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Licence professionnelle

Gestion et accompagnement de projets pédagogiques


Parcours Métiers de la santé : prévention et éducation
à la santé

IVASSENKO VALERIE
MATRAS ANNE-LAURE
VERITE CHLOE

Nom du tuteur : Mme Bertrand

Date de retour : 26 février 2018

UE4: projet tutoré


Evaluation 1 : diagnostic

Année universitaire 2017-2018


Notre thématique de départ s’est portée sur la promotion de la santé bucco-dentaire des enfants
accueillis en Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CADA). Afin de préciser les enjeux de notre
sujet, nous avons tout d’abord effectué des recherches documentaires sur les différentes
problématiques mobilisées par notre sujet. L’ensemble de nos lectures a conforté notre choix de
projet. Il ressort en effet que la santé bucco-dentaire est un marqueur privilégié des inégalités sociales,
qui rend nécessaire de développer des actions spécifiques en direction des populations les plus
fragiles, car celles-ci échappent aux dispositifs de prévention existants. Pour être efficaces, ces actions
doivent s’inscrire dans la durée, en allant à la rencontre de ces personnes sur leurs lieux de vie. La
dimension interculturelle vient se rajouter aux problématiques sociales dans le cas des familles en
demande d’asile, rendant nécessaire une prise en compte attentive de leurs besoins, fragilités
spécifiques et contexte de vie.
Pour contextualiser ces éléments d’analyse à notre territoire, recueillir des données précises
concernant les besoins et échanger sur notre projet, nous avons rencontré deux médecins du service
d’Odontologie du CHU de Clermont-Ferrand, spécialisés notamment dans l’accueil des jeunes
enfants polycariés ainsi que le médecin responsable des urgences dentaires du CHU, également
médecin de santé publique et travaillant tout particulièrement autour de la problématique précarité et
santé dentaire. Cette rencontre avec les professionnels nous a permis de confirmer plusieurs points :
• Le besoin d’actions de prévention visant les populations les plus vulnérables est évident : leurs
services de soins sont surchargés.
• De nombreux enfants de demandeurs d’asile ont été reçus dernièrement, avec des maladies
carieuses graves, nécessitant des soins multiples sous anesthésie générale. Les messages de
prévention sont compliqués par les différences de langue et de culture. La situation d’immigration
récente engendre beaucoup de changements et de pertes de repères alimentaires, avec une offre
nouvelle en produits sucrés en particulier, ce qui en fait une situation à risque élevé ;
• La santé bucco-dentaire est souvent négligée, car considérée à tort comme mineure par rapport à
la sante générale, par les personnes elles-mêmes mais aussi les professionnels de santé. Ceci constitue
un réel frein à la réussite des actions de prévention. Elle est pourtant un excellent indicateur de santé,
et la relier à la santé globale de la personne pourrait constituer un bon levier d’action.
• Les mauvaises habitudes alimentaires sont les principales responsables de la maladie carieuse, le
brossage n’étant qu’un facteur protecteur.
• Il semblerait important de rechercher une pérennisation de notre action avec une sensibilisation
et implication des professionnels du CADA.
Nous avons ensuite été à la rencontre de notre public au CADA CeCler à Royat ; l’enjeu étant de faire
connaissance avec les familles, établir un premier état des lieux de leurs connaissances et
représentations sur le sujet, les impliquer dans le projet et recueillir l’expression de leurs éventuels
besoins. Nous avons successivement rencontré les mamans et les enfants autour d’un photo-
expression. Plusieurs éléments ressortent de ces ateliers : les mamans comme les enfants connaissent
globalement les discours de prévention (brossage des dents, éviter le sucre). Les mamans disent
cependant avoir des difficultés à les faire observer à leurs enfants et expriment un besoin d’aide à ce
sujet. Surtout, les familles s’en remettent entièrement aux professionnels du CADA pour les
démarches de soins. La non maitrise de la langue et du dispositif sanitaire français complique leur
accès aux soins et nécessite un réel besoin d’accompagnement. L’enjeu serait de leur apporter les clés
de lecture nécessaires afin qu’ils puissent devenir autonomes dans leurs démarches.
Nous avons enfin rencontré les professionnels du CADA pour préciser l’accompagnement et le
parcours des familles pour les démarches de santé et les impliquer dans notre action. Nous avons pris
connaissance d’un projet autour de l’alimentation sur lequel nous pourrions greffer notre action.
Au vu des différents éléments recueillis lors de notre diagnostic se précisent ainsi les contours de
notre action. Celle-ci s’établira sur le lieu de vie du public, elle associera et impliquera conjointement
parents, enfants, et professionnels du CADA et s’inscrira pour chacun dans une logique
d’empowerment. Elle aura pour objet la santé bucco-dentaire (et non la simple hygiène bucco-
dentaire) et visera à s’inscrire dans la durée en donnant les moyens aux professionnels du CADA de
faire perdurer notre action.

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