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Dr DOUAGUIBE
OBJECTIF
PLAN
INTRODUCTION
1-Définition
2- Intérêt
I- DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
1- DIAGNOSTIC POSITIF
1.1- Examen clinique
1.1.1- Interrogatoire
1.1.2-Examen général
1.1.3-Examen physique
1.2- Examen Paraclinique
2- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
3- DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
3.1- En période pubertaire
3.1.1- Les causes fonctionnelles
3.1.2-Les causes organiques
3.1.3-Les troubles de l’hémostase
3.2- En période d’activité génitale
3.2.1- En l’absence de grossesse
a .Causes organiques
b- Les métrorragies fonctionnelles
1- Buts
2- Moyens et méthodes
3- INDICATIONS
3.1-Traitement curatif
3.2- traitement préventif
4- Les résultats
CONCLUSION
• I-INTRODUCTION
1-Définition
Les métrorragies sont des hémorragies génitales d’origine utérine survenant en dehors
de la période des règles.
2- Intérêt
-Epidémiologique : motif fréquent de consultation en gynécologie
-Diagnostic : essentiellement clinique nécessite une démarche rigoureuse pour la
recherche des étiologies qui sont multiples et qui varie selon la période de la vie
génitale de la femme. Il faut avoir la hantise du cancer
-Thérapeutique : le traitement est étiologique avec une approche multidisciplinaire
-Pronostic : fonction du retentissement et de la cause. Peut être réservé dans le cas de
la GEU et le cancer.
II- DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
1- DIAGNOSTIC POSITIF
Les métrorragies sont des symptômes dont le diagnostic est essentiellement clinique.
Les examens paracliniques sont parfois indispensables pour une recherche étiologique.
1.1- Examen clinique
1.1.1- Interrogatoire
— Précise l’âge de la patiente ;
— caractères du saignement : date d’apparition des saignements, la circonstance
de survenue et leur relation chronologique avec les règles, abondance, durée, caractère
spontané ou provoqué, facteur aggravant concomitant à un traitement hormonal ou à
un oubli
—signes d’accompagnement : douleurs pelviennes, leucorrhées, dyspareunie,
mastodynie, AEG, fièvre, céphalées, vertiges, bouffées de chaleur, signes
sympathiques de grossesse ;
— antécédents gynéco-obstétricaux : ménarche, DDR, troubles des règles, notion de
contraception actuelle et méthodes, fibrome, endométriose, IST (salpingite) ;
—antécédents obstétricaux : gestité, parité, accouchement dystocique ou
instrumentaux, césarienne, curetage, GEU ;
— antécédents médicaux : diabète, hémophilie, traitement en cours (anticoagulants,
AINS, hormonaux ;
— antécédents chirurgicaux : cœlioscopie, chirurgie du petit bassin
Condition de vie : existence d’un stress.
— antécédents familiaux : trouble hémostase, cancer familial, drépanocytaire ;
Au décours de cet interrogatoire faire le calendrier des métrorragies.
1.1.2-Examen général
-Etat général et la prise des constantes: pouls, tension artérielle, température, poids, taille,
IMC ;
-Permet d’apprécier les signes de gravité : pâleur, malaise, hypotension artérielle, pouls filant,
oligoanurie qui nécessitent une prise en charge urgente.
1.1.3-Examen physique
On examine :
—seins : tendus ou pas ;
—inspection et palpation abdominale: cicatrice ; volume, souple ou météorisé, douleur
provoquée, défense, contracture, masse abdomino- pelvienne ;
—après une inspection de la vulve et du périnée,
➢ Spéculum :
✓ une exploration du col utérin,
✓ l’origine et l’abondance du saignement
✓ la réalisation éventuelle du frottis de dépistage (en l’absence de
saignement) ou faire une IVA ou IVL.
✓ Les parois vaginales sont examinées au retrait du speculum ;
➢ Toucher vaginal :
✓
les caractéristiques de l’utérus, douleur à la mobilisation,
✓
perception des annexes, douleurs, empâtement, masse,
✓
douleur et nodules au niveau du cul de sac de Douglas.
✓
Dans certains cas un toucher rectal peut être nécessaire pour apprécier la face
postérieure de l’utérus, les ligaments utéro-sacrés et le cul-de-sac de Douglas.
➢ Terminer par l’examen de tous les appareils et systèmes.
• Bilan biologique : NFS, Groupe et Rhésus, +/- HCG, +/- facteurs de coagulation,
• Echographie pelvienne et endovaginale :
✓ L’endomètre,
✓ de la cavité utérine,
✓ du myomètre
✓ des ovaires.
Il s’agit d’un examen de première intention qui fournit des éléments d’orientation pour les
fibromes, les tumeurs annexielles et les polypes.
• Les examens anatomo-pathologiques :
Causes utérines
• Le fibrome utérin
Les métrorragies constituent le signe principal associées parfois à des ménorragies. Le toucher
vaginal retrouve un utérus gros, déformé, bosselé par une masse solidaire à l’utérus.
L’échographie, l’hystéroscopie sont essentielles pour découvrir les myomes sous muqueux
échappant à l’examen clinique. Parfois, il est nécessaire d’arrêter le saignement par un
traitement hormonal à base de progestérone, pour pouvoir faire les examens.
• Le cancer de l’endomètre
Il est retrouvé dans 2 à 8% des cas. Toutefois, il est plus fréquent en période ménopausique. Il
faut y penser surtout chez les femmes obèses, hypertendues, diabétiques ou cas de puberté
précoce.
L’utérus gros avec des métrorragies indolores, insidieuses associées hydrorrhée.
Il faudra demander une échographie vaginale, une hystéroscopie, un curetage biopsique au
moindre doute, car le cancer existe avant la ménopause et risque de passer inaperçu et de faire
porter à tort le diagnostic de métrorragies fonctionnelles si des examens ne sont pas faits.
• L’endométriose
Elle peut entraîner des métrorragies, qu’il s’agisse d’une endométriose vaginale
visible au spéculum ou d’une adénomyose évoquée devant l’âge (la quarantaine), des
ménorragies, une dysménorrhée tardive d’apparition récente. L’hystérographie confirme le
diagnostic en montrant des diverticules pathognomoniques ou des signes indirects.
• Le sarcome utérin
Le diagnostic est difficile, métrorragie surtout en période péri ménopausique. Le diagnostic
est histologique.
• Le polype sous-muqueux
Unique ou multiple, développé au dépend de l’endomètre. Il entraîne des métrorragies voire
des ménométrorragies. Le diagnostic: hystéroscopie, l’HSG.
• La tuberculose génitale
Métrorragie avec notion de contage. Provoque rarement une ulcération du col Source
d’infertilité. Le curetage biopsique montre les follicules tuberculeux.
Causes annexielles
• La salpingite
Notion de multipartenariat, d’avortement, de manœuvres abortives. Les métrorragies sont peu
abondantes, dans un contexte fébrile, de douleurs pelviennes, leucorrhées troubles. A la
biologie : hyperleucocytose et VS élevée, nécessitant une coelioscopie diagnostique.
• Les tumeurs des trompes
Elles entraînent une hydrohématorrhée. Le diagnostic posé par la cœlioscopie plus la biopsie
pour un examen anatomopathologique.
• Les tumeurs de l’ovaire
Elles peuvent entraîner des métrorragies soit du fait d’une métastase utérine (tumeur du
revêtement), ou d’une métastase ovarienne d’un cancer digestif (tumeur de Krukenberg), soit
du fait d’une tumeur sécrétante. Perçues au toucher vaginal, orientées par l’échographie voire
la cœlioscopie, elles conduisent à la laparotomie exploratrice et seront confirmées par
l’examen anatomopathologique.
b-Les métrorragies fonctionnelles
Elles sont un diagnostic d’élimination qui ne peut être évoqué qu’après un examen clinique
soigneux comportant un frottis aidé d’une courbe thermique, voire d’une hystérographie,
d’une hystéroscopie, des dosages hormonaux car l’on retrouve le plus souvent un déséquilibre
oestroprogestatif avec hyperoestrogenie relative ou absolue. Il peut s’agir de
-métrorragies fonctionnelles de l’ovulation ;
- hémorragies prémenstruelles évoquant l’hyperplasie glandulo-kystique de l’endomètre
-métrorragies post menstruelles qui évoquent un corps jaune persistant ou un kyste folliculaire
fonctionnel. Diagnostic coelioscopique.
-stress
d-Causes iatrogènes
-secondaires à une prise d’anticoagulants, oestroprogestatifs ;
-métrorragie chez les femmes porteuses de stérilet,
-après une ligature section tubaire entraînant une perturbation de la vascularisation ovarienne
qui provoque en général une dysovulation.
a- Au premier trimestre
• GEU
Première étiologie à évoquer. Urgence qui impose des gestes d’urgence. Il est évoqué devant
un tableau d’irritation péritonéale en cas de GEUR, ou devant une douleur de la fosse iliaque
associée à des métrorragies et une masse latero- utérine sensible dans un contexte
d’aménorrhée franche ou pas. Il peut s’y associer des signes de choc. La beta HCG est
positive. Le diagnostic est posé par l’échographie ou a cœlioscopie qui permet d’effectuer le
geste thérapeutique.
• Môle hydatiforme
Métrorragies, utérus mou en accordéon. Echographie montre des images en flocon de neige
intrautérins, kystes lutéiniques.
• Menace d’avortement
Métrorragies, douleurs pelviennes, modifications du col à l’examen ou expulsion du produit
de contraste.
Echographie : image intrautérine avec embryon et activité cardiaque.
• Hématome décidual
Métrorragies par anomalie placentation, présence d’un hématome qui risque de compromettre
la grossesse.
1- Buts
Arrêter les métrorragies
Traiter la cause
Prévenir et traiter les complications
2- Moyens et méthodes
Moyens de réanimation :
VV bon calibre, transfusion de sang isogroupe, isorhésus, soluté de remplissage
hormonaux
Moyens médicaux
-Dydrogestérone = Duphaston® comprimé de 10mg de J16 à J 25.
-Choramidinone = Lutéran®
-Nomegestrol acetate = Lutenyl® comprimé de 5mg
-Œstrogène combiné
-Œstrogène de synthèses
-Anti gonadotrope : le danazol et les agonistes de la gonadotrophin releasing hormon
Anti-inflammatoires non stéoïdiens : acide méfénamique, ibuprofène et naproxène
Antififibrinolytique :acide tranaxemique
fer
antituberculeux
Moyens obstétricaux
AMIU, curage, curetage, césarienne.
Moyens chirurgicaux
-Drainage, lavage
-Myomectomie : elle est indiquée en cas de métrorragies dues à des fibromyomes, et consiste
à les retirer tout en respectant l’utérus
-Salpingectomie : ablation de la trompe en cas de tumeur de la trompe, de GEU
-ovariectomie en cas de tumeurs ovarienne
-hystérectomie totale : avec ou sans annexectomie : elle peut être abdominale ou vaginale.
-Curetage hémostatique : Il arrête l’hémorragie en supprimant la muqueuse qui saigne
-La colpohystérectomie élargie avec résection du paramètre et du dôme vaginal
associée à une lymphadenectomie iliaque externe (CHL)
-omentectomie dans certaine tumeurs ovariennes
-Resection endoscopique de l’endomètre.
Autres moyens
Embolisation artérielle utérine pour fibromyomes
La thermocoagulation de l’endomètre.
3- INDICATIONS
3.1-Traitement curatif
Traitement médical des métrorragies en période pubertaire
Dans les formes de moyenne importance
Progestatifs hydrogestérone pourront être prescrits du 16e au 25 e jour du cycle pendant
6mois puis réévaluer.
Si courbe biphasique : guérison
Si courbe monophasique : dosage la prolactine, en fonction des résultats faire IRM de la selle
turcique. Si normal, continuer les progestatifs pendant 6 mois associés aux OP si désir de
grossesse.
Formes graves (<8g/dl) : traitement d’urgence
Transfusion sanguine
Forte osetrogénisation poursuivi 3 à 6 mois
Traitement antiémétique
En cas d’anomalie de l’hémostase, les antifibrinolytiques apparaissent efficaces. L’acide
tramexanique utilisé les 3 premiers jours du cycle, à la dose de 3 g / jour
Traitement chirurgical
En l’absence de grossesse :
Il est le plus souvent fait après un diagnostic étiologique précis, ou dans le but d’arrêter des
métrorragies incoercibles sans cause apparente.
Le choix du mode de traitement chirurgical dépend de l’étiologie retrouvée :
__La myomectomie : elle peut être abdominale, vaginale ou coelioscopique. Le
choix dépend du nombre de myomes, de leur localisation et de l’état de la patiente.
__L’hystérectomie
Elle est indiquée dans les myomes multiples, les cancers du col de l’utérus, les cancers de
l’endomètre et les métrorragies incoercibles.
__La conisation ou l’amputation intravaginale du col : est indiquée dans les
cancers micro-invasifs du col utérin.
__Le curetage hémostatique : après l’échec des traitements médicaux, ou en cas de contre-
indications ou d’effets secondaires liés à ceux-ci, anesthésie générale.
__Salpingectomie, lavage : GEU
__Autres
Embolisation artérielle utérine pour fibromyomes
La thermocoagulation de l’endomètre: elle est indiquée dans les métrorragies fonctionnelles
rebelles aux traitements médicaux prescrits en première intention. C’est une alternative à
l’hystérectomie totale proposée en générale devant ces cas.
En présence de grossesse : traitement dépend du terme et de l’abondance
Métrorragies iatrogènes
Traitement de la cause, réajuster la prise irrégulière d’oestroprogestatif.
4- Les résultats
-Guérison possible ; cependant le risque peut être grave en cas de GEU ou de cancer méconnu
car retard de prise en charge.
CONCLUSION
Une femme ne saigne pas sans raison et l’on doit toujours faire un diagnostic précis avant
d’appliquer un traitement. Mais l’importance de l’hémorragie peut imposer une thérapeutique
d’urgence dans le but d’arrêter l’hémorragie.