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Université d’Alger

Faculté de Médecine Ziania


Département de Médecine Dentaire

ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE

LA PRÉVENTION ET ÉDUCATION À
L’HYGIÈNE:
-LE RÔLE DE L’ASSISTANTE DENTAIRE
-L’HYGIÈNE ET LA PRÉVENTION

Polycopié destiné aux étudiants de 5ème année médecine dentaire

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Dr H. MIHOUBI/OCE/HCA Année universitaire 2022/2023
Sommaire

INTRODUCTION

1.ROLE DE L’ASSISTANTE DENTAIRE


2.RISQUE CARIEUX CHEZ L'ENFANT

3.PRÉVENTION

4.HYGIENE BUCCO-DENTAIRE
5. ALIMENTATION

6. FLUOR
7.VISITES DE CONTROLE
8.RECOMMANDATIONS POUR L’EVALUATION DE LA SANTE BUCCO-DENTAIRE
PEDIATRIQUE

CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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INTRODUCTION
La carie dentaire chez le tout petit est un problème de santé publique qui a des conséquences à
la fois médicales, sociales et économiques. Un défaut d’hygiène bucco-dentaire peut conduire au
développement de pathologies des dents temporaires avec des troubles de l'apprentissage de la
parole, des troubles phonétiques, esthétiques, des malocclusions des dents permanentes et des
répercussions sur la croissance maxillo-faciale, auxquels s’ajoutent la douleur et le stress. Les
pathologies liées au mauvais état bucco-dentaire ont un coût élevé, lié à la prise en charge des
soins spécifiques chez le petit enfant telle que le recours à l’anesthésie générale, l’hospitalisation,
et l’absentéisme professionnel des parents.
Les données de la littérature scientifique internationale permettent d’établir des
recommandations sur certaines stratégies qui ont démontré leur efficacité dans l’amélioration
de la santé buccodentaire du petit enfant. En particulier une démarche préventive précoce limite
l’impact des différents facteurs de risque de caries parmi lesquels le facteur microbien, les
antécédents carieux, les pratiques d’hygiène, les facteurs nutritionnels et l’environnement
familial.

1.ROLE DE L’ASSISTANTE DENTAIRE


Plusieurs taches peuvent être attribuées à l’assistante dentaire hormis la désinfection, la
stérilisation des dispositifs médicaux et la gestion des rendez-vous des patients, parmi
lesquelles:
-Informer les parents de l’importance de prendre soin des dents de lait dès leur apparition, avec
l’examen bucco-dentaire dès 3 ans.
-Informer et sensibiliser les parents, par le biais des publics relais, à l’importance de l’hygiène et
du nouvel EBD, au travers de la remise d’un flyer d’information aux parents lors des rendez-vous
et d'affiches présentent dans la salle d’attente et autres lieux de passage : par les professionnels
de santé qui suivent l’enfant et la bonne complétude du carnet de santé (pédiatres, médecins-
dentistes,) ;
-Adresser un mail d’information, un sms aux parents : à chaque anniversaire de l’enfant entre 2
et 5 ans, pour les conseiller d’emmener leur enfant chez le dentiste dès le plus jeune âge, par
exemple, lors de leur propre consultation annuelle.
-De relancer de l’EBD à 3 mois après l’envoi de l’invitation (si l’examen n’a pas été réalisé).

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2.RISQUE CARIEUX CHEZ L'ENFANT
Le risque carieux est le point de convergence de plusieurs facteurs qu'il convient d'estimer
séparément : l'hôte, les bactéries cariogènes du biofilm, les comportements et le temps de
contact entre ces différents facteurs. Son évaluation permet d'identifier les individus présentant
un risque accru de développer des lésions carieuses afin de déterminer un traitement préventif
efficace

2.1. Identifier les patients à risque carieux élevé


L’évaluation du Risque Carieux Individuel (RCI) repose sur la recherche de facteurs de risque
lors de l’examen initial et des contrôles de suivi.
La présence d’un seul facteur du tableau 1 suffit à inclure le patient dans la catégorie à risque
élevé.

Tableau 1
Facteurs de risque carieux d’après les recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) et Muller-Bolla

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2.2. Périodes à risque chez l'enfant et l'adolescent
2.2.1. La petite enfance
Elle constitue une période clé pour la future santé bucco-dentaire d'un individu.
Plus l'acquisition des bactéries cariogènes (notamment des S. mutons) est précoce, plus le risque
carieux est élevé, entraînant des caries précoces de la petite enfance et un indice carieux plus
élevé en denture permanente.
Ces lésions carieuses ont une terminologie spécifique.
**Les facteurs de risque pendant la petite enfance sont :
-une charge bactérienne élevée chez la mère (transmission verticale) ;
La transmission bactérienne peut s'effectuer par voie verticale ou horizontale :
**la transmission verticale :
L’acquisition des bactéries cariogènes chez le nourrisson s'effectuait par une transmission
maternelle dès l'éruption dentaire, plus fréquemment entre les 1ge et 33e mois de l’enfant ; cette
période, appelée « fenêtre d'infectivité », correspond à la période d'éruption des molaires
temporaires dont les sillons représentent des niches écologiques favorables aux bactéries
**la transmission horizontale a lieu entre membres d'un groupe (crèche, garderie, fratrie ...).
-la présence d'habitudes alimentaires nocives (endormissement avec un biberon contenant
autre chose que de l'eau, allaitement à la demande après l'éruption des premières dents,
grignotage ...).
-une hygiène orale absente ou mal adaptée ;
-un milieu socio-économique faible, une mère jeune élevant seule son enfant, et le tabagisme
maternel.
Pendant cette phase, les mères sont les vecteurs essentiels de la flore bactérienne ainsi que des
habitudes en matière d'alimentation et d'hygiène bucco-dentaire.
Les mères présentant des caries non soignées « doublent » le risque de caries chez leurs enfants.
2.2.2. Période d'évolution de la première molaire permanente (5-7 ans)
L'apparition des premières molaires permanentes est un nouveau facteur de risque, pour
plusieurs raisons :
**leur position, leur inocclusion, leur morphologie occlusale ainsi que l'immaturité de l'émail les
rendent particulièrement susceptibles aux attaques acides de la plaque bactérienne, les exposant
à une progression rapide des lésions carieuses (Carvalho et 01., 2009).
**Principalement situées au niveau des puits et fissures, l'atteinte des surfaces lisses indiquant
un risque carieux élevé.
**Elle représente la part essentielle de l'indice CAO à 12 ans.
**Les facteurs de risque carieux de la première molaire permanente sont les suivants :
-L’évolution de cette dent se fait dans la majorité des cas à bas bruit.

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- Son éruption n'étant pas précédée par la chute d'une dent temporaire, les parents ne
connaissent pas son existence et la confondent avec une dent temporaire ;
-La première molaire permanente évolue à un âge où l'enfant gère souvent son brossage seul,
négligeant les « dents du fond » ;
-Elle peut avoir un temps d'éruption assez lent, de 5 à 32 mois chez la fille et de 7 à 28 mois chez
le garçon.
-Les surfaces des dents restent longtemps en inocclusion, empêchant un « autonettoyage » à un
âge où la consommation d'aliments collants est fréquente (par exemple des corn flakes) ;
- La dent est immature avec un émail « poreux » et des sillons anfractueux qui présentent un
risque de carie accru.
2.2.3. Adolescence (12-14 ans)
Cette phase de l'existence est caractérisée habituellement par l'instabilité des comportements et
constitue une période à risque tant sur le plan des habitudes d'hygiène orale qu'alimentaires.
Le traitement orthodontique, fréquent à cet âge, est considéré comme un facteur prédictif de
nouvelles caries, ce risque étant augmenté en cas d'appareillage fixe.
L'adolescence est une période à risque sur le plan :
*des habitudes alimentaires (irrégularités des repas, grignotages, sodas) ;
*de l'hygiène en général et orale en particulier (aggravée par le port des appareils multi-
attaches, véritables réservoirs bactériens) ;
*du comportement (irrégularité dans les rendez-vous) ;
*des conduites addictives (tabac, drogues ...) ;
*médical (certains adolescents atteints de forme d'acné sévère suivent des traitements
*médicamenteux pouvant réduire le flux salivaire) ;
*dentaire, avec une durée d'éruption lente pour la deuxième molaire permanente (de 12 à 44
mois chez les filles, de 9 à 45 mois chez les garçons).

3.PRÉVENTION
La prévention se définit comme l’ensemble des moyens médicaux et médico-sociaux mis en
œuvre pour empêcher l’apparition, l’aggravation ou l’extension des maladies, ou leurs
conséquences à long terme.
En ce qui concerne les problèmes de santé bucco-dentaire, on distingue 2 niveaux, relative à la
politique de santé publique :
- la prévention individuelle, qui consiste à évaluer au mieux les risques buccodentaires d’un
individu afin de lui apporter une prévention individualisée optimale
- la prévention collective ou communautaire, qui passe par des actions de santé bucco-dentaire
visant à pallier l’insuffisance de vigilance d’individus au sein d’une population.

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Le but de ces deux types de prévention est de supprimer les facteurs de risque dits modifiables
par la diffusion de conseils ou par la réalisation d’actes thérapeutiques.

Figure.1 : Les différents niveaux de prévention

3.1. Prévention primaire-primaire


Les mesures de ce niveau prévention s'adressent essentiellement aux jeunes mamans et aux
mères de famille, au travers des actions de prévention portant sur l'éducation sanitaire à leur
domicile ou sur la diminution de leur charge bactérienne par des protocoles à base
d'applications fluorées ou de xylitol et/ou l'utilisation de topiques fluorés chez leurs enfants ont
montré leur efficacité.
Les stratégies doivent être adaptées aux familles, notamment aux possibilités économiques et
aux représentations culturelles.
Les parents des « tout-petits » et de jeunes enfants doivent être encouragés à réduire les gestes à
risque de transmission précoce de S. mutants (bactérie cariogène).
La prise fréquente de boissons sucrées et l'alimentation à la demande avec des biberons sucrés
doivent être découragées, surtout la nuit ; les habitudes de consommation de sucres doivent être
modifiées chez les enfants des milieux défavorisés.
La plupart des praticiens pensent que la prise en charge des caries de la petite enfance se limite
aux seules restaurations et avulsions afin de faire baisser le taux de S. mutants en postopératoire

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mais cette baisse n'est que transitoire : un effet rebond de ce taux se produit si le suivi n'est pas
régulier et si les mesures d'hygiène orale et alimentaire ne sont pas modifiées.

3.2. Prévention primaire


Elle consiste essentiellement à empêcher l’apparition de la maladie en agissant essentiellement
sur les facteurs de risque. Ces facteurs de risque sont connus et propres à l’étiologie de la carie
dentaire : bactérie, alimentation, hôte et une notion de temps d’exposition à ces facteurs de
risques. On peut y associer également des facteurs propres à l’enfant et à son environnement
(niveau socioéconomique, état bucco-dentaire des parents et de la fratrie, handicap,
médicaments au long cours).
À l’échelle de la communauté, cette prévention repose essentiellement sur la promotion de
bonnes habitudes d’hygiène buccodentaire notamment à l’école. Ces programmes restent
surtout l’œuvre de démarches locales (communes, conseils généraux…) par le biais
d’associations le plus souvent.
A l’échelle de l’individu, elle consiste, à mettre en pratique une stratégie basée sur 3 axes :
*Enseigner à l’enfant de bonnes méthodes d’hygiène bucco-dentaire (avec utilisation d’un
dentifrice fluoré présentant une concentration adaptée à l’âge),
*Eduquer son comportement alimentaire et
*Evaluer avec précision le risque inhérent à chaque enfant afin d’adapter l’utilisation du fluor,
comme résumé dans le tableau 2. Notons, qu’en plus des règles de base résumées dans le tableau
1, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande d’utiliser des gommes à mâcher contenant du
xylitol après chaque prise alimentaire ou consommation de boissons (hors eau pure), qui ne
peut être suivie de brossage des dents ; elle rappelle néanmoins que cela ne remplace pas le
brossage des dents.
3.3. Prévention secondaire
Elle détecte la maladie précocement, à un stade initial lorsqu’elle est encore asymptomatique.
La prévention secondaire consiste donc au niveau bucco-dentaire à l’ensemble des moyens mis
en œuvre pour dépister et intercepter les premiers signes de la carie dentaire (simple
déminéralisation de l’émail encore réversible par exemple) afin de réduire la prévalence de la
maladie.
La notion de dépistage, distincte du diagnostic, repose sur l’identification de facteurs de risque
par l’interrogatoire et l’examen clinique. Ce dépistage permet ensuite de proposer une stratégie
adaptée tant au niveau de l’individu que la population ciblée, incitant les parents et leurs enfants
à consulter pour intervenir plus précocement et donner les bons conseils en matière d’hygiène
et d’alimentation.

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La consultation chez un médecin-dentiste doit se faire la première année après l’évolution des
premières dents. Pour cette première consultation, le médecin-dentiste pourra évaluer le risque
carieux de l’enfant et donner ainsi des conseils sur la prévention bucco-dentaire (hygiène,
alimentation) et adapter l’utilisation des fluorures.
En fonction du risque carieux, s’il est faible, les visites peuvent se réaliser annuellement, s’il est
élevé, les visites devront être rapprochées.
La détermination du risque carieux est une notion essentielle en odontologie pédiatrique car elle
détermine une stratégie notamment en matière de prescription de fluorures.
L’action topique du fluor est privilégiée par rapport à une prise d’ordre systémique. Pour le fluor
topique, il existe la traditionnelle approche individuelle (dentifrice, bains de bouche) et les
applications professionnelles (vernis et gels fluorés).
Les topiques fluorés sont des moyens efficaces de prévention de la carie dentaire en denture
permanente chez les enfants et adolescents avec un niveau de preuve et d’efficacité élevé.
En denture temporaire, seul le dentifrice fluoré et le vernis fluoré peuvent être utilisés.
Le scellement prophylactique des sillons est un acte thérapeutique non invasif visant à combler
les sillons (ou anfractuosités) des molaires permanentes avec un matériau adhésif fluide.
L’efficacité de ce scellement est prouvée avec un haut niveau de preuve et un niveau d’efficacité
élevé ; il est recommandé chez les enfants et adolescents à risque carieux ou présentant une
anatomie anfractueuse des molaires permanentes.

3.4. La prévention tertiaire


Elle consiste enfin à empêcher les récidives ou les complications et à lutter contre les séquelles
afin de réduire les conséquences d’une maladie. En ce qui nous concerne, il s’agit du soin des
caries et de l’ensemble des restaurations. Bien que la mise en œuvre de cette dernière soit
importante et nécessaire, il est important de rappeler que c’est sur la prévention primaire et
secondaire qu’il faut concentrer les efforts afin de faire baisser la prévalence carieuse. Les
recommandations de l’OMS pour 2020 vont d’ailleurs en ce sens en insistant sur l’importance
d’agir sur les comportements et les mesures de prévention.

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Tableau 2 :
Prévention primaire et secondaire chez l’enfant : Synthèse des recommandations en matière
d’hygiène
L’action bucco-dentaire,
préventive d’alimentation
commence et porter
doit d’abord d’utilisation du fluorde
sur plusieurs ences
fonction de que
facteurs l’âge.sont :

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L’action préventive commence doit d’abord porter sur plusieurs de ces facteurs que
sont :
L’éducation et la motivation au respect d’une hygiène bucco-dentaire rigoureuse, d’une hygiène
alimentaire non cariogène, l’utilisation du fluor et les visites régulières chez le médecin-dentiste.

4.HYGIENE BUCCO-DENTAIRE
L'hygiène bucco-dentaire est un ensemble de pratiques visant à éliminer la plaque dentaire qui
se forme naturellement et en permanence à la surface des dents au fil des repas.
Si elle n’est pas éliminée, les bactéries de la plaque dentaire peuvent être à l’origine de
pathologies gingivales et/ou favoriser le développement des caries.
Ainsi, certaines affections générales peuvent être les conséquences d’une mauvaise hygiène
bucco-dentaire : angines à répétition, maladies cardiovasculaires, infections respiratoires,
perturbation du diabète, obésité et/ou mal nutrition…
4.1. CONTROLE L’HYGIENE BUCCO-DENTAIRE
1 - À domicile
L’American Academy of Pediatric Dentistery (AAPD) et l’‘union française pour la santé bucco-
dentaire (UFSBD) rappellent que le brossage chez l’enfant doit commencer dès l’arrivée de la
première dent sur l’arcade. Les parents peuvent le réaliser en se plaçant derrière l’enfant et en le
maintenant dans leurs bras.
Avant les premières dents, cette association conseille de passer une compresse humide imbibée
d’eau ou de sérum physiologique sur les arcades non encore dentées.
2 – Au cabinet dentaire
Le cabinet dentaire est le lieu privilégié pour l'enseignement du brossage(technique et temps).
Le praticien doit procéder avec tact pour transmettre les informations.
L'apprentissage du brossage doit être réévalué régulièrement au cabinet dentaire afin de
montrer au jeune patient et à sa famille l'importance accordée à leur santé dentaire.
** Révélateur de plaque
** Nettoyage prophylactique professionnel
3 - À l'école
Le milieu scolaire, l'école maternelle en particulier, est un lieu de socialisation et d'éducation
privilégiée. Les actions menées à l'école permettent de sensibiliser les familles, en faisant
remonter l'information par les enfants.
Parce que les brosses à dents et dentifrices font partie intégrante d’une bonne hygiène dentaire,
il convient de les choisir avec soin et en fonction de ses besoins.
Ces derniers seront différents en fonction de l’état bucco-dentaire d’une personne mais aussi de
l’âge.

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Il existe plusieurs techniques de brossage, l’UFSBD recommande la méthode 1-2-3-4 pour les
enfants de moins de 6ans, et la méthode B.R.O.S pour les enfants de plus de 6ans.

Figure.2 : Méthode de brossage pour les enfants de moins de 6 ans selon l’UFSBD

Figure.3 : Méthode de brossage pour les enfants de plus de 6 ans selon l’UFSBD

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5. ALIMENTATION
L’alimentation est un élément déterminant dans l'étiologie de la maladie carieuse.
Une alimentation riche en sucre est l’un des principaux moteurs de l’activité carieuse, et la
connaissance des aliments cariogènes, l'identification des comportements à risque et l'éducation
à de bonnes pratiques alimentaires sont nécessaires à la mise en œuvre des mesures de
prévention.
Le lait, maternel ou maternisé, est l’aliment exclusif du nouveau-né jusqu’à 6 mois puis
progressivement, l’alimentation est diversifiée. Il n’y a pas d’évidence scientifique démontrant
que le lait maternel est associé au développement des caries. Ce n’est pas le lait en lui-même qui
est responsable des caries précoces de l’enfant mais les comportements associés.
Les facteurs de confusion que l’on peut retenir sont : sein ou biberon ad libitum, en particulier la
nuit, sucre ajouté au lait, jus de fruits sucrés dans le biberon, tétine trempée dans le miel...
Les enfants consomment très tôt des aliments et des boissons sucrées pour lesquels ils ont une
appétence particulière.
Les boissons sucrées sont consommées de plus en plus tôt par les petits et en plus grande
quantité : 56% des moins de 5 ans en consomment une fois par jour et 15% plus de trois fois par
jour.
Lorsque les habitudes de consommation sont prises tôt dans l’enfance, il y a peu de changements
comportementaux plus tard : des prises sucrées dès la petite enfance (à 7 mois) sont corrélées à
une prévalence double de la carie à l’âge de 10 ans uniquement pour des quantités très
importantes de sucres.
**Recommandations afin de limiter la cariogénicité des aliments
-Les glucides sont indispensables à l'enfant, cependant il ne faut pas confondre besoin, plaisir et
interdiction.
-Ne pas calmer un enfant qui pleure en lui proposant une friandise, une sucette enrobée de sucre
ou un biberon contenant un liquide sucré
-Proscrire l’ajout de substances cariogènes dans le biberon
-Encourager l’enfant à boire dans un verre lorsqu’il s’approche de son premier anniversaire puis
abandonner progressivement le biberon entre 12 et 16 mois.
-Favoriser une alimentation saine tout en restreignant la consommation d’aliments sucrés et en
proposant des aliments édulcorés avec des substituts du sucre,
-Le grignotage ou la prise alimentaires répétitives sont néfastes pour les surfaces dentaires.

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6. FLUOR
L’utilisation du fluor constitue l’une des méthodes de prévention contre la carie dentaire. Par
son action reminéralisante et sa capacité à modifier la structure de la dent, rendant ainsi sa
surface moins soluble, le fluor participe au contrôle de la carie. De plus, il réduit le métabolisme
bactérien, notamment la glycolyse, procurant ainsi une diminution de la production d’acide et
donc de la déminéralisation.
Pour cela, différents moyens existent, sous forme systémique ou topique.
- Chez les enfants à risque carieux élevé, des mesures de prévention et de prise en charge
spécifiques sont recommandées ; une supplémentation médicamenteuse est conseillée dès
l'apparition des premières dents (vers 6 mois).
- Toute prescription de fluor médicamenteux (gouttes, comprimés) doit être précédée d'un
bilan personnalisé des apports journaliers en fluor.
- Pour éviter la fluorose dentaire, il est nécessaire de contrôler l'administration en fluorures
avant l'âge de 6 ans, de réaliser un bilan fluoré et de se restreindre à une seule source d'apport
systémique. (tableau 2)

7.VISITES DE CONTROLE
Elles sont indispensables dans tout programme de prévention. Elles favorisent la relation
praticien -petit patient, permettent de vérifier la motivation des parents, l’application des
instructions et des conseils qui lui ont été fournies et de renouveler les procédures de
prévention réalisées au fauteuil si nécessaire.
La fréquence de ces visites doit être déterminée en fonction des données clinique (la
susceptibilité carieuse du patient) des habitudes alimentaires, du développement de la dentition
Ces visites de contrôle doivent être effectuées tous les 3 ,6 ou 12 mois selon l’évaluation des
facteurs de risque du patient.

8.RECOMMANDATIONS POUR L’EVALUATION DE LA SANTE BUCCO-


DENTAIRE PEDIATRIQUE
Différents organismes ont réuni des experts afin de rédiger et publier des recommandations.
L’American Academy of Pediatric Dentistery (AAPD) a mis en place des recommandations pour
l’évaluation de la santé bucco-dentaire pédiatrique, et les services de prévention.
L’AAPD a listé les actions de prévention à mener en fonction de l’âge de l’enfant (de ses 6 mois à
son douzième anniversaire).
-Les parents doivent brosser les gencives (puis les dents) de leur bébé dès la naissance, une fois
par jour au coucher avec une brosse à dents à petite tête à poils souples. Une compresse imbibée
d’eau peut aussi être utilisée.

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-L’utilisation d’une trace de dentifrice fluoré est préconisée dès l’apparition de la première dent.
La quantité de dentifrice peut augmenter dès 3 ans et le brossage devient alors biquotidien. Les
parents doivent s’assurer que l’enfant n’avale pas l’excès de dentifrice après le brossage.
-La première visite chez le médecin-dentiste doit avoir lieu dès l’apparition de la première dent
ou au plus tard pour le premier anniversaire de l’enfant.
L’AAPD rappelle aux parents que les dents temporaires de leurs enfants doivent être en bonne
santé pour préparer l’arrivée des dents permanentes. Ainsi, la mise en place d’une visite de
contrôle est préconisée tous les 6 mois (avec des fréquences variables selon l’état bucco-
dentaire de l’enfant).
L’allaitement doit être évité au coucher, il est recommandé de remplir le biberon d’eau pour la
nuit.
-Il est conseillé aux parents d’utiliser le fil dentaire pour leur enfant.
-Une alimentation équilibrée est recommandée : privilégier les fruits et légumes, pain et
céréales, lait, produits laitiers, viande, poisson et œuf mais limiter les portions de sucre et
d’amidon.
-A partir de 10 ans, l’enfant doit utiliser une brosse à dents à poils souples et du dentifrice pour
adulte pour un brossage biquotidien d’une durée de 2 minutes.
*****Les recommandations américaines sont globalement semblables aux recommandations
françaises (HAS). Seules quelques différences sont observées tels que la supervision du brossage
par le parent jusqu’à 12 ans aux Etats-Unis et non 8 ans en France, par exemple.

CONCLUSION
Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés chez le petit enfant sur lesquels il faut intervenir le
plus précocement possible pour prévenir les pathologies ; on peut citer les facteurs bactériens, le
niveau d’hygiène, les antécédents carieux, le contexte nutritionnel et l’environnement familial de
l’enfant.
La prévention bucco-dentaire constitue-est donc un moyen d’améliorer l’état dentaire, facilitant
de détecter les facteurs de risque, dépister les lésions dès leur apparition afin qu’elles soient
traitées rapidement, réduire l’indice carieux des enfants et renforcer l’éducation pour la santé, et
empêcher ainsi la survenue de pathologies consécutives.

BIBLIOGRAPHIE
1-Vanobbergen J., Martens L., and al. Assessing risk indicators for dental caries in the primary
dentition. Community Dent. Oral Epidemiol. 2001 ; 29 : 424-34.
2-F. Courson, R. Assathiany, S. Vital1 Prévention bucco-dentaire chez l’enfant : les moyens dont
on dispose, (Elsevier Masson), 2010.
3-Chantal Naulin-lfi, Odontologie Pédiatrique Clinique ,2011.
4-Carie du biberon : un caillou dans la chaussure de la santé Revue Médicale Suisse.2012 ; 8 :
764-768.
5.Dominique Desprez-Droz. Prévention primaire en fonction du risque carieux individuel et
interception des lésions carieuses non-cavitaires. Réalités Cliniques 2012 ;23(4) : 261-270

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