Parents : comment

trouver son équilibre ?

 Édito
Jérôme Ballarin
Président de l’Observatoire de la Qualité de Vie au Travail
et initiateur de la Charte de la Parentalité en Entreprise
Depuis des années, les enquêtes concernant
la parentalité en entreprise nous alertent sur
la situation difficile des salariés-parents :
pères et mères y expriment leurs difficultés
à concilier engagement professionnel
et responsabilités familiales, difficultés
d’autant plus préoccupantes pour les salariés
en situation de monoparentalité - ils sont près
de 2 millions en France -, ou ceux ayant un
enfant en situation de handicap ou atteint de
maladie grave ou chronique.
Je tiens donc à saluer l’initiative prise
par Malakoff Humanis à travers le Guide
Parentalité « Parents : comment trouver son
équilibre ? » et l’Espace parentalité en ligne :
ces nouveaux outils viendront alléger la
charge parentale de nombreux salariés.
Charge mentale face à la multitude de tâches
professionnelles et familiales entre lesquelles
jongler au quotidien, charge financière liée
à la garde des enfants et à leur éducation,
mais aussi charge existentielle tant les
problématiques touchant à la parentalité
peuvent conduire certains parents à
s’oublier eux-mêmes, à négliger leur propre
écosystème et à s’isoler.
À tous ces parents qui peinent à trouver le juste
équilibre, ce guide apportera des réponses
et des conseils, sans tabou et avec précision,
en particulier lorsqu’il s’agit d’expliquer leurs
droits aux salariés-parents, souvent encore
méconnus par beaucoup d’entre eux.
Au-delà de l’impact bénéfique pour les
parents, les actions d’accompagnement
engagées par Malakoff Humanis en faveur de
la parentalité en entreprise auront, j’en suis
persuadé, des effets positifs sur le plan social
et sociétal, voire sur le plan économique.
En effet, une parentalité heureuse crée les
conditions d’une natalité soutenue, d’une
meilleure égalité femmes-hommes, d’une
2 3
santé psychologique et physique préservée,
et enfin, faut-il le rappeler, d’un regain de
performance pour nos entreprises. Un cercle
vertueux existe entre bien-être des salariés
et performance économique !
Dès lors, il m’apparaît fondamental que
l’ensemble des parties prenantes se mobilise
au sein de la société française en faveur de
la parentalité : employeurs, pouvoirs publics,
syndicats, associations, experts... C’est à
cette mobilisation que s’est attelé depuis plus
d’une décennie l’Observatoire de la Qualité
de Vie au Travail, et ce, dès 2008, avec le
lancement de la Charte de la Parentalité
en Entreprise, signée à ce jour par près de
700 employeurs qui représentent plus de
5 millions d’actifs en France.
À travers le présent guide, je suis donc heureux
qu’un grand groupe paritaire de protection
sociale tel que Malakoff Humanis contribue à
la dynamique engagée. Par là même, il fait
œuvre d’utilité sociale et sociétale, et incarne
ainsi pleinement sa raison d’être : « Innover
sans cesse au service de l’humain et en faire
toujours plus pour protéger et accompagner
nos clients entreprises, salariés et retraités. »
La crise sanitaire du Covid a engendré des
mutations sans précédent dans le monde
du travail. Ces transformations rendent
plus que jamais cruciale une attention
accrue à la situation des salariés-parents.
C’est tous ensemble que nous pourrons
construire une société plus humaine et plus
équilibrée, vigilante et accompagnante à
l’égard de celles et ceux qui, en éduquant
leurs enfants chaque jour, œuvrent à la
pérennité de nos sociétés, bref, à leur
développement durable sur le plan humain.
Et si performance il doit y avoir, que cette
performance soit humainement durable !
Bonne lecture et bonne découverte !
Pascal Andrieux
Directeur des engagements sociaux, sociétaux et RSE
Groupe Malakoff Humanis
Être parent est une source de joie mais aussi pour répondre à toutes les questions  :
un travail à temps plein et tout concilier relève naissance, organisation, éducation, scolarité,
parfois du défi. D’autant plus lorsque l’on maladie, handicap, séparation mais aussi
traverse des moments de vie qui viennent l’accès à une consultante parentale
bousculer notre quotidien  : maladie ou pour répondre aux besoins de manière
handicap d’un enfant, séparation, arrivée d’un personnalisée.
premier enfant, difficultés scolaires, problèmes
Et pour permettre un accès facile et pratique
de garde...
aux informations et conseils essentiels, nous
Le Baromètre 2018 de l’Observatoire de la avons réalisé, en collaboration avec une
Qualité de vie au travail le confirme : 92 % communauté de parents salariés Malakoff
des salariés trouvent « important » le sujet de Humanis, ce Guide «  Parents  : comment
l’équilibre des temps de vie et 72 % des salariés trouver son équilibre ? ». Il inclue témoignages
disent manquer de temps au quotidien. Même de parents, conseils d’experts, repères
si des améliorations ont été faites dans ce réglementaires, ressources et contacts
sens, 60 % des salariés trouvent que leur utiles.
employeur doit les accompagner dans
Malakoff Humanis est un groupe de protection
l’équilibre des temps de vie.
sociale, paritaire et mutualiste, qui s’engage
Chez Malakoff Humanis, nous sommes pour une société plus inclusive, afin que
convaincus qu’il est indispensable d’accompa- chacun porte un regard plus attentif aux
gner chacun dans sa qualité de vie au travail, fragilités en entreprise. Grâce à son modèle
et notamment sur le plan de la conciliation redistributif, Malakoff Humanis consacre
entre vie personnelle et vie professionnelle. près de 160 millions d’euros par an pour
C’est pourquoi nous nous sommes associés accompagner les personnes en situation de
à Ma Bonne Fée pour concevoir un Espace fragilités, soutenir l’innovation sociale, des
parentalité en ligne. Son objectif est simple : actions de sensibilisation et de mécénat,
orienter et conseiller les parents dans leur investir dans la recherche, des start-ups et des
quotidien, dans tous les moments de vie. projets associatifs. Une volonté historique qui
Parce que la parentalité est plurielle, les se traduit autour de 4 engagements majeurs
questions multiples et en constante évolution, que sont le cancer, les aidants, le handicap et
cet Espace rassemble des contenus évolutifs le bien vieillir.
Nous accompagnons les entreprises et leurs salariés vers une meilleure
conciliation des temps de vie, et notamment dans leur parentalité.
Avec ce guide réalisé à la demande de Malakoff Humanis, nous réaffirmons
cet engagement.
Il est complété par l’Espace parentalité en ligne (signalé dans le guide par
Delphine Cochet ce picto :    ) qui regorge d’informations, de ressources et via lequel les
Directrice parents qui le souhaitent pourront profiter des conseils de notre consultante
Ma Bonne Fée parentale dédiée.
 Sommaire
Ma vie de parent 06
Être parent aujourd’hui 10
Métro, boulot, perso 12
Protéger et faire grandir 16
Ma boîte à outils 20

Ma vie de parent solo 24

Premiers pas 28
Parents solo : les MacGyver du quotidien 31
Cap sur votre nouvelle vie 34
Ma boîte à outils 36

Ma vie de parent aidant 40

Votre enfant est extraordinaire 44
Moi, parent-aidant, magicien du quotidien 47
Tenir la distance : une vie au long cours 52
Ma boîte à outils 56

Mes services dédiés 60

4 5
 Ma vie de parent

6 7
Interview d’expert
L’autorité est
bienveillante 
Aline Nativel Id Hammou
Psychologue clinicienne, spécialisée dans l’accompagnement de l’enfant,
de l’adolescent et de la famille
Quels sont les défis des parents
du XXIe siècle ?
Ces dernières années nous avons connu
une diffusion et une vulgarisation sans
précédent des connaissances psycho-
logiques, cognitives et médicales autour
du développement de l’enfant. Cela a
créé un sentiment de forte responsabi-
lité chez les parents qui est en soi très
positif, mais qui peut aussi conduire à
vouloir trop en faire (hyperparentalité) ou
générer une forte anxiété (charge paren-
tale) qui se reporte forcément, in fine, sur
l’enfant. Sans compter le monde de plus en
plus incertain dans lequel nous vivons qui
contribue à alimenter cette angoisse. C’est
ainsi que les enfants que je rencontre dans
mon cabinet ne veulent plus être princesse
ou pompier, mais plutôt banquier, avocat
ou médecin. C’est toute la famille qui se
retrouve embarquée vers cet objectif de
réussite. Malheureusement la méthode peut
parfois se révéler contreproductive.
8 9
Quelles sont les solutions pour
faire face à ces difficultés ?
Cela passe, à mon sens, par plusieurs prises
de conscience :
Il n’existe pas de recette magique ou
1. 
toute faite. Chaque enfant, mais aussi
chaque parent est différent. Se documen-
ter c’est très bien, mais il faut aussi savoir
faire confiance à son intuition de parent.
2. La parentalité n’a pas à être une traversée
en solitaire : on peut faire équipe avec son
conjoint mais aussi avec les co-éducateurs
que sont la famille, les nounous, les coachs
sportifs, les amis… C’est non seulement une
manière de souffler mais un vecteur de déve-
loppement et d’épanouissement pour l’enfant.
3. Quand certaines choses deviennent trop
lourdes, des espaces de parole existent
pour évacuer la pression (groupes de
parole, de parents, psy…).
4. Dédramatiser n’est pas renoncer : élever
un enfant, c’est aussi profiter de la simplicité
de moments partagés.
Il n’existe pas de recette magique
ou toute faite. Chaque enfant, mais
aussi chaque parent est différent.
La question de la conciliation des vies profes-
sionnelles et personnelles est enfin une
thématique qui ressort de plus en plus. Là
encore, à chacun de faire son auto-évalua-
tion, de trouver la solution la plus adaptée à sa
situation, ses envies, en échangeant avec son
employeur… Sachant que rien n’est figé et que
les choses peuvent évoluer dans le temps.
Est-il possible d’être à la fois
autoritaire et bienveillant ?
L’autorité est bienveillante dès lors que les
règles énoncées sont claires, immuables et
sont appliquées en parfaite harmonie par les
parents. C’est ce cadre qui va sécuriser toute
la famille. Cela aidera l’enfant à mieux se fondre
dans les autres situations sociales elles aussi
régies par des règles. Et pour les parents : si on
sait que l’on va devoir courir un peu de 19h30
à 21h mais qu’ensuite, la vie d’adulte peut vrai-
ment reprendre sa place, c’est non seulement
apaisant, mais cela permet de mieux profiter
des moments passés avec l’enfant.
Comment accompagner l’enfant
dans les moments difficiles de
la vie : problèmes scolaires,
adolescence… ?
La clé, c’est la communication. Trop d’en-
fants me disent qu’ils n’osent pas parler de
telle ou telle chose avec leurs parents par peur
de leur réaction : colère, jugement, sanction…
L’enfant doit savoir qu’il peut venir vers son
parent sans peur, que quoi qu’il arrive et peu
importe l’âge, il sera toujours un pilier aimant
et bienveillant. Cela se fait au fil de l’eau,
en glanant des informations, en le mettant
en confiance, en l’amadouant parfois. C’est
comme ça qu’il pourra exprimer ses difficul-
tés le moment venu, comme le harcèlement,
ou le mal-être à l’école… Et puis je mettrai
l’accent sur la prévention. Les parents ne
pourront pas gérer tous les problèmes de leur
enfant à sa place. En revanche, ils peuvent le
préparer le mieux possible pour qu’il sache
se prémunir contre les dangers de la vie.

Être parent aujourd’hui
Être parent est une formidable aventure ! Mais, c’est aussi mener de
front vie professionnelle et personnelle jusqu’à parfois ne plus voir la
démarcation entre les deux ; se fixer beaucoup d’objectifs et culpabiliser
de ne pas les atteindre. Lâchez un peu de lest et essayez de vivre
cette aventure pleinement. Tout le reste suivra naturellement.
Nouveau-né, nouvelle donne
L’arrivée d’un enfant, ça change la vie : quotidien chamboulé, nuits écourtées, vie de couple
éprouvée… Il vous faudra sans doute un peu de temps pour vous ajuster et trouver un nouvel
équilibre. Pour vous y aider, voici quelques réflexions :
l C’est une nouvelle aventure qui commence ! Elle n’est certes pas sans défis, mais regorge
de nouvelles opportunités : un bonheur à inventer.
l Cet enfant qui arrive dans votre vie va certes chambouler beaucoup de choses mais il peut
aussi s’adapter à votre rythme, à vos habitudes. C’est un nouvel équilibre à trouver.
l Gardez une ouverture sur l’extérieur (amis, famille, aides à domicile, sorties…) pour trouver
du soutien ou simplement des moments de respiration.
 our aller plus loin : Baby blues, dépression du post-partum, burnout parental :
P l Ne vous fixez pas d’objectifs inatteignables ou absolus : focalisez-vous sur des choses plus
identifier et guérir.
10
À force de vouloir tout faire, tout le temps, arrive un moment où le cerveau est trop plein et
s’épuise. Il n’est pas fait pour ça. Pour éviter le burn-out parental, il faut absolument arrêter
cette course folle, revoir à la baisse ses exigences. Et compartimenter un peu. Par exemple,
aller chercher ses enfants à 16h30 à l’école pour se retrouver à travailler à la maison jusqu’à
19h a tout de la fausse bonne idée. Autant les récupérer plus tard pour être pleinement avec
eux. En parentalité comme ailleurs : le mieux est l’ennemi du bien. 
Flore Guattari-Michaux,
psychologue spécialisée en guidance parentale
De l’exigence au lâcher-prise
Les changements sociétaux de ces dernières décennies, combinés aux avancées des
neurosciences et à une meilleure compréhension du développement de l’enfant tendent à
angoisser les parents de ne pas en faire assez pour leurs bambins. Une exigence qui peut
parfois être contreproductive.
Comment lâcher-prise ?
l  éfaites-vous de l’image que vous avez ou que la société vous renvoie du parent parfait
D
pour trouver celle qui vous convient, à vous et votre enfant.
l Dédramatisez et prenez du recul : le blog Parent épuisé propose une approche ludique et
sans prise de tête des petits tracas et questionnements du quotidien.
simples, comme le partage de certaines de vos valeurs par exemple.
L’autorité en question
La question de l’autorité fait partie des préoccupations principales des parents : comment
l’exercer, la partager, la légitimer ?
Connaissez-vous l’éducation positive ?
Il s’agit de sortir du rapport de force avec l’enfant pour l’associer aux décisions afin qu’il les
assimile et les applique plus facilement. Cette philosophie d’éducation met également l’accent
sur le rôle de modèle que jouent les parents et l’importance qu’ils soient bien dans leurs baskets
pour le bien-être de leurs enfants.
Mais à vous de trouver le mode d’éducation qui vous convient le mieux !
Comme le souligne Blandine Sagot, directrice de l’École des Parents et des Éducateurs de
l’Hérault : « Avant les parents nous parlaient de Dolto. Aujourd’hui d’éducation positive. Certains
sont désarmés car malgré tous leurs efforts pour en mettre en place les préceptes, rien ne
change. Nous essayons de leur faire comprendre qu’ils doivent trouver leur propre chemin. »
Pour aller plus loin : éducation : sortir des injonctions.
11
 La grossesse
Démarches à engager
l Informez votre employeur pour bénéficier
du statut de protection et du congé
maternité.
l Faites une demande d’accueil le plus tôt
possible, avant même la naissance, auprès
de votre mairie pour une place en crèche
ou avec une assistante maternelle. Les
places étant souvent limitées, vous pouvez
envisager d’autres modes d’accueil tels
que la garde partagée avec une autre
famille, par exemple. Renseignez-vous
également auprès de votre entreprise : elle
propose peut-être un service de garde.
Droits et protection
l  utorisation d’absence pour se rendre
A
aux 7 examens médicaux obligatoires
(le père est autorisé à s’absenter pour 3
d’entre eux).
l  ossibilité de demander un reclassement
P
temporaire si votre travail est
incompatible avec votre grossesse.
l  ongé prénatal indemnisé de 6 à
C
24 semaines (avec possibilité de le réduire
pour allonger le congé postnatal, dans la
limite de 3 semaines).
l Protection anti-licenciement.

Bon à savoir
En cas de naissances multiples, le congé prénatal peut être avancé de 4 semaines
et de 2 semaines s’il s’agit de votre troisième enfant.

L’arrivée de l’enfant
Démarches à engager Droits et protection
l  éclarez la naissance auprès des
D l  ongé postnatal indemnisé de
C
services de l’État civil ainsi qu’à la Caisse 10 semaines pour les mères d’un à deux
Primaire d’Assurance Maladie, la CAF, enfants. Porté à 18 semaines à partir du
votre employeur et votre mutuelle. 3e enfant et à 22 semaines en cas de
l Pensez également aux Carsat : ces naissance multiples.

Métro, boulot, perso

Caisses d’Assurance Retraite et de la l Le conjoint bénéficie d’un congé
Santé au Travail peuvent, par exemple, rémunéré de 3 jours avant la naissance et
vous permettre d’obtenir jusqu’à 8 de 11 jours après (18 pour une naissance
trimestres de majoration par enfant à multiple). Depuis le 1er juillet 2021, ce congé
répartir entre les deux parents. paternité est porté à 25 jours, avec une
l Prévoyance : mettez à jour la clause durée obligatoire de 7 jours.
Trouver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle : vous y
bénéficiaires capital décès.
aspirez, mais dans les faits vous avez l’impression de courir après le
temps sans pouvoir jamais vous vouer pleinement à l’une ou à l’autre.
Entreprises et pouvoirs publics ont cependant pris conscience de
Bon à savoir
l’importance d’accompagner les salariés dans la recherche de cet
 ertaines conventions collectives bonifient les droits des salariées en accordant des
C
équilibre : de nombreux dispositifs existent et s’inventent chaque jour.
jours de congé supplémentaires, en rendant possible le transfert de congés depuis le
compte épargne-temps ou en complétant les indemnités journalières.

12 13

Le retour au travail
Démarches à engager
Renseignez-vous sur les dispositifs liés à la
parentalité au sein de votre entreprise.
Droits et protection
l  ssurance de reprendre votre emploi
A
précédent ou similaire avec une rémunération
au moins équivalente. Vous avez aussi droit à
un entretien avec votre employeur concernant
votre orientation professionnelle.
l Visite médicale obligatoire de reprise du
travail dans les 8 jours.
l Protection contre le licenciement pendant les
10 semaines qui suivent la reprise.
l Une allocation de la CAF (sous condition de
revenus) pour vous aider à financer votre mode
de garde.
l Le congé parental d’éducation. Il vous permet
de réduire ou cesser temporairement votre
activité professionnelle pour vous occuper de
votre enfant. Vous pouvez en faire la demande
auprès de votre employeur, qui n’a pas le
droit de refuser, par lettre recommandée un
mois avant la fin de votre congé postnatal.
En revanche, en cas de temps partiel, le ou
les jours sont à choisir conjointement avec
l’employeur. Il est conseillé d’anticiper en
échangeant avec votre manager au préalable.

Pour plus de ressources :
rendez-vous page 22.
Bon à savoir
Vous avez le droit de tirer votre lait
maternel pendant les horaires de
travail, à raison de deux plages de
30 minutes chacune par jour au cours
de la première année de l’enfant.
14
Le spectre de la parentalité en entreprise s’est élargi ces dernières années. On s’est rendu
compte que traiter de cette question ne passait pas seulement par des services mais par une
transformation de la culture des entreprises : politiques familiales, managériales, congés…
Pour ces dernières, ce n’est plus simplement un enjeu éthique mais bien de performance.
La crise de la Covid n’a fait qu’accélérer cette prise de conscience. 
Tiphaine Mayolle,
Consultante en parentalité et équilibre des vies en entreprise
La vie professionnelle au quotidien
J’en parle avec mon employeur J’équilibre mieux mon temps en :
1. Je définis clairement mes besoins et mes l renonçant au présentéisme ;
attentes, tout en prenant en compte les l exerçant mon droit à la déconnexion ;
contraintes de l’entreprise.
l optimisant ma pause déjeuner : activité
2. Je me renseigne sur les dispositifs mis en
sportive, détente, courses… ;
œuvre au sein de l’entreprise.
l  éfinissant clairement le travail prioritaire
d
3. Je sollicite un entretien avec mon supérieur
et celui qui ne l’est pas ;
pour en discuter : aménagement du temps
apprenant à mieux déléguer ;
de travail, évolution de carrière… l
4. J’aborde l’entretien avec un esprit de l  lertant mon manager en cas de
a
conciliation, une ouverture à la négociation, surcharge.
tout en soulignant ce que mon employeur
aurait aussi à gagner dans cette nouvelle
situation : productivité accrue, meilleure
disponibilité…
Je me renseigne sur les bonnes pratiques dans mon entreprise
Les entreprises mettent aujourd’hui en place de nombreuses bonnes pratiques, que ce soit
en terme d’aménagement d’horaires, de recours au télétravail, d’aide à l’emploi d’une aide
à domicile, de maintien de rémunération en cas d’enfant malade, de différents soutiens
à la parentalité par le biais de plateformes ou de coachings… N’attendez pas que votre
employeur vous en parle pour aborder ces sujets, prenez l’initiative !
Pour plus de ressources : rendez-vous pages 20-21.
15
 « Lorsque ma fille est arrivée
au CP, elle avait beaucoup de
difficultés pour lire et écrire. On
a finalement découvert qu’elle
souffrait de dyslexie et de
dysorthographie. Ce diagnostic
a constitué une étape importe
même si je m’en suis voulu après
coup d’avoir été si dure avec
elle, de m’être énervée pendant
les devoirs.
Le dialogue avec l’équipe
éducative n’est pas toujours
facile mais des solutions

Protéger et faire grandir Adolescence : existent : alors que ma fille

avait beaucoup de mal à lire

des mots sur les ses livres dans les temps, une
prof de français a fini par nous
En grandissant votre enfant construit son identité. À l’adolescence, cela
peut mener à des conflits, des incompréhensions, des difficultés pour maux suggérer d’avoir recours aux
livres audio. Ça a tout changé !
trouver le bon équilibre entre complicité et autorité. Comment le protéger Tous les experts s’accordent à le dire : À partir du collège, nous
des pièges liés à cette époque de la vie et démultipliés aujourd’hui par maintenir un canal de dialogue avec votre avons pu mettre un Plan
les outils numériques, tout en le laissant expérimenter sa liberté ? Le enfant est essentiel. Pas toujours simple face d’accompagnement
au mutisme borné de l’adolescent mais c’est
chemin est étroit mais loin d’être impraticable. sans compter sur quelques armes secrètes.
personnalisé pour adapter les
exercices du quotidien ainsi que
les examens à son handicap.
Enfance : points de vigilance L’humour et la dérision 
Cela vous permet de dédramatiser, autant
Si je n’avais qu’un conseil
pour lui que pour vous-même et de partager à donner aux parents, ce
Écrans serait de réagir aux premiers
des moments de sourire et de complicité.
Les experts recommandent aucun écran signes de difficultés. Le plus
avant l’âge de 3 ans, puis un usage raisonné tôt le diagnostic sera posé,
et progressif jusqu’à 9 ans. La pratique du
Le journal intime, une La curiosité 
soupape de décompression le mieux leur enfant pourra
co-visionnage est également conseillée Intéressez-vous à ce qu’il fait, la musique
être accompagné, tout en
jusqu’à cet âge. Pour une vision globale de À partir de 7 ans, vous pouvez qu’il écoute, les réseaux sociaux qu’il
la gestion des écrans à travers les âges, fréquente… sans jugement.
préservant sa confiance en lui :
proposer à votre enfant la rédaction
HopToys.fr a créé une infographie claire et il n’est pas plus bête que les
d’un journal intime. Apprendre à
complète. autres, simplement différent. »
coucher ses émotions sur le papier L’horizontalité 
lui permettra, à l’adolescence Évitez l’injonction et essayez de trouver
Difficultés scolaires notamment, de mieux gérer et Témoignage de Virginie,
ensemble un terrain commun qui tienne
Elles peuvent être liées à un trouble cognitif comprendre les pulsions et émotions maman d’Emmy
compte des besoins, exigences et envies de
(dyslexie, hyperactivité, haut potentiel…), qui le traversent. Si votre enfant est chacun.
physique (défaillance visuelle ou auditive) ou déjà adolescent, passez plutôt par
à une intelligence précoce. Parlez-en avec une personne tierce (frère, oncle,
l’équipe éducative et n’hésitez pas à consulter ami…) pour le lui suggérer. La positive attitude 
un professionnel dès les premiers signes tout Insistez sur les choses que votre ado fait
en rassurant votre enfant. bien.

16 17
 Focus sur 3 défis d’ado
Le sommeil
Votre ado ne dort pas ou à un rythme complètement décalé ? Hormones en vrac,
besoin de sommeil plus important, écrans… les causes sont multiples. Pour essayer
de le remettre sur les rails :
l limitez les grasses matinées le week-end et essayez d’instaurer des heures
régulières de coucher et de lever ;
l encouragez le sport après l’école ;
l réservez un temps de détente, sans écrans, avant le coucher.
Et surtout, parlez avec lui. Les troubles du sommeil cachent souvent des angoisses :
école, amis, amour… S’ils persistent, n’hésitez pas à consulter un psychologue.
L’échec scolaire
En tant que parent, on peut parfois avoir tendance à penser que si notre ado est en
échec scolaire, c’est simplement qu’il ne travaille pas assez. Or, le décrochage peut
être multifactoriel : troubles cognitifs (dyslexie, dyscalculie…) ou psychologiques (peur
de l’échec, de décevoir, manque de confiance en soi, déprime…).
l Déterminez la ou les causes du problème en échangeant avec l’enfant et l’équipe
pédagogique.
l Ne lui mettez pas une pression folle mais essayez plutôt d’établir avec lui un
cadre de règles et de travail pour l’aider à réussir tout en lui redonnant le goût
d’apprendre.
l Redonnez lui confiance en lui en mettant l’accent sur d’autres activités dans
lesquelles il est plus à l’aise (art, musique, sport…) ou en encourageant des initiatives
ou projets (préparer un repas, organiser ses vacances…).
l Si les problèmes persistent, vous pouvez aussi avoir recours à une tierce personne
(tuteur, psychologue…).
Pour aller plus loin : l’échec scolaire en questions.
18
Les jungles du numérique
Flore Guattari Michaux est psychologue, spécialisée dans la thérapie d’enfants et
d’adolescents. En travaillant avec Serge Tisseron pour l’association 3-6-9-12, elle
distingue « quatre jungles » du numérique dans lesquelles baignent les ados et à
travers lesquelles les guider.
Le flot d’information
« Les ados consomment et partagent un nombre important d’informations au
quotidien, sur des plateformes diverses. Il est indispensable de développer leur sens
critique, de leur apprendre à remonter à la source des informations pour les protéger
des fake news. »
La culture du corps
« Les réseaux sociaux sont peuplés d’images de plastiques « parfaites » qui peuvent
être dures à assumer pour des ados dont le corps est en plein changements. Aidez-
les à en comprendre les ressorts et ouvrir un dialogue autour de cela. On peut
notamment s’appuyer sur les contres-courants qui montent sur le thème : j’assume
mon poids, mes poils, mes boutons… »
Le porno
« Le sexe est souvent un sujet tabou ou d’embarras pour les parents. Je recommande
cependant de ne pas trop attendre. On estime qu’en 4e la quasi-totalité des ados ont
déjà vu des images pornographiques. Mieux vaut donc en parler tôt, leur expliquer
ce que c’est, l’industrie qu’il y a derrière, l’image distordue du corps et de la sexualité
qu’elle porte... »
Les réseaux sociaux
« Expliquez à vos enfants que si ces réseaux sont gratuits c’est qu’ils en sont le
produit. Que tout est fait pour qu’ils consomment, soient tout le temps branchés
dessus. Regardez avec eux les paramètres de confidentialité pour les accompagner
et leur montrer comment bloquer / signaler des contenus qui les choquent ou peuvent
relever du cyberharcèlement. Et surtout intéressez-vous à ce qui s’y passe. »
Pour plus de ressources : rendez-vous page 20.
19
Ma boîte à outils
Des solutions pour votre quotidien
Accueil et soutien
l  es Écoles des Parents et des
L psychologiques. Par exemple :
Éducateurs
Réseau d’acteurs du soutien à la
parentalité, elles accueillent, forment
et accompagnent familles, jeunes et
professionnels. Réparties sur le territoire,
elles sont un lieu d’écoute, d’information
et de ressources pour les parents sur
des problématiques aussi larges que la
scolarité, les problèmes de couple, la
relation avec l’adolescent, la gestion du
stress et des angoisses du quotidien…
l  es Réseaux d’Écoute, d’Appui et
L l
d’Accompagnement des Parents (REAAP)  l L’orthophoniste  peuvent échanger expériences, doutes et
Créés en 1998, ils ont pour objectif d’aider
les pères et mères de famille avec une
double préoccupation : favoriser les
échanges entre eux et leur permettre
de mutualiser leur expérience ; faciliter
l’accès à l’information et favoriser le
contact avec des professionnels de
l’éducation.
pour les aider à parler des souffrances
- mon enfant a des soucis de la tête ;
- et toi, comment tu vas ?
l  e psychomotricien 
L l
Chez le bébé, il peut contribuer à dépister
les troubles du spectre de l’autisme.
Plus tard, il peut traiter les troubles du
graphisme, aider à la concentration et à la
gestion des émotions.
l Le psychothérapeute 
Il accompagne l’enfant dans son parcours
et répond aux différents troubles qui
peuvent surgir : TOC, dyslexie, alimentaire…
Il aide l’enfant dans ses difficultés à lire,
écrire, parler…
Renseignez-vous auprès de votre médecin
traitant ou pédiatre qui pourront vous
recommander certains de ces professionnels.
Pour aller plus loin : quel spécialiste
pour votre enfant ?
l  on au harcèlement
N l May : une app qui permet aux
Un numéro d’écoute et de prise en charge parents d’échanger en direct avec
au service des familles et des victimes. des professionnels de santé pour avoir
Tél. : 3020 (service et appel gratuits) conseils, avis médicaux et astuces sur la
santé et le bon développement de leur
 et écoute
N
bébé.
Un numéro national pour les jeunes
victimes de violence numérique.
Au travail
Tél. : 3018 (service et appel gratuits)
l  ’observatoire de la QVT a publié un
L
guide de la parentalité en entreprise en
Pratique deux volumes :
Quelques applications pour vous faciliter le - volume 1 « Parents » pour vous
quotidien : donner repères et clés à chaque
étape (grossesse, retour au travail...)
 eMoms : un réseau social où les mères
W
et au quotidien (enfant malade,
adolescence...) ;
inquiétudes du quotidien ;
- volume 2 « Familles » pour vous
l  icrosoft To Do : votre petit organizer
M accompagner lorsque vous traversez
qui vous rappelle par texto ou mail vos des difficultés dans votre vie familiale
rendez-vous, réunions, horaires de (ruptures conjugales, veuvage précoce,
garderie… aidance d’un proche...).

l Les Lieux d’Accueil Enfant Parent (LAEP)  Coin lecture

Des espaces de socialisation, d’écoute et
Écoute
de réassurance des parents dans un cadre l  llo Parents Bébé 
A l « Parents à l’écoute pour des enfants épanouis » - Virginie Bapt (éditions Leduc)
convivial, proposant différents jeux pour Un numéro vert pour répondre aux questions
l « Mon ado, ma bataille » - Emmanuelle Piquet (éditions Payot & Rivages)
les enfants. des parents, de la grossesse jusqu’aux 3
ans de l’enfant. Psychologues, puéricultrices l « Parents bienveillants, enfants éveillés » - Laurence Dudek (éditions First)
et assistantes sociales sont là pour vous
Santé aider à gérer des situations difficiles et vous
l « Heureux d’apprendre à l’école » - Dr Catherine Gueguen (éditions Les Arènes)
l  es Centres Médico-Psycho-
L apporter écoute et réconfort. l « Frères, sœurs, les erreurs à éviter dans la fratrie » - Didier Pleux
Pédagogiques (CMPP)   Tél. : 0 800 00 3456 (service et appel Colette Ollivier-Chantrel (éditions Eyrolles)
Ils assurent le diagnostic et les soins des gratuits) l «  Le couple face à l’arrivée de l’enfant, surmonter le baby-clash » - Bernard
enfants ou adolescents présentant des
l  llo, Parents en crise
A Geberowicz, Colette Barroux-Chabanol (éditions Albin Michel)
troubles du développement psychique.
Un numéro vert proposé par la Fédération l «  La parentalité en entreprise expliquée à mon boss » - Tiphaine Mayolle (éditions
l  uides SPARADRAP
G Nationale des Parents et des Éducateurs Kawa)
L’association SPARADRAP accompagne (FNEPE). Psychologues et professionnels
parents et enfants dans les soins du de la parentalité y sont à votre écoute. l «  Vie pro, vie perso : enfin l’équilibre pour les parents » - Estelle Dufetel
quotidien. Elle propose notamment Tél. : 0 805 382 300 (service et appel (éditions Mango)
des guides pratiques et pédagogiques gratuits)

20 21
Optimisation du budget
La prestation d’accueil du jeune enfant (Paje)
(aides sous conditions de ressources)
l Une prime à la naissance pour faire face aux premières dépenses.

l Une allocation de base versée chaque mois.

l Une déduction de 50 % des frais de garde pour les enfants de 0 à 6 ans.

l La prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) : aide versée si vous avez fait
le choix de cesser ou réduire votre activité professionnelle pour élever votre enfant. Les
montants et la durée d’indemnisation varient selon le nombre d’enfant à charge.
l Le complément de libre choix du mode de garde : versé aux parents faisant garder leurs
enfants de moins de 6 ans par une assistante maternelle agréée, une garde à domicile, une
association, une entreprise ou une crèche (varie selon le nombre et l’âge des enfants).
l Prime à l’adoption : se substitue à la prime de naissance pour les parents ayant adopté un
enfant de moins de 20 ans.

Autres allocations
l Le complément familial : versé aux
familles composées d’au moins 3 enfants
entre 3 et 21 ans (varie selon les revenus Pour en savoir plus sur les allocations
et le nombre d’enfants à charge). familiales en fonction de votre
situation, rendez-vous sur le site de
l  ’allocation de rentrée scolaire : aide
L
la CAF.
aux frais de rentrée pour les enfants
entre 6 et 18 ans (varie selon les âges et
vos revenus).

Bourses d’étude et aides scolaires

l  elon certains critères votre enfant peut bénéficier de bourses d’études.
S
Accédez au simulateur du Crous pour calculer vos droits.
l S’il est collégien vous pouvez également faire une demande d’aide auprès de votre
département ou auprès de votre région s’il est lycéen. Se rapprocher également du Service
social en faveur des élèves, via le site de votre académie.
l La CAF, le CSE, le département ou encore la région proposent également des aides pour
les activités extrascolaires des adolescents.

Aides financières accordées par l’entreprise

Certaines entreprises proposent également un soutien financier aux parents-salariés sous la
forme de :
l maintien à 100 % du salaire pendant les congés maternité / paternité ;

l chèques CESU pour participer aux frais de garde d’enfants ;

l prime de naissance.

22 23
 Ma vie de parent solo

24 25
Interview d’expert
En paix avec le passé,
en route vers l’avenir
Anne-Catherine Sabas
Psychothérapeute, auteure de « Familles monoparentales,
la grande aventure » (éditions Michalon)
Le regard sur les familles
séparées a-t-il évolué ces
dernières années ?
Je pense qu’il y a clairement une forme de
banalisation. Nous connaissons tous une
famille monoparentale, que ce soit dans
notre cercle familial, amical, professionnel…
La forme de stigmatisation qui pouvait
exister dans la société s’en retrouve donc
automatiquement réduite. Après, est-ce que
cela aide les parents solo à mieux vivre leur
situation ? Je pense qu’ils ont davantage
besoin de réponses et de solutions pour
soulager leur quotidien. Cette évolution du
regard de la société est importante mais
l’essentiel est ailleurs.
Quelles sont les principales
difficultés dont vous font part les
parents solo dans le cadre de
votre activité de psychanalyste ?
Une des plus présentes, c’est le sentiment de
culpabilité, que ce soit vis-à-vis de l’enfant,
parfois de l’ex-conjoint, ou de l’image qu’ils
26
se faisaient de la famille « parfaite ». Mais
c’est une image figée, idéale, sans rapport
avec la réalité. Même sous un vernis a priori
bien sous tous rapports, se cache souvent
une réalité bien différente. Ce que j’essaye
de leur montrer, c’est que loin de cette image
d’Épinal, la famille idéale serait plutôt un
espace en constante évolution, où chacun
peut être lui-même, où l’on est capable
d’affronter les crises et les émotions. Et puis
il y a bien entendu la fatigue du quotidien,
le sentiment ne pas y arriver, qu’on ne va
pas s’en sortir. Les parents solo sont ainsi
bien plus touchés par le burn-out parental,
notamment les jeunes parents.
Quelles solutions pour trouver des
moments de respiration ?
Pouvoir en parler avec son responsable
au travail est primordial pour trouver
des aménagements, une flexibilité. Une
des raisons du burn-out parental, se sont
ces journées où, au milieu des réunions qui
s’enchaînent, le parent solo doit se demander
comment aller chercher Sophie à la danse,
emmener Marc à sa leçon de piano, tout en
faisant les courses assez rapidement pour
arriver à temps à la maison pour accueillir
le plombier à 18h. L’entreprise peut et doit
les accompagner. Ce sera une solution
gagnante pour toutes les parties. Enfin,
dans la vie de tous les jours, je dirais aux
parents de ne pas hésiter à faire équipe
avec leurs enfants. Il ne s’agit pas bien
entendu de leur faire porter le poids de leurs
problèmes, mais de leur expliquer que si
tout le monde met la main à la pâte, cela se
passera mieux pour chacun. Mêmes jeunes,
les enfants peuvent donner des petits coups
de main : mettre la table, ranger sa chambre,
Les parents ne doivent pas hésiter
à faire équipe avec leur enfant.
27
faire son lit… qui mis bout à bout participent à
un meilleur équilibre et libèrent du temps pour
des moments partagés.
Finalement, qu’est-ce qu’un
parent solo épanoui ?
C’est un parent qui a fait son deuil de sa
vie d’avant, qui est capable, malgré toutes
les tensions d’être «  en paix » avec son
ex-conjoint. C’est un parent qui embrasse
cette nouvelle réalité, avec certes les
difficultés du quotidien, mais aussi les
opportunités qui s’ouvrent à lui. Sa vie ne
fait que commencer.
 Dans tous les cas, il s’agit d’un deuil à faire : de l’être aimé, de sa vie d’avant, de l’amour qui
s’est terminé, de la vie qu’on s’était imaginé... Bien vivre sa monoparentalité, c’est d’abord
parvenir à se guérir soi-même de cette blessure originelle. 

Anne-Catherine Sabas, psychothérapeute

et auteure de « Familles monoparentales, la grande aventure » (éditions Michalon)

Solo et solidaires
Associations et réseaux de parents sont des ressources à ne pas négliger. Ils connaissent
l’expérience que vous traversez, ils la vivent au quotidien. Soutien psychologique de choix,
c’est aussi et surtout une source de conseils et bons tuyaux sans équivalent.

Pour plus de ressources : rendez-vous page 36.

Solo mais pas sans solutions

Premiers pas Les premières démarches à engager peuvent être déroutantes et vous sembler difficiles à
surmonter dans cette période personnelle difficile. Voici quelques recommandations, conseils
et astuces :
Vous êtes parent solo. Que vous assumiez la garde de votre/vos
enfant(s) seul ou avec votre ex-conjoint : vous voilà embarqué dans une 1. Avant la séparation effective :
nouvelle aventure certes jalonnée de difficultés, mais aussi de joies et l  renez un avocat, même en cas de
p
d’accomplissements personnels. Voici quelques clés pour bien débuter séparation à l’amiable ;
le voyage. l saisissez le Juge aux Affaires Familiales Il est recommandé de ne quitter
(JAF) pour déterminer les rôles et le domicile conjugal qu’après la
responsabilités de chacun le temps de la première ordonnance du juge (sauf,

Solo mais pas solitaires procédure ;

l gardez autant que possible un canal
bien entendu, en cas de violences
conjugales).
Cette situation n’est pas forcément celle que vous auriez souhaitée ou imaginée pour votre de communication ouvert avec votre
famille. Vous pouvez trouver du réconfort dans le fait que vous êtes loin d’être un cas isolé : ex-conjoint.
selon l’INSEE, en 2018, 21 % des enfants vivaient dans une famille monoparentale en France et
11 % dans une famille recomposée. Prenez le temps d’assimiler cette nouvelle situation, sans
céder à la culpabilité. Des millions de familles sont dans la même situation que vous. 2. Mise à jour de votre situation
Quand on devient parent solo, on peut avoir tendance à tout vouloir gérer soi-même, à se auprès de :
renfermer. Essayez de lutter contre cet instinct. Votre famille, notamment les grands-parents, l  otre CAF pour recalculer vos droits ;
v
mais aussi vos amis peuvent jouer un rôle important pour vous accompagner au quotidien l la Sécurité sociale (CMU, inscription de La CAF peut vous aider à recouvrir
tout en participant à vous apporter l’équilibre nécessaire au développement de votre enfant. votre enfant sur votre carte Vitale…) ; la pension alimentaire ou la
Il est possible que votre entourage ne sache pas comment vous aider, n’ose pas. N’hésitez l votre bailleur, banque, impôts, assureur,
compléter si elle est trop faible.
pas à le solliciter en émettant des besoins précis : garde, service, courses…
fournisseur d’énergie… ;
Pour aller plus loin : annonce à l’enfant : trouver les bons mots. l l’école ou la garderie de votre enfant.

28 29
3. Garde des enfants :
 ensez à demander une alternance tous
P
l
les ans afin que ce ne soit pas toujours
le même parent qui ait l’enfant à Noël ou
pendant l’été.
l Si vous prenez un nouvel emploi ou entrez
en formation vous êtes peut-être éligible à
l’aide à la garde d’enfant pour parent isolé
(Agepi).
4. Logement :
Selon votre situation, des aides existent pour
financer votre nouveau logement :
l faites une demande de logement social
auprès des bailleurs ou de la mairie ;
l selon votre situation, vous pouvez
bénéficier d’un prêt à 0 % d’équipements
ménagers et mobiliers de 1 000 à 3 000 €
selon les régions. Demande à effectuer
auprès de votre CAF.
Pour aller plus loin : nouveaux parents solo : droits, démarches et astuces.
Parents solo : les
MacGyver du quotidien
En cas de garde alternée préférez
une garde du vendredi au vendredi
pour profiter à plein du week-end
avant la reprise de l’école.
Être parent solo, c’est faire deux fois plus de choses, avec deux fois
moins de ressources, sans avoir pour autant une seconde de plus. Vous
êtes plein de volonté, mais à l’impossible, nul n’est tenu  ! Si vous ne
pourrez pas tout faire exactement comme vous l’auriez souhaité, des
outils et soutiens existent pour soulager votre quotidien et vous aider
à conserver un peu de temps pour vous. On fait le point.
Rendez-vous sur le site de la CAF
pour y faire une estimation
de vos aides au logement.
Stop au
perfectionnisme Je ne culpabilise plus si je n’ai
Breaking news : vous n’êtes pas un parent pas le courage de préparer un
parfait. La bonne nouvelle, c’est que repas équilibré après avoir joué
personne ne l’est. Vous ne pouvez pas une heure à la poupée  !
attendre de vous de faire mieux seul, ce
que vous faisiez auparavant tant bien que Marie, maman d’Emma
mal à deux. Ne vous fixez pas d’objectifs
trop élevés : votre assiette est déjà
suffisamment chargée.

Une organisation
au cordeau
Répartition des tâches et des gardes avec
l’autre parent lorsque cela est possible,
gestion du budget, du temps, des courses,
des devoirs, des rushs du matin et du soir…
Être parent solo, c’est passer maître dans l’art
de l’organisation et du multitâches. Trouvez
celle qui vous correspond (agenda sur le
frigo, alertes sur votre téléphone…) tout en
responsabilisant et rendant autonome vos
enfants. Vous êtes une équipe  !
Connaissez-vous
Share(d) ?
C’est l’appli conçue pour les familles
monoparentale afin de leur faciliter
le quotidien. Agenda partagé,
to-do-list, planning de garde, suivi
des finances, carnet d’adresse,
documents administratifs…
Tout y est centralisé et accessible
par les deux parents.

30 31
La difficulté spécifique que rencontrent les familles monoparentales, c’est l’absence de relais.
Il est essentiel d’identifier quelques personnes sur qui se reposer : voisin, ami, baby-sitter,
coach sportif, grands-parents…
Flore Guattari-Michaux, psychologue spécialisée dans l’accompagnement des familles
Du temps pour soi
Plus facile à dire qu’à faire. Certes.
Mais il ne s’agit pas de vous libérer un
week-end pour aller au spa (encore que,
pourquoi pas !), simplement de vous
ménager des petites parenthèses rien qu’à
vous. Par exemple :
l Vous lever plus tôt pour petit-déjeuner et
vous préparer sans stress.
l Optimiser votre pause déjeuner, pour faire
une activité qui vous fait plaisir (shopping,
sport, repas avec un ami…).
L’importance du réseau
Regardez autour de vous. Vous n’êtes pas
seul. Au-delà de votre entourage direct :
l Des associations et réseaux de parents
dans la même situation que vous (voir
Ma boîte à outils p. 36) peuvent vous
être d’un soutien et d’une écoute utile et
réconfortante dans les moments difficiles.
Par ici les bons plans
Budget serré, manque de temps…
pour soulager votre quotidien à petit prix,
de nombreuses solutions ont émergé
ces dernières années sur le modèle de
l’économie du partage :
l le troc de services entre parents : vous
emmenez les enfants le matin, l’autre
famille les récupère le soir, par exemple ;
l le covoiturage pour l’école ;
32
l  ous réserver une soirée de temps en
V
temps pour sortir avec des amis, aller au
cinéma, dîner, boire un verre, rencontrer
de nouvelles personnes.
l Dans le cadre d’une garde partagée,
profitez des moments où votre enfant est
chez l’autre parent pour vous ressourcer.
l  ous pouvez également vous appuyer
V d’urgence ou l’aide aux devoirs ;
plus largement sur les autres parents
d’élèves, le personnel éducatif, sportif,
sur vos voisins…
Bref, construisez-vous un réseau de
solidarité pour vous épauler !
l  es sites d’achats et de revente de
d
vêtements d’occasion pour renouveler la
garde-robe de votre enfant à prix doux ;
l l’échange d’heures de baby-sitting…
 our aller plus loin : parent solo :
P décuplées. Les entreprises en ont pris conscience et mettent en place des actions
hackez votre quotidien !
Pour plus de ressources : rendez-vous
page 37.
Solo et salarié :
un équilibre
à trouver
Mener de front votre vie de parent solo et de
salarié peut parfois vous sembler un défi.
Ouvrez le dialogue avec votre responsable
ou manager, ou avec les ressources
humaines de votre entreprise pour trouver
ensemble la solution qui convient le mieux à
votre situation.
N’hésitez pas à vous renseigner sur les
dispositifs mis en place par votre entreprise
et qui peuvent vous aider à vivre le quotidien
plus sereinement :
l télétravail ;
l flexibilité du temps de travail ;
l divers services liés à la parentalité, comme
la mise en relation pour des gardes
l accès à des professionnels de santé pour
prévenir un éventuel burn-out ;
l conciergerie ;
l crèches d’entreprise...
Les besoins des parents solo sont les mêmes que les autres mais avec des contraintes
spécifiques comme le don de congés, le jour enfant malade, des participations financières
dédiées, le recours au temps partiel, la priorité sur les vacances scolaires… Tout l’enjeu est
d’accompagner sans stigmatiser. Au-delà des services, c’est donc à une transformation
globale de l’organisation du travail que les entreprises doivent s’atteler pour mieux prendre en
compte les situations particulières et l’évolution des besoins tout au long de la carrière.
Tiphaine Mayolle, consultante en Parentalité et Équilibres des vies en entreprise
33
 Il est certes plus confortable de vivre en couple, même avec plus
d’enfants, car cela apporte une stabilité financière et l’on peut compter

Cap sur votre

sur l’autre. Mais attention aux aides qui peuvent diminuer ou disparaître.
Il faut savoir que le paiement de la cantine, la garderie, les activités
périscolaires se font souvent via un quotient familial. Dès lors où vous

nouvelle vie !
vivez avec quelqu’un, les deux salaires sont comptabilisés et votre
quotient change. Je recommande de bien étudier les répercussions
financières avec le nouveau conjoint pour trouver un juste équilibre.
Virginie, maman de Naïma
Votre vie de parent solo est jalonnée de défis quotidiens, mais peut
aussi être la voie vers de nouvelles joies et opportunités : construction
d’une relation particulière avec vos enfants, possibilité de prendre des
décisions pour vous-même et votre famille, ouverture d’un nouveau
Les familles
champ des possibles… recomposées
Vous avez refondé une famille avec une
autre personne. Que votre nouveau conjoint
ait des enfants ou non, il s’agit de trouver

Solo et épanouis
un nouvel équilibre pour que chacun
puisse trouver sa place. « Donnez-vous le
temps de vous apprivoiser, dans la clarté et
Vous vous êtes reconstruit et avez trouvé un équilibre dans votre nouvelle vie. Vous pouvez la transparence. Et partagez des moments
enfin repenser à vous, envisager votre avenir seul ou à deux. Mais trouver le temps n’est pas ensemble ! La famille recomposée ne se
toujours aisé quand on a, comme vous, un agenda déjà bien rempli. Voici quelques idées décrète pas, elle s’inscrit dans le temps et
pour vous aider à vivre une monoparentalité épanouie. l’expérience que chacun fait des autres »,
l  ’appli Cool Parent : une application avec des coachings, conseils et astuces pratiques,
L recommande Anne-Catherine Sabas,
souvent sur le ton de l’humour, pour s’épanouir dans sa vie de parent. psychothérapeute.
l Les vacances monoparentales : l’occasion pour vous et votre enfant de passer un bon
moment avec des familles qui vous ressemblent, sans prise de tête ni crainte du regard des
autres.
l  es sorties « kid friendly » : passez un moment de détente avec votre enfant tout en
L
soufflant un peu. Pourquoi pas un atelier réservé aux enfants au musée ?
Point de vigilance :
l  aby-sitter, grands-parents, soirées pyjamas chez des copains : parce que vous
B
Les aides et prestations auxquelles
méritez bien une soirée tranquille de temps en temps.
vous pouvez prétendre suivent
l’évolution de votre vie de famille.
Si vous vous installez sous le même
toit avec un nouveau conjoint, la
CAF considérera tous ceux qui font
partie de ce nouveau foyer comme
une famille à part entière. Vos droits
L’état d’esprit est primordial pour envisager les choses de manière positives, au-delà des et prestations peuvent donc être
contingences du quotidien. Pour les parents, c’est une opportunité de faire le tri dans amenés à évoluer.
leurs priorités et de se recentrer et remettre les choses à plat pour se bâtir une vie qui leur
ressemble. C’est un nouveau projet de vie, et à ce titre, il peut aussi être excitant !

Valérie Roumanoff, hypnothérapeute

et auteure de « Parent solo, élever ses enfants avec bienveillance » (éditions Eyrolles) Pour plus de ressources :
rendez-vous page 38.

34 35
Ma Boîte à outils

le covoiturage, les sorties d’école, le

Réseaux et associations Renseignez-vous auprès de votre
conseil départemental pour solliciter un
Bon plans du quotidien baby-sitting, le troc de vêtements ou
Parents solo et compagnie  de jeux, l’organisation de sorties ou de
l rendez-vous. Séjours pour familles co-déjeuners…
Réseau national d’aide et de soutien aux
parents solo. Il fédère et accompagne les
l  vocat en affaires familiales : vous en
A monoparentales
solutions et ressources sur le territoire, aurez peut-être besoin dans la conciliation Quelques exemples de sites qui proposent Garde
tout en organisant régulièrement avec votre conjoint pour organiser votre des voyages :
nouvelle vie : pension alimentaire, mode l Bébé nounou est un site de mise en
des rencontres entre les collectifs et l Celivacances ; relation avec des professionnels de la
associations de parents solo. de garde, saisine d’un juge des affaires
familiales… l Les P’tits Covoyageurs. petite enfance, nounous ou autres familles
l  arent-Solo.fr 
P pour des gardes partagées.
Un site d’information et de services aux
Entraide et partage
familles monoparentales. Démarches l  arentspresdechezvous.com connecte
P
Services
l  édération Syndicale des Familles
F Famihero met en relation les familles avec
l  e site de l’administration française,
L les parents entre eux pour faire du troc de
l
Monoparentales (FSFM) des héros du quotidien pour : réaliser
service-public détaille les démarches à garde : un échange de garde d’enfants
Une fédération qui fait valoir les droits des tâches ménagères, du bricolage,
engager selon votre situation. dans un esprit d’entraide et de solidarité.
des familles monoparentales auprès des du jardinage, faire des garde d’enfant,
pouvoirs publics et promeut des services l  e site onsesepare.com détaille
L l PopMoms est une appli qui permet aux de l’accompagnement scolaire, de l’aide
ou réalisations sociales répondant aux également de manière complète parents d’échanger des services comme administrative…
intérêts de ces familles. et concrète toutes les étapes de la
séparation.

Soutien administratif l Noö est une plateforme en ligne qui vous

met en relation avec les professionnels Coin lecture
l  es assistantes sociales : que ce soit
L adaptés à chaque étape de votre parcours
pour faire le point sur vos droits, vous de parent solo : assistantes sociales pour l «  Familles mono-parentales, la grande aventure » - Anne-Catherine Sabas
aider à trouver un logement, à remplir faire le point sur vos droits, avocats en (éditions Michalon)
des formulaires ou à trouver un équilibre affaires familiales pour gérer la garde et la l « Parent solo » - Valérie Roumanoff (éditions Eyrolles)
financier, les assistantes sociales peuvent mise en place d’une pension alimentaire,
vous être d’un soutien précieux. mais aussi coach, psy, médiateurs. l «  Parent solo, le guide décapant des parents imparfaits » - Sandrine Jacquemin
et Camille Skrzynski (éditions Marabout)

36 37
Optimisation du budget
Garde d’enfant
l  ’aide à la garde d’enfant pour parent
L l
isolé (Agepi) : allocation créée pour que
la garde d’enfant ne soit pas un frein à
la reprise d’un travail ou au suivi d’une
formation. Elle est versée par Pôle emploi
selon certaines conditions.
l  ’allocation de base Paje opère une
L
majoration du plafond de ressources pour
les parents isolés.
Rapprochez-vous également de votre
CAF pour voir si vous pouvez avoir
accès à des aides départementales
spécifiques.
Aide au logement
l  e fonds de solidarité pour le logement
L ou changement de situation de l’autre
(FSL) ou le dispositif Loca Pass se
portent garants gratuitement si vous
recherchez un nouveau logement suite à
une séparation.
l  ’allocation de logement familiale (ALF)
L
peut vous être accordée sous certaines
conditions.
l  i vous êtes intérimaire, le Fonds d’Action
S
Sociale du Travail Temporaire (FASTT)
offre une garantie spéciale à votre futur
propriétaire, en lui assurant le paiement
des loyers pendant 3 ans.
l  aites une estimation de vos aides au
F pensions alimentaires.
logement sur le site de la CAF.
Les parents isolés bénéficient d’une
demi-part fiscale supplémentaire pour
le calcul de l’impôt sur le revenu.
38
Pension alimentaire
 i vous et votre conjoint êtes d’accord :
S
vous faites une requête conjointe
accompagnée d’une convention
parentale fixant les modalités relatives
à l’exercice de l’autorité parentale (dont
la pension alimentaire) et demandez son
homologation par le Juge aux Affaires
Familiales (JAF).
l  i vous et votre conjoint êtes en
S
désaccord : vous déposez une requête
devant le JAF. Le montant de la pension
est fixé par ce dernier, après un débat et
l’étude des documents remis par chacun
des parents.
l  e montant de la pension peut évoluer
L
dans le temps si des éléments nouveaux
apparaissent tels qu’une baisse de
rémunération, de nouvelles charges,
parent…
l  ’allocation de soutien familial : versée si
L
vous êtes privé de l’aide de l’autre parent
ou pour compléter une pension alimentaire
trop faible. Elle peut également être versée
au titre d’avance en cas de retard dans le
versement de la pension.
l Pour estimer le montant de votre
pension alimentaire et tout savoir sur
son versement, vous pouvez visionner
la vidéo explicative de la CAF et
vous rendre sur Service Public des
Une procédure de recouvrement
peut être lancée par la CAF en cas de
non-paiement de la pension par
l’autre parent.
39
 Ma vie de parent aidant

40 41
Interview d’expert
Les parents sont des
partenaires de soin
Françoise Galland
cofondatrice de l’association SPARADRAP
Comment les familles peuvent-
elle accompagner leur enfant
dans les premières étapes de la
maladie et du traitement ?
Après la période parfois longue et
éprouvante de la recherche du diagnostic, la
définition de ce dernier constitue une étape
importante, qui va tracer le chemin à suivre.
Mais c’est aussi le moment où les examens,
pour certains impressionnants et douloureux
pour l’enfant, vont s’enchaîner : ponctions
lombaires, piqûres… Je dirais aux parents
de ne pas nier la peur ou le ras-le-bol de
leur enfant. Ce sont des sentiments qu’il doit
pouvoir exprimer pour les évacuer. Ensuite, il
est important qu’il se sente acteur de son
traitement, qu’il comprenne le comment et le
pourquoi des procédures médicales qu’il va
traverser afin qu’elles fassent sens pour lui.
Le risque : c’est qu’il le prenne comme une
punition, qu’il s’imagine que c’est parce qu’il n’a
pas été sage, par exemple. Enfin, la confiance
de l’enfant dans l’équipe médicale qui va
le suivre est fondamentale. C’est là que les
parents ont un rôle à jouer : en demandant
de réexpliquer, de reformuler quand on ne
42
comprend pas, en accompagnant l’enfant
lors d’examens difficiles en lui demandant s’il
veut tel ou tel jouet, papa ou maman à côté de
lui… Ce sera un facteur de réassurance pour
lui, tout en lui donnant le sentiment qu’il peut
maîtriser certains aspects de son traitement.
La douleur est à la fois une émotion et une
sensation. S’il se sent dans un environnement
favorable, l’enfant pourra lui-même créer ses
propres endomorphines, essentielles pour le
soulagement de la douleur en complément
d’antalgiques si nécessaires.
Comment gérer la relation avec
l’équipe médicale ?
Les parents peuvent se sentir mis de côté
ou mal informés par les soignants. Ils
doivent d’abord se souvenir qu’ils sont de
véritables partenaires de soins et, à ce
titre, ont toute leur place auprès de leur
enfant. Ils en sont le porte-parole. La clé,
c’est la confiance. Si elle se met bien en
place dès le début, une spirale positive
devrait s’enclencher. Certains soignants
redoutent les parents trop revendicatifs.
Faire preuve de diplomatie et de stratégie,
Établir une relation de confiance
avec les équipes médicales est
fondamental.
ne pas trop faire de vagues, trouver des
alliés dans le service par exemple, peut
au contraire s’avérer une stratégie payante.
Cependant, si des difficultés persistent, les
parents peuvent solliciter le cadre de santé,
le représentant des usagers de l’hôpital, ou
encore, en dernier recours, le Défenseur des
droits.
Et pour la médecine de ville ?
Les parents ont le choix du praticien, même si
l’éventail peut varier fortement en fonction des
régions. Cela permet de faciliter les choses.
J’émettrais deux conseils principaux :
l Choisir un professionnel de santé qui a
l’habitude de traiter des enfants pour
faciliter l’alliance et essayer de garder
le même tout le long du traitement pour
rassurer l’enfant. Les médecins généralistes
ou les associations peuvent orienter les
parents dans cette recherche.
l Anticiper pour être le moins surpris
possible pendant et après le soin, que ce
soit en s’informant ou en s’assurant d’avoir
le matériel et les services adéquats à
disposition au domicile.
43
Comment trouver des moments
de répit ?
J’en reviens une nouvelle fois à la confiance.
Si les parents ont confiance en l’équipe
médicale, ils seront plus disposés à lâcher
prise. Cela sera bénéfique pour eux mais aussi
pour l’enfant qui peut apprécier de créer du
lien avec d’autres personnes que ses parents,
de se rassurer sur ses compétences et sa
capacité à surmonter les épreuves. Quand
cela est possible, trouver des relais dans la
famille pour établir un roulement auprès de
l’enfant est également très important. Enfin,
pour ceux qui travaillent : en parler avec leur
employeur pour trouver des solutions, une
nouvelle forme d’organisation. Et surtout ne
pas se précipiter dans ses décisions, quitte à
poser un congé sans solde ou demander un
arrêt de travail le temps de mettre les choses
à plat.
 Premières étapes

1
Le diagnostic est une étape
psychologique et médicale l De 0 à 6 ans les Centres d’Actions
importante qui va vous
Médico-Sociale Précoce (CAMSP)
permettre de mieux cibler le
peuvent vous accompagner dans
parcours de vie et de soin
la recherche du diagnostic de votre
de votre enfant, tout en vous
enfant et répondre à vos questions.
orientant vers les ressources,
aides et dispositifs adaptés. Le l  aladie Rares Info Services
M
chemin pour y parvenir peut être est le service d’information et
parfois long et déroutant. Faites- de soutien de référence sur les
vous confiance et persévérez. maladies rares.
Tél. : 01 56 53 81 36
 our aller plus loin :
P (tarif minimal - non surtaxé)
mieux vivre l’hôpital.

2
En cas de handicap, contactez la Maison Départementale des Personnes
Handicapées (MDPH) de votre département. C’est l’organisme « clé de voûte »,
qui vous accompagne dans la prise en charge, et étudie votre dossier de
demande d’aides pour votre enfant et votre famille. N’hésitez pas à faire appel
à une assistante sociale ou autre professionnel pour remplir votre dossier,
notamment sur le volet « Vie quotidienne » (voir optimiser son budget p. 58).
Attention : le délai entre le dépôt du dossier et la réponse de la MDPH peut
prendre plusieurs mois. Il est important d’anticiper.

Votre enfant
En cas de maladie chronique ou grave : le corps médical pourra vous
accompagner dans les premières démarches à suivre (parcours de soin...).
N’hésitez pas à demander ressources et informations à l’hôpital. Elles existent
souvent, mais ne sont pas toujours proposées. Une assistante sociale pourra

est extraordinaire également vous orienter dans les aides auxquelles vous pouvez avoir droit ainsi
que dans l’organisation du parcours de vie de votre enfant.

Que vous l’ayez toujours su ou que le handicap et la maladie se soient

déclarés plus tard, que vous attendiez encore un diagnostic sur lequel
la communauté médicale n’arrive pas à mettre le doigt ou qu’il vous soit
déjà connu : vous vivez un chamboulement.
Faites-vous confiance, entourez-vous. Des ressources, aides et
dispositifs existent pour vous accompagner.
Mon petit garçon a 10 ans aujourd’hui. Il a été diagnostiqué d’un trouble
du comportement à 9 ans alors que les premiers symptômes remontent
à ses 6 mois. Vous connaissez votre enfant : faites-vous confiance !
Plus tôt le diagnostic sera posé, meilleurs seront vos choix et la prise en
charge de votre enfant, et l’organisation de votre vie de famille.
Juliette, maman d’Émile

44 45
3 Moi, parent aidant,
Rapprochez-vous de réseaux de parents ou d’associations autour de la
maladie ou du handicap de votre enfant.
Ces acteurs ont une vision d’ensemble et une connaissance pratique de ce que

magicien du quotidien
vous traversez. Ils pourront vous orienter dans votre choix ou vous diriger vers
des professionnels (médecins, travailleurs sociaux, psychologues, kinés…) les
mieux à même de vous accompagner pour trouver la solution la plus adaptée
pour votre enfant. Enfin et surtout, ils vous seront d’un soutien moral précieux.
Où les trouver ?
l Les associations liées au handicap ou à la maladie de votre enfant mettent
« Reposez-vous », « prenez soin de
souvent en place une forme de réseau social pour les parents ou pourront,
à défaut, vous mettre en relation.
vous », vous disent les professionnels
l Les groupes ou pages Facebook : trouvez ceux ou celles qui vous
et votre entourage. « Je voudrais
conviennent le mieux ou qui se rapprochent le plus de votre situation. bien mais comment voulez-vous que
je fasse ! » avez-vous certainement

4
envie de leur répondre.
Renseignez-vous auprès de votre conseil départemental, de la caisse des
allocations familiales, des Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) ou Voici quelques clés pour vous aider
de votre mairie pour débloquer d’éventuelles prestations complémentaires. à garder le cap et le moral.
À titre d’exemple, la ville de Paris procure, sous certaines conditions, une
allocation de soutien aux parents d’enfants handicapés (ASPEH) mensuelle.

Surtout, respirez ! Tous les sentiments qui vous traversent sont légitimes : Se valoriser
colère, peur, incompréhension.... Sollicitez de l’aide de personnes qui
Vous êtes un parent qui s’occupe de son
ont une expérience concrète de votre situation : assistantes
enfant mais pas seulement.
sociales, professionnels de santé ou parents. Vous n’êtes pas seuls !
En tant qu’aidant, vous jouez un rôle important
dans l’accompagnement de la maladie et du
Sonia, Maman de Lina handicap de votre enfant au sein de la société.
À ce titre, vous méritez toute l’aide et l’écoute à
laquelle vous avez droit.
Faites-vous confiance : même si vous n’avez
pas reçu de formation, vous êtes expert de votre
Accompagner votre enfant dans ses soins enfant et de ses besoins.

Diabète, asthme, épilepsie, néphrologie… Les maladies chroniques, selon leur

niveau de développement peuvent être très handicapantes pour l’enfant et
contraignantes pour les parents (rendez-vous médicaux réguliers, hospitalisations
à répétition...). L’association SPARADRAP développe des contenus pour  C’est en lisant un post sur
accompagner toute la famille : Facebook que j’ai réalisé que
l pour aider votre enfant à exprimer ses émotions : « J’ai une maladie grave on j’étais aidante. C’était comme un
peut en parler » ; déclic. Cela m’a aidé à me sentir
l pour faciliter la prise des médicaments ; valorisée et demander les aides
l et bien d’autres contenus. dont je pouvais bénéficier…
Juliette, maman d’Émile

Pour plus de ressources : rendez-vous page 56.

46 47
S’entourer d’initiés
Le handicap et la maladie sont des mondes à part entière, avec leurs codes, leurs
démarches, leurs enjeux spécifiques. Pour vous aider à y naviguer, entourez-vous de
professionnels spécialisés dans le domaine, que ce soit d’un point de vue médical ou
administratif (psychologues, assistantes sociales, éducateurs, spécialistes…).
Où les trouver ?
l  es associations et les pairs aidants, ont une connaissance fine des acteurs les mieux à
L son évolution. Si la décision de la MDPH ne vous convient pas, vous pouvez formuler un
même de vous accompagner sur votre territoire.
l Le site enfant-différent.org dresse une liste des différents professionnels qui peuvent
intervenir autour de vous et votre enfant. Vous y trouverez des liens pour aller plus loin ainsi
que des contacts.
Pour plus de ressources : rendez-vous page 57.
Avec les parents aidants, c’est plus rapide. Pas de longue explication,
de jugement ou de filtre : on peut tout dire. Et puis on peut partager
toutes sortes de conseils ou d’astuces. Les informations les plus utiles,
c’est par mes pairs aidants que je les ai obtenues.
Julie, maman de Manon
Accompagner sa scolarité
Votre enfant peut poursuivre sa scolarité en milieu ordinaire ?
Vous pouvez mettre en place un projet d’accueil individualisé en lien avec le corps éducatif
et médical qui suit votre enfant. Ce document définit ses besoins spécifiques, la prise en
charge médicale nécessaire ainsi que le rôle et les responsabilités de chacun : directeur de
l’établissement, le médecin scolaire et de l’enfant, les parents… Il sera à renouveler à chaque
nouvelle année scolaire.
Exemple de formulaire
Votre enfant doit suivre sa scolarité à domicile ?
Les Services d’Assistance Pédagogique à Domicile (Sapad) sont des dispositifs
départementaux de l’Éducation nationale destinés à fournir aux enfants et adolescents
atteints de troubles de la santé ou accidentés une prise en charge pédagogique au domicile.
48
Anticiper
Tout au long de sa vie, les structures d’hébergement et dispositifs d’accompagnement
pédagogique de votre enfant vont évoluer.
l  i votre enfant est en situation de handicap, vous exprimez vos souhaits à la MDPH en
S
remplissant un dossier. La clé à chaque étape : anticiper, notamment dans la définition de
la partie « projet de vie ». Tout en gardant à l’esprit que votre enfant est unique et que les
choix que vous prendrez en famille seront à réévaluer au fur et à mesure du temps et de
recours administratif dans un délais de deux mois.
l  l’hôpital aussi, il est important d’envisager les prochaines étapes pour en faciliter la
À
transition, comme le passage des soins pédiatriques aux services adultes par exemple.
Pour aller plus loin : le couple à l’épreuve du handicap : témoignages.
Le passage à l’âge adulte
Votre enfant est maintenant adulte et vous voulez vous assurer qu’il aura tout ce dont il a
besoin quand vous ne serez plus là.
Selon la pathologie de votre enfant, votre situation familiale ou votre patrimoine, les
solutions varient mais l’essentiel tient une nouvelle fois en un mot : anticiper. Les places
en établissement spécialisées sont rares, les mécanismes de transmission, de maintien ou
transfert de droits sociaux souvent complexes. Et la question de la tutelle, un enjeu central.
Prenez le temps de vous renseigner, d’en parler avec des experts et avec votre
enfant, pour trouver la solution la plus adaptée. Pour cela vous pouvez vous rapprocher
des associations. Elles produisent le plus souvent des outils, guides ou fiches pour vous
accompagner et peuvent vous rediriger vers les professionnels adaptés.
Si je n’avais qu’un conseil à donner aux parents, ce serait d’anticiper et de se renseigner à
l’avance. Quand ils ont enfin trouvé une solution d’accompagnement pour leur enfant, ils sont
tellement soulagés qu’ils en oublient souvent de prévoir les étapes suivantes. En anticipant,
ils limitent le risque de se trouver en situation de rupture de droit ou d’orientation, et peuvent
mettre en place des périodes de transition pour faciliter l’adaptation des réponses aux
besoins de leur enfant.
Autre étape importante à anticiper et trop souvent négligée par les parents : le passage
à l’âge adulte, la question de la protection juridique et de l’organisation du patrimoine, des
ressources quotidiennes. Je recommande aux parents de faire appel aux associations
tutélaires et à des professionnels (notaires, conseillers en gestion de patrimoine…) spécialisés
dans le handicap ou qui ont déjà eu affaire à des cas similaires. Il faut être familier avec les
différents dispositifs pour comprendre leurs interactions, anticiper les risques, optimiser le
montage financier… Associations et autres familles concernées par le handicap sont une
source de recommandation précieuse en la matière.
Hélène Lemeur,
Directrice du Pôle Expertise de l’UNAPEI
49
 Dites-vous que vous êtes une richesse pour votre employeur : les qualités relationnelles,
organisationnelles, d’écoute ou de communication non verbale que vous développez dans
votre rôle de parent-aidant ont de la valeur pour votre entreprise ! 

Quitter son travail, Amandine Guia,

ce n’est pas automatique !

Responsable Pôle Formation et Animation d’Avec nos Proches

Le monde de l’entreprise est aujourd’hui beaucoup plus attentif à la situation de parents

d’enfants malades ou en situation de handicap. Des dispositifs ont été mis en place ces
dernières années pour vous aider à concilier vie professionnelle et familiale :
l l’allocation journalière de présence parentale (AJPP) qui permet de prendre 310 jours sur
3 ans, sans avoir à fournir un justificatif systématique ;
l la réduction du temps de travail qui peut être partiellement compensée par des aides
comme la prestation de compensation du handicap (PCH) ou l’allocation d’éducation de
l’enfant handicapé (AEEH) ;
l les aménagements ou le report d’horaires ;

l le don de congés ;

l le télétravail ;

l ou encore le congé de proche aidant rémunéré.

Oser en parler
l  qui ?
À
À votre responsable dans un premier temps, puis aux ressources humaines et au
représentant du personnel si vous avez le sentiment de ne pas être entendu.
l Quand ?
Le plus tôt possible, puis régulièrement pour réévaluer votre situation dans le temps.
l Pourquoi ? 
Parce que c’est le seul moyen pour que vous puissiez continuer à allier travail et vie familiale
tout en bénéficiant des avantages de votre situation professionnelle (protection, revenus…).
Sans compter le maintien du lien social que cela représente, facteur important dans votre
épanouissement personnel.

Pour plus de ressources : rendez-vous page 58.

Si j’avais su, je n’aurais pas quitté mon emploi.

On ne m’a pas fourni les informations nécessaires pour faire
un choix avisé. J’avais le sentiment que c’était la seule solution possible
alors que des dispositifs existent. Même en réduisant mon temps
de travail, j’aurais pu continuer à bénéficier des avantages liés
au salariat et continuer à cotiser pour ma retraite.
Sonia, maman de Lina

50 51
 Beaucoup de familles, à l’issue d’un séjour avec nous, prennent conscience qu’elles peuvent
faire plus de choses ensemble au quotidien : sortir de la routine effrénée du handicap ou de
la maladie pour partager quelques moments de plaisir ensemble. Ça leur donne de nouvelles
perspectives et de la force pour vivre mieux leur situation !

Tenir la distance : Joanna Jammes,

Directrice de l’Envol

une vie au long cours

Vous avez peut-être déjà franchi toutes ces étapes. Vous savez alors
sans doute l’importance de se ménager des moments de respiration, seul,
en couple, ou en famille pour votre équilibre physique et moral. Même si
c’est difficile. Focus sur des dispositifs sur lesquels vous pouvez vous
reposer.
Les séjours familiaux
Des associations comme l’Envol, APF évasion ou le réseau Passerelles proposent des
séjours récréatifs médicalisés adaptés aux enfants malades ou handicapés ainsi qu’à leur
famille. Votre enfant peut partir seul, comme en colo, avec ses frères et sœurs (voir focus
fratrie ci-dessous), ou avec toute la famille. Un vrai moment de respiration et l’occasion de
partager ensemble des moments de plaisirs, de se déconnecter du quotidien.

Le droit au répit Les fratries

Les frères et sœurs de votre enfant ont, eux
Le répit est un besoin et désormais un droit. Vous pouvez financer et bénéficier de tout ou
aussi, besoin de moments de répit, de petites
partie de dispositifs tels que l’accueil de jour ou de nuit, l’hébergement temporaire, l’aide à
parenthèses qui n’appartiennent qu’à eux. Pour
domicile…
les accompagner, des solutions existent.
Si votre enfant est en situation de handicap : examinez avec la MDPH vos solutions l Organiser une relève périodique à domicile
de répit : par exemple, certains Institut médico-éducatifs (IME) font internat pendant les pour pouvoir ne passer du temps qu’avec
vacances. eux. Cela a un coût, mais des allocations
comme l’AEEH ou la PCH peuvent couvrir
une partie des frais. La CAF et votre conseil
départemental peuvent également dégager
l  e Handi’sitting, nouveau concept
L l  rgence Répit, fruit d’une coopération
U des aides. Enfin certains comités d’entreprise
mettant en lien les parents et des étudiants et d’un engagement commun de plus de attribuent une aide à leurs salariés.
évoluant dans le milieu médico-social 35 associations locales et nationales, l  ’association nationale JADE propose des
L
pour créer une offre de « handi-sitting » s’engage auprès des familles pour leur ateliers « cinéma-répit » dédiés aux jeunes
abordable pour les uns et source de faciliter l’accès à des solutions de répit. aidants d’un proche parent malade ou en
complément de revenus pour les autres. Pour les contacter : 0 805 035 800 situation de handicap mère, père, frères,
Plusieurs initiatives locales bourgeonnent (appel gratuit) sœurs ou grands-parents. Accueillis en
sur le territoire. résidence pendant les vacances scolaires,
- Renseignez-vous auprès des l  e site Solidaires Handicap, sous
L ils apprennent à tourner un court film sur leur
associations et réseaux de parents l’égide du Secrétariat d’État chargé des quotidien, leurs attentes, leurs rêves, leurs
aidants à proximité. personnes handicapées, propose des coups de gueule. L’occasion pour eux de
- Le site Handisitter vous permet de voir solutions près de chez vous pour un temps mettre des mots sur les sentiments parfois
s’il existe une offre près de chez vous en de répit, une écoute, une garde, ou encore contradictoires qui les traversent et de se
entrant simplement votre code postal. un service, comme faire vos courses. rendre compte que d’autres vivent la même
- Le Service enfants handicapés de la chose qu’eux.
Fondation Claude Pompidou propose l  nfin, n’oubliez pas de sensibiliser l’équipe
E
des bénévoles venant s’occuper de votre éducative de vos enfants à votre situation.
enfant à domicile, de manière régulière Elle sera mieux à même de les comprendre et
ou ponctuelle. Tél. : 01 40 13 75 00 les accompagner dans leur parcours.
(appel non surtaxé)

52 53
Par-delà
la maladie
Votre enfant a vaincu la maladie. C’est
une grande joie mais aussi un saut dans
l’inconnu. Pour bien aborder cette nouvelle
étape de votre vie et de celle de votre Le cancer nous a appris à
enfant : survivre et même à vivre.
l l’équipe psychologique de l’hôpital peut
Mais débarrassés de lui, il
vous accompagner dans la durée pour nous a fallu apprendre à
garder le lien et vous rassurer, même à
respirer de nouveau.
distance ;
l  ensez à demander un point de contact
p Kaïs, papa de Yanis
unique à l’hôpital à qui vous adresser en
cas de problème ou de questions :
l  aintenez un suivi détaillé de la
m
situation de votre enfant pour favoriser
la transmission des informations avec les
équipes médicales.

Par-delà l’absence
Pour vous aider à surmonter la perte de votre
enfant, l’association SPARADRAP a conçu, avec
l’aide de parents endeuillés, des guides sur :
l les soins palliatifs ;
l la gestion du deuil et des premières
démarches ;
l le deuil d’un tout petit.
Vous y trouverez des témoignages, informations
et conseils pour vous et votre famille.
Recourir à un soutien psychologique peut
également vous être d’un grand secours dans
cette épreuve. Renseignez-vous auprès du
personnel médical.
Pour plus de ressources :
rendez-vous page 57.
Les pédopsychiatres
recommandent de ne pas laisser
les frères et sœurs de l’enfant
malade à distance pendant
cette période. Ils souffrent
davantage de la représentation
qu’il s’en font que de la réalité
des choses. En soins palliatifs, la
visite de la famille, même élargie,
est favorisée par les équipes
soignantes.
Professeur Philippe Hubert,
ancien chef de service de
réanimation néonatale et
pédiatrique à l’hôpital Necker

54 55
Ma boîte à outils
La Maison Départementale
des Personnes
Handicapées (MDPH)
Premier pas
l  rouver sa MDPH :
T
Vous y trouverez les formulaires et
documents à remplir et fournir, selon la
spécificité de votre situation.
l  esoin d’aide ?
B des ateliers, la publication de ressources
Rendez-vous à votre MDPH ou à votre
Centre Communal d’Action Sociale
(CCAS). Un agent pourra vous y
accompagner dans vos démarches.
Le certificat médical
C’est une pièce essentielle du dossier. Mieux
il sera rempli, le plus rapidement votre dossier
pourra être traité. Pensez à ménager du
temps avec votre médecin pour le remplir le
plus précisément possible. Vous pouvez le
télécharger sur le site de votre MDPH.
Le plan d’accompagnement global
Réalisé via votre MDPH, le plan
d’accompagnement global, établi avec
l’accord de la personne handicapée ou
de ses parents lorsqu’elle est mineure
(ou de son représentant légal) identifie
nominativement les établissements, les
56
services ou les dispositifs correspondant aux
besoins de l’enfant, de l’adolescent ou de
l’adulte. Il précise la nature et la fréquence
de l’ensemble des interventions requises
dans un objectif d’inclusion : éducatives et
de scolarisation, thérapeutiques, d’insertion
professionnelle ou sociale, d’aide aux aidants.
 our exprimer vos souhaits :
P Associations
le document cerfa_15692-01
 our aller plus loin : Le handicap
P
et la maladie tout au long de la vie.
Soutien psychologique
et pratique
Réseaux et communautés
l  xemples de pages ou groupes
E l
Facebook de parents d’enfants malades
ou en situation de handicap :
- tombée du nid ;
- Gaspard entre terre et ciel ;
- plus de liens ici.
l  -norme : un réseau social hors normes
E Coin lecture
C’est le réseau social des familles
concernées par le handicap ou la maladie
d’un enfant. Elles peuvent s’y retrouver par
zone géographique et se donner quelques
bons tuyaux et contacts proche de chez
elles, ou par méthode thérapeutique par
actions de ces associations. Elle produit
également des ressources et contenus
exemple. utiles.
l  es cafés des parents : des lieux de
L
Outils
partage, d’échange et d’écoute entre
parents. l  yExtraBox : rassemble les informations
M
essentielles et trace le chemin qui attend
les parents dès l’annonce du handicap
ou de la maladie. C’est également un site
l  vec nos proches : une association qui
A internet et une application mobile.
soutien les aidants au quotidien à travers
lP
 uissance Dys est un dispositif qui permet
et une ligne d’écoute. d’évaluer le profil DYS de votre enfant et
Tél. : 01 84 72 94 72 (coût d’un appel suivre, si nécessaire, un programme de
local, anonyme, de 8h à 22h tous les jours) rééducation. En téléchargement gratuit.
l  PARADRAP : association qui
S
Répit
accompagne enfants et parents à travers
la maladie et le handicap. Elle produit de Plusieurs associations proposent des séjours
nombreux supports simples et pratiques pour votre enfant ou votre famille :
pour les guider à travers les soins. l l’envol ;
Jade ;
l U
 NAPECLE : l’Union des Associations de
Parents d’Enfants atteints de Leucémie l à chacun son Everest ;
ou de Cancer, fédère et coordonne les l plus de séjours ici.
l «  Les Aidants familiaux pour les nuls » - Marina Al Rubaee et Jean Ruch
(éditions First)
l «  Accueillir un enfant différent en famille. La résilience familiale face au
handicap. » - Anne Juvanteny-Bernadou (éditions Eyrolles)
57
Les congés
l Le congé de survenue du handicap : pour s’occuper d’un membre de sa famille
deux jours de congé minimum suivant en situation de handicap. Il est rémunéré
l’annonce de la survenue du handicap depuis septembre 2020.
chez un enfant.
l Congéspayés et RTT : deux jours de
l Lecongé de présence parentale : congés supplémentaires par enfant et
310 jours de congés ouvrés par enfant et parent et possibilité de bénéficier de dons
par pathologie à répartir sur 3 ans. Peut de RTT de la part d’autres salariés.
être renouvelé sous conditions.
l Lecongé de proche aidant : d’une
durée de 3 mois, il permet de poser des
congés de manière partielle ou totale

Optimisation du budget
Les aides
l L’allocationjournalière de présence
parentale (Ajpp)
Elle couvre la période du congé de
présence parentale et est versée par la
CAF.
l L’allocation d’éducation de l’enfant
handicapé (AEEH)
Elle est accordée sans aucune condition
de ressources jusqu’aux 20 ans de l’enfant.
Des compléments peuvent être accordés
à certaines conditions (parent isolé, achat
de matériel et équipement spécifique,
emploi d’une tierce personne…)
l La prestation de compensation du
handicap (PCH)
Elle est versée par le Conseil général, elle
peut se substituer à l’AEEH. Renseignez-
vous auprès de votre MDPH pour
déterminer quelle solution est la mieux
adaptées à votre situation. La PCH
peut également, sous condition, aider à
financer des séjours de répit.
l Les aides et soins à domicile
Ils sont remboursés par la sécurité sociale
sur prescription médicale.
Votre département, les assistantes
sociales, votre Centre Communal
d’Action Sociale, mais aussi
les associations, la CAF ou
votre mutuelle peuvent vous
accompagner dans vos démarches
et l’optimisation de vos aides.

58 59
Des services
Malakoff Humanis pour
vous accompagner
Malakoff Humanis vous accompagne dans votre quotidien de parent et
dans tous les moments de vie.

Votre enfant vient de naître ? l  quiphoria : le programme Equiphoria

Pensez à mettre à jour votre contrat en
l’ajoutant comme nouvel ayant droit.
Vous êtes parent aidant :
des services sur mesure
l Ligne Info Aidants : elle vous informe
et vous oriente dans vos démarches et
votre situation (vos droits sociaux et ceux
de votre enfant, démarches à effectuer,
acteurs locaux à contacter) de manière
confidentielle.
E Vous rencontrez des difficultés
consiste en un séjour d’équithérapie
(thérapie par le cheval) pour vous et votre
enfant en situation de handicap (prise en
charge en fonction de la situation fiscale,
hors hébergement).
l  e avis médical : ce site permet, en cas de
2 que, si vous le souhaitez, vous diriger vers
problème de santé sérieux de votre enfant
(opération lourde, cancer...) d’obtenir un
second avis médical en moins de 7 jours
ouvrables auprès d’un médecin expert de
la maladie (service accessible uniquement
dans le cadre d’un contrat santé).
financières : nous sommes là
pour vous aider
l  ous mettons en place des aides
N de manière confidentielle, à un conseiller
financières (sous conditions), pour vous
aider à surmonter les moments difficiles.
À titre d’exemple : nous pouvons financer
des aides à l’accompagnement d’un
enfant hospitalisé, l’accès au loisirs pour
les enfants en situation de handicap, ou
encore un complément à l’AEEH (aide
d’éducation de l’enfant handicapé).
l  n cas de déséquilibre financier
E coaching personnalisé pour mieux gérer
important, nous proposons également un
accompagnement budgétaire individuel,
assuré en toute confidentialité par
téléphone avec l’association CRESUS.
Vous êtes confronté au décès
dans votre famille
l  a ligne Info Décès vous permet d’accéder,
L
qui pourra vous informer sur les aides et
démarches administratives à réaliser, ainsi
un soutien psychologique adapté.
Vous avez besoin de gérer votre
stress : prenez un coach !
l  oach et Moi est un programme de
C
votre stress. Pour y accéder : téléchargez
l’application Coach et Moi et si un code
vous est demandé, saisissez le code
d’activation : COACHETMOI12345.

Vous vous posez des questions dans votre quotidien de parent

ou traversez un moment de vie difficile ?
Rendez-vous sur votre Espace parentalité pour :
Pour en savoir plus sur ces services et démarches, retrouvez toutes les informations
l  énéficier des conseils de votre consultante parentale qui répondra à vos
B complémentaires via votre Espace Client ou vos contacts habituels.
questions de manière personnalisée. Nous sommes disponibles et à votre écoute
sur rendez-vous, par tchat ou par téléphone.
l Lire nos articles pour aller plus loin .

60 61
Remerciements

Un grand merci à tous les experts qui nous ont apporté leur fine connaissance des enjeux
et ont ainsi participé grandement à l’intérêt et à la qualité de ce guide.

l Jérôme Ballarin, Président de l’Observatoire de la QVT

l Philippe Berranger, Responsable des partenariats et de la communication du CCAH
l Amarantha Bourgeois, directrice de projet de l’Association JADE Jeunes AiDants Ensemble
l Françoise Galland, co-fondatrice de l’association SPARADRAP
l Flore Guattari-Michaux, psychologue, spécialisée dans l’accompagnement des familles.
l Amandine Guia, Responsable Pôle Formation et Animation chez Avec Nos Proches
l  hilippe Hubert, président du Rire Médecin et ancien chef de service de réanimation
P
néonatale et pédiatrique à l’hôpital Necker-Enfants Malades AP-HP
l Joanna Jammes, directrice générale de L’ENVOL
l Juliette Lacronique, fondatrice d’E-Norme
l Hélène Le Meur, directrice du Pôle Expertise de l’UNAPEI
l Tiphaine Mayolle, consultante en parentalité et équilibre des vies en entreprise
l  line Nativel Id-Hamou, psychologue clinicienne, spécialisée dans l’accompagnement de
A
l’enfant, de l’adolescent et de la famille.
l Valérie Roumanoff, hypnothérapeute, auteur du livre « Parent solo, élever ses enfants avec
bienveillance ».
l  nne-Catherine Sabas, psychothérapeute, auteur de « Familles monoparentales, la grande
A
aventure ».
l Blandine Sagot, directrice de l’École des Parents et des Éducateurs de l’Hérault
l  onia Sammou, présidente de l’Association My HANDI’Cap et Responsable du Concept
S
My EXTRA’Box

Merci également aux parents qui nous ont fait part de leur expérience et ont ainsi contribué
grandement à la richesse de ce guide.

Merci à tous les collaborateurs du groupe Malakoff Humanis qui ont participé à la
conception de ce guide : qu’ils fassent partie du groupe projet ou qu’ils aient contribué
aux relectures. Un merci tout particulier aux parents de notre communauté de parents
Malakoff Humanis qui ont participé à la rédaction de ce guide par leurs témoignages et avis.

62
On aime
vous voir
sourire

Retrouvez-nous sur
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ASSOCIATION DE MOYENS ASSURANCE DE PERSONNES (AMAP) :

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