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Institut Régional de Formation en Psychomotricité

Ile de la Réunion

Sensibilisation, prévention et guidance parentale en PMI … que faire ?

Revue de la littérature

par

CHEVALLIER Zoé

Promotion 7 Année 2019-2020


Sommaire
Introduction............................................................................................................................................1

1. Le service de Protection Maternelle et Infantile..............................................................................1


1.1 Professionnels et usagers..................................................................................................................1
1.2 Le travail en réseau..........................................................................................................................1
1.3 Cadre d’intervention........................................................................................................................2

2. Missions du service de PMI...............................................................................................................2


2.1 Sensibiliser........................................................................................................................................2
2.2 Prévenir.............................................................................................................................................2
2.3 Un service de proximité...................................................................................................................2
2.4 Un soutien à la parentalité...............................................................................................................3

3. Entre dispositifs facilitants et limites................................................................................................3


3.1 Actions concrètes..............................................................................................................................3
3.2 Réalité du terrain..............................................................................................................................4

Conclusion et ouverture.........................................................................................................................5
Introduction

Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), en


2012, plus de 700 000 enfants de moins de 6 ans ont bénéficié d’au moins une consultation avec un
médecin des services départementaux de la Protection Maternelle et Infantile (Amar et Borderies,
2017). Les service de Protection Maternelle et Infantile (PMI) détiennent des missions multiples mais
visent principalement à soutenir les parents face aux enjeux de la parentalité. Les professionnels
agissent en réseau avec tous les autres services de la famille, de l’enfance et de la santé (Mauffroy,
2006).
En 1945, le service est créé au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’objectif premier était de lutter
contre la mortalité infantile. Suite aux recherches établies sur la vie psychique du jeune enfant ainsi
qu’aux nombreux travaux autour du lien mère-enfant, la PMI revêt une pluralité de nouvelles
missions. Aujourd’hui deux versants majeurs sont développés, celui de la protection sociale et celui de
la promotion de la santé. Nous allons développer ici les notions se rattachant au deuxième versant, à
savoir la sensibilisation, la prévention et la guidance parentale. Il est toutefois important de préciser
que la mission de protection sociale exercée par la PMI reste une composante majeure du travail des
professionnels concernés.

1. Le service de Protection Maternelle et Infantile

1.1 Professionnels et usagers


En France, le service de PMI fait partie intégrante des missions assumées par le Conseil
Général. Dans chaque département, les centres ont vocation à accueillir tous les usagers sans
discrimination. La PMI détient à ce titre une dimension universelle, les actions développées se
destinant à toutes les familles. Ses actions préventives s’opposent à la stigmatisation des plus démunis.
(Bellas-Cabane, 2008). Néanmoins, l’offre du service se concentre majoritairement vers ceux qui
cumulent les difficultés. Les familles vulnérables sont identifiées à partir des déclarations de
grossesse, des certificats de santé de l’enfant et des sollicitations des services sociaux. De ce fait, on
parle d’un «universalisme proportionné» (Topuz, 2017).
Les usagers reçus sont les futurs parents, les femmes enceintes, les jeunes parents avec leur enfant dès
la naissance et jusqu’à 6 ans dans une optique de prévention et de soutien des compétences des parents
et de l’enfant. Selon Gautier-Coiffard, Mayer et Suesser (2017), les professionnels de la petite
enfance, composés de sages-femmes, puéricultrices, médecins et travailleurs sociaux, sont les témoins
de l’impact de l’environnement sur le développement précoce du bébé. Spectateurs des premiers pas
du « devenir parents » lors des consultations et des visites à domicile, ils sont dans l’écoute, le soutien,
l’accompagnement, le conseil et le suivi de la santé (Satger, 2014).
1.2 Le travail en réseau
Par les missions de promotion et de protection de la santé qui lui sont dévolues, le dispositif de
PMI est, par essence, fondé sur un travail en réseau. En 2015, le ministère de la Santé institue un
espace de concertation autour de l’Agence Régional de Santé dénommé « réseau périnatalité régional
», auquel la PMI doit être associée (Ministère de la Santé, 2015). Ce réseau couvre le champ prénatal
et postnatal et intègre également les professionnels intervenant pour le handicap infantile. Il est censé
animer la politique de santé périnatale et organiser des parcours « types » de soins pour les usagers.
Des réunions régulières entre les différentes institutions, services sociaux, secteurs de pédopsychiatrie,
écoles, crèches et PMI permettent un certain nombre d’échanges sur des questions de coordination ou
des situations particulières. Actuellement, la mise en place de réseaux de périnatalité organise et
renforce ce travail pluridisciplinaire. Les réseaux de périnatalité permettent d’exercer un meilleur
suivi, d’appréhender la santé de façon globale, de réduire les clivages entre les différentes institutions
et d’anticiper les difficultés précoces dans la relation. Le travail en réseau permet à terme d’optimiser
le suivi des parents et des enfants (Suesser, 2013).

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1.3 Cadre d’intervention
Les activités prévues au sein de la PMI sont inscrites dans le Code de la santé publique : il
s’agit notamment de consultations médicales préventives, de visites à domicile, de bilans de santé en
école, d’actions médico-sociales de soutien aux familles, d’activités de planification et d’éducation
familiales, d’actions de prévention et de prise en charge des mineurs en danger, d’activités d’agrément
et de contrôle des modes d’accueil individuels et collectifs de la petite enfance. Au regard de la
législation, la PMI agit selon « une double compétence » : celle de santé publique et de promotion de
la santé d’une part, et celle de la clinique par des actions de prévention individualisées, d’autre part
(Gautier-Coiffard, Mayer et Suesser, 2017).

2. Missions du service de PMI

2.1 Sensibiliser
Au sein des centres de PMI, les familles viennent chercher des réponses à leurs questions, une
écoute dans les domaines relevant à la fois du médical, du social ou du psychologique. Le rôle premier
de la PMI est d’accompagner les familles dans les soins du nouveau-né et de leur donner des éléments
de base concernant le suivi médical de l’enfant. Le personnel est aussi présent lorsque le nourrisson
naît prématurément, est atteint de handicap ou d’une pathologie grave. Les PMI ont aussi vocation à
informer les parents sur leurs nouveaux droits sociaux et allocations (Mauffroy, 2006).
2.2 Prévenir
Le postulat qui est au cœur du travail en PMI serait le suivant : tout ce qui sera fait de
«suffisamment bon» autour de la future mère sera préventif pour le bébé à venir (Davoudian, 2012).

En 2016, un rapport de la DGCS (Direction générale de la cohésion sociale) affirme le rôle de la PMI,
dont l’action « se situe en amont de la survenue de difficultés pouvant conduire à des actes mettant en
danger l’enfant» (Déroff et Desroches, 2017). La spécificité du travail en PMI se définit par un
étayage préventif, nécessaire dans l’accompagnement. Par exemple lors des consultations, la famille
sollicite le pédiatre. Le pédiatre, attentif aux signaux du bébé, a pour rôle de partager avec les parents
ses constats positifs comme ses inquiétudes, d’être attentif à la demande d’aide implicite ou explicite
face à une souffrance parentale lorsque l’ajustement parent-enfant est difficile. Le professionnel est
dans une double attention, portée au bébé par l’observation, au parent par l’écoute. En aidant le bébé
par les soins corporels apportés, il aide les parents à faire le lien entre corps et psychisme. Cela a un
effet préventif majeur sur la qualité des soins portés à l’enfant (Gautier-Coiffard, 2008).

Selon Déroff et Desroches (2017), il est nécessaire de privilégier une prévention “prévenante”, en
étant attentif aux singularités individuelles, sans schéma prédictif, évaluatif ou normatif».
Une prévention, prévenante et non prédictive, devrait pouvoir agir en prénatal comme en postnatal, en
étant attentif aux petits signes de souffrance des parents et des enfants dès qu’ils apparaissent,
témoignant de difficultés d’ajustement interactif entre le bébé et ses parents (Le collectif pas de 0 de
conduite, 2011). Prévenir, c’est intervenir à travers une approche globale et dans un climat de
confiance. C’est montrer aux parents qu’ils disposent de nombreuses compétences. La requalification
parentale a un effet préventif. La prévention est une pratique qui se situe en équilibre instable entre
des attitudes anticipatrices et des postures prédictives. Si l’intervention préventive s’adresse aux
usagers de façon trop systématisée, cela réduit la problématique individuelle de chacun à une somme
de facteurs de risque qui pourrait l’affecter. L’intervention ne s’intéresse alors qu’à la suppression des
symptômes sans les resituer dans l’histoire de la personne (Gautier-Coiffard, Mayer et Suesser, 2017).
2.3 Un service de proximité
En 2016, le rapport de la DGCS soulignait l’action de la PMI en matière de soutien à la
parentalité : «Le soutien à la fonction parentale fait partie du quotidien des consultations de PMI. […]
Au-delà des conseils prodigués par les professionnels sur les soins à apporter à l’enfant, ses besoins,

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sa sécurité ; il se met en place un véritable travail d’accompagnement de la relation père-mère-enfant
et du développement du bébé.» (Déroff et Desroches, 2017).

La proximité de la PMI se définit par un accès facilité en terme géographique mais également une
proximité humaine et relationnelle. Les professionnels soulignent le décalage existant entre l’aspect
extérieur révélé par le parent et le monde intérieur, chaleureux dans lequel les familles prennent plaisir
à recevoir le professionnel (Cadart, 2012). En effet, les interventions à domicile favorisent la création
d’un lien entre familles et professionnels. La proximité permet l’écoute, le non-jugement et la possible
adaptation des professionnels de la PMI aux réalités de chaque famille. Cela constitue les bases d’un
projet commun et partagé entre les familles et les professionnels de la petite enfance (Giampino,
2016), influençant le devenir du parent et le grandir de l’enfant.
2.4 Un soutien à la parentalité
Selon Houzel (2012), il faut porter attention aux parents pour qu’ils puissent être en état de
porter une attention physique et psychique à leur bébé.
«Ce dont nous avons le plus besoin, c’est de mères et de pères ayant réussi à croire en eux-mêmes.»
disait Winnicott. C’est dans le tâtonnement et la capacité des parents à se faire confiance que
l’accordage va tenter de s’installer. La parentalité ne se construit pas en un jour et les services de la
PMI se doivent d’inscrire leur action dans la durée pour établir une relation pérenne.

Il est important de noter que l’accompagnement sera fondamental au sein des interactions précoces
(Legrand, 2019). Le mode interactif de l’adulte résulte de son histoire personnelle, ce qu’il est, le bébé
qu’il a été, ses relations précoces, et de la rencontre avec cet enfant particulier qui a ses propres
caractéristiques en terme d’accordage affectif, et qui occupe une place particulière dans le monde
interne des représentations de cet adulte (Satger, 2014). Du côté de l’enfant, Golse (2004) affirme
également que pour se construire, les bébés ont besoin d’une histoire qui soit surtout relationnelle et
pas seulement médicale, génétique ou biologique.

La fréquentation du service est souvent motivée par une recherche de conseils pratiques et de soutien,
dans cette « période de vie souvent vécue comme particulièrement bouleversante, générant une série
de questions, d’incertitudes, de transformations » (Faniel, 2016). Dans les récits des familles, les
besoins recouvrent trois domaines particuliers : l’exercice de la fonction parentale, la condition
parentale au sens du devenir parent, ou encore le lien parent-enfant. Parfois, le soutien à la parentalité
prend la forme d’une demande de confirmation des manières de faire, des intuitions parentales.
D’autres fois, le recours à la PMI est motivé par l’accessibilité des services médicaux proposés. Parmi
les familles rencontrées, certaines connaissent des situations de vulnérabilité multiples pour lesquelles
l’accompagnement se veut déterminant.

3. Entre dispositifs facilitants et limites

3.1 Actions concrètes


La PMI a pour spécificité d’assurer une continuité entre le prénatal et le postnatal. Elle est au
carrefour entre les hôpitaux, la médecine de ville, les modes d’accueil de la petite enfance, les écoles
maternelles, les services sociaux, les établissements spécialisés et les secteurs de psychiatrie infantile.
Ses orientations multiples lui permettent de proposer un accompagnement global aux familles. La
nécessité de l’accompagnement psychologique a notamment été reconnue. Il existe actuellement des
postes de psychologue à temps plein en PMI, principalement dans les grandes métropoles (Drees,
2015). La mise à disposition de ces postes dans chaque département permettrait de développer la prise
en compte de la dimension psychique dans le processus de parentalité.

Afin d’accompagner les familles dans les interactions précoces avec leur nouveau-né, des programmes
innovants ont été pensés. Des aménagements prennent place dès les premiers jours de vie de l’enfant.

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Depuis 2010, la caisse primaire d’Assurance Maladie a ainsi développé un programme
d’accompagnement du retour à domicile à partir du troisième jour post-accouchement. Le programme
de retour à domicile (PRADO) finance notamment une visite effectuée par une sage-femme libérale
pour toute femme volontaire, sortie de maternité sans risque particulier, et ce dès le lendemain de son
retour à domicile (Topuz, 2017).
D’autres dispositifs existent tels que des espaces de prévention précoce. Pensés comme de véritables
lieux de vie, ces petits appartements accueillent les parents et leur bébé en présence de professionnels,
plusieurs demi-journées par semaine. Ce lieu propose un « site de maternage » dans les gestes du
quotidien (tétée, bain, massage, sommeil…). Les soignants disponibles et attentifs, fournissent une
enveloppe, un berceau psychique et matériel. Cette offre de portance (Quinidoz, 2014) permet aux
mamans de construire un sentiment d’exister suffisamment cohérent pour investir la relation à leur
bébé.

En PMI, des groupes parents-enfants sont fréquemment proposés. Selon Golse et Kaës (2012), le
dispositif groupal a un intérêt particulier pour les familles. Il aide le parent à être au plus près des
processus psychiques à l’œuvre chez le bébé au moment où il expérimente lui-même le devenir parent.
En accompagnement périnatal, il existe aussi un intérêt à offrir un espace de parole et de partage des
éprouvés. La mise en récit de la grossesse, de l’accouchement tout proche, des premiers ajustements
liés à la rencontre avec le bébé et le maternage favorisent l’accueil du nouveau-né et, pour la mère,
marque un passage important. Pour les jeunes mères souvent isolées, l’environnement institutionnel
peut tenir la place de l’environnement naturel manquant (Satger, 2014). Le dispositif groupal
représente alors un lieu de reconnaissance sociale.

Des actions sont également réalisées lors d’ateliers collectifs pour réduire l’apparition des risques liés
aux maladies ou à certaines habitudes néfastes pour la santé. Les thèmes abordés vont de l’hygiène à
l’alimentation en passant par le brossage des dents, les troubles liées aux écrans ou encore les
précautions à prendre avant un voyage à l’étranger (Acar, 2018). Les conseils sur le portage, les
berceuses, l’alimentation, les façons d’endormir l’enfant sont « ces petits riens » du quotidien,
essentiels pour les parents.

3.2 Réalité du terrain


L’institution fait face à la réalité du terrain, tant sur le plan économique qu’humain.
Le système de PMI est considéré comme une solution face à la sortie précoce des femmes après
l’accouchement. Il aurait vocation à pallier l’isolement des jeunes mères. Sur le terrain, les effectifs en
terme de professionnels sont restreints et les situations préoccupantes nombreuses. Cette
problématique nécessiterait une présence et une disponibilité accrues des professionnels. Il semble
toutefois important de mesurer l’impact des visites à domicile. Si elles représentent une aide efficace
en terme de prévention, ces visites peuvent également générer des craintes au regard d’une violation
de l’intimité, de jugements portés sur les choix parentaux par exemple. L’attitude du professionnel de
santé sera alors déterminante pour établir une relation de confiance (Mauffroy, 2006).

Pour ce qui est du travail en réseau, l’échange interprofessionnel doit se présenter comme objet de
soutien pour les familles et non comme une menace qui pèserait sur les compétences parentales. Il est
fondamental de se poser des questions sur l’éthique professionnelle dans ce milieu sensible.
Aussi, la création de réseaux induit des temps de coordination chronophages qui pourraient imputer du
temps d’échange avec les familles (Bellas Cabane, 2008). La notion de temps est centrale dans
l’intervention de la PMI. En effet, le maintien de la santé et la prévention nécessitent une inscription
dans la durée. Le démarrage d’un processus d’accompagnement peut être empêché par une
implication frileuse des familles ou une expression peu marquée d’une demande. L’aide est souvent
recherchée lors de crises (ruptures, violences, maladies) et les usagers peuvent conserver une certaine
méfiance envers l’institution (Capitaine, 2018). De nos jours, la parentalité est souvent mise à mal.
Les professionnels accueillent des parents désorientés et en perte de repères. L’éclatement et
l’isolement des familles, la multiplication des informations et injonctions contradictoires, les pressions

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et le stress inhérents à l’évolution du travail sont des facteurs qui influent sur le processus de
parentalité. La mission de la PMI est de ne pas lâcher prise, de rester à la disposition des familles en se
fixant comme limite celle d’un éventuel danger pour l’enfant, de la maltraitance, de la carence grave,
de dysfonctionnements relationnels qui auraient un effet délétère sur le bébé et qui nécessitent des
mesures de protection (Gautier-Coiffard, 2008).

Une notion importante dans l’exercice de la parentalité demeure les informations qui sont transmises
par l’environnement familial et sociétal. Un document contenant des manières de faire évaluées et
graduées selon des experts pourrait être mis à la disposition des familles par le ministère de la santé.
De nombreux guides à initiative commerciale ou édités par des laboratoires sont distribués comportant
des publicités et des informations incorrectes au sujet du développement de l’enfant (Topuz, 2017).
Un guide de puériculture concis et accessible, permettant de disposer de repères hiérarchisés et
validés, serait une avancée importante. Ce guide aiderait les parents à se repérer parmi une multitude
de conseils souvent contradictoires. Ce serait un pas vers une politique globale et cohérente de la
petite enfance.

Conclusion et ouverture

La PMI joue un rôle central dans les actions menées autour du petit enfant et de son parent.
Les interventions revêtant de multiples formes (permanences, visites à domiciles, dispositifs de
groupe) favorisent une approche globale de la santé et du développement de l’enfant.
Aujourd’hui, il est avéré que les trois premières années de vie sont déterminantes pour l’enfant, le
futur adulte qu’il deviendra mais également le parent qu’il décidera ou non d’être. L’enjeu majeur est
alors de favoriser un développement harmonieux du bébé, intimement lié à la qualité des interactions
parents-enfant. Cette parentalité est à construire et actuellement, la fonction parentale, pourtant pilier
de l’organisation sociale et de la construction personnelle, fait l’objet d’interrogations et de doutes.

Les services de PMI, impactés par une certaine précarité, sont contraints de centrer majoritairement
leur activité sur les missions de protection sociale au détriment de l’accompagnement du processus de
parentalité. Les familles fragilisées par les bouleversements liés à la naissance d’un enfant se
retrouvent parfois livrées à elle-mêmes ou noyées sous les informations multiples émanant des
différents professionnels sollicités.

La PMI dispose d’avantages considérables notamment dans cette proximité aux familles. Il semble
important de se saisir de cet atout pour proposer un discours cohérent articulé autour d’une véritable
transdisciplinarité. Certains auteurs disent que "la période d’accès à une place de parents est un
moment unique dans une trajectoire de vie : les cartes de départ restent les mêmes, mais peuvent
prendre une autre valeur si les règles du jeu relationnel se modifient". Le rôle des professionnels est
alors d’intervenir au sein de la relation afin que ces hommes et ces femmes puissent devenir parent
dans les meilleures dispositions qui soient.

Dans ce contexte, la psychomotricité et son approche pluridimensionnelle seraient indiquées,


notamment dans le rôle de guidance parentale, en soutenant le développement psychomoteur du tout-
petit et en accompagnant une parentalité en construction, fragilisée par les enjeux sociétaux.
Le psychomotricien pourrait également jouer un rôle dans la formation des professionnels, dans un
souci de cohérence du discours, facteur essentiel à la transmission.

Dans le champ de la périnatalité, des dispositifs tels que « Un bébé, un livre » existent pour
promouvoir le développement harmonieux du langage mais quid du développement psychomoteur.

Comment le psychomotricien peut-il accompagner le processus de parentalité ? Comment la


profession peut-elle s’inscrire de manière innovante dans le champ de la prévention en périnatalité  ?

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BIBLIOGRAPHIE

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