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Ménopause
I. Introduction
II. La péri ménopause
III. La ménopause
IV. Traitement hormonal de la ménopause
V. Conclusion
VI. Auto-évaluation
OBJECTIFS
1. Différencier entre ménopause et insuffisance ovarienne
prématurée sur le planphysiopathologique.
2. Différencier là l’anamnèse et à l’examen physique la péri-
ménopause de la postménopause.
3. Rechercher à l’anamnèse et à l’examen physique les conséquences
à long terme de laménopause.
4. Planifier la prise en charge adéquate des signes de la péri-
ménopause.
5. Planifier la prise en charge thérapeutique adéquate d’une femme
ménopausée.
6. Justifier la prescription d’un traitement hormonal de la
ménopause.
7. Planifier le suivi d’un traitement hormonal de la ménopause.
I. Introduction
La ménopause est une période physiologique de la vie des femmes. Les conséquences à long terme de
la carence en œstrogènes sont les coronaropathies et l’ostéoporose. La prescription d'œstrogènes
corrige les troubles climatériques. Les contre-indications absolues au Traitement hormonal substitutif
sont réduites (cancer du sein et maladies thromboemboliques). L'information est essentielle dans ce
domaine où doivent se mettre en balance les avantages et les risques du THM avec une durée la plus
courte possible et une réévaluation de la balance bénéfices/risques tous les ans.
II. La préménopause
II.1. Définition
Il s’agit d’un état transitoire chez la femme de 40 à 50 ans, où s’éteint progressivement la
fonctionexocrine de l’ovaire, avec raréfaction des ovulations précédant leur disparition totale, tandis
quepersiste de façon incomplète et dissociée sa fonction endocrine. La pré ménopause est caractérisée
par une irrégularité des cycles, d’abord raccourcis puis allongés, une dysovulation puis une
anovulation, qui s’installe environ 5 ans avantl’interruption définitive desrègles, et parfois déjà
quelques bouffées de chaleur.
II.2. Déroulement
La pré ménopause peut elle-même être divisée en trois phases.
III.1. Définition
La ménopause est un phénomène naturel, qui survient en moyenne vers l’âge de 50 ans, défini par
ladisparition des règles (aménorrhée) depuis au moins un an, associée dans environ 50 % des cas à un
syndrome climatérique (bouffées vasomotrices).
Elle est dite naturelle (ou physiologique) si spontanée après 45 ans et tardive après 55 ans.
Elle est chirurgicale si elle résulte d’ovariectomie bilatérale ou iatrogène si radio/chimio-induite.
On parle de ménopause précoce, ou mieux d’insuffisance ovarienne prématurée (IOP), pour les
femmesqui sont ménopausées avant l’âge de 40 ans.La majorité des symptômes sont liés à une carence
estrogénique qui est secondaire à l’épuisement ducapital folliculaire ovarien.Cliniquement, la carence
estrogénique est associée aux bouffées de chaleur et à une sécheressevaginale. Du fait de l’absence
d’imprégnation estrogénique, l’endomètre ne peut proliférer, ce quiconduit à l’absence
d’hémorragiesde privation, spontanées ou après administration de progestatifs.Biologiquement, la
ménopause se caractérise par une diminution de l’estradiol plasmatique, associée àune élévation des
gonadotrophines, en particulier de la FSH
Malgré la définition, l’ovaire peut « re-fonctionner » pendant des périodes courtes après un an
d’aménorrhée de ménopause. C’est ce que l’on appelle la résurgence folliculaire.
La ménopause peut être plus précoce dans certaines familles (hérédité ?) si on fume, si on a eu une
ablation de l’utérus conservant les ovaires, si on est mal nourri (cela se voit dans les pays en
développement).
La ménopause peut être plus tardive dans certaines familles, mais aussi dans les pays à hauts revenus,
en cas d’obésité.L’âge de la ménopause ne varie pas, quels que soient l’âge de la puberté, le nombre
d’enfants, l’âge de la dernière grossesse, la prise ou non de pilule, la pratique ou non de techniques de
procréation médicalement assistée (induction de l’ovulation, FIV)..
III.2. Diagnostic
Le diagnostic est clinique : période d’aménorrhée de 12 mois consécutifs sans cause évidente chez une
femme de plus de 45 ans.Les signes climatériques (bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, sécheresse
vaginale…) sont inconstants et ne sont pas nécessaires au diagnostic.
- Pour s’assurer de l’arrêt des sécrétions estrogéniques sans attendre systématiquement un an
d’aménorrhée, surtout si la femme est symptomatique, et avant de mettre en place untraitement
hormonal, il est fréquent de proposer un test au progestatif
Si l’on évite le surdosage en estrogènes, une hémorragie de privation survient pendant la période
d’interruption dans seulement environ 20 % des cas. Ce saignement est fonctionnel, et donc ne justifie
pas d’exploration, alors que des saignements qui surviendraient pendant la période des 25 jours de
traitement devraient être considérés comme possiblement organiques et déclencher des explorations
(échographie pelvienne, hystéroscopie) à la recherche d’une cause (polype, cancer endométrial).
Certains proposent un traitement continu estroprogestatif pour éviter la survenue des règles. Mais des
saignements intercurrents peuvent survenir dans 40 à 70 % des cas, posant alors le problème de leur
organicité possible.
IV.4.2. Progestatifs
Leur prescription est obligatoire chez toute femme n’ayant pas été hystérectomisée et recevant une
thérapeutique estrogénique.
Les produits utilisés habituellement sont la progestérone naturelle (ou la rétroprogestérone) et les
dérivés de la 17-hydroxy-progestérone, les norprégnanes et les prégnanes. Les progestatifs dérivés de
la 19-nortestostérone doivent être évités compte tenu de leur effet androgénique délétère sur les
paramètres métaboliques.
III.6.1.1.Anamnèse
L’interrogatoire a comme objectifs de :
- confirmer la réalité de la ménopause (aménorrhée accompagnée de bouffées de chaleur depuisplus
d’un an) et apprécie l’importance des signes de carence estrogénique. Avant l’âge de 50
ans, et surtout avant 45 ans, il est nécessaire de confirmer le diagnostic de la ménopause par
un dosage de FSH et d’estradiol de façon à ne pas méconnaître une autre cause d’aménorrhée.
Un test au progestatif, s’il est négatif, confirme l’absence d’imprégnation estrogénique et, plus
que les dosages, est le garant de la réalité de la ménopause.
-Rechercher des contre-indications au THM : évaluer les facteurs de risque
cardiovasculaires(obésité,tabagisme,sédentarité,diabète,hyperlipidémie) et les antécédents
thromboemboliques veineux ou artériels ainsi que les antécédents personnels et familiaux denéoplasie
mammaire ou endométriale.
III.6.1.2.Examen physique
À l’examen clinique, outre la mesure du poids et de la pression artérielle, seront
systématiquementréalisés un examen gynécologique et une palpation des seins.
III.6.1.3.Examens complémentaires
Cet examen clinique sera complété systématiquement par une mammographie et un frottis
cervicovaginal.
La réalisation d’une échographie pelvienne, non obligatoire, est utile pour visualiser l’endomètre et la
présence d’éventuels myomes sous-muqueux (pouvant être à l’origine de saignements sous THM).
Il est utile de faire un dosage du cholestérol et des triglycérides, ainsi qu’une glycémie veineuse à jeun.
IV.6.2. Le THM en pratique
V. Conclusion
La ménopause est une période physiologique de la vie des femmes.Chez toutes les
femmesménopausées, et surtout celles ayant une contre-indication ou une nonindication aux
estrogènes, onn’oublierapas :
• le dépistage et la prise en charge des différents facteurs de risque cardiovasculaire, de façon à
limiter la survenue d’événements cardiovasculaires indésirables, favorisés par la carence estrogénique
chronique ;
• la promotion de l’exercice physique régulier, d’une alimentation riche en calcium et d’un
régime supplémenté en vitamine D afin de limiter les autres facteurs de risque d’ostéopénie et
d’ostéoporose ;
• un traitement local par estrogènes (ovules ou crèmes) afin de préserver une bonne trophicité
du tractus urogénital.L'information de la patiente est essentielle après mise en balance des avantages et
des risques du THMavec une durée recommandée la plus courte possible et une réévaluation de la
balancebénéfices/risques tous les ans.Chez les femmes en bonne santé qui ne présentent pas de
syndrome climatérique, ni de facteur de risque d'ostéoporose, l'administration d'un THM n'est pas
recommandée en raison d'un rapportbénéfice/risque défavorable.