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CHAPITRE 50
OBJECTIFS
1. Expliquer les principes de l’Assistance Médicale à la Procréation
2. Enumérer les examens sanitaires réalisés avant de pratiquer une PMA
3. Enumérer les indications de chaque type d’AMP
4. Décrire le déroulement de chaque technique d’AMP
5. Enumérer les complications des techniques d’AMP
6. Reconnaitre les signes cliniques d’une hyperstimulation ovarienne
7. Organiser la prise en charge d’une hyperstimulation ovarienne.
CASCLINIQUE )
Mme Olfa âgée de 28 ans, institutrice se présente à votre consultation avec son mari Mr
Abdelaziz, un commerçant âgé de 28 ans. Ils sont mariés depuis 3 ans et malgré plusieurs
traitements médicaux, ils n’arrivent pas à avoir des enfants. Leur gynécologue, leur a suggérer
de passer aux technique d’AMP et a transféré leur dossier à l’Unité de Médecine de
reproduction (UMR) de Sousse. Etant le médecin de famille depuis des années, ils viennent
vous voir pour vous poser leurs questions avant de passer à l’UMR.
1. Qu’est-ce qu’une technique d’AMP?
2. Pour quel raisons on effectue de l’AMP ?
3. Est-ce légal ?
4. Quels sont les différents types de techniques d’AMP?
5. Comment se préparer à la technique d’AMP?
6. Que se passe-t-il pendant le cycle du traitement?
7. Quelles sont les complications associées aux techniques de procréation assistée?
Comment les éviter, comment les traiter ?
A-introduction
- L’insémination intra-utérine
Les techniques d’AMP doivent être réalisées dans des centres agréés
d’AMP (l’UMR du Service de Gynécologie Obstétrique de Sousse est un
centre agréé), chez les membres de couples mariés vivants, infertiles, en
âge de procréer, après un bilan complet d’infertilité. Elles ont pour objet
de remédier à leur infertilité en utilisant exclusivement les gamètes du
couple. Avant d’opter pour les techniques les plus compliquées, et tout en
considérant les indications, il faut commencer par la technique d’AMP la
plus simple. Le recours à l’AMP n’est pas anodin : elle expose à certaines
complications, tout en posant des problèmes éthiques.
En l'absence de grossesse après 6 cycles d’induction simple de l'ovulation avec TPC positif, il
Convient d'envisager la réalisation d’inséminations intra-utérines (IIU).
Complications
1. Indications
• ICSI DE 1ère intention avec sperme éjaculé :
OATS sévères (<300 000 TD)
Pour réaliser une insémination intra-utérine il faut disposer d’aumoins un million de spermatozoïdes mobiles
progressifs avec une survie positive à 24 heures et nécessité d’un TMS « positif ».
Sperme congelé
Pathologie du mouvement du spermatozoïde
Infertilité d’origine immunologique
Trouble de l’éjaculation
• ICSI DE 1ère intention avec sperme épididymaire ou testiculaire
azooospermie obstructive
azoospermie non obstructive
• ICSI de seconde intention
• ICSI dans le cadre du diagnostic génétique préimplantatoire
2. Déroulement
Un cycle d’IAC comprend plusieurs étapes :
Une induction de l’ovulation est instauré pour favoriser le développement de 1 ou 2follicules (des
injections sous-cutanées de petites doses de gonadotrophines : FSH). Unmonitorage folliculaire est
réalisé par des dosages hormonaux répétés (oestradiolémie,LH) et par des échographies pour surveiller la
croissance des follicules.
Un déclenchement de l’ovulation est réalisé lorsque la taille de 1 ou 2 follicules estjugée optimale à
l’échographie, par une injection de gonadotrophines chorioniques(hCG) qui mime le pic physiologique
de LH précédant l’ovulation.
L’insémination intra-utérine a lieu 36 heures après le déclenchement de l'ovulation.
Le sperme est préparé au laboratoire pour capaciter et sélectionner les spermatozoïdesles plus mobiles.
L’insémination dans la cavité utérine des spermatozoïdes préparés estréalisée à l'aide d’un petit cathéter souple
chez une patiente installée comme pour unexamen gynécologique (Figure 2).
3. Résultat : Le taux de grossesse est d'environ 10- 12 % par cycle.
4. Complications
Le couple doit être informé au préalable des risques encourus :
- principalement celui de grossesses multiples
- possibilité de difficultés psychologiques et sexuelles chez les parents. Il y a parfois unmauvais vécu de
l’infertilité, de la médicalisation, de l’absence de grossesse après AMP,de la séparation entre procréation et union
sexuelle.
FIV reproduit en laboratoire les premières étapes du développement del’embryon : de la fécondation aux
premières divisions de l’embryon (4 blastomères à 48h, 8 blastomères à 72h puis blastocyste au 5ème jour).
1. Indications
Endométriose
2. Déroulement (Figure 4)
a. Première étape : Stimulation ovarienne pour un recueil
d’ovocytesmatures Les protocoles de stimulation ovarienne en vue d’une FIV
sont nombreux et compliqués. Ils ne seront pas détaillés dans ce mini module
mais leur principe sera expliqué pour comprendre la survenue des
complications. Schématiquement :
Réaliser une stimulation multi folliculaire (pour recueillir un nombre suffisant d'ovocytesmatures) grâce
à une stimulation ovarienne par des injections sous-cutanées de fortesdoses de gonadotrophines (ex :
FSH ± LH) pour le recrutement et la croissance deplusieurs follicules ovariens (5 à 10 par ovaire). Les
doses sont bien plus importantesque pour une insémination intra-utérine avec ou sans analogues de la
GnRH (Annexe 2).
Une fois que la taille et le nombre de follicules « mûrs » sont satisfaisants, on réalise undéclenchement
médicamenteux de l’ovulation par une injection d’hCG qui mime le picphysiologique de LH. L’ovocyte
immature (présent dans le follicule) qui était bloquéjusqu'à présent en méiose I reprend sa méiose
jusqu'en métaphase II : l’ovocyte est alorsmature et apte à être fécondé.
34- 35h heures après le déclenchement, les ovocytes matures sont recueillis par ponctionéchoguidée
transvaginale des follicules ovariens. La ponction folliculaire pour recueillirles ovocytes a lieu au bloc
opératoire sous anesthésie locale ou générale
Vidéo 1 : Ponction folliculaire et recherche ovocytaire
b. Deuxième étape:l’étape de la FIV, qui se déroule au laboratoire le jour de la ponction. Le sperme est soit (le
plus souvent) recueilli après masturbation puis préparé afin de sélectionner les spermatozoïdes les plus mobiles,
soit décongelé (en cas de spermatozoïdes auto-conservés).
Vidéo 2 : Préparation du sperme
Le 1erjour, c'est le jour de la fécondation in Vitro. Chaque ovocyte recueilli est mis en présence avec un
nombre suffisant de spermatozoïdes mobiles (environ 100 000).
Le 2èmejour, un examen sous binoculaire a lieu après incubation pour voir s’il y a eu fécondation ou
non. Si oui, on est au stade de zygote.
Le 3èmejour (48h) : si des embryons sont obtenus, ils sont au stade de 4 cellules.
Vidéo 3 : FIV- ICSI
c. Troisième étape :le transfert d’embryon(s) dans la cavité utérine Le transfert du/des embryon(s) se fait selon
les équipes soit au stade de 4 ou 8 cellules à 48 - 72 heures, soit au stade de blastocyste (J5). Ils sont transférés
grâce à un cathéter mis en place dans la cavité utérine chez une patiente installée en position gynécologique. La
plupart des équipes ne transfèrent pas plus de 2 embryons pour limiter le risque de grossesse multiple. Il est
maintenant recommandé de privilégier, quand cela est possible, le transfert d’embryon unique pour éviter les
grossesses gémellaires. Les embryons surnuméraires de bonne qualité sont conservés par congélation.
Le dosage de l’hCG plasmatique est réalisé 15 jours après le transfert. Il ne faut pas le doser avant, car
l’hCG exogène utilisé pour le déclenchement de l'ovulation fausserait le test de grossesse.
L’ICSI consiste en l’injection d’un spermatozoïde directement dans le cytoplasmeovocytaire, et est suivi d’un
transfert d’embryon(s) dans l’utérus de la femme.
L’ICSI court-circuite les étapes de la fécondation, au cours desquelles le spermatozoïde traverse les différentes «
couches » de l’ovocyte (cellules péri-ovocytaires, zone pellucide, membrane ovocytaire) pour pénétrer dans le
cytoplasme ovocytaire.
1. Indications
Oligo-asthéno-tératospermie majeure non améliorée par le test de migration-survie.
Azoospermie obstructive avec une biopsie épididymaire ou testiculaire ayant permis de retrouver
des spermatozoïdes.
Echec de fécondation en FIV « classique »
Un seul spermatozoïde suffit pour féconder un ovocyte. Les indications d’ICSI sont théoriquement masculines
2. Déroulement (Figure 4, Figure 5)
Les spermatozoïdes sont recueillis soit sur un éjaculat, soit suite à une biopsie épididymaire ou
testiculaire.
Le recueil ovocytaire est réalisé chez la femme de la même façon qu’en FIV classique.
Injection directe d’un spermatozoïde dans le cytoplasme ovocytaire (Planche 1)
Si réussite de la fécondation : transfert embryonnaire de la même façon qu’en FIV classique. 3.3.
Résultat : En 2007 en France, un taux de grossesse par transfert de 26%, en 2008 à Sousse : 22%.
Depuis la naissance de Louise Brown en 1978, l’AMP n’a cessé de pousser les limites de sonapplication de plus
en plus loin et d’élargir le champ de ses indications. Les retombées éthiqueset juridiques sont nombreuses. Les
défis à lever restent l’amélioration des résultats tout enréduisant le taux de survenu des complications.
Méthodes d’apprentissage
1. Manuel d’auto apprentissage (document de base)
2. Apprentissage en Milieu Clinique : les objectifs sont inclus dans la situation clinique du
Module Infertilité du couple.
QCM AUTO-ÉVALUATION
Instruction:Choisirla (oules)réponse(s)correcte(s)
1. L'examen qui permet de détecter qu'une femme a une trompe utérine bouchée:
A. L'hystérosalpingographie
B. L’IRM des trompes uterine
C. Spermogramme
D. Dosage hormonal
Réponses
1. Pathologie tubaire post- infectieuse. ATCS d’infection génitale à chlamydia.
2. HSG ± Cœlioscopie
3. FIVETE