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GUIDE
CLINIQUE
PEDIATRIE
MSF
OCP-‐OCG-‐OCBA
1ère
édition,
Novembre
2015
2
Introduction
L’objectif
de
ce
guide
clinique
est
d’améliorer
la
prise
en
charge
des
enfants
malades
dans
les
programmes
MSF.
Il
doit
être
utilisé
dans
tous
les
programmes
dotés
d’une
forte
composante
en
soins
pédiatriques.
Ce
guide
est
destiné
aux
médecins
non
pédiatres
et
aux
médecins
assistants
ayant
peu
d’expérience
dans
le
traitement
des
enfants
malades.
Cependant,
il
peut
également
être
utilisé
par
des
praticiens
plus
expérimentés
ainsi
que
par
des
pédiatres
afin
de
garantir
une
approche
cohérente
des
soins
pédiatriques
dans
l’ensemble
de
nos
programmes.
Ce
guide
cible
les
aspects
cliniques
des
maladies
pédiatriques
les
plus
courantes
et
leur
prise
en
charge
dans
un
contexte
sub-‐saharien.
Ces
prises
en
charge
sont
basées
sur
l’évidence
et
prennent
en
considération
les
limites
inhérentes
aux
contextes
des
terrains
MSF
en
termes
de
laboratoire
et
de
possibilité
de
surveillance
comme
en
termes
de
disponibilité
des
médicaments
et
des
équipements.
Dans
certains
projets,
il
peut
être
nécessaire
d’adapter
les
recommandations
à
certains
protocoles
nationaux
ou
a
des
situations
spécifiques
(comme
des
urgences).
S’il
vous
plait,
discuter
avec
vos
coordinateurs
médicaux,
polyvalent
médical,
«
medical
team
leader
»
et
vos
référents
pédiatriques
(siège)
respectifs
avant
d’agir
ainsi.
Enfin,
ce
guide
clinique
pédiatrique
doit
être
utilisé
en
conjonction
avec
les
autres
guides
MSF.
En
effet,
il
ne
couvre
pas
les
soins
aux
nouveau-‐nés,
ne
donne
pas
de
guidances
précises
sur
le
VIH
pédiatrique,
la
tuberculose
ou
la
prise
en
charge
de
la
malnutrition
puisqu’il
existe
des
guides
MSF
spécifiques
dédiés
à
ces
sujets.
Cet
ouvrage
exigera
certainement
des
modifications
après
sa
première
édition.
Nous
souhaitons
vivement
qu’il
soit
pour
vous
un
outil
utile
et
précieux
et
nous
vous
encourageons
à
partager
vos
feedbacks
et
suggestions
pour
son
amélioration.
À
cette
fin,
merci
d’envoyer
vos
remarques
à
vos
équipes
respectives
référentes
en
pédiatrie,
c’est-‐
à-‐dire
à
paedesguidelines@geneva.msf.org
ou
paedesguidelines@sydney.msf.org.
3
Remerciements
Ce
guide
clinique
est
le
fruit
d’une
collaboration
entre
de
nombreux
intervenants.
Parmi
eux,
nous
tenons
à
remercier
particulièrement
:
• Marianne
Sutton
qui
a
écrit
la
première
version
du
guide
• Belen
Caminoa,
Marie
Clarisse,
Anthony
Flynn,
Magdalena
Goyheneix,
Kerstin
Hanson,
Laurent
Hiffler,
Isabelle
Lessard,
Daniel
Martinez,
Marco
Olla,
Roberta
Petrucci,
Nicolas
Peyraud
et
Anne
Pittet
qui
ont
tous
activement
contribué
au
contenu
de
ce
document
en
corrigeant
les
épreuves,
en
ajoutant
et
en
révisant
des
chapitres
• Les
membres
de
l’équipe
pédiatrique
de
MSF
• Les
agents
de
terrain
(médecins,
cliniciens
et
infirmières)
pour
leurs
commentaires
Nous
voulons
également
remercier
les
supporters
innombrables
de
ce
projet,
que
nous
ne
pouvons
malheureusement
pas
tous
nommer
ici.
Afin
d’assurer
la
cohérence
du
contenu
de
ce
guide,
les
illustrations
ont
été
redessinées
par
Anthony
Calvert.
Ce
dernier
a
travaillé
à
partir
de
matériel
collecté
principalement
auprès
de
l'OMS,
Soins
hospitaliers
pédiatriques,
des
publications
de
MSF
et
des
images
fournies
par
David
Watson.
Nous
remercions
l'OMS
et
David
Watson
de
nous
permettre
d'utiliser
leurs
documents.
Les
photographies
ont
été
prises
et
sont
utilisées
avec
le
consentement
des
patients
et/ou
de
leurs
parents.
Myrto
Schaefer
et
Marie-‐Claude
Bottineau
Sydney
et
Genève,
Novembre
2015
Traduction
:
Caroline
Bertrac,
Emilie
Fourrey
Mise
en
forme
:
Marie-‐Hélène
Nougaret
Coordination
:
Susan
Woodland
4
Sommaire
Introduction
......................................................................................................................
3
Remerciements
..................................................................................................................
4
Sommaire
..........................................................................................................................
5
1.
Examens
cliniques
et
signes
vitaux
.................................................................................
7
1.1.
Signes
vitaux
pédiatriques
..........................................................................................................
8
1.2.
Interrogatoire
pédiatrique
et
examen
clinique
........................................................................
16
5.
Arrêt
des
mesures
de
réanimation
et
soins
palliatifs
..................................................
265
5.1
Arrêt
des
mesures
de
réanimation
avancée
en
pédiatrie
.......................................................
266
5.2
Soins
palliatifs
et
fin
de
vie
......................................................................................................
268
5
7.
Administration
des
médicaments,
des
fluides
et
des
électrolytes
...............................
278
7.1
Perfusion
d'entretien
...............................................................................................................
279
7.2
Ajout
de
potassium
dans
les
solutés
intraveineux
...................................................................
285
7.3
Passage
des
antibiotiques
de
la
voie
parenterale
à
la
voie
orale
............................................
287
7.4
Amoxicilline/acide
clavulanique
..............................................................................................
288
7.5
Adrénaline
...............................................................................................................................
291
7.6
Sédation
par
midazolam
et
diazépam
.....................................................................................
292
7.7
Antiépileptiques
oraux
disponibles
dans
les
programmes
MSF
..............................................
295
7.8
Phénytoïne
et
phénobarbital
en
perfusion
..............................................................................
297
7.9
Utilisation
de
la
kétamine
........................................................................................................
302
7.10
Oxygénothérapie
...................................................................................................................
307
6
1.
Examens
cliniques
et
signes
vitaux
7
1.
Examens
cliniques
et
signes
vitaux
Toutes les constantes vitales doivent être prises lors de l’examen initial.
La
prise
des
constantes
appropriées
doit
être
fréquente
et
régulière
durant
le
séjour
de
l’enfant
au
service
des
urgences.
Les
données
doivent
être
documentée
sur
une
feuille
de
surveillance
spécifique.
Surveillance standard
La
surveillance
commune
à
tous
les
enfants
au
service
des
urgences
ou
dans
les
services
d’hospitalisation
inclut
le
suivi
des
constantes
suivantes
:
• Pouls
• Fréquence
respiratoire
• Saturation
en
oxygène
• Temps
de
recoloration
capillaire
• Température
• Etat
de
conscience
(échelle
AVPU)
• Diarrhée,
vomissements,
diurèse
Surveillance spécifique
Dans
des
contextes
médicaux
particuliers,
une
surveillance
spécifique
doit
être
réalisée
avec
les
examens
suivants
:
• Échelle
de
coma
de
Blantyre
ou
échelle
de
Glasgow
(enfant
avec
altération
de
l’état
de
conscience)
• Échelle
d’évaluation
de
la
douleur
(enfant
hospitalisé,
brulé,
traumas,
etc.)
• Pression
artérielle
systolique
(état
de
choc,
déshydratation
sévère,
etc.)
La fréquence de la surveillance dépend de la sévérité des cas et doit être prescrite par le médecin.
Toute surveillance spécifique supplémentaire doit également être prescrite par le médecin.
8
1.1.
Signes
vitaux
pédiatriques
Si
l’infirmier/infirmière
en
charge
d’évaluer
l’enfant
estime
que
la
surveillance
de
signes
vitaux
spécifiques
est
indiquée,
il/elle
peut
la
mettre
en
œuvre,
sans
prescription
médicale.
Tout
infirmier/infirmière
prenant
en
charge
un
enfant
doit
connaitre
les
valeurs
normales
en
fonction
de
l’âge
pour
tous
les
signes
vitaux
et
doit
alerter
le
médecin
lorsqu’une
constante
est
en
dehors
des
normes
attendues.
Fréquence
cardiaque
La
fréquence
cardiaque
(FC)
est
le
nombre
de
battements
par
minute.
Elle
est
obtenue
en
palpant
le
poignet
(pouls
radial),
le
bras
(pouls
brachial)
ou
encore
en
auscultant
la
poitrine
à
l’aide
d’un
stéthoscope.
Bradycardie
Un
pouls
ralenti
peut
être
un
signe
d’hypoxémie
(taux
faible
d’oxygène),
de
sepsis,
de
pathologie
cardiaque,
d’acidose
métabolique
ou
d’hypertension
intracrânienne
sévère
et
de
phase
avancée
d’état
de
choc.
Tachycardie
Un
rythme
cardiaque
accéléré
peut
être
le
signe
d’une
douleur,
d’un
sepsis,
de
déshydratation,
d’anémie,
d’un
état
de
choc,
de
toxicité
médicamenteuse,
d’hypoglycémie
ou
encore
de
problèmes
endocriniens.
À
la
palpation
du
pouls,
évaluer
également
la
qualité
(fort
ou
faible)
des
pouls
distaux
(radial
au
poignet,
brachial
au
coude,
pédieux
au
pied)
par
rapport
aux
pouls
centraux
(carotide
au
cou,
fémoral
à
l’aine).
Fréquence
respiratoire
La
fréquence
respiratoire
(FR)
est
le
nombre
de
respirations
par
minute.
Elle
est
obtenue
en
observant
et
comptant
les
mouvements
de
la
cage
thoracique
ou
de
l’abdomen.
Une respiration profonde peut être le signe d’une acidose métabolique.
9
1.
Examens
cliniques
et
signes
vitaux
Tableau 1.1.1. Fréquence cardiaque (FC) et fréquence respiratoire (FR) normales selon l’âge
FC
FR
Âge
(battements/mn)
(respirations/mn)
Tachycardie
Bradycardie
Bradypnée
Tachypnée
<
3
mois
>160
<100
<30
>60
3
à
11
mois
>160
<90
<30
>50
1
à
4
ans
>140
<80
<25
>50
5
à
12
ans
>100
<70
<20
>30
>
12
ans
>90
<60
<14
>20
L’hypoxémie
(SpO₂
<
94%)
peut
être
un
signe
de
pathologie
pulmonaire
ou
cardiaque,
de
sepsis,
de
choc
ou
de
problème
en
hémoglobine.
À
noter
que
dans
les
situations
d’anémie
grave
la
saturation
peut
être
de
100%
avec,
toutefois,
une
hypoxémie
sévère
(manque
de
transporteurs
d’oxygène).
Si un capteur d’oxymètre ne parvient pas à détecter le pouls plusieurs causes sont possibles :
• Le
pouls
périphérique
n’est
pas
palpable
→
Essayer
un
autre
membre
ou
encore
le
lobe
de
l’oreille
• L’extrémité
est
froide
→
Vérifier
la
présence
ou
non
d’autres
signes
du
choc
et
traiter
le
choc
si
présent,
sinon
réchauffer
la
main
ou
le
pied
avant
de
replacer
le
capteur.
• Une
lumière
excessive
peut
interférer
avec
la
lumière
du
capteur
→
Repositionner
le
capteur
ou
le
couvrir
à
l’aide
d’une
couverture
ou
d’une
serviette.
• Surélever
l’extrémité
à
tester
à
un
niveau
légèrement
supérieur
à
celui
du
cœur
• Appliquer
une
pression
sur
le
doigt
ou
l’orteil
en
comprimant
doucement
jusqu’au
blanchissement
de
la
peau
(pendant
environ
5
secondes)
• Relâcher
la
pression
du
doigt
et
compter
jusqu’au
retour
d’une
coloration
normale
de
la
peau
Le
temps
nécessaire
à
la
peau
pour
retrouver
sa
coloration
d’origine
est
le
temps
de
recoloration
capillaire
(TRC).
10
1.1.
Signes
vitaux
pédiatriques
Le TRC est le même chez les adultes et les enfants.
Un temps de recoloration prolongé peut être un signe de déshydratation, d’hypothermie ou de choc.
Température
(T°)
• La
température
doit
être
prise
sous
le
bras
(axillaire)
ou
dans
l’oreille
(auriculaire).
Utiliser
des
thermomètres
différents
• Une
fièvre
peut
être
le
signe
d’un
paludisme,
d’une
infection
virale
ou
bactérienne,
notamment
un
sepsis,
ou
d'une
ingestion
toxique.
• Une
température
anormalement
basse
(hypothermie)
se
présente
fréquemment
chez
les
nouveau-‐nés
et
peut
être
un
signe
de
sepsis.
• Quelle
que
soit
la
méthode
utilisée
pour
la
prise
de
température,
documenter
la
température
relevée
(ne
pas
ajouter
ou
soustraire
0,5
ou
1
°C
en
fonction
de
la
mesure
axillaire
ou
auriculaire).
La mesure de la température se fait en degrés Celsius (°C).
11
1.
Examens
cliniques
et
signes
vitaux
L’échelle de coma de Blantyre est à utiliser pour le suivi et la surveillance des patients hospitalisés.
La
première
étape
est
d’appliquer
une
forte
pression
à
la
base
d’un
ongle
et
d'observer
la
réponse
de
l’enfant.
Si
aucune
réponse
n’est
observée
ou
si
l’enfant
étend
son
bras,
le
score
pour
la
réponse
motrice
est
de
0.
Si
l’enfant
retire
son
bras,
une
pression
est
alors
appliquée
au
niveau
du
sternum
ou
de
la
crête
supra-‐orbitaire.
Si
l’enfant
peut
localiser
la
stimulation
douloureuse
même
lorsqu’on
la
déplace,
le
score
obtenu
est
de
2
;
s'il
peut
seulement
l’éviter,
le
score
moteur
est
de
1.
12
1.1.
Signes
vitaux
pédiatriques
Cette échelle de coma de Glasgow est à utiliser dans des environnements de soins plus avancée.
Le
score
de
Glasgow
correspond
au
score
pour
l’ouverture
des
yeux
+
le
score
pour
la
réponse
verbale
et
non
verbale
+
le
score
pour
la
réponse
motrice.
Le
score
minimum
est
de
3.
Il
correspond
au
plus
mauvais
pronostic.
Le
score
maximum
de
15
correspond
au
meilleur
pronostic.
Les
enfants
avec
un
score
de
7
et
plus
ont
une
bonne
chance
de
récupération,
alors
que
les
scores
de
3
à
5
sont
potentiellement
fatals,
particulièrement
s’ils
sont
associés
à
des
pupilles
fixes.
13
1.
Examens
cliniques
et
signes
vitaux
Échelle de coma de Glasgow pour les enfants < 2 ans
1
2
3
4
5
6
Ouverture
Nulle
À
la
douleur
À
la
demande
Spontanée
des
yeux
Nulle
Inconsolable,
Inconsolable
Pleure
mais
Sourit,
Réponse
agité
de
manière
consolable,
interagit
verbale
intermittente,
interactions
(lallation,
gémit
inappropriées.
gazouillis)
Nulle
Extension
Flexion
Évitement
à
la
Évitement
Spontanée
stéréotypée
stéréotypée
douleur
au
toucher
Réponse
à
la
douleur
(rigidité
de
motrice
(rigidité
décortication)
décérébrée)
1
2
3
4
5
6
Nulle
Ouverture
Ouverture
des
Ouverture
des
Ouverture
des
yeux
en
yeux
à
la
yeux
spontanée
des
yeux
réponse
à
la
demande
douleur
Nulle
Incompré-‐ Inappropriée
Confuse/
Orientée,
Réponse
hensible
désorientée
réponse
verbale
normale
Nulle
Extension
flexion
Flexion/
Orientée
Répond
aux
Réponse
stéréotypée
stéréotypée
Évitement
à
la
à
la
ordres
motrice
(rigidité
(rigidité
de
douleur
douleur
décérébrée)
décortication)
L’échelle
Évendol
mesure
la
douleur
chez
les
enfants
âgés
de
3
mois
à
5
ans,
voire
plus
âgé
si
l’enfant
n’est
pas
en
capacité
d’autoévaluer
sa
douleur.
Elle
est
également
utilisée
chez
tous
les
enfants
sévèrement
malnutris.
Pour
approfondir
cette
question
des
différentes
échelles
de
la
douleur,
évaluation
et
traitement,
cf
chapitre
4.
Prise
en
charge
de
la
douleur
de
ce
guide.
14
1.1.
Signes
vitaux
pédiatriques
La
pression
artérielle
systolique
(PAS)
peut
également
être
mesurée
par
palpation
du
pouls
radial
ou
brachial.
Pression
artérielle
systolique
basse
→
L’hypotension
peut
être
un
signe
de
pathologie
cardiaque,
de
choc,
de
déshydratation
ou
encore
de
sepsis.
Tableau 1.1.5. Pression artérielle normale selon l'âge (en millimètre de mercure)*
*
Seule
la
valeur
normale
basse
de
la
PAS
selon
l’âge
est
renseignée
car
l’hypertension
n’est
pas
une
urgence
souvent
rencontrée
chez
les
enfants.
15
1.
Examens
cliniques
et
signes
vitaux
L’interrogatoire pédiatrique
• De
qui
proviennent
les
informations
:
Mère,
tante,
sœur,
etc.?
Enfant
lui-‐même
(rarement)
?
• L’âge,
le
sexe
et
autres
informations
d’identification
importantes
concernant
le
patient
• L’histoire
concise
et
la
chronologique
de
la
maladie,
incluant
d'éventuels
traitements
antérieurs
Antécédents personnels
• Maladies
significatives
• Interventions
chirurgicales
et
dates
(même
approximatives)
• Traumatismes
majeurs
• Hospitalisations
antérieures
avec
dates
(même
approximatives)
si
connues
et
motifs
d’hospitalisation
• Traitement
médicamenteux
actuel
• Allergies
connues
• Vaccination
-‐
demander
la
carte
de
vaccination
et
documenter
dans
le
dossier
du
patient
Si les circonstances le permettent et que cela est pertinent, il faut également noter :
• Eléments
de
la
grossesse
et
de
la
naissance
(prématurité,
paludisme,
etc.).
Croissance
et
développement
de
l’enfant
(a-‐t-‐il
eu
un
développement
normal
?
-‐
cf
annexes
de
ce
guide
A.3
Les
étapes
du
développement
de
l’enfant)
• Alimentation
de
l’enfant
(jusqu’à
quel
âge
l’enfant
a-‐t-‐il
été
allaité
?
Que
mange
l’enfant
à
la
maison
et
à
quelle
fréquence
?
)
16
1.2.
Interrogatoire
pédiatrique
et
examen
clinique
La
revue
systématique
est
généralement
très
abrégée
chez
les
nouveau-‐nés
et
les
jeunes
enfants.
Elle
concerne
les
éléments
suivants
:
Antécédents familiaux
Il
s’agit
de
répertorier
les
antécédents
familiaux
en
lien
avec
la
pathologie
actuelle
tels
que
tuberculose,
maladies
chroniques,
parents
et
fratrie
vivante
et
si
non
cause
et
âge
du
décès.
Environnement social
• Ses
conditions
de
vie
et
situation
:
Problèmes
de
sécurité
et
insécurité
alimentaire
• Le
nombre
de
frères
et
sœurs
:
Sous
la
responsabilité
de
qui
?
• L’emploi
des
parents
(si
pertinent)
Respecter le déroulé suivant qui va du moins désagréable au plus désagréable :
• Ne
pas
toucher
l’enfant,
mais
se
tenir
devant
lui
et
l’observer.
Dans
un
premier
temps
collecter
autant
d’informations
que
possible
par
simple
observation
• Installer
l’enfant
sur
les
genoux
du
parent
plutôt
que
sur
la
table
d’examen
• Rester
autant
que
possible
à
la
hauteur
de
l’enfant
• S’assurer
que
mains
et
stéthoscope
sont
suffisamment
chauds,
puis
suivre
l’ordre
suivant
:
-‐ Observer
et
noter
l’impression
générale
-‐ Placer
le
stéthoscope
sur
la
jambe
de
l’enfant
et
doucement
remonter
jusqu’à
écouter
sa
poitrine
sans
inquiéter
l’enfant
(écouter
la
poitrine
du
parent
en
premier
pour
montrer
à
l’enfant
que
c’est
indolore)
-‐ Palper
l’abdomen
17
1.
Examens
cliniques
et
signes
vitaux
L’état général
• Comment
se
présente
l’enfant
de
manière
générale
:
Est-‐il
éveillé
?
Respire-‐t-‐il
normalement
?
Est-‐il
assis
sur
les
genoux
de
son
accompagnant
et
souriant
?
Allongé
sur
le
lit
sans
mouvement
?
À
quel
point
l’enfant
a-‐t-‐il
l’air
souffrant
?
Semble-‐t-‐il
souffrir
de
malnutrition
?
• Mesurer
précisément
le
poids,
la
taille
et
la
température
• L’examen
doit
être
adapté
à
l'état
de
l’enfant.
Dans
les
situations
d’urgence,
pratiquer
en
premier
une
évaluation
ABCDE
(cf
chapitre
2.2.
Évaluation
initiale).
Dès
que
l’état
de
l’enfant
a
été
stabilisé,
réaliser
un
examen
complet
car
les
enfants
malades
peuvent
présenter
plusieurs
pathologies.
La tête
18
1.2.
Interrogatoire
pédiatrique
et
examen
clinique
Les
yeux
L’aspect
général
des
yeux
autant
que
leurs
réactions
sont
importants
:
Les
oreilles
Visualiser
les
tympans
à
l’otoscope
Le
nez
Noter
tout
écoulement
(couleur,
odeur,
etc.)
Le
cou
Noter
l’apparence
générale
Inspecter
:
• Le
rythme
respiratoire
(l’enfant
respire-‐t-‐il
facilement
ou
a-‐t-‐il
l’air
de
lutter
pour
respirer
?)
:
-‐ La
respiration
abdominale
est
normale
chez
le
jeune
enfant.
-‐ La
respiration
périodique
est
normale
chez
le
nouveau-‐né
(pause
<
15
secondes).
• La
fréquence
respiratoire
(cf
chapitre
1.1
Signes
vitaux
pédiatriques)
• L’utilisation
des
muscles
respiratoires
accessoires
(tirage)
:
-‐ Localisation
du
tirage
(dépression
inspiratoire),
sévérité
-‐ Battements
des
ailes
du
nez
Ausculter
:
• Les
bruits
respiratoires
symétriques
• Les
râles,
sifflements
(wheezing),
ronchis
• Les
bruits
des
voies
respiratoires
supérieures
• L’égophonie
(résonance
de
la
voix
à
l’auscultation)
19
1.
Examens
cliniques
et
signes
vitaux
Faire asseoir l’enfant et faire une percussion sur son dos est le meilleur moyen pour détecter un empyème.
Cardiovasculaire
Auscultation
• du
rythme
cardiaque
• des
souffles
• de
la
qualité
des
bruits
cardiaques
(des
bruits
très
faibles
indiquent
un
épanchement
péricardique)
Pouls
Abdomen
L’examen
de
l’abdomen
consiste
en
:
Musculo-‐squelettique
Effectuer
l’examen
musculo-‐squelettique
seulement
si
c’est
un
élément
significatif
dans
l’historique.
Dans
ce
cas,
observer
:
20
1.2.
Interrogatoire
pédiatrique
et
examen
clinique
Neurologique
• La
plus
grande
partie
de
l'examen
neurologique
peut
être
réalisée
par
l’observation
seule
:
→
Comment
semble
l’enfant
?
Éveillé
?
Content
?
Intéressé
par
son
entourage
?
Somnolent
?
Faible
?
Fatigué
?
Extrêmement
fatigué
?
Regardant
dans
le
vague
et
trop
malade
pour
interagir
?
• La
partie
plus
importante
de
l’examen
concerne
le
tonus
et
la
force
musculaire.
Si
l’enfant
est
alité,
le
prendre
doucement
par
les
bras,
et
si
l’enfant
est
âgé
de
plus
de
6
mois,
essayer
de
le
faire
assoir.
Est-‐ce
que
sa
tête
se
redresse
?
L’enfant
est-‐il
trop
fatigué
pour
s’assoir
?
Est-‐il
raide
?
Lutte-‐t-‐il
contre
l’examinateur
à
cause
de
la
douleur
?
Est-‐il
incapable
de
tenir
sa
tête
en
raison
de
la
maladie
ou
la
faiblesse
?
• Vérifier
les
réflexes
ostéo-‐tendineux
• Si
possible
pratiquer
la
plus
grande
partie
de
l’examen
avec
l’enfant
assis
sur
les
genoux
du
parent
• Retarder
les
gestes
inconfortables
et
anxiogènes
jusqu’à
la
fin
de
la
séance
d’examen
• Évaluer
le
développement
psychomoteur
• Réaliser
l’examen
des
nerfs
crâniens
:
-‐ I
–
Odorat
-‐ II
–
Vision
:
Placer
un
objet
en
face
de
l’enfant
et
voir
s'il
essaie
de
l’attraper.
Pour
les
enfants
plus
âgés,
leur
demander
de
lire.
-‐ Évaluer
la
réaction
des
pupilles
à
la
lumière
en
dirigeant
une
lumière
vive
dans
les
yeux
de
l’enfant
:
La
pupille
doit
se
rétracter
(nerfs
crâniens
I
et
III).
-‐ Réaliser
un
examen
du
fond
d’œil
avec
un
ophtalmoscope
si
vous
êtes
familier
avec
cette
technique.
-‐ III,
IV
et
VI
–
Demander
à
l’enfant
de
suivre
des
yeux
un
doigt
sans
bouger
la
tête.
Si
l’enfant
ne
peut
pas
suivre
le
doigt,
il
y
a
une
paralysie
de
l’un
des
nerfs
crâniens.
-‐ V
–
Évaluer
la
capacité
de
l’enfant
à
sentir
une
pression
légère
d’un
doigt
sur
sa
joue.
Demander
à
l’enfant
de
mordre
-‐ VII
–
Si
le
visage
de
l’enfant
semble
symétrique,
ce
nerf
fonctionne
correctement.
-‐ VIII
–
Tester
l’audition
de
l’enfant
en
lui
parlant
doucement
à
l'oreille.
Une
mauvaise
tenue
de
la
tête,
une
instabilité,
une
ataxie
de
la
marche,
des
nausées
et
vomissements
peuvent
indiquer
une
dysfonction
du
nerf
VIII.
-‐ IX
et
X
–
Évaluer
la
déglutition
et
la
réflexe
nauséeux
-‐ XI
–
Demander
à
l’enfant
de
hausser
les
épaules
-‐ XII
–
Demander
à
l’enfant
de
tirer
la
langue
• Pour
contrôler
le
système
moteur,
tester
la
force
de
l’enfant
en
lui
demandant
de
pousser
et
tirer
la
personne
pratiquant
l’examen
avec
ses
bras
et
ses
jambes
et
noter
les
tremblements,
faiblesses
et
asymétries.
• Tester
la
sensation
en
vérifiant
que
l’enfant
ressent
un
toucher
léger,
le
froid
et
le
chaud
sur
les
différentes
parties
du
corps.
21
1.
Examens
cliniques
et
signes
vitaux
Appareil génito-‐urinaire
→
Les
examens
rectal
et
pelvien
ne
doivent
pas
être
réalisés
de
manière
systématique.
Ils
ne
sont
nécessaires
que
si
les
indications
recueillis
aux
examens
précédents
suggèrent
la
nécessité
de
les
pratiquer.
22
23
2.
Triage
et
approche
systématique
Rouge
→
Les
signes
d’urgence
vitale
L’enfant
est
immédiatement
admis
dans
la
zone
de
soins
sont
présents
pour
être
stabilisé
et
traité
par
le
médecin.
L’enfant
doit
être
placé
en
priorité
dans
la
file
d’attente
afin
de
pouvoir
être
admis
dans
la
zone
de
soins
après
les
cas
Jaune
→
Les
signes
urgents/de
classés
rouges.
priorité
sont
présents
L’enfant
peut
attendre
jusqu’à
1
heure.
L’enfant
doit
être
réévalué
toutes
les
20
minutes
pour
s’assurer
qu’il
n’entre
pas
dans
la
catégorie
rouge.
L’enfant
est
admis
dans
la
zone
de
soins
après
tout
cas
Vert
→
Les
signes
d’urgence
vitale
ou
rouge
ou
jaune,
et
peut
attendre
jusqu’à
4
heures.
de
priorité
ne
sont
pas
présents
;
Non
L’enfant
doit
être
réévalué
toutes
les
60
minutes
afin
de
urgent
s’assurer
qu’il
n’entre
pas
dans
les
catégories
rouge
ou
jaune.
Reconstituer une brève histoire de la maladie : Plainte principale, durée de la maladie
Réaliser un examen rapide (créer un document pour anamnèse et examen clinique)
Dès
qu’un
signe
d’urgence
vitale
est
identifié
(catégorie
rouge)
→Arrêter
l’évaluation
et
débuter
immédiatement
le
traitement
d’urgence
du
patient
dans
l’aire/la
salle
désignée.
Demander
de
l’aide
afin
de
pouvoir
poursuivre
l’évaluation
et
le
traitement
dans
le
même
temps.
24
2.1.
Protocole
de
triage
Évaluer les signes d’urgence vitale en suivant la méthode ABCDE
Tableau 2.1.2. Évaluation ABCDE et prise en charge des urgences vitales
25
2.
Triage
et
approche
systématique
Si
aucun
signe
d’urgence
vitale
n’est
trouvé,
rechercher
les
signes
d’urgence/de
priorité
pour
identifier
les
enfants
qui
présentent
un
risque
élevé
de
décès.
Ces
enfants
doivent
être
évalués
sans
délai.
• Très
jeunes
nourrissons
:
Concerne
tout
enfant
malade
âgé
de
moins
de
2
mois
• Température
:
T°
>
39
°C
ou
T°
<
36
°C
• Traumatisme
ou
autre
urgence
chirurgicale/complication
post-‐opératoire
• Intoxication
(anamnèse)
• Douleur
sévère
• Pâleur
sévère
et
signes
d’anémie
sévère
• Détresse
respiratoire
(moins
importante
que
cas
rouge,
respiration
rapide,
toux)
• Agitation,
irritabilité,
léthargie
• Transfert
d’une
autre
structure
• Malnutrition
:
Amaigrissement
sévère
visible/œdème
des
deux
pieds
• Brûlure
importante
(mais
ne
répondant
pas
à
la
catégorie
rouge)
Si
les
signes
d’urgence
vitale
ou
de
priorité
ne
sont
pas
présents
Catégorie
verte
→
Carte
verte
→
Peut
attendre
jusqu’à
4
heures
avant
traitement.
Réévaluer
le
patient
toutes
les
60
minutes
26
2.1.
Protocole
de
triage
ATTENTION
La mise en place de l’aire de triage doit respecter les principes suivants :
• La
salle
d’attente
doit
avoir
un
nombre
suffisant
de
places
assises
pour
les
patients
et
leurs
familles.
Idéalement,
les
enfants
et
leurs
parents
doivent
attendre
dans
une
aire
séparée
de
la
salle
d’attente
des
adultes.
• Des
toilettes
doivent
être
à
disposition.
• S'assurer
que
l’organisation
de
l’espace
et
du
site
permet
le
flux
régulier
des
patients.
• Des
zones
séparées
doivent
être
installées
pour
les
patients
de
catégorie
rouge,
jaune
ou
verte.
• L’infirmier/infirmière
de
triage,
attribuera
les
cartes
rouge,
jaune
ou
verte,
ou
bien
aura
un
bureau
où
il/elle
pourra
évaluer
les
enfants,
en
fonction
de
l’organisation
du
site.
• Dans
les
contextes
avec
un
afflux
de
patients
très
important,
deux
personnes
peuvent
être
nécessaires
pour
le
triage
→
Un
infirmier
d’accueil
pour
l’évaluation
initiale
et
le
triage
immédiat,
et
un
second
personnel
médical
pour
la
prise
des
constantes,
le
poids
et
la
taille.
• Une
table
d’examen
est
nécessaire
pour
peser,
mesurer
et
évaluer
l’enfant.
• L’infirmier
doit
avoir
un
accès
adapté
et
une
bonne
visibilité
sur
les
patients
entrants
et
ceux
en
salle
d’'attente.
Personnel
L’équipe minimale de personnel nécessaire en zone de triage comprend :
• Un
infirmier
ou
médecin
pour
le
triage.
Ses
décisions
sont
définitives
et
dictent
l’attribution
des
cartes
rouge,
jaune
ou
verte
aux
patients.
• Un
secrétaire
pour
l’enregistrement
des
patients
• Un
infirmier
pour
les
premiers
secours
• Une
personne
pour
l'entretien/hygiène
27
2.
Triage
et
approche
systématique
Matériel
Eau
potable
ou
eau
potable
sucrée
(5%
à
10%)
et
tasses
Solution
de
réhydratation
orale
(SRO)
Téléphone
pour
communiquer
avec
la
zone
de
soins
ou
le
médecin
Balance
Thermomètre, stéthoscope, montre chrono, etc. pour prise des constantes vitales
Pieds à perfusion
Médicaments d’urgence pour la salle de soins ou la zone de traitement d’urgence
Après
avoir
été
vu
par
l’infirmier
de
triage,
chaque
enfant
reçoit
une
carte
de
triage
correspondant
à
une
catégorie
rouge,
jaune
ou
verte
comme
décrit
ci-‐dessus.
28
2.2.
Evaluation
initiale
ABCDE
29
2.
Triage
et
approche
systématique
30
2.2.
Evaluation
initiale
ABCDE
Évaluation secondaire
Réaliser
une
anamnèse
médicale
ciblée,
en
utilisant
l’acronyme
mnémotechnique
SAMPLE
suivant
:
S
:
Signes
et
symptômes
A
:
Allergies
M
:
Medication/traitement
médical
P
:
Past
medical
history/antécédents
L
:
Last
meal/dernière
prise
alimentaire
E
:
Events
leading
to
presentation/motif
de
présentation
Mener
un
examen
clinique
complet
à
la
fin
de
l’évaluation
31
2.
Triage
et
approche
systématique
Algorithme 2.3.1 Approche systématique pour la prise en charge d’un enfant malade
Impression
initiale
(conscience,
respiration,
coloration)
L’enfant est-‐il inconscient avec des gaps ou sans respiration spontanée
Oui Non
L’objectif
de
l’impression
initiale
est
d’identifier
rapidement
des
situations
d’urgence
vitale
et
de
débuter
immédiatement
les
soins
de
réanimation.
Elle
doit
être
réalisée
dans
les
premières
secondes
avant
même
de
toucher
l’enfant.
Elle
permet
d’évaluer
:
32
2.3.
Approche
systématique
de
l’enfant
sévèrement
malade
L’action
immédiate
répond
à
la
question
:
L’enfant
est-‐il
inconscient
sans
respiration
ou
avec
un
gasping
(respiration
inefficace)?
33
2.
Triage
et
approche
systématique
Inconscient
Pas
de
respiration
ou
gasping
• Une
insufflation
toute
les
3
secondes
• Donner
oxygène
• Ajouter
compressions
si
Demander
de
l’aide
pouls
demeure
<
60/mn
avec
mauvaise
perfusion
malgré
oxygénation
et
ventilation
adéquates
Prendre
pouls
Pouls
avéré
• Reprendre
pouls
toutes
les
Pouls
avéré
en
10
secondes
2
minutes
Pas
de
pouls
1 seul sauveteur : démarrer cycles de 30 compressions et 2 insufflations (cf illustration 2.3.3)
2 sauveteurs : démarrer cycles de 15 compressions et 2 insufflations (cf illustration2.3.4
34
2.3.
Approche
systématique
de
l’enfant
sévèrement
malade
Illustration
2.3.1
Technique
de
compression
thoracique
à
deux
doigts
chez
le
nourrisson
(un
seul
sauveteur).
Illustration
2.3.2
Technique
de
compression
thoracique
avec
2
pouces
en
empoignant
le
patient
à
2
mains
chez
le
nourrisson
(deux
sauveteurs)
Si
l’enfant
est
conscient
poursuivre
la
séquence
Évaluation
–
Identification
–Intervention.
À
travers
l’évaluation,
vous
serez
en
mesure
d’identifier
la
nature
et
la
sévérité
du
problème
et
d’intervenir
au
moyen
d’actions
appropriées.
Il
s’agit
d’un
processus
continu.
Souvenez-‐vous
que
plusieurs
étapes
sont
réalisées
de
manière
concomitante
(telles
que
l’évaluation
des
voies
aériennes
et
de
la
ventilation).
L’évaluation
initiale
est
basée
sur
la
méthodologie
ABCDE,
une
approche
rapide
pour
évaluer
les
fonctions
respiratoire,
circulatoire
et
neurologique.
Cette
étape
comprend
l’évaluation
des
signes
vitaux
et
de
l’oxymétrie
de
pouls.
L’objectif
est
de
rétablir
les
fonctions
vitales
(respiratoire,
circulatoire
et
neurologique)
et
de
stabiliser
le
patient.
35
2.
Triage
et
approche
systématique
Il
s’agit
de
déterminer
si
celles-‐ci
sont
ouvertes
et
libres
ou
bien
obstruées,
en
menant
les
actions
suivantes
:
Si
une
obstruction
des
voies
aériennes
est
présente,
décider
si
celles-‐ci
peuvent
être
maintenues
libres
ou
non,
selon
les
critères
suivants
:
• Libres
:
Les
voies
aériennes
sont
ouvertes
et
non
obstruées
permettant
une
respiration
normale.
• Maintenables
:
Les
voies
aériennes
sont
obstruées
mais
peuvent
être
ouvertes
(maintenues)
par
des
mesures
simples
(ex:
coma,
obstruction
partielle
des
voies
aériennes
supérieures,
etc.)
• Non
maintenables
:
Les
voies
aériennes
sont
obstruées
et
ne
peuvent
être
maintenues
sans
des
interventions
avancées
(obstruction
complète
des
voies
aériennes
supérieures).
Si
vous
estimez
que
les
voies
aériennes
sont
obstruées,
il
est
nécessaire
de
déterminer
où
se
situe
l’obstruction.
Les
signes
indiquant
une
obstruction
sont
:
Différentes actions sont à mettre en œuvre en fonction de l’évaluation :
• Maintenir
les
voies
aériennes
en
permettant
à
l’enfant
de
prendre
une
position
confortable
ou
surélever
la
tête
de
lit.
• Manœuvres
simples
:
-‐ Inclinaison
de
la
tête
et
soulèvement
du
menton
-‐ Subluxation
de
la
mâchoire
(si
lésion
du
rachis
cervical
suspectée)
-‐ Aspiration
des
sécrétions
endo-‐buccales
-‐ Canulation
(canule
oro-‐pharyngée
type
Guedel)
• Interventions
avancées
de
réanimation
(l’intubation
n’est
pas
toujours
possible
dans
les
contextes
d’intervention
de
MSF)
36
2.3.
Approche
systématique
de
l’enfant
sévèrement
malade
Pour
libérer
l’obstruction
des
voies
aériennes
supérieures,
le
praticien
utilise
ses
deux
mains
pour
obtenir
une
extension
du
cou
du
patient.
Alors
qu’une
main
exerce
une
pression
vers
le
bas
sur
le
front
du
patient,
les
extrémités
de
l’index
et
du
majeur
de
la
seconde
main
soulèvent
la
mandibule
au
niveau
du
menton,
entrainant
le
décollement
de
la
langue
du
pharynx
postérieur.
La
manœuvre
inclinaison
de
la
tête-‐soulèvement
du
menton
peut
être
utilisée
chez
tous
les
patients
pour
lesquels
une
atteinte
du
rachis
cervical
n’est
pas
suspectée.
La
position
neutre
chez
les
nourrissons
(<
1
an)
et
une
extension
légère
de
la
tête
chez
les
enfants
plus
âgés
(>
1
an)
sont
recommandées.
Subluxation
de
la
mâchoire
Illustration 2.3.5 Subluxation de la mâchoire (suspicion d’atteinte du rachis cervical)
37
2.
Triage
et
approche
systématique
Le
sauveteur
utilise
deux
ou
trois
doigts
de
chaque
main
pour
soulever
la
mâchoire
vers
le
haut
et
l’extérieur
de
manière
à
ce
que
les
incisives
centrales
inférieures
soient
antérieures
aux
incisives
centrales
supérieures.
Chez
les
enfants
présentant
des
atteintes
traumatiques,
le
rachis
cervical
doit
être
maintenu
dans
une
position
neutre
tout
au
long
de
cette
manœuvre.
Aspiration
L’aspiration
du
nez
et
de
l’oropharynx
(si
présence
de
secrétions)
et
le
retrait
de
corps
étrangers
visualisés
(si
faciles
à
retirer)
doivent
se
faire
avec
prudence
et
seulement
si
c’est
nécessaire.
Ne
jamais
pratiquer
une
aspiration
profonde.
L’aspiration
chez
l’enfant
peut
provoquer
un
laryngospasme
ou
une
apnée.
Canulation
Une
canule
oropharyngée
(de
type
Guedel
ou
Mayo)
peut
être
utilisée
chez
l’enfant
inconscient
pour
repousser
la
langue
et
les
tissus
pharyngés
mous
du
pharynx
postérieur
et
maintenir
ainsi
libres
les
voies
aériennes
Pour
choisir
la
taille
correcte
de
canule,
tenir
celle-‐ci
contre
le
visage
de
l’enfant
avec
la
collerette
au
coin
de
la
bouche.
L’extrémité
de
la
canule
doit
atteindre
l’angle
de
la
mandibule.
La
canule
doit
être
insérée
en
utilisant
un
abaisse
langue
pour
repousser
la
langue
vers
le
plancher
buccal
afin
d'éviter
de
pousser
le
dispositif
dans
la
base
de
la
langue.
38
2.3.
Approche
systématique
de
l’enfant
sévèrement
malade
La
suffocation
(ou
étranglement)
est
caractérisée
par
l'apparition
d’une
détresse
respiratoire
soudaine
associée
à
une
toux,
un
réflexe
nauséeux
ou
encore
un
stridor.
Il faut suspecter la suffocation par inhalation d'un corps étranger si :
Dans ce cas, évaluer d’abord la sévérité (cf algorithme 2.3.3 L’enfant suffocant) :
• Si
l’enfant
tousse
efficacement,
les
manœuvres
externes
ne
sont
pas
nécessaires.
Encourager
l’enfant
à
tousser
et
surveiller
continuellement
• Si
la
toux
de
l’enfant
est
inefficace,
ou
le
devient,
appeler
à
l’aide
immédiatement
et
déterminer
le
niveau
de
conscience
de
l’enfant.
39
2.
Triage
et
approche
systématique
Illustration
2.3.9
Manœuvres
externes
chez
le
nourrisson
(<
1
an)
40
2.3.
Approche
systématique
de
l’enfant
sévèrement
malade
Non
Oui
Conscient
Encourager
à
Non
Oui
tousser
Réévaluer
en
Rechercher
corps
étranger
Évaluer
et
répéter
continu
Commencer
RCP
*
Une
toux
efficace
signifie
que
l’enfant
expulse
d e
l’air
et
que
la
toux
peut
être
entendue.
Tousser
est
la
manière
la
plus
efficace
d’expulser
un
corps
étranger,
il
ne
faut
donc
pas
tenter
de
• La
fréquence
respiratoire
et
le
rythme
(cf
chapitre
1.1
Signes
vitaux
pédiatriques)
:
-‐ Tachypnée
(respiration
rapide)
-‐ Bradypnée
(respiration
ralentie)
-‐ Respiration
irrégulière
(Kussmaul,
etc.)
41
2.
Triage
et
approche
systématique
Après
l’évaluation,
essayer
d’identifier
la
nature
et
la
sévérité
du
problème
respiratoire
en
vous
aidant
du
tableau
ci-‐dessous
:
Nature
Sévérité
• Obstruction
des
VAS
(croup,
corps
étranger)
• Détresse
respiratoire
• Obstruction
des
VAI
(asthme,
bronchiolite)
modérée
• Affection
du
poumon
(pneumonie)
• Détresse
respiratoire
• Trouble
du
contrôle
de
la
respiration
sévère
(empoisonnement,
trauma)
La détresse respiratoire sévère est définie par un ou plusieurs des signes de détresse suivants :
42
2.3.
Approche
systématique
de
l’enfant
sévèrement
malade
L’objectif
premier
de
la
prise
en
charge
d’un
enfant
présentant
une
détresse
respiratoire
modérée
ou
sévère
est
d'assurer
ou
de
rétablir
une
oxygénation
et
une
ventilation
adéquates
en
menant
les
actions
suivante
:
Oxygénothérapie
Le
masque
à
haute
concentration
est
destiné
aux
patients
dotés
d’une
respiration
spontanée.
Il doit être utilisé pour l’oxygénothérapie en cas de détresse respiratoire sévère ou dans les cas de choc.
S’assurer
que
le
débit
(≥
10
l)
est
suffisant
pour
maintenir
le
réservoir
complètement
gonflé
pendant
tout
le
cycle
respiratoire.
43
2.
Triage
et
approche
systématique
Le masque à oxygène simple est destiné aux patients dotés d’une respiration spontanée.
Il
doit
être
utilisé
pour
les
patients
en
détresse
respiratoire
si
l’oxygène
délivré
par
les
lunettes
nasales
est
insuffisant.
S’assurer que le débit en O₂ (≥ 6 l) est suffisant pour maintenir la respiration confortable.
Canules/lunettes nasales
Les
lunettes
nasales
sont
utilisées
pour
délivrer
un
faible
débit
d’oxygène
aux
patients
respirant
spontanément.
Le
débit
en
O₂
doit
être
de
2
l/mn
ou
moins
pour
les
nourrissons,
et
de
4
l/mn
ou
moins
pour
les
enfants.
44
2.3.
Approche
systématique
de
l’enfant
sévèrement
malade
Un
Ambu
est
composé
d’un
ballon
de
ventilation
et
d’un
masque
facial.
Il
peut
être
utilisé
avec
ou
sans
source
d’oxygène.
Pour
une
ventilation
efficace,
il
est
essentiel
de
savoir
choisir
le
masque
facial
approprié,
préparer
le
ballon
de
ventilation
et
fournir
une
source
d’oxygène
si
besoin.
Tout
d’abord,
choisir
un
masque
facial
qui
sera
positionné
de
l’arête
du
nez
de
l’enfant
jusqu’au
menton,
couvrant
le
nez
et
la
bouche
mais
ne
comprimant
pas
les
yeux.
Puis,
sélectionner
le
ballon
auto-‐remplisseur
approprié.
Utiliser
un
ballon
auto-‐remplisseur
avec
un
volume
d’au
moins
450
à
500
ml
pour
les
nourrissons
et
jeunes
enfants.
Des
ballons
de
plus
petite
capacité
pourraient
ne
pas
délivrer
un
volume
d’oxygène
approprié.
Chez
les
enfants
plus
âgés
ou
les
adolescents,
il
peut
être
nécessaire
d’utiliser
un
ballon
auto-‐remplisseur
pour
adulte
(1
000
ml
ou
plus)
pour
obtenir
une
ventilation
efficace.
Vérifier
le
dispositif
avant
utilisation
pour
s’assurer
de
son
bon
fonctionnement.
45
2.
Triage
et
approche
systématique
Enfin,
pratiquer
la
ventilation
avec
l’Ambu
(1
soignant)
de
la
façon
suivante
:
1. Ouvrir
les
voies
respiratoires
et
assurer
l'étanchéité
entre
le
masque
et
le
visage.
En
l'absence
de
suspicion
d'atteinte
du
rachis
cervical,
incliner
la
tête
en
arrière.
2. Utiliser
la
technique
de
saisie
«
en
pince
»
pour
soulever
la
mâchoire
contre
le
masque,
presser
et
assurer
l’étanchéité
du
masque.
Les
3ième
,
4ième
,
et
5ième
doigts
d’une
main
(formant
un
E)
sont
positionnés
le
long
de
la
mâchoire
pour
la
soulever
vers
l’avant.
Le
pouce
et
l’index
de
la
même
main
(formant
un
C)
assure
l’étanchéité
du
masque.
Éviter
de
comprimer
les
tissus
mous
en
dessous
du
menton
car
cela
peut
pousser
la
langue
vers
le
pharynx
postérieur,
avec
pour
conséquence
une
compression
des
voies
aériennes
et
une
obstruction.
3. À
l'aide
de
l'autre
main,
presser
le
ballon
de
ventilation
jusqu'à
ce
que
la
poitrine
se
soulève.
Administrer
chaque
ventilation
sur
1
seconde.
S'assurer
que
la
poitrine
se
soulève
à
chaque
mouvement.
Éviter
la
ventilation
excessive.
4. Placer
une
sonde
nasogastrique
en
drainage
libre
si
vous
devez
ventiler
pour
une
période
prolongée.
5. Continuer
à
surveiller
les
signes
vitaux
et
la
saturation
pendant
la
ventilation.
46
2.3.
Approche
systématique
de
l’enfant
sévèrement
malade
Illustration 2.3.16 Comment pratiquer la ventilation avec un Ambu (1 seul soignant)
Le
niveau
de
conscience
de
l’enfant
permet
d’évaluer
le
débit
sanguin
vers
le
cerveau.
Le
bilan
hydrique
peut
également
aider
à
l’évaluation
du
débit
sanguin
vers
les
reins.
Utiliser
votre
évaluation
pour
identifier
les
signes
de
mauvaise
hémodynamique
(signes
de
choc)
:
pouls
périphériques
filants,
temps
de
recoloration
capillaire
allongé,
changement
de
la
coloration
des
téguments
(pâleur,
cyanose,
marbrures),
peau
froide,
altération
du
niveau
de
conscience
et
diminution
de
la
diurèse.
47
2.
Triage
et
approche
systématique
Pouls
• Pouls
centraux
:
-‐ Fémoral
-‐ Brachial
chez
enfant
<
1
an
-‐ Carotidien
chez
enfant
>
1
an
• Pouls
périphériques
:
-‐ Radial
-‐ Brachial
-‐ Pédieux
-‐ Tibial
postérieur
Dans
le
choc,
le
débit
sanguin
(ou
perfusion)
est
souvent
réduit.
La
diminution
de
la
perfusion
débute
dans
les
mains
et
les
pieds
avec
l’abolition
des
pouls
périphériques.
Cette
diminution
s’étend
ensuite
vers
le
tronc,
avec
un
éventuel
affaiblissement
des
pouls
centraux.
Un
environnement
froid
peut
également
entrainer
une
vasoconstriction.
Il
s'agit
du
temps
nécessaire
au
sang
pour
regagner
les
tissus
après
qu’ils
aient
été
blanchis
par
la
réalisation
d’une
pression.
Le
remplissage
capillaire
reflète
la
circulation
du
sang
vers
la
peau.
Le
temps
de
recoloration
capillaire
normal
est
de
2
secondes
ou
moins.
Des
anormalités
du
TRC
peuvent
indiquer
des
problèmes
de
perfusion
tissulaire.
• Légèrement
élever
le
bras
ou
la
jambe
au-‐dessus
du
niveau
du
cœur
• Appuyer
fermement
sur
la
peau
du
doigt
ou
de
l’orteil
jusqu'à
ce
qu’il
devienne
blanc
• Compter
les
secondes
jusqu'à
ce
que
la
peau
récupère
sa
couleur
d’origine
(remplissage
capillaire)
48
2.3.
Approche
systématique
de
l’enfant
sévèrement
malade
Évaluation
:
<
2
secondes
→
normal
• La
déshydratation
• Un
choc
• L’hypothermie
Lorsque
le
débit
sanguin
diminue
(mauvaise
perfusion,
état
de
choc),
les
mains
et
les
pieds
sont
typiquement
affectés
en
priorité.
Ils
peuvent
devenir
froids,
pâles,
marbrés
ou
cyanosés.
Si
l’hypoperfusion
s’aggrave,
la
peau
des
bras,
jambes
et
du
tronc
devient
froide,
décolorée
et
marbrée.
Il faut toujours contrôler la pression artérielle chez les patients dans un état critique.
L’hypotension
chez
l’enfant
est
un
signe
de
choc
sévère
(choc
décompensé)
donc
tardif.
Chez
le
très
jeune
enfant,
il
peut
être
utile
d’avoir
recours
à
un
tensiomètre
électronique/automatique
avec
une
manchette
pédiatrique.
Après
l’évaluation,
essayer
identifier
le
type
et
la
sévérité
du
problème
circulatoire
grâce
au
processus
suivant
:
• Extrémités
froides
• Tachycardie
• TRC
>
2
secondes
• Pouls
filants
ou
absents
• Choc
hypovolémique
:
-‐ Choc
+
signes
de
déshydratation
sévère
-‐ Choc
+
saignement/hémorragie
• Choc
septique
:
Choc+
sepsis
• Choc
anaphylactique
:
Choc
+
exposition
à
un
allergène
• Choc
cardiogénique
:
Choc
+
pathologie
cardiaque
49
2.
Triage
et
approche
systématique
Le choc hypotensif est la phase finale du choc, le patient va décéder dans les minutes à venir.
La
prise
en
charge
des
problèmes
circulatoires
vise
à
rétablir
le
système
circulatoire
pour
améliorer
la
perfusion
sanguine
tissulaire.
Il
est
nécessaire
de
noter
l’état
de
conscience
de
l’enfant,
le
tonus
musculaire
et
le
réflexe
pupillaire
à
la
lumière.
Une
diminution
soudaine
ou
sévère
de
l’afflux
d’oxygène
vers
le
cerveau
peut
entrainer
une
altération
de
l’état
de
conscience,
des
crises
convulsives,
une
diminution
du
tonus
musculaire
et
du
réflexe
pupillaire
à
la
lumière.
50
2.3.
Approche
systématique
de
l’enfant
sévèrement
malade
L’évaluation de tout déficit neurologique se fait à l’aide des moyens ci-‐dessous :
Les
fonctions
neurologiques
sont
liées
aux
fonctions
respiratoires
et
circulatoires.
La
conduite
à
tenir
en
cas
d’altération
de
l’état
de
conscience
est
donc
la
suivante
:
À cette étape, il est nécessaire de déshabiller le patient et de rechercher :
• Hyperthermie/hypothermie
• Éruptions
cutanées
• Pétéchies
et
purpura
• Signes
de
traumatisme
Évaluation
secondaire
À
la
fin
de
l’évaluation
initiale
(quand
le
patient
a
été
stabilisé),
passer
à
l’évaluation
secondaire.
Celle-‐ci
est
constituée
d’un
historique
médical
ciblé,
obtenu
en
utilisant
l’acronyme
mnémotechnique
SAMPLE,
et
un
examen
clinique
ciblé.
51
2.
Triage
et
approche
systématique
SAMPLE signifie :
52
2.4.
Système
d’alerte
précoce
en
pédiatrie
(SAPP)
En
détectant
les
complications
critiques
avant
qu’elles
ne
surviennent,
le
SAPP
permet
de
réduire
les
évènements
engageant
le
pronostic
vital.
• Réduire
la
réanimation
urgente
(arrêt
respiratoire/arrêt
cardiaque/état
de
choc)
grâce
à
la
détection
précoce
des
signes
d’alerte
et
la
mise
en
place
d’un
traitement
• Réduire
la
morbidité
et
la
mortalité
associées
à
l’arrêt
cardiaque/respiratoire
et
aux
chocs
• Identifier
les
enfants
dont
l’état
pourrait
s’aggraver
durant
leur
hospitalisation
• Faciliter
la
surveillance
pour
les
infirmiers,
les
médecins
et
les
personnels
de
santé
• Améliorer
l’interaction
entre
les
services
pédiatriques
(hospitalisation
pédiatrique,
unité
de
soins
intensifs,
nutrition,
isolement,
etc.)
• Améliorer
l’objectivité
des
critères
de
l’évaluation
médicale
• Fournir
une
preuve
concrète
des
changements
cliniques
sous
la
forme
d’un
score
et
responsabiliser
les
infirmiers
en
les
incitant
à
dépasser
les
barrières,
à
communiquer
leurs
craintes
et
à
agir
Le SAPP a tout de même certaines limites dont il faut tenir compte :
• Chez
certains
patients,
le
SAPP
peut
ne
pas
aider
à
la
prise
de
décision.
C’est
notamment
le
cas
pour
les
patients
qui
sont
très
stables
et
ont
un
risque
mineur
de
détérioration,
les
patients
dont
les
valeurs
physiologiques
de
base
sont
anormales
et
ont
toujours
un
score
SAPP
élevé,
et
les
patients
présentant
une
détérioration
neurologique.
• Le
personnel
doit
être
formé
au
SAPP
afin
de
pouvoir
l’utiliser
correctement.
• Dans
un
premier
temps,
la
mise
en
place
du
SAPP
peut
ralentir
les
activités
de
soins.
Identification
Intervention
53
Temps
2.
Triage
et
approche
systématique
Pour
établir
le
score
dans
le
système
SAPP,
se
référer
aux
valeurs
normales
des
signes
vitaux
de
ce
protocole
(cf
chapitre
1.1
Signes
vitaux
pédiatriques).
Score
0
1
2
3
Total
Catégorie
Comportement
Joue,
Irritable
mais
Irritable
et
Léthargique/Confus/Coma
/3
et
statut
sourit/
consolable
inconsolable
ou
ou
neurologique
Alerte
(A
ou
Anormalement
Réponse
diminuée
à
la
dans
AVPU)
Comportement
somnolent
douleur
anormal
(V
dans
AVPU)
(P
ou
U
dans
AVPU)
(A
dans
AVPU)
Cardio-‐ Rose/bien
Pâle
Gris
Gris
et
marbré
/3
vasculaire
coloré
ou
ou
ou
Coloration
et
TRC≥
3
secondes
TRC
>
4
secondes
TRC
>
5
secondes
et
temps
de
TRC
1
à
2
ou
ou
ou
recoloration
secondes
Tachycardie
Tachycardie
Tachycardie
capillaire
(TRC)
<
20/mn
>
20/mn
>
30/mn
au-‐dessus
de
la
au-‐dessus
de
la
au-‐dessus
de
la
normale
normale
normale
supérieure
supérieure
supérieure
ou
Bradycardie
Respiratoire
Respiration
FR
>
10/mn
FR
>
20/mn
FR
inférieure
/3
Fréquence
et
au-‐dessus
de
la
au-‐dessus
de
la
à
la
limite
normale
respiratoire
FR
normale
normale
normale
ou
(FR)
et
supérieure
supérieure
Tirage
sévère
Saturation
en
Absence
de
ou
ou
ou
oxygène
tirage
Utilisation
Tirage
modéré
Geignements
(SpO₂)
et
modérée
des
ou
ou
Pas
de
muscles
SpO₂
<
90%
SpO₂
<
80%
signes
de
respiratoires
ou
ou
détresse
accessoires
Besoin
en
oxygène
Besoin
en
oxygène
respiratoire
ou
<
3
l/mn
>
3
l/mn
SpO₂
90
à
95%
ou
Cyanose
centrale
Score
total
(Neurologique
+
Cardiovasculaire
+
Respiratoire)
/9
Donner
2
points
supplémentaires
pour
chaque
nébulisation
de
15
minutes
ou
en
cas
de
vomissements
persistants
après
une
intervention
chirurgicale.
Un
seul
critère
dans
chaque
case
suffit
à
donner
les
points
correspondants
54
2.4.
Système
d’alerte
précoce
en
pédiatrie
(SAPP)
Dans
les
projets
MSF
dotés
d’une
capacité
d’hospitalisation
pédiatrique
les
actions
minimales
à
prendre
en
fonction
du
score
SAPP
sont
définies
dans
le
tableau
ci-‐dessous.
Tableau
2.4.2
Actions
minimales
à
prendre
en
fonction
du
score
SAPP
dans
un
projet
pouvant
appliquer
un
SAPP
détaillé
SAPP
détaillé
Score
Couleur
Actions
0-‐2
points
Vert
Pas
d’interventions
additionnelles
Prendre
les
constantes
vitales
selon
le
protocole
du
service,
au
moins
4
fois
par
jour
3
points
Jaune
L’infirmier
doit
informer
son
superviseur.
Le
traitement
médical
doit
être
vérifié.
Constantes
vitales
4
fois
par
jour
(toutes
les
6
heures)
4
points
Jaune
L’infirmier
doit
avertir
son
superviseur
et
le
médecin
traitant.
Le
traitement
médical
doit
être
vérifié.
Les
mesures
des
constantes
vitales
doivent
être
réévaluées.
Constantes
vitales
6
fois
par
jour
(Toutes
les
4
heures)
5
points
Orange
L’infirmier
doit
avertir
son
superviseur
et
le
médecin
traitant.
Le
patient
doit
être
réévalué
cliniquement
ainsi
que
les
prescriptions
médicales
et
les
constantes
vitales.
Constantes
vitales
8
fois
par
jour
(toutes
les
3
heures)
Le
patient
doit
être
transféré
vers
un
service
médicalisé
(ne
doit
pas
rester
en
zone
de
transition)
6
points
Orange
L’infirmier
doit
avertir
son
superviseur
et
le
médecin
traitant
immédiatement.
Le
médecin
doit
réévaluer
le
patient
et
le
traitement.
L’infirmier
doit
réévaluer
les
constantes
vitales.
Le
patient
doit
être
placé
dans
un
service
de
soins
intermédiaires
pédiatriques
dans
un
délai
maximum
de
30
mn.
Réévaluer
l’anamnèse
du
patient
dans
le
service
de
transfert.
Constantes
vitales
12
fois
par
jour
(toutes
les
2
heures)
7
points
Rouge
Le
patient
doit
être
transféré
immédiatement
vers
l’unité
de
soins
intensifs
ou
plus
ou
le
service
d’urgence
dans
un
délai
de
5
à10
mn.
Le
superviseur
et
les
médecins
traitants
sont
informés
du
transfert
après
réception
du
patient
en
soins
intensifs.
Prendre
les
constantes
vitales
avant
et
après
l’admission
au
service
de
soins
intensifs
Maintenir
la
fréquence
de
la
prise
des
constantes
selon
le
protocole
du
service
de
soins
intensifs
(toutes
les
1
à
2
heures)
55
2.
Triage
et
approche
systématique
Dans
les
projets
d’urgence
MSF
les
actions
minimales
à
prendre
en
fonction
du
score
SAPP
sont
simplifiées
comme
définies
dans
le
tableau
ci-‐dessous.
Tableau
2.4.3
Actions
minimales
à
prendre
en
fonction
du
score
SAPP
dans
un
projet
d’urgence
MSF
avec
un
SAPP
simplifié
SAPP
simplifié
Score
Couleur
Actions
0-‐2
points
Vert
Pas
d’interventions
supplémentaires
en
dehors
des
prescriptions
régulières.
Constantes
vitales
au
moins
toutes
les
4
heures
(6
fois
par
jour)
3-‐5
points
Orange
L’infirmier
doit
informer
son
superviseur.
Réévaluer
le
patient
et
le
dossier
:
traitement/dose/administration/
constantes
Constantes
vitales
au
moins
toutes
les
3
heures
(8
fois
par
jour)
6-‐9
points
Rouge
Transfert
du
patient
vers
l’unité
de
soins
intensifs
L’infirmier
doit
informer
son
superviseur.
Évaluation
clinique
du
patient
et
vérification
du
traitement
(dose
et
administration)
Signes
vitaux
au
moins
toutes
les
2
heures
(12
fois
par
jour)
Informer
le
superviseur
si
le
score
SAPP
d’un
enfant
a
augmenté
de
plus
de
3
points
dans
les
dernières
24
heures
Ces actions peuvent être ajustées en fonction du projet et des services existants.
Contacter le référent pédiatrique pour obtenir les différentes feuilles de surveillance SAPP
56
2.4.
Système
d’alerte
précoce
en
pédiatrie
(SAPP)
Tableau 2.4.4 Exemple de SAPP en fonction de l’âge du patient*
*Dans
ce
cas,
le
SAPP/PEWS
est
intégré
à
la
feuille
de
surveillance
du
patient.
Des
exemples
des
différentes
feuilles
de
surveillance
SAPP
pour
les
différentes
tranches
d’âge
se
trouvent
aussi
dans
les
annexes
de
ce
guide
(cf
annexes
A.4).
57
58
59
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Symptômes
Les
symptômes
de
la
rhinopharyngite
sont
les
éternuements,
la
toux,
la
congestion
nasale
et
les
écoulements
(peuvent
être
purulents
jusqu’à
2
semaines
après
le
début
de
l’infection),
le
mal
de
gorge,
les
céphalées,
une
fièvre
peu
élevée,
rarement
des
diarrhées.
Diagnostic
Ausculter la poitrine de l’enfant au stéthoscope si présence de toux ou wheezing
Traitement
60
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
Attention, à ne pas faire dans le cadre du traitement de la rhinopharyngite :
• Pas
d'antibiothérapie,
sauf
si
l’enfant
a
une
pneumonie
ou
une
sinusite
• Pas
de
traitement
antitussif
ou
«
traitement
anti-‐rhinopharyngite
».
Conseiller
aux
parents
de
ne
pas
dépenser
d’argent
inutilement
car
ces
traitements
ne
réduisent
pas
la
durée
des
symptômes.
• Ne
pas
prescrire
de
vitamine
C.
Celle-‐ci
n’est
pas
efficace
contre
les
symptômes
ou
sur
la
durée
du
rhume.
• Ne
pas
prescrire
d’antihistaminiques,
à
moins
qu’il
y
ait
une
notion
d’allergie
dans
les
symptômes/l’anamnèse.
Complications
61
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Pneumonie
La
pneumonie
est
une
inflammation
aiguë
du
poumon,
généralement
causée
par
une
infection.
Dans
les
pays
en
développement,
la
pneumonie
est
non
seulement
plus
prévalente
mais
aussi
plus
sévère.
Elle
est
responsable
de
plus
de
2
millions
de
décès
par
an.
La
pneumonie
est
la
première
cause
de
mortalité
chez
les
enfants
de
moins
de
5
ans
dans
les
pays
à
ressources
limitées.
Étiologie
La
pneumonie
peut
être
causée
par
des
agents
infectieux
et
non
infectieux
(inhalation
d’aliment
ou
d’acide
gastrique,
corps
étranger,
etc.).
La
majorité
des
cas
de
pneumonie
sont
causés
par
des
micro-‐
organismes
(bactéries,
virus,
fongus
et,
occasionnellement,
parasites).
Chez
les
enfants
âgés
de
2
mois
à
5
ans
dans
les
pays
en
développement,
ce
sont
les
infections
bactériennes
qui
sont
le
plus
souvent
en
cause
dans
la
pneumonie.
Principales
étiologies
Autres
étiologies
Étiologies
virales
bactériennes
Symptômes
La
combinaison
de
fièvre,
de
toux
et/ou
de
difficultés
respiratoires
(tachypnée,
augmentation
de
l’effort
respiratoire)
est
suggestive
de
pneumonie.
Les
jeunes
enfants
peuvent
présenter
des
difficultés
à
s’alimenter,
de
l’agitation,
de
la
nervosité,
des
vomissements
et
de
la
diarrhée.
Les
enfants
plus
âgés
peuvent
se
plaindre
d’une
douleur
thoracique
pleurétique
et,
occasionnellement,
de
douleurs
abdominales
(douleur
des
lobes
inférieurs)
et
d’une
rigidité
nucale
(douleur
des
lobes
supérieurs).
62
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
Diagnostic
Le
diagnostic
de
la
pneumonie
peut
être
fait
sur
la
base
des
signes
cliniques
chez
les
enfants
avec
de
la
fièvre
et
des
signes
d’infection,
accompagnés
de
symptômes
de
détresse
respiratoire
lors
de
l’examen
physique.
Tachypnée,
battements
des
ailes
du
nez,
tirages,
crépitants,
geignements
respiratoires,
diminution
du
murmure
vésiculaire
augmentent
la
probabilité
de
pneumonie.
L’absence
de
tachypnée
est
utile
pour
exclure
le
diagnostic
de
pneumonie.
L’absence
des
autres
signes
n’exclut
pas
la
pneumonie.
Lors du diagnostic, il faut différencier la pneumonie simple de la pneumonie sévère.
Pneumonie simple
• Polypnée
:
-‐ Moins
de
50
cycles/mn
chez
l’enfant
de
2
à
11
mois
-‐ 40
cycles/mn
chez
l’enfant
de
1
à
5
ans
• Signes
à
l'auscultation
pulmonaire
(examen
clinique
uniquement
par
un
médecin
ou
un
médecin
assistant)
:
-‐ Diminution
du
murmure
vésiculaire
-‐ Râles
bronchiques
-‐ Craquements
inspiratoires
(aussi
appelés
râles
ou
crépitants)
Si
présence
de
sibilants
→
salbutamol
(donner
2
doses
à
10
minutes
d’intervalle)
Si
tachypnée,
signes
de
lutte
ou
sibilants
s’améliorent
avec
salbutamol
→
faire
le
diagnostic
d’asthme
+/-‐
pneumonie
Pneumonie sévère
63
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Traitement
Mettre en place le traitement antibiotique pour tout enfant ≥ 2 mois avec pneumonie non sévère.
Tableau 3.1.4 Traitement antibiotique de la pneumonie chez les enfants non immunodéprimés
Amoxicilline 35 mg/kg/dose 3x /jour en prise orale (per os ou PO)
64
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
• Garantir
des
apports
hydriques
et
nutritionnels
suffisants
(risque
de
déshydratation
et
d’hypoglycémie)
par
perfusion
continue
dans
les
premières
24
à
48
heures.
Si
l’enfant
est
en
situation
de
malnutrition
aiguë
sévère
(MAS),
administrer
un
petit
volume
de
F75
par
sonde
nasogastrique
(SNG)
• Si
wheezing,
administrer
salbutamol
(cf
protocole
de
l’asthme
chapitre
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites/Asthme)
• Administrer
antibiotiques-‐
cf
ci-‐après
tableau
3.1.5
Traitement
antibiotique
de
la
pneumonie
sévère
chez
les
enfants
>
2
mois
et
<
5ans)
• Ne
pas
donner
de
sirop
antitussif
:
inefficace
• Rechercher
complications
possibles
telles
qu’empyème
et
pneumonie
à
staphylocoque
(cf
chapitres
respectifs
dans
chapitre
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites)
• Demander
radiographie
(si
disponible)
si
l’état
de
l’enfant
ne
s’améliore
pas
après
48
heures
ou
si
suspicion
de
complications.
Pour la surveillance, prendre les constantes vitales en fonction de l’état clinique du patient.
65
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Tableau 3.1.5 Traitement antibiotique de la pneumonie sévère chez les enfants > 2 mois et < 5ans
66
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
Symptômes
Les
enfants
avec
un
empyème
peuvent
préférer
rester
allongés
en
décubitus
latéral
du
côté
de
la
pleurésie
afin
de
diminuer
la
douleur
ressentie.
Réaliser
un
examen
clinique
pour
tout
enfant
au
profil
toxique
avec
un
diagnostic
connu
de
pneumonie
ou
des
signes
de
pneumonie
+
les
signes
suivants
:
Diagnostic
Si possible, faire une radiographie thoracique et une échographie pour le diagnostic positif.
Si
non
disponible,
effectuer
une
ponction
pleurale
pour
une
coloration
de
Gram
si
disponible.
Toujours
penser
à
la
tuberculose.
Traitement
La
prise
en
charge
des
enfants
avec
empyème
requiert
les
actions
suivantes
:
• Hospitalisation
• Approche
ABCDE
pour
stabiliser
le
patient
• Admettre
en
soins
intensifs
• Oxygénothérapie
si
saturation
<
95%
• Test
de
diagnostic
rapide
(TDR)
paludisme
si
zone
d’endémie
et
vérification
du
taux
d’hémoglobine
si
pâleur
présente
• Traitement
de
la
fièvre
pour
améliorer
le
confort
du
patient
• Traitement
des
douleurs
pleurales
si
présentes
67
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Pour la surveillance, contrôler les constantes vitales selon l’état clinique du patient.
ou
*
• Amoxicilline/acide
clavulanique
IV
:
-‐ Nourrisson
1
à
3
mois
:
30
mg/kg/dose
x2
/jour
IV
-‐ Enfant
≥
3
mois
:
30
mg/kg/dose
x3
/jour
IV
Formulation
:
amoxicilline
500
mg/acide
clavulanique
50
mg
ou
amoxicilline
1g/acide
clavulanique
100
mg
Traiter
pendant
un
minimum
de
7
jours
par
IV
et
jusqu’à
obtention
de
l’apyrexie
pendant
3
jours,
et
si
bonne
tolérance
des
traitements
par
voie
orale,
relais
par
amoxicilline/acide
clavulanique
en
prise
orale
50
mg/kg/dose
x2
/jour
pour
un
total
de
10
à
14
jours
de
traitement.
Dans
le
cas
d’un
empyème
important,
le
traitement
antibiotique
est
le
même
mais
le
relais
par
la
voie
orale
se
fait
après
7
jours
d’apyrexie,
et
le
traitement
dure
au
total
3
semaines.
Si SARM confirmé : Clindamycine IV 10 mg/kg/dose x3/jour en IV +/-‐ gentamycine 5 mg/kg x1/jour.
Si
l’amélioration
est
lente
malgré
les
antibiotiques,
envisager
le
diagnostic
de
tuberculose
(voir
guide
MSF
Tuberculose).
Le
traitement
spécifique
d’un
empyème
de
grande
abondance
est
la
pose
d’un
drain
thoracique
ou
tout
au
moins
des
ponctions
répétées
pour
évacuer
le
pus.
Si
un
médecin
est
compétent
pour
réaliser
cette
procédure
et
qu’une
anesthésie/chirurgie
est
possible
→
Préparer
l’enfant
pour
la
pose
du
drain
thoracique
sous
anesthésie
au
bloc
opératoire.
*
Proportion amoxicilline/acide clavulanique 10:1
68
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
S’il
n’y
a
pas
d’anesthésie/chirurgie
possible
mais
que
le
médecin
est
expérimenté
et
autorisé
à
exécuter
ce
geste,
utiliser
la
kétamine
en
IM
pour
la
sédation
(cf
chapitre
7.11
Kétamine)
et
poser
le
drain
thoracique
(cf
chapitre
8.5.
Mise
en
place
d'un
drain
thoracique).
S’il
n’y
a
pas
de
médecin
expérimenté
pour
poser
le
drain
thoracique
et/ou
que
l’enfant
n’est
pas
stable,
répéter
les
ponctions
pleurales
pour
drainer
l’épanchement
(cf
chapitre
8.7.Thoracocentèse).
69
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Le
croup
est
aussi
appelé
laryngo-‐trachéite
ou
laryngo-‐trachéo-‐bronchite
s’il
s’accompagne
d’une
respiration
sifflante.
Il
est
appelé
laryngite
lorsque
l’enrouement
est
le
seul
symptôme,
comme
chez
les
enfants
plus
âgés.
Symptômes
Le croup commence graduellement, en général avec les symptômes d’un rhume (nez qui coule, etc.).
Le lendemain l’enfant développe la fièvre, l’enrouement, la toux aboyante et le stridor.
La
détresse
respiratoire
augmente
à
mesure
que
l’obstruction
des
voies
respiratoires
supérieures
empire.
Une
progression
rapide
et/ou
des
signes
d’implication
des
voies
respiratoires
adjacentes
suggèrent
une
maladie
plus
grave
(l’épiglottite).
• Tachypnée
• Inspiration
prolongée
• Signes
de
gravité
indiquant
un
besoin
en
oxygène
-‐ Stridor
à
l’inspiration
-‐ Agitation
ou
anxiété
marquée
70
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
Le
faux
croup
se
caractérise
par
l’apparition
soudaine
d’un
stridor
à
l’inspiration
le
soir,
sur
une
courte
durée
(quelques
heures)
suivi
par
un
arrêt
soudain
du
symptôme.
Le
faux
croup
se
reproduit
fréquemment
et
s’appelle
en
pays
anglo-‐saxon
le
«croup
allergique».
Diagnostic
Laisser l’enfant choisir la position où il se sent le mieux, souvent assis sur les genoux d’un des parents
Ne pas stresser l’enfant car cela peut empirer son état, lui permettre d’être nourri au sein.
Si l’enfant coopère et peut ouvrir la bouche, examiner l’oropharynx sans utiliser d’abaisse-‐langue.
L’évaluation
de
l’enfant
atteint
de
croup
est
destinée
à
évaluer
la
gravité
et
à
exclure
d’autres
causes
d’obstruction
des
voies
respiratoires
supérieures.
Le
diagnostic
du
croup
est
clinique,
basé
sur
la
présence
d’une
toux
aboyante
et
du
stridor.
Ni
les
radiographies,
ni
les
tests
de
laboratoire
ne
sont
nécessaires
pour
établir
le
diagnostic.
Le
diagnostic
différentiel
du
croup
comprend
d’autres
causes
de
stridor
et/ou
de
détresse
respiratoire
tels
que
l’épiglottite
aiguë,
les
abcès
péri-‐amygdaliens
et
rétro-‐pharyngiens,
l’inhalation
de
corps
étrangers
et
la
diphtérie.
Croup bénin
Le
croup
est
dit
bénin
lorsque
l’enfant
ne
présente
pas
de
signes
de
gravité
et
boit
normalement
et
que
la
SpO₂
>
95%
• Dexaméthasone
PO
→
0,5
mg/kg
x1dose
(dose
maximum
10
mg).
La
préparation
intraveineuse
peut
être
donnée
oralement
mélangée
à
du
sirop
ou
du
jus
de
fruit.
• Traiter
la
fièvre
pour
le
confort
de
l’enfant
71
3. Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
En
cas
de
signes
de
gravité
ou
si
l’enfant
ne
boit
pas
suffisamment
et/ou
si
la
famille
habite
loin
de
l’hôpital,
il
faut
:
• Hospitaliser
l’enfant
• Mener
une
approche
ABCDE
• Prendre
en
charge
le
système
respiratoire
(donner
de
l'oxygène
si
SpO₂
<
95%)
• Traiter
avec
dexaméthasone
(0,5
mg/kg
f
maximum
de
10
mg)
PO
si
l’enfant
peut
boire,
IV
si l’enfant
a
une
IV
pour
réhydratation
ou
IM
si
l’enfant
n’a
pas
d’IV
et
ne
peut
pas
boire.
La
préparation
intraveineuse
peut
être
donnée
oralement
mélangée
à
du
sirop
• Administrer
épinéphrine par un nébuliseur
:
-‐ 0,5 ml/kg par dose de 1 mg/ml (maximum de 5 ml) (voir ci -dessous)
-‐ Si necessaire, ajouter NaCl 0,9% pour obtenir un volume total de 4-5 ml dans le réservoir
-‐ Répéter toutes les 15 à 20 minutes selon les besoins
-‐ Si FC > 200, arrêter l’épinéphrine jusqu’à ce que la tachycardie se calme
• Assurer
une
prise
adéquate
de
liquide
et
de
calories
(risque
de
déshydratation
et
d’hypoglycémie)
• Mesurer
et
noter
les
signes
vitaux
et
la
SpO₂
selon
l’état
clinique
La
trachéite
bactérienne
doit
être
suspectée
si
l’état
de
l’enfant
s’aggrave
considérablement,
s’il
développe
une
forte
fièvre,
s’il
se
produit
une
détérioration
de
l’état
général,
une
détresse
respiratoire
accrue
suite
à
une
obstruction
trachéale
due
à
des
secrétions
purulentes
(le
pus
s’écoule
souvent
par
la
bouche,
le
nez
ou
les
deux).
La
trachéite
bactérienne
se
traite
avec
de
la
ceftriaxone
75
mg/kg
1x
/jour
IV
ou
IM
pendant
3
à
7
jours
selon
la
gravité.
L’épiglottite,
qui
peut
également
causer
un
stridor
à
l’inspiration,
se
distingue
du
croup
par
l’absence
de
toux
aboyante
et
la
présence
d’une
anxiété
disproportionnée
par
rapport
au
degré
de
détresse
respiratoire.
Elle
se
caractérise
par
l’apparition
rapide
des
symptômes.
L’enfant
est
très
fébrile,
pâle
et
présente
une
aggravation
majeure
de
l’état
général.
En
raison
de
l’œdème
de
l’épiglotte,
l’enfant
peut
présenter
une
dysphagie
et
une
hyper
sialorrhée.
Ne
pas
lui
demander
de
se
coucher
ou
l’y
forcer.
Ne
pas
contrarier
l’enfant.
Ne
pas
examiner
l’oropharynx
ou
aspirer.
C’est
un
état
qui
met
sa
vie
en
danger.
Traiter
par
la
ceftriaxone
et
appeler
si
possible
un
anesthésiste
pour
intubation
ou
cricothyroïdotomie.
72
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
73
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Bronchiolite
La
bronchiolite
est
une
infection
des
voies
respiratoires
basses,
commune
chez
les
enfants
de
moins
de
12
mois
(et
présente
jusqu’à
2
ans).
Elle
est
caractérisée
par
une
inflammation
aiguë
et
un
œdème
des
voies
respiratoires
de
petit
calibre
(bronchioles).Elle
entraine
l’augmentation
de
la
production
de
mucus
et
un
bronchospasme.
Il
s’agit
d’une
infection
saisonnière,
et
un
nombre
important
de
patients
peuvent
donc
se
présenter
à
la
même
période.
Le
plus
souvent,
la
bronchiolite
est
une
pathologie
virale
(dans
plus
de
70%
des
cas),
causée
par
le
virus
respiratoire
syncitial
(VRS).
Symptômes
La
bronchiolite
débute
par
une
rhinite
(sécrétions
claires),
une
diminution
de
l’appétit,
de
la
fièvre,
suivies
par
l’apparition
d’une
tachypnée,
d’épisodes
d’apnée,
une
détresse
respiratoire,
une
irritabilité,
un
wheezing
et
des
crépitants,
jusqu’à
l’épuisement
respiratoire,
ainsi
que
des
silences
lors
de
l’auscultation
thoracique
(signe
de
sévérité
indiquant
l’absence
de
circulation
d’air).
Les
symptômes
atteignent
leur
paroxysme
au
2ème
ou
3ème
jour
de
la
maladie
et
disparaissent
en
7
à
10
jours.
La
toux
peut
persister
pendant
plusieurs
semaines.
Les
facteurs
de
risque
sont
la
prématurité,
les
cardiopathies
congénitales,
les
affections
neurologiques.
La
forme
sévère
de
la
maladie
est
caractérisée
par
l’irritabilité
ou
la
léthargie,
la
détresse
respiratoire
(utilisation
des
muscles
accessoires
de
la
respiration
et
tirage
intercostal
et
susternal),
une
incapacité
à
s’alimenter,
une
saturation
en
oxygène
<
90%
ou
encore
la
présence
d’apnées
prolongées.
Traitement
• Si
forme
sévère
ou
si
jeune
nourrisson
→
Hospitalisation
et
surveillance
rapprochée
• Positionner
le
patient
en
proclive
à
30
degrés
• SpO₂
→
Oxygène
si
besoin,
avec
lunettes
nasales,
et
maintenir
SpO₂
>
92%,
particulièrement
en
cas
de
fièvre,
d’hémoglobinopathie
connue
ou
si
augmentation
de
l’effort
respiratoire
• Proposer
des
apports
hydriques
suffisants
→
La
mise
en
place
d’une
perfusion
IV
peut
être
nécessaire
si
les
apports
diminuent
trop
(à
cause
des
pertes
liées
à
la
fièvre
et
à
la
tachypnée).
Cependant,
ces
apports
en
perfusion
doivent
être
contrôlés
et
limités
à
⅔de
la
perfusion
d’entretien
classique
(si
pas
de
pompe
à
perfusion
disponible,
envisager
une
administration
intermittente).
• Le
premier
jour,
en
cas
de
forme
sévère,
envisager
de
suspendre
l’alimentation
orale
pour
diminuer
le
risque
d’inhalation.
Proposer
ensuite
des
repas
fractionnés
fréquents
et
installer
l’enfant
en
proclive
à
30
degrés
ou
sur
les
genoux
de
la
mère
pendant
et
après
les
repas
• Passer
de
l’alimentation
par
sonde
nasogastrique
(SNG)
à
la
voie
orale
dès
que
possible
74
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
• Désobstruction
rhinopharyngée
par
irrigation
nasale
douce
ou
aspiration
oropharyngée
avec
précaution
si
nécessaire
(pas
de
manière
systématique).
Toujours
avant
les
repas.
Inhalation
avec
NaCl
0,9%
(nébuliseur)
selon
les
besoins
(à
ne
pas
prescrire
de
manière
systématique)
• Ne
pas
prescrire
de
corticoïdes
• Ne
pas
prescrire
d'antibiothérapie
de
façon
systématique
(voir
ci-‐dessous
les
conditions
du
traitement
antibiotique)
• Le
salbutamol
n’est
pas
recommandé
systématiquement.
Il
peut
être
administré
chez
l’enfant
avec
une
forme
grave
de
bronchiolite.
Arrêter
immédiatement
si
cela
ne
semble
pas
efficace.
• En
raison
du
risque
élevé
d’apnée,
particulièrement
chez
les
nourrissons
les
plus
jeunes
et
gravement
malades,
une
surveillance
continue
ou
très
rapprochée
est
essentielle
(SpO₂,
FR,
FC).
Utiliser
un
moniteur
de
surveillance
d’apnée
si
disponible
L’antibiothérapie
ne
doit
être
utilisée
qu’en
cas
de
suspicion
de
surinfection
bactérienne
secondaire
ou
de
co-‐infection.
On
doit
l’envisager
dans
le
cadre
suivant
:
Complications
• Surinfection
bactérienne
• Épuisement
respiratoire
• Éventuelle
séquelle
→
Bronchiectasies
75
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Asthme
L’asthme
est
une
pathologie
chronique
inflammatoire
caractérisée
par
:
• Des
symptômes
de
toux,
un
wheezing
(respiration
sifflante),
une
dyspnée,
une
oppression
thoracique
• Une
constriction
des
voies
aériennes
partiellement
ou
complètement
réversible
grâce
au
traitement
(salbutamol)
Ces symptômes sont dus à une obstruction du passage de l’air, liée à :
• La
réduction
du
calibre
des
voies
aériennes,
entrainée
par
la
constriction
des
muscles
lisses
• La
présence
de
bouchons
muqueux
dans
les
voies
aériennes
• L'épaississement
des
parois
bronchiques
lié
à
l’inflammation
Symptômes
• Une
augmentation
du
diamètre
antéro-‐postérieur
du
thorax,
causée
par
la
rétention
d’air
dans
les
poumons
Illustration 3.1.1 Augmentation du diamètre antéro-‐postal du thorax lors de la crise d’asthme
Diagnostic
L’asthme peut être diagnostiqué au vue de l’anamnèse, l’examen physique ou par la spirométrie.
76
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
Anamnèse :
Le
début
brutal
du
wheezing
et/ou
des
symptômes,
associé
à
la
présence
de
facteurs
externes
(fumée,
animaux,
etc.)
ou
encore
un
déclenchement
lors
d’une
activité
physique
sont
évocateurs
de
l’asthme.
Sibilants
et/ou
détresse
respiratoire
qui
s’améliorent
avec
salbutamol,
avec
ou
sans
:
• Polypnée
• Tirage
intercostal
ou
sus-‐sternal
Attention : La respiration sifflante (wheezing) peut également être le signes de :
• Bronchiolite
(<
2
ans,
causée
par
une
infection
virale,
ne
répond
pas
au
salbutamol)
• Trachéite
bactérienne
(plutôt
un
stridor
inspiratoire
qu’un
wheezing
expiratoire)
• Inhalation
d’un
corps
étranger
(d'après
l'historique
ou
radio
du
thorax)
• Cardiopathies,
anomalies
congénitales,
reflux
gastro-‐œsophagien
L’évaluation de la gravité de la crise d’asthme se fait en relevant les signes suivants :
Tableau 3.1.8 Évaluation de la gravité de la crise d’asthme
Traitement
(Cf algorithme 3.1.2 Traitement de la crise d’asthme aiguë en fin du chapitre)
Pour son confort, le patient doit être en position demi-‐assise.
Le traitement est fonction de la gravité de la crise d’asthme.
Crise légère/modérée
• Traiter
avec
salbutamol
4
bouffées
avec
une
chambre
d’inhalation
(cf
paragraphe
Utilisation
de
la
chambre
d’inhalation
pour
le
traitement
de
l’asthme
chez
les
enfants
ci-‐après)
→
Une
fois
puis
réévaluer
après
20mn
77
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Si la réponse est mauvaise → Répéter toutes les 20 minutes pendant 1 heure.
• Prednisolone
cp
2
mg/kg/jour
le
premier
jour
ou
dexamethasone
0.5
mg/kg
1
x/jour
PO
(même
efficacité
PO
et
IV
ou
IM)
→
Pendant
1
à
3
jours
Crise sévère
• Oxygène
(si
saturation
<
93%)
→
Oxygénothérapie
lorsque
disponible,
avec
un
masque
facial
avec
nébuliseur
branché
sur
l'oxygène
(6
à
8
l/mn)
ou
un
nébuliseur
électrique
et
lunette
nasale
à
oxygène
• Salbutamol
4
bouffées
(si
>
10kg
→
6-‐8
bouffées)
en
chambre
d’inhalation
toutes
les
20
minutes
comme
ci-‐dessus,
ou
de
préférence
:
Nébulisation
:
*
Enfant
<
5ans
→
1ml
=
2
mg
de
la
solution
pour
nébulisation
(5
mg
dans
2,5
ml)
;
Enfants
>
5
ans
→
2,5ml
=
5
mg
–
si
possible
nébulisation
continue
(branchée
sur
l’O₂)
• Ajouter
bromure
d’ipratropium
dans
la
même
solution
pour
nébulisation
que
celle
pour
le
salbutamol
:
Enfant
<
5
ans:
1
ml
=
0,25
mg
(1
flacon
de
solution
pour
inhalation
de
0,25
mg/1ml)
Enfant
>
5
ans:
2
ml
=
0,5
mg
(2
flacons)
Répéter
jusqu’à
3
fois,
conjointement
avec
l’inhalation
de
salbutamol
• Dexaméthasone
→
0,5
mg/kg/jour
IV,
une
fois
par
jour
en
une
prise
pendant
au
moins
3
jours.
Remplacer
par
prednisolone
cp
2
mg/kg/jour
à
partir
de
J2
si
possible
–
3
à
10
jours
max.
• Si
aggravation
ou
absence
d’amélioration
le
pronostic
vital
est
engagé
→
Admettre
en
soins
intensifs
et
consulter
le
personnel
médical
plus
expérimenté
(cf
ci-‐après)
Si
pas
d’amélioration
de
la
crise
d’asthme
sévère
après
la
mise
en
place
du
traitement
décrit
ci-‐
dessus,
ou
si
la
crise
engage
le
pronostic
vital
(épuisement,
somnolence
ou
saturation
en
oxygène
<
90%)
→
Continuer
le
traitement
ci-‐dessus
et
ajouter
:
• Sulfate
de
magnésium
40
mg/kg
sur
20
minutes
(à
la
seringue
électrique,
dilué
dans
du
NaCl
0,9%).
Surveillance
continue
(avec
surveillance
de
la
pression
artérielle
–PA-‐
car
risque
d’hypotension).
Si
impossible,
surveiller
les
constantes
vitales,
la
PA
et
l'état
neurologique
toutes
les
10
minutes
pendant
au
moins
1
heure.
En
cas
d’hypotension,
administrer
des
bolus
de
solutés
supplémentaires
(RL
10
mg/kg)
sur
20
minutes
• Si
pas
d’amélioration
après
20
minutes
:
Épinéphrine
0,01
mg/kg
IM
• Observer
pendant
2
heures
après
stabilisation
Lorsque la phase aiguë est passée, débuter le traitement de fond (cf ci-‐après).
*
Noter
que
la
solution
de
salbutamol
pour
inhalation
n’est
pas
la
même
que
la
solution
injectable
→
Ne
pas
injecter
la
solution
pour
inhalation
78
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
Considérations générales
En
dehors
des
crises
d’asthme,
afin
de
déterminer
l’approche
à
long
terme
du
traitement
de
l’asthme,
il
vous
faut
évaluer
la
gravité
de
l’asthme
selon
la
classification
suivante
:
Persistant
Intermittent
Léger
Modéré
Sévère
Symptômes
≤
2
>2
jours/semaine
Quotidiens
Continus
au
cours
de
jours/semaine
mais
pas
quotidiens
la
journée
Une
fois
la
prise
en
charge
de
la
crise
d’asthme
aiguë
effectuée
et
après
évaluation
de
la
gravité
de
l’asthme,
déterminer
le
traitement
de
fond
grâce
à
l’approche
par
étapes
suivante
:
79
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Éducation
80
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
-‐ Secouer
vigoureusement
la
chambre
d’inhalation
avant
la
première
bouffée
puis
entre
chaque
bouffée.
Si
l’enfant
est
agité,
secouer
vigoureusement
seulement
avant
la
première
bouffée
est
suffisant.
-‐ S’assurer
que
les
inhalations
soient
administrées
en
temps
voulu
• Surveiller
les
constants
vitales
toutes
les
4
heures
jusqu’à
la
stabilisation,
puis
4x
/jour
• Commencer
l’éducation
sur
l’asthme
immédiatement
en
abordant
:
-‐ Les
signes
et
les
symptômes
-‐ Les
facteurs
déclenchants
potentiels
tels
que
la
poussière,
le
froid,
la
fumée
-‐ Le
traitement
utilisé
à
l’hôpital
et
à
suivre
à
la
maison
• Expliquer
le
plan
d’action
à
suivre
en
cas
de
crise
d’asthme
à
domicile
• Fournir
une
chambre
d’inhalation
et
les
aérosols
appropriés
pour
l’enfant
à
sa
sortie
et
donner
un
rendez-‐vous
pour
une
consultation
de
suivi
si
possible/nécessaire
Utilisation de la chambre d’inhalation pour le traitement de l’asthme chez les enfants
Une
chambre
d’inhalation
est
un
tube
ou
un
ballon
aux
extrémités
ouvertes,
doté
d’un
volume
suffisant
pour
permettre
:
L’utilisation
d’une
chambre
d’inhalation
est
recommandée
chez
tous
les
enfants,
excepté
ceux
qui
présentent
une
détresse
respiratoire
sévère
chez
qui
un
nébuliseur
est
approprié.
Une
chambre
d’inhalation
avec
un
masque
facial
est
recommandée
chez
les
enfants
les
plus
jeunes,
particulièrement
en
dessous
de
3
ans.
81
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
→
Utiliser
de
préférence
un
aérosol
doseur
avec
chambre
d’inhalation
pour
administrer
des
bronchodilatateurs
aux
nourrissons
et
aux
enfants
souffrant
d’asthme
aiguë
à
domicile,
ainsi
qu’au
service
des
urgences
et
à
l’hôpital,
excepté
en
cas
de
détresse
respiratoire
sévère.
La moins chère
La
chambre
d’inhalation
la
moins
chère
consiste
en
une
bouteille
en
plastique
de
soda
ou
un
flacon
de
perfusion
de
500
ml
modifié
–
À
utiliser
si
aucun
équipement
commercial
n’est
disponible.
Pour
la
fabriquer
:
• Couper
la
base
de
la
bouteille
et
scotcher
les
bords
pour
lisser
leur
surface
qui
pourrait
être
tranchante
• Adapter
le
spray
de
salbutamol
au
goulot
de
la
bouteille
avec
du
scotch
• Avant
l’utilisation,
charger
la
chambre
avec
2
bouffées
de
salbutamol
ou
de
corticoïdes
inhalés.
Les
chambres
d’inhalation
en
plastique
ont
des
charges
électrostatiques
qui
attirent
les
particules
et
réduisent
significativement
le
passage
du
médicament
vers
les
poumons.
Pour
limiter
cet
inconvénient,
il
faut
:
• Laver
la
chambre
avec
1
goutte
de
liquide
vaisselle
diluée
dans
1
litre
d’eau
afin
de
réduire
la
charge
électrostatique
à
l’intérieur
de
celle-‐ci.
Ne
pas
rincer
et
laisser
sécher
à
l’air
libre
• Ne
pas
rincer
avant
l’utilisation
• Cette
méthode
améliore
le
passage
du
médicament.
82
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
Le Vortex
Les
chambres
d’inhalation
et
masque
facial
pour
enfant
réutilisables
à
usage
individuel
sont
disponibles
dans
les
programmes
MSF-‐OCB
Illustration 3.1.6 Chambre d’inhalation et masque facial enfant réutilisable à usage individuel)
Utilisation
du
débitmètre
de
pointe
(ou
peak
flow)
pour
l’évaluation
du
débit
expiratoire
de
pointe
(DEP)
Pour
évaluer
la
gravité
de
l’asthme
et
pour
le
suivi
de
l’enfant
(en
général
>
5
ans)
lors
de
l’hospitalisation
et
au
cours
des
visites
de
suivi
ambulatoire,
évaluer
le
débit
expiratoire
de
pointe
(DEP)
à
l’aide
d’un
débitmètre
de
pointe
ou
peak
flow.
Expliquer
à
l’enfant
la
procédure
suivante
:
83
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Vert (80 à 100% de la normale pour âge/la taille) → Notifier « Normal ».
Jaune
(50
à
80
%
de
la
normale
pour
âge/la
taille)
→
Notifier
«
Attention
».
Prendre
en
charge
l’épisode
aigu
avec
le
salbutamol
et
évaluer
la
réponse
de
l’enfant.
Rouge
(en
dessous
de
50%
de
la
normale
pour
âge/la
taille)
→
Urgence
médicale.
Débuter
traitement
par
salbutamol
immédiatement
et
évaluer
la
nécessité
d'une
hospitalisation.
84
2
Exacerbation
aiguë
de
l’asthme
Non Oui
85
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Sinusite
La
sinusite
aiguë
est
une
infection
bactérienne
aiguë
des
sinus,
habituellement
consécutive
à
une
infection
des
voies
respiratoires
supérieures
(IRA)
ou
à
un
rhume.
Si
les
sinus
frontaux
sont
présents
dès
la
naissance
et
continuent
à
se
développer,
les
sinus
sphénoïdaux
ne
se
développent
pas
avant
l’âge
de
7
ans.
Les
sinus
maxillaires
se
développent,
eux,
au
cours
de
l'adolescence.
Frontaux
Éthmoïde
Maxillaire
Étiologies
Les
bactéries
en
cause
dans
la
sinusite
sont
Streptococcus
pneumoniae,
Haemophilus
influenza
et
Moraxella
catarrhalis
Symptômes
Dans
le
cas
de
la
sinusite
chronique
→
Sinusite
de
durée
>
90
jours
avec
persistance
des
symptômes
(toux,
rhinorrhée,
obstruction
nasale)
• Toux,
irritation
de
la
gorge,
symptomatologie
nasale
(congestion
ou
écoulement
purulent),
fièvre,
céphalées,
douleur
et
œdème
facial
(peu
commun
chez
les
enfants),
halitose
(mauvaise
haleine).
Envisager
également
la
présence
d’un
corps
étranger
dans
le
nez
chez
un
enfant
avec
halitose)
• Une
hypersensibilité
des
sinus
(rare
chez
les
jeunes
enfants)
et
douleurs
dentaires
→
Évaluer
en
percutant
les
molaires
supérieures
ou
les
sinus
frontal
ou
maxillaire
avec
un
doigt
86
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
Diagnostic
Il
est
avant
tout
clinique
et
basé
sur
l’anamnèse
et
l’examen
clinique.
Traitement
Pour
la
sinusite
sans
complication
le
traitement
ambulatoire
consiste
en
:
*
• Amoxicilline/acide
clavulanique
(7:1
ou
8:1)
PO
50
mg/kg/dose
2x/jour
pendant
5
à
7
jours
Pour
la
sinusite
avec
complications
ou
profil
toxique
→
Traitement
hospitalier
selon
les
modalités
suivantes
:
• Admettre
à
l’hôpital
si
présence
de
complications
ou
si
le
patient
apparait
sévèrement
malade
*
• Amoxicilline/acide
clavulanique
IV
50
mg/kg/dose
3x/jour
ou
ceftriaxone
IV/IM
50
mg/kg/jour
2x
/jour
(max
2
g)
• Traiter
jusqu’à
ce
que
l’enfant
puisse
boire
et
passer
à
amoxicilline/acide
clavulanique
(7:1
ou
8:1)
pour
un
total
de
5
à
7
jours
de
traitement
• Traitement
symptomatique
→
Désobstruction
rhinopharyngée
au
sérum
physiologique,
avec
antalgiques
et
antipyrétiques
Complications
La
sinusite
peut
entrainer
les
complications
suivantes
:
• Cellulite
péri-‐orbitale
et
orbitale
→
Œdème
et
rougeur
des
paupières/de
la
zone
périorbitaire,
proptose
(exophtalmie)
ou
limitation
des
mouvements
oculaires.
Peut
entrainer
une
perte
de
la
vision.
• Méningite
• Abcès
intracrânien
→
Céphalées,
photophobie,
vomissements,
altération
de
la
conscience
+/-‐
déficits
neurologiques
focaux
• Sepsis
• Ostéomyélite
de
l’os
frontal
→Aassociée
à
un
abcès
péri-‐orbital
(œdème
et
douleur
du
front
ou
du
cuir
chevelu,
photophobie,
fièvre,
vomissements,
léthargie)
Certains éléments sont des facteurs de risque d’une forme sévère de la maladie :
• VIH
• Malnutrition
• Autres
causes
d’immunodépression
*
Dose
calculée
sur
la
composante
amoxicilline
*
87
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Coqueluche
La
coqueluche
est
une
affection
respiratoire
aiguë,
hautement
contagieuse,
due
à
Bortadella
pertussis.
Elle
présente
une
mortalité
élevée
chez
les
nourrissons.
La
période
d’incubation
de
B.
pertussis
est
typiquement
de
7
à
10
jours.
La
transmission
se
fait
par
la
toux
ou
des
mains
contaminées
mis
à
la
bouche.
Le
risque
de
transmission
est
le
plus
élevé
durant
la
phase
catarrhale
et
les
patients
atteints
de
coqueluche
sont
considérés
comme
contagieux
jusqu’à
ce
qu’ils
aient
reçu
un
traitement
antibiotique
approprié
pendant
cinq
jours.
La
coqueluche
est
évitable
par
la
vaccination
et
est
inclue
dans
tous
les
calendriers
vaccinaux
dans
le
monde.
Symptômes
Le
tableau
clinique
classique
de
la
coqueluche
comprend
une
toux
quinteuse,
avec
une
reprise
inspiratoire
ample
et
bruyante
(appelée
«
chant
du
coq
»
qui
a
donné
son
nom
à
la
maladie)
et
des
vomissements
induits
par
les
quintes.
La
coqueluche
évolue
classiquement
en
trois
phases
:
Diagnostic
Le diagnostic de la coqueluche est basé sur l’anamnèse et l’examen clinique.
88
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
Traitement
L’enfant
doit
être
hospitalisé
si
les
éléments
suivants
sont
présents
:
À
l’hôpital,
le
patient
doit
être
isolé
et
le
personnel
doit
suivre
des
mesures
de
contrôle
des
infections
strictes
et
élevées
(masque,
blouse,
chambre
séparée,
pas
de
visite)-‐
cf
document
OMS
Aide-‐Mémoire
octobre
2007
Contrôle
des
infections
dans
les
structures
de
santé.
Traitement
antibiotique
Une
antibiothérapie
peut
réduire
la
durée
des
symptômes
et
diminuer
le
risque
de
transmission
de
la
maladie
aux
personnes
en
contact
avec
le
patient.
Dans
ce
cas
:
Traitement symptomatique
89
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
La
plupart
des
enfants
continuent
à
avoir
des
quintes
de
toux
après
la
sortie
de
l’hôpital.
Les
critères
minimaux
pour
la
sortie
de
l’hôpital
sont
:
• L’absence
d’apnée
dans
les
48
heures
précédentes,
pas
d'oxygénothérapie
dans
les
48
heures
• Le
nourrisson
tolère
les
épisodes
de
toux
sans
hypoxie
et/ou
bradycardie.
• Le
nourrisson
peut
s’alimenter
de
manière
suffisante
pour
reprendre
du
poids.
• Les
parents
peuvent
prendre
soin
de
l’enfant
à
la
maison
et
ne
sont
pas
inquiets
sur
son
état.
Envisager
une
supplémentation
nutritionnelle
pendant
quelques
semaines
après
la
sortie,
particulièrement
si
il
y
a
eu
perte
de
poids
pendant
l’hospitalisation.
Complications
Les
complications
les
plus
fréquentes
chez
les
jeunes
enfants
et
au
cours
de
la
phase
paroxystique
sont
:
• Les
apnées
(cause
fréquente
de
décès
chez
les
nourrissons),
la
pneumonie
sévère,
la
perte
de
poids
importante
liée
aux
difficultés
alimentaires
• D’autres
complications
possibles
incluent
les
crises
convulsives,
une
encéphalopathie,
des
difficultés
à
dormir
ou
encore
pneumothorax,
épistaxis,
hémorragie
subconjonctivale,
hématome
sous-‐dural,
prolapsus
rectal,
incontinence
urinaire,
et
fractures
costales.
90
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
Otite
moyenne
L’otite
moyenne
aiguë
(OMA)
est
une
inflammation
de
l’oreille
moyenne
d'une
durée
brève.
Une
infection
virale
des
voies
respiratoires
supérieures
est
le
facteur
prédisposant
le
plus
commun
pour
le
développement
d’une
OMA.
Les
principaux
germes
responsables
de
l’OMA
sont
Streptococcus
pneumoniae,
Staphylococcus
aureus,
Haemophilus
influenzae
et
Micrococcus
catarrhalis.
Symptômes
Les
enfants
atteints
d’une
OMA,
particulièrement
les
nourrissons,
peuvent
présenter
des
symptômes
non
spécifiques
(tels
que
fièvre,
irritabilité,
céphalées,
anorexie,
vomissements
et
diarrhée).
Les
signes
spécifiques
ou
complications/séquelles
de
l’OMA
sont
l’otalgie,
l’otorrhée,
un
tympan
bombé,
une
hypoacousie,
des
vertiges,
un
nystagmus,
des
acouphènes
ou
encore
la
présence
d’un
œdème
autour
de
l’oreille
et
une
paralysie
faciale.
Diagnostic
Le
diagnostic
de
l’OMA
est
basé
sur
l’historique
des
symptômes
(otalgie,
l’enfant
tire
sur
son
oreille)
et
la
mise
en
évidence
d’une
inflammation
de
l’oreille
moyenne
(érythème
et
bombement
de
la
membrane
tympanique)
ainsi
que
d’un
épanchement
de
l’oreille
moyenne
à
l’examen
à
l’otoscope.
Traitement
La prise en charge d’une OMA se fait selon les modalités suivantes :
• Antibiothérapie
:
Amoxicilline
45
à
50
mg/kg/dose
2x
/jour
PO
x
5
jours.
→
Si
le
patient
a
toujours
de
la
fièvre
et
une
otalgie
après
48
heures,
arrêter
l’amoxicilline
et
prescrire
amoxicilline/acide
clavulanique
PO
(7:1
ou
8:1)
50
mg/kg/dose
x2
doses
/jour
pendant
5
jours.
→
Si
allergie
à
la
pénicilline,
donner
azithromycine
10mg/dose
PO
1x
/jour
x3
jours.
• L’irrigation
de
l’oreille
et
le
recours
aux
gouttes
auriculaires
sont
contre-‐indiquées.
Essuyer
l’écoulement
avec
un
coton,
une
compresse
ou
un
mouchoir
propre
• Traiter
la
fièvre
pour
améliorer
le
confort
de
l’enfant
• Traiter
la
douleur
avec
du
paracétamol
ou
de
l’ibuprofène
• Conseiller
des
apports
hydriques
et
nutritionnels
suffisants
à
domicile
91
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Complications
Les
complications
de
l’OMA
sont
l’otite
moyenne
chronique
suppurée,
la
méningite,
la
mastoïdite,
l’abcès
cérébral.
Secondaire
à
un
épisode
initial
d’otite
moyenne
aiguë,
l’OMCS
est
caractérisée
par
la
persistance
(≥
14
jours)
d'un
écoulement
de
l’oreille
moyenne
à
travers
une
perforation
tympanique.
La
malnutrition,
le
VIH
ou
la
tuberculose
sont
des
facteurs
de
risque
de
l’otite
moyenne
chronique
suppurée.
• Traiter
à
domicile
si
l’enfant
ne
présente
pas
de
signe
de
gravité
ou
d’autres
complications.
• Irriguer
et
nettoyer
l’oreille
3x
/jour
• Traiter
avec
ciprofloxacine
en
gouttes
auriculaires
(0,3%)→
Enfant
>
1
an
;
2
à
3
gouttes
dans
l’oreille
affectée
2x
/jour
2
à
4
semaines
au
total.
Prescrire
initialement
pour
2
semaines
et
demander
aux
parents
de
revenir
en
consultation
pour
prescrire
les
2
semaines
suivantes.
• L’antibiothérapie
orale
n’améliore
pas
l’évolution.
• Si
l’enfant
ne
répond
pas
à
la
ciprofloxacine
en
gouttes
auriculaires
au-‐delà
de
30
jours,
envisager
une
tuberculose
et
réévaluer.
Mastoïdite
La
mastoïdite
aiguë
est
une
complication
de
l’otite
moyenne
aiguë
dans
laquelle
un
écoulement
purulent
s’accumule
dans
les
cavités
mastoïdiennes.
L’otite
entraine
une
mastoïdite
via
une
propagation
contiguë
ou
hématogène.
Symptômes
Les
caractéristiques
cliniques
de
la
mastoïdite
montrent
des
anomalies
rétro-‐auriculaires
(sensibilité,
érythème,
gonflement,
pustule,
masse
et
décollement
du
pavillon
de
l'oreille).
La
plupart
des
patients
présentent
également
une
fièvre
et
une
otalgie.
92
3.1.
Problèmes
respiratoires
et
otites
Diagnostic
Le
diagnostic
est
clinique.
Traitement
• Hospitaliser
• Traiter
par
antibiotique
IV
pendant
au
moins
7
à
10
jours
avec
:
-‐ Ceftriaxone
IV
75
mg/kg/dose
x1
/jour
*
-‐ Plus
clindamycine
IV
10
mg/kg/dose
x3
/jour
-‐
Si
suspicion
élevée
de
Pseudomonas
→
Ajouter
ciprofloxacine
PO
15
mg/kg/dose
x2
/jour
-‐ Passer
à
l’antibiothérapie
orale
lorsque
l’amélioration
est
évidente
pour
compléter
4
semaines
de
traitement
avec
:
Amoxicilline/acide
clavulanique
PO
(7:1
ou
8:1)
50
mg/kg/dose
x
2
doses
/jour
Plus
clindamycine
PO
10
mg/kg/dose
x3
/jour
Si
Pseudomonas
→
Ajouter
également
ciprofloxacine
PO
15
mg/kg/dose
2
x/jour
• Nettoyer
le
canal
auriculaire
(cf
ci-‐dessus
traitement
OMA)
• Traiter
la
douleur
et
la
fièvre
• Référer
à
un
spécialiste
ORL
si
possible
→
Contacter
le
référent
médical
*
Si non disponible, ajouter cloxacilline (IV) 50 mg/kg/dose 4x/jour pour couvrir le Staphylocoque (non SARM)
93
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
3.2.
Chocs
L’enfant
est
en
état
de
choc
si
présence
de
>
3
des
4
signes
suivants
:
• Extrémités
froides
• Tachycardie
(cf
chapitre
1.1.
Signes
vitaux
pédiatriques)
• Temps
de
recoloration
capillaire
>
2
secondes
• Pouls
faible
ou
absent
94
3.2
Chocs
95
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
L’identification
rapide
du
sepsis
et
sa
prise
en
charge
avec
de
l’oxygène,
des
perfusions,
une
antibiothérapie
améliorent
le
pronostic.
Les
antibiotiques
doivent
être
choisis
judicieusement
selon
l'étiologie
présumée
du
sepsis.
Dans
le
cas
d'un
choc
septique,
les
amines
peuvent
être
ajoutées
pour
améliorer
encore
le
pronostic.
Cependant,
elles
ne
doivent
être
utilisées
que
dans
des
contextes
où
du
matériel
approprié
est
disponible
(pousse
seringue
électrique)
et
le
personnel
formé
et
qualifié
pour
leur
utilisation.
Avant
d'intégrer
un
protocole
qui
utilise
l'adrénaline
dans
un
projet,
demander
la
validation
du
référent
médical.
→
Cf
le
protocole
spécifique
pour
la
prise
en
charge
du
choc
septique
avec
l’utilisation
de
l’adrénaline
dans
le
paragraphe
Traitement
de
ce
chapitre.
Étiologie
96
3.2
Chocs
Symptômes
Le
sepsis
peut
être
diagnostiqué
chez
un
enfant
gravement
malade
présentant
un
syndrome
de
réponse
inflammatoire
systémique
(SIRS)
et
une
suspicion
d'infection.
• Une
fièvre
ou
une
hypothermie
(T>
38,5°
C
ou
<36°
C)
ou
(si
laboratoire
disponible)
un
taux
de
leucocytes
élevé
• Et
une
tachycardie
ou
une
bradycardie
(chez
les
enfants
<
1
an)
ou
une
tachypnée
Un
diagnostic
présomptif
de
sepsis
sur
les
terrains
MSF
peut
être
fait
sur
la
base
de
la
présentation
clinique
de
fièvre
ou
d’hypothermie
chez
un
enfant
gravement
malade/prostré
(car
dans
ce
cas
il
y
a
toujours
une
suspicion
d'infection).
Examen clinique
L’examen clinique pour rechercher les symptômes du sepsis s’attache aux éléments suivants :
Diagnostic
L’évaluation du sepsis repose sur une évaluation clinique et des examens biologiques.
Évaluation clinique
97
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Examens biologiques
• Hémoglobine ou NFS (numération de formule sanguine), glycémie, TDR du paludisme
• Ponction
lombaire
si
aucune
contre-‐indication
et
si
l’enfant
est
stabilisé
• Ionogramme
sanguin,
urée,
créatinine
• Hémocultures
• Lactates
sanguins,
PH
• Extrémités
froides
• Tachycardie
• TRC
>
2
secondes
• Pouls
filants
ou
absents
Traitement
Cf
algorithme
3.2.1
Traitement
du
choc
septique
sans
amines
et
algorithme
3.2.2
Traitement
du
choc
septique
avec
amines
en
fin
de
ce
chapitre
Le traitement du sepsis et du choc septique exige les mesures suivantes :
98
3.2
Chocs
• Mesure
de
l’hémoglobine,
si
Hb
<
4
g/dl
ou
4
à
6
g/dl
associée
à
un
choc
ou
à
une
détresse
respiratoire
→
Commande
de
sang
(cf
Anémie
dans
chapitre
3.7
Maladies
du
sang
et
chapitre
8.1
Transfusion)
-‐
Ne
pas
donner
de
bolus
de
solutés
mais
continuer
perfusion
de
maintien
• Dans
les
zones
d'endémie
palustre
:
Si
le
TDR
paludisme
est
positif
et
que
l’enfant
a
une
suspicion
d'infection
bactérienne
grave
→
Traiter
le
sepsis
et
le
paludisme.
L’enfant
peut
avoir
un
TDR
paludisme
positif
suite
à
une
infection
paludéenne
ancienne
guérie
et
présenter
un
sepsis,
ou
encore
les
2.
Si
déshydratation
sévère,
traiter
comme
un
choc
hypovolémique,
même
si
présence
d’un
choc
septique.
Cf algorithme 3.2.1 Traitement du choc septique sans amines en fin de ce chapitre
Cf algorithme 3.2.2 Traitement du choc septique avec amines à la fin de ce chapitre
99
3. Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
• Vérifier
l'hémoglobine
après
le
1er
bolus
pour
rechercher
une
hémodilution
secondaire
à
la
réhydratation
IV
-‐
Si
Hb
<
6
g/dl
→
Commande
de
sang
• Si
toujours
en
état
de
choc
après
le
premier
bolus
:
-‐ Préparer
et
débuter
adrénaline
sur
une
autre
voie
IV,
de
0,1
à
0,4
µg/kg
par
minute
(augmentation
de
la
dose
jusqu’à
1
µg/kg
par
minute,
seulement
possible
en
utilisant
une
voie
centrale).
Cf
ci-‐après
tableau
3.2.4
Préparation
de
l’adrénaline
pour
le
débit
continu.
-‐ Simultanément
répétez
le
bolus
(20
ml/kg).
Si
Hb
<
6
g/dl
ne
pas
donner
de
2ème
bolus
→
perfusion
d’entretien
en
attendant
le
sang
pour
la
transfusion
-‐ Si
choc
persiste
après
2ème
bolus,
donner
3ème
bolus
suivi
par
perfusion
d’entretien
-‐ Si
pas
d’amélioration
ou
signes
d’hypocalcémie,
envisager
l’administration
de
gluconate
de
calcium
:
1
à
2
ml/kg
(sur
une
autre
voie
veineuse
et
donner
lentement).
Le
gluconate
de
calcium
doit
être
dilué
dans
20
ml
(NaCl)
et
donné
pendant
15
minutes
(80
ml/h
=
80
gouttes/mn).
• Après
la
résolution
du
choc,
ou
au
plus
tard
après
le
troisième
bolus,
débuter
la
perfusion
d’entretien.
Si
le
patient
est
dans
le
coma
→
perfuser
au
2/3
des
besoins
de
base.
Adrénaline
(Pour
préparer
l’adrénaline
cf
tableau
3.2.4
Préparation
de
l'adrénaline
pour
le
débit
continu)
L’adrénaline
est
le
seul
médicament
vasoactif
utilisé
pour
gérer
le
choc
pédiatrique
dans
les
programmes
MSF.
Utilisé
avec
des
posologies
basses
(de
0,03
à
0,1
µg/kg/mn),
son
effet
est
plutôt
inotrope
(c’est
à
dire
augmente
la
contractilité
et
fréquence
cardiaque)
grâce
à
l’activité
beta-‐adrénergique.
L’effet
alfa-‐
adrénergique
sur
l’augmentation
de
la
résistance
vasculaire
et
tension
artérielle
devient
plus
important
si
la
vitesse
de
l’infusion
approche
ou
dépasse
0,3
µg/kg/mn
(de
0,1
à
1
µg/kg/mn).
Posologie : 0,1-‐0,4 µg/kg/mn (jusqu'à 1 µg/kg/mn seulement si voie centrale disponible)
Administration
:
Utiliser
une
voie
veineuse
séparée
;
Perfusion
IV
en
choisissant
de
grosses
veines
cubitales
si
possible
(éviter
les
jambes)
;
La
perfusion
exige
une
seringue
électrique.
L’adrénaline
est
un
agent
vésicant
(irritant
puissant
pour
les
veines)
→
S’assurer
que
l’aiguille
ou
le
cathéter
sont
correctement
placés
avant
et
pendant
toute
la
durée
de
la
perfusion.
Une
surveillance
étroite
est
primordiale.
Au
cas
d’extravasation,
arrêter
immédiatement
la
perfusion
et
déconnecter
la
perfusion.
Laisser
l’aiguille
ou
le
cathéter
dans
la
veine
et
aspirer
doucement
le
liquide
extravasé.
Enlever
l’aiguille.
Élever
l’extrémité.
Appliquer
des
compresses
chaudes
ou
tièdes
et
sèches.
Comptabilité : Ringer Lactate, NaCl 0,9%, D5W (dextrose à 5%), D10W (dextrose à 10%)
Concentration maximale de perfusion dans une veine périphérique : 1 mg/100 ml
100
3.2
Chocs
-‐ Si
l’état
du
patient
s’est
amélioré
et
s’il
n’est
plus
en
état
de
choc,
continuer
avec
la
même
dose
pendant
2
heures
supplémentaires
→
Puis,
si
toujours
stable,
réduire
la
dose
de
50%
toutes
les
2
heures,
jusqu'à
la
fin
de
l’adrénaline.
-‐ Si
l’état
du
patient
ne
s’est
pas
amélioré
et
s’il
est
toujours
en
état
de
choc,
doubler
la
dose
à
0,4
µg/kg/mn,
puis
réévaluer
le
patient
après
2
heures
:
→ Si
l’état
du
patient
s’est
amélioré
et
s’il
n’est
plus
en
état
de
choc,
continuer
pendant
encore
2
heures
puis,
si
son
état
est
toujours
stable
→
Réduire
la
dose
comme
indiqué
ci-‐dessus
→ Si
l’état
du
patient
ne
s’est
pas
amélioré
et
s’il
est
toujours
en
état
de
choc
après
2
heures
de
0,4
µg/kg/mn,
continuer
avec
la
même
dose
pendant
encore
2
heures
et
réévaluer
(→
suspicion
de
mauvais
pronostic).
Discuter
avec
l’équipe
médicale
sur
la
façon
de
procéder.
Effets non désirés : l’adrénaline peut entrainer les effets secondaires suivants :
• Arythmies
cardiaques
• Œdème
pulmonaire,
lié
à
la
constriction
périphérique
et
à
la
stimulation
cardiaque
• Insuffisance
rénale,
lié
à
la
constriction
de
vaisseaux
rénaux
→
Surveiller
les
urines
(sonde
urinaire)
101
3. Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Poids
Vitesse
de
perfusion
Vitesse
de
perfusion
Vitesse
de
perfusion
Vitesse
de
perfusion
(kg)
0,1
µg/kg/mn
0,2
µg/kg/mn
0,3
µg/kg/mn
0,4
µg/kg/mn
Antibiothérapie
Administrer
des
antibiotiques
à
tous
les
enfants
présentant
un
sepsis
ou
choc
septique
→ Ceftriaxone
IV
100
mg/kg
1x/
jour
(max
2
g).
Si
possible
ajuster
selon
le
tableau
3.2.5
Choix
et
dosage
d’antibiotique
pour
un
enfant
>
2
mois
ci-‐après.
102
3.2
Chocs
• Si
l'enfant
est
en
choc
septique,
l'antibiotique
de
1er
choix
sera
le
ceftriaxone,
surtout
si
le
sepsis
est
d'origine
inconnue
→
La
première
dose
peut
être
administrée
rapidement.
• La
durée
du
traitement
doit
être
déterminée
par
l'état
de
l’enfant
et
sa
réponse
clinique
au
traitement.
• Traiter
IV/IM
x3
jours
au
moins
(sauf
dans
le
cadre
d’une
infection
neuro-‐méningée
où
la
forme
IV
est
préférée
pendant
toute
la
durée
du
traitement).
Si
l'état
de
l’enfant
s’est
amélioré
et
s’il
est
capable
de
boire
et
manger,
passer
à
la
voie
orale
pour
compléter
7
à
10
jours
de
traitement.
• En
cas
d'étiologie
intestinale,
le
relais
oral
doit
être
ciprofloxacine
+/-‐
métronidazole.
La
durée
du
traitement
dépend
de
la
pathologie,
se
référer
au
chapitre
correspondant
pour
plus
de
détails.
Tableau
3.2.5
Choix
et
dosage
d’antibiotique
pour
un
enfant
>
2
mois
(≤
2
mois
cf
guide
MSF
Néonatologie)
Source
Antibiothérapie
Origine
inconnue
Ceftriaxone
IV
ou
IM
100
mg/kg/jour
en
1
ou
2
doses
(cf
chapitre
3.2/Choc
septique)
Urinaire
Ceftriaxone
IV
50
mg/kg/dose
1x
/jour
(max
2
g)
(cf
chapitre
3.4
Affections
Ajouter
gentamycine
IM/IV
5
mg/kg/dose
1x
/jour
si
pas
fébrile
après
du
rein
et
IVU)
48
h
de
ceftriaxone
Intra-‐abdominal
Ceftriaxone
IV
75
mg/kg/dose
1x
/jour
(max
2
g)
(cf
chapitre
Péritonite)
et
métronidazole
IV
10
mg/kg/dose
3x
/jour
Gastro-‐intestinale
Ceftriaxone
IV
75
mg/kg/dose
1x/jour
(max
2
g)
(cf
chapitre
3.3/Diarrhée)
Voies
respiratoires
Ceftriaxone
50
mg/kg/dose
1x
/jour
(max
2
g)
(cf
chapitre
3.1/
(même
dose
pour
patient
avec
malnutrition,
VIH
ou
rougeole)
Pneumonie)
Si
suspicion
de
pneumonie
d’aspiration
→
Ajouter
métronidazole
IV
10
mg/kg/dose
3x
/jour
ou
clindamycine
IV
10
mg/kg/dose
3x
/jour
(si
résistance)
Peau
et
tissu
mou
Ceftriaxone
IV
100
mg/kg/jour
en
1
ou
2
doses
(max
2
g)
(cf
chapitre
3.10
Infections
Et
cloxacilline
IV
50
mg/kg/dose
4x
/jour
cutanées
et
cellulite)
Si
pas
d’amélioration
après
48
h
→
Arrêter
cloxacilline
IV
et
ajouter
clindamycine
IV
10
mg/kg/dose
3x
/jour
(suspicion
MRSA)
Os
et
articulation
Ceftriaxone
IV
100
mg/kg/jour
en
1
ou
2
doses
(max
2
g)
(cf
chapitre
3.9/
et
clindamycine
IV
10
mg/kg/dose
3x
/jour
Ostéomyélite)
Système
nerveux
central
Ceftriaxone
IV
100
mg/kg/jour
en
1
ou
2
doses
(max
2
g)
(cf
chapitre3.12
Méningite)
Si
l’état
de
l’enfant
ne
s’améliore
pas
dans
les
48
h
:
• Vérifier
que
le
patient
reçoit
bien
ses
antibiotiques
(horaire,
mode
d’administration,
dosage,
etc.)
• Réévaluer
l’enfant,
envisager
d’autres
diagnostics
(VIH,
tuberculose,
infection
fongique
ou
virale,
accumulation
de
fluides,
etc.)
• Consulter
l’équipe
et
le
référent
médical
103
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Choc→
≥
3
signes
• Extrémités
froides
• Tachycardie
• Temps
de
recoloration
capillaire
(TRC)
>
2
secondes
• Pouls
filants
ou
absents
Choc
septique
=
Choc
+
Sepsis
Hémoglobine
(Hb)
<
6g/dl
?
Non
Oui
Répétez
le
bolus
de
soluté
si
nécessaire,
maximum
x2
30
à
60
mn
Contrôler
la
taille
du
foie
et
les
poumons
(râles)
à
la
recherche
de
signes
de
surcharge
Si
signes
de
surcharge:
Arrêter
les
perfusions
→
Perfusion
d’entretien
Si
aucune
amélioration
ou
manifestation
clinique
de
hypocalcémie
→
Envisager
60
à
90
mn
administration
d u
gluconate
de
calcium
1
à
2
ml/kg
pendant
15
minutes
Contrôler les signes vitaux, SpO2, glucose, Hb, niveau de conscience et diurèse
104
3.2
Chocs
Choc→
≥
3
signes
• Extrémités
froides
• Tachycardie
• Temps
de
recoloration
capillaire
(TRC)
>
2
secondes
• Pouls
filants
ou
absents
Hémoglobine
(Hb)
<
6g/dl
?
Non Oui
Non
Hépatomégalie
Hépatomégalie
Dans
l’attente
du
sang
absente
→
Perfusions
d’entretien
:
G
5%
RL
IV,
utiliser
règle
4-‐2-‐1
15
mn
Si
aucune
amélioration
après
le
1er
bolus,
ou
la
transfusion
sanguine
:
→
Adrénaline
0,1
à
0,4
µg/kg/mn
-‐
IV
sur
ligne
différente
de
celle
du
bolus
ou
du
sang
Simultanément
:
Répétez
le
bolus
de
soluté
si
nécessaire,
maximum
x2
30
à
60
Contrôler
la
taille
du
foie
et
les
poumons
(râles)
à
la
recherche
de
signes
de
surcharge
mn30
à
60
Si
signes
de
surcharge:
Arrêter
les
perfusions
→
Perfusion
d’entretien
Contrôler
la
taille
du
foie
et
les
poumons
(râles)
à
la
recherche
de
signes
de
surcharge
Contrôler les signes vitaux, SpO2, glucose, Hb, niveau de conscience et diurèse
105
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Symptômes
Déshydrations
sévère
=
au
moins
3
des
signes
ci-‐dessous
plus
au
moins
3
selles
liquides/jour
et/ou
vomissements
et/ou
anorexie
Caractéristiques
Signes
cliniques
>
3
Niveau
de
conscience
altérée
(VPU
sur
l’échelle
AVPU),
hypotonique,
Apparence
générale
froid,
ou
transpirant
Yeux
Très
enfoncés
Muqueuses
(langue)
Sèches
Larmes
Larmes
absentes
Turgescence
de
la
peau
Pli
cutané
prolongé,
peau
de
texture
pâteuse
Diurèse
Peu
ou
pas
de
diurèse
Diagnostic
106
3.2
Chocs
• Peser
(rapidement)
• Optimiser
la
position
→
Décubitus
dorsal
et
jambes
surélevées
Si
détresse
respiratoire
aiguë
→
Position
proclive
• Évaluer
la
déshydratation
(cf
tableau
ci-‐dessus)
• Noter
les
vomissements
et
diarrhées,
les
apports
IV
et
par
voie
orale
• Marquer
la
taille
du
foie
avec
un
stylo
ou
marqueur
• Placer
une
sonde
nasogastrique
(SNG)
en
drainage
libre
Examens complémentaires
• Mesurer
la
glycémie
et/ou
traiter
une
hypoglycémie,
TDR
paludisme,
hémoglobine,
bandelette
urinaire
• Si
disponible
→
Formule
sanguine
complète
(FSC),
lactates,
ionogramme
sanguin,
urée
et
créatinine,
hémocultures
Traitement
• Bolus
de
20
ml/kg
Ringer
Lactate
(RL)
ou
NaCl
0,9%
si
RL
non
disponible
• Si
choc
persiste
après
le
1er
bolus,
et
pas
de
signes
de
surcharge
(cf
ci-‐après)
:
→
Donner
un
2ème
bolus
de
20
ml/kg
RL
ou
NaCl
0,9%
si
RL
non
disponible
• Si
le
choc
persiste
après
le
2ème
bolus,
et
pas
de
signes
de
surcharge
→
Donner
un
3ème
bolus
de
20
ml/kg
de
RL
ou
NaCl
0,9%
si
RL
non
disponible
• Maximum
→
60
ml/kg
de
RL
ou
NaCl
0,9%
• Puis
par
voie
IV
1,5x
le
volume
de
perfusion
d’entretien
(cf
chapitre
7.1
Perfusion
d’entretien)
Si l’enfant souffre de malnutrition aiguë sévère (MAS) le traitement est le suivant :
• 10
ml/kg
RL
(NaCl
0,9%
si
RL
non
disponible)
IV
en
30
minutes
• Surveiller
fréquence
cardiaque
(FC),
fréquence
respiratoire
(FR)
toutes
les
5
à
10
minutes
• Si
pas
d’amélioration
après
30
à
60
minutes
(=
diminution
de
la
FC,
diminution
de
la
FR
ou
pouls
plus
fort)
:
→
Répéter
10
ml/kg
(comme
ci-‐dessus)
en
30
minutes
• Si
l’état
de
l’enfant
s’améliore
:
-‐ Solution
de
réhydratation
orale
(SRO)
(cf
chapitre3.3
Diarrhées)
et
initier
la
reprise
alimentaire
avec
le
lait
F
75
-‐ L’état
de
l’enfant
ne
s’améliore
pas
30
à
60
minutes
plus
tard
:
→
Donner
10
ml/kg
RL
(NaCl
0,9%
si
RL
non
disponible)
en
30
minutes
107
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
-‐ Puis
perfusion
d’entretien
1x
(cf
chapitre
7.1
Perfusion
d’entretien)
et
réhydratation
orale
dès
que
l’enfant
peut
boire
–
Ne
pas
donner
1,5x
le
volume
de
perfusion
de
base
comme
chez
l’enfant
non
MAS
car
risque
de
surcharge
hydrique
chez
un
enfant
MAS
Pendant
le
traitement
du
choc
hypovolémique,
toujours
rechercher
les
signes
de
surcharge
hydrique
:
• Augmentation
de
la
fréquence
respiratoire
(FR)
≥
10
cycles/mn
ou
tachypnée
• Ou
augmentation
de
la
fréquence
cardiaque
(FC)
≥
20
battements/min
ou
tachycardie
• Plus
au
moins
un
des
signes
suivants
:
-‐ Apparition
de
râles
et/ou
œdème
pulmonaire
(crépitants
dans
les
champs
pulmonaires)
-‐ Apparition
d’un
galop
cardiaque
-‐ Augmentation
de
la
taille
du
foie
(le
foie
doit
être
marqué
au
feutre
à
l’arrivée)
-‐ Apparition
d'œdèmes
périphériques
(paupières
gonflées)
-‐ Hypoxie
d'apparition
récente
ou
qui
s'aggrave
→
Diminution
de
la
SpO2
de
>
5%
En cas de surcharge liquidienne (que l’état de choc soit présent ou non) il faut :
• Arrêter
immédiatement
toutes
les
perfusions
IV
et
les
apports
par
voie
orale
• Surélever
la
tête
du
lit
pour
assoir
le
patient
• Administrer
furosémide
1
mg/kg
IV
Si
les
signes
de
surcharge
liquidienne
disparaissent,
réévaluation
et
si
le
patient
demeure
en
état
de
choc,
traiter
comme
tel
(cf
ci-‐dessus),
dans
le
cas
contraire,
administrer
une
perfusion
d’entretien
comme
décrit
dans
chapitre
7.1.
• Dans
le
cas
de
diarrhée
aqueuse
→
Ne
pas
donner
d’antibiotiques
• Si
diarrhée
sanglante
→
Débuter
l’antibiothérapie
(cf
chapitre
3.3
Diarrhées)
• Si
TDR
positif
→
Traiter
pour
paludisme
Bicarbonate
Le bicarbonate n’est pas indiqué pour le traitement du choc chez l’enfant.
108
3.2
Chocs
Stabilisation
• Après
la
réanimation
→
Administrer
une
perfusion
d’entretien
x1,5
avec
réévaluation
après
12
heures
et
après
24
heures
(évaluation
de
la
nécessité
de
poursuivre
ces
apports).
Remplacer
les
pertes
éventuelles
liées
à
la
diarrhée
ou
aux
vomissements.
(cf
chapitre
3.3
Diarrhées)
• Passer
aux
apports
hydriques
par
voie
orale
dès
que
possible
Surveillance continue
Évaluer
et
surveiller
les
signes
suivants
toutes
les
15
minutes
pendant
au
moins
une
heure
et
jusqu’à
ce
que
l’enfant
soit
stable,
puis
en
fonction
de
l’évolution
:
• Niveau
de
conscience
et
apparition
de
nouveaux
signes
neurologiques
ou
de
convulsions
• Signes
vitaux,
dont
temps
de
recoloration
capillaire
(TRC)
et
AVPU
• Température
→
Normaliser
la
température
de
l’enfant
• Saturation
en
O2
par
oxymétrie
de
pouls
(SpO2)
-‐
Oxygénothérapie
pour
maintenir
la
saturation
au-‐delà
de
90
à
95%
• Glycémie
→
Mesurer
4x
/jour
• Diurèse
:
-‐ Mesurer
la
diurèse
selon
le
protocole
suivant
:
Placer
une
serviette
propre
et
sèche
sous
l’enfant
et
demander
à
l’accompagnant
d'appeler
l’infirmière
si
l’enfant
urine.
Si
l'enfant
est
en
soins
intensifs
→
Insérer
une
sonde
urinaire.
-‐ La
diurèse
doit
être
≥
1
ml/kg/heure
-‐ Informer
le
médecin
si
la
diurèse
<
1
ml/kg/heure
pendant
>
6
heures
ou
en
l’absence
de
cathéter,
si
absence
ou
seulement
traces
d'urines
pendant
plus
de
6
à
8
heures
-‐ Administrer
furosémide
1mg/kg
→
Administrer
furosémide
avec
précaution
et
seulement
chez
l'enfant
qui
a
reçu
plus
de
2
bolus
de
RL
ou
NaCl
0,9%
-‐ Si
l’enfant
n’a
toujours
pas
de
diurèse
après
1
heure
→
Arrêter
toutes
les
perfusions,
l’enfant
est
en
insuffisance
rénale
aiguë.
109
1
110
3.2
Chocs
Étiologie
L’exposition
à
l’allergène
peut
se
faire
sous
différentes
formes
:
Prise
de
médicaments
(antibiotique
le
plus
fréquemment),
alimentation,
piqûre
d’insecte,
contact
avec
gants
en
latex,
produits
d’anesthésie,
etc.
La
majorité
des
enfants
ont
déjà
eu
une
réaction
allergique
antérieure
et/ou
un
antécédent
d’asthme.
Symptômes
Les
symptômes
de
l’anaphylaxie
sont
potentiellement
fatals.
Ils
incluent
un
ou
plusieurs
des
signes
ou
symptômes
listés
sous
la
catégorie
anaphylaxie
dans
le
tableau
3.2.7.
Dans
certains
cas,
l’anaphylaxie
est
précédée
par
des
symptômes
allergiques
(cf
tableau
3.2.7).
Tableau 3.2.7. Signes cliniques de l’anaphylaxie et des réactions allergiques
111
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Traitement
Cf algorithme 3.2.4 Anaphylaxie et choc anaphylactique en fin de chapitre
La prise en charge du choc anaphylactique est abordée après celle de l’anaphylaxie.
Épinéphrine/adrénaline
IM
0,01
mg/kg
→
Utiliser
la
solution
non
diluée
(1
mg/ml)
dans
une
seringue
de
1
ml.
Injecter
dans
la
partie
moyenne
de
la
face
antérolatérale
de
la
cuisse.
Il
n’est
pas
nécessaire
de
calculer
précisément
la
dose
IM
d’épinéphrine/adrénaline
dans
l’anaphylaxie.
Utiliser
le
tableau
ci-‐dessous
:
Tableau 3.2.9 Dosage de l’adrénaline 1 mg/ml pour le traitement de l’anaphylaxie
• S'il
n'y
a
pas
de
seringue
de
1
ml
disponible
→
Ajouter
1
ml
d’adrénaline
(1
mg/ml)
à
9
ml
de
NaCl
0,9
%
pour
une
préparation
de
10
ml
dosée
à
0,1
mg/ml.
Et
utiliser
selon
le
tableau
ci-‐
dessous
:
Tableau 3.2.10 Dosage de l’adrénaline 0,1 mg/ml pour le traitement de l’anaphylaxie
Préparer l’adrénaline pour nébulisation en vous référant au tableau ci-‐après :
112
3.2
Chocs
Salbutamol
en
nébulisation
→
Pour
les
symptômes
de
wheezing
et
détresse
respiratoire
sévère
Lorsque
cela
est
possible,
utiliser
un
nébuliseur
branché
sur
l’oxygène
avec
un
masque
facial
(6
à
8
l/mn)
ou
un
nébuliseur
électrique
en
conservant
les
lunettes
nasales
à
oxygène.
Utiliser
selon
le
protocole
suivant
:
• Si
<
30
kg
→
2,5
mg
soit
1,25
ml
de
salbutamol
2
mg/ml,
ajouter
à
2
à
3
ml
de
NaCl
0,9%
et
administrer
en
nébulisation
• Si
>
30
kg
→
5
mg
soit
2,5
ml
de
salbutamol
2
mg/ml,
ajouter
à
2
à
3
ml
de
NaCl
0,9%
et
administrer
en
nébulisation
• Administrer
le
traitement
en
nébulisation
avec
de
l’oxygène
à
un
débit
>
5
l/mn
(si
possible)
• Si
présence
d’un
wheezing
très
sévère
→
Répéter
les
nébulisations
pendant
au
moins
1
heure
sans
interruption
afin
de
garantir
une
nébulisation
continue.
Continuer
jusqu’à
l’amélioration
du
wheezing
ou
de
la
détresse
respiratoire
• Diminuer
progressivement
la
fréquence
du
salbutamol,
à
mesure
que
le
wheezing
s’améliore,
toutes
les
heures,
puis
toutes
les
deux
heures
S’il
n’y
a
pas
de
nébuliseur
disponible
ou
si
les
symptômes
ne
sont
pas
sévères
→
Utiliser
le
salbutamol
en
aérosol
doseur
avec
une
chambre
d’inhalation
selon
le
protocole
suivant
(cf
chapitre
3.1
Problèmes
respiratoires
et
otites/Asthme
pour
l’utilisation)
:
Si
wheezing
sévère
ou
détresse
respiratoire
→
Il
est
préférable
d’utiliser
un
nébuliseur,
plutôt
qu’une
chambre
d’inhalation.
Ajouter
hydrocortisone
ou
dexaméthasone
IV
chez
tous
les
enfants
présentant
une
anaphylaxie,
dans
les
dosages
suivants
:
• Approche
ABCDE
pour
stabiliser
le
patient
avec
les
mesures
suivantes
:
-‐ Prendre
en
charge
et
ouvrir
les
voies
aériennes
supérieures
(VAS)
-‐ Oxygénothérapie
→
Oxygène
haut
débit
avec
masque
à
haute
concentration
(si
disponible)
-‐ Assurer
la
ventilation
au
masque-‐ballon
si
pas
de
respiration
spontanée
-‐ Assurer
un
accès
vasculaire
IV/IO
et
administrer
une
perfusion
IV
(cf
ci-‐après)
-‐ Donner
un
bolus
20
ml/kg
RL
ou
NaCl
0,9%l
IV
→
Répéter
jusqu’à
2
fois
si
persistance
de
l’état
de
choc
-‐ Si
pas
d’amélioration
après
2
bolus→
3ème
bolus
de
RL
ou
NaCl
0,9%
113
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
• La
dilution
d’adrénaline
pour
perfusion
intraveineuse
continue
doit
contenir
0,1
mg/ml
et
être
marquée
1:10
000.
Sa
posologie
→
0,1
à
1
µg/kg/mn
en
perfusion
IV
-‐
Débuter
avec
0,1
µg/kg/mn
(cf
tableau
7.6.1
Préparation
de
l’adrénaline
pour
le
débit
continu)
• Titrer
jusqu’à
obtenir
une
action
efficace
sur
la
tension
artérielle.
Si
possible
avec
un
moniteur
cardio
respiratoire,
sinon
surveiller
la
pression
artérielles
toutes
les
5
à
10
minutes
• Après
stabilisation
initiale
:
-‐ Surveiller
les
signes
vitaux,
SpO2,
niveau
de
conscience
et
diurèse
→
Toutes
les
30
minutes
initialement,
puis
toutes
les
heures
-‐ Dès
que
l’état
s’améliore,
réduire
progressivement
le
débit
de
perfusion
Effets
secondaires
:
L’adrénaline
intraveineuse
peut
causer
une
hypertension,
une
ischémie
cardiaque
et
des
arythmies
ventriculaires,
potentiellement
fatales.
Elle
doit
être
administrée
seulement
par
du
personnel
expérimenté
et
formé
à
la
titration
d’adrénaline
injectable,
en
utilisant
un
moniteur
de
surveillance
continu
pour
la
fréquence
cardiaque
(FC)
et
la
pression
artérielle
(PA).
L’adrénaline
est
un
agent
ischémique
et
un
irritant
veineux
périphérique
→
Surveiller
le
site
d’injection
en
raison
du
risque
d’extravasation.
114
3.2
Chocs
115
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Choc
hémorragique
Tableau
3.2.12
Définition
du
choc
hémorragique
Noter
que
le
taux
d’hémoglobine
peut
initialement
être
normal
dans
le
choc
hémorragique
car
le
corps
de
l’enfant
peut
mettre
du
temps
à
s'équilibrer
et
l’hémoglobine
à
refléter
les
pertes
sanguines.
Il
faut
donc
:
• Répéter
le
contrôle
du
taux
d’hémoglobine
après
30
à
60
mn
s’il
est
initialement
normal.
• Si
l’enfant
présente
un
saignement
actif
important,
traiter
comme
un
choc
hémorragique
même
si
l’hémoglobine
est
initialement
≥
8
g/dl.
Étiologie
Le
choc
hémorragique
peut
être
causé
par
:
Des
traumatismes,
une
rupture
splénique
(drépanocytose
sévère,
paludisme,
traumatisme),
des
saignements
gastro-‐intestinaux,
des
saignements
diffus
liés
à
une
fièvre
hémorragique
ou
à
la
dengue.
Traitement
• La
prise
en
charge
du
choc
hémorragique
démarre
impérativement
et
immédiatement
par
l’arrêt
de
tout
saignement
visible
(compression,
garrot,
hémostase
chirurgicale)
→
Emmener
l’enfant
au
bloc
opératoire
immédiatement
si
traumatisme
sévère.
• Puis
mener
une
approche
ABCDE
:
-‐ Prendre
en
charge
et
ouvrir
les
voies
aériennes
supérieures
(VAS)
-‐ Oxygénothérapie
→
Oxygène
haut
débit
avec
masque
à
haute
concentration
(si
disponible)
-‐ Assurer
la
ventilation
au
masque-‐ballon
si
pas
de
respiration
spontanée
-‐ Assurer
un
accès
vasculaire
IV/IO
-‐ Mesurer
hémoglobine,
glycémie
et
autres
tests
disponibles
(cf
ci-‐après
examens
complémentaires)
-‐ Peser
rapidement
-‐ Bolus
20
ml/kg
RL
ou
NaCl
0,9%
IV/IO
-‐
Répéter
bolus
x3
ou
jusqu’à
disponibilité
du
sang
116
3.2
Chocs
-‐Déterminer
le
groupe
sanguin
et
la
compatibilité
croisée
→
Commande
de
sang
-‐Transfuser
20
ml/kg
de
sang
total
aussi
rapidement
que
possible
si
persistance
du
choc
ou
20
ml/kg
de
culot
globulaire
sanguin
(CGS),
si
sang
total
n’est
pas
disponible
(cf
chapitre
8.1
Transfusion)
-‐ Répéter
si
besoin
jusqu’à
obtenir
une
perfusion
périphérique
satisfaisante
• Maintenir
la
température
corporelle
• Sonde
nasogastrique
(SNG)
en
drainage
libre
• Réaliser
une
anamnèse
et
un
examen
clinique
complets
à
la
fin
de
la
prise
en
charge
Examens complémentaires
• Hémoglobine
• Bandelette
urinaire
(une
hématurie
macroscopique
suggère
une
atteinte
rénale)
• Glycémie
et/ou
traiter
une
hypoglycémie
117
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Le
personnel
médical
doit
visualiser
les
matières
fécales
afin
de
faire
le
diagnostic
de
diarrhée
sanglante.
Les
selles
doivent
être
évaluées
par
rapport
à
toutes
les
caractéristiques
suivantes
:
Étiologie
La
majorité
des
cas
de
diarrhée
aiguë
dans
les
pays
en
développement
est
causée
par
des
gastroentérites
infectieuses.
Plus
rarement,
la
diarrhée
aiguë
peut
être
le
symptôme
d’une
infection
systémique
ou
d’une
urgence
chirurgicale
intra-‐
abdominale.
La diarrhée aiguë peut aussi être définie comme aqueuse en opposition à la diarrhée sanglante.
• Virales
(60%
des
cas)
→
Rotavirus
(agent
pathogène
le
plus
commun
chez
les
enfants
de
<
2
ans),
adénovirus
entérique
(entérovirus),
rougeole
• Bactériennes
→
Escherichia
coli
entérotoxinogène
(ETEC)
commun
chez
l'enfant
>
2
ans
;
Campylobacter
jejuni
;
Vibrio
cholera
;
Yersinia
enterocolitica;
Aeromonas
• Parasites
→
Giardia
lamblia
(le
plus
commun),
Cryptospridium
(enfant
<
2
ans
et
VIH)
• Bactériennes
→
Certaines
espèces
de
Shigella
(agent
pathogène
le
plus
commun
chez
les
enfants);
E.
Coli
Entérohémorragique
;
Campylobacter
jejuni;
Salmonella
(fièvre
typhoïde
et
salmonellose
non-‐typhique)
;
Clostridium
difficile
• Parasites
→
Entamoeba
histolytica;
Schistosomiase
(à
suspecter
si
zone
endémique)
118
3.3
Affections
gastro-‐intestinales
Pathologies
associées
La
diarrhée
est
un
symptôme
communément
associé
à
d’autres
pathologies
telles
que
:
• Les
infections
systémiques
associées
à
une
diarrhée
sont
notamment
la
rougeole,
la
grippe,
les
fièvres
hémorragiques,
le
VIH,
et
le
paludisme.
• Les
infections
bactériennes
sévères
associées
à
une
diarrhée
peuvent
évoquer
une
pneumonie,
une
infection
urinaire,
une
méningite
ou
encore
un
sepsis.
• Certaines
urgences
chirurgicales,
telles
qu’une
invagination
intestinale
ou
une
appendicite,
peuvent
aussi
être
associées
à
une
diarrhée.
Ces
maladies
concomitantes
sont
des
causes
majeures
de
mortalité
chez
les
enfants
qui
consultent
pour
diarrhée
aiguë.
Diagnostic
L’évaluation
clinique
de
l’enfant
affecté
par
une
diarrhée
peut
être
divisée
en
4
éléments
pour
guider
sa
prise
en
charge
clinique
:
L’évaluation de l’enfant affecté par une diarrhée doit inclure les éléments suivants :
• La
durée
→
Aiguë
(si
<
14
jours)?
Persistante
(si
>
14
jours)?
• La
fréquence
→
<
3
selles
par
jour?
>
3
selles
par
jour?
• La
consistance
des
selles
→
Molles
ou
liquides?
Présence
de
glaires
?
De
sang
?
Diarrhée
d’apparence
«
eau
de
riz
»
(choléra)
• Les
signes
et
symptômes
associés
→
Fièvre
?
Vomissements
?
Aspect
maladif
?
• Les
pathologies
associées
→
Paludisme
?
Pneumonie
?
VIH
?
Etc.
• Le
statut
nutritionnel
→
Enfant
malnutri
?
Nutrition
appropriée
?
• Le
statut
immunitaire
de
l’enfant
→
Immunodépression
(VIH)
?
• Les
antécédents
de
traitements
médicamenteux
récents
(particulièrement
antibiotiques)
et
l'utilisation
de
ces
traitements
(notamment
médecine
traditionnelle)
• Le
contexte
familial,
les
conditions
de
vie
État d'hydratation
Le
décès
par
déshydratation
est
une
cause
majeure
de
mortalité.
Il
peut
survenir
en
raison
d'un
état
initial
de
déshydratation
qui
est
sous-‐estimé
et/ou
en
raison
d’une
mauvaise
appréciation
de
l’étendue
des
pertes
hydriques
en
cours.
119
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Il
est
donc
impératif
d’évaluer
le
degré
de
déshydratation
chez
tous
les
enfants
affectés
par
une
diarrhée
quel
que
soit
le
nombre
de
selles
ou
leur
contenu
en
eau.
Les décès associés à la diarrhée sont principalement liés à la déshydratation.
Degré
de
déshydratation
Selles
liquides
Bouche
sèche
Somnolent
Yeux
enfoncés
Faible
pouls
rapide
Une
pincée
de
la
Faible
TA
peau
va
lentement
→
Pincer
la
peau
de
l’abdomen
pour
évaluer
la
souplesse
de
la
peau.
Le
pli
cutané
s’efface
très
lentement
(>
3
secondes)
dans
la
déshydratation
sévère.
120
3.3
Affections
gastro-‐intestinales
Illustration 3.3.2 Test du pli cutané dans un cas déshydratation
Attention : ce signe n’est pas fiable chez l’enfant souffrant de malnutrition aiguë sévère (MAS).
Rechercher
des
antécédents
d’épisodes
de
vomissements
répétés
ou
de
diarrhées
aqueuses
abondantes.
La
soif,
l’irritabilité
et
l’agitation
peuvent
être
également
des
manifestations
de
la
déshydratation.
La
perte
de
poids
peut
être
utilisée
comme
un
indicateur
si
le
poids
de
l’enfant
avant
le
début
de
l’épisode
diarrhéique
est
connu.
En
raison
des
éléments
cliniques
présents
chez
les
enfants
souffrant
de
MAS,
la
déshydratation
sévère
est
facilement
sur-‐diagnostiquée.
Examens complémentaires
Les
examens
biologiques
ne
sont
pas
justifiés
chez
la
plupart
des
enfants
souffrant
de
diarrhée
aiguë.
Chez
les
patients
présentant
des
convulsions
ou
une
altération
de
l’état
de
conscience,
mesurer
la
glycémie
et
le
ionogramme
sanguin
si
possible.
Traitement
Le
traitement
de
la
diarrhée
consiste
à
corriger
les
pertes
liquidiennes
grâce
à
la
réhydratation,
aux
apports
nutritionnels
appropriés,
à
la
supplémentation
en
zinc
et
à
prendre
en
charge
d’éventuelles
pathologies
associées.
121
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
L’approche
de
la
gestion
des
apports
liquidiens
dépend
du
degré
de
déshydratation
et
se
décompose
en
2
phases
:
Compensation
(compenser
le
déficit
en
eau
et
la
perte
en
électrolytes)
et
maintenance
(remplacer
les
sorties
actuelles
en
eau
et
électrolytes).
Il y a deux types de solutions de réhydratation disponibles dans les projets MSF :
La
quantité
et
le
type
de
liquides
à
administrer
se
calculent
en
fonction
du
degré
de
déshydratation
et
du
statut
nutritionnel.
• Remplacer les liquides perdus (tableau ci-‐après) avec SRO ou ReSoMaL (pour les MAS).
122
3.3
Affections
gastro-‐intestinales
• Apprendre
et
encourager
la
mère
à
donner
à
son
enfant
autant
de
liquides
qu’il
accepte
de
boire.
• Alimenter
l’enfant
(réalimentation
précoce)
-‐ Si
l'enfant
est
allaité,
continuer
l’allaitement
à
la
même
fréquence,
à
condition
que
l’enfant
boive
la
quantité
recommandée
de
SRO
(cf
tableau
3.3.3
Apports
liquidiens
en
cas
de
déshydratation
mineure)
ou
d’eau
potable
en
complément
du
lait
maternel.
-‐ Si
l’enfant
n’est
pas
exclusivement
allaité,
SRO
et
alimentation
liquide
(soupe,
eau
de
riz,
yaourt
liquide)
ou
eau
potable.
-‐ Si
MAS,
hospitaliser
et
remplacer
le
ReSoMal
par
des
quantités
équivalentes
de
lait
F
75
ou
de
lait
F
100
au
moment
des
repas.
• Administrer
à
l’enfant
la
quantité
recommandée
de
SRO,
à
la
clinique
ou
à
l’hôpital
pendant
4
heures
• L’enfant
doit
continuer
à
téter
au
sein
pendant
qu’il
reçoit
la
solution
SRO
dans
la
quantité
définie
selon
le
tableau
ci-‐après.
123
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Tableau 3.3.5 Apports liquidiens en cas de déshydratation modérée chez l’enfant MAS
Attention
:
La
réhydratation
ne
se
substitue
pas
ou
n’empêche
pas
de
débuter
l’alimentation.
Aux
heures
où
le
lait
thérapeutique
est
habituellement
donné,
les
enfants
MAS
doivent
recevoir
leur
lait
ainsi
que
la
solution
de
réhydratation.
• Suspendre
l’administration
du
ReSoMal
si
apparition
de
l'un
des
signes
suivants
:
-‐ Augmentation
de
la
fréquence
respiratoire
ou
de
la
fréquence
cardiaque
-‐ Apparition
d’œdème
(paupières
et/ou
membres
inférieurs)
-‐ Distension
abdominale
L’amélioration clinique pendant le traitement est le meilleur indicateur de réponse au traitement.
• Stabiliser
:
-‐ Admettre
à
l’hôpital
-‐ Approche
ABCDE
–
Fluides
IV/IO
-‐ Surveiller
la
diurèse
si
possible
-‐ Mesurer
la
glycémie
et
traiter
l'hypoglycémie
si
trouvée
• Réhydrater
en
suivant
le
protocole
décrit
dans
le
tableau
3.3.6
Apports
liquidiens
en
cas
de
déshydratation
sévère
ci-‐après
:
124
3.3
Affections
gastro-‐intestinales
Tester
et
traiter
pour
paludisme
en
zone
endémique
et
contrôler
Hb
Enfant
non
MAS
Enfant
MAS
Si
hémoglobine
(Hb)
≥
6
g/dl
Bolus
de
20
ml/kg
IV
Ringer
Lactate
(RL)
Bolus
10
ml/kg
IV
RL
ou
ou
NaCl
0,9%
si
RL
non
disponible
NaCl
0,9%
en
30
en
5
à15
minutes
minutes
Si
hémoglobine
(Hb)
<
6
g/dl
10
ml/kg
IV
10
ml/kg
IV
RL
ou
NaCl
0,9%
RL
ou
NaCl
0,9%
en
60
Commande
de
sang
minutes
→
Transfuser
dès
que
possible
Commande
de
sang
→Transfuser
dès
que
possible
Réévaluer/Surveiller
en
continu
pour
détecter
les
signes
de
surcharge
hydrique
(cf
texte
ci-‐-‐-‐après)
Si
l’enfant
est
réveillé
et
alerte
et
peut
tolérer
une
SNG
ou
boire
→
Donner
SRO
en
PO
ou
par
SNG
comme
indiqué
dans
les
tableaux
cités
plus
haut
Si
toujours
sévèrement
2ème
bolus
de
20
ml/kg
IV
2ème
bolus
10
ml/kg
IV
RL
déshydraté
et
pas
de
signes
RL
ou
NaCl
0,9%
ou
NaCl
0,9%
de
surcharge
hydrique
en
5
à15
minutes
en
30
minutes
Réévaluer/Surveiller
en
continu
pour
détecter
les
signes
de
surcharge
hydrique
(cf
texte
ci-‐-‐-‐après)
Si
l’enfant
est
réveillé
et
alerte
et
peut
tolérer
une
SNG
ou
boire
→
Donner
SRO
en
PO
ou
par
SNG
comme
indiqué
dans
les
tableaux
cités
plus
haut
Si
toujours
sévèrement
3ème
bolus
de
20
ml/kg
IV
3ème
bolus
10
ml/kg
IV
déshydraté
et
pas
de
signes
RL
ou
NaCl
0,9%
RL
ou
NaCl
0,9%
en
30
de
surcharge
hydrique
en
5
à15
minutes
minutes
Réévaluer/Surveiller
en
continu
pour
détecter
les
signes
de
surcharge
hydrique
(cf
texte
ci-‐-‐-‐après)
Stabilisation
Dès
que
l’enfant
est
réveillé
et
alerte
et
peut
tolérer
une
SNG
ou
boire
→
Donner
SRO
en
PO
ou
par
SNG
comme
indiqué
dans
les
tableaux
cités
plus
haut
Si
l’enfant
présente
toujours
une
conscience
diminuée
ou
ne
tolère
pas
SNG
en
raison
des
vomissements
→
1,5x
perfusion
d’entretien
(1,0
x
en
MAS)
pendant
24
heures,
puis
changer
pour
une
perfusion
d’entretien
standard
• Augmentation
de
la
fréquence
respiratoire
(FR)
≥
10
cycles/minute
ou
tachypnée
• Ou
augmentation
de
la
fréquence
cardiaque
(FC)
≥
20/minute
ou
tachycardie
• Plus,
au
moins
un
des
signes
suivants
:
-‐ Hypoxie
nouvelle
ou
aggravée
(diminution
de
la
SpO2
>
5%
par
rapport
à
la
valeur
précédente)
-‐ Apparition
de
râles
et/ou
d’œdèmes
pulmonaires
(crépitements
dans
les
champs
pulmonaires)
-‐ Apparition
d’un
galop
cardiaque
125
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
-‐ Augmentation
du
volume
hépatique
(la
taille
du
foie
doit
être
marquée
à
l’aide
d’un
feutre
à
l’arrivée)
-‐ Apparition
d’œdèmes
périphériques
(œdème
palpébral)
En
cas
de
surcharge
hydrique
(que
l’état
de
choc
soit
présent
ou
non)
les
mesures
à
prendre
sont
les
suivantes
:
• Arrêter
immédiatement
toutes
les
solutions
IV
et
toutes
les
prises
orales
(y
compris
le
lait
thérapeutique)
• Surélever
la
tête
du
lit
pour
faire
assoir
le
patient
(position
semi-‐assise)
• Administrer
furosémide
1
mg/kg
IV
• Surveiller
les
constantes
vitales
et
la
diurèse
• Après
les
bolus
de
solutés
IV,
administrer
1,5x
le
volume
de
perfusion
de
maintenance
de
G
5%
RL
ou
G
5%
+
NaCl
0,9%
(G
10%
RL
si
l’enfant
était
hypoglycémique)
• Dès
que
l’enfant
est
réveillé
et
alerte
et
peut
tolérer
une
sonde
nasogastrique
ou
ingérer
des
liquides
oralement
→
Administrer
le
SRO
en
PO
ou
par
SNG
comme
indiqué
dans
le
tableau
3.3.5
Apports
liquidiens
en
cas
de
déshydratation
modérée
• Ne
pas
donner
de
traitement
inhibiteur
de
la
motilité
:
Atropine,
lopéramide
et
laudanum
(risque
d’iléus
paralytique)
• Ne
pas
donner
de
traitement
antiémétique
:
Chlorpromazine,
prométhazine,
et
métoclopramide
(risque
de
syndrome
extrapyramidal
et
détresse
respiratoire)
• Traiter
les
autres
causes
de
la
diarrhée
(paludisme,
rougeole,
etc.)
si
présentes
La
supplémentation
en
zinc
réduit
la
sévérité
et
la
durée
de
la
diarrhée
ainsi
que
l’incidence
d’épisodes
de
diarrhées
subséquents
dans
les
mois
suivants.
Pour
toute
diarrhée,
aqueuse
et/ou
sanglante,
si
enfant
<
5
ans,
la
posologie
est
la
suivante
:
• <
6
mois
→
10
mg/jour
x10
jours
• >
6
mois
et
<
5ans
→
20
mg
/jour
x10
jours
Ne pas utiliser dans les cas de MAS car les aliments thérapeutiques (ATPE) contiennent déjà du zinc.
• Évaluer
tout
enfant
avec
diarrhée
persistante
pour
rechercher
une
malnutrition
et/ou
VIH.
• Alimentation
→
Encourager
la
reprise
alimentaire
précoce
pour
prévenir
la
malnutrition
• Les
nourrissons
présentant
une
diarrhée
doivent
reprendre
l’allaitement
dès
que
possible.
126
3.3
Affections
gastro-‐intestinales
• Les
enfants
âgés
de
plus
de
6
mois
avec
diarrhée
doivent
être
encouragés
à
reprendre
une
alimentation
solide
dès
la
correction
de
la
déshydratation.
Pour
les
enfants
souffrant
de
MAS,
réintroduire
les
repas
avec
du
F
75
dans
les
12
heures
dès
que
leur
condition
clinique
se
stabilise.
Antibiothérapie
Les
antibiotiques
ne
sont
pas
indiqués
chez
la
plupart
des
enfants
présentant
une
diarrhée
aqueuse
sévère.
Cependant,
une
suspicion
de
choléra
est
une
exception
majeure
pour
laquelle
le
traitement
antibiotique
est
approprié.
Les
antibiotiques
sont
indiqués
pour
les
enfants
présentant
une
diarrhée
sanglante
aiguë
et
la
confirmation
de
la
présence
de
sang
dans
les
selles.
L’antibiothérapie
empirique
pour
la
diarrhée
aiguë
sanglante
doit
cibler
les
formes
de
Shigella.
• Hospitaliser
et
traiter
pour
shigellose
présumée
(la
Shigella
est
la
cause
la
plus
fréquente
de
dysenterie)
→
Ceftriaxone
IV/IM
75
mg/kg/jour
2x
/jour
(max
2
g)
pendant
2
à
5
jours
*
• Si
absence
d’amélioration
(échec
du
traitement )
→
Envisager
une
infection
résistante
aux
antibiotiques
ou
une
autre
étiologie
infectieuse
(amibiase;
Clostridium
difficile,
etc.)
:
→
Arrêter
Ceftriaxone
IV
→
Et
débuter
Ciprofloxacine
30
mg/kg/jour
PO
(divisé
en
2
prises)
pendant
3
jours
+
métronidazole
30
mg/kg/jour
PO
dose
journalière
divisée
en
3
prises
pendant
7
à
10
jours
Traitement antibiotique si selles sanglantes mais enfant semble bien portant
• Ciprofloxacine
30
mg/kg/jour
PO
(divisé
en
2
prises
journalières)
pendant
3
jours
(prescription
du
médecin)
• Si
l’état
de
l’enfant
ne
s’améliore
pas
dans
les
3
jours
suivants
→
Continuer
ceftriaxone
et
ajouter
tinidazole
50
mg/kg
pendant
3
jours
ou
métronidazole
30
mg/kg/jour
PO
en
3
prises
par
jour
pendant
5
jours
La
diarrhée
persistante
se
caractérise
par
des
selles
molles
ou
aqueuses
survenant
3
fois
par
jour
ou
plus,
pendant
plus
de
14
jours
consécutifs
en
dépit
du
traitement.
Le
changement
de
consistance
des
selles
est
plus
significatif
que
leur
fréquence.
*
L’échec
de
traitement
est
défini
par
la
persistance
de
la
fièvre,
des
selles
sanglantes
macroscopiques,
ou
la
persistance
de
selles
fréquentes
après
3
jours
de
traitement.
127
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
L'infection
par
Giardia
lamblia
est
plus
fréquente
chez
les
enfants
de
moins
de
5
ans.
Il
s’agit
du
parasite
le
plus
commun
dans
le
monde.
À
suspecter
si
:
Diarrhées
(début
soudain,
peut
être
aqueuse
initialement)
;
Nausées/vomissements,
Selles
graisseuses
et
malodorantes
(stéatorrhée)
;
Malaise
;
Crampes
abdominales
et
ballonnement
;
Perte
de
poids
;
Parfois
fièvre
Amibiase
L’amibiase
peut
être
la
cause
de
diarrhées
persistantes
et
sanglantes
mais
c’est
une
étiologie
peu
fréquente
de
diarrhées
sanglantes
chez
les
jeunes
enfants.
L’abcès
hépatique
amibien
est
caractérisé
par
:
Une
possible
jaunisse
mineure
;
Perte
d’appétit
et
perte
de
poids
;
Nausées/vomissements
;
Fièvre
intermittente
;
Sueurs/frissons
• Prendre
en
charge
seulement
si
le
traitement
de
la
Shigella
n’a
pas
amélioré
l’état
clinique
• Tinidazole
50
mg/kg
1x
/jour
PO
(max
2g)
x3
jours
pour
une
amibiase
intestinale
et
une
amibiase
hépatique
;
Et
x5
jours
pour
la
dysenterie
amibienne
Ou
métronidazole
15
mg/kg/dose
3x
/jour
PO
x10
jours
pour
une
amibiase
hépatique
128
3.3
Affections
gastro-‐intestinales
Diarrhée
sanglante
• Rechercher
autres
causes
de
fièvre
associée
à
la
diarrhée
:
Non
Oui
→
Paludisme,
pneumonie,
méningite,
sepsis...
• Envisager
traitement
ATB
selon
protocole
Diarrhée
>2
semaines
Envisager
:
Shigella,
• Si
défense
→
Suspecter
péritonite
:
Salmonella,
Exclure
les
étiologies
chirurgicales
(appendicite,
perforation,
invagination,
invagination
obstruction)
intestinale...(cf
texte)
Non
Oui
Si
aucun
des
éléments
ci-‐dessus
n’est
retrouvé
:
• Envisager
l’hospitalisation
Traiter
Giardia
→
Tinidazole
x1
dose
• Évaluation
et
traitement
de
la
déshydratation
:
-‐ Réhydratation
→
SRO
ou
autres
en
fonction
de
l’état
clinique
et
des
comorbidités
Amélioration
-‐ Zinc
20
mg
par
jour
x
10
à
14
jours
(10
m g
par
jour
pour
nourrissons
<
six
mois)
Non
Oui
• Continuer
SRO
et
Zinc
Pas
• Et
réévaluation
à
48
heures
si
pas
d’amélioration
→
d’amélioration/persistance
de
la
diarrhée
Tester
VIH
ou
aggravation
clinique
Assurer
une
alimentation
appropriée
Éviter
la
129
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Symptômes
Les
patients
souffrant
d’une
cystite
aiguë
présentent
en
général
les
symptômes
d’une
infection
urinaire
basse,
soit
:
Les
enfants
souffrant
d’une
cystite
aiguë
sans
complication
n’ont
en
général
pas
de
fièvre
ni
de
symptômes
généraux.
La
fièvre
>38ºC,
des
frissons,
ou
encore
une
douleur
des
flancs
suggèrent
une
infection
urinaire
haute,
plutôt
qu’une
cystite
aiguë.
Dans
ce
cas,
traiter
comme
une
pyélonéphrite.
Diagnostic
• Anamnèse
(fièvre,
vomissements,
symptômes
urinaires,
etc.)
et
examen
physique
(douleur
des
flancs,
pression
artérielle,
etc.)
• Examens
de
laboratoire
-‐ Bandelette
urinaire
:
→
Des
nitrites
indiquent
la
présence
d’une
entérobactérie
→
Des
leucocytes
indiquent
une
infection
des
urines
→
Si
la
BU
est
négative
pour
la
recherche
de
nitrites
et
de
leucocytes,
une
infection
urinaire
est
exclue
-‐ Si
l’examen
cytobactériologique
des
urines
/urinoculture
est
réalisable
→
Utiliser
pour
confirmer
l’infection
et
identifier
l’agent
pathogène
en
cause
130
3.4
Affections
du
rein
et
IVU
À noter :
• Dans
les
zones
où
la
schistosomiase
urinaire
est
endémique,
envisager
une
schistosomiase
chez
les
enfants
présentant
une
hématurie
macroscopique
ou
une
hématurie
microscopique
détectée
par
la
bandelette
urinaire.
L’enfant
peut
avoir
une
infection
urinaire
associée
à
une
schistosomiase.
• Dans
le
zone
où
le
paludisme
est
endémique,
toujours
effectuer
un
test
de
dépistage
du
paludisme.
Traitement
Le traitement de la cystite aiguë non compliquée chez les enfants > 2 ans se fait par
131
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Pyélonéphrite/IVU
Chez
les
enfants
≤
2
ans,
il
est
difficile
de
différentier
la
pyélonéphrite
(une
infection
du
haut
appareil
urinaire
affectant
le
rein),
de
la
cystite
aiguë
(une
infection
du
bas
appareil
urinaire
affectant
la
vessie
caractérisée
par
des
symptômes
mictionnels
sans
fièvre
ni
signes
généraux).
L’agent
pathogène
le
plus
souvent
retrouvé
est
Escherichia
coli,
suivi
d’autres
entérobactéries.
Dans
les
contextes
d’intervention
MSF,
une
infection
des
voies
urinaires
(IVU)
fébrile
sera
considérée
comme
une
pyélonéphrite
chez
les
enfants
<
2
ans.
Pour
la
prise
en
charge
de
la
cystite
aiguë
chez
les
enfants
âgés
de
plus
de
2
ans,
voir
le
chapitre
précédant.
Symptômes
Les
manifestations
des
IVU
varient
en
fonction
de
l’âge
et
sont
particulièrement
peu
spécifiques
dans
la
petite
enfance.
Chez
le
nourrisson,
les
IVU
peuvent
entrainer
de
la
fièvre,
des
vomissements,
des
diarrhées,
une
irritabilité
et
des
signes
de
sepsis.
Au-‐delà
de
l’âge
de
2
à
3
ans,
les
symptômes
sont
plus
évocateurs
des
voies
urinaires.
Mais
en
pratique,
dans
la
majorité
des
cas,
il
n’est
pas
possible
de
différentier
strictement
les
affections
hautes
des
affections
basses
chez
l’enfant
;
Et
les
enfants
présentant
de
la
fièvre
doivent
être
considérés
comme
des
cas
de
pyélonéphrite.
Les symptômes les plus communs chez les enfants avec pyélonéphrite/IVU sont :
Diagnostic
132
3.4
Affections
du
rein
et
IVU
À noter :
• Dans
les
zones
où
la
schistosomiase
urinaire
est
endémique,
envisager
une
schistosomiase
chez
les
enfants
présentant
une
hématurie
macroscopique
ou
une
hématurie
microscopique
détectée
par
la
bandelette
urinaire.
L’enfant
peut
avoir
une
IVU
associée
à
une
schistosomiase.
• Dans
les
zones
de
paludisme
endémique,
toujours
réaliser
un
TDR
paludisme.
Traitement
Le
traitement
de
l’IVU
fébrile
chez
l’enfant
<
2
ans
et
de
la
pyélonéphrite
suit
le
protocole
suivant
:
• Hospitaliser
• Ceftriaxone
50
mg/kg/dose
1x/jour
(max
2
g)
IV/IM
jusqu’à
ce
que
l’enfant
puisse
tolérer
l’administration
par
voie
orale
• Réévaluer
l’enfant
quotidiennement
:
*
-‐ Si
l’état
de
l’enfant
s’est
amélioré
et
s’il
tolère
voie
orale
après
48
h
de
ceftriaxone
→
Continuer
ceftriaxone
IV
pour
un
total
de
3
jours
puis
sortie
de
l’hôpital
avec
une
antibiothérapie
PO
comme
précisé
ci-‐après
(paragraphe
Traitement
à
la
sortie)
-‐ Si
l'état
de
l’enfant
ne
s’améliore
pas
après
48
h
de
ceftriaxone
IV
→
Ajouter
gentamycine
5
mg/kg/jour
IV
et
continuer
la
bi-‐antibiothérapie
pendant
au
moins
48
heures.
Lorsque
l’enfant
devient
apyrétique,
bien
portant
et
tolère
les
traitements
PO
→
Sortie
de
l’hôpital
et
traitement
de
sortie
comme
précisé
ci-‐après
-‐ Si
l’état
de
l’enfant
ne
s’améliore
pas
au
4ème
jour
du
traitement
antibiotique
→
Arrêter
ceftriaxone
et
gentamycine
→
Passer
à
ciprofloxacine
10
mg/kg/dose
2x
/jour
x7
jours
Traitement
complémentaire
• Apporter
des
apports
liquidiens
et
caloriques
adaptés
si
l’enfant
ne
tolère
pas
la
prise
orale
(cf
chapitre
7.1
Perfusion
d’entretien)
• Traiter
la
fièvre
(pour
améliorer
le
confort
du
patient)
• Garantir
une
bonne
analgésie
Surveillance
• Surveiller
les
constantes
vitales
selon
l’état
clinique
de
l’enfant
• Surveiller
la
diurèse
sur
24h
*
Amélioration
en
prenant
en
compte
la
combinaison
des
facteurs
suivants
:
Plus
de
vomissements,
enfant
boit/mange,
plus
de
fièvre,
enfant
se
porte
plutôt
bien,
analyse
urines
améliorée
133
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Algorithme 3.4.1 Infection des voies urinaires (IVU) chez les enfants > 30 jours*
Température
>
39°C
pendant
≥
48
heures
en
l’absence
d’une
autre
source
de
fièvre
Ou
enfant
sévèrement
malade
Évaluer
la
présence
d ’un
sepsis
→
Traiter
B.U
positive
=
Leucocyte
≥
++
et/ou
nitrite
positif
Sortie
autorisée
:
→
Quand
PO
toléré
Non
Oui
avec
cefixime
8
mg/kg/dose
1x
/jour
pendant
7
jours
Arrêter
ceftriaxone
et
gentamycine
à
Remplacer
par
ciprofloxacine
PO
10
mg/kg/dose
2x
/jour
pendant
7
jours
*Pour
les
nourrissons
<
30
jours
cf
guide
MSF
Néonatal
134
3.4
Affections
du
rein
et
IVU
Les
enfants
entre
5
et
12
ans
sont
les
plus
souvent
concernés
et
le
syndrome
est
rarement
observé
avant
l’âge
de
3
ans.
Symptômes
Le
tableau
clinique
typique
de
la
GNA
est
caractérisé
par
un
syndrome
néphrétique
aigu
avec
hématurie
macro
ou
microscopique
(sang
rouge
à
marron),
protéinurie,
hypertension,
présence
d’œdèmes
et
une
atteinte
de
la
fonction
rénale
de
degré
variable.
• Dans
certains
nombre
de
cas,
un
syndrome
néphrotique
aigu
impur
peut
survenir,
caractérisé
par
des
urines
de
couleur
rouge
ou
marron,
une
protéinurie
(jusqu’à
+++),
des
œdèmes,
une
hypertension
et
une
élévation
de
la
créatinine
plasmatique.
• L’œdème
généralisé
est
présent
dans
environ
deux
tiers
des
cas,
conséquence
de
la
rétention
hydro-‐sodée.
Dans
les
cas
graves,
la
surcharge
hydro-‐sodée
entraine
une
détresse
respiratoire
causée
par
un
œdème
pulmonaire.
• L’hématurie
macroscopique
est
présente
dans
30
à
50%
des
cas.
Les
urines
ont
un
aspect
trouble
et
sont
de
couleur
comparable
à
du
thé
ou
du
Coca-‐Cola®.
• L’hypertension
est
fréquente
et
d'une
gravité
faible
à
sévère.
Diagnostic
Examens biologiques
Le
diagnostic
de
la
GNA
post-‐infectieuse
repose
typiquement
sur
le
tableau
clinique
de
néphrite
aiguë
et
la
notion
d’une
infection
récente
à
streptocoque
bêta-‐hémolytique
du
groupe
A.
135
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Traitement
Il
n’existe
pas
de
traitement
spécifique.
La
prise
en
charge
est
symptomatique
et
centrée
sur
le
traitement
de
la
surcharge
hydro-‐sodée
à
l’origine
des
complications
cliniques
de
la
GNA,
avec
les
mesures
suivantes
à
prendre
:
Le
traitement
diurétique
à
l’hôpital
est
indiqué
pour
normaliser
la
pression
artérielle
et
traiter
la
surcharge
hydrique.
Le
protocole
est
le
suivant
:
• Furosémide
PO
1
mg/kg
1
à
2x
/jour
-‐
À
répéter
après
6
heures
si
l’enfant
n’a
pas
uriné
• Si
l’enfant
est
à
jeun
→
Furosémide
1
mg/kg/
IV
-‐
Peut
être
répété
une
fois
après
2
heures.
Donner
toutes
les
8
heures.
Le
furosémide
peut
entrainer
une
hypokaliémie
→
Donner
des
solutés
riches
en
potassium
à
un
enfant
traité
avec
furosémide
et
proposer
une
alimentation
riche
en
sodium
telle
que
haricots
blancs,
poisson,
avocat,
bananes,
légumes
verts
foncés.
Tableau 3.4.1 Posologie furosémide pour le traitement de la GNA
Traitement hyper-‐tenseur
L’hypertension
répond
en
général
aux
diurétiques.
Dans
le
cas
contraire,
et
si
des
signes
d’hypertension
intracrânienne
sont
présents
(céphalées,
vision
trouble…)
→
voir
urgences
hypertensives.
Surveillance
Durant
le
traitement,
mettre
en
place
une
surveillance
rapprochée
en
fonction
de
l’état
clinique
du
patient
:
136
3.4
Affections
du
rein
et
IVU
Les manifestations cliniques disparaissent en général rapidement après le traitement de l’infection.
• L’œdème
disparait
au
bout
d’une
semaine
après
la
reprise
de
la
diurèse.
• La
créatinine
est
corrigée
et
retourne
à
une
valeur
normale
en
3
à
4
semaines.
• La
protéinurie
peut
être
beaucoup
plus
lente
à
se
normaliser.
• L’évolution
est
favorable
chez
la
plupart
des
enfants.
137
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Syndrome
néphrotique
Le
syndrome
néphrotique
est
défini
par
l’excrétion
d'une
quantité
excessive
de
protéines
dans
les
urines,
la
présence
d’œdèmes,
une
hypoalbuminémie
et
une
hyperlipidémie.
Les
deux
premiers
signes
cliniques
sont
en
général
utilisés
pour
établir
le
diagnostic
clinique.
Le
syndrome
néphrotique,
s'il
n’est
pas
traité,
peut
évoluer
vers
l’insuffisance
rénale.
La
maladie
du
changement
minimal
(ou
MCD
pour
Minimal
change
disease)
est
une
forme
très
commune
de
syndrome
néphrotique
chez
les
enfants
(particulièrement
avant
6
ans).
C’est
la
seule
forme
de
celui-‐ci
qui
puisse
être
prise
en
charge
dans
un
environnement
médical
général.
Les
enfants
atteints
de
syndrome
néphrotique
ont
un
risque
élevé
de
thromboses
veineuses,
d’infections
bactériennes
graves
(en
particulier
à
Streptococcus
pneumonia)
et
de
malnutrition.
Symptômes
La
confirmation
diagnostique
est
faite
par
biopsie
rénale,
mais
un
diagnostic
présomptif
de
MCD
peut
être
fait
sur
la
base
des
signes
cliniques
suivants
:
• Présence
d’œdèmes
• +
hyperprotéinurie
avec
une
fonction
rénale
normale
• +
absence
d’hypertension
• +
absence
d’hématurie
sévère
La
présence
des
œdèmes
est
le
signe
clinique
principal.
Leurs
localisations
varient
en
fonction
de
la
position
et
de
l’activité
de
l’enfant.
Au
réveil,
l’enfant
présente
un
œdème
péri-‐orbital.
Au
cours
de
la
journée,
l’œdème
péri-‐orbital
diminue
alors
que
les
œdèmes
des
membres
inférieurs
augmentent.
L’œdème
est
mou,
indolore
et
prenant
le
godet.
Lorsque
l’œdème
s’aggrave,
il
peut
s’étendre
au
dos,
aux
parties
génitales,
et
progresse
vers
un
œdème
généralisé
avec
ascite
et
épanchement
pleural.
Chez
l’enfant
présentant
un
œdème,
rechercher
une
hyperprotéinurie
à
l’aide
d’une
bandelette
urinaire.
Une oligurie peut être présente : Évaluer l’hypovolémie intravasculaire (mesurer PA, FC, TRC).
Chez
l'enfant
déjà
traité
pour
un
syndrome
néphrotique,
la
récidive
est
définie
par
la
réapparition
de
la
protéinurie
et
des
œdèmes,
à
tout
moment,
suite
une
corticothérapie
efficace.
Diagnostic
Réaliser
les
examens
complémentaires
suivants
:
Urine
• Mesurer
la
protéinurie
→
Faire
une
bandelette
urinaire
sur
2
échantillons
d’urine
Les
bandelettes
urinaires
peuvent
varier
en
fonction
du
fabriquant
mais
une
protéinurie
d'origine
néphrotique
est
égale
ou
supérieure
à
+++
(ou
égale
ou
supérieure
à
300
mg/dl
ou
30
g/l).
• Hématurie
:
En
cas
d'hématurie
macroscopique
ou
d'hématurie
à
la
BU
(égale
ou
supérieure
à
++)
→
Envisager
une
glomérulonéphrite
ou
une
autre
étiologie,
telle
que
la
schistosomiase
dans
les
zones
endémiques
138
3.4
Affections
du
rein
et
IVU
Examens
sanguins
(si
disponible)
Diagnostic différentiel
Traitement
Corticothérapie
La
plupart
des
enfants
atteints
de
MCD
répondent
à
la
corticothérapie.
Cependant,
elle
doit
être
utilisée
uniquement
si
tous
les
critères
suivants
sont
réunis
:
139
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Traitement initial
• Prednisolone
ou
prednisone
PO
→
2
mg/kg
une
fois
par
jour
le
matin
pendant
6
semaines
(max.
60
mg/jour)
puis
1.5
mg/kg
tous
les
2
jours
pendant
6
semaines.
• Compléter
12
semaines
de
traitement,
sans
tenir
compte
de
l’amélioration
clinique
ou
biologique
• Diminuer
progressivement
de
0,5
mg/kg
toutes
les
2
semaines
sur
8
semaines
• La
durée
totale
de
traitement
est
de
4
mois
et
demi.
• Si
l’enfant
développe
des
signes
de
gastrite
:
Traiter
avec
oméprazole
PO
→
0,7
à
1
mg/kg
1x
/jour
• Prednisolone
ou
prednisone
PO
→
2
mg/kg
1x
/jour
jusqu’à
une
protéinurie
négative
ou
simplement
traces
pendant
3
jours
consécutifs
• Puis
1,5
mg/kg
tous
les
2
jours
pendant
4
semaines
• Puis
diminuer
progressivement
comme
dans
le
traitement
initial
• Donner
aux
parents
des
instructions
concernant
le
régime
de
l’enfant,
qui
doit
être
sans
sel
ajouté,
équilibré
et
offrir
des
apports
suffisants
en
protéines
et
en
calories.
• Ne
pas
limiter
les
apports
hydriques
(risque
de
thrombose
liée
à
l’hypercoagulabilité)
• Si
présence
d’un
œdème
très
sévère
ou
en
cas
d’insuffisance
rénale
ou
d’hyponatrémie,
les
apports
hydriques
peuvent
être
initialement
restreints
(par
exemple
75%
des
apports
habituels).
La
diurèse
sera
alors
quantifiée.
• Encourager
l’enfant
à
marcher
et
à
jouer
pour
prévenir
le
risque
thromboembolique.
• Sortie
de
l‘hôpital
lorsque
l’enfant
est
stable,
avec
un
suivi
mensuel
comprenant
la
surveillance
du
poids.
• Si
fièvre,
douleur
abdominale,
détresse
respiratoire
ou
signes
de
thrombose
veineuse,
encourager
à
consulter
un
médecin
Les
infections
doivent
être
traitées
sans
délai,
mais
ne
pas
prescrire
d’antibiothérapie
prophylactique.
Vaccination
• Pour
les
enfants
de
moins
de
5
ans,
vérifier
que
le
patient
a
bien
reçu
tous
les
vaccins
du
programme
étendu
de
vaccination
(PEV)
dont
Haemophilus
influenza
type
B,
vaccin
conjugué
anti-‐pneumocoque
et
(si
zone
endémique)
vaccin
conjugué
anti-‐méningocoque
A.
• Les
enfants
âgés
de
plus
de
5
ans
doivent
recevoir
les
vaccins
contre
le
tétanos
et
la
rougeole,
le
vaccin
conjugué
anti-‐pneumocoque
et
le
vaccin
conjugué
anti-‐méningocoque.
140
3.4
Affections
du
rein
et
IVU
Complications
Œdème sévère
• Administrer
le
traitement
diurétique
avec
précaution
et
seulement
si
l’état
hémodynamique
est
bon
(extrémités
chaudes,
absence
de
tachycardie,
pouls
palpable,
TRC
normal)
:
furosémide
PO
→
1
mg/kg/jour
divisé
en
2
prises
+
spironolactone
PO
→
2
mg/kg/jour
en
2
prises,
jusqu’à
disparition
des
symptômes
• Durant
la
durée
du
traitement
diurétique,
surveiller
les
signes
de
déshydratation,
de
complications
thromboemboliques
et
d’hypokaliémie
si
possible
Les
enfants
âgés
de
moins
de
1
an
ou
plus
de
10
ans
et
les
enfants
présentant
une
3ème
récidive,
de
fréquentes
récurrences,
un
syndrome
néphrotique
résistant
à
la
corticothérapie
ou
un
tableau
clinique
mixte
néphrotique
et
néphritique,
nécessitent
des
investigations
complémentaires
(biopsie
rénale,
etc…)
ainsi
qu'un
avis
et
une
prise
en
charge
spécialisée.
141
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
L’hypoglycémie
chez
les
nourrissons
et
les
enfants
nécessite
une
identification
et
un
traitement
précoces
pour
prévenir
l'apparition
de
séquelles
neurologiques
irréversibles.
Tous
les
enfants
sévèrement
malades
doivent
avoir
un
contrôle
de
la
glycémie
au
moment
de
leur
admission
à
l’hôpital
→
Si
cela
n’est
pas
possible,
traiter
comme
s’il
s’agissait
d’une
hypoglycémie
vraie
comme
décrit
ci-‐après.
Dans
les
zones
endémiques,
il
est
nécessaire
de
réaliser
un
test
de
dépistage
du
paludisme.
Tableau 3.5.1 Seuils limites pour le traitement de l’hypoglycémie dans les projets MSF
Symptômes
• Les
signes
cliniques
de
l’hypoglycémie
sont
l’irritabilité,
l’agitation,
les
troubles
de
l’alimentation,
la
léthargie,
la
cyanose,
la
tachypnée,
l’hypothermie,
l’apathie,
les
crises
convulsives,
le
coma.
• Ces
signes
ne
sont
pas
spécifiques
d’une
hypoglycémie
et
peuvent
être
des
signes
précoces
d’autres
affections
telles
que
sepsis,
paludisme,
syndrome
de
détresse
respiratoire.
Traitement
La prise en charge clinique varie en fonction du degré d’hypoglycémie et des symptômes associés.
Traitement oral
• Adapté
à
l’enfant
conscient,
capable
de
boire
et
de
déglutir
sans
danger
• Donner
une
boisson
ou
un
aliment
sucré
par
la
bouche/per
os
:
-‐ 1
à
2
cuillères
à
café
de
sucre
en
poudre
dilué
dans
quelques
ml
d’eau
-‐ Ou
60
ml
de
jus
de
fruit,
de
lait
ou
de
lait
thérapeutique
si
malnutrition
aiguë
sévère
(MAS)
ou
de
lait
maternel
142
3.5
Affections
métaboliques
Traitement intraveineux
• Adapté
à
l’enfant
s’il
est
inconscient
ou
ne
peut
pas
boire
• Placer
un
cathéter
IV/IO
et
:
-‐ Administrer
bolus
de
G
10%
5
ml/kg
sur
2
à
3
minutes
(ne
jamais
utiliser
du
G
50%
sans
le
diluer)
-‐ Répéter
le
contrôle
de
glycémie
capillaire/dextro
toutes
les
15
minutes
-‐ Répéter
le
bolus
IV
de
G
10%
si
l'enfant
reste
hypoglycémique
après
15
minutes
-‐ Après
le
bolus
IV,
débuter
une
perfusion
d’un
soluté
d’entretien
avec
G10%/RL
(cf
chapitre
7)
-‐ Si
la
mise
en
place
d’une
voie
IV/IO
est
retardée,
un
enfant
inconscient
peut
recevoir
10
ml/kg
de
G
10%
par
SNG
(enfant
en
position
semi-‐assise)
Surveillance
• Initialement
→
Contrôler
la
glycémie
capillaire/dextro
toutes
les
15
à
30
minutes
et
adapter
le
débit
de
perfusion
jusqu’à
ce
que
la
glycémie
soit
stable
entre
70
et
120
mg/dl
(3,9
à
6,7
mmol/l)
sur
deux
contrôles
consécutifs
• Puis
→
Contrôler
la
glycémie
capillaire/dextro
toutes
les
2
à
3
heures
jusqu’à
stabilisation
sur
deux
contrôles
consécutifs
• Évaluer
l’enfant
et
déterminer
la
cause
de
l’hypoglycémie
→
Les
étiologies
fréquente
sont
:
-‐ Paludisme
-‐ Déshydratation
-‐ Anorexie,
jeûne
et
malnutrition
-‐ Sepsis
et
infection
bactérienne
-‐ Mauvaise
prise
en
charge
d’un
diabète
connu
-‐ Ingestion
de
produits
toxiques
tels
qu’éthanol,
méthanol,
éthylène
glycol
143
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
3.6
Fièvre
Fièvre
et
traitement
de
la
fièvre
La
fièvre
est
définie
(à
tous
les
âges)
lorsque
la
température
(T)
est
≥
37,5°C.
• La
fièvre
n’est
pas
une
maladie
mais
une
réponse
physiologique
de
l'organisme.
• Il
n’existe
pas
de
preuve
que
le
traitement
de
la
fièvre
réduise
la
morbidité
ou
la
mortalité
liée
à
une
maladie
fébrile
(même
pour
le
paludisme).
• Il
n’existe
pas
non
plus
de
preuve
que
:
-‐ Le
traitement
de
la
fièvre
diminue
l'incidence
des
convulsions.
-‐ La
fièvre
aggrave
la
maladie.
-‐ La
fièvre
≥
40°C
soit
associée
à
une
atteinte
cérébrale.
•
Bénéfice
potentiel
de
la
fièvre
→
La
fièvre
peut
diminuer
le
développement
de
certains
virus
et
bactéries.
Traitement
La fièvre est un signe clinique important, résultant le plus souvent d’une pathologie sous-‐jacente.
La première étape dans la prise en charge de la fièvre est d’en déterminer la cause.
Une
fois
que
l'étiologie
est
connue
et
prise
en
compte,
l’objectif
principal
du
traitement
de
la
fièvre
est
d’améliorer
le
confort
de
l’enfant
(impacté
par
la
diminution
de
l’activité,
la
baisse
des
apports
hydriques,
etc.).
• Le
moyen
le
plus
simple
de
traiter
une
fièvre
est
de
découvrir
et
déshabiller
l’enfant.
• Ne
pas
l’envelopper
dans
des
linges
mouillés
• Le
traitement
systématique
de
la
fièvre
n’est
pas
toujours
nécessaire
mais
faire
baisser
la
fièvre
peut
améliorer
le
confort
de
l’enfant.
144
3.6
Fièvre
Traitement médicamenteux
(agents antipyrétiques )
• Le
paracétamol
doit
être
utilisé
avec
précaution
chez
l’enfant
malnutri
(atteinte
hépatique
potentielle).
• Ne
pas
utiliser
l’ibuprofène
chez
les
enfants
souffrant
de
malnutrition
aiguë
sévère
(MAS).
• L'aspirine
(ou
acide
acétylsalicylique)
n’est
pas
recommandée
en
pédiatrie.
Paracétamol
• Posologie
du
paracétamol
→
15
à
20
mg/kg
par
prise
(dose
maximale
800
mg)
PO,
toutes
les
6
à
8
heures
(maximum
de
80
mg/kg
par
jour
ou
4
g/jour)
• Chez
les
enfants
souffrant
de
MAS
→
Prescrire
le
paracétamol
uniquement
si
la
fièvre
est
source
d’inconfort
pour
l’enfant.
• La
posologie
du
paracétamol
chez
l’enfant
MAS
est
de
10
mg/kg
toutes
les
8
heures.
Prescrire
pour
une
durée
maximale
d’une
journée
et
réévaluer
la
nécessité
des
antipyrétiques
(cf
guide
MSF
Malnutrition)
• Peut
être
donné
oralement
ou
par
sonde
nasogastrique
(SNG).
Ne
pas
administrer
en
IV
à
moins
que
la
voie
orale
ne
soit
pas
possible.
L’indication
principale
du
paracétamol
IV
en
pédiatrie
est
l’enfant
à
jeun
et
algique,
ou
encore
si
la
fièvre
intervient
avant
ou
après
un
acte
chirurgical.
Ibuprofène
145
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
• Ne
pas
envelopper
l’enfant
dans
des
serviettes
ou
du
linge
mouillés,
et
ne
pas
utiliser
de
l’eau
froide
→
Cela
augmente
l’inconfort
de
l’enfant.
Cela
peut
également
entrainer
une
chute
dangereuse
de
leur
température
corporelle
(particulièrement
dans
la
MAS).
• Le
refroidissement
externe
peut
être
utilisé
en
complément
du
paracétamol
ou
de
l'ibuprofène
dans
les
cas
inhabituels
suivants
:
Coup
de
chaleur
-‐
Hyperthermie
• Si
le
refroidissement
externe
est
utilisé,
alors
-‐ Donner
une
dose
d'antipyrétique
paracétamol/ibuprofène
au
moins
30
minutes
avant
le
refroidissement
externe
-‐ Utiliser
de
l’eau
tiède
(autour
de
30°C)
et
non
pas
de
l‘eau
froide
-‐ Éponger
le
dos
ou
le
visage
de
l’enfant
doucement
-‐ Ne
pas
utiliser
d’alcool
car
ses
vapeurs
sont
absorbées,
or
elles
sont
toxiques
pour
l’enfant
146
3.6
Fièvre
• FSF
→
Enfant
≥
3
mois,
présentant
une
fièvre
depuis
une
semaine
ou
moins,
sans
explication
apparente
retrouvée
après
un
interrogatoire
approfondi
et
un
examen
clinique
complet.
• FOI
→
Enfant
présentant
une
fièvre
d’une
durée
d’au
moins
huit
jours,
chez
lequel
aucun
diagnostic
n’est
retenu
après
une
évaluation
en
consultation
ou
à
l’hôpital,
incluant
un
interrogatoire
approfondi,
un
examen
clinique
complet
et
des
investigations
biologiques
initiales.
Symptômes
Pour
suspecter
une
fièvre
sans
foyer
(FSF),
les
critères
1
à
4
ci-‐dessous
doivent
obligatoirement
être
présents
:
Diagnostic
• Augmentation
de
la
fréquence
cardiaque
(FC),
augmentation
de
la
fréquence
respiratoire
(FR),
SpO2
≤
95%,
battements
des
ailes
du
nez,
tirage
ou
utilisation
des
muscles
accessoires,
râles
ou
diminution
du
murmure
vésiculaire
(pneumonie)
• Écoulement
nasal
et/ou
toux
(croup,
bronchiolite)
• Lésions
de
l‘oropharynx
(herpès
ou
virus
coxsackie)
• Otalgie
(otite
moyenne
aiguë)
• Maux
de
gorge
(pharyngite,
amygdalite)
• Douleur
abdominale
(appendicite
ou
péritonite)
• Douleur
à
la
palpation
osseuse
ou
à
la
mobilisation
articulaire
passive
(arthrite
septique,
ostéomyélite)
• Signes
cutanés
tels
que
pétéchies
(méningococcie,
dengue
ou
autres
pathologies
virales)
• Placards
cutanés
inflammatoires
→
Rouges,
chauds
ou
sensibles
(cellulite)
• Éruptions
(rougeole,
varicelle,
roséole,
réaction
médicamenteuse)
• Raideur
de
la
nuque
(méningite)
• Épisodes
de
diarrhée
ou
vomissements
(gastroentérite)
• Douleurs
à
la
miction
et/ou
douleur
du
dos
et
des
flancs
(cystite,
pyélonéphrite)
• Anémie,
ictère,
douleur
généralisée
(drépanocytose)
147
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
• Pleurs
faibles,
hypotonie
(mou),
n’interagit
pas
avec
son
environnement,
regard
vague
ou
fixe,
inconsolable
• Risque de VIH, statut VIH positif connu, malnutrition aiguë sévère, drépanocytose
Traitement
• Hospitaliser
• ABCDE
• Test
de
diagnostic
du
paludisme
• Hémoglobine
si
test
du
paludisme
positif
ou
si
sévèrement
malade
ou
si
pâleur
excessive
• Bandelette
urinaire
→
Si
positive,
traiter
pour
infection
urinaire
• Numération
leucocytaire
(si
disponible)
→
Contrôler
si
GB
>
15
000
• Si
hémoculture
possible
→
Réaliser
une
hémoculture
(minorité
des
cas)
• Radio
du
thorax
si
disponible
• Si
présence
de
signes
de
méningite
ou
si
enfant
<
1
an
et
paraît
souffrant,
si
étude
du
liquide
céphalo-‐rachidien
(LCR)
possible
et
non
contre-‐indiquée
→
Réaliser
une
ponction
lombaire
• Ceftriaxone
IV/IM
50
mg/kg/dose
1x
/jour
(max
2
g)
-‐
100
mg/kg/jour
si
suspicion
de
méningite
• Si
l’un
des
examens
ci-‐dessus
révèle
une
pathologie
spécifique,
adapter
le
traitement
Si l’enfant ne paraît pas sévèrement malade, suivre le protocole suivant :
148
3.7
Maladies
du
sang
Pour l’anémie néonatale → Consulter le guide MSF de soins néonataux.
Il
y
a
anémie
si
l’hémoglobine
(Hb)
<
11
g/dl
(<
10
g/dl
chez
le
nourrisson
de
2
à
6
mois).
L’anémie
peut
être
:
Ces valeurs ne sont pas synonymes d’un besoin transfusionnel → Pour la transfusion, cf ci-‐après.
Causes
Une diminution de la production de globules rouges ou érythrocytes
149
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Les causes d’anémie chez l’enfant de moins de 1 an peuvent être congénitales :
• Paludisme
ou
VIH
maternels
entrainent
un
retard
de
croissance
intra-‐utérin,
associé
à
l’anémie.
• Déficit
maternel
en
fer
au
cours
de
la
grossesse
augmente
le
risque
d’anémie
chez
le
nourrisson.
• Prématurité
• Hémoglobinopathies
et
déficit
en
G6PD
Diagnostic
Les
signes
cliniques
et
symptômes
de
l’anémie
varient
en
fonction
de
l’âge
de
l’enfant,
l’étiologie,
la
rapidité
de
son
évolution
et/ou
la
nature
(chronique
ou
aiguë)
de
l’anémie.
Une
anamnèse
et
un
examen
clinique
approfondi
sont
importants
dans
l’évaluation
d’un
enfant
présentant
une
anémie.
Anamnèse
Au
cours
de
l’interrogatoire,
prendre
en
compte
les
symptômes
actuels
du
patient
mais
poser
également
des
questions
précises
sur
les
antécédents
familiaux.
De
plus,
les
éléments
concernant
la
naissance
et
la
période
néonatale
peuvent
apporter
des
indications
significatives.
Les
points
à
aborder
sont
les
suivants
:
• Sévérité
et
apparition
des
symptômes
→
Les
symptômes
communs
comprennent
la
léthargie,
la
tachycardie,
la
pâleur.
Les
nourrissons
anémiques
peuvent
présenter
une
irritabilité
ou
une
faible
consommation
alimentaire.
En
raison
des
capacités
du
corps
à
compenser,
les
patients
anémiques
chroniques
peuvent
présenter
peu
ou
aucun
symptômes,
au
contraire
des
patients
souffrant
d’anémie
aiguë,
à
taux
d'hémoglobine
pourtant
égaux.
150
3.7
Maladies
du
sang
• Poser
des
questions
en
relation
avec
des
épisodes
hémolytiques
(changement
de
couleur
des
urines,
ictère
ou
jaunisse)
• Antécédents
d’épisodes
anémiques
ou
de
transfusions
• Poser
des
questions
relatives
à
d’éventuelles
pertes
sanguines
(appareil
gastro-‐intestinal,
épistaxis,
etc.)
• Affections
médicales
(VIH,
tuberculose,
parasitoses,
etc.)
• Antécédents
de
prise
médicamenteuse
ou
de
toxiques
(notamment
médecine
traditionnelle)
• S’enquérir
du
régime
alimentaire
et
du
statut
nutritionnel
de
l’enfant
• Antécédents
familiaux
(notamment
drépanocytose,
tuberculose,
VIH)
• Antécédents
périnataux
Examen clinique
Les
zones
particulièrement
importantes
à
observer
sont
la
peau,
les
yeux,
la
bouche,
le
visage
(notamment
pour
drépanocytose
et
thalassémie),
le
thorax,
les
mains
et
l’abdomen.
• Pâleur
(paumes,
plantes
des
pieds,
muqueuses
labiales,
conjonctives,
base
des
ongles)
• Traits
du
visage
→
Protrusion
de
la
mâchoire
et
profils
convexes
(drépanocytose),
hyperplasie
maxillaire,
aplasie
des
os
propres
du
nez,
front
bombé
(thalassémie)
• Signes
d’hémolyse
→
Ictère
conjonctival,
jaunisse,
hépatosplénomégalie
• Splénomégalie
(paludisme,
drépanocytose,
kala-‐azar,
tumeurs,
etc.)
• Souffle
cardiaque
(augmentation
du
débit
sanguin
entrainé
par
l’anémie)
• Signes
de
malnutrition
ou
déficit
en
micronutriments
• Signes
d’infection
aiguë
ou
de
sepsis
• Hémoglobine
• Test
paludisme
(si
endémique)
• Bandelette
urinaire
• Numération
formule
sanguine
(NFS)
avec
réticulocytes
(si
disponible)
et
frottis
sanguin
pour
évaluer
la
morphologie
des
globules
rouges
• Si
transfusion
envisagée
→
Groupe
sanguin
avec
groupage
et
compatibilité
(EDC)
151
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Traitement
• Traiter
la
cause
des
pertes
sanguines
si
connue
(hémorragie,
etc.)
• Si
Hb
<
4
g/dl
ou
si
Hb
<
6
g/dl
avec
détresse
respiratoire
et/ou
état
de
choc
et
conscience
altérée
→
Transfuser
• Si
zone
de
paludisme
endémique
→
Tester
et
traiter
contre
le
paludisme
si
test
positif
• Si
drépanocytose
suspectée
ou
connue
→
Une
transfusion
peut
être
indiquée
en
fonction
des
symptômes.
• Hb
entre
4
et
6
g/dl
sans
la
présence
des
3
éléments
suivants
→
Détresse
respiratoire,
choc,
altération
de
la
conscience
• Ou
si
Hb
entre
6
et
9
g/dl
Dans ce cas, rechercher les étiologies potentielles et les traiter comme suit :
Dans
la
majorité
des
missions
MSF,
les
types
d’anémie
ne
peuvent
pas
être
différentiés
et
le
traitement
étiologique
est
rarement
possible.
À
noter
:
Traitement
empirique
(particulièrement
supplémentation
en
fer)
en
cas
d’anémie
sévère
(non
symptomatique)
ou
modérée
seulement
après
stabilisation.
D’autant
plus
que
la
prescription
de
fer
chez
l’enfant
sévèrement
malade
peut
exacerber
la
malnutrition
aiguë
ou
les
infections.
Effets
secondaires
Les
effets
secondaires
des
traitements
médicamenteux
de
l’anémie
sont
:
• Fer
:
Selles
noires,
constipation,
problèmes
gastriques.
Toxicité
sévère
en
cas
de
surdosage
→
À
conserver
hors
de
portée
des
enfants
• Acide
folique
:
Irritation
gastrique
mineure,
éruption
cutanée
• Vitamine
B12
:
Éruption
cutanée,
allergie
• Vitamine
A
:
Toxicité
sévère
si
overdose
→
À
conserver
hors
de
portée
des
enfants
152
3.7
Maladies
du
sang
Comprimé
fer-‐folate
• Est
idéalement
donné
en
association
avec
l'acide
folique
• Exception
:
Le
fer
est
contre-‐indiqué
chez
l’enfant
qui
a
reçu
>
2
transfusions
au
cours
de
l’année
ou
en
phase
aiguë
de
maladie.
Pour
les
enfants
MAS,
suivre
les
protocoles
de
nutrition
• Administrer
en
association
avec
la
vitamine
C
pour
une
meilleure
absorption
du
fer
→
À
prendre
le
matin
pendant
1
mois
Posologie
selon
le
poids
de
l’enfant
:
Poids
Comprimé
fer-‐folate
Comprimé
vitamine
C
de
250
mg
<
4
kg
½
par
jour
1
par
jour
4
à
<
8
kg
1
par
jour
8
à
15
kg
½
par
jour
1
par
jour
1
par
jour
Ou
acide
folique
seul
• Chez
l’enfant
qui
a
reçu
>
2
transfusions
au
cours
de
l’année
ou
qui
a
été
transfusé
récemment
(2
semaines
précédentes)
• Un
traitement
à
vie
par
acide
folique
est
requis
dans
l’anémie
de
la
drépanocytose
Posologie
selon
le
poids
de
l’enfant
:
Poids
Comprimé
acide
folique
à
prendre
le
matin
pendant
1
mois
<
4
kg
½
par
jour
4
à
<8
kg
1
par
jour
8
à
15
kg
1
par
jour
Plus
vitamine
B12
→
1
mg
PO
1x
/jour
pendant
10
jours
Plus
albendazole
• Chez
l’enfant
qui
n’est
plus
exclusivement
allaité
(en
général
>
6
mois)
Posologie
selon
l’âge
et
le
poids
de
l’enfant
:
Âge
et
poids
Albendazole
Enfants
>
6
mois
et
<
10
kg
200
mg
en
dose
unique
Enfants
>
6
mois
et
>
10
kg
400
mg
en
dose
unique
Plus
vitamine
A
(Rétinol)
Exception
:
• Nourrissons
<
6
mois
qui
sont
exclusivement
allaités
si
la
mère
a
reçu
une
dose
dans
les
4
mois
précédents.
• Enfants
qui
ont
reçu
une
dose
dans
les
6
mois
précédents
• Enfants
avec
malnutrition
aiguë
sévère
(MAS)
qui
reçoivent
du
lait
ou
des
aliments
thérapeutiques.
Posologie
selon
le
poids
de
l’enfant
:
Poids
Jour
1/Dose
unique
<
6
kg
2
gouttes
(50
000
IU)
6
à
8
kg
4
gouttes
(100
000
IU)
≥
8
kg
1
capsule
(200
000
IU)
153
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Drépanocytose
La
drépanocytose
est
une
maladie
héréditaire
qui
mène
à
la
production
d’un
variant
anormal
de
l’hémoglobine,
dit
hémoglobine
S
(HbS).
Cette
maladie
chronique
est
marquée
par
une
tendance
à
déformer
les
hématies
qui
prennent
une
forme
de
faucille.
Ce
phénomène
cause
les
crises
vaso-‐
occlusives
caractéristiques
de
la
maladie
et
une
accélération
de
l’hémolyse.
La
prévalence
de
la
maladie
(personnes
affectées)
en
Afrique
subsaharienne
est
de
1
à
2%
de
la
population
générale.
Le
trait
drépanocytaire
(les
porteurs
sont
en
général
asymptomatiques)
survient
lorsqu’un
enfant
hérite
d’un
gène
de
drépanocytose
d’un
parent
et
d’un
gène
normal
de
l’autre
parent.
La
drépanocytose
se
développe
quand
un
enfant
hérite
d’un
gène
de
la
drépanocytose
de
chacun
des
parents.
Symptômes
Les
manifestations
cliniques
de
la
drépanocytose
commencent
à
l’âge
de
4
à
6
mois
et
se
caractérisent
par
:
Diagnostic
• Les
antécédents
détaillés
de
l’enfant
et
de
la
famille
(hospitalisation
et
transfusions
précédentes)
• L’examen
clinique
de
l’enfant
• Le
niveau
d’hémoglobine
154
3.7
Maladies
du
sang
• Le
test
d’Emmel
(il
ne
fait
pas
la
différence
entre
le
trait
de
la
drépanocytose
-‐portage
simple-‐
et
la
maladie)
Le
test
d’Emmel
est
une
analyse
du
sang
effectuée
pour
le
trait
ou
la
maladie
de
la
drépanocytose.
-‐ S’il
est
positif,
confirmer
le
diagnostic
par
l’électrophorèse
de
l’hémoglobine
et
traiter
le
patient
comme
étant
atteint
de
drépanocytose,
mais
arrêter
le
traitement
spécifique
si
la
maladie
n’est
pas
confirmée
par
l’électrophorèse.
-‐ S’il
est
négatif,
refaire
le
test.
Ne
traiter
le
patient
comme
étant
atteint
de
drépanocytose
que
si
vous
la
soupçonnez
fortement.
Dans
ce
cas,
confirmer
le
diagnostic
par
l’électrophorèse
de
l’hémoglobine
et
arrêter
le
traitement
spécifique
si
la
maladie
n’est
pas
confirmée.
• L’électrophorèse
de
l’hémoglobine,
test
génétique
Sur
les
terrains
MSF,
les
tests
génétiques
et
l’électrophorèse
de
l’hémoglobine
ne
sont
pas
toujours
disponibles.
Si
les
tests
ne
sont
pas
disponibles
sur
le
terrain,
essayer
de
référer
l’enfant
dans
un
centre
ou
d’envoyer
un
échantillon
de
sang
à
analyser.
À
noter
:
Il
faut
tester
l’enfant
avant
une
transfusion.
Attendre
au
moins
60
jours
avant
de
faire
le
test
après
une
transfusion.
La
plupart
des
nourrissons
n’ont
aucun
symptôme
avant
l’âge
de
4
à
6
mois.
Envisager
le
diagnostic
de
la
drépanocytose
si
l’enfant
<
6
mois
présente
:
• Une
dactylite
(gonflement
douloureux
des
2
mains
et/ou
des
2
pieds).
La
dactylite
est
une
manifestation
précoce
de
la
drépanocytose.
• Une
anémie
grave
(surtout
avec
des
antécédents
de
transfusions)
• Des
signes
d’anémie
hémolytique
(jaunisse,
hépatosplénomégalie,
urine
noirâtre)
• Des
épisodes
récurrents
de
douleurs
généralisées
et/ou
gonflements
et
des
douleurs
articulaires
• Un
priapisme
(cf
ci-‐après)
• Des
ulcères
variqueux
ou
ostéomyélites
chroniques
(communs
après
l’âge
de
10
ans)
Traitement
Sur
les
terrains
MSF,
le
traitement
de
la
drépanocytose
se
concentre
sur
la
prévention
et
le
traitement
des
complications
aiguës
les
plus
communes.
D’autres
approches
médicales
telles
que
les
transfusions
sanguines
répétées
ne
sont
pas
praticables
sur
nos
terrains.
Nous
espérons
que
le
traitement
par
l’hydroxyurée
(cf
ci-‐après
tableau
3.7.4)
sera
bientôt
disponible
pour
MSF.
Les
accidents
vaso-‐occlusifs,
complications
la
plus
fréquente
de
la
drépanocytose,
se
manifestent
le
plus
souvent
par
des
épisodes
douloureux
aigus
plus
ou
moins
intenses,
surtout
après
l'âge
de
deux
ans.
En
général,
les
patients
ressentent
une
douleur
violente
profonde,
pulsatile,
de
survenue
rapide
et
des
tiraillements,
le
tout
parfois
accompagné
d’endolorissements
locaux,
d’érythème,
de
sensation
de
chaleur
et
de
gonflements.
Les
zones
du
corps
les
plus
souvent
affectées
sont
la
colonne
lombo-‐sacrée,
le
genou,
l’épaule,
le
coude
et
le
fémur
(d’autres
parties
du
corps
peuvent
aussi
être
affectées).
Chez
les
enfants
de
moins
de
cinq
ans,
les
petits
os
des
mains
et
des
pieds
sont
souvent
affectés,
même
les
phalanges
distales.
155
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
• Approche
ABCDE
• Tester
l’hémoglobine
et
le
paludisme
(exclure
ou
traiter
le
paludisme
si
test
positif)
• Commencer
rapidement
un
traitement
analgésique
(cf
chapitre
4
Traitement
de
la
douleur)
• Hydratation
(cf
le
protocole
d’hydratation)
-‐ Encourager
l’enfant
à
boire.
Si
l’enfant
ne
peut
pas
boire,
assurer
un
apport
liquidien
de
maintenance
IV
-‐ S’il
est
déshydraté
→
Traiter
selon
le
protocole
-‐ L’hyperhydratation
est
à
éviter.
• En
cas
de
fièvre
>
38°5C
→
Cf
le
paragraphe
ci-‐après
Infections
bactériennes
aiguës
• Pas
de
transfusion
sanguine
à
moins
qu’il
y
ait
d’autres
indications
favorables
à
la
transfusion
• Encouragez
les
exercices
de
respirations
profondes
en
insistant
sur
la
phase
inspiratoire
(distension
alvéolaire
maximale
comme
si
vous
aviez
un
spiromètre,
spirométrie
incitative)
toutes
les
1
à
2
heures
tant
que
l’enfant
est
éveillé
pour
réduire
le
risque
de
syndrome
thoracique
aigu
(cf
ci-‐après).
Si
vous
êtes
dans
un
petit
centre
de
santé,
bien
peser
les
risques
de
détérioration
au
cours
du
transfert
à
l’hôpital
versus
les
bénéfices
attendus
de
soins
hospitaliers
plus
conséquents.
À
noter
:
Il
est
difficile
de
faire
la
différence
entre
la
CVO
et
l’ostéomyélite.
Envisager
l’ostéomyélite
si
un
enfant
ayant
des
signes
de
CVO
présente
également
les
symptômes
suivants
:
Les
enfants
atteints
de
drépanocytose
sont
plus
sensibles
au
paludisme
et
aux
infections
bactériennes
invasives
(septicémie,
méningite,
pneumonie,
ostéomyélite),
particulièrement
aux
micro-‐organismes
encapsulés
(par
ex.
Streptococus.
pneumoniae
et
Haemophilus
influenzae)
et
aux
salmonelles
parce
que
leur
rate
ne
fonctionne
pas
et
qu’ils
ont
une
réponse
immunitaire
diminuée.
La
fièvre
(ou
d'hypothermie)
peut
être
la
première
indication
d’une
infection
sérieuse
pouvant
mettre
en
danger
la
vie
d'un
patient
atteint
de
drépanocytose.
Les enfants ayant une drépanocytose et de la fièvre nécessitent une attention médicale immédiate.
• L’établissement
avec
précision
des
antécédents
de
symptômes
d'infection
systémique
ou
locale
• L’examen
physique
précis
concentré
sur
:
-‐ L’approche
ABCDE
-‐ La
pâleur
et
la
splénomégalie
(crise
aplasique,
séquestration
splénique)
-‐ Les
signes
d’infection
localisée
(pneumonie,
gastroentérite,
ostéomyélite,
arthrite
etc.)
-‐ L’infection
neurologique
(attaque,
méningite,
etc.)
156
3.7
Maladies
du
sang
• Les
analyses
(si
disponibles)
→
Test
du
paludisme,
hémogramme
complet,
numération
des
réticulocytes,
culture
(sang,
LCR,
pus,
autres
liquides,
etc.)
• Pour
les
infections
systémiques
→
Administrer
la
ceftriaxone
50
à
100
mg/kg/jour
(en
fonction
de
la
gravité
de
la
pathologie
–
Cf
chapitre3.2/Septicémie
et
chapitre
3.12
Méningite),
divisés
en
1
à
2
doses
• Pour
les
ostéomyélites
aiguës
→
Prescrire
de
la
ciprofloxacine
(cf
ci-‐dessus)
Le
choix
du
traitement
à
l’hôpital
versus
en
consultation
externe
→
Traiter
tous
les
enfants
drépanocytaires
infectés
en
hospitalisation
au
minimum
durant
les
48
premières
heures.
Autoriser
ensuite
la
sortie
ou
garder
à
l’hôpital
en
fonction
des
critères
suivants
:
• Traiter
l’enfant
comme
patient
sortant
si
tous
les
éléments
suivants
sont
respectés
:
-‐ L’état
général
de
l’enfant
est
bon
et
il
a
une
simple
infection
localisée
(otite,
pharyngite,
etc.)
-‐ L’enfant
est
âgé
de
plus
de
2
ans.
-‐ T
<
39°C
-‐ Hémoglobine
>
5
g/dl
-‐ Pas
de
signe
d’hémolyse
aiguë
(pâleur,
jaunisse,
urine
noirâtre)
-‐ Pas
de
signes
de
séquestration
splénique
(splénomégalie
soudaine
et
chute
du
niveau
d’hémoglobine)
-‐ Pas
de
complications
simultanées
-‐ Les
parents
sont
sûrs
de
pouvoir
s'occuper
de
l'enfant.
-‐ Garder
toujours
l’enfant
en
observation
pendant
quelques
heures
avant
de
le
renvoyer
chez
lui
• Traiter
comme
patient
entrant
si
l’un
ou
l’autre
des
signes
suivants
est
présent
:
-‐ L’enfant
est
gravement
malade
et/ou
avec
fièvre
sans
signes
focaux
-‐ Signes
de
toxicité
systémique,
méningite,
instabilité
respiratoire
et/ou
hémodynamique
-‐ A
déjà
été
admis
dans
le
passé
pour
maladie
grave
(septicémie,
méningite,
etc.)
-‐ L’enfant
est
âgé
de
moins
de
2
ans.
-‐ T
≥
39
°C
-‐ Hémoglobine
<
5
g/dl
-‐ Signes
d’hémolyse
aiguë,
de
séquestration
splénique
ou
autres
complications
simultanées
-‐ Les
parents
ne
sont
pas
en
mesure
de
s’occuper
de
l’enfant.
157
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Le
syndrome
thoracique
aigu
(STA)
est
une
complication
habituelle
et
grave
à
tous
les
âges
(c’est
la
1ère
cause
de
décès
chez
les
adolescents).
Un
patient
suspect
de
STA
doit
être
traité
à
l’hôpital
à
chaque
fois
que
cela
est
possible.
Le
STA
est
caractérisé
par
des
douleurs
thoraciques,
de
la
fièvre
et
des
symptômes
respiratoires
(il
ressemble
cliniquement
à
une
pneumonie)
+
une
chute
de
la
SpO2
<
95%.
Il
peut
survenir
brusquement
ou
insidieusement,
même
en
cours
d’hospitalisation
comme
les
symptômes
de
la
crise
vaso-‐occlusive.
Il
touche
plus
souvent
les
enfants
asthmatiques
ou
ayant
déjà
des
antécédents
d’épisodes
vaso-‐occlusifs.
Penser
systématiquement
au
STA
chez
un
enfant
drépanocytaire
avec
symptômes
respiratoires,
quelle
que
soit
sa
température.
*
Donner
10
à
15ml/kg
et
non
20
ml/kg
de
culot
globulaire
afin
d’éviter
le
risque
d’une
hyperviscosité
158
3.7
Maladies
du
sang
Pratiquement
toutes
les
personnes
atteintes
de
drépanocytose
souffrent
d’anémie
chronique,
mais
les
valeurs
individuelles
des
lignes
de
base
d’hémoglobine
varient
considérablement.
L’anémie
aiguë
se
définit
comme
une
diminution
>
2g/dl
du
taux
d’hémoglobine
en
dessous
de
la
ligne
de
base
du
patient.
Elle
peut
avoir
pour
cause
la
séquestration
splénique,
un
épisode
aplasique
et
l’hémolyse
aiguë.
Sur
les
terrains
MSF,
le
diagnostic
de
ces
complications
est
difficile
et
la
ligne
de
base
du
patient
est
en
général
inconnue.
Le
diagnostic
se
base
donc
sur
les
antécédents
et
l’examen
physique.
Si
possible
vérifier
l’hémogramme
complet
et
la
numération
des
réticulocytes.
Dans
ce
cas,
la
décision
*
transfusionnelle
(transfusion
simple
→
10
à
15
ml/kg
de
concentré
globulaire )
doit
être
basée
sur
les
signes
cliniques
et
non
sur
l’hémoglobine.
La
séquestration
splénique
est
une
splénomégalie
soudaine,
rapide
et
massive
avec
séquestration
d’une
part
considérable
de
la
masse
des
hématies.
Les
patients
deviennent
subitement
faibles,
pâles
et
dyspnéiques,
avec
une
rapide
distension
abdominale,
des
douleurs
abdominales
sur
le
côté
droit,
des
vomissements
et
un
choc
hypovolémique.
Les
analyses,
si
disponibles,
indiquent
une
diminution
rapide
de
la
concentration
en
hémoglobine,
la
réticulocytose
(qui
permet
la
distinction
avec
une
crise
aplasique)
et
la
thrombocytopénie.
• Approche
ABCDE
• Tester
l’hémoglobine
et
le
paludisme
(exclure
ou
traiter
le
paludisme
si
test
positif)
• Pour
la
séquestration
splénique
grave
avec
choc
hypovolémique
(cf
chapitre
3.2/Choc
hypovolémique)
:
-‐ Bolus
prudent
10
ml/kg
RL
ou
NaCl
0,9%
IV/IO
(à
renouveler
une
fois,
seulement
si
absolument
nécessaire
et
sang
non
disponible)
-‐ Déterminer
le
groupe
sanguin
avec
cross
match
→
Commander
du
sang
-‐ Transfusion
immédiate
de
10ml/kg
d’hématies
en
poche,
le
plus
rapidement
possible,
et
répéter
si
l’enfant
est
toujours
instable
en
fin
de
transfusion
-‐ Surveillance
étroite
des
signes
vitaux
et
de
l’hémoglobine
• Pour
une
séquestration
splénique
aiguë
et
une
anémie
grave
avec
signes
de
décompensation
→
Effectuer
une
transfusion
pour
faire
remonter
l'hémoglobine
à
un
niveau
stable
tout
en
évitant
une
transfusion
excessive
:
-‐ Commencer
par
10
ml/kg
d’hématies
sédimentées
(concentré
globulaire)
et
répéter
si
les
signes
de
décompensation
persistent.
-‐ Surveillance
étroite
des
signes
vitaux
et
de
l’hémoglobine
• Surveillance
étroite
de
l’hémoglobine
toutes
les
4
heures
jusqu’à
stabilisation
• En
cas
de
fièvre
>
38°5C
→
cf
le
paragraphe
ci-‐dessus
Infections
bactériennes
aiguës
• Fournir
des
soins
de
soutien,
au
besoin
*
Donner
10
à
15ml/kg
et
non
20
ml/kg
de
culot
globulaire
afin
d’éviter
le
risque
d’une
hyperviscosité
159
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Le
signe
clinique
habituel
de
la
crise
aplasique
se
caractérise
par
une
apparition
graduelle
de
fatigue,
*
essoufflement
et
parfois
syncope .
La
fièvre
est
assez
commune.
L’examen
physique
peut
révéler
des
signes
de
décompensation.
Le
taux
d’hémoglobine
est
en
général
très
inférieur
à
la
ligne
de
base
de
la
personne
et
la
numération
des
réticulocytes
est
réduite
ou
même
nulle.
La
cause
la
plus
commune
est
une
infection
virale.
• Approche
ABCDE
• Tester
l’hémoglobine
et
le
paludisme
(exclure
ou
traiter
le
paludisme
si
test
positif)
• Transfusion
immédiate
(cf
chapitre
8.1
le
protocole
de
la
transfusion)
si
anémie
sévère
avec
signes
de
décompensation
dans
le
but
d’atteindre
un
taux
d’hémoglobine
de
9
g/dl
• Surveillance
rapprochée
de
Hb
toutes
les
4
heures
jusqu’à
stabilisation
et
contrôle
au
5ème
jour
→
Le
plus
souvent
une
2ème
transfusion
est
nécessaire
en
raison
de
l’absence
de
production
de
globules
rouges.
• En
cas
de
fièvre
>
38°5C
→
Cf
le
paragraphe
ci-‐dessus
Infections
bactériennes
aiguës
• Assurer
le
traitement
symptomatique
selon
les
besoins
• Approche
ABCDE
• Vérifier
l’hémoglobine
et
le
paludisme
(exclure
ou
traiter
le
paludisme
cérébral
si
test
positif)
• Administrer
ceftriaxone
100
mg/kg/jour
divisé
en
1
ou
2
doses
(suspicion
de
méningite)
• Supplément
d’oxygène
(pour
maintenir
la
SpO2
>
95%)
• Transfusion
immédiate
si
Hb
<
9g/dl
pour
atteindre
9
à
10
g/dl
→
10
à
15
ml/kg
de
concentré
globulaire
• Traiter
la
fièvre
s’il
y
en
a
• Surveillance
étroite
de
l’hémoglobine
et
de
la
glycémie
toutes
les
4
heures
jusqu’à
stabilisation
*
Syncope
:
perte
de
conscience
soudaine
et
brève
avec
perte
de
tonicité
statique
et
rétablissement
spontané
160
3.7
Maladies
du
sang
Priapisme
Le
priapisme
est
une
érection
soutenue,
non
désirée
et
douloureuse
durant
plus
de
4
heures.
Le
diagnostic
et
la
mise
en
route
rapide
d’un
traitement
médical
conservateur
peut
diminuer
le
gonflement
et
limiter
le
besoin
d’une
intervention
plus
agressive
et
invasive.
Un
retard
au
diagnostic
et
au
traitement
peut
conduire
à
l’impuissance.
Les
enfants
atteints
de
drépanocytose
doivent,
si
possible,
suivre
un
programme
d’éducation
et
de
suivi
sanitaire
à
vie
comportant
:
• Des
visites
cliniques
régulières
toutes
les
4
à
8
semaines
→
Vérifier
l’absence
de
malnutrition
• Des
vaccinations
appropriées
(spécialement
contre
les
pneumocoques,
méningocoques,
Haemophilus
influenzae
type
b).
À
2
ans
→
Revaccination
contre
les
infections
à
pneumocoques,
au
mieux
avec
le
vaccin
non-‐conjugué
à
23
valent.
Si
celui-‐ci
n’est
pas
disponible
→
Avec
le
vaccin
conjugué
à
10
ou
13
valent
• Une
prophylaxie
antibiotique
avec
:
-‐ Phénoxyméthylpénicilline
per
os
(traitement
à
vie)
50
à
100
000
UI/kg/jour
divisé
en
2
doses
avec
une
posologie
adaptée
à
l’âge
de
l’enfant
:
Enfants
de
moins
de
1
an
→
62,5
mg
deux
fois
par
jour
Enfants
de
1
à
5
ans
→
125
mg
deux
fois
par
jour
Enfants
à
partir
de
5
ans
→
250
mg
deux
fois
par
jour
161
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
-‐ Alternatives
à
la
phénoxyméthylpénicilline
per
os
(2ème
choix)
→
Amoxicilline
per
os
→
20
mg/kg/jour
en
1
dose/jour
ou
→
Pour
les
enfants
de
2
mois
à
5
ans
inclus
→
20
mg/kg/jour
divisé
en
2
doses
à
prendre
toutes
les
12
heures
(dose
maximale
de
250
mg/dose)
et
→
Pour
les
enfants
de
6
ans
ou
plus
et
les
adolescents
→
250
mg
toutes
les
12
heures
• Chimioprophylaxie
contre
le
paludisme
pour
les
zones
endémiques
(prévalence
du
paludisme
>
5%)
–
Vérifier
le
protocole
national
s’il
en
existe
un
et
suivre
le
protocole
suivant
:
-‐ Méfloquine
PO
-‐ Enfants
>
5
kg
→
5
mg
base/kg
une
fois
par
semaine
-‐ À
ne
pas
donner
en
cas
de
fièvre
ou
de
maladie
grave.
Dans
ces
cas-‐là,
investiguer
et
traiter
selon
les
résultats
-‐ Contacter
les
référents
pédiatrique
et/ou
du
paludisme
pour
discuter
d’autres
approches
selon
les
protocoles
nationaux
• Acide
folique
per
os
(anémie
hémolytique
chronique)
avec
les
doses
suivantes
:
-‐ Enfants
<
1
an
→
2,5
mg/jour
-‐ Enfants
≥
1
an
→
5
mg/jour
• Sulfate
de
zinc
PO,
au
cas
par
cas,
selon
la
clinique
et
selon
l’âge
de
l’enfant
:
-‐ Enfants
<
6
mois
→
10
mg/jour
-‐ Enfants
≥
6
mois
→
20
mg/kg
jour
• Donner
à
l’enfant
un
régime
de
paracétamol
per
os
durant
trois
jours
en
cas
de
douleur
aiguë
légère
• Une
transfusion
préopératoire
en
cas
de
chirurgie
urgente
ou
planifiée
doit
toujours
être
discutée
au
cas
par
cas.
Il est important d’aborder les sujets suivants avec l’enfant et sa famille :
• La
drépanocytose
est
une
maladie
chronique
mettant
la
vie
en
danger.
• Il
est
capital
d’adhérer
aux
traitements
à
long
terme
(antibiotiques
et
paludisme)
pour
une
bonne
prise
en
charge
de
la
drépanocytose.
• Les
visites
régulières
sont
importantes
pour
l’enfant.
Il
faut
respecter
les
rendez-‐vous
donnés,
surtout
pour
les
vaccinations.
• La
famille
doit
amener
l’enfant
chez
le
docteur
si
:
-‐ Il
a
de
la
fièvre
ou
d’autres
signes
d’infection.
-‐ Il
a
des
douleurs
qui
ne
s’améliorent
pas
après
un
traitement
par
le
paracétamol
à
domicile.
-‐ Il
a
une
érection
qui
dure
plus
de
2
à
4
heures.
-‐ Il
a
du
mal
à
respirer.
-‐ Il
a
des
symptômes
tels
que
des
convulsions,
de
la
confusion.
-‐ Il
a
le
ventre
gonflé
(le
docteur
doit
expliquer
ce
qu’il
faut
vérifier
dans
ce
cas-‐là).
• Il
faut
veiller
à
la
bonne
hydratation
de
l’enfant.
162
3.7
Maladies
du
sang
163
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Tableau 3.7.4 L’hydroxyurée (HU) et le traitement de la drépanocytose
L’hydroxyurée
(HU)
peut
significativement
améliorer
le
déroulement
clinique
de
la
maladie
chez
les
patients
ayant
d es
symptômes
fréquents
relatifs
à
la
drépanocytose,
y
compris
les
complications
vaso-‐occlusives
et
l’anémie
chronique
Hb
<7
g/dl
(même
dans
les
zones
où
le
paludisme
est
endémique).
Elle
augmente
la
production
d’hémoglobine
fœtale,
ce
q ui
réduit
le
risque
de
déformation
falciforme
des
érythrocytes.
Avant
d’administrer
la
HU
:
• S’assurer
que
le
diagnostic
d e
la
drépanocytose
a
été
confirmé
• Corrigez
la
MAS
et
le
déficit
en
fer
(petit
VGM
en
comparaison
avec
la
normale)
Une
fois
commencé,
le
traitement
par
l’hydroxyurée
doit
devenir
un
traitement
à
vie
→
Le
conseil
puis
le
suivi
psychologique
et
la
disponibilité
du
médicament
doivent
être
assurés
dans
le
futur
si
le
traitement
par
l’hydroxyurée
est
intégré
dans
un
programme.
Un
suivi
clinique
et
de
laboratoire
doivent
être
effectués
tous
les
trois
mois
(cf
ci-‐dessous)
Indications
pour
commencer
le
traitement
par
HU
(>
6
mois)
Si
une
des
conditions
suivantes
s’applique
:
• 3
CVO/épisodes
douloureux
menant
à
u ne
admission/an
ou
des
CVO
moins
graves
mais
avec
une
fréquence
élevée
constituant
un
sérieux
handicap
pour
la
vie
quotidienne
• >
2
épisodes
thoraciques
douloureux
aigus
dans
les
antécédents
ou
un
seul
très
grave
• Anémie
chronique
Hb
<
7
g/dl
(également
dans
les
zones
où
le
paludisme
est
endémique
plus
de
3
mois
après
le
traitement
du
paludisme
et
le
supplément
d’acide
folique)
• Priapisme
• Accident
vasculaire
cérébral
en
l’absence
de
programme
transfusionnel
Dosage
• Dose
initiale
de
15
mg/kg
une
fois
par
jour
puis
augmentation
de
5
mg/kg
après
6
à
8
semaines
d e
traitement,
seulement
si
la
douleur
est
mal
contrôlée
ou
si
surviennent
des
complications
aiguës.
(Dose
jusqu'à
obtention
d'un
effet
clinique
est
atteint
et
la
toxicité
de
la
moelle
osseuse
est
évitée,
restant
en
d essous
de
30
mg/kg/jour).
• La
réponse
clinique
peut
prendre
jusqu’à
6
mois.
En
l’absence
de
réponse
immédiate
→
Attendre
6
mois
avant
d’arrêter
le
traitement.
Surveillance
• La
HU
est
en
général
bien
tolérée.
• Les
effets
secondaires
potentiels
sont
la
dépression
médullaire,
la
toxicité
rénale
et
hépatique
mais
les
avantages
l’emportent
sur
les
risques.
• Examens
laboratoire
→
Réaliser
ligne
de
base
puis
un
mois
après
chaque
changement
de
dosage
pour
l’HU
contrôler
:
Hémoglobine,
numération
des
leucocytes
+
différentielle,
plaquettes,
réticulocytes,
créatinine
et
transaminases
• Tous
les
3
à
4
mois
:
Hémoglobine,
numération
des
leucocytes
+
différentielle,
plaquettes,
réticulocytes
• En
cas
d ’effets
secondaires
(anémie
Hb
<
7
g/dl
avec
réticulocytes
<
80
à
100
000/mm3
ou
globules
blancs
totaux/GBT
<
2
à
4000/mm3)
→
Arrêter
HU
jusqu’à
amélioration
des
examens
de
laboratoire
p uis
reprendre
le
traitement
avec
u ne
dose
réduite
(5
mg/kg
en
dessous
de
la
dose
précédant
l’arrêt,
ou
p lus
b as
si
besoin).
164
3.8.
Affections
neurologique
Une
altération
de
la
conscience
représente
une
urgence
vitale,
aiguë,
qui
nécessite
une
intervention
rapide
pour
préserver
la
vie
et
les
fonctions
cérébrales.
Étiologie
Pour
les
causes
de
l’altération
de
la
conscience
cf
algorithme
3.8.
1
L’enfant
avec
une
altération
de
la
conscience
ci-‐après.
Diagnostic
Évaluer le niveau de conscience chez les enfants à l’aide des trois échelles suivantes
• Le
score
AVPU
• L’échelle
de
coma
de
Blantyre
→
Souvent
utilisée
pour
le
paludisme
cérébral
• L’échelle
de
coma
de
Glasgow,
pédiatrique
et
adulte
(GCS)
Traitement
L’évaluation
d’urgence
et
la
prise
en
charge
de
toute
altération
de
la
conscience
chez
l’enfant
doivent
respecter
le
protocole
suivant
:
• Stabiliser
le
patient
→
Système
ABCDE
et
signes
vitaux.
Les
actions
à
mener
sont
:
-‐ Maintenir
et
ouvrir
les
voies
aériennes
supérieures
(VAS)
-‐
Stabiliser
le
rachis
cervical
si
un
traumatisme
rachidien
est
suspecté.
-‐ Désobstruer
les
VAS
(par
aspiration)
si
indiqué
-‐ Oxygénothérapie
-‐ Débuter
la
ventilation
à
l’aide
d’un
insufflateur
manuel
si
le
patient
ne
respire
pas
-‐ Assurer
un
accès
vasculaire
(IV/IO)
et
administrer
un
bolus
de
soluté
IV
selon
le
protocole
si
le
patient
est
en
état
de
choc.
-‐ Réaliser
une
évaluation
rapide
du
statut
neurologique
(AVPU)
et
vérifier
les
pupilles
-‐
Évaluer
si
existence
de
convulsions
et,
si
présentes,
traiter
avec
du
diazépam
165
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
166
3.8.
Affections
neurologique
Coma
hypoglycémique
• Si
glycémie
<
45
mg/dl
(2,5
mmol/l)
chez
le
nouveau-‐né
• et
<
60
mg/dl
(3,3
mmol/l)
chez
tous
les
enfants
y
compris
MAS
→
Traiter
immédiatement
Choc
:
Si
3
des
signes
suivants
• Extrémités
froides
• Allongement
du
TRC
>
2
secondes
• Tachycardie
• Pouls
faibles
ou
absents
Sepsis
• T°
>
38°
ou
<
36°
• Plus
tachycardie
et/ou
tachypnée
→
Traiter
le
sepsis
Traumatisme
→
Mis
en
évidence
par
l’interrogatoire
et
l’examen
clinique
Acidocétose
diabétique
• Glycémie
≥
400
mg/dl
• et/ou
cétonurie
dans
les
urines
(bandelette
urinaire)
→
Traiter
l’acidocétose
diabétique
Méningite
et
encéphalite
• Signes
de
méningite
• ou
d’encéphalite
(crise
convulsive
focale
et/ou
signes
neurologiques
focaux)
→
Traiter
par
antibiothérapie
IV
pour
la
méningite
ou
en
fonction
de
la
cause
(encéphalite)
Coma
neurologique
• État
de
mal
convulsif
→
Convulsions
>
30
minutes
(cf
chapitre
3.8/Convulsions)
• ou
phase
post-‐critique
→
Altération
de
la
conscience
durant
1
heure
après
la
convulsion
+
pas
d’hypoglycémie
ou
altération
de
la
conscience
avec
signes
neurologiques
focaux
transitoires
Paludisme
cérébral
• Test
de
diagnostic
du
paludisme
positif
• Plus
signes
neurologiques
(altération
de
la
conscience
ou
rétinopathie
palustre)
→
Traiter
167
3. Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Intoxication
• Interrogatoire
• Ou
suspicion
d’intoxication
• Et/ou
pupilles
punctiformes,
hypersalivation,
flush
cutané,
agitation
sévère,
hypertension,
vomissements
→ Traiter
par
naloxone
• Modifications
de
l’état
d’éveil
ou
des
sensations,
telle
que
perte
de
conscience
• Mouvements
involontaires,
le
plus
souvent
secousses
saccadées
des
bras
et
des
jambes,
mais
aussi
spasmes
musculaires
du
visage
ou
des
mains
(différent
des
tremblements
ou
des
frissons)
• Autres
modifications
du
comportement
(fixité
oculaire,
claquement
des
lèvres)
En général, une crise convulsive dure de quelques secondes à quelques minutes.
Étiologie
Les
causes
communes
de
crise
épileptique
sont
:
À noter : Les convulsions fébriles sont un diagnostic d’exclusion (pas de paludisme, pas de méningite, etc.).
Symptômes
Certains
états
cliniques
sont
similaires
à
des
crises
convulsives
mais
n’en
sont
pas
:
• Tremblements
ou
frissonnements
→
En
mettant
une
main
sur
le
bras
ou
la
jambe
de
l’enfant
qui
tremble,
le
mouvement
s'arrête
alors
que
dans
la
crise
convulsive
le
bras
continuera
à
bouger.
• Les
myoclonies
sont
des
mouvements
de
sursaut
(le
plus
souvent
des
jambes)
qui
surviennent
à
l’endormissement
de
l’enfant.
• Les
tics
ne
sont
pas
des
crises
convulsives
mais
des
mouvements
brusques,
soudains
et
intermittents
(tics
moteurs)
ou
vocalisations
(tics
vocaux).
• Les
stéréotypies
sont
des
gestes
répétitifs,
sans
but,
tels
que
cognement
ou
roulement
de
la
tête,
balancement
du
corps
ou
battement
des
mains.
168
3.8.
Affections
neurologique
• La
syncope
ou
les
malaises
ne
sont
pas
des
crises
convulsives
même
si
l’enfant
peut
perdre
conscience.
• Le
spasme
du
sanglot
n’est
pas
une
crise
convulsive
→
L’enfant
est
en
colère,
a
mal,
ou
pleure
pour
une
autre
raison,
tombe
sur
le
sol
et
retient
sa
respiration,
ses
jambes
et
bras
peuvent
faire
des
mouvements
saccadés,
mais
dès
que
l’enfant
perd
conscience,
il
se
détend
et
son
état
retourne
rapidement
à
la
normale.
Diagnostic
La
classification
des
crises
convulsives
est
complexe.
Les
crises
peuvent
être
généralisées
(avec
perte
de
conscience)
ou
partielles
(sans
perte
de
conscience,
crises
atypiques).
Les crises généralisées sont les plus communes chez les enfants malades.
Leurs
manifestations
:
Perte
de
tonus,
perte
de
conscience,
signes
vitaux
anormaux,
déviation
du
regard
(l’enfant
semble
regarder
au
loin),
changement
brutal
du
comportement
accompagné
d’une
pâleur,
d’une
cyanose
et
de
mouvements
toniques
(membres
raides
et
tendus,
contracture
de
la
mâchoire),
cloniques
(mouvements
de
saccades
rythmiques),
souvent
perte
du
contrôle
de
la
vessie.
Convulsions
fébriles
Les
convulsions
fébriles
sont
caractérisées
par
les
éléments
suivants
:
• Peuvent
survenir
lorsque
température
T
>
38°C
et
lors
d’un
changement
rapide
de
la
température
corporelle
• Présentent
chez
les
enfants
âgés
de
6
mois
à
6
ans
(le
plus
communément
entre
12
et
18
mois)
• Absence
d’infection
du
système
nerveux
central
(SNC),
absence
d’anomalies
métaboliques
aiguës
(hypoglycémie
ou
autres
désordres
électrolytiques)
• Absence
d’antécédent
de
crises
convulsives
apyrétiques
Les
crises
convulsives
fébriles
sont
communes
et
n’ont
pas
de
conséquence
neurologique
à
long
terme.
La
fièvre
en
elle-‐même
n’est
pas
dangereuse,
pas
plus
que
les
crises
convulsives
brèves
(<
5
minutes).
Traiter
la
fièvre
pour
le
confort
de
l’enfant
169
3. Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Un
traitement
prophylactique
prolongé
par
anticonvulsivant
n’est
pas
indiqué
dans
les
crises
convulsives
fébriles,
même
si
celles-‐ci
sont
récurrentes.
Les
crises
convulsives
qui
durent
au-‐delà
de
30
minutes,
ou
les
convulsions
répétées
sans
reprise
de
la
conscience
entre
les
crises,
peuvent
être
considérées
comme
des
états
de
mal
épileptique.
Complications
Traitement
Dans le cas des crises convulsives > 5 minutes chez l’enfant, la conduite à tenir est la suivante :
• Approche
ABCDE
:
-‐ Prise
en
charge/Ouverture
des
voies
aériennes
supérieures
-‐ Oxygénothérapie
-‐ Ventilation
assistée
au
masque-‐ballon
si
pas
de
respiration
spontanée
• Position
latérale
de
sécurité
(PLS)
• Mesurer
la
glycémie/traiter
l'hypoglycémie
• Administrer
les
anticonvulsivants
selon
protocole
(cf
ci-‐après)
• Obtenir
un
accès
vasculaire
dès
que
les
convulsions
s’arrêtent
• Traitement
de
la
fièvre
si
présente
170
3.8.
Affections
neurologique
• Rechercher
les
étiologies
potentielles
→
TDR
paludisme
en
zone
endémique
et
recherche
d’autres
causes
(méningite,
intoxication,
sepsis,
traumatisme,
etc…)
171
3. Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
À noter
Chez
les
nourrissons
<
1
mois,
le
tableau
clinique
et
la
prise
en
charge
des
crises
convulsives
diffèrent
(cf
protocole
dans
guide
MSF
Néonatal).
• Le
tableau
3.8.1
ci-‐après
correspond
aux
doses
de
charge.
Pour
le
traitement
d’entretien,
se
référer
au
paragraphe
après
le
tableau
• Cf
tableau
3.8.2
sur
l’administration
des
traitements
en
fin
de
chapitre
• Ne
pas
traiter
les
convulsions
lorsqu’elles
ont
cessé
À
la
suite
d’une
crise
convulsive,
l’enfant
peut
être
dans
un
état
post-‐critique
qui
définit
l’état
de
conscience
altéré
après
une
crise
épileptique.
Celui-‐ci
dure
habituellement
entre
15
et
30
minutes,
mais
parfois
plus
dans
le
cas
de
crises
plus
sévères
ou
prolongées.
Il
est
caractérisé
par
la
présence
de
somnolence,
de
confusion,
de
nausées,
d’hypertension,
de
céphalées
ou
migraine
et
d’autres
signes
de
désorientation.
L’enfant
ne
se
souvient
en
général
pas
de
la
crise.
La
phénytoïne
peut
provoquer
une
hypotension
et
des
arythmies
cardiaques.
Cependant
ces
complications
ne
sont
pas
fréquentes
chez
les
enfants
et
peuvent
être
minimisées
par
une
vitesse
de
perfusion
qui
ne
dépasse
pas
1
mg/kg/mn.
172
3.8.
Affections
neurologique
La
phénytoïne
ne
doit
pas
être
perfusée
en
même
temps
qu’une
solution
contenant
du
glucose.
L’extravasation
doit
être
évitée
en
raison
du
risque
d’inflammation
et
de
nécrose
des
tissus.
La
dose
d’entretien
doit
être
administrée
12
heures
après
la
dose
de
charge
et
selon
les
modalités
suivantes
:
• Phénytoïne
:
Donner
une
dose
d’entretien
seulement
si
utilisé
après
diazépam.
Ne
pas
continuer
si
le
phénobarbital
a
été
utilisé.
Dose
d’entretien
de
phénytoïne
→
4
mg/kg/dose
2x
/jour
PO
IV
si
l’enfant
ne
tolère
pas
PO.
Continuer
pendant
3
jours
puis
arrêter
si
l’enfant
n’a
plus
de
convulsion.
Si
les
convulsions
persistent,
continuer
phénytoïne
pendant
7
jours
et
sevrer
progressivement
sur
3
jours.
• Phénobarbital
:
1,5
mg/kg/dose
2x
/jour
PO
(de
préférence)
ou
IV/IM
si
l’enfant
ne
tolère
pas
PO.
Continuer
pendant
3
jours
puis
arrêter
si
l’enfant
n’a
plus
de
convulsion.
Si
les
convulsions
persistent,
continuer
phénobarbital
pendant
7
jours
et
sevrer
progressivement
sur
3
jours.
Il
peut
être
nécessaire
d’augmenter
la
dose
(2,5
à
5
mg/kg/dose
2x
/jour)
pour
contrôler
les
crises.
Surveillance
• L’intensité
de
la
surveillance
dépendra
des
traitements
utilisés
pour
le
contrôle
des
convulsions
:
-‐ Surveillance
cardiaque
(FC
et
rythme,
PA)
pour
phénytoïne
-‐ Surveillance
respiratoire
pour
tous
les
traitements,
particulièrement
après
phénobarbital
-‐
Avoir
toujours
une
Ambu
avec
masque
adapté
disponible
• Évaluer
échelle
AVPU
avec
chaque
prise
des
constantes
• Prise
en
charge
de
la
phase
post-‐critique
:
-‐ Placer
l’enfant
en
position
latérale
de
sécurité
(PLS)
-‐ Confirmer
qu’il
n’y
a
pas
de
trouble
respiratoire
-‐ Contrôler
toutes
les
constantes
vitales
(dont
SpO2
et
évaluation
AVPU)
immédiatement
après
-‐ Surveillance
supplémentaire
en
fonction
des
traitements
administrés
173
3. Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Diazépam
• Ampoule
10
mg
(5
mg/ml,
2
ml)
sur
2
minutes
IV
ou
intra-‐rectal,
pas
IM
• La
solution
injectable
peut
être
utilisée
par
voie
orale
ou
intra-‐rectale.
• Pour
intra-‐rectal
ou
IV
:
-‐ Diluer
2
ml
(10
mg)
de
diazépam
dans
8
ml
de
glucose
5%
ou
NaCl
0,9%
-‐ Utiliser
une
seringue
sans
aiguille
ou,
mieux,
un
tube
nasogastrique
CH8
d’une
longueur
de
2
à
3
cm
connecté
à
l'extrémité
de
la
seringue
• Le
diazépam
peut
causer
une
douleur
au
point
d'injection
IV.
• Peut
entrainer
hypotension
et
dépression
respiratoire,
particulièrement
si
injection
IV
trop
rapide
ou
si
fortes
doses
administrées
–
Effet
majoré
si
combiné
avec
d'autres
traitements
agissant
sur
le
système
nerveux
central
(SNC)
tels
qu’opioïdes
et
phénobarbital.
Midazolam
174
3.8.
Affections
neurologique
Dose
de
charge
de
phénobarbital
:
15
mg/kg
(dose
maximal
1000
mg)
Flacon
phénobarbital:
200
mg/ml
Diluer
l’ampoule
avec
9
ml
NaCl
0.9%
pour
obtenir
une
dilution
de
20mg/ml*
Ne
pas
injecter
plus
rapidement
que
1
mg/kg/mn
(sur
20
minutes)
→ Pour
une
description
détaillée
de
l’administration
dans
un
perfuseur
pediatrique
se
référer
aux
chapitres
respectifs
à
la
fin
du
guide
Poids
Dose
de
Dose
de
Volume
Volume
Durée
de
Seringue
Perfuseur
pédiatrique
(kg)
charge
charge
NaCl
0,9%
total
à
perfusion
électrique
(microgouttes/mn)***
(mg)
(ml
du
à
ajouter
administrer
(ml/h)**
flacon
(ml)
(ml)
dilué)*
1
15
0,8
9,2
2
30
1,5
8,5
30
microgouttes/minute
3
45
2,3
7,7
10
ml
Sur
20
mn
30
ml/heure
(1
microgoutte
chaque
2
4
60
3
7,0
seconds)
5
75
3,8
6,2
6
90
4,5
15,5
7
105
5,3
14,7
60
microgouttes/minute
8
120
6
14,0
20
ml
Sur
20
mn
60
ml/heure
(1
microgoutte/
second)
9
135
6,8
13,2
10
150
7,5
12,5
11
165
8,3
21,7
12
180
9,0
21,0
13
195
9,8
20,2
14
210
10,5
19,5
15
225
11,3
18,7
16
240
12,0
18,0
17
255
12,8
17,2
90
microgouttes/minute
18
270
13,5
16,5
30
ml
Sur
20
mn
90
ml/heure
(1,5
microgoutte/second)
19
285
14,3
15,7
20
300
15,0
15,0
21
315
15,8
14,2
22
330
16,5
13,5
23
345
17,3
12,7
24
360
18,0
12,0
25
375
18,8
11,2
*200mg/ml
+
9
ml
=
200mg/10ml
=
20mg/ml
**La
perfusion
a
seringue
électrique
nécessite
d'être
rincer
avec
au
moins
5
ml
de
G5%
ou
RL
ou
NS
après
la
médication
pour
assurer
que
la
totalité
de
la
médication
était
donne.
***Rincer
le
tube
du
perfuseur
pédiatrique
avec
15
ml
de
G5
ou
NS
ou
RL
après
la
médication
pour
assurer
que
la
totalité
de
la
médication
était
donnée.
175
3. Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Dose
de
charge
de
phénobarbital
:
15
mg/kg
(dose
maximal
1000
mg)
Flacon
phénobarbital:
200
mg/ml
Diluer
l’ampoule
avec
9
ml
NaCl
0.9%
pour
obtenir
une
dilution
de
20mg/ml*
Ne
pas
injecter
plus
rapidement
que
1
mg/kg/mn
(sur
20
minutes)
→ Pour
une
description
détaillée
de
l’administration
dans
un
perfuseur
pediatrique
se
référer
aux
chapitres
respectifs
à
la
fin
du
guide
Poids
Dose
de
Dose
de
Volume
Volume
Durée
de
Seringue
Perfuseur
pédiatrique
(kg)
charge
charge
NaCl
0,9%
total
à
perfusion
électrique
(microgouttes/mn)***
(mg)
(ml
du
à
ajouter
administrer
(ml/h)**
flacon
(ml)
(ml)
dilué)*
26
390
19,5
20,5
Microperfuseur
pédiatrique
27
405
20,3
19,7
microgouttes/min
28
420
21,0
19,0
29
435
21,8
18,2
30
450
22,5
17,5
31
465
23,3
16,7
32
480
24,0
16,0
33
495
24,8
15,2
40
ml
Sur
20
mn
Microperfuseur
pédiatrique
34
510
25,5
14,5
120
microgouttes/minute
35
525
26,3
13,7
(2
microgouttes/seconde)
36
540
27,0
13,0
37
555
27,8
12,2
38
570
28,5
11,5
39
585
29,3
10,7
40
600
30,0
10,0
*200mg/ml
+
9
ml
=
200mg/10ml
=
20mg/ml
**La
perfusion
a
seringue
électrique
nécessite
d'être
rincer
avec
au
moins
5
ml
de
G5%
ou
RL
ou
NS
après
la
médication
pour
assurer
que
la
totalité
de
la
médication
était
donne.
***Rincer
le
tube
du
perfuseur
pédiatrique
avec
15
ml
de
G5
ou
NS
ou
RL
après
la
médication
pour
assurer
que
la
totalité
de
la
médication
était
donnée.
176
3.8.
Affections
neurologique
1
20
0,4
9,6
30
2
40
0,8
9,2
(1
microgoutte
3
60
1,2
8,8
10
ml
Sur
20
mn
30
ml/h
toutes
les
2
4
80
1,6
8,4
secondes)
5
100
2
8,0
6
120
2,4
17,6
7
140
2,8
17,2
60
8
160
3,2
16,8
20
ml
Sur
20
mn
60
ml/h
(1
microgoutte
par
9
180
3,6
16,4
seconde)
10
200
4
16,0
11
220
4,4
45,6
Microperfuseur
pédiatrique
12
240
4,8
45,2
microgouttes
/mn
13
260
5,2
44,8
14
280
5,6
44,4
15
300
6
44,0
16
320
6,4
43,6
17
340
6,8
43,2
18
360
7,2
42,8
50
ml
Sur
20
mn
19
380
7,6
42,4
150
microgouttes/mn
20
400
8
42,0
21
420
8,4
41,6
22
440
8,8
41,2
23
460
9,2
40,8
24
480
9,6
40,4
25
500
10
40,0
*Rincer
la
seringue
avec
au
moins
5
ml
de
G
5%
ou
RL
ou
NS
après
la
médication
pour
assurer
que
la
totalité
de
la
médication
a
été
donnée.
**A
noter
que
l'espace
mort
de
cette
perfusion
pediatrique
est
de
15
ml. Rincer
le
tube
du
perfuseur
pédiatrique
avec
15
ml
de
G
5%
ou
NS
ou
RL
après
la
médication
pour
s’assurer
que
la
totalité
de
la
médication
a
été
donnée.
177
3. Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
*Rincer
la
seringue
avec
au
moins
5
ml
de
G
5%
ou
RL
ou
NS
après
la
médication
pour
assurer
que
la
totalité
de
la
médication
a
été
donnée.
**
A
noter
que
l'espace
mort
de
cette
perfusion
pediatrique
est
de
15
ml. Rincer
le
tube
du
perfuseur
pédiatrique
avec
15
ml
de
G
5%
ou
NS
ou
RL
après
la
médication
pour
s’assurer
que
la
totalité
de
la
médication
a
été
donnée.
178
3.8.
Affections
neurologique
Non Oui
Observer
la
reprise
des
convulsions
Arranger
transfert
vers
réanimation
ou
urgences
à
l’hôpital
• Midazolam
0,2
mg/kg
par
muqueuses
nasal/buccal
Diazépam
0,3
mg/kg
IV
(max
10
mg/dose)
avec
1
seringue
si
solution
5mg/ml
disponible
• Ou
midazolam
0,2
mg/kg
IM
• Ou
diazépam
0,5
mg/kg
intra-‐rectal Enfant
convulse
toujours
:
• Répéter
diazépam
IV
179
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Épilepsie
L’épilepsie
est
un
trouble
neurologique
chronique
caractérisé
par
des
crises
convulsives
répétitives
spontanées
(sans
facteur
déclenchant).
Étiologie
Symptômes
• Généralisée
• Focale
• Inconnue
–
Spasmes
épileptiques
Crises généralisées
Dans
les
crises
généralisées,
les
décharges
électriques
proviennent
des
deux
hémisphères.
L’état
de
conscience
est
altéré
et
les
manifestations
motrices
sont
souvent
bilatérales.
Les
crises
peuvent
être
convulsives
ou
non
convulsives
(crises
d’absence).
Crises
d’absence
:
Elles
sont
définies
par
une
perte
de
conscience
temporaire,
avec
un
début
brutal
et
une
fin
soudaine,
non
accompagnée
de
phénomènes
moteurs
si
ce
n’est
un
léger
spasme
des
paupières
et
une
altération
mineure
de
la
tonicité
musculaire.
Crises
myocloniques
:
Elles
sont
brèves,
souvent
répétitives,
avec
des
mouvements
saccadés
des
membres,
du
cou
ou
du
tronc.
Crises toniques : Elles sont caractérisées par une augmentation généralisée de la tonicité.
Crises
tonico-‐cloniques
(les
plus
communes)
:
Des
contractions
rythmiques
de
groupes
de
muscles
suivent
la
phase
tonique.
Crises
atoniques
:
Elles
sont
souvent
combinées
avec
des
secousses
myocloniques,
suivies
par
une
perte
temporaire
de
la
tonicité
musculaire
causant
une
chute
soudaine
au
sol
ou
la
chute
de
la
tête.
180
3.8.
Affections
neurologique
Dans
les
crises
focales
(partielles),
les
décharges
se
produisent
dans
un
hémisphère
ou
une
partie
d’un
hémisphère.
Elles
peuvent
être
localisées
séparément
ou
plus
largement
distribuées.
Une
crise
focale
peut
être
associée
ou
non
à
une
altération
de
l’état
de
conscience
ou
de
la
perception
durant
l’attaque.
Elle
peut
être
suivie
d’une
crise
tonico-‐clonique
généralisée.
Les
manifestations
d’une
crise
focale
dépendent
de
la
partie
du
cerveau
d’où
proviennent
les
décharges.
• Des
symptômes
moteurs
tels
que
:
Activité
motrice,
parfois
avec
diffusion
anatomique
ou
crise
somato-‐motrice
(«
marche
jacksonienne
»),
déviation
des
yeux,
de
la
tête
et/ou
du
tronc,
vocalisation
ou
au
contraire
perte
de
la
parole.
• Des
symptômes
sensoriels
tels
que
:
Paresthésies,
vertiges,
symptômes
gustatifs,
olfactifs
et
phénomènes
visuels
tels
que
flashs,
«
mouches
volantes
».
• Des
symptômes
autonomes
tels
que
:
Sensation
de
«
hauts
le
cœur
»,
transpiration,
etc.
• Des
symptômes
psychiques
comprenant
la
dysphasie,
des
sensations
familières
(«
de
déjà-‐
vu
»),
une
distorsion
du
temps,
des
changements
affectifs
(particulièrement
peur,
anxiété),
illusions
et
hallucinations.
De
telles
crises
sont
souvent
appelées
«
aura
épileptique
».
Chez
de
nombreux
enfants,
surtout
de
moins
de
5
ans,
il
peut
être
difficile
de
distinguer
une
crise
généralisée
d'une
crise
focale.
Diagnostic
Le
diagnostic
de
l’épilepsie
se
base
sur
les
antécédents
détaillés
de
l’enfant
et
de
la
famille
(crises
antérieures
et
leur
traitement,
antécédents
familiaux
et
périnataux,
antécédents
médicaux),
ainsi
que
sur
l’examen
clinique,
particulièrement
l’examen
neurologique
(rechercher
les
conditions
qui
peuvent
coexister
avec
l’épilepsie,
telle
que
l’infirmité
motrice
cérébrale).
Dans
les
contextes
MSF
des
investigations
supplémentaires
telles
que
les
analyses
détaillées
de
laboratoire,
électro-‐
encéphalogramme
et
neuro-‐imagerie
ne
sont
généralement
pas
disponibles.
Les critères qui doivent guider le diagnostic de l’épilepsie sont :
• Définition
clinique
de
l’épilepsie
:
Une
personne
épileptique
se
définit
comme
ayant
eu
au
*
moins
2
crises
-‐sans
facteurs
déclenchants -‐
ou
plus.
• Exclure
toutes
les
causes
de
crises
convulsives
non-‐épileptiques
(maladies
aiguës,
traumatisme
crânien,
hypoglycémie,
etc.)
**
• Exclure
les
autres
troubles
tels
que
:
Syncope ,
crises
apnéiques
et
crises
psychogènes
*
Crises
non
provoquées
→
sans
lien
avec
un
incident
médical
aigu
quel
qu’il
soit
**
Syncope
→
perte
de
conscience
soudaine
et
brève,
associée
à
une
perte
de
tonicité
posturale,
avec
rétablissement
spontané
181
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Le
traitement
de
l’épilepsie
est
un
traitement
à
long
terme.
Il
faut
donc
s’assurer
du
consentement
familial
pour
recevoir
le
traitement
et
venir
régulièrement
en
consultation.
Il
est
recommandé
d’offrir
un
soutien
psycho-‐social
à
la
famille
et
au
patient.
Les
crises
les
plus
communes
chez
les
enfants
sont
du
type
tonico-‐clonique
généralisé
(«
grand
mal
»).
Les
quatre
médicaments
antiépileptiques
principaux
–
phénobarbital,
phénytoïne,
carbamazépine
et
valproate
de
sodium
–
sont
d’une
efficacité
presque
équivalente
pour
ces
crises.
En
cas
de
crises
d’absence
non
convulsives,
utiliser
le
valproate
de
sodium
comme
traitement
de
première
ligne.
182
3.8.
Affections
neurologique
• L’épilepsie
est
un
trouble
qui
peut
être
amélioré
par
un
traitement
médical.
• Pour
que
les
médicaments
soient
efficaces,
ils
doivent
être
pris
pendant
de
nombreuses
années,
parfois
à
vie.
• Il
peut
se
passer
plusieurs
jours
ou
plusieurs
semaines
avant
que
les
médicaments
aient
un
effet.
• Ne
pas
modifier
ou
changer
les
doses
prescrites
• Ne
pas
arrêter
les
médicaments
soudainement.
Un
arrêt
soudain
peut
avoir
pour
conséquence
un
état
de
mal
épileptique
avec
menace
vitale.
• L’arrêt
des
médicaments
aura
pour
résultat
le
retour
des
crises
convulsives.
• Les
enfants
épileptiques
sont
plus
susceptibles
d’avoir
des
crises
lorsqu’ils
sont
malades.
• La
maladie
n’est
pas
contagieuse
et
n’importe
qui
peut
toucher
l’enfant
en
crise
(par
ex.
pour
l’éloigner
d’un
danger
de
brulure
ou
de
noyade).
• Les
enfants
doivent
autant
que
possible
participer
aux
activités
normales
avec
leurs
camarades,
à
l’école,
au
jeu,
à
domicile,
et
se
préparer
pour
un
emploi.
• Une
surprotection
n’est
pas
souhaitable
dans
l’éducation
d’un
enfant,
mais
des
précautions
raisonnables
doivent
être
prises
s’il
y
a
encore
des
crises
occasionnelles
(par
ex.
protection
contre
le
feu,
baignades
sous
supervision,
ne
pas
grimper
aux
arbres).
• En
cas
de
crise
→
Placer
l’enfant
sur
le
côté.
L’éloigner
de
tout
danger
potentiel.
Ne
pas
essayer
d’arrêter
les
mouvements
de
l’enfant.
Ne
rien
mettre
dans
la
bouche
de
l’enfant.
Rester
avec
l’enfant
jusqu’à
la
fin
des
convulsions.
Consulter
un
médecin.
Un
arrêt
progressif
des
médicaments
antiépileptiques
doit
être
considéré
pour
la
plupart
des
enfants
après
deux
ans
sans
crises
et
ceci
indépendamment
du
diagnostic
causal.
Les
enfants
avec
pathologies
associées
à
l’épilepsie
(infirmité
motrice
cérébrale,
etc.)
courent
le
risque
de
crises
récurrentes
prolongées
après
l’arrêt
des
médicaments
antiépileptiques.
Si
un
pédiatre
n’est
pas
disponible
sur
le
terrain,
contacter
le
référent
pédiatrique
avant
l’arrêt
du
traitement.
• Enregistrer
le
patient
dans
le
registre
Épilepsie
(si
vous
n’en
avez
pas,
faites
en
un)
• Ouvrir
un
nouveau
fichier
de
suivi
et
y
indiquer
:
-‐ Antécédents
et
examen
clinique
(y
compris
le
poids)
-‐ Type
et
fréquence
des
crises
-‐ Plan
de
traitement
et
suivi
• Support
psycho-‐social
pour
le
patient
et
sa
famille
(aspects
médicaux
et
sociaux)
183
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
• Remplir
et
donner
une
carte
de
suivi
au
patient/à
la
famille
-‐ Nom,
adresse
et
coordonnées
(du
parent)
du
patient
-‐ Numéro
d’enregistrement
-‐ Médicaments
actuels
-‐ Fréquence
des
crises
depuis
la
dernière
visite
-‐ Prochain
rendez-‐vous
• Conserver
un
cahier
de
rendez-‐vous
dans
l’établissement
• Donner
à
la
famille
un
stock
de
médicaments
de
sécurité
au
cas
où
elle
ne
pourrait
pas
venir
le
jour
du
rendez-‐vous
suivant.
Tableau
3.8.5
Formes
galéniques
des
médicaments
antiépileptiques
disponibles
dans
les
programmes
MSF
(cf
aussi
tableau
3.8.6
ci-‐après)
Phénobarbital
• Comprimé
50
mg
• Gouttes
5,4%
-‐
1
mg/goutte
(3
gouttes/kg)
-‐
bouteille
30
ml
• IV
54,75
mg/ml
-‐
poudre
ampoule
4
ml
+
solvant
• IV
200
mg/ml
-‐
ampoule
1
ml
Phénytoïne
• Comprimé
100
mg
• IV
50
mg/ml
-‐
ampoule
5
ml
–
à
utiliser
«
off-‐label
»
(hors
AMM)
Per
Os
0,1
ml/kg
Carbamazépine
• Comprimé
200
mg
-‐
Réservé
aux
enfants
>
20
kg
car
dosage
exact
difficile
Valproate
de
sodium
• 200
mg/ml
-‐
bouteille
40
ml
-‐
pour
enfants
<
20
kg
• Comprimé
enrobage
entérique
200
mg
• Comprimé
enrobage
entérique
500
mg
184
3.8.
Affections
neurologique
Tableau
3.8.6
Médicaments
antiépileptiques
oraux
disponibles
dans
les
programmes
MSF
Médicament
Dose
de
départ
Dose
Contre-‐indications
Effets
secondaires
maximale
• 3
mg/kg
une
fois
par
jour
Effets
secondaires
(2x
/jour
chez
les
Lopinavir/Ritonavir systémiques
nourrissons)
*
Nausées,
éruption
cutanée
• Augmenter
(traitement
Effets
secondaires
progressivement
:
Première
8
antirétroviral)/
neurotoxiques
Phénobarbital
Ajouter
1
mg/kg
à
ligne
mg/kg/jour
Artéméther/
Altération
des
cycles
de
intervalles
réguliers
Luméfantrine/
sommeil,
sédation,
léthargie,
(toutes
les
3
à
4
Chloramphénicol/
changements
de
semaines)
Praziquantel
comportement,
hyperactivité,
Jusqu’à
la
dose
ataxie,
tolérance,
dépendance
minimale
de
maintenance
• 5
mg/kg
une
fois
par
Lopinavir/Ritonavir
jour
*
(dose
max.
(traitement
Effets
secondaires
quotidienne
300
mg)
antirétroviral)/
systémiques
• Augmenter
Artéméther/
Hypertrophie
gingivale,
progressivement
:
Deuxième
8
Doxycycline/
éruption
cutanée
Phénytoïne
Ajouter
1
mg/kg
à
ligne
mg/kg/jour
Fluconazole/
Effets
secondaires
intervalles
réguliers
Isoniazide/
neurotoxiques
(toutes
les
3
à
4
Praziquantel/
Confusion,
troubles
de
semaines)
Cotrimoxazole/
l’élocution,
diplopie,
ataxie
Jusqu’à
la
dose
Quinine/
minimale
de
Clarithromycine
maintenance
Lopinavir/Ritonavir Effets
secondaires
• 5
mg/kg
deux
fois
par
*
systémiques
jour
(Traitement
Nausées,
vomissements,
• Augmenter
antirétroviral)/
diarrhée,
hyponatrémie,
progressivement
:
Phénytoïne/
éruption
cutanée,
prurit
Troisième
35
Carbamazépine
Ajouter
5
mg/kg
Artéméther/
Effets
secondaires
ligne
mg/kg/jour
chaque
semaine
Doxycycline/
neurotoxiques
Jusqu’à
la
dose
Isoniazide/
Somnolence,
minimale
de
Praziquantel/
étourdissements,
vision
floue
maintenance
Clarithromycine/
ou
diplopie,
léthargie,
Quinine
céphalées
Effets
secondaires
• 10
mg/kg
deux
fois
systémiques
par
jour
Prise
de
poids,
nausées,
• Augmenter
vomissements,
perte
de
progressivement
:
Carbapénème/
Quatrième
Valproate
60
cheveux,
ecchymoses
Ajouter
5
mg/kg
Méfloquine/
ligne
de
sodium
mg/kg/jour
apparaissant
facilement
chaque
semaine
Macrolide
Effets
secondaires
Jusqu’à
la
dose
neurotoxiques
minimale
de
Tremblements,
maintenance
étourdissements
*Traitement
antirétroviral
→
Si
l’enfant
est
sous
traitement
antirétroviral,
contacter
le
référent
pédiatrique
avant
de
commencer
le
traitement
185
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Algorithme 3.8.3 Traitement des formes les plus fréquentes de l’épilepsie chez l’enfant
Débuter
phénobarbital
3
mg/kg
Crises contrôlées ?
Oui
Non
• Augmenter
la
dose
du
phénytoïne
progressivement
jusqu’au
contrôle
des
crises
ou
dose
maximum
atteinte
• Conserver
phénobarbital
au
dosage
précédent
Crises
sous
contrôle
?
Oui
Non
186
3.8.
Affections
neurologique
Tableau 3.8.7 Exemple de dossier patient pour le suivi de l’épilepsie
Dossier
patient
Suivi
épilepsie
Numéro
d’enregistrement
Nom :
Sexe :
Date d’admission :
Type d’épilepsie :
Antécédents médicaux :
Antécédents familiaux :
Traitement précédent :
Maladies associées :
187
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Tableau 3.8.7 Exemple de dossier patient pour le suivi de l’épilepsie (suite)
Examen physique
Docteur: Date:
188
3.8.
Affections
neurologique
Tableau 3.8.8 Exemple de fiche de visite de suivi de l’épilepsie
Adresse : Date :
Type d’épilepsie :
Tableau 3.8.9 Exemple de carte de dossier patient pour le suivi de l’épilepsie
Numéro
d’enregistrement
:
Nom
:
Adresse : Date
Type d’épilepsie :
Docteur
:
Prochain
rendez-‐vous
:
189
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Ostéomyélite
Il
faut
distinguer
l’ostéomyélite
aiguë
et
l’ostéomyélite
chronique.
L’ostéomyélite aiguë est une infection de l’os qui est en général causée par une bactérie.
• Par
le
biais
d'une
bactériémie
(atteinte
par
voie
hématogène)
le
plus
communément
• Par
propagation
directe
à
partir
d’un
traumatisme
(fracture
ouverte,
blessure
de
guerre...)
• Par
invasion
locale
d’un
site
voisin
infecté
(bouche,
ulcères
cutanés...)
Dans
les
contextes
d’intervention
de
MSF,
les
enfants
se
présentent
souvent
tardivement
du
fait
d’erreurs
diagnostiques
initiales
ou
d'un
traitement
antérieur
inapproprié.
L’ostéomyélite
chronique
est
une
infection
chronique
de
l’os
caractérisée
par
la
présence
d'une
nécrose
osseuse,
également
appelée
séquestre
osseux.
On
peut
parfois
observer
la
formation
d’une
fistule
de
drainage.
Sur les terrains MSF, l’ostéomyélite chronique est définie quand elle subsiste > 2 semaines.
190
3.9
Affections
articulaires
et
infections
osseuses
*Si
le
traitement
chirurgical
n’est
pas
disponible,
traiter
comme
une
ostéomyélite
aiguë
et
réévaluer
les
symptômes
après
4
à
6
semaines.
Si
la
radiologie
met
en
évidence
la
présence
d’une
ostéomyélite
chronique
après
4
à
6
semaines
→
Envisager
avec
le
superviseur
médical
la
possibilité
d’un
référencement
en
chirurgie
(en
fonction
du
contexte)
Étiologie
Parmi les bactéries pathogènes en cause dans l’ostéomyélite, les plus communes sont :
Les
facteurs
qui
accroissent
le
risque
d’ostéomyélite
sont
la
malnutrition,
la
drépanocytose,
la
tuberculose,
les
piqûres
d’épine,
les
infections
dentaires
ou
cutanées
fréquentes,
une
aiguille
intra-‐
osseuse
utilisée
dans
des
conditions
non
stériles
et
le
paludisme.
Ces
facteurs
augmentent
le
risque
d’infections
à
Salmonella
→
Et
donc
le
risque
d’ostéomyélite
et
d’arthrite
septique.
191
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Symptômes
Localisation
de
l’ostéomyélite
:
Les
sites
les
plus
communs
sont
les
métaphyses
des
os
longs
(fémur,
tibia,
humérus)
bien
que
tous
les
os
puissent
être
affectés.
En
général,
un
seul
os
est
concerné
mais
l'ostéomyélite
peut
être
multifocale
(plus
d’un
os
atteint).
Illustration
3.9.2
Localisation
communes
de
l’ostéomyélite
sur
les
métaphyses
des
os
Adulte
Enfant
Diaphyse
Diaphyse
Métaphyse
Épiphyse
Physis
(plaque
de
croissance)
Métaphyse
Les
symptômes
initiaux
de
l’ostéomyélite
peuvent
être
non
spécifiques
et
ténus
(malaise,
fièvre
modérée)
et
une
forte
suspicion
est
nécessaire
pour
établir
un
diagnostic
précoce.
Lorsque
l’infection
devient
patente
au
niveau
de
l’os,
les
symptômes
sont
plus
localisés.
Les
enfants
souffrant
d’ostéomyélite
présentent
en
général
une
fièvre,
des
symptômes
généraux
(irritabilité,
réduction
de
l’appétit,
diminution
de
l’activité),
des
signes
locaux
d'inflammation
osseuse
(chaleur,
gonflement,
point
de
sensibilité)
et
une
limitation
des
fonctions
(par
ex.
boiterie,
utilisation
limitée
du
membre).
• Boiterie,
douleur
localisée
sur
la
métaphyse
d’un
os,
douleur
à
la
mobilisation
(signe
le
plus
commun)
• Pour
les
tissus
mous,
rougeur/gonflement
peuvent
ne
pas
être
présents
et
apparaître
tardivement.
• Dans
l’ostéomyélite
du
pelvis
(hanche),
rechercher
la
réponse
douloureuse
en
mettant
la
hanche
simultanément
en
flexion,
abduction
et
rotation
externe.
192
3.9
Affections
articulaires
et
infections
osseuses
Diagnostic
Le
diagnostic
est
souvent
flou
au
moment
de
l’évaluation
initiale.
Une
forte
suspicion
(cf
ci-‐dessus)
et
la
surveillance
de
l’évolution
clinique
sont
nécessaires
pour
établir
le
diagnostic,
particulièrement
dans
les
contextes
MSF
où
peu
d’outils
diagnostiques
sont
disponibles
(IRM
et
scintigraphie).
Un
interrogatoire
et
un
examen
clinique
précis
sont
déterminants
→
Toujours
rechercher
une
notion
de
contage
tuberculeux
dans
la
famille
et
la
possibilité
d’une
drépanocytose.
Examens biologiques
Si
disponibles
→
Faire
réaliser
examens
sanguins
NFS
(numération
formule
sanguine),
VS
(vitesse
de
sédimentation),
CRP
(protéine
C-‐réactive),
etc.
et
hémocultures
avant
de
débuter
les
antibiotiques.
Imagerie
• Radiologie
de
la
zone
atteinte
(vues
face
et
latérale)
→
Initialement,
la
radio
peut
être
normale.
• Radiologie
après
2
ou
3
jours
→
Réaction
périostée
Rappel
:
Tout
enfant
présentant
une
douleur
spontanée
ou
une
boiterie
persistante
doit
être
considéré
comme
atteint
d’ostéomyélite
ou
d’arthrite
septique,
jusqu’à
preuve
du
contraire.
Traitement
• L’immobilisation
du
membre
atteint
peut
soulager
la
douleur
et
prévenir
les
fractures.
• Traitement
initial
par
antibiotiques
IV/IM
(cf
tableau
3.9.2
et
tableau
3.9.3
ci-‐après)
• Pour
les
enfants
immunodéprimés
et
les
enfants
drépanocytaires,
le
traitement
empirique
doit
toujours
cibler
les
salmonelles,
ainsi
que
le
S.
aureus.
• Les
potentiels
effets
secondaires
musculo-‐squelettiques
des
fluoroquinolones
sont
compensés
par
les
risques
significatifs
d’un
traitement
incomplet
de
l’ostéomyélite
aiguë.
• Si
la
bactérie
pathogène
a
été
isolée
et
identifiée
comme
Staphylocoque
aureus
résistant
à
la
méthicilline
(SARM),
substituer
cloxacilline
IV
par
clindamycine
IV
(autorisation
du
coordinateur
médical
requise).
193
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Tableau
3.9.2
Traitement
de
l’ostéomyélite
chez
l’enfant
<
5
ans
sauf
pour
les
enfants
avec
la
drépanocytose1
Passer au traitement oral pour compléter 4 à 6 semaines de traitement au total.
Les
antibiotiques
administrés
oralement
pour
l’ostéomyélite
hématogène
doivent
être
prescrits
à
des
doses
plus
élevées
que
celles
habituellement
utilisées
pour
le
traitement
d’autres
infections.
1
Pour
les
enfants
atteints
de
drépanocytose
utilisent
ciprofloxacine
comme
traitement
de
première
ligne,
voir
le
chapitre
sur
drépanocytose.
194
3.9
Affections
articulaires
et
infections
osseuses
Les
patients
qui
ne
répondent
pas
au
traitement
de
manière
attendue
doivent
être
réévalués
et
leur
traitement
réajusté
→
Discuter
le
cas
du
patient
avec
le
référent
médical.
Dans
tous
les
cas,
envisager
et
exclure
une
tuberculose
(cf
guide
MSF
Tuberculose).
• Chirurgie
:
Le
séquestre
osseux
et
les
tissus
morts
qui
l’entourent
doivent
être
retirés
chirurgicalement
(débridement)
car
le
séquestre
est
une
source
d’infection.
• L’ostéomyélite
récurrente
ou
tuberculeuse
nécessite
également
une
prise
en
charge
chirurgicale.
→
Discuter
avec
l’équipe
médicale
d’encadrement
(référent
médical,
coordinateur
médical)
L’éradication
de
l’infection
est
difficile
à
obtenir
dans
le
cas
d’une
ostéomyélite
chronique
systémique
et
les
complications
sont
fréquentes.
→
Le
traitement
nécessite
des
soins
extensifs
et
prolongés
de
la
plaie.
Surveillance
La
surveillance
de
l’enfant
se
concentre
sur
les
symptômes
:
• Fièvre
et
douleur
à
la
mobilisation
doivent
s’améliorer
dans
les
7
jours
(en
général
3
à
4
jours).
• Radiographie
du
membre
atteint
à
la
fin
du
traitement
• Intégrer
la
kinésithérapie
au
traitement
si
disponible
ou
contacter
le
superviseur
médical
pour
solliciter
un
support
et/ou
une
référence
• Si
possible
→
Visite
de
contrôle
après
2
semaines
puis
3
mois
après
la
sortie.
Pronostic
• Bon
pronostic
pour
les
cas
sans
complications,
diagnostiqués
précocement
et
traités
de
manière
appropriée
• 5
à
10%
des
patients
présentent
une
récidive.
• Une
durée
de
traitement
inférieure
à
4
semaines
et
une
mauvaise
compliance
s’associent
à
l’échec
du
traitement
et
à
l’évolution
vers
une
ostéomyélite
chronique.
195
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Arthrite
septique
L’arthrite
septique
est
une
infection
de
l’articulation
qui
peut
entrainer
des
complications
dévastatrices
→
Elle
peut
détruire
entièrement
l’articulation
en
quelques
jours
en
l’absence
de
traitement.
Les
micro-‐organismes
(bactérie,
virus,
champignons)
peuvent
pénétrer
l’espace
articulaire
par
une
dissémination
hématogène,
une
inoculation
directe
ou
par
propagation
à
partir
d’un
site
localisé
d’infection
contiguë.
Étiologie
La
majorité
des
cas
d’arthrite
septique
est
causée
par
une
infection
bactérienne
et
résulte
en
général
d’une
dissémination
hématogène
de
Staphylocoque
aureus
provenant
d’une
plaie
ouverte
ou
d’une
lésion
muqueuse.
Les
bactéries
pathogènes
en
cause
sont
principalement
les
mêmes
que
pour
l’ostéomyélite
(ne
pas
oublier
la
tuberculose).
Symptômes
L’arthrite
septique
se
localise
dans
les
genoux
(40%),
les
hanches
(20%)
(particulièrement
chez
le
jeune
enfant),
les
chevilles
(15%),
les
coudes,
les
poignets,
les
épaules.
Manifestations cliniques
Chez
les
nourrissons,
la
présentation
typique
de
la
maladie
est
le
sepsis
(irritabilité,
troubles
de
l’alimentation),
la
cellulite
ou
la
fièvre
sans
porte
d’entrée
infectieuse.
Les
indices
d’une
atteinte
de
l’articulation
peuvent
inclure
l’utilisation
limitée
du
membre
concerné,
une
aversion
ou
un
inconfort
à
être
manipulé,
des
changements
posturaux
(positions
antalgiques)
et
un
gonflement
unilatéral
des
fesses
ou
des
parties
génitales.
Les
enfants
plus
âgés
présentent
en
général
une
fièvre,
des
symptômes
généraux,
en
plus
du
gonflement,
de
la
sensibilité
et
de
la
mobilité
réduite
de
l’articulation
affectée,
mais
les
signes
articulaires
peuvent
être
discrets.
Pour
tout
enfant
réticent
à
mobiliser
un
membre
ou
à
supporter
l'appui
complet,
il
faut
suspecter
une
arthrite
septique
ou
une
ostéomyélite
jusqu’à
preuve
du
contraire.
196
3.9
Affections
articulaires
et
infections
osseuses
Diagnostic
• Examens
biologiques
(si
disponible)
→
Faire
réaliser
examens
sanguins
NFS
(numération
formule
sanguine),
VS
(vitesse
de
sédimentation),
CRP
(protéine
C-‐réactive),
etc.
• Imagerie
:
-‐ Radiographie
de
l’articulation,
à
la
recherche
d’un
élargissement
de
l’espace
articulaire,
épanchement
articulaire,
gonflement
des
tissus
mous
ou
subluxation/dislocation
de
l’articulation
-‐ L’échographie
(si
disponible)
peut
être
utile
pour
déterminer
la
présence
de
liquide
dans
l’articulation
et
pour
guider
la
ponction-‐aspiration
à
l’aiguille
de
l’articulation.
• Arthrocentèse
→
Aspiration
du
liquide
synovial
(si
possible
au
bloc
opératoire)
sous
anesthésie,
en
respectant
une
asepsie
stricte
(cf
chapitre
8.10
Ponction
et
aspiration
du
liquide
articulaire
du
genou).
Leucocytes
>
50
000/mm3
ou
plus
dans
le
liquide
articulaire
→
Diagnostic
d’arthrite
septique
Lors
de
l’aspiration
du
pus,
et
si
un
praticien
possède
l’expertise
technique
pour
cette
procédure,
un
drainage
chirurgical
peut
être
pratiqué
dans
le
même
temps
opératoire.
Traitement
• Drainage
et
décompression
urgente
de
l’articulation
→
Référer
pour
chirurgie
si
possible
• Antibiothérapie
IV
(même
choix
que
pour
ostéomyélite
cf
tableaux
3.9.2
et
3.9.3)
pendant
5
jours,
puis
orale
pour
un
total
de
2
semaines
• Immobilisation
de
l’articulation
(1
à
2
jours)
pour
réduire
l’irritation
locale
• Kinésithérapie
mobilisatrice
de
l’articulation
atteinte
après
2
jours
→
Pour
réduire
l’apparition
d’adhérences
fibreuses
(contacter
kinésithérapeute)
• Si
la
chirurgie
n’est
pas
disponible
ou
de
qualité
incertaine,
discuter
avec
le
référent
médical
de
la
meilleure
option
thérapeutique.
Prise en charge continue de l’enfant hospitalisé pour sepsis articulaire
197
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
La
transmission
se
fait
avant
tout
par
contact
direct
et
prolongé
avec
la
peau
d’une
personne
infectée.
Elle
peut
également
se
produire
en
partageant
les
vêtements
et
la
literie.
La
promiscuité,
le
surpeuplement
et
la
pauvreté
sont
associées
à
une
prévalence
plus
élevée
de
la
gale.
La
gale
tend
à
présenter
un
pic
pendant
les
saisons
froides,
probablement
en
raison
d’une
promiscuité
accrue
et
d’une
survie
prolongée
des
acariens
lors
de
températures
plus
basses
même
hors
du
contact
avec
l’hôte.
Les
jeunes
enfants
et
les
seniors
sont
les
plus
fréquemment
affectés.
Symptômes
La
gale
se
manifeste
en
général
par
des
sévères
démangeaisons,
souvent
aggravées
pendant
la
nuit,
et
des
lésions
cutanées
typiques
(papules
érythémateuses,
éruption
vésiculaire,
sillons
et
nodules
de
la
gale)
ayant
une
distribution
caractéristique
sur
les
parties
suivantes
du
corps
:
• Espaces
interdigitaux
• Poignets
• Faces
d’extension
des
coudes
• Plis
axillaires
• Peau
autour
des
mamelons
• Régions
péri-‐ombilicales,
taille,
organes
génitaux
externes
de
l’homme
• Surface
des
genoux
• Fesses
et
régions
adjacentes
des
cuisses
• Faces
latérale
et
postérieure
des
pieds
• La
tête
est
épargnée
sauf
chez
les
très
jeunes
enfants.
Des
lésions
secondaires
résultant
du
grattage
(excoriations,
croûtes)
ou
une
surinfection
(impétigo)
peuvent
coexister.
Diagnostic
La
combinaison
d’une
éruption
prurigineuse
avec
lésions
et
distribution
caractéristiques
affectant
toute
ou
une
partie
de
la
famille
suggère
fortement
le
diagnostic.
198
3.10
Infections
cutanées
et
cellulite
Traitement
Les
patients
atteints
de
la
gale
doivent
être
traités
pour
soulager
leurs
symptômes
et
prévenir
la
transmission.
Le
traitement
d’une
infection
bactérienne
secondaire
(voir
impétigo),
si
elle
est
présente,
doit
être
commencé
24
à
48
heures
avant
l’utilisation
des
topiques
anti-‐acariens.
Perméthrine
à
5%
:
Chez
l’enfant
de
plus
de
2
mois→
Appliquer
la
crème
de
la
tête
aux
pieds.
La
laisser
8
à
14
heures
avant
de
laver
à
l’eau.
Pour
les
nourrissons→
Appliquer
aussi
à
la
limite
des
cheveux,
au
cou,
au
cuir
chevelu,
aux
tempes
et
au
front.
Une
seconde
application
une
à
deux
semaines
plus
tard
est
recommandée.
Des
moufles
de
coton
ou
des
chaussettes
placées
sur
les
mains
des
nourrissons
et
des
jeunes
enfants
au
coucher
les
empêcheront
de
frotter
la
crème
et
d’en
introduire
dans
les
yeux
ou
la
bouche.
Ne
pas
appliquer
sur
une
peau
affectée
de
coupures
ou
d’inflammation.
Lotion
de
benzoate
de
benzyle
à
25%
(si
la
perméthrine
à
5%
n’est
pas
disponible)
→
Pour
les
enfants
de
moins
de
12
ans,
la
lotion
doit
être
diluée
avant
l’usage
selon
les
modalités
suivantes
:
• Pour
enfants
de
moins
de
2
ans
:
1
part
de
lotion
25%
+
3
parts
d’eau.
Rincer
après
12
heures
(6
heures
pour
les
nourrissons
de
moins
de
6
mois)
• Pour
enfants
de
2
ans
ou
plus
:
1
part
de
lotion
25%
+
1
part
d’eau.
Rincer
après
24
heures
Une
seconde
application
réduit
le
risque
d’échec
du
traitement
(par
ex.
après
24
heures,
avec
un
rinçage
entre
les
2
applications
;
Ou
bien
deux
applications
successives,
à
10
minutes
d’écart,
quand
la
première
application
a
séché,
avec
un
rinçage
après
24
heures).
Cependant,
une
deuxième
application
n’est
pas
recommandée
pour
les
enfants
de
moins
de
2
ans.
Un
traitement
oral
d’ivermectine
PO
(200
mg/kg
en
une
seule
dose
répétée
après
2
semaines)
est
une
alternative
au
traitement
topique
pour
les
enfants
de
plus
de
15
kg.
C’est
plus
pratique
que
le
traitement
topique
(par
ex.
en
cas
d’épidémie
ou
pour
le
traitement
de
l’entourage
du
patient)
et
cela
peut
être
commencé
immédiatement
en
cas
d’infection
secondaire.
À
noter
:
Ce
traitement
n’est
pas
recommandé
pour
les
enfants
de
moins
de
15
kg
et
chez
les
femmes
enceintes.
Posologie
de
l’ivermectine
PO
selon
le
poids
de
l’enfant
:
• 15
à
24
kg
:
1
comprimé
de
3
mg
d’ivermectine
(en
dose
unique
répétée
après
2
semaines)
• 25
à
35
kg
:
2
comprimés
de
3
mg
d’ivermectine
(en
dose
unique
répétée
après
2
semaines)
• 36
à
50
kg
:
3
comprimés
de
3
mg
d’ivermectine
(en
dose
unique
répétée
après
2
semaines)
• >
51
kg
:
4
comprimés
de
3
mg
d’ivermectine
(en
dose
unique
répétée
après
2
semaines)
Les
patients
atteints
de
gale
croûteuse
(éruptions
écailleuses,
légère
démangeaison,
et
croûtes
cutanées
épaisses
contenant
des
milliers
de
d’acariens)
doivent
être
traités
simultanément
avec
199
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
l’ivermectine
orale
et
la
perméthrine
à
5%
topique
(seulement
si
>
15
kg
et
pas
une
femme
enceinte).
Chez
les
patients
atteints
de
gale
croûteuse,
suspecter
une
déficience
immunitaire.
Traiter les démangeaisons par la chlorphénamine PO, selon les modalités suivantes :
• Enfants
de
moins
de
2
ans
:
1
mg
deux
fois
par
jour
• Enfants
de
2
à
6
ans
:
1
mg
toutes
les
4
à
6
heures
• Enfants
de
plus
de
6
ans
:
2
mg
toutes
les
4
à
6
heures
Traiter simultanément les personnes proches du patient, même en l’absence de symptômes
Les
vêtements
et
la
literie
doivent
être
lavés
(à
plus
de
60oC)
puis
séchés
au
soleil.
On
peut
aussi
les
exposer
au
soleil
pour
72
heures,
ou
les
placer
dans
un
sac
plastique
étanche
pendant
72
heures.
200
3.10
Infections
cutanées
et
cellulite
Impétigo
L’impétigo
est
une
infection
bactérienne
contagieuse
de
la
peau
due
au
Streptocoque
ß-‐hémolytique
(groupe
A)
ou
au
Staphylocoque
doré.
Elle
est
très
commune
chez
les
enfants
de
2
à
5
ans.
Les facteurs de risque sont la pauvreté, la promiscuité et une mauvaise hygiène.
Étiologie
L’impétigo est souvent le résultat de l’infection du site d’une lésion mineure de la peau telle que :
• Abrasion
• Lésion
mineure
• Piqûre
d’insecte
• Eczéma
• Herpès,
varicelle
ou
gale
Symptômes
L’impétigo
non
bulleux
est
la
forme
la
plus
fréquente
d’impétigo.
Les
lésions
commencent
sous
forme
de
papules
qui
évoluent
en
vésicules
entourées
d’érythème.
Elles
deviennent
ensuite
des
pustules
qui
grossissent
et
crèvent
rapidement
pour
former
des
croûtes
épaisses
et
collantes
ayant
une
apparence
dorée
caractéristique.
Cette
évolution
se
déroule
en
général
sur
environ
une
semaine.
Les
lésions
affectent
en
général
le
visage
et
les
extrémités.
De
multiples
lésions
peuvent
se
développer
mais
elles
ont
tendance
à
rester
localisées.
Une
lymphadénite
locale
peut
se
produire,
bien
que
les
symptômes
systémiques
soient
en
général
absents.
Impétigo bulleux
L’impétigo
bulleux
est
commun
chez
les
jeunes
enfants.
Les
vésicules
grossissent
pour
former
des
bulles
flasques
contenant
un
liquide
jaune
clair
qui
devient
ensuite
plus
foncé
et
plus
turbide.
Les
bulles
crevées
laissent
une
fine
croûte
brune.
Il
y
a
en
général
moins
de
lésions
que
dans
l’impétigo
non
bulleux
et
le
tronc
est
affecté
plus
fréquemment.
Ecthyma
C’est
la
forme
ulcéreuse
de
l’impétigo.
Les
lésions
s’étendent
à
travers
l’épiderme
et
affectent
le
derme
en
profondeur.
Elles
se
composent
d’ulcères
en
forme
de
géode
recouverts
d’une
croûte
jaune
entourée
de
marges
violacées
en
relief.
201
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Traitement
S’il y a moins de 3 lésions sur la même région du corps, la prise en charge consiste en :
• Laver
les
zones
affectées
avec
de
l’eau
savonneuse
tiède
et
essayer
de
retirer
les
croûtes
en
nettoyant
• Appliquer
de
la
crème
mupirocine
3
à
4x
/jour
pendant
5
à
7
jours
• Garder
les
ongles
courts
S’il
l’enfant
présente
plus
de
3
lésions
ou
impétigo
sur
plus
d’une
région
du
corps
(impétigo
bulleux,
ecthyma)
:
Complications
L’impétigo
peut
donner
lieu
aux
complications
suivantes
:
Abcès,
cellulite,
ostéomyélite,
septicémie,
glomérulonéphrite
post
streptococcique,
rhumatisme
articulaire
aigu.
202
3.10
Infections
cutanées
et
cellulite
L’érysipèle
est
une
infection
plus
superficielle
du
derme
et
de
la
couche
supérieure
sous
cutanée
de
la
peau.
La
lésion
présente
une
bordure
bien
définie.
L’érysipèle
et
la
cellulite
coexistent
souvent.
Étiologie
Pour l’érysipèle, il s’agit le plus souvent du Streptococcus bêta-‐hémolytique.
• Streptococcus
bêta-‐hémolytique
• Staphylococcus
aureus
• Bacille
aérobie
Gram-‐négatif
(rare)
Pour
la
cellulite
péri-‐orbitale,
c’est
le
plus
souvent
Haemophilus
influenza
B
ou
Staphylococcus
aureus
qui
sont
en
cause
(cf
chapitre
suivant
Cellulite
péri-‐orbitale
et
traiter
en
conséquence).
Symptômes
Tableau clinique
La
peau
est
rouge,
chaude
et
douloureuse.
Les
autres
signes
sont
la
fièvre,
des
frissons,
un
drainage
purulent
ou
exsudat
d’un
site
de
ponction.
Les
facteurs
de
risque
du
développement
de
la
cellulite
et
de
l’érysipèle
sont
toutes
les
atteintes
à
l’intégrité
de
la
peau
:
203
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Diagnostic
Diagnostic différentiel
Il
est
important
de
distinguer
la
cellulite
d’un
abcès
cutané.
L’abcès
cutané
peut
ressembler
à
la
cellulite.
Or
toute
confusion
peut
entrainer
un
retard
du
diagnostic
et
du
traitement
approprié
par
incision
chirurgicale
et
drainage.
Traitement
Surélever
la
zone
affectée
et
nettoyer
la
plaie
(si
la
plaie
peut
être
retrouvée),
irriguer
copieusement
la
plaie
avec
de
l’eau
ou
du
sérum
physiologique.
Antibiothérapie
• Débuter
immédiatement
avec
céphalexine
PO
enfant
>
1
an
→
dosage
cf
ci-‐dessus
• Ou
amoxicilline/acide
clavulanique
PO
→
dosage
cf
ci-‐dessus
204
3.10
Infections
cutanées
et
cellulite
Si l’enfant a été mordu par un chat, un chien ou un humain
Traitement complémentaire
• Traiter
la
fièvre
si
présente
pour
améliorer
le
confort
du
patient
• Traitement
par
antalgique
si
le
patient
ressent
des
douleurs
Complications
• Lymphangite
(cordon
rouge
remontant
le
long
de
la
jambe
ou
du
bras)
• Adénite
locorégionale
(ganglions
rouges,
douloureux,
enflées)
205
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Symptômes
La cellulite péri-‐orbitale se présente sous forme de douleurs oculaires, de rougeurs, de gonflements.
Il
est
important
de
différentier
cellulites
péri-‐orbitale
et
orbitale
car
la
cellulite
orbitale
peut
entrainer
la
cécité.
Illustration 3.10.1 La cellulite orbitale doit être différenciée de la cellulite péri-‐orbitale
Étiologie
206
3.10
Infections
cutanées
et
cellulite
Diagnostic
• Anamnèse
(piqûre
d’insecte,
traumatisme
local
du
visage
ou
de
la
paupière)
• Examen
clinique
Traitement
• Hospitaliser
l’enfant
présentant
une
cellulite
orbitale
ou
suspecté
de
cellulite
orbitale
• Hospitaliser
tous
les
enfants
<
1
an
et/ou
qui
semblent
sévèrement
malades
• Traitement
par
antibiothérapie
IV
(cf
ci-‐après
tableau
3.10.1)
→
Jusqu’à
apyrexie
>
24heures
et
pas
de
douleur
associée
aux
mouvements
oculaires,
ni
limitation
des
mouvements
ou
restriction
de
la
vision
(s'il
est
possible
d’évaluer
la
vision)
• Protéger
l’œil
d’éventuelles
irritations
et
ne
pas
laisser
l’enfant
se
frotter
ou
gratter
l’œil
(si
nécessaire,
appliquer
un
cache
œil
ou
couvrir
avec
des
compresses)
Tableau 3.10.1 Choix des antibiotiques en cas de cellulites péri-‐orbitale et orbitale
207
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
3.11
Paludisme
Test
du
paludisme
HRP2/Pan
pLDH
Le
test
présente
3
différentes
lignes
(C,
Pf,
Pan)
pour
la
détection
différentiée
de
P.
falciparum,
P.
vivax,
P.
ovale
et
P.
malariae.
Matériel
• Le
kit
de
test
du
paludisme
doit
être
conservé
à
la
température
spécifiée
sur
l’emballage.
• Vérifier
la
date
d’expiration
avant
utilisation
Hygiène
• Laver
vos
mains
ou
désinfecter
les
avec
une
solution
de
base
alcoolique
• Porter
des
gants
non
stériles
Procédure
208
3.11
Paludisme
• Placer
le
sang
collecté
avec
l'anse
dans
le
puit
rond
de
la
cassette
→
Appliquer
la
pipette
de
sang
au
contact
de
la
membrane
recouvrant
le
puit.
Le
sang
va
être
absorbé
par
la
membrane.
→
Cf
illustration
3.11.2
ci-‐après
Illustration 3.11.2 Test paludisme – Dépose du sang dans la cassette
• Ajouter
4
gouttes
de
solution
tampon
dans
le
puit
carré
en
gardant
le
flacon
vertical.
→
Cf
illustration
3.11.3
ci-‐après
Noter
l’heure
à
laquelle
la
solution
tampon
a
été
ajoutée.
209
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Interprétation
• Attendre
15
minutes
avant
d’interpréter
la
lecture
du
test.
Le
fond
doit
être
clair.
Ne
pas
interpréter
le
résultat
au-‐delà
de
30
minutes,
car
celui-‐ci
peut
alors
devenir
un
faux-‐positif.
Illustration 3.11.4 Test paludisme – Interprétation après 15 mn (fond clair) et avant 30 mn
La
présence
des
2
lignes
de
couleur
C
et
Pf
(cf
illustration
3.11.5
ci-‐après)
indique
un
résultat
positif
pour
P.
falciparum.
La ligne de contrôle C indique que le test a bien fonctionné et que le résultat est fiable.
La ligne Pf positive, avec une ligne Pan négative peut être retrouvée dans deux situations :
• L’enfant
a
eu
une
infection
à
Pf
récente
et
a
été
traité
correctement.
Les
HRPII
(pour
Histidin
rich
protein
2)
demeurent
détectables
dans
le
sang
plus
longtemps
que
les
Pan
pLDH
(lactate
déshydrogénase
plasmodium
–
multi-‐espèces).
Il
peut
donc
s’agir
d’un
faux
positif
Pf.
• La
sensibilité
pour
Pan
pLDH
(ligne
Pan)
étant
plus
basse
que
la
sensibilité
du
HRPII
(ligne
Pf),
ce
résultat
peut
apparaître
chez
un
enfant
avec
une
parasitémie
basse.
La
ligne
Pan
sera
alors
un
faux
négatif.
Le résultat doit être interprété comme positif mais peut être significatif d’une infection antérieure
210
3.11
Paludisme
Cas 2 Lignes C, Pf et Pan sont toutes les trois positives
Illustration 3.11.6 Test paludisme – Lignes C, Pf et Pan positives
Cas 3 Réaction positive P. vivax ou P. malariae ou P. ovale
La
présence
des
2
lignes
de
couleurs
C
et
Pan
(cf
illustration
3.11.7
ci-‐après)
indique
un
résultat
positif
pour
P.
vivax
ou
P.
malariae,
ou
P.ovale.
Illustration 3.11.7 Test paludisme – lignes C et Pan positives et ligne Pf négative
La ligne de contrôle C indique le bon fonctionnement du test et la fiabilité du résultat.
La ligne Pf est absente, indiquant que l’enfant n’a pas P. falciparum.
La
présence
d’une
seule
ligne
à
l’endroit
de
la
ligne
de
contrôle
C
(cf
illustration
3.11.8
ci-‐après)
indique
un
résultat
négatif.
Le
test
a
fonctionné
correctement
et
le
résultat
est
fiable.
211
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Le
test
est
invalide
si
la
ligne
de
contrôle
n’apparait
pas
(cf
illustration
3.11.9
ci-‐après).
Si
cela
survient,
le
test
doit
être
répété
en
utilisant
une
nouvelle
cassette.
212
3.11
Paludisme
Toujours
envisager
le
paludisme
en
cas
de
fièvre
(ou
antécédents
de
fièvre
dans
les
48
heures)
pour
les
enfants
vivants
en
zone
d'endémie.
Un
traitement
antipaludique
rapide
et
efficace,
ainsi
que
des
traitements
symptomatiques,
améliorent
le
pronostic
du
paludisme
grave.
Souvent,
les
enfants
se
présentent
tardivement
et
le
décès
lié
au
paludisme
grave
peut
survenir
dans
les
heures
suivant
l'arrivée,
d’où
l’importance
de
traiter
les
enfants
rapidement.
Dans
les
zones
à
forte
prévalence
de
paludisme,
un
enfant
avec
un
test
positif
pour
le
paludisme
peut
aussi
avoir
d'autres
maladies
concomitantes.
Il
faut
donc
toujours
vérifier
l’exclusion
ou
non
de
toutes
les
autres
pathologies
fébriles
chez
un
enfant
présentant
de
la
fièvre.
Étiologie
La
plupart
des
paludismes
sont
dues
à
quatre
espèces
:
P.
falciparum,
P.
vivax,
P.
ovale
et
P.
malariae.
Toutes
les
espèces
peuvent
causer
un
paludisme
non
compliqué.
Le
paludisme
grave
(défini
par
la
présence
d'un
dysfonctionnement
d'un
organe
vital)
est,
presque
toujours,
dû
au
P.
falciparum.
Symptômes
Si
le
diagnostic
de
paludisme
est
positif
avec
confirmation
parasitologique
et
en
l’absence
de
signes
de
gravité
(dysfonctionnement
d'organes)
→
Paludisme
non
compliqué.
Les
symptômes
les
plus
courants
sont
les
suivants
:
Fièvre,
frissons,
sueurs,
douleurs
abdominales,
diarrhée
et
vomissements,
maux
de
tête,
pâleur
liée
à
l'anémie,
malaise,
anorexie
ou
nausée,
douleurs
musculaires.
Le
paludisme
est
grave
si
le
diagnostic
est
positif
avec
confirmation
parasitologique,
plus
présence
d’un
ou
plusieurs
des
signes
(signes
cliniques
ou
résultats
de
laboratoire)
du
tableau
suivant
:
213
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Tableau
3.11.1
Signes
cliniques
et
résultats
de
laboratoire
pour
le
paludisme
grave
Résultats
d'examens
complémentaires
Signes
cliniques
indiquant
indiquant
un
dysfonctionnement
d’organes/de
sévérité
un
dysfonctionnement
d’organes/de
sévérité
• Pâleur
sévère
due
à
l’anémie
(Hb
≤
5
g/dl)
• Hypoglycémie
• Troubles
de
la
conscience
(V,
P,
U
à
l'échelle
• Acidose
métabolique
(bicarbonates
AVPU,
score
de
Blantyre
<
3)
plasmatiques
• Prostration
<
15
mmol/l)
• Convulsions
multiples
(≥
2
en
24
h,
focales
ou
• Hyperlactatémie
(lactate
>
5
mmol/l)
généralisées)
• Anémie
sévère
(Hb
<
5
g/dl,
hématocrite
<
• Détresse
respiratoire,
en
particulier
15%)
respiration
profonde
→
Signe
d'acidose
• Hémoglobinurie
(bandelette
urinaire
positive
• Choc
pour
le
sang)
• Ictère
(conjonctives
et/ou
paumes
jaunes)
• Hyperparasitémie
:
(>
10
%
des
GR
ou
500
000
• Hémoglobinurie
(urines
foncées/rouges)
parasites/μl)
• Saignements
anormaux
au
niveau
de
la
peau
• Insuffisance
rénale
(pétéchies,
ecchymoses),
conjonctives
du
nez,
• Œdème
pulmonaire
(confirmation
des
gencives
ou
sang
dans
les
selles
radiologique)
• Insuffisance
rénale
aiguë
→
Production
• Coagulation
intravasculaire
disséminée
(CIVD)
d'urines
<
1
ml/kg/heure
malgré
une
hydratation
adéquate
Le
paludisme
grave
peut
provoquer
le
dysfonctionnement
de
n’importe
quel
organe.
Les
deux
manifestations
les
plus
fréquentes
en
zone
de
haute
transmission
sont
le
neuropaludisme
et
l’anémie
palustre
sévère.
Neuropaludisme
L’âge moyen des enfants touchés est de 4 ans dans les zones d'endémie importante.
• Par
un
diagnostic
de
paludisme
positif
avec
confirmation
parasitologique
plus
des
troubles
de
la
conscience
ou
un
coma
(score
de
Blantyre
<3
our
score
de
Glasgow
<11),
sans
autre
cause
identifiable
(pas
d’hypoglycémie,
pas
de
phase
post-‐ictale,
pas
de
méningite)
• Ou
par
un
diagnostic
de
paludisme
positif
avec
confirmation
parasitologique
plus
un
coma
d'une
durée
>
30
minutes
après
convulsions
(ne
pas
oublier
que
l'enfant
peut
aussi
avoir
une
méningite)
Attention
:
Les
convulsions
sans
troubles
de
la
conscience
ne
constituent
pas
un
critère
de
diagnostic
du
neuropaludisme.
Si
un
enfant
est
en
phase
post-‐ictale
(c'est
à
dire
dans
un
coma
transitoire
suite
à
des
convulsions
pendant
≤
30
minutes),
il
ne
s’agit
pas
d’un
neuropaludisme.
Dans
les
missions
MSF
avec
possibilité
d’examens
ophtalmologiques
→
La
rétinopathie
palustre
est
pathognomonique
du
neuropaludisme
chez
les
enfants
avec
un
diagnostic
parasitologique
et
clinique
du
paludisme.
Faire
un
fond
d'œil
après
administration
de
deux
gouttes
d'un
agent
mydriatique
tel
que
le
tropicamide
(compris
dans
les
médicaments
essentiels
de
MSF)
pour
la
dilatation
pupillaire.
L’examen
doit
être
effectué
par
ophtalmoscopie
directe.
Parmi
les
caractéristiques
de
la
rétinopathie
palustre
figurent
les
hémorragies
rétiniennes
à
centre
blanc,
les
modifications
vasculaires
et
une
pâleur
rétinienne.
Elles
peuvent
être
accompagnées
d’un
œdème
papillaire.
214
3.11
Paludisme
Diagnostique
confirmé
par
détection
des
antigènes
(TDR)
ou
visualisation/quantification
des
parasites
(microscopie
:
goutte
épaisse)
ET
taux
d'hémoglobine
<
5
g/dl
ou
hématocrite
<
15
%.
Les
enfants
atteints
d'anémie
sévère
peuvent
présenter
ou
pas
une
altération
de
la
conscience.
Dans
les
zones
endémiques,
la
concentration
d'hémoglobine
peut
diminuer
progressivement
au
cours
des
infections
répétées
de
paludisme,
de
sorte
qu'un
enfant
peut
être
tout
à
fait
alerte
avec
des
concentrations
d'hémoglobine
de
2
à
3
g/dl
(hématocrite
<
10
%).
Diagnostic
Diagnostic clinique
Le
paludisme
grave
peut
imiter
ou
être
concomitant
à
d'autres
maladies
également
fréquentes
dans
les
pays
où
le
paludisme
est
endémique.
Les
plus
importantes
d'entre
elles
sont
la
méningite,
la
septicémie,
la
pneumonie
sévère
et
la
fièvre
typhoïde.
Diagnostic biologique
• Confirmer
la
suspicion
clinique
de
paludisme
par
un
diagnostic
parasitologique
→
Microscopie
ou
test
de
diagnostic
rapide
(TDR)
• Tout
enfant
suspecté
de
paludisme
en
zone
d'endémie
doivent
passer
un
TDR
ou
une
microscopie.
• Si
aucun
test
disponible
et
paludisme
grave
est
suspecté
→
Ne
pas
retarder
le
traitement
• Si
l'enfant
présente
des
signes
cliniques
de
paludisme
grave
(cf.
Signes
cliniques
indiquant
un
dysfonctionnement
d’organes/de
sévérité
dans
le
tableau
3.11.1)
mais
que
le
TDR
est
négatif
→
Traiter
comme
un
paludisme
grave,
mais
continuer
à
chercher
d'autres
causes
de
fièvre.
Revoir
le
cas
clinique
avec
le
pédiatre
ou
un
médecin
expérimenté.
• Tests
HRP2
(disponible
dans
tous
les
project
et
le
plus
fréquemment
utilisé)
avec
une
sensibilité
et
une
spécificité
élevé
pour
les
infections
à
P.
falciparum.
Il
peut
rester
positif
jusqu'à
42
jours
après
le
début
du
traitement
antipaludique.
Les
patients
doivent
être
interrogés
sur
une
infection
traités
dans
le
mois
précédent,
et
si
oui,
soit
efectuer
une
microscopie
(si
disponible)
et
envisage
d'autres
diagnostics.
• Tests
de
pan
pLDH
(actuellement
recommandés
uniquement
dans
les
zones
de
forte
transmission)
le
test
a
aussi
une
sensibilité
et
spécificité
élevé
mais
inferieur
au
test
HRP2.
Le
tests
pan
pLDH
peut
identifier
les
infections
par
P.
falciparum,
P.
vivax,
P.
malariae
et
P.
ovale.
Ces
tests
deviennent
négatifs
dans
les
2-‐4
jours
après
le
début
du
traitement,
de
sorte
qu'ils
sont
plus
efficace
dans
l'identification
des
infections
actuelles
dans
les
zones
de
forte
transmission.
215
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
• La
goutte
épaisse
permet
la
détection
et
la
quantification
des
parasites.
Le
frottis
sanguin
permet
l'identification
d'espèce,
la
quantification
et
le
suivi
de
la
parasitémie.
• L’hyperparasitémie
(cf
définition
dans
tableau
3.11.1
ci-‐dessus)
est
associée
à
une
présentation
clinique
sévère
du
paludisme
et
indique
un
paludisme
grave.
Autres
tests
biologiques
pour
tous
les
enfants
avec
suspicion
de
paludisme
grave,
en
plus
du
diagnostic
parasitologique
:
• Hémoglobine
(Hb)
→
Cf
indications
de
transfusion
tableau
3.11.10
en
fin
de
chapitre
• Glycémie
→
Vérifier
hypoglycémie
• Bandelette
urinaire
→
Hémoglobinurie
(bandelette
positive
pour
le
sang)
Traitement
Tableau 3.11.2 Résumé du diagnostic et du traitement du paludisme
Paludisme
sévère
Paludisme
non
sévère
Paludisme
grave
Anémie
palustre
sévère
(incluant
le
neuropaludisme)
• ACT
(artemisinin-‐ • Artésunate
IV
• Artésunate
IV
based
combination
• Ponction
lombaire
si
suspicion
• Transfusion
si
:
therapy)
PO
de
neuropaludisme
-‐ Hb
<
4
g/dl
pendant
3
jours
-‐ Ou
Hb
<
6
g/dl
+
détresse
• Tests
biologiques
respiratoire,
troubles
de
nécessaires
→
TDR
conscience
ou
choc
Plus
antibiotiques
pour
une
méningite
ou
une
infection
bactérienne
Et
traitement
spécifique
du
dysfonctionnement
d'organe
Tests
biologiques
nécessaires
→
TDR,
Hb,
glycémie
→
Pour
le
paludisme
néonatal
et
le
paludisme
chez
les
enfants
<
5
kg
→
Cf
protocole
de
paludisme
néonatal
dans
chapitre
suivant
et
algorithme
3.11.2
Le
protocole
pour
le
traitement
du
paludisme
non
compliqué
à
P.
falciparum
est
le
suivant
(pour
les
dosages,
se
référer
aux
tableaux
à
la
fin
du
chapitre)
:
216
3.11
Paludisme
• Si
l'enfant
ne
peut
pas
prendre
le
traitement
PO
en
raison
de
vomissements,
opter
pour
:
-‐ Artésunate
IV
ou
IM.
S'il
n'est
pas
disponible
→ Artéméther
IM
-‐ Dès
que
l'enfant
peut
prendre
des
médicaments
par
voie
orale,
compléter
avec
un
traitement
de
3
jours
d'ACT
• Si
le
seul
traitement
disponible
est
la
quinine
(rare),
s’adapter
au
poids
de
l’enfant
:
-‐ Enfants
≤
50
kg
→
10
mg/kg/dose
PO
toutes
les
8
heures
-‐ Si
enfant
>
50
kg
→
600
mg/dose
PO
toutes
les
8
heures
pendant
7
jours
Évaluation initiale et prise en charge de l’enfant gravement malade
• Hospitaliser
• Enfant
vu
dans
un
dispensaire
→
Stabilisation
puis
transfert
à
l'hôpital
(cf
traitement
ci-‐après)
• Approche
ABCDE
et
traiter
comme
n’importe
quel
enfant
gravement
malade
• Hypoxie
(SpO2
<
95
%)
→
Oxygénothérapie
• Hyperthermie,
hypothermie
• Assurer
un
accès
IV/IO
• Perfusion
d'entretien
• Hypoglycémie
• Si
convulsions
→
Traiter
si
durée
>
5
minutes
ou
si
>
2
convulsions
en
5
minutes
(cf
protocole
convulsion
dans
chapitre
3.8
Affections
neurologiques)
• Anémie
sévère
→
Groupage
et
compatibilité
croisée,
préparer
pour
la
transfusion,
suivre
le
protocole
de
transfusion
en
fin
de
chapitre
et
chapitre
8.1
Transfusion
• Hémoglobinurie
→
S'assurer
que
le
patient
soit
bien
hydraté
et
continue
d'uriner
(minimum
de
1
ml/kg/heure)
• Envisager
la
septicémie
et
l’antibiothérapie
(cf
ci-‐dessous)
217
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
À
noter
:
il
n'y
a
pas
d'intervalle
minimum
entre
la
dernière
injection
d'artésunate
et
la
première
dose
orale
d'ACT.
Elle
peut
être
administrée
1
à
2
heures
après
la
troisième
injection
d'artésunate
si
l'état
de
l’enfant
s’est
amélioré
et
qu’il
est
capable
d'avaler
les
médicaments.
Si
l'enfant
a
reçu
7
jours
d'artésunate,
d’artéméther
ou
de
quinine,
il
n'est
pas
nécessaire
d'administrer
des
ACT.
• Hb
<
4
g/dl
ou
<
6
g/dl
plus
détresse
respiratoire
et/ou
état
de
choc
et/ou
troubles
de
la
conscience
• Parasitémie
>
2
%
des
globules
rouges
(GR)
ou
100
000/μl
dans
les
zones
à
faible
transmission
ou
>
5
%
des
GR
ou
250
000/μl
dans
les
zones
à
transmission
élevée
• Patients
avec
Hb
<
6
g/dl
et
choc
septique
→
Mettre
en
place
une
perfusion
d'entretien
(pas
de
bolus),
transfuser
dès
que
possible
et
commencer
immédiatement
l'antibiothérapie
(ceftriaxone
IV)
• Enfants
avec
Hb
<
6
g/dl
et
choc
hypovolémique
dû
à
une
diarrhée
sévère
→
(cf
le
protocole
sur
la
diarrhée
et
la
déshydratation
chapitre
3.3
Affections
gastro-‐intestinales)
10
ml/kg
de
Ringer
Lactate
ou
de
NaCl
0,9%
en
bolus
et
transfuser
dès
que
possible
• Dans
certains
cas
cliniques
d'hémolyse
aiguë
persistante,
il
peut
être
nécessaire
de
transfuser
plus
tôt
ou
de
prévoir
une
seconde
transfusion
si
indiqué
cliniquement.
Afin
de
minimiser
les
risques,
il
est
préférable
que
la
deuxième
transfusion
soit
du
même
donneur
que
le
premier.
Ces
cas
doivent
être
discutés
avec
un
médecin
expérimenté.
• Cf
chapitre
8.1
Transfusion
sanguine.
Pour
plus
de
détails
et
pour
les
procédures
d’administration,
se
référer
au
guide
MSF
sur
la
transfusion.
218
3.11
Paludisme
De
nombreuses
bactéries,
issues
d'hémocultures
d’enfants
atteints
d'anémie
palustre
sévère,
ont
été
cultivées
et
la
bactérie
Salmonella
non
typhique
est
celle
la
plus
communément
retrouvée,
de
sorte
que
la
ceftriaxone
devrait
être
débutée
chez
tous
les
enfants
atteints
de
paludisme
grave
avec
suspicion
d'infection
bactérienne
grave.
Dans
ce
cas,
le
protocole
est
le
suivant
:
• Ceftriaxone
IV/IM
100
mg/kg/jour,
1
à
2x
/jour
(max
2
g),
pendant
3
à
5
jours.
Envisager
de
remplacer
par
l'amoxicilline/acide
clavulanique
PO
dès
que
l'enfant
va
mieux,
qu’il
a
été
apyrétique
pendant
24
heures,
et
qu’il
est
capable
de
manger
et
de
boire
→
Compléter
un
total
de
7
jours
d'antibiotiques
• Amoxicilline/acide
clavulanique
7:1
ou
8:1
→
50
mg/kg/dose
de
la
composante
amoxicilline
2x
/jour
• Tout
enfant
présentant
un
risque
d'hypertension
intracrânienne
doit
être
perfusé
au
⅔
de
la
dose
d’entretien.
• Pour
les
antipaludiques
→
Cf
traitement
du
paludisme
grave
• À
l'admission,
la
ponction
lombaire
est
contre-‐indiquée
chez
tous
les
enfants
atteints
de
neuropaludisme
tant
qu'ils
ont
un
score
de
Blantyre
<3.
Il
faut
donc
traiter
la
méningite
et
le
neuropaludisme
dès
le
premier
jour,
puis
faire
une
ponction
lombaire
chez
tous
les
enfants
admis
avec
altération
de
la
conscience
dès
que
leur
état
s’améliore,
mais
qui
restent
toujours
en
état
critique.
Si
l'enfant
reste
dans
le
coma
et
que
la
ponction
lombaire
ne
peut
jamais
être
réalisée
→
Cf
tableau
3.11.5
ci-‐après.
• La
ponction
lombaire
ne
peut
se
faire
que
sous
les
trois
conditions
suivantes
:
-‐ Le
médecin
est
formé
à
la
procédure.
-‐ Et
le
personnel
de
laboratoire
est
spécialisé
dans
l'analyse
du
liquide
céphalo-‐
rachidien.
-‐ Et
il
n’existe
aucune
contre-‐indication
de
ponction
lombaire
chez
l’enfant.
• Contre-‐indications
à
la
ponction
lombaire
:
Cf
chapitre
3.12
Méningite
• La
méningite
bactérienne
est
exclue
par
la
ponction
lombaire
si
:
-‐ Les
leucocytes
dans
le
liquide
céphalo-‐rachidien
(LCR)
sont
<
10
cellules/mm3
-‐ Et/ou
la
mesure
«
au
lit
du
patient
»
du
taux
de
lactates
dans
le
LCR
est
disponible
et
<
3,75
mmol/l
(100
%
de
sensibilité)
• Si
la
ponction
lombaire
confirme
la
méningite
→
Traiter
avec
ceftriaxone
IV
100
mg/kg/jour
pendant
10
jours
219
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Tableau 3.11.5 Résultats de ponction lombaire et traitement du neuropaludisme
220
3.11
Paludisme
Enfant
avec
score
de
Blantyre
<
3
(définition
du
paludisme
cérébral)
→
Traiter
pour
méningite
+
paludisme
(contre-‐indication
pour
ponction
lombaire)
→
Ceftriaxone
100mg/kg/j
et
antipaludiques
(cf
protocole
paludisme)
Ponction
lombaire
possible*
au
jour
2
ou
3
(pour
plus
de
détails
cf
texte)
Non
Oui
Ponction
lombaire
négative
pour
la
méningite
:
Envisager
• Leucocytes
dans
LCR
<
10
cellules/mm3
méningite
+
paludisme
• Et/ou
lactates
dans
LCR
«
au
lit
du
patient
»
<
3,75
mmol/l
Non
Oui
Méningite
+
paludisme
:
Pas
de
méningite
:
• Ceftriaxone
IV
100mg/kg/jour
→
Paludisme
pendant
10
jours
→
Possibilité
d’autre
infection
• +
antipaludiques
bactérienne
• Ceftriaxone
IV/IM
100
mg/kg/jour,
3
à
5
jours
(max
2g)
(ou
autre
antibiotique
en
fonction
de
la
situation
clinique)
• +
antipaludiques
221
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Surveillance
• Placer
un
linge
propre
et
sec
ou
un
masque
chirurgical
sous
l'enfant
et
demander
à
la
personne
qui
s’en
occupe
d'informer
l'infirmière
lors
de
toute
émission
d'urine
• Dans
un
contexte
plus
développé
(unité
de
soins
intensifs),
insérer
une
sonde
urinaire
→
Le
débit
urinaire
doit
être
≥
1ml/kg/heure
• Bandelette
urinaire
1x
/24h
• Rechercher
des
signes
d’hémolyse
si
l’enfant
reçoit
de
la
quinine.
Si
hémolyse
→
Arrêter
la
quinine
et
commencer
les
ACT
PO/SNG
• Si
diurèse
<
1
ml/kg/heure
pendant
>
6
heures
→
Furosémide
1
mg/kg
en
dose
unique
• Si
toujours
pas
d'urine
1
heure
plus
tard
→
Arrêter
tous
les
apports
hydriques
et
envisager
l'insuffisance
rénale
Surveiller l'enfant à la recherche de signes de surcharge hydrique tels que :
Alimentation
Cf
les
protocoles
d’entretien
de
l’alimentation
et
des
liquides
chapitres
6
et
7
Sortie
Les
enfants
ayant
reçu
leur
première
dose
d'ACT
orale
doivent
être
surveillés
pendant
au
moins
une
heure
après
l’administration.
Ils
peuvent
ensuite
repartir
chez
eux
avec
de
bonnes
instructions
sur
la
façon
de
prendre
les
médicaments
restants
par
voie
orale
(afin
d'éviter
une
hospitalisation
plus
longue
que
nécessaire).
Tous
les
enfants
guéris
du
paludisme
de
forme
anémique
doivent
recevoir
de
l’acide
folique
pour
l'anémie.
222
3.11
Paludisme
Tableau
3.11.6
Dosage
de
l’ACT
pour
le
traitement
du
paludisme
ACT
de
première
ligne
ACT
en
fonction
de
l’efficacité
locale
Dosage
Forme
galénique
Premier
choix
→
Association
à
dose
fixe
(FDC)
J1
→
Donner
la
première
dose
à
Artéméther/luméfantrine
Comprimé
(Cp)
de
20
mg
artéméther/120
mg
heure
0,
et
la
deuxième
8
à
12
heures
luméfantrine
plus
tard.
Doses
suivantes
à
J2
et
J3
(AL)
Blister
enfant
6
à
13
ans
(18
à
35
kg),
→
1
cp
1x
/jour
à
J1,
J2,
J3
cp
d’AS
100
mg/AQ
base
270
mg
→
3
cp/blister
Blister
>
14
ans-‐adultes
(≥
36
kg),
cp
d’AS
100
mg/
→
2
cp
1x
/jour
à
J1,
J2,
J3
(ASAQ)
Co-‐blister
enfant
7
à
13
ans
→
6
cp
d’AS
50
mg
→
2
cp
AS
1x
/jour
à
J1,
J2,
J3
+
2
cp
de
SP
500/25
mg
+
2
cp
SP
en
dose
unique
à
J1
Co-‐blister
≥
14
ans-‐adultes
→
12
cp
d’AS
50
mg
→
4
cp
AS
1x
/jour
à
J1,
J2,
J3
+
3
cp
de
SP
500/25mg
+
3
cp
SP
en
dose
unique
à
J1
Ou
co-‐blister
≥
14
ans-‐adultes
→
6
cp
d’AS
100
mg
→
2
cp
AS
1x
/jour
à
J1,
J2,
J3
+
3
cp
de
SP
500/25
mg
+
3
cp
SP
en
dose
unique
à
J1
Premier
choix
→
Association
à
dose
fixe
(FDC)
Artésunate-‐méfloquine
Blister
enfant
6
à
11
mois
(5
à
8
kg),
cp
d’AS
25
mg/
→
1
cp
1x
/jour
à
J1,
J2,
J3
MQ
55
mg
→
3
cp/blister
(ASA-‐MQ)
Blister
enfant
1
à
6
ans
(9
à
17
kg),
cp
d’AS
25
mg/
→
2
cp
1x
/jour
à
J1,
J2,
J3
MQ
55
mg
→
6
cp/blister
Blister
enfant
7
à
12
ans
(18
à
29
kg),
cp
d’AS
100
mg
→
1
cp
1x
/jour
à
J1,
J2,
J3
/MQ
220
mg
→
3
cp/blister
Blister
≥
13
ans-‐adultes
(≥
30
kg), cp
d’AS
100
mg/
→2
cp
1x
/jour
à
J1,
J2,
J3
MQ
220
mg
→
6
cp/blister
223
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Tableau 3.12.6 Dosage de l’ACT pour le traitement du paludisme (suite)
PPQ
→
3
cp/blister
7
à
12
kg
→1
cp
1x
/jour
à
J1,
J2,
J3
piperaquine
(DHA/PPQ)
Blister
enfant
13
à
23
kg,
cp
de
40
mg
DHA/320
mg
→
1
cp
1x
/jour
à
J1,
J2,
J3
PPQ
→
3
cp/blister
Blister
enfant
24
à
35
kg, cp
de
40
mg
DHA/320
mg
→
2
cp
1x
/jour
à
J1,
J2,
J3
PPQ
→
6
cp/blister
Blister
adolescents-‐adultes
36
à
74
kg,
cp
de
40
mg
→
3
cp
1x
/jour
à
J1,
J2,
J3
DHA/320
mg
PPQ,
9
cp/blister
Dosage d’artésunate
Dose
Dose
Artésunate
pour
pour
Période
d’administration
Voie
d’administration
<
20
kg
≥
20
kg
Première
dose
À
l’admission
• IV
lente
(2
à
3
mn)
Deuxième
dose
À
12
heures
• Ou,
si
IV
non
Troisième
dose
3
mg/kg
2,4
mg/kg
À
24
heures
possible,
IM
lente
Doses
suivantes
1x
/jour
jusqu’à
ce
que
la
prise
dans
face
antérieure
orale
d’ACT
soit
tolérée
de
la
cuisse
Poids
(kg)
Dose
d’artésunate
IV
→
10
mg/ml
Dose
d’artésunate
IM
→
20
mg/ml
<
3
1
ml
0,5
ml
3
1,2
ml
0,6
ml
4
1,5
ml
0,8
ml
5
2
ml
1
ml
6
à
7
2,5
ml
1,2
ml
8
à
9
3
ml
1,5
ml
10
à
12
4
ml
2
ml
13
à
14
4,5
ml
2,5
ml
15
à
16
5
ml
2,5
ml
17
à
19
6
ml
3
ml
224
3.11
Paludisme
Tableau 3.11.7 Dosage d’artésunate pour le traitement du paludisme (suite)
Poids
(kg)
Dose
d’artésunate
IV
→
10
mg/ml
Dose
d’artésunate
IM
→
20
mg/ml
20
à
24
6
ml
3
ml
25
à
28
7
ml
3,5
ml
29
à
32
8
ml
4
ml
33
à
36
9
ml
5
ml
37
à
40
10
ml
5
ml
41
à
44
11
ml
6
ml
45
à
49
12
ml
6
ml
50
à
54
13
ml
7
ml
55
à
61
15
ml
8
ml
62
à
66
16
ml
8
ml
67
à
70
17
ml
9
ml
71
à
75
18
ml
9
ml
76
à
80
20
ml
10
ml
Dosage
pour
suppositoire
d’artesunate
(IR)
Seulement
si
IV/IM
non
disponible
avant
le
transfert
à
l’hôpital
et
si
absence
d’autres
options
Poids
(kg)
Suppositoire
de
50
mg
Suppositoire
de
200
mg
3
à
5
1
6
à
10
2
11
à
20
1
21
à
40
2
Artéméther
Passer
aux
ACT
par
voie
orale
dès
que
le
patient
peut
avaler
(après
un
minimum
de
24
heures,
soit
2
doses
si
utilisé
pour
le
traitement
du
paludisme
grave)
225
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Tableau 3.11.8 Dosage d’artéméther pour le traitement du paludisme (suite)
Poids
en
kg
Ampoule
artéméther
20
mg/ml,
1
ml
Ampoule
artéméther
80
mg/ml,
1
ml
Utiliser
une
seringue
de
1
ml
graduée
en
0,01
ml
lorsque
la
dose
requise
est
inférieure
à
1
ml
Dose
de
charge
Dose
d’entretien
Dose
de
charge
Dose
d’entretien
(3,2
mg/kg
au
J1)
(1,6
mg/kg/jour)
(3,2
mg/kg
au
J1)
(1,6
mg/kg/jour)
<
3
0,5
ml
0,3
ml
3
à
4
0,8
ml
0,4
ml
5
à
6
1,2
ml
0,6
ml
7
à
9
1,6
ml
0,8
ml
10
à
14
2,5
ml
1,2
ml
15
à
19
3,2
ml
1,6
ml
20
à
29
1,2
ml
0,6
ml
30
à
39
1,6
ml
0,8
ml
40
à
49
2
ml
1
ml
50-‐
à
2,5
ml
1,2
ml
Après
le
traitement
avec
artéméther
IM
→
Traitement
de
3
jours
d’ACT
Tableau
3.11.9
Dosage
de
quinine
pour
le
traitement
du
paludisme
Quinine IV
600
mg
de
dichlorhydrate
de
quinine
en
ampoule
de
2
ml
(300
mg/ml)
À
diluer
dans
du
glucose
5%
pour
perfusion
lente
→
Ne
jamais
injecter
sans
dilution
Dose
exprimée
en
sel
de
quinine,
identique
Période
pour
le
chlorhydrate
Administration
d’administration
de
quinine
ou
la
quinine
formiate
Dose
de
charge
20
mg/kg
• À
l’admission
Dilution
:
• Pendant
4
heures
• Si
enfant
<
20
kg
dans
G
5%
ou
G
10%
10
ml/kg
• Si
enfant
>
20
kg
dans
G
5%
250
ml
Ensuite,
perfusion
de
RL-‐G
5%
en
entretien
pendant
4h
Dose
d’entretien
10
mg/kg
• 8
heures
après
la
Dilution
:
première
dose
• Si
enfant
<
20
kg
• Pendant
4
heures
dans
G
5%
ou
G
10%
10
ml/kg
• Si
enfant
>
20
kg
dans
G
5%
ou
G
10%
250
ml
Alterner
quinine
pendant
4
heures,
et
G
5%
RL
ou
G
10%
RL
pendant
4
heures
226
3.11
Paludisme
Tableau 3.11.9 Dosage de quinine pour le traitement du paludisme (suite)
À noter :
Ne
pas
administrer
de
dose
de
charge
chez
des
patients
ayant
reçu
par
voie
orale
de
la
quinine,
de
la
méfloquine
ou
de
l’halofantrine
au
cours
des
24
heures
précédentes
:
→
Commencer
avec
la
dose
d'entretien
Administrer
soit
un
traitement
de
3
jours
avec
ACT,
soit
de
la
quinine
orale
(±
doxycycline
ou
clindamycine)
pour
compléter
7
jours
de
traitement
dès
que
le
patient
peut
tolérer
la
prise
orale
Si
la
combinaison
artésunate-‐méfloquine
est
utilisée
pour
compléter
le
traitement
par
voie
orale
après
la
quinine
IV,
un
intervalle
de
12
heures
devra
s'écouler
entre
la
dernière
dose
de
quinine
et
l'administration
de
la
méfloquine
Quinine IM
• Administrer
la
quinine
en
IM
uniquement
par
injection
IM
profonde
dans
la
face
antérieure
de
la
cuisse
• Utiliser
uniquement
lorsque
l’injection
d’artésunate
IV/IM
ou
d'artéméther
IM
ne
sont
pas
possible
• L’injection
intramusculaire
de
quinine
est
douloureuse
et
provoque
une
inflammation
au
site
d'injection.
Dilution
:
• À
⅕
soit
0,2
ml
de
dichlorhydrate
de
quinine
non
diluée
+
0,8
ml
de
NaCl
0,9%
→
Obtenir
une
concentration
de
60
mg
de
sel
de
quinine/ml
• La
solution
parentérale
diluée
est
mieux
absorbée
et
moins
douloureuse.
Administration
:
Dose
de
charge
:
• Diviser
la
dose
de
charge
en
deux
afin
d’administrer
10
mg/kg
de
sel
de
quinine
• Dans
la
face
antérieure
de
chaque
cuisse
Entretien
:
• Ensuite,
continuer
avec
10
mg/kg
toutes
les
8
heures
jusqu'à
ce
que
la
prise
orale
soit
tolérée
227
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Transfusion sanguine
Pour les enfants qui ne sont pas atteints de malnutrition aiguë sévère (non MAS)
Sang total ou concentré de globules rouges (CGR -‐ culot globulaire) → 20 ml/kg
Si
le
culot
globulaire
(CGR)
préparé
par
centrifugation
n’est
pas
disponible,
des
globules
rouges
sédimentés
peuvent
être
préparés
à
partir
de
sang
total.
Les
culots
globulaires
sont
généralement
préférés
pour
les
enfants,
sauf
en
cas
de
choc
hémorragique.
Pour préparer des globules rouges sédimentés cf procédures dans chapitre 8.1 Transfusion.
• Dans
une
unité
de
450
ml
de
sang
total,
les
globules
rouges
sédimentés
occupent
un
volume
de
±
225
ml.
• Dans
une
unité
de
250
ml
de
sang
total,
les
globules
rouges
sédimentés
occupent
un
volume
de
±
125
ml.
• Dans
une
unité
de
150
ml
de
sang
total,
les
globules
rouges
sédimentés
occupent
un
volume
de
±
75
ml.
• Dans
une
unité
de
100
ml
de
sang
total,
les
globules
rouges
sédimentés
occupent
un
volume
de
±
50
ml.
4 80 5 4 heures 60 5 3 heures
228
3.11
Paludisme
Le
paludisme
néonatal
désigne
le
paludisme
acquis
par
piqûre
de
moustique
ou
par
sang
infecté
chez
un
nouveau-‐né
entre
le
8ème
et
le
28ème
jour
de
vie.
Ce
chapitre
traite
du
paludisme
chez
les
nourrissons
de
moins
de
2
mois
(et
pas
seulement
chez
les
nouveau-‐nés)
en
raison
de
leur
haute
vulnérabilité
et
parce
que
tous
les
enfants
de
cette
classe
d’âge
doivent
être
diagnostiqués
et
traités
de
la
même
manière.
À noter :
• Jusqu’à
aujourd’hui,
le
paludisme
néonatal
a
été
considéré
comme
une
pathologie
rare,
particulièrement
en
zone
d’endémie,
en
raison
du
rôle
protecteur
des
anticorps
maternels
traversant
la
barrière
placentaire
et
de
l’hémoglobine
fœtale
chez
le
nouveau-‐né.
Cependant
il
pourrait
s’avérer
plus
fréquent
qu’on
ne
le
pensait
antérieurement.
• En
effet,
des
rapports
récents
suggèrent
une
prévalence
du
paludisme
congénital
comprise
entre
0
et
23%
chez
les
nouveau-‐nés
en
Afrique
sub-‐saharienne.
• Le
paludisme
congénital
peut
survenir
chez
des
nouveau-‐nés
de
mère
en
bonne
santé,
ayant
accouché
en
zone
d’endémie
palustre.
• Les
nouveau-‐nés
atteints
de
paludisme
congénital
ou
néonatal
peuvent
avoir
des
signes
cliniques
différents
des
nourrissons
plus
âgés
et
le
diagnostic
peut
être
confondu
avec
d’autres
pathologies
néonatales
en
raison
de
signes
cliniques
identiques.
• Tous
les
types
de
paludisme
peuvent
être
transmis
par
voie
transplacentaire,
mais
le
paludisme
congénital
est
le
plus
souvent
associé
au
P.
falciparum
et,
plus
rarement
au
P.
vivax.
Symptômes
Il
a
été
démontré
que
le
paludisme
pendant
la
grossesse
pouvait
entraîner
des
fausses
couches,
des
décès
périnatals
(enfants
mort-‐nés
et
décès
néonatals
précoces),
des
naissances
prématurées,
de
faibles
poids
de
naissance
et
un
paludisme
congénital.
229
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Signes
et
symptômes
du
paludisme
chez
les
nourrissons
de
moins
de
2
mois
nés
en
zones
d’endémie
palustre
(Sans
tenir
compte
de
la
date
d’arrivée
ou
de
la
longueur
du
séjour
en
zone
d’endémie)
Les
signes
du
paludisme
chez
les
nourrissons
ne
sont
pas
spécifiques
et
ressemblent
à
ceux
du
sepsis.
Ils
incluent
:
• Fièvre
(plus
fréquente
dans
le
paludisme)
ou
hypothermie
(plus
fréquente
en
cas
du
sepsis)
• Anorexie/Mauvaise
succion,
distension
abdominale
• Pâleur
(anémie)
• Léthargie,
irritabilité,
convulsions,
coma
• Toux
et/ou
détresse
respiratoire,
apnées
• Hépato-‐splénomégalie
• Ictère
• Mauvais
état
hémodynamique
ou
choc
Diagnostic
Pour réaliser le diagnostic en zones d’endémie suivre le protocole suivant :
• La
microscopie
(goutte
épaisse
et
frottis)
ou
test
diagnostic
rapide
(TDR)
• Le
dépistage
systématique
de
routine
de
tous
les
nouveau-‐nés
en
zone
de
haute
prévalence
n’est
pas
recommandé
(quelques
nouveau-‐nés
peuvent
présenter
spontanément
une
parasitémie
négative).
• Faire
un
examen
microscopique
ou
TDR
chez
les
nouveau-‐nés
de
mères
atteintes
du
paludisme
au
cours
du
3ème
trimestre
de
grossesse
ou
lors
de
l’accouchement
• Faire
un
examen
microscopique
ou
TDR
à
tous
les
nourrissons
de
moins
de
2
mois
suspects
d’infection
ou
présentant
les
signes
listés
ci-‐dessus
• Répéter
l’examen
microscopique
ou
TDR
après
24
et
48
heures
s’il
est
négatif
lorsque
le
paludisme
reste
suspecté
cliniquement
→
De
bas
niveaux
de
parasitémie
palustre
peuvent
survenir
chez
les
nourrissons
de
moins
de
2
mois.
Traitement
De manière générale :
• Hospitaliser
tous
les
nourrissons
de
moins
de
2
mois
testés
positifs
pour
le
paludisme
ou
présentant
des
signes
évocateurs
de
paludisme/sepsis
• Traiter
par
antibiothérapie
tous
les
nourrissons
de
moins
de
2
mois
présentant
des
signes
évocateurs
de
paludisme/sepsis
(cf
signes
et
symptômes
évocateurs
ci-‐dessus)
• Traiter
tous
les
nourrissons
de
moins
de
2
mois
testés
positifs
pour
le
paludisme
avec
un
traitement
antipaludique
–
cf
algorithme3.11.2
en
fin
de
chapitre.
• Ne
pas
traiter
les
nourrissons
testés
négatifs
pour
le
paludisme
avec
un
traitement
antipaludique
(microscopie
ou
TDR)
230
3.11
Paludisme
• Le
paludisme
chez
les
nouveau-‐nés
et
nourrissons
symptomatiques
de
moins
de
2
mois
doit
toujours
être
traité
comme
un
paludisme
grave
en
raison
de
leur
vulnérabilité,
de
la
nécessité
de
dosages
plus
précis
et
de
possibles
différences
dans
l’absorption
des
différents
médicaments
chez
ces
enfants.
• Si
les
symptômes
persistent
avec
des
tests
négatifs,
répéter
les
tests
après
12,
24,
48
heures.
Dans
quelques
cas
exceptionnels
avec
forte
suspicion
de
paludisme
tenant
compte
des
facteurs
associés,
et
après
avis
d’un
clinicien
expérimenté,
un
traitement
antipaludique
peut
être
envisagé
malgré
un
test
négatif.
• Transfuser
si
Hb
<
7
g/dl
ou
<
10
g/dl
+
détresse
respiratoire
ou
choc
• Traiter
les
autres
complications
en
suivant
les
protocoles
correspondants
• Traitement
→
Cf
algorithme
3.11.2
en
fin
de
chapitre
Traitements antipaludiques
Premier
choix
pour
les
nouveau-‐nés
symptomatiques
→
Artésunate
IV/IM
pendant
7
jours
(monothérapie).
La
voie
IV
est
toujours
préférable
mais
si
ce
n’est
pas
possible,
administrer
en
IM.
Après
un
minimum
de
3
doses
d’artésunate
IV/IM,
si
l’état
clinique
le
permet
→
Envisager
le
relais
par
un
traitement
oral
avec
ACT
pour
3
jours
(cf
tableau
3.11.13
ci-‐après).
Si le nourrisson est asymptomatique, traiter avec ACT (cf tableau 3.11.13 ci-‐après).
Premier
choix
→
Artésunate
en
IV/IM
lente,
3
mg/kg
au
moment
du
diagnostic,
puis
à
H12
et
à
H24.
Ensuite
donner
3
mg/kg
IV/IM
lente
une
fois
par
jour
pendant
6
jours
pour
compléter
un
total
de
7
jours
de
traitement.
Artésunate
• Premièrement
dissoudre
la
poudre
(flacon
de
60
mg
d’artésunate)
dans
1
ml
de
bicarbonate
de
sodium
à
5%
sans
tenir
compte
du
mode
d’injection
(voie
IV
ou
voie
IM)
• Puis
dans
un
deuxième
temps
dissoudre
en
fonction
de
la
voie
d’injection
(IV
ou
IM)
Ajouter
5
ml
de
NaCl
0,9%
au
flacon
Pour
l’artésunate
IV
→
Obtention
de
6
ml
d’une
solution
contenant
10
mg
d’artésunate/ml
pour
injection
IV
Ajouter
2
ml
de
NaCl
0,9%
à
l’ampoule
Pour
l’artésunate
IM
→
Obtention
de
3
ml
d’une
solution
contenant
20
mg
d’artésunate/ml
pour
injection
IM
231
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
L’artésunate
rectal
est
un
traitement
d’urgence
pour
les
agents
de
santé
communautaires
(ASC)
dans
les
zones
d’endémie
palustre
avant
de
référer
→
Il
doit
être
administré
à
tous
les
nouveau-‐nés
suspects
de
sepsis/paludisme
néonatal
au
moment
de
l’examen
clinique
initial,
à
la
maison,
en
communauté…
avant
de
référer.
232
3.11
Paludisme
Deuxième
choix
Seulement
si
l’artésunate
n’est
pas
disponible,
ou
si
la
voie
IV
n’est
pas
possible,
ou
dans
les
contextes
très
isolés
en
l’absence
de
personnel
qualifié
et
en
l’absence
de
signes
de
choc
:
→ Artéméther IM 3,2 mg/kg le 1er jour (J1) puis 1,6 mg/kg de J2 à J7
L’avantage de l’artéméther dans les zones à ressources limitées est d’être prêt à l’emploi.
Utiliser
artéméther
seulement
si
absence
de
choc
(situation
hémodynamique
centrale
et
périphérique
normale)
Rappel
→
FC
normale
en
l’absence
de
pathologie
associée,
pouls
bien
frappés,
TRC
<
3
secondes,
extrémités
chaudes
et
bien
colorées
et
SpO2
normale,
sans
détresse
respiratoire
associée
• Il
y
a
peu
d’études
sur
les
ACT
chez
les
nourrissons
<
5
kg.
• Les
composés
de
l’artémisinine
sont
réputés
sans
danger.
Toutefois
la
sécurité
et
la
tolérance
dépendent
de
l’autre
composante
médicamenteuse
associée
dans
les
co-‐
formulations.
• À
noter
→
La
primaquine
est
contre-‐indiquée
chez
les
enfants
<
4
ans.
Éviter
la
pyriméthamine
au
cours
des
premières
semaines
de
vie
à
cause
du
risque
d’hyperbilirubinémie.
• Avoir
un
dosage
adapté
est
difficile
→
Des
dilutions
spécifiques
doivent
être
préparées.
• Les
ACT
doivent
être
donnés
à
l’hôpital
dans
les
situations
suivantes
:
-‐ En
relais
oral
de
l’artésunate
injectable
ou
de
l’artéméther
IM,
si
l’enfant
est
éveillé
et
capable
de
bien
téter,
lorsque
le
traitement
complet
IV/IM
ne
peut
être
administré
dans
sa
totalité.
• Il
n’y
a
actuellement
aucune
preuve
scientifique
justifiant
de
privilégier
l’utilisation
de
l’artéméther-‐luméfantrine
par
rapport
à
l’artésunate-‐amodiaquine,
donc
se
référer
aux
différents
protocoles
nationaux.
233
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Artésunate-‐amodiaquine
(AS-‐AQ)
Présentations
disponibles
et
solubles
dans
l’eau
en
3
minutes*
Diluer
1
comprimé
contenant
les
2
principes
actifs,
AS-‐AQ
(25
mg
artésunate/67,5
mg
amodiaquine
en
co-‐formulation)
dans
2
ml
d’eau
propre
ou
de
chlorure
de
sodium
Dosage
→
AS
:
5
mg/kg
pendant
3
jours
-‐
AQ
:
10
mg/kg
pendant
3
jours
Poids
de
l’enfant
(en
kg)
Dose
(en
ml)
1,0
2,0
1,1
à
1,2
2,4
1,3
à
1,4
2,8
1,5
à
1,6
3,2
1,7
à
1,8
3,6
1,9
à
2,0
4,0
2,1
à
2,2
4,4
2,3
à
2,4
4,8
2,5
à
2,7
5,6
2,8
à
3,0
6,0
3,1
à
3,4
6,8
3,5
à
3,8
7,6
3,9
à
4,2
8,4
4,3
à
4,4
9,6
Administrer
la
dilution
immédiatement
après
la
préparation
Jeter
le
reste
de
la
solution
car
la
solution
n’est
pas
stable
Artéméther-‐luméfantrine (AL)
Diluer
1
comprimé
d’AL
(20
mg
d’artéméther/120
mg
de
luméfantrine
en
co-‐formulation)
dans
10
ml
d’eau
propre*
Dilution
d’artéméther-‐luméfantrine
(20
mg
d’artéméther/120
mg
de
luméfantrine
en
co-‐
formulation)
1
ml
=
2
mg
d’artéméther
+
12
mg
de
luméfantrine.
234
3.11
Paludisme
Algorithme 3.11.2 Paludisme chez le nourrisson de moins de 2 mois
Tester
seulement
si
paludisme
ABCDE
;
Stabilisation
du
nourrisson
;
O2
;
Glucose
maternel
au
cours
du
3ème
trimestre
ou
à
l’accouchement
• Traiter
la
septicémie
avec
antibiotiques
IV/IM
• Tester
pour
le
paludisme
Goutte
épaisse/Frottis
positifs
chez
le
nourrisson
Goutte
épaisse/Frottis
positifs
chez
le
nourrisson
?
(TDR
positif
seulement
(TDR
positif
seulement
si
microscopie
si
microscopie
non
possible)
non
possible)
Non
Oui
• Antipaludiques
ACT
PO
à
l’hôpital
pendant
3
jours
• Continuer
les
antibiotiques
• Antipaludiques
IV/IM
IV/IM
• Antibiotiques
IV/IM
• Pas
d’antipaludiques
• Continuer
les
si
le
n ourrisson
développe
• Re-‐tester
pour
le
antibiotiques
IV/IM
un
ou
plusieurs
signes
de
paludisme
après
12
heures
septicémie
Goutte
épaisse/Frottis
positifs
chez
le
nourrisson
?
(TDR
positif
seulement
si
microscopie
non
possible)
Non
Oui
• Si
positif
→
Commencer
les
antipaludiques
• Continuer
les
antibiotiques
IV/IM
235
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
3.12
Méningite
Méningite
chez
l'enfant
>
1
mois
La
méningite
est
une
infection
des
membranes
entourant
le
cerveau
et
la
moelle
épinière.
La
suspicion
de
méningite
bactérienne
est
une
urgence
médicale
dont
le
diagnostic
et
le
traitement
précoces
améliorent
le
pronostic.
Le
taux
de
mortalité
dû
à
la
méningite
bactérienne
reste
élevé,
en
particulier
dans
les
pays
à
ressources
limitées.
Étiologie
Les
trois
principales
causes
de
méningite
bactérienne,
le
Pneumocoque,
l’Haemophilus
influenzae
B
et
les
méningocoques
sont
évitables
par
la
vaccination.
Chez
les
sujets
immunodéprimés
(atteints
du
VIH
ou
souffrant
de
malnutrition)
→
Pourcentage
plus
élevé
de
bacilles
Gram
négatif,
en
particulier
les
espèces
de
salmonellose
ainsi
que
la
tuberculose.
Chez les enfants atteints de drépanocytose → Salmonella et Staphylococcus aureus plus fréquents
Dans
la
région
du
Sahel
pendant
la
saison
sèche,
il
y
a
des
épidémies
de
méningite
à
méningocoques
(Neisseria
meningitidis
A,
C
et
W135).
Cependant,
à
moins
que
l’identification
par
culture
de
l'agent
pathogène
bactérien
ne
soit
disponible,
il
ne
faut
pas
présupposer
une
méningite
à
méningocoque,
car
d'autres
bactéries
pathogènes
sont
possibles,
particulièrement
chez
les
jeunes
enfants.
Symptômes
Formes d’apparition
• Le
développement
progressif
de
signes
de
méningite
sur
un
ou
plusieurs
jours,
parfois
précédés
d'une
maladie
fébrile
ou
d'une
infection
des
voies
aériennes
supérieures
• Une
forme
aiguë
et
fulminante
avec
des
manifestations
de
sepsis
et
de
méningite,
se
développant
rapidement
sur
quelques
heures.
La
forme
progressive
rapide
est
fréquemment
associée
à
un
œdème
cérébral
majeur.
Présentation
Les caractéristiques cliniques sont variables mais le plus souvent elles se présentent sous forme de :
• Fièvre,
nausées,
vomissements,
anorexie,
irritabilité
(signes
fréquemment
présents
chez
les
jeunes
enfants),
photophobie,
léthargie,
confusion,
coma,
détresse
respiratoire,
crises
convulsives
(le
plus
souvent
généralisées)
236
3.12
Méningite
• Signes
méningés
(pas
toujours
présents,
notamment
chez
les
jeunes
enfants)
:
-‐ Dorsalgies
-‐ Raideur
de
la
nuque
(«
cou
raide
»)
→
Absente
chez
les
patients
comateux
ou
ceux
avec
des
déficits
neurologiques
focaux
ou
diffus.
Peut
apparaître
tardivement,
particulièrement
chez
les
jeunes
enfants
qui
présentent
plutôt
une
hypotonie
axiale
-‐ Signe
de
Kernig
-‐ Signe
de
Brudzinski
• Altération
de
la
conscience
présente
chez
la
majorité
des
enfants
• Signes
d'hypertension
intracrânienne
(HTIC)
→
Céphalées
chez
les
enfants
plus
âgés
• Irritabilité
et
fontanelle
bombée,
ou
disjonction
des
sutures
crâniennes
chez
les
nourrissons
• Paralysies
des
3ème,
4ème
et
6ème
nerfs
crâniens
(mouvements
oculaires
anormaux)
• Signes
neurologiques
focaux
(hémiparésie,
quadriparésie,
paralysie
faciale,
anomalies
du
champ
visuel)
• Pétéchies
et
purpura
peuvent
être
présents
dans
la
septicémie
à
méningocoque
fulminante.
Diagnostic
• Réaliser
historique
complet
et
examen
clinique,
incluant
l’historique
de
vaccination
• Effectuer
une
ponction
lombaire
(PL)
pour
obtenir
du
liquide
céphalo-‐rachidien
(LCR)
s’il
n'y
a
pas
de
contre-‐indications.
→
Contre-‐indications
pour
une
ponction
lombaire
immédiate
:
-‐ Signes
évidents
d’hypertension
intra
crânienne
(autre
que
bombement
de
la
fontanelle)
:
Posture
décérébrée
ou
de
décortication,
absence
du
réflexe
«
des
yeux
de
poupée
»,
rythme
respiratoire
anormal,
pupilles
inégales
(anisocorie)
ou
en
mydriase
-‐ Signes
neurologiques
focaux
-‐ Crises
convulsives
partielles
ou
généralisées
au
cours
des
30
dernières
minutes
-‐ Bradycardie
-‐ Troubles
cardiopulmonaires
sévères
avec
besoins
éventuels
de
mesures
de
réanimation
rapides
(choc)
-‐ Troubles
de
l’hémostase
(dont
purpura)
-‐ Infection
cutanée
en
regard
du
site
de
ponction
lombaire
• Tests
biologiques
:
-‐ Liquide
céphalo-‐rachidien
(LCR)
pour
coloration
de
Gram
(si
disponible)
et
numération
des
éléments
du
LCR
(si
disponible)
-‐ Glycémie
sanguine
-‐ Hémoglobine
en
cas
de
pâleur
Si
la
glycorachie
est
disponible,
calculer
le
ratio
de
glycorachie
par
rapport
à
la
glycémie
sanguine
→
Dans
la
méningite
bactérienne,
il
sera
<
0,6.
À
noter
:
Le
glucomètre
ne
peut
pas
être
utilisé
pour
tester
la
glycorachie
car
la
mesure
n'est
pas
suffisamment
précise.
237
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Globules
Pression
blancs
Protéinorachie
d’ouverture
Aspect
Glycorachie
Autres
tests
leucocytes/m en
mg/dl
en
cm
H2O
3
m
Clair
>
⅔
de
la
10
à
28
Pandy
négatif
LCR
normal
(«
Eau
de
glycémie
<
5
Moyenne
à
19
<
40
roche
»)
sanguine
Très
faible
Coloration
de
Méningite
Pandy
positif
Très
élevée
Trouble
<
10
mg/dl
>
10
Gram
montrant
bactérienne
100
à
500
(0,6
mmol/l)
des
bactéries
Normale
ou
10
à
700
Coloration
de
Méningite
Habituellement
Pandy
négatif
faiblement
Clair
Lymphocytes
Gram
virale
normale
50
à
250
élevée
prédominants
négative
BAAR
+
Basse
<
500
(Bacilles
acido-‐
Méningite
Clair
ou
10
à
45
mg/dl
Pandy
positif
Élevée
Principalement
alcoolo
tuberculeuse
jaunâtre
(0,6
à
2,5
>
250
lymphocytes
résistants
mmol/l)
positifs)
Basse
Méningite
<
800
10
à
45
mg/dl
crypto-‐ Très
élevée
Clair
Principalement
Pandy
négatif
Encre
de
Chine
(0,6
à
2,5
coccique*
lymphocytes
mmol/l)
*Principalement pour les patients avec une immunodéficience sévère, telle que le VIH
Méningite bactérienne
Attention
:
Penser
à
la
méningite
bactérienne
aiguë
chez
un
enfant
qui
présente
de
la
fièvre
et
des
signes
d'inflammation
méningée.
Chez
les
nourrissons,
les
manifestations
cliniques
peuvent
inclure
la
fièvre
et
des
signes
non
spécifiques
(cf
ci-‐dessus).
La
prise
antérieure
d’un
traitement
antibiotique
oral
n’affecte
pas
la
présentation
clinique
de
la
méningite
bactérienne
aiguë
→
Il
ne
faut
pas
exclure
le
diagnostic
sous
prétexte
que
l’enfant
a
déjà
été
traité
avec
des
antibiotiques.
Le
paludisme
cérébral
est
toujours
un
diagnostic
différentiel
dans
les
régions
d'endémie,
mais
la
méningite
bactérienne
est
souvent
diagnostiquée
à
tort
comme
un
paludisme
dans
les
régions
endémiques.
238
3.12
Méningite
Méningite
tuberculeuse
(voir
le
guide
MSF
Tuberculose)
Envisager la méningite tuberculeuse si (au moins) un des symptômes suivants est présent :
• Fièvre
pendant
plus
de
14
jours
ou
fièvre
pendant
plus
de
7
jours
et
un
membre
de
la
famille
est
atteint
de
la
tuberculose.
• La
radiographie
du
thorax
est
évocatrice
de
tuberculose.
• Le
patient
est
inconscient
après
sept
jours
de
traitement
de
la
méningite
bactérienne.
• Le
patient
est
VIH
connu
ou
est
exposé
au
VIH.
• Le
LCR
a
un
nombre
de
leucocytes
modérément
élevé
(typiquement
<
500
leucocytes/ml,
principalement
des
lymphocytes),
une
protéinorachie
élevée
(de
0,8
à
4
g/l)
et
une
glycorachie
faible
(<
1,5
mmol/l)
;
Ou
lorsque
cette
tendance
persiste
malgré
le
traitement
approprié
de
la
méningite
bactérienne.
239
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Cryptococcose
méningée
(voir
guide
MSF
VIH)
Envisager
l'hypothèse
de
méningite
cryptococcique
chez
les
enfants
plus
âgés
avec
VIH
connu
ou
suspecté,
ou
encore
s’ils
sont
immunodéprimés.
Les
enfants
présentent
une
méningite
avec
une
altération
de
leur
état
mental.
• Effectuer
une
ponction
lombaire.
La
pression
d'ouverture
peut
être
élevée,
mais
la
numération
des
éléments
du
LCR,
la
glycorachie,
et
la
protéinorachie
peuvent
être
pratiquement
normales
(cf
tableau
3.12.1
Valeurs
du
LCR
ci-‐dessus)
• Analyser
le
LCR
avec
la
préparation
à
l’encre
de
Chine
ou,
le
cas
échéant,
faire
un
test
rapide
d’agglutination
au
latex
pour
détecter
l'antigène
cryptococcique
L'encéphalite
est
une
inflammation
du
tissu
cérébral,
pouvant
entrainer
chez
les
enfants
une
altération
de
l’état
mental,
des
modifications
du
comportement
ou
de
la
personnalité,
des
déficits
moteurs
ou
sensoriels
tels
qu'hémiparésie
et
paresthésie,
des
troubles
de
la
parole
ou
des
mouvements
anormaux,
des
crises
convulsives
(souvent
focales).
Les
virus
responsables
de
la
majorité
des
encéphalites
rencontrées
dans
les
contextes
d’intervention
MSF
sont
la
rougeole,
le
virus
de
l'herpès,
le
VIH
et
la
rage.
Sur
les
terrains
MSF,
la
seule
encéphalite
traitable
est
celle
causée
par
le
virus
de
type
Herpès
simplex.
Suspecter
l'origine
herpétique
si
l'enfant
présente
une
éruption
vésiculaire
(petites
cloques)
ou
s’il
existe
un
risque
de
contage
avec
l'Herpès
simplex.
Les
enfants
atteints
d’encéphalite
herpétique
présentent
habituellement
des
signes
neurologiques
focaux,
généralement
aigus
(d’une
durée
<
1
semaine),
des
déficits
focaux
des
nerfs
crâniens
ou
des
crises
convulsives
focales,
ainsi
que
les
signes
d'encéphalite
mentionnés
précédemment.
La
fièvre
est
également
présente
chez
la
majorité
des
enfants.
À
noter
:
Si
l'encéphalite
herpétique
est
suspectée
et
liquide
céphalorachidien
(LCR)
≥
10
globules
blancs
(GB)
→
Traiter
néanmoins
comme
une
méningite
bactérienne
avec
ceftriaxone
et
ajouter
aciclovir
IV
20
mg/kg/dose
toutes
les
8
heures
pendant
21
jours.
Traitement
La
prise
en
charge
de
la
méningite
répond
au
protocole
suivant
:
240
3.12
Méningite
Antibiothérapie
• Ceftriaxone
100
mg/kg/jour
IV
(dans
les
30
premières
minutes
suivant
l’arrivée)
Ensuite
→
Continuer
avec
100
mg/kg/jour
en
une
ou,
si
possible,
2
doses
pour
éviter
le
risque
de
calculs
rénaux
• Si
la
coloration
de
Gram
est
disponible
et
montre
bacille
Gram
négatif,
ajouter
gentamycine
7,5
mg/kg/jour
x1
/jour
pendant
5
jours
en
IV
ou
IM
Si l'agent pathogène est connu, la durée du traitement antibiotique dépend de l’agent pathogène :
Si
l'agent
pathogène
est
inconnu
(cas
le
plus
fréquent
dans
les
contextes
MSF),
la
durée
du
traitement
antibiotique
dépend
de
l’âge
de
l’enfant
:
Dans
des
contextes
d’épidémies
de
méningite,
l’OMS
recommande
un
traitement
de
5
jours
avec
ceftriaxone
pour
les
enfants
>
2
mois
ayant
une
suspicion
de
méningite
bactérienne.
Glucocorticoïdes
–
dexaméthasone
:
La
dexaméthasone
réduit
le
risque
de
perte
auditive
chez
les
patients
atteints
de
méningite
si
l'agent
pathogène
est
un
Haemophilus
influenzae
ou
un
Streptococcus
pneumoniae
(sauf
chez
les
enfants
<
1
mois).
Une
administration
précoce
est
conseillée.
Par
conséquent
commencer
la
dexaméthasone
avant
ou
avec
la
première
dose
d'antibiotiques,
sinon
le
traitement
n’offre
aucun
avantage
:
→
Dexaméthasone
IV
:
0,15
mg/kg
(max.
10
mg)
toutes
les
6
heures
pendant
deux
jours.
Ne
pas
administrer
chez
les
nouveau-‐nés.
241
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
Traitement
général
→
Amphotéricine
B
IV
1
mg/kg
1x
/jour
et
fluconazole
PO
6
à
12
mg/kg/dose
1x
/jour
pendant
14
jours.
Puis
fluconazole
seul
PO
6
à
12
mg/kg/dose
1x
/jour
pendant
8
à
10
semaines.
Traitements complémentaires
• Pendant
les
premières
24
heures,
l'enfant
doit
recevoir
une
perfusion
d’entretien
(⅔
du
volume
normal
-‐
Cf
chapitre
7.1
Perfusion
d'entretien)
• Poser
une
sonde
nasogastrique
(SNG)
et
commencer
progressivement
l'alimentation
entérale
après
24
à
48h
(cf
protocole
d'alimentation
entérale
dans
chapitre
6.1)
• Traiter
la
fièvre
si
elle
est
présente
(pour
améliorer
le
confort
du
patient)
• Traiter
les
convulsions
si
présentes
• Prodiguer
des
soins
de
confort,
surtout
si
le
patient
est
dans
le
coma.
Suivi
• Surveiller
les
signes
vitaux
et
la
diurèse
selon
l'état
clinique
du
patient
• Documenter
un
examen
neurologique
complet
quotidiennement,
à
la
recherche
d'une
paralysie
oculaire
ou
d'une
faiblesse
dans
les
membres
• Mesurer
le
périmètre
crânien
tous
les
3
à
4
jours
chez
les
enfants
<18
mois
afin
de
rechercher
une
hydrocéphalie
comme
complication
de
la
méningite
• Alimentation
→
Cf
protocole
d'alimentation
entérale
dans
chapitre
6
• Fournir
des
soins
de
confort
:
-‐ Mettre
l'enfant
en
PLS
en
cas
d'altération
de
la
conscience
-‐ Si
l'enfant
est
pleinement
conscient
→
Positionner
sa
tête
dans
l'axe
(regardant
droit
devant
lui)
-‐ En
cas
d'altération
de
la
conscience
→
Protéger
les
voies
aériennes
en
facilitant
le
drainage
de
la
salive
de
la
bouche
de
l'enfant
positionné
en
PLS
ou
en
utilisant
une
aspiration
mécanique
pour
dégager
la
bouche
et
la
gorge
de
l'enfant
-‐ S’assurer
que
l'enfant
reçoit
des
analgésiques
en
cas
de
céphalées
-‐ Maintenir
un
environnement
calme
pour
l'enfant
242
3.12
Méningite
Complications
• La
fièvre
dure
habituellement
4
à
6
jours.
La
persistance
de
la
fièvre
au-‐delà
de
huit
jours
peut
signifier
:
un
traitement
inadapté,
le
développement
d’une
infection
nosocomiale
(cathéters
intraveineux
infectés,
infection
des
voies
urinaires,
infection
virale),
le
développement
d'une
complication
(péricardite,
pneumonie,
arthrite).
• Si
l'état
de
l’enfant
est
en
voie
d’amélioration
clinique
mais
que
la
fièvre
persiste,
poursuivre
le
traitement.
Si
l’état
de
l'enfant
ne
s’améliore
pas
cliniquement
et
a
une
fièvre
persistante,
rechercher
les
causes
mentionnées
ci-‐dessus,
et
répéter
la
ponction
lombaire.
Séquelles
Des
séquelles
neurologiques
permanentes
sont
fréquentes
chez
les
enfants
qui
survivent
à
un
épisode
de
méningite
bactérienne.
La
perte
d'audition,
la
déficience
motrice
et
cognitive
sont
les
conséquences
les
plus
courantes
en
Afrique.
243
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
3.13
Tétanos
Tétanos
chez
l’enfant
>
2
mois
(Voir
guide
MSF
Néonatal
pour
tétanos
néonatal)
Le
tétanos
est
un
trouble
du
système
nerveux
caractérisé
par
la
présence
de
spasmes
musculaires.
Il
est
causé
par
la
bactérie
anaérobie
Clostridium
tetani,
productrice
d’une
toxine
neurotrope.
Celle-‐ci
se
trouve
dans
le
sol
et
dans
les
excréments
des
humains
et
des
animaux.
Dans
les
pays
en
développement,
le
tétanos
demeure
endémique
chez
les
enfants
n’ayant
reçu
aucune
injection
prophylactique
d’immunoglobulines
antitétaniques
après
une
exposition,
ainsi
que
chez
les
nourrissons
nés
de
mères
non
ou
partiellement
vaccinées.
L’incidence
du
tétanos
augmente
à
la
suite
de
catastrophes
naturelles
ou
dans
des
contextes
de
conflits
et
post-‐conflits.
Symptômes
Période d’incubation
La période d’incubation du tétanos est de 2 jours à plusieurs mois mais la moyenne est de 8 jours.
Plus la plaie est éloignée du cerveau, plus l’incubation sera longue.
• Tétanos
généralisé
• Tétanos
néonatal
• Tétanos
localisé
(rare,
l’enfant
présente
des
contractions
d'un
membre
ou
d'une
partie
du
corps),
évolution
vers
un
tétanos
généralisé
le
plus
souvent
• Tétanos
céphalique
→
les
enfants
atteints
de
blessures
à
la
tête
et
au
cou
peuvent
développer
un
tétanos
touchant
les
nerfs
crâniens
(possibilité
d’erreur
diagnostique
avec
un
AVC).
Le
tétanos
céphalique
évolue
généralement
vers
un
tétanos
généralisé.
Il faut traiter le tétanos localisé et le tétanos céphalique comme un tétanos généralisé.
244
3.13
Tétanos
Le tétanos généralisé est la forme la plus commune et la plus sévère. Il se caractérisée par :
• Le
trismus
(mâchoire
figée)
qui
est
présent
chez
la
moitié
des
patients.
• Durant
la
phase
précoce
→
Irritabilité,
agitation,
sueurs
et
tachycardie
• Arythmies,
pression
artérielle
instable
et
fièvre
(dans
la
phase
tardive)
• L’enfant
est
réveillé
et
conscient.
• Contractures
toniques
des
muscles
squelettiques
et
spasmes
musculaires
intenses
intermittents,
déclenchés
par
les
bruits
intenses,
le
contact
physique
ou
la
lumière.
Ces
spasmes
musculaires
généralisés
engagent
le
pronostic
vital,
car
ils
peuvent
causer
une
insuffisance
respiratoire
à
l’inhalation
et
entrainer
un
épuisement
généralisé
chez
le
patient.
→
Les
contractures
et
les
spasmes
sont
extrêmement
douloureux
et
sont
responsables
des
signes
pathognomoniques
du
tétanos
:
raideur
de
la
nuque,
opisthotonos,
«risus
sardonicus»
(«
rire
sardonique
»),
contracture
de
l’abdomen
(«
ventre
de
bois
»),
dysphagie,
apnée,
et
insuffisance
respiratoire
liée
à
l’obstruction
des
voies
aériennes
supérieures.
Illustration
3.13.2
Risus
sardonicus
et
contracture
abdominale
(ventre
de
bois),
symptômes
du
tétanos
245
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
• En
fonction
de
la
quantité
de
toxine
tétanique
atteignant
le
système
nerveux
central
(SNC)
• Les
symptômes
peuvent
empirer
jusqu’à
2
semaines
après
le
début
de
la
maladie.
• Plus
l’apparition
des
spasmes
est
rapide
après
la
plaie
initiale,
plus
la
maladie
sera
grave.
• Taux
d’anticorps
anti
tétanos
préexistants
mais
non
protectifs
• La
durée
de
la
maladie
est
habituellement
entre
4
et
6
semaines,
mais
peut
être
plus
longue.
Diagnostic
Le diagnostic du tétanos est basé sur l’anamnèse et le tableau clinique classique.
Traitement
Traitement symptomatique
• Hospitaliser
l’enfant
en
soins
intensifs,
si
possible
dans
une
chambre
isolée
où
tous
les
stimuli
seront
réduits
au
maximum
(lumière,
bruits
et
manipulation)
sans
compromettre
la
surveillance
• Assurer
des
apports
hydriques
et
nutritionnels
suffisants
par
une
perfusion
continue
et
la
nutrition
entérale
par
sonde
nasogastrique
(SNG)
• Traiter
la
fièvre
si
présente
pour
améliorer
le
confort
du
patient
• Traitement
antalgique
contre
la
douleur
• Surveiller
la
respiration
de
l’enfant
de
la
manière
la
plus
rapprochée
possible
(moniteur
cardiaque
et
saturation
en
oxygène
si
possible)
en
raison
du
risque
d’apnée
et
d’obstruction
des
VAS
• Toujours
garder
à
portée
du
lit
de
l’enfant,
le
matériel
d’aspiration
et
de
ventilation
assistée
(Ambu).
Aspirer
avec
précaution
en
raison
du
risque
de
spasmes
246
3.13
Tétanos
Dose
d’immunoglobulines
antitétaniques
humaines
→
500
UI
IM
à
injecter
dans
2
sites
séparés
en
utilisant
deux
seringues
(dose
unique
pour
nouveau-‐nés,
enfants
et
adultes).
Administrer dans un site différent du vaccin anti-‐tétanos (anatoxine tétanique)
• Contrôle
de
la
plaie
:
Nettoyer,
irriguer
et
débrider
la
plaie
pour
prévenir
la
production
ultérieure
de
toxines.
Chez
les
enfants
→
Réaliser
si
possible
sous
anesthésie
générale
• Antibiothérapie
:
-‐ Métronidazole
IV
7,5
mg/kg
IV
toutes
les
8
heures
pendant
7
jours
Alternative
→
Benzylpénicilline
(pénicilline
G)
IV
Nourrissons
→
125
000
IU
/kg/jour
(75
mg/kg/jour)
divisés
en
3
doses
pendant
7
à
10
jours
Enfants
→
200
000
à
400
000
IU
/kg/jour
(120
à
240
mg/kg/jour)
divisés
en
4
doses
pendant
7
à
10
jours
Maximum
10
millions
UI
/jour
(6
g
/jour)
-‐ Changer
pour
la
pénicilline
V
orale
si
l’enfant
peut
déglutir
sans
difficultés
ou
montre
une
amélioration
et
a
une
SNG
en
place
→
Pénicilline
V
15
mg/kg/dose
4x
/jour
Maximum
2
g/jour
-‐ Si
des
infections
multiples
(sepsis,
infection
cutanée
etc.)
sont
suspectées
→
Ajouter
ceftriaxone
IV
et/ou
cloxacilline
IV
ou
autres
en
fonctions
des
protocoles
Le
diazépam
5
mg/ml
(10
mg
ampoule
;
5
mg/ml,
2
ml)
est
en
général
efficace
pour
contrôler
la
rigidité
et
les
spasmes
et
produire
un
effet
sédatif.
Titrer
la
dose
→
Cf
ci-‐dessous
Si
possible
utiliser
l’émulsion
plutôt
que
le
diazépam
en
solution
aqueuse
en
injection
pour
les
jeunes
enfants
de
moins
de
3
ans
car
il
est
moins
toxique
et
moins
douloureux
pendant
l’injection.
Pour
les
enfants
>
2
mois
→
Diazépam
en
injection
5
mg/ml
IV
→
0,1
à
0,3
mg/kg
IV
lente
(3
à
5
minutes)
ou
intra-‐rectal
À
répéter
toutes
les
1
à
4
heures
en
fonction
de
la
sévérité
et
de
la
persistance
des
spasmes
et
si
la
FR
est
de
>
20
pour
les
enfants
<
6ans
et
si
FR
>
15
pour
les
enfants
de
6
à15
ans.
Dose
maximale
:
0,6
mg/kg
en
8
heures
Si
les
spasmes
persistes
→
Envisager
la
perfusion
continue
(à
débit
constant)
Prendre
la
dose
totale
que
l’enfant
a
reçue
en
bolus
au
cours
de
la
première
heure
comme
vitesse
de
perfusion
de
base
par
heure
Ne
pas
arrêter
le
traitement
d’une
façon
abrupte
une
fois
que
les
spasmes
sont
contrôlés,
mais
diminuer
la
dose
d’une
façon
successive.
Un
arrêt
brutal
peut
provoquer
des
spasmes
tétaniques.
247
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
• L’utilisation
d'une
voie
veineuse
dédiée
(pas
d'autres
perfusions/injections
sur
cette
voie),
en
évitant
si
possible
le
pli
du
coude
• Une
seringue
électrique
si
disponible
• Un
démarrage
progressif
et
l’adaptation
des
doses
en
fonction
de
l'évolution
clinique
• Une
surveillance
intensive
de
l'administration,
en
particulier
lors
du
remplacement
des
seringues
ou
si
le
diazépam
est
donné
en
combinaison
avec
d’autres
médicaments
ayant
un
effet
sur
le
système
nerveux
central
(par
exemple
la
morphine)
En
l'absence
de
seringue
électrique,
la
dilution
dans
un
soluté
de
perfusion
peut
être
envisagée.
Peser
les
risques
liés
à
ce
mode
d'administration
(bolus
accidentel
ou
dose
insuffisante).
La
perfusion
doit
être
étroitement
surveillée
pour
éviter
une
modification,
même
minime,
du
débit
prescrit.
Exemple de perfusion pour un enfant avec un perfuseur pédiatrique :
• Diluer
1
ampoule
de
10
mg
de
diazépam
dans
50
ml
de
glucose
à
10%
(glucose
à
5%
si
enfant
de
>
3
mois)
pour
obtenir
une
solution
à
0,2
mg
de
diazépam
par
ml
• Utiliser
un
perfuseur
pédiatrique,
sachant
que
1
ml
=
60
gouttes,
pour
un
enfant
de
3,3kg
→
0,3
mg/kg/heure
=
1
mg/heure
-‐
5
ml/heure
=
120
ml/24
h=
5
gouttes/minute
248
3.13
Tétanos
Traiter
les
spasmes
douloureux
avec
de
la
morphine,
soit
en
tube
nasogastrique
(gouttes
orales),
soit
IV.
La
détresse
respiratoire
peut
être
aggravée
par
la
morphine
(cf
chapitre
4.2
Traitement
de
la
douleur)
Préparer
un
trolley
dans
le
service
ou
sont
traités
les
enfants
atteints
par
le
tétanos
:
Masque
+
O2
+
saturomètre
+
succion
en
cas
de
dépression
respiratoire
Prévention
Vaccination active
Le
tétanos
ne
confère
pas
d'immunité
à
la
suite
d’un
épisode
d’infection
de
la
maladie.
Tous
les
patients
atteints
de
tétanos
doivent
recevoir
un
vaccin
actif,
avec
un
total
de
trois
doses
de
toxine
antitétanique
et
antidiphtérique,
espacées
d’au
moins
2
semaines,
à
débuter
dès
le
diagnostic.
Plaies
Dans
tous
les
cas,
débrider
et
irriguer
la
plaie.
Ne
pas
administrer
d’antibiothérapie
prophylactique.
Utiliser
un
pansement
propre,
non
occlusif
(pas
de
pansement
occlusif).
Dans
le
cadre
de
la
prévention
du
tétanos
pour
une
plaie
à
haut
risque,
le
choix
thérapeutique
entre
métronidazole
et
pénicilline
doit
être
fait
au
cas
par
cas.
(Cf
tableau
3.13.2
ci-‐dessous).
249
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
3.14
Typhoïde
Fièvres
typhoïdes
et
paratyphoïdes
La
fièvre
typhoïde
est
une
maladie
systémique
grave,
caractérisée
par
de
la
fièvre
et
une
douleur
abdominale.
Elle
est
causée
par
Salmonella
enterica,
sérotype
typhi
(appelé
auparavant
Salmonella
typhi).
Il
n’est
pas
possible
de
distinguer
cliniquement
les
différents
sérotypes
paratyphi
A,
B,
C
de
Salmonella
enterica,
responsables
de
la
fièvre
typhoïde.
Les
fièvres
typhoïdes
et
paratyphoïdes,
également
connues
sous
le
nom
de
fièvres
entériques,
sont
traitées
de
la
même
manière
-‐sous
le
terme
de
fièvres
typhoïdes-‐
dans
ce
chapitre.
À
noter
:
La
salmonellose
non-‐typhique
est
une
cause
fréquente
de
bactériémie
chez
les
enfants
vivants
dans
des
zones
de
haute
transmission
du
paludisme
et
d’anémie.
Elle
se
réfère
aux
maladies
causées
par
tous
les
autres
sérotypes
de
Salmonella.
La
fièvre
typhoïde
est
principalement
prévalente
dans
les
régions
les
plus
pauvres,
avec
une
forte
densité
de
population
et
un
accès
médiocre
à
l’assainissement.
La
transmission
est
oro-‐fécale
et
se
fait
souvent
par
les
contacts
familiaux.
Les
porteurs
asymptomatiques
peuvent
transmettre
la
maladie.
Symptômes
L’apparition
des
symptômes
de
la
fièvre
typhoïde
se
fait
dans
les
5
à
21
jours
après
l’ingestion
d’aliments
ou
d’eau
contaminés.
La
majorité
des
patients
atteints
de
fièvre
typhoïde
présentent
des
douleurs
abdominales,
de
la
fièvre
et
des
frissons.
• Des
tâches
roses
(macules
de
couleur
pâle
sur
le
tronc
et
l’abdomen,
pouvant
être
difficiles
à
observer
sur
la
peau
foncée),
de
la
toux,
une
pneumonie
• Les
autres
organes
sont
plus
rarement
affectés
En
l’absence
de
complications
ou
du
décès,
entrainés
par
un
sepsis
trop
important,
les
symptômes
disparaissent
progressivement
après
plusieurs
semaines,
voire
plusieurs
mois.
250
3.14
Typhoïde
Diagnostic
Dans
la
plupart
des
missions
MSF,
les
examens
avec
mise
en
culture
ne
sont
pas
réalisables.
Il
faut
donc
faire
un
diagnostic
ou
traiter
de
manière
présomptive
pour
une
fièvre
typhoïde
si
les
éléments
suivants
sont
présents
:
• L’enfant
présente
une
altération
importante
de
l’état
général/semble
sévèrement
malade.
• Et/ou
vit
dans
une
zone
endémique.
• Et
fièvre
de
durée
supérieure
à
1
semaine
sans
autre
cause
évidente
• Et/ou
douleur
abdominale
sévère
Diagnostic différentiel
Examens complémentaires
• Le
sérodiagnostic
de
Widal
est
inutile
en
raison
de
ses
faibles
sensibilités
et
spécificités.
• Leucopénie
relative
(le
nombre
de
globules
blancs
est
normal
malgré
la
bactériémie)
• Hémocultures
(10
ml
de
sang
sont
nécessaires)
et
coproculture
pendant
les
deux
premières
semaines
Traitement
• Hospitaliser
si
fièvre
typhoïde
systémique
sévère
ou
si
le
patient
ne
peut
pas
tolérer
la
prise
orale
de
médicaments
ou
s’il
ne
peut
pas
boire
et
manger.
• Isoler
le
patient
(se
référer
au
guide
MSF
Hygiène).
• Traitement
antibiotique
:
-‐ 1ère
intention
→
Céfixime
PO
15
à
20
mg/kg/jour
divisé
en
2
prises
pendant
7
jours
À
défaut,
si
indisponible
→
Ciprofloxacine
PO
30
mg/kg/jour
en
2
prises
pendant
5
à
7
jours
-‐ Si
résistance
aux
fluoroquinolones
suspectée
ou
enfant
incapable
de
déglutir
→
Ceftriaxone
IV
75
mg/kg/jour
pendant
10
à
14
jours
-‐ Si
perforation
intestinale
ou
péritonite
suspectée
→
Ajouter
métronidazole
IV
10
mg/kg/dose
3x
/jour
À
noter
:
La
fièvre
persiste
pendant
4
à
5
jours
après
le
début
du
traitement
même
si
les
antibiotiques
sont
efficaces.
• Dans
le
cas
d’une
fièvre
typhoïde
systémique
sévère
avec
état
de
choc,
hémorragie
intestinale
ou
coma,
ajouter
dexaméthasone
–
Pour
les
enfants
>
3
mois
→
3
mg/kg
IV
en
dose
initiale,
suivie
de
1
mg/kg
IV
toutes
les
6
heures
pendant
un
total
de
48
heures
• Traitements
symptomatiques
dans
le
cas
d’une
fièvre
typhoïde
systémique
sévère
:
-‐ Assurer
des
apports
hydriques
et
nutritionnels
appropriés
par
perfusion
ou
SNG
-‐ Oxygénothérapie
selon
les
besoins
251
3.
Prise
en
charge
des
pathologies
et
syndromes
-‐
Traiter
la
fièvre
pour
améliorer
le
confort
du
patient
-‐
Traiter
les
douleurs
si
présentes
mais
pas
de
prise
systématique
(risque
de
masquer
les
symptômes
de
péritonite)
• Surveiller
les
constantes
vitales
selon
l’état
clinique
du
patient
• Mesures
d’hygiène
strictes
pour
le
personnel
et
la
famille
→
Précautions
standards
et
complémentaires
(se
référer
au
guide
MSF
Hygiène).
• Envisager
la
désinfection
des
selles
avec
du
chlore
2%
(se
référer
au
guide
MSF
Hygiène)
Complications
Une
perforation
iléale
(rare
chez
les
enfants
<
5
ans)
peut
survenir,
en
général
durant
la
troisième
semaine
de
la
maladie.
L’enfant
présente
alors
:
• Une
aggravation
de
la
douleur
abdominale,
un
abdomen
ballonné
ou/et
contracté,
des
signes
de
péritonite
tels
qu’une
sensibilité
à
la
décompression,
etc.
• La
perforation
peut
évoluer
vers
la
bactériémie
et
le
choc
septique
en
l’absence
de
traitement.
• Laisser
à
jeun
et
mettre
en
place
une
SNG
en
drainage
libre
(bouchon
ouvert
à
l'air)
• Insérer
une
seconde
voie
IV
• Consulter
le
chirurgien
immédiatement
• Évaluer
l’enfant
à
la
recherche
de
signes
de
sepsis
ou/et
de
choc
et
débuter
immédiatement
une
antibiothérapie
• Ajouter
le
métronidazole
(cf
ci-‐dessus
traitement
antibiotique)
Rechute
252
4. Prise
en
charge
de
la
douleur
4.1
Évaluation
de
la
douleur
..........................................................................................................
254
4.2
Traitement
de
la
douleur
.........................................................................................................
259
253
4. Prise
en
charge
de
la
douleur
L’évaluation
et
le
traitement
de
la
douleur
sont
des
composants
essentiels
des
soins
pédiatriques.
Chez
les
enfants,
surtout
les
jeunes
enfants,
il
peut
être
difficile
d’identifier
la
présence
et
la
sévérité
de
la
douleur,
et
de
traiter
la
douleur
de
manière
adéquate.
L’utilisation
d’outils
d’évaluation
basés
sur
l’aptitude
cognitive
peut
être
utile
pour
s’assurer
que
les
enfants
de
tous
âges
reçoivent
un
traitement
antalgique
adéquat.
Il
est
important
d’introduire
l’évaluation
de
la
douleur
en
tant
qu’activité
de
routine
dans
tous
les
soins
hospitaliers
pédiatriques
pour
s’assurer
que
la
douleur
est
prise
au
sérieux
par
toute
l’équipe
médicale.
L’introduction
de
l’échelle
Évendol
(pour
ÉValuation
ENfant
DOuLeur)
et/ou
de
l’échelle
des
visages
ou
des
simples
échelles
verbales
de
la
douleur
doit
être
une
partie
intégrante
des
dossiers
des
patients.
254
4.1
Évaluation
de
la
douleur
-‐ Les
jeunes
enfants
(3
à
8
ans
environ)
→
Dès
l’âge
de
trois
ans,
certains
enfants
sont
capables
de
quantifier
la
douleur
et
de
la
traduire
par
une
représentation
visuelle.
Dans
ce
groupe
d’âge,
la
douleur
est
mesurée
en
utilisant
des
échelles
de
douleur
analogiques,
basées
sur
une
série
de
visages
exprimant
un
niveau
croissant
de
détresse
ou
de
douleur.
-‐ Les
autres
enfants
(âgés
de
8
à
11
ans)
→
L’évaluation
de
la
douleur
dans
ce
groupe
d’âge
s’effectue
en
général
au
moyen
d’outils
analogiques
visuels
qui
évaluent
l’intensité
de
la
douleur
sur
une
échelle
horizontale
ou
numérique
(par
ex.
échelle
de
0
à
10).
-‐ Les
adolescents
peuvent
évaluer
leur
douleur
au
moyen
d’une
échelle
d’évaluation
numérique
sans
utiliser
d’outils
accessoires
pour
cette
évaluation.
Une
information
détaillée
quant
à
la
douleur
peut
être
obtenue
par
la
description
de
la
qualité
de
la
douleur
(aiguë
de
type
«
coup
de
poignard
»,
sourde,
etc.),
la
localisation
et
l’irradiation,
l’intensité,
la
durée
et
la
persistance,
la
fréquence
et
les
facteurs
aggravant
ou
soulageant
la
douleur.
Les outils pour évaluer la douleur dépendent de l’âge de l’enfant.
→ Âge
>
2
mois
à
7
ans
et
plus
si
l’enfant
est
incapable
d’auto-‐évaluation
de
la
douleur
(handicap
cognitif)
L’échelle
d’Évendol
est
une
échelle
observationnelle
évaluant
les
5
éléments
suivants
sur
une
plage
de
0
(pas
de
douleur)
à
3
(douleur
forte
ou
permanente)
pour
chacun
:
Cf
ci-‐après
tableau
4.1.1
L’échelle
de
la
douleur
Évendol
et
l’exemple
pour
un
enfant
de
2
ans
(tableau
4.1.2)
Score d’intensité de la douleur dans l’échelle d’Évendol (score maximal de 15) :
Il
est
important
de
répéter
l’évaluation
de
la
douleur
après
la
prescription
de
médicaments
pour
en
mesurer
l’adéquation/les
effets.
255
4.
Prise
en
charge
de
la
douleur
256
4.1
Évaluation
de
la
douleur
Tableau 4.1.2 Exemple d’usage de l’échelle d’Évendol pour un enfant de 2 ans (15 kg)
257
4.
Prise
en
charge
de
la
douleur
Le principe : L’enfant sélectionne le visage qui correspond le mieux à l’intensité de sa douleur
Illustration 4.1.1 Images des visages douloureux pour l’auto-‐évaluation de la douleur par l’enfant
1
2
3
4
5
6
Intensité
Douleur
Pas
de
douleur
Douleur
modérée
Douleur
intense
de
la
douleur
légère
Score 0 1 2 3
Score 0 + ++ +++
258
4.2
Traitement
de
la
douleur
• Évaluer
et
noter
la
douleur
lors
du
premier
examen
clinique
• Réévaluer
et
noter
avec
les
autres
signes
vitaux
lors
des
contrôles
de
surveillance
prévus
• Évaluer
régulièrement
la
douleur
et
son
intensité
pendant
tout
le
déroulement
de
la
maladie
• Utiliser
des
instruments
d’évaluation
pour
définir
et
noter
la
ligne
de
base
de
la
douleur,
puis
en
suivre
le
traitement
• Identifier
et
contrôler
la
source
• Traiter
la
douleur
dès
que
possible
• Donner
des
analgésiques
avant
d’effectuer
une
procédure
douloureuse
• Donner
des
analgésiques
avant
que
la
douleur
ne
se
reproduise
(essayer
d’être
en
avance
sur
la
douleur)
• Utiliser
des
mesures
non
pharmacologiques
(par
ex.
des
traitements
relationnels,
comportementaux,
physiques
et
de
soutien)
en
association
avec
le
traitement
pharmacologique
• Administrer
le
traitement
analgésique
pour
une
douleur
modérée
ou
intense
24
heures
sur
24,
en
incluant
la
nuit,
afin
de
permettre
à
l’enfant
de
bien
dormir
toute
la
nuit
• Si
possible,
utiliser
les
analgésiques
oraux
pour
éviter
les
modes
d’administration
douloureux
• Anticiper
et
traiter
les
effets
secondaires
des
analgésiques
(tels
que
la
constipation
lors
de
la
prise
opioïdes)
• Douleur
légère
→
Mesures
non
pharmacologiques
+
paracétamol
ou
ibuprofène
(seuls
ou
en
association)
• Douleur
modérée
→
Tramadol
(seul
ou
en
association
avec
le
paracétamol)
• Douleur
intense
→
Un
opioïde
fort
tel
que
la
morphine
est
recommandé
(seul
ou
en
association
avec
le
paracétamol)
259
4.
Prise
en
charge
de
la
douleur
Traitement pharmacologique
Anesthésie locale
L’anesthésie
peut
être
administrée
par
injection.
Toutefois,
l’anesthésie
topique
est
également
utilisable.
Crème
Emla
(Z
code
transitoire,
DEXTZFR0063)
(mélange
de
lidocaïne
à
2,5%
et
de
prilocaïne
à
2,5%
dans
une
base
de
crème)
→
Utilisation
recommandée
pour
des
procédures
prévues
comme
une
ponction
lombaire
planifiée
ou
autres
procédures
invasives
planifiées
→
Usage
non
recommandé
avant
le
placement
de
cathéters
IV
ou
autres
procédures
d’urgence.
Appliquer
la
moitié
du
tube
de
4
g
d’Emla
sur
la
peau.
Couvrir
la
crème
d’un
pansement
occlusif
et
attendre
45
à
60
minutes.
La
durée
de
l’action
va
jusqu’à
4
heures
après
le
retrait
de
la
crème.
Effets
indésirables
:
Irritation
momentanée
de
la
peau
Paracétamol
• Dose
per
os
:
15
mg/kg/dose
toutes
les
6
heures.
Dose
maximale
80
mg/kg/jour
Dose
IV
:
<
10
kg
→
7,5
mg/kg/dose
toutes
les
6
heures
/
>
10
kg
→
15
mg/kg/dose
toutes
les
6
heures
• Administration
:
Orale
(ou
par
sonde
naso-‐gastrique)
ou
IV
• Contre-‐indiqué
pour
les
patients
atteints
de
maladie
hépatique
grave
ou
avec
ictère
franc
260
4.2
Traitement
de
la
douleur
Ibuprofène
Plus efficace que le paracétamol pour la réduction d'une douleur inflammatoire
• Dose
:
10
mg/kg/dose
toutes
les
6
à
8
heures.
Dose
maximale
40
mg/kg/jour
• Administration
:
Orale
(avec
du
lait
ou
des
aliments)
• Effets
secondaires
:
Irritation
gastro-‐intestinale
• Contre-‐indiqué
chez
les
nourrissons
<
3
mois,
les
enfants
présentant
des
saignements
ou
atteints
de
troubles
de
la
coagulation,
ayant
des
antécédents
d’asthme
grave,
une
insuffisance
hépatique
ou
rénale
grave,
ou
en
état
de
choc
Analgésie opioïde
Les
enfants
ayant
une
douleur
modérée
sont
en
général
traités
par
un
opioïde
oral
faible
(tel
que
le
tramadol)
ou
de
petites
doses
orales
d’opioïdes
plus
fort
(morphine)
à
action
prolongée
pour
les
patients
ayant
une
douleur
chronique.
La
codéine
n’est
plus
recommandée
pour
les
enfants
parce
qu’elle
est
inefficace
pour
un
tiers
des
patients
environ.
Le
traitement
doit
être
adapté
individuellement
à
l’enfant
et
les
analgésiques
opioïdes
doivent
être
dosés
de
manière
individuelle
pour
mesurer
et
ajuster
la
dose
selon
la
réponse.
Tramadol
À
utiliser
pour
les
douleurs
modérées
(principalement
pour
des
gestes
techniques
comme
des
pansements
importants)
ou
pour
les
douleurs
intenses
quand
la
morphine
n’est
pas
disponible.
Dans
certains
pays
le
tramadol
n’est
pas
autorisé
chez
l’enfant.
Toutefois,
même
dans
ces
circonstances,
il
continue
à
être
utilisé
«
off
label
».
Nous
conseillons
son
utilisation
à
condition
que
les
indications
et
contre-‐indications
soient
respectées.
• Contre-‐indications
:
Détresse
respiratoire
grave
et
risque
de
convulsions
ou
convulsions
connues
(épilepsie,
trauma
crânien,
méningite)
Ne
pas
administrer
conjointement
ou
peu
de
temps
avant
ou
après
de
la
morphine
• Dose
:
1
à
2
mg/kg
toutes
les
4
à
6
heures.
Dose
maximale
400
mg
par
jour
• Administration
:
Orale
ou
IV
• Disponibilité
:
-‐ Capsules
de
50
mg
-‐ Gouttes
100
mg/ml
soit
40
gouttes
-‐ Ampoules
de
50
mg/ml
Morphine
Assurer
une
surveillance
rapprochée
pour
ces
enfants
surtout
pendant
les
premières
heures
du
traitement
261
4.
Prise
en
charge
de
la
douleur
• Dose
:
-‐ Orale
→
0,1
à
0,3
mg/kg
toutes
les
3
à
4
heures
-‐ IV
→
0,1
mg/kg
toutes
les
3
à
4
heures
• Présentations
disponibles
(pour
MSF)
:
-‐ Ampoule
10
mg/ml
IV/IM/SC
-‐ Comprimé
sécable
de
10
mg
à
libération
normale/immédiate
-‐ Solution
orale
10
mg/5
ml
-‐ Capsules
10
mg
et
30
mg
à
libération
prolongée
• Contre-‐indications
:
-‐ Détresse
respiratoire
grave
-‐ Insuffisance
hépatique
grave
-‐ Épilepsie
non
stabilisée
ou
HTIC
(hypertension
intracrânienne)
-‐ Combinaison
avec
d’autres
analgésiques
opioïdes
(tramadol)
-‐ Combinaison
avec
d’autres
médicaments
actifs
sur
le
système
nerveux
central
(SNC)
:
Benzodiazépines,
neuroleptiques,
antihistaminiques
et
phénobarbital/phénytoine
• Dose
initiale
:
-‐ Commencer
avec
la
morphine
à
libération
immédiate
(utiliser
la
forme
à
libération
prolongée
en
entretien
une
fois
définie
la
dose
optimale
pour
le
patient)
-‐ Commencer
avec
0,05
à
0,1
mg/kg/dose
toutes
les
4
heures
Puis
augmenter
la
dose
progressivement
si
nécessaire,
par
palier
de
50%,
sans
jamais
dépasser
0,2
mg/kg/dose
(maximum
1,2
mg/kg/jour)
-‐ Après
48
heures,
faire
la
somme
de
la
dose
totale
quotidienne
administrée
à
l’enfant
lors
des
dernières
24
heures,
substituer
des
capsules
de
morphine
à
libération
prolongée
pour
le
traitement
d'une
douleur
persistante
sauf
chez
les
enfants
MAS
(capacités
métaboliques
très
mal
connues)
-‐ Une
capsule
à
libération
prolongée
peut
être
mélangée
avec
de
l’eau
sucrée
ou
du
jus
de
fruit
-‐ Rajouter
du
paracétamol
(doses
habituelles)
pour
un
accès
douloureux
paroxystique
-‐ Si
la
douleur
n'est
pas
bien
contrôlée
avec
ce
traitement,
envisager
l'administration
de
doses
supplémentaires
(interdoses)
en
cas
d'accès
douloureux
paroxystiques
en
donnant
10%
de
la
dose
quotidienne
totale
comme
interdose.
S’assurer
de
ne
pas
dépasser
la
dose
maximale
quotidienne
de
1,2
mg/kg/jour
et
intensifier
la
surveillance
en
raison
du
risque
accru
d'effets
secondaires
• Effets
secondaires
de
la
morphine
:
-‐ Dépression
respiratoire
:
Très
rare
avec
la
morphine
orale
chez
les
enfants
très
algiques
→
Réduire
ou
retarder
la
dose
suivante
→
Ballon
et
masque
de
ventilation
avec
oxygène
à
100%
si
nécessaire
En
cas
de
dépression
respiratoire
grave
(impossible
de
réveiller
l’enfant,
arrêts
respiratoires
ou
apnées)
→
Administrer
de
la
naloxone
au
dosage
suivant
:
Enfants
<
20
kg
ou
<
5
ans
→
0,1
mg/kg
IV
ou
IO
(maximum
2
mg/dose)
Enfants
de
plus
de
20
kg
ou
>
5
ans
→
2
mg
IV
ou
IO
→
Répéter
toutes
les
3
à
5
minutes
si
nécessaire
Disponibilité
:
Ampoule
0,4mg/ml
-‐ Constipation
→
Commencer
un
traitement
laxatif
si
la
morphine
est
nécessaire
pour
plus
de
48
heures
262
4.2
Traitement
de
la
douleur
-‐ Nausée
et
vomissements
→
Traiter
par
l’ondansétron
ou
le
métoclopramide
-‐ Démangeaisons
→
Traiter
avec
les
antihistaminiques
Mode
d’administration
de
la
morphine
:
Prendre
1
ml
de
morphine
(ampoule
de
10
mg/ml)
et
ajouter
*
9
ml
de
G
5%
ou
G
10%
pour
obtenir
10
ml
=
10
mg
dans
10
ml
=
1mg/ml
Utiliser
le
tableau
4.1.3
ci-‐après
pour
le
dosage.
Pour
les
faibles
volumes
→
Utiliser
une
seringue
de
1
ml
pour
obtenir
un
dosage
correct
Tableau 4.1.4 Dosage de la morphine pour traiter la douleur
Poids
de
l’enfant
(en
kg)
Dose
(en
mg)
Volume
de
solution
en
ml
(dose
0,1mg/kg)
4
0,4
0,4
5
0,50
0,5
6
0,60
0,6
7
0,70
0,7
8
0,80
0,8
9
0,90
0,9
10
1
1
11
1,1
1,1
12
1,2
1,2
13
1,3
1,3
14
1,4
1,4
15
1,5
1,5
16
1,6
1,6
17
1,7
1,7
18
1,8
1,8
19
1,9
1,9
20
2
2
Si
le
patient
a
été
sous
morphine
pendant
une
longue
période,
ne
pas
arrêter
brusquement
la
morphine
→
Réduire
la
dose
lentement
et
progressivement.
En
cas
de
doute,
contactez
le
référent
pédiatrique.
Kétamine
La
kétamine
est
à
utiliser
chez
les
enfants
pour
l’anesthésie/sédation
avant
les
gestes
techniques
douloureux
(changement
de
pansements
importants,
sutures,
incision
et
drainage
d’abcès…)
• Dosage
pour
la
sédation
(ce
n’est
pas
la
dose
d’anesthésie
générale)
:
IV
:
1
mg/kg
IM
:
5
mg/kg
• Délai
d’action
:
3
à
5
minutes
• Durée
de
l’action
:
15
à
30
minutes
• Effets
indésirables
possibles
:
Tachycardie,
dépression
respiratoire,
laryngospasme
*
Si
la
dose
doit
être
augmentée,
envisager
une
solution
plus
concentrée,
particulièrement
pour
les
enfants
plus
âgés
263
4.
Prise
en
charge
de
la
douleur
• Contre-‐indications
:
-‐ Absence
de
personnel
formé,
d’équipement
ou
d’espace
réservé
aux
soins
-‐ Âge
<
3
mois
-‐ Gestes
techniques
impliquant
les
structures
profondes
du
corps,
la
cavité
orale
ou
le
pharynx
-‐ Infection
des
voies
respiratoires
supérieures
ou
maladie
des
poumons
-‐ Maladie
cardiovasculaire
connue
ou
suspectée
y
compris
l’hypertension
grave
-‐ Traumatisme
crânien
avec
perte
de
conscience,
état
de
conscience
modifié,
convulsions
ou
vomissements
-‐ Épilepsie
-‐ Psychose
Envisager
l’administration
d’atropine
avant
la
kétamine
(pour
réduire
l’hyper
sialorrhée)
→
0,01
mg/kg/dose
SC/IV/IM.
Dose
maximale
0,4
mg/dose
(dose
minimale
0,1
mg)
Garder
l’enfant
sans
aucune
alimentation
orale
pendant
les
4
heures
précédant
l’administration
de
kétamine
• Assurer
un
environnement
calme
pour
éviter
des
réactions
indésirables
telles
que
l’agitation,
les
hallucinations
et
le
délire
lorsque
l’effet
de
la
sédation
diminue
• Garder
un
ballon
Ambu
avec
masque
près
du
lit
et
surveiller
l’état
de
conscience,
la
fréquence
respiratoire
et
la
fréquence
cardiaque
(la
tension
artérielle
si
possible)
à
intervalles
réguliers
pendant
la
sédation
et
jusqu’à
ce
que
l’enfant
soit
complètement
réveillé
et
à
nouveau
réactif
• Pour
plus
de
renseignements
consulter
le
chapitre
7.11
Kétamine
264
5.1
Arrêt
des
mesures
de
réanimation
avancée
en
pédiatrie
.......................................................
266
5.2
Soins
palliatifs
et
fin
de
vie
......................................................................................................
268
265
5.
Arrêt
des
mesures
de
réanimation
et
soins
palliatifs
Les
protocoles
MSF
doivent
être
suivis
pour
tous
les
enfants
présentant
un
arrêt
cardiaque
ou
respiratoire,
cependant
le
médecin
en
charge
doit
toujours
prendre
en
compte
l’histoire
de
l’enfant
et
ses
chances
de
guérison.
Les
soins
palliatifs
et
de
confort
doivent
être
envisagés
dans
tous
les
projets
MSF
pour
les
enfants
gravement
malades
(cf
chapitre
5.2
Soins
palliatifs
et
fin
de
vie).
Recommandations
générales
• Si
le
patient
n’a
pas
d’activité
cardiaque
après
10
minutes
de
ventilation
+
compressions
cardiaques
(+
adrénaline)
→
Arrêter
toutes
les
mesures
de
réanimation
• Si
le
patient
a
une
activité
cardiaque
mais
pas
de
respiration
→
Envisager
de
continuer
les
mesures
jusqu’à
30
minutes
et
réévaluer
• Si
cela
est
approprié
culturellement
→
S’assurer
qu’au
moins
un
membre
de
la
famille
est
présent
pendant
les
efforts
de
réanimation.
Si
tel
est
le
cas,
un
membre
de
l’équipe
soignante
doit
être
disponible
pour
soutenir
le
proche
durant
la
réanimation.
• Après
l’arrêt
de
la
réanimation
→
Expliquer
à
la
famille
que
la
réanimation
a
été
arrêtée
car
des
efforts
supplémentaires
auraient
été
vains
et
que
cela
n'aurait
pas
été
dans
le
meilleur
intérêt
de
l’enfant.
Exceptions
• Si
le
pouls
et
l’activité
cardiaque
sont
stables
grâce
à
la
ventilation
assistée
(masque-‐ballon)
→
Continuer
la
réanimation
avancée
(dopamine
ou
adrénaline,
etc.
si
disponible)
pendant
30
minutes,
seulement
si
le
médecin
responsable
considère
qu’il
y
a
une
raison
médicale
réversible
à
la
détresse
respiratoire
(effet
d’un
médicament).
Réévaluer
l'état
de
l'enfant
par
la
suite
• Le
médecin
responsable
doit
communiquer
avec
la
famille
et
expliquer
la
décision
de
l’arrêt
des
mesures
de
réanimation.
• Si
l’enfant
a
un
pouls
mais
pas
de
mouvement
respiratoire
:
-‐ Maintenir
la
ventilation
à
l’aide
d’un
Ambu,
seulement
s'il
y
a
du
personnel
médical
compétent
pour
ce
geste
et
si
cette
activité
ne
compromet
pas
les
soins
aux
autres
enfants
-‐ Ne
pas
demander
à
la
famille
de
ventiler
l’enfant
266
5.1
Arrêt
des
mesures
de
réanimation
avancée
en
pédiatrie
-‐ Poursuivre
la
ventilation
pendant
un
maximum
de
2
heures.
Si
le
patient
n’a
pas
retrouvé
une
ventilation
spontanée
durant
cette
période
et/ou
s'il
n’y
a
pas
de
possibilité
de
transférer
l’enfant,
arrêter
la
ventilation
Exemples
de
cas
qui
peuvent
avoir
un
bon
pronostic
s’ils
sont
transférés
à
temps
vers
des
structures
de
soins
adaptées
(il
est
à
souligner
que
dans
la
plupart
des
contextes
MSF,
le
transfert
vers
une
structure
plus
adaptée
est
exceptionnel)
:
267
5.
Arrêt
des
mesures
de
réanimation
et
soins
palliatifs
Les
soins
de
fin
de
vie
sont
des
soins
palliatifs
qui
s’appliquent
spécifiquement
à
une
maladie
en
phase
terminale.
Dans
les
établissements
pédiatriques
typiques
de
MSF,
deux
scénarios
peuvent
se
présenter
pour
lesquels
on
ne
prévoit
pas
un
rétablissement
des
patients
:
• Une
maladie
en
phase
terminale,
très
souvent
aiguë,
mortelle
et
pour
laquelle
les
soins
de
fin
de
vie
s’appliquent.
• Une
maladie
potentiellement
mortelle
à
moyen
ou
long
terme,
maladie
sans
pronostic
de
rétablissement
dans
le
contexte
local
et
ponctuel,
comme
la
cardiopathie
congénitale,
les
malformations
congénitales,
le
cancer
ou
une
maladie
ayant
entrainé
des
dommages
cérébraux
irréversibles
comme
le
paludisme
cérébral
ou
l’asphyxie
périnatale
Dans
ces
situations,
les
soins
palliatifs
s’appliquent.
Il
est
important
de
discuter
de
la
situation
avec
la
famille
et
d’expliquer
le
manque
d’options
curatives
dans
ce
contexte.
Si
possible,
il
faut
mettre
en
place
et
développer
un
partenariat
avec
des
organisations
ou
institutions
locales
adéquates
pour
les
fins
d’orientation
ou
de
suivi.
Dans
ces
deux
situations,
les
soins
médicaux
ne
seront
plus
destinés
à
guérir
mais
se
concentreront
sur
le
soulagement
de
symptômes
tels
que
la
douleur
et
d’autres
situations
menant
au
stress
ou
à
l’anxiété.
À
ce
stade
de
la
maladie,
l’objectif
principal
des
soins
médicaux
est
de
donner
une
qualité
de
vie
appropriée
à
la
fois
à
l’enfant
et
à
la
famille.
Il
est
donc
important
d’examiner
chaque
cas
individuellement.
Les
établissements
de
MSF
sont
destinés
à
des
soins
de
courte
durée.
Ils
n’ont
pas
la
capacité
de
garder
les
patients
pour
de
longues
périodes
dans
les
cas
mortels
à
long
et
moyen
terme.
Pour
ces
patients,
malheureusement,
il
est
probable
que
MSF
ne
puisse
offrir
qu’un
traitement
symptomatique.
268
5.2
Soins
palliatifs
et
fin
de
vie
Cette
étape
cruciale
ne
doit
pas
être
sous-‐estimée.
Certaines
difficultés
peuvent
se
présenter
en
raison
des
barrières
et
croyances
culturelles.
Des
réunions
régulières
doivent
donc
être
prévues
afin
de
suivre
la
situation
et
de
prendre
les
mesures
adaptées
aussi
longtemps
qu’il
le
faudra.
Chaque contexte est différent, cependant il faut garantir dans chaque cas :
S’assurer
que
la
famille
comprend
bien
que
l’équipe
va
faire
tout
son
possible
pour
soulager
les
symptômes
de
l’enfant
mais
qu’il
n’y
a
pas
d’espoir
de
rétablissement
(il
ne
s’agit
plus
de
guérir
l’enfant).
L’acceptation
de
cette
nouvelle
peut
prendre
un
certain
temps
et
la
famille
peut
décider
de
ramener
l’enfant
au
foyer.
Que
l’enfant
reste
avec
MSF
ou
qu’il
retourne
au
foyer,
tous
les
efforts
doivent
viser
à
fournir
des
informations
et
un
traitement
suffisants
pour
minimiser
la
souffrance
de
l’enfant
et
de
la
famille,
surtout
dans
les
contextes
avec
peu
ou
pas
d’infrastructures
communautaires
de
santé.
Soins respiratoires
• Assurer
l’hygiène
buccale
régulièrement
(soins
infirmiers
utilisant
de
l’eau
saline,
des
tampons
buccaux,
traitement
des
aphtes,
etc.)
• Une
aspiration
en
douceur
peut
soulager
la
gêne
causée
par
les
secrétions
dans
la
bouche
ou
les
voies
respiratoires
• Position
(une
posture
verticale
peut
parfois
soulager
les
problèmes
respiratoires)
• Oxygène
pour
le
confort
le
cas
échéant
269
5.
Arrêt
des
mesures
de
réanimation
et
soins
palliatifs
Analgésie
L’analgésie
est
toujours
appropriée
→
Évaluer
la
douleur
régulièrement
et
s’assurer
que
le
traitement
analgésique
est
adéquat
(cf
chapitre
4.2
Traitement
de
la
douleur)
en
utilisant
des
médicaments
anti-‐inflammatoires
non
stéroïdes
en
association
avec
la
morphine
le
cas
échéant.
Utiliser
un
traitement
adjuvant
lorsque
cela
est
indiqué
(par
exemple
en
cas
de
douleur
neuropathique).
Les
médicaments
doivent
être
administrés
de
la
manière
la
plus
simple,
la
plus
efficace
et
la
moins
douloureuse
possible
(par
voie
orale
si
possible).
Prendre en charge la nausée et les vomissements par le métoclopramide ou l’ondansetron
Constipation
Empêcher
et
soulager
la
constipation
(effet
secondaire
fréquent
des
opioïdes,
de
l’activité
physique
réduite,
de
la
déshydratation,
etc.)
en
utilisant
des
laxatifs
et
des
émollients
le
cas
échéant
Anxiété
Traiter l’anxiété par le diazépam (2 mg 2 à 3 x /jour si enfant > 1 an)
Autres symptômes
Traiter tous les autres symptômes tels que la fièvre et les convulsions
Ne pas administrer de soins qui ne soient pas nécessaires pour améliorer le confort de l’enfant :
Alimentation
Continuer l’alimentation. Ce n’est souvent possible que par une sonde nasogastrique (SNG).
Dans
la
plupart
des
contextes
de
soins
à
domicile,
l’alimentation
naso-‐gastrique
n’est
pas
possible.
Dans
ce
cas
→
Arrêter
l’alimentation
naso-‐gastrique
avant
la
sortie
de
l’hôpital.
Si
possible,
apprendre
à
la
famille
comment
nourrir
l’enfant
à
la
cuillère.
270
5.2
Soins
palliatifs
et
fin
de
vie
Dans
certains
cas
les
parents
préfèrent
rester
à
l’hôpital
s’il
n’est
pas
possible
de
nourrir
l’enfant
sans
SNG.
Les
familles
doivent
alors
comprendre
qu’il
n’y
a
pas
de
pronostic
de
rétablissement
et
que
la
seule
raison
de
garder
l’enfant
à
l’hôpital
est
de
l’alimenter.
Le
docteur
peut
avoir
à
expliquer
cela
à
la
famille
à
plusieurs
reprises
pour
éviter
de
nourrir
de
faux
espoirs.
S’assurer
que
l’enfant
est
retourné
fréquemment,
c’est
à
dire
toutes
les
2
à
4
heures
pour
éviter
les
escarres
et
les
traiter
si
elles
se
produisent.
Impliquer
les
parents
dans
ces
soins
Faire
preuve
de
sensibilité
culturelle
aux
traditions
et
coutumes
qui
entourent
les
décisions
médicales
et
la
mort
dans
le
pays
où
sont
pratiqués
les
soins
(par
exemple,
déterminer
quel
membre
de
la
famille
est
considéré
comme
le
chef
de
famille)
Si
la
famille
préfère
ramener
l’enfant
au
foyer
→
Fournir
si
possible
les
instructions
et
les
médicaments
pour
les
soins
palliatifs
à
domicile
Discuter des plans de la famille pour le décès de l’enfant lorsqu’il se produira :
• Le
jour
du
décès
retirer
toutes
les
lignes,
laver
l’enfant
avec
un
linge
et
l’envelopper
pour
que
les
parents
puissent
le
ramener
chez
eux
• Si
un
enfant
meurt
en
fin
de
journée,
avoir
en
tête
que
les
parents
peuvent
être
loin
de
chez
eux
et
incapables
de
se
déplacer
à
ce
moment-‐là.
Déterminer
si
la
famille
préfère
garder
l’enfant
avec
elle
ou
si
elle
préfère
que
l’enfant
soit
laissé
à
la
morgue
jusqu’à
ce
qu'elle
puisse
en
prendre
la
responsabilité.
• Veiller
au
respect
de
la
vie
privée
de
la
famille
autant
que
possible
Vigilance
Ne pas éviter ou négliger ce patient et sa famille lors des tournées du service
Réanimation
S’assurer
que
tout
le
personnel
sait
qu’en
cas
d’arrêt
cardio-‐respiratoire
la
réanimation
n’est
pas
indiquée
pour
ce
patient
271
5.
Arrêt
des
mesures
de
réanimation
et
soins
palliatifs
Le
personnel
médical
et
infirmier
aura
aussi
besoin
de
soutien
car
s’occuper
des
enfants
mourants
est
une
tâche
difficile.
Site adapté
Décider
avec
le
personnel
médical
du
meilleur
endroit
où
placer
ce
patient
pendant
son
séjour
à
l’hôpital
pour
pouvoir
assurer
des
soins
adéquats
Tableau 5.2.1 Protocole pour les soins palliatifs et fin de vie*
Analgésie
Oui
toujours
→
Discuter
avec
la
famille
pour
trouver
le
type
adéquat
d’analgésie
Anticonvulsivants
Oui
pour
le
confort
et
pour
faciliter
les
soins
à
l’enfant
Si
possible
par
voie
orale
ou
rectale
Alimentation
naso-‐gastrique
Continuer
tant
que
l’enfant
reste
à
l’hôpital
Essayer
l’alimentation
par
voie
orale
autant
que
possible
Apport
liquidien
de
Arrêter
quand
la
décision
de
commencer
les
soins
de
fin
de
maintenance
IV
vie
est
prise.
Antibiotiques
(IV
ou
voie
orale)
Arrêter
les
antibiotiques
IV
quand
la
décision
de
commencer
les
soins
de
fin
de
vie
est
prise.
Les
antibiotiques
par
voie
orale
peuvent
être
une
option
pour
des
cas
spécifiques.
Surveillance
Arrêter
quand
les
soins
de
fin
de
vie
commencent.
comme
la
saturation
en
oxygène
et
les
signes
vitaux
Tests
sanguins
Arrêter
quand
les
soins
de
fin
de
vie
commencent.
*Penser
à
communiquer
fréquemment
avec
les
membres
de
la
famille
et
à
les
inclure
dans
toutes
les
décisions
entourant
les
soins
au
patient
272
273
6.
Nutrition
entérale
des
enfants
non
MAS
• Impossibilité
d’avoir
des
apports
oraux
suffisants
après
48
heures
de
perfusion
d’entretien
• La
prescription
doit
être
approuvée
par
le
directeur
de
l’hôpital
ou
le
responsable
de
l’équipe
médicale
(au
niveau
du
terrain).
• Contrôle
des
voies
aériennes
supérieures
diminué
ou
absent
(patients
comateux
ou
score
de
Blantyre
≤
3)
• État
de
choc
réfractaire
(instabilité
hémodynamique
persistante)
• Dysfonctionnement
des
voies
digestives,
iléus
paralytique
(absence
de
bruits
intestinaux)
Dans
ce
cas
→
Continuer
la
perfusion
d’entretien
IV
et
réévaluer
après
12
heures
• Saignement
actif
des
voies
digestives
• Lavage
simple
des
mains
ou
désinfection
avant
toute
manipulation
de
la
SNG
• Laver
la
seringue
à
l’eau
après
chaque
bolus
274
6.1
Nutrition
entérale
pour
les
enfants
non
MAS
• Assurer
une
fixation
stable
au
niveau
des
ailes
du
nez
sans
exercer
de
pression
sur
les
narines
• Vérification
clinique
de
la
position
intra-‐gastrique
→
Après
l’insertion
de
la
sonde
et
avant
chaque
administration
de
la
nutrition
entérale,
vérifier
:
-‐ Longueur
constante
au
point
de
fixation
au
niveau
du
nez
-‐ La
sonde
n’est
pas
enroulée
dans
la
bouche.
-‐ Aspiration
du
liquide
gastrique
:
La
présence
de
liquide
est
une
excellente
indication
de
la
position
gastrique,
cependant
son
absence
n’exclue
pas
la
possibilité
d’une
position
correcte
→
L’estomac
peut
contenir
pas
ou
peu
de
liquide
ou
la
sonde
peut
se
collaber
sous
la
pression
négative.
-‐ Bruits
hydro-‐aériques
(borborygmes)
à
l’auscultation
du
cadran
abdominal
supérieur
gauche
lors
d’injection
rapide
de
5
à
10
ml
d’air
→
Ce
signe
ne
garantit
pas
la
position
intra-‐gastrique
de
la
sonde
et
ce
test
n’est
pas
suffisant
en
lui-‐même.
Garder le patient en position assise ou semi-‐assise en élevant la tête du lit d’au moins 45°
Rincer
la
sonde
avec
3–5
ml
d’eau,
avant
ou
après
l’administration
de
médicaments
ou
après
le
passage
de
l’alimentation
entérale
Produits à administrer
• Enfant
<
1
an
:
Lait
maternel
ou
lait
maternisé
adapté
à
l'âge
• Enfant
≥
1
an
:
1er
choix
→
Sondalis
junior
(ou
Isosource
junior)
→
Alternativement
(si
Sondalis
junior
non
disponible)
:
Lait
entier
en
poudre
reconstitué
100kcal/ml
(doit
être
approuvé
par
l’équipe
pharmacie)
Par
la
sonde
nasogastrique,
donner
un
bolus
toutes
les
4
heures
(6
repas
par
jour)
par
gravité
ou
injection
lente
pour
éviter
de
remplir
l’estomac
trop
rapidement
275
6.
Nutrition
entérale
des
enfants
non
MAS
À
l’initiation
de
la
nutrition
entérale
par
sonde
nasogastrique,
commencer
avec
la
moitié
du
volume
désiré.
Puis
augmenter
le
volume
progressivement
au
cours
des
premières
24
heures
selon
la
tolérance
gastrique
(cf
ci-‐après)
:
• Débuter
la
nutrition
entérale
avec
50
ml/kg/jour
et
diminuer
la
perfusion
d’entretien
de
50%.
Mesurer
la
glycémie
toutes
les
4
heures
(si
hypoglycémie,
traiter
selon
le
protocole)
• Si
la
tolérance
est
bonne
après
24
heures,
augmenter
la
nutrition
entérale
à
75
ml/kg/jour
et
arrêter
la
perfusion
d’entretien
IV
(maintenir
la
voie
IV
fonctionnelle
en
perfusant
à
5
ml/heure
pour
conserver
l’accès
veineux).
Mesurer
la
glycémie
toutes
les
6
à
8
heures
(si
hypoglycémie,
traiter
selon
le
protocole)
• Si
la
nutrition
entérale
est
toujours
bien
tolérée
après
24
heures
supplémentaires
(au
total
48
heures
depuis
l’initiation),
l’augmenter
à
100
ml/kg/jour
• Tant
que
la
nutrition
est
tolérée,
continuer
à
100
ml/kg/jour
jusqu’à
ce
que
l’enfant
soit
conscient
et
puisse
s’alimenter,
ou
jusqu’à
ce
que
l’équipe
décide
d’interrompre
la
nutrition
entérale
(cf
chapitre
5.2
Soins
palliatifs
et
fin
de
vie)
• La
durée
moyenne
pour
la
nutrition
entérale
est
de
3
jours.
Au-‐delà
de
3
jours,
la
nécessité
de
maintenir
la
nutrition
entérale
doit
être
réévaluée
par
le
directeur
ou
le
responsable
médical
• En
général,
la
nutrition
entérale
par
SNG
ne
doit
pas
dépasser
7
jours.
Des
exceptions
peuvent
être
approuvées
par
le
directeur
ou
le
responsable
médical
(par
exemple
dans
le
cas
d’un
enfant
en
convalescence
d’un
tétanos).
Surveillance
• Examiner
l’abdomen
à
la
recherche
de
signes
indiquant
une
mauvaise
tolérance
(abdomen
distendu
ou
douloureux,
ballonnement,
iléus,
constipation)
• Vérifier
l’absence
de
résidu
gastrique
ou
de
diarrhée
importante
• Vérifier
l'absence
de
vomissement
• Évaluer
le
transit
gastro-‐intestinal
(nombre
et
consistance
des
selles,
présence
de
sang
ou
de
glaires
dans
les
selles)
276
6.1
Nutrition
entérale
pour
les
enfants
non
MAS
Si
les
enfants
ne
tolèrent
pas
bien
les
repas/l'alimentation
par
SNG,
mesurer
les
résidus
après
chaque
gavage
(si
besoin
diminuer
ou
sauter
un
repas
et/ou
insister
sur
la
nécessité
de
donner
les
repas
plus
doucement).
• Code → DORAZRF0582/NESE
Pour
100
enfants
→
42
cartons
(1
carton
=
12
bouteilles
de
500
ml)
=
1
285
euros
(Basé
sur
un
poids
moyen
de
10
kg,
et
une
durée
moyenne
d’alimentation
entérale
de
3
jours)
277
7. Administration
des
médicaments,
des
fluides
et
des
électrolytes
7.1
Perfusion
d'entretien
...............................................................................................................
279
7.2
Ajout
de
potassium
dans
les
solutés
intraveineux
...................................................................
285
7.3
Passage
des
antibiotiques
de
la
voie
parenterale
à
la
voie
orale
............................................
287
7.4
Amoxicilline/acide
clavulanique
..............................................................................................
288
7.5
Adrénaline
...............................................................................................................................
291
7.6
Sédation
par
midazolam
et
diazépam
.....................................................................................
292
7.7
Antiépileptiques
oraux
disponibles
dans
les
programmes
MSF
..............................................
295
7.8
Phénytoïne
et
phénobarbital
en
perfusion
..............................................................................
297
7.9
Utilisation
de
la
kétamine
........................................................................................................
302
7.10
Oxygénothérapie
...................................................................................................................
307
278
7.1
Perfusion
d’entretien
Le
G
5%
RL
est
une
solution
de
RL
non
diluée,
associée
à
du
glucose
5%
(cf
tableau
7.1.4
ci-‐après
pour
la
préparation).
La
solution
de
perfusion
utilisée
pour
une
administration
en
bolus
en
cas
de
déshydratation,
de
choc,
etc.
est
le
RL,
ou
bien
une
solution
de
sérum
salé
isotonique
à
0,9%
(NaCl
0,9%)
si
le
RL
n’est
pas
disponible.
(NaCl
0,9%
=
chlorure
de
sodium
0,9%
=
Normal
Saline
=
NS=
sérum
physiologique)
Ne pas administrer de bolus à l’aide de solutés de perfusion à base de glucose.
Le soluté à choisir dans le cas d’une hypoglycémie est le glucose 10 % (G 10%).
• Troubles
de
conscience,
enfant
incapable
de
boire
ou
de
s’alimenter
→
Le
plus
souvent
score
de
Glasgow
<
8
ou
PU
sur
l’échelle
AVPU
(Cf
chapitre
1.1
Signes
vitaux
pédiatriques)
• Apports
oraux
contre-‐indiqués
• Vomissements
persistants
malgré
l'alimentation
par
sonde
nasogastrique
• Ou
détresse
respiratoire
sévère
→
Paludisme,
asthme,
pneumonie,
bronchiolite
279
7. Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
4 à 4,9 20 23 à 23,9 65
5 à 5,9 25 24 à 24,9 65
6 à 6,9 30 25 à 25,9 65
7 à 7,9 30 26 à 26,9 65
8 à 8,9 35 27 à 27,9 70
9 à 9,9 40 28 à 28,9 70
10 à 10,9 40 29 à 29,9 70
11 à 11,9 45 30 à 30,9 70
12 à 12,9 45 31 à 31,9 70
13 à 13,9 45 32 à 32,9 75
14 à 14,9 50 33 à 33,9 75
15 à 15,9 50 34 à 34,9 75
16 à 16,9 55 35 à 35,9 75
17 à 17,9 55 36 à 36,9 75
18 à 18,9 55 37 à 37,9 80
19 à 19,9 60 38 à 38,9 80
20 à 20,9 60 39 à 39,9 80
21
à
21,9
60
40
à
40,9
80
Si
l’enfant
a
eu
:
• Un
épisode
d’hypoglycémie
et
a
reçu
un
bolus
de
G
10%
en
traitement
• Un
épisode
d’hypoglycémie
alors
qu’il
était
sous
perfusion
d’entretien
de
G5%
→ Utiliser
du
G
10%
RL
pour
la
perfusion
d’entretien
→ Ou
du
G
10%
NS
si
le
RL
n’est
pas
disponible
(cf
tableaux
pour
la
préparation
ci-‐après)
280
7.1
Perfusion
d’entretien
En
cas
de
réhydratation
suite
à
de
multiples
épisodes
de
diarrhée
ou
si
vomissements
ou
diarrhées
continus
→
Utiliser
150%
comme
volume
de
perfusion
d’entretien
de
base
(Cf
Tableau
7.1.2
ci-‐
dessous)
Consulter
chapitre
3.3
Diarrhées
Débit
de
perfusion
à
150%
(x1,5)
du
volume
de
perfusion
d’entretien
de
base
Donner
G
5%
RL
(Arrondir
pour
faciliter
l’administration)
Poids
Débit
de
perfusion
Poids
de
l’enfant
en
ml/h
ou
gouttes/mn
de
l’enfant
Débit
de
perfusion
en
kg
avec
un
microperfuseur
en
kg
en
ml/h
pédiatrique
3
à
3,9
20
22-‐22,9
95
4
à
4,9
25
23
à
23,9
95
5
à
5,9
35
24
à
24,9
95
6
à
6,9
40
25
à
25,9
100
7
à
7,9
45
26
à
26,9
100
8
à
8,9
50
27
à
27,9
100
9
à
9,9
55
28
à
28,9
105
10
à
10,9
60
29
à
29,9
105
11
à
11,9
65
30
à
30,9
105
12
à
12,9
70
31
à
31,9
105
13
à
13,9
70
32
à
32,9
110
14
à
14,9
75
33
à
33,9
110
15
à
15,9
75
34
à
34,9
110
16
à
16,9
80
35
à
35,9
115
17
à
17,9
85
36
à
36,9
115
18
à
18,9
85
37
à
37,9
115
19
à
19,9
90
38
à
38,9
120
20
à
20,9
90
39
à
39,9
120
21
à
21,9
90
40
à
40,9
120
281
7. Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
En
cas
d’hypertension
intracrânienne,
de
paludisme
cérébral,
de
méningite
et
d’affections
nécessitant
une
restriction
hydrique
→
Utiliser
70%
comme
volume
de
perfusion
d’entretien
de
base
(Cf
Tableau
7.1.3
ci-‐dessous)
Débit
de
perfusion
à
70%
(⅔)
du
volume
de
perfusion
d’entretien
de
base
Donner
G
5
%
RL
(Arrondir
pour
faciliter
l’administration)
Débit
de
perfusion
Poids
Poids
en
ml/h
ou
gouttes/mn
Débit
de
perfusion
de
l’enfant
de
l’enfant
avec
un
microperfuseur
en
ml/h
en
kg
en
kg
pédiatrique
3
à
3,9
10
22-‐22,9
45
4
à
4,9
15
23
à
23,9
45
5
à
5,9
15
24
à
24,9
45
6
à
6,9
20
25
à
25,9
45
7
à
7,9
20
26
à
26,9
45
8
à
8,9
25
27
à
27,9
45
9
à
9,9
25
28
à
28,9
50
10
à
10,9
30
29
à
29,9
50
11
à
11,9
30
30
à
30,9
50
12
à
12,9
30
31
à
31,9
50
13
à
13,9
35
32
à
32,9
50
14
à
14,9
35
33
à
33,9
50
15
à
15,9
35
34
à
34,9
50
16
à
16,9
35
35
à
35,9
55
17
à
17,9
40
36
à
36,9
55
18
à
18,9
40
37
à
37,9
55
19
à
19,9
40
38
à
38,9
55
20
à
20,9
40
39
à
39,9
55
21
à
21,9
45
40
à
40,9
55
282
7.1
Perfusion
d’entretien
• Ringer
Lactate
(RL)
:
Poches
de
500
ml
et
1000
ml
• Chlorure
de
sodium
0,9%
(NaCl
0,9%)
:
Poches
de
100
ml,
250
ml,
500
ml
et
1
000
ml
• Glucose
5%
(G
5%)
:
Poches
500
ml
et
1
000
ml
• Glucose
10%
(G
10%)
:
Poches
de
500
ml
ou
flacons
de
10
ml
(Code
DINJGLUC1A1)
• Glucose
50%
(G
50%)
:
Flacons
de
50
ml
(Code
DINJGLUC5V5)
Ne
jamais
administrer
du
G
50%
en
IV
directement
à
un
enfant.
Pour
le
traitement
de
l’hypoglycémie,
toujours
utiliser
du
G
10%
Pour
obtenir
une
solution
de
G
5%
RL our G5%NS,
si
une
solution
préfabriquée
n’est
pas
disponible,
mélanger
les
solutés
suivants
:
Pour
obtenir
du
G
10%
RL
et
du
G
10%
NaCl,
à
utiliser
chez
un
enfant
présentant
des
hypoglycémies
persistantes,
préparer
la
solution
suivante
:
283
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
Pour obtenir G 5% ½ RL et G 5% ½ NS, préparer la solution suivante :
À
utiliser
dans
les
circonstances
particulières
où
les
solutions
hypotoniques
sont
indiquées
(enfant
récupérant
d’une
insuffisance
rénale
aiguë
ou
avec
traumatisme
crânien
et
une
diurèse
très
diluée
→
densité
urinaire
<
1005)
Pour l’ajout de chlorure de potassium (KCl), cf chapitre 7.2
284
7.2
Ajout
de
potassium
dans
les
solutés
intraveineux
Si
la
perfusion
est
administrée
trop
rapidement
à
travers
une
veine
de
trop
petit
calibre,
le
potassium
peut
être
caustique
pour
les
veines
(il
les
brûle
et
les
détruit).
De plus, il est facile de faire des erreurs dans le calcul des doses de potassium.
Le
médecin
en
charge
du
service
de
pédiatrie,
conjointement
avec
le
coordinateur
médical
et
le
référent
médical,
doivent
décider
ensemble
s'il
est
approprié
d’ajouter
du
potassium
au
soluté
de
perfusion
selon
le
contexte
de
la
mission.
Tableau 7.2.1 Protocole d’administration du chlorure de potassium (KCl) au soluté de perfusion
Ajout de KCl (chlorure de potassium) au soluté de perfusion
L’ajout
de
KCl
dépend
du
contexte
clinique
et
de
la
mission.
Il
doit
être
envisagé
quand
l’enfant
a
été
perfusé
au-‐delà
de
24
heures,
ou
encore
dans
des
circonstances
spécifiques
(acidocétose
diabétique).
Il
faut
s’assurer
que
l’enfant
a
une
diurèse
conservée
avant
d’ajouter
du
KCl
à
la
perfusion
d’entretien.
Ne
jamais
injecter
directement
dans
les
veines.
Le
KCL
ne
peut
être
ajouté
au
soluté
d e
perfusion
que
sous
le
contrôle
direct
d ’un
médecin.
Le
médecin
doit
vérifier
:
• Que
la
quantité
de
KCl
ajoutée
au
soluté
de
perfusion
est
adaptée.
• Que
le
KCL
a
été
correctement
ajouté
dans
le
soluté
de
perfusion.
• Et
que
le
débit
de
perfusion
est
adapté
à
l’enfant.
Chaque
poche
de
perfusion
doit
être
datée
avec
l’heure
de
pose.
La
quantité
de
KCl
ajoutée
doit
être
notifiée
sur
la
poche.
Dans
une
ampoule
de
10
ml
de
chlorure
de
potassium
KCl
10%,
il
y
a
13,4
mmol
de
KCl
soit
1,34
mmol/ml
de
KCl.
Vérifier
que
les
ampoules
en
stock
contiennent
bien
10
ml
de
KCl
10%
car
le
dosage
peut
varier
selon
le
fabriquant.
285
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
Les
besoins
en
potassium
chez
les
enfants
sont
de
2
à
3
mmol/kg/jour.
L’ajout
de
KCl
au
soluté
de
perfusion
pour
un
enfant
doit
être
de
2
à
3
mmol
de
KCl
pour
100
ml
de
solution
IV,
ou
20
à
30
mmol
de
KCl
par
litre
de
solution
IV.
Tableau
7.2.2
Préparation
d’une
solution
pour
perfusion
additionnée
de
chlorure
de
potassium
Pour
un
enfant
nécessitant
100%
de
volume
d’entretien
(soluté
de
perfusion
préparé
Volume
de
KCl
10
%
Solution
obtenue
comme
décrit
précédemment,
à
ajouter
en
utilisant
soit
du
G
5%
RL,
soit
du
G
10%
RL)
1
000
ml
=
1
l
+
20
ml
(2
ampoules)
=
G
5%
RL
+
26,8
mmol/l
de
KCl
500
ml
+
10
ml
(1
ampoule)
Ou
250
ml
+
5
ml
(½
ampoule)
=
G
10%
RL
+
26,8
mmol/l
de
KCl
286
7.3
Passage
des
antibiotiques
de
la
voie
parentale
à
la
voie
orale
287
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
7.4
Amoxicilline/acide
clavulanique
• L’amoxicilline
seule
est
toujours
le
traitement
de
choix
pour
l’otite
et
la
pneumonie.
Elle
est
recommandée
en
dose
de
45
à
50
mg/kg/dose
2x
/jour
(100
mg/kg/jour)
(cf
posologie
à
la
fin
de
ce
chapitre).
• Amoxicilline
et
acide
clavulanique
sont
combinés
pour
le
traitement
des
otites
moyennes
aiguës
et
des
pneumonies
récurrentes
et
résistantes,
en
particulier
celles
dues
au
Streptococcus
pneumonia.
• L’association
amoxicilline/acide
clavulanique
est
également
fréquemment
recommandée
pour
le
passage
d’un
traitement
intraveineux
par
ceftriaxone
à
un
traitement
par
voie
orale.
• La
formulation
combinée
initiale
contenait
de
l’amoxicilline
et
de
l’acide
clavulanique
dans
un
rapport
de
4:1.
Celui-‐ci
constituait
un
dosage
trop
important
d’acide
clavulanique
(entrainant
une
forte
incidence
de
diarrhées)
et
un
dosage
d’amoxicilline
insuffisant.
• Les
nouvelles
formules
d’amoxicilline/acide
clavulanique,
utilisant
un
rapport
de
7:1
ou
8:1
sont
dorénavant
recommandées.
• MSF
a
retiré
les
formules
4:1
en
2013.
Toutefois,
celles-‐ci
peuvent
être
encore
présentes
dans
les
structures
du
Ministère
de
la
Santé
ou
dans
les
stocks
de
pharmacie.
Prescription
• Lorsque
cela
est
possible
→
Seules
les
formules
avec
un
rapport
de
8:1
ou
7:1
doivent
être
prescrites.
• Si
seule
l’amoxicilline/acide
clavulanique
avec
un
rapport
de
4:1
est
disponible
en
stock
→
L’amoxicilline
seule
doit
être
prescrite
en
complément
de
la
formule
amoxicilline/acide
clavulanique
4:1
(cf
tableau
7.4.1
ci-‐après)
afin
d’obtenir
une
dose
totale
journalière
de
100
mg/kg
du
composant
amoxicilline.
288
7.4
Amoxicilline/acide
clavulanique
4
Dose
en
mg
2x
/jour
100
2
x
/jour
4
+
2x
/jour
100
Comprimé
½
5
125
5
125
½
6
150
6
150
½
7
175
7
175
1
8
200
8
200
1
9
225
9
225
1
Formulations disponibles
Les formules amoxicilline/acide clavulanique disponibles dans le catalogue IT MSF depuis 2015 sont :
• Amoxicilline
500
mg
et
acide
clavulanique
62,5
mg
-‐
5
ml,
60
ml
suspensions
(8:1)
• Amoxicilline
400
mg
et
acide
clavulanique
57
mg
-‐
5
ml,
70
ml
suspension
(7:1)
• Amoxicilline
500
mg
et
acide
clavulanique
62,5
mg,
comprimé
non-‐sécable
(8:1)
• Amoxicilline
875
mg
et
acide
clavulanique
125
mg,
comprimé
non
sécable
(7:1)
Posologies
Tableau
7.4.2
Posologie
amoxicilline/acide
clavulanique
Amoxicilline/acide
clavulanique
7:
1
ou
8:1
50
mg/kg/dose
du
composant
amoxicilline
2x
/jour
Suspension
amoxicilline
500
mg/acide
Comprimés
amoxicilline
500
mg/acide
Poids
clavulanique
62,5
mg
-‐
5
ml
(8:1)
clavulanique
62,5
mg
(8:1)
en
kg
Dose
en
mg
2x
/jour
Dose
en
ml
2x
/jour
Dose
comprimé
2x
/jour
2
100
1
Impossible
3
150
1,5
Impossible
4
200
2
Impossible
5
250
2,5
Impossible
6
300
3
Impossible
7
350
3,5
Impossible
8
400
4
1
comprimé
9
450
4,5
1
comprimé
10
500
5
1
comprimé
11
550
5,5
1
comprimé
12
600
6
2
comprimés
13
650
6,5
2
comprimés
14
700
7
2
comprimés
15
750
7,5
2
comprimés
289
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
Poids
Suspension
amoxicilline
400
mg/acide
clavulanique
57
mg
-‐
5
ml
(7:1)
en
kg
Dose
en
mg
2x
/jour
Dose
en
ml
2x
/jour
2
100
1,5
3
150
2
4
200
2,5
5
250
3
6
300
4
7
350
4,5
8
400
5
9
450
5,5
10
500
6
11
550
7
12
600
7,5
13
650
8
14
700
9
15
750
9,5
Amoxicilline
125
mg/5
ml
–
poudre/sirop
oral
(bouteille
de
100
ml)
50
mg/kg/dose
2x
/jour
=
100
mg/kg/jour
Amoxicilline
125
mg
-‐
5
ml
Poids
Dose
en
mg
Dose
en
ml
en
kg
2x
/jour
2x
/jour
2
100
4
3
150
6
4
200
8
5
250
10
6
300
12
Effets indésirables
290
7.5
Adrénaline
7.5
Adrénaline
→ Tableau
de
dilution
et
administration
291
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
Après
l’administration
orale
ou
sublinguale,
le
délai
d’action
est
de
5
à
10
minutes,
avec
un
temps
de
récupération
d’approximativement
60
minutes.
Un
enfant
recevant
du
midazolam
doit
toujours
faire
l’objet
d’une
surveillance
continue
de
la
saturation
en
oxygène.
• Ballon
Ambu
auto-‐remplisseur,
masques
faciaux
et
canules
orales
de
type
Guedel
• Masque
à
oxygène
simple/lunettes
nasales
à
oxygène,
source
d’oxygène
(bouteille/extracteur)
• Dispositif
d’aspiration,
connecteurs
et
sondes
• Seringues,
aiguilles,
cathéters
IV
• Stéthoscope,
tensiomètre,
oxymètre
de
pouls
292
7.6
Sédation
par
midazolam
et
diazépam
Le
midazolam
ne
possède
pas
de
propriété
antalgique.
Il
doit
être
administré
en
association
avec
de
la
morphine
pour
soulager
la
douleur
(cf
chapitre
4.2
le
protocole
de
prise
en
charge
de
la
douleur).
Administration
• 0,05
à
0,1
mg/kg/dose
sur
5
minutes
IV
ou
IM
(maximum
6
mg)
• 0,25
à
0,5
mg
PO
dose
unique
Si
du
midazolam
n’est
pas
disponible,
du
diazépam
peut
être
utilisé
avec
le
dosage
suivant
pour
un
enfant
≤
5
ans
:
Surveillance
• Signes
vitaux,
niveau
de
conscience,
ouverture
des
voies
respiratoires
et
respiration
jusqu’à
complète
récupération
• Les
mouvements
respiratoires
doivent
être
visualisés
à
tout
moment.
• Noter
dose/heure
d’administration
du
midazolam
et
signes
vitaux
sur
une
fiche
de
surveillance
Effets indésirables
Des effets secondaires peuvent apparaître et doivent être pris en charge :
• Obstruction
des
voies
aériennes
supérieures
→
Repositionner
la
tête,
sub-‐luxer
la
mâchoire
en
avant
et
haut
• Dépression
respiratoire/apnées
→
Assister
avec
ventilation
manuelle
au
ballon
avec
masque
• Sécrétions
abondantes
→
Aspiration
buccale
prudente
et
soigneuse
• Régurgitation/vomissements
→
Position
latérale
de
sécurité,
aspiration
buccale,
O2
si
besoin
• Mouvements
excessifs
involontaires
→
Mesures
de
maintien
légères
• Agitation
lors
du
réveil
→
Environnement
paisible
et
prévention
des
auto-‐blessures
et
des
chutes
Récupération
• Surveillance
continue
des
signes
vitaux,
niveau
de
conscience,
score
de
la
douleur
jusqu’à
récupération
complète
• La
récupération
complète
survient
en
général
après
90
à
150
minutes.
• Laisser
le
réveil
se
faire
doucement
et
naturellement,
éviter
les
stimulations,
faire
attention
aux
mouvements
soudains
et
aux
chutes.
293
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
Sortie
• Autorisée
dès
que
l’enfant
est
conscient
et
bien
réveillé,
capable
de
répondre
à
des
ordres
simples,
ne
vomit
pas
et
a
des
constantes
vitales
stables.
• Apports
oraux
→
Eau
à
la
demande
après
1
heure
30.
Nourriture/lait
après
2
heures
• Ne
doit
pas
se
lever
seul
avant
2
heures.
294
7.7
Antiépileptiques
oraux
disponibles
dans
les
programmes
MSF
295
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
Tableau 7.7.1 Médicaments antiépileptiques oraux disponibles, dosage et effets indésirables
296
7.8
Phénytoïne
et
phénobarbital
en
perfusion
Illustration
7.8.1
Exemple
de
l’utilisation
d’un
perfuseur
pédiatrique
pour
administrer
le
phénobarbital
(dose
de
charge)
à
un
enfant
de
6
kg
L’administration
du
médicament
est
terminée.
5.
Purger
la
tubulure
7.
Quand
le
corps
du
perfuseur
pédiatrique
est
vide:
ajouter
15
ml
de
Nacl
6.
Brancher
la
perfusion
à
l’enfant
et
régler
le
0,9%
pour
purger
la
tubulure.
Garder
le
débit
à
60
gouttes/minutes
meme
débit
de
60
297
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
*Rincer
la
seringue
avec
au
moins
5
ml
de
G
5%
ou
RL
ou
NS
après
la
médication
pour
assurer
que
la
totalité
de
la
médication
a
été
donnée.
**A
noter
que
l'espace
mort
de
cette
perfusion
pediatrique
est
de
15
ml. Rincer
le
tube
du
perfuseur
pédiatrique
avec
15
ml
de
G
5%
ou
NS
ou
RL
après
la
médication
pour
s’assurer
que
la
totalité
de
la
médication
a
été
donnée.
298
7.9
Phénytoïne
et
phénobarbital
en
perfusion
*Rincer
la
seringue
avec
au
moins
5
ml
de
G
5%
ou
RL
ou
NS
après
la
médication
pour
assurer
que
la
totalité
de
la
médication
a
été
donnée.
**
A
noter
que
l'espace
mort
de
cette
perfusion
pediatrique
est
de
15
ml. Rincer
le
tube
du
perfuseur
pédiatrique
avec
15
ml
de
G
5%
ou
NS
ou
RL
après
la
médication
pour
s’assurer
que
la
totalité
de
la
médication
a
été
donnée.
299
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
Dose
de
charge
de
phénobarbital
:
15
mg/kg
(dose
maximal
1000
mg)
Flacon
phénobarbital:
200
mg/ml
Diluer
l’ampoule
avec
9
ml
NaCl
0.9%
pour
obtenir
une
dilution
de
20mg/ml*
Ne
pas
injecter
plus
rapidement
que
1
mg/kg/mn
(sur
20
minutes)
→
Pour
une
description
détaillée
de
l’administration
dans
un
perfuseur
pediatrique
se
référer
aux
chapitres
respectifs
à
la
fin
du
guide
Poids
Dose
de
Dose
de
Volume
Volume
Durée
de
Seringue
Perfuseur
pédiatrique
(kg)
charge
charge
NaCl
0,9%
total
à
perfusion
électrique
(microgouttes/mn)***
(mg)
(ml
du
à
ajouter
administrer
(ml/h)**
flacon
(ml)
(ml)
dilué)*
1
15
0,8
9,2
2
30
1,5
8,5
30
microgouttes/minute
3
45
2,3
7,7
10
ml
Sur
20
mn
30
ml/heure
(1
microgoutte
chaque
4
60
3
7,0
2
seconds)
5
75
3,8
6,2
6
90
4,5
15,5
7
105
5,3
14,7
60
microgouttes/minute
8
120
6
14,0
20
ml
Sur
20
mn
60
ml/heure
(1
microgoutte/
second)
9
135
6,8
13,2
10
150
7,5
12,5
11
165
8,3
21,7
12
180
9,0
21,0
13
195
9,8
20,2
14
210
10,5
19,5
15
225
11,3
18,7
16
240
12,0
18,0
17
255
12,8
17,2
90
microgouttes/minute
18
270
13,5
16,5
30
ml
Sur
20
mn
90
ml/heure
(1,5
19
285
14,3
15,7
microgoutte/second)
20
300
15,0
15,0
21
315
15,8
14,2
22
330
16,5
13,5
23
345
17,3
12,7
24
360
18,0
12,0
25
375
18,8
11,2
*200mg/ml
+
9
ml
=
200mg/10ml
=
20mg/ml
**La
perfusion
a
seringue
électrique
nécessite
d'être
rincer
avec
au
moins
5
ml
de
G5%
ou
RL
ou
NS
après
la
médication
pour
assurer
que
la
totalité
de
la
médication
était
donne.
***Rincer
le
tube
du
perfuseur
pédiatrique
avec
15
ml
de
G5
ou
NS
ou
RL
après
la
médication
pour
assurer
que
la
totalité
de
la
médication
était
donnée.
300
7.9
Utilisation
de
la
kétamine
Dose
de
charge
de
phénobarbital
:
15
mg/kg
(dose
maximal
1000
mg)
Flacon
phénobarbital:
200
mg/ml
Diluer
l’ampoule
avec
9
ml
NaCl
0.9%
pour
obtenir
une
dilution
de
20mg/ml*
Ne
pas
injecter
plus
rapidement
que
1
mg/kg/mn
(sur
20
minutes)
→
Pour
une
description
détaillée
de
l’administration
dans
un
perfuseur
pediatrique
se
référer
aux
chapitres
respectifs
à
la
fin
du
guide
Poids
Dose
de
Dose
de
Volume
Volume
Durée
de
Seringue
Perfuseur
(kg)
charge
charge
NaCl
0,9%
total
à
perfusion
électrique
pédiatrique
(mg)
(ml
du
à
ajouter
administrer
(ml/h)**
(microgouttes/mn)*
flacon
(ml)
(ml)
**
dilué)*
26
390
19,5
20,5
Microperfuseur
pédiatrique
27
405
20,3
19,7
microgouttes/min
28
420
21,0
19,0
29
435
21,8
18,2
30
450
22,5
17,5
31
465
23,3
16,7
32
480
24,0
16,0
33
495
24,8
15,2
40
ml
Sur
20
mn
Microperfuseur
pédiatrique
34
510
25,5
14,5
120
microgouttes/minute
35
525
26,3
13,7
(2
microgouttes/seconde)
36
540
27,0
13,0
37
555
27,8
12,2
38
570
28,5
11,5
39
585
29,3
10,7
40
600
30,0
10,0
*200mg/ml
+
9
ml
=
200mg/10ml
=
20mg/ml
**La
perfusion
a
seringue
électrique
nécessite
d'être
rincer
avec
au
moins
5
ml
de
G5%
ou
RL
ou
NS
après
la
médication
pour
assurer
que
la
totalité
de
la
médication
était
donne.
***Rincer
le
tube
du
perfuseur
pédiatrique
avec
15
ml
de
G5
ou
NS
ou
RL
après
la
médication
pour
assurer
que
la
totalité
de
la
médication
était
donnée.
301
7. Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
La
kétamine
est
un
produit
anesthésique
puissant
qui
induit
également
une
analgésie
et
une
amnésie.
La kétamine ne prévient pas de manière fiable les complications suivantes :
Il existe des risques majeurs liés à la sédation profonde/anesthésie avec la kétamine.
• La
personne
la
plus
appropriée
pour
administrer
la
kétamine
est
un
médecin
anesthésiste
qualifié.
• En
l’absence
d’un
anesthésiste,
la
kétamine
doit
être
administrée
uniquement
par
un
médecin,
un
infirmier
ou
un
technicien
paramédical
formé,
compétent
dans
les
gestes
de
base
de
maintien
des
voies
respiratoires
(en
dehors
de
l’intubation)
et
de
réanimation.
• Tous
les
personnels
de
santé
administrant
de
la
kétamine
sont
responsables
de
la
prise
en
charge
du
patient
sous
sédation
profonde/anesthésie,
jusqu’au
réveil
complet
du
patient.
L'administration
du
produit,
la
surveillance
du
patient
et
le
traitement
des
complications
induites
par
la
kétamine
sont
la
priorité
unique
de
la
personne
en
charge
de
la
sédation
→ La
procédure
médicale
doit
être
réalisée
par
une
seconde
personne.
Indications :
302
7.9
Utilisation
de
la
kétamine
Contre-‐indications
• Absence
de
personnel
compétent,
de
matériel,
d’équipement
de
surveillance
ou
d’espace
de
soins
dédié
• Âge
≤
3
mois
• Interventions
susceptibles
de
durer
plus
de
30
minutes
• Interventions
impliquant
les
structures
anatomiques
profondes,
la
cavité
orale
ou
le
pharynx
• Infection
respiratoire
supérieure
ou
pathologie
pulmonaire
• Pathologie
cardiovasculaire
connue
ou
suspectée
dont
hypertension
• Traumatisme
crânien
avec
perte
ou
altération
de
la
conscience,
convulsions,
vomissements
• Épilepsie
• Psychose
Préparation
• Un
médecin/infirmier(ère)
compétent(e)
pour
administrer
la
kétamine
et
surveiller
le
patient
:
-‐ Il/elle
doit
connaitre
la
pharmacologie
et
les
effets
indésirables
de
la
kétamine.
-‐ Il/elle
doit
être
en
mesure
de
pratiquer
les
gestes
de
base
du
maintien
des
voies
respiratoires
et
de
la
réanimation
cardiopulmonaire.
-‐ Il/elle
est
présent(e)
et
affecté(e)
à
la
surveillance
du
patient
tout
le
long
de
la
procédure
et
du
réveil.
ème
• 2
médecin/infirmier
compétent
pour
réaliser
la
procédure
médicale
• Évaluer
les
voies
aériennes,
le
statut
cardiorespiratoire
(l’auscultation
est
essentielle)
• Peser
l’enfant
• Expliquer
la
procédure
et
obtenir
le
consentement
du
parent/accompagnant
• Installer
le
moniteur
de
surveillance
et
prendre
les
constantes
de
base
(FC,
PA,
SpO2,
FR,
niveau
de
conscience)
• Oxygénothérapie
dans
le
but
de
maintenir
la
SpO2
≥
95%
• Insérer
une
voie
intraveineuse
si
l’accès
intravasculaire
est
facile
à
établir
(non
obligatoire)
• Ballon
auto-‐remplisseur
Ambu,
masques
faciaux,
et
canules
orales
de
type
Guedel
• Masque
à
oxygène
simple/lunettes
nasales,
source
d’oxygène
(cylindre/extracteur)
• Machine
d’aspiration,
connecteurs
et
sondes
d’aspiration
• Seringues,
aiguilles,
cathéters
IV
• Stéthoscope,
brassard
à
tension,
oxymètre
de
pouls
303
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
Produit
→ Kétamine solution injectable : 50 mg/ml (ampoule de 500 mg/10 ml)
Administration
Principes généraux
Kétamine IV
Volume
de
kétamine
IV
à
administrer
en
fonction
du
poids
de
l’enfant
Poids
(en
kg)
5
à
9
kg
10
à
14
kg
15
à
19
kg
20
à
24
kg
25
à
29
kg
30
à
39
kg
Volume
(ml)
0,5
1
1,5
2
2,5
3
Kétamine IM
304
7.9
Utilisation
de
la
kétamine
Volume
de
kétamine
IM
à
administrer
en
fonction
du
poids
de
l’enfant
Poids
de
l’enfant
5
à
9
kg
10
à
14
kg
15
à
19
kg
20
à
24
kg
25
à
29
kg
30
à
39
kg
(en
kg)
Taille
2
2
2
2
5
5
de
la
seringue
(ml)
Volume
0,5
1
1,5
2
2,5
3
kétamine
IM
(ml)
• Envisager
l’administration
d’atropine
avant
de
donner
de
la
kétamine
(afin
de
réduire
l’hyper-‐salivation)
→
0,01
mg/kg/dose
SC/IV/IM.
Dose
maximale
0,4
mg/dose
(dose
minimale
0,1
mg).
L’atropine
en
prophylaxie
n’est
pas
recommandée
(inefficace
pour
prévenir
l’hyper-‐salivation).
• Les
benzodiazépines
en
prophylaxie
ne
sont
pas
recommandées
chez
les
enfants.
Cependant,
si
nécessaire
(afin
de
réduire
les
mouvements
spontanés
excessifs
ou
des
réactions
de
réveil
déplaisantes),
une
faible
dose
de
benzodiazépines
peut
être
envisagée
à
tout
âge.
Surveillance
• Surveiller
les
signes
vitaux,
le
niveau
de
conscience,
l'ouverture
des
voies
aériennes
et
la
respiration,
jusqu’au
réveil
complet
• Les
mouvements
du
thorax
doivent
être
visualisés
en
permanence.
• Documenter
la
dose/l’heure
de
l’administration
de
la
kétamine
et
les
signes
vitaux
sur
la
feuille
de
surveillance
• Sédation
profonde/anesthésie
-‐ Similaire
à
un
état
de
transe
-‐ Yeux
ouverts,
nystagmus/regard
fixe
-‐ Mouvements
involontaires
305
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
• Analgésie
• Amnésie
• Les
réflexes
des
voies
aériennes
sont
généralement
conservés.
• La
respiration
spontanée
est
généralement
préservée.
• Changements
hémodynamiques
mineurs
:
-‐ Tachycardie
commune
• Réactions
au
réveil
:
-‐ Hallucinations,
cauchemars
-‐ Agitation
Effets indésirables
Des effets secondaires peuvent apparaître et doivent être pris en charge :
• Obstruction
des
voies
aériennes
→
Repositionner
la
tête,
soulever
la
mâchoire
vers
le
haut
et
l’avant
• Détresse
respiratoire/apnée
→
Ventilation
assistée
avec
masque
et
ballon
• Hyper-‐salivation→
Aspiration
orale
superficielle
douce
• Régurgitation/vomissements
→
Position
latérale,
aspiration
orale,
prévoir
O2
• Mouvements
involontaires
excessifs
→
Contention
légère,
bolus
benzodiazépine
• Agitation
au
réveil
→
Environnement
calme,
benzodiazépines,
prévenir
les
risques
de
chute/
de
blessures
• Surveillance
continue
des
signes
vitaux,
du
niveau
de
conscience
et
de
l’échelle
de
la
douleur
jusqu’au
réveil
complet
• La
récupération
complète
survient
classiquement
entre
60
et
140
minutes.
• Laisser
l’enfant
se
réveiller
lentement
et
naturellement,
éviter
les
stimulations,
surveiller
les
mouvements
soudains
à
cause
des
risques
de
chutes.
Sortie
Autorisée
si
l’enfant
est
bien
éveillé
et
alerte,
répond
aux
ordres
simples,
ne
vomit
et
si
les
signes
vitaux
sont
stables.
Reprise alimentaire : Eau à la demande après 1heure. Lait après 2 heures
306
7.10
Oxygénothérapie
7.10
Oxygénothérapie
L’oxygène
(O2)
est
essentiel
dans
le
traitement
de
l’hypoxie.
L’oxygène
peut
être
délivré
au
patient
depuis
une
bouteille
ou
un
concentrateur.
Les
bouteilles
sont
uniquement
recommandées
dans
de
rares
situations,
comme
lors
d’un
transport
en
ambulance.
• Présence
d’une
cyanose
:
Lèvres,
langue
et
extrémité
des
doigts
bleutées.
Si
l’enfant
est
anémique,
la
cyanose
peut
être
absente
même
s'il
est
hypoxique
(SpO2
basse).
La
cyanose
peut
être
difficile
à
observer
chez
les
patients
de
couleur
de
peau
foncée.
• Signes
de
détresse
respiratoire
(cf
chapitre
2.2
Évaluation
initiale
:
ABCDE)
• Saturation
artérielle
en
oxygène
(SpO2)
→
Elle
est
mesurée
à
l’aide
d’un
oxymètre
de
pouls.
Celui-‐ci
peut
être
utilisé
pour
une
surveillance
en
continue
ou
pour
une
mesure
ponctuelle.
Tout
enfant
qui
présente
une
cyanose,
une
détresse
respiratoire
ou
une
SpO2
<
95%
doit
recevoir
une
oxygénothérapie.
Un
enfant
souffrant
d’une
pneumonie
sévère
doit
également
recevoir
de
l’oxygène
même
si
sa
saturation
est
>
95%,
car
celle-‐ci
peut
chuter
rapidement
si
l’oxygénothérapie
n’est
pas
débutée
précocement.
Oxygénothérapie
• Débuter
avec
1
à
2
litres
par
minute
et
ajuster
pour
maintenir
la
SpO2
>
95%
• Ne
pas
excéder
un
débit
de
2
l/kg/mn
307
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
Il existe différents systèmes d’administration de l’oxygène selon le débit nécessaire :
Lunettes nasales
→
Attacher
les
lunettes
nasales
au
visage
de
l’enfant
avec
du
sparadrap
et/ou
sécuriser
derrière
les
oreilles
• À
utiliser
pour
administrer
de
l’oxygène
à
faible
débit
aux
patients
respirant
spontanément
• Pourcentage
d’oxygène
délivré
:
25
à
40%
• Débit
2
l/mn
ou
moins
chez
les
nourrissons
• Débit
4
l/mn
ou
moins
chez
les
enfants
308
7.10
Oxygénothérapie
• À
utiliser
chez
les
patients
respirant
spontanément
et
en
cas
de
détresse
respiratoire
si
les
lunettes
nasales
ne
suffisent
pas
et
qu’il
est
possible
d’assurer
un
débit
adéquat
• S’assurer
d’un
débit
d’O2
suffisant
→
≥
6
l
• Pourcentage
d’oxygène
délivré
:
35
à
60%
309
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
Les
ballons
auto-‐gonfleurs
sont
réservés
à
la
réanimation
et
à
l’anesthésie
uniquement.
Le
ballon
doit
être
utilisé
avec
un
réservoir
muni
d’un
filtre.
La
source
d’oxygène
se
connecte
à
l’arrière
du
ballon.
Les
masques
et
valves
doivent
être
nettoyés
et
décontaminés
ou
stérilisés
entre
chaque
patient.
Cf
le
manuel
de
procédures
MSF.
Humidificateur
Il
est
nécessaire
d’humidifier
l’oxygène
chez
les
enfants
recevant
une
oxygénothérapie
d’une
durée
>
24
heures
pour
prévenir
l’assèchement
des
muqueuses.
Les
concentrateurs
à
oxygène
MSF
possèdent
un
système
d’humidification
standard
qui
peut
s’avérer
insuffisant.
Dans
ce
cas,
il
faut
instiller
des
gouttes
de
solution
saline
ou
d’eau
injectable
dans
le
nez
de
l’enfant
pour
augmenter
l’humidification.
Les
humidificateurs
peuvent
être
une
source
de
contamination
bactérienne
s’ils
ne
sont
pas
utilisés
correctement.
Ils
doivent
être
changés
pour
chaque
nouveau
patient,
et
toutes
les
24h
pour
les
enfants
sous
oxygène
à
moyen
ou
long
terme.
Ils
doivent
non
seulement
être
lavés
mais
aussi
désinfectés
et
stérilisés
après
chaque
usage
(cf
les
protocoles
de
maintenance
biomédicale
car
quelques
vieux
modèles
d’humidificateur
ne
peuvent
pas
être
stérilisés
et
doivent
donc
être
proprement
désinfectés
dans
une
solution
appropriée).
L’eau
distillée
est
la
meilleure
eau
à
utiliser
dans
les
humidificateurs.
Cependant,
l’eau
distillée
n’est
pas
disponible
sur
tous
les
terrains
MSF
→
De
l’eau
filtrée
ou
l’eau
du
robinet
peut
aussi
être
utilisée
si
l’eau
du
robinet
est
conforme
aux
normes
MSF
concernant
la
chlorine
résiduelle.
La
chlorine
est
toxique
mais
la
quantité
résiduelle
selon
les
normes
MSF
pour
les
systèmes
de
distribution
d’eau
est
très
basse.
La
chlorine
résiduelle
sera
donc
transférée
à
l’oxygène
à
très
faible
taux.
L’eau
doit
être
changée
au
moins
une
fois
par
jour.
S'il
n’y
a
pas
d’humidificateur
disponible,
instiller
une
solution
saline
dans
chaque
narine
toutes
les
4h.
310
7.10
Oxygénothérapie
Sur les terrains MSF (environnements précaires) deux sources d’oxygène sont possibles :
• Les
cylindres/bouteilles
rechargeables
→
Ils
doivent
être
réservés
au
transport
en
ambulance.
Ils
sont
à
haut
risques,
non
seulement
pour
la
pression
mais
aussi
la
qualité
de
l’oxygène
délivré
qui
n’est
souvent
pas
garantie.
• Les
concentrateurs
à
oxygène
(ou
extracteurs)
• Un
concentrateur
à
oxygène
est
une
machine
qui
extrait
l’oxygène
de
l’air
ambiant.
Elle
peut
produire
entre
5
et
10
l/mn
de
gaz
avec
une
concentration
en
oxygène
d’environ
95%.
• L’extracteur
d’oxygène
fonctionne
avec
l’électricité.
Sa
puissance
en
watts
est
différente
selon
le
type
de
concentrateur
(vérifier
sur
le
manuel
technique
de
la
machine).
• Un
répartiteur
peut
être
connecté
au
concentrateur
afin
de
délivrer
de
l’oxygène
à
plusieurs
enfants
en
même
temps.
Illustration
7.11.8
Répartiteur
à
connecter
au
concentrateur
à
oxygène
311
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
• Connecter
le
répartiteur
au
concentrateur
en
utilisant
le
tuyau
vert
• Ouvrir
complètement
le
débitmètre
du
concentrateur
d’oxygène
• Fermer
tous
les
débitmètres
du
répartiteur
sauf
un
seul
qui
doit
être
ouvert
• Laisser
le
concentrateur
avec
son
débitmètre
totalement
ouvert
et
ajuster
le
débitmètre
du
répartiteur
laissé
ouvert
pour
avoir
au
moins
1
litre
(avec
un
concentrateur
5
l/mn)
ou
2
litres
(avec
un
concentrateur
10
l/mn)
Lorsqu’un
répartiteur
est
utilisé
le
débitmètre
du
concentrateur
d’oxygène
ne
peut
plus
être
utilisé
pour
l’ajustement
des
débits.
L’ajustement
se
fait
avec
les
connexions
individuelles
du
répartiteur.
Illustration 7.11.10 Connexions individuelles du répartiteur pour réguler les débits
Pour
le
bon
fonctionnement
de
l’oxygénothérapie,
il
est
important
d’installer
correctement
le
répartiteur
:
312
7.10
Oxygénothérapie
MSF
a
des
concentrateurs
5
l/mn
et
10
l/mn
dans
sa
liste
standard.
Le
modèle
10
l/mn
est
le
mieux
adapté
pour
l’utilisation
d’un
répartiteur.
Le
modèle
5
l/mn
peut
être
utilisé
mais
le
répartiteur
ne
délivrera
jamais
plus
de
5
litres.
• Le
répartiteur
ne
délivrera
jamais
plus
que
le
débit
maximum
pouvant
être
produit
par
le
concentrateur
d’oxygène.
S’il
y
a
des
alarmes
pour
bas
débit
d’oxygène
→
Diminuer
les
débits
de
l’un
ou
plusieurs
patients
ou
diminuer
le
nombre
de
patients
bénéficiant
du
même
répartiteur
• Le
débitmètre
du
concentrateur
d’oxygène
peut
dépasser
légèrement
la
ligne
rouge.
En
règle
générale,
ceci
doit
être
évité.
Cependant,
en
cas
d’utilisation
d’un
répartiteur
ce
dépassement
léger
de
la
ligne
rouge
est
nécessaire
pour
surmonter
la
résistance
additionnelle
due
au
répartiteur.
• Un
changement
de
débit
sur
n’importe
laquelle
des
connections
va
modifier
les
autres
connections.
Il
est
donc
important
de
vérifier
chacun
des
débits
(et
de
remodifier
aussi
le
débitmètre
en
cause
si
besoin)
à
chaque
fois
qu’un
ajustement
est
fait
ou
qu’un
patient
est
connecté
ou
déconnecté.
• Si
aucun
enfant
n’est
connecté
au
répartiteur
et
que
les
connections
sont
toutes
fermées,
le
débit
est
alors
à
zéro
→
Fermer
le
concentrateur
pour
éviter
un
signal
d’alarme
Il est donc important de vérifier tous les débitmètres lorsqu’on effectue des réglages sur l’un d’entre eux.
Il
est
possible
de
connecter
deux
concentrateurs
sur
un
seul
répartiteur
→
Cela
permet
d’obtenir
10
l/mn
au
lieu
de
5
l/mn.
L’entretien
est
simple
et
consiste
à
nettoyer
les
filtres.
Mais
si
l’entretien
minimal
n’est
pas
réalisé,
la
durée
de
vie
du
concentrateur
en
sera
significativement
affectée
(Cf
le
manuel
MSF
de
procédures
et
le
Protocole
biomédical
de
maintenance).
L’oxygène
en
lui-‐même
n’est
pas
inflammable
mais
une
haute
concentration
en
oxygène
va
plus
ou
moins
permettre
à
toutes
les
substances
de
prendre
feu
(même
du
métal).
Il
faut
donc
être
vigilant
face
aux
risques
d’explosions
ou
d’incendie.
Précautions à prendre :
• Protéger
la
source
d’oxygène
de
la
chaleur,
des
flammes
ou
des
étincelles
• Ne
pas
fumer
à
proximité
• Ne
pas
utiliser
de
graisse
ou
de
produit
huileux
sur
les
connections
• Ne
pas
utiliser
de
produits
solvants
(alcool,
pétrole)
sur
le
matériel
313
7.
Administration
des
médicaments,
fluides
et
électrolytes
Surveillance
Garantir
une
surveillance
rapprochée
de
l’enfant
→
Si
l’enfant
a
besoin
d’oxygène,
cela
implique
que
son
état
est
sérieux
:
• Signes
vitaux
4x
/jour
ou
plus
selon
les
prescriptions
médicales
• Inclure
l’observation
de
la
détresse
respiratoire
(modérée
ou
sévère)
• Rapporter
immédiatement
toute
anomalie
au
médecin
• S’assurer
que
les
masques,
tubulures
ou
lunettes
sont
nettoyés
(ce
sont
des
matériels
à
usage
unique)
et
ne
sont
pas
partagés
entre
les
enfants
• S’assurer
qu’un
filtre
antibactérien
antituberculeux
est
utilisé
chez
les
enfants
atteints
de
tuberculose.
Il
s’agit
d’un
filtre
spécifique
antibactérien
externe
utilisé
chez
les
patients
tuberculeux
pour
éviter
une
rétro
contamination
du
concentrateur
(filtre
patient
à
usage
unique).
S’assurer
que
le
montage
du
système
est
correct
→
Il
doit
être
placé
entre
la
sortie
d’O2
et
l’humidificateur
(cf
catalogue
ITC,
kit
concentrateur
pour
tuberculose).
• S’assurer
que
le
concentrateur
est
entretenu
selon
la
fréquence
recommandée
(voir
www.msflogistique.org
et
discuter
avec
le
logisticien).
• S’assurer
que
les
tubulures
ne
causent
pas
de
points
de
pression
cutanée
• Retirer
les
tubulures
et
l’adhésif
par
équipe
soignante
pour
nettoyer
et
sécher
la
peau
de
l’enfant
• Remplacer
tubulures
et
masque
tous
les
3
à
5
jours
par
du
nouveau
matériel
stérile
si
l’enfant
reçoit
une
oxygénothérapie
pour
une
période
prolongée
• Si
son
état
général
le
permet,
encourager
l’enfant
à
boire
ou
téter
régulièrement
pour
éviter
un
asséchement
excessif
de
la
bouche
314
8.
Procédures
mineures
315
8.
Procédures
mineures
8.1
Transfusion
→
Consulter
le
guide
MSF
Transfusion
La transfusion chez les nourrissons et les enfants traitent les symptômes de l’anémie décompensée.
Avant d’envisager la transfusion, recueillir les informations sur l’histoire de la maladie :
• Étiologie
de
l’anémie
→
Si
possible
traiter
la
cause
(cf
chapitre
Anémie
dans
chapitre
3.7
Maladies
du
sang)
• Précédentes
transfusions
(dates,
motif)
• Consulter
l'ancien
dossier
médical
si
disponible
• Évaluer
attentivement
la
nécessité
d’une
transfusion
en
raison
des
risques
significatifs
d’infection
potentielle,
d’allergie
et
de
réactions
immunitaires
qu’entraine
cette
procédure
• Transfuser
si
Hb
<
4
g/dl
ou
si
Hb
=
4
à
6
g/dl
avec
des
signes
de
décompensation
tels
qu’une
détresse
respiratoire,
un
état
de
choc
ou
une
altération
du
niveau
de
conscience
• Pour
les
enfants
avec
une
drépanocytose
consulter
le
chapitre
3.7Maladies
du
sang
pour
les
indications
spécifiques
• Dans
certains
cas
cliniques
d’hémolyse
aiguë
continue,
nécessité
de
transfuser
sans
attendre
Contrôler le taux d’hémoglobine 48 h après la transfusion (si contexte et ressources le permettent) :
• Si
Hb
<
4
g/dl
ou
Hb
<
6
g/dl
associée
à
une
détresse
respiratoire
→
Répéter
la
transfusion
(si
possible
avec
le
même
donneur)
• Si
Hb
>
6
g/dl
→
Traiter
l’anémie
selon
le
tableau
8.1.2
ci-‐après
(cf
chapitre
3.7
Maladies
du
sang/Anémie).
Sang total
Les causes d’anémie où le sang total est indiqué sont :
316
8.1
Transfusion
À
noter
:
Seul
le
«
sang
frais
total
»
-‐c’est
à
dire
le
sang
total
collecté
moins
de
4
heures
auparavant
et
jamais
réfrigéré-‐
peut
apporter
les
facteurs
de
coagulation
fonctionnels
et
des
plaquettes.
CGR
À utiliser dans toutes les autres causes d’anémie (aiguë ou chronique) :
• Paludisme
• Drépanocytose
• Thalassémie
• Si
risque
d’hypervolémie
(insuffisance
cardiaque)
Les
culots
globulaires
(CGR)
peuvent
être
préparés
par
centrifugation
dans
les
établissements
du
sang
régionaux
ou
nationaux
équipés.
Ils
peuvent
également
être
obtenus
par
sédimentation
sur
le
terrain
(cf
illustration
8.1.1
ci-‐après
et
consulter
le
guide
MSF
Transfusion).
Quand
des
culots
globulaires
(CGR)
par
centrifugation
ne
sont
pas
disponibles,
des
unités
d’hématies
sédimentées
sont
préparées
à
partir
d’unités
de
sang
total
qui
ont
été
conservées
à
la
verticale
pendant
au
moins
2
nuits.
Le
perfuseur
doit
être
fixé
à
l’extrémité
inférieure,
afin
de
ne
transfuser
que
les
globules
rouges
concentrés.
Instructions générales
• Si
possible,
obtenir
du
sang
d’un
donneur
connu
quand
il
n’y
a
pas
de
banque
du
sang
disponible.
• Il
n’est
pas
nécessaire
que
l’enfant
soit
à
jeun
pendant
la
transfusion.
• La
fièvre
n’est
pas
une
contre-‐indication
pour
transfusion.
317
8.
Procédures
mineures
Les instructions pour la transfusion en cas de choc hémorragique sont :
• Enfant
non
MAS
et
enfant
MAS→
20
ml/kg
(ou
plus)
–
Transfuser,
aussi
rapidement
que
possible,
pendant
15
minutes
puis
réévaluer
• Le
sang
peut
être
transfusé
plus
rapidement
si
un
brassard
de
pression
artérielle
est
positionné
et
gonflé
autour
de
la
poche
de
sang.
• Surveiller
toute
diminution
de
la
fréquence
(FC)
et
de
la
fréquence
respiratoire
(FR),
le
retour
du
pouls
fémoral
et
l’amélioration
du
temps
de
recoloration
capillaire
• Après
15
minutes
:
-‐ Si
l’enfant
est
toujours
en
état
de
choc
ou
en
détresse
aiguë
→
Continuer
la
transfusion
rapide
-‐ Si
l’enfant
n’est
plus
en
état
de
choc
ou
en
détresse
→
Ralentir
le
débit
de
la
transfusion
318
8.1
Transfusion
En cas d’anémie avec choc hypovolémique, le protocole de transfusion de sang total est :
Enfant non MAS ou MAS → Transfusion avec sang total ou CGR selon les modalités suivantes :
Tableau
8.1.2
Transfusion
pour
un
enfant
sans
état
de
choc
Enfants
non
MAS
:
Enfants
MAS
:
→
20
ml/kg
à
5
ml/kg/heure
→
15
ml/kg
à
5
ml/kg/heure
*
Poids
Volume
Débit
Volume*
Débit
Durée
Durée
(kg)
(ml)
(gouttes/mn)
(ml)
(gouttes/mn)
3
60
4
4
heures
45
4
3
heures
4
80
5
4
heures
60
5
3
heures
5
100
6
4
heures
75
6
3
heures
6
120
8
4
heures
90
7
3
heures
7
140
9
4
heures
105
9
3
heures
8
160
10
4
heures
120
10
3
heures
9
180
11
4
heures
135
11
3
heures
10
200
13
4
heures
150
12
3
heures
11
220
14
4
heures
165
14
3
heures
12
240
15
4
heures
180
15
3
heures
*
1
ml
de
sang
=
15
gouttes
319
8.
Procédures
mineures
• C’est
la
réaction
la
plus
commune
(particulièrement
si
antécédent
de
transfusion)
entre
1
et
6
heures
après
le
début
de
la
transfusion.
• Symptômes
:
-‐ Fièvre,
frissons
-‐ Dyspnée
mineure
• Arrêter
la
transfusion
et
déterminer
l’apparition
ou
non
d’une
réaction
hémolytique
aiguë
• Traiter
la
fièvre
avec
du
paracétamol
• Après
30
minutes,
si
l’enfant
est
stable
et
ne
présente
aucun
autre
symptôme
→
Reprendre
la
transfusion.
Cette
décision
doit
être
prise
par
un
clinicien.
Mineure
Traitement : Diphénhydramine IV IM 1 à 2 mg/kg (excepté si enfant MAS et/ou < 2 ans)
320
8.1
Transfusion
Sévère
Arrêter
immédiatement
la
transfusion
si
signes
de
choc
anaphylactique,
détresse
respiratoire
ou
wheezing
→
Suivre
le
protocole
ABCDE
et
le
protocole
du
choc
anaphylactique
(cf
chapitre
3.2/Anaphylaxie
et
choc
anaphylactique).
Ne
pas
reprendre
cette
transfusion
Réaction
transfusionnelle
→
Potentielle
contamination
bactérienne
du
sang
→ Symptômes dans les 4 heures suivant le début de la transfusion :
• Fièvre
(≥
39°C)
ou
variation
de
≥2°C
de
la
température
pré-‐transfusionnelle
ou
hypothermie
(<
36°C)
• Frissons
et
tremblements,
rigidité,
nausée,
vomissements,
tachycardie,
choc
septique
Arrêter
immédiatement
la
transfusion
→
Suivre
le
protocole
ABCDE.
Traiter
la
fièvre
et
administrer
Ceftriaxone
100mg/kg/
dose
IV/IM
Le
danger
est
l’insuffisance
rénale
aiguë
causée
par
la
libération
d’hémoglobine
libre
dans
le
plasma,
et
la
coagulation
intravasculaire
disséminée
(CIVD).
• Hydratation
IV
avec
RL
20
ml/kg
en
30
minutes.
Répéter
si
nécessaire
• Ne
pas
jeter
la
poche
transfusée
• Répéter
le
groupage
ABO
Rh
D
de
l’unité
de
sang
• Répéter
le
groupage
ABO
Rh
D
du
sang
de
l’enfant
• Répéter
le
test
de
compatibilité
• Mesurer
l’hémoglobine
immédiatement,
puis
après
1
heure
• Rechercher
une
hémoglobinémie
plasmatique
(plasma
rosé
indiquant
la
présence
d’hémoglobine
libre
dans
le
plasma
du
patient)
• Rechercher
une
hémoglobinurie
avec
une
bandelette
urinaire
(évocatrice
d’une
réaction
hémolytique
aiguë)
• Surveiller
les
signes
de
choc
321
8.
Procédures
mineures
Quelle que soit la nature de la réaction transfusionnelle, il faut :
• Compléter
un
formulaire
de
réaction
transfusionnelle
(cf
exemple
en
fin
de
chapitre)
• Signaler
toute
réaction
transfusionnelle
au
Comité
de
transfusion
sanguine
• Réaliser
un
double
contrôle
de
la
transfusion
avec
un
collègue
avant
son
administration
• Confirmer
la
qualité
du
sang
à
transfuser
:
-‐ Si
le
produit
n’est
pas
délivré
avec
une
chaine
du
froid
→
Vérifier
que
le
produit
a
été
préparé,
ou
retiré
de
la
chaine
du
froid,
moins
de
30
minutes
auparavant.
-‐ Contrôler
la
température
et
la
qualité
de
la
chaine
de
froid
→
La
température
doit
se
situer
entre
2°C
et
8°C.
-‐ Vérifier
que
l’emballage
et
les
tubes
ne
sont
pas
endommagés,
contrôler
l’absence
de
fuites
-‐ Vérifier
qu'il
n’y
a
pas
de
caillots
ou
de
débris
visibles
-‐ Vérifier
que
la
date
d’expiration
n’est
pas
dépassée
• Confirmer
que
les
informations
sur
l’unité
de
sang,
la
feuille
de
suivi
du
produit
sanguin
et
le
dossier
de
l’enfant
concordent
:
-‐ Vérifier
l’identité
de
l’enfant
-‐ Vérifier
que
les
groupes
sanguins
ABO
Rh
D
sont
corrects
et
compatibles
• Vérifier
la
compatibilité
ABO
au
lit
du
patient
(cf
guide
MSF
Transfusion
pour
instructions
et
équipement
nécessaire
à
cette
procédure)
:
-‐ Attacher
la
carte
de
vérification
ABO
au
dossier
du
patient
Surveillance
Pendant
les
premières
15
minutes,
rester
auprès
de
l’enfant
afin
de
détecter
les
potentiels
signes
d’alerte
:
• Mesure
précise
des
constantes
vitales
selon
le
protocole
suivant
(à
documenter
sur
une
feuille
de
surveillance
spécifique)
:
-‐ Immédiatement
avant
l’administration
-‐ 5
minutes
après
le
démarrage
de
la
transfusion
-‐ Après,
toutes
les
15
minutes
pendant
la
première
heure
après
le
début
de
la
transfusion
-‐ Puis
toutes
les
30
minutes
jusqu’à
la
fin
de
la
transfusion
-‐ À
la
fin
de
la
transfusion
• En
cas
d’anomalie
:
-‐ Arrêter
la
perfusion
immédiatement
-‐ Appeler
le
médecin
immédiatement
322
8.1
Transfusion
Nom de l’enfant : Âge : Sexe : N° de dossier du patient : Date :
Groupe
sanguin
du
patient
:
A__
B__
AB__
O__
Rh
D
Positif____
Négatif_____
Groupe
de
l’unité
de
sang
:
A__
B__
AB__
O__
Rh
D
Positif____
Négatif_____
N°
de
l’unité
de
sang
:
323
8.
Procédures
mineures
Date
:
Service
:
Enfant
Nom
:
Lit
n°
:
Âge
:
Sexe
:
Groupe
sanguin
:
Poids
:
Surveillance
:
Heure
T°
Pouls
TA
FR
Diurèse
Etat
général
Avant
transfusion
5
mn
15
mn
30
mn
45
mn
1
heure
1
heure
30
2
heures
2
heures
30
3
heures
3
heures
30
4
heures
4
à
6
heures
après
fin
de
transfusion
Heure
de
fin
de
la
transfusion
:
Volume
transfusé
:
ml
Problèmes
rencontrés
:
Heure
Symptômes
Traitement
Évolution
Signature
de
l’infirmière
ayant
administré
la
transfusion
:
324
8.2
Pose
voie
intraveineuse/voie
veineuse
périphérique
Sites
d’insertion
Les
sites
possibles
d’insertion
sont
les
bras,
les
mains
et
les
jambes.
Le
scalp
et
la
veine
jugulaire
externe
(considérée
comme
voie
périphérique
si
insertion
d’un
cathéter
court)
peuvent
également
être
utilisés.
Illustration
8.2.1
Localisation
des
veines
Veine
fémorales
Veines
cheville
325
8.
Procédures
mineures
Scalp
Avant
de
poser
une
voie
veineuse
sur
le
cuir
chevelu,
informer
et
expliquer
au
préalable
ce
choix
aux
parents
de
l’enfant
en
précisant
que
ce
geste
est
sûr
et
ne
blessera
pas
l’enfant.
Illustration 8.2.2 Pose d’une voie intraveineuse sur les veines du scalp
• Poser
une
voie
veineuse
sur
le
cuir
chevelu
est
un
acte
réservé
au
seul
personnel
de
santé
expérimenté
• Raser
uniquement
avec
rasoir
jetable
et
pas
avec
un
scalpel
• Attention
de
ne
pas
insérer
le
cathéter
dans
une
artère,
si
vous
avez
inséré
le
cathéter
dans
une
artère
par
erreur,
le
site
autour
du
point
de
ponction
devient
blanc
lors
de
l’injection
et
vous
pourrez
visualiser
la
pulsation
artérielle
dans
le
corps
du
cathéter.
→
Il
est
interdit
et
dangereux
d’injecter
par
voie
artérielle
en
raison
des
nécroses
provoquées
par
l’injection
et
l’obstruction
artérielle.
Les
veines
céphaliques,
médianes
cubitales
et
basiliques
peuvent
être
utilisées
pour
injecter
rapidement
des
liquides
et
médicaments.
Veine
céphalique
326
8.2
Pose
voie
intraveineuse/voie
veineuse
périphérique
• Les
sites
les
plus
fréquemment
utilisées
sont
le
dos
de
la
main
et
la
veine
médiane
antécubitale.
• Si
la
veine
céphalique
est
choisie,
le
bras
peut
être
maintenu
tendu
avec
une
attelle
car
l’enfant
peut
avoir
naturellement
tendance
à
plier
son
coude,
avec
un
risque
d’extravasation
par
changement
de
position
du
cathéter.
L’attelle
peut
être
fabriquée
à
partir
d’un
matériel
rigide
recouvert
de
compresses.
Attention
à
la
manière
de
fixer
l’attelle
→
Ne
pas
fixer
le
sparadrap
en
circulaire
autour
du
bras
car
il
y
a
un
risque
d’effet
garrot
avec
blocage
de
la
circulation
sanguine.
Au
niveau
des
membres
inférieurs,
le
premier
choix
est
la
veine
saphène,
visible
à
proximité
de
la
cheville.
Il
s’agit
de
la
veine
la
plus
visible
anatomiquement.
Arcade
veineuse
dorsale
Les
voies
fémorales,
jugulaires
internes
et
autres
cathéters
centraux
ne
sont
pas
autorisés
pour
la
pose
de
voies
intraveineuses
dans
les
contextes/projets
MSF.
327
8.
Procédures
mineures
Complications
possibles
• La
plus
fréquente
des
complications
est
l’extravasation
(ou
diffusion)
de
solutés
IV,
ayant
pour
conséquence
un
œdème
local
qui
peut
être
d’importance
variable.
→
L’extravasation
de
médicaments
caustiques
tels
que
le
calcium,
l'épinéphrine
ou
certains
antibiotiques
peuvent
entrainer
des
nécroses
plus
ou
moins
étendues
autour
de
l’extravasation.
• Les
autres
complications
possibles
sont
:
-‐ L’occlusion
du
cathéter
-‐ La
thrombophlébite
locale/régionale
-‐ La
cellulite
• La
mise
en
place
accidentelle
d’un
cathéter
dans
une
artère
doit
être
absolument
évitée.
→
Cela
compromet
la
circulation
sanguine
de
l’enfant
et
provoque
des
pertes
tissulaires
qui
peuvent
entrainer
une
amputation
pour
les
cas
les
plus
sévères.
Surveillance
Toujours
noter
la
date
d’insertion
du
cathéter
sur
le
pansement
ainsi
que
dans
le
dossier
de
l’enfant
Tout
cathéter
intraveineux
doit
être
surveillé
avant
et
après
chaque
injection
de
médicament
(y
compris
le
Nacl
0,9%
utiliser
pour
rincer
la
voie)
et
au
minimum
toutes
les
2
à
4
heures
lors
d’une
perfusion
au
long
court
(deux
à
quatre
fois
par
équipe
infirmière).
328
8.2
Pose
voie
intraveineuse/voie
veineuse
périphérique
Le
site
de
ponction
doit
être
surveillé
pour
le
dépistage
précoce
de
toute
rougeur,
douleur
ou
œdème
qui
pourrait
indiquer
une
infiltration
ou
une
infection.
Dans
ce
cas
retirer
immédiatement
le
cathéter
et
désinfecter
le
point
de
ponction.
• Vérifier
la
propreté
et
la
bonne
fixation
du
cathéter
au
moins
une
fois
par
équipe
• Toujours
confirmer
la
bonne
perméabilité
du
cathéter
avant
de
l’utiliser
→
Rincer
avec
un
peu
de
Nacl
0,9%
(2
à
3
ml)
et
vérifier
qu’il
n’y
ait
pas
de
diffusion,
blanchiment
ou
douleur
au
niveau
du
cathéter
• En
cas
de
doute,
retirer
le
cathéter
329
8.
Procédures
mineures
Illustration 8.3.1 Os du tibia avec sa cavité médullaire utilisable pour la pose d’une voie IO
evité
médullaire
épiphyse
os
compact
(paroi
épaisse)
diaphyse
Tibia
Indications
La
mise
en
place
d’une
voie
intra-‐osseuse
(IO)
se
fait
dans
les
situations
d’urgence
vitale
quand
la
mise
en
place
d’un
accès
IV
est
impossible
dans
les
2
minutes
(ou
après
3
tentatives
d’IV
sans
succès)
:
• Choc
• Arrêt
cardiorespiratoire
• Brûlures
étendues
• Déshydratation
sévère,
etc.
Tous les traitements et solutés donnés en IV, peuvent être administrés par voie intra-‐osseuse.
Contre-‐indications
Ne
pas
poser
de
voie
IO
dans
les
cas
suivants
:
• Fracture
d’un
os
à
proximité
du
site
d’insertion,
par
ex
l’humérus
dans
le
contexte
d’une
fracture
du
pelvis
• Insertion
d’une
aiguille
IO
dans
le
même
membre
au
cours
des
dernières
24
heures
• Chirurgie
récente
à
proximité
du
site
d’insertion
• Infection
recouvrant
le
site
d’insertion
• En
cas
de
brûlures,
utiliser
un
membre
non
brulé
si
possible
330
8.3
Voie
intra-‐osseuse
Douleur
La
majorité
des
enfants
pour
lesquels
la
mise
en
place
d’une
voie
intra-‐osseuse
est
nécessaire
sont
inconscients
→
Donc
la
douleur
n’est
pas
un
problème.
Matériel
• Povidone
iodée
• Un
pistolet
et
aiguilles
pour
une
insertion
motorisée
→
À
préférer
Illustration 8.3.1 Pistolet avec aiguille pour l’insertion motorisée d’une voie IO
Il existe trois tailles de kits d’aiguilles, de couleurs différentes selon la longueur des aiguilles :
-‐ Kit
rose
(aiguille
de
15
mm)
→
Pour
enfant
de
3
à
39
kg
(code
EZ-‐IO
PD)
-‐ Kit
bleue
(aiguille
de
25
mm)
→
Pour
enfant
>
40
kg
(code
EZ-‐IO
AD)
-‐ Kit
jaune
→
L’aiguille
jaune
n’est
pas
adaptée
pour
les
cas
pédiatrique
Illustration 8.3.2 Kits d’aiguilles pour mise en place motorisée d’une voie IO
331
8.
Procédures
mineures
• Si
non
disponible,
utiliser
une
aiguille
intra-‐osseuse
avec
trocart
(18
G
chez
l’enfant)
(cf
ci-‐
après
pour
modalités
d’insertion
manuelle).
Sites d’insertion
C’est le site à privilégier car il est plat, large et recouvert d’une peau fine.
muscle
fémur
rotule
tibia
fibule
ligament
patellaire
tubérosité
tibiale
Chez
les
enfants
il
se
situe
1
à
2
cm
en
dessous
la
tubérosité
du
tibia
et
2
cm
vers
la
face
interne
de
de
celle-‐ci.
332
8.3
Voie
intra-‐osseuse
Illustration 8.3.6 Insertion d’une voie IO dans le tibia proximal
Illustration 8.3.7 Insertion d’une voie IO dans le tibia distal
333
8.
Procédures
mineures
Pour ce site la voie IO doit être mise en place sur la face latérale du fémur distal
Procédure
Insertion motorisée
Pour mettre en place une voie IO en utilisant un pistolet motorisé :
• Identifier
le
site
d’insertion.
Maintenir
ou
immobiliser
le
membre
du
patient
• Mettre
des
gants
non
stériles,
nettoyer
et
désinfecter
la
peau
en
appliquant
de
la
povidone
iodée
10%.
→
Désinfecter
la
zone
avec
la
technique
de
l’escargot,
c'est-‐à-‐dire
du
centre
vers
la
périphérie
Illustration 8.3.8 Désinfection de la zone d’insertion de la voie IO
• Réaliser
une
anesthésie
locale
de
la
peau
avec
lidocaïne
1%
si
le
patient
est
conscient
• Installer
l’aiguille
appropriée
sur
le
pistolet
• Percer
doucement
dans
l’os
avec
un
angle
de
90°
• Ne
pas
forcer
• Retirer
le
pistolet
puis
retirer
le
mandrin
• Si
besoin,
possibilité
de
prélèvement
sanguin
• Installer
la
ligne
IV
purgée,
connectée
à
une
seringue
• Éviter
deux
IO
dans
le
même
os
À
noter
:
Le
plus
souvent
dans
les
contextes
MSF,
les
enfants
nécessitant
une
IO
ont
une
conscience
altérée,
V,
P
ou
U.
Dans
quelques
rares
cas,
un
enfant
bien
éveillé
peut
nécessiter
une
IO
en
urgence
→
Les
injections
vont
être
douloureuses.
Seulement
dans
ces
cas-‐là,
une
IV
de
lidocaïne
1%
ou
2%,
sans
agents
de
conservation
ni
adrénaline,
a
prouvé
son
efficacité
pour
alléger
ou
soulager
la
douleur
liée
aux
injections.
Elle
doit
être
faite
en
IO
avant
les
injections.
La
durée
de
l'effet
anesthésique
varie
selon
les
patients.
Des
doses
répétées
peuvent
être
nécessaires
pour
maintenir
l'effet
anesthésique.
Insertion manuelle
Pour mettre en place une voie IO sans pistolet motorisé :
• Insérer l’aiguille à un angle de 90° par rapport à la peau
334
8.3
Voie
intra-‐osseuse
• Faire
avancer
l’aiguille
en
utilisant
un
mouvement
de
visage/forage
(d’avant
en
arrière
en
tournant
et
en
appliquant
une
pression)
à
travers
les
tissus
sous-‐cutanés
jusqu’à
ce
que
l’aiguille
atteigne
l’os.
Réduire
la
pression
et
continuer
à
avancer
l’aiguille
jusqu’à
ressentir
le
franchissement
de
la
corticale.
Arrêter
immédiatement
lorsque
la
corticale
est
franchie
Illustration 8.3.9 Insertion manuelle d’une aiguille pour la mise en place d’une voie IO
Illustration 8.3.10 Flush (rinçage) à la seringue avec l’aiguille en place
• Connecter
la
poche
de
perfusion
IV
et
la
tubulure
purgée
• Fixer
l’IO
à
la
peau
pour
éviter
un
déplacement
accidentel
• Surveiller
les
risques
d’extravasation
dans
les
tissus
sous-‐cutanés
ou
le
muscle,
de
syndrome
compartimental
et
de
déplacement
de
l’aiguille
335
8.
Procédures
mineures
• Vérifier
la
position
de
l’aiguille
et
l’état
du
membre
toutes
les
15
minutes
pendant
la
première
heure,
puis
toutes
les
2
à
4
heures
• Mettre
en
place
un
accès
vasculaire
plus
permanent
lorsque
le
patient
est
stable
L’aiguille peut être maintenue et utilisée pendant un maximum de 24 heures.
Pour
retirer
l’aiguille
→
Tourner
la
seringue
dans
le
sens
des
aiguilles
d’une
montre
de
manière
continue
en
maintenant
un
angle
de
90
degrés.
Complications
potentielles
• Échec
nécessitant
le
retrait
• Extravasation
entrainant
un
syndrome
compartimental
• Nécrose
cutanée
(rare)
• Infection
(rare)
Surveillance
La
mise
en
place
d’une
voie
IO
exige
la
surveillance
des
éléments
suivants
:
→ Retirer l’IO dès qu’une voie d’abord IV peut être mise en place avec succès (max 24 heures)
336
8.4
Prélèvement
capillaire
1:
Rassembler
le
matériel
2:
Positionner
la
main
paume
vers
3:
Appliquer
une
pression
nécessaire
le
haut.
Choisir
le
doigt
le
moins
intermittente
sur
le
doigt
pour
calleux
stimuler
la
circulation
sanguine
4:
Nettoyer
l'extrémité
du
doigt
5:
Tenir
le
doigt
et
placer
6:
Presser
fermement
la
lancette
avec
de
l’alcool.
Commencer
par
le
fermement
une
lancette
stérile
pour
perforer
la
peau
milieu
en
allant
vers
l’extérieur
neuve
sur
le
bout
du
doigt
pour
éviter
de
contaminer
le
site.
Laisser
sécher
à
l’air
libre
7:
Essuyer
la
première
goutte
de
8:
Prélever
l’échantillon.
Le
sang
9:
Appliquer
une
compresse
ou
un
sang
avec
une
compresse
stérile
affluera
mieux
si
le
doigt
est
coton
sur
le
site
de
ponction
ou
du
coton maintenu
en
dessous
du
niveau
jusqu’à
l’arrêt
du
saignement
du
coude
10:
Éliminer
tous
les
déchets
contaminés
de
manière
appropriée
337
8.
Procédures
mineures
338
8.5
Mise
en
place
d’un
drain
thoracique
• Utiliser
un
scalpel
pour
réaliser
une
incision
de
1
à
2
cm
à
travers
la
peau
et
le
tissu
sous-‐
cutané
le
long
de
l’espace
intercostal,
juste
au-‐dessus
de
la
côte
inférieure
(pour
éviter
d’endommager
les
vaisseaux
qui
cheminent
sous
le
bord
inférieur
de
chaque
côte)
(cf
illustration
8.5.2
ci-‐dessous)
• Insérer
une
pince
de
Kelly
et
disséquer
les
plans
jusqu’à
2
espaces
intercostaux
dans
l’espace
sous-‐cutané
(cf
illustration
8.5.3
ci-‐dessous)
Illustration 8.5.3 Insertion de la pince de Kelly pour créer le passage du drain thoracique
• Pousser
à
travers
le
muscle
intercostal
supérieur
jusqu'à
la
côte
avec
la
pince
de
Kelly
et
entrer
dans
l’espace
pleural
→
De
l’air
ou
du
liquide
peuvent
jaillir.
• Écarter
la
pince
pour
élargir
la
zone
et
permettre
le
passage
du
drain
thoracique
• Retirer
la
pince
• Insérer
un
doigt
ganté
dans
l’orifice
pour
s’assurer
de
la
localisation
correcte
dans
l'espace
pleural
et
lever
les
adhésions
éventuelles
• Insérer
le
drain
thoracique
dans
l’espace
pleural,
au
moyen
de
la
pince
de
Kelly
dont
l’extrémité
est
passée
dans
l'orifice
distal
du
drain
339
8.
Procédures
mineures
Illustration 8.5.4 Utilisation de la pince de Kelly pour le positionnement du drain
• Si
l’objectif
est
le
drainage
d'un
épanchement
gazeux,
pousser
le
drain
vers
le
haut
et
la
surface
de
la
peau
(tourner
la
pince
de
manière
à
diriger
la
courbe
vers
le
haut
ce
qui
facilitera
le
guidage).
• Si
l’objectif
est
de
drainer
un
épanchement
liquidien,
guider
le
drain
vers
l’arrière
et
le
bas
(en
tournant
la
courbe
de
la
pince
vers
le
bas
pour
faciliter
le
guidage).
• Avancer
le
drain
jusqu’à
l’espace
pleural
• Suturer
le
drain
à
la
paroi
thoracique
(idéalement
avec
des
fils
de
sutures)
→
Anesthésier
la
peau
au
préalable
A B C
→
Pour
suturer
le
drain
à
la
peau
(schémas
A
et
B/illustration
8.5.5
ci-‐dessus)
:
-‐ Utiliser
du
matériel
de
suture
non
résorbable
-‐ Suturer
le
drain
à
l’une
des
berges
de
l'ouverture
et
faire
un
nœud
pour
s’assurer
que
la
fermeture
est
étanche.
Croiser
le
fil
de
suture
le
long
du
tube
en
«
spartiates
»
et
terminer
par
un
nœud
-‐ Réaliser
une
suture
de
rappel
(schéma
C/illustration
8.5.5
ci-‐dessus)
:
→
Fixer
une
autre
suture
à
la
peau,
sur
la
berge
opposée
de
l’orifice
du
drain,
et
la
laisser
longue
et
nouée.
La
suture
de
rappel
est
utilisée
pour
refermer
l’orifice
au
moment
du
retrait
du
drain.
340
8.5
Mise
en
place
d’un
drain
thoracique
• Une
valve
anti-‐reflux
à
usage
unique
stérile
est
utilisée
pour
empêcher
la
fuite
d’air
à
l'extrémité
du
drain
(cf
illustration
8.5.6
ci-‐dessous).
• Connecter
le
drain
au
sac
de
drainage
(bocal
ou
une
poche
souple,
stérile
et
étanche
à
l’air)
Illustration 8.5.7 Connexion du drain thoracique au sac de drainage
• Appliquer
un
pansement
autour
de
la
plaie
• Réaliser
une
radiographie
du
thorax
après
l’insertion
du
drain
thoracique
Complications
Les
complications
suivantes
peuvent
survenir
après
la
pose
d’un
drain
thoracique
:
• Couper
le
nœud
de
la
suture
de
rappel
ainsi
que
la
suture
fixée
au
drain
• Faire
une
boucle
avec
la
suture
de
rappel
• Demander
au
patient
de
retenir
sa
respiration
pendant
qu’un
assistant
retire
le
drain
• Nouer
le
nœud
→
La
suture
de
rappel
ferme
l’orifice
du
drain.
341
8.
Procédures
mineures
8.6
Décompression
d’un
pneumothorax
sous
tension
à
l’aiguille
(exsufflation)
Un
pneumothorax
sous
tension
peut
survenir
lors
d’un
traumatisme
thoracique
(pénétrant
ou
non),
notamment
lors
des
blessures
par
explosion,
suite
à
un
accouchement
difficile
ou
bien
lors
des
manœuvres
de
réanimation.
La décompression d’un pneumothorax doit être faite que par un médecin.
• Insérer
un
cathéter
intraveineux
de
gros
calibre
avec
l’aiguille
dans
le
2ème
espace
intercostal
au
niveau
de
la
ligne
medio-‐claviculaire
(cf
illustration
8.6.1
ci-‐après)
• La
capacité
à
aspirer
facilement
de
l’air
confirme
le
diagnostic.
• Le
cathéter
doit
être
inséré
au
niveau
du
bord
supérieur
de
la
3ème
côte
pour
éviter
une
ponction
vasculaire.
Le
diagnostic
est
confirmé
par
un
jaillissement
d’air.
• Il
peut
être
préférable
de
fixer
au
cathéter
une
seringue
remplie
de
solution
saline
et
de
tenter
d’aspirer
alors
que
la
canule
est
avancée.
→
Des
bulles
peuvent
alors
être
observées
dans
la
solution
saline
lorsque
l’aiguille
pénètre
le
pneumothorax.
342
8.6
Décompression
d’un
pneumothorax
Illustration 8.6.1 Sites d’insertion de l’aiguille pour l’exsufflation d’un pneumothorax
X
C
X
=
Second
espace
intercostal-‐
ligne
medio-‐claviculaire
ème ème
C
=
4
et
5
espace
intercostal-‐
ligne
axillaire
antérieure
• Dans
la
majorité
des
cas
→
Placer
aussi
rapidement
que
possible
un
drain
thoracique
si
le
personnel
médical
compétent
et
si
le
matériel
sont
disponibles
(cf
chapitre
8.5
Mise
en
place
d’un
drain
thoracique)
• Dans
le
cas
contraire,
le
patient
doit
être
transféré
vers
une
structure
de
santé
appropriée.
• Dans
l’éventualité
d’un
échec
de
l'exsufflation,
retirer
l’aiguille
mais
garder
en
tête
que
la
procédure
peut
avoir
entrainé
un
pneumothorax.
Illustration
8.6.2
Enfant
avec
une
aiguille
de
décompression
de
pneumothorax
en
place
et
un
masque
à
oxygène
343
8.
Procédures
mineures
Matériel
Préparer
le
matériel
suivant
:
• Gants
stériles
• Povidone
iodine
10%
pour
désinfecter
la
zone
avec
la
technique
de
l’escargot,
c'est-‐à-‐dire
du
centre
vers
la
périphérie
• Cathéter
IV
de
taille
adaptée
à
l’âge
(18
à
20
G
si
enfant
<
12
ans)
• Seringues
2
ml
ou
5
ml
344
8.7
Thoracocentèse
8.7
Thoracocentèse
La
thoracocentèse
(ou
ponction
pleurale)
est
utilisée
pour
le
drainage
de
pus
ou
dans
le
cadre
du
diagnostic
d’un
empyème.
Procédure
Pour
drainer
un
épanchement
liquidien
sous
tension,
respecter
la
procédure
suivante
:
• Expliquer
la
procédure
à
l’enfant
et
à
la
famille
en
utilisant
des
termes
simples
qu’ils
peuvent
comprendre
• L’enfant
doit
être
à
jeun
à
partir
de
minuit
la
nuit
précédant
l’intervention,
car
il
est
possible
que
le
geste
se
fasse
au
bloc
opératoire.
• Prévoir
une
prémédication
avec
du
paracétamol
IV
15
mg/kg
(maximum
1
g)
• S'assurer
que
l’enfant
a
une
voie
IV
• Oxygénothérapie
• Surveillance
de
la
SpO2
• L'enfant
doit
être
assis,
penché
vers
l’avant
avec
les
mains
sur
les
genoux
ou
encore
appuyé
sur
une
table.
• Nettoyer
la
zone
de
ponction
avec
de
la
povidone
iodée
• Anesthésier
la
zone
de
ponction
avec
de
la
lidocaïne
1%
(sans
adrénaline)
→
Injecter
1
à
2
ml
dans
une
seringue
de
3
ml
dotés
d’une
aiguille
de
25
G
• Connecter
une
longue
aiguille
de
18
à
22
G
sur
une
grosse
seringue
• Insérer
l’aiguille
sur
la
ligne
axillaire
postérieure
dans
le
8ème
espace
intercostal
• Ponctionner
le
long
du
bord
supérieur
de
la
côte
inférieure
(cf
illustration
8.7.2
ci-‐après)
• Avancer
délicatement
l’aiguille
perpendiculairement
à
la
peau,
en
aspirant
simultanément
avec
la
seringue,
jusqu’à
recueillir
du
liquide.
Si
la
ponction
échoue,
retirer
l’aiguille
en
aspirant
continuellement
et
recommencer
la
procédure,
dans
l’espace
intercostal
supérieur
ou
inférieur
→
Maximum
2
essais
(cf
illustration
8.7.2
ci-‐après).
345
8.
Procédures
mineures
Illustration 8.7.2 Ponction réalisée juste au-‐dessus de la côte inférieure
• S'il
s'agit
d'une
aspiration
à
visée
diagnostique,
confirmer
la
présence
de
pus
ou
de
liquide
séro-‐sanguin
ou
séreux.
• Il
est
possible
d’aspirer
lentement
200
à
300
ml
chez
un
enfant,
mais
le
pus
a
tendance
à
se
reconstituer,
à
moins
qu’un
drain
thoracique
soit
mis
en
place
(cf
chapitre
8.5
Mise
en
place
d’un
drain
thoracique).
• Saignement
• Lacération
du
poumon
ou
des
autres
tissus
sous-‐jacents
• Nécessité
potentielle
de
devoir
renouveler
la
ponction
de
liquide
ou
d’air
par
la
suite
Si
plusieurs
ponctions
sont
nécessaires
car
l’épanchement
liquidien
ou
gazeux
se
reconstitue
→
Il
est
nécessaire
de
poser
un
drain
thoracique.
346
8.8
Ponction
lombaire
Indications
Le
recours
à
la
ponction
lombaire
se
fait
lorsqu’il
y
a
suspicion
de
méningite
ou
d’encéphalite.
Contre-‐indications
Il
ne
convient
pas
de
réaliser
une
ponction
lombaire
dans
les
cas
suivants
:
• Signes
évidents
d’augmentation
de
la
pression
intracrânienne
(autre
que
bombement
de
la
fontanelle)
→
Attitude
en
décérébration
ou
en
décortication,
absence
du
réflexe
des
«
yeux
de
poupée
»,
rythme
respiratoire
anormal,
taille
des
pupilles
inégale
ou
pupilles
dilatées
• Signes
neurologiques
focaux
• Crises
convulsives
au
cours
des
30
dernières
minutes
• Bradycardie
• Atteinte
cardio-‐pulmonaire
sévère
avec
risque
potentiel
de
devoir
mettre
en
œuvre
des
mesures
de
réanimation
rapides
(état
de
choc)
• Troubles
de
l’hémostase
(dont
purpura)
• Infection
cutanée
au
niveau
du
site
de
ponction
Si
l’enfant
présente
au
moins
un
des
signes
ci-‐dessus
et
qu’une
méningite
bactérienne
est
suspectée,
traiter
avec
des
antibiotiques
→
La
ponction
lombaire
doit
être
réalisée
deux
ou
trois
jours
plus
tard
lorsque
l’état
de
l’enfant
se
stabilise
et
qu’il
ne
présente
plus
de
contre-‐indications.
Cependant, elle est source d’angoisse pour la plupart des enfants et des familles, aussi :
Le
point
déterminant
pour
la
réussite
de
la
ponction
lombaire
est
la
manière
dont
l’enfant
sera
positionné.
Il
faut
donc
s’assurer
que
l’enfant
soit
immobilisé
comme
montré
dans
l’illustration
8.8.1
ci-‐après.
347
8.
Procédures
mineures
• Observer
attentivement
l’enfant
et
s’assurer
qu’il
ne
fait
pas
de
pauses
respiratoires.
• Maintenir
l’enfant
allongé
Illustration 8.8.1 Position allongée de l’enfant pour une ponction lombaire
L’illustration
8.8.1
indique
une
ligne
imaginaire
entre
les
crêtes
iliaques
et
l’insertion
de
l’aiguille
de
ponction
lombaire
au
niveau
de
L4
et
L5.
Un enfant plus âgé peut également être maintenu en position assise (cf illustration 8.8.2 ci-‐dessous).
Matériel
à
utiliser
Avant
toute
ponction
lombaire
préparer
le
matériel
suivant
:
348
8.8
Ponction
lombaire
Procédure
• Lavage
des
mains
et
désinfection
avec
une
solution
à
base
d’alcool
• Mettre
les
gants
stériles
(cf
précautions
universelles)
• Désinfecter
la
zone
de
ponction
avec
de
la
povidone
iodée
10%
en
utilisant
la
technique
de
l’escargot,
c'est-‐à-‐dire
du
centre
vers
la
périphérie.
• Palper
les
espaces
intervertébraux
de
L3
à
L5
Anesthésie
• Proposer
aux
nourrissons
du
sucre
en
solution
orale
dans
une
seringue
est
une
méthode
efficace
et
sans
danger
pour
le
maintenir
immobile
sans
stress.
• Anesthésie
locale
avec
de
la
lidocaine
1
%
:
→
Anesthésie
de
la
peau
et
des
tissus
sous-‐cutanés
en
utilisant
une
aiguille
de
25
G
pour
former
une
bulle
sur
l’espace
intervertébral
→
Puis
infiltrer
les
tissus
sous-‐cutanés
ou,
si
disponible
et
si
la
ponction
lombaire
a
été
planifiée,
utiliser
la
crème
Emla
une
heure
en
avance
(cf
chapitre
4.2
Traitement
de
la
douleur).
La
ligne
imaginaire
qui
relie
les
deux
crêtes
iliaques
postéro-‐supérieures
croise
la
colonne
vertébrale
approximativement
au
niveau
de
la
4ème
vertèbre
lombaire.
Ce
point
de
repère
aide
à
localiser
les
espaces
intervertébraux
L3-‐L4
et
L4-‐L5.
Illustration 8.8.3 Visualisation du site d’insertion pour la ponction lombaire
349
8.
Procédures
mineures
Complications
possibles
• Les
complications
les
plus
communément
rencontrées
lors
d’une
ponction
lombaire
sont
les
céphalées.
Elles
peuvent
être
minimisées
en
gardant
l’enfant
allongé
après
la
procédure.
• Engagement
cérébral
→
C’est
la
complication
la
plus
grave
liée
à
une
ponction
lombaire.
Celui-‐ci
peut
survenir
lorsque
la
ponction
lombaire
est
pratiquée
sur
un
patient
présentant
une
augmentation
de
la
pression
intracrânienne
(HTIC).
Il
se
déclenche
le
plus
souvent
dans
les
12
heures
après
la
ponction
lombaire.
• Infection
→
La
ponction
lombaire
peut
induire
une
méningite
si
elle
est
pratiquée
alors
qu'il
existe
une
infection
des
tissus
au
site
de
ponction,
ou
si
du
matériel
non
stérile
est
utilisé.
Surveillance
Surveiller
l’enfant
pendant
1
à
3
heures
après
la
procédure
:
• Prendre
les
constantes
vitales
immédiatement
après
la
procédure
puis
4x
/jour
:
-‐ Échelle
AVPU
-‐ Si
anomalie,
informer
le
médecin
immédiatement
• S’assurer
qu’un
pansement
stérile
est
en
place,
propre
et
intact
• L’enfant
peut
rester
dans
la
position
qui
lui
est
confortable.
L’enfant
doit
éviter
toute
activité
intense
(ne
pas
courir,
danser,
sauter,
pas
d'excitation)
mais
il
peut
se
déplacer
à
sa
guise.
• Le
pansement
doit
rester
en
place
jusqu’à
ce
qu’il
tombe
de
lui-‐même.
• Informer
les
parents
des
signes
qui
doivent
les
inciter
à
solliciter
l’aide
de
l’infirmière/du
médecin
:
-‐ Fièvre
-‐ Altération
de
la
conscience/du
comportement
-‐ Céphalées
-‐ Nausées/vomissements
350
8.9
Paracentèse/ponction
d’ascite
8.9
Paracentèse/
ponction
d'ascite
La
paracentèse
(ou
ponction
d’ascite)
est
un
geste
réservé
aux
cliniciens
expérimentés.
Indications
Les
raisons
de
réaliser
une
paracentèse
sont
:
Contre-‐indications
Ne
pas
réaliser
de
paracentèse
lorsqu’il
y
a
:
• Perforation
intestinale
• Infection
de
la
paroi
abdominale
• Hémorragie
• Chirurgie
intestinale
récente
(moins
d’un
mois)
Matériel
Avant
de
réaliser
la
paracentèse
préparer
:
• Gants
stériles
• Povidone
iodée
10%
• Aiguilles
23
G
et
21
G
avec
seringues
• Agent
anesthésique
local
(lidocaïne
1%)
• Cathéter
de
gros
calibre
18
G
• Flacon
stérile
pour
recueillir
le
liquide
d'ascite
351
8.
Procédures
mineures
Risques
Les
risques
liés
à
la
réalisation
d’une
paracentèse
sont
:
• Un
pneumopéritoine
• Une
perforation
des
intestins,
du
foie
ou
de
la
rate
• Des
saignements
et
une
infection
• Positionner
l’enfant
allongé
sur
le
dos
sur
la
table
d’examen
• Asepsie
rigoureuse
→
Désinfecter
l’abdomen
avec
la
povidone
iodée
10%
en
utilisant
la
technique
de
l’escargot
c’est
à
dire
du
centre
vers
la
périphérie
• Injecter
un
produit
anesthésique
local,
en
infiltrant
d’abord
la
peau
puis
les
tissus
plus
profonds
• Réaliser
une
ponction
unique,
perpendiculaire
à
l’abdomen
sur
une
ligne
imaginaire
joignant
l’ombilic
et
l’épine
iliaque
antéro-‐supérieure,
en
général
du
côté
gauche,
pour
éviter
la
perforation
du
cæcum.
À
droite
→
En
cas
de
splénomégalie
importante
• Insérer
l’aiguille
au
milieu
de
la
ligne
imaginaire
entre
l’ombilic
et
l’épine
iliaque
(cf
illustration
8.9.1
ci-‐dessus
• Ponction
d’évacuation
du
liquide
(visée
thérapeutique)
:
→
Il
est
sans
danger
de
retirer
50
à
70
ml/kg
sur
1
à
2
heures.
Prélever
seulement
la
quantité
suffisante
pour
corriger
la
dyspnée
de
l’enfant
Surveillance
Surveillance
les
signes
vitaux
de
l’enfant
352
8.10
Ponction
et
aspiration
du
liquide
articulaire
du
genou
Le patient doit être allongé sur la table d’examen sur le dos avec le genou en extension.
Matériel
Matériel
nécessaire
à
la
ponction
du
liquide
articulaire
du
genou
:
Technique
• Administrer
une
anesthésie
suffisante
au
patient
• Palper
le
bord
supéro-‐externe
de
la
rotule
• Repérer
et
marquer
le
site
de
ponction
qui
sera
postérieur
d’environ
0,5
cm
au
bord
palpé
• Asepsie
rigoureuse
→
Désinfection
large
de
la
zone
avec
la
povidone
iodée
10%
en
utilisant
la
technique
de
l’escargot,
c'est-‐à-‐dire
du
centre
vers
la
périphérie
o o
45
45
353
8.
Procédures
mineures
• Positionner
l’aiguille
latéralement
au
bord
supéro-‐externe
de
la
rotule
et
à
0,5
cm
en
dessous
et
derrière
(là
où
se
trouve
la
marque
réalisée),
avec
un
angle
de
45
degrés
• Avancer
à
un
angle
de
45
degrés
par
rapport
aux
plans
horizontal
et
sagittal
et
pousser
l’aiguille
derrière
la
capsule
articulaire
→
Aspirer
en
même
temps
que
l’aiguille
pénètre
dans
l’articulation
• Pour
vider
la
cavité,
presser
le
muscle
quadriceps
avec
la
main
gauche
en
aspirant
par
la
seringue
de
l’autre
main
• Il
peut
être
nécessaire
de
déplacer
l’aiguille,
car
des
septa
fibreux
peuvent
créer
des
poches
de
liquide.
354
8.11
Recueil
des
urines
Méthodes
Poche
de
recueil
urinaire
Une
poche
peut
être
placée
sur
l’enfant
à
l’aide
d’un
adhésif
pour
collecter
les
urines
dans
le
but
de
réaliser
une
bandelette
urinaire.
→
Méthode
problématique
en
cas
de
diarrhée
ou
chez
les
enfants
dont
la
peau
est
fragilisée
comme
dans
le
cas
de
la
malnutrition
Si l’enfant est conscient et propre, il peut être capable d’uriner dans un flacon propre.
Cathétérisme urinaire
• Immobiliser
l’enfant
en
position
allongée,
les
jambes
relevées
en
position
de
«
grenouille
»
• Porter
des
gants
stériles
• L’urètre
antérieur
doit
être
nettoyé
soigneusement
avec
de
la
povidone
iodée
• Appliquer
un
gel
lubrifiant/anesthésiant
à
l’extrémité
d’un
cathéter
de
taille
appropriée
(5
F
pour
les
enfants
de
moins
de
6
mois,
8
F
pour
les
enfants
entre
6
mois
et
10
ans)
Garçons
• Rétracter
délicatement
la
peau
du
prépuce
pour
permettre
de
visualiser
le
méat
urétral
(si
l’enfant
n’est
pas
circoncis).
Le
prépuce
doit
être
repositionné
après
la
procédure
pour
éviter
le
risque
de
paraphimosis.
355
8.
Procédures
mineures
• Maintenir
l’urètre
droit
avec
la
main
non
dominante,
perpendiculairement
à
la
partie
inférieure
de
l’abdomen
• Réaliser
une
légère
traction
• Insérer
le
cathéter
avec
la
main
dominante
jusqu’à
l’écoulement
des
urines
• Maintenir
une
légère
traction
sur
le
pénis
tout
en
insérant
le
cathéter
• Ne
pas
forcer
l’introduction
du
cathéter
Filles
L’urètre
peut
être
difficile
à
visualiser
chez
les
filles.
Il
est
souvent
nécessaire
d’avoir
l’aide
d’une
tierce
personne
pour
écarter
les
grandes
lèvres.
→
Des
tissus
superflus
situés
autour
de
l’entrée
du
méat
urétral
peuvent
parfois
en
géner
la
visibilité.
• Désinfecter
la
zone
de
l’avant
vers
l’arrière
avec
de
la
povidone
iodée
pour
repérer
le
méat
et
l’identifier
plus
facilement
• Insérer
le
cathéter
dans
le
méat
urétral
jusqu’à
l’écoulement
de
l’urine
356
8.11
Recueil
des
urines
• Si
le
cathéter
est
placé
dans
le
vagin
par
erreur,
le
laisser
en
place
pour
identifier
le
vagin
lors
des
tentatives
suivantes.
• Lorsque
le
cathéter
est
situé
dans
la
vessie,
l’urine
s’écoule
(le
débit
peut
être
lent).
• Si
2
tentatives
ont
échoué,
ne
pas
répéter
le
geste.
Collecter les urines et envoyer l’échantillon pour bandelette et ECBU si disponible au laboratoire.
La
ponction
sus-‐pubienne
percutanée
des
urines
est
une
méthode
sûre
et
efficace
pour
obtenir
un
échantillon
d’urine
chez
les
nourrissons
et
les
enfants
de
moins
de
2
ans.
• Maintenir
l’enfant
allongé
avec
les
jambes
relevées
en
position
de
la
«
grenouille
».
• Porter
des
gants
stériles.
• Procéder
à
une
désinfection
large
à
la
povidone
iodée
du
site
de
ponction,
situé
sur
la
ligne
médiane
de
l’abdomen,
approximativement
1
à
2
cm
au-‐dessus
de
la
symphyse
pubienne.
Illustration 8.11.4 Site pour la ponction sus-‐pubienne percutée des urines
Belly b utton
Bladder
Pubic symphysis
357
8.
Procédures
mineures
• Le
méat
urétral
doit
être
obstrué
juste
avant
l’insertion
de
l’aiguille
car
la
procédure
stimule
la
miction
chez
la
plupart
des
enfants.
• Insérer
à
1
à
2
cm
au-‐dessus
de
la
symphyse
pubienne
une
aiguille
de
calibre
22
G
de
3
cm
de
longueur
fixée
à
une
seringue
de
3
ou
5
ml.
L’aiguille
doit
être
positionnée
à
un
angle
de
10
à
20
degrés
par
rapport
à
la
verticale.
Enfoncer
l’aiguille
tout
en
aspirant
avec
la
seringue.
En
cas
d’échec
de
la
ponction,
l’aiguille
doit
être
retirée
partiellement
et
redirigée
avec
un
angle
plus
perpendiculaire
au
plan
frontal.
358
8.12
Utilisation
Pédiatrique
Perfuseur
4.
Vérifier
Prescription
Médicale,
remplir
et
accrocher
8.
Q uand
le
corps
une
etiquette
au
perfuseur
du
perfuseur
pédiatrique
est
vide.
L’administration
du
medicament
est
Médicament
et
dilution:
terminée.
Heure
début:……….
Heure
fin:……………..
Débit:……………gttes/min
Annexes
360
A.1
Définitions
A.1
Définitions
Altération
de
la
conscience
:
Qualifie
tout
état
qui
se
différencie
de
manière
significative
de
l‘état
normal
d’éveil,
en
général
de
manière
temporaire.
Le
coma
réfère
au
niveau
d’inconscience
le
plus
profond.
Anaphylaxie
:
Réaction
allergique
aiguë
pouvant
engager
le
pronostic
vital.
Elle
peut
cse
manifester
sous
la
forme
d’un
œdème
des
voies
respiratoires,
la
présence
de
wheezing
(sifflement
inspiratoire)
et
un
état
de
choc.
Anémie
:
Définit
la
diminution
du
nombre
de
globules
rouges
sanguins,
ou
encore
une
quantité
d’hémoglobine
inférieure
à
la
normale
dans
le
sang.
Anisocorie
(les
deux
pupilles
de
tailles
différentes)
:
Suggère
une
atteinte
du
tronc
cérébral
ou
une
lésion
sus-‐tentorielle
entrainant
une
compression
du
nerf
oculomoteur
ou
nucleus
au
sein
du
tronc
cérébral.
Apparence
générale
d’un
enfant
:
Renvoie
à
la
question
«
À
quel
point
l’enfant
paraît-‐il
malade
?
»
Arthrite
:
Atteinte
inflammatoire
d’une
ou
plusieurs
articulations.
Les
enfants
peuvent
présenter
une
arthrite
aiguë
d'origine
infectieuse
(arthrite
septique)
ou
d'origine
inflammatoire
(fièvre
rhumatismale).
Arthrite migrante (cf Arthrite) : Arthrite qui se déplace d’une articulation à une autre.
Aura
:
Perturbations
de
la
perception
rencontrées
par
certains
individus
lors
d’une
migraine
ou
de
convulsions.
Elle
précède
l'apparition
de
la
crise
convulsive
ou
des
céphalées.
L'aura
se
manifeste
souvent
comme
la
perception
d’une
lumière
étrange,
une
odeur
désagréable
ou
par
des
pensées
ou
expériences
confuses.
Auscultation
du
thorax
silencieuse
ou
absence
de
murmure
vésiculaire
:
En
cas
d’asthme
sévère,
le
passage
de
l’air
dans
les
voies
respiratoires
peut
être
extrêmement
réduit
et
les
sibilants
sont
inaudibles.
Battements
des
ailes
du
nez
:
Décrit
l’ouverture
et
la
fermeture
exagérées
des
narines.
Ils
constituent
un
élément
clinique
d’utilisation
des
muscles
respiratoires
accessoires
fréquemment
observé
chez
les
enfants.
361
Annexes
Bradykinésie
et
catatonie
en
psychiatrie
:
Sont
rares
chez
les
jeunes
patients
mais
peuvent
être
observées
chez
les
adolescents.
Ces
patients
résistent
souvent
à
l’ouverture
passive
des
yeux,
tournent
leur
regard
vers
le
sol,
quelle
que
soit
la
position
dans
laquelle
ils
sont
allongés
et
sont
victimes
de
crises
convulsives.
Bronchite
:
Pathologie
affectant
les
adultes,
le
plus
souvent
fumeurs,
caractérisée
par
la
toux
et
la
production
d’expectorations
purulentes.
N’est
pas
abordée
dans
ce
guide.
Bruits
aériens
:
Les
bruits
anormaux
(ou
surajoutés)
de
la
respiration
qui
peuvent
être
entendus
sans
stéthoscope.
Ils
sont
souvent
un
signe
de
détresse
respiratoire.
Ils
comprennent
le
stridor,
les
ronflements
(ou
ronchis),
les
râles,
ou
le
wheezing
(sibilants/sifflements).
Bruits
respiratoires
ou
bruits
pulmonaires
:
Bruits
spécifiques
générés
par
le
mouvement
de
l’air
à
travers
l'arbre
respiratoire.
Ils
peuvent
être
facilement
audibles
et
identifiés
par
l’auscultation
des
champs
pulmonaires
avec
un
stéthoscope.
Ils
incluent
les
bruits
normaux
de
la
respiration
(murmure
vésiculaire)
et
les
bruits
inhabituels
ou
surajoutés
tels
que
crépitants,
frottement
pleural
et
stridor.
Type
de
bruit
Continu/
Fréquence/
Inspiratoire/
Étiologies
principales
Qualité
respiratoire
Discontinu
Tonalité
expiratoire
Caractères
associés
• Wheezing
• Bruits
• Tonalité
• Expiratoire
• Sifflement/
• Asthme
(sibilants)
continus
longs
aiguë
(→
Lorsque
sibilant
• Bronchiolite
entendus
au
• Tout
au
long
• Wheezing
de
l’enfant
• Musical
• Caractère
diffus
stéthoscope
du
cycle
tonalité
plus
rejette
l’air)
• Ou
strident
• Corps
étranger
dans
les
(sinon
critère
respiratoi-‐re
aiguë
→
obs-‐ • Peut
être
voies
respiratoires
de
sévérité)
truction
plus
inspiratoire
si
basses
• Wheezing
sévère
très
sévère
unilatéral
• Ronchi
• Bruits
• Tonalité
• Inspiration
• Ronflement
• Obstruction
des
VA
continus
grave
• Ou
expira-‐ • Sécrétions
tion
• Œdème
• Inflammation
• Stridor
• Continu
• Aiguë
• Inspiratoire
• Sifflement
• Épiglottite
• Ou
aboie-‐ment
• Croup
• Corps
étranger
• Suffocation
• Intermit-‐tent
• Aiguë
• Inspiratoire
• Son
du
• Coqueluche
inspiratoire
chant
du
coq
• Quinte
sonore
• Craque-‐ments/
• Disconti-‐nus
• Aigus
• Inspiratoire
• Crépite-‐ • Pneumonie
crépitations
(râles
fins
ou
• Typique-‐ ments/
• Ou
râles
graves)
ment
craque-‐ments/
• Non-‐musical
l’enfant
qui
• Non-‐musical,
(râles
pleure
et
et
bref
bulleux)
reprend
sa
respiration
• Râles
bulleux
• Disconti-‐nus
• Plus
sonore,
• Inspiratoire
• Pneumonie
de
tonalité
plus
grave,
moins
brefs
• Râles
fins
• Disconti-‐nus
• Fins,
aigus,
• Inspiratoire
• Crépite-‐ments
• Œdème
pulmonaire
très
brefs
et
secs
362
A.1
Définitions
Cardite
:
Inflammation
du
cœur
ou
des
tissus
environnants.
Elle
est
généralement
étudiée
et
traitée
en
précisant
la
localisation
de
l’inflammation
:
Catatonie
:
Se
distingue
du
coma
par
une
capacité
conservée
à
maintenir
la
posture
du
tronc
et
des
membres,
voire
même
la
capacité
à
s’assoir
ou
se
tenir
debout.
Chorée
ou
choréoathétose
(cf
Chorée
de
Sydenham)
:
Est
caractérisée
par
des
mouvements
anormaux
involontaires.
Ces
mouvements
sont
brefs,
semi-‐dirigés
et
irréguliers,
non
pas
répétitifs
ou
rythmiques,
mais
semblent
passer
d’un
muscle
à
l’autre.
Ces
mouvements
évoquant
une
danse
sont
souvent
associés
à
une
athétose,
qui
ajoute
des
mouvements
de
torsion
et
d’enroulement.
La
marche
peut
être
difficile
et
présenter
des
postures
et
mouvements
des
jambes
singuliers.
Chorée
de
Sydenham
ou
chorée
mineure
(aussi
appelée
historiquement
la
danse
de
Saint
Guy)
:
Affection
caractérisé
par
des
mouvements
rapides
et
saccadés
affectant
principalement
le
visage,
les
mains
et
les
pieds.
La
chorée
de
Sydenham
est
une
séquelle
d’une
infection
à
streptocoque
bêta-‐
hémolytique
du
groupe
A
durant
l’enfance,
et
survient
chez
20
à
30%
des
patients
atteints
de
rhumatisme
articulaire
aigu
(RAA).
Coma
:
État
d’abolition
de
la
conscience
et
de
la
vigilance,
non
réversible
à
la
stimulation.
Il
est
le
degré
le
plus
avancé
d’altération
de
l’éveil
et
de
la
conscience.
Coma
-‐
États
confondus
avec
le
coma
:
Certains
états
peuvent
être
considérés
à
tort
comme
un
coma,
car
l’enfant
n’est
pas
capable
de
répondre
spontanément
malgré
un
certain
degré
d’éveil
et
de
conscience.
Coma
–
séquelles
:
Le
coma
est
un
état
transitoire.
Les
patients
récupèrent,
décèdent
ou
évoluent
vers
un
état
plus
permanent
d’altération
de
la
conscience.
Consolabilité
:
Répond
à
la
question
«
L’enfant
peut-‐il
être
consolé
ou
distrait
par
un
parent
ou
un
accompagnant
?
»
Les
pleurs
peuvent
être
un
symptôme
non
spécifique
qui
indique
l’anxiété
ou
la
faim,
plutôt
qu’un
inconfort
sévère.
Critères
de
mort
cérébrale
:
Ils
incluent
le
coma,
l’apnée
et
l’absence
de
réflexes
du
tronc
cérébral.
Le
diagnostic
de
mort
cérébrale
sous-‐entend
l’absence
de
chance
de
récupération.
Il
est
synonyme
de
décès
dans
la
plupart
des
pays.
Des
critères
spécifiques
selon
l’âge
existent.
Cyanose
:
Une
cyanose
périphérique
ou
des
extrémités
froides
et
bleues
peuvent
être
normales
ou
le
signe
d’une
mauvaise
circulation.
Mais
une
cyanose
centrale
ou
des
lèvres
bleues
sont
toujours
anormales.
Cystite : Infection de la vessie chez un enfant > 2 ans, en l’absence de fièvre.
Délire
:
Perturbation
de
la
conscience
caractérisée
par
une
faculté
réduite
du
sujet
à
concentrer,
maintenir
ou
déplacer
son
attention.
Les
patients
présentent
à
la
fois
une
hyperactivité
et
une
363
Annexes
diminution
du
sommeil.
Confusion,
excitation,
hallucinations
et
irritabilité
sont
fréquentes.
Le
délire
est
causé
par
un
ensemble
d’affections
qui
peuvent
entrainer
le
coma,
notamment
certaines
pathologies
médicales,
des
intoxications
ou
des
effets
secondaires
médicamenteux.
Diminution
du
murmure
vésiculaire
:
La
diminution
du
murmure
vésiculaire,
lorsqu'elle
est
localisée
dans
un
territoire
du
champ
pulmonaire,
est
le
résultat
d’une
affectation
des
voies
aériennes
basses
telle
qu’une
pneumonie,
un
épanchement
pleural
ou
une
atélectasie.
Épiglottite
(supraglottite)
:
Inflammation
de
la
partie
supérieure
du
larynx
et
de
la
région
supraglottique,
le
plus
souvent
d’origine
bactérienne.
Éruption
cutanée
blanchissant
à
la
pression
–
Érythème
:
Les
éruptions
cutanées
peuvent
être
distinguées
selon
qu’elles
blanchissent
ou
non
à
la
pression,
c’est-‐à-‐dire
si
l’éruption
disparait
ou
non
lorsqu’on
lui
applique
une
pression.
Les
pétéchies,
le
purpura
ou
les
ecchymoses
sont
non
blanchissants
alors
que
l’érythème
disparaît
à
la
pression
du
doigt.
États
de
conscience
altérée
:
Il
existe
un
éventail
de
stades
d’altération
de
la
conscience
entre
l’éveil
complet
et
l’absence
totale
de
réponse.
État
végétatif
persistant
(EVP)
:
Décrit
les
patients
qui
sont
complètement
inconscients
mais
présentent
une
ouverture
spontanée
des
yeux
durant
les
périodes
cycliques
d’éveil.
De
tels
patients
ont
souvent
des
réflexes
de
vocalisation
(émettent
des
sons
mais
pas
de
mots),
des
expressions
faciales
qui
peuvent
être
interprétées
à
tort
comme
le
signe
d’une
conscience
de
leur
environnement
interne
ou
externe.
Examen
de
la
peau
et
temps
de
recoloration
:
La
peau
est
un
organe
fiable
pour
l’évaluation
de
la
circulation
systémique
car
elle
constitue
un
indicateur
de
la
résistance
vasculaire
systémique
et
du
degré
de
circulation
nécessaire
pour
maintenir
la
pression
artérielle.
La
base
des
ongles,
les
membranes
muqueuses,
les
paumes
des
mains
et
les
plantes
des
pieds
sont
roses
et
chaudes
chez
l’enfant
dont
la
fonction
cardiorespiratoire
est
normale.
La
peau
peut
refroidir
en
cas
d’hypoxie
ou
de
troubles
hémodynamiques.
Flexion
ou
extension
anormales
des
bras
ou
des
jambes
:
Peut
survenir
spontanément
ou
en
réponse
à
une
stimulation.
Fondoscopie (fond de l’œil) : Examen du fond de l’œil à l’ophtalmoscope.
Frottement
péricardique
:
Un
frottement
péricardique
survient
lorsqu'il
existe
des
irrégularités
inflammatoires
à
la
surface
des
feuillets
pariétal
et
viscéral
du
péricarde
qui
frottent
l’un
contre
l’autre.
L’auscultation
est
particulièrement
audible
entre
le
sternum
et
l’apex.
Il
peut
être
difficile
à
différencier
du
frottement
pleural.
Frottement
pleural
:
Le
frottement
pleural
est
un
bruit
de
friction
de
tonalité
grave,
présent
à
l’inspiration
et
à
l’expiration,
causé
par
l’inflammation
des
surfaces
pleurales
liée
à
la
friction
de
l’une
contre
l’autre
lors
de
la
respiration.
Un
frottement
pleural
peut
être
associé
à
une
pneumonie
ou
un
abcès
pulmonaire.
364
A.1
Définitions
Grunting
ou
geignement
:
Le
grunting
ou
geignement
est
un
bruit
présent
à
la
fin
de
l’expiration.
Il
constitue
un
signe
de
détresse
respiratoire
modérée
à
sévère.
Il
survient
chez
les
nourrissons
et
les
enfants
atteints
d’affections
des
voies
respiratoires
basses
telles
que
pneumonie,
atélectasie
ou
encore
œdème
pulmonaire.
Hémorragies rétiniennes : Sont le plus souvent associées au syndrome du bébé secoué.
Ictère
conjonctival
ou
jaunisse
:
Pigmentation
jaune
de
la
peau,
des
membranes
conjonctives
recouvrant
la
sclère
(le
blanc
des
yeux)
et
des
autres
muqueuses,
causée
par
une
hyperbilirubinémie
(augmentation
du
taux
de
bilirubine
sanguine).
Interactivité
:
Renvoie
à
la
question
«
L’enfant
joue-‐t-‐il
et
est-‐il
interactif,
ou
bien
est-‐il
indifférent
aux
distractions
de
son
environnement
?
»
Un
enfant
qui
essaie
d’attraper
un
jouet
ou
présente
une
peur
de
l'étranger
appropriée
par
rapport
à
son
stade
de
développement,
est
moins
inquiétant
qu’un
enfant
qui
ne
répond
pas
à
son
accompagnant
ou
n’oppose
pas
une
résistance
appropriée
à
l’examen.
Laryngite
:
Inflammation
du
larynx
se
manifestant
par
une
raucité
de
la
voix.
Elle
survient
en
général
chez
les
enfants
plus
âgés
et
les
adultes,
et
-‐de
manière
similaire
à
la
laryngotrachéite-‐
est
fréquemment
causée
par
une
infection
virale.
Laryngotrachéite
:
Inflammation
généralement
virale
du
larynx,
de
la
trachée
et
de
la
région
sous-‐
glottique,
se
présentant
avec
une
toux
qualifiée
d’aboyante
et
un
stridor
inspiratoire
au
repos
(souvent
appelé
croup
→
Ce
terme
n’est
pas
utilisé
dans
ce
sens
au
sein
de
ce
guide
pour
éviter
la
confusion
avec
l’affection
du
même
nom).
Laryngotrachéite
spasmodique
:
Apparition
brutale
d’un
stridor
nocturne,
de
durée
brève
(quelques
heures)
et
qui
s’arrête
soudainement.
Elle
survient
souvent
dans
le
contexte
d’une
infection
des
voies
respiratoires
hautes
sans
gravité,
en
l’absence
de
fièvre
et
d’inflammation.
Elle
est
récurrente.
Laryngotrachéobronchite
(LTB)
:
Terme
utilisé
dans
ce
guide
pour
définir
la
présence
simultanée
d’une
laryngotrachéite
et
d’un
wheezing.
Inflammation
du
larynx
et
de
la
trachée
s’étendant
aux
bronches,
entrainant
des
signes
d'atteinte
des
voies
aériennes
inférieures
et
souvent
plus
sévère
qu'une
laryngotrachéite
simple.
Léthargie,
obnubilation
et
stupeur
:
Se
réfèrent
à
différents
niveaux
d'altération
de
la
conscience
d’un
enfant.
L’enfant
aura
des
difficultés
à
fixer
son
attention
lors
de
l’examen
(ou
s’endormira
en
l’absence
de
stimulation)
et
répondra
de
manière
inappropriée
(voire
pas
du
tout)
aux
questions
et
aux
ordres.
Ces
termes
sont
imprécis.
Dans
les
situations
cliniques,
il
est
préférable
de
décrire
les
réponses
des
patients
à
des
stimuli
spécifiques
ou
encore
d’utiliser
l’échelle
AVPU
(cf
Signes
vitaux).
Méningisme
:
Irritation
ou
inflammation
méningée
évocatrice
d’une
méningite
ou
d’une
hémorragie
subarachnoïdienne
et
identifiée
par
la
résistance
passive
à
la
flexion
du
cou
(raideur
de
nuque),
la
flexion
involontaire
du
genou
à
la
flexion
forcée
de
la
hanche
(signe
de
Kernig),
ou
encore
la
flexion
involontaire
de
la
hanche
et
du
genou
à
la
flexion
forcée
du
cou
(signe
de
Brudzinski).
Ces
signes
sont
souvent
absents
chez
les
nourrissons
et
les
jeunes
enfants.
365
Annexes
Méningisme -‐ Signes de : (cf Raideur de la nuque, Signes de Kernig, Signes de Brudzinski).
Mouvements
des
yeux
:
Se
réfèrent
à
la
qualité
des
mouvements
→
Conjugués
ou
nystagmus.
Dans
ce
dernier
cas,
ils
sont
évocateurs
de
crise
convulsive.
Niveau
de
conscience
:
Évaluation
de
l’état
de
conscience
→
L’enfant
est-‐il
alerte
et
éveillé
?
Répond-‐il
à
la
voix,
à
la
douleur
?
Ou
bien
est-‐il
inconscient,
sans
réaction
?
Obstruction
des
voies
aériennes
:
Blocage
de
la
respiration
dans
les
voies
aériennes.
Elle
peut
être
définie
comme
une
obstruction
des
voies
aériennes
supérieures
ou
inférieures
et
peut
être
partielle
ou
complète.
L’obstruction
complète
des
voies
respiratoires
est
une
urgence
vitale.
Opisthotonus
:
Posture
anormale
dans
laquelle
on
observe
une
hyperextension
extrême
de
la
tête
et
des
talons
avec
le
corps
arqué
vers
l’arrière.
Œdème
papillaire
:
Aspect
de
l'examen
du
fond
d’œil,
évocateur
d'une
hypertension
intracrânienne
d’une
durée
supérieure
à
plusieurs
heures.
Paralysie
complète
:
Les
patients
souffrant
de
lésions
sévères
du
tronc
cérébral,
particulièrement
du
pont
(protubérance),
peuvent
être
incapables
de
bouger
ou
de
parler,
bien
qu'étant
éveillés.
Les
mouvements
verticaux
et
de
clignement
des
yeux
peuvent
être
conservés.
Cet
état
est
appelé
le
syndrome
d’enfermement
(ou
locked-‐in
syndrome).
D’autres
causes
de
paralysie
motrice
sévère
(syndrome
de
Guillain-‐Barré,
botulisme)
peuvent
également
entrainer
un
état
similaire.
Parole/pleurs
:
Renvoient
à
la
question
«
Les
pleurs
de
l’enfant
sont-‐ils
forts
et
sonores,
ou
au
contraire
faibles
?
»
De
même
que
la
diminution
du
tonus
musculaire,
les
pleurs
faibles
sont
une
indication
importante
de
la
sévérité
de
la
maladie.
De
plus,
une
voix
rauque
ou
étouffée
suggère
une
obstruction
des
voies
aériennes
supérieures.
366
A.1
Définitions
Peau : Une coloration anormale de la peau peut avoir plusieurs significations :
Pâle
et
Rouge
Bleue
Jaune
Pâle
Violacée
marbrée,
foncée
cendrée
• Hypoxie
• Ictère/
• Anémie
• Intoxication
• Ecchymose
• Mauvaise
jaunisse
au
perfusion
monoxyde
sanguine
de
carbone
• Oxygène
• Insuffisance
• Pertes
• Traumatisme
• Circulation
insuffisant
hépatique
sanguines
• Nombre
sanguine
• Fonction
• Production
insuffisant
de
insuffisante
hépatique
de
sang
plaquettes
• Choc
immature
insuffisante
• Périorbitaire
• Pression
«
yeux
de
artérielle
raton
laveur
»
basse
Phase
expiratoire
prolongée
:
Une
phase
expiratoire
prolongée
est
un
signe
fiable
d’obstruction
des
voies
aériennes
basses.
Elle
peut
être
accompagnée
de
wheezing
ou
non.
Dans
le
cycle
respiratoire
normal,
l’inspiration
est
plus
longue
que
l’expiration.
Une
phase
expiratoire
plus
longue
qu’une
phase
inspiratoire
est
évocatrice
d’une
obstruction,
même
en
l’absence
de
wheezing.
Pharyngite
(mal
de
gorge)
:
Inflammation
du
pharynx,
de
l’hypopharynx,
de
la
luette,
des
amygdales
(origine
bactérienne
ou
virale).
Positionnement
:
Pour
faciliter
l’ouverture
des
voies
respiratoires
en
cas
d’obstruction,
l’enfant
peut
être
placé
en
sniffing
position
(«
position
du
renifleur
»)
cou
fléchi
en
légère
extension,
afin
d’aligner
les
axes
des
voies
respiratoires
et
améliorer
le
passage
de
l’air.
Pour
les
enfants
plus
âgés,
la
position
du
trépied,
dans
laquelle
l’enfant
est
assis,
penché
vers
l’avant
avec
les
mains
étendues
devant
lui,
peut
être
préférable.
Priapisme
:
Érection
persistante
du
pénis
(durant
plus
de
4
heures)
qui
n’est
pas
associée
à
une
stimulation
sexuelle
ou
au
désir.
Pupilles
aréactives
bilatérales
:
Retrouvées
dans
les
atteintes
du
tronc
cérébral
affectant
le
contrôle
oculaire
sympathique
et
parasympathique.
Réflexes
du
tronc
cérébral
:
Réponse
pupillaire
à
la
lumière,
mouvements
extraoculaires
et
réflexes
cornéens.
Réflexe
pupillaire
(fixe,
dilaté,
réactif
ou
en
tête
d’épingle)
:
Des
pupilles
réactives
rétrécies
peuvent
être
observées
dans
les
désordres
métaboliques
et
certaines
intoxications.
Les
médicaments
sympathomimétiques
et
anticholinergiques
peuvent
causer
une
dilatation
des
pupilles
(mydriase).
367
Annexes
Regard
:
Renvoie
à
la
question
«
L’enfant
ou
le
nourrisson
fixe-‐t-‐il
son
regard
sur
des
personnes
ou
des
objets,
ou
son
regard
est-‐il
au
contraire
errant
?
»
Un
regard
fixe
et
aréactif
est
suggestif
d’une
altération
de
l’état
mental.
Respiration
ataxique
:
Mouvements
respiratoires
d’amplitude
irrégulière
et
interrompus
par
des
périodes
d’apnée
irrégulière.
Elle
est
évocatrice
d’une
infection,
d’un
traumatisme
ou
d’une
dépression
du
système
nerveux
central
d’origine
médicamenteuse.
Respiration
de
Kussmaul
:
Respirations
profondes,
régulières,
soupirantes
dont
le
rythme
peut
être
lent,
normal
ou
rapide.
Elle
est
suggestive
d’une
acidose
métabolique,
particulièrement
acidocétose
diabétique.
Rhabdomyolyse
:
Destruction
des
cellules
des
muscles
squelettiques
résultant
d’un
traumatisme.
La
myoglobine,
produite
lors
de
la
destruction
des
cellules
musculaires
endommagées,
est
excrétée
dans
les
urines
et
peut
entrainer
une
insuffisance
rénale.
L’atteinte
musculaire
peut
être
causée
par
une
blessure,
une
activité
physique
intense,
certains
médicaments
ou
des
infections.
Rhinite
(rhume
simple)
:
Inflammation
de
la
muqueuse
nasale
d’origine
virale,
également
appelée
infection
respiratoire
aiguë
haute
(IRA)
Rhinosinusite
ou
sinusite
:
Inflammation
des
sinus
nasaux
et
para-‐nasaux
comprenant
les
sinus
frontaux,
ethmoïdes,
maxillaires
et
sphénoïdes.
Ecoulement
purulent
d’une
durée
supérieure
à
2
semaines.
Rigidité de décérébration : Attitude en extension et rotation interne des bras et des jambes.
Rigidité
de
décortication
:
Attitude
en
adduction
et
flexion
des
coudes,
poignets
et
des
doigts,
avec
une
extension
et
rotation
des
jambes.
Classiquement,
la
rigidité
de
décérébration
implique
une
atteinte
du
tronc
cérébral
avec
une
action
de
compression
ou
destruction,
alors
que
la
rigidité
de
décortication
implique
un
traumatisme
plus
céphalique
et
potentiellement
moins
grave.
Raideur
de
nuque
:
Incapacité
à
fléchir
le
cou
vers
l’avant
due
à
l'hypertonie
des
muscles
du
cou
→
Incapacité
à
placer
le
menton
sur
la
poitrine,
limitation
de
la
flexion
passive
du
cou.
Si
la
flexion
est
douloureuse
mais
que
l’amplitude
complète
est
conservée,
la
raideur
de
nuque
est
absente.
Rythme
respiratoire
:
Le
rythme
de
la
respiration
peut
procurer
des
renseignements
sur
l’étiologie
de
la
détresse
respiratoire.
Une
respiration
rapide
et
superficielle
avec
une
expiration
prolongée
est
typiquement
observée
en
cas
d’emprisonnement
de
l’air
comme
dans
l’asthme
ou
la
bronchiolite.
368
A.1
Définitions
Elle
peut
également
résulter
de
la
présence
d’une
douleur
abdominale
ou
thoracique
ou
d’un
dysfonctionnement
de
la
paroi
thoracique.
Sepsis
:
Syndrome
clinique
dynamique,
complication
d’une
infection
sévère
qui
comprend
une
inflammation,
une
dysfonction
immunitaire,
une
circulation
capillaire
altérée
et
une
dette
en
oxygène.
Il
peut
donc
entrainer
une
défaillance
d’organes
majeure/multiple
et
le
décès.
Sepsis sévère : Sepsis associé à une acidose ou à une hypotension ou aux deux.
Signe
de
Brudzinski
(Signe
de
la
nuque
de
Brudzinski)
:
Mouvement
involontaire
de
flexion
des
jambes
lorsque
le
cou
du
patient,
allongé
en
décubitus
dorsal,
est
volontairement
fléchi.
Signes
méningés
:
Le
syndrome
méningé
est
défini
par
la
triade
raideur
de
la
nuque
+
photophobie
(intolérance
à
la
lumière
vive)
+
céphalées.
C’est
un
signe
d’irritation
des
méninges,
d’hémorragie
subarachnoïdienne
ou
d’autres
pathologies
diverses.
Signe
du
pli
cutané
(turgescence
de
la
peau)
:
Lorsqu’il
est
anormal,
le
pli
cutané
est
défini
comme
persistant.
Pour
évaluer
ce
signe,
pincer
la
peau
entre
le
pouce
et
l’index
sur
la
paroi
abdominale
latérale
au
niveau
de
l’ombilic.
Relâcher
ensuite
le
pli
et
mesurer
le
temps
nécessaire
à
la
peau
pour
retrouver
son
état
antérieur.
La
malnutrition
peut
prolonger
le
temps
de
relâchement
cutané.
Tout
pli
cutané
persistant
est
anormal.
Stimulus
douloureux
(ex.
pression
appliquée
à
la
base
de
l’ongle
ou
sur
l’orbite)
:
Utilisé
pour
stimuler
la
réponse
motrice
chez
l’enfant
inconscient.
L’asymétrie
peut
suggérer
l’atteinte
des
voies
cortico-‐spinales
d'un
hémisphère
cérébral
ou
sur
le
tronc
cérébral.
La
présence
de
mouvements
spontanés
ou
volontaires
des
membres
(par
exemple
retrait
ou
écartement
d’un
stimulus
douloureux)
évoque
un
coma
de
moindre
profondeur.
Stridor
:
Bruit
aigu
de
la
respiration
dû
au
passage
anormal
de
l’air
dans
le
larynx.
Entendu
à
l’inspiration
dans
la
laryngotrachéite.
Temps
de
recoloration
capillaire
(TRC)
:
Temps
nécessaire
pour
retrouver
une
coloration
du
lit
capillaire
après
avoir
exercé
une
pression
entrainant
un
blanchissement.
Pour
le
mesurer,
maintenir
une
main
au-‐dessus
du
niveau
du
cœur,
exercer
une
pression
sur
l’ongle
jusqu’à
ce
qu’il
blanchisse,
et
noter
le
temps
nécessaire
pour
la
recoloration
après
le
relâchement
de
la
pression.
Le
temps
de
recoloration
normal
est
inférieur
à
2
secondes.
Chez
les
nouveau-‐nés,
le
temps
de
recoloration
capillaire
peut
être
mesuré
en
exerçant
une
pression
de
cinq
secondes
sur
le
sternum
avec
un
doigt.
La
limite
supérieure
normale
du
TRC
est
>
2
secondes.
369
Annexes
Tête
ballante
:
Observée
au
cours
de
la
manœuvre
du
tiré-‐assis,
lorsqu’on
tire
un
bébé
de
la
position
couchée
à
la
position
assise
et
que
sa
tête
retombe
vers
l’arrière
du
tronc,
signe
d’absence
de
tonus
musculaire
(hypotonie).
Tonus
:
Renvoie
à
la
question
«
Quel
est
le
tonus
musculaire
de
l’enfant
?
».
Des
mouvements
vigoureux
et
un
tonus
musculaire
normal
sont
des
indications
rassurantes.
En
comparaison,
les
enfants
sévèrement
malades
peuvent
présenter
une
diminution
du
tonus
musculaire
(hypotonie)
ou
paraître
faibles
et
mous.
Toux
:
La
toux
aiguë
peut
être
due
à
une
infection,
à
une
inflammation,
à
un
bronchospasme
et/ou
à
une
obstruction.
La
nature
et
la
durée
de
la
toux
fournissent
des
indications
sur
l’étiologie.
Une
toux
aboyante
indique
une
obstruction
trachéale
subglottique,
le
plus
souvent
due
à
une
laryngotrachéite.
Une
toux
en
staccato
est
évocatrice
d’une
pneumonie
causée
par
Chlamydia
ou
Mycoplasma.
Une
toux
sèche,
en
quintes,
peut
survenir
chez
les
patients
présentant
un
wheezing
dû
à
l’asthme
ou
à
une
bronchiolite.
Une
toux
grasse
peut
indiquer
la
présence
de
secrétions
trachéales
ou
une
pneumonie
bactérienne.
Trachéite
bactérienne
:
Infection
bactérienne
de
la
trachée
sous-‐glottique,
entrainant
un
exsudat
épais
et
purulent,
à
l’origine
de
symptômes
d’obstruction
des
voies
aériennes
supérieures.
Typiquement,
les
bronches
et
les
poumons
sont
également
affectés
(trachéobronchite
bactérienne).
Utilisation
des
muscles
accessoires
de
la
respiration
ou
rétraction
ou
tirage
:
Les
enfants
avec
une
oxygénation
ou
une
ventilation
inadéquate
utilisent
souvent
les
muscles
accessoires
de
la
respiration
(tels
que
les
groupes
musculaires
intercostal,
sous-‐sternal
ou
supra-‐claviculaire)
pour
augmenter
l’entrée
d’air.
La
présence
d'un
tirage
sévère
de
plusieurs
groupes
musculaires
indique
une
hypoxie
importante.
370
A.2
Normes
OMS
de
croissance
de
l’enfant
371
Annexes
372
A.2
Normes
OMS
de
croissance
de
l’enfant
373
Annexes
374
A.3
Les
étapes
du
développement
de
l’enfant
375
Annexes
376
A.3
Les
étapes
du
développement
de
l’enfant
377
Annexes
378
A.4
Fiches
PEWS/SAPP
selon
l’âge
379
Annexes
380
A.4
Fiches
PEWS/SAPP
selon
l’âge
381
Annexes
382
A.4
Fiches
PEWS
par
tranches
d’âge
383
384