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Donc tout est lié ; le cerveau, les ovaires, l’utérus ; c’est un cycle qui se répète chaque mois. Et donc vous pouvez,
rien qu’en faisant une échographie pelvienne, savoir à quel moment du cycle la patiente est.
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III. Définition
Les procédés d’assistance médicale à la procréation (AMP) sont « l’ensemble des pratiques cliniques et
biologiques permettant la conception in vitro (d’embryon), la conservation des gamètes, des tissus germinaux
et des embryons, le transfert d’embryon et l’insémination artificielle » (article 31 de la loi de bioéthique du
07/07/2011).
L’AMP comprend :
- Au niveau clinique : ponction d’ovocyte, prélèvement ou ponction de spermatozoïdes, transfert
embryonnaire.
- Au niveau biologique : traitement des ovocytes, fécondation in vitro sans micromanipulation (FIV
dite « conventionnelle »), fécondation in vitro avec micromanipulation (ICSI), conservation des
gamètes, conservation des embryons en vue de transfert. C’est en fait toute la manipulation des
gamètes. Le gynéco fait tout ce qu’il y a en amont et le biologiste s’occupe de tout ce qu’il y a après la
ponction. Ils s’occupent de toutes les gamètes et les embryons du couple.
Le don d’embryon : lorsque des couples ont eu des enfants et qu’il leur reste des embryons en stock au congélateur,
ils les donnent à des couples qui n’arrivent pas à avoir d’enfants par d’autres méthodes.
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L’AMP est prise en charge à 100% (la CMU ça passe mais pas l’AME, donc il ne faut pas hésiter à demander au
couple la couverture sociale qu’ils ont). Le couple a le droit à 4-6 IIU (insémination in utéro) et 4 FIV (ponction
ovarienne et FIV).
On encourage tout le monde à donner, mais beaucoup de personnes sont refusées (ATCD).
V. Aspects médico-biologiques
A. Le principe de l’AMP
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hCG Progestérone
C’est le déclenchement : quand on a stimulé avec de la FSH et déclenché Très importante en 2ème partie
l’ovulation, l’hCG va venir mimer le pic de LH. de cycle car elle a un effet sur :
Ovocyte : Production des stéroïdes : → L’endomètre :
→ Maturation nucléaire : Sécrétion de progestérone Modifications sécrétoires
Reprise de la méiose (h+20) par les cellules de la préparant la nidation
Blocage en métaphase II (h+32) granulosa quelques heures → Le myomètre :
→ Maturation cytoplasmique et après le pic LH Utéro-relaxant et améliore la
membranaire vascularisation
→ Maturation cellules péri-ovocytaires (pic
FSH)
→ Rupture folliculaire (h+36)
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• Infertilité inexpliquée
• Trouble de l’éjaculation
• « Petite » oligo-asthénospermie
• Auto-immunisation des spermatozoïdes
En France le taux de succès est de 10%, ce qui est très faible. Dans le centre de la prof, il est de 20% car ils
sélectionnent beaucoup les patientes qui font des inséminations, c’est à dire seulement les patientes avec des
problèmes d’ovulation (pas chez des patientes avec une infertilité inexpliquée).
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2 types de protocoles différents quand on fait de la FIV (les 2 vont venir bloquer la GnRH mais de façon différente) :
• Protocole antagoniste : d’abord on stimule puis on vient bloquer
l’ovulation. On fait cela durant 12-13 jours et dès que les critères
sont atteints (3 follicules à +17mm), on déclenche avec l’hCG et on
fait le recueil ovocytaire 36h après. L’embryon est créé puis le
transfert se fera 3 à 5 jours après.
• Protocole agoniste : d’abord on bloque le récepteur et ensuite
on stimule. L’agoniste vient se bloquer sur le récepteur de la GnRH
et il ne bloque pas tout de suite à cause de l’effet « flair up »
(quand on met un agoniste il y a cet effet puis le blocage, tandis
que l’antagoniste bloque tout de suite le récepteur).
A partir de J6, les patientes auront un contrôle échographique toutes les 48-72h, et un contrôle du bilan
biologique. On pourra adapter les doses de LH et FSH si besoin (augmenter les doses si on voit que les patientes
ne répondent pas). On contrôle la LH par dosage car il faut savoir quand aura lieu le pic et il ne faut pas que les
patientes ovulent hors du cadre médical car on veut récupérer les ovocytes lors de la ponction.
La politique maintenant c’est le transfert d’un seul embryon (Single Embryo Transfert). On transfère 2 embryons
seulement si c’est de mauvais pronostic, mais sinon, la règle c’est 1.
Les embryons surnuméraires sont vitrifiés à l’azote (- 196°-TEC) et seront transférés plus tard sur des cycles
beaucoup plus légers au niveau hormonal, sur des cycles de transfert d’embryon congelé.
Il faut bien garder en tête que le processus est complexe et parfois augmente peu les chances de grossesse : pour
une femme de 43 ans, il y a 1 à 2% de réussite.
VI. Complications
- Pour la ponction : risques d’hémorragie, d’infection
- Liées aux anesthésiants (de moins en moins)
- Syndrome d’hyperstimulation ovarienne ++ (le plus redouté) ou torsion d’annexe (car les ovaires
sont très gros)
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Tout cela entraine l’activation du système rénine-angiotensine et donc des troubles ioniques, insuffisances
rénales et hyperviscosité (car le sang est moins fluide car moins d’eau). Il y a alors une hypercoagulabilité, qui est
aggravée par l’hyper-ostéogénie, et ces patientes-là sont à risque d’accidents thromboemboliques.
VII. Oncofertilité
Cela fait partie de la Loi de Bioéthique de 2004. Dès qu’une patiente est à risque que sa fertilité soit altérée (dans
le cadre d’une maladie grave), elle a le droit d’avoir recours à une préservation de ses gamètes, soit, si elle est en
couple stable, à une conservation d’embryon, soit à une conservation de tissu ovarien (on enlève un ovaire que
l’on conserve et que l’on remet ensuite quand la patiente souhaite une grossesse).
Ce qui est proposé à une patiente qui se présente pour de l’oncofertilité :
- On réalise d’abord un diagnostic
- On propose les différentes conservations présentées ci-dessus (on conseille généralement la
conservation d’ovocyte plutôt que d’embryons car malheureusement après l’annonce d’un diagnostic
de cancer, 50% des couples divorcent et qu’un embryon appartient au couple et non à la patiente)
→ Si la patiente a déjà débuté le traitement, on proposera plutôt de la congélation d’ovaires parce que souvent
elles n’auront pas de droit de faire de stimulation durant le traitement
→ Si la patiente n’a pas débuté le traitement, on proposera plutôt de la congélation d’ovocytes
Greffe ovarienne : on vient replacer les morceaux de tissu ovarien dans le péritoine pelvien, sous la trompe (pour
que la patiente puisse ovuler dans la cavité pelvienne et la trompe peut venir capter l’ovocyte). On fait des petits
trous dans le péritoine (fossette ovarienne). On place la médullaire contre la paroi.
La greffe est réussie si la patiente retrouve des cycles suite à la greffe alors que celle-ci était en aménorrhée jusque-
là.
VIII. Conclusion :
• Les techniques d’AMP regroupent l’ensemble des techniques médicales et biologiques qui comportent
la manipulation des gamètes, avec ou sans fécondation in vitro
• Encadrées par les lois de bioéthique
• Prise en charge pluridisciplinaire
• Principal risque : HSO
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