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DIAGNOSTIC D’UNE HEMORRAGIE GENITALE CHEZ LA FEMME

Dr DOUAGUIBE
OBJECTIF

1. Définir les métrorragies


2. Citer trois étiologies graves en gynécologie révélées par les métrorragies
3. Citer 4 causes de métrorragie chez une femme enceinte
4. Énumérer trois examens en imagerie dans la recherche étiologique d’une métrorragie

PLAN

INTRODUCTION
1-Définition
2- Intérêt
I- DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
1- DIAGNOSTIC POSITIF
1.1- Examen clinique
1.1.1- Interrogatoire
1.1.2-Examen général
1.1.3-Examen physique
1.2- Examen Paraclinique
2- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
3- DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
3.1- En période pubertaire
3.1.1- Les causes fonctionnelles
3.1.2-Les causes organiques
3.1.3-Les troubles de l’hémostase
3.2- En période d’activité génitale
3.2.1- En l’absence de grossesse
a .Causes organiques
b- Les métrorragies fonctionnelles

c- Les causes générales


d-Causes iatrogènes
3.2.2- En cas de grossesse

3.3- En période ménopausique

3.3.1- Les causes organiques


3.3.2- Les causes fonctionnelles

3.3.3- Les causes iatrogènes


II- CONDUITE A TENIR

1- Buts
2- Moyens et méthodes
3- INDICATIONS
3.1-Traitement curatif
3.2- traitement préventif
4- Les résultats
CONCLUSION

• I-INTRODUCTION
1-Définition
Les métrorragies sont des hémorragies génitales d’origine utérine survenant en dehors
de la période des règles.
2- Intérêt
-Epidémiologique : motif fréquent de consultation en gynécologie
-Diagnostic : essentiellement clinique nécessite une démarche rigoureuse pour la
recherche des étiologies qui sont multiples et qui varie selon la période de la vie
génitale de la femme. Il faut avoir la hantise du cancer
-Thérapeutique : le traitement est étiologique avec une approche multidisciplinaire
-Pronostic : fonction du retentissement et de la cause. Peut être réservé dans le cas de
la GEU et le cancer.
II- DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
1- DIAGNOSTIC POSITIF
Les métrorragies sont des symptômes dont le diagnostic est essentiellement clinique.
Les examens paracliniques sont parfois indispensables pour une recherche étiologique.
1.1- Examen clinique
1.1.1- Interrogatoire
— Précise l’âge de la patiente ;
— caractères du saignement : date d’apparition des saignements, la circonstance
de survenue et leur relation chronologique avec les règles, abondance, durée, caractère
spontané ou provoqué, facteur aggravant concomitant à un traitement hormonal ou à
un oubli
—signes d’accompagnement : douleurs pelviennes, leucorrhées, dyspareunie,
mastodynie, AEG, fièvre, céphalées, vertiges, bouffées de chaleur, signes
sympathiques de grossesse ;
— antécédents gynéco-obstétricaux : ménarche, DDR, troubles des règles, notion de
contraception actuelle et méthodes, fibrome, endométriose, IST (salpingite) ;
—antécédents obstétricaux : gestité, parité, accouchement dystocique ou
instrumentaux, césarienne, curetage, GEU ;
— antécédents médicaux : diabète, hémophilie, traitement en cours (anticoagulants,
AINS, hormonaux ;
— antécédents chirurgicaux : cœlioscopie, chirurgie du petit bassin
Condition de vie : existence d’un stress.
— antécédents familiaux : trouble hémostase, cancer familial, drépanocytaire ;
Au décours de cet interrogatoire faire le calendrier des métrorragies.

1.1.2-Examen général
-Etat général et la prise des constantes: pouls, tension artérielle, température, poids, taille,
IMC ;
-Permet d’apprécier les signes de gravité : pâleur, malaise, hypotension artérielle, pouls filant,
oligoanurie qui nécessitent une prise en charge urgente.

1.1.3-Examen physique
On examine :
—seins : tendus ou pas ;
—inspection et palpation abdominale: cicatrice ; volume, souple ou météorisé, douleur
provoquée, défense, contracture, masse abdomino- pelvienne ;
—après une inspection de la vulve et du périnée,

➢ Spéculum :
✓ une exploration du col utérin,
✓ l’origine et l’abondance du saignement
✓ la réalisation éventuelle du frottis de dépistage (en l’absence de
saignement) ou faire une IVA ou IVL.
✓ Les parois vaginales sont examinées au retrait du speculum ;
➢ Toucher vaginal :


les caractéristiques de l’utérus, douleur à la mobilisation,

perception des annexes, douleurs, empâtement, masse,

douleur et nodules au niveau du cul de sac de Douglas.

Dans certains cas un toucher rectal peut être nécessaire pour apprécier la face
postérieure de l’utérus, les ligaments utéro-sacrés et le cul-de-sac de Douglas.
➢ Terminer par l’examen de tous les appareils et systèmes.

1.2- Examen Paraclinique

• Bilan biologique : NFS, Groupe et Rhésus, +/- HCG, +/- facteurs de coagulation,
• Echographie pelvienne et endovaginale :

✓ L’endomètre,
✓ de la cavité utérine,
✓ du myomètre
✓ des ovaires.

Il s’agit d’un examen de première intention qui fournit des éléments d’orientation pour les
fibromes, les tumeurs annexielles et les polypes.
• Les examens anatomo-pathologiques :

✓ Le frottis cervical est un examen de dépistage. Non indiqué si saignement ou en cas


de lésion cervicale visible qui doit faire l’objet d’une biopsie en vue du diagnostic
anatomo-pathologique.
✓ Les prélèvements histologiques de la muqueuse endométriale,

• Examens endoscopiques : hystéroscopie, HSG, cœlioscopie ou colposcopie. L’hystéroscopie


diagnostique peut être réalisée en ambulatoire sans anesthésie. Elle renseigne sur l’état de
l’endomètre (atrophie ou hypertrophie),
•Les prélèvements bactériologiques cervico-vaginaux ou la mise en culture
du dispositif intra-utérin sont faits lorsqu’on suspecte une cause infectieuse.
2- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Il se fait avec les hémorragies d’origine basse :
—Vagin : saignement d’origine traumatique ou infectieuse, hémorragie post coïtal, déchirure
obstétricale, thrombus vulvo-vaginal, hémorragie d’origine chimique par comprimé de
permanganate.
—vulve : Hématurie, prolapsus méat urétral
—rectum : rectorragie.
3- DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
3.1- En période pubertaire
3.1.1- Les causes fonctionnelles
Elles sont liées à une insuffisance lutéale sévère secondaire à une immaturité des centres
hypothalamo-hypophysaire avec seuil de rétrocontrôle de la gonadostimuline hypothalamique
mal réglée et à une insuffisance de sécrétion de LHRH. Les courbes de température sont
plates (monophasiques traduisant des cycles anovulatoires).

3.1.2-Les causes organiques


Elles sont rares en cette période :
- Corps étrangers

- Les infections génitales (Bilharziose, endométrite tuberculeuse…) sont responsables de


saignements anormaux, le plus souvent dans un contexte douloureux et parfois fébrile mais
intéressent des filles plus âgées et ayant une vie sexuelle.

-Les tumeurs malignes du tractus génital (adénocarcinome à cellules claires,


rhabdomyosarcome cervicovaginal, adénome vaginale, sarcome utérin).
- Les tumeurs de l’ovaire, bénignes ou malignes sont rarement révélées par des
métrorragies sauf lorsqu’elles sont sécrétantes : choriocarcinome (HCG),
tumeur de la granulosa (oestrogène).
- Tumeurs sécrétantes surrénaliennes
3.1.3-Les troubles de l’hémostase
Il s’agit d’anomalies congénitales ou acquises.
Les anomalies congénitales sont des anomalies des facteurs de la coagulation :
-la maladie de von Willebrand : métrorragie, hémorragie cutanée, muqueuse, biopsie.
-déficits en facteurs V, VII, ou X,
-anomalies de la fonction plaquettaire telle la maladie de Glanzmann.
-hémophilie
Les pathologies acquises de l’hémostase susceptibles de provoquer des métrorragies sont le
purpura thrombopénique idiopathique, hémopathies malignes, cirrhose, hypothyroïdie.
Le diagnostic se fait par la NFS, bilan de la crase sanguine.

3.2- En période d’activité génitale


3.2.1- En l’absence de grossesse
a .Causes organiques
Causes cervicales
• Le cancer du col
Il doit être évoqué par principe, les métrorragies sont peu abondantes anarchiques provoquées
les rapports sexuels. Evident, grosse ulcération ou bourgeon visible au spéculum, il sera
biopsié. Invisible à l’œil nu, il sera dépisté par le frottis puis prouvé par la biopsie dirigée.
• Les cervicites
Favorisées par un ectropion. La zone cervicale est rouge, saignant au contact.
Les leucorrhées sont troubles.
On fera un prélèvement bactériologique, frottis et colposcopie.
• Les polypes cervicaux
Souvent accouchés par le col, ils sont visibles au spéculum : il faut se méfier qu’ils ne soient
que « sentinelles » : on recherchera par l’hystéroscopie et le curetage une lésion intra cavitaire
associée qui peut être un autre polype, une hyperplasie de l’endomètre mais aussi un cancer.

Causes utérines
• Le fibrome utérin
Les métrorragies constituent le signe principal associées parfois à des ménorragies. Le toucher
vaginal retrouve un utérus gros, déformé, bosselé par une masse solidaire à l’utérus.
L’échographie, l’hystéroscopie sont essentielles pour découvrir les myomes sous muqueux
échappant à l’examen clinique. Parfois, il est nécessaire d’arrêter le saignement par un
traitement hormonal à base de progestérone, pour pouvoir faire les examens.
• Le cancer de l’endomètre
Il est retrouvé dans 2 à 8% des cas. Toutefois, il est plus fréquent en période ménopausique. Il
faut y penser surtout chez les femmes obèses, hypertendues, diabétiques ou cas de puberté
précoce.
L’utérus gros avec des métrorragies indolores, insidieuses associées hydrorrhée.
Il faudra demander une échographie vaginale, une hystéroscopie, un curetage biopsique au
moindre doute, car le cancer existe avant la ménopause et risque de passer inaperçu et de faire
porter à tort le diagnostic de métrorragies fonctionnelles si des examens ne sont pas faits.
• L’endométriose
Elle peut entraîner des métrorragies, qu’il s’agisse d’une endométriose vaginale
visible au spéculum ou d’une adénomyose évoquée devant l’âge (la quarantaine), des
ménorragies, une dysménorrhée tardive d’apparition récente. L’hystérographie confirme le
diagnostic en montrant des diverticules pathognomoniques ou des signes indirects.
• Le sarcome utérin
Le diagnostic est difficile, métrorragie surtout en période péri ménopausique. Le diagnostic
est histologique.
• Le polype sous-muqueux
Unique ou multiple, développé au dépend de l’endomètre. Il entraîne des métrorragies voire
des ménométrorragies. Le diagnostic: hystéroscopie, l’HSG.
• La tuberculose génitale
Métrorragie avec notion de contage. Provoque rarement une ulcération du col Source
d’infertilité. Le curetage biopsique montre les follicules tuberculeux.
Causes annexielles
• La salpingite
Notion de multipartenariat, d’avortement, de manœuvres abortives. Les métrorragies sont peu
abondantes, dans un contexte fébrile, de douleurs pelviennes, leucorrhées troubles. A la
biologie : hyperleucocytose et VS élevée, nécessitant une coelioscopie diagnostique.
• Les tumeurs des trompes
Elles entraînent une hydrohématorrhée. Le diagnostic posé par la cœlioscopie plus la biopsie
pour un examen anatomopathologique.
• Les tumeurs de l’ovaire
Elles peuvent entraîner des métrorragies soit du fait d’une métastase utérine (tumeur du
revêtement), ou d’une métastase ovarienne d’un cancer digestif (tumeur de Krukenberg), soit
du fait d’une tumeur sécrétante. Perçues au toucher vaginal, orientées par l’échographie voire
la cœlioscopie, elles conduisent à la laparotomie exploratrice et seront confirmées par
l’examen anatomopathologique.
b-Les métrorragies fonctionnelles

Elles sont un diagnostic d’élimination qui ne peut être évoqué qu’après un examen clinique
soigneux comportant un frottis aidé d’une courbe thermique, voire d’une hystérographie,
d’une hystéroscopie, des dosages hormonaux car l’on retrouve le plus souvent un déséquilibre
oestroprogestatif avec hyperoestrogenie relative ou absolue. Il peut s’agir de
-métrorragies fonctionnelles de l’ovulation ;
- hémorragies prémenstruelles évoquant l’hyperplasie glandulo-kystique de l’endomètre
-métrorragies post menstruelles qui évoquent un corps jaune persistant ou un kyste folliculaire
fonctionnel. Diagnostic coelioscopique.
-stress

c- Les causes générales


Il s’agit de toutes les maladies pouvant entrainer des troubles de l’hémostase. Cf. plus haut.

d-Causes iatrogènes
-secondaires à une prise d’anticoagulants, oestroprogestatifs ;
-métrorragie chez les femmes porteuses de stérilet,
-après une ligature section tubaire entraînant une perturbation de la vascularisation ovarienne
qui provoque en général une dysovulation.

3.2.2- En cas de grossesse

a- Au premier trimestre
• GEU
Première étiologie à évoquer. Urgence qui impose des gestes d’urgence. Il est évoqué devant
un tableau d’irritation péritonéale en cas de GEUR, ou devant une douleur de la fosse iliaque
associée à des métrorragies et une masse latero- utérine sensible dans un contexte
d’aménorrhée franche ou pas. Il peut s’y associer des signes de choc. La beta HCG est
positive. Le diagnostic est posé par l’échographie ou a cœlioscopie qui permet d’effectuer le
geste thérapeutique.
• Môle hydatiforme
Métrorragies, utérus mou en accordéon. Echographie montre des images en flocon de neige
intrautérins, kystes lutéiniques.
• Menace d’avortement
Métrorragies, douleurs pelviennes, modifications du col à l’examen ou expulsion du produit
de contraste.
Echographie : image intrautérine avec embryon et activité cardiaque.
• Hématome décidual
Métrorragies par anomalie placentation, présence d’un hématome qui risque de compromettre
la grossesse.

b- Au 2éme et 3éme trimestre


• Le placenta préviae
Insertion du placenta au niveau du segment inférieur. Il entraîne une hémorragie faite de sang,
d’apparition brutale indolore.
L’échographie fait le diagnostic.
• L’hématome rétro-placentaire
Décollement prématuré du placenta. L’hémorragie est faite de sang noirâtre associée à un
utérus dur comme du bois et un col spasmé. Le pronostic foeto-maternel est souvent réservé.
• La menace d’accouchement prématuré
Sang rouge associé douleurs pelviennes. A l’examen du col utérin.

c- Pendant l’accouchement et délivrance


• Rupture utérine
Suite à une dystocie, après un syndrome pré-rupture. Si la rupture se fait avant
l’accouchement, le fœtus est palpé sous la paroi abdominale. La rupture après expulsion,
l’hémorragie est importante et fait le diagnostic. Laparotomie impose
• Hémorragie de la délivrance
Hémorragie ≥ 500cc, survenue dans la zone d’insertion placentaire due à une inertie utérine,
une rétention placentaire, adhérence anormale placentaire, rétention cotylédons aberrant.
Révision utérine est systématique.
• Hémorragie de Benkiser
Rupture d’un vaisseau, surtout en cas d’insertion vélamenteuse du cordon.
• Col pathologique
Toute pathologie du col due à une maladie susceptible de saigner peut entraîner en cas
d’association avec la grossesse (cancer du col, tuberculose génitale).
d- Dans les suites de couches
Endométrite hémorragique qui associe fièvre, lochies fétides, utérus mal involué. Elle est
souvent due au streptococcoque b hémolytique.

3.3- En période ménopausique

II.3.3.1- Les causes organiques


Il faut avoir la hantise du cancer, le cancer de l’endomètre arrivant en tête des étiologies.
• Le cancer de l’endomètre
Il est le plus fréquent à cet âge. Le terrain femme âgée, obèse, hypertendue, diabétique, est
évocateur. La preuve est apportée par le curetage biosique.
• Le cancer du col
Il n’est pas aussi fréquent que le cancer de l’endomètre dans cette période, il peut être évident
mais aussi caché par l’endocol où il faudra le rechercher par la clinique et les prélèvements.
• Le cancer du vagin
Qu’il soit primitif ou secondaire, il faut le rechercher au spéculum et au toucher
vaginal et en faire la biopsie.
• Les sarcomes de l’utérus
Ils se présentent comme un fibrome qui fait parler de lui après la ménopause (hémorragies ou
augmentation de volume), ces modifications sont très suspectes à cette période qui
normalement entraîne l’atrophie de l’utérus et du myome.
• Les tumeurs de l’ovaire
Elles peuvent métastaser à l’endomètre et de ce fait provoquer des métrorragies.
Toute masse annexielle est suspecte à cet âge. Elle doit entraîner une laparotomie.
• Les tumeurs des trompes
Quoi que rares, elles peuvent aussi provoquer des métrorragies. L’échographie et surtout
l’hystérosalpingographie permettent d’évoquer ce diagnostic.

3.3.2- Les causes fonctionnelles

Les métrorragies par atrophie : insuffisance lutéale /sénescence ovaires


Elles sont liées à l’atrophie de l’endomètre. Elles sont reconnues par l’hystéroscopie (aspect
pâle et atrophique) ou à l’hystérographie montrant un petit utérus avec des images spiculées
périphériques, mais surtout authentifiées par le curetage qui ramène de petits fragments de
muqueuse atrophique pour l’histologiste voire rien du tout.
Secondaires à une hyperoestrogénie de suppléance par la cortico-surrénale
chez la ménopausée depuis 10 à 12 ans.
3.3.3- Les causes iatrogènes
Elles sont possibles du fait de la prise d’œstrogènes destinée à traiter les troubles de la
ménopause, ou dans un but cosmétique. Les anabolisants androgéniques peuvent provoquer
des métrorragies du fait de la conversion en œstrogènes de ces produits par catabolisme
hépatique. Enfin les anticoagulants mal adaptés peuvent faire saigner.
3.3.4- Les causes générales
Il s’agit de toutes les maladies pouvant entrainer des troubles de l’hémostase. Cf. plus haut.
3.3.5-Enfin dans 30% des cas environ, aucune cause n’est retrouvée, malgré un bilan complet,
curetage inclus.

III- CONDUITE A TENIR

1- Buts
Arrêter les métrorragies
Traiter la cause
Prévenir et traiter les complications

2- Moyens et méthodes

Mesure : -Abstention thérapeutique


-Suppression du produit causal
-Psychothérapie de soutien

Moyens de réanimation :
VV bon calibre, transfusion de sang isogroupe, isorhésus, soluté de remplissage
hormonaux

Moyens médicaux
-Dydrogestérone = Duphaston® comprimé de 10mg de J16 à J 25.
-Choramidinone = Lutéran®
-Nomegestrol acetate = Lutenyl® comprimé de 5mg
-Œstrogène combiné
-Œstrogène de synthèses
-Anti gonadotrope : le danazol et les agonistes de la gonadotrophin releasing hormon
Anti-inflammatoires non stéoïdiens : acide méfénamique, ibuprofène et naproxène
Antififibrinolytique :acide tranaxemique
fer
antituberculeux
Moyens obstétricaux
AMIU, curage, curetage, césarienne.
Moyens chirurgicaux
-Drainage, lavage
-Myomectomie : elle est indiquée en cas de métrorragies dues à des fibromyomes, et consiste
à les retirer tout en respectant l’utérus
-Salpingectomie : ablation de la trompe en cas de tumeur de la trompe, de GEU
-ovariectomie en cas de tumeurs ovarienne
-hystérectomie totale : avec ou sans annexectomie : elle peut être abdominale ou vaginale.
-Curetage hémostatique : Il arrête l’hémorragie en supprimant la muqueuse qui saigne
-La colpohystérectomie élargie avec résection du paramètre et du dôme vaginal
associée à une lymphadenectomie iliaque externe (CHL)
-omentectomie dans certaine tumeurs ovariennes
-Resection endoscopique de l’endomètre.
Autres moyens
Embolisation artérielle utérine pour fibromyomes
La thermocoagulation de l’endomètre.

3- INDICATIONS
3.1-Traitement curatif
Traitement médical des métrorragies en période pubertaire
Dans les formes de moyenne importance
Progestatifs hydrogestérone pourront être prescrits du 16e au 25 e jour du cycle pendant
6mois puis réévaluer.
Si courbe biphasique : guérison
Si courbe monophasique : dosage la prolactine, en fonction des résultats faire IRM de la selle
turcique. Si normal, continuer les progestatifs pendant 6 mois associés aux OP si désir de
grossesse.
Formes graves (<8g/dl) : traitement d’urgence
Transfusion sanguine
Forte osetrogénisation poursuivi 3 à 6 mois
Traitement antiémétique
En cas d’anomalie de l’hémostase, les antifibrinolytiques apparaissent efficaces. L’acide
tramexanique utilisé les 3 premiers jours du cycle, à la dose de 3 g / jour

Traitement médical des métrorragies de la période d’activité génitale


-Si un désir de grossesse : le traitement doit porter sur la cause du trouble
ovarien clairement identifiée par les explorations appropriées ; dans quelques
cas des progestatifs pourront être prescrits du 16e au 25 e jour du cycle.
-En l’absence de désir de grossesse :
- Dans les métrorragies dues à un déséquilibre du métabolisme des
prostaglandines, les antiinflammatoires non stéoïdiens (acide méfénamique,
ibuprofène et naproxène )
- En cas d’anomalie de l’hémostase, les antifibrinolytiques apparaissent efficaces. L’acide
tramexanique utilisé les 3 premiers jours du cycle, à la dose de 3 g / jour,
-En cas de maladie de Willebrand : 1-désamino-8-D-arginine vasopressine
(Octim® ) par voie nasale, à la dose de 300 μg toutes les 12 heures les 2
premiers jours du cycle à partir de 50 kg
- En cas de métrorragies dues à un déséquilibre entre œstrogènes et progestérone, on peut
utiliser une adjonction d’œstrogène ou de progestérone
10 jours en phase lutéale, 15 ou 20 jours en cas d’indications contraceptives.
On peut également prescrire une association oestroprogestative sous la forme de contraception
orale.
- Le danazol et les agonistes de la gonadotrophin releasing hormon, en créant un état d’hypo-
oestrogenie, diminuent de manière efficace et prolongée les
saignements en créant une atrophie endométriale.
- Le stérilet au lévonorgestrel est à la fois contraceptif, avec une efficacité
comparable aux oestroprogestatifs, et préventif de la prolifération de l’endomètre par
diminution de son épaisseur et de sa vascularisation.

Traitement médical des métrorragies de la ménopause :


En cas d’urgence on peut faire appel aux progestatifs à forte dose dans le but
d’arrêter l’hémorragie,
la noréthistérone administrée à la dose considérable de 60 à 80mg par jour pendant des mois
pour un cancer de l’endomètre ; ou Surgestone® 500.
hémostatiques et antifibrinolytiques en urgence Exemple : Etamsylate comprimés=
Dicynone® 500mg : 1 comprimé 3fois par jour. Acide aminocaproïque= Hémocaprol® une
injection intraveineuse suivie
de 4 ampoules buvables par jour.

Traitement chirurgical
En l’absence de grossesse :
Il est le plus souvent fait après un diagnostic étiologique précis, ou dans le but d’arrêter des
métrorragies incoercibles sans cause apparente.
Le choix du mode de traitement chirurgical dépend de l’étiologie retrouvée :
__La myomectomie : elle peut être abdominale, vaginale ou coelioscopique. Le
choix dépend du nombre de myomes, de leur localisation et de l’état de la patiente.
__L’hystérectomie
Elle est indiquée dans les myomes multiples, les cancers du col de l’utérus, les cancers de
l’endomètre et les métrorragies incoercibles.
__La conisation ou l’amputation intravaginale du col : est indiquée dans les
cancers micro-invasifs du col utérin.
__Le curetage hémostatique : après l’échec des traitements médicaux, ou en cas de contre-
indications ou d’effets secondaires liés à ceux-ci, anesthésie générale.
__Salpingectomie, lavage : GEU
__Autres
Embolisation artérielle utérine pour fibromyomes
La thermocoagulation de l’endomètre: elle est indiquée dans les métrorragies fonctionnelles
rebelles aux traitements médicaux prescrits en première intention. C’est une alternative à
l’hystérectomie totale proposée en générale devant ces cas.
En présence de grossesse : traitement dépend du terme et de l’abondance

Métrorragies iatrogènes
Traitement de la cause, réajuster la prise irrégulière d’oestroprogestatif.

3.2- traitement préventif


Primaire : traitement des IST et des lésions précancéreuses
Secondaire : diagnostic précoce et prise en charge adaptée

4- Les résultats
-Guérison possible ; cependant le risque peut être grave en cas de GEU ou de cancer méconnu
car retard de prise en charge.

CONCLUSION
Une femme ne saigne pas sans raison et l’on doit toujours faire un diagnostic précis avant
d’appliquer un traitement. Mais l’importance de l’hémorragie peut imposer une thérapeutique
d’urgence dans le but d’arrêter l’hémorragie.

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