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Université d’Alger 1

Faculté de Médecine
Département de Médecine dentaire

Odontologie Pédiatrique
4éme Année

Les Thérapeutiques
Préventives en Dentisterie
Pédiatrique

Pr Z Bougherbal

Année universitaire 2018- 2019

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SOMMAIRE

INTRODUCTION

I- EVALUATION DU RISQUE CARIEUX INDIVIDUEL (RCI)

I-1 En denture temporaire

I-2 En denture permanente

II-METHODES DIAGNOSTIQUES

III- PREVENTION

III-1-Définitions

III-2-Généralités

III-3-La reminéralisation des lésions carieuses réversibles

III-4-Le scellement des sillons

III-5- Thérapeutiques préventives en dentisterie pédiatrique

III-5-1- Prévention primaire-primaire

III-5-2-Prévention primaire

III-5-3- Prévention secondaire

III-5-4-Prévention tertiaire

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

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Introduction
La carie dentaire est une maladie infectieuse, chronique et multifactorielle. Elle est
considérée par l’OMS comme troisième fléau de morbidité mondiale.

Le traitement de la carie doit prendre en compte l’interception des lésions amélaires


pouvant être arrêté et /ou dont l’évolution peut être inversée.

Le médecin dentiste a un rôle primordial, celui de devoir identifier le plus rapidement


possible les patients à risque et d’instaurer un plan de traitement pour éviter
l’apparition et la progression de cette maladie.

La conservation de la dent temporaire permet de :

- Maintien de l’espace mésiodistal,

- Guide l’éruption physiologique des dents successionelles,

- Prévenir l’apparition de para fonctions.

Les dents permanentes chez l’enfant sont immatures au cours des 3 à 4 premières
années post éruptives; entre autres la dent de 6 ans ou première molaire permanente
(PMP), qui est une dent symbole par sa chronologie d’éruption et par son rôle.

En effet :

-Elle est la 1ere dent permanente du jeune enfant (5 ans ½ % à 6 ans ½).
-Elle joue un rôle important dans la mastication.
-Elle est la dent de référence dans (les malocclusions), ainsi que le maintien de la
dimension verticale (esthétique).

La DPI est une dent à risque carieux du fait de:

-Sa situation postérieure sur l’arcade,

-L’immaturité de l’émail,

-Degré d’immaturité radiculaire,

-La morphologie occlusale complexe,

-La compliance de l’enfant.

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I-Identification du risque de carie individuel (RCI) :
L’évaluation du risque de carie individuel (RCI) influence le choix des méthodes de
prévention primaire, mais également le choix des méthodes diagnostiques et de notre
prise en charge.

La prise en charge thérapeutique doit intégrer la correction des facteurs de risque de la


carie.

Le stade physiologique de la dent temporaire, l’immaturité des tissus minéralisés de la


dent permanente, la compliance de l’enfant, la demande du patient et de ses parents
sont à considérer.

IDENTIFICATION DU RISQUE DE CARIE INDIVIDUEL


(RCI)

L’évaluation du RCI est basée sur l’identification de facteurs de risque de carie.

I-1 En denture temporaire :

Interrogatoire :

-Mauvaise état de santé bucco-dentaire de l’entourage

-Biberons nocturnes
-Allaitement prolongé au-delà de 18 mois
-Boissons sucrées (en particulier sodas en dehors des repas)
-Bonbons (surtout en âge préscolaire)
-Absence de brossage quotidien

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Examen clinique :

-Lésion carieuse cavitaire ou non des dents temporaires


-Plaque visible à l’œil nu

I-2 En denture mixte 

Interrogatoire :

-Prise quotidienne entre les trois repas et le gouter de :


-Boissons sucrées
-Aliments sucrés
-Bonbons
-Absence de brossage biquotidien avec dentifrice fluoré supérieur à 1000 ppm .

Examen clinique :

-Lésion carieuse cavitaire ou non des dents temporaires ou permanentes


-Plaque visible à l’œil nu
Autres :
-Dosage salivaire des Streptocoques mutants
-Faible capacité tampon .

IL est classique de définir deux catégories de RCI: RCI élevé et RCI faible.
Les facteurs de risque recherchés à l’occasion de l’examen clinique et des examens
complémentaires pour évaluer le RCI sont les mêmes à tout âge.
Mais, le facteur »lésions carieuses cavitaires ou non », et en particulier « actives », des
dents temporaires ou permanentes est celui qui influence le plus nos protocoles
opératoires.

Le seul facteur de risque qui fait actuellement consensus, est la présence de lésions
actives quelles soient initiales ou cavitaires.

Activité de la lésion:

L’activité de la lésion carieuse dépend de :

-Sa couleur « blanche, jaune, marron » marque une activité de la lésion carieuse. Elle
est inactive si sa couleur est « noire ».

-Présence de plaque en rapport avec la localisation de la lésion,

- Porosité de surface, sensation au sondage mou (active), lisse (inactive).

La présence d’un seul facteur de risque de carie classe l’enfant en RCI élevé.

Un enfant est un individu potentiellement à risque de carie élevé (Andersen J).

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Tous les enfants avec une lésion (initiale « cavitaire ») active sont considérés à RCI
élevé.

En revanche, un enfant traité antérieurement pour des caries précoces (de la petite
enfance indice (CPE), cao élevé), désormais indemne de caries et qui a changé ses
mauvaises habitudes alimentaires et d’hygiène devient à RCI faible.

Les quatre facteurs de risque carieux de la première molaire permanente sont:

-L’évolution de cette dent se fait dans la majorité des cas à bas bruit (évolution n’est
pas précédée de la chute de la dent temporaire), les parents la confondent avec une
dent temporaire.

-La 1ére molaire permanente évolue à un âge ou l’enfant gère souvent son brossage
seul, négligeant « les dents du fond ».

-Elle peut avoir un temps d’éruption lent de 5 à 28 mois. Les surfaces des dents restent
longtemps en inocclusion, empêchant un « auto nettoyage ».

-La dent immature avec un émail poreux et des sillons anfractueux qui présentent un
risque de carie élevé.

Il importe donc d’entreprendre des mesures préventives contre la progression ou


même l’installation des lésions carieuses chez l’enfant, en s’intéressant aussi bien à
l’état futur de sa denture permanente mais aussi en intervenant en denture temporaire.

II-Méthodes diagnostiques :
Quel que soit le RCI, le diagnostic doit être systématiquement basé sur un examen
visuel minutieux.

II-1 Examen Visuel : (aides optiques)

Classification ICDAS : International Caries Détection and Assessment System :


Coloration avec ou sans séchage, présence d’une cavitation non, présence d’une ombre
dentaire par transparence, dentine visible ou non.
Activité de la lésion :
Présence de plaque en rapport avec la localisation de la lésion,
Sensation tactile au sondage (sonde mousse).
II-2 Examen radiographique : complète l’examen visuel en denture mixte :

-Bite –wings
-Retro-alvéolaire : si la déminéralisation dentinaire est profonde
II-3 Examen par fluorescence : (lésion suspecte occlusale). La mesure de la
fluorescence laser de la dent temporaire remplace avantageusement l’examen
radiographique.

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Après nettoyage des surfaces dentaires, il doit se référer à la classification ICDAS
(International Caries Detection And Assessment System) à 7 scores.

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III- Prévention :
Quelles sont les préventions?

Actuellement trois niveaux de prévention sont définis :

-Prévention primaire,
-Préventions secondaire,
-Prévention tertiaire.

Le traitement de la carie dentaire a été assimilé au traitement des séquelles de la


maladie.

La carie dentaire est une maladie infectieuse d’origine multifactorielle qui doit être
abordée avec des thérapeutiques restauratrices aux stades avancés, mais aussi avec
une perspective prophylactique précoce étant donné qu’elle est réversible aux stades
initiaux.

Cette approche moins invasive est aujourd’hui rendue possible par de nouvelles
données de la science et de nouvelles techniques:
- Une meilleure connaissance de la dynamique du processus carieux;

- L’avènement de différentes familles de biomatériaux des restaurations


adhésives; 
- Une dentisterie préventive efficace.

III-1- Définitions :

-Prévention primaire-primaire : programme destiné aux mères et futurs mères, il


consiste en leur information sur le mode de transmission des streptocoques mutans et
les méthodes d’hygiène à entreprendre (éviter l’utilisation commune de cuillère,
mère-enfant).

-Prévention primaire est de supprimer les facteurs de risque de la maladie.


Ex: supprimer la consommation quotidienne de boissons sucrées.

-Prévention secondaire est de détecter et traiter précocement.

Ex: intercepter la carie par application topique de fluorures.

-Prévention tertiaire est de réduire les complications.

Ex: éliminer la dentine cariée et restaurer la dent.

La prévention adaptée  dépend de la compliance de l’enfant, des parents et de


l’identification du risque de carie individuel (RCI).

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III-2 Généralités:

-2-1 Contrôle de l’hygiène bucco-dentaire : C’est une composante indispensable


pour la prophylaxie de la carie dentaire. Elle doit commencer dès le plus jeune âge.

2-1-1 - Evaluation de l’hygiène bucco-dentaire:


  Les révélateurs de plaque : en comprimés ou en solution, dont le but est de
montrer à l’enfant et aux parents les progrès réalisés grâce à l’évolution de son indice
de plaque.
  - Evaluer l’hygiène buccodentaire de l’enfant.
- Eduquer l’enfant en lui montrant la distribution et la localisation de la plaque et la
méthode efficace d’éliminer cette plaque.

2-1-2 - Les techniques de brossage: quand commencer le brossage?

A l’éruption des premières dents :


On peut recommander aux parents de les nettoyer avec une compresse stérile. Il est
conseillé aussi de faire boire de l’eau aux enfants après un apport alimentaire sucré, ce
qui permet un nettoyage et un certain effet tampon dans le milieu buccal.

A l’éruption de la première molaire temporaire:


Les parents effectuent le brossage. Dès que l’enfant le peut, il commence à réaliser

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le mouvement sous la surveillance des parents qui complètent le brossage. Il faut
conseiller une petite brosse à dents, avec un manche facile à tenir dans la main pour
l’enfant, les poils sont souples, la pâte dentifrice doit avoir un bon goût et être fluorée
à un dosage précis en fonction de l’âge.

-2-1-3 - Les techniques de brossage:


Pour les petits de 2 à 5-6 ans : Deux mouvements sont à réaliser:
-Bouche ouverte, l’enfant se brosse toutes les surfaces occlusales des dents. Ce
mouvement nettoie bien les surfaces masticatoires des dents.
-Dent serrées, dans un mouvement toujours horizontal, les faces vestibulaires sont
nettoyées jusqu’aux collets où de la plaque dentaire aurait pu rester après le
mouvement bouche ouverte.
Pour les plus de 6 ans :
A partir de cet âge, tous les mouvements s’effectuent bouche ouverte et l’enfant se
brosse toutes les faces des dents.

-2-1-4- Apprentissage de l’hygiène bucco- dentaire:

Il nécessite une implication et une motivation de l’enfant et de ses parents. Il débutera


dès la deuxième visite du patient, lequel est prévenu d’apporter sa brosse à dent et son
dentifrice.

-Installer l’enfant sur le fauteuil.

-Lui montrer dans le miroir à main sa bouche et lui indiquer la différence entre une
gencive saine et une gencive malade.

-Utiliser le révélateur de plaque et lui montrer la localisation de la plaque bactérienne


sur ses dents.

-Lui demander de nettoyer ses dents sans lui montrer la méthode de brossage puis lui
montrer le résultat.

-Expliquer la méthode de brossage.

-Faire à l’enfant un brossage devant vous.

-Faire un brossage prophylactique.  

-2-2. Rôle de l’alimentation:

Une alimentation déséquilibrée et le grignotage sont les facteurs principaux sur


lesquels le médecin dentiste doit attirer l’attention lors de la consultation.
Un grignotage répétitif et /ou l’absorption de boissons sucrées empêchent le système
tampon salivaire de fonctionner correctement. Le pH buccal reste alors pratiquement
en permanence sous un seuil critique (<5.5) et favorise le processus de
déminéralisation et le développement de bactéries cariogènes.

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III-3-La reminéralisation des lésions carieuses réversibles :

La reminéralisation se fait par l’application de topique de fluorures.

Le fluor: les fluorures topiques restent à l’heure actuelle, un facteur essentiel de la


lutte contre la carie. Son apport se fait par :

-Dentifrices fluorés,

-Vernis fluorés,

-Gels fluorés,

-Bains de bouches.

L’efficacité carioprotectrice maximale est obtenue grâce à des apports faibles, mais
réguliers de fluorures (AFSSAPS 2008).

Le dentifrice fluoré est le topique fluoré de base, quel que soit le risque carieux
(Marinho 2008).

-Les données récentes invalident l’apport du fluor par voie systémique chez l’enfant
de moins de 6 mois. (AFSSAPS 2008)

-Le fluor topique est plus efficace que le fluor systémique (AFSSAPS 2008).

-La dose toxique de fluor se situe autour des 5mg/kg/j.

-Les bénéfices anti-carieux ne sont significatifs qu’à partir de 1000ppm et les


dentifrices à 500ppm ne semblent pas montrer de différence significative par rapport à
un placebo (Walsh et al, 2010)

-Quel que soit le mode d’apport en fluor, il faut évaluer la dose d’apport en fluor à
prescrire, selon le RCI et le bilan obligatoire d’apport journalier de fluor chez l’enfant.

L’application du rapport bénéfice (moins de carie)/risque (fluorose) nous guide dans


nos prescriptions (WONG T.2010).

-Le développement des moyens de monitoring clinique « Diagnodent », permet


d’évaluer la reminéralisation des lésions carieuses réversibles et d’orienter
l’augmentation ou la diminution de la dose d’apport en fluor.

-La fluoration systémique reste encore indiquée chez les enfants à RCI élevé qui ne
peuvent pas encore utilisés un dentifrice à 1000 ppm sous surveillance des parents à
condition de réaliser le bilan d’apports journaliers en fluor (M. Muller-Bolla, 2012).

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III-3-1-Dentifrice fluoré, stratégie:

De 6 mois à 2ans De De 6 à12ans


2à6ans

Compresse -Dentifrice de -La brosse à dent


humide ou un 500 ppm, si junior garnie sur son
doigt « brosse à RCI faible, 1/3 de dentifrice:
dent »
-Dentifrice de -1000-1500ppm si RCI
Brosse à dent 1000ppm si faible
« baby » RCI élevé,
obligatoire dès par adulte en -1500ppm si RCI
l’apparition des parallèle à élevé,
1ères molaires une -2500ppm si RCI
acquisition élevé à partir de 10ans.
Méthode progressive
horizontale (20 de -Brossage supervisé
allers et retours l’autonomie par adulte au moins
par secteur), par de l’enfant, jusqu’à 8ans,
adulte au moins
1f/j, le soir. -Méthode -2 à 3mn, 2f/j.
horizontale ou
circulaire
(2mn).

III-3-2 Les vernis fluorés (Apport de fluor en complément du dentifrice):

Les vernis fluorés sont des concentrés de fluorures dans une base résine concentration de
22600 ppm ou synthétique.

En denture temporaire, une application 2 fois par an de vernis au moins dosé à 22600 ppm
doit être recommandée.

En denture permanente, la même fréquence d’application est suffisante

Denture temporaire Denture mixte et


permanente

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Risque faible 2fois/AN 2fois/AN

Risque élevé HEBDOMADAIRE 4 à6FOIS PAR SEMAINE


SOUS SURVEILLANCE
DIAGNODENT

pour les thérapeutiques de reminéralisation des lésions carieuses de l’émail.

Dans ces indications, une application des vernis fluorés peut être également utilisée, en
interception, dans les applications hebdomadaires avec un vernis de concentration élevée
(22600ppm), et renouvelée jusqu’à reminéralisation complète de la lésion.

Les vernis représentent actuellement les seuls topiques fluorés à usage professionnelle et
leurs utilisation est recommandée par L’AFFSAPS chez l’enfant à risque carieux tant en
denture temporaire qu’en denture permanente.

Ils présentent des qualités intéressantes, des propriétés physiques et chimiques d’adhérence,
ce qui permet de prolonger la durée de contact des fluorures avec les surfaces dentaires.
Cette application augmente la formation de fluoro-apatite d’une manière plus significative que
les autres méthodes d’apports fluorés topiques.

Quelques points clés des recommandations de l’AFSSAPS (2008).

Lors de la détection d’une lésion carieuse initiale de l’émail, l’application d’un vernis fluoré
doit être suivie de visites de contrôle régulières (tous les 06 mois).

Cette surveillance permettra de vérifier l’évolution de la lésion carieuse.


Si la lésion se stabilise, la même méthodologie est poursuivie;

Si la lésion évolue défavorablement, un traitement restaurateur est entrepris.

Contre-indications:
- Impossibilité d’une surveillance régulière;
- Prise de fluor par voie systémique;
- Contexte de risque carieux individuel élevé qui n’évolue pas favorablement lors des
visites ;

-Zones endémiques.

Protocole opératoire :
- Nettoyage des dents ;
- Séchage des dents ;
- Application du vernis à l’aide d’un mini pinceau;

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- Séchage du produit pendant 2 à 3 minutes.
Le patient doit éviter dans les heures qui suivent de se brosser les dents et de mastiquer des
aliments durs.

III-3 -
3- Autres méthodes d’apports topiques complémentaires en fluor:
-Les gels fluorés (gouttière).
-Les bains de bouche fluorés.
-Les chewing-gums fluorés

III-4-Scellement de sillons :

Le scellement de sillons n’a pas fait la preuve de son efficacité sur les molaires
temporaires. (BAUCHAMP J et al .JADA .2008).

Le scellement de sillons est réalisé sur dent permanente que lorsque le patient est
défini à RCI élevé ou en présence de sillons anfractueux chez un patient à RCI faible
(HAS 2005, AHOVUO et al 2008,Droz 2004 ).

Le scellement des sillons doit constituer une barrière étanche entre l’émail et
l’environnement oral pour prévenir le développement de caries.

Il fait appel à un matériau adhésif qui doit recouvrir les puits et fissures de la face
occlusale des molaires permanentes, sans interférer avec l’occlusion.

Les matériaux de scellement à base résine photo polymérisable sont indiqués.

Le ciment verre -ionomère ou le vernis fluoré peuvent être indiqués lors des conditions
d’isolement insuffisantes.

Protocole opératoire du scellement des sillons :

-Nettoyage préalable de la surface de la dent à l’aide d’une brossette sèche,

-isolation à l’aide d’un champ opératoire étanche,

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-mordançage à l’aide d’acide phosphorique 35 ou37% des puits et fissures pendant 15
à 20 secondes, rinçage pendant 20 secondes à l’aide d’une seringue. La surface doit
apparaitre blanchâtre et mate après séchage,

-application du matériau de scellement sans excès et passage de la sonde dans les puits
et fissures pour éliminer les bulles et améliorer l’étalement en faible épaisseur de la
résine,

-un microbrush peut être utilisé dans le cas de matériau fluide .Une attente de 15-20
secondes avant polymérisation améliore la pénétration du matériau,

-Phopolymérisation pendant 20 secondes,

-Contrôle de l’occlusion.

Protocole opératoire

La 46 avant le scellement Nettoyage avec brossette


de sillon sèche

Mordançage Sealant en excès et avec bulle (à éliminer


avec microbrush avant photopolymérisation)

Sealant a

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III-5 THERAPEUTIQUES PREVENTIVESEN
ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE:
Les différentes thérapeutiques préventives sont :

1-Prévention primaire-primaire :

La prise en charge de la lésion carieuse préventive se base sur la réduction des


bactéries en cause, essentiellement les S.mutans par des mesures d’hygiène orale et
modifications des habitudes alimentaires (Listsas, 2010).

 Il faut orienter les mesures de prévention vers la population « en amont » en


s’adressant notamment aux mères de familles, Axelsson (1999) développe sous
l’expression de « prévention primaire-primaire », ou ce que les américains
appellent le « dental home »).
2-Prévention primaire :

Que ce soit en denture temporaire ou mixte, elle vise à :

-Empêcher l’apparition de la maladie,


-Supprimer les facteurs de risque (supprimer la consommation quotidienne de
boissons sucrées).

3-Prévention secondaire :

Que ce soit en denture temporaire ou permanente, elle a pour corollaire de détecter la


lésion carieuse et la traiter précocement.

3- 1-En denture temporaire : La prévention secondaire est différente selon que l’enfant
est non compliant ou compliant.

3-1-1-Si l’enfant est non compliant, nous pouvons réaliser :

- Reminéralisation
-Technique de Hall
- IRT (Intermédiaire Restoratif Treatment).

 -Technique de Hall  consiste à recouvrir sans préparation des dents


temporaires avec une CPP. La réussite de cette thérapeutique est dépendante
du diagnostic de l’état pulpaire, parfois difficile d’évaluer chez le jeune enfant.
Selon une étude scientifique ,cette technique bien que temporaire, a eu la satisfaction
en terme de performance de la restauration qu’elle offre à long terme.

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 Intermédiaire Restorative Treatment (ITR) :
C’est une approche de traitement à minima de la lésion carieuse par un curetage
manuel d’élimination et la pose d’un ciment verre ionomère pour rechercher un effet
de relargage du fluor. Ce sont des techniques de restauration provisoires en attendant
une meilleure prise en charge de l’enfant.

3-1-2 Si l’enfant est compliant, nous pouvons réaliser : 


-Reminéralisation,

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-Micro-dentisterie.

La prévention primaire comme la prévention secondaire cherche à intervenir


précocement sur les facteurs de protection ou de risque dits modifiables de la maladie.

Les enfants à RCI élevé doivent bénéficier de mesures de prévention et d’une prise en
charge spécifique par le médecin dentiste .

Le concept de dentisterie à minima ou micro dentisterie repose sur la prévention,


l’interception des lésions initiales ou réversibles et la préservation maximale des
tissus amélo-dentinaires, dans le cadre d’un suivi régulier de l’enfant afin de
contrôler son risque de carie.

La micro dentisterie peut faire appel à l’Air-abrasion, la Sono-abrasion ou la Micro-


abrasion.

-Air-abrasion : Il s’agit de la projection à haute vitesse de poudre d’alumine (27 à


50µm) associée à une projection d’eau.

L’air abrasion se révèle une technique intéressante avant la pose d’un scellement de
sillons pour la préparation de petites cavités, tout en réduisant l’inconfort du patient.

-Sono-abrasion : C’est un système de mise en forme cavitaire conçu à partir de


l’action d’inserts diamantés ou non animés d’un mouvement de vibration d’une
fréquence ultrasonore 8000à15000Hz.

Ce système trouve son intérêt dans l’éviction des lésions carieuses proximales:
l'intervention se fait à minima:

Prophylaxie, traitement de petites lésions carieuses (microdentisterie).

-Micro-abrasion :Le principe de la micro-abrasion consiste à éliminer les colorations


de faible intensité d’origine extrinsèque ou intrinsèque limitées aux couches
superficielles de l’émail.

La micro-abrasion utilise de l’acide chlorydrique à 18% et de la ponce .Grace à cette


combinaison, l’émail est abrasé et érodé d’environ 100µm .C’est une technique
atraumatique et ultraconservatrice.

-Instruments rotatifs, la micro-instrumentation : Les instruments rotatifs à monter


sur turbine sont nombreux.
Dans ce contexte de dentisterie à minima plusieurs coffrets ont été proposés. Ils
contiennent classiquement des fraises diamantées bague rouge, dont la partie
travaillante a la forme d’une boule de petit diamètre, souvent montée sur un long col
non travaillant.
D’autres fraises sont spécialement conçues pour élargir les sillons.
D’une façon générale, elles sont moins économes en tissus dentaires que le système

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hydrique d’air-abrasion et contrairement à la sono abrasion, elles peuvent léser la dent
voisine en fonction de la localisation de la carie.

3-2-La prévention secondaire sur dent permanente immature :

Elle concerne les lésions carieuses ICDAS 1, 2, 3et 4.

Dans le cas de lésions carieuse initiales ICDAS 1ou 2, la prévention secondaire


consiste à pratiquer une réminéralisation de ces lésions et/ou le scellement des sillons
selon les méthodes sus-expliquées.

Dans le cas de lésion carieuse active ICDAS 3 et 4, la thérapeutique étant de la micro-


dentisterie que ce soit de l’air-abrasion, sono-abrasion ou micro-instrumentation

Dans le cas d’une carie des puits et fissures, on réalise une fissurotomie.

Lorsque la 1ére molaire présente des anfractuosités qui accrochent à la sonde,


l’ouverture des sillons ou fissurotomie est préconisée, suivie de leur obturation à
l’aide d’un composite fluide.

4-La prévention tertiaire :

Elle a pour corollaire de réduire les complications

4-1-En denture temporaire :

Selon que l’enfant soit coopérant ou pas, la prévention tertiaire se fera avec ou sans
sédation consciente et consiste à traiter les lésions ICDAS 5ou 6 par macro-dentisterie
et ou traitement endodontique.

4-2-La prévention tertiaire en denture mixte :

La dent permanente immature recevra une thérapeutique d’apexogenèse ou


d’apexification , selon la présence ou non d’atteinte pulpaire irréversible en présence
de lésion carieuse ICDAS 5ou6.
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Conclusion
Le praticien possède des outils thérapeutiques simples et efficaces à la fois en termes
de prévention primaire que secondaire.

BIBLIOGRAPHIE
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