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0.

INTRODUCTION

0.1 Contexte global

L’avènement du VIH/SIDA a eu un certain impact, variant suivant les


pays sur les tendances épidémiologiques des IST.

Dans les pays où la lutte contre le VIH/SIDA a réussi, il y a diminution


concomitante de l’incidence des IST. La surveillance des IST peut être une bonne
source d’information sur l’infection à VIH.

Actuellement, le changement de comportement survenu dans le cadre de


la lutte contre le VIH/SIDA a également influencé les tendances épidémiologiques
des autres IST.

0.2 Epidémiologie du VIH/SIDA

Le VIH reste un problème de santé mondiale d’une portée sans


précédent. Reconnu il y plus 30 ans, le VIH a déjà provoqué plus de 25.000.000 de
décès dans le monde et a entrainé des profonds changements démographiques dans
les pays fortement touchés. Dans certains pays d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique
subsaharienne, le nombre annuel des nouvelles infections est en baisse. Le taux
estimé de décès dus au SIDA a également baissé à raison notamment du succès de
l’élargissement de l’accès aux médicaments antirétroviraux dans le milieu où les
ressources sont limitées.

A l’échelle mondiale, on estime que 33 millions de personnes vivaient


déjà avec le VIH en 2007. Le nombre annuel des nouvelles infections à VIH a baissé
de 3 millions à 2,7 millions en 2007. Globalement, 2 millions de personnes étaient
décédées à cause du SIDA en 2007 par rapport à l’estimation de 1,7 millions de
2001.

Bien que le pourcentage des personnes vivant avec le VIH se soit


stabilisé depuis 2000, le nombre global de PVV a régulièrement augmenté, car les
nouvelles infections se produisent chaque année, le traitement du VIH prolonge la vie
et les nouvelles infections continuent à surpasser le nombre des décès dus au VIH.

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L’Afrique australe supporte encore et toujours une part disproportionnée
du VIH : 35% des infections à VIH et 36% de décès dus au SIDA en 2007 se sont
produits dans cette sous-région.

Les femmes représentent la moitié de toutes les personnes vivant


avec le VIH dans le monde, et plus de 60% des infections à VIH en Afrique
subsaharienne. En RDC, près de 2,5 millions de personnes vivent avec le VIH.

0.3 Justification du cours

Comme nous venons de le constater, les effets dévastateurs de la


pandémie du SIDA ont conduit à l’organisation de différents forums auxquels ont pris
part les décideurs des différents pays de la planète. Cela a produit comme résultat,
l’implication des autorités des Etats dans l’appropriation de la lutte contre les IST et le
VIH/SIDA.

En RDC, la lutte contre le VIH/SIDA est placée sous le haut patronage


de Son Excellence Monsieur le Président de la République, et chaque secteur de la
vie nationale est mobilisé pour organiser une riposte spécifique. C’est ainsi que, dans
le secteur de l’éducation, sur décision du Ministre de l’ESU, il a été institué depuis
2011, l’enseignement des IST et VIH/SIDA dans le cursus de formation des futurs
cadres du pays pour manifester cette volonté dans la lutte.

C’est dans ce cadre que le cours sur les IST et VIH/SIDA sera
dispensé dans toutes les institutions de l’ESU en RDC.

0.4 OBJECTIFS DU COURS


0.4.1 Objectif général
Le cours sur le VIH/SIDA vise l’amélioration des connaissances des
étudiants sur l’épidémie à VIH étant donné que celui-ci n’épargne personne au monde.

0.4.2 Objectifs spécifiques


A la fin de ce cours, l’étudiant de première année de graduat de
n’importe quel domaine de formation qui l’aura suivi avec intérêt sera capable de :

 D’expliquer sans peine les notions sur le VIH/SIDA apprises en première année
de graduat ;
 Réaliser le progrès connu dans la riposte contre la pandémie du VIH ;

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 Maitriser les autres infections sexuellement transmissibles autre que le VIH et leur
impact dans l’évolution de l’infection à VIH ;
 Adopter des relations responsables ;
 Participer dans la lutte contre les IST et le VIH/SIDA.

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Chapitre premier : RAPPEL DES NOTIONS DE BASE SUR L’INFECTION A VIH

1.1 Le système de défense de l’organisme et le VIH

Pour mieux comprendre ce qui se passe en cas d’infection à VIH, il


est important de rappel quelques notions de base sur le système immunitaire (ou
système de défense de l’organisme).

Le système immunitaire peut être comparé à l’armée d’un pays.


Cette armée surveille les frontières du pays et les protège contre les invasions
étrangères. Tant que l’armée n’est pas forte, le pays devient vulnérable et ne peut plus
se défendre contre les attaques même des petits pays voisins.

En cas d’infection à VIH, l’immunité cellulaire et l’immunité


humorale sont inefficaces pour détruire l’agresseur. Lorsque le VIH pénètre dans
l’organisme et l’infecte, il attaque surtout les lymphocytes T4 à travers les récepteurs
CD4. Les cellules CD4 sont progressivement détruites. Lorsque le taux de CD4 détruite
est élevé, l’organisme perd sa capacité à lutter efficacement contre les autres infections.
A la longue, le système de défense s’épuise, et l’organisme devient incapable de se
défendre contre les infections. Ainsi, cette personne devient vulnérable aux infections
opportunistes et développe facilement certains types de cancers favorisant ainsi
l’évolution de l’infection à VIH vers le stade SIDA.

1.2 Evolution de l’infection à VIH


Généralement, on distingue quatre stades de l’évolution de
l’infection par le VIH.

a. La période de fenêtre sérologique


Elle va du début de l’infection, jusqu’à la production des anticorps
spécifiques qui peuvent être mesurés par un test de dépistage. Elle dure habituellement
entre 2 et 12 semaines, mais le sujet infecté peut transmettre le VIH à une personne
alors que son test sérologique de dépistage est encore négatif. Cette période se termine
lorsque les anticorps anti VIH deviennent détectables dans le sérum d’une personne qui
était jusque-là séronégative ; On parle alors de la séroconversion. Le sujet devient
séropositif.

Pendant cette période, il n’y a généralement pas de manifestations cliniques, mais un


nombre limité des personnes présentent des signes comme la fièvre, les courbatures, les

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éruptions cutanées, la pharyngite, la sueur nocturne, les céphalées, les
lymphadénopathies,…

Ces signes passent généralement inaperçus et sont mis sur le compte d’un accès
palustre simple ou d’une grippe.

Ainsi, une personne qui a un résultat négatif suite à un test sérologique, mais qui a
participé à des activités à risque durant les trois dernier mois devrait refaire le test trois
mois après.

b. Le stage asymptomatique
Il est généralement long jusqu’à 10 à 15 ans, voire plus. Chez
les enfants ayant été infectés pendant la grossesse par contre (accouchement ou
allaitement), ce stade est plus court. La plupart de ces enfants développent les
symptômes avant l’âge de deux ans..

c. Le stade symptomatique
Caractérisé par l’installation progressive de l’immunodépression
suite à la destruction progressive de cellules CD4 et d’autres cellules de défenses de
l’organisme. C’est alors qu’apparaissent des signes comme la diarrhée, la perte de
poids, la fièvre,...

d. Le stade du SIDA maladie


Au fur et à mesure que l’immunodéficience progresse, la
personne infectée devient de plus en plus vulnérable aux infections opportunistes ( la
tuberculose, la pneumonie, la candidose digestive et aussi certains cancers comme le
sarcome de Kaposi), le taux de CD4 est généralement bas et si aucune en charge n’est
instituée, la personne meurt précocement.

1.3 Manifestations cliniques du SIDA


Les manifestations cliniques du SIDA sont classées en signes
majeurs et en signes mineurs.

Ainsi, pour définir un cas du SIDA chez l’adulte, il faut au moins


la présence de 2 signes majeurs associés à un seul signe mineur, alors que pour l’enfant
il faut la présence de 2 signes majeurs associés à 2 signes mineurs.

Pour l’adulte
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 Signes majeurs : Perte de poids de plus de 10%, diarrhée de plus d’un mois et
fièvre prolongée de plus d’un mois.
 Signes mineurs : Toux persistante de plus d’un mois, dermatoses prurigineuses
généralisées, antécédents de zona, candidose de l’oropharynx, adénopathies
généralisées,…
Pour l’enfant

 Signes majeurs : Perte de poids ou croissance anormalement lente, diarrhée de


plus d’un mois et fièvre prolongée de plus d’un mois.
 Signes mineurs : Adénopathies généralisées, candidose de l’oropharynx, toux
persistante, éruptions cutanées généralisées, infections courantes récidivantes
comme l’otite et la pharyngite,…
NB. La présence soit d’une méningite, soit d’un sarcome de Kaposi généralisé suffit pour
définir un cas de SIDA chez l’adulte, tandis que l’infection par le VIH chez la mère fait
partie de signes mineurs chez l’enfant.

1.4 Modes de transmission de VIH


Le VIH se trouve dans tous les liquides de l’organisme, mais en
grande quantité dans le sang, les secrétions vaginales, le sperme et le lait maternel ;
C’est donc à travers ces liquides biologiques que se transmet l’infection à VIH.

Lorsqu’une personne est infectée par le VIH, un grand nombre de


ces personnes restent asymptomatiques pendant des périodes de durées variables.
Dans la plupart de cas, ces personnes ne savent même pas qu’elles sont infectées.
Cependant, elles peuvent transmettre le VIH par trois différentes voies qui sont la voie
sexuelle, la voie sanguine et la transmission de la mère à l’enfant.

a. La transmission du VIH par voie sexuelle


C’est la voie prépondérante en RDC et dans le monde, et l’on
estime à environ 80 à 90%. Les relations anales, buccales ou orales peuvent transmettre
le VIH/SIDA. Les infections génitales qui s’accompagnent d’une ulcération peuvent
transmettre le VIH/SIDA.

b. Transmission par voie sanguine


Elle représente 5 à 10% de contamination par le VIH en RDC.
Elle survient suite à :

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 La transfusion du sang non testé infecté par le VIH ;
 L’utilisation des objets piquants ou tranchants souillés par le sang contaminé par
le VIH (lame de rasoir, ciseaux, coupe-ongles, tondeuse,…) ;
 La projection du sang infecté sur une peau ou sur une muqueuse lésée ;
 Certaines coutumes comme le tatouage, la circoncision, l’excision ;…
c. Transmission du virus de la mère à l’enfant
Elle représente environs 5 à 10% de cas. Elle peut avoir lieu
pendant le travail, pendant l’accouchement ou pendant l’allaitement.

d. Les conceptions erronées de la transmission du VIH

Ne transmettent pas le VIH, les gestes de la vie courante comme :

 L’utilisation commune des sanitaires ;


 Serrer la main d’une PVV ou le baiser ;
 Me partage d’un repas ou d’une cigarette ;
 Le fait de porter les mêmes vêtements ;
 Les piqures de moustiques ou de punaises de lit …

1.5 Moyens de prévention


Etant donné qu’à ce jour les scientifiques n’ont jamais trouvé
une molécule efficace contre le virus du SIDA, seule la prévention reste la réponse
efficace contre ce fléau qui touche le monde entier. Elle peut être possible par le
changement de comportement, l’amélioration de connaissances, à l’occasion du
traitement et par la création d’un environnement non discriminatoire.

Ainsi, face à ces trois voies de transmission du virus du SIDA ci-


haut énumérées, il existe aussi trois moyens principaux de prévention. Il s’agit bien de la
prévention de la transmission par voie sexuelle, la prévention de la transmission par voie
sanguine et la prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTEM).

a. Prévention de la transmission par voie sexuelle


Pour les personnes sexuellement actives :

 La promotion du changement de comportement (abstinence, bonne fidélité) ;


 Education sur l’utilisation correcte du préservatif masculin ou féminin ;
 Promotion de l’utilisation correcte et systématique de préservatif ;

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 Prévention, identification et traitement et traitement des infections sexuellement
transmissibles.

Pour les jeunes enfants et les adolescents :

 Commencer l’éducation suffisamment tôt avant qu’ils n’adoptent des


comportements sexuels difficilement réversibles ;
 Les encourager à retarder l’âge du premier rapport sexuel, à s’abstenir des
rapports sexuels avant le mariage et, sinon, à l’usage correct du préservatif au
cours de tout rapport sexuel.

b. Prévention de la transmission par voie sanguine


En matière de transfusion sanguine, la Politique Nationale exige que :
 Toute unité de sang à transfuser doit être testée au préalable ;
 Indication de transfusion réduite au strict nécessaire ;
 Un recrutement de donneurs à faible risque soit organisé et ceux qui sont négatifs
au test soit fidélisés et suivis.
Pour les objets tranchants et perçants la peau :
 Ne jamais partager les seringues et aiguilles entre plusieurs personnes;
 Que les instruments de toilette tranchants soient désinfectés à la chaleur ou avec
un antiseptique avant de servir à une autre personne.
c. Prévention de la transmission de la mère à l’enfant
 Proposer les services de Centre de Dépistage Volontaire (CDV) au cours de
Consultations Prénatales (CPN) ;
 Donner les Antirétroviraux (ARV) comme prophylaxie ;
 Eviter les pratiques à risque et les actes invasifs durant le travail d’accouchement ;
 Faciliter la prise en charge de mères et de filles vivant avec le VIH en assurant les
liaisons entre les différents services ou structures de prise en charge ;
 Donner des conseils aux mères séropositives sur l’alimentation de nourrissons.

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Chapitre deuxième : LA PRISE EN CHARGE DES PROBLEMES DES JEUNES ET
ADOLESCENTS EN SANTE DE REPRODUCTION
2.1 Les problèmes des jeunes

Les problèmes auxquels sont confrontés les jeunes sont multiples et


variés et se résument en l’ignorance sur :

 Le phénomène de la maturité sexuelle ;


 L’adolescence : qui est une période de la vie au cours de laquelle le corps des
garçons et des filles se met à changer et pendant laquelle ils atteignent la maturité
sexuelle. Elle commence à environ 10 ans et s’achevé à 19 ou 20 ans lorsque le
corps cesse de croitre. Pendant cette période, garçons et filles commencent à
ressentir une attirance sexuelle les uns envers les autres. Ils sont très souvent
d’humeur changeante et veulent prendre eux-mêmes des décisions.
 La maturité sexuelle chez la fille : dès qu’une fille commence à avoir ses règles,
que ses seins se mettent à pousser et qu’elle des poils aux aisselles et au bas-
ventre, elle a atteint la maturité sexuelle. Ceci signifie qu’elle peut devenir
enceinte si elle a des rapports sexuels avec un homme ou un garçon qui, lui aussi
a atteint la maturité sexuelle.
 La maturité sexuelle chez l’homme : lorsqu’un garçon commence à avoir des
pollutions nocturnes, que sa voix devient grave et qu’il a des poils aux aisselles,
au bas ventre et au menton, il a atteint la maturité sexuelle. En d’autres termes, il
peut rendre enceinte une femme ou une fille ayant atteint la maturité sexuelle s’il a
des rapports sexuels avec l’une ou l’autre.

2.2 Recommandations en ce concerne les relations entre jeunes

Les relations entre jeunes doivent être responsables, c’est-à-dire


celles où :

 Le garçon et la fille se respectent mutuellement ;


 Le garçon et la fille partagent un amour sincère et sans égoïsme ;
 Le garçon et la fille prennent du temps pour mieux se connaitre et mettre leurs
familles au courant de leur relation ;
 Les deux se maitrisent et évitent d’avoir des rapports sexuels parce qu’ils
comprennent que ceux-ci auront plus de sens et seront plus agréables plus tard
dans la nuit ;

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 La jeune fille sait quand dire NON et le garçon sait quel moment s’arrêter, car tous
deux sont conscients des problèmes et des risques que peuvent entrainer les
rapports sexuels ;

Garçons et filles peuvent exprimer leurs sentiments de plusieurs


manières sans avoir besoin de recourir aux rapports sexuels. Ils peuvent le faire en ayant
des conversations amicales, en échangeant des cadeaux, en se promenant main dans la
main et en échangeant des baisers doux.

Les filles et garçons devraient éviter d’avoir des rapports sexuels


pour des raisons suivantes :

 Les rapports sexuels entre adolescents pourraient entrainer des grossesses et


divers autres problèmes ;
 Ils peuvent contracter des maladies qui se propagent par le sexe comme la
gonococcie (blennorragie), le VIH/SIDA et bien d’autres
 Chez les filles, les rapports sexuels précoces peuvent, plus tard dans la vie,
causer le cancer de l’ouverture de l’utérus.

Noter que le nombre de fois importe peu, une fille peut devenir
enceinte après un seul rapport sexuel.

2.3 Les risques auxquels s’expose une adolescente en devenant enceinte

 Des difficultés pendant l’accouchement car le développement de son corps n’est


pas complétement achevé ;
 La mort, car plus elle est jeune, plus elle court le risque de mourir pendant
l’accouchement ;
 Avoir au bout de compte plus d’enfants qu’il n’en faut avec les mauvaises
conséquences que cela suppose pour sa santé et le bien-être de sa famille ;
 L’avortement et toutes les complications qui peuvent en résulter.

2.4 Les risques auxquels est exposé le bébé d’une adolescente

 Le bébé peut naitre prématuré ;


 Il peut être de très petit poids à la naissance ;
 Il peut être malformé ;
 Il peut mourir dans le ventre de sa mère, à la naissance ou peu de temps après ;

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 Il peut ne pas recevoir des soins adéquats parce que sa mère est encore trop
jeune.

2.5 Les problèmes sociaux sera confrontée une fille célibataire qui devient
enceinte

 L’homme impliqué peut nier qu’il est l’auteur de la grossesse ;


 La jeune fille peut être rejetée par sa famille ;
 La grossesse peut mettre fin à ses études et à ses ambitions ;
 Les chances d’obtenir des bons emplois seront réduites ;
 Elle peut être obligée d’élever seule son enfant ;
 Dans certaines communautés, elle connaitra la honte d’être une mère célibataire.

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Chapitre deuxième : INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES AUTRES
QUE LE VIH/SIDA

3.1 Notion

Les Infections Sexuellement Transmissibles (IST), également


appelées maladies sexuellement transmissibles se propagent par le transfert de
microorganismes d’une personne malade à une personne saine lors de contact sexuel.

La complexité et le champ d’action des IST ont augmenté depuis


les années 1980, période depuis laquelle plus de 20 organismes et syndromes ont été
rangés dans cette catégorie.

Par ailleurs, les IST sont considérés comme le boulevard de l’infection à VIH..

3.1. IST couramment rencontrées

 La gonococcie ;
 La syphilis ;
 La trichomonas ;
 L’herpès ;
 La candidose, …
3. 2 Symptômes généraux

 Ecoulement urétral et/ou douleur et prurit urétral ;


 Ecoulement vaginal et/ou prurit vaginal ;
 Ulcération génitale et/ou bubon inguinal chez l’homme ou chez la femme ;
 Douleur testiculaire ;
 Tuméfaction du scrotum ;
 Douleur abdominale basse chez la femme.
3.3 Complications des IST

 Arthrite gonococcique ;
 Urétrite chronique ;
 Rétrécissement de l’urètre ;
 Conjonctivite purulente du nouveau-né ;
 Vulvo-vaginite ;
 Pelvipéritonite ;
 Obstruction tubaire ;
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 Grossesse extra utérine ;
 Stérilité chez l’homme comme chez la femme.
3.4 Prévention contre les IST

 Pratiquer l’abstinence ;
 Eviter les partenaires multiples ;
 Pratiquer la fidélité du couple ;
 Utiliser le condom en cas de rapport sexuel occasionnel ;
 Faire le dépistage volontaire car le fait de savoir que l’on est séropositif au VIH
encourage à chercher un traitement médical et être traité adéquatement pour
prévenir les complications et un suivi et un traitement adéquat.

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Chapitre quatrième : LA PRISE EN CHARGE GLOBALE DES PVV

4.1 Introduction

En RDC, la riposte contre le VIH est organisée en trois axes : la


prévention, la prise en charge et l’atténuation de l’impact.

La prise en charge des PVV vise l’amélioration de l’état sanitaire


et l’amélioration de la qualité de vie de ces dernières. L’accès au programme de prise en
charge est donné au Conseil de Dépistage Volontaire.

Aujourd’hui, il est admis qu’une prise en charge globale et correcte


de l’infection à VIH réduit la mortalité et l’incidence des infections opportunistes. La prise
en charge globale implique les interventions de plusieurs disciplines : médecins,
pharmaciens, infirmiers, nutritionnistes, sociologues, psychologues, juristes, religieux et
autres ministres de cultes. Toutes ces interventions trouvent leur raison dans la multitude
des besoins crées par l’infection à VIH. Ainsi donc, cette prise en charge qui se veut
holistique comporte essentiellement les domaines d’interventions suivantes :

 La prise en charge médicale ;


 La prise en charge psychologique ;
 La prise en charge sociale ;
 La prise en charge économique ;
 La prise en charge juridique ;
 La prise en charge spirituelle ;
 La prise en charge nutritionnelle.

4.2 Prise en charge proprement dite

1. Prise en charge médicale

La prise en charge médicale du VIH fait allusion à la thérapie


antirétrovirale, à la prophylaxie et au traitement des infections opportunistes.

a. La thérapie antirétrovirale

Les ARV sont des molécules qui bloquent la multiplication du VIH


dans l’organisme. Le but de ce traitement est de :

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 Réduire la charge virale le plus possible et le plus longtemps possible pour
retarder la progression de la maladie ;
 Restaurer la fonction immunitaire ;
 Prolonger et améliorer la qualité de vie.

Ils sont efficaces quand on les utilise bien dans la prise en


charge médicale médicales des PVV, dans la prophylaxie post-expositionnelle et dans la
PTME. Ils se donnent en association des plusieurs molécules des familles différentes.
Ces médicaments à prendre ad vitam ont des effets secondaires qu’il faudra gérer dans
le suivi des patients mis sous ARV suivant un calendrier à respecter scrupuleusement.

b. La prévention et le traitement des infections opportunistes

En ce qui concerne la prévention des infections opportunistes,


on distingue la prévention primaire et la prévention secondaire.

La prévention primaire vise à éviter la survenue des infections


opportunistes chez les porteurs de l’infection à VIH. Elle consiste à éviter d’entrer en
contact avec les agents infectieux à travers la non fréquentation de certains lieux
infectés, la vaccination et la chimio prophylaxie.

La chimio prophylaxie au Cotrimoxazole est donc systématique


chez tout porteur de l’infection à VIH présentant des symptômes.

La prophylaxie secondaire consiste à éviter la rechute d’une


infection déjà soignée. Pour les infections bactériennes et certaines parasitoses, c’est le
Cotrimoxazole et pour les infections fungiques, c’est généralement le Fluconazole.

Le traitement des IO se fait suivant les protocoles de prise en


charge contenus dans le Guide National de prise en charge des IO.

c. Les soins palliatifs

Selon l’OMS, les soins palliatifs sont des soins actifs complets
donnés aux malades dont l’affection ne répond pas aux traitements curatifs. La lutte
contre la douleur et les autres symptômes, ainsi que la prise en considération des
problèmes psychologiques, sociaux et spirituels sont primordiaux. Ils ne hâtent ni ne
retardent le décès. Leur but est de préserver la meilleure qualité de vie possible
jusqu’à la mort.

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2 Prise en charge psycho-sociale

En ce qui concerne la prise en charge psycho-sociale, il est


question de fournir en permanence éducation et soutien selon l’état du patient. On
indique en même temps les informations utiles sur la fiche du malade.

La nature du soutien nécessaire est susceptible d’évoluer au fur


et à mesure que le patient s’adapte à son diagnostic et surmonte le premier choc du
résultat du test.

Fournir un soutien psychologique signifie :

 Compatir aux inquiétudes et aux craintes du patient ;


 Créer les conditions où le patient se sent en sécurité pour discuter de ce qu’il
ressent et où il a le sentiment d’être compris et accepté ;
 Faire savoir au patient que ce qu’il ressent est une réaction normale ;
 Savoir que les autres ont réagi de manière identique peut servir à briser
l’isolement ;
 Assurer la confidentialité ;
 Avoir à l’esprit les caractéristiques familiales ;
 Aider le patient à comprendre les implications sociales et psychologiques que le
résultat positif va avoir sur lui, ses partenaires sexuels, sa famille, sur l’enfant à
naitre ;
 Aider le patient à trouver des stratégies pour impliquer un partenaire et/ou un
membre de la famille au sens large pour partager la responsabilité ;
 Fournir un soutien à la famille comme au patient ;
 Aider à élaborer l’approche des soins chez les enfants ;
 S’assurer que la santé de l’enfant a été évaluée.
3 La prise en charge nutritionnelle

La nutrition a un impact sur la mortalité et la morbidité. La prise en


charge nutritionnelle a trois objectifs :

 Minimiser la perte pondérale ;


 Remplacer les pertes ;
 Améliorer le niveau immunitaire, l’état fonctionnel et la qualité de vie.

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L’approche thérapeutique s’appuie sur les principes suivants :

 Traiter les IO t autres affections sous-jacentes ;


 Promouvoir l’ingestion des aliments de qualité et l’hygiène alimentaire ;
 Stimuler le métabolisme à travers les activités physiques.

Soutenir une bonne alimentation

 Prodiguer des conseils en matière de nutrition ;


 Les aliments destinés à stimuler la prise de poids doivent être riches en protéines,
en graisses et en glucides, et appartiennent à la liste suivante : avocats, noix de
coco, lait en poudre entier ou lait fermenté, produit à base de soja, fromages,
viande, poisson, volaille, beurre de cacahuètes, amandes et autres fruits secs,
céréales, œufs, haricots en grain, pomme de terre, patates douces, bananes,
manioc, riz, maïs, …
 Avoir une bonne hygiène bucco-dentaire ;
 Quelques astuces pour faciliter la prise et la digestion des aliments :
 Presser un jus de citron frais sur les aliments gras comme la viande, le
poulet ou les fruits secs ;
 Pour aider à digérer la viande : manger des papayes en accompagnement.
 S’alimenter en fractionnant les repas et mâcher lentement et entièrement les
aliments ;
 Boire à la fin des repas si possible, et non au cours du repas ;
 Eviter la consommation d’alcool et de stupéfiants.

Bref, la prise en charge globale de PVV nécessite une


multidisciplinarité dans les interventions à cause de la diversité des besoins des patients.
Les composantes de cette prise en charge qui se veut holistique sont :

 La composante médicale ;
 La composante psychologique ;
 La composante nutritionnelle ;
 La composante économique ;
 La composante spirituelle ;
 La composante juridique ;
 La composante sociale, …

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CONCLUSION

Tel que nous venons de le constater, la maladie à VIH/SIDA, n’est plus


qu’une réalité non seulement au niveau mondial, mais une réalité au niveau de la RDC
en général et le Maniema en particulier.

En insérant ce cours dans le cursus de formation de tout futur cadre de


ce pays, ceci constitue non seulement une preuve éloquente de la présence permanente
du virus dans nos milieux respectifs, mais aussi de la nécessité d’impliquer tout le monde
dans la lutte contre la pandémie du VIH/SIDA.

Ainsi, chacun pour ce lui concerne, est appelé non seulement à


appliquer les moyens de prévention pour échapper aux risques de contamination au
virus du SIDA, mais aussi, et surtout d’appeler les autres à changer leur comportement,
car la transmission du VIH est majoritairement liée au comportement.

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