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INTRODUCTION

L'hépatite B est une infection virale du foie due au virus B (VHB). Elle est
souvent asymptomatique, à l'origine de 1 500 décès par an en France. Plus de 3
millions de personnes auraient été en contact avec le virus de l'hépatite B, 281
000 porteurs chroniques. L’homme est le seul réservoir du VHB.
Après une phase aiguë, certaines hépatites B guérissent spontanément et
d’autres deviennent chroniques. Le taux de passage à la chronicité varie en
fonction de l’âge de la contamination, très élevé chez l’enfant (environ 90 %), il
Est de 10 à 20 % chez l’adulte.
Non diagnostiquée et non prise en charge, l'hépatite B peut évoluer
en fibrose du foie, puis en  cirrhose et enfin en cancer du foie. L'infection par le
VHB peut être évitée par la  vaccination.
Une infection par le VHB favorise la contamination par le virus de l’hépatite D
(VHD). En effet, la contamination par le VHD ne peut se faire que chez les
personnes contaminées par le VHB. La contamination peut se faire par les 2
virus (VHB et VHD) au même moment où il peut s’agir d’une contamination
secondaire par le VHD d’une personne déjà contaminée par le VHB.

I.CAUSES
L’hépatite B est due à un virus (VHB) à ADN, enveloppé, découvert en
1967.
Ce virus est présent dans le sang, dans les sécrétions sexuelles, dans
les lymphocytes, dans la moelle osseuse, dans le lait maternel et dans
la salive.
Le VHB peut survivre, en moyenne, 7 jours en milieu extérieur. Il
n’est pas inactivé par l’alcool, ni l’éther.
Le pouvoir contaminant du VHB est très grand : le risque de
contamination lors d’un accident d’exposition au sang d’une
personne infectée par le VHB est de 30 %. Par comparaison, il est de
0, 3 % pour le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et de 3 %
pour le virus de l’hépatite C (VHC). Le risque de contamination au
cours d’un rapport sexuel non protégé, avec un partenaire infecté par
le VHB non traité est également plus élevé, 100 plus élevé que pour
le VIH.
II.TRANSMISSIONS
Les rapports sexuels non protégés représentent le principal mode de
contamination de l’hépatite B.
PAR VOIE SEXUELLE, LA CONTAMINATION SE FAIT :
 Au cours de pénétrations anales ou vaginales,
 et lors de rapports bucco-génitaux (Le risque en cas de fellation
existe pour les 2 partenaires. En cas de cunnilingus, le risque est très
faible sauf si le cunnilingus est pratiqué pendant les règles).
PAR VOIE SANGUINE, LA CONTAMINATION SE FAIT :
 Lors du partage d’aiguilles, de seringues, de préparation ou de
matériel d’injection pour les usagers de drogue par voie
intraveineuse,
 lors de partage de pailles utilisées pour le "sniff". (Il existe un
nombre important de vaisseaux dans la narine et si un utilisateur de
la paille se blesse alors qu'il est infecté par le VHB (risque également
pour le VHC et le VIH), la paille peut alors contaminer un autre
utilisateur en cas de blessure.),
 lors du partage de matériel tels brosses à dents, rasoirs, coupe-
ongles (transmission intra-familiale),
 lors d’actes dentaires, de tatouages et de piercings, d'acupuncture,
de scarifications si les normes de stérilisation ne sont pas respectées.
DE LA MÈRE À L’ENFANT, LA CONTAMINATION SE FAIT :
 Lors de la grossesse et de l’accouchement si la maman est elle-même
contaminée. Le risque de transmission du VHB lors de la grossesse et
de l’accouchement varie de 20 à 80 %. Le risque est plus élevé en cas
de contamination de la maman pendant la grossesse. Des
transmissions de la mère à l’enfant peuvent aussi survenir dans les
premières semaines de la vie de l’enfant (contact sang-sang), et au
cours de l’allaitement.
III.SYMPTÔMES DE L’HÉPATITE B
L’infection par le VHB passe généralement inaperçue pour la grande
majorité des malades. On dit qu'elle est asymptomatique.
Dans 10 à 30 % des hépatites aiguës, on retrouve des signes tels que :
-Fatigue,
-Nausées,
-vomissements,
-syndrome pseudo-grippal,
-jaunisse.
L’hépatite B aiguë guérit dans environ 90 % des cas.
Néanmoins, dans près d’un cas sur cent, l’hépatite est fulminante et
le plus souvent mortelle en l’absence de transplantation.
Le passage à la chronicité dépend de l’âge :
 10 % des cas chez l’adulte immunocompétent,
 30 à 40 % chez l’enfant de moins de 4 ans,
 jusqu’à 90 % chez le nouveau-né, né de mère infectée par le VHB, en
l’absence de sérovaccination dans les 24 heures suivant sa naissance,
 30 à 100 % des sujets immunodéprimés.
 La période d’incubation de l’hépatite B varie entre 60 et 90 jours.
IV.DÉPISTAGE DE L’HÉPATITE B
Le dépistage de l’hépatite B est :
 Obligatoire pour les donneurs de sang & les femmes enceintes au
6ème mois,
 Conseillé, avant la vaccination, pour les groupes à haut risque.
Plus globalement, le dépistage du virus de l’hépatite B (mais aussi du
VIH et du virus de l’hépatite C) est recommandé chez tout adulte, au
moins une fois dans sa vie.
Le diagnostic et/ou dépistage d’une infection par le VHB se fait sur
une sérologie obtenue par simple prise de sang. La sérologie se fait
sur prescription médicale, dans l’ensemble des laboratoires
d’analyses biologiques ainsi que dans les CeGIDD. Après une
contamination, la sérologie peut être négative pendant une période
allant jusqu’à 3 mois, c’est ce qu’on appelle la fenêtre sérologique.
Ainsi, le délai de fiabilité d’une sérologie négative est de 3 mois
après la prise de risque.
V.PRÉVENTION DE L’HÉPATITE B
Deux moyens de prévention sont à votre disposition :
1. La vaccination contre le VHB :
C’est le moyen de protection le plus efficace. Faire vacciner les
enfants quand ils sont petits, permet de les protéger plus tard,
lorsqu’ils rencontreront le virus.
 En France, la vaccination contre l’hépatite B est obligatoire pour
tous les nourrissons nés à compter du 1er janvier 2018, dès l’âge de
2 mois,
 La vaccination est effectuée dès la naissance si la mère est porteuse
du virus de l’hépatite B,
 Les enfants et les adolescents peuvent être vaccinés jusqu’à l’âge de
15 ans,
 À partir de 16 ans, la vaccination est recommandée aux personnes
exposées à un risque d’infection par le virus de l’hépatite B.
2. L’application de mesures de réduction des risques :
 Utiliser des préservatifs lors des relations sexuelles,
 Ne pas partager de matériel d’injection (seringue, aiguille, coton,
cuillère, etc.),
 La réalisation d’un tatouage ou d’un piercing ne doit se faire qu’avec
du matériel à usage unique ou stérile,
 Ne pas partager d’objets d’hygiène (brosse à dents, rasoirs, coupe-
ongles, etc.).
VI.ÉVOLUTION DE L’HÉPATITE B
On distingue 2 phases de la maladie :
1) L’HÉPATITE AIGUË
Pour une infection évoluant depuis moins de 6 mois, elle passe
souvent inaperçue. Seules 40 % des infections aiguës par le VHB
s’accompagnent de symptômes : fatigue, perte de l’appétit, douleurs
abdominales, nausées et vomissements, syndrome grippal (fièvre et
courbatures). Plus rarement, ces symptômes peuvent s’associer à une
jaunisse (ou « ictère » en terme médical), et à une coloration foncée
des urines.
L'hépatite aiguë guérit spontanément en quelques semaines dans 90
% des cas chez l’adulte, et les éventuels symptômes vont disparaître
progressivement. Dans cette situation, la maladie disparaît donc sans
traitement et c’est à l’occasion d’une analyse de sang, que l’on
apprend que l’on a été un jour infecté.
Exceptionnellement (moins de 1 % des cas), la maladie s'aggrave
rapidement (hépatite aiguë fulminante). Cela peut conduire à des
troubles de la conscience, puis au coma. L’évolution, en l’absence
d’une transplantation hépatique, est mortelle dans 90 % des cas en
quelques jours, voire en quelques heures.
2) L’HÉPATITE CHRONIQUE
L’hépatite B chronique est définie par la persistance de l’antigène
HBs plus de six mois après la contamination. Ces formes chroniques
peuvent évoluer vers une fibrose ou une cirrhose.
Cela signifie qu’après la phase de contamination et d’infection aiguë,
l’organisme n’a pas réussi à éliminer le virus. Le pourcentage de
passage à la phase chronique dépend de l’âge au moment de la
contamination :
 10 % des cas chez l’adulte immunocompétent,
 30 à 40 % chez l’enfant de moins de 4 ans,
 Jusqu’à 90 % chez le nouveau-né, né de mère infectée par le VHB, en
l’absence de sérovaccination dans les 24 heures suivant sa naissance,
 30 à 100 % des sujets immunodéprimés.
L’infection chronique par le VHB peut être plus ou moins active,
allant du simple portage inactif de l’Ag HBs (le virus est dans le foie
mais n’entraîne pas de lésions) à une hépatite chronique active
(réaction inflammatoire au niveau du foie) responsable de fibrose
(formation de cicatrices, l'organe sain est peu à peu remplacé par un
tissu malade qui ne fonctionne plus), pouvant conduire à une
cirrhose, stade le plus grave de la fibrose, et au cancer.
Plusieurs facteurs peuvent aggraver la fibrose avec évolution vers la
cirrhose et le cancer du foie :
 La consommation d’alcool (vin, bière, cidre, alcool fort, vin doux,
etc.),
 Le tabac,
 L’excès de poids,
 Un âge avancé au moment du diagnostic (>40 ans),
 La présence d’autres virus des hépatites comme le VHC et/ou le
VHD,
 La co-infection avec le VIH.
VII.PRISE EN CHARGE DE L’HÉPATITE B
L’objectif principal du traitement est d’obtenir une guérison se
traduisant par la disparition de l’Ag HBs et l’apparition des anti corps
protecteurs, les AC anti-HBs.
Mais la guérison est rarement obtenue. Le traitement est instauré à
vie et il va surtout entraîner assez rapidement une suppression
durable de la réplication virale (multiplication du virus) qui se traduit
par une indétectabilité de la charge virale du VHB (DNA B), la
normalisation du bilan hépatique (les transaminases) et
l’amélioration des lésions histologiques du foie.
Toutes les hépatites B ne nécessitent pas un traitement, selon les
recommandations françaises et internationales actuelles.
Le traitement est indiqué uniquement pour les patients qui ont une
hépatite B chronique à un stade de fibrose modéré à sévère et/ou
une charge virale du VHB élevée et des transaminases supérieures à
2 fois la valeur normale.
Ainsi, en cas de diagnostic d’une hépatite B, le médecin réalise un
bilan pour caractériser la phase de l’infection, évaluer la gravité et le
stade d’avancement de l’hépatite B et rechercher d’autres infections
sexuellement transmissible ou d’autres maladies.

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