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DE LIMOGES
D.R.J.S.C.S du Limousin
Juin 2015
Le « jouer » en pédiatrie
Application de moyens thérapeutiques ludiques dans la prise en
charge d’une enfant atteinte d’ataxie cérébelleuse
Jordanne LINGLIN
Sous la direction de :
DE LIMOGES
D.R.J.S.C.S du Limousin
Juin 2015
Le « jouer » en pédiatrie
Application de moyens thérapeutiques ludiques dans la prise en
charge d’un enfant atteint d’ataxie cérébelleuse
Jordanne LINGLIN
Sous la direction de :
Bibliographie .............................................................................................................. 41
Annexes…………………………………………………………………………...…43
Remerciements
1. Introduction
Les premiers jours de stage ont été éprouvants pour nous, car s’il n’est pas
toujours évident d’être confronté à la maladie d’un adulte, être confronté au handicap
d’un enfant nous renvoie à une réalité difficile à accepter. Et pourtant…
« L’enfance. Cette heureuse et brève période de l’existence où l’on a tout juste
assez de conscience pour savourer la joie d’être et d’inconscience pour ignorer les
difficultés de la vie » (André Duval).
Les 6 semaines que nous avons passées avec Isis et les autres patients du centre
ont été rythmées par leurs rires, leur joie de vivre, leur curiosité, leur
émerveillement… et par le jeu !
Nous avons constaté que le jeu était au centre de la prise en charge de l’enfant
en kinésithérapie. Véritable moyen thérapeutique, l’activité ludique nous est apparue
comme une façon de communiquer avec l’enfant. Elle permet de l’intéresser à sa
rééducation et de l’amener à travailler en s’amusant ; le jeu pour l’enfant, c’est du
sérieux.
Nous nous sommes demandé dans quelle mesure l’abord ludique d’une
thérapie pouvait diminuer les contraintes d’une rééducation d’ataxie cérébelleuse,
chez l’enfant, tout en favorisant sa participation et son investissement. Ce travail se
veut une réflexion sur le sujet.
Nous aborderons dans un premier temps les principales notions concernant le
rôle du cervelet et la conséquence de son atteinte : l’ataxie cérébelleuse. Après avoir
présenté le comportement d’Isis à travers les notions d’instabilités motrices et
psychiques, nous exposerons l’importance du jeu dans le développement de l’enfant,
et les avantages à utiliser l’activité ludique comme moyen thérapeutique. A travers
notre cas clinique, nous présenterons le bilan du syndrome cérébelleux que nous
avons effectué, puis la rééducation que nous avons mise en place pour Isis. Nous
terminerons notre travail par une analyse de notre prise en charge. Nous discuterons
dans un premier temps des intérêts mais aussi des limites que nous avons rencontrées
dans le jeu, puis nous présenterons les difficultés auxquelles nous avons été
confrontée dans la rééducation de l’ataxie chez l’enfant.
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2. Problématique
2.2.1. Physiopathologie
durant toute sa vie et nous porterons une attention particulière à ne pas le décourager,
ni à le détourner de sa rééducation.
Les troubles associés du syndrome cérébelleux évoqués précédemment
(troubles de la concentration, de l’apprentissage, instabilité émotionnelle,
comportements compulsifs…) viennent complexifier un peu plus encore la prise en
charge.
2.4. Le jeu
« Universel, ce phénomène est connu de tous, mais dès que l’on tente de le
cerner avec des mots ou par une explication théorique, on le dénature : ce qu’on
arrive à expliquer n’est déjà plus le jeu » (Ferland, 1992).
Nous ne tenterons pas d’en donner une définition, nous aborderons plutôt le jeu
à travers son rôle de support dans le développement de l’enfant. Nous présenterons
ensuite l’intérêt du jeu dans la rééducation en pédiatrie.
Chez l’enfant, le jeu est une activité essentielle et indispensable. Jouer lui
permet d’appréhender le monde qui l’entoure, de le découvrir et de l’explorer. C’est
à travers son corps et sa motricité que l’enfant interagit avec son environnement ; il
se construit, il prend conscience de lui-même et de ses compétences, tout en prenant
du plaisir (Deshayes, Coudray, Voisine, & Martin, 2002). Les auteurs s’accordent
pour dire que le jeu est un support fondamental au développement et à la
construction de l’humain. Il s’agit d’une « activité sérieuse, éducative, pédagogique,
qui contribue au développement affectif, sensori-moteur, cognitif, moral, intellectuel
et social de l’enfant » (Gaussot, 2002).
14
D’un point de vue psychanalytique, le jeu est décrit par S. Freud et par M.
Klein comme une mise en scène des tensions psychiques. Reflet des représentations
internes de l’enfant, il serait un moyen pour lui de décharger ses tensions. Winnicott
nuance cette idée ; selon lui, le jeu est une activité spontanée de l’enfant, et même
s’il est intéressant de l’utiliser comme moyen thérapeutique, il ne faut pas oublier
que c’est avant tout une « expérience vitale » et que jouer donne à l’enfant le
sentiment d’exister. Il différencie le « play » qui est le jeu libre et créatif offrant une
infinité de possibilités, et le « game » qui est le jeu de règle, codifié et plus limité
(Bailly, 2001).
Pour jouer l’enfant se place dans un lieu entre son monde intérieur et la réalité
extérieure. C’est une réalité seconde entre réel et imaginaire. Si l’enfant « fait
semblant », le jeu n’en reste pas moins une activité sérieuse et réelle, l’enfant joue «
pour de vrai », mais les conséquences ne le sont pas (Gaussot, 2002).
Piaget appréhende le jeu comme un « témoin de l’organisation intellectuelle »
de l’enfant. Selon le psychologue, les stades de développement cognitif et la façon de
jouer sont interdépendants, la pensée et l’action sont associées. A travers
l’expérience sensori-motrice du jeu, l’enfant « intègre progressivement son schéma
corporel » (Deshayes, Coudray, Voisine, & Martin, 2002).
Par son handicap, un enfant peut être restreint dans ses possibilités
d’exploration du monde qui l’entoure, et limité dans sa pratique du jeu (Ferland,
1992). En tant que rééducateur, est-ce que nous ne pourrions pas, à travers le jeu
notamment, donner à l’enfant le moyen d’expérimenter ce qu’il ne peut pas aller
chercher seul ?
chaises et tape violement sur la seconde. Nous étions filmées (accord donné par la
famille) et nous avons pu analyser ultérieurement la vidéo. Nous réalisons alors le
malaise et l’appréhension de la patiente face à l’exercice proposé. Isis refuse de faire
l’exercice mais nous invite en fait à s’assoir à côté d’elle, ce que nous avions pris
pour un excès de colère à cause du tremblement et de l’impression de brutalité du
geste. Ce jour-là, nous avons mis la patiente en situation d’échec ; nous n’avions pas
compris sa crainte de ne pas réussir l’exercice.
Au début d’une rééducation, l’enfant peut avoir peur d’échouer (Lindquist,
1985). Le jeu peut être un moyen de valoriser l’enfant et de lui permettre de prendre
confiance en lui en osant s’exposer à l’échec. Il est important que les exercices soient
adaptés à ses capacités motrices pour lui donner une chance de réussir (Deshayes,
Coudray, Voisine, & Martin, 2002). Si nous commençons par des exercices simples
pour le mettre en confiance, être confronté à une difficulté est un outil nécessaire qui
permet de créer chez l’enfant un désir de surmonter les obstacles, de se surpasser
(Martin, 2007). En parallèle, notre rôle en tant qu’adulte et rééducateur est de
montrer à l’enfant qu’il est accepté tel qu’il est et quelles que soient ses possibilités
(Lindquist, 1985).
« En jouant, l’enfant n’a de cesse de travailler » (Deshayes, Coudray, Voisine,
& Martin, 2002). Un autre intérêt du jeu en rééducation est qu’il permet à l’enfant de
travailler sérieusement et intensément en prenant du plaisir (Lindquist, 1985).
Faire faire une activité à l’enfant sous forme de jeu, c’est aussi détourner son
attention de l’analyse des mouvements réalisés (Deshayes, Coudray, Voisine, &
Martin, 2002). L’enfant se focalise sur l’aspect ludique de l’exercice, et il en oublie
sa complexité et sa finalité en termes de rééducation. L’espace d’un moment, l’enfant
se détache de sa maladie et son handicap, c’est une occasion pour lui de découvrir
son potentiel et d’améliorer ses capacités (Lindquist, 1985).
Le jeu permet de faciliter la concentration et l’apprentissage du patient (Dziri,
et al., 2013). Il devient alors source de motivation, de désir d’accomplir une tâche et
de persévérer, dès lors que l’enfant y trouve un intérêt ou un plaisir particulier
(Sauvé, Renaud, & Gauvin, 2007). En somme, l’approche ludique de la thérapie
permet de capter l’attention de l’enfant qui devient adhérent au traitement
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2. Diagnostic masso-kinésithérapique
2.1. Relaté
Sur le plan morphologique, Isis mesure 132 cm et pèse 32 kg. Elle est droitière.
Il n’y a pas d’antécédents chirurgicaux et médicaux notables. Sur le plan
ophtalmologique, Isis porte des lunettes, elle présente un strabisme et une amblyopie
de l’œil gauche pour lesquels elle est suivie en orthoptie. L’auscultation cardio-
pulmonaire est normale.
C'est une petite fille volontaire qui manifeste une envie d'apprendre. Elle est
cependant dissipée, parfois têtue et caractérielle, et il est souvent difficile de
canaliser son énergie. Elle présente de grosses difficultés de concentration.
Toutes les informations ont été relatées dans la présentation du cas clinique
La patiente est en partie autonome pour les activités de la vie quotidienne : elle
effectue les transferts sans aides et elle est capable de s’alimenter seule. Elle
bénéficie d’une aide lors de l’habillage et des soins d’hygiène corporelle, cela
remédiant à un manque d’organisation car des oublis fréquents ont été relevés.
Isis marche sans aide mais les chutes sont fréquentes, c’est pourquoi, par
mesure de sécurité elle porte en permanence un casque et des genouillères.
Pour monter les étages de l’établissement, Isis est accompagnée et elle prend
toujours l’ascenseur.
2.2. Observé
2.3. Mesuré
Bilan de la motricité
La motricité volontaire et la coordination sont évaluées dans le bilan de
l’ataxie.
Pour la motricité automatique, nous évaluons les réactions parachutes. Ce sont des
réactions de protection mises en place lorsque le centre de gravité sort du polygone
de sustentation. Elles sont correctes chez Isis, nous relevons notamment qu’en cas de
déséquilibre vers l’avant, la patiente tend les bras et se rattrape des mains.
Au sujet de la motricité réflexe, nous notons qu’à ce jour les réflexes ostéo-
tendineux sont absents.
Bilan de la marche
Nous quottons la marche d’Isis à 2 sur la classification GMFCS (Annexe VIII).
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Le Timed Up and Go est un des tests permettant d’évaluer l’autonomie dans les
déplacements (Bleton, 2010). Le temps effectué par la patiente est de 8,5 secondes
(Annexe IX).
La marche est évaluée quantitativement par le bilan des 10 mètres de marche:
Isis réalise le temps de 7,7 secondes durant lesquels elle effectue 20 pas (Annexe X).
Le test des 6 minutes de marche n’a pas pu être réalisé du fait de l’impatience
d’Isis.
Bilan de l’équilibre
Nous évaluons l’équilibre statique et l’équilibre dynamique, lors des
changements de positions notamment, en testant les différents niveaux d’évolution
motrice (NEM). Il en ressort que l’équilibre statique est correct dans la plupart des
positions testées, et que les changements de position sont presque tous acquis. Seule
la position du chevalier servant n’est pas maîtrisée. Nous notons qu’Isis maintient
difficilement les positions lors des poussées déséquilibrantes ou à l’élévation des
membres (Annexe XI).
L’échelle d’équilibre de Berg nous permet de juger de la capacité de la patiente
à se lever, de la station debout et des déséquilibres intrinsèques (Yelnik, 2008). Le
score obtenu par Isis est de 37/56 (Annexe XII).
Nous effectuons le test d'anticipation postural (HAS, 2005). A la montée sur la
pointe des pieds Isis se penche légèrement en avant mais la chute est évitée par
l'examinateur. Lors du soulèvement d’un pied la chute est évitée par l'examinateur.
La seule anticipation maîtrisée se retrouve lors de la penchée du buste vers l’avant où
la patiente recule bien le bassin (Annexe XIII).
3. Description du suivi
3.2. Objectifs
3.3. Moyens
« Superman »
Nous travaillons le RM isométrique des extenseurs du rachis en bord de table,
ou sur un ballon de Klein pour le côté ludique. Nous maintenons le bassin de la
patiente au contact du ballon, MI en extension. La patiente tend le buste et les bras
dans l’alignement des jambes. Nous comptons le temps de maintien à voix haute afin
de la motiver. Cet exercice plait beaucoup à Isis, elle dit avoir l’impression de voler
comme Superman. Cet exercice doit être effectué correctement sous peine d’être
traumatisant pour le rachis (cassure de la lordose cervicale notamment) ; nous ne le
travaillons qu’une seule fois par séance et l’évitons en cas de fatigue. A la place nous
demandons à la patiente, allongée au sol en décubitus ventrale, de décoller les
épaules ; bras le long du corps pour commencer, puis MS en extension.
« 1,2,3 soleil »
Ce jeu permet de travailler les déplacements avant, arrière et latéraux, à quatre
pattes, à genoux dressées et en rampant. Il est un très bon moyen d’entraîner la
patiente aux arrêts et départs sur commande.
Avec les progrès de la patiente, afin valoriser le gain d’autonomie mais aussi
d’augmenter la difficulté, nous nous éloignons progressivement d’elle.
Le lancer de
Isis aime beaucoup cette activité, elle se montre déterminée et n’arrête pas
cerceaux l’exercice tant que tous les cerceaux n’ont pas été envoyés autour de la cible.
(Figure 11) Progressivement nous éloignons le plot.
Les jeux de Nous commençons par des lancés rapides et « grossiers » qui demandent peu de
balles (Figure contrôle du mouvement à Isis ; pour cela nous utilisons des balles « lourdes ». En
progression nous utilisons des balles en mousse (diminution de la résistance), afin
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d’améliorer le contrôle. Pour la précision du geste, nous pratiquons des lancers au
lancers simples, panier de basket pour les MS et des tirs de foot pour les MI.
basket, foot
Isis se positionne en décubitus dorsal, nous l’aidons en soutenant ses pieds. Nous
Le pédalage
commençons par des mouvements rapides, puis nous diminuons progressivement
des membres la vitesse. (Annexe)
inférieurs Isis aime beaucoup faire du vélo, nous restons toujours près d’elle par sécurité.
Ces exercices favorisent la coordination et le RM des quadriceps, dont le rôle est
important lors des activités fonctionnelles (transferts et escaliers notamment).
Nous demandons à la patiente de monter et de descendre les mains sur les
barreaux, d’abord en plaçant une main sur un barreau et en amenant l’autre à côté.
L’espalier L’exercice est répété en commençant par la main controlatérale. Ensuite la patiente
monte alternativement une main sur barreau et l’autre main sur le suivant. Pour
terminer, Isis monte puis descend ses deux mains à la fois sur le même barreau.
Ils permettent de travailler la coordination spatiale et temporelle. Nous alternons
les frappes dans les mains et les frappes sur les cuisses (alternances simples et
Les jeux croisées, paume et dos de la main). Isis doit reproduire nos mouvements.
rythmiques Nous avons commencé à apprendre le célèbre jeu de mains sur la comptine « trois
petits chats » à Isis. L’alternance entre les mouvements de frappe paume vers le
bas d’une main, et frappe paume vers le haut simultanément de la main
32
3.3.7. Balnéothérapie
1. Discussion
Le jeu favorise la relation et les échanges (Dziri, et al., 2013). Dans notre
situation, il a été un médiateur de choix. C’est au travers du jeu que nous établissons
un premier contact avec la patiente. Lors d’une séance à laquelle nous assistions, elle
nous invite à y participer : « Jordanne, tu joues ?! ». Ces mots, nous allions les
entendre souvent durant les quatre semaines de notre présence au centre !
Progressivement nous avons pu apprendre à nous connaître et à nous « apprivoiser »
mutuellement. L’enfant est d’un naturel plus craintif que l’adulte. Il nous faut
l’appréhender dans sa globalité en tenant compte de sa pathologie, ses possibilités,
son caractère, ses humeurs, ses goûts, sa situation familiale… Afin de pouvoir
adapter au mieux la rééducation à sa personnalité.
« Un enfant amusé par ce qu’il fait, le fait avec sérieux et intensité »
(Lindquist, 1985). Dans les premiers temps, Isis ne se concentrait jamais plus de 15
minutes par séance. Nous avons vu ce temps augmenter progressivement, pour
parvenir à travailler (lors de certaines séances) jusqu’à 45 minutes dans de bonnes
conditions. Au fil des jours, Isis s’est montrée de plus en plus volontaire et appliquée,
devenant capable de rester longtemps concentrée sur une même activité. « Personne
n’est plus sérieux qu’un enfant qui joue » (Dziri, et al., 2013). Le jeu est une activité
sérieuse et pédagogique qui met en place des conditions favorables à l’apprentissage
(Sauvé, Renaud, & Gauvin, 2007).
36
Le fondement de chaque activité, aussi ludique soit elle, doit être réfléchi et
son objectif bien étudié. L’activité ludique est un moyen et non un but, le rééducateur
ne doit pas oublier la finalité de la rééducation (Martin, 2007).
37
2. Conclusion
Au cours de nos expériences auprès d’adultes, nous avions déjà été sensibilisée
à l’importance du relationnel dans le métier de kinésithérapeute. Cette notion nous
est apparue plus que jamais essentielle dans la prise en charge d’enfants.
Durant ce stage en milieu pédiatrique, nous nous sommes beaucoup interrogée
sur la place qu’occupe la rééducation dans la vie de ces jeunes patients, ainsi que sur
l’attitude que nous devions adopter auprès d’eux, en tant qu’adulte et en tant que
rééducateur. Dans ce contexte, nous avons constaté que le jeu occupe une place
centrale dans le quotidien de ces enfants, et qu’il est pour nous, kinésithérapeute, un
outil de choix à privilégier dans nos prises en charge.
Nos recherches nous ont permis de mieux comprendre et analyser la situation
que nous avons vécue avec Isis. La séparation d’avec sa famille a perturbé
l’environnement affectif de la patiente, et cela pourrait expliquer en partie son
comportement anxieux et turbulent. De ce fait, nous devions instaurer un climat de
confiance et de calme dans nos séances de rééducation.
D’autre part, l’ataxie cérébelleuse de la patiente est à l’origine de troubles
fonctionnels l’handicapant au quotidien, mais aussi de troubles associés venant
40
Bibliographie
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physique réadaptation fonctionnelle de l'institut Mohamed T Kassab. Journal de
réadaptation médicale , 7-12.
Source : http://www.corpshumain.ca/Cerveau2.php
Protocole : Le sujet est installé en décubitus dorsal. Les hanches et les genoux
sont fléchis à 90°. Les mollets reposent sur un tabouret. Les bras sont croisés sur la
poitrine et les mains reposent sur les épaules. Il doit décoller les épaules du sol, la
nuque en position de flexion. Il doit maintenir cette position le plus longtemps
possible. Le kinésithérapeute chronomètre la durée maximale de tenue en secondes,
sans encourager le sujet, ni en lui précisant le temps durant le test.
A ce test les femmes tiennent en moyenne 85 +/- 44 sec et les hommes 183
+/- 69 sec. Si la durée de tenue est inférieure à 20 secs, le sujet est peu musclé.
46
Source: pps.hug-ge.ch/physiotherapeutes/ProcedureSorensen.pdf
Remarque : Pour des raisons pratique, nous n’avons pas utilisé de sangles. La
patiente gardait de plus les bras le long du corps.
Activité Score
Alimentation 7
Soins de l’apparence 4
Toilette 5
Habillage des parties supérieures 5
Habillage des parties inférieures 5
Utilisation des toilettes 5
Contrôle de la vessie 7
Contrôle des intestins 7
Transfert chaise 7
Transfert WC 7
Transfert baignoire 4
Déambulation 7
Escaliers 4
Compréhension 7
Expression 7
Interaction sociale 7
Résolution de problèmes 7
Mémoire 7
109 /126
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Niveau
1 Marche à l’intérieur et à l’extérieur, monte les escaliers sans limitation. Peut courir,
sauter, mais avec une limitation de la vitesse et de la coordination.
2 Marche à l’intérieur et à l’extérieur, monte un escalier en s’aidant d’une rampe,
mais la marche est limitée en terrain accidenté ou incliné, dans la foule. La course
et le saut sont limités.
3 La marche à l’intérieur et à l’extérieur, en terrain plat est assistée. Monter un
escalier est possible en d’aidant d’une rampe. Suivant les fonctions supérieures, il
est possible de se déplacer en fauteuil roulant manuel, les longs déplacements à
l’extérieur ou en terrain accidenté nécessitent un transport aidé.
4 Les déplacements sont possibles en fauteuil roulant à l’intérieur et à l’extérieur
pour les parcours connus
5 Le maintien de la posture est difficile, toutes les fonctions motrices sont limitées et
incomplètement compensées par des aides, les déplacements autonomes en
fauteuil roulant sont pratiquement impossibles et ne peuvent se faire qu’en
fauteuil électrique.
49
Ce test évalue les transferts assis, debout, la marche et les changements de directions
du patient.
Modalités :
- Chaussage habituel ;
- Eventuelle aide à la marche ;
- Patient assis sur un fauteuil avec accoudoirs, le dos collé au dossier ;
- Il est demandé au patient de se lever et de marcher sur une distance de 3 mètres, de
faire demi-tour et de revenir s’asseoir ;
- Le rythme de marche doit être confortable, le plus naturel possible ;
- Un essai de test est réalisé afin de vérifier que le patient a bien compris les consignes
- Le test est réalisé une seconde fois, chronométré ;
Les sujets jeunes effectuent en moyenne 11 à 17 pas à une allure tranquille et 8 à 10 pas à
une allure rapide.
Les sujets âgés effectuent en moyenne de 12 à 14 pas.
Les sujets pathologiques effectuent en moyenne entre 13 et 25 pas.
La moyenne des sujets féminins est de 8,0 secondes, les extrêmes allant de 5,0 à 10,0
secondes.
La moyenne des sujets masculins est de 7,6 secondes, les extrêmes allant de 6,0 à 12,0
secondes.
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1. Le décubitus dorsal
Statique : A
2. Le décubitus ventral
Statique : A
Déplacement
- Ramper en avant : A
- Ramper en arrière : NA
Passage à la position du sphinx : A
- Retour : A
3. Le sphinx
Statique : A
Passage à la position du lapin : A
4. Position du lapin (le sujet est assis sur ses fesses et retenu par ses mains)
Statique : A
Passage à la position genoux dressés : A
- Retour : A
Passage à la position de la petite sirène
- Sur le côté gauche : A
- Retour : A
- Sur le côté droit : A
- Retour : A
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5. Genoux dressés
Statique : A
Déplacement
- Avant : A
- Arrière : A
- Vers la gauche : A
- Vers la droite : A
Passage à la position chevalier servant
- Membre inférieur droit en avant : NA
- Membre inférieur gauche en avant : NA
6. Chevalier servant
Statique MI droit en avant : NA (impossible sans aide)
Statique MI gauche en avant : NA (impossible sans aide)
Passage à la position debout
- Par la jambe droite : NA
- Retour : NA
- Par la jambe gauche : NA
- Retour : NA
7. Quadripédie
Statique
- 4 pattes : A
- Elévation du membre supérieur droit : A
- Elévation du membre supérieur gauche : A
- Elévation du membre inférieur droit : A
- Elévation du membre inférieur gauche : A
- Elévation du membre supérieur droit et membre inférieur gauche : A (déséquilibre+)
- Elévation du membre supérieur gauche et membre inférieur droit : A (déséquilibre+)
Déplacements
- En avant : A
- En arrière : A
- Vers la gauche : NA
- Vers la droite : NA
52
SCORE
1. Transfert assis-debout 4 : capable de se lever sans les
Levez-vous. Essayez de ne pas utiliser vos mains et se stabilise
indépendamment
mains pour vous lever 3 : capable de se lever
indépendamment avec les
mains
2 : capable de se lever avec
les mains après plusieurs 4
essais (léger déséquilibre)
1 : a besoin d’un minimum
d’aide pour se lever ou se
stabiliser
0 : a besoin d’une assistance
modérée ou maximale pour
se lever
7. Station debout avec les pieds joints 4 : capable de placer ses pieds
Serrez vos pieds et restez debout sans joints indépendamment et
reste debout 1 minute en
bouger sécurité
3 : capable de placer ses pieds
joints indépendamment et
reste debout 1 minute avec
une supervision
2 : capable de placer ses pieds
joints indépendamment et de 0
tenir 30 secondes
1 : a besoin d’aide pour
atteindre la position mais est
capable de rester debout ainsi
15 secondes
0 : a besoin d’aide pour
atteindre la position et est
incapable de rester debout
ainsi 15 secondes
54
Score totale :
37/56
56
2. Soulever un pied
Anticipation attendue : déplace le bassin latéralement
Normal Essaye, mais instable Dépasse l'équilibre et risque Chute évitée par
0 1 la chute l’observateur
2 3
3. Se pencher en avant
Anticipation attendue : recul du bassin
Normal Amorce le recul mais Tente de se pencher en avant Mouvement soudain,
0 gêné par la douleur du mais instable chute évitée par
dos 2 l’observateur
1 3
57
Source : checkyone.bplaced.net/dokus/ICARS.pdf
0 : Normal
1. Qualité de la marche 1 : Presque normal, mais incapable de marcher
Observer sur un test de 10 m, incluant un demi- en « funambule »
tour, le long d’un mur distant d’environ 1,5 m 2 : Marche sans appui, mais clairement anormale
et irrégulière et irrégulière
3 : Marche sans appui, mais avec déséquilibre
considérable, difficultés au demi-tour
4 : Marche autonome impossible, le patient
utilise un appui épisodique sur le mur 2
5 : Marche possible uniquement avec une canne
6 : Marche possible uniquement avec deux
cannes ou un déambulateur
7 : Marche uniquement avec un accompagnant
8 : Marche impossible, même avec un
accompagnant (fauteuil roulant)
0 : Normal
2. Vitesse de marche 1 : Légèrement réduite
Analysée chez les patients ayant un score 2 : Moyennement réduite
3 : Extrêmement réduite 0
précédent de 1 à 3 (sinon score de 4
automatiquement) 4 : Marche autonome impossible
des 2 mains
0 : Normal
5. Oscillations du corps, pieds joints, 1 : Légères oscillations
yeux ouverts 2 : Oscillations modérées (< 10 cm au niveau de
la tête)
3
3 : Oscillations sévères (> 10 cm au niveau de la
tête) menaçant la station debout
4 : Tombe immédiatement
0 : Normal
6. Oscillations du corps, pieds joint, 1 : Légères oscillations
yeux fermés 2 : Oscillations modérées (< 10 cm au niveau de
la tête)
4
3 : Oscillations sévères (> 10 cm au niveau de la
tête) menaçant la station debout
4 : Tombe immédiatement
0 : Normal
7. Qualité de la station assise 1 : Avec oscillations légères du tronc
Cuisses jointes, sur une surface dure, les bras 2 : Avec oscillations modérées du tronc et des
croisés jambes 0
3 : Avec sévère déséquilibre
4 : Impossible
0 : Normal
8. Test genou tibia (décomposition du mouvement 1 : Abaissement dans l’axe,
et tremblement intentionnel) mais mouvement
Test réalisé en décubitus, tête redressée pour le contrôle visuel. On décomposé en plusieurs
demande au patient de lever une jambe et de placer le talon sur le phases, sans saccade ou
genou, puis de glisser vers le bas, le long de la crête tibiale jusqu’à anormalement lent
3
la cheville. L’action est répétée 3 fois pour une estimation 2 : Abaissement saccadé
(à droite
convenable. dans l’axe
et à
3 : Abaissement saccadé
gauche)
avec mouvements latéraux
4 : Abaissement saccadé
avec mouvements latéraux
très importants, ou test
impossible
0 : Pas de trouble 1
9. Tremblements d’action dans le test genou-tibia 1 : Tremblement cessant (à droite
59
0 : Pas de trouble
10. Test doigt-nez : décomposition et dysmétrie 1 : Mouvement oscillatoire
Patient assis sur une chaise, la main sur le genou avant le début du sans décomposition du
mouvement (contrôle visuel requis), 3 mouvements de chaque mouvement
membre doivent être réalisés pour une estimation convenable. 2 : Mouvement décomposé
en 2 phases et/ou dysmétrie 2
modérée en atteignant le nez (à droite
3 : Mouvement décomposé et à
en plus de 2 phases et/ou gauche)
dysmétrie considérable en
atteignant le nez
4 : Dysmétrie empêchant le
patient d’atteindre le nez
0 : Pas de trouble
11. Test doigt-nez : tremblement intentionnel du 1 : Simple déviation du
doigt mouvement
Le tremblement étudié est celui apparaissant durant la phase 2 : Tremblement modéré
balistique. Patient assis, la main reposant sur la cuisse, contrôle avec une amplitude estimée
1
visuel requis. 3 mouvements de chaque membre doivent être < 10 cm
(à droite
réalisés pour une estimation convenable. 3 : Tremblement avec
et à
amplitude estimée entre 10
gauche)
cm et 40 cm
4 : Tremblement sévère avec
une amplitude estimée > 40
cm
0 : Normal
12. Test doigt-nez : tremblement d’action et/ou 1 : Légère instabilité
instabilité 2 : Oscillations modérées du
On demande au patient assis de maintenir devant lui ses 2 index doigt avec une amplitude
pointant l’un vers l’autre pendant environ 10 secs, à une distance estimée < 10 cm
de 1 cm, au niveau du thorax, sous contrôle visuel 3 : Oscillations considérables
du doigt avec une amplitude 2
estimée entre 10 cm et 40
cm
4 : Oscillations saccadées
d’une amplitude estimée >
40 cm
0 : Normale
13. Mouvements alternés de prono-supination 1 : Légèrement irrégulier et
On demande au patient assis sur une chaise, de lever son avant- lent
bras verticalement et de faire des mouvements alternatifs de la 2 : Clairement irrégulier et
4
main. Chaque main est mobilisée et évaluée séparément. lent, mais sans mouvement
du coude
3 : Extrêmement irrégulier et
lent, avec mouvement du
60
coude
4 : Mouvement
complètement désorganisé
ou impossible
0 : Normale
14. Dessin de la spirale sur un modèle pré-dessiné 1 : Déficience et
Le sujet est installé confortablement en face d’une table, la feuille décomposition, la ligne
de papier est fixée pour éviter les artéfacts. On demande au sujet quitte légèrement le modèle,
de réaliser le travail sans limite de temps. Les mêmes conditions mais sans écart
doivent être utilisées à chaque examen : même table, même hypermétrique
crayon. On évalue la main dominante. 2 : La ligne est complètement
en dehors du modèle avec
2
recoupements et/ou écarts
hypermétriques
3 : Trouble majeur dû à
l’hypermétrie et la
décomposition
4 : Dessins complètement
désorganisé ou impossible
0 : Normale
15. Dysarthrie : fluence de la parole 1 : Légère modification de la fluence
On demande au patient de répéter plusieurs fois une 2 : Modification modérée de la fluence
phrase standard, toujours la même. 3 : Ralentissement considérable et parole 2
dysarthrique
4 : Pas de parole
0 : Normale
16. Dysarthrie : clarté de la parole 1 : Léger défaut d’articulation
2 : Défaut d’articulation marqué, la plupart
des mots sont compréhensibles
1
3 : Défaut d’articulation sévère, parole
incompréhensible
4 : Pas de parole
Total de dysarthrie
Score 3 /8
0 : Normale
17. Nystagmus provoqué par le regard 1 : Transitoire
1
On demande au sujet de regarder latéralement le doigt de l’examinateur : les 2 : Persistant mais
mouvements évalués sont principalement horizontaux, mais ils peuvent être modéré
61
0 = Pas de trouble
1 = Atteinte frustre, décelable uniquement par un spécialiste
2 = Tout le monde peut constater que le patient présente une anomalie, mais la fonction reste
possible
3 = La fonction est gênée par le handicap du patient, mais elle reste partiellement possible
4 = L’intensité du handicap est telle que toute fonction est impossible
62
Certains passages du parcours sont faits à quatre pattes. Nous terminons souvent les parcours par un
tir de ballon entre des buts ou un lancer dans le panier de basket.
Figure 14 : La Wi
Résumé
Real support for its development, motor-sensory and emotional particularly, the
game is the child essential first activity. In paediatric rehabilitation, it occupies the main
place). Through the reassuring environment that it establishes, it allows the child to work
calmly and seriously, while having fun. The game, as a playful activity therapeutic, is a tool
of choice available to the physiotherapist to establish a privileged relationship with the
young patient.
Congenital cerebellar ataxia is a rare neurological disease, it represents
approximately 10% of non-progressive encephalopathies in the paediatric population. The
rehabilitation of these disorders is difficult to implement with the child because she is
tending towards an intensive learning based on repetition.
This case study takes charge of the cerebellar ataxia of a young patient who is
especially turbulent. We will show how the playful first of therapy can allow the therapist to
circumvent the constraints, in order to make the child adhering to his rehabilitation.