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Expose d’infirmerie

Postulat Camillien BURKINA FASO


Année Académique : 2022-2023 Unité Progrès Justice

Thème : Avortement

Membres Prof : PERE MARTINIEN TAPSOBA

OUBDA Christ-Regis

SORGHO Grégoire

RALPHSON Olivier Celisme

SAWADOGO Severin

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Introduction

Selon l’OMS, l’avortement est une interruption de la grossesse par l’expulsion


spontanée ou provoquée de l’embryon ou du fœtus, avant que celui-ci n’ait atteint
le seuil de viabilité c'est-à-dire avant la 22eme semaine d’aménorrhée ou pesant
moins de 500g. Il constitue l’une des principales causes de mortalité maternelle
selon l’OMS, car sur les 20 millions d’avortements à risque qui ont lieu chaque
année dans le monde, 78000 sont responsables de décès maternels.

Les complications de l’avortement sont à l’origine de 14% de la mortalité


maternelle dans le monde, dont 99% dans les pays en développement. En 2008,
presque toutes les IVG pratiquées en Afrique se déroulaient dans de mauvaises
conditions de sécurité et 41 % de ces avortements à risque concernaient des jeunes
femmes âgées de 15 à 24 ans dans les pays en développement.

En Afrique, chaque année 4 à 5 millions de femmes avortent, le plus souvent


dans des conditions d'hygiène déplorables et dangereuses. Le taux d'avortement
moyen pour l'Afrique est estimé à 29/1000 femmes de 15-44 ans. Notre travail
s’articulera autour du plan ci-dessous :

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PLAN

I- Bref rappel de la physiologie de l’embryologie


1- Rappel anatomique et histologique de l’utérus
2- Processus de la fécondation
II- Les types d’avortement et les causes probables

1. Avortement naturel

1.1- Type d’avortement naturel

1-1.1 Avortement spontané

.1-1. 2 Avortement infectieuse

1-1.3 Avortement manqué ou raté

2 Avortement provoqué

2-1 Avortement thérapeutique

2-2 Avortement médical

2-3 Avortement chirurgical

III- Les causes de l’avortement volontaire


IV- Conséquences de l’avortement
1- Conséquences cliniques
2- Conséquences psychologiques et affectives
3- Conséquences juridiques

V- Pistes de solutions

VI- Notre aperçue sur l’avortement et position de l’Eglise Catholique sur


l’avortement
1- Réponse a quelques objections
2- Position de l’Eglise

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I- Bref rappel de la physiologie de l’embryologie

1- Rappel anatomique et histologique de l’utérus


L’utérus est un organe musculaire creux impair en forme de poire aplatie situé dans
le petit bassin (matrice) il constitue avec le vagin, les trompes et les ovaires ; les
organes génitaux internes de la femme. L’utérus reçoit l’œuf et assure son
développement jusqu’à l’accouchement.
1-1. Anatomie :
On distingue trois parties à l’utérus :
• Le corps, triangulaire dont la base se continue avec les trompes,
• Le col plus étroit et cylindrique fait sailli dans le vagin,
• L’isthme, unie les ligaments larges, ronds et utéro sacrés.
L’utérus est à la fois basculé en avant (antéversé) et plié au niveau de l’isthme
(antéfléchi).
1-2. Histologie
La paroi utérine épaisse d’environ 1 cm, se divise en trois
parties. On distingue de dehors en dedans :
- La tunique séreuse ou péritonéale ;
- La tunique musculaire la plus importante, elle-même faite de couche
circulaire ;
- La tunique muqueuse ou endomètre, cette dernière sous la dépendance des
fluctuations hormonales du cycle menstruel est en constant remaniement, elle se
transforme en “ caduque ” durant la grossesse.
2- Processus de la fécondation
La fécondation est réalisée par la pénétration du spermatozoïde dans l’ovule mûr ; puis
la fusion des éléments nucléaires et cytoplasmiques des deux gamètes qui donne un
œuf diploïde et déclenche le développement.

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2-1 Lieu de la fécondation
On admet que la fécondation se fait en général dans le tiers externe de la
trompe, mais elle peut avoir lieu à la surface même de l’ovaire.
2-2 Le moment de la fécondation
Dans l’espèce humaine il est mal connu et suit probablement de peu l’ovulation.
2-3 Mécanisme
Il comporte trois (3) étapes :
- La pénétration du spermatozoïde dans l’ovule ;
- L’activation de l’ovocyte ;
- Fusion des gamètes.
A cette troisième étape la synthèse d’ADN préparatoire à la 1ère division
segmentaire s’effectue. Entre les deux pronucléus se constitue un fuseau
achromatique. La chromatine de chacun des deux noyaux se condense en N
chromosomes qui se réunissent pour former une même plaque équatoriale.
Celle-ci est donc formée de deux N chromosomes (soit 2 x 23 chez l’homme)
nombre spécifique de l’espèce. La constitution chromosomique XY mâle ou XX
femelle est définitive ; elle restera la même pour toutes les cellules de
l’organisme. Cette formation de la 1ère cellule diploïde en puissance de créer
l’individu parfait ou zygote est tout de suite suivie de la 1ère mitose. Une
anomalie à ce stade dans la répartition chromosomique peut être à l’origine de
malformations ovulaires souvent suivies d’avortement.
La fréquence des aberrations chromosomiques décroît au cours de la grossesse,
la plupart d’entre elle étant rapidement létale. Ainsi lorsqu’on compare l’âge du
zygote établi selon son stade de développement on trouve :
20 % d’aberration chromosomique entre la 5ème - 8ème semaine
7 % entre la 9ème - 12ème semaine
5 % entre la 13ème - 16ème semaine
0, 5 % de la 17ème semaine à terme.

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Au cours des avortements spontanés, il s’agit surtout d’anomalie chromosomique
de nombre 55 % de trisomies, 20 % de triploïdes, 15 % de monosomies X et 5 %.1

II- Les types d’avortement et les causes probables

1- Avortement naturel

On parle d’avortement naturel lorsque l’interruption de la grossesse est due à


une cause naturelle ; souvent inconnue.

1.1- Types d’avortement naturel

On distingue essentiellement trois types d’avortements naturels :

1-1-1. Avortement spontané

L'avortement spontané est celui qui se produit en raison de causes naturelles,


où l'on expulse le fœtus, voire l'embryon, avant la 20e à la 26e semaine de gestation et
sans le provoquer. Autrement dit, cela se produit en raison de causes purement
naturelles.

À de nombreuses reprises, l'avortement spontané se produit très tôt, en début de


grossesse. En générale l’intéressée ne sait même pas qu’elle était enceinte. Dans ce
cas, la menstruation est légèrement retardée et devient plus abondante. Et avec
une douleur utérine plus forte que d'habitude, car elle s'ouvre un peu pour pouvoir
expulser les restes de l'embryon par la menstruation.

Il est un peu difficile de trouver les causes de ce type d'avortement, étant donné
que bien souvent ce type d’avortement peut passer inaperçu. Cela peut être dû à des
maladies ou des malformations du système reproducteur. De même, la
consommation d'alcool, le tabagisme, la consommation de drogues ou le stress
peuvent augmenter les risques de fausse couche.

1-1.2 Avortement infectieux


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Thèse de médecine : présentée et soutenue par Mr Sadou Ibrahim TOURE Les avortements dans le service de
gynécologie- obstétrique de l’hôpital de Gao

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L'avortement septique est un autre type de fausse couche qui survient lorsqu'une
infection survient dans le placenta ou le fœtus qui met fin à la vie du fœtus. Il est
également possible d'appeler l'infection dont la femme peut souffrir dans son système
reproducteur comme un avortement septique comme conséquence des restes d'un
avortement ou des blessures qu'il a pu laisser dans son exécution.

1-1.3 Avortement manqué ou raté

Il s'agit d'un autre type d'avortement naturel, car le fœtus meurt naturellement
dans l’utérus et il y reste, sans être expulsé pendant des semaines. La personne réalise
seulement qu’elle a un avortement raté grâce à une échographie qui montre que le
cœur du fœtus a cessé de battre. Lorsqu’on détecte ce type d’avortement, on peut
intervenir avec des médicaments ou chirurgicalement pour retirer les restes du fœtus
qui n'ont pas été expulsés.

2- Avortement provoqué

On parle d’avortement provoqué lorsque l’interruption de la grossesse est


volontaire.

Nous retiendrons essentiellement trois types.

L'avortement provoqué en général est celui que l’on produit


volontairement ou en toute connaissance de cause afin d'interrompre la grossesse et
d'éviter l'accouchement. C'est le type d'avortement qui génère plus de controverse en
raison de la morale et des croyances qui existent autour de la vie du fœtus.

2-1. L’avortement clandestin

Est considérée comme avortement clandestin toute interruption de grossesse


effectuée en dehors du cadre légal défini par le pays de résidence de la femme.
L'avortement non sécurisé constitue l'une des principales causes de décès maternels et
de morbidité. Elle peut entraîner des complications physiques et mentales ainsi
qu'une charge sociale et financière pour les femmes, les communautés et les systèmes
de santé.

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2-2 Avortement thérapeutique

C'est un type d'avortement qui est pratiqué quand la grossesse devient un


risque très élevé pour la santé et la survie de la femme. C'est le même cas lorsqu’on
met fin à la grossesse parce que le fœtus présente des malformations ou des maladies
graves qui peuvent affecter sa vie à la naissance.

2-3 Avortement chirurgical

Ce type d'avortement utilise des moyens mécaniques pour mettre fin à la


grossesse et retirer le fœtus du corps de la femme. Les méthodes mécaniques ou
chirurgicales comprennent l'aspiration du fœtus, le grattage et l'injection de substances
qui permettent d'extraire des parties du fœtus. L'avortement chirurgical, s'il n'est pas
bien pratiqué, peut avoir de graves conséquences pour la santé de la femme.

III- Causes de l’avortement volontaire

- Elles sont en général socio-économiques

 Grossesse non désirée ou non planifiée


 Refus de paternité
 Qu’en dira-t-on
 Pauvreté
 Manque de foi
 Pression des parents
 Grossesse à la suite d’un viol
 Mariage forcé
 Infidélité : homme ou femme

IV- Conséquences de l’avortement volontaire


1- Conséquences cliniques
 La mort

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 La septicémie… infection du vagin, du col et de l’utérus qui
peut conduire à la mort
 L’hémorragie interne
 La perforation de l’utérus
 La stérilité secondaire
 L’accouchement prématuré lors d’une grossesse ultérieure
2- Conséquences psychologiques et affectives

 La dépression
 Remords
 Culpabilité
 Frustration
 Méfiance vis-à-vis des hommes
 Traumatisme
 Peur de donner la vie ou de céder à l’amour

3- Conséquences juridiques

L’avortement provoqué reste puni selon les articles 383 à 390 du code pénal
burkinabè : L’article 378 du code pénal burkinabè dispose que l’avortement est puni
d’une peine d’emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de 50 000 à
500 000 francs CFA.

V- Pistes de solutions
 Garder l’enfant en raison de sa foi en Dieu
 Procréer entre 18 et 35 ans
 S’abstenir de toute relation sexuelle avant le mariage
 Éviter les mariages précoces
 Cultiver la fidélité
 Planifier les naissances
 Respecter la vie

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VI- Notre aperçue et la position de l’Eglise catholique vis-à-vis de
l’avortement

1- Réponse à quelques objections

La loi divine et la raison naturelle excluent tout droit de tuer directement un


homme innocent. Cependant, si les raisons données pour justifier un avortement
étaient toujours manifestement mauvaises et sans valeur, le problème ne serait pas
aussi dramatique : sa gravité vient de ce qu’en certains cas, peut-être assez nombreux,
en refusant l’avortement, on porte atteinte à des biens importants, auxquels il est
normal de tenir, qui peuvent même parfois paraître prioritaires. Nous ne
méconnaissons pas ces très grandes difficultés : ce peut être une question grave de
santé, parfois de vie ou de mort, pour la mère ; ce peut être la charge que représente un
enfant de plus, surtout s’il y a de bonnes raisons de craindre qu’il sera anormal ou
demeurera arriéré ; ce peut être le poids que prennent en divers milieux des
considérations d’honneur et de déshonneur, de déclassement, etc. Nous proclamons
seulement que jamais aucune de ces raisons ne peut donner objectivement le droit de
disposer de la vie d’autrui, même commençante ; et, pour ce qui est du malheur futur
de l’enfant, personne, pas même le père ou la mère, ne peut se substituer à lui, même
s’il est encore à l’état d’embryon, pour préférer en son nom la mort à la vie. Lui-
même, en son âge mûr, n’aura jamais le droit de choisir le suicide ; tant qu’il n’est pas
en âge de décider de lui-même, ses parents ne peuvent pas davantage choisir pour lui
la mort. La vie est un bien trop fondamental pour qu’on le mette ainsi en balance avec
des inconvénients même très grave.

Dans la mesure où le mouvement d’émancipation de la femme vise essentiellement à


la libérer de tout ce qui est injuste discrimination, il est parfaitement fondé. Il y a, dans
les diverses formes de culture, beaucoup à faire sur ce point ; mais on ne peut changer
la nature ni soustraire la femme, pas plus que l’homme, à ce que la nature demande
d’eux. D’ailleurs, toute liberté publiquement reconnue a toujours pour limites les
droits certains d’autrui.

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Il faut en dire autant de la revendication de liberté sexuelle. Si on entendait par cette
expression la maîtrise progressivement acquise de la raison et de l’amour véritable sur
les impulsions de l’instinct, sans dépréciation du plaisir, mais en le tenant à sa juste
place – et c’est en ce domaine la seule liberté authentique –, il n’y aurait rien à lui
objecté ; or, cette liberté-là se gardera toujours d’attenter à la justice. Mais si, au
contraire, on entend que l’homme et la femme sont « libres » de rechercher le plaisir
sexuel à satiété, sans tenir compte d’aucune loi ni de l’orientation essentielle de la vie
sexuelle à ses fruits de fécondité, cette idée n’a rien de chrétien ; elle est même indigne
de l’homme. De toute façon, elle ne fonde aucun droit de disposer de la vie d’autrui,
fut-elle embryonnaire, et de la supprimer, sous prétexte qu’elle est gênante.

Nous savons quelle gravité peut revêtir pour certaines familles et pour certains
pays le problème de la régulation des naissances : c’est pour cela que le dernier
Concile, puis l’encyclique Humanae vitae, du 25 juillet 1968, ont parlé de « paternité
responsable (24) ». Ce que nous voulons redire avec force, comme l’ont rappelé la
Constitution conciliaire Gaudium et spes, l’encyclique Populorum progressio, et
d’autres documents pontificaux, c’est que jamais, sous aucun prétexte, l’avortement ne
peut être utilisé ni par une famille ni par l’autorité politique comme un moyen légitime
de régulation des naissances. L’atteinte aux valeurs morales est toujours pour le bien
commun un mal plus grand que n’importe quel inconvénient d’ordre économique ou
démographique.

2- Position de l’église

Le problème de l’avortement provoqué et de son éventuelle libéralisation légale


est devenu un peu partout le thème de discussions passionnées. Ces débats seraient
moins graves s’il ne s’agissait de la vie humaine, valeur primordiale qu’il est
nécessaire de protéger et de promouvoir. Chacun le comprend, même si plusieurs
cherchent des raisons pour faire servir à ce but contre toute évidence, même
l’avortement. On ne peut en effet manquer de s’étonner de voir grandir à la fois la

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protestation sans menaces contre la peine de mort, contre toute forme de guerre, et la
revendication de rendre libre l’avortement, soit entièrement, soit sur des indications de
plus en plus élargies. L’Église a trop conscience qu’il appartient à sa vocation de
défendre l’homme contre tout ce qui pourrait le dissoudre ou le rabaisser pour se taire
sur un tel sujet : puisque le Fils de Dieu s’est fait homme, il n’y a pas d’homme qui ne
soit son frère en humanité et ne soit appelé à devenir chrétien, à recevoir de lui le
salut2. Par conséquent l’Église catholique s’oppose à toutes formes d’avortement et
enseigne qu’il s’agit d’un acte immoral. En effet, selon le catéchisme «la vie doit être
respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de conception. Dès le
premier moment de son existence, l’être humain doit se voir reconnaitre les droits de
la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être innocent à la vie » 3. En plus
selon le canon 1398 du code de droit canonique de 1983, quiconque « procure un
avortement, si l’effet s’ensuit, encourt l’excommunication automatiquement latae
sententia»4.

Conclusion

On ne peut jamais approuver l’avortement ; mais il importe par-dessus tout d’en


combattre les causes. Cela inclut une action politique et ce sera en particulier le
domaine de la loi. Mais il faut en même temps agir sur les mœurs, travailler à tout ce
qui peut aider les familles, les mères, les enfants. Des progrès considérables ont été
accomplis par la médecine au service de la vie ; on peut espérer qu’ils iront plus loin
encore, selon la vocation du médecin, qui n’est pas de supprimer la vie, mais de
l’entretenir et de la favoriser au mieux. Il est également souhaitable que se
développent, dans des institutions adaptées ou à leur défaut, dans l’élan de la
générosité et de la charité chrétienne, toutes formes d’assistance.

2
Déclaration de la congrégation pour la doctrine de la foi sur l’avortement (Vatican va)
3
Catéchisme de l’Eglise Catholique, Mame, Paris 1992.
4
Code de droit canonique, trad. Française, Centurion, Paris 1984, 242.

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