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Hormonothérapie

Contraceptifs hormonaux- Hormones thyroïdiennes

IFSI Valentine Labbé


12/09/17

Mathilde DAMBRINE
Pharmacien assistant spécialiste
Contraceptifs
hormonaux
Définition

Contraception = ensemble des moyens employés pour


provoquer une infécondité temporaire et réversible chez la
femme et chez l’homme, permettant d’éviter une grossesse non
désirée.
Le cycle menstruel
De la puberté à la ménopause
- Cycle variable d’une femme à l’autre et dans le temps
- Dure en moyenne 28 jours
- Décomposition en 4 phases :
Phase menstruelle : 1er au 5ème jour
Phase folliculaire : du 6ème au 14ème jour
Phase ovulatoire : 14ème jour
Phase lutéale : du 14ème jour au 28ème jour
Mais que l’on peut regrouper en deux grandes phases :
- phase pré-ovulatoire : croissance du follicule ovarien (production d’œstrogène)
- phase post-ovulatoire : production et dégénérescence du corps jaune (production de
progestérone)
Le cycle menstruel
Régulation
Sous la dépendance de l’axe hypothalamo-hypophysaire :
- Sécrétion de LH (hormone lutéinisante) et FSH (hormone folliculo-stimulante) par l’hypophyse
avec un pic au moment de l’ovulation puis décroissance progressive
- LH : responsable de la formation du corps jaune
- FSH : maturation des follicules
- LH et FSH contrôlent l’activité des ovaires tout au long du cycle. Elles sont à l’origine de la
production d’œstrogènes et de progestérone.
- Les œstrogènes (++) et progestatifs exercent un rétrocontrôle négatif sur la synthèse de la LH
et FSH (et donc autocontrôle des taux circulants d’œstrogènes et de progestérone).
Cycle physiologique de la
reproduction

- De la puberté à la ménopause
- Activité cyclique (28 jours en moyenne)
- Modifications hormonales régies par un
système de rétrocontrôle biologique
- Cycle menstruel: 4 phases (folliculaire,
ovulatoire, lutéale, menstruelle)

FSH: follicule stimulating hormone


LH: luteinizing hormone
Actions physiologiques des hormones

Œstrogènes Progestérone
Prolifération cellulaire de l’endomètre Arrêt de la prolifération endométriale et constitution
Trophicité et hydratation vaginale d’un endomètre sécrétoire avant d’induire la
Sécrétion de la glaire cervicale filante  favorise la desquamation (le cas échéant, préparation à la
fécondation nidation (« dentelle »))
Augmentation des récepteurs utérins à la Modification de la glaire cervicale (épaisse) qui
progestérone devient « hostile » au passage des spermatozoïdes
Maintien de la gestation : diminution de la
contractilité utérine (le cas échéant)
Action thermogène (+ 0.5°C)
Action androgénique faible

Effets métaboliques : Effet anti-ostéoporotique, Peu ou pas d’effets métaboliques


modifications lipidiques (risque d’athérome),
rétention hydro sodée, risque d’hypertension
artérielle, augmentation de certains facteurs
coagulants (risque thromboembolique plus élevé)
Objectif= verrouiller la fécondité
Les différentes méthodes contraceptives sont basées sur les quatre « verrous »
suivants :
- verrou 1 : col et surtout glaire cervicale → méthodes barrières (préservatifs par
exemple), méthodes locales, contraception progestative pure
- verrou 2 : endomètre, rendu impropre à l'implantation → dispositifs intra-utérins ;
- verrou 3 : trompes, bloquées par dispositifs intratubaires ou interventions
chirurgicales (contraception réversible ou définitive) ;
- verrou 4 : ovulation, bloquée par inhibition de l'axe hypothalamo-hypophysaire
(inhibition de la synthèse de LH et FSH) → contraception oestroprogestative et
progestative pure.

Attention, ne sera abordé dans ce chapitre que la contraception hormonale ; pas les
autres moyens de contraception (préservatifs, diaphragmes, spermicides,
dispositifs intra-utérins tels que les stérilets au cuivre ou aux hormones …).
Contraceptifs hormonaux
CONTRACEPTION OESTROPROGESTATIVE
- Une des méthodes de première intention pour les femmes sans facteur de risque
particulier: cardio-vasculaire, cancéreux, hépatique…
- Augmentation du risque d’accident thromboembolique et de survenues de certains
cancers (sein, col utérin)
- Effets bénéfiques potentiels sur survenue des cancers de l’endomètre, de l’ovaire et
du cancer colorectal.

CONTRACEPTION PROGESTATIVE
- Prise rigoureuse: tous les jours à la même heure (max 3 heures de décalage)
- Indiquée pour femmes présentant un risque artériel important ou contre-indications
vasculaires ou métaboliques

CONTRACEPTION D’URGENCE HORMONALE


- Dans les 72heures à 5 jours après un rapport non protégé
Mécanismes d’action

• Œstrogène  rétrocontrôle négatif sur la FSH  Inhibition du développement du


follicule

• Progestatif  rétrocontrôle négatif sur la LH  Inhibition de l’ovulation, modification


de la glaire cervicale

→ Contraceptifs oestroprogestatifs :
- Inhibition de la croissance folliculaire
- Absence de pic LH et FSH sous la dépendance de l'estrogène et surtout du
progestatif
- Modifications de la glaire cervicale, épaisse et rare, sous la dépendance du
progestatif (imperméabilité aux spermatozoïdes)
- Atrophie de l'endomètre, inapte à la nidation sous la dépendance du progestatif
Contraception hormonale par voie orale =
les « pilules »
On distingue 2 types de pilules :
Les oestroprogestatifs (OP) = les pilules combinées = association d’ethinyloestradiol (œstrogène)
et d’un progestatif de nature variable.
Dose ethinyloestradiol et nature du progestatif différents selon l’OP
Doses d’ethinyloestradiol fixes (monophasiques) ou variables bi/tri/quadriphasiques)
Faible dose d’ethinyloestradiol :
<50µg : « pilules minidosées »
50µg : « pilules normo dosées »
Progestatifs classés selon ancienneté de la 1ère à la 4ème génération (1ère génération n’est plus
commercialisée)

Choix de 1ère intention = pilule OP de 2ème génération si la patiente ne présente pas de facteurs
risque embolique : tabac, âge>35ans, obésité et/ou antécédents thromboemboliques.
Pas d’argument aujourd’hui à prescrire une contraception avec la plus petite dose d’œstrogène
possible (actuellement les pilules de 3ème et 4ème génération sont déconseillées en 1ère
intention du fait d’un risque cardiovasculaire plus élevé)
Les « pilules »

Les progestatifs purs = uniquement un progestatif (« pilules micro dosées »)


Les pilules progestatives s’adressent aux patientes pour lesquelles l’utilisation des
oestroprogestatifs est à éviter (ou à discuter) ; tout en prenant en compte la tolérance des
patientes à ces molécules.

Oestroprogestatifs à éviter Oestroprogestatifs à discuter


Tabagisme, Hypertension artérielle, Diabète équilibré, dyslipidémie modérée,
obésité, antécédents de maladies valvulopathie non compliquée, migraines
coronariennes ou de thromboses ne s’aggravant pas sous oestroprogestatifs,
veineuses profondes, immobilisation varices ou antécédents familiaux de
prolongée, antécédents d’un cancer thromboses veineuses profondes
hormonodépendant, céphalées
importantes ou inhabituelles sous
oestroprogestatifs ;
hypercholestérolémie ou
hypertriglycéridémie (>3g/L), diabète
compliqué.
Instauration de la « pilule »
- Premier jour du cycle ou en relais d’une contraception hormonale oestroprogestative
: la contraception est immédiate.
- Relais d’une contraception hormonale progestative seule : utiliser une méthode
barrière (préservatif) durant les 7 premiers jours de prise.
- Quick Start c’est-à-dire à n’importe quel moment du cycle (méthode utilisable
uniquement si la femme n’est pas enceinte) : la contraception étant effective au
bout de 7 jours, il faut utiliser une méthode barrière (préservatif) durant les 7
premiers jours de prise.

• Si utilisation OK, réaliser


- un bilan métabolique (glycémie, cholestérol total et triglycérides) dans les 3
à 6 mois après le début de la contraception, puis tous les 5 ans si les
examens sont normaux et pas de clinique.
- un frottis cervicovaginal tous les 3 ans.
Contraception hormonale
hors voie orale
D’autres voies d’administration peuvent être proposés, notamment aux femmes ayant des
problèmes d’observance (oubli de pilule fréquent).
- Implant : Etonogestrel NEXPLANON® (implant sous-cutané)
Libération progressive de progestatif (seul) sur une durée de 3 ans maximum.
- Anneau vaginal ethinylestradiol + étonogestrel NUVARING®
Libération en continu d’un œstrogène et d’un progestatif.
Utilisation comme un tampon vaginal (à placer au fond du vagin) laissé en place 3 semaines suivie
d’une période libre de 1 semaine.
Dans la vie courante, des erreurs d’utilisation peuvent apparaître (notamment l’oubli de replacer
un nouvel anneau après une semaine libre).
- Dispositif transdermique ethinylestradiol + norelgestromine EVRA®
Libération en continu d’un œstrogène et d’un progestatif
Appliquer un patch par semaine pendant 3 semaines suivie d’une période libre de 1 semaine.
Dans la vie courante, les erreurs d’utilisation ou de manipulation font que l’efficacité de ce
moyen de contraception n’est que de 90% environ + contraception « visible » (peu utilisé).
Contraception hormonale d’urgence
« Pilule du lendemain »
= méthode de rattrapage à utiliser lorsqu'il y a eu un rapport sexuel non ou mal protégé (rupture
du préservatif, absence de contraception, oubli de pilule dans les 7 jours précédents le
rapport, vomissements et diarrhées après la prise du comprimé, décollement du patch,
expulsion de l’anneau vaginal…) = méthode de contraception « d'urgence » : elle est moins
efficace qu'une méthode régulière. Plus elle est utilisée tôt après le rapport, plus elle sera
efficace.
2 molécules aujourd’hui utilisables suivant un rapport sexuel non ou mal protégé :
Lévonorgestrel NORLEVO® : À utiliser dans les 72 heures (3 jours)
Ulipristal ELLAONE® : À utiliser dans les 120 heures (5jours)
Prise d’1 comprimé en 1 prise unique, (à répéter dans les 3 heures si vomissements)
Noter que l’on peut également utiliser le stérilet au cuivre comme contraception hormonale
d’urgence dans les 5 jours suivant le rapport sexuel non ou mal protégé.
Produits disponibles
Oestroprogestatifs oraux
= ethinyloestradiol (œstrogène) + progestatif de nature variable

- Dose ethinyloestradiol
- Nature du progestatif ≠
- Doses d’ethinyloestradiol fixes ou variables

• Faible dose d’ethinyloestradiol


- <50µg: « minidosées »
- 50µg: « normodosées »

• Progestatifs classés selon ancienneté de la 1ère à la 4ème génération:


noréthistérone, lévonorgestrel, norgestrel, désogestrel, gestodène, norgestimate,
drospirénone, chlormadinone

• Monophasiques (doses fixes tout au long du cycle); Bi-Tri-Quadriphasiques (doses


variables)
Oestroprogestatifs oraux
Remarque: les comprimés par voie orale se prennent 21 jours consécutifs,
suivis d’un arrêt de 7 jours entre 2 plaquettes ou pendant 28 jours et sans
arrêt pour les plaquettes de 28 comprimés (7 jours de placebo)
→ prise dite « discontinue »
Oestroprogestatifs oraux
Progestatifs seuls
• Progestatifs micro dosés oraux
- Pas de risque vasculaire ou métabolique
- Prise en continu (pas de semaine libre) et à heure fixe
Désogestrel CERAZETTE®
Lévonorgestrel MICROVAL®

• Progestatifs retard
- Injectables ou implantables
- Méthode d’exception
Médroxyprogestérone DEPO-PROVERA® (IM)
Etonogestrel NEXPLANON® (implant SC)
Progestatifs
• Progestatifs pour contraception d’urgence post-coïtale

Lévonorgestrel NORLEVO:
- 1 comprimé en 1 prise unique, à répéter dans les 3 heures suivantes en cas de
vomissements.
- À utiliser dans les 72 heures suivant un rapport sexuel non protégé

Ulipristal ELLAONE:
- 1 comprimé en 1 prise unique, à répéter dans les 3 heures suivantes en cas de
vomissements.
- À utiliser dans 120 heures (5jours) suivant un rapport sexuel non protégé

NB: Conseillés en cas de rapport sexuel non protégé survenant dans les 7 jours qui suivent un oubli
de contraceptif oestroprogestatif au-delà du délai admis de 12 heures, le risque étant maximal
en début et fin de plaquette (au-delà de 3 heures avec les progestatifs).
Effets indésirables
Interactions médicamenteuses
Contre-indications
Effets indésirables (1/2)
- Troubles digestifs
- Hyperpigmentation de la peau
- Rétention hydrique/oedèmes
- Céphalées (crises de migraine)
- Prise de poids
- Tensions mammaires
- Modifications de la libido
- Troubles de l’humeur
- Irrégularités menstruelles
- Saignements intermenstruels
- Acné vulgaire
- Augmentation du risque cardiovasculaire
Effets indésirables (2/2)
- Perturbation du métabolisme glucidique: Augmentation de la glycémie

- Perturbation du métabolisme lipidique


Estrogènes: ↑ TG et HDL-C, ↓ LDL-C
Progestatifs: effets inverses « en miroir » de type androgène (↓ VLDL et HDL-C)

- Modification de la Pression artérielle : ↑ la synthèse d’angiotensine et la pression


artérielle (élévation discrète ≤ 10 mm Hg et réversible à l’arrêt)

- Modification au niveau de la Coagulation: ↑ la synthèse du fibrinogène, des facteurs


VII, IX, X, et ↓ la synthèse de l’antithrombine III et de la protéine S inhibiteurs de la
coagulation  Effets « thrombogènes »
Risque cardiovasculaire (CV)
- Accidents coronariens (infarctus du myocarde) et vasculaires cérébraux
- Thromboses veineuses profondes (phlébites) et/ou embolies pulmonaires
- Cancers du col de l’utérus et du sein
NB:
- Risque augmente avec l’âge, en cas d’obésité, et lors de la première année de traitement (ou lors
de la reprise du traitement)
- Patchs augmentent le risque cardiovasculaire
- Progestatifs de 3ème génération

• Risque diminué avec les progestatifs seuls mais progestatifs ont d’autres effets
indésirables:
- irrégularités menstruelles +++, diminution des règles voire aménorrhée.
- Douleur, Tension et gonflement des seins
- Grossesse extra-utérine
- Kyste ovarien
Risque CV majoré
• Risque de thrombose veineuse majoré
- Immobilisation prolongée
- Intervention chirurgicale
- Antécédents familiaux de thrombose veineuse ou d’embolie pulmonaire
- Facteurs génétiques
- Déficit en antithrombine, protéine C ou protéine S et en cas de résistance à la
protéine C activée (mutation du facteur V dit de Leiden notamment)

• Risque de thrombose artérielle augmenté en présence d’un ou de plusieurs


facteurs de risque connus d’athérosclérose :
- Tabac
- Hypertension artérielle
- Diabète
- Hypercholestérolémie
Interactions médicamenteuses
induisant une perte d’efficacité

• Contre-indications: Rifampicine; millepertuis

• Associations déconseillées:
- Anticonvulsivants: phénobarbital, carbamazépine, oxcarbamazépine, phénytoïne,
fosphénytoïne, topiramate, primidone
- Antiinfectieux: rifabutine, rifampicine, griséofulvine
- Antirétroviraux: Nelfinavir,névirapine, ritonavir, lopinavir, efavirenz
Contre-Indications
• Cancers du sein, de l’utérus
• Hémorragies génitales non diagnostiquées
• Antécédents de thrombose veineuse ou artérielle
• Hypertension artérielle
• Cardiopathie
• Insuffisance coronarienne
• Insuffisance rénale chronique
• Affection hépatique sévère (progestatifs)
• Tumeur hypophysaire
• Accidents vasculaires cérébrales ou oculaires
• Hyperlipidémies
• Diabète
• Migraine avec aura
• Tabagisme important
• Grossesse
Conclusion- Stratégie de choix
• Rechercher toutes les situations où leur utilisation est à éviter
• Vérifier les interactions médicamenteuses: présence d’inducteurs enzymatiques
• Référence: association à base d’ethinyloestradiol, dosé de 30 à 50µg par comprimé et d’un
progestatif éprouvé tel que le lévonorgestrel ou la noréthistérone, administrée par voie
orale. Le risque cardiovasculaire augmente avec la dose d’ethinyloestradiol.
• Pas de différence entre les monophasiques ou bi-tri-quadri excepté qu’avec les
multiphasiques le risque d’erreur de prise est plus grand.
• Associations faiblement dosées en éthinyloestradiol (20µg ou moins) exposent à un plus
grand risque d’échec contraceptif, en cas d’oubli de prise, d’interactions médicamenteuses
et de troubles digestifs.
• Les contraceptifs dits de 3ème génération exposent à un plus grand risque de thromboses
veineuses par rapport à ceux contenant un progestatif plus ancien.
• Une méthode de contraception barrière type préservatif, doit être utilisée durant le premier
mois d’utilisation des pilules progestatives.
Médicaments des
troubles thyroïdiens
Généralités

• Glande thyroïde = glande endocrine placée devant les premiers anneaux de la


trachée, au-dessous du larynx, qui synthétise, stocke et secrète les hormones
thyroïdiennes: la T3, tri-iodothyronine et la T4, lévothyroxine.

• La synthèse des hormones thyroïdiennes est régulée par la thyréostimuline


hypophysaire (TSH), elle-même sous le contrôle de la TRH hypothalamique.

• Augmentation des hormones thyroïdiennes dans le sang responsable d’un


rétrocontrôle négatif par inhibition de sécrétion de TSH et de TRH.

• Hormones indispensables au développement fœtal, à celui du squelette et du SNC


(hypothyroïdie néonatale : crétinisme, nanisme).
Généralités
Autres effets

- Effets métaboliques
Complexes, en conjonction avec d’autres hormones : insuline, glucagon, cortisol,
catécholamines
Globalement :  métabolisme glucides, lipides, protides
 consommation en O2
 Calorigénèse

- Effets cardiovasculaires
Directs   contractilité et de la fréquence cardiaques
Indirects :  nombre et sensibilité des bêta récepteurs
Généralités
• Deux principales pathologies thyroïdiennes:
- Les hypothyroïdies = déficit de sécrétion des hormones thyroïdiennes dit
primaire en cas d’atteinte de la glande thyroïde (TSH élevée) ou
secondaire en cas de carence en TSH liée à une atteinte hypophysaire ou
hypothalamique (TSH normale ou basse).
Clinique: asthénie, prise de poids, bradycardie, hypothermie et sécheresse
cutanée, crampes musculaires, constipation.

- Les hyperthyroïdies = hyperfonctionnement de la glande thyroïde avec


augmentation de la sécrétion des hormones thyroïdiennes. TSH basse ou
indétectable. T4L augmentée la plupart du temps.
Clinique: Thyrotoxicose = fatigue, perte de poids avec appétit conservé,
tremblements, nervosité, thermophobie, hypersudation, palpitations et
tachycardie. Complications cardiaques ++
Généralités
Diagnostic :
- Dosage de la TSH seule en première intention ; ensuite T4 et T3
- Examens complémentaires (immunologiques, échographie et scintigraphie
thyroïdiennes...)
Médicaments disponibles
HORMONES THYROIDIENNES → hypothyroïdies
• Lévothyroxine (L-T4) LEVOTHYROX®, L-THYROXINE®
Une seule prise le matin à jeun.
• Liothyronine (L-T3) CYNOMEL®
En deux ou trois prises/jour.
• Association L-T4 et L-T3 EUTHYRAL®
Une seule prise le matin à jeun.
• Tiratricol per os (TEATROIS®)

ANTITHYROIDIENS DE SYNTHESE → hyperthyroïdies


•Carbimazole NEOMERCAZOLE®
•Thiamazole THYROZOL®
•Benzylthiouracile BASDENE®
•Propylthiouracile PRORACYL®
pendant les repas
Schémas thérapeutiques
HORMONES THYROIDIENNES → hypothyroïdies
-Posologie initiale chez le sujet non à risque: 25 à 100µg/j puis augmentation progressive
par paliers hebdomadaires de 25µg.
-Posologie initiale chez le sujet à risque: 12,5µg à 25µg/j puis augmentation progressive
par paliers hebdomadaires de 12,5 à 25µg toutes les 2 à 4 semaines.
-Surveillance clinique et biologique: TSH après 6 à 8 semaines de traitement ou après
modification de la posologie. Si TSH équilibré, dosage annuel.

ANTITHYROIDIENS DE SYNTHESE → hyperthyroïdies


-Traitement d’attaque pendant 1 ou 2 mois à fortes doses jusqu’à l’obtention d’une
hypothyroïdie biologique,
-Traitement d’entretien de 12 à 18 mois avec diminution progressive de la posologie de
l’antithyroïdien de synthèse en fonction des résultats cliniques et biologiques.
-Un betabloquant non cardiosélectif (propranolol) peut être associé en cas de
symptomes sévères.
NB: Association de l’ATS forte dose avec L-T4 pour compenser l’hypothyroïdie induite et diminution
progressive de l’ATS ensuite avant l’arrêt de tout traitement.
Pharmacocinétique
• Hormones thyroïdiennes
- Résorption rapide au niveau digestif
- Fixation protéique :
TBP (Thyroxin Binding Protein) :transporte 60% des T3 et T4 (affinité + importante)
TBPA (Thyroxin Binding PreAlbumin)
- Demi‐vie
T3 : 24 h, action rapide (max en qq h) mais brève (plusieurs adm/j)
T4 : 5-7j, action progressive et prolongée (1 prise/j)

• Antithyroïdiens de synthèse (ATS)


Pas à connaître
Effets indésirables
• Hormones thyroïdiennes
- Risque d’aggravation de certaines pathologies cardiaques: troubles du rythme,
insuffisance cardiaque, antécédents coronariens
- Hypercalciurie chez le nourrisson et l’enfant
- Effets indésirables de l’hyperthyroïdie en cas de surdosage.

• Antithyroïdiens de synthèse (ATS)


- Réactions cutanées allergiques, arthralgies, myalgies
- Troubles hématologiques: leucopénie et exceptionnellement agranulocytose
- Troubles hépatiques

• Pas d’Interactions Médicamenteuses entrainant des CI ou AD.


Précautions d’emploi
Hormones thyroïdiennes
- Résorption digestive est réduite par les sels de fer, le calcium, la colestryramine, les
antiacides, les topiques gastro-intestinaux, le sévélamer…
→ Prise espacée de celle de ces médicaments.

- Les hormones thyroïdiennes majorent l’activité des anticoagulants oraux avec risque
hémorragique accru: surveillance INR et adaptation posologie.

- Les inducteurs enzymatiques augmentent le métabolisme de la T3 et de la T4:


adaptation posologie des hormones thyroïdiennes.

Antithyroïdiens de synthèse (ATS)


- Contrôle NFS (avant début de traitement, hebdomadaire pendant les 6ères semaines de
traitement) et arrêt traitement si troubles hématologiques
- Contraception efficace
Contre-Indications
Hormones thyroïdiennes
-Cardiopathies décompensées
-Hyperthyroïdies

Antithyroïdiens de synthèse (ATS)


-Antécédents d’allergie ou d’agranulocytose à l’un des ATS
-Hémopathies sévères
-Cancer de la thyroïde TSH-dépendant
-Cholestase pour le thiamazole
Autres traitements
Inhibiteurs de la captation d’iodure

Potassium perchlorate AP-HP (100mg gélule)


Mécanisme d’action
Compétition avec les ions iodures et inhibition de la captation par glande thyroïde
Indication
Hyperthyroïdie liée à la prise d’iode
Exploration thyroïdienne des troubles de l’organification
Autres traitements
Iode

Solution de Lugol
Mécanisme d’action (à dose extraphysiologique)
Inhibition possible de la génération de H2O2 : Inhibition de la sécrétion des hormones
Diminution de la vascularisation de la thyroïde
Indication
Traitement préopératoire pour une thyroïdectomie (réduit la vascularisation)
Traitement d’urgence des crises aiguës thyrotoxiques (IV)
Maladie de Basedow avec exophtalmie oedèmateuse sévère
Principaux effets indésirables
Accidents allergiques (prurit, urticaire)
CI : Grossesse et allergie
Autres traitements
Iode radioactif: 131I

Mécanisme d’action :
Radioactivité émise par l’iode radioactif à dose thérapeutique détruit partiellement la glande
Temps de latence pour l’effet et peut être suivi d’une hypothyroïdie d’apparition tardive
(processus lent d’autodestruction de la glande)
Indication :
- Diagnostique : Exploration de la fixation d’iode par la thyroïde
- Thérapeutique : Certaines hyperthyroïdies et traitement post-opératoire du cancer
thyroïdien
CONCLUSION

- Plusieurs applications différentes

- Thérapie ciblée

- Faibles doses

- Médicaments à marge thérapeutique étroite

- Effets indésirables d’apparition fréquente et parfois graves


Merci de votre attention

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