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CHAPITRE 18

DIAGNOSTIC DES AMENORRHEES

OBJECTIFS
1- Définir les aménorrhées
2- Citer les éléments de l’interrogatoire et de l’examen physique
à rechercher devant une aménorrhée primaire et secondaire
3- Décrire les étiologies des aménorrhées primaires et
secondaires en fonction du contexte clinique
4- Indiquer les examens complémentaires à demander en
fonction de l’orientation étiologique
5- Indiquer les principes thérapeutiques des aménorrhées.
CAS CLINIQUE
Une mère très inquiète, vient en consultation avec sa fille ; âgée de 18 ; pour explorer et
comprendre pourquoi jusqu’à cette âge la fille n’a pas eu encore ses premières règles. A l’examen
clinique, les caractères sexuels sont présents et normaux.

.Question N°1 : Quelle est la pathologie présentée par cette fille.

.Question N°2 : Quel renseignement qu’on doit chercher à l’interrogatoire pour orienter notre
démarche diagnostique.

.Question N°3 : Quelles sont les suspicions diagnostiques ?

A l‘examen gynécologique, on a trouvé un hymen bombé ; violacé avec présence d’une masse
douloureuse au toucher rectal

.Question N°4 : Quel diagnostic, on retenu ?

.Question N°5 : Quel est le traitement de cette pathologie

Réponses :
Question N°1 : Aménorrhée primaire
Question N°2 : La notion des douleurs pelviennes cycliques.
Question N°3 : Imperforation hyménale, diaphragme vaginal, aplasie cervico-isthmique avec un
utérus fonctionnel.
Question N°4 : Imperforation hyménale.
Question N°5 : Incision cruciforme de l’hymen.

Introduction/ définition :

L'aménorrhée est l'absence de ces menstruations. Elle peut être physiologique en cas de grossesse,
d'allaitement ou de ménopause. On en distingue deux types :
• l'aménorrhée primaire : qui est définie comme une absence de règles après l'âge de 15 ans avec
développement normal des caractères sexuels secondaires ;
•l'aménorrhée secondaire : consiste dans l'absence de règles pendant 3 mois en cas de cycles
menstruels réguliers ou pendant ≥ 6 mois en cas de règles irrégulières .
On parle également d'aménorrhée primo secondaire en cas d'un unique épisode menstruel suivi d'une
aménorrhée.
L’absence des règles est physiologique, pendant la grossesse, la lactation et la ménopause.

Ne pas confondre
Il ne faut pas confondre :
Impubérisme et aménorrhée primaire : l’impubérisme est l’absence de développement des
caractères sexuels secondaires (développement des glandes mammaires, pilosités pubienne et
axillaire). Il n’y a alors jamais eu de sécrétion œstrogénique. L’aménorrhée primaire peut
s’accompagner ou non d’un impubérisme ;
L’anovulation et aménorrhée : une femme peut avoir des cycles ovulatoires sans règles (exemple :
en cas d’absence d’utérus) ou avoir des cycles anovulatoires avec présence de règles.
Démarche diagnostique :

Aménorrhée primaire

Interrogatoire:
 Recherche les antécédents familiaux :
- Age de la puberté maternelle ou chez les sœurs
- La notion d’infertilité

 Les antécédents personnels :


- les pathologies médicales : traumatisme crânien, méningite, tuberculose, diabète,
endocrinopathie ;
- les antécédents chirurgicaux : appendicite ± compliquée, cure de hernie inguinale ;
- les traitements : chimiothérapie, corticothérapie, radiothérapie ;
- l’âge d’apparition des différents stades de développement mammaire,
- l’étape du développement pubertaire spontané : développement mammaire et de la
pilosité, courbe de croissance ;
- les signes d’accompagnement : douleurs cycliques, anosmie, troubles visuels, céphalées ;
- un éventuel déséquilibre du comportement alimentaire ;
- le profil psychologique et le mode de vie : sport de haut niveau, stress, choc affectif.

Examen clinique:
 Examen Général : Il permet de noter :
- la taille, le poids et le rapport staturo-pondéral (maigreur, obésité ?) ;
- le développement de la pilosité, des seins (Figure 1 : stades pubertaires de Tanner )
- une dysmorphie parfois évocatrice d’un syndrome particulier ;
- l’existence de signes d’hyperandrogénie (acné, séborrhée, hirsutisme, signes de virilisation
tels que les golfes frontaux, une voix rauque) ;
- l’existence de signes de dysthyroïdie, de dysfonctionnement surrénalien.
 Examen gynécologique : Il est réalisé à vessie vide, en procédant par :
Une inspection de la vulve : pilosité, aspect des petites et grandes lèvres, taille du clitoris,
abouchement de l’urètre, perméabilité de l’hymen ;
un examen au spéculum (de vierge chez la jeune fille) pour vérifier la présence d’un vagin, d’un col
utérin ;
Parfois, un toucher rectal, permettant de vérifier l’existence d’un utérus, de percevoir une éventuelle
masse ovarienne latéro-utérine ou d’un hématocolpos (rétention du sang menstruel dans le vagin par
imperforation hyménéale ou diaphragme vaginal complet ou hémivagin borgne).

 On recherchera :
Une galactorrhée ;
Des signes d’hyper androgénie : pilosité pubienne losangique descendant sur les cuisses, hypertrophie
clitoridienne ;
Des signes d’imprégnation œstrogénique : muqueuse vaginale trophique, glaire cervicale présente.

Figure 1 : les stades de développement selon la classification de Tanner


Les examens complémentaires :

 L’échographie pelvienne par voie sus pubienne : vérifie la présence et les caractéristiques
de l’utérus et les deux ovaires.
Les caractéristiques échographiques d’une femme pubère sont les suivantes : la longueur de l’utérus
est supérieure à 35 mm, avec une inversion du rapport corps sur col, tant pour la longueur que pour
l’épaisseur. L’imprégnation ostrogénique de l’endomètre permet de voir la ligne de vacuité. Les
ovaires ont un grand axe supérieur à 30 mm avec présence de follicules. (Figure 2)
Cet examen pourra être complété par une IRM pelvienne en cas de doute diagnostique sur une
malformation utéro-vaginale.

Figure 2 : Aspects échographiques de l’utérus. (a) utérus pubère : le fond est plus large que le
col (RCC >1) (flèches) et on peut voir une ligne de vacuité (tête de flèche). (b) utérus pré-pubère
: sa forme est tubulaire, le fond est plus fin que le col (RCC<1)On ne visualise pas la ligne de
vacuité.
Référence de l’image : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01371881/document

 Les radiographies du squelette :Radiographie de la main

La radiographie de la main est prescrite en cas d’impubérisme associé à l’aménorrhée primaire. Elle
permet de définir l’âge osseux. Le sésamoïde du pouce apparaît pour un âge osseux de 13 ans

 Un bilan hormonal :

- FSH, LH

Le dosage plasmatique de la FSH permet de situer le niveau de l’atteinte de l’axe gonadotrope :


atteinte centrale en cas de FSH basse, atteinte ovarienne si la FSH est élevée.

- Prolactine
Le dosage de la prolactinémie est réalisé pour rechercher un adénome hypohysaire (taux de prolactine
élevé)

 Un dosage plasmatique des androgènes (testostérone, Δ4-androstènedione, 17α-


hydroxyprogestérone (OHP), sulfate de déhydroépiandrostérone (SDHEA)) sera demandé s’il
existe des signes d’hyperandrogénie clinique
 Par ailleurs, l’indication d’un caryotype dans ces cas doit être facile.

Aménorrhée secondaire

L’interrogatoire:

Une grossesse doit toujours être éliminée, même si l’aménorrhée date de plusieurs mois.
L’interrogatoire doit préciser :
- Son mode d’installation (brutal ou précédé de spanioménorrhée) et son ancienneté ;
- les circonstances d’apparition : post-obstétrical, post-chirurgical ;
- la nature des cycles antérieurs : irrégularité, longueur, abondance des règles ;
- l’existence de signes d’accompagnement : algies pelviennes cycliques ou non, céphalées,
troubles visuels, galactorrhée, mastodynies, bouffées de chaleur, modification de la
pilosité ;
- les antécédents gynéco-obstétricaux : IVG, curetage récent, accouchement, suites de
couches, conisation, myomectomies, césariennes ;
- la prise de thérapeutique : chimiothérapie, radiothérapie, œstroprogestatifs,
neuroleptiques,
- le mode de vie : variation importante du poids, choc affectif, stress, sport de haut niveau.
- Une maladie endocrinienne ou chronique pouvant retentir sur l’axe gonadotrope, le
fonctionnement ovarien.

- L’existence de bouffées de chaleur fera suspecter une insuffisance ovarienne.

L’examen clinique:

 Examen Général : Il permet de noter :


- la taille, le poids et le rapport staturo-pondéral (maigreur, obésité ?) ;
- l’existence de signes d’hyperandrogénie (acné, séborrhée, hirsutisme, signes de virilisation
tels que les golfes frontaux, une voix rauque) ;
- L’inspection recherche des signes d’imprégnation oestrogénique (trophicité des
muqueuses génitales, acné, alopécie…)
- l’existence de signes de dysthyroïdie, de dysfonctionnement surrénalien.
 Examen gynécologique :
- Un examen au spéculum recherche une cause mécanique d’aménorrhée (sténose du col par
exemple).
- Le toucher vaginal apprécie la taille de l’utérus et des ovaires et recherche une masse
pelvienne L’examen mammaire est systématique ainsi que la réalisation d’un frottis
cervico-vaginal de dépistage.
Le reste de l’examen physique est orienté par le contexte clinique.

Les examens complémentaires :

 L’échographie pelvienne par voie sus pubienne : vérifie la présence et les caractéristiques
de l’utérus et les deux ovaires (ovaires poly kystiques).

 Un bilan hormonal : (Figure 4)


- FSH-LH :Le bilan hormonal de première intention comportant le dosage sérique de l’HCG
(permet d’écarter une grossesse) FSH, LH

- Prolactine
Le dosage de la prolactinémie est réalisé pour rechercher un adénome hypohysaire (taux de prolactine
élevé)
- Un dosage plasmatique des androgènes (testostérone, Δ4-androstènedione, 17α-
hydroxyprogestérone (OHP), sulfate de déhydroépiandrostérone (SDHEA)) sera demandé
s’il existe des signes d’hyperandrogénie clinique

 Une courbe ménothermique est facilement demandée, elle permet de confirmer la présence
d’une ovulation. Elle peut être biphasique, plate ou monter une insuffisance devant un plateau
court

 Un test au progestatif
Il consiste en l’administration d’un progestatif pendant dix jours : le test dit positif si surviennent des
règles dans les 5 jours suivant l’arrêt du progestatif. Ce test qui rend compte de l’imprégnation par les
oestrogènes de l’endomètre, est au contraire négatif lorsque la carence oestrogénique est sévère et ceci,
indépendamment de sa cause
Figure 3 : Test à la dydrogestérone (également appelé test au progestatif).
Le test est positif si les menstruations surviennent dans les 5 jours suivant l'arrêt de la
dydrogestérone. SOPK : syndrome des ovaires poly kystiques.

Figure4 : Orientation diagnostique devant un trouble du cycle


CAS CLINIQUE
Une mère très inquiète, vient en consultation avec sa fille ; âgée de 18 ; pour explorer et
comprendre pourquoi jusqu’à cette âge la fille n’a pas eu encore ses premières règles. A l’examen
clinique, les caractères sexuels sont présents et normaux.

.Question N°3 : Quelles sont les suspicions diagnostiques ?

A l‘examen gynécologique, on a trouvé un hymen bombé ; violacé avec présence d’une masse
douloureuse au toucher rectal

.Question N°4 : Quel diagnostic, on retenu ?

.Question N°5 : Quel est le traitement de cette pathologie

Diagnostic étiologique :

Aménorrhées primaires

caractères sexuels secondaires normaux :


1. Les malformations de l’appareil génital
Un développement pubertaire complet et un âge osseux>15 ans doivent faire considérer le
fonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophysaire comme normal
La grossesse est éliminée par l’interrogatoire, l’examen clinique et le dosage de ßHCG plasmatique,
on s’oriente alors vers les causes suivantes.
Il y a les malformations douloureuses de l’appareil génital : En empêchant l’extériorisation des règles
par obstacle mécanique, ces malformations sont à l’origine de rétentions douloureuses.
a-1imperforation hyménale :
Suspectée devant des douleurs pelviennes cycliques chez une jeune fille après puberté.
L’examen physique montre un hymen tendu, violacé parfois bombant, le toucher rectal peut percevoir
une masse vaginale. L’échographie pelvienne recherche un hématocolpos, une hématométrie voire un
hémopéritoine.
b-Diaphragme vaginal
Il est plus fréquent au tiers inférieur du vagin. Il rarement complet et laisse le plus souvent un petit
passage. Le diaphragme vaginal complet est responsable d’un hématocolpos. Le diagnostic est posé à
l’examen au spéculum ; letraitement est chirurgical.
c- Aplasie vaginale avec utérus fonctionnel
Malformation exceptionnelle, le diagnostic est clinique et échographique voire coelioscopique. Le
traitement chirurgical peut parfois restaurer la capacité de reproduction si l’utérus est normal.
Malformations non douloureuses de l’appareil génital :
d- Syndrome de Rokitansky Kuster Haüser
Il s’agit d’une agénésie mullérienne. La patiente est de phénotype féminins mais avec une aplasie de
l’utérus des 2/3 supérieurs du vagin ; ainsi le vagin n’est présent que dans son 1/3 inférieur. Le
diagnostic est évoqué à l’examen devant une vulve normale, un hymen qui parait normal mais il
n’existe qu’une cupule vestibulaire contre laquelle de doigt vient buter. L’utérus n’est pas perçu par le
toucher rectal. Le diagnostic est confirmé par l’échographie. Il faut systématiquement rechercher des
anomalies rénales associées.
La reconstruction vaginale est accessible à la chirurgie
e- Aplasie du canal cervico-isthmique
2. Tuberculose génitale pré pubertaire :
L’examen gynécologique est normal. La prise d’oestroprogestatifs n’induit pas d’hémorragie de
privation. Les dosages plasmatiques de FSH ; LH ; E2 plasmatiques sont normaux. La biopsie de
l’endomètre sous hystéroscopie fait le diagnostic. Il faut rechercher d’autres atteintes tuberculeuses
chez la patiente et son entourage.

3. Syndrome des testicules féminisants :


Ce sont des individus de génotype 46XY, porteurs de testicules et de phénotype féminin. Le
mécanisme en cause est une anomalie des récepteurs à la testostérone entrainant une insensibilité aux
androgènes. C’est une maladie héréditaire récessive liée au chromosome X. l’absence de pilosité
pubienne et axillaire doit attirer l’attention. Le vagin est cours, lesgonades sont intra abdominales
parfois inguinales. L’absence d’utérus à l’échographie et le caryotype masculin confirment le
diagnostic. Le bilan hormonal montre une FSH normale et LH augmentée, la testostéronémie est 2 à 4
fois plus élevée que celle des hommes normaux alors que l’oestradiolémie atteint des chiffres
féminins. La biopsie cutanée montre l’absence de récepteurs aux androgènes. Le risque de
transformation maligne des testicules justifie une castration
4. Aménorrhée d’origine supra-hypothalamique :
En rapport avec une anomalie de la pulsatilité de la Gn–RH. Cette pulsatilité n’est pas essentielle au
développement des caractères sexuels secondaires dépendant des oestrogènes qui peuvent être
présents.
5. Mutation in activatrice du gène du récepteur de la LH
Cela induit chez la femme une résistance ovarienne à la LH. Ces patientes sont spontanément
infertiles, leur utérus est hypoplasique, leurs ovaires de taille normale avec de nombreux follicules au
stade antral.
Caractères sexuels secondaire absents

a-Sésamoide absent : retard pubertaire simple


Associe un retard de croissance à un infantilisme, FSH et LH sont basses (car l’axe hypothalamo-
hypophysaire est en sommeil). Les Causes sont nombreuses : carences nutritionnelles, néphropathies
chroniques, malabsorption, traitement corticoïde prolongé, hypothyroïdies frustes.
Il faut éviter de prescrire un traitement hormonal qui bloque l’axe et aggrave le retard. La surveillance
doit se faire régulièrement tous les trois mois par dosage de l’oestradiolémie, FSH, LH ainsi que par
un test à la LH-RH dont la positivité assure la guérison
b- Sésamoide présent : impuberisme
b-1- hypogonadisme hypergonadotrope-acquis
Conséquence d’une castration ou de lésion post-radiques ou chimiothérapie prépubertaire.
b-2- hypogonadisme hypergonadotrope congénital

 Dysgénésies gonadiques : Syndrome de Turner


Il associe une petite taille, un thorax en bouclier, un pterygium colli, un cubitus valgus et des
anomalies viscérales (rein, coeur +++). L’utérus et le vagin sont présents mais immatures. Ils peuvent
répondre normalement aux stimuli oestrogéniques en cas de substitution hormonale. Les Ovaires sont
Classiquement réduits à des bandelettes fibreuses parfois visibles en échographie Le diagnostic est
confirmé par le caryotype : monosomie X(45,X0), mais la moitié ont une mosaïque (45,X0/46,XX)ou
une anomalie de structure d’un X avec des niveaux d’atteinte qui peuvent aller de l’absence totale de
symptôme à l’aménorrhée primaire. Le traitement repose sur la substitution oestro- progestative
permanente afin d’améliorer le pronostic statural, de provoquer et compléter le développement
pubertaire.

 Autres dysgénésies gonadiques : Sont plus rare, et sont caractérisées par une taille variable,
un impubérisme, l’absence d’ovaires et la présence de matériel génétique appartenant au
chromosome Y. Ce fragment de chromosome avec parfois le chromosome Y complet implique
la présence de tissu testiculaire comportant un risque de cancérisation. Il s’accompagne
d’ambigüité sexuelle à des degrés divers mais pas de dysmorphie. Le caryotype est 46, XX ou
46XY.
b-3 hypogonadisme hypogonadotrope :
Les formes acquises sont expliquées par les antécédents de radiothérapie ou chirurgie de la région
hypothalmo-hypophysaire, tumeur…. Ce sont les formes congénitales qui sont plus difficiles à
diagnostiquer. On peut en citer le syndrome de Kallman Demorsier qui associe une agénésie de
l’hypothalamus antérieur et des lobes olfactifs (entrainant une anosmie), différentes mutations
génotypiques (inhibitrices du récepteur de la Gn-RH, de certaines sous-unités de gonadotrophines).
Les taux plasmatiques de l’oestradiol, LH et FSH sont bas les ovaires ont un aspect prépubertaire de
petite taille et sans follicules. Le traitement repose sur une substitution oestro-progestative afin de
permettre un développement pubertaire satisfaisant. Pour obtenir une ovulation, on peut utiliser une
pompe à Gn-RH ou une stimulation ovarienne directe par gonadotrophines.
Caractères sexuels secondaire virilisés

a-Tumeurs virilisantes
Un virilisme important est associé à une hypertrophie clitoridienne. Il peut s’agir :
-d’une tumeur virilisante de l’ovaire (arrhénoblastome). Il existe une masse pelvienne au toucher rectal
et l’échographie confirme sa présence et son caractère organique ; La testostéronémie est très élevée.
-D’une tumeur virilisante de la surrénale : cliniquement on peut percevoir une masse lombaire. Le
diagnostic est orienté par l’élévation des 17 céto-stéroïdes et de la DHEA.
Le traitement consiste à pratiquer l’exérèse de la tumeur parfois associée à la chirurgie plastique
vulvaire. Le pronostic est lié au type histologique.
b- Hyperplasie congénitale des surrénales
Ces patientes, de génotype 46XY ont des signes de virilisation. Ce sont des blocs enzymatiques
congénitaux : déficit en 21 hydroxylase (le plus fréquent), 11ß hydroxylase, 3-ßOH déshydrogénase.
Ces anomalies sont le plus souvent diagnostiquées dès la naissance. En revanche, les mutations du
gène de la 21 hydroxylase sont des blocs enzymatiques de la testostérone et 17OH progestérone
confirment le diagnostic. Le traitement repose sur la corticothérapie qui freine l’hyperandrogénie et
permet d’obtenir des grossesses.

c-dystrophie ovariennes (ovaires polykystiques)


Elles entrainent rarement une aménorrhée primaire, le plus souvent il s’agit d’une aménorrhée
secondaire.

Aménorrhées secondaires

Aménorrhée d’origine utérine

1-Les sténoses cervicales :


La persistance de l’activité cyclique ovarienne est à l’origine d’une hématométrie avec des douleurs
pelviennes cycliques associées à une aménorrhée. Ces sténoses sont iatrogènes secondaires le plus
souvent à une conisation, électrocoagulation, cryochirurgie ou traitement par laser.

2- Les synéchies utérines :


Succédant aux curetages ou aux endométrites (tuberculose post-pubertaire) qui peuvent ne concerner
que l’isthme utérin. Elles peuvent également être la conséquence des endometrectomies réalisées sous
hystéroscopie pour méno-métrorragies. Le traitement est la cure de synéchie sous hystéroscopie
3- L’ atrophie endométriale :Peut-être secondaire à la prise d’une pilule, entrainant une aménorrhée
secondaire

Aménorrhée d’origine ovarienne

1. Ménopause précoce ou insuffisance ovarienne prématurée


Définie par l’arrêt des cycles ovariens associé à une aménorrhée primaire ou secondaire d’au moins
quatre mois et deux dosage à un mois d’intervalle de FSH>40mUl/ml avant l’âge de 40 ans.
Elle est la conséquence de l’accélération d’un processus naturel : l’atrésie ovocytaire
L’insuffisance ovarienne prématurée survient chez 1 à 2 % des femmes. Les causes peuvent être des
anomalies génétiques comme les anomalies des récepteur à la FSH, le syndrome du X fragile et les
anomalies chromosomiques principalement du chromosome X ; certaines anomalies enzymatiques
comme les galactosémies, certaines infections virales et les causes auto-immunes.
Les causes iatrogènes sont la radiothérapie, la chimiothérapie et la chirurgie. La grande majorité des
insuffisances prématurées reste idiopathique.

2. Dystrophies ovariennes ou syndrome des ovaires polykystiques


Cause fréquente d’anovulation. Cliniquement, l’histoire associe depuis la puberté des irrégularités
menstruelles suivies d’aménorrhée avec acné, hirsutisme, surpoids et parfois acanthosis nigricans.
L’échographie montre deux gros ovaires avec de nombreux petits kystes et une hypertrophie du
stroma. La biologie montre une LH très élevée, une hyperandrogénie présente chez la moitié des
patientes qui se traduit par l’augmentation de la.4androsténédione et testostérone.
Les formes pauci-symptomatiques sont fréquentes et peuvent se limiter à une anovulation chronique
sans hyperandrogénie clinique ou biologique.
3. Tumeurs ovariennes virilisantes
Sont rares, peuvent donner un tableau d’aménorrhée secondaire avec des signes d’hyperandrogénie. Le
diagnostic est évoqué devant les taux élevés de la testostérone et 4androsténédione. L’imagerie peut
être négative si la tumeur est de petite taille, dans ces cas le cathétérisme des veines ovariennes avec
mesure des androgènes de chaque coté recherche une asymétrie de sécrétion afin d’orienter l’exérèse
chirurgicale.

4. Ovaires résistants aux gonadotrophines


Le tableau clinique et biologique est celui d’une insuffisance ovarienne prématurée. Les follicules sont
bloqués au même stade de maturation et résistent aux injections de gonadotrophines.

Aménorrhée d’origine hypophysaire

1- Syndrome de Sheehan
Il réalise dans sa forme complète, une insuffisance hypophysaire globale : panhypopituitarisme par
nécrose ischémique du lobe antérieur de l’hypophyse secondaire à un accouchement hémorragique.
Cliniquement, on relève une absence de retour des couches, une absence de montée laiteuse, une
asthénie, altération de l’état général et dépilation. Le bilan biologique montre l’atteinte des différentes
sécrétions de l’antéhypophyse.
Le traitement est substitutif : oestro-progestatif, hydrocortisone et extraits thyroïdiens

2- Tumeurs de l’hypophyse
Elles entraient une aménorrhée par compression ou par destruction des cellules hypophysaires. Le
syndrome tumoral est souvent au premier plan. Le pronostic est lié à la tumeur.
Adénomes sécrétants :
*Adénomes à prolactine
L’aménorrhée s’accompagne d’une galactorrhée. Le syndrome tumoral comporte des céphalées et des
troubles visuels. La prolactinémie est > 100 mg/ml.
Le diagnostic est évoqué par le scanner et l’IRM. Le fond d’oeil et le champ visuel sont obligatoires.
Le traitement est médico-chirurgical.
*Autres adénomes : Adénome à GH/ Adénomes à ACTH/ Adénomes thyréotropes
Adénomes non sécrétants : Ils sont responsables d’une insuffisance gonadotrope sans syndrome
d’hypersécrétion hormonale hypophysaire.
3- Hyperprolactinémies fonctionnelles :
Elles entrainent une aménorrhée secondaire avec galactorrhéeLa prolactinémie est modérément élevée
< 100mg/ml. La selle turcique est normale.
Il s’agit d’une le plus souvent d’une hyperprolactinémie iatrogène : antidépresseurs, neuroleptique,
sulpiride, méthyldopa. L’arrêt de ces médicaments entraine une normalisation de la prolactine
Par ailleurs certaines maladies générales (sarcoïdose, hémochromatose, histiocytoseX ….) peuvent
s’accompagner d’une hyperprolactinémie.

Aménorrhée d’origine hypothalamique et supra-hypothalamique

Elles sont le plus souvent fonctionnelles, mais après avoir éliminé une cause tumorale.

 Aménorrhée par anorexie mentale :


L’anorexie mentale est une pathologie psychiatrique associant des conduites alimentaires
pathologiques et des conséquences somatiques de cette conduite comme l’amaigrissement et
l’aménorrhée.
Elle touche 1 à 2% des adolescentes. Les troubles du comportement alimentaire ne sont par tant
l’anorexie mais restriction active de l’alimentation.
Le rôle de la mère est primordial : omniprésente, elle a une personnalité anxlophobique.
Les taux plasmatiques de FSH et LH sont effondrés.
Le traitement repose sur la reprise des habitudes alimentaires, une psychothérapie avec isolement du
milieu familial. L’aménorrhée disparaitra lorsque la masse graisseuse aura retrouvé le seuil nécessaire.

 Aménorrhée des sportives de haut niveau


L’exercice physique intense fait perdre la pulsatilité physiologique de la Gn-RH et donc celle de la LH
et FSH ; Elle doit rester un diagnostic d’élimination.

 Aménorrhée post-pilule
Définie par l’absence de retour des règles trois mois après arrêt de la contraception orale. Il convient
d’abord d’éliminer une grossesse et une hyper prolactinémie. Un test aux progestatifs permet de
s’assurer de la bonne imprégnation oestrogénique. Un traitement progestatif séquentiel est prescrit, si
les cycles ne reprennent pas on peut s’aider de la prescription de citrate de clomifène.

 Aménorrhée psychogène
L’interrogatoire trouve un facteur déclenchant : choc psychoaffectif, situation conflictuelle.
L’examen clinique et le bilan hormonal sont normaux. Le pronostic est bon.
Message clé

*Le test au progestatif (le plus souvent à la dydrogestérone) est le premier à réaliser
devant toute aménorrhée dans le but de déclencher une hémorragie de privation.

*Un bilan hormonal couplé à une échographie pelvienne doit être réalisé devant un
trouble du cycle.
*L’aménorrhée est un symptôme.
Elle doit imposer une démarche diagnostic confrontant les données du bilan
gynécologique, endocrinien, neuro-hypothalamo-hypophysaire, général et
psychologique

* Le diagnostic étiologique constitue l’étape fondamentale.


* Le trainement varie en fonction de l’étiologie.

QCM AUTO-ÉVALUATION
Instruction: Choisir la (ou les) réponse(s) correcte(s)

1. Les caractéristiques échographiques d’une femme pubère sont:


A. Longueur de l’utérus > 35 mm
B. Absence de la ligne de vacuité
C. Les ovaires ont un grand axe > 30 mm
D. Absence de follicules
E. Les ovaires ont un grand axe< 20 mm

2. Parmi les étiologies des aménorrhées primaires :


A. Imperforation Hyménale
B. Synéchie utérine
C. Tuberculose génitale
D. Diaphragme vaginale
E. Adénome à prolactine

QCM Réponses et explications


1. La réponse estlettre(s) A et C
2. La réponse est lettre(s) A . C ,D et E

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