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Hépatite B

27 juillet 2020
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Principaux repères
 L’hépatite B est une infection virale qui s’attaque au foie et peut entraîner aussi bien
une affection aiguë que chronique.
 Le virus responsable est le plus souvent transmis par la mère à l’enfant lors de la
naissance et de l’accouchement, ou par contact avec du sang ou d’autres liquides
biologiques dans le cadre de relations sexuelles avec un partenaire infecté, d’injections à
risque ou d’une exposition à des instruments tranchants ou piquants.
 L’OMS estime que 296 millions de personnes vivaient avec une hépatite B chronique en
2019 et dénombre 1,5 million de nouvelles infections chaque année.
 En 2019, l’hépatite B a provoqué environ 820 000 décès, principalement par cirrhose ou
par carcinome hépatocellulaire (c’est-à-dire par un cancer primitif du foie).
 Il existe un vaccin sûr, accessible et efficace pour prévenir l’hépatite B.

Vue d’ensemble
L’hépatite B est une infection hépatique potentiellement mortelle causée par le virus
de l’hépatite B (VHB). Il s’agit d’un problème majeur de santé publique. Le VHB peut
aussi provoquer des infections chroniques et entraîne un risque important de décès
par cirrhose ou cancer du foie pour les personnes exposées.

Il existe néanmoins un vaccin sûr et efficace, procurant une protection de 98 à 100 %


contre la maladie. Prévenir l’hépatite B permet d’éviter les complications que cette
pathologie est susceptible d’entraîner, notamment l’apparition d’une forme chronique
ou d’un cancer du foie.

La charge d’infection par le VHB est la plus élevée dans la Région du Pacifique
occidental et la Région africaine, où respectivement 116 millions et 81 millions de
personnes sont infectées de façon chronique. On compte 60 millions de personnes
infectées dans la Région de la Méditerranée orientale, 18 millions dans la Région de
l’Asie du Sud-Est, 14 millions dans la Région européenne et 5 millions dans la
Région des Amériques.
Transmission
Dans les zones de forte endémie, l’hépatite B se propage le plus souvent de la mère
à l’enfant lors de la naissance (transmission périnatale) ou selon un mode de
transmission horizontal (exposition à du sang infecté), notamment entre un enfant
infecté et un enfant non contaminé, pendant les 5 premières années de vie. Le
développement de l’infection chronique est fréquent chez les nourrissons infectés par
leur mère ou avant l’âge de 5 ans.

En outre, le VHB se transmet par les piqûres d’aiguilles, les tatouages, les piercings
et l’exposition à du sang ou à des liquides biologiques infectés comme la salive, les
écoulements menstruels, les sécrétions vaginales ou le liquide séminal. Il peut aussi
se transmettre lors de la réutilisation d’aiguilles, de seringues ou d’objets tranchants
ou piquants contaminés dans les établissements de soin, dans les communautés ou
chez les consommateurs de drogues injectables. La transmission sexuelle est plus
prévalente chez les personnes non vaccinées ayant des partenaires sexuels
multiples.

Chez l’adulte, une infection par le VHB débouche sur une hépatite chronique dans
moins de 5 % des cas, tandis que, chez les nourrissons et les jeunes enfants, elle
provoque l’apparition d’une forme chronique de la maladie dans environ 95 % des
cas. Il ressort de ce constat qu’il faut renforcer la vaccination des nourrissons et des
enfants et en faire une priorité.

Le VHB peut survivre à l’extérieur du corps pendant 7 jours au moins. Au cours de


cette période, il peut encore provoquer une infection s’il pénètre dans l’organisme
d’une personne non protégée par le vaccin. La période d’incubation de ce virus varie
de 30 à 180 jours. Ce virus est détectable sur une durée allant de 30 à 60 jours
après l’infection et peut persister dans l’organisme en donnant lieu à une hépatite B
chronique, en particulier lorsque la transmission se fait en bas âge ou dans l’enfance.

Symptômes
La plupart des individus nouvellement infectés ne manifestent aucun symptôme.
Néanmoins, certaines personnes présentent une affection aiguë, avec des
symptômes qui persistent sur plusieurs semaines, notamment un jaunissement de la
peau et des yeux (ictère), une coloration sombre des urines, une fatigue extrême,
des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales. Les personnes
atteintes d’une hépatite aiguë peuvent développer une insuffisance hépatique aiguë,
susceptible d’entraîner la mort. Parmi les complications à long terme des infections
par le VHB, un certain nombre d’individus peuvent développer des maladies
hépatiques à un stade avancé comme la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire,
qui entraînent une charge de morbidité et une mortalité importantes.

Co-infection par le VHB et le VIH


Environ 1 % des personnes vivant avec le VHB (soit 2,7 millions d’individus) sont
aussi infectées par le VIH. À l’inverse, la prévalence mondiale de l’infection par le
VHB chez les personnes également infectées par le VIH est de 7,4 %. Depuis 2015,
l’OMS recommande de traiter chaque personne diagnostiquée porteuse du VIH, quel
que soit le stade de la maladie. Le ténofovir, inclus dans les combinaisons
thérapeutiques préconisées comme traitement de première intention des infections à
VIH, est également efficace contre le VHB.

Diagnostic
Il est impossible de différencier une hépatite B d’une hépatite causée par d’autres
agents viraux sur la base des seuls éléments cliniques ; une confirmation en
laboratoire du diagnostic est donc indispensable. Plusieurs tests sanguins sont
disponibles pour diagnostiquer les personnes atteintes d’une hépatite B et assurer
leur suivi. Ces tests peuvent aussi être utilisés pour distinguer une infection aiguë
d’une infection chronique. L’OMS recommande de tester tous les dons de sang à la
recherche du VHB afin d’assurer la sécurité transfusionnelle et d’éviter une
transmission accidentelle.

En 2019, 30,4 millions d’individus (10,5 % de la population totale estimée de


personnes vivant avec l’hépatite B) avaient connaissance de leur infection, tandis
que 6,6 millions (22 %) des personnes diagnostiquées étaient sous traitement.
D’après les dernières estimations de l’OMS, la part des enfants de moins de 5 ans
présentant une infection chronique par le VHB est passée à un peu moins de 1 % en
2019, contre 5 % environ à l’ère pré-vaccinale (période allant des années 1980 au
début des années 2000).

Dans les contextes où la séroprévalence de l’antigène de surface du virus de


l’hépatite B (AgHBs) est élevée (définie comme une séroprévalence de l’AgHBs
>2 % ou >5 %), l’OMS recommande de rendre accessible et de proposer le
dépistage de l’AgHBs à tous les adultes dans le cadre des services de prévention, de
prise en charge et de traitement, selon que de besoin.

Traitement
Il n’existe pas de traitement spécifique contre l’hépatite B aiguë. Par conséquent, les
soins visent à préserver le confort du malade et un équilibre nutritionnel adéquat,
notamment par un remplacement des pertes liquidiennes dues aux vomissements et
aux diarrhées. Le plus important est d’éviter toute médication inutile. Il convient
d’éviter d’administrer de l’acétaminophène, du paracétamol ou encore des
antiémétiques.

Les infections chroniques par le VHB peuvent être traitées par des médicaments,
notamment des agents antiviraux par voie orale. Ce traitement peut ralentir la
progression de la cirrhose, réduire l’incidence des cancers du foie et améliorer la
survie à long terme. En 2021, l’OMS estimait qu’entre 12 et 25 % des personnes
porteuses d’une hépatite B chronique devraient être traitées (selon le contexte et les
critères fixés).

L’Organisation préconise l’utilisation de traitements par voie orale à base de ténofovir


ou d’entécavir, les agents médicamenteux les plus puissants pour éliminer le VHB.
Les personnes qui entament un traitement contre l’hépatite B devront le poursuivre à
vie.

Dans les zones à faible revenu, la plupart des individus atteints d’un cancer du foie
décèdent dans les mois qui suivent le diagnostic. Dans les pays à revenu élevé, les
patients se rendent à l’hôpital à un stade précoce de la maladie et ont accès à la
chirurgie et à la chimiothérapie, qui peuvent prolonger leur vie de plusieurs mois à
quelques années. Dans ces pays, une transplantation hépatique est parfois réalisée
chez les patients atteints d’une cirrhose ou d’un cancer du foie, avec un succès
variable.

Prévention
L’OMS recommande d’administrer le vaccin contre l’hépatite B à tous les nourrissons
dès que possible après la naissance, de préférence dans les 24 heures, puis de leur
administrer ensuite deux ou trois doses à au moins quatre semaines d’intervalle pour
achever la primovaccination. La protection acquise dure au moins 20 ans et
probablement toute la vie. L’OMS ne préconise pas de dose de rappel pour les
personnes ayant reçu le schéma de vaccination complet en trois doses.

En plus de la vaccination infantile, l’OMS recommande la prophylaxie antivirale pour


prévenir la transmission de l’hépatite B de la mère à l’enfant. La mise en œuvre de
stratégies en faveur de la sécurité transfusionnelle et l’application de pratiques
sexuelles à moindre risque, supposant notamment de limiter le nombre de
partenaires et de recourir à des protections de type barrière (préservatifs),
contribuent également à prévenir la transmission.

Action de l’OMS
En mai 2016, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté la première Stratégie
mondiale du secteur de la santé contre l’hépatite virale 2016-2020. Cette stratégie
mettait en lumière le rôle essentiel de la couverture sanitaire universelle et définissait
des cibles conformes aux objectifs de développement durable. Il y était proposé
d’éliminer la menace pour la santé publique que constitue l’hépatite virale d’ici à
2030 (à savoir, réduction de 90 % des nouvelles infections chroniques et réduction
de 65 % de la mortalité, par rapport au niveau de référence de 2015). À cette fin, une
feuille de route prévoyait la mise en œuvre de stratégies clés de prévention, de
diagnostic, de traitement et d’interventions communautaires. En mai 2022, la
Soixante-Quinzième Assemblée mondiale de la Santé a pris note d’un nouvel
ensemble intégré de Stratégies mondiales du secteur de la santé contre le VIH,
l’hépatite virale et les infections sexuellement transmissibles pour la période 2022-
2030. Sur la base de ces stratégies passées et nouvelles, un large éventail d’États
Membres ont élaboré des programmes nationaux complets de lutte contre l’hépatite
et des stratégies d’élimination fondées sur la Stratégie mondiale du secteur de la
santé

Pour aider les pays à atteindre les cibles mondiales en matière d’élimination de
l’hépatite dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030,
l’OMS s’efforce :
 de sensibiliser les esprits à cette question, de promouvoir les partenariats et de mobiliser des
ressources ;
 de formuler une politique reposant sur des éléments factuels et des données pour agir ;
 d’améliorer l’équité en santé dans le cadre de la lutte contre l’hépatite ;
 de prévenir la transmission ; et
 de renforcer les services de dépistage, de prise en charge et de traitement.

L’OMS organise les campagnes de la Journée mondiale contre l’hépatite (l’une de


ses neuf campagnes phares annuelles) afin de mieux faire connaître et comprendre
l’hépatite virale. À l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite 2022,
l’Organisation met l’accent sur le thème « Rendre la prise en charge de l’hépatite
plus accessible » et appelle à simplifier la prestation des services de lutte contre
l’hépatite virale, en rendant les soins plus accessibles aux communautés.

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