Vous êtes sur la page 1sur 5

Classification des maladies parodontales

Généralités :
La plus vieille indication sur les parodontopathies date probablement du premier siècle
après le Christ et a été rapportée par Aulus Cornelius Celsus. Et ce n’est qu’en 1746 que
Pierre Fauchard a décrit pour la première fois les symptômes cliniques d’une parodontite. En
1885, on a proposé de nommer cette maladie « maladie de Fauchard » .

Depuis, plusieurs classifications des maladies parodontales ont été établies, faisant l’objet de
contestations de révisions et de remplacement sans toutefois arriver à une classification
définitive et logique, étant donné la diversité des formes cliniques et la recherche étiologique
qui n’a pas révélé tout ses secrets.

Parmi les classifications déjà établies on citera celle de Glickman, celle de l’OMS (1975),
celle de l’association dentaire américaine, celle du World Workshop (1989) et celle de
Suzuki et Sharon (1994), la classification qui a été la plus utilisée reste celle de 1989 dont les
grands axes sont :
1-Les gingivites :
2-Les parodontites à début précoce : PPP, PAJ (L/G), PPR (L/G) (très liées à l’âge,et les
patients doivent impérativement être âgés de moins de 35 ans).
3-La parodontite de l’adulte (les patients doivent obligatoirement être âgés de plus de 35ans)
4-La parodontite ulcéro nécrotique aigue
5-La parodontite réfractaire.

Un nouveau système de classification de la maladie parodontale a été recommandé en 1999


par l'atelier international pour une classification des maladies et conditions parodontales sous
la direction de Gary Armitage.
Les points les plus importants dans cette classification sont :

-Le diagnostic n'est plus lié à l'âge.


-Les maladies parodontales peuvent ne pas être induite par la plaque.
-Il existe des maladies systémiques prédisposant un patient à une maladie parodontale
- Addition d'une catégorie pour « des défauts de forme et des conditions
développementaux ou acquis » (groupe VIII)

Classification des maladies et conditions parodontales


(International Workshop for a Classification of periodontal Diseases and Conditions)

Les maladies parodontales sont subdivisées en 8 groupes :


I- Maladies gingivales - Gingival Diseases (G)
II- Parodontites chroniques - Chronic Periodontitis (CP) pouvant atteindre même un sujet
jeune
III- Parodontites agressives - Periodontitis agressifs (AP) pouvant atteindre même un sujet âgé
IV- Parodontites comme manifestation de maladies systémiques- Periodontitis as a
manifestation of Systemic Diseases (CV) ( Par exemple chez les diabétiques de types 2 non
contrôlés)

1
V- Maladies parodontales nécrosantes - Necrotizing Periodontal Diseases (NP)
VI- Abcès - Abscesses of Periodontium
VII- Lésions endo-parodontales - Periodontitis associated with Endodontic Lesions
VIII- Malformations ou déformations et conditions acquises - Developmental or acquired
deformities

Ces groupes sont à leur tour subdivisés en sous-groupes

I- Maladies gingivales
A- Maladies gingivales dues à la plaque

• Gingivite due exclusivement à la plaque dentaire avec ou sans facteurs favorisant locaux

• Gingivite modifiée par des facteurs systémiques associée au système endocrinien


(puberté, menstruation, grossesse, diabète) associée aux maladies hématologiques
(leucémie et autres)

• Gingivite et hyperplasie d'origine médicamenteuse

• Gingivite modifiée par la malnutrition carence en Vitamine C et autres

B- Maladies gingivales non dues à la plaque

• Maladies gingivales avec étiologie bactérienne spécifique Neisseria gonorrhea,


Treponema pallidum, Streptocoques et autres

• Maladies gingivales d'origine virale Primo-infection herpétique, herpès buccal, zona

• Maladies gingivales d'origine mycotique

• Candidose, érythème gingival linéaire, histoplasmose et autres

• Maladies gingivales d'origine génétique Fibromatose gingivale congénitale

• Manifestations gingivales de maladies systémiques

• Maladies dermatologiques (lichen plan, pemphigoïde, pemphigus vulgaire, érythème


polymorphe, lupus érythémateux, d'origine médicamenteuse et autres)

• Réactions allergiques au mercure, nickel, acrylate, dentifrices, produits de rinçage, «


chewing-gum », aliments divers et autres

• Lésions traumatiques chimiques, mécaniques, thermiques

• Réaction des corps étrangers

• Autres

2
II- Parodontite chronique : concerne tous les âges : l’adulte, l’adolescent et même
l’enfant

A- localisée : jusqu'à 30% de toutes les surfaces dentaires sont concernées par l’atteinte

B- généralisée : plus de 30% de toutes les surfaces dentaires sont concernées par l’atteinte

La parodontite chronique est également divisée en :

Parodontite débutante : perte clinique d’attachement de 1 à 2mm

Parodontite modérée : perte clinique d’attachement de 3 à 4mm

Parodontite avancée : perte clinique d’attachement ≥5mm*


III Parodontite agressive : concerne l’enfant (à partir de 4 ans), l’adolescent, l’adulte et
même les personnes d’âge avancé (les plus de 35ans, même les plus de 60ans)

Le diagnostic de la parodontite agressive" est basé sur plusieurs critères:


-moins de dépôts de tartre que dans la parodontite chronique
-une perte rapide d'attachement avec de plus longues périodes de repos
-l'aspect chez les sujets en bonne santé et la détection dans les familles
Elle peut être :
A- localisée : concerne surtout les incisives et les premières molaires,ainsi qu’une ou deux
autres dents autres que les incisives et les molaires.

B- généralisée : concerne au moins trois dents autres que les incisives et les molaires

V Parodontite comme manifestation de maladies systémiques

A Maladies hématologiques

• Neutropénie

• Leucémie

• Autres

B Troubles génétiques

• Neutropénie familiale et cyclique

• Syndrome de Down

• Syndrome de déficience d'adhésion leucocytaire

• Syndrome de Papillon-Lefèvre

• Syndrome de Chediak-Higashi

• Histiocytoses

3
• Maladie de surcharge de glycogène (thésaurismose)

• Agranulocytose infantile génétique

• Syndrome de Cohen

• Syndrome d'Ehlers-Danlos, types IV et VIIIAD

• Hypophosphatasémie

• Autres

C Autres maladies

V Maladies parodontales nécrosantes


A Gingivite nécrosante aiguë

B Parodontite nécrosante aigue

VI Abcès

A- Abcès gingival

B- Abcès parodontal

C- Abcès péri coronaire

VII Lésions endo-parodontales :


A- lésions d’origine parodontales (pulpite à rétro)

B- lésions d’origine endodontiques (parodontite à rétro)

C- lésions d’origine combinée endo-parodontale. (Dites vraies)

VIII Malformations ou Déformations et Conditions acquises


A- Facteurs favorisants d'origine dentaire

• Anatomie dentaire, reconstructions, fractures radiculaires, résorptions radiculaires

B- Problèmes muco-gingivaux des zones dentées

• Récessions

• Manque de gencive attachée

4
• Profondeur vestibulaire insuffisante

• Anomalie du frein labial ou d'une insertion musculaire

• Hyperplasie gingivale

• Fausse poche, morphologie gingivale inesthétique, hyperplasie gingivale

• Couleur anormale

C- Problèmes muco-gingivaux des zones édentées

D- Trauma occlusal :

. Trauma occlusal Primaire

. Trauma occlusal Secondaire

Conclusion :
Gingivites et Parodontites sont le continuum d'une même maladie inflammatoire.
Mais la gingivite n'évolue pas forcément en parodontite.
Prévenir les gingivites c'est prévenir les parodontites.
Si cette gingivite devient un facteur de risque fort il faut la traiter.
Un plan de traitement juste découle d’un diagnostique éxacte.

Vous aimerez peut-être aussi