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Sémiologie

Sémiologie de l’appareil génital

Principaux symptômes en gynécologie


Modifications physiologiques de la grossesse

Objectifs spécifiques A la fin de ce cours l'étudiant doit être capable de :

Dresser une conduite à tenir devant une plainte fonctionnelle


Savoir établir une conduite à tenir diagnostique devant une plainte
fonctionnelle en gynécologie
Définir les symptômes les fréquents en gynécologie

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Principaux symptômes en gynécologie

I. Introduction
La patiente peut consulter pour apparition de signes fonctionnels exprimés ou
tirés le plus souvent par l’interrogatoire par exemples des saignements génitaux
anormaux ou des douleurs pelviennes…

Ces troubles peuvent être d’origine organique ou fonctionnelle.

II. Conduite à tenir devant une plainte fonctionnelle

1- Faire le diagnostic positif

Devant une plainte fonctionnelle, il faut faire toujours le diagnostic positif qui repose
en grande partie sur les données de l’interrogatoire et de l’examen clinique de la
patiente qui vont amener, dans certains cas, à réaliser ou à demander des examens
complémentaires ciblés permettant d »affirmer ou d’infirmer le diagnostic clinique.

Par exemple, une patiente peut consulter pour un saignement génital, ce sang peut
en fait parvenir de la sphère génitale, urinaire ou digestive ; des signes fonctionnels
tirés de l’interrogatoire peuvent attirer notre attention vers l’origine exacte du
saignement, parfois on n’affirme le diagnostic que par l’examen clinique et
éventuellement certains examens complémentaires. Des exemples vont être cités
dans le reste du cours.

2- Faire le bilan de gravité

Par exemple, la même patiente qui consulte pour saignement génital peut sentir un
état de gravité de part :

1- Abondance du saignement ;
2- Présence de tares sous-jacentes (exemple : cardiopathie, anémie,..)
3- Etiologie de saignement (exemple : cancer de l’utérus,…)

Ce bilan de gravité repose lui-même sur les mêmes bases de diagnostiques


(l’interrogatoire, l’examen clinique et parfois certains examens complémentaires).

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3- Faire le bilan étiologique

Chercher l’étiologie (la cause) du symptôme est essentiel pour préciser :

1- Le pronostic
2- La prise en charge thérapeutique
3- Le bilan de gravité
Pour cela on utilise les mêmes outils diagnostiques (l’interrogatoire, l’examen
clinique et parfois certains examens complémentaires)

4- Prise en charge thérapeutique

Elle sera fonction de trois éléments sus cités (diagnostic positif, bilan de
gravité, bilan étiologique).
Cette prise en charge nécessite souvent une prise en charge
multidisciplinaire.

III. Principaux symptômes en gynécologie

1- Métrorragies

Ce sont des saignements anormaux d’origine utérine en dehors des périodes


des règles.
L’examen au spéculum montre une perte de sang extériorisée par le col de
l’utérus.
On apprécie l’abondance, le caractère provoqué ou spontané.
Par exemple, devant des métrorragies chez une femme en âge de
procréation ; il faut demander un test de grossesse. Si le test est positif, ça peut
être par exemple une menace d’avortement, une grossesse pathologique ou une
grossesse ectopique (extra-utérine : une grossesse peut dans certaines situations
pathologiques se nider en dehors de l’utérus, dans la trompe de fallope par
exemple), d’autres étiologies peuvent exister… ; si pas de grossesse ça peut être
par exemple un fibrome utérin (tumeur bénigne du corps de l’utérus) ou même des
tumeurs malignes de l’utérus.

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2- Ménorragie

Ce sont des saignements anormaux pendant les règles. Ça peut être par
augmentation de la durée ou de l’abondance des règles. Par définition, les
ménorragies concernent les patients en âge de procréer et non enceintes. Un bilan
de gravité doit être fait. On apprécie l’abondance du saignement, on prend le pouls
et on mesure la tension artérielle. Parfois, on demande une numérotation de la
formule sanguine.
Une échographie peut être demandée. On peut trouver par exemple un
polype au niveau de l’endomètre (tumeur bénigne), une tumeur maligne de
l’endomètre peut expliquer ce symptôme.
Quand ménorragie et métrorragies coexistent chez la même femme, on parle
de méno-métrorragies.

3- Trouble de la durée des règles

1- Hypo ménorrhées : règles trop courtes de durée inférieure à trois jours. Il


faut apprécier si ceci est primaire dès le début des règles ou secondaire
par exemple à une prise de pilule de contraception.
2- Hyperménorrhées : règles trop longues de durée supérieure à huit jours
(même conduite décrite ci-dessus pour ménorragie).

4- Trouble de l’abondance des règles

1- Oligo ménorrhées : règles trop peu abondantes (même conduite décrite ci-
dessus pour hypo ménorrhées).
2- Poly ménorrhées : règles trop abondantes (même conduite décrite ci-
dessus pour ménorragie).

5- Trouble du rythme des cycles

1- Pollakiménorrhées : règles trop fréquentes (cycles trop courts).


2- Spanioménorrhées : règles trop espacées (cycles trop longs).
La durée habituelle d’un cycle menstruel (ou l’intervalle entre les règles) est
en moyenne 28 jours. Quand cet intervalle dépasse 6 à 8 semaines, on parle de
spanioménorrhée.

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Par exemple, une femme consulte pour des règles trop espacées
(spanioménorrhées), on cherche par l’interrogatoire et l’examen clinique des signes
d’hyper androgénie (acné…), une obésité et une notion d’infertilité associée qui
peuvent cadrer dans un syndrome des ovaires micropolykystiques, aussi
l’échographie et un bilan hormonal peuvent aider au diagnostic.

6- Aménorrhées : « absence de règle »

a) Aménorrhée primaire

On appelle ménarche, l’apparition des premières règles. L’aménorrhée est


définie par l’absence d’écoulement menstruel chez une femme en âge d’avoir des
règles.
L’aménorrhée est définie par l’absence de ménarche à 16 ans.
Le diagnostic positif se base sur l’interrogatoire, à l’examen, on doit préciser :
1-la taille, le poids et le rapport staturo-pondéral (maigreur ? obésité ?).
2-le développement de la pilosité, des seins.
3-une dysmorphie parfois évocatrice d’un syndrome particulier.

Des examens complémentaires seront ajoutés en fonction de l’examen


clinique. Par exemple, la radiologie de la main pour définir un âge osseux et/ou un
bilan hormonal.

b) Aménorrhée secondaire

C’est l’absence de menstruation de plus de 3 mois chez une patiente


antérieurement bien réglée.
L’aménorrhée secondaire est beaucoup plus fréquente que l’aménorrhée
primaire. La principale cause d’aménorrhée secondaire chez la femme en âge de
procréer est la grossesse, qu’il faut éliminer par l’examen clinique et le dosage du
βHCG.

7- Leucorrhées « Ecoulement non sanglant par l’orifice vaginal »

Les leucorrhées sont des pertes non sanglantes provenant de l’appareil


génital.
Elles peuvent survenir quelque soit l’âge de la patiente.
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Elles représentent une cause de consultation fréquente.


Ces leucorrhées peuvent être soit physiologiques ou pathologiques.
Les leucorrhées physiologiques sont des leucorrhées laiteuse ou translucide,
peu abondante, elles se caractérisent par :
1- Pas de troubles fonctionnels : irritation prurit ou douleur.
2- Pas de mauvaise odeur.
3- Ne nécessitent pas de traitement.

8- Dysménorrhées

C’est l’ensemble des douleurs pelviennes précédant ou accompagnant les


règles. Par l’interrogatoire, il convient de diviser les dysménorrhées en deux grands
groupes :
1-les dysménorrhées fonctionnelles, qui sont volontiers primaires (débute à
l’adolescence dans les mois ou années suivant les premières règles)
2-les dysménorrhées organiques qui sont souvent secondaires apparaissant
après une période pendant laquelle les règles étaient normales.

9- Douleurs pelviennes

Les algies pelviennes aigues ou chroniques, qu’elles soient permanentes ou


répétées à intervalles plus ou moins réguliers sont difficiles à interpréter et à traiter :
la douleur pelvienne peut révéler de très nombreuses affections de la sphère
génitale, mais aussi des systèmes digestifs, urinaires ou ostéo-oriculaire.
L’interrogatoire permet d’identifier les éléments d’orientation :
1- L’intensité de la douleur : douleur aiguë, douleur chronique.
2- La périodicité de la douleur par rapport aux règles.
3- Allure évolutive, position antalgique, efficacité de certaines classes d’antalgiques
4- Siège, irradiations,
5- Type : tiraillement, déchirures (torsion d’annexe), coup de poing, pesanteur.
6- Facteurs déclenchant : efforts,…
7- Signes d’accompagnement :
a. Urinaires : dysurie, brulures
b. Digestifs

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c. Dyspareunie : Douleur au moment des rapports sexuels


d. Infectieux
e. Troubles du cycle menstruel
f. Contexte de conflit social, familial, professionnel,….
En cas de douleurs pelviennes aigus, la grossesse extra utérine (le plus souvent au
niveau de la trompe) est la première étiologie a toujours évoquer chez une femme
en période d’activité génitale, ainsi on fait un dosage sanguin de βHCG et une
échographie.

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