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INTRODUCTION

L’avortement est un acte médical qui met fin à une grossesse. Il s’agit
d’un soin de santé de base pour des millions de femmes, de jeunes
filles et d’autres personnes qui peuvent tomber enceintes.
On estime qu’une grossesse sur quatre à travers le monde se termine
par un avortement chaque année.
Pourtant, alors que la nécessité de se faire avorter est courante, l’accès
à des services d’avortement sûrs et légaux est loin d’être garanti aux
personnes qui pourraient en avoir besoin.
En fait, l’accès à l’avortement est l’un des sujets les plus controversés
dans le monde. Le débat autour de cette question est brouillé par de
fausses informations sur les véritables conséquences de la restriction
de l’accès à ce service médical de base.
I. Qu’est-ce qu'un avortement clandestin ?
Dans des pays comme la France, la Suisse, le Canada ou encore
l'Italie, l'interruption volontaire de grossesse, souvent appelée IVG,
désigne l'avortement provoqué, décidé pour des raisons non médicales
et effectué dans les conditions définies par la loi.
L'avortement clandestin dans le monde
Est considérée comme avortement clandestin toute interruption de
grossesse effectuée en dehors du cadre légal défini par le pays de
résidence de la femme.
Selon une étude menée par l'Organisation mondiale de la santé
(OMS), le pourcentage d'avortements clandestins dans le monde est
passé de 44 à 49 % entre 1995 et 2008.
Les pays les plus touchés par les avortements clandestins sont les pays
en développement comme l'Inde, mais c'est l'Afrique qui détient le
triste record du nombre d'avortements clandestins :
 la législation y est très restrictive (sauf en Afrique du Sud) ;
 l'accès à la contraception est quasi inexistant ;

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 les interventions sont réalisées dans un cadre non médical,
mettant en danger la vie des femmes.
II. Méthodes et risques de l'avortement clandestin
Les avortements clandestins sont réalisés hors du milieu médical, avec
des méthodes moyenâgeuses :
 utilisation de produits chimiques ;
 percement de l'œuf par aiguilles ou objets contondants et
perçants ;
 absorption de plantes ;
 prise de grosses quantités de médicaments (nivaquine, aspirine,
antibiotiques, etc) ;
 coups dans le ventre, chutes et exercices physiques violents.
Ces méthodes à risques entraînent inévitablement des
complications :
 avortements incomplets ;
 infections ;
 septicémie ;
 hémorragies utérines ;
 stérilité ultérieure ;
 déchirure des parois de l'utérus ;
 décès.
Chaque année, environ 45 000 femmes décèdent des suites d'une
IVG non médicalisée dans le monde.
III.LES CONSEQUENCES DE L’AVORTEMENT
CLANDESTIN
Sur les 44 millions d’IVG pratiquées chaque année à l’échelle de la
planète, la moitié sont effectuées dans des conditions non sécuritaires,

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par une personne « qui n’a pas les compétences nécessaires ou dans un
environnement non conforme aux standards médicaux minimums, ou
les deux ».
On déplore environ 47 000 décès directement liés à ces avortements, 5
millions de femmes souffrant de complications après l’acte, comme
des hémorragies ou des septicémies.
Ainsi, les avortements non sécuritaires sont l’une des causes de
mortalité maternelle les plus facilement évitables.
Les principales causes de décès liés aux avortements sont :
 les hémorragies ;
 les infections et les septicémies ;
 les empoisonnements (dus à la consommation de plantes ou
médicaments abortifs) ;
 les blessures génitales et internes (intestin ou utérus perforé).
Les séquelles non fatales comprennent des problèmes de cicatrisation,
une infertilité, une incontinence urinaire ou fécale (liée à des
traumatismes physiques lors de l’intervention), etc.
La quasi-totalité des avortements clandestins ou non médicalisés
(97%) sont effectués dans les pays en développement. À lui seul, le
continent africain comptabilise la moitié de la mortalité imputable à
ces avortements.
Selon l’OMS, « ces décès et ces invalidités auraient pu être évités si
ces avortements provoqués avaient été pratiqués dans un cadre légal et
dans de bonnes conditions de sécurité, ou si leurs complications
avaient été correctement prises en charge en amont, si les patientes
avaient eu accès à une éducation à la sexualité et à des services de
planification familiale ».

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IV.LES MESURES DE PREVENTIONS DE
L’AVORTEMENT
Peut-on prévenir l'avortement ?
Certaines mesures préventives peuvent être mises en place pour
prévenir l'avortement sous toutes ses formes.
Il est évident que prévenir les interruptions volontaires de grossesse
revient à prévenir les grossesses non désirées, par des moyens de
contraception adéquats et par une information et une éducation
sexuelle.
Quant aux fausses-couches et aux interruptions de grossesse liées à un
problème médical, concernant soit le fœtus soit la mère, leur
prévention est rarement possible, sauf lorsque la cause est bien
identifiée et qu’un traitement existe.

Quelques données sur la contraception


En France, selon le Baromètre santé de l’Institut national de
prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), 90,2 % des femmes

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sexuellement actives au cours des 12 derniers mois, non stériles, ayant
un partenaire homme, non enceintes et ne cherchant pas à avoir un
enfant utilisent une méthode de contraception.
Au Québec, selon l’Enquête québécoise sur la santé de la population,
67% des femmes actives sexuellement utilisaient régulièrement une
méthode contraceptive dans l’année précédant l’enquête. La
proportion de femmes âgées de 15 à 24 ans qui utilisent des moyens
contraceptifs est de 90 %.
La pilule est de loin le contraceptif le plus utilisé par les femmes en
France et au Québec.
Dans le monde, selon l’INED, 63 % des couples utilisent une méthode
contraceptive.
La méthode la plus utilisée est la stérilisation (37 % dans l'ensemble
du monde). Les autres méthodes de contraception les plus répandues
sont le stérilet (23 %), la pilule (14 %), le préservatif (10 %) et le
retrait (4 %).
Selon l’OMS, cependant, 215 millions de femmes vivant dans des
pays en développement n’ont pas d’accès à des moyens de
contraceptions modernes malgré le désir de limiter les naissances.
Ainsi, 82% des grossesses non désirées dans les pays en
développement surviennent chez des femmes dont les besoins en
matière de contraception ne sont pas satisfaits.
Il reste encore beaucoup de craintes (des effets secondaires,
notamment), de croyances, de pressions familiales ou de la part du
mari, en plus d’un accès difficile et parfois onéreux aux contraceptifs,
qui entravent l’accès des femmes à la contraception.

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CONCLUSION
L'importance des complications des interruptions volontaires de
grossesses de façon clandestine n'est plus à démontrer. La situation
dans la plupart des capitales africaines rappelle celle de l'Europe il y a
15 ou 20 ans. Nous osons espérer que l'adoption et l'application des
différentes modalités de prévention ci-dessus énumérées peuvent non
seulement réduire les implications néfastes des avortements
clandestins, mais aussi permettre aux femmes d'avoir le droit de
concevoir quand elles le désirent.

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