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PHYSIOPATHOLOGIE DE L’INFECTION

infection = prolifération d’un micro-organisme pathogène au sein d’un organisme hôte, responsable de troubles ou de dysfonctionnements
MONDE DES AGENTS INFECTIEUX
différents types d’agents infectieux :
Agent infectueux Entité Multiplicatx Pouvoir pathogene
virus Adn/ arn isolé sans structure Intracellulaire Cytopathogéne (destructx, inactivatx)
cellulaire Stricte
Bacteries procaryote Cellules primitives sans noyau Extracellulaire obligatoire Liberatx toxines +synthese d'enzymes
(mm en milieu inerte) +adhesion multiplicatx
Intracellulaire obligatoire ou
facultative
Champignions Organismes uni ou Proliferatx+invasion tissulaire Destructx,reactx inflammatoire
eucaryotes pluricellulaire+noyaux
Parasites dont prions Agens transmissible non Intracellulaire et mm Invasion + ecartement cellulaire
(eucaryotes) conventionnels sans acide nuleique intravitale
différents types de relation hôte-bactérie :
Relation paisible entre bactérie et organisme humain : Relation conflictuelle
L'homme est en contact étroit permanent avec les bactéries. Un être humain est un amoncellement de entre bactérie et organisme
bactéries plutôt que de cellules eucaryotes (humaines) : il y a 10 fois + de bactéries que de cellules humain :
eucaryotes. Cette association intime et durable, sans qu'il y ait de problème particulier entre les organismes il peut exister un conflit
de différentes espèces est appelée la symbiose. Elle est régie par un bénéfice mutuel entre ces organismes entre l'organisme humain et
(on parle de mutualisme). En microbiologie on parle de commensalisme et de bactéries commensales (les la bactérie, les espèces
bactéries qui vivent en contact étroit avec l'homme). La flore commensale ou le microbiote est l'ensemble de bactériennes capables
ces espèces commensales. Il y en a plusieurs types au sein d'un individu (microbiote intestinal, aéro-pharyngé, d'induire une infection ont
cutané...) un pouvoir pathogène dont
Exemple: le microbiote intestinal possède des propriétés importantes : le mécanisme est appelé
•digestion de certaines molécules (que l'organisme humain ne digère pas) pathogénicité.
•synthèse en partie de la vitamine K Bactérie pathogène /
•maturation du système immunitaire (au niveau digestif) bactérie virulente : un
•effet barrière : les micro-organismes présents empêchent l'installation d'une bactérie pathogène germe pathogène est
provenant de l'extérieur, le microbiote peut être altéré voire dévasté par l'antibiothérapie.) capable d'induire une
MAIS certaines flores ne seraient pas toujours aussi bénéfiques, elles seraient en partie responsables de maladie,
pathologies (obésité, certaines maladies inflammatoires). un germe virulent provoque
présence de bactéries saprophytes capables d'utiliser les matières organiques en décomposition cad les une simple fièvre même s’il y
déchets d'autres organismes vivants. Ce sont des bactéries de l'environnement ayant un rôle de nettoyage). a un inoculum extrêmement
Leur présence au sein d'un organisme humain est le plus souvent transitoire (phénomène de passage très important.
bref) sauf lors de la déstabilisation du microbiote,et au cours d'une antibiothérapie où l'organisme humain
est colonisé par des bactéries saprophytes ayant une tendance à la multirésistance aux ATB et à la
virulence
Types de germes pathogènes
Pathogene Presence=infectx car n'a pas de relatx de commensalisme avec lhumain
strict
Pathogene =germe saprophyte ou commensal, provoque parfois une infectx , sur tt a cause
occasionnel De facteur favorisant ex:echerichia coli ne provoque rien si il nya pas de facteurs
Pathogene Pathogene uniquement chez individus a defense altérées de facon durable+profonde
opportuniste (immunodeprimé severe) peuvent appartenir à la flore commensale ou saprophyte

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LES PRINCIPAUX MECANISMES MIS EN JEU POUR LE DEVELOPPEMENT D’UNE INFECTION ET FACTEURS DE PATHOGENICITE
3 étapes successives : / Il y a certains germes qui court-
->Adhésion = entrer en contact étroit avec l'hôte circuitent les 2 premières étapes : ils
->Agression (l'infection proprement dite) : le germe envahit l'organisme humain n'ont pas besoin d'envahir car
->Persistance du germe en développant des facteurs pour échapper aux défenses de l'organisme humain. utilisent un vecteur (= un système
faisant pénétrer le micro-organisme
1ère étape : Etablir un contact étroit avec l'hôte : Adhésion directement chez l'homme.)
• Mobilité de certains germes grâce à des flagelles, pour traverser le mucus afin d'aller au contact des cellules épithéliales (c’est le cas de l’Helicobacter
pylori responsable d’ulcère gastrique)
• L'adhésion grâce à des adhésines = structures qui reconnaissent spécifiquement les récepteurs des cellules eucaryotes et s'y accrochent (le streptocoque A
de l’angine utilise une adhésine appelée protéine M pour adhérer sur les amygdales).
• Après l’adhésion, le germe doit se nourrir pour survivre et éventuellement se multiplier : c’est la guerre entre le germe et l'hôte pour le fer qui est
toujours lié à des protéines de transport (la transferrine) ou de réserve (la ferritine). Les germes ont développé des systèmes étonnants pour capturer le
fer en sécrétant des molécules appelées sidérophores qui arrachent le fer à la transferrine ou à la ferritine et le capturent. Ces sidérophores sont
indispensables pour qu'un germe soit pathogène.
2ème étape : Agresser l’hôte et éventuellement y entrer : Invasion
Les mécanismes d'agression peuvent être de 3 types :
1.des éléments au niveau de la paroi bactérienne vont provoquer une réaction inflammatoire
2.une sécrétion d'enzymes ayant des effets délétères au niveau des tissus, sans toucher les cellules (simplement ce qui est en péri-
cellulaire)
3.une sécrétion de toxines protéiques (cytotoxines ou exotoxines) ayant un effet délétère sur les cellules eucaryotes elles -mêmes.
Les éléments de la paroi bactérienne :
Cette paroi possède des molécules telles que: le lipopolysaccharide LPS = polysaccharide + lipide A.
Chez un individu sain, ce LPS est reconnu par les récepteurs des cellules immunitaires (TLR =Toll Like Receptors).
Ces TLR constituent le système de veille qui détecte une bactérie étrangère et déclenche les réactions de défense: inflammati on,
recrutement de cellules phagocytaires...
Mais dans certains cas, le système de veille est débordé par une réaction exagérée conduisant à un choc avec une défaillance multiviscérale
(comme est le cas dans la covid 19).
Pour les bact Gram - : le lipide A, étant une endotoxine, peut être responsable de cette réaction exagérée conduisant au choc endotoxinique.
La sécrétion d'enzymes: enzymes capables d'altérer des tissus ou des éléments de défense en épargnant les cellules qui favorisent la
dissémination des bactéries :
•Les protéases hydrolysent les défensines (peptides antibactériens)
•Les collagénases ou hyaluronidases détruisent le tissu environnant des cellules (collagène, acide hyaluronique...) pour que les
bactéries progressent et se multiplient.
Les toxines protéiques (cytotoxines, exotoxines) : Secrétées par la bactérie, elles ont une action à distance, altérant les fonctions des
cellules de l’hôte. Elles peuvent être responsables à elles-seules de toute la pathogénicité de la bactérie. cad que parfois, ces toxines
sont produites à l'extérieur en particulier dans un aliment (l’ingestion de la toxine seule sans la bactérie dans l'aliment, va provoquer la
symptomatologie). Certaines de ces protéines ont un effet toxique majeur (létal +++).
3 types de toxines protéiques
➔ Les toxines à 2 composants : ➔ Les cytolysines ou hémolysines ➔ Les toxines de type super antigènes : synthétisées
• Un 1ercomposant impliqué dans ne pénètrent pas à l'intérieur des par certains germes (Staphylocoque aureus,
la reconnaissance d'une cible spécifique cellules, mais s'arrêtent au niveau streptocoque A) : Une fois que le germe est pris par
à la surface d'une cellule humaine ; puis de la membrane cellulaire de l’hôte une cellule phagocytaire, celle-ci devient antigénique
qui permet la translocation de la et y forment un pore provoquant la cad une cellule présentatrice d’antigène (CPA). Les
toxine (pénétration à l'intérieur de la mort rapide de la cellule. Exemple: lymphocytes, en le reconnaissant, s’activent et grâce
cellule). les streptocoques béta- aux cytokines, provoquent 1inflammation localisée et
• Un 2èmecomposant qui, une fois hémolytiques synthétisent la spécifique de ce super antigène,qui est capable
dans la cellule, exerce un pouvoir streptolysine qui agit sur les d'activer tous les lymphocytes qu'il va rencontrer
toxique proprement dit hématies provoquant une hémolyse provoquant un orage cytokinique au niveau de
du milieu. l'organisme et conduisant à un choc toxinique et au
décès (en qlq heures).
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Exemple de toxine à 2composants: tétanospasmine du tétanos. Composée de 2 chaines une lourde et l’autre légère reliées par un pont
disulfure. Elle comporte: un site de reconnaissance et de fixation au neurone moteur et un site impliqué dans la translocation ou
pénétration de la toxine dans le neurone. Ceci va déclencher une activité protéolytique pour inhiber l’activité synaptique et donc
provoquer l’hyperexcitabilité des neurones moteurs.
3ème étape : Echapper aux défenses de l'hôte : Différentes structures le permettant :
La capsule généralement de type polysaccharidique protège la bactérie vis-à-vis des systèmes de défense (Anticorps et compléments), ceci va
procurer à la bactérie une haute capacité à disséminer au niveau de l'organisme et en particulier au niveau du sang. Certaines capsules très
particulières peuvent inhiber l'activation du complément et des saccharides, elles vont se comporter comme des antigènes du soi contre
lesquels on ne peut pas élaborer des anticorps.
Certaines structures antigéniques exposées aux anticorps présentent une grande variabilité :
•Le LPS, sa partie polysaccharidique est antigénique mais on trouve au sein de certaines espèces plusieurs centaines de LPS différents
• La protéine M du streptocoque A possède plus de 70 variants → Les anticorps anti M qui sont protecteurs en théorie, deviennent
alors inefficaces. L’être humain peut faire jusqu'à 70 angines dans sa vie (s’il rencontre les 70 sérotypes différents).
•Vivre caché au sein même de l'ennemi, entrer dans la cellule et essayer d'y survivre pour être complètement protégé, sans avoir un effet
délétère trop massif : Il y a des germes qui ont des capacités de survie intracellulaire (dans les cellules épithéliales voire les cellules
phagocytaires). Exemple : le Chlamydia se multiplie et survit au sein de la cellule provoquant l’éclatement de la cellule envahie et la
colonisation immédiate d’une autre cellule pour entamer de nouveaux cycles de multiplication intracellulaire…
Les mécanismes de pathogénicité permettent :
•De cibler, d'optimiser le diagnostic. Connaîssant certains facteurs de virulence dont la bactérie est totalement dépendante, on peut établir
un diagnostic par la recherche spécifique de ces facteurs de virulence.
•De développer des vaccins, le plus souvent dirigés contre les facteurs de virulence.
•De développer de nouvelles stratégies thérapeutiques : des traitements anti-pathogénicité versus antibiotiques (qui visent à tuer la
bactérie). On va chercher à atténuer la bactérie pour bloquer sa virulence, ce qui permettrait de protéger les microbiotes (les antibiotiques
altèrent les microbiotes qui sont bénéfiques pour l'organisme).
•De faire des progrès en biologie cellulaire et en immunologie pour comprendre les réactions de l'organisme vis-à-vis de ces bactéries
pathogènes.

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