bakeneko
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Saisie : sur un résultat de 17-20 au d20 en
attaque avec la queue, le bakeneko agrippe sa
proie. La victime doit alors faire un test de
FOR difficulté 12 ou être Immobilisée. Chaque
tour suivant, il inflige automatiquement 1d8
+ 2 de DM. La victime doit utiliser une action
de mouvement à chaque tour pour tenter de
se délivrer en réussissant un test de FOR
difficulté 12.
Baku
Cette chimère sacrée cornue et griffue est issue
du folklore chinois. Elle se nourrit des rêves
et des cauchemars. Sa tête est celle d’un tapir
avec des défenses, et son corps est celui d’un
éléphant avec des yeux de rhinocéros, une
queue de bœuf et des pattes de tigre. Vénérés
comme des forces divines bénéfiques, les baku
veillent sur l’humanité et agissent comme de
véritables protecteurs qui apportent la chance
et la félicité. Les esprits maléfiques et les yokai
les craignent.
202
Capacités spéciales des baku
Altérer un lieu : en créant des illusions
élaborées, les baku peuvent modifier la
perception du décor et de l’environnement à
proximité. Ce pouvoir leur permet notamment
de dissimuler des pièges ou des accès, voire de
contrôler le mouvement d’individus en leur
imposant un cadre fictif. L’effet dure 2 heures, et
toucher l’environnement (avec une attaque ou
non) ne met pas fin au sort, mais un test de PER
difficulté 15 permet de révéler que l’élément
touché est une illusion.
Créer des hallucinations : ce sort crée un
environnement fantasmagorique et onirique.
La victime fait un test d’INT difficulté 15 pour
y résister. En cas d’échec, elle perd tous ses PS
et 1 point de Ki. En cas de succès, elle perd
l’équilibre et elle est Renversée. Une créature ne
peut être la cible de ce sort qu’une fois par jour,
et le baku ne peut pas affecter un personnage ou
une créature de niveau 12 ou supérieur.
Grand rêveur : les baku peuvent créer ou
complètement altérer les rêves de quelqu’un.
Pour ce faire, ils doivent introduire leur langue
dans l’oreille de leur cible, et donc influer sur un
gain ou une perte de PS (1 ou 2), voire permettre
de supprimer 1 point de folie. Ce pouvoir
permet aussi de transmettre des informations.
Intangibilité (L) : les baku peuvent altérer la
réalité dans laquelle leur corps se trouve en
fusionnant avec les contrées du Rêve. Ils sont
alors complètement invulnérables, mais ne
peuvent agir dans le monde dans lequel leur
essence se trouve.
Invisibilité (L) : les baku peuvent devenir
complètement invisibles. Il faut réussir un
test de PER difficulté 15 pour pouvoir trouver
leur position pendant un tour donné. S’il est
réussi, il reste possible d’attaquer, mais avec
un malus de -5. Ce pouvoir ne disparaît pas
lorsque les baku interagissent avec quelque
chose ou quelqu’un.
Régénération : les baku doivent dévorer les
rêves d’un individu pour récupérer leurs PV.
Baku
NC 10 Taille grande.
FOR +4 ; DEX +3 ; CON +5 ;
INT +2 ; PER +1 ; CHA +1.
DÉF 14 ; PV 75 ; Init 11.
Émotion curiosité ; Ki +2.
Griffes +8 ; DM 1d8 + 4.
Cornes +8 ; DM 1d10 + 4.
Effroyable : son aspect oblige à faire un test
de Résistance mentale difficulté 15 (1 PS).
Futakuchi-onna
Cette créature évoque une femme à deux
bouches, dont une gueule vorace et monstrueuse
derrière la tête. En effet, si son visage semble tout
à fait normal, elle possède une seconde bouche
aux grosses lèvres remplie de crocs, qui se
dissimule sous de longs cheveux noirs à l’arrière
de son crâne. Cette bouche peut lui parler, lui
demander à manger, proférer des menaces
et des ordres. Si la femme ne lui répond pas,
elle lui murmure alors des choses terribles. En
outre, les cheveux peuvent se mettre à bouger
comme des serpents ou des tentacules pour
récupérer les aliments et les porter à sa bouche.
Selon les légendes, cette transformation
pourrait avoir trois explications :
• Le yokai était une femme dont le mari
Les entités du folklore japonais
négligeait les besoins, soit par pauvreté soit
par avarice ;
• Le yokai était une femme mariée vivant
avec un enfant issu de la première union
de son époux, dont la première femme est
décédée. Elle s’en occupait peu car il n’était
pas de son sang et le laissait mourir de
faim, et l’enfant défunt vint donc se loger
derrière sa tête pour exercer sa vengeance ;
• Un homme a blessé sa femme d’un
coup de hache à l’arrière de la tête alors
qu’il coupait du bois, et la blessure ne
s’est jamais refermée pour peu à peu se
transformer en bouche.
Capacités spéciales des futakuchi-onna
Immunités : les futakuchi-onna ne reçoivent
que la moitié des DM issus d’armes à feu ou
contondantes. Elles sont immunisées contre
l’état Étourdie, sauf par magie.
Attaque multiple : les futakuchi-onna gagnent
une attaque gratuite de chevelure lorsqu’elles
utilisent une action d’attaque.
203
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 Chevelure : les cheveux des futakuchi-onna
ont également des propriétés mystiques.
Leur solidité est extraordinaire, tout comme
la possibilité de s’en servir comme arme.
Si l’attaque supplémentaire porte avec un
critique, la cible est Immobilisée jusqu’à
ce qu’elle réussisse un test de FOR opposé.
Dès lors, tant qu’elle n’a pas réussi à se
dépêtrer, elle subit les DM de la morsure.
Les futakuchi-onna ne peuvent immobiliser
qu’un adversaire à la fois.
Plus mort que vivant : les futakuchi-onna
n’ont pas besoin de boire, de manger ou de
dormir pour subsister, mais ne récupèrent des
PV qu’en dévorant des matières organiques
(mortes ou vivantes) pour se régénérer. Enfin,
leurs attaques sont considérées comme infusées
d’énergie pour ce qu’elles peuvent affecter.
Suivre une cible : la cible doit avoir eu un
contact direct avec les cheveux de la futakuchi-
onna. Puis, pendant une semaine, celle-ci sait
toujours dans quelle direction se trouve la cible,
si elle est en mouvement et à quelle distance. La
portée de la connexion n’a aucune limite.
Vulnérabilité : les futakuchi-onna sont
vulnérables à la magie shintoïste et bouddhiste,
plus qu’un être normal. Ainsi, leurs tests
en opposition ont un malus de -5. De plus,
un ritualiste qui réussirait à créer un kanji
magique imprégné du concept de satiété et à
l’insérer dans la gueule d’une futakuchi-onna
peut la détruire.
Futakuchi-onna
NC 6
FOR +3 ; DEX +3 ; CON +2 ;
INT +1 ; PER +3 ; CHA +1.
DÉF 15 ; PV 30 ; Init 12.
Émotion désespoir ; Ki -5.
Mains nues +8 ; DM 1d4 + 3 (+8 avec le Ki).
Morsure +8 ; DM 1d8 + 3 (+8 avec le Ki).
Cheveux +8 DM 1d4 + 3 (+8 avec le Ki).
Apparence effrayante : voir une futakuchi-
onna oblige à faire un test de Résistance
mentale difficulté 10 (1PS).
Vision parfaite : les futakuchi-onna voient
aussi bien dans les ténèbres qu’en plein soleil,
elles ne subissent aucune pénalité liée à
l’obscurité.
204
Gashadokuro
On peut généralement croiser ce gigantesque
squelette près des fosses communes ou des
champs de bataille. Alors qu’il erre lors des
heures les plus sombres de la nuit, on entend
le bruit si caractéristique de ses dents : gashi
gashi. Il aime ramper en silence pour attraper
ses victimes, qu’il mord ou qu’il écrase de ses
mains. Incarnation de nombreux morts n’ayant
pas reçu les rites funéraires appropriés, il renaît
sous les traits d’un fantôme affamé, qui désire
ce que ces êtres avaient autrefois. En effet, ces
personnes étant mortes le cœur empli de colère
et de douleur, ces sentiments exacerbés se
muent en une force surnaturelle.
Les gashadokuro ne peuvent pas être détruits.
Ils meurent seulement quand leur énergie
négative s’épuise. Très rapides, ils peuvent se
rendre invisibles pour mieux réapparaître près
de leur proie et la dévorer.
Capacités spéciales des gashadokuro
Actions multiples : les gashadokuro peuvent
frapper deux fois avec leurs poings en une
même action d’attaque (hors technique). Ils
gagnent également une action gratuite de
mouvement par tour.
Flammes impies (L) : les gashadokuro peuvent
dépenser 10 PV pour créer une boule de
feu depuis leurs orbites ou celles de l’un des
squelettes de leur horde. Ce pouvoir inflige 3d6
de DM de feu, seulement la moitié si la cible
réussit un test de DEX difficulté 15.
Horde de morts : un gashadokuro peut
complètement se « démembrer » pour se
reformer en une horde de squelettes. Tous
constituent le gashadokuro et agissent
tactiquement comme un seul être. La horde se
compose d’environ 20 squelettes (modifiable en
fonction du nombre de personnages impliqués
dans le combat).
Invisibilité (L) : les gashadokuro peuvent
devenir complètement invisibles. Il faut alors
réussir un test de PER difficulté 15 pour
pouvoir trouver leur position pendant un tour
donné. S’il est réussi, il reste possible d’attaquer,
mais avec un malus de -5. Ce pouvoir disparaît
lorsqu’ils interagissent avec quelque chose ou
quelqu’un.
Régénération : les gashadokuro doivent dévorer
les cadavres de leurs adversaires pour récupérer
des PV.
 Les entités du folklore japonais
Gashadokuro Gashadokuro,
horde de squelettes
NC 16 ; Taille gigantesque.
FOR +2 ; DEX +0 ; CON +2 ;
FOR +6 ; DEX +4 ; CON +6 ;
INT +1 ; PER +3 ; CHA +2.
INT +1 ; PER +3 ; CHA +2.
DÉF12 ; PV 8 ; Init 8.
DÉF 17 ; PV 110 ; Init 12.
Émotion agressivité ; Ki -5.
Émotion agressivité ; Ki -5.
Mains nues +5 ; DM 1d4 + 2.
Mains nues +15 ; DM 1d8 + 5.
Morsure +5 ; DM 1d6 + 2.
Morsure +15 ; DM 2d6 + 5.
Attaque en meute : si plusieurs squelettes
Abominable : voir un gashadokuro oblige
attaquent un adversaire en même temps, ils
à faire un test de Résistance mentale
ont un bonus de +2 en attaque.
difficulté 15 (2 PS).
Agripper : sur un résultat de 15-20 au d20 en
attaque, le gashadokuro agrippe sa proie avec
l’une de ses mains. La victime doit alors faire
un test de FOR difficulté 15 pour se libérer.
Chaque tour suivant, le gashadokuro inflige
automatiquement ses DM. La victime doit
utiliser une action de mouvement à chaque
tour pour tenter de se délivrer en réussissant
un test de FOR difficulté 15.
Arracheur de têtes : si un gashadokuro fait
une réussite critique, la cible doit réussir un
test de CON difficulté 15. Si elle échoue, il lui
arrache la tête, la tuant sur le coup.
Broyer (L) : cette capacité ne fonctionne que
sur une cible agrippée. Celle-ci doit alors faire
un test de CON difficulté 15. Si elle réussit,
elle subit +1d8 DM. Si elle échoue, elle tombe
immédiatement à 1 PV.
Piétinement (L) : lorsqu’il arrive dans une
mêlée avec un ou plusieurs adversaires, le
gashadokuro peut choisir de sauter au beau
milieu et de donner des coups dans tous les
sens. Ses adversaires doivent alors réussir un
test de DEX difficulté 15 ou subir les DM de
mains nues et être Renversés. S’ils réussissent,
ils subissent malgré tout 5 DM à cause des
rochers et autres fragments de ce qui explose
sous les impacts. Il ne peut se servir de cette
aptitude que contre des ennemis de taille
normale ou moins.

205
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 Gyūki (Ushi oni)
Un gyūki peut prendre de nombreuses formes :
corps de bœuf avec une tête démoniaque d’oni ;
tête de bœuf avec un corps d’araignée ou de
félin ; tête de bœuf avec un corps humain revêtu
d’un kimono, etc.
Ce yokai, qui peut être extrêmement cruel
et sauvage, insuffle un poison toxique avant
de dévorer les proies humaines qui se sont
approchées de son repaire. Toutefois, il lui arrive
d’errer pour chasser sur les côtes. Certaines
légendes relatent également les ravages qu’il a
pu faire dans certaines petites bourgades, en
infligeant des malédictions et des maladies. En
effet, si on raconte l’avoir vu le long des côtes
rocheuses et des plages de l’ouest du Japon, de
nombreux récits convergent pour dire que ses
méfaits ont le plus souvent été recensés dans les
montagnes de Shikoku.
Le gyūki collabore avec d’autres yokai. Sous sa
forme d’araignée (côtes du nord de Kyushu et
de l’ouest de Honshu), il accompagne les nure-
onna et les iso-onna pour partager la victime
qui sert de festin.
Sous sa forme humaine, les cheveux d’un
gyūki sont grisâtres au sommet de son crâne
alors que les pointes sont noires, avec deux
lignes horizontales ondulées sur le dessus.
La moitié droite de son visage est recouverte
par ces longs cheveux, et quelques mèches qui
pendent sur le côté gauche sont généralement
accrochées derrière son oreille. Il a un peu de
chaume sur la mâchoire et le menton, et porte
généralement une tenue (kimono et hakama)
de couleur pourpre doublée de tissu blanc et
d’un haori vert.
Capacités spéciales des gyūki
Hantise des victimes (L) : les gyūki peuvent
provoquer des hallucinations chez une cible. Elle
doit alors réussir un test de VOL difficulté 12
ou se retrouver Paralysée. Elle est tourmentée
par les morts qu’elle a tués ou dont elle
regrette la disparition pendant qu’elle est sous
l’emprise de l’effet, et peut même s’imaginer des
conversations où ils l’accableront de reproches.
Elle peut retenter son test chaque tour. Tous les
trois tours passés sans se libérer du pouvoir, elle
perd 1 PS. Un bonus de +2 est accordé par allié
qui viendrait l’aider à retrouver ses esprits.
206
Régénération : les gyūki doivent dévorer de la
chair pour récupérer des PV.
Souffle empoisonné (L) : les gyūki peuvent
cracher un nuage toxique jusqu’à 10 mètres
devant eux. Le nuage fait 6 mètres de diamètre
et persiste pendant deux tours avant de se
disperser. Les cibles prises dans le nuage
doivent réussir un test de CON difficulté 10 ou
se retrouver Affaiblies pendant cinq tours.
Gyūki
NC 4
FOR +3 ; DEX +2 ; CON +1 ;
INT +0 ; PER +1 ; CHA +0.
DÉF 12 ; PV 25 ; Init 10.
Émotion désespoir ; Ki -5.
Griffes +4 ; DM 1d6 + 3.
Apparence effrayante : son aspect oblige
à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1PS).
Hannya
Les hannya étaient des femmes humaines
consumées par la jalousie, qui ont fini par se
transformer en démons. Le terme fait également
référence à un type spécifique de masque de
démon utilisé dans le théâtre nô.
Les trois hannya les plus célèbres de la littérature
japonaise sont dame Rokujo de Aoi no Ue,
Kurozuka de Kurozuka et Kiyohime de Dojoji
(des pièces de théâtre nô).
Les hannya peuvent être à trois stades différents :
• Namanari : elles ressemblent encore à
des femmes, qui ont de petites cornes et
utilisent la magie noire pour accomplir leurs
sombres desseins et attaquer leurs ennemis.
Cependant, elles ne sont pas totalement
perverties et peuvent revenir à l’humanité ;
• Chunari : ces démons ont de longues cornes
pointues et des crocs qui ressemblent à des
défenses. Elles utilisent une magie plus
puissante, mais sont toujours vulnérables
aux prières bouddhistes ;
• Honnari : ces véritables démons sont les

Les entités du folklore japonais

plus puissants des trois, ils ont des corps Namanari
serpentins et crachent du feu. L’honnari
s’est tant abandonnée aux sentiments qui NC 9
l’ont corrompue (comme la jalousie) qu’il
FOR +2 ; DEX +3 ; CON +1 ;
est impossible de calmer sa fureur.
INT +3 ; PER +2 ; CHA +4.

Capacités spéciales des hannya DÉF 14 ; PV 75 ; Init 11.

Action multiple : les hannya peuvent frapper Émotion envie ; Ki -3.

deux fois avec leurs griffes en une action Griffes +10 ; DM 1d6 + 2.
d’attaque. De plus, elles gagnent une action de
Morsure +9 ; DM 1d6 + 2.
mouvement en action gratuite.
Apparence effrayante : son aspect oblige
Infliger la malédiction : les hannya clament
à faire un test de Résistance mentale
la malédiction choisie à voix haute. La cible est
difficulté 10 (1PS).
alors dans l’état Affaibli pour la durée du sort.
De plus, celle-ci doit réussir un test de CHA
difficulté 12 ou subir un malus de -5 à toute Chunari
action correspondant à l’un de ses caractères
(telle la jalousie, la honte, la déception, la NC 11
peine par exemple) pour ne pas succomber FOR +3 ; DEX +3 ; CON +2 ;
à la malédiction, celui-ci étant choisi par le
monstre lorsqu’il profère la malédiction. L’effet INT +3 ; PER +3 ; CHA +4.
dure une heure. DÉF 15 ; PV 85 ; Init 12.
Possession : en réussissant un test de CON Émotion envie ; Ki -3.
opposé à leur cible, les hannya pénètrent son
Griffes +12 ; DM 1d6 + 3.
organisme et se nourrissent de son essence
vitale. La victime perd un point de maho et un Morsure +10 ; DM 1d6 + 3.
PV par jour tant qu’elles n’ont pas été bannies
Apparence effrayante : son aspect oblige
du corps.
à faire un test de Résistance mentale
Régénération : les hannya doivent posséder un difficulté 10 (1PS).
hôte et s’en nourrir pour récupérer ses PV.
Suivre une cible : les hannya doivent toucher Honnari
leur cible pour activer l’effet, qui dure pendant
NC 13
une journée. Durant ce délai, elles savent
toujours dans quelle direction se trouve leur FOR +3 ; DEX +4 ; CON +3 ;
cible, si elle est en mouvement et à quelle
INT +4 ; PER +3 ; CHA +4.
distance. La portée de la connexion n’a aucune
limite. DÉF 16 ; PV 95 ; Init 13.
Sorts (L) : les hannya peuvent lancer les sorts Émotion envie ; Ki -3.
Affliction aggravée (1), Corruption des rêves
Griffes +12 ; DM 1d8 + 3.
(1), Magie souillée (3), Morsure de Jigoku (1),
Pourriture de la chair (2) et Vol de vie (2). Elles Morsure +10 ; DM 1d8 + 3.
peuvent les utiliser deux fois chacun par jour. Effroyable : son aspect oblige à faire un test
de Résistance mentale difficulté 15 (1PS).
Souffle de feu (L) : une honnari peut
infliger 3d6 de DM de feu à une cible jusqu’à
30 mètres.

207
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 Inugami
Un inugami est un shikigami, un esprit convoqué
et rattaché à un maître pour exécuter ses ordres
(vengeance, etc.). Il a l’apparence d’un chien,
bien que sa véritable forme soit celle d’une
tête canine desséchée et momifiée, habillée de
vêtements de cérémonie. Les plus puissants
sorciers sont capables de créer ces esprits lors
de monstrueuses cérémonies, et de les utiliser
pour toutes sortes d’actes répréhensibles. Ainsi
les inugami servent-ils loyalement leur maître,
et effectuent les tâches qui leur sont assignées
comme des chiens fidèles. Cependant, leur
loyauté ne va qu’à une seule personne ou à une
seule famille et, à moins d’être sérieusement
maltraités, ils y restent fidèles pour toujours ;
ces esprits peuvent en effet être transmis de
génération en génération, comme un héritage.
Toutefois, un inugami en proie au ressentiment
peut parfois trahir un maître devenu trop violent
ou dominateur, le mordant sauvagement.
Comme d’autres tsukimono (esprits de
possession), les inugami sont le fruit d’une
émotion puissante. Rusés, ils peuvent
posséder des personnes émotionnellement
instables ou faibles, généralement en entrant
par leurs oreilles et en s’installant dans leurs
organes internes. En outre, il est à noter que
les personnes possédées par un inugami ont
connu un grave malheur. Le seul moyen de les
guérir est alors d’engager un autre sorcier pour
enlever l’inugami, ce qui peut prendre très, très
longtemps, et impliquer beaucoup d’argent. Les
signes de possession comprennent des douleurs
à la poitrine, dans les mains, les pieds ou les
épaules, des sentiments de profonde jalousie
et des aboiements soudains, comme ceux
d’un chien. Certaines victimes éprouvent une
faim intense, et on raconte que les personnes
décédées alors qu’elles étaient possédées par un
inugami ont le corps marqué par des morsures
et des griffures. Les inugami peuvent également
posséder des animaux comme les vaches et
les chevaux, voire des objets inanimés. Les
outils possédés par un tel esprit deviennent
totalement inutilisables.
Dès l’époque de Heian, la pratique de cette
sorte de magie noire était illégale et vivement
désapprouvée, bien que cela n’ait pas empêché
l’aristocratie de pratiquer cette forme de
sorcellerie, connue sous le nom d’Onmyōdō.
Si une famille était soupçonnée d’en avoir
maudit une, l’accusé était forcé de s’excuser et
de quitter son confortable domaine pour vivre
à la périphérie de la ville, à l’écart de son clan,
de ses amis et de la vie aristocratique. Même si
la victime présumée était finalement guérie de
208
sa possession, l’accusé (et toute sa progéniture
pour toutes les générations à venir) devait
généralement maintenir un style de vie exclu
de la société, pour que les autres le perçoivent
comme méchant et corrompu.
Capacités spéciales des inugami
Absorption d’essence magique (L) : les
inugami doivent réussir une attaque de morsure
contre une cible. Elle perd 1d6 points de maho
et ils regagnent autant de PV, ce qui peut
temporairement leur permettre de dépasser
leur maximum. Ces points excédentaires
disparaissent au rythme de un par tour.
Action multiple : le corps et la tête des
inugami attaquent indépendamment. Chacun
a donc une action limitée par tour. De plus,
ils frappent deux fois avec leurs griffes en une
action d’attaque.
Instiller la folie : les inugami doivent avoir
possédé leur cible, et l’accablent moralement
et mentalement. Si le test de CHA opposé à la
Résistance mentale de la cible est un succès,
il doublera toute perte de PS ou tout gain de
points de folie. L’effet dure une journée.
Possession : en réussissant un test de CON
opposé à leur cible, les inugami entrent dans son
organisme et se nourrissent de son essence vitale.
La victime perd un point de maho et un PV par
jour tant qu’ils n’ont pas été bannis de son corps.
Régénération : les inugami doivent absorber
l’essence magique d’une cible pour récupérer
leurs PV.
Inugami
NC 10
FOR +5 ; DEX +4 ; CON +3 ;
INT +1 ; PER +2 ; CHA +1.
DÉF 15 ; PV 60 ; Init 12.
Émotion cynisme Ki +1.
Griffes +10 ; DM 1d4 + 5.
Morsures +10 DM ; 1d8 + 5.
Queue +10 ; DM 1d6 + 5.
Effroyable : son aspect oblige à faire un test
de Résistance mentale difficulté 15 (1 PS).
Coup de queue : si un inugami obtient un score
de 15-20 sur une attaque de queue, la cible est
repoussée à 10 mètres et doit réussir un test de
DEX difficulté 10 ou se retrouver Renversée.
Itachi
Ces belettes se nourrissent de petits animaux
sauvages et se transforment en yokai en
vieillissant. Considérées comme des animaux
déconcertants et signes de mauvais présages,
elles portent la marque de la magie et ont la
capacité de changer de forme. Malicieuses
et farceuses, elles sont de nature méfiante et
n’aiment pas interagir avec les humains. Elles
ont également la capacité d’hypnotiser, de
convoquer et de contrôler le feu, qui apparaît
alors dans un immense tourbillon.
Capacités spéciales des itachi
Action multiple : les itachi peuvent frapper deux
fois avec leurs griffes en une action d’attaque.
Hypnotiser : les itachi doivent regarder un être
droit dans les yeux. La cible et eux font alors
un test opposé de CHA. Si la cible échoue, elle
devient Étourdie pendant deux tours.
Métamorphose : les itachi aiment jouer des
tours en prenant la forme de la personne qui
convient le mieux pour aborder la victime.
Tourbillon de flammes (L) : les itachi peuvent
créer un tourbillon de flammes rouges depuis
une source existante, ou en les faisant apparaître
depuis leurs pattes antérieures. Ce pouvoir peut
leur servir de protection s’ils le déploient autour
d’eux, ou s’ils le déplacent sur des cibles. Il peut
apparaître jusqu’à 30 mètres de l’itachi, inflige
2d6 de DM de feu et dure au maximum 5 tours.
Un test réussi de DEX difficulté 10 permet à la
cible de ne subir que la moitié des DM. L’itachi
doit utiliser une action de mouvement pour
contrôler le tourbillon à chaque tour.
Itachi
NC 3 ; Taille petite.
FOR +0 ; DEX +2 ; CON +1 ;
INT +1 ; PER +2 ; CHA +3.
DÉF 12 ; PV 21 ; Init 10.
Émotion curiosité ; Ki +2.
Griffes +5 ; DM 1d4.
Morsure +5 ; DM 1d6.
Apparence effrayante : son aspect oblige
à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Jizō
Les entités du folklore japonais
Les Jizō bosatsu sont des bodhisattvas (ils ont
atteint l’éveil), qui ont choisi de rester parmi
les humains pour les accompagner vers leur
propre salvation et fait le vœu de ne devenir
bouddha qu’une fois les enfers vidés, c’est-
à-dire toutes les âmes sauvées. Protecteurs
des enfants et des voyageurs, ils peuvent
aussi se trouver dans les lieux de passage du
monde réel vers le monde spirituel, ou de la
vie vers la mort. C’est la raison pour laquelle
ils sont présents dans les temples, qui sont
au croisement du profane et du sacré. Ils ont
promis de protéger les âmes des enfants décédés
trop tôt (n’ayant pu accumuler suffisamment
de bonnes actions pour être réincarnés) et
qui, dans la mythologie bouddhique, sont
condamnés à demeurer dans les limbes et à
construire de petites piles de pierres pour leurs
parents restés vivants. Hélas, le mythe dit aussi
que la nuit, des démons viennent détruire ces
tours. Les Jizō sont donc censés protéger les
enfants contre les démons, et ils sont liés aux
décès prématurés ou à l’âme des défunts qui ne
peuvent pas « traverser jusqu’au paradis ». Ils
sont également les gardiens de ceux dont les
tombes ont été oubliées.
Capacités spéciales des Jizō
Défenseur de l’enfance : les Jizō peuvent
créer un bouclier spirituel autour d’un enfant,
qui le protège des influences magiques et
surnaturelles. Il l’immunise aussi contre les
possessions, hypnotismes et toutes formes
d’intrusion mentale. Il accorde également
une RD de 2 contre les DM issus d’effets et de
pouvoirs magiques.
Discret : les tests de PER pour repérer les Jizō
ont une difficulté augmentée de +5.
Interférences (L) : la présence de Jizō peut
perturber le fonctionnement des appareils
électriques dans un rayon de 10 mètres autour
de lui. Un test d’INT difficulté 10 réussi lui
permet d’éteindre immédiatement un appareil
électrique qu’il cible.
Passeur (L) : les Jizō peuvent créer un passage
vers un royaume et obliger un être ou une
conscience à s’y rendre. Pour ce faire, ils
doivent réussir un test de CHA opposé à leur
cible avec un bonus de +2, car ils connaissent
toujours le royaume d’origine ou adapté à l’être
en face d’eux.
209
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 il devient Paralysé. La toile peut être détruite
Jizō en lui infligeant 20 de DM de feu, ou par des
attaques d’armes tranchantes.
NC 1 ; Taille minuscule.
Venin : lorsque les jorōgumo mordent une cible,
FOR -1 ; DEX +0 ; CON +0 ; celle-ci doit réussir un test de CON difficulté 10
INT +2 ; PER +2 ; CHA +2. ou être Affaiblie pendant deux jours.

DÉF 10 ; PV 8 ; Init 8.
Émotion amour ; Ki +5.
Jorōgumo
Mains nues +1 ; DM 1d4.
NC 6 ; Taille minuscule.
FOR +1 ; DEX +4 ; CON +2 ;
INT +2 ; PER +2 ; CHA +2.
DÉF 14 ; PV 34 ; Init 12.
Jorōgumo
Émotion envie ; Ki -3.
La « mariée-araignée » est une créature
arachnide féminine se nourrissant de jeunes Griffes +7 ; DM 1d4 + 1.
hommes. Vivant dans les grottes ou les forêts, Morsure +5 ; DM 1d8 + 1.
sa taille habituelle est de 2 à 3 centimètres de
long, mais elle peut grandir en vieillissant. Discret : pour repérer une jorōgumo, les tests
Ses couleurs sont chatoyantes, et elle tisse des de PER ont une difficulté augmentée de +5.
toiles très résistantes dans lesquelles elle piège
les hommes. Dotée d’une grande intelligence,
elle est très douée dans l’art de la tromperie. Jorōgumo, ancienne
En effet, elle peut changer de forme et attirer sa
NC 7
proie en se montrant sous les traits d’une belle
jeune femme. Son venin très puissant peut alors FOR +2 ; DEX +4 ; CON +3 ;
affaiblir un homme pendant des jours, ce qui
INT +2 ; PER +2 ; CHA +2.
lui permet de se repaître de sa proie. Elle habite
parfois des maisons inoccupées, où elle laisse de DÉF 14 ; PV 45 ; Init 12.
nombreux cadavres desséchés s’accumuler.
Émotion mépris ; Ki -4.
Griffes +9 ; DM 1d4 + 2.
Capacités spéciales des jorōgumo Morsure +7 ; DM 1d8 + 2.
Apparence effrayante : l’aspect des jorōgumo Action multiple : une jorōgumo peut frapper
oblige à faire un test de Résistance mentale avec trois pattes en une action d’attaque.
difficulté 10 (1PS).
Hypnotique : les jorōgumo ont une forme
humaine particulièrement attrayante. En effet,
une cible qui en voit une, même de loin, doit
réussir un test de CHA difficulté 10 pour ne pas
s’approcher à moins de un mètre tant que cette
dernière n’a rien entrepris d’hostile.
Métamorphose : les jorōgumo peuvent prendre
la forme d’une araignée ou d’une jeune femme.
Toile d’araignée : les jorōgumo peuvent créer
une large et solide toile gluante entre deux
supports (entrée d’une pièce, arbre, etc.).
Un test de PER difficulté 10 réussi permet
d’entrevoir le piège. Un personnage piégé
dans une toile est Immobilisé. Il doit réussir
un test de FOR difficulté 15 pour s’en sortir
(+2 par allié qui vient à son secours). S’il fait
un échec critique lors d’une de ses tentatives,

210
 Les entités du folklore japonais

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 Kappa
Ces humanoïdes aquatiques et reptiliens
habitent les rivières et les ruisseaux. Maladroits
sur la terre ferme, ils sont dans l’eau dotés d’une
très grande habileté. Ils font la taille et la forme
d’un enfant humain, avec une peau écailleuse
allant des tons de terre au vert foncé, rouge
vif, voire bleu. Leur corps est fait pour nager,
avec ses mains et ses pieds palmés, son bec,
et sa carapace qui rappelle celle d’une tortue.
Leur peau élastique et imperméable respire,
et leurs avant-bras sont attachés ensemble
à l’intérieur de leur coquille. Tirer sur l’un
provoque l’allongement du bras, tandis que
l’autre se rétracte. Malgré leur petite taille,
les kappa sont physiquement plus forts qu’un
homme adulte. Toutefois, au sommet de leur
crâne se trouve une zone plate ou légèrement
creuse qui contient la source de leur pouvoir
et doit toujours être humide. En effet, si l’eau
qui s’y trouve est renversée et que cette zone est
sèche, le kappa est incapable de bouger et risque
même de mourir.
Ces créatures mènent souvent des vies
solitaires, mais elles peuvent se lier d’amitié avec
d’autres yokai et même avec des humains. Elles
mangent presque n’importe quoi, mais elles
aiment particulièrement les entrailles crues
ou les concombres. Fiers et têtus, les kappa
ne respectent jamais les promesses qu’ils font.
D’une intelligence exceptionnelle et vive, ils
font partie des rares yokai capables d’apprendre
les langues humaines.
Capacités spéciales des kappa
Portail d’eau (L) : le kappa peut créer un portail
qui lui permet d’aller d’un point d’eau à un autre
qu’il connaît. Il peut également utiliser une
flaque ou de l’eau renversée pour rejoindre un
plan d’eau qui se trouve ailleurs.
Sphère aqueuse : les kappa peuvent concentrer
de l’eau en une sphère qui peut être plus grande
qu’un homme. Ce pouvoir a les applications
suivantes :
Tir d’eau : demande une action limitée et
permet d’infliger 1d6 DM à une cible jusqu’à
50 mètres ;
Déflagration : demande deux tours de
préparation et peut être lancée à 15 mètres
maximum ou se faire autour du kappa. Tous
les êtres physiques dans les 10 mètres autour
du centre de la sphère doivent réussir un test
de DEX difficulté 10 ou être Renversés et subir
1d4 de DM. En cas de succès, ils subissent tout
de même 1 de DM ;
212
Noyade : demande trois tours de préparation et
peut être lancée sur une cible à 10 mètres. Celle-
ci doit réussir un test de DEX difficulté 10 ou
se retrouver prisonnière de la sphère pendant
5 tours. Si c’est le cas, elle doit ensuite réussir un
test de CON difficulté 10 ou tomber à 1 PV. Si
elle rate un nouveau test par la suite, elle meurt.
Un test de FOR difficulté 15 peut permettre à
un tiers de sortir une victime de la sphère (+2
par allié en soutien).
Vulnérabilités : si sa tête est vidée, le kappa
devient Affaibli et mourra dans les 24 heures
qui suivent si elle n’est pas remplie à nouveau.
Kappa
NC 5 ; Taille petite.
FOR +2 ; DEX +1 ; CON +3 ;
INT +3 ; PER +3 ; CHA +1.
DÉF 13 ; PV 29 ; Init 9.
Émotion crainte ; Ki -1.
Griffes +7 ; DM 1d6 + 2.
Apparence effrayante : l’aspect du kappa
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Combattant aquatique : le kappa gagne un
bonus de +2 en attaque, en DÉF et à tous ses
tests de DEX sous l’eau.
Kitsune
Les kitsune ressemblent à des renards. Leur
pelage est blanc (couleur de bon augure) et
doré. Polymorphes, ils sont très intelligents
et, la plupart du temps, ils sont associés à
la divinité Inari, dont ils sont d’ailleurs les
fidèles messagers.
Dans les contes, les kitsune punissent les
êtres humains « impurs » (mauvais prêtres,
marchands avides, ivrognes, vantards,
etc.) en les tourmentant pour les humilier
publiquement. En effet, ils sont farceurs et
jouent des tours à ceux qui le méritent et ne
sont pas toujours des créatures en qui l’on peut
avoir confiance. Toutefois, paradoxalement, ils
tiennent toujours leur promesse. Ils possèdent
également de grands pouvoirs magiques, dont
la manifestation prend la forme de mystérieuses
lumières dans le ciel (kitsunebi).
 Les entités du folklore japonais

213
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 Les kitsune ont une longue vie et peuvent Vulnérabilités : les kitsune adorent le vin. Ils
avoir plusieurs queues dès qu’ils ont dépassé doivent réussir un test d’INT difficulté 10 pour
les 100 ans, jusqu’à neuf (voir Kyūbi no ne pas succomber à la tentation de s’enivrer.
kitsune, p.215), les renards à neuf queues Ils reprendront leur vraie forme une fois ivres.
ayant la capacité de voir et d’entendre ce Toutes leurs actions auront alors un malus de 5.
qui se passe n’importe où dans le monde. Ils
Sorts (L) : les kitsune ont accès à tous les sorts
prennent les traits d’une très belle femme, mineurs de rangs 1, 2 et 3.
au visage longiligne et aux yeux rapprochés,
avec de hautes pommettes. Leur queue reste
cependant difficilement camouflable.
Le kitsune peut posséder un humain. À l’époque
de Heian, ces cas de possession sont d’ailleurs
reconnus comme de véritables pathologies, et
la plupart du temps, ces individus souffrent
de maladie mentale non diagnostiquée. Les
patients sont alors amenés au sanctuaire d’Inari
pour y être exorcisés. Les représentations de
ces personnes mettent en avant la présence
de boules blanches et rondes (hoshi no tama),
des sphères qui sont les trésors des kitsune,
des sortes de joyaux ou de perles magiques.
Lorsqu’il ne possède pas un humain, le kitsune
garde son trésor dans sa bouche ou sur sa queue.
Selon les légendes, ce joyau renferme son âme,
et sa perte entraînerait sa mort.
Si un kitsune boit du vin, il révèle sa vraie forme.
Il peut influencer la météo et, dans certains cas,
s’attacher à un être humain.

Capacités spéciales des kitsune

Immunités : la RD de yokai des kitsune est de 5.
Ils sont immunisés contre les états Immobilisé
et Renversé, sauf par magie.
Contrôle du climat (L) : les kitsune peuvent
altérer le climat, qu’ils « déclassent » ou
« surclassent » d’un cran selon leur volonté (un
orage devient une grande pluie ou un ciel bleu
devient nuageux, par exemple). Kitsune

Métamorphose : les kitsune peuvent se NC 11

transformer en n’importe quoi, mais ils FOR +3 ; DEX +4 ; CON +2 ;
préfèrent prendre des formes humaines.
INT +0 ; PER +4 ; CHA +4.
Possession : en réussissant un test de CON
DÉF 16 ; PV 90 ; Init 13.
opposé à leur cible, les kitsune pénètrent son
organisme et se nourrissent de son essence Émotion surprise ; Ki +2.
vitale. La victime perd un point de maho et un
Griffes +12 ; DM 1d6 + 3.
PV par jour tant qu’ils n’ont pas été bannis du
corps. Morsure +12 ; DM 2d6 + 3.
Protecteur : les kitsune peuvent se lier à une Queue +12 ; DM 1d4 + 3.
personne pour la protéger, et lui conférer un
Apparence effrayante : l’aspect du kitsune
bonus de +2 à tous ses tests de VOL, CHA,
oblige à faire un test de Résistance mentale
DEX et PER. Ils peuvent également activer
difficulté 10 (1 PS).
leurs sorts bénéfiques sur leur protégé sans
avoir besoin de le voir ou de le toucher, et sans
limites de portée.

214
Kodama des êtres, métamorphose, incubation, lecture

Les entités du folklore japonais

des pensées, voir et entendre ce qui se passe
Ces esprits des arbres vivent au fond des forêts n’importe où dans le monde.
vierges et anciennes. Leur vie est liée à l’arbre dans
lequel ils habitent, et leur rôle est de maintenir
l’équilibre de la nature. De toute petite taille, ces
créatures ont une apparence anthropomorphe et
leur corps est entièrement lumineux.
Lorsqu’un arbre très ancien est coupé, du sang
peut s’en écouler. Cette sinistre manifestation
est le signe de la présence d’un kodama à
l’intérieur, et abattre un arbre de ce type est
un grave péché. Le responsable de ce méfait
causera la ruine de sa communauté et signera sa
propre perte, attirant sur lui et ses proches une
puissante malédiction. Ces arbres sont souvent
protégés par un shimenawa.

Capacités spéciales des kodama

Fusion : les kodama peuvent fusionner avec
l’arbre dans lequel ils vivent. Dès lors, l’arbre
gagne les avantages généraux des yokai.
Malédiction : si l’arbre est détruit, celui qui l’a
abattu doit réussir un test de CHA difficulté 10
ou être maudit par les esprits. Il gagne le trait
Ami invisible à 2 de manière permanente, et la
difficulté de ses tests sociaux avec les yokai est
augmentée de 5.
Fureur de la nature : si un kodama devait
tomber à un score de Ki inférieur à -5, cinq
kodama pourraient fusionner entre eux et avec
des arbres pour créer un shoggoth mineur.
Kodama
NC 1 ; Taille minuscule.
FOR -2 ; DEX +0 ; CON -2 ;
INT +2 ; PER +4 ; CHA +3.
DÉF 10 ; PV 6 ; Init 8.
Émotion joie ; Ki +4.
Kyūbi no kitsune
Le renard à neuf queues apparaît la première
fois en Asie dans les légendes coréennes. Il
est considéré comme un esprit farceur et non
malfaisant. Messager de la déesse Inari, il gagne
une nouvelle queue tous les cent ans et acquiert
avec le temps de puissants pouvoirs : possession
Capacités spéciales des kyūbi no kitsune
Immunités : la RD de yokai des kyūbi no
kitsune est de 5. Ils sont immunisés contre les
états Immobilisé et Renversé, sauf par magie.
Action multiple : les kyūbi no kitsune peuvent
utiliser deux actions limitées par tour.
Contrôle du climat (L) : les kyūbi no kitsune
peuvent altérer le climat. Ils « déclassent » ou
« surclassent » le climat d’un cran selon leur
volonté (un orage devient une grande pluie ou
un ciel bleu devient nuageux, par exemple).
Métamorphose : les kyūbi no kitsune peuvent
se transformer en n’importe quoi, mais ils
préfèrent prendre des formes humaines.
Omniscient : les kyūbi no kitsune entendent et
voient tout. De ce fait, ils ne peuvent pas être
surpris lors d’une attaque et sont toujours les
premiers à agir lors d’un combat. Les joueurs
jettent deux dés lors de tous leurs tests liés à la
PER et gardent le meilleur des résultats.
Possession : en réussissant un test de CON
opposé à leur cible, les kyūbi no kitsune entrent
dans son organisme et se nourrissent de son
essence vitale. La victime perd un point de
maho et un PV par jour tant qu’ils n’ont pas été
bannis du corps.
Protecteur : les kyūbi no kitsune peuvent se lier
à une personne pour la protéger et lui conférer
un bonus de +5 à tous ses tests de VOL, CHA,

215
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 DEX et PER. Ils peuvent également activer leurs
sorts bénéfiques sur leur protégé sans avoir
besoin de le voir ou de le toucher, et sans limites
de portée.
Souffle de feu (L) : les kyūbi no kitsune peuvent
infliger 3d6 de DM de feu à une cible jusqu’à
30 mètres.
Vulnérabilités : les kyūbi no kitsune adorent
le vin. Ils doivent réussir un test d’INT
difficulté 10 pour ne pas succomber à la
tentation de s’enivrer. Ils reprendront leur vraie
forme une fois ivres. Toutes leurs actions seront
alors pénalisées de 5.
Sorts : les kyūbi no kitsune ont accès à tous les
sorts mineurs de rangs 1, 2 et 3. Ils peuvent en
activer un avec une action de mouvement.
Kyūbi no kitsune
NC 16 ; Taille grande.
FOR +5 ; DEX +5 ; CON +3 ;
INT +3 ; PER +5 ; CHA +5.
DÉF 18 ; PV 110 ; Init 16.
Émotion surprise ; Ki +2.
Griffes +16 ; DM 1d8 + 5.
Morsure +16 ; DM 2d8 + 5.
Queue +16 ; DM 1d6 + 5.
Effroyable : l’aspect d’un kyūbi no kitsune
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 15 (1 PS).
Coup de queue : si le kyūbi no kitsune
obtient un score de 15-20 sur une attaque de
queue, la cible est repoussée à 10 mètres et
doit réussir un test de DEX difficulté 10 ou se
retrouver Renversée.
Mujina
Les mujina vivent dans les forêts et les
montagnes. Souvent confondus avec les
tanuki, le terme mami est utilisé pour désigner
les deux animaux.
Très timides, les mujina n’aiment pas interagir
avec les humains. Cependant, ils adoptent
parfois des formes anthropomorphes, avec
le visage d’un petit garçon en kimono. Les
quelques-uns qui vivent dans la société humaine
prennent bien soin de ne pas trahir leur
déguisement, contrairement à d’autres animaux
qui sont souvent beaucoup plus négligents.
216
Le festival du blaireau est fêté chaque année à
Tokushima. De nos jours, les blaireaux ordinaires
sont généralement appelés anaguma, tandis
que le terme mujina désigne généralement leur
forme yokai.
Capacités spéciales des mujina
Copie conforme : les mujina peuvent également
prendre l’apparence d’une personne qui se trouve
face à eux. À moins de bien connaître ceux qui
leur font face, ils ciblent avant tout la personne
qui leur parle directement, ou alors celle qu’ils
considèrent comme la plus élégante (et donc pas
forcément la plus dangereuse). Ils deviennent
alors capables de reproduire ses techniques de
voie (combat ou magique) et ses sorts. Ils copient
également l’équipement matériel (vêtements,
armes et armures, surtout). Ils gagnent
également ses scores d’attaques, de DÉF et les
DM de l’arme (s’ils sont supérieurs aux leurs). Ils
ne peuvent utiliser que des techniques de rang 3
au maximum, ainsi que des sortilèges mineurs
de rang 1. Ils ne peuvent copier les techniques
issues d’une voie de magie de base ou avancée et
n’useront jamais de voies corrompues, à moins
d’être tombés eux-mêmes au-delà de -5 en Ki. Ce
pouvoir ne marche que sur les humains.
Métamorphose : les mujina aiment jouer des
tours en prenant la forme de la personne la plus
adaptée pour aborder leurs victimes. Les traits
de celles-ci sont souvent quelque peu déformés,
afin de mettre les gens mal à l’aise.
Sorts (L) : les mujina sont capables de lancer
les sorts mineurs suivants : Dissimulation dans
la brume (1), Injonction (1), Malédiction (1)
et Soins légers (1). Ils ne peuvent les utiliser
qu’une fois chacun par jour.
Mujina
NC 2
FOR -1 ; DEX +3 ; CON +2 ;
INT -1 ; PER +2 ; CHA +1.
DÉF 13 ; PV 15 ; Init 11.
Émotion espiègle ; Ki +1.
Griffes +2 ; DM 1d6.
Apparence effrayante : l’aspect d’un mujina
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1PS).
Nukekubi
Variante plus violente de la rokurokubi, ce
monstre a la tête qui se détache du corps. Si,
la journée, il se nourrit normalement, la nuit,
il peut, pour les plus démoniaques, boire du
sang comme un vampire ou mordre sa victime
jusqu’à ce que mort s’ensuive.
En effet, la tête se détache complètement du
corps pour parcourir plusieurs kilomètres
afin d’attaquer sa proie humaine ou
animale. Phénomène à mettre en parallèle
avec le somnambulisme, l’âme et la tête
« se séparent » du corps physique. Cette
malédiction familiale touche principalement
les femmes, et peut conduire au suicide pour
« éviter le déshonneur ».
Capacités spéciales des nukekubi
Action multiple : le corps et la tête des nukekubi
attaquent indépendamment. Chacun a donc
une action limitée par tour.
Fils de Ki : les doigts des nukekubi peuvent
déployer des fils translucides de couleur
verte, c’est avec eux que leur corps attaque
les adversaires. Ils peuvent s’étendre jusqu’à
10 mètres.
Fils tranchants : si les nukekubi font une réussite
critique lors d’une attaque à mains nues, la cible
doit réussir un test de CON difficulté 15 ou être
amputée d’un membre.
Nukekubi
NC 7
FOR +3 ; DEX +3 ; CON +2 ;
INT +2 ; PER +2 ; CHA +1.
DÉF 14 ; PV 60 ; Init 12.
Émotion colère ; Ki -5.
Mains nues +9 ; DM 1d6 + 3.
Morsure +9 ; DM 1d6 + 3.
Apparence effrayante : l’aspect d’un
nukekubi oblige à faire un test de Résistance
mentale difficulté 10 (1 PS).
Constriction : lorsqu’un nukekubi réussit une
attaque à mains nues, sa cible et lui testent leur
DEX en opposition. Si la cible rate, elle est prise
dans les fils de Ki de la créature et se retrouve
dans l’état Paralysé. Elle doit alors réussir un
test opposé de FOR pour se libérer. Sinon, elle
subit 5 de DM, +5 supplémentaires à chaque
tour (10 au 2 e, 15 au 3 e, etc.). Un bonus de +2
est accordé par allié venant à son aide. Le
Les entités du folklore japonais
nukekubi ne peut plus utiliser son corps pour
agir tant qu’il maintient cette technique.
Étranglement (L) : l’adversaire du nukekubi
doit faire un test de CON difficulté 15. S’il
réussit, il subit +1d8 DM. S’il échoue, il tombe
immédiatement à 1 PV.
Nurarihyon
Le « Maître des Monstres des Rivières et des
Montagnes », qui a l’apparence d’un vieil
homme dont les traits font toutefois penser à
ceux d’un poisson-chat, est une entité unique
aux pouvoirs incommensurables, considérée
par beaucoup de yokai comme leur seigneur.
Son front très allongé dépasse de son visage
en forme de gourde, et il porte des vêtements
élégants et très sophistiqués : une robe marron
sur un kimono vert foncé avec des zori
(chaussures faites de paille).
Amateur de nourriture de qualité chère et
luxueuse, ce yokai se fait porter par des serviteurs
humains dans un palanquin fleuri. Sous cette
apparence trompeuse, il est le plus puissant et
le plus mystérieux des yokai, le « Commandant
Suprême de Tous les Monstres ». Il dirige d’ailleurs
la Hyakki Yako (parade des cent démons). Ainsi,
malgré ses élans humoristiques et taquins, il
impose respect et obéissance aux personnes
qu’ils rencontrent grâce à son charisme. Quand il
apparaît dans les maisons, il fait comme s’il était
chez lui, puis disparaît poliment.
Au crépuscule et durant toute la nuit,
Nurarihyon change de forme. Il apparaît alors
comme un jeune homme élancé et très grand.
Ses cheveux sont longs et dépassent de l’arrière
de sa tête. Leur moitié supérieure est d’un
blanc doré, tandis que leur moitié inférieure
est noire. Sa tenue crépusculaire comprend un
manteau bleu sur un kimono noir et des zori,
avec un renard à trois yeux et à trois queues
qui pend autour de ses épaules comme un
châle. Des signes évoquant de la calligraphie
à l’encre noire se voient autour de ses yeux et
dans ses cheveux.
Capacités spéciales de Nurarihyon
Immunités : Nurarihyon ne subit que la moitié
des DM, peu importe leur source. Il ne peut
subir un état ou une pénalité à ses actions, sauf
par magie.
217
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 Actions multiples : Nurarihyon peut réaliser
deux actions limitées ou équivalentes dans un
même tour.
Crainte absolue (L) : par la nature même de
sa monstrueuse surpuissance, Nurarihyon
peut briser un esprit de manière extrêmement
efficace et subtile. Toutes les créatures qui le
voient doivent alors réussir un test de VOL
difficulté 20 ou faire un déni complet de son
existence. La cible pensera alors qu’il a disparu,
mais c’est en réalité son esprit qui refuse de le
voir. L’effet dure jusqu’à ce que la victime soit
atteinte par une de ses actions ou que quelqu’un
le lui montre directement, en l’engageant ou en
l’affectant d’une manière physiquement visible.
Discrétion nocturne : Nurarihyon augmente
de 5 la difficulté des tests de PER destinés à le
repérer la nuit tant qu’il n’interagit pas.
218
Immortel : Nurarihyon vieillit, mais ne peut
pas mourir.
Indestructible : s’il tombe à 0 PV ou moins,
Nurarihyon est renvoyé dans l’Ikai et reviendra
dès qu’il en sentira à nouveau le besoin en
ouvrant un portail. Le vaincre dans son royaume
l’endormira pendant un siècle.
Injonction (L) : Nurarihyon donne un ordre
simple, mais pas dangereux, à une cible, et
celle-ci doit également pouvoir le comprendre.
Il doit ensuite réussir un test de CHA opposé à
celui de la cible, qui doit se trouver à une portée
maximale de 20 mètres maximum. En cas
d’échec de la cible, celle-ci doit exécuter l’ordre
pendant son prochain tour.
Miroir d’âme transmet le reflet des fleurs de
cerisier (L) : cette technique utilise du saké de
qualité supérieure versé dans une grande tasse
de sakazuki. Nurarihyon souffle à travers le
liquide et génère des flammes bleues qui brûlent
les adversaires pour les purifier et les détruire,
ou les repousser. Ces flammes semblent se
répandre selon sa volonté et peuvent engloutir
jusqu’à 5 victimes à la fois. Elles infligent 10 DM
magiques par tour tant que l’eau continue à
onduler. Les flammes durent jusqu’à ce que
l’adversaire soit réduit en cendres.
Régénération : Nurarihyon régénère 5 PV par
tour tant qu’il n’est pas réduit à 0 PV.
Seigneur des yokai (L) : chaque yokai de son
cortège qui se bat à ses côtés gagne un bonus
de +2 à ses tests d’attaque, de VOL et de CHA
en opposition.
Soins (L) : Nurarihyon touche une cible (qui
peut être lui-même) qui récupère alors 30 PV
perdus et guérit de ses maladies. Ce pouvoir ne
marche qu’une fois par entité ou personne et
par jour.
Nurarihyon
NC 20+ ; Taille grande.
FOR +6 ; DEX +8 ; CON +5 ;
INT +7 ; PER +5 ; CHA +7.
DÉF 20 ; PV 140 ; Init 18.
Émotion confiance ; Ki +3.
Monsutasuraisa +16 ; DM 1d8 + 8.
Mains nues +14 ; DM 1d4 + 6.
Abominable : voir Nurarihyon sous sa vraie
forme pour la première fois oblige à faire un
test de Résistance mentale difficulté 15 (2 PS).
 Les entités du folklore japonais
Hyakki Yako
Popularisé dès le XVIe siècle, le Hyakki Yako est la fameuse parade nocturne des cent démons,
aussi redoutée par des mortels que par les autres yokai. Ainsi, durant les nuits estivales entre deux
et trois heures, une procession de yokai, oni, fantômes, tsukumogami et toutes sortes de créatures
surnaturelles quittent leurs repaires pour envahir et défiler dans les rues et ruelles des villes et
villages du Japon. Ces vastes rassemblements monstrueux transforment donc les lieux imprégnés
de leur présence en un véritable pandémonium, et ceux qui sont assez stupides pour sortir ces
nuits-là ou pour regarder par la fenêtre dans l’espoir d’apercevoir la parade sont tués ou chassés.
Certains talismans portant le symbole de l’étoile à cinq branches protègeraient leur porteur
contre le Hyakki Yako.

Coup mortel (L) : Nurarihyon doit toucher
un adversaire qu’il a affecté avec son pouvoir
de Crainte absolue. Celui-ci doit alors faire
un test de CON d’une difficulté de 20. S’il
réussit, il subit +1d8 DM. S’il échoue, il tombe
immédiatement à 1 PV.
Détection du surnaturel : Nurarihyon se
concentre et détecte la présence de toute
inscription et de tout objet magique situé dans
la pièce où il se trouve (ou dans les 20 mètres
autour de lui). Il détecte également les monstres
ou des yokai dissimulés parmi la population
dans ce même rayon. Ce sort permet aussi
d’analyser les propriétés d’un objet magique en
prenant une minute complète d’étude.
Frappe en finesse : Nurarihyon utilise son
mod. de DEX au lieu de FOR pour ses jets
d’ATC et ses DM.
Monsutasuraisa, la Trancheuse de
Monstres : Nurarihyon se bat principalement
avec un tachi sans garde qui se nomme
Monsutasuraisa. Cet artefact a été à l’origine
créé par un conseil d’onmyōji qui voulaient
éradiquer une invasion de yokai dans la région
de Kyoto pendant l’époque de Heian. Mais
Nurarihyon a récupéré l’arme et, à la tête de
son cortège, a balayé l’armée en question. Cette
arme double les DM, y compris ceux issus d’une
technique, face à toute créature non humaine.
De plus, un monstre venu d’un autre monde
doit réussir un test de CHA difficulté 15 chaque
fois qu’il se fait toucher, ou il est renvoyé chez
lui. Cette arme est considérée comme infusée
d’énergie pour savoir ce qu’elle peut affecter.
Parade : lorsqu’il est touché avec une ATC,
Nurarihyon peut tenter un test opposé de
DEX face à son adversaire : s’il l’emporte,
il ne subit que le mod. de caractéristique
(et éventuellement de Ki si une technique le
permet) comme dégâts. Cette capacité ne peut
être utilisée qu’une fois par tour.
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire rate
Nurarihyon en Défense totale, ce dernier
peut tenter une attaque en action gratuite.
Cette capacité ne peut être utilisée qu’une
fois par tour.
Nure-onna
Cette « femme humide » originaire de Kyushu
est une créature féminine au corps amphibien
serpentin, qui mesure 300 mètres de long. En
d’autres termes, ces yokai sont des serpents de
mer vampiriques. Bien que leur tête soit humaine,
ils ont des yeux de serpents et possèdent des
griffes, des crocs et de longs et beaux cheveux. Ils
se nourrissent de sang humain.
Une légende raconte que les nure-onna portent
un panier avec un bébé pour attirer leurs proies.
Si la victime tente de le prendre, celle-ci se rend
alors compte qu’il ne s’agit pas d’un enfant. Le
panier devient très lourd et l’empêche de fuir, ce
qui permet ainsi à la créature de sucer le sang
de sa proie à l’aide de sa langue bifide, pendant
qu’elle est immobilisée.
Dans d’autres histoires, les nure-onna se
prélassent sur les rives et se lavent les cheveux
au bord des plans d’eau. Si elles n’attaquent que
si elles sont dérangées, elles peuvent toutefois
chasser, accompagnées de gyūki.

219
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 Capacités spéciales des nure-onna
Discrétion aquatique : sous l’eau, tant que les
nure-onna n’interagissent pas avec la personne
qui observe, la difficulté des tests de PER
destinés à les repérer augmente de 5.
Hypnotique : les nure-onna peuvent se rendre
mystiquement très attirantes si elles le souhaitent.
Une cible qui en voit une, même de loin, doit
réussir un test de CHA difficulté 10 pour ne pas
s’approcher à moins de un mètre d’elle, tant que
cette dernière n’a rien entrepris d’hostile.
Régénération : les nure-onna doivent drainer
une cible pour récupérer leurs PV.
Vampirisme : les nure-onna drainent l’énergie
de leurs victimes lorsqu’elles réussissent à
mordre. Si une personne est mordue, elle
est Immobilisée et le monstre est Ralenti.
La victime perd alors 2 points de FOR par
tour tant qu’elle ne s’est pas dégagée de
la morsure. Si elle arrive à 0 en FOR, elle
meurt. La nure-onna récupère 2 PV par tour
d’absorption, pouvant dépasser son score
maximal. Cependant, elle perdra ces PV
supplémentaires au rythme de un par heure.
Une cible rescapée récupère 2 points de FOR
par jour de repos et de soins complets.
Venin : chaque fois qu’une nure-onna griffe
une cible, celle-ci doit réussir un test de CON
difficulté 10 sous peine d’être Affaiblie pour
5 tours.
Nure-onna
NC 9
FOR +2 ; DEX +3 ; CON +3 ;
INT +3 ; PER +2 ; CHA +3.
DÉF 15 ; PV 86 ; Init 11.
Émotion Indignation ; Ki -3.
Griffes +11 ; DM 1d6 + 2.
Morsure +9 ; DM 1d8 + 2.
Queue +10 ; DM 1d4 + 2.
Amphibie : une nure-onna peut respirer dans
l’air et sous l’eau. Elle nage deux fois plus vite
qu’un humain (20 mètres par action au lieu
de 10).
Apparence effrayante : voir une nure-onna
220
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Combattant aquatique : une nure-onna
gagne +2 en attaque, en DÉF et à tous ses
tests de DEX sous l’eau.
Constriction : lorsqu’une nure-onna réussit
une attaque de queue, sa cible et elle testent
leur FOR en opposition. Si la cible rate, elle
est prise dans les anneaux de la créature et
prend l’état Paralysé. Elle doit alors réussir
un test opposé de FOR pour se libérer. Sinon,
elle subit les DM de queue à chaque tour. La
nure-onna ne peut plus utiliser sa queue tant
qu’elle maintient cette technique.
Ōkami
Ces yokai ont l’apparence de très grands et
puissants loups. Ils peuvent se transformer en
humains, et leur caractère bien trempé en fait
des êtres tour à tour destructeurs ou protecteurs.
Friands de viande humaine, ils vivent dans les
sombres cols montagneux ou dans les forêts, où
ils suivent les voyageurs et les traquent pour les
mettre en pièces s’ils trébuchent. D’ailleurs, si
un voyageur entend le cri du yokai aux allures
d’oiseau nocturne appelé yosuzume, c’est qu’il
est poursuivi.
Capacités spéciales des ōkami
Actions multiples : les ōkami peuvent frapper
deux fois avec leurs griffes en une même action
d’attaque. Ils gagnent également une action
gratuite de mouvement par tour.
Crocs acérés : sur une réussite critique de
morsure pour l’ōkami, la cible doit réussir un
test de CON difficulté 15 ou être amputée d’un
membre.
Discrétion nocturne : essayer de repérer les
ōkami la nuit fait augmenter la difficulté des
tests de +5.
Hurlement lugubre (L) : les ōkami provoquent
la peur chez leur cible. Chaque être qui en
entend doit réussir un test de CHA ou subir un
malus de -3 pour ses actions face à eux.

Ōkami
NC 9 ; Taille grande.
FOR +4 ; DEX +4 ; CON +3 ;
INT +1 ; PER +3 ; CHA +2.
DÉF 15 ; PV 75 ; Init 11.
Émotion mépris ; Ki -4.
Griffes +10 ; DM 1d6 + 4.
Morsure +10 ; DM 2d6 + 4.
Apparence effrayante : voir un ōkami
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Oni
Ces ogres à l’apparence démoniaque ont l’allure
de gigantesques barbares, très modestement
vêtus d’un pagne en peau de tigre. Leur peau
est de différentes couleurs : bleue, rouge,
marron ou noire. Leur corps est extrêmement
musculeux, et leur bouche est disproportionnée
et large. Elle est remplie de nombreux crocs, et
les deux paires qui dépassent de leurs babines
retroussées évoquent des défenses de sangliers.
Sur leur tête se trouvent deux immenses cornes
recourbées, et ils sont généralement armés
d’une épée.
Capacités spéciales des oni
Actions multiples : les oni peuvent frapper avec
leur arme et leurs griffes en une même action
d’attaque. Ils gagnent également une action
gratuite de mouvement par tour.
Affliction aggravée (L) : les oni doivent réussir
un test opposé de CHA contre la CON d’une
cible située dans les 20 mètres autour d’eux. Si
la cible est malade ou blessée, elle subit 1d8 de
DM supplémentaires à cause de la soudaine
agressivité de la maladie ou la nécrose de la plaie.
Immunités : les oni ne subissent que la moitié
des DM physiques non infusés d’énergie.
Régénération : les oni récupèrent 1 PV par tour
tant qu’ils ne sont pas réduits à 0 PV.
Les entités du folklore japonais
Oni
NC 12 ; Taille grande.
FOR +4 ; DEX +2 ; CON +4 ;
INT +1 ; PER +2 ; CHA +2.
DÉF 14 ; PV 90 ; Init 11.
Émotion colère ; Ki -5.
Griffes +12 ; DM 1d4 + 4.
Cornes +12 ; DM 1d6 + 4.
Arme +14 ; DM 1d8 + 4.
Charge : lorsqu’un oni utilise une action de
mouvement avant une attaque, il gagne +2 à
l’attaque et aux DM.
Effroyable : voir un oni oblige à faire un test
de Résistance mentale difficulté 15 (1 PS).
Parade : lorsqu’un oni est touché avec une
ATC, il peut tenter un test opposé de DEX face
à son adversaire : s’il l’emporte, il ne subit que
le mod. de caractéristique (et éventuellement
de Ki si une technique le permet) comme
dégâts. Cette technique ne peut être utilisée
qu’une fois par tour.
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire rate l’oni
en Défense totale, ce dernier peut tenter une
attaque en action gratuite. Cette technique ne
peut être utilisée qu’une fois par tour.
Vol de vie : si l’oni touche avec son arme,
il a le choix entre infliger les DM de celle-
ci ou de voler 1D6 PV à sa cible. Cela peut
temporairement lui permettre de dépasser son
maximum de PV, l’excédent disparaissent au
rythme d’un par tour.
221
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 Rokurokubi
Le jour, les rokurokubi ressemblent à des
femmes ordinaires. Mais la nuit, pendant leur
sommeil, elles sont capables d’allonger leur Rokurokubi
cou dans des proportions incroyables et de se
NC 3
déplacer librement. Parfois, leurs têtes attaquent
de petits animaux, d’autres fois, elles essuient FOR +2 ; DEX +1 ; CON +1 ;
de l’huile de lampe avec leur longue langue, et
INT +1 ; PER +0 ; CHA +0.
d’autres encore, elles terrifient les personnes
qu’elles croisent. Les femmes victimes de cette DÉF 11 ; PV 25 ; Init 9.
malédiction ont été transformées pour avoir
Émotion domination ; Ki -3.
commis une faute grave, que ce soit envers
les dieux, la nature ou leur mari (adultère). Mains nues +6 ; DM 1d4 + 2.
Cependant, la malédiction peut également
Morsure +7 ; DM 1d8 + 2.
avoir été causée par une faute de leur père ou
leur époux. En effet, si celui-ci s’est soustrait à la Apparence effrayante : voir une rokurokubi
punition, le châtiment se reporte sur la femme, oblige à faire un test de Résistance mentale
cette malédiction n’affectant qu’elles. difficulté 10 (1 PS).

Capacités spéciales des rokurokubi

Action multiple : le corps et la tête des
rokurokubi attaquent indépendamment.
Chacun a donc une action limitée par tour.

222
Shikigami
Les shikigami sont des « génies » invoqués
par les onmyōji lors de rituels ayant des buts
divers et variés : protection, malédictions, etc.
En effet, ces esprits compagnons ou servants
peuvent être appelés par un sorcier pour ses
propres desseins.
Invoquer un shikigami revient à convoquer un
dieu, un démon, un autre yokai ou un esprit
pour utiliser son pouvoir. Ils n’agissent donc
jamais de leur plein gré et sont des esclaves
au service de leur propriétaire, et leurs actes,
même les plus horribles, sont la responsabilité
de ce dernier. Puissants et dangereux, ils sont
généralement appelés grâce à de petits objets,
comme des bandes de papier ou des amulettes, et
peuvent prendre différentes formes et posséder
un animal (poulets, vaches, chiens, etc.).
Capacités spéciales des shikigami
Immunités : la RD de yokai des shikigami
est de 3. Ils sont immunisés contre les états
Immobilisé et Renversé, sauf par magie.
Action multiple : les shikigami gagnent une
action de mouvement en action gratuite.
Dons de puissance : les shikigami doivent
posséder le pouvoir précédent pour pouvoir
débloquer le suivant. Chaque rang altère
significativement leur apparence et augmente le
NC de +2. À chaque rang, ils gagnent également
+1 à tous leurs modificateurs et +10 PV. Cela
altère donc également leurs valeurs dérivées en
conséquence :
Vivacité : le shikigami gagne +3 en DÉF et à
l’Initiative ;
Résistance accrue : sa RD de yokai passe à 5 et
il gagne +15 PV ;
Puissance libérée : il gagne +3 à ses DM et à ses
tests d’opposition de FOR et de CHA ;
Corps éthérique : sa RD de yokai passe à 6
contre toute forme d’attaque. Il gagne +2 à ses
scores d’attaque ;
Manifestation totale : un exorcisme le met
dans les états Immobilisé et Affaibli au lieu
de le renvoyer immédiatement. Ainsi, il faut
d’abord trouver un moyen de le mettre dans
l’état Paralysé pour pouvoir le bannir dans son
royaume. Les attaques retirent également 2
points de maho à chaque blessure. Enfin, tout
être ayant un score de Ki inférieur à 3 subit un
malus de 5 à ses actions contre lui à cause de la
peur qu’il suscite.
Marquer un être : lorsque les shikigami
Les entités du folklore japonais
touchent, ils peuvent également marquer
spirituellement un être. Ils doivent alors
réussir un test de CHA opposé à leur cible.
S’ils réussissent, ils savent toujours dans
quelle direction elle se trouve, si elle est en
mouvement et à quelle distance. La marque
dure un jour. De plus, s’ils doivent s’affronter
pendant cette période, la cible a un malus de 5
à tous ses tests, à cause de la douleur que la
marque lui inflige.
Vulnérabilités : lorsque les shikigami sont
convoqués par un sorcier, ils doivent obéir à
ses demandes sans objection. Cependant, s’ils
ne reçoivent aucune directive, ils ne font rien à
part se défendre s’ils sont attaqués.
Shikigami
NC 3+ ; Taille grande.
FOR +1 ; DEX +1 ; CON +1 ;
INT -1 ; PER +2 ; CHA +0.
DÉF 10 ; PV 15 ; Init 8.
Émotion confiance ; Ki +3.
Griffes +4 ; DM 1d6 + 1.
Morsure +4 ; DM 1d8 + 1.
Apparence effrayante : voir un shikigami
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Détection du surnaturel : un shikigami,
s’il se concentre, détecte la présence de toute
inscription et de tout objet magique situé
dans la pièce où il se trouve (ou dans les
20 mètres autour de lui). Il détecte également
les monstres ou des yokai dissimulés parmi
la population dans ce même rayon. Ce
sort permet aussi d’analyser les propriétés
d’un objet magique en prenant une minute
complète d’étude.
Vitesse effroyable : un shikigami a un
mouvement de 40.
223
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 Shinigami
Les shinigami sont des êtes psychopompes,
des personnifications de la mort. Ce sont
des passeurs, des guides et des conducteurs
d’âmes des défunts. Rien ne les distingue
en termes d’apparence, mais leurs yeux leur
permettent de voir au-dessus de quelqu’un
le nom et la durée de vie de cette personne.
Ainsi, le moment venu, ils prennent sa vie. Les
shinigami ne peuvent s’entretuer, et personne
ne peut en tuer un, sauf lui-même.
Capacités spéciales des shinigami
Immunités : les shinigami ne subissent aucun
DM issu de quelque source physique non
infusée d’énergie que ce soit. Ils ne peuvent être
soumis aux états Étourdi, Affaibli ou Renversé,
sauf par magie.
Actions multiples : les shinigami peuvent
utiliser une action de mouvement, une action
simple et une action limitée par tour.
Aura de peur : les shinigami dégagent une sorte
de vibration qui affecte le corps et l’esprit de
tout être qui se trouve dans les 10 mètres autour
d’eux. Ils infligent un malus de 5 à toutes les
attaques de potentiels adversaires.
Fléau de la matière : les shinigami sont capables
de déchirer un homme en un seul coup d’arme
blanche, comme de longs katanas. Ils ignorent
2 points de défense et de RD issus d’une
armure. De plus, s’ils font une réussite critique,
ils arrachent alors de façon irrémédiable un
membre de la cible.
Régénération : les shinigami doivent tuer un
être pour récupérer 30 PV.
Résistance magique : les sorts de tout type voient
leur difficulté augmenter de 5 lorsqu’ils ciblent
directement ou indirectement les shinigami.
Téléportation : les shinigami peuvent modifier
l’espace afin de se déplacer plus vite ou
d’emmener un être vers un lieu (connu) de leur
choix. Cette capacité ne peut s’utiliser qu’une
fois par jour.
Sorts : les shinigami possèdent l’équivalent de
tous les sorts mineurs, même les sortilèges
impies, ainsi que les sorts majeurs de Protection
et d’Illusion. Ils peuvent lancer chacun de ces
sorts deux fois avant de devoir véritablement se
reposer pour en récupérer les utilisations.
224
Shinigami
NC 17
FOR +4 ; DEX +4 ; CON +4 ;
INT +5 ; PER +3 ; CHA +4.
DÉF 18 ; PV 130 ; Init 14.
Émotion déception ; Ki -1.
Arme +18 ; DM 1d10 + 4.
Abominable : voir un shinigami oblige à faire
un test de Résistance mentale difficulté 15
(2 PS).
Coup mortel (L) : si un shinigami touche un
adversaire qu’il a affecté avec son Aura de
peur, celui-ci doit alors faire un test de CON
difficulté 20. S’il réussit, il subit +1d8 DM.
S’il échoue, il tombe immédiatement à 1 PV.
Détection du surnaturel : un shinigami,
s’il se concentre, peut détecter la présence de
toute inscription et de tout objet magique
situé dans la pièce où il se trouve (ou dans les
20 mètres autour de lui). Il détecte également
les monstres ou les yokai dissimulés parmi
la population dans ce même rayon. Ce
sort permet aussi d’analyser les propriétés
d’un objet magique en prenant une minute
complète d’étude.
Enchaînement (L) : un shinigami peut
effectuer deux attaques.
Parade : lorsqu’il est touché avec une ATC,
un shinigami peut tenter un test opposé de
DEX face à son adversaire : s’il l’emporte,
il ne subit que le mod. de caractéristique
(et éventuellement de Ki si une technique le
permet) comme dégâts. Cette technique ne
peut être utilisée qu’une fois par tour.
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire rate le
shinigami en Défense totale, ce dernier peut
tenter une attaque en action gratuite. Cette
technique ne peut être utilisée qu’une fois
par tour.
Shunten Dōji
Shunten Dōji est un oni très puissant. Durant
l’époque de Heian, cet être unique apparaît
souvent dans les quartiers de la capitale.
Ce démon, qui mesure parfois jusqu’à six mètres,
a le visage rouge, une longue chevelure rousse
ébouriffée, deux cornes sur le haut du crâne,
une barbe et des sourcils bien fournis. Ses mains
et ses pieds ressemblent à des pattes d’ours, et
sa peau est écarlate, à l’exception de sa jambe
gauche, qui est noire, et de la droite qui est
blanche. De même, son bras gauche est bleu et
le droit est jaune. Certaines représentations font
état de cinq cornes et d’au moins quinze yeux.
Ce démon aime commettre des meurtres et
des vols, dissimulé dans les ruelles sombres.
Il lui arrive même d’enlever de jeunes filles
nobles pour les emmener dans son repaire
de perversion situé sur le mont Oe (dans la
province du Tanba). À l’origine, il est le rejeton
d’une humaine et du grand dragon Yamata-
no-Orochi. Abandonné par sa mère, il part
vivre dans un temple sur le mont Hiei à Kyoto.
Cependant, il est rapidement rejeté par les
prêtres à cause de ses prédispositions (force et
intelligence), et ces caractéristiques lui valent le
surnom d’Onikko (petit démon).
Il sombre alors dans l’alcool, et un soir, ivre, il
porte un masque d’oni à son visage et, depuis ce
jour, il ne peut plus l’enlever. La peur, la honte
et la colère de ses pères entraînent sa fuite dans
les montagnes. Il se met alors à penser que les
humains sont faibles et stupides, et il commence
à voler et piller.
Par la suite, il rassemble des voleurs qui deviennent
ses loyaux disciples, et à qui il enseigne la magie
noire qu’il maîtrise. Son premier serviteur n’est
autre qu’une autre entité unique, Ibaraki Dōji,
un autre oni de son acabit. Il finit par s’installer
dans une forteresse ténébreuse sur le mont Oe,
qu’il gouverne comme un empereur. Ses sbires et
lui saccagent Kyoto et se laissent aller à des actes
particulièrement sanguinaires, comme manger
les organes crus et boire le sang de leurs victimes.
Finalement, il est piégé par le légendaire
guerrier Minamoto no Yorimasu, grâce à un
poison magique. Ivre, l’oni se fait alors couper
la tête. Celle-ci, détachée de son corps mais
toujours alerte, est enterrée à l’extérieur des
limites de la ville, dans le col de la montagne
Oeyama. La coupe et la bouteille de poison sont
conservées au temple Nariai-ji à Kyoto.
Capacités spéciales de Shunten Dōji
Les entités du folklore japonais
Immunités : Shunten Dōji ne subit que la
moitié des DM de toute source, sauf la magie.
Actions multiples : Shunten Dōji peut frapper
avec son arme et ses griffes en une même
action d’attaque. Il gagne également une action
gratuite de mouvement par tour.
Affliction aggravée (L) : Shunten Dōji doit
réussir un test opposé de CHA contre la CON
d’une cible située dans les 20 mètres autour
de lui. Si celle-ci est malade ou blessée, elle
subit 1d8 dégât supplémentaire à cause de
l’agressivité soudaine de la maladie ou de la
nécrose de la plaie.
Régénération : Shunten Dōji récupère 3 PV par
tour tant qu’il n’est pas réduit à 0 PV.
Vision des êtres cachés : Shunten Dōji peut
voir les êtres se déplaçant dans les royaumes
qui sont très proches de lui, ainsi que les
monstres ou les yokai dissimulés parmi la
population qui apparaissent en surbrillance.
Il peut se déplacer pendant la durée du sort,
qui toutefois ne lui permet pas forcément
de savoir de quelle créature il s’agit. Ce sort
dure au maximum 10 minutes, mais il peut
l’interrompre à tout moment.
Shunten Dōji
NC 17 ; Taille grande.
FOR +6 ; DEX +4 ; CON +6 ;
INT +5 ; PER +4 ; CHA +5.
DÉF 14 ; PV 90 ; Init 11.
Émotion domination ; Ki -3.
Griffes +16 ; DM 1d4 + 6.
Cornes +16 ; DM 1d6 + 6.
Tachi (sabre à lame courbe) +17 ; DM 1d8
+ 6.
Abominable : voir Shunten Dōji pour la
première fois sous sa vraie forme oblige à faire
un test de Résistance mentale difficulté 15
(2PS).
Charge : lorsqu’il utilise une action de
mouvement avant une attaque, Shunten Dōji
gagne un bonus de +2 à l’attaque et aux DM.
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 Parade : lorsqu’il est touché avec une ATC, pratiques telles que le jeu, la consommation
Shunten Dōji peut tenter un test opposé de d’alcool, et même les tâches administratives et
DEX avec son adversaire. S’il l’emporte, il les activités religieuses. D’ailleurs, nombreux
ne subit que le mod. de caractéristique (et sont ceux qui passent toute leur vie parmi les
éventuellement de Ki si une technique le humains sans jamais être détectés. Cependant,
permet) comme dégâts. Cette capacité ne peut sous forme humaine, les tanuki se sont révélés
être utilisée qu’une fois par tour. aussi corruptibles que ceux qu’ils imitent, et
certains ont une réputation bien méritée de
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire rate
voleurs, d’ivrognes, de menteurs et de tricheurs,
Shunten Dōji en Défense totale, ce dernier
qui n’hésitent pas à utiliser leur pouvoir de
peut tenter une attaque en action gratuite.
transformation pour jouer des tours aux gens.
Cette capacité ne peut être utilisée qu’une fois
Certains se changent même en géants et en
par tour.
horribles monstres, pour terrifier les humains
Vol de vie : si Shunten Dōji touche avec son pour le plaisir, ou pour les éloigner des lieux où
arme, la victime perd 1d8 PV et le score de DM ils ne devraient pas être.
lui est transmis. Cela peut temporairement lui
Capacités spéciales des tanuki
permettre de dépasser son maximum. Ces PV
excédentaires disparaissent au rythme de un Métamorphose : les tanuki peuvent se
par tour. transformer en n’importe quoi, mais ils
préfèrent prendre forme humaine ou celle
Voie de la magie du sang : rang 4 (sans test
d’objets du quotidien.
ou coût d’activation).
Voie : les tanuki peuvent avoir une voie de
compétences associée à leur vie parmi les
humains. Ce sont généralement des voies non
combattantes, même si cela peut arriver. Ils la
possèdent au rang 5.
Tanuki Sorts (L) : les tanuki ont accès à tous les sorts
Ces esprits de la forêt et des montagnes mineurs de rang 1. Ils peuvent en utiliser trois
ressemblent à des ratons laveurs (chiens fois par jour. S’ils possèdent une voie de magie,
viverrins). Ce sont des maîtres du déguisement, cela passe à six fois par jour.
qui peuvent changer de forme à volonté.
La plupart du temps, les tanuki sont représentés
avec un chapeau de paille et une bouteille de
saké. Leur ventre, qu’ils utilisent comme un
tambour, est rebondi. Symbole de chance et de
prospérité, ils se nourrissent de petits animaux
sauvages et leurs testicules de « bonne
taille » ont inspiré de nombreux
dessins humoristiques. Sous leur
apparente gentillesse, les tanuki
sont des êtres malicieux et
rusés, qui se plaisent à jouer
des tours aux humains.
Dans les anciennes religions,
ils sont considérés comme
des dieux, qui dirigent toutes
choses de la nature. Avec
l’arrivée du bouddhisme, ils
perdent ce statut et deviennent
des messagers des dieux et des
tuteurs de zones locales. En outre,
ils aiment se mêler aux humains
et les imiter, et se transforment
notamment en pierre, en arbre, en
statue ou en objets ordinaires. Les plus
intelligents et les plus doués en magie sont
connus pour prendre des noms et adopter des

226

Tanuki
NC 5
FOR +1 ; DEX +3 ; CON +2 ;
INT +2 ; PER +2 ; CHA +2.
DÉF 13 ; PV 36 ; Init 11.
Émotion joie ; Ki +4.
Griffes +6 ; DM 1d6 + 1.
Morsure +6 ; DM 1d8 + 1.
Apparence effrayante : voir un tanuki
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1PS).
Tengu
Lorsqu’elles arrivent au Japon entre le ve
et viie siècle, ces créatures malfaisantes et
sournoises, considérées comme des ennemies
du bouddhisme, sont souvent accusées
d’incendie et d’enlèvement d’enfants. Ces
esprits damnés aux pouvoirs surnaturels sont
également présents dans le shintoïsme, et sont
associés aux dieux Susanoo et Saruta-hiko. Au
fil des siècles, leur image a évolué, et ils sont
peu à peu réhabilités en tant qu’êtres bons. En
effet, ils gardent les lieux sacrés et s’en prennent
à ceux qui désobéissent aux lois ou dont le
comportement n’est pas correct : samouraïs
vaniteux, prêtres arrogants, arrivistes et
orgueilleux. Leurs pouvoirs psychiques n’ont
d’égal que leurs capacités de combattants
en arts martiaux. Ils savent notamment
communiquer par télépathie, se téléporter
et entrer dans les rêves des humains. Ils sont
également capables de prendre deux formes :
une forme humaine, et une autre de corbeau,
sous laquelle ils sont souvent représentés.
En outre, il existe deux sortes de tengu :
les karasu tengu à tête et bec de corbeau, et
les konoha tengu (ou yamabushi tengu) qui
n’ont du corbeau que les ailes, et tiennent
un éventail à plumes.
Capacités spéciales des tengu
Actions multiples : les tengu peuvent frapper
deux fois avec leur épée en une même action
d’attaque (hors technique). Ils gagnent
également une action gratuite de mouvement
par tour.
Frappe des vents (L) : les tengu peuvent
Les entités du folklore japonais
rassembler tout l’air disponible et le condenser
en un tourbillon autour d’eux. Tous les
êtres physiques dans les 10 mètres autour
d’eux doivent alors réussir un test de DEX
difficulté 15 ou être Renversés et subir 1d8
de DM. En cas de succès, ils subissent tout de
même la moitié des DM.
Métamorphose : les tengu peuvent prendre
forme humaine.
Prison des airs (L) : les tengu peuvent rassembler
tout l’air disponible et le condenser en un
tourbillon autour d’un adversaire. Ce dernier
doit réussir un test de DEX difficulté 10 pour ne
pas être Immobilisé pendant cinq tours.
Tourbillon des vents (L) : les tengu peuvent
rassembler tout l’air disponible et le condenser
en un tourbillon autour d’eux. Tous les DM
issus d’attaques à distance et d’armes à feu sont
alors réduits de 10. La cible doit réussir un test
de PER difficulté 10 pour éviter de subir des
DM. Si les tengu ne provoquent aucun dégât,
ceux-ci sont renvoyés vers un adversaire situé
dans les 10 mètres.
Sorts (L) : les tengu ont accès à tous les sorts
mineurs de rangs 1 et 2. Ils peuvent utiliser six
sorts par jour.
Tengu
NC 13
FOR +2 ; DEX +5 ; CON +2 ;
INT +1 ; PER +4 ; CHA +3.
DÉF 15 ; PV 80 ; Init 14.
Émotion confiance ; Ki +3.
Serres +10 ; DM 1d6 + 2.
Bec +10 ; DM 1d8 + 2.
Épée +15 ; DM 1d8 + 5.
Coup mortel (L) : l’adversaire du tengu doit
être Renversé, Immobilisé ou Étourdi. Celui-ci
doit alors faire un test de CON face difficulté
12. S’il réussit, il subit +1d8 DM. S’il échoue,
il tombe immédiatement à 1 PV.
Effroyable : voir un tengu oblige à faire un
test de Résistance mentale difficulté 15 (1 PS).
Frappe en finesse : un tengu utilise son mod.
de DEX au lieu de FOR pour ses jets d’ATC et
ses DM.
Parade : lorsqu’il est touché avec une ATC, un
tengu peut tenter un test opposé de DEX face
227
esteban masson - esteban.masson@gmail.com - 20231205/227/707921/1145031
 à son adversaire. S’il l’emporte, il ne subit que
le mod. de caractéristique (et éventuellement
de Ki si une technique le permet) comme
dégâts. Cette technique ne peut être utilisée
qu’une fois par tour.
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire rate un
tengu en Défense totale, ce dernier peut tenter
une attaque en action gratuite. Cette technique
ne peut être utilisée qu’une fois par tour.
Vol : un tengu possède un mouvement de 20
dans les airs.
Tsuchigumo
Associée aux catastrophes naturelles (typhons,
tremblements de terre, peste, etc.), cette
créature monstrueuse a de multiples bras de
longs cheveux roux, et un visage qui évoque un
masque surmonté de cornes macabres. Ainsi,
avec sa tête de démon, ses bras et ses jambes,
elle ressemble à une araignée. Vêtus d’habits
géants, ces monstres vivent dans les montagnes
et ont pour habitude de capturer les voyageurs
dans leurs toiles pour les dévorer.
Capacités spéciales des tsuchigumo
Actions multiples : les tsuchigumo peuvent
frapper deux fois avec leurs poings sur une
même cible, OU bien une fois jusqu’à 5 cibles
engagées contre eux dans une même action
d’attaque (hors technique). Ils gagnent
également une action gratuite de mouvement
par tour.
Crachat de toile (L) : les tsuchigumo peuvent
cracher un amas de toile qui se colle à une
cible. Celle-ci doit alors réussir un test de
DEX difficulté 10 pour éviter l’attaque. Sinon,
elle est considérée comme Immobilisée. Elle
peut ensuite tenter un test de FOR difficulté 15
chaque tour suivant en action de mouvement
pour se libérer. Si elle subit un autre crachat
sans s’être libérée, elle est alors Paralysée et la
difficulté du test de FOR pour se libérer passe
à 20.
Réseau de toile : les tsuchigumo peuvent tisser
de grands pans de toile sur ou entre deux
surfaces. Pour les repérer, un personnage doit
réussir un test de PER difficulté 10. Si une
228
victime se colle à une toile, elle est Immobilisée
et peut alors tenter un test de FOR difficulté 15
chaque tour suivant en action de mouvement
pour se libérer. Si elle subit un crachat sans s’être
libérée, elle est alors Paralysée et la difficulté du
test de FOR pour se libérer passe à 20.
Résistance accrue : les tsuchigumo ont une RD
de yokai de 4.
Tsuchigumo
NC 14
FOR +8 ; DEX +4 ; CON +4 ;
INT +2 ; PER +3 ; CHA +2.
DÉF 16 ; PV 92 ; Init 12.
Émotion mépris ; Ki -4.
Mains nues +14 DM 1d6 + 6.
Convertir l’élan : lorsqu’un tsuchigumo
touche avec une ATC il peut tenter un
test opposé de FOR avec un bonus de
+2 face à son adversaire. S’il l’emporte,
ce dernier est dans l’état Renversé.
Effroyable : voir un tsuchigumo oblige à faire
un test de Résistance mentale difficulté 15
(1 PS).
Frappe écrasante (L) : un tsuchigumo peut
choisir de prendre un malus de -5 à son jet
d’attaque pour doubler ses DM en cas de
réussite (et les tripler en cas de critique). Cette
action inflige toujours des DM temporaires.
Frappe en rotation (L) : si un tsuchigumo
prend son élan et fonce vers une cible en
tournant sur lui-même, celle-ci et tous ceux
qui se trouvent à moins de 5 mètres d’elle
sont victimes de l’attaque. Ils doivent alors
tous faire un test de DEX difficulté 15. S’ils
réussissent, ils ne subissent qu’une attaque.
Sinon, ils subissent 1d4 + 1 de DM chacun.
Un tsuchigumo ne peut utiliser cette technique
qu’une fois tous les 10 tours.
Rapide : un tsuchigumo a un mouvement
de 30.
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire rate un
tsuchigumo en Défense totale, ce dernier peut
tenter une attaque en action gratuite. Il ne
peut faire cette action qu’une fois par tour.
Tsukumogami
Dans la majorité des cas, les tsukumogami sont
des objets qui ont été délaissés, oubliés, voire
abîmés par leurs propriétaires. Par conséquent,
ils prennent vie lors de certaines occasions pour
leur montrer leur frustration, et surtout leur
ennui. Ils vont alors s’animer pour se venger et
harceler la famille à laquelle ils appartenaient.
En général, un tsukumogami doit attendre son
100e anniversaire pour devenir un yokai.
Capacités spéciales des tsukumogami
Résistance accrue : les tsukumogami ont une
RD de yokai de 5.
Vulnérabilité : si un personnage arrive à
convaincre un tsukumogami de le servir, son
émotion devient alors affection avec un Ki
de +1. Cela dure tant que le personnage ne le
délaisse pas. Sinon, il se met en colère (Ki -5)
contre son nouveau propriétaire.
Voici deux exemples de tsukumogami.
Biwa-bokuboku
Le biwa est un instrument de musique à cordes
qui ressemble à un luth. S’il a donné son nom au
lac Biwa à cause de sa forme, il est connu pour
être l’instrument de la déesse Benten (divinité
bouddhiste du savoir).
Le biwa-bokuboku est une espèce de gobelin
espiègle, un être anthropomorphe ayant pour
tête un biwa. Il porte un kimono majestueux et
prend vie à la tombée de la nuit, pour chanter et
jouer de la musique tout en déplorant l’absence
de son ancien propriétaire. Lorsqu’un nouvel
habitant s’installe dans sa demeure, il peut
également devenir un esprit frappeur.
Biwa-bokuboku
NC 6
FOR +1 ; DEX +2 ; CON +4 ;
INT +2 ; PER +1 ; CHA +3.
DÉF 14 ; PV 40 ; Init 10.
Émotion envie ; Ki -3.
Apparence effrayante : voir un biwa-
Les entités du folklore japonais
bokuboku oblige à faire un test de Résistance
mentale difficulté 10 (1 PS).
Musique envoûtante : un biwa-bokuboku
peut jouer différents airs pour obtenir l’effet
de son choix. Sa mélodie dure cinq tours,
et requiert une action simple pour être
maintenue à chaque tour. Le biwa-bokuboku
ne peut jouer qu’une musique à la fois.
Animer un corps : le biwa-bokuboku peut
jouer un air funèbre en présence d’un corps
inanimé (vivant ou non). Le corps se met
alors à tressauter avant de se relever. La
marionnette créée par ce procédé ne possède
aucun score d’INT et de CHA. Cependant,
tout test basé sur ces caractéristiques se fait
sans modificateur, ceci grâce à l’influence
magique du biwa. Son mod. de PER est à -1,
mais ses scores de FOR, de DEX et de CON
sont ceux du défunt. Ses scores d’attaque
et de DÉF sont conservés, mais ses scores
d’Initiative et de vitesse sont divisés par deux.
Il obéit aveuglément à son créateur et n’a pas
besoin de manger, de boire ou de dormir pour
subsister. Il peut récupérer des DM subits
en dévorant de la chair non pourrie. Une
marionnette ne peut seulement fonctionner
que pendant un jour avant que l’énergie ne
disparaisse du cœur. Détruire le cœur de la
marionnette détruit cette dernière. Le biwa
ne peut avoir en même temps qu’une seule
marionnette sous son contrôle.
Briser un esprit : le biwa-bokuboku peut
jouer un air tragique. Son adversaire perd
alors 3 PS. S’il tombe à 0 point, il doit réussir
un test de CON difficulté 10 à chaque tour
ou s’évanouir. Un adversaire non humain et
vivant doit réussir un test d’INT difficulté 10
ou être Immobilisé.
Charmer un public : le biwa-bokuboku peut
jouer un air mélodieux et envoûtant pour
subjuguer un auditoire, tout en agissant. Ceux
qui entendent sa mélodie doivent alors réussir
un test de VOL difficulté 10 ou être dans l’état
Paralysé. Ils peuvent retenter le test à chaque
tour. S’ils le ratent, ils sont alors incapables
d’entreprendre une action tant qu’ils ne se
sont pas libérés de la musique.
229
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 Karakasa kozō
Ce yokai est un parapluie de papier huilé de
style chinois. Selon les contes, il est représenté
avec deux yeux et des poils, ou avec un seul
œil et une jambe. Il possède dans tous les cas
une longue langue. Comme la plupart des
tsukumogami, il s’anime la nuit, lorsque le
vent souffle très fort. Il est assez puissant pour
soulever un humain dans les airs.
Karakasa kozō
NC 8
FOR +3 ; DEX +4 ; CON +4 ;
INT +1 ; PER +1 ; CHA +2.
DÉF 15 ; PV 60 ; Init 13.
Émotion colère ; Ki -5.
Griffes +9 ; DM 1d4 + 3.
Échardes +10 ; DM 1d6.
Action multiple : un karakasa kozō gagne
une action de mouvement en action gratuite.
Agripper : sur un résultat de 17-20 au d20
lors d’une attaque, un karakasa kozō peut
agripper sa proie avec sa langue. La victime
doit alors réussir un test opposé de FOR.
En cas de succès du monstre, elle est saisie,
sinon elle est Renversée. Une cible saisie est
considérée comme Immobilisée. Le karakasa
kozō peut ensuite sauter et la lâcher depuis les
airs, lui infligeant 2d8 de DM.
Apparence effrayante : voir un karakasa
kozō oblige à faire un test de Résistance
mentale difficulté 10 (1 PS).
Attaque tournoyante (L) : un karakasa
kozō peut tourner sur lui-même et projeter
ses échardes dans toutes les directions. Tous
les êtres situés dans les 10 mètres autour
de lui doivent alors réussir un test de PER
difficulté 12 ou subir les DM d’échardes.
Saut : un karakasa kozō peut se déplacer de
30 mètres en faisant un bond avec une action
de mouvement.
Tourbillon d’air (L) : un karakasa kozō peut
rassembler tout l’air disponible et le condenser
en un tourbillon autour de lui. Tous les DM
issus d’attaques à distance et d’armes à feu
sont réduits de 5. La cible doit alors réussir
un test de PER difficulté 10 pour éviter de
subir les DM. Si le karakasa kozō ne provoque
aucun dégât, ceux-ci sont renvoyés vers un
adversaire situé dans les 10 mètres.
230
Wanyūdō
Ce yokai prend la forme d’une tête humaine
piégée au centre d’une grande roue de chariot
de bœuf. Anciens esprits de mauvais hommes
punis pour leurs péchés, ils sont constamment
tourmentés par des flammes. En général, leur
tête est rasée comme celle des moines qui font
acte de pénitence. Esprits serviteurs des enfers,
ils traînent les âmes corrompues pour qu’elles y
soient jugées et damnées. Surtout présents dans
les villes, sur les routes et au niveau des cols de
montagne, ils se nourrissent d’âmes.
Capacités spéciales des wanyūdō
Régénération (L) : les wanyūdō doivent
dévorer l’âme de leurs victimes en les tuant
pour récupérer leurs PV. Cela leur demande
une action limitée.
Souffle de feu (L) : les wanyūdō peuvent infliger
2d6 de DM de feu à une cible jusqu’à 30 mètres.
Sorts (L) : les wanyūdō peuvent lancer les sorts
Affliction aggravée (1), Attaque sonore (2),
Malédiction (1) et Morsure de Jigoku (1). Ils
peuvent les utiliser deux fois chacun par jour.
Wanyūdō
NC 10 ; Taille grande.
FOR +5 ; DEX +3 ; CON +4 ;
INT +2 ; PER +1 ; CHA +2.
DÉF 16 ; PV 75 ; Init 11.
Émotion colère ; Ki -5.
Écrasement +10 ; DM 1d8 + 5.
Morsure +9 ; DM 1d6 + 5.
Apparence effrayante : voir un wanyūdō
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Charge : une action de mouvement précédant
une action d’attaque accorde au wanyūdō un
bonus de +3 au prochain jet d’attaque et à
l’Initiative.
Coup brutal (L) : un wanyūdō peut ne faire
qu’une attaque à ce tour. S’il touche, il ajoute
+1d8 à ses DM.
Vitesse effroyable : un wanyūdō a un
mouvement de 40.
Yuki-onna
Une légende mentionne une yuki-onna alors
qu’un vieux bûcheron et son apprenti sont
piégés par la neige. Celle-ci se manifeste sous
les traits d’une femme en kimono blanc et aux
longs cheveux noirs, qui souhaite les emporter
vers la mort. Mais la « femme des neiges »
prend le jeune homme en pitié et l’épargne, à
condition qu’il l’épouse sans jamais divulguer ce
pacte. Après plusieurs années de vie commune
et la naissance de quelques enfants, un soir,
au coin du feu, l’homme raconte l’histoire. La
yuki-onna disparaît alors dans un tourbillon de
neige mais ne le tue pas, eu égard à la vie qu’ils
ont menée ensemble.
Capacités spéciales des yuki-onna
Immunités : les yuki-onna sont immunisées
contre les DM issus du froid et de l’eau. Elles ne
peuvent pas être Affaiblies ou Aveuglées, sauf
par magie.
Actions multiples : les yuki-onna gagnent une
action supplémentaire par tour pour utiliser
une voie de magie.
Aura de froid : les yuki-onna dégagent une
sorte d’aura glaçante. Tout liquide présent dans
les 20 mètres met un tour à geler. De plus, tout
adversaire qui les engage au contact doit réussir
un test de CON difficulté 10 à chaque tour au
contact, ou subir 2 de DM de froid.
Vague de froid (L) : les yuki-onna envoient une
bourrasque glacée vers leurs adversaires. Les
cibles doivent faire un test de CON difficulté 15
ou être Aveuglées pour le prochain tour et subir
2d8 de DM de froid. Ces DM sont doublés sur
les êtres élémentaires de feu.
Vulnérabilités : les yuki-onna subissent le
double des DM issus du feu.
Sorts (L) : les yuki-onna connaissent tous les
sorts mineurs de rangs 1 et 2.
Les entités du folklore japonais
Yuki-onna
NC 15
FOR +3 ; DEX +5 ; CON +3 ;
INT +4 ; PER +4 ; CHA +6.
DÉF 17 ; PV 100 ; Init 14.
Émotion tristesse ; Ki -2.
Griffes +16 ; DM 1d4 + 3.
Naginata +18 ; DM 1d10 + 5.
Abominable : voir une yuki-onna oblige
à faire un test de Résistance mentale
difficulté 15 (2 PS).
Charge : une action de mouvement précédant
une action d’attaque accorde à une yuki-onna
un bonus de +3 pour le prochain jet d’attaque
et à l’Initiative.
Coup brutal (L) : si une yuki-onna choisit de
ne faire qu’une attaque à ce tour, elle ajoute
+1d8 à ses DM si elle touche.
Enchaînement : une yuki-onna peut effectuer
deux attaques en une action d’attaque simple
ou limitée. La deuxième se fait au d12.
Étreinte de glace : si la cible d’une yuki-onna
est touchée, elle fait un test de CON avec une
difficulté de 10. Si elle échoue, elle subit l’état
Immobilisé pour le prochain tour.
Frappe en finesse : une yuki-onna utilise son
mod. de DEX au lieu de FOR à son jet d’ATC
et à ses DM.
Parade : lorsqu’une yuki-onna est touchée
avec une ATC, elle peut tenter un test opposé
de DEX face à son adversaire. Si elle l’emporte,
elle ne subit que le mod. de caractéristique
(et éventuellement de Ki si une technique le
permet) comme dégâts. Cette capacité ne peut
être utilisée qu’une fois par tour.
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232

Yūrei
Lorsqu’une personne trépasse, il est dit que
son âme ne peut trouver le repos si sa mort est
associée à certains sentiments forts comme le
chagrin, la colère, le regret, etc. Elle devient
alors un yūrei, une sorte de fantôme qui peut
prendre diverses formes et hanter des lieux,
des personnes, des objets, etc.
La vision la plus courante du yūrei est une
femme échevelée, coiffée d’un capuchon
triangulaire. Dépourvue de membres inférieurs,
elle porte une robe flottante. La plus vieille
gravure de ce type date de 1673, et a été réalisée
par Maruyama Okyo à l’époque d’Edo.
Particularités des yūrei
Les capacités suivantes s’appliquent à tous les
yūrei.
Immunités : les yūrei possèdent une RD de
3 contre les attaques physiques non infusées
d’énergie. De plus, ils ne peuvent être Étourdis
ou Renversés, sauf par magie.
Changement de plan : les yūrei peuvent prendre
un tour complet pour adopter une forme
matérielle ou retourner dans leur royaume. Ils
subissent l’équivalent de l’état Affaibli pendant
une minute après avoir usé de ce pouvoir. Les
immunités contre cet état n’entrent pas en compte.
Créature magique : les yūrei n’ont pas besoin de
boire, de manger ou de dormir pour subsister.
Leurs attaques sont considérées comme infusées
d’énergie pour ce qu’elles peuvent affecter.
Nocturne : les yūrei ne peuvent se manifester
que la nuit. Ils sont cependant capables d’utiliser
leurs pouvoirs à n’importe quel moment du
jour ou de la nuit.
Vulnérabilités : appeler un yūrei par son vrai
nom près de lui le force immédiatement à
prendre une forme matérielle si ce n’était pas
déjà le cas.
Yūrei, mineur
NC 1
FOR +0 ; DEX +1 ; CON +1 ;
INT +1 ; PER +0 ; CHA +1.
DÉF 11 ; PV 9 ; Init 9.
Émotion morosité ; Ki -3.
Mains nues +4 ; DM 1D4.
Les entités du folklore japonais
Aspect effrayant : voir un yūrei pour la
première fois sous sa vraie forme oblige à faire
un test de Résistance mentale difficulté 10
(1 PS).
Fantomatique : un yūrei a un mouvement
de 10 dans n’importe quelle direction qui
ignore toute pénalité ou impossibilité de
terrain, lui permettant même de « voler »
vers le haut pendant un tour avant de devoir
redescendre. Il traverse également la matière
inerte sans problème, mais son essence ne
peut pas y demeurer. Ainsi, s’il finit son
mouvement dans de la matière, il subit 5 DM.
Toucher spirituel : si un test d’attaque
d’un yūrei est une réussite critique, la cible
perd également 2 PS ou gagne autant en
points de folie.
Vulnérabilités : les yūrei sont plus sensibles
aux rituels shintô et bouddhistes, et sont donc
pénalisés de 5 pour s’y opposer ou y résister.
Yūrei
NC 9
FOR +2 ; DEX +4 ; CON +3 ;
INT +2 ; PER +3 ; CHA +3.
DÉF 16 ; PV 68 ; Init 12.
Émotion morosité ; Ki -3.
Mains nues +9 ; DM 1d6 + 2.
Immunités : un yūrei ne peut être Aveuglé ou
Paralysé, sauf par magie.
Apparence effrayante : voir un yūrei
pour la première fois sous sa vraie forme
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Briser l’esprit : un yūrei doit hanter sa cible
et la souiller mentalement jusqu’à lui faire
perdre tous ses PS. Puis, lorsqu’il inflige son
premier point de folie à sa victime, il peut
activer ce pouvoir : il doit alors réussir un test
opposé de CHA contre le CHA de sa victime.
Si elle échoue, elle est incapable de penser ou
de réfléchir et devient le jouet de son maître,
sans aucun libre arbitre. En cas d’échec, le
rituel peut être retenté au bout d’une semaine.
Fantomatique : un yūrei a un mouvement
de 10 dans n’importe quelle direction qui
ignore toute pénalité ou impossibilité de
terrain, lui permettant même de « voler »
pendant un tour avant de devoir redescendre.
Il traverse également la matière inerte sans
233
esteban masson - esteban.masson@gmail.com - 20231205/227/707921/1145031
 problème, mais son essence ne peut pas y
demeurer. S’il finit son mouvement dans de la
matière, il subit 5 DM.
Fouet de l’esprit (L) : un yūrei crie une
menace sur une cible et lui inflige une perte
de 3 PS. Si celle-ci tombe à 0 point, elle
doit réussir un test de CON difficulté 15 ou
s’évanouir. Un adversaire non humain et
vivant doit réussir un test d’INT difficulté 15
ou être Immobilisé.
Possession : si un yūrei a pu utiliser son
pouvoir précédent avec succès, il peut entrer
dans l’organisme de la cible et se nourrir de
son essence vitale. La victime perd alors un
point de maho et un PV par semaine tant
qu’il n’a pas été banni du corps.
Télépathie : un yūrei communique par
télépathie avec les êtres à une distance de
10 mètres. Il ne perçoit que les émotions
dominantes dans l’esprit de son interlocuteur,
et cela lui donne un bonus de +2 à son
Initiative au contact.
Toucher spirituel : si un test d’attaque d’un
yūrei est une réussite critique, la cible perd
également 2 PS ou gagne autant de points
de folie.
Vulnérabilités : les yūrei sont plus sensibles
aux rituels shintô et bouddhistes, et ont donc
un malus de 5 pour s’y opposer ou y résister.
234
Onryō
(esprit de rancune,
fantôme vengeur)
Personnes décédées dans d’atroces souffrances
(guerre, catastrophe, meurtre, suicide,
trahison), ces créatures affichent sur leur corps
les stigmates de leur mort. Ainsi, ces yūrei,
qui sont les plus puissants, ont pour seul but
de faire souffrir ou de tuer pour assouvir leur
vengeance. Ces esprits courroucés ne peuvent
donc pas être raisonnés, tant ils sont empreints
de jalousie, de rage et de haine. Généralement,
ils aiment tourmenter une personne durant
toute sa vie pour la voir souffrir, et affligent
d’une terrible malédiction les lieux et les gens
qui lui sont associés. Ils créent ainsi un véritable
cercle vicieux de mort et de destruction,
beaucoup plus dévastateur que celui que
pourrait mettre en place un fantôme ordinaire.
De surcroît, ils ne s’arrêteront jamais, car ils ne
peuvent éprouver ni satisfaction ni apaisement.
Capacités spéciales des onryō
Action multiple : les onryō gagnent une action
simple d’attaque en action gratuite par tour.
Régénération : les onryō doivent tuer des êtres
pour récupérer 20 PV.
Résistance accrue : les onryō ont une RD de
yūrei de 5.

Onryō
NC 14 ; Taille grande.
FOR +5 ; DEX +3 ; CON +6 ;
INT +3 ; PER +3 ; CHA +3.
DÉF 16 ; PV 95 ; Init 12.
Émotion colère ; Ki -5.
Griffes +16 ; DM 1d6 + 5.
Morsure +15 ; DM 1d8 + 5.
Abominable : voir un onryō oblige à faire un
test de Résistance mentale difficulté 15 (2 PS).
Agripper : sur un résultat de 15-20 au d20
lors d’une attaque, un onryō agrippe sa proie
avec l’une de ses mains. La victime doit
alors faire un test de FOR difficulté 15 pour
se libérer. À chaque tour suivant, il inflige
automatiquement ses DM de griffes. La
victime doit utiliser une action de mouvement
à chaque tour pour tenter de se délivrer en
réussissant un test de FOR difficulté 15.
Broyer (L) : cette technique ne fonctionne
que sur une cible agrippée, qui doit alors faire
un test de CON difficulté 15. Si elle réussit,
elle subit +1d8 DM. Si elle échoue, elle tombe
immédiatement à 1 PV.
Charge : une action de mouvement précédant
une action d’attaque accorde à un onryō un
bonus de +3 pour le prochain jet d’attaque, et
à l’Initiative avec ses cornes.
Coup brutal (L) : un onryō peut choisir de ne
faire qu’une attaque à ce tour. S’il touche, il
ajoute +1d8 à ses DM.
Enchaînement : un onryō peut effectuer deux
attaques en une action d’attaque simple ou
limitée. La deuxième se fait au d12.
Taira no Masakado
Cet illustre personnage historique était un
samouraï de l’époque de Heian. Puissant
guerrier et grand leader, son esprit est devenu
après sa mort un esprit vengeur, qui a semé la
destruction dans tout le pays.
Né dans une famille privilégiée, son enfance
est paisible et c’est à la mort de son père que les
choses se gâtent, lorsque ses oncles commencent
à lui voler ses terres. Une guerre familiale éclate
alors en 935, et Masakado est pris en embuscade
par un de ses oncles et de nombreux guerriers
Les entités du folklore japonais
du clan Minamoto. Il réussit à les battre, et pour
se venger, il brûle leurs terres, se mettant ainsi
à dos la famille impériale, qui a des liens avec
eux. Convoqué au tribunal pour répondre de
ses actes, il en ressort toutefois triomphant et
amnistié, et ce malgré les preuves contre lui.
De retour chez lui, Masakado est de nouveau
attaqué par ses proches. Il riposte de manière
politique, en usant d’un mandat pour les
appréhender. En effet, ce mandat est un moyen
légal qui lui permet de se rendre sur leurs terres
pour perpétrer sa vengeance.
Lors de la troisième attaque de sa famille, il
ne s’en remet pas aux autorités. Il soulève une
armée et conquiert huit provinces : Shimotsuke,
Kozuke, Musashi, Kazusa, Awa, Sagami, Izu et
Shimosa, sa campagne étant de son point de
vue justifiée par son mandat.
Si le gouvernement semble désemparé face
à ses actes, les paysans accueillent avec joie
Masakado, car il est pour beaucoup source
de salut face aux comportements abusifs des
nobles. Cependant, le tribunal, par peur que
Masakado en vienne à le renverser lui-même, le
condamne comme rebelle et traître. Masakado,
ainsi que plusieurs membres de sa famille qui le
soutenaient, sont alors décapités.
Exposée sur le marché de l’Est pendant
plusieurs mois, la tête du samouraï ne pourrit
pas. Ses yeux restent habités d’une étrange
férocité, et sa bouche est tordue en une hideuse
grimace. Toutes les nuits, elle crie : « Où est
mon corps assassiné ? Venez ! Rattachez ma
tête pour que je me batte encore une fois ! »
Finalement, une nuit, elle se met à briller et
prend son envol vers Shimosa.
La tête finit par se poser dans le village de
pêcheurs de Shibazaki, où elle est retrouvée,
nettoyée et enterrée. Un sanctuaire est alors
construit en son hommage, et on l’appelle
Kubizuka-le (le monticule de la tête). Masakado
est depuis considéré et vénéré comme un symbole
de justice, et comme un grand guerrier ayant
combattu une noblesse corrompue et paresseuse.
Toutefois, malgré la dévotion de ses fidèles,
l’esprit n’est pas calmé et le fantôme du samouraï
fait son apparition près de son sanctuaire. Au
début des années 1300, la peste qui frappe
Edo est attribuée à sa colère. Afin de l’apaiser,
son esprit est transporté vers un plus grand
sanctuaire, Kanda-myogin. Il y est désigné
comme un des kamis principaux, et cela le
calme pendant un temps.
En 1874, l’empereur Meiji vient visiter le temple.
Il est offusqué par la présence de Masakado,
ennemi de l’empire. Celui-ci est donc déplacé à
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 l’extérieur du sanctuaire principal.
En 1923, Masakado laisse éclater sa colère et
provoque un terrible tremblement de terre dans
le Kantô. Le ministère des finances détruit est
installé dans son temple et, dans les temps qui
suivent, le ministre meurt, ainsi que plusieurs
attachés. Puis accidents et destructions de
bâtiments s’enchaînent, faisant plusieurs blessés.
Le bâtiment du ministère est alors démoli,
et Masakado se voit à nouveau honoré d’une
commémoration au Kanda-myogin. Depuis,
de nombreux accidents, incendies, maladies et
phénomènes étranges lui ont été attribués.
Capacités spéciales de Taira no Masakado
Cataclysme : Masakado est capable de
provoquer des catastrophes d’une ampleur
incommensurable. Chacune de ces
interventions prend l’équivalent d’un quartier
comme épicentre et se répand dans toute la
région, dévastant tout ce qui se trouve dans les 2
kilomètres. Ces cataclysmes, manifestations de
son courroux lorsqu’il se sent insulté, peuvent
prendre différentes formes.
En voici quelques exemples :
• Epidémie : un quartier ou un village entier
est frappé par une maladie très contagieuse
et souvent mortelle ;
• Incendie : un quartier ou un village entier
est victime d’un incendie monstrueux et
très difficilement contrôlable ;
• Tremblement de terre : le sol se fissure, et
l’onde de choc fait s’écrouler les bâtiments
proches (et même les suivants) dans un
rayon de 500 mètres autour de l’épicentre ;
• Tsunami : un lieu sur les côtes de l’océan se
voit frappé par une vague titanesque, qui
ravage tout jusque dans l’intérieur des terres.
• Contrôle total du climat : Masakado peut
altérer le climat. Il façonne la météo selon
son bon vouloir.
Immortel : Masakado ne peut pas mourir, à
moins d’être détruit de la seule manière qui
l’arrêterait définitivement (voir Vulnérabilité).
Manifestation (L) : lorsque l’on menace la tête
de Masakado ou lorsqu’il veut s’en prendre à une
cible précise, il peut se manifester en prenant la
forme d’un corps spectral pendant la nuit. Il est
alors capable d’agir tant que le soleil est absent,
et il réapparaît tant qu’il n’a pas tué sa victime
ou qu’il n’a pas été vaincu.
Vulnérabilité : pour mettre fin à l’existence de
Masakado, il faut exhumer sa tête et la purifier
par un rituel, puis l’incinérer au zénith du soleil.
Tout manquement à ce procédé détruirait la
tête, mais pas l’esprit, le rendant éternel.
236
Taira no Masakado
NC 19
FOR +8 ; DEX +8 ; CON +8 ;
INT +4 ; PER +4 ; CHA +5.
DÉF 20 ; PV 130 ; Init 16.
Émotion colère ; Ki -5.
Mains nues +20 ; DM 1d4 + 8.
Tachi +20 ; DM 1d8 + 8.
Daikyū +20 ; DM 1d8.
Immunités : Masakado ne peut être Aveuglé,
Renversé, Paralysé, Étourdi ou Affaibli, sauf
par magie.
Abominable : voir Masakado oblige à faire un
test de Résistance mentale difficulté 15 (2 PS).
Actions multiples : Masakado peut faire
deux attaques en une action simple avec son
arme, à mains nues ou en combinant les deux.
Il gagne une action de mouvement en action
gratuite par tour. Il peut transformer une
action de mouvement en une action d’attaque.
Calcul parfait : Masakado ignore les malus
de couvert ou de corps à corps des ennemis.
Charge : une action de mouvement précédant
une action d’attaque accorde à Masakado un
bonus de +3 pour le prochain jet d’attaque et
à l’Initiative.
Coup mortel (L) : si l’adversaire de Masakado
est Renversé, Immobilisé ou Étourdi, celui-ci
doit faire un test de CON difficulté 20. S’il
réussit, il subit +1d8 DM. S’il échoue, il tombe
immédiatement à 1 PV.
Parade : lorsque Masakado est touché avec
une ATC, il peut tenter un test opposé de
DEX face à son adversaire. S’il l’emporte, il
ne subit que le mod. de caractéristique (et
éventuellement de Ki si une technique le
permet) comme dégâts. Cette capacité ne peut
être utilisée qu’une fois par tour.
Replacement stratégique (L) : lorsqu’un
adversaire rate Masakado en Défense totale, ce
dernier gagne une action gratuite de mouvement
ne lui permettant que de se déplacer. Il est aussi
considéré comme ayant rechargé.
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire rate Masakado
en Défense totale, ce dernier peut tenter une
attaque en action gratuite. Cette capacité ne peut
être utilisée qu’une fois par tour.
Stabilité (L) : Masakado fait une seule
attaque, et sa portée pratique d’arc est doublée.
Télépathie : Masakado communique par
télépathie avec les êtres à une distance de
10 mètres. Il ne perçoit que les émotions
dominantes dans l’esprit de son interlocuteur,
ce qui lui donne un bonus de +2 à son
Initiative au contact.
Tir de précision (L) : si Masakado choisit de
faire une seule attaque, il a un malus de -5 à
son jet d’attaque, mais double ses DM en cas
de réussite (et les triple en cas de critique).

Légendes urbaines
Les légendes urbaines s’éloignent des
traditionnels kaidan où les yokai ont une
place prépondérante. En effet, ces contes
contemporains narrent des histoires d’esprits
vengeurs basées sur des rumeurs et autres
légendes contemporaines, où les victimes sont
souvent des individus innocents ou trop curieux.
Aka Manto
(manteau rouge)
Cette légende populaire des années 1930,
célèbre dans tout le Japon, a pour cadre les
toilettes scolaires, surtout celles des écoles
élémentaires. Elle peut également prendre
place dans une salle de bain très peu utilisée
ou une « quatrième salle » (la salle maudite,
donc). Tard dans la soirée, un élève se retrouve
pris d’une envie pressante. Lorsqu’il arrive aux
toilettes, il n’y a pas de papier. Il entend alors
une voix (qui serait celle d’Aka Manto) lui
demander : « Papier rouge ? Papier bleu ? »
Si l’étudiant répond « papier rouge », il sera
violemment poignardé, découpé ou écorché,
ce qui maculera ses habits de rouge sombre. Si
l’étudiant répond « papier bleu », son sang sera
aspiré hors de son corps, le laissant exsangue
(bleu). Il peut aussi être étranglé. Aka Manto
peut également lui proposer du papier violet,
qui sert à s’échapper. Les théories sur l’origine
du tueur sont multiples (fantôme, tueur en série
ou élève), et il existe de nombreuses variantes à
cette légende urbaine.
Capacités spéciales d’Aka Manto
Immunités : Aka Manto ne peut subir l’état
Affaibli ou Renversé, sauf par magie.
Discret : la difficulté des tests de PER pour
repérer Aka Manto est augmentée de +5.
Vulnérabilités : si une personne demande
un papier violet, Aka Manto doit libérer sa
victime. Il est également plus sensible aux
rituels shintô et bouddhistes, et subit un malus
de 5 pour y résister.
Aka Manto
NC 4
FOR +3 ; DEX +2 ; CON +0 ;
INT +1 ; PER +0 ; CHA +1.
DÉF 13 ; PV 22 ; Init 10.
Les entités du folklore japonais
Émotion désespoir ; Ki -3.
Mains nues +7 ; DM 1d4 + 3.
Couteau +7 ; DM 1d6 + 3.
Coup mortel (L) : l’adversaire d’Aka Manto
doit être Surpris ou inconscient de sa position.
Celui-ci doit alors faire un test de CON
difficulté 20. S’il réussit, il subit +1d8 DM.
S’il échoue, il tombe immédiatement à 1 PV.
Techniques de combat : Aka Manto possède
les techniques suivantes :
Enchaînement (L) : il peut effectuer deux
attaques. La deuxième se fait au d12 ;
Riposte (L) : lorsqu’un adversaire rate Aka
Manto en Défense totale, ce dernier peut tenter
une attaque en action gratuite. Cette technique
ne peut être utilisée qu’une fois par tour.
La Fille de l’Interstice
La Fille de l’Interstice vit entre les portes, les
meubles, etc. Si vous croisez son regard, elle
vous proposera de jouer à cache-cache. Si elle
vous trouve et que vous recroisez son regard,
elle vous emportera dans une autre dimension
ou en enfer.
Capacités spéciales de la Fille
de l’Interstice
Téléportation : la Fille de l’Interstice projette
sa victime en enfer si elle croise deux fois son
regard. La cible doit alors réussir un test opposé
de VOL contre le CHA du monstre pour éviter
de se faire aspirer. Puis elle disparaît et part
chercher une autre victime. Cette capacité ne
peut s’utiliser qu’une fois par jour.
Fille de l’Interstice
NC 3
FOR +1 ; DEX +2 ; CON +0 ;
INT +0 ; PER +0 ; CHA +1.
DÉF 13 ; PV 20 ; Init 11.
Émotion envie ; Ki -3.
Griffes + 3 DM 1d4 + 2.
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 Apparence effrayante : voir la Fille de
l’Interstice oblige à faire un test de Résistance
mentale difficulté 10 (1 PS).
Contorsion impossible : la Fille de l’Interstice
peut traverser les portes et passer sous les meubles
sans être pénalisée dans son mouvement.
Gozu
Cette légende raconte qu’un livre dont le titre
se traduirait en français par « tête de vache »,
découvert il y a quatre siècles (et dont tous les
exemplaires ont été brûlés) serait maudit. Toute
personne qui lit ou entend cette courte histoire
peut devenir folle.
Trait particulier de Gozu
Spirale de la folie : quiconque lit ce texte tombe
immédiatement à 0 PS et subit 2 points de folie
supplémentaires.
Hanako-san
Les origines de cette légende qui remonterait aux
années 1950 varient. En tout cas, cette créature
unique apparaîtrait dans les troisièmes toilettes
au troisième étage d’une école pour jeunes filles.
Elle se présente sous les traits d’une élève aux
longs cheveux noirs portant une jupe rouge. Elle
n’est pas agressive, sauf si on la provoque, et peut
être invoquée en frappant trois fois à la porte et en
demandant : « Hanako-san, Hanako-san, Hanako-
san es-tu là ? » Si elle est là et que l’invocation a
fonctionné, elle répond : « Oui, je suis là. » Si une
personne ouvre la porte et la voit par mégarde, elle
se fera emporter dans les toilettes.
Capacités spéciales de Hanako-san
Discrète : la difficulté des tests de PER pour
repérer Hanako-san est augmentée de +3.
Hanako-san
NC 2
FOR +2 ; DEX +1 ; CON +1 ;
INT +0 ; PER +0 ; CHA +1.
238
DÉF 11 ; PV 16 ; Init 9.
Émotion indignation ; Ki -3.
Mains nues +4 ; DM 1d4 + 2.
Agripper : sur un résultat de 15-20 lors d’un
jet attaque, Hanako-san agrippe sa proie avec
ses mains. La victime doit alors faire un test de
FOR difficulté 12 ou être Renversée. À chaque
tour suivant, elle inflige automatiquement ses
DM et la traîne hors de vue. La victime doit
utiliser une action de mouvement à chaque
tour pour tenter de se délivrer en réussissant
un test de FOR difficulté 12.
Kagome Kagome
Dans ce jeu d’enfant, on choisit un participant
qui symbolisera un oni. Celui-ci s’assoit les
yeux fermés ou bandés. Pendant ce temps,
les autres bambins tournent autour de lui en
se tenant la main et en chantant. Lorsque la
comptine s’arrête, l’oni désigné lors du jeu doit
prononcer le prénom de l’enfant derrière lui. S’il
ne se trompe pas, l’enfant découvert et nommé
deviendra réellement une entité démoniaque
nommée d’après le jeu, Kagome Kagome.
Désormais, sous son apparence infantile, il
dégagera une aura malveillante et perturbante
pour toute personne se trouvant près de lui.
Capacités spéciales de Kagome Kagome
Briser l’esprit : Kagome Kagome doit posséder
des informations sur sa cible, comme son nom,
son âge et son lieu de résidence. Il doit ensuite
la maltraiter mentalement, jusqu’à lui faire
perdre tous ses PS. Puis, lorsqu’il lui inflige
son premier point de folie, il peut activer ce
pouvoir : il doit alors réussir un test opposé de
CHA contre le CHA de sa victime. S’il réussit,
celle-ci est incapable de penser ou de réfléchir :
elle devient le jouet de son maître et n’a plus
aucun libre arbitre. En cas d’échec, le rituel peut
être retenté au bout d’une semaine.
Infliger l’horreur (L) : Kagome Kagome crie,
crache au sol et menace sa cible. Il doit également
l’avoir blessée d’une manière ou d’une autre. Il
prononce ensuite une malédiction de souillure,
sa voix prenant un écho spirituel. La victime
doit alors réussir un test opposé de CHA ou
perdre 1d4 PS et s’enfuir le plus loin possible
du monstre, tant que ce dernier est visible ou
audible. En cas de réussite, la cible doit quand
même fuir pendant deux tours.
Infliger le tourment : Kagome Kagome doit
posséder des informations sur sa cible, comme
son nom, son âge et son lieu de résidence. Pour
la journée qui suit, la cible sera mentalement
perturbée par le rituel, se focalisant notamment
sur des détails sans importance, et aura un
comportement étrange avec son entourage.
Elle est désormais considérée comme dans l’état
Affaibli pour le reste de la journée à cause de
son manque de concentration. Un événement
moralement difficile (comme un licenciement
ou un divorce) demandera également à la cible
de réussir un test de VOL difficulté 10.
Sorts (L) : Kagome Kagome peut lancer les
sorts Affliction aggravée (1), Corruption des
rêves (1), Émotions souillées (2) et Fouet de
l’esprit (2). Il peut utiliser trois sorts par jour.
Kagome Kagome
NC 5
FOR +2 ; DEX +2 ; CON +0 ;
INT +3 ; PER +1 ; CHA +2.
DÉF 13 ; PV 35 ; Init 10.
Émotion mépris ; Ki -4.
Griffes +7 ; DM 1d6 + 2.
Essence effrayante : ressentir en sa présence
l’aura malveillante de Kagome Kagome
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Kashima Reiko
Cette jeune fille a vécu à Hokkaido et a été
agressée par un groupe d’hommes qui l’auraient
laissée pour morte dans une salle de bains. Elle
aurait rampé à l’extérieur, vers un chemin de
fer où elle aurait été coupée en deux. Depuis,
cette entité unique demande continuellement
à ceux qu’elle croise, un mois après qu’ils ont
lu ou entendu son histoire : « Où sont mes
jambes ? » Toute personne qui donnera une
mauvaise réponse aura les jambes arrachées, la
Les entités du folklore japonais
bonne étant qu’elles sont sur le chemin de fer de
Meishin. Si elle demande son nom, il ne faut pas
répondre « Kashima Reiko » mais « Masque-
Démon-Mort », sous peine d’être tué.
Capacités spéciales de Kashima Reiko
Immunités : Kashima Reiko ne peut subir l’état
Renversée, sauf par magie.
Vulnérabilités : si une personne prononce le
nom Masque-Démon-Mort, Kashima Reiko
disparaît et laisse sa victime tranquille jusqu’à
ce que quelqu’un se souvienne de son histoire.
Elle peut revenir après un délai de 30 jours.
Kashima Reiko
NC 1
FOR +2 ; DEX +0 ; CON +0 ;
INT +1 ; PER +0 ; CHA -1.
DÉF 10 ; PV 8 ; Init 8.
Émotion colère ; Ki -5.
Mains nues +3 ; DM 1d4 + 2.
Apparence effrayante : voir Kashima Reiko
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
L’Enfer de Tomino
Selon la légende, cet énigmatique poème
écrit par Yomota Inuhiko entraîne la mort
« accidentelle » de celui qui le lit à haute voix.
Figurant dans un recueil intitulé Le Cœur
est comme une roche qui roule, il a également
été publié par Saizō Yasō en 1919. Si ce texte
est en réalité une malédiction qui guette les
imprudents, il a pour thème la damnation d’un
homme ayant commis des actes atroces aux
enfers bouddhiques.
Trait particulier de L’Enfer de Tomino
Malédiction du conteur : si une personne lit
le recueil à haute voix, elle sera victime d’un
239
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 accident mortel au bout de quatre jours. Le
seul moyen de réchapper à la malédiction
est de profiter des effets des trois premiers
rangs de la voie de la Protection, qui doivent
persister sans interruption jusqu’au lendemain
de la date fatidique.
Le Legmonger,
le monstre à une jambe
Ce monstre prend les traits d’une vieille femme
qui harcèle les passants dans la rue. Elle leur
demande : « Voulez-vous une jambe ? » Si la
personne répond de manière négative, elle se
fait arracher les deux jambes. Si la réponse est
positive, elle se verra greffer une troisième jambe
contre sa volonté, et de manière effroyable. Pour
ne pas subir de tels sorts, il faut répondre : « Je
ne veux pas de vos services, mais allez voir… »
en donnant le nom d’une autre personne. Le
Legmonger ira alors la voir.
Capacités spéciales du Legmonger
Greffe : le Legmonger peut détacher sa jambe et
la greffer à une personne. La victime doit alors
réussir un test opposé de FOR pour repousser
le monstre et se libérer. Si elle échoue, la jambe
fusionne mystérieusement avec son corps et
remplace son entrejambe, et la douleur est si
abominable qu’elle perd connaissance. Sans
une opération chirurgicale ou une délivrance
de malédiction de la part d’un onmyōji pour se
débarrasser du membre, sa vitesse est divisée
par 2 et son score de CHA perd 4 points.
Régénération : la jambe du Legmonger
repousse au bout de 24 heures.
Le Legmonger
NC 1
FOR +1 ; DEX +0 ; CON +1 ;
INT +0 ; PER +1 ; CHA +0.
DÉF 10 ; PV 9 ; Init 8.
Émotion envie ; Ki -3.
Griffes +6 ; DM 1d6 + 2.
Apparence effrayante : voir le Legmonger
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
240
Satoru-kun
Cet être omniscient peut répondre à
n’importe quelle question. Nul ne connaît
son apparence, car la première règle est qu’il
ne faut pas le regarder sous peine de subir de
terribles représailles. Sa voix est celle d’un
enfant, mais un démon peut prendre cette
apparence pour tromper un humain. Selon la
légende, l’invoquer n’est pas difficile, il suffit
d’un téléphone portable ou d’une cabine
téléphonique. Il faut composer son propre
numéro, décrocher son téléphone et répéter
à voix haute le nom de la créature, puis
raccrocher le téléphone et rentrer chez soi. La
nuit tombée, Satoru-kun rappelle le numéro
pour indiquer où il se trouve. Il rappellera
jusqu’à annoncer à l’invocateur qu’il est tout
proche. Lors du dernier appel, il indique qu’il
se trouve derrière l’interlocuteur. Dès lors,
la question doit être posée rapidement et
distinctement, pour que le monstre disparaisse.
Pour résumer, voici les quatre règles à suivre
impérativement : ne pas le voir, ne pas le toucher,
ne pas l’appeler si l’on n’a pas de question ou si
l’on connaît déjà la réponse à celle-ci. Si une
de ces règles est brisée, l’invocateur sera tué et
emmené en enfer.
Capacités spéciales de Satoru-kun
Immunités : Satoru-kun ne subit que la moitié
des DM issus des attaques physiques non
infusées d’énergie.
Actions multiples : Satoru-kun peut frapper
deux fois avec ses griffes en une même action
d’attaque. Il gagne également une action
gratuite de mouvement par tour.
Envoyer aux enfers : lorsqu’il tue un adversaire,
Satoru-kun envoie directement son âme en
enfer. La cible ne peut être ramenée à la vie.
Infliger l’horreur (L) : Satoru-kun menace
verbalement sa cible, et il doit également l’avoir
blessée. Il prononce ensuite une malédiction,
sa voix prenant un écho spirituel. La victime
doit alors réussir un test opposé de VOL ou
perdre 1d4 PS et s’enfuir le plus loin possible
du monstre tant que ce dernier est visible ou
audible. En cas de réussite, elle doit quand
même fuir pendant deux tours.
Régénération : Satoru-kun récupère 1 PV par
tour tant qu’il n’est pas réduit à 0 PV.

Satoru-kun
NC 12
FOR +3 ; DEX +4 ; CON +3 ;
INT +4 ; PER +4 ; CHA +4.
DÉF 16 ; PV 83 ; Init 15.
Émotion désir ; Ki -3.
Griffes +13 ; DM 1d6 + 3.
Désarmement : lorsque Satoru-kun touche
avec une ATC, il peut tenter un test opposé de
DEX face à son adversaire : s’il l’emporte, ce
dernier perd son arme.
Effroyable : ressentir en sa présence l’aura
malveillante de Satoru-kun oblige à faire un
test de Résistance mentale difficulté 15 (1 PS).
Fluidité : Satoru-kun gagne un bonus de +3
en attaque face à un adversaire humain sans
arme de contact.
Frappe éclair (L) : Satoru-kun frappe deux
fois, le deuxième jet se fait au d12.
Teke-teke
Fantôme d’une jeune fille tombée sur une
voie de chemin de fer et qui a été coupée en
deux par un train venant dans l’autre sens, cet
esprit vengeur est armé d’une faux. La teke-
teke se déplace à l’aide de ses mains et de ses
coudes, son torse mutilé traînant sur le sol.
Son nom représente le bruit spongieux que fait
son corps en se déplaçant. Sa victime subira le
même sort qu’elle grâce à sa faux, devenant à
son tour une teke-teke.
Les entités du folklore japonais
Capacités spéciales des teke-teke
Création de teke-teke : lorsqu’une teke-teke
tue une personne, celle-ci en devient une la
nuit suivante.
Discret : la difficulté des tests de PER pour
repérer une teke-teke est augmentée de +5.
Teke-teke
NC 6
FOR +3 ; DEX +2 ; CON +1 ;
INT +2 ; PER +2 ; CHA +1.
DÉF 13 ; PV 38 ; Init 11.
Émotion mépris ; Ki -4.
Faux +8 ; DM 1d8 + 3.
Apparence effrayante : voir une teke-teke
oblige à faire un test de Résistance mentale
difficulté 10 (1 PS).
Coup brutal : une teke-teke ajoute +1d8 de
DM si elle frappe une cible Surprise.
Enchaînement (L) : une teke-teke peut
effectuer deux attaques. La deuxième se fait
au d12.
Parade : lorsqu’une teke-teke est touchée avec
une ATC, elle peut tenter un test opposé de
DEX face à son adversaire : si elle l’emporte,
elle ne subit que le mod. de caractéristique
(et éventuellement de Ki si une technique le
permet) comme dégâts. Cette technique peut
être utilisée qu’une fois par tour.
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Lieux étranges
et légendaires
Le Japon regorge de lieux qui seraient hantés.
Nous vous présentons dans ce livre une liste
des plus emblématiques, afin de vous en servir
dans vos aventures.
Château d’Himeji :
Banchō Sarayashiki
Époque : dès l’époque d’Edo
Il s’agit de l’histoire d’une servante qui s’est
déroulée au château d’Himeji il y a deux siècles,
pendant l’époque d’Edo. Employée chez un
chef de police réputé pour sa méchanceté et
sa violence, la servante laissa un soir tomber
une assiette en porcelaine du service familial.
Terrifiée, elle alla trouver la femme du policier
afin de lui parler pour essayer de ne pas subir
le courroux de son maître, mais cela ne suffit
pas : lorsque Shuzen apprit la nouvelle, il entra
dans une colère noire et enferma la servante
dans un placard après l’avoir ligotée. Puis, tous
les jours, il est revint pour lui couper un doigt.
Si la servante parvint finalement à s’enfuir, elle
se jeta, mourante, dans le puits du château
afin d’abréger ses souffrances. Ce puits existe
encore, et il est visitable. On dit que la nuit, on
entend la servante compter les assiettes jusqu’à
la neuvième avant de fondre en larmes.
Enkei Kousha Haikyo
Cette vieille école primaire en ruine à Hokkaido
a une forme circulaire. On raconte que ceux qui
y pénètrent disparaissent ou deviennent fous.
Forêt d’Aokigahara
Jukai (la forêt maudite)
Époque : dès l’époque de Heian
Aokigahara est une véritable mer d’arbres
située au pied du mont Fuji, qui fait dans
les 3000 hectares. La légende dit que toute
personne qui s’y aventure n’en ressortira pas
vivante, car on s’y perd avant d’y mourir.
Nombre d’individus sont venus s’y suicider, et
des corps à moitié dévorés y sont régulièrement
retrouvés, en moyenne cinquante à cent par an.
242
La forêt serait également peuplée de chauves-
souris qui attaqueraient les promeneurs. En
outre, comme dans le triangle des Bermudes,
les boussoles deviennent inefficaces. Enfin,
Aokigahara est si dense que très peu de lumière
y pénètre, ce qui instille une atmosphère froide
et surnaturelle dans ce véritable labyrinthe
végétal. Ainsi, selon les légendes, la forêt serait
le foyer de multiples créatures et fantômes
ainsi que le purgatoire des yūrei, ce qui lui vaut
la réputation de lieu le plus hanté du Japon.
D’ailleurs, on y entend régulièrement des cris
et des sons étranges, et il n’est pas rare d’y voir
des wara ningyō (poupées de paille) clouées
sur les arbres afin de maudire des gens.
Hiroshima
Époque : dès 1945
A la suite de l’explosion de la bombe nucléaire,
ce lieu est aujourd’hui en proie à l’horreur.
Hanté par de nombreuses âmes errantes dont
on entend les pleurs et les cris au crépuscule,
celles-ci se plairaient à jouer avec l’ombre
des vivants. Les manifestations seraient plus
importantes sur le lieu de l’impact (pont en
forme de T).
Ireino Mori (la forêt
maudite aux 162 marches)
Époque : dès 1971
Le 30 juillet 1971, un avion qui ralliait Sapporo
à Tokyo s’écrasa. Cet accident, qui causa la mort
de tous les passagers et de tous les membres de
la compagnie présents dans l’avion, est dû à une
erreur humaine de l’armée japonaise.
Ce jour-là, le vol 58 se dirigeait vers Tokyo,
il était 14 heures et tout se passait bien. Au
même moment, un avion de l’armée japonaise
(JASDF) entra en collision avec le Boeing.
Le pilote de l’avion de chasse eut le temps
de s’éjecter et survécut. Si certains passagers
de l’avion de ligne sautèrent de l’avion et
s’écrasèrent dans la forêt, le reste d’entre eux
mourut au moment du crash. Le pilote de
l’armée, jeune et encore en apprentissage, alors
même qu’il était supervisé par son instructeur,
avait survolé la zone sans vérifier son radar.
Lorsque l’instructeur intervint, il fut alors trop
tard pour changer sa trajectoire.
Depuis, on raconte que la forêt est hantée par
les passagers errants. De nombreuses statues
bouddhiques (qui semblent suivre les visiteurs
du regard) ont ainsi été érigées tout au long d’un
chemin, ainsi que deux grands monuments aux
morts, dont un comportant le nom des victimes
est établi en haut de 162 marches (le nombre de
victimes).
S’aventurer trop profondément dans cette
forêt dérangerait les esprits des défunts, et les
intrus risquent d’être maudits et de mourir
dans l’année qui suit d’une étrange maladie,
souvent après avoir vu une apparition à
l’allure souvent féminine.
Kissaten Haikyo
(les ruines de la
maison de thé)
Époque : dès les années 1990
La maison de thé se trouve sur l’île de Miyako,
dans la préfecture d’Okinawa, et serait le lieu
d’une forte activité spectrale.
Kubitsuri Haikyo
Époque : dès l’époque contemporaine
Bâtiment incendié sur lequel des dizaines de
chaussures sont accrochées, il se trouve dans
la zone du Shinsekai, province d’Osaka. On
raconte qu’une immense poupée aurait été vue
pendue sur ces murs, mais qu’il s’agissait en fait
d’un cadavre.
Manoir d’Himuro
Époque : dès l’époque d’Edo
Situé au-delà de la ville de Tokyo, c’est l’un des
endroits les plus hantés du Japon. La légende
raconte que la famille Himuro pratiquait un
abominable rituel de strangulation tous les
cinquante ans, qui avait pour but d’emprisonner
le mauvais karma sous terre. Lors de ce rituel,
ils sacrifiaient une jeune fille dont les chevilles,
les poignets et le cou étaient attachés par des
cordes pour l’écarteler à l’aide de chevaux et de
bœufs. Les cordes étaient ensuite trempées dans
le sang et disposées sur un portail maléfique
afin de le sceller. Lors de la dernière cérémonie,
le père de famille aurait raté le rituel et tué toute
la famille, pour finir par se tuer lui-même. Dès
Les entités du folklore japonais
lors, le rituel se perpétuerait sans fin, et les murs
du manoir seraient régulièrement éclaboussés
de sang, alors qu’une jeune fille vêtue de blanc
y serait aperçue.
Mayoiga
Époque : dès l’époque d’Edo
Mayoiga est une demeure mystérieuse située
à Tono, dans la préfecture d’Iwate. Elle est
difficile à trouver, et il est impossible de tomber
dessus par hasard. La légende dit qu’une femme
en aurait ramené un bol laqué rouge, qu’elle
l’aurait utilisé pour mesurer le riz et que le bol
se remplirait depuis de riz comme par magie.
Ainsi, tous les objets venant de cette demeure
auraient le pouvoir d’apporter la prospérité.
Nobosemama
Époque : dès l’époque de Heian
La légende dit que toute personne se rendant
dans cette belle forêt de pins s’écroule et meurt
en émettant un étrange gémissement.
Oiran Buchi
Époque : dès l’époque contemporaine
Ce vieux pont suspendu a la réputation d’être
hanté, car cinquante-cinq prostituées y auraient
été tuées. Situé près de la route 411 dans la
préfecture de Yamanashi, il est entouré de falaises
escarpées et permet de traverser une rivière.
Osutaka-yama,
la triste forêt aux
520 âmes errantes
Époque : dès l’époque contemporaine
Le 20 août 1985, le vol 123 de la Japan Airlines
s’écrase en montagne dans la forêt d’Osutaka-
yama, et seules quatre personnes survivent au
crash. Après douze minutes de vol au départ de
l’aéroport d’Haneda, une explosion à l’arrière
de l’avion entraîne la perte des trois systèmes
hydrauliques. L’équipe demande aux passagers
de mettre leurs masques, et un retour en urgence
à l’aéroport d’Haneda est entamé. Après de
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 nombreux efforts de la part de l’équipage pour
reprendre le contrôle de l’appareil, l’avion perd
brusquement de l’altitude. Il heurte un premier
col puis un suivant, où il vient s’écraser. Durant
la chute, des enregistrements de l’équipage
témoignent de sa bravoure (« Remonte-le !
Remonte l’appareil ! », « Il y a une montagne
devant, tu sais… »), puis de la résignation entre
capitaine et copilote (« C’est la fin… », « Je sais,
monsieur… »).
Selon les quatre survivants, il aurait été possible
de sauver plus de gens ce jour-là. Seulement,
les conditions de sauvetage (mauvais temps,
impossibilité de poser un hélicoptère sur le lieu
du crash, nuit, etc.) ont seulement permis aux
sauveteurs d’arriver sur les lieux au petit matin,
soit quatorze heures après l’accident.
Depuis, on raconte que de nombreuses âmes
tourmentées par leur mort violente ou lente
sont restées pour hanter ce lieu et s’attaquer aux
vivants par jalousie. À de nombreuses reprises,
des sphères lumineuses ont été aperçues au sein
de la forêt.
Poupée du temple
d’Hokkaido
Époque : dès les années 1920
Cette poupée a été offerte dans les années 1920
par un homme d’affaires en voyage à sa petite
sœur de deux ans. Vendue dans une boutique,
elle portait un kimono et avait des cheveux
ondulés. La petite fille, très heureuse du cadeau,
joua avec jusqu’à ses trois ans où elle mourut
des suites d’une grave maladie. La famille
déménagea et laissa la poupée. Un moine la
récupéra et, quelque temps après, un autre lui
fit remarquer que les cheveux de la poupée
avaient poussé. Afin de vérifier cette théorie, les
moines coupèrent les cheveux de la poupée qui
continuèrent à repousser. Après avoir analysé
les cheveux, ils découvrirent qu’il s’agissait
de cheveux humains. Depuis, la poupée est
entretenue et coiffée tous les jours.
Ruines de l’hôpital N
Époque : dès l’époque contemporaine
Il s’agit des ruines d’un hôpital situé au nord
du Kantô qui attire les pratiquants des arts
magiques et qui a vu nombre de rituels.
244
Sanctuaire S
Époque : dès l’ère Meiji
Si la localisation exacte de ce sanctuaire n’est pas
connue, on sait toutefois qu’il se trouverait dans
le centre du Japon et que son nom commence
par S. Les rumeurs disent que de nombreuses
personnes y auraient été enlevées.
SSS Curve
Époque : dès l’époque contemporaine
L’atmosphère de ce sanctuaire est assez
lourde. La légende raconte que des soldats
japonais y seraient morts durant la seconde
guerre mondiale, et une autre que ce serait
plutôt les fantômes des victimes d’une secte
autodestructrice qui parcourraient les lieux en
provoquant nausées, vertiges et hallucinations.
Sugisawa (préfecture
d’Aomori)
Époque : dès l’époque contemporaine
Il s’agit d’un village dont les habitants auraient
été massacrés par un seul homme pris d’un
accès de folie en 1938, avant qu’il ne se suicide.
Son identité n’est pas confirmée. A la suite de
ce carnage, la municipalité décida de rayer
ce village de toutes les cartes. Depuis lors,
Sugisawa est nommé « le village disparu ».
On raconte qu’en passant le torii du village, les
visiteurs découvrent des maisons abandonnées
remplies de sang et de fantômes. Un groupe
composé de deux hommes et d’une femme
aurait d’ailleurs vécu cette expérience, et les
deux hommes auraient disparu. La femme a été
retrouvée, errante, les cheveux blanchis par la
peur et tenant des propos incohérents. Depuis,
on dit qu’il ne faut pas passer le torii, au risque
de disparaître.
Temple aux Mensonges
Époque : dès l’ère Meiji
Cet affreux temple abandonné de tous regorge
de nombreuses tablettes mortuaires, et ses
dirigeants n’hésitent pas à arnaquer les familles
des défunts.
Temple en ruine emmenée dans sa maison de campagne à

Les entités du folklore japonais

Yarimizu, à Hachioji, afin « d’étouffer ce petit
de Dōryō-dō
problème ». Après l’avoir étranglée, il partit
Époque : dès l’époque contemporaine l’enterrer sans ménagement sur le sentier boisé
À Hachioji existe un temple en ruine qui de l’enceinte du Dōryō-dō. Puis il repartit
s’appelle Dōryō-dō, du nom du kami Dōryō. à Tokyo rejoindre un collègue, qui eut des
Dōryō-dō peut également être traduit par soupçons quant aux derniers agissements du
« temple de la route », et il se trouve en effet sur professeur. Ce dernier essaya de se disculper,
une route qui était assez fréquentée à l’époque mais son comportement ne fit qu’accroître les
questionnements de son entourage.
d’Edo (en kanji, dōryō signifie « la fin de la
route » et dō « temple »). À cette époque, ce Le 6 septembre, quatre corps furent découverts
terme sous-entendait : « un lieu de halte pour par les pêcheurs de Shizuoka. Il s’agissait d’Oba,
se reposer et manger. » En 1983, on lui attribue de sa femme et de leurs deux enfants. La police
la symbolique bien différente de : « dernier conclut à un suicide familial. Leur entourage
endroit où vous serez en vie », car il se trouve pensa qu’ils avaient agi ainsi pour éviter le
« au bout du chemin ». déshonneur, et une enquête policière ayant
été ouverte sur la disparition de la jeune fille,
Ainsi, lors de l’époque d’Edo, cette route était
elle aurait sûrement abouti à l’incarcération
très fréquentée et était un axe commercial
du père. Sept mois plus tard, le corps momifié
important, puisqu’elle servait à transporter la
d’une femme fut découvert sur le site du Dōryō-
soie entre Hachioji et Yokohama. Le temple
dō et identifié comme étant celui de l’étudiante.
a été établi en 1874, par un riche marchand
Depuis, on dit que la nuit, les passants entendent
nommé Otsuka Gorokichi, sorte de « point
la jeune fille pleurer ou dire : « Je suis là » avant
relais » sur la route de la soie. En 1890, deux
d’être aperçue.
énormes lanternes de pierre ont été installées
devant son escalier. Avec l’évolution de la Le temple ferma en 1983, mais on raconte
situation économique, le temple est peu à peu qu’il existerait un troisième corps aux origines
oublié. Par la suite, trois incidents ont causé sa inconnues enterré là-bas, qui hanterait lui
disparition, un en 1963, un en 1973 et un en aussi les lieux.
1983. Les ruines actuelles du temple se trouvent
dans le parc moderne de Koen Otsuka-yama.
En 1963, la responsable des lieux, une femme Trésors perdus
de 82 ans, est agressée par un voleur. Elle meurt (maizoukin)
des suites de ses blessures et le criminel s’enfuit
Époque : dès l’époque d’Edo
avec le peu d’économies du temple. Depuis, on
dit qu’elle hante la forêt avoisinante et qu’on À l’origine, ces trésors destinés à financer la
peut l’entendre sangloter. guerre ont été dissimulés par les clans et les
daimyos pour servir en cas de coup dur entre
Dix ans après, en 1973, une étudiante de
le xiie et le xixe siècle. Parmi eux, on compte :
quatrième année eut une relation avec son
professeur de littérature, Oba Hiroshi, un • le trésor caché de la maison Tokugawa ;
homme marié et père de famille. La relation • le trésor caché de Hideyoshi Toyotomi ;
fut découverte par les autorités, et de lourdes • le trésor caché de Takeda Shingen ;
sanctions ont été prises à l’encontre de la jeune • le trésor caché de Minamoto no Yoshitsune.
fille. Enceinte, celle-ci supplia Oba de quitter
sa femme, sans succès. En effet, son épouse
ayant menacé de se suicider si celui-ci ne
restait pas à ses côtés, Oba se plia à sa volonté.
La jeune fille tomba par la suite malade. Après
être retournée un temps chez ses parents,
elle fut hospitalisée à Tokyo pour recevoir un
traitement médical à l’hôpital universitaire.
Quelque temps après, elle disparut sans que sa
famille ni ses amis n’eurent de ses nouvelles.
Il s’avéra que Hiroshi, le 20 juillet 1973, l’avait

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 Tunnel Kiyotaki
Époque : dès l’époque contemporaine (fin des
années 1920)
Construit en 1927, le tunnel est long de
444 mètres (4 étant le nombre maudit au Japon).
Il serait hanté par les fantômes des ouvriers qui
seraient morts pendant sa construction, étant
donné qu’ils travaillaient dans de terribles
conditions. Ils seraient souvent aperçus à la
tombée de la nuit, et ce tunnel agirait dès lors
comme une sorte de miroir : toute personne y
voyant un fantôme serait vouée à mourir dans
d’atroces souffrances pour rejoindre leurs rangs.
D’autres tunnels sont réputés être hantés au
Japon, comme celui de Chusetsu, où l’on entend
de sinistres voix proférer des avertissements et
des cris, ou bien celui de Fukuoka où l’on peut
être poursuivi par le fantôme d’une femme
sauvagement assassinée durant la guerre.
246
Village d’Inunaki
Époque : connu dès l’ère Meiji
Personne ne sait si ce village loin de toute
civilisation existe réellement. À l’entrée de celui-
ci, on pourrait lire : « La constitution et les lois
du Japon ne s’appliquent pas ici », et l’inceste, le
cannibalisme et l’assassinat y seraient monnaie
courante. Les personnes qui trouveraient ce
village n’en reviendraient pas.
Yakushima
Époque : dès l’époque de Heian
Cette île au large de la côte sud-est de Kyushu
fait 135 kilomètres de diamètre et appartient à la
préfecture d’Okinawa. De fortes pluies balayent
régulièrement ses montagnes verdoyantes
et brumeuses. Ses forêts vierges de cèdres
yakusugi ayant inspiré le film d’animation de
1997 Princesse Mononoke du célèbre réalisateur
Hayao Miyasaki, a depuis été renommée
Mononoke-hime no mori.
 Les entités du folklore japonais

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 Chapitre 8

Escapade thermale
Un scénario pour Cthulhu No Kami.

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Escapade thermale
Synopsis
Les Eiyu se sont rendus dans un village
de montagne pour diverses raisons. Il est
préférable qu’ils ne se connaissent pas au
départ du voyage, mais cela reste possible.
Au bout de cette pérégrination parsemée de
quelques péripéties, ils découvrent un village
isolé pris en otage par une bande de malfrats.
En essayant de sauver les villageois, ils sont
confrontés à des créatures surnaturelles, les
Larmes d’Amaterasu. Contaminés par elles,
ils sont recueillis dans le monastère de la
Contemplation endormie, un lieu empreint de
mysticisme où les moines vont tenter de les
sauver du mal qui les parasite.
Mais tout ceci, bien évidemment, les Eiyu
n’en ont pas connaissance, du moins au début
du kaidan. En réalité, ils vont revivre le
même voyage, celui qui les amenés jusqu’au
monastère, en rêve. En effet, ils ont déjà vécu
ce périple mais ne s’en souviendront plus.
250
Chaque étape de celui-ci correspond donc à
une journée pendant laquelle la contamination
du parasite progresse, et ils devront renforcer
leur puissance énergétique, leur Ki, afin de
devenir assez forts pour le rejeter. Chaque
nuit, ils vont donc s’éveiller dans le monastère
et peut-être tenter l’épreuve des moines qui
leur permettra de « guérir ». Ainsi, plus le
temps passe, plus la contamination prend de
l’ampleur, et plus leur rêve collectif devient
bizarre et surnaturel.
Ambiance
Le principe de départ consiste à faire croire aux
joueurs que le rêve collectif de leurs personnages
est la réalité, et que les phases de réveil dans ce
monastère mystérieux sont en fait un rêve. Plus
ils progresseront dans le kaidan, plus la réalité,
pour étrange qu’elle soit, s’imposera à eux.
Les premières étapes sont volontairement
d’une grande banalité et normalité, mais
elles deviennent de plus en plus étranges
et glauques au fur et à mesure qu’ils
progressent dans leur voyage onirique et que
la contamination progresse.
Lorsqu’ils auront compris que ces phases de
rêve leur permettent de gagner des points de
giri pour augmenter le Ki de leurs personnages,
ils devraient logiquement, au terme du voyage,
à nouveau sauver les villageois et subir cette
fois en rêve la même agression des Larmes
d’Amaterasu, avant un ultime réveil. Sinon,
leurs chances de survie seront très réduites.
Nombre de joueurs
Entre 4 et 5.
Niveau des Eiyu
Ils commencent au niveau 1 et peuvent finir au
niveau 3.
Durée
Prévoir 6 à 10 heures.
Introduction
Escapade thermale est un kaidan qui met
en avant un certain nombre d’éléments
caractéristiques de Cthulhu No Kami.
L’aventure s’adresse à des personnages débutants
mais demande un peu de maîtrise de la part
du Sensei. En effet, lors de la dernière partie
de l’aventure, il devra gérer des personnages
qui évolueront dans deux univers parallèles
tout en étant ensemble, ce qui nécessite une
bonne capacité d’improvisation et de gestion
du rythme. Idéalement, l’histoire se passe à
l’ère Meiji mais peut être adaptée avec plus ou
moins d’ajustements aux autres périodes.
Découpage du kaidan
Le kaidan commence par une scène rêvée qui
correspond au départ du voyage. Après avoir
fait jouer le trajet en train jusqu’à la ville de
Tami no Jimiru, les Eiyu se réveillent dans le
monastère de la Contemplation endormie et,
après quelques rituels de purification, pourront
tenter l’épreuve des moines. Dès cette étape, les
personnages peuvent en théorie guérir, auquel
cas ils auront un autre rôle dans les rêves, celui
d’aider les autres Eiyu à renforcer leur Ki.
S’ensuivent trois scènes rêvées qui couvrent
les grandes étapes du voyage (mais qui ne
s’enchaînent pas directement, elles sont chaque
Scénario - Escapade thermale
fois suivies d’une courte ellipse), entrecoupées
de scènes au monastère où, en plus des épreuves
mentionnées précédemment, les Eiyu devront
faire face à un de leurs compagnons qui a déjà
succombé au parasite. Ce dernier leur fera ainsi
entrevoir le terrible sort qui les attend s’ils
échouent. Si jamais l’ensemble des personnages
est guéri avant la dernière étape, la fin du
voyage leur sera narrée par les moines pour
leur expliquer leur arrivée chez eux. Sinon,
ils vivront à nouveau cet événement-clé et
risqueront fort de mourir à la fin.
Introduction des Eiyu
Par principe, les joueurs peuvent incarner
n’importe quel Eiyu, même si ceux qui
commencent avec un Ki élevé risquent de guérir
très tôt dans le kaidan. Ainsi, même s’ils peuvent
avoir une autre fonction pour la suite, l’intérêt
sera sans doute un peu moindre pour eux.
En fonction des profils choisis par les joueurs,
voici une liste non exhaustive des raisons qui
poussent les Eiyu à entreprendre ce voyage
depuis Yokohama jusqu’au village de montagne
nommé Yushu :
• La zaibatsu Mitsui veut exploiter les
célèbres sources thermales de Yushu. Elle
envoie un négociateur pour obtenir la
concession des sources auprès des autorités
municipales, et un ingénieur accompagné
de son équipe pour faire les premiers
repérages sur le site ;
• L’administration impériale envoie des
fonctionnaires et des spécialistes pour
fonder une école publique et un poste
de police dans le village de Yushu, puis
construire une route pour remplacer le
sentier de montagne qui le relie à la plaine
menant à Yokohama ;
• La police de Yokohama enquête pour
retrouver un fugitif qui s’est évadé de
prison. Elle envoie un de ses agents pour
le traquer. Ce dernier connaît l’histoire du
fugitif mais ne sait pas à quoi il ressemble :
il est dépêché en urgence, en attendant
l’arrivée des renforts (des inspecteurs qui
auront le reste des informations) ;
• Le temple shintô de Yokohama envoie des
personnes (prêtre, novice, miko…) pour
fonder un autel de la religion d’Etat et
lutter contre l’influence bouddhiste, très
importante dans ces régions montagneuses.
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 Que les Eiyu aient des postes à responsabilité Les Eiyu, quelle que soit leur motivation (voir
(s’ils sont chargés des différentes missions l’introduction) vont jusqu’au village de Yushu.
citées précédemment), ou soient de simples Ils devront d’abord prendre le train jusqu’à
subalternes qui accompagnent les responsables, celui de Tami no Jimiru, puis, de là, partir à
ou encore des manœuvres qui vont effectuer le pied ou en diligence jusqu’à une auberge-relais
travail de base pour les premiers, vous devriez à mi-chemin entre ce village et le hameau de
pouvoir trouver une motivation pour chacun Kokujinaito. De là, ils bifurqueront vers les
d’eux. Si jamais un joueur a opté pour un profil montagnes et, au terme d’une ascension sur
universitaire ou féru d’occulte, voici une raison un sentier abrupt, ils atteindront le village de
supplémentaire pour l’intégrer au voyage : l’Eiyu Yushu, situé à proximité des sources thermales
a eu connaissance de l’existence du site sacré des renommées dans la région.
sources thermales de Yushu dédiées à la déesse
du soleil Amaterasu. On lui prête des vertus
miraculeuses, mais le folklore local évoque aussi
de mystérieux gardiens. Ainsi, le personnage
part de sa propre initiative ou à la demande de
ses supérieurs pour découvrir la vérité à la suite
de l’annonce par la zaibatsu Mitsui d’en exploiter
les eaux. Il est à noter que ce moyen d’introduire
les personnages ne doit être utilisé qu’en dernier
ressort. En effet, il dévoile déjà certains aspects
du kaidan qui ne devraient être connus que vers
le milieu du voyage.

Scène 1 : Le voyage
en train de Yokohama
Nomenclature
à Tami no Jimiru
Dans la plupart des Cette scène permet aux joueurs de s’approprier
scènes rêvées, vous leurs personnages, de tisser éventuellement
verrez apparaître des liens avec les autres et de s’immerger dans
en gras et entre cette époque de modernisation. Elle a pour
parenthèses des vocation d’être somme toute assez banale, et
références aux divers seul un événement semble inhabituel, mais il
moyens de gagner peut très bien ne pas se produire en fonction
du giri ou du haji. En des choix des personnages. Quoi qu’il en
effet, elles ont pour soit, cet événement est la première incursion
fonction de renforcer du parasite dans le rêve collectif. Toutefois,
le Ki des personnages l’ensemble doit paraître tout à fait normal,
pour pouvoir chasser voire presque ennuyeux. Cette atmosphère
le parasite en eux. servira à rendre la rupture provoquée par
Cependant, ils ne l’intermède 1 plus marquante.
doivent pas le savoir,
sauf peut-être lors des
derniers moments La scène comprend l’embarquement dans le train,
du kaidan. S’ils le la prise de contact avec les autres voyageurs, et
devinent, même éventuellement l’incident de l’homme fou. Elle
tôt, ne les dissuadez se termine au moment de rentrer dans la gare
pas. Cette intuition de Tami no Jimiru, un petit village créé autour
sauvera sans doute du chemin de fer qui rapproche la campagne
la vie de leurs éloignée et les montagnes qu’elle entoure de la
personnages. modernité du littoral.

252
Le kaidan commence à la gare de Yokohama,
en 1890. Les rues de ce quartier sont pavées,
et le bâtiment en pierre, au style anglais très
marqué, est neuf. Les voyageurs se pressent
pour prendre les trains en direction de Kyoto
ou Tokyo. Sur une voie en retrait se trouvent
une petite locomotive à vapeur et trois wagons,
un pour chacune des classes de voyageurs. Si la
première classe se différencie uniquement de la
deuxième par son luxe, le wagon de troisième
classe est un wagon à bestiaux, dont les seules
ouvertures sont situées en hauteur, à presque
2 mètres. L’intérieur est en bois brut, et les
voyageurs n’ont pas de sièges. Au moment du
départ, les agents qui se trouvent sur le quai le
ferment à clé.
Devant la gare se tient un personnage étrange,
un moine bouddhiste gyrovague. Il semble
agité et soliloque tout un charabia pseudo
mystique. Choisissez un des Eiyu, à moins que
vous ne leur fassiez faire un test de perception
et que le résultat le plus élevé soit le témoin
de la scène suivante : le moine semble ignorer
son environnement direct et fixer l’Eiyu
choisi à travers la foule, tout en soliloquant de
manière inaudible mais visible. Si ce dernier se
rapproche de lui, il murmurera des bouts de
phrases incompréhensibles et semblera sourire
franchement en regardant le voyageur. S’il est
violenté physiquement ou verbalement, il se
débattra et tentera de s’enfuir, provoquant une
gêne importante, source de haji.
Moine gyrovague
FOR +1 ; DEX +1 ; CON +1 ;
INT -1 ; PER +1 ; CHA +0 ;
DÉF 11 ; PV 12 ; Init 9 ; Ki +2.
Parade : lorsqu’il est touché avec une ATC, le
moine peut tenter un test opposé de DEX face
à son adversaire : s’il l’emporte, il ne subit que
le mod. de caractéristique comme dégâts.
Quoi qu’il en soit, sa présence est une fausse
piste : il n’a rien à voir avec les moines du
monastère de la Contemplation endormie
mais était bien présent lors du premier voyage
des Eiyu. Vous pouvez donc l’utiliser pour les
troubler, les envoyer faire des choses qui n’ont
aucun rapport avec l’aventure ou leur mettre la
pression. Le moine ne veut finalement que de
quoi manger et boire, et n’est pas très futé.
Composition du train
Scénario - Escapade thermale
(sans les personnages)
• Wagon de première classe : 6 personnes
pour une capacité de 15 sièges.
• Wagon de deuxième classe : 8 personnes
pour une capacité de 15 sièges.
• Wagon de troisième classe : 4 personnes
pour une capacité de 35 personnes debout.
Pour la suite, on part du principe qu’au moins
un Eiyu a aperçu un de ces PNJ, et que la
somme des souvenirs du groupe est restituée
dans ce rêve commun.
On trouve dans le wagon de première
classe : un cadre de la zaibatsu Mitsui (peut-
être le supérieur d’un des personnages), son
adjoint, un riche voyageur dilettante, un
universitaire qui rejoint sa famille à Tami
no Jimiru, un employé de la compagnie des
chemins de fer qui va prendre son poste à Tami
no Jimiru, et un journaliste qui doit écrire un
article sur la campagne environnant Tokyo.
De tous ces personnages, seul le journaliste
ira jusqu’à Yushu. Il s’agit de la personne qui
a succombé au parasite et qui attaquera plus
tard les personnages.
On trouve dans le wagon de deuxième
classe : une mère enceinte et son enfant qui
rejoignent son mari en poste à Tami no Jimiru,
trois employés en vacances qui vont jusqu’au
village de Kokujinaito, Inueda Kobayashi qui
a pris le nom de Taka Omoni, le fugitif qui a
usurpé l’identité d’un fonctionnaire des postes
censé rejoindre Yushu pour livrer le courrier,
un représentant commercial qui va jusqu’à
L’Auberge du Voyageur Empourpré, et un artiste
qui veut peindre les chemins d’antan en espérant
avoir du succès à la capitale. Seul le fugitif
ira jusqu’au bout du voyage. C’est le sixième
homme soigné au monastère, qui est mort de ses
blessures avant le réveil des personnages.
On trouve dans le wagon de troisième
classe : quatre paysans de Kokujinaito
qui ont vendu leurs produits au marché de
Yokohama. Ils reviennent avec des denrées
de première nécessité et une bonne dose
d’alcool bon marché.
Les villageois
FOR +2 ; DEX +0 ; CON +1 ;
INT +0 ; PER +1 ; CHA +0 ;
DÉF 10 ; PV 10 ; Init 8 ; Ki +1 ;
Mains nues +4 ; DM 1d4 + 2.
253
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 Inueda Kobayashi
Le criminel en fuite nommé Inueda
Kobayashi n’a pas toujours versé dans la
délinquance. Fonctionnaire de second
rang au bureau du ministre des Armées
impériales à Tokyo, il faisait partie de
l’équipe d’un conseiller du ministre du
nom de Chosu Jinaru. Ce dernier avait un
objectif secret et cherchait des soutiens
pour renverser le ministre actuel et, à
défaut de briguer le poste, le donner à un
ancien membre du clan Chosu. Grâce à
des réunions non officielles et le recours
aux services de journalistes et d’espions
pour trouver la faille dans la vie de ses
opposants, il a rapidement mis en place
une sorte de réseau mafieux, au sein
même des représentants suprêmes de
l’ordre impérial.
Lorsqu’il a été contacté par un des
proches du ministre pour qu’il fournisse
des preuves des actions criminelles de
son supérieur, Inueda a longtemps hésité
sur le parti à prendre. Finalement, il a
tenté un coup de poker et a joué sur les
deux tableaux, en essayant de maximiser
ses profits. Il s’est cependant passé tout
l’inverse, et Inueda a été arrêté puis
condamné pour espionnage et trahison.
De peur que ses contacts avec les pro-
ministre ne soient révélés, ces derniers
ont usé de leur influence pour le faire
condamner sans un véritable procès, et
il a intégré la prison de Tokyo, dans les
quartiers réservés aux pires criminels.
Opportunités de jeu
Voici une liste de situations que vous pouvez
faire jouer pour gagner des points de giri ou de
haji (vous pouvez aussi en imaginer autant que
vous le souhaitez) :
• Un passager (au choix du Sensei) a une
attitude ouvertement grossière envers
l’un des personnages. En fonction de sa
réaction, ce dernier générera du giri ;
• Il y a un problème avec les billets de la
femme enceinte dans le wagon de deuxième
classe, et son enfant en bas âge et elle se
voient relégués en troisième classe. Les
personnages sont témoins de sa relégation
et peuvent agir en conséquence ;
254
Là, il a subi pendant un temps la dure
vie des détenus, exposée à la violence
des surveillants comme à celle des
prisonniers. Il ne doit sa survie qu’à son
endurcissement moral et physique, à un
contact à qui il s’est confié et au fait qu’il
avait caché quelque part des preuves sur
l’implication des deux factions dans cette
lutte secrète au ministère.
C’est ainsi qu’une famille de yakusas
lui a proposé une évasion et une
« disparition » officielles, contre la remise
de ces informations qui permettraient aux
criminels de faire du chantage au plus haut
de l’appareil de l’Etat. Si, pour eux, le plan
d’évasion était facile à mettre en place, la
disparition s’est révélée plus délicate. Il
a donc été décidé d’envoyer Inueda dans
les montagnes et le village de Yushu, à
cause de la ligne de train à proximité et
du nombre important de touristes qui y
montent régulièrement, afin de se cacher
parmi eux. Ce n’est qu’arrivé là-haut qu’il
a finalement révélé les informations, afin
de se prémunir de toute entourloupe.
Il ne restait plus qu’à avoir une couverture,
ce qui a été facile : les yakusas ont
séquestré un postier, et Inueda a usurpé
son identité. Mais cette couverture ne
pouvait durer longtemps, la disparition
du facteur provoquant inévitablement
une enquête. C’est ainsi qu’au début de
ce kaidan, Inueda Jinaru est devenu Taka
Omoni, humble postier de l’empire.
• Les paysans, éméchés et plutôt bourrus,
tentent de nouer un contact amical mais de
manière assez vulgaire avec les passagers
de troisième classe. S’ils sont sales et peu
intéressants, ils ne sont pas méchants. La
réaction des personnages, surtout s’ils ont
un niveau de vie ou une éducation plus
importante, aura des conséquences sur le
giri du groupe ;
• Un proche d’un des Eiyu (un collègue, un
supérieur ou bien simplement un voisin
sympathique) qui l’accompagne, au moins
au début du voyage, est un cleptomane
qui vole un autre voyageur devant lui.
Lorsque la victime s’en rend compte,
elle demande d’abord aux personnes
du wagon puis, si elle n’obtient pas de
réponse, ira chercher les deux agents de
police qui, à leur tour, interrogeront les
passagers. Le personnage, en fonction de
ses réponses et de sa réaction, générera
du giri ou du haji ;
Le collègue cleptomane
FOR +0 ; DEX +1 ; CON +0 ;
INT +1 ; PER +1 ; CHA +0 ;
DÉF 11 ; PV 8 ; Init 9 ; Ki 0 ;
Mains nues +2 ; DM 1d4.
• Un des Eiyu a une envie pressante
d’uriner. Quel que soit le wagon, il n’y a
pas de toilettes : il faut donc uriner sur la
voie en se tenant en équilibre au-dessus,
sous le regard des autres passagers de
première et deuxième classes, ou dans le
wagon de troisième. Faites faire des tests
de Constitution et donnez des malus à
l’Eiyu pour le mettre dans l’embarras et,
s’il ne trouve pas une solution, lui mettre
la pression. (Cet état, même s’il devient
très préoccupant à la fin de la scène,
disparaît lors de l’intermède, car après
tout, ce n’est qu’un rêve) ;
• Un homme, en première ou deuxième
classe (en fonction de là où il y a le plus de
personnages), a un comportement de plus
en plus étrange : il soliloque et finit, le regard
hagard, par sortir et monter sur le toit. Si
les Eiyu ne le remarquent pas, une femme
criera en l’apercevant escalader le train en
pleine marche. Si un personnage tente de le
rejoindre et de le raisonner, il aura affaire à
un fou qui déblatère sur quelqu’un « qui le
voit, qui les voit tous… qui sait, qui est là, ne
le voyez-vous pas ! ». Il s’agit de la première
(et unique, dans cette scène) manifestation
du parasite qui déforme la conscience et les
souvenirs de ses hôtes ;
• Les Eiyu dans le wagon de troisième
classe, une fois le train parti, sont témoins
d’une scène incongrue : le gyrovague
s’est agrippé au wagon et, ayant trouvé
une position presque confortable en
s’enchevêtrant sur l’échelle qui mène au
toit, semble, à intervalles réguliers, émettre
des gloussements et des commentaires
quasi inaudibles à cause du chemin de
fer. Si un personnage arrive à l’apercevoir
Scénario - Escapade thermale
par les étroites ouvertures en haut du
wagon, et qu’il trouve un moyen d’attirer
son attention, ce dernier le scrutera de
manière insolite avant de reprendre sa
contemplation du paysage. Faire s’arrêter
le train pour récupérer l’énergumène
peut sembler une chose juste à faire, mais
retarder tous les passagers pour un vieux
fou ne fera qu’ajouter du haji au groupe.
La scène se termine après qu’autant de situations
que vous le souhaitez ont été résolues. Le train
passe sur un pont de bois couvert qui masque
le soleil par intermittence, et donne une
impression stroboscopique. Puis c’est l’obscurité
complète, et l’intermède 1 peut débuter.
Intermède 1 : premier réveil
Cette scène doit trancher avec le ton
employé auparavant. L’ambiance doit être
sombre, mystérieuse, grave et à la limite de
l’incompréhensible. Les joueurs doivent, dans
la mesure du possible, trouver cette situation
improbable et l’assimiler à un rêve collectif.
Pour avoir une idée du lieu, reportez-vous à
la carte du monastère, page suivante.
Chacun des Eiyu se réveille seul dans une froide
cellule en pierre, suspendu par des écharpes de
tissu de couleur claire à environ 1,5 mètre du
sol. Ils sont comme écartelés, leurs vêtements
sont de véritables loques imprégnées de bave,
d’urine, d’excréments, de larmes et de sang (à
vous de mixer les humeurs pour chaque Eiyu).
La seule lumière provient d’une fenêtre étroite
et rectangulaire située en hauteur (en réalité un
soupirail). Cette lueur est verdâtre et fluctuante,
et une chose est sûre, il fait nuit et froid
(environ 5 degrés). Le corps des Eiyu est perclus
de douleur, et personne ne leur répond, même
si eux peuvent s’entendre à travers la porte en
bois épais qui les isole les uns des autres. Ils ont
perdu un quart de leurs PV.
Après quelques minutes, les Eiyu entendent
un gong résonner au loin, et des moines
silencieux entrent pour détacher leur bras (un
par personnage). Ils ne répondent à aucune
question et sortent ensuite en refermant la
porte. Celle-ci n’est pas verrouillée, et les Eiyu
peuvent se retrouver très vite : ils sont dans
un couloir en pierre très sombre, illuminé
uniquement au bout par un brasero menant à
un escalier qui monte et sort vers les lumières
255
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 carte du monastère

vertes. Il y a (nombre de Eiyu + 2) pièces, mais

dans les deux autres, on retrouve le même
dispositif (des écharpes au plafond, un sol
très sale en pierre brute), mais personne. Au
bout du couloir, en haut de l’escalier qui mène
dehors, se tient un moine sōhei (combattant)
de confession bouddhiste armé d’une
naginata qui les attend, imperturbable et sur
le qui-vive. L’attaquer ne sert à rien, si ce n’est
à se prendre un coup de sa lame aiguisée. Il
sait d’ailleurs très bien s’en servir.

Le moine en chef
FOR +1 ; DEX +2 ; CON +1 ;
INT +2 ; PER +1 ; CHA +2 ;
DÉF 12 ; PV 18 ; Init 10 ; Ki +3 ;
Naginata +5 ; DM 1d10 + 1.
Charge : une action de mouvement
précédant une action d’attaque accorde
au sōhei un bonus de +2 en ADC pour le
prochain jet d’attaque.
Parade : lorsqu’il est touché avec une ATC, le
sōhei peut tenter un test opposé de DEX face
à son adversaire : s’il l’emporte, il ne subit
que le mod. de caractéristique comme dégâts.

256
Transis de froid, les Eiyu découvrent une scène
irréelle. Ils sont dans la vaste cour de pierre d’un
monastère bouddhique. Celle-ci est entourée
d’une haute palissade de bois peint en rouge
et jaune. Il fait nuit, la cime des montagnes
est toute proche, le ciel est parcouru d’aurores
boréales mouvantes, et il ne fait pas loin de 0
degré. Le moine, qui a pour consigne de ne rien
leur dire, les guide silencieusement vers deux
bassins creusés à même la roche et remplis d’une
eau glaciale. Là, ils peuvent se nettoyer mais
risquent d’attraper froid (test de Constitution
difficile). S’ils se mettent nus, on leur apportera
des vêtements de moine simples mais propres.
Le moine ne les forcera pas à se purifier.
Une fois le passage par les bassins terminé, le
moine les guide vers le temple. Ce bâtiment,
le plus imposant du monastère, fait deux
étages. Essentiellement fait de bois sculpté et
peint en or et rouge, il comprend de nombreux
ornements aux motifs riches et détaillés. Au
niveau du deuxième étage, on peut apercevoir
une forme étrange, indistincte à ce moment
de la nuit : un mélange entre un poulpe et
un crabe, qui semble étendre ses appendices
vers le ciel. En réalité, il s’agit de volutes de
fumée qui entourent un bouddha en pleine
méditation mais, sans la lumière du jour
et vu d’en bas, on peut imaginer n’importe
quelle scène sinistre. À l’entrée de ce temple,
illuminé par deux imposants braseros (qui
réchaufferont les personnages) se trouvent
deux autres moines, un sōhei lui aussi armé
d’une naginata, et un vieil homme qui est le
responsable du monastère. Il sera le seul à
parler aux personnages. Il les scrutera et leur
posera des questions :
• Que savez-vous ?
• Où êtes-vous ?
• Comment vous sentez-vous ?
• Etes-vous prêts ?
• Où sont les autres ?
Si un Eiyu se dit être prêt, sans savoir à
quoi à ce moment-là de l’aventure, le moine
lui tendra un bâton de métal sculpté d’une
myriade de détails et lui indiquera l’escalier
en retrait dissimulé près de l’entrée du temple.
Celui-ci mène à la salle de l’épreuve. Si
personne ne se désigne, le moine se mettra à
prononcer des mantras peu compréhensibles
et désignera un Eiyu au hasard (en réalité,
celui qui a le Ki le plus élevé). Ce dernier sera
forcé de descendre, par la force s’il rechigne
(les naginata devraient le persuader).
L’escalier qui descend est en pierre, taillé dans
Scénario - Escapade thermale
la roche du sol. On trouve régulièrement des
torches sur les parois, jusqu’à arriver à une
porte en métal ouvragé au bout d’un petit
couloir. Elle décrit des créatures de la religion
bouddhiste, à savoir des démons qui tentent
de grimper jusqu’à un bouddha rayonnant.
Pousser la porte demande un effort (test de
Force facile), et derrière se trouve une pièce
carrée de 5×5 mètres. Elle est largement éclairée
par des braseros. Elle est sobre et possède deux
soupiraux, d’où les autres Eiyu peuvent voir leur
camarade. Au centre se trouve une sorte d’autel,
un piédestal en pierre avec, à son sommet, une
structure en métal composée d’un orbe ouvragé
et de deux poignets en forme de manchon. Une
fois l’Eiyu dans la pièce, la porte se ferme et
se verrouille. Le vieux moine explique d’en
haut et d’une voie posée que la clé se situe
sous l’orbe. Il suffit de le soulever et de le
poser pour récupérer la clé. L’Eiyu doit alors
effectuer l’épreuve (voir l’encadré). S’il réussit
et qu’il survit, il pourra prendre la clé à la
forme effilée et ouvrir la porte pour remonter.
Il sera alors délivré du parasite et aura un
autre rôle à jouer dans le kaidan. S’il échoue
à l’épreuve, un moine viendra le récupérer et
lui administrera un breuvage revigorant. S’il
réussit l’épreuve mais n’arrive pas à battre le
parasite, l’Eiyu est à nouveau contaminé. Il ne
pourra refaire l’épreuve tant que tous les autres
Eiyu n’ont pas essayé.
Les autres Eiyu peuvent tenter l’épreuve, mais
n’en autorisez que deux au maximum lors de cet
intermède. Le moine invoquera la venue du jour
et forcera les personnages à boire un breuvage,
puis à rejoindre leur cellule où ils seront
attachés avec les écharpes et sombreront dans Un bâton de
le sommeil au moment où l’aurore commence métal sculpté
à poindre.
DM : 1D6
Bonus contact : + 1
Réussir l’épreuve Inflammable : le
bâton est enduit
et continuer le kaidan d’une substance
Il est possible de réussir l’épreuve et de se sauver inflammable, durée
dès le premier intermède. Si tous les Eiyu y 1D6 round.
arrivent, en théorie le kaidan s’arrête là. Ils ne
retourneront plus dans le rêve collectif, et c’est
un moine qui leur expliquera leur voyage et
comment ils sont arrivés au monastère. À ce
moment-là, vous pouvez toujours faire jouer
l’attaque du journaliste corrompu ou sa traque
à la place du déroulement classique du kaidan.
Cependant, il est plus probable que certains Eiyu
réussissent à se purifier avant les autres. Dans
ce cas, ils seront pris à part par le vieux moine
257
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 qui leur dira que leur rôle sera d’aider les autres
à atteindre un état de plénitude (en d’autres
termes, à avoir un Ki suffisant) pour pouvoir
vaincre le parasite. Ils ne seront plus entravés
dans leur cellule (étant donné qu’ils n’auront
plus de convulsions), et ils se reposeront sur
une paillasse prévue à cet effet. Ils boiront alors
le même breuvage qui leur permettra d’entrer
dans le rêve collectif.
Pour le Sensei, la difficulté sera d’arriver à jongler
entre les descriptions des scènes suivantes. En
effet, tous les éléments surnaturels, qui seront
de plus en plus présents pour ceux qui ont
encore le parasite, n’apparaissent pas au Eiyu
L’épreuve
Les moines du monastère de la
Contemplation endormie ont une salle
réservée aux activités qui leur permettent
de renforcer leur maîtrise des énergies
mystiques. C’est grâce à cette salle que les
Eiyu peuvent se libérer du parasite qui
tente de prendre le contrôle de leur corps.
La clé
Le principe est simple : prendre une clé et
sortir seul de la pièce qui se verrouille à
DM : 1D4 + 5
leur entrée. Mais pour soulever l’orbe en
Capacité : donne + métal, il faut résister à la douleur qu’il
5 aux DM et ignore provoque : en effet, il est enchanté et
l’immunité. Si elle est seul le Ki peut protéger la personne des
gardée en main, elle brûlures qu’il provoque.
offre ses capacités
au bâton de métal Chaque tour, l’orbe provoque 4 - (score
sculpté. de Ki) PV en moins. Pour soulever
l’orbe, il faut réussir trois tests de FOR
ou Volonté successifs (difficulté 15)
avec le Ki comme bonus ou malus au
test. Selon la caractéristique utilisée, le
combat sera soit physique soit mental.
Si les Eiyu y arrivent et soulèvent,
déplacent et posent l’orbe avec succès,
ils peuvent prendre la « clé » en argent,
effilée comme un stylet, qui se trouvait
en dessous. Une fois qu’ils la touchent,
ils sont alors pris de convulsions et
vomissent une gelée aqueuse bleue
luminescente qui leur sort aussi par les
pores de la peau, provoquant la perte
d’un PV. Cette gelée se concentre, et
le parasite se forme pour attaquer à
nouveau son hôte. Le bâton donné au
départ est la seule arme valable, la clé
pouvant blesser le parasite (+5 aux DM
258
purifié, et lui ne verra que des phénomènes
dont les causes peuvent être naturelles. Cet
aspect sera particulièrement marqué dans la
scène finale, où il aura affaire à des bandits là
où les Eiyu infectés seront aux prises avec des
créatures surnaturelles.
Attention toutefois, ces éléments sont bien
distincts les uns des autres : les bandits ne sont
pas les créatures, et les bandits ne peuvent
interagir qu’avec les personnages libérés de leur
parasite, tandis que les créatures ne perçoivent
que les infectés. Cela pourra donner lieu à
des scènes insolites, avec des interactions
improbables entre ces deux mondes.
et ignore l’immunité), mais la très courte
portée expose l’Eiyu à un assaut. Une fois
le parasite tué, l’Eiyu est définitivement
purifié et peut quitter la pièce.
Larmes d’Amaterasu
NC 2
FOR -2 ; DEX +1 ; CON -1 ;
INT -2 ; PER +2 ; CHA +0 ;
DÉF 15 ; PV 12 ; Init 12 ;
Tentacule +4 ; DM 1d6.
Immunités : les Larmes sont immunisées
contre tous les projectiles et divisent
par 2 les DM issus d’attaques non
tranchantes.
Discret : une Larme est difficile à
percevoir, ce qui inflige un malus de -5
aux tests de perception pour la repérer.
Possession : une Larme qui entre
en contact avec un être vivant va
immédiatement tenter de le posséder
afin de s’en servir d’arme pour se battre.
Un personnage touché par une Larme
doit réussir un test de CON difficulté 10
ou commencer à subir les premiers
symptômes. S’il ne reçoit aucun soin
approprié, il meurt dans les trois jours
et la Larme prend le contrôle du corps.
Vulnérabilités : les DM issus du feu
sont doublés pour les Larmes.
 • Laisser l’incohérence afin de mettre plus
Scène 2 : À L’auberge

Scénario - Escapade thermale

facilement les joueurs sur la voie pour
déterminer où se situe la réalité. Ce
du Voyageur Empourpré dernier choix est toutefois à manier avec
précaution : l’intrigue joue beaucoup sur
l’ambiguïté de la situation.
Et si…
Et si un des joueurs particulièrement malin Cette scène commence in media res. Les Eiyu
(ou retors, cela dépend) tente une manœuvre se retrouvent dans la même diligence qui les
pour savoir où se finit le rêve et où commence amène du village de Tami no Jimiru (qu’ils
la réalité ? Prenons l’exemple d’un personnage ne verront donc pas) à l’auberge-relais pour
qui décide de se couper les cheveux dans le y passer la nuit. Ils traversent des rizières et
rêve, ou dans la réalité au monastère. S’il le des champs et, au loin, se dessinent les crêtes
fait dans le monastère, il n’aura pas les cheveux des montagnes, leur destination. L’après-midi
coupés dans le rêve puisque les événements qui est bien avancé. La route est en terre, large de
s’y déroulent sont censés s’être passés avant. cinq mètres et bordée de part et d’autre d’un
En revanche, s’il s’est coupé les cheveux dans muret en pierres sèches haut de 80 centimètres.
le rêve, qu’en est-il de son apparence dans le Régulièrement, la monotonie du paysage est
monastère ? Vous avez plusieurs options pour interrompue par un piquet télégraphique.
gérer ce cas délicat : Ce voyage sera l’occasion, pour les personnages
qui ne se connaissaient pas forcément avant Faire durer le plaisir
• Considérer que le rêve a beau être leur
premier trajet effectué à nouveau, certains leur départ, de se retrouver, sans aucune
détails peuvent ne pas correspondre à la trace sur eux (ni au niveau de leurs points de Si vous avez le temps
première version. C’est d’ailleurs le cas avec vie) de blessures ou de marques liées à leurs et la volonté de faire
toutes les interférences des parasites ; péripéties dans le monastère. On trouve ainsi durer ce kaidan,
• Considérer que le personnage a toujours tous les personnages dans la diligence, plus libre à vous d’ajouter
eu les cheveux coupés, même dans les le journaliste et le fugitif-postier (appelons- autant d’événements
premières scènes. C’est risqué mais le avec son faux nom, Taka Omoni) s’ils sont que vous le souhaitez
parfaitement plausible s’il n’a jamais quatre ou moins. Comme il y a six places, ces pendant les scènes
décrit ce détail de son apparence ; deux PNJ seront dans la seconde diligence s’ils (mais pas les
sont trop nombreux. intermèdes). Vous
pouvez par exemple
vous inspirer de
la section parlant
du giri pour créer
des situations
conflictuelles où les
personnages pourront
en obtenir. N’oubliez
pas qu’ils peuvent
aussi générer du haji
en fonction de leurs
réactions, il est donc
tout à fait possible
de gagner du giri
tout en générant du
haji parce qu’on se
comporte de manière
inappropriée tout en
faisant une bonne
action. Il leur faudra
juste gagner plus de
giri que de haji.

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 Avant d’arriver à l’auberge, les Eiyu sont
bloqués par des paysans en colère qui
obstruent la route. Ils s’en prennent à des
ouvriers qui doivent élargir celle-ci et poser
les prochains poteaux du télégraphe. En effet,
ils veulent protéger un autel shintô qui serait
déplacé pour laisser place à une voie plus
large. Les personnages peuvent donc attendre
que la situation se dénoue ou intervenir pour
débloquer le passage. En fonction de leurs
agissements, ils peuvent gagner du giri.
S’ils n’interviennent pas ou n’arrivent pas à
calmer les villageois, ils devront finir à pied les
5 kilomètres qui leur restent à faire pour arriver
à l’auberge. Il leur faudra porter leurs affaires, ce
qui sera une tâche ardue.
À L’auberge du Voyageur Empourpré
Nommée ainsi à cause de la route qui ne permet
qu’aux plus petites diligences de passer, et qui
forcent les voyageurs à finir à pied en portant
leurs bagages, l’auberge est des plus classiques
pour l’époque. Elle est grande et haute de trois
étages. Au rez-de-chaussée se trouve la grande
salle commune qui sert aussi pour les repas, et
les chambres des voyageurs se situent aux étages.
Si celles du premier sont à l’occidentale, celles
des deux autres sont plutôt traditionnelles. Il
y a également deux onsen (sources chaudes)
situés à l’arrière de l’auberge, au rez-de-
chaussée. Enfin, une écurie attenante permet
aux montures de se reposer. L’ensemble est
propre et relativement neuf.
Le tenancier de l’auberge
FOR +1 ; DEX +1 ; CON +2 ;
INT +1 ; PER +1 ; CHA +1 ;
DÉF 11 ; PV 24 ; Init 9 ; Ki +1 ;
Mains nues +3 ; DM 1d4 + 1.
À l’entrée de l’auberge se tient le moine
gyrovague mendiant sa pitance. Impossible de
savoir comment il est arrivé avant les Eiyu, ce
qui n’a aucune importance pour l’intrigue mais
servira sans doute à troubler un peu plus les
joueurs. Il mendie avec sa sébile et prononce
des fragments de phrases incompréhensibles,
où ressortent parfois des allusions intelligibles
à l’éveil. Ce charabia n’est qu’une mixture
indigeste de nombreux préceptes bouddhistes,
que le moine a appris avant de sombrer dans
la folie. Ainsi, à part envoyer les personnages
sur des fausses pistes, il ne leur servira pas à
comprendre ce qui leur arrive.
260
Dans la soirée, la fête bat son plein dans la
pièce commune : chacun paie sa tournée
dans la bonne humeur. Si les personnages
sont intervenus lors du blocage des villageois,
Omoni le postier les abordera et leur offrira une
tournée pour sympathiser. C’est un personnage
amène et volubile.
Celui qui paie la dernière tournée, un des
employés en vacances, est ivre mais surtout
fauché : il n’a pas les moyens de régler la
note, ce qui met en colère le tenancier. C’est
encore une opportunité pour les personnages
de gagner du giri en gérant la situation. Juste
avant que la majorité des personnes aillent se
coucher, deux policiers arrivent tardivement :
ce sont les renforts pour trouver Inueda/Taka.
Si un des personnages est lié à la police, ils lui
demanderont un rapport de la situation.
Dans la nuit, un ou plusieurs Eiyu peuvent être
réveillés par des bruits. S’ils sont discrets, ils
verront et entendront la fin d’une discussion
houleuse entre Omoni le postier et le journaliste.
Ce dernier sait que le postier n’est pas ce qu’il
prétend et tente de le faire chanter. Omoni
répond de manière très violente, et menace l’autre
des pires sévices. Au moindre bruit, les deux se
séparent et retournent dans leur chambre.
Au matin, on découvre un mort dans une
chambre voisine d’un des Eiyu. C’est l’un
des deux policiers. Il a été égorgé et il y a des
traces de lutte dans la pièce. Le policier restant
demande à tous les résidents leur témoignage.
Il les interroge dans sa chambre, un à un,
tout en demandant aux employés de l’auberge
de veiller à ce que chaque suspect reste bien
dans la sienne. Toute personne prise à quitter
l’auberge sera considérée comme coupable.
Lors des entretiens, le policier a un ton froid
et professionnel, mais il s’énervera vite si son
interlocuteur tente de faire le malin. En effet,
la perte de son collègue l’a mis sur les nerfs.
En fonction de ce que diront ceux qui ont été
témoins de la dispute nocturne, la situation
peut empirer jusqu’à provoquer l’arrestation du
postier ou du journaliste. À la fin des entretiens,
on découvre lors d’une fouille générale que
l’employé ivre qui n’avait pas de quoi payer,
possède l’arme du crime dans sa chambre.
Malgré ses cris et son déni, il est mis aux arrêts.
Le journaliste tente alors d’obtenir ses aveux
et se comporte de manière limite pendant
toute cette scène : il doit apparaître comme
antipathique aux joueurs.
Au moment où on rassemble tous les voyageurs
dans la pièce centrale pour signifier les
conditions du départ, les personnages sont à
nouveau plongés dans une obscurité soudaine,
et le deuxième intermède commence.
Intermède 2 :
première possession
Les Eiyu revivent la même situation et le
même cérémonial que la fois précédente.
On leur fournit pour se sustenter un liquide
très amer, et on leur déconseille de boire de
l’eau : elle renforce le parasite et provoque
d’importantes convulsions.
Ceux qui ont un Ki égal ou inférieur à 0 ont
les iris luminescents. Si leur Ki est inférieur
à 2, leurs veines le sont aussi.
Au moment de rejoindre le temple, les portes
du monastère s’ouvrent et deux moines en
ramènent deux autres, grièvement blessés. Le
vieux moine et un des sōhei accourent vers
eux et tentent de leur prodiguer des soins. Les
Eiyu ont l’interdiction de s’approcher, mais le
sōhei qui reste semble ébranlé. Il se montera
plus loquace et pourra donner quelques
informations :
• Les moines ne doivent pas leur parler, en
théorie pour ne pas influencer leurs choix ;
• Les Eiyu se réveillent de plus en plus tard
dans la nuit ;
• La « clé » se trouve à Yushu ;
• Celui qui a blessé les moines est un des
« leurs ».
À partir de ce moment-là, il est possible de
s’échapper du monastère : en effet, troublés et
occupés, les moines peuvent ne pas s’apercevoir
d’une tentative de fuite. Toutefois, cela ne
servirait pas à grand-chose : les Eiyu sont au
sommet d’un éperon rocheux à l’intérieur d’un
cirque montagneux élevé, dans une région
qu’ils ne connaissent pas. S’ils ne meurent pas
de froid, ils risquent de tomber et de se tuer
en contrebas, dans les vallées escarpées ou
les torrents glaciaux. Et lorsque le soleil se
lèvera, le parasite s’éveillera lui aussi, et alors
que leur corps se mettra à fumer et que leurs
membres se contorsionneront de manière
impossible, ils risqueront de chuter et de
mourir de leurs spasmes.
Les Eiyu peuvent à nouveau tenter l’épreuve.
Une fois tous les essais effectués, s’ils ne sont pas
tous libérés des parasites, ils devront retourner
dans leurs cellules avant le lever du jour.
Scène 3 : à l’assaut
Scénario - Escapade thermale
des montagnes
Dans cette partie du voyage, les éléments
étranges se multiplient alors que le groupe
se réduit aux Eiyu, au postier-fugitif et au
journaliste.
Les personnages se retrouvent en train de
marcher sur un chemin, au beau milieu d’une
sorte de plaine broussailleuse parsemée de
rizières. C’est une vision sereine et bucolique de
la campagne profonde.
À ce moment-là, les joueurs savent
normalement que parmi les deux PNJ se cache
celui qui agresse les moines dans le monastère.
S’ils décident de les éliminer ou de l’éliminer
(s’ils trouvent de qui il s’agit), les conséquences
en termes de haji seront très graves : les Eiyu
perdront tous un point de Ki.
Le criminel
FOR +1 ; DEX +2 ; CON +1 ;
INT +2 ; PER +0 ; CHA +1 ;
DÉF 12 ; PV 8/9 (réduit de 1 par sa blessure) ;
Init 10 ; Ki 0 ;
Mains nues +3 ; DM 1d4 + 1.
Le journaliste
FOR +0 ; DEX +2 ; CON +0 ;
INT +1 ; PER +1 ; CHA +2 ;
DÉF 12 ; PV 8 ; Init 9 ; Ki -1 ;
Mains nues +2 ; DM 1d4.
Lors des conversations qui rythment le voyage,
Omoni le postier, qui se plaint de l’épaule où
il se serait fait mal dans la nuit (en réalité, il a
reçu un coup de couteau du policier qu’il a tué),
semble très détendu, tandis que de son côté, le
journaliste semble stressé et sur le qui-vive.
Arrivé à une rivière, le groupe va vivre un
événement irréel : au moment de franchir le gué,
une vague violente les heurte alors que le ciel est
bleu et qu’il n’y a pas de vent. Pour ceux qui ont
un Ki inférieur ou égal à 0, ils voient à la place
de l’écume des vers d’eau géants qui foncent
sur eux. C’est une manifestation du parasite,
261
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 qui tente de faire vaciller l’esprit de ses hôtes.
Faites faire des tests de DEX et éventuellement
de natation. À un moment donné, il faut que
l’un des personnages soit sauvé par Omoni, qui
risque sa vie pour lui. En revanche, le journaliste
semble débordé par la situation et panique plus
qu’il n’est utile. Les Eiyu y perdent la majeure
partie de leurs affaires et sont trempés.
Arrivés au village de Kokujinaito, ils sont
mal reçus par des habitants, traditionalistes
et superstitieux. Ils refusent de leur fournir
des vêtements, mais le journaliste dépense de
l’argent pour acheter quelques tuniques pour
le groupe. Cependant, les villageois deviennent
franchement hostiles lorsque les personnages
mentionnent des sources. Ils leur expliquent
qu’elles sont consacrées à Amaterasu et qu’elles
sont dangereuses, sans expliquer pourquoi.
Pour les Eiyu qui ont un faible Ki (inférieur à
1), ajoutez des détails de plus en plus étranges :
certains nuages n’ont pas la bonne couleur
(violet, verdâtre), les yeux de certaines personnes
rencontrées tournent frénétiquement sur eux-
mêmes pendant qu’ils parlent normalement,
certains moutons aperçus au loin semblent se
dresser sur deux pattes…
L’ascension vers Yushu se fait par un sentier
escarpé et étroit. Le ciel se couvre très vite, trop
vite, et il faut réussir des tests d’escalade (DEX
difficulté difficile) régulièrement. À un moment
donné, un éboulis venu de nulle part leur
tombe dessus (cet événement n’a pas eu lieu
lors de leur voyage initial, c’est la conséquence
de la contamination avancée). En fonction de
leurs réactions avec le groupe, les personnages
peuvent encore gagner du giri. Si le journaliste
semble de plus en plus fatigué et inquiet de ce
qui se passe, Omoni paraîtra assez serein, bien
qu’il devienne rapidement violent et menaçant
dans ses rapports.
L’arrivée sur le plateau élevé permet de découvrir
les environs de Yushu : une forêt dense de
feuillus en pente douce jusqu’au village. Mais
une fois à l’intérieur, les Eiyu découvrent qu’une
sorte de mucus violacé suinte des arbres, que
l’on dirait qu’il y fait nuit et qu’une espèce de
brume leur dissimule le sentier. Lorsqu’ils
avancent, les distances semblent s’étendre et
ils n’arrivent pas à progresser. Faites des tests
de VOL (difficulté 15) pour tout le groupe, et
insistez sur leur sentiment d’être perdus en cas
d’échec. Le journaliste se laisse lui aussi gagner
par la peur et, si personne ne s’en occupe, il
se recroquevillera et cet étrange mucus en
profitera pour le recouvrir. Finalement, alors
que les personnages arrivent enfin à sortir de la
forêt, ils se réveilleront à nouveau au monastère.
262
Intermède 3 : l’attaque
Les Eiyu se retrouvent dans la même situation
que dans l’intermède 1 et 2. Ceux qui n’ont pas
réussi l’épreuve ont à présent tout le système
sanguin fluorescent, ce qui leur donne une
apparence irréelle.
Ils peuvent effectuer l’épreuve et, une fois
que tout le monde est passé, celui qui a
déjà succombé, le journaliste, attaque le
monastère. De la palissade surgit alors une
créature étrange : il s’agit d’une sorte de
masse informe et gluante bleu fluorescent
translucide. À l’intérieur, on aperçoit
seulement la silhouette d’un corps. Son cœur,
ses yeux et son cerveau semblent rayonner
de rouge, et une lumière bleue plus vive
pulse entre le reste du monstre et lui. C’est
le journaliste, qui sert de batterie au parasite
pour prendre cette forme immense (environ
3,5 mètres de haut). La créature avance en
rampant, sa masse visqueuse vibrant à chacun
de ses mouvements. En arrivant à proximité
de quelqu’un, d’énormes pseudopodes
aqueux sortent de sa masse et fouettent leurs
cibles. Les moines vont à sa rencontre, tandis
que le plus âgé va aussi vite qu’il le peut vers
le temple. Il demande aux personnages de
l’occuper le temps qu’il revienne avec un objet
qui chassera le monstre.
Le journaliste corrompu
FOR +2 ; DEX +1 ; CON +2 ;
INT -2 ; PER +1 ; CHA +2 ;
DÉF 14 ; PV 30 ; Init 10 ;
Tentacules +4 ; DM 1d4 + 2.
Immunités : le monstre est immunisé contre
tous les projectiles et divise par 2 les DM issus
d’attaques non tranchantes.
Effroyable : lorsqu’un Eiyu voit le monstre,
il doit faire un test de Résistance mentale
difficulté 15 (1 PS).
Tentacules : le monstre peut générer jusqu’à 5
tentacules pour attaquer des cibles différentes
simultanément (une seule attaque par cible).
Vulnérabilités : les DM issus du feu sont
doublés pour le monstre.
 Scénario - Escapade thermale
Les sōhei
FOR +2 ; DEX +2 ; CON +0 ;
INT +1 ; PER +1 ; CHA +1 ;
DÉF 12 ; PV 10 ; Init 10 ; Ki +1 ;
Naginata +4 ; DM 1d10 + 2.
Charge : une action de mouvement précédant
une action d’attaque accorde au sōhei un
bonus de +2 en ATC pour le prochain jet
d’attaque.
Parade : lorsqu’il est touché par une ATC, le
sōhei peut tenter un test opposé de DEX face
à son adversaire : s’il l’emporte, il ne subit que
le mod. de caractéristique comme dégâts.

Les Eiyu n’ont pas beaucoup d’armes à leur

disposition, à part le bâton de l’épreuve. Vous
pouvez aussi faire tomber un sōhei et permettre
à un personnage de récupérer sa naginata. En
effet, cinq moines combattent la créature en
ayant recours à des techniques d’arts martiaux
augmentées par leur Ki. Cependant, la créature
est coriace et en blesse plusieurs. Ainsi, les Eiyu
peuvent participer au combat pour distraire la
bête, auquel cas il leur faudra surtout réussir
à esquiver. Cette action leur permettra aussi
de gagner du giri pour leur Ki. Au bout de
15 tours, le vieux moine revient avec une cloche
en argent ternie et fêlée. Il s’agit d’une relique
sacrée, la cloche d’Onnotangu. Il la secoue, et
elle émet le tintement que ferait une cloche
endommagée, mais cette dissonance fait fuir
le monstre qui défonce à moitié une palissade
au passage. Alors que tout le monde se remet
de ses blessures, le soleil commence à poindre,
et ceux qui sont encore sous l’emprise de la
créature sentent les convulsions revenir. Il leur
faut à nouveau entrer dans le rêve.

263
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Scène finale : le village
et les sources
En théorie, cette scène révèle l’histoire des
Eiyu, de leur combat contre une bande de
malfrats jusqu’à leur contamination pour
sauver les villageois prisonniers dans les
sources. Il s’agira de la dernière opportunité
pour eux de renforcer leur Ki avant l’ultime
épreuve, et ainsi sauver leur vie. Logiquement,
une partie des Eiyu devraient à ce stade avoir
réussi l’épreuve de purification, et donc vivre
cet épisode de manière différente, c’est-à-dire
réaliste, là où ceux qui sont encore contaminés
verront une scène parfaitement irréelle. C’est
sans doute la partie la plus difficile à gérer
du kaidan, car il faudra jongler entre ceux
qui voient le village tel qu’il est et ceux qui
le voient envahi par des parasites aqueux.
Toutefois, le déroulé de la scène reste assez
similaire : arriver au village, le découvrir vide
et, à partir de là, chercher les villageois, ce qui
mènera aux sources. La suite de la description
de cette scène se fait en deux temps : une
première pour ceux qui sont purifiés, la
seconde pour les autres.
Faire jouer cette scène entre deux réalités
Si les Eiyu assisteront à deux scènes
différentes, cela ne veut pas dire que les
deux univers oniriques ne coexistent pas.
Tout comme la lame de fond du gué dans
la scène précédente, un même phénomène
peut exister sous deux formes différentes
mais tout de même exister. Toshida le
malfrat n’apparaît qu’à ceux qui rêvent
de leur véritable aventure tandis que les
autres, contaminés, devront affronter
le parasite matérialisé. Mais si Toshida
ne voit pas les Eiyu contaminés, et que
l’inverse est vrai, il peut tout de même
interagir avec eux dans le rêve. Ainsi, une
balle perdue peut toucher un personnage
qui ne le voit pas et ces derniers peuvent
tenter de l’assommer, même s’ils auront
l’impression de frapper dans le vide. En
revanche, les éléments du rêve éviteront
264
Pour les personnages purifiés
Le village se situe sur un petit plateau dans
des alpages au sortir de la sombre forêt de
conifères. La pente reste marquée mais permet
une installation humaine en terrasses. Après
avoir suivi un sentier sur un bon kilomètre au
milieu des herbes rases, les voyageurs arrivent
dans un verger de montagne qui marque le
début du village. Celui-ci est composé de vingt
maisons en bois, souvent à un demi-étage (une
mezzanine au-dessus d’une vaste pièce centrale)
disposées autour du sentier devenu rue
principale. Compte tenu du terrain, les maisons
ne sont pas parfaitement alignées le long de la
route mais à différentes distances de celle-ci,
ce qui donne un vague sentiment de désordre.
La rue se termine par le bâtiment principal, la
maison communale qui abrite normalement le
chef du village et sert à la fois de mairie, d’école
et de salle des fêtes. C’est donc une très grande
maison de plain-pied, au toit haut et soutenue
par deux rangées de piliers intérieurs faits de
troncs massifs.
Arrivé devant cette maison, le chemin se sépare
en formant un T : à droite, il serpente sur
quelques dizaines de mètres vers une dernière
maison un peu en retrait ; à gauche, il redescend
légèrement à travers un deuxième verger, puis
vers les sources situées en contrebas à deux
kilomètres de là.
naturellement les personnages qui n’en
font pas partie : en faisant un pas de
côté, en trébuchant si un Eiyu bloque le
passage… De même, la limace ne pourra
atteindre les Eiyu purifiés : elle n’a plus
d’emprise sur eux.
Ce détail, qui donnera un coup de pouce
aux joueurs pour terminer le kaidan, ne
doit pas être évident. Laissez-les découvrir
cette possibilité et mettez l’accent sur
leurs interactions en faisant réagir les
protagonistes du rêve en accord : Toshida
prendra pour lui toutes les discussions
entre un membre purifié et un membre
contaminé (après tout, pour lui il est la
seule autre personne dans la pièce) ce qui
peut donner des moments intéressants en
termes de roleplay.
Tout est en bon état, mais lorsque les
personnages arrivent, le lieu est désert. Seule
la maison communale est occupée par le chef
des brigands, un homme assez violent du nom
de Toshida. Ce dernier attend Omoni, qui
doit, en contrepartie de sa « disparition », lui
fournir des informations sur les installations
gouvernementales tokyoïtes en vue d’un gros
coup de la pègre. Il est assis derrière le bureau
du chef du village, armé d’un pistolet, et trouve
le temps long. En effet, le rendez-vous était fixé
quelques heures plus tôt, mais les vicissitudes du
voyage ont mis le groupe en retard. C’est donc
assez énervé qu’il reçoit le fugitif et commence,
Scénario - Escapade thermale
en l’appelant par son vrai nom (Inueda) par lui
demander pourquoi il ne s’est pas débarrassé
des autres personnages. Toshida parle avec
agressivité et menacera les autres personnages
si d’aventure ils posaient des questions, ou les
ignorera pour ne parler qu’à Inueda/Omoni. Si
l’un des personnages en venait à hausser le ton
ou à le menacer, il se verrait mis en joue par
Toshida qui apprécie grandement le pouvoir
que lui confère son arme.
Si les personnages ne le font pas, le fugitif lui
demandera où sont les villageois. Toshida
répondra qu’ils sont cantonnés dans leurs
« foutues sources de malheur » avec le reste du
groupe, soit quatre hommes armés. Comme le
chef du village a voulu jouer au brave, Toshida lui
a tiré une balle dans le ventre et il est sans doute
mort à l’heure qu’il est (c’est cet événement qui
va attirer les Larmes d’Amaterasu à la surface,
guidées par l’odeur du sang de l’infortuné).
Ce à quoi ne s’attendait pas le chef des
brigands, c’est qu’Inueda/Omoni, qui sait que
ses compagnons de route sont condamnés à
mort par Toshida, va refuser de lui fournir
les informations. Il demandera comme
contrepartie la libération des villageois et
des personnages. Ce changement n’est pas du
goût de Toshida qui, après s’être copieusement
énervé sur l’arrogance du fugitif et sur la torture
mentale que cela lui a coûté de venir dans ce
« trou paumé », finit par le menacer. Dès lors,
les deux se battent et Inueda/Omoni prend
une balle dans le poumon. Gravement blessé
et faute de soins appropriés, il mourra comme
dans la vraie histoire, mais pas avant d’avoir été
transporté lui aussi au monastère.
À ce moment de la scène, tout est possible pour
les joueurs : attaquer à leurs risques et périls
Toshida, négocier avec lui les informations
du fugitif (qu’ils n’ont pas) contre la vie des
villageois… Il est également tout à fait possible
de neutraliser Toshida qui est, pendant un
court instant, déstabilisé par la réaction du
fugitif et ne comprend pas pourquoi ce dernier
a tant changé depuis la mise au point de son
plan d’évasion. Dans ce cas, une fois le chef des
brigands hors-jeu, les personnages devraient
logiquement chercher à libérer les villageois,
surtout s’ils ont compris qu’en agissant ainsi,
ils obtiendront du giri pour ceux qui sont
encore contaminés.
S’ils n’y arrivent pas, c’est Toshida qui les
emmènera de force dans les sources pour
rejoindre les autres prisonniers, le temps de
réfléchir à un moyen d’obtenir les précieuses
informations.
265
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Toshida
FOR +2 ; DEX +2 ; CON +1 ;
INT +2 ; PER +1 ; CHA +2 ;
DÉF 12 ; PV 18 ; Init 10 ; Ki -1 ;
Pistolet +4 ; DM 1d8 + 2 ;
Mains nues +4 ; DM 1d4 + 2.
Concentration : Toshida ajoute son mod.
de DEX à ses DM de pistolet (déjà pris en
compte).
Frappe éclair (L) : Toshida frappe deux fois
à mains nues, le deuxième jet se fait au d12.
Pour les personnages contaminés
Si le cadre géographique reste le même, et
qu’il n’y a aucun être humain dans le village,
l’ambiance est très différente. Le ciel est bas et
lourd de nuages aux teintes violacées, le vent
souffle en une longue plainte à peine audible,
et les maisons sont recouvertes d’un mucus
visqueux semblant suinter des toits pour
lentement se répandre au sol. Les maisons sont
vides, et on retrouve cette même substance
qui atteint parfois la hauteur de mi-mollet
et ralentit les personnages. Dans la maison
communale, point de malfrat mais une créature
ressemblant à une limace géante translucide,
aux teintes vert irisé et violet. Elle se cache au
plafond et tombe non loin des personnages une
fois qu’ils pénètrent dans le lieu. Elle est lente,
mais capable comme l’horreur du monastère
de générer des pseudopodes pour frapper ou
agripper ses victimes afin de les incorporer à sa
masse, et ainsi les noyer dans son mucus interne.
Il est possible de l’affronter en récupérant des
objets qui traînent dans la salle sous une gangue
de mucus (tison, râteau…). C’est l’incarnation
des Larmes dans le rêve et, ayant une emprise
à ce stade suffisante pour s’incarner, elles
essayent d’accélérer la mort de leurs hôtes en les
attaquant directement.
À ce stade, il y a plusieurs façons de faire avancer
l’intrigue. La plus probable est que les Eiyu
non contaminés apprennent où se trouvent les
villageois grâce à leur rencontre avec Toshida
et guident les contaminés. Pour ces derniers,
il leur faudra surtout éviter les attaques de la
première limace, bientôt rejointe dans le village
par d’autres. En effet, le temps presse pour eux
et se battre n’est pas la bonne approche : l’aube
n’est pas loin, et ils sont à un stade très avancé
de la contamination.
266
Si, par leurs actions, les joueurs ne se dirigent
pas vers les sources, libre à vous de les y inciter
de diverses manières :
• Les limaces sont de plus en plus nombreuses
et envahissent le village, ne laissant que le
chemin vers le second verger (et donc les
sources) de libre ;
• Une vive lumière émane des sources et
aveugle les personnages contaminés, mais
repousse aussi les limaces ;
• Un villageois a échappé à la vigilance des
malfrats et se précipite vers le groupe et
leur demandant de l’aide…
Il est aussi possible de laisser les joueurs aller
où bon leur semble. Dans ce cas, même s’ils
ne seront pas témoins de la dernière étape de
leur voyage, ils pourraient redescendre de la
montagne à travers une forêt encore plus sombre
et visqueuse, qui fera disparaître les personnages
contaminés. Seuls les purifiés ressortiront
du bois, et, tandis qu’ils chercheront leurs
compagnons, ils entendront, venu de nulle part,
un gong qui les réveillera dans le monastère.
Ou bien, en explorant d’autres endroits de la
montagne, ils se hisseront sur des hauteurs
de plus en plus pentues et apercevront le
village comme une mare grouillante de vers
qui s’étend sur toute la zone. À ce moment-là,
tous entendront des cris et des coups de feu
provenant des sources en contrebas, suivis d’un
bruit de gong qui sonne leur réveil.
En effet, si l’intérêt du kaidan est de leur faire
découvrir leur proche passé, rien ne doit vous
forcer à les y amener.
Les sources d’Amaterasu
La dernière partie de la scène est assez rapide
à décrire : la cinquantaine de villageois a été
parquée dans les sources, sous la surveillance
de quatre malfrats armés de fusils pour deux
d’entre eux et de machettes pour les autres.
Les deux aux fusils surveillent les prisonniers
du haut des murets naturels qui forment
l’entrée des sources, tandis que les deux autres
s’ennuient mortellement à l’ombre de l’un des
bords de la « salle principale », avachis tout en
observant les villageois. Sans arme de leur côté
(à moins qu’ils n’aient récupéré le pistolet de
Toshida), l’affaire est mal engagée pour les Eiyu.
Mais en faisant intervenir les contaminés (qui
ne sont pas perçus par les malfrats), cela reste
possible. Quant aux contaminés, ils ne voient
ni les prisonniers, ni leurs geôliers mais une
masse grouillante de vers aqueux (de la taille

Règles simplifiées
Ramification d’une des sources de Ki de
l’Archipel, le réseau de sources qui jaillit
dans ces montagnes a très tôt été peuplé
de créatures dont la nature se trouve à
mi-chemin entre le Ki matérialisé et des
formes de vie primitives (de l’ordre des
némathelminthes, des sortes de vers).
Ces derniers ont la particularité d’être
exclusivement diurnes et de se nourrir
des rayons du soleil, c’est pourquoi
les humains locaux les ont assimilés
à la déesse Amaterasu. Ainsi, lorsque
le soleil frappe l’eau de ces cuvettes à
ciel ouvert, les Larmes d’Amaterasu
remontent des profondeurs pour s’étirer
à la surface de l’eau et emmagasiner
un maximum d’énergie. Puis, une
fois les rayons solaires disparus, elles
repartent et laissent la mare d’eau très
pure, et surtout bienfaisante pour les
corps qui y sont immergés. C’est la
raison pour laquelle, tout en craignant
ces êtres étranges et dangereux (car
très territoriaux), les villageois ont
régulièrement effectué des bains
nocturnes, ce qui leur a permis d’avoir
une bien meilleure santé que la majorité
des Japonais. C’est ce fait étonnant qui
est responsable de la soudaine célébrité
des sources à l’ère Meiji, une fois qu’un
collecteur d’histoires de l’Académie
des arts et traditions populaires l’a
rapporté à l’université de Tokyo trois
ans auparavant.
d’un petit chien) qui remplissent tout le fond de
la salle. Aussi leur faudra-t-il éviter de tomber
en contrebas sous peine de se voir ensevelis par
les créatures. Toutefois, les purifiés peuvent
les en extirper, même s’ils sentiront une forte
opposition tandis que les corps des malheureux
se recouvrent lentement de mucus.
Si les Eiyu sont amenés par Toshida, ce dernier
les mettra avec les villageois et s’entretiendra
avec ses hommes. Tandis que le fugitif se
vide de son sang, les habitants prennent peur
et font remarquer que les esprits des sources
sont en colère et que le sang versé les attire. Ils
semblent plus apeurés par la source principale
(qui plonge très vite dans le sol) que par les
hommes en armes.
Scénario - Escapade thermale
Les sources ont creusé un ensemble de
cuvettes dans la roche calcaire, créant une
construction minérale insolite et de toute
beauté. Vu du sol, il s’agit d’une zone de
roche nue constellée de trous profonds
de deux mètres, qui forment des cuvettes
où l’eau des sources se répand en petites
mares de couleur bleu turquoise, avant de
passer à une autre cuvette par des trous
dans les parois et de se jeter dans un
torrent à l’entrée de ce petit réseau. Il n’y
a aucune végétation à l’intérieur de ces
cuvettes, uniquement de la roche nue et
l’eau des sources. La plupart d’entre elles
sont petites et ressemblent plus à de petits
puits, mais il en existe trois qui sont assez
grandes pour que plusieurs dizaines de
personnes puissent s’y tenir debout. Ce
sont aussi les seules à être contiguës et où
un humain peut passer facilement de l’une
à l’autre par de vastes trous dans leur paroi.
La principale, celle d’où sortent la plupart
des sources (jaillissant directement de
conduits inondés menant à un réseau très
profond), est suffisamment vaste pour
accueillir le village. C’est là que se passe la
dernière scène rêvée.
Enfin, il n’existe qu’une seule entrée et
sortie : il faut descendre une pente assez
raide sur deux mètres sous le niveau
du sol, à moins de se jeter du haut des
cuvettes directement dans les mares les
plus profondes, ce qu’aiment faire les
enfants du village.
Les bandits
FOR +1 ; DEX +1 ; CON +1 ;
INT +0 ; PER +0 ; CHA +0 ;
DÉF 11 ; PV 9 ; Init 9 ; Ki -1 ;
Fusils +3 ; DM 1d8 ;
Rechargement 1 action limitée ;
Seiryuto +3 ; DM 1d6 + 1.
267
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 Au bout d’un moment, quelle que soit Intermède final :
l’option choisie, tous les Eiyu, purifiés
l’ultime épreuve
comme contaminés, sont témoins du même
phénomène : des pseudopodes aqueux Le dernier réveil ressemble à tous les autres :
La fin du journaliste jaillissent de la mare thermale et, après difficile pour les Eiyu contaminés, froid mais
quelques secondes à tâtonner en l’air, fondent aisé pour les autres. Ceux qui ne se sont pas
Si jamais les sur la principale menace, les malfrats, s’ils encore débarrassés du parasite sont au stade
personnages n’ont sont encore actifs, ou les blessés (le fugitif ultime avant la possession : leurs yeux, ainsi
pas eu l’occasion de et le chef du village) s’ils ont été (ou après que l’ensemble de leur réseau sanguin, sont
comprendre que le qu’ils ont été) neutralisés. À ce moment-là, la d’un bleu luminescent et leur donnent une
journaliste s’était logique (si les personnages veulent engranger allure étrange, mais surtout très dérangeante.
révélé d’une grande du giri) serait de défendre les villageois de ces Leur peau semble toujours mouillée, tout
faiblesse morale (et monstruosités aqueuses. Et dans ce combat comme leurs cheveux.
donc en Ki), ils le (que vous pouvez très bien narrer plutôt que
découvriront lors jouer), chacun des Eiyu se fait « pénétrer » par
du combat final. En un pseudopode, provoquant la contamination Les moines fatigués et, pour certains,
effet, abasourdi par qui les a amenés là. S’ils ne jouent pas aux encore blessés, les attendent pour le dernier
cette rencontre avec héros pour sauver les villageois, considérez passage de l’épreuve. Sans rien dire, ils se
le surnaturel, il ne que les Larmes attaquent tous ceux qui sont préparent au pire car, en cas d’échec, un
prendra pas part au présents, dont les personnages, qui, à terme,
nouveau monstre risque de voir le jour.
combat et s’enfuira seront « blessés » eux aussi.
Ainsi, si jamais certains des personnages ne
(comme la première
réussissent pas l’épreuve, ils commenceront
fois) en balançant
à avoir des spasmes de plus en plus violents.
un jeune homme du
village à l’eau pour Grappes de Larmes d’Amaterasu À ce moment-là, trois moines prendront
attirer les créatures des bâtons et, en les enclenchant dans une
FOR -1 ; DEX +1 ; CON -1 ; partie du mur extérieur, activeront une
loin de lui. Toutefois,
cet acte d’une grande INT -2 ; PER +2 ; CHA +0 ; vanne en pierre qui inondera la pièce de
lâcheté sera vengé
DÉF 14 ; PV 20 ; Init 12 ;
l’épreuve en contrebas, noyant l’infortuné
par l’intervention personnage qui doit mourir avant de devenir
d’un pseudopode Tentacule +4 ; DM 1d6. une créature. La scène peut dégénérer si les
qui le fauchera près autres Eiyu s’en mêlent, mais les moines
Immunités : les Larmes sont immunisées
de la sortie et le
contre tous les projectiles et divisent les DM sont inflexibles : ils ont trop souffert de
traînera dans l’eau
issus d’attaques non tranchantes. leur compassion pour le journaliste et ne
des sources, où il
sera recouvert par Agglomérat : les Larmes d’Amaterasu veulent pas réitérer l’expérience.
ces vers d’eau. Brisé peuvent se rassembler en grappes visqueuses
psychologiquement et et compactes, agrippées au rebord d’une
bien plus contaminé rivière ou d’un lac. Ces grappes peuvent Pour les survivants, il est possible que le
que les autres, il s’étirer jusqu’à 2, voire 3 mètres de distance, moine en chef leur raconte sa version de
succombera dès le en perdant toute cohésion et en projetant les leur arrivée au monastère, et la mort du
début aux parasites. Larmes. fugitif des suites de ses blessures. Puis, il
Vulnérabilités : les DM issus du feu sont expliquera que la seule solution qu’il leur
doublés pour les Larmes. restait pour éliminer les parasites sans tuer
les hôtes était de leur faire passer l’épreuve.

Sonnés, dans un état second, les Eiyu

(plus le journaliste) sont recueillis par les
villageois et amenés avec le fugitif agonisant
sur un long chemin de montagne jusqu’à un
monastère isolé, celui de la Contemplation
endormie. Là, ils se réveillent pour la
dernière fois.

268
 Épilogue possible
La survie des Eiyu n’est pas, en théorie,
la fin du kaidan. En effet, en fonction du
temps que vous voulez passer sur cette
aventure, se pose cette fois-ci la question
de l’avenir de ces sources. Il est clair que les
humains ne sont pas préparés à faire face
à ces créatures, et qu’il faut éviter à tout
prix l’exposition de la société japonaise à
ces parasites.
Scénario - Escapade thermale
Mais que faire ? Plaider cette cause auprès des
autorités ? Dynamiter le site pour le rendre
inexploitable ? Monter un faux rapport
sur la dangerosité du lieu ? Ou bien tenter
d’expliquer qu’il s’agissait en réalité d’une
arnaque et que le site est sans intérêt ? Et qu’en
est-il de l’opinion des villageois à ce propos,
s’ils ont survécu ? Il existe bien des manières
de gérer l’après kaidan, et cela pourra occuper
de nombreuses séances de jeu.
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