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CHU G.MONTPIED
UNIVERSITE D’AUVERGNE
ORTHOPTIE ET AUTISME :
Comment améliorer la prise en soin
en orthoptie des personnes ayant
des troubles du spectre autistique ?
DUBOUCHET LEA
1
Remerciements :
Je tiens à remercier tout d’abord ma maître de mémoire, Mme BON Aurélie, pour son
aide et le temps qu’elle a pu me consacrer.
Merci à Mme MONIER F., directrice de l’école d’orthoptie et orthoptiste, Mme LEBLOND L.,
orthoptiste, Docteur H. DALENS, ophtalmologiste, pour leurs enseignements, leurs conseils
et disponibilités.
Merci à l’ensemble des orthoptistes du service, Manon THEODORE, Sylvie MICHEL, Coralie
COLLA, Jeremy PODHORSKY, Elodie RAULT, Clémence MARGERIT, Hélène
DESQUIENS, Laurent PARIS, Nathalie MONNEYRON, Constance PELLETIER, Hélène
GRELEWIEZ pour leur apprentissage, leur pratique et précieux conseils.
Merci aux Internes du service, pour leurs connaissances, leur sympathie et humour.
Merci à Marjorine PIC, Manon BERGER, et plus particulièrement à Stéphane BOUDY pour
leur accueil au sein de leur cabinet, leur enseignement précieux, leur pratique. Sans oublier
leur grande gentillesse et soutien.
Merci à l’ensemble des élèves orthoptistes, avec qui, j’ai pu partager trois belles années,
malgré un départ universitaire éloigné dû au Covid.
2
« Comprendre et accepter "l'autre", c'est l'écouter sans a priori, c'est "entendre" sa
différence et "rencontrer" son indicible richesse. » Joseph SCHOVANEC
Préambule :
Ces lectures m’ont permis de m’aiguiller sur une problématique d’actualité à savoir :
Comment améliorer la prise en soin en orthoptie des personnes ayant des troubles
du spectre autistique ?
3
SUMMARY :
Children with autism are more and more addressed to orthoptists It is an important topic in
our practice. The aim is to help improve the care for people with autistic disorders in orthoptics
with help cards for orthoptists. Following an experience at the Hospital with an autistic person.
Indeed, we received an autistic child and when he arrived, he was stressed.
Our white coats were feared by him, and then started to cry. Finally, we were not able to do
the tests he needed.
People with autistic disorders may perceive the world differently, have fixation defects,
strabismus, and other problems. Taking care of their vision to bring them a maximum of
comfort in their life and outside, at school became essential today.
To carry out my question, I was able to rely on literature searches and theses in
ophthalmology and psychology only. I found them on PubMed, and the university library. It is
a broad topic. However, I was able to find information about how to improve our consultations,
our office, our rehabilitation exercises. Especially how to manage the stress which can be
triggered during the consultation. Such as the layout of the office, the colors of the lighting,
the objects we can use, a pre-approach by phone call with the parents...
However, I did not find everything I was hoping for on the subject. Studies on the subject are
few. So, a statistical approach is then too complicated. It would be too complicated to do one.
The results would be too results from one autistic person to another.
4
GUIDE PRATIQUE D’ORTHOPTIE
AUTISME ET ORTHOPTIE
SOMMAIRE :
I - En Théorie :
A. Le Trouble du Spectre Autistique (TSA) ..................................................................................... 6
B. Les caractéristiques cliniques de l’autisme ................................................................................ 7
1. La dyade autistique ....................................................................................................................................................... 7
2. Les aspects sensoriels ................................................................................................................................................... 9
2-1- Le traitement mono sensoriel / défaut de trans modalité ........................................................... 10
2-2- La perception fragmentée ............................................................................................................. 10
2-3- L’agnosie sensorielle ...................................................................................................................... 11
2-4- La perception en détails ................................................................................................................. 11
C. L’autisme et la recherche ....................................................................................................... 12
1. La recherche génétique ................................................................................................................. 12
2. Le cerveau et ses annexes.............................................................................................................. 12
II - En pratique :
C. Conclusion : ........................................................................................................................... 20
5
I- En Théorie :
A. Le Trouble du Spectre Autistique (TSA)
Les troubles du spectre autistique sont caractérisés, comme le définit l’OMS dans la
Classification Internationale des Maladies (CIM-11) par des déficits persistants dans la
capacité à initier et à maintenir une interaction sociale réciproque et une communication
sociale, et par un éventail de schémas restreints, répétitifs et inflexibles du comportement,
des centres d’intérêt ou des activités qui sont clairement atypiques ou excessifs pour l’âge et
le contexte socioculturel de l’individu. [1]
Il entre en jeu dans le développement de l’enfant et persiste jusqu’à l’âge adulte.
Les déficits sont suffisamment sévères pour provoquer une déficience dans les domaines
personnel, familial, social, scolaire, professionnel ou d’autres domaines importants du
fonctionnement général. Ils peuvent cependant varier selon le social, scolaire ou autre.
L’autisme est reconnu en France comme handicap depuis 1996. Grâce à cela, des
recherches ont été plus approfondies sur les mécanismes de l’autisme permettant une
collaboration pluridisciplinaire pour comprendre et améliorer le confort de vie de personnes
atteintes.
L’autisme a été mise en avant par un pédopsychiatre, Léo Kanner, en 1943. A l’échelle
mondiale, l’autisme représenterait 0,6 à 0,7% de la population mondiale. En France, selon la
Haute Autorité de Santé, environ 700 000 personnes seraient atteintes d’un Trouble du
Spectre de l’Autisme (TSA) dont 100 000 avec un âge inférieur à 20 ans. 8000 enfants
autistes naîtraient tous les ans, soit 1 personne sur 100.
L’autisme est plus diagnostiqué chez les garçons, environ 3 garçons pour 1 fille. Certains
premiers signes de l’autisme peuvent se manifester le plus souvent entre 18 et 36 mois. [1]
La personne présentant un trouble du spectre autistique possède donc son éventail d’atypies
et de troubles qui lui est propre. La manifestation de l’autisme n’est donc pas la même pour
tous les individus. « La triade autistique » rapporte les caractéristiques les plus présentes
chez les personnes atteintes de TSA (troubles du spectre de l’autisme) avec un degré
d’expressivité variable [1].
Travailler à mieux recevoir et traiter ce public, c’est, en plus des connaissances, une capacité
permanente à s’adapter pour un suivi individualisé.
Plus précisément, il est retrouvé un grand nombre de variabilité au niveau des résultats des
études faites. Cependant, de manière générale est retrouvé un plus grand nombre de
troubles réfractifs ainsi que de strabismes par rapport aux personnes neurotypique. Ces
6
résultats démontrent une atteinte de la stéréoscopie touchée en lien singulier avec les
troubles réfractifs.
La perception des visages et interpréter les expressions faciales sont retrouvés comme
déficients. Cela pouvant être expliqués au vu de leur déficit de communication et d’interaction
social. Au niveau oculomoteur, certaines études retrouvent une variabilité accrue de la
précision saccadique, notamment hypométrique. Un comportement atypique noté « regard
latéral » pouvant expliquer une persistance de certaines voies archaïques avec une
stimulation de la rétine périphérique. Cette stimulation serait due à une régulation de
quantités excessives d’informations détaillées perçues en région fovéale.
Une difficulté des visions des couleurs due notamment aux capacités verbales des
personnes ayant des troubles autistiques. En effet, il existe un rapport étroit connu entre la
performance de nommage des couleurs et les capacités verbales.
C’est pour cela qu’un bilan orthoptique adapté aux troubles visuels ou neurovisuels du patient
lui permettra de travailler au mieux sa vision et ses capacités visuelles comme son
organisation visuo-spatiale, une utilisation plus régulière de sa rétine centrale ou bien ses
saccades.
Comme le disait déjà Léo KANNER au siècle dernier, l’autisme peut se manifester très
tôt, au cours des premiers mois de la vie du nourrisson. Les parents, familles, pédiatres
peuvent remarquer que ce sont des bébés assez calmes qui évitent ou n’établissent pas de
contact visuel et qui ne réagissent pas en interaction à l’appel de leur nom ou lors de la
présentation d’un objet lumineux par exemple.
Ces difficultés à rentrer en relation dans un contact social classique peuvent être
présentes durant tout le développement de l’enfant puisqu’il ne peut établir de contact visuel,
a tendance à l’isolement, présente des anomalies du regard et un désintéressement envers
les autres enfants, et tout particulièrement ceux de leur âge. [8]
1. La dyade autistique
La CIM-11 (Classification Internationale des Maladies) et le DSM 5 définissent
l’autisme selon une dyade où les déficits de communication et des interactions sociales sont
regroupés sous une même catégorie. Avec la CIM 10 et le DSM-4, celle-ci était caractérisée
comme triade autistique. Le trouble du spectre de l’autisme se classe dans les « Troubles
neuro-développementaux » (TND).
Mais, même si cette dyade autistique est primordiale, il serait préjudiciable de s’en
arrêter là dans les recherches car le spectre autistique est bien plus large. En effet, celui-ci
est plus vaste puisque les comportements varient d’une personne à une autre. Ils peuvent
évoluer, être plus ou moins présents sur les interactions sociales, la communication, les
obsessions ou rituels mis en place, les besoins d’isolement.
Par exemple, un enfant pourra ne pas avoir de difficulté dans la communication
verbale mais en présenter sur le plan de l’interaction sociale pour laquelle il sera plus en
difficulté.
Chaque personne est différente et possède ses forces et ses faiblesses. L’apparition
du terme « spectre » intègre la diversité des troubles et montre la possibilité d’évolution de
ceux-ci.
Le DSM-V précise que ces symptômes doivent être présents dès les étapes précoces
du développement, mais qu’ils ne sont pas nécessairement pleinement manifestés avant que
les demandes sociales atteignent leurs capacités limitées.
Ces symptômes occasionnent un retentissement cliniquement significatif en termes de
fonctionnement actuel, social, scolaire ou professionnels.
Finalement, ces troubles ne sont pas mieux expliqués par un trouble du développement
intellectuel ou par un retard global du développement. [1]
8
2. Les aspects sensoriels
De façon générale, il a été observé que les personnes aux troubles autistiques avérés
présentent des particularités du traitement des données sensorielles. C’est pourquoi, il est
impératif de supprimer toute possibilité de cécité ou de surdité avant de pousser davantage
le diagnostic des jeunes enfants. En effet, les informations sensorielles issues de
l’environnement dans lequel ils évoluent, les éléments de communication comme le
jugement, les appréciations, les contacts physiques ou leur absence, sont importants dans
leur développement puisque l’enfance est sans conteste la période essentiel dans l’évolution
du système nerveux, de son organisation et de l’éveil des sens. [5]
Ainsi, l’homme est doté́ des 7 systèmes sensoriels suivants, chacun procurant des
informations spécifiques :
➔ Le système tactile : toucher, pression, température, vibrations, douleur
➔ Le système visuel : couleur, forme, distance, intensité́ lumineuse
➔ Le système auditif : localisation des sons, différenciations des intensités, des
fréquences et des rythmes
➔ Le système olfactif
➔ Le système gustatif
➔ Le système vestibulaire qui permet l’équilibre et la notion de gravité. Les mouvements
corporels
Le système proprioceptifs donnant des informations sur les muscles les nerfs et les
articulations 1
Figure 1: Illustration des difficultés rencontrées par les personnes avec TSA 1
1
Figure 1 :Illustration des difficultés rencontrées par les personnes avec TSA. Source : « Bellusso P, Haegelé M, Harnist K, Kathrein C, Massias-Zeder A. L’AMÉNAGEMENT DE L’ESPACE. »
9
Les personnes avec TSA peuvent présenter des difficultés à traiter certains aspects
des informations sensorielles. Ces gênes peuvent se manifester sous la forme de confusion,
de détresses, d’angoisse, de frustration dont les trois notions les plus importantes sont
l’hypersensibilité, l’hypo sensibilité et le traitement mono sensoriel. [13]
La personne avec TSA ne peut traiter les informations ne provenant que d’une seule
modalité sensorielle. Cela peut être dû à une tentative d’adaptation pour éviter une surcharge
sensorielle.
Exemple de traitement mono sensoriel visuel : la personne ne peut pas écouter et
regarder son interlocuteur en même temps.
Une personne qui n’aura pas de difficultés à ce niveau serait vue comme une «
multiprise », elle est fluide au niveau de ses 5 sens alors que la personne ayant des troubles
du spectre de l’autisme est « mono-prise », elle n’utilise qu’un sens à la fois. Il faudra donc
séquentialiser les activités dans une organisation détaillée. [10]
La perception fragmentée peut concerner tous les canaux sensoriels. Lorsque trop
d’informations viennent submerger le sujet, celui-ci oriente son attention sur des détails de la
situation, et non pas sur la totalité́ .
La personne ne peut alors pas percevoir le monde dans sa globalité́ , et la situation
devient difficile à interpréter. Cela peut notamment poser un problème dans les interactions
sociales : le langage non-verbal (mimiques, postures...) peut être compliqué à décoder. Cela
nécessite un temps d’adaptation généralement plus long que pour les personnes
neurotypiques.
10
2-3- L’agnosie sensorielle
La perception en détails se manifeste par une présence d’un délai dans le traitement
de l’information. Ce temps de latence est obligatoire pour que la personne puisse élaborer
une réponse à cette stimulation.
Elle peut être corrélée à la perception fragmentée. Ainsi, pour percevoir une scène
dans sa totalité, il va falloir décortiquer morceau par morceau et ajouter les pièces ensemble,
comme un puzzle. Tout cela demande beaucoup d’efforts, prend beaucoup de temps, allant
jusqu’à plusieurs jours de réflexion pour une chose incomprise.
o Voir d’abord les détails
o Les mettre ensemble,
o Si d’autres objets sont sur l’image
o Analyser les autres objets aussi, sans pour autant comprendre, au premier abord,
leurs sens sur cette scène
o Comprendre la fonctionnalité de ceux-ci
Cela peut toucher tous les canaux, comme pour l’audition, une phrase entendue sans
interprétation par la personne qui va discuter avec la personne TSA. Cette phrase va être
entendue plusieurs fois en écho, et répétée afin d’en percevoir le sens, déclenchant
l’écholalie. [10]
11
C. L’autisme et la recherche
1. La recherche génétique
La recherche génétique pour l’autisme ne débute que dans les années 1970 et met
rapidement en évidence une forte composante génétique de prédisposition, notamment au
sein d’une fratrie, et plus particulièrement chez les jumeaux.
De plus, la biologie moléculaire montre qu’environ plus de 800 gènes entrainent une
prédisposition à l’apparition de troubles autistiques, ceux-ci pouvant être impliqués dans
divers processus biologiques tels que la formation du système nerveux et des connexions
synaptiques.
Les premières identifications de facteurs génétiques ont été́ faites dans les formes
syndromiques de l’autisme, comme l’X fragile et le syndrome de Rett ainsi que chez des
familles porteuses d’anomalies chromosomiques.
La mutation la plus représentée pour l’autisme est celle du gène FMR1, muté notamment
dans le syndrome de l’X fragile. [7]
Depuis la fin du XXe siècle, des anomalies du développement chez le fœtus lors du
premier mois de gestation du tronc cérébral sont mises en évidence et engendreraient une
immaturité du système limbique et du cervelet, ces zones dédiées justement aux interactions
sociales et à la communication.
Les premières anomalies cérébrales observées sont issues d’études post-mortem
chez le sujet autiste. Elles démontrent une augmentation du volume total du cerveau et une
diminution du nombre de cellule de Purkinje dans le cervelet, ce qui a été confirmé dans une
étude du Dr Courchesne [4] Une période de surcroissance aurait lieu durant la petite enfance
(1 à 5 ans) puis lors de l’adolescence pour rentrer dans la norme lors de l’âge adulte. Suite
à cette croissance anormale, les connexions ne sont pas faites de façon optimale et en
découlerait une désorganisation sous corticale.
Les études post-mortem montrent que l’atteinte du cervelet, ayant un rôle important
dans les fonctions cognitives sociales et motrices, se couple à une hypoplasie du vermis
cérébelleux, celui-ci étant fortement impliqué dans le langage. [4]
En France, l’équipe de Monica Zilbovicius [4] montre que le sillon temporal supérieur
influence la perception et le comportement du regard. Chez les personnes atteintes
d’autisme. Ce sillon présente des anomalies structurelles et fonctionnelles. Celle-ci étant
impliqué dans la perception du regard, des mouvements du corps et de la voix, tout cela peut
donc compromettre la communication et la relation sociale envers l’autre.
12
II- En Pratique :
La situation actuelle place les porteurs de troubles autistiques et leur famille face à un
isolement déjà bien trop prégnant dans la société, ce qui participe d’ailleurs à une fracture
entre les patients et le corps médical laissant démunis les soignants face à cette impossibilité
de soigner telle que leur vocation l’exige.
Une communication permettant de regrouper les adresses des cabinets adaptés et / ou les
orthoptistes formés aux troubles autistiques permettrait aux personnes avec TSA de pouvoir
se diriger vers ces endroits s’ils le souhaitent.
Un module de formation pour sensibiliser tout orthoptiste, qui est davantage en contact
avec les personnes avec troubles du spectre de l’autisme.
Celui-ci pourrait être accessible aux praticiens libéraux ou salariés, débutants ou plus
expérimentées.
Ce module de formation à l’accompagnement des personnes présentant des troubles
autistiques s’articulerait ainsi :
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FICHE 1 : Se former
o LE SYSTEME DE
3- Méthodes d’accompagnement COMMUNICATION PECS
existantes (à connaitre pour se placer (Picture exchange Communication
dans la continuité). System) :
Le PECS est un système de
o LE PROGRAMME TEACCH communication par échange d’images qui
« Treatment and Education of vise à développer les capacités à
Autistic and related communiquer. Elle s’adresse aux enfants et
Communication Handicapped aux adultes de tout âge, présentant un trouble
Children » : du spectre autistique, ainsi qu’à toute
personne ayant des difficultés de
Il se traduit en français par « Traitement communication et d’interaction sociale qui
et éducation des enfants autistes ou empêche le développement d’un langage
souffrant de handicaps de communication fonctionnel. L’objectif est d’inciter la
apparentés ». Le programme permet à la communication en échangeant des images
personne avec TSA de vivre au mieux avec pour obtenir les objets ou activités désiré.
son environnement, permettant une
autonomisation dans son quotidien. En
utilisant une répétition de tâches, des
supports visuels et une éducation structurée.
14
FICHE 2 : Adaptation des lieux (cabinet, salle
d’attente)
1) L’espace
Astuce : Une solution plus simple tel qu’un
Pour adapter au mieux écran pliable/ paravents qui pourra créer
l’environnement visuel, il est important de temporairement un espace de travail qui
veiller à l’absence de stimulation visuelle facilitera la concentration.
parasite de l’environnement. Au minimum, il Cet écran pliable peut-être
est nécessaire d’organiser ce qui se situe accompagné de panneaux
dans le champ de vision de la personne avec vichy. Ceux-ci étant efficace
TSA avec un agencement clair des objets et pour stimuler la vision,
qu’ils soient peu nombreux, pouvant ainsi l’attention visuelle, créer un environnement
permettre de diriger l’attention de la personne visuel périphérique contrasté. Les contrastes
sur la tâche à accomplir. vichys peuvent aussi être utilisés comme
sous-mains accentuant le contraste
2) Matériels figure/fond. 2
2
Figure 2 : Panneaux vichy_0.pdf. Denise VABERTEN,
ergothérapeute. CNRHR La pépinière
15
3) Éclairage
Les filtres de couleur et les éclairages
indirects tels que des appliques ou lampes
orientables évitent les éblouissements. Les
éclairages ne doivent pas être trop forts voire
fluorescents tels que des néons car ils (3) Figure 3: Pouf
peuvent provoquer une excitation fovéale. De
plus, avec leur bourdonnement, ils peuvent
être source de gêne auditive.
Des éclairages plus chaud, une lumière plus
douce, de type incandescent sont préférables
pour une prise en charge adaptée.
4) Salle d’attente
Sur un mur du cabinet, le planning
visuel de rééducation de la personne avec
TSA peut être accroché. Celui-ci peut être mis
juste avant l’entrée dans le cabinet.
Dans la salle d’attente une première zone
peut -être dédiée aux personnes avec TSA, (3) Figure 4: Casque anti- bruit
elle peut être accompagnée d’un banc, ou
d’un pouf. Pour un aspect plus chaleureux, il
peut être mis à disposition des balles à
manipuler, un casque antibruit, un fidget cube
dans le but de diminuer l’anxiété générée par
la venue au cabinet. 3
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FICHE 3 : Dès la prise de rendez-vous
1) Préconisations 2) Repérage
L’enfant peut ensuite venir voir le cabinet,
Lors de la prise de rendez-vous afin d’avoir une première approche avec
téléphonique, il est souhaitable de demander l‘orthoptiste et l’endroit où va se passer la
les possibilités physiques et / ou psychiques consultation. Il pourra aussi, s’il le souhaite,
de l’enfant aux parents. découvrir le matériel.
S’il est suivi par un institut médical ou
autre, il serait judicieux de leur téléphoner en 3) Sensorialité
amont du rendez-vous pour leur demander Pour éviter toute surcharge sensorielle
comment cela se passe avec eux, avec les désagréable, il serait préférable de choisir un
nouveaux éducateurs, personnels médicaux horaire adapté pour recevoir la personne avec
ou autres, en accord avec la famille de TSA en consultation comme un horaire où les
l’enfant. bruits et les passages sont moindres. Si le
Il peut être appréciable pour l’enfant cabinet est à côté d’une route, il est judicieux
que celui-ci puisse avoir auparavant des d’éviter les horaires de grands passages (tels
photos de l’extérieur du cabinet, du cabinet, que 8-17h), et privilégier des heures creuses.
de la salle d’attente, des objets utilisés pour le Si l’enfant a eu un rendez-vous
bilan orthoptique comme les mires, la barre de ophtalmologique et que celui-ci a préconisé
prisme, le cache utilisé pour effectuer une un port de correction optique mais que celle-
acuité visuelle... ; tout cela dans le but d’éviter ci n’est pas portée, on peut d’ores et déjà
un stress important lors d’une première proposer à la famille, si ceux-ci n’ont pas de
rencontre avec beaucoup d’éléments lunettes, d’en porter (sans verres). Petit à petit
nouveaux non connus. l’enfant pourra plus accepter le fait de porter
L’ échange avec les parents de l’enfant ou des lunettes si d’autres personnes de sa
la personne avec TSA peut être judicieux. En famille en ont.
effet, si celui-ci ne supporte pas un des objets
ou mire, si celle-ci n’est pas nécessaire lors Astuce : On peut commencer avec
de la consultation elle pourra être mise de une paire sans verre puis avec les verres. En
côté afin d’éviter une contrariété. effet, le port de lunettes vient engendrer une
Il est important de demander en amont agression sensorielle tactile et le port des
le mode de communication utilisé par l’enfant verres devient une agression sensorielle
ou de la personne ayant des troubles du visuelle. Échelonner le port en deux temps
spectre autistique. En effet, ils peuvent être permettra sans doute de diminuer l’impact du
verbaux, non verbaux ou utiliser un autre port de la correction optique.
moyen de communication tel que le système Il peut être utile aussi de jouer au jeu
PECS. 4 du pirate avec sa famille avant la consultation,
Dans ce cas, il est important de bien apporter pour préparer l’enfant à avoir un œil caché et
le cahier prévu à cet effet. pour pouvoir mesurer son acuité visuelle : En
essayant de faire lire ou de montrer des
choses en mettant une main devant son œil,
ou un objet occlusif. Le cache sur les lunettes
ou devant l’œil peut représenter une
(4)Figure 8 :
Modèle PECS agression tactile et/ou visuelle. Un
entrainement auparavant peut aider pour la
consultation
5
Figure 9: Timer. Source : HOP TOYS [Internet]. Disponible sur:
https://www.hoptoys.fr/
18
FICHE 4 : Durant la consultation
19
C. Conclusion :
Ces recherches littéraires sur l’orthoptie et l’autisme montrent qu’il existe un lien étroit entre
les troubles de la sphère visuelle et les personnes atteintes de troubles du spectre autistique. Ces
différents troubles visuels sont progressivement sources de nouveaux questionnements. Ceux-ci
variant d’un individu à un autre, il n’est alors pas possible d’établir une norme. Encore aujourd’hui,
une vision altérée et stéréotypée de l’autisme est encore présente. C’est pourquoi il est important
d’élargir l’information pour une meilleure compréhension sur ce trouble neuro-développemental,
qualifié de spectre autistique.
Cette nouvelle dyade autistique, anciennement triade, montre un intérêt de plus en plus
présent à qualifier et quantifier le spectre autistique, notamment sur ses aspects sensoriels. C’est
pourquoi, l’orthoptiste à un rôle majeur au niveau du système visuel. Cependant, la prise en soin
orthoptique est encore perfectible ; notamment sur le comment et avec quoi, nous orthoptistes,
pourrions être plus efficace. Il est de valeur sûre que celle-ci s’améliore avec le temps, les
expériences et les découvertes.
Ce mémoire s’est avéré riche autant dans l’approche théorique avec les recherches pour
permettre d’ améliorer notre pratique orthoptique que grâce à des échanges multiples sur le sujet.
De ces recherches et rencontres, ma compréhension des personnes avec TSA a été grandement
modifiée ; ce qui me permet d’ores et déjà de pouvoir mieux m’adapter à elles. L’élaboration de
ces fiches pratiques ont été pensées dans une future prise en soins efficace. Elle a été également
réfléchie dans la volonté d’apporter une aide sous forme d’un guide concis et facile d’appropriation,
sources d’informations aux futurs collègues orthoptistes.
Enfin, il est évidant que nous devons prendre en compte une évolution de notre métier.
L’orthoptie voit des moyens plus technologiques s’offrir à elle : une possibilité d’évolution plus
technologiques utilisées avec des personnes ayant des troubles autistiques, ne serait-elle pas
source de devenir.
20
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21
REFERENCES DES IMAGES :
ANNEXE A : ANNEXE B :
ANNEXE C : ANNEXE D :
Figure 6 : Pouf Figure 4 : Casque antibruit
Source : HOP TOYS [Internet]. Disponible sur: Source : HOP TOYS [Internet]. Disponible sur:
https://www.hoptoys.fr/ https://www.hoptoys.fr/
ANNEXE E :
Figure 7 : Fidget cube
22
ANNEXE G : ANNEXE H :
Figure 5 : Balles à manipuler Figure 8 : Modèle PECS
Source : « https://pecs-france.fr/shop/tableau-
Source : HOP TOYS [Internet]. Disponible sur: dactivites/#tab-description »
https://www.hoptoys.fr/
ANNEXE I : ANNEXE J :
Figure 9 : Timer
Figure 10 : Illustration d’un planning pour la
Source : HOP TOYS [Internet]. Disponible sur: pratique orthoptique
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Création aléatoire.
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