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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire


UNIVERSITE CHRETIENNE DE KINSHASA
« U.C.KIN »

B.P.4742 Kinshasa II
Faculté de Médecine Humaine

TRAVAIL PRATIQUE DE GYNÉCOLOGIE


« LES TROUBLES DE LA MÉNOPAUSE »

Présenté par :
MUPEPE ANGATILA
MUSOLO TEKAKITALA
MUZAMA NGEBE
MWANZA SADI Promotion : deuxième doctorat
MWANZA MILOLO
NDIYA POKORO Corrigé par :
NDJENI ADOMBE Professeur Docteur MODIA O’yandjo
NDJORE IMWIME
NDOTONI MASOLOKELE
NGELE KAMANEJE
KENGUNYA KAMVA

ANNEE ACADEMIQUE :
2021-2022

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TROUBLES DE LA MÉNOPAUSE

1. Définitions
1.1. Ménopause
Du grec « menos » qui signifie mois et « pausis » qui signifie
cessation. La ménopause se définit donc comme la période de la vie
d’une femme où les règles (menstruations) s’arrêtent
définitivement. Elle fait suite à l’arrêt de sécrétion hormonale
(œstrogène et progestérone) par l’ovaire et de la formation d’un
ovule chaque mois.
1.2. Péri ménopause
Aussi appelée pré ménopause ou climatère, elle est la période
charnière avant la ménopause quand apparaissent les signes
cliniques et biologiques annonçant celle-ci. C’est généralement la
phase la plus symptomatique parce que les hormones sont
fluctuantes. Elle peut durer 2 à 4 ans et est caractérisée par des
cycles irréguliers et des symptômes désagréables.
1.3. Post ménopause ou ménopause confirmée
C’est la période qui suit la péri ménopause et se poursuit jusqu’à
la fin de l’existence.
1.4. Trouble de ménopause
La carence en œstrogènes associée à la ménopause, qui en soit
n’est pas une maladie, peut se manifester par des symptômes qui
affectent parfois la qualité de vie de la femme ménopausée. Ces
différents symptômes constituent les troubles de la ménopause.

2. Types de ménopauses
Il existe deux types de ménopause :
 La ménopause naturelle ;
 La ménopause artificielle : qui est le plus souvent chirurgicale
et plus rarement par irradiations ou chimiothérapie ;
 Il existe aussi des états ménopausiques transitoires induits
par chimiothérapie ou traitements par analogue LH-RH.

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3. Facteurs de la ménopause
Nous pouvons citer :
- L’âge (La moyenne d’âge de la survenue de la ménopause
spontanée est de 50ans. 90% des femmes sont ménopausées
entre 45 et 55ans. On parle de ménopause précoce avant
40ans et ménopause tardive après 55ans)
- Le tabagisme (par l’action anti œstrogène du tabac il y a
survenue plus précoce de la ménopause)
- La malnutrition
- Les hautes altitudes
- Radio et chimiothérapie
- Castration

4. Physiopathologie
4.1. Péri ménopause
Le passage de cycles menstruels réguliers à l’aménorrhée post
ménopausique n’est le plus souvent pas rapide mais il est
caractérisé par une période transitoire d’irrégularité des cycles.
Cette période transitoire, la péri ménopause, est de durée variable
d’une femme à une autre : en moyenne de 2 à 4ans.
La première modification physiologique est l’élévation de la
FSH alors que la LH reste normale au début et sera élevée
tardivement et sera moins marquée. Trois mécanismes sont
impliqués dans cette élévation :
- La diminution de l’inhibine ;
- La modification de la sensibilité hypothalamique au
rétrocontrôle de l’œstradiol ;
- La diminution de la sensibilité ovarienne aux stimulines
hypophysaires
La péri ménopause évolue schématiquement en 2 phases :
 La phase de déstabilisation caractérisée par l’insuffisance
lutéale et une hyperestrogénie relative ou absolue car la
fréquence des cycles anovulatoires et dysovulatoires
augmente ;

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 La phase de défaillance ovarienne caractérisée par
l’apparition de périodes plus ou moins longues d’hypo
œstrogénie ou de carence estrogénique
4.2. Post ménopause
Les œstrogènes
- La sécrétion des œstrogènes est effondrée et l’estrone devient
l’œstrogène le plus abondant ;
- Les sécrétions oestrogéniques ovariennes sont très faibles
mais ne sont pas nulles.
En post ménopause, la plupart des œstrogènes circulants
proviennent de la transformation périphérique des androgènes
surrénaliens, en particulier de l’androstènedione.
La progestérone
- Son taux est très faible en post ménopause, inférieur à celui
d’une phase folliculaire chez la jeune femme
Les androgènes
- Avant la ménopause, la testostérone et l’androstènedione
proviennent à moitié de la glande surrénalienne et à moitié
des ovaires ;
- Apres la ménopause, les taux des androgènes s’abaissent ;
- L’ovaire sécrète moins d’androgène en post ménopause mais
leurs taux sont moins abaissés que ceux des œstrogènes, ce
qui entraine une hyper androgénie relative ;
- Les androgènes surrénaliens, la déhydro-épi-androstérone
(DHA) et le sulfate de DHA, diminuent avec l’âge.
Avec l'avancement de l'âge, les structures fonctionnelles de l'ovaire
(follicules ovariens) régressent et sont remplacées par du tissu
conjonctif.
La ménopause résulte ainsi de l'épuisement progressif du capital
des ovocytes formés depuis la vie fœtale.
L'ovaire n'est plus capable de répondre à la stimulation par les
gonadotrophines. C'est la défaillance ovarienne qui est le
phénomène dont découle la ménopause.

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Les principales modifications de l'ovaire au cours de cette période
consistent en :
- Une diminution du nombre des follicules évolutifs ;
- Une augmentation du nombre des follicules involutifs
thécogènes ;
- Une fréquence élevée des ruptures folliculaires sans
transformation de la granulosa ;
- Une atrésie folliculaire globale avec une involution de tous les
constituants.
Au niveau de l'axe hypothalomo-hypophyso-gonadique,
l'épuisement progressif du capital des ovocytes à la ménopause est
accompagné d'un déficit en œstrogènes. La production d'œstradiol
(E2) s'effondre et le taux plasmatique devient inférieur à 50 pg/ml
; celle d'œstrone (E1) diminue, mais son taux plasmatique reste
notable : 45 pg/ml. Elle provient essentiellement de la conversion
périphérique des précurseurs androgéniques d'origine
surrénalienne, principalement de la delta-4-androstérone. Cette
conversion se fait surtout dans le tissu adipeux mais aussi dans le
muscle. La diminution des sécrétions oestrogéniques est la
réalisation d'un terrain propice aux différents troubles
caractérisant la ménopause.
La production des androgènes (déhydro-épi-androstérone,
androstérone et testostérone). Celle-ci baisse suite à la diminution
des sécrétions d'origine ovarienne et à la diminution de l'activité
surrénalienne.
Cependant, la diminution des hormones anti-androgènes (E2 et
progestérone) entraîne une augmentation de leur activité
périphérique et explique les manifestations cliniques de
virilisation. L'effondrement du taux de la progestérone et la 17-
hydroxyprogestérone
L'élévation des gonadotrophines FSH et LH. Elle est liée à la perte
du contrôle de l'hypophyse par les œstrogènes. La FSH s'élève de
façon importante mais constante. La LH s'élève de façon moindre
et son taux reste variable. Le rapport FSH/LH est supérieur à 1.
Une sécrétion très importante de la LH-RH. Celle-ci simule la
sécrétion des gonadotrophines

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5. Manifestations clinique et biologique de la ménopause
5.1. Péri ménopause
Les manifestations cliniques sont liées à l’état d’hyper œstrogénie
relative :
- Perturbation des cycles menstruels : les cycles deviennent
irréguliers et de durée anormalement allongée
(spanioménorrhée) ou écourtée ;
- L’apparition ou aggravation d’un syndrome prémenstruel :
prise de poids, mastodynies, gonflement abdominal, troubles
psychiques (anxiété, irritabilité, nervosité) ;
- L’apparition ou manifestation des pathologies oestrogéno-
dépendantes fréquentes à cet âge : métrorragies et/ou
ménorragie, fibromyomes, mastopathies bénignes)
5.2. Post ménopause ou ménopause proprement dite
Sur le plan clinique, la ménopause décrit deux tableaux : un
tableau muet et un tableau troublé.
 Ménopause muette
L’arrêt des règles est la seule anomalie constatée, elle concerne
25% des femmes.
 Ménopause troublée
Retrouvée dans 75% des cas et est caractérisée par les troubles
suivant :
- Aménorrhée secondaire ;
- Syndrome climatérique qui est la traduction clinique initiale
de la carence œstrogénique, il est inconstant et d’intensité
variable d’une femme à une autre et associe :
o Bouffées de chaleur. Symptôme le plus fréquent,
retrouvé dans 70% des cas. Elles sont d’intensité
variable et se traduisent par des sensations de chaleur
intense, brutale et transitoire accompagnée de rougeur
de la face et de tronc et des sueurs profuses. Elles sont
essentiellement nocturnes et participent aux troubles
du sommeil.
o Troubles neuropsychiques non spécifiques variant
d’une femme à l’autre (troubles de l’humeur, irritabilité,

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dépression, anxiété, asthénie, insomnies, les céphalées,
vertige, nervosité, perte de confiance en soi, etc.)
o Troubles sexuels (perte de libido, sécheresse vulvo-
vaginal pouvant être dyspareuniante)
o Signe d’hyper androgénie (acné, hypertrichose,
dermite séborrhéique de la face, état séborrhéique du
cuir chevelu)
o Autres signes comme prise de poids, douleurs
articulaires (souvent non prises en considérations car
encore méconnues), vieillissement cutané, perte d’éclat
de cheveux qui deviennent de plus en plus difficiles à
coiffer.
6. Para clinique
Le diagnostic de la ménopause est avant tout clinique. La pratique
d’un bilan hormonal par dosage des taux de FSH et de 17-bêta-
estradiol (E2) n’est justifiée que dans certaines indications :
- Doute ou difficulté de diagnostic (exemple d’une patiente
ayant subi une hystérectomie ; prise de contraception oestro-
progestative)
- Suspicion d’insuffisance ovarienne précoce (âge < 45ans)
Le profil hormonal diffère selon que la patiente est en péri
ménopause ou en ménopause confirmée.
Péri ménopause Ménopause
FSH  
LH Normale ou  
LH-RH  
Œstrogène  
Progestérone  

7. Prise en charge thérapeutique


7.1. Péri ménopause
Les troubles du cycle (métrorragie, ménorragie) représentent le
premier motif de consultation en péri ménopause. Il faut traiter
l’hyper œstrogénie relative c’est-à-dire c’est dû à l’insuffisance
lutéale qui est souvent à l’origine de saignement par hyperplasie
endométriale

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Le traitement repose donc sur la prescription des progestatifs per
os du 15ième jour au 25ième jour du cycle. On utilise les dérivés de la
19-norprogestérone (luterrylTM, surgestoneTM) ayant une activité
anti œstrogénique sans activité androgénique : leur action
atrophiante permet de réduire l’hyperplasie de l’endomètre
responsable de saignement.
7.2. Ménopause
Faut-il traiter la ménopause ?
En principe général, oui si la ménopause devient invalidante. Et les
troubles de la ménopause étant le reflet d'une insuffisance
œstrogénique, il est logique d'envisager l'opportunité d'un
traitement de substitution de manière à rétablir un équilibre
rompu. Il y a des médications hormonales (THS) et non hormonales
(TSNH) :
Le traitement hormonal de substitution permet d’agir de façon
satisfaisante sur l’ensemble des troubles de la femme ménopausée
en luttant contre la carence hormonale. Les deux principales cibles
du THS sont à long terme et à court terme :
- A long terme, la prévention de l’ostéoporose ;
- A court terme, lutter contre le syndrome climatérique
Modalités de prescription
Le principe est de palier à la carence hormonale en prescrivant un
œstrogène naturel associé à un progestatif. Le but du traitement
progestatif est de diminuer le risque d’hyperplasie et de cancer de
l’endomètre.
Les œstrogènes peuvent être administrés par voie orale, per
cutanée (crème), trans cutanée (patch) ou nasale. Les progestatifs
sont administrés par voie orale.
Surveillance clinique
- Evaluation de la tolérance et de l’efficacité du traitement sur
le syndrome climatérique ;
- Rechercher des signes de surdosage et/ou sous-dosage
oestrogénique ;
- Examen gynécologique en général (seins).

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La surveillance para clinique
Se fait à 3 puis 6 mois, surveiller :
- Cholestérol, triglycéride ;
- Glycémie à jeun ;
- Mammographie de dépistage qui doit être demandée tous les
deux ans.
Il faut évaluer chaque année l’intérêt du traitement.
8. Complications de la ménopause
L’ensemble de ces manifestations s’explique par la carence
hormonale principalement œstrogénique. Le traitement hormonal
substitutif (THS) permet généralement de lutter contre les effets de
la ménopause. Ici, nous allons énumérer quelques troubles de la
ménopause appareil par appareil.
Vulve et vagin
- Atrophie vulvo-vaginale
- Sécheresse de la muqueuse vulvo-vaginale
- Modification de la flore vaginale par modification du pH
vaginal. Ce qui accroît le risque d’infection
Fonction urinaire
Démasquage fréquent d’une incontinence urinaire d’effort
éventuellement associée à un trouble de la statique pelvienne
(prolapsus)
Utérus
- Atrophie utérine
- Atrophie endométriale
Seins
- Involution adipeuse des seins ;
- Baisse de la taille et de la pigmentation des mamelons ;
- Cancer (le surpoids et une ménopause tardive peuvent
augmenter le risque de cancer du sein)

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Poids
Prise de poids avec redistribution de la masse corporelle de type
androïde : augmentation de la masse grasse et la diminution de la
masse maigre. L’apparition de graisse au niveau abdominal expose
la femme au syndrome métabolique pouvant conduire à un
diabète, un accident vasculaire cérébral ou des complications
cardiovasculaires.
Système cardio-vasculaire
La protection vasculaire de la femme disparait à la ménopause.
Progressivement, le risque vasculaire de la femme ménopausée
rejoint celui de l’homme de même âge. Ceci est dû à la carence
œstrogénique et aux modifications du métabolisme lipidique et de
certains facteurs de la coagulation.
Il est à savoir que la ménopause est un facteur de risque
d’athérosclérose coronarienne et donc d’accident cardio-vasculaire
(1ère cause de décès chez les femmes françaises)
Os
L’ostéoporose : est un véritable problème de santé publique. Elle
est une complication redoutable de la ménopause. Elle est due à
une accélération brutale du processus physiologique de
déminéralisation osseuse liée au vieillissement.
L’ostéoporose post ménopausique s’explique par :
- Stimulation de l’activité de résorption osseuse ostéoclastique ;
- Baisse de l’activité ostéoblastique (oestrogéno-sensible) ;
- Baisse de la synthèse en collagène de type I ;
- Baisse de la résorption intestinale de Calcium
Chronologiquement, l’ostéoporose touche d’abord l’os trabéculaire
(vertèbres, poignet). L’ostéoporose corticale (fémur) est tardive.
Peau
Amincissement cutané avec déshydratation et perte d’élasticité
Autres
- Fonction cognitive : trouble de l’attention et de la mémoire

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- Troubles psychiques : anxiété, insomnies, irritabilité,
dépression
- Troubles sexuels : diminution de la libido, dyspareunie.

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Bibliographie
1. Cours de gynécologie U.C.KIN Prof. Dr. Alain MODIA O’yandjo
2. Syllabus de gynécologie UNIKIN Dr. MUTOMBO BALEKA, Dr.
WOLOMBY MOLONDO
3. Revue genesis
4. Santé.journaldesfemmes.fr
5. www.ameli.fr
6. www.msdmanuals.com

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