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ARTICLE

L'étiologie de l'autisme
Dominick M. Maino, OD, MEd, FAAO, FCOVD-A
Professeur, Illinois College of Optometry ; Chicago, IL
Stephen G. Viola, PhD
Professeur adjoint affilié, Université du Missouri-St. Louis ; St. Louis, MO
Robert Donati, PhD
Professeur associé, Illinois College of Optometry ; Chicago, IL

dmaino@ico.edu ou à l'adresse suivante : Dominick M. Maino, Illinois

RÉSUMÉ College of Optometry, 3241 S. Michigan Ave, Chicago, Il. 60616. Toutes
Une étiologie unique de l'autisme ou de l'un des les déclarations représentent l'opinion personnelle des auteurs et peuvent ne
troubles du spectre autistique n'a pas encore été pas refléter les opinions du College of Optometrists in Vision Development,
d'Optometry & Vision Development ou de toute autre institution ou
déterminée. Dans le passé, les causes présumées de organisation à laquelle l'auteur peut être affilié. L'autorisation d'utiliser
ces troubles comprenaient l'autisme induit par les des réimpressions de cet article doit être obtenue auprès de l'éditeur.
parents, les lésions/anomalies cérébrales, la Copyright 2009 College of Optometrists in Vision Development. OVD est
vulnérabilité constitutionnelle et l'aphasie indexé dans le Directory of Open Access Journals. L'accès en ligne est
disponible à l'adresse suivante : http:// www.covd.org.
développementale, ainsi que les déficits du système
activateur réticulaire et une interaction malheureuse Maino DM, Viola, SG, Donati R. L'étiologie de l'autisme. Optom Vis
Dev 2009 :(40)3:150-156.
entre les facteurs psychogéniques et
neurodéveloppementaux. D'autres étiologies
présumées sont les modifications structurelles du
cervelet, la génétique, les infections virales et les
anomalies immunologiques, ainsi que divers agents
tératogènes, les crises d'épilepsie et les vaccins, qui
font également l'objet de recherches. Tant que nous
ne connaîtrons pas les multiples étiologies des
personnes atteintes du spectre autistique, nous
devrons, en tant que chercheurs, prestataires de soins
de santé, éducateurs et optométristes, offrir à toutes
les personnes atteintes d'autisme les soins les
meilleurs, les plus récents et les plus accessibles qui
soient, sur la base des dernières connaissances
scientifiques.

Mots-clés : Syndrome d'Asperger, trouble

déficitaire de l'attention avec hyperactivité, troubles
du spectre autistique, trouble désintégratif de
l'enfance, troubles de l'apprentissage non verbaux,
troubles envahissants du développement non liés à
l'âge.

La correspondance concernant cet article peut être envoyée par courriel à

150 Optométrie et développement de la

vision
autrement spécifié (pdd-nos), syndrome de
Rett syndrome de Rett, trouble de la
communication sémantique et pragmatique.

Le sujet de l'autisme et ses nombreuses

étiologies, traitements et remèdes potentiels se sont
emparés des cordes sensibles et de l'imagination du
public.1 Les personnes touchées par ce trouble,2 leurs
soignants,3 les hommes politiques,4,5 et les
célébrités,6,7 ont réussi à faire passer l'autisme du
domaine de l'étude scientifique à celui du salon des
gens ordinaires dans tout le pays. Oprah a présenté
plusieurs émissions sur ce sujet,8,9 il existe des blogs
spécialisés10,11,12 et vous pouvez même suivre
l'autisme sur Twitter.13 Les grands magazines
d'information (US News and World Report,14 Time
Magazine,15 Newsweek,16 Forbes,17,18) et les
journaux,19,20 mettent également fréquemment ce
trouble en lumière.
Cependant, les médias remettent souvent en
question leur propre exactitude et leur propre
battage publicitaire.21 Dans quelle mesure le public
comprend-il vraiment ce qui se passe ? D'ailleurs,
que savent les professionnels de la santé des
populations spéciales en général et de l'autisme22 en
particulier ? Des publications récentes dans le
domaine des soins oculaires semblent indiquer qu'il
reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.
Les professions de l'optométrie et de
l'ophtalmologie, qui s'occupent des yeux et de la
vision, disposent de peu de ressources au sein de
leurs professions respectives en ce qui concerne les
besoins oculo-visuels des populations spéciales, y
compris les personnes diagnostiquées avec un ou
plusieurs troubles associés au spectre autistique. Les
attitudes23
des professionnels des soins oculaires, la
formation professionnelle supérieure24, la recherche et
les programmes de formation continue25 ne sont pas
souvent disponibles et ne fournissent donc pas à ces
prestataires de soins de santé l'éducation nécessaire
et les informations les plus récentes sur les patients
ayant des besoins spéciaux et sur la manière de
soigner cette population. Il existe des ressources
accessibles aux professionnels des soins oculaires qui

Volume 40/Numéro 3/2009 151

Si on les consulte, elles démontrent les nombreux syndrome de Retts et le trouble désintégratif de
déficits en matière de soins oculaires et visuels,26,27 l'enfance. D'autres professionnels du domaine
que l'on trouve dans la population des patients ayant intègrent dans ce continuum le trouble de la
des besoins spéciaux. Il existe également des communication sémantique et pragmatique, les
ressources qui traitent spécifiquement de la manière troubles d'apprentissage non verbaux, l'autisme de
d'examiner et de traiter les patients handicapés.28,29,30 haut niveau (qui peut être similaire au syndrome
Mais elles sont peu nombreuses et souvent sous- d'Asperger), l'hyperlexie et certaines personnes
utilisées. souffrant d'un trouble déficitaire de l'attention avec
La discussion sur toute population de patients hyperactivité.
ayant des besoins spéciaux devrait probablement
commencer par l'étiologie du trouble. Cette question
est assez simple pour plusieurs anomalies31 , mais
malheureusement, nous ne connaissons souvent
l'étiologie que d'une poignée de troubles du
développement. La plupart des enfants et des adultes
chez qui un handicap a été diagnostiqué n'ont qu'un
diagnostic générique de "retard mental" ou de
"déficience intellectuelle". Les personnes appartenant
au spectre autistique, en revanche, font l'objet d'un
diagnostic spécifique, mais aucune cause spécifique
n'a été prouvée pour ce trouble.
Pour compliquer encore les choses lorsqu'il s'agit
de déterminer l'étiologie de l'autisme, ce trouble
englobe désormais de multiples anomalies du
développement avec plusieurs niveaux d'implication,
de handicap et de capacité, au lieu d'une anomalie
unique et relativement rare. Si cela rend l'autisme
plus visible et donc plus susceptible d'attirer
l'attention des médias, le soutien politique et l'argent
de la recherche, cela ne fait que compliquer la
recherche de l'étiologie fondamentale sous-jacente.

Le spectre autistique
Il a été noté que la fréquence des individus
présentant au moins un des troubles du spectre était
de 3,4/1 000 pour les enfants âgés de 3 à 10 ans,
alors que le CDC estime aujourd'hui qu'elle est de 2
à6
/1 000 (de 1 sur 500 à 1 sur 150). Les garçons
diagnostiqués avec un TSA ont un risque 3 à 4 fois
plus élevé de souffrir du handicap que les filles. Bien
que ce taux soit inférieur à celui constaté pour la
déficience intellectuelle (9,7 pour 1 000 enfants), il
est supérieur à la prévalence de l'infirmité motrice
cérébrale (2,8 pour 1 000 enfants), de la surdité (1,1
pour 1 000 enfants) et de la déficience visuelle grave
(0,9 pour 1 000 enfants).32 Le spectre comprend : Le
spectre comprend : le trouble autistique, le syndrome
d'Asperger, les troubles envahissants du
développement non spécifiés (TED-NS), le
152 Optométrie et développement de la
vision
 Plusieurs modèles biomédicaux en cours cette étiologie potentielle ont montré qu'il y a des
d'élaboration pour la cause de l'autisme suggèrent enfants autistes nés de parents qui ne correspondent
qu'il existe plusieurs "autismes" et que l'étiologie pas au modèle de personnalité du parent autiste,
n'est pas basée sur le comportement mais sur la ainsi que des parents qui correspondent à la
biologie. Les modèles plus anciens étaient description du parent supposé pathogène et qui ont
déterminés génétiquement, basés sur le cerveau, des enfants normaux, non autistes. Il a également été
câblés, et traitables mais non guérissables. Les noté que les frères et sœurs des enfants autistes sont
nouveaux modèles envisagés aujourd'hui notent que souvent normaux et que les enfants autistes sont
l'étiologie de l'autisme tend à être déclenchée par inhabituels "du point de vue de l'environnement".
l'environnement, mais influencée par la génétique,
qu'elle concerne à la fois le cerveau et le corps,
qu'elle implique des anomalies métaboliques et
qu'elle est non seulement traitable, mais qu'elle
laisse entrevoir la possibilité d'une guérison.33
Comme vous pouvez l'imaginer, la découverte
d'une étiologie unique pour un spectre aussi
diversifié est une entreprise monumentale. Le plus
souvent, le scientifique étudie plusieurs domaines,
notamment la génétique, les traumatismes, les
facteurs environnementaux, la présence de
tératogènes et même les étiologies psychosociales.
Récemment, des centaines de causes potentielles de
l'autisme ont été suggérées. Ces causes possibles
comprennent, sans s'y limiter, l'autisme induit par
les parents, les infections à levures et l'intolérance
aux substances alimentaires, ainsi que la déficience
en phénolsulphérotransférase (PST) et les lésions
cérébrales. D'autres étiologies ont été suggérées :
vulnérabilité constitutionnelle, aphasie
développementale, déficits du système activateur
réticulaire, interaction malheureuse entre des
facteurs psychogènes et neurodéveloppementaux,
ainsi que des modifications structurelles du cervelet.
Enfin, d'autres ont postulé que la génétique, les
virus, les problèmes immunologiques, les vaccins et
les crises d'épilepsie étaient des étiologies de ce
spectre de troubles.34 L'étendue limitée de ce
document ne permet pas de fournir une évaluation
approfondie de chacune de ces étiologies
potentielles, mais nous mettrons en évidence
quelques-unes des causes les plus couramment
rencontrées et vantées des TSA.

Examen de l'étiologie
L'autisme d'origine parentale : L'autisme
induit par les parents a été l'une des premières
étiologies suggérées pour l'autisme. Des parents
froids et insensibles, en particulier les mères,
provoquaient chez leurs enfants les signes et
symptômes associés à l'autisme. Les recherches sur
Volume 40/Numéro 3/2009 153
au moment de la naissance", ce qui semble exclure la métabolique elle-même. Elle a également noté que
théorie de l'étiologie parentale. l'incapacité à métaboliser efficacement certains composés,
en particulier les amines phénoliques, toxiques pour le
Infections à levures, intolérance alimentaire, SNC, pourrait exacerber le large spectre du
autistique45
syndrome de l'intestin perméable, régimes sans comportement , mais ne suggère pas de relation
gluten : Bien que plusieurs sites Internet35 ,36,37
et de cause à effet.
divers auteurs de publications non évaluées par des
pairs et de rapports de cas uniques38 semblent
soutenir les infections à levures, l'intolérance
alimentaire et le syndrome de l'intestin perméable
comme étiologies possibles de l'autisme, la plupart
des recherches ne suggèrent aucun facteur causal
concret lié à l'alimentation, à la levure ou au
régime.39,40 On pense actuellement qu'il est peu
probable que les problèmes liés à l'alimentation ou à
la digestion soient de nature étiologique pour
l'autisme.

Crises, épilepsie : Des recherches confirment le rôle

des crises et de l'épilepsie et leur lien avec l'autisme.
Une étude41 a noté que des taux plus élevés d'épilepsie
associés à l'autisme ont souvent été rapportés dans la
littérature. La prévalence de cette association peut
toutefois varier de 5 % à 46 % selon la population
étudiée. Ils ont également noté qu'un examen
critique de la littérature a montré que le taux dans les
cas idiopathiques avec une intelligence normale était
toujours significativement supérieur au risque de la
population. Cela suggère que l'autisme est associé à
un risque accru d'épilepsie. Bien que certains auteurs
proposent qu'il existe une relation de cause à effet, le
débat entre les scientifiques dans ce domaine se
poursuit.42 Il est toutefois reconnu que les personnes
atteintes de TSA et d'épilepsie (asd+e) et les
personnes simplement atteintes de TSA diffèrent à
plusieurs égards importants, notamment parce que le
groupe asd+e comptait un plus grand nombre de
femmes et était plus susceptible d'avoir reçu un
diagnostic de TSA à un moment ultérieur. Ces
personnes présentaient également davantage de
difficultés motrices, de retards de développement et
de comportements problématiques.43

Déficit en phénolsulphertransférase (PST) : La

phénolsulphertransférase est censée jouer un rôle
essentiel dans le processus de décomposition et
d'élimination de diverses toxines du corps humain.
Waring44
a émis l'hypothèse que les symptômes
résultent d'un apport insuffisant d'ions sulfate
utilisables, plutôt que d'une déficience de l'enzyme
154 Optométrie et développement de la
vision
Cerveau et lésions cérébrales : Étant donné que le intestinaux ainsi qu'une hyperplasie nodulaire
cerveau émergent est plus sensible aux agressions lymphoïde. Wakefield a émis l'hypothèse que le
que le cerveau adulte plus âgé et plus développé et vaccin ROR provoquait une inflammation intestinale
que la génétique et les facteurs environnementaux qui entraînait la translocation de peptides
(plomb, méthylmercure, toluène, arsenic, habituellement non perméables vers la circulation
biphényles polychlorés) sont des étiologies connues sanguine et le cerveau. Ces peptides ont ensuite
des anomalies du développement neurologique, il a affecté le développement des enfants.
été postulé que l'autisme pouvait être causé par des
lésions du cortex cérébral.46 Cela inclut les troubles
associés à l'amygdale47 et peut expliquer certains des
comportements visuels associés à l'autisme.48 La
neurotoxicité, l'altération de la neurotransmission,
les faux neurotransmetteurs et la neuroconnectivité
perturbée peuvent également jouer un rôle.33,49
D'autres études ont noté qu'une augmentation du
volume total du cerveau, du lobe pariéto-temporal
et de l'hémisphère cérébelleux est souvent observée
dans l'autisme et que la taille de l'amygdale,50 de
l'hippocampe,51 et du corps calleux peut également
être anormale.52

Système d'activation réticulaire : Une étude de

Buchwald et al soutient que le système réticulaire
activateur (SRA) et/ou ses cibles thalamiques post-
synaptiques peuvent être dysfonctionnels dans
l'autisme.53 Étant donné que l'autisme se caractérise
par des états altérés de susceptibilité à la stimulation
et que le SRA est responsable de notre état d'éveil et
de notre motivation, un lien entre les deux a été
suggéré. Le lien de causalité exact, s'il existe, reste
inconnu.
Comme indiqué précédemment, bien que
l'examen de toutes les étiologies potentielles de
l'autisme dépasse largement le cadre de ce seul
document, il reste deux domaines qui doivent être
inclus dans cet examen. Ces domaines de discussion
font généralement l'objet d'une couverture
médiatique quotidienne et ont pris d'assaut non
seulement les professions scientifiques, mais aussi
l'imagination du grand public. Il s'agit des vaccins
et de la génétique.

Les vaccins : Un article de Gerber et Offit54 note

que... le 28 février 1998, Andrew Wakefield, gastro-
entérologue britannique, (et ses collègues) a publié
un article55 dans The Lancet qui décrit 8 enfants dont
les premiers symptômes d'autisme sont apparus
dans le mois suivant l'administration d'un vaccin
ROR (rougeole-oreillons-rubéole). Tous ces enfants
présentaient des symptômes et des signes gastro-
Volume 40/Numéro 3/2009 155
 Malheureusement, cette série de cas, telle qu'elle noté que :
est présentée dans l'article de Wakefield, présente Après avoir étudié pendant de nombreux mois les
plusieurs problèmes qui remettent en cause ses nombreuses preuves présentées dans cette affaire, je
conclusions injustifiées. Il s'agit notamment d'une suis convaincu que les rapports et les conseils donnés
cohorte de sujets auto-référés, d'un manque de sujets aux Cedillo par le Dr [Arthur] Krigsman et d'autres
témoins, de l'absence de détermination de la causalité médecins, conseillant aux Cedillo
par rapport à la coïncidence et d'une mauvaise
conception de l'étude (pas de méthodologie en
double aveugle, collecte de données incomplète et
non systématique). Parmi les autres problèmes
relevés dans ce document, on peut citer le fait que,
dans certains cas, les symptômes gastro-intestinaux
ne sont pas apparus avant l'apparition de l'autisme,
et que les virus du vaccin ROR n'ont pas été à
l'origine d'une irritation intestinale persistante ou
d'une défaillance de la barrière intestinale. Gerber et
Offit ont poursuivi leur réfutation de l'étude de
Wakefield en déclarant que "les peptides
encéphalopathiques putatifs voyageant de l'intestin
au cerveau n'ont jamais été identifiés".
Un rapport final détaillé de l'Immunization
Safety Review Committee (ISRC) du Board on
Health Promotion and Disease Prevention Institute
of Medicine56 a évalué l'hypothèse selon laquelle les
vaccins (ROR et ceux contenant du thimérosal)
causent l'autisme. L'ISRC a examiné des études
épidémiologiques publiées et non publiées, ainsi que
des publications sur les mécanismes biologiques
possibles par lesquels les vaccinations pourraient être
à l'origine du développement de l'autisme. L'ISRC a
conclu que l'ensemble des preuves ne permet pas
d'établir une relation de cause à effet entre l'autisme
et le vaccin ROR. Il a également noté que les
données examinées confirment le rejet de toute
relation de cause à effet entre les vaccins contenant
du thimérosal et l'étiologie de l'autisme. Les Centres
de contrôle et de prévention des maladies :
Immunization Safety and Autism Thimerosal and
Autism Research Agenda57 ont également examiné neuf
grandes études nationales et internationales. Aucune
n'a démontré un lien étiologique causal entre
l'autisme et les vaccins et/ou le thimérosal. Il
apparaît que la majorité des recherches rejette
fermement le ROR/Thimérosal comme étiologie de
l'autisme.

Les tribunaux, l'autisme et les vaccins : Plusieurs

affaires judiciaires ont également rejeté le lien entre
le MMR/Thimersol et l'autisme. George L. Hastings
Jr., de la U.S. Court of Claims58 à Washington, DC, a
156 Optométrie et développement de la
vision
 qu'il existe un lien de cause à effet entre la vaccination
ROR de Michelle et ses maladies chroniques, se sont
lourdement trompés. Malheureusement, les Cedillo
ont été induits en erreur par des médecins qui se sont
rendus coupables, à mon avis, d'une grave erreur
d'appréciation médicale. Néanmoins, je peux
comprendre que les Cedillo aient trouvé ces rapports
et ces conseils crédibles dans les circonstances....
Toutefois, je dois trancher cette affaire non pas sur la
base d'un sentiment, mais en analysant les preuves.
règlement ne constitue pas un précédent juridique, car il
ne s'agit pas d'une conclusion d'un juge, d'un maître
spécial ou d'un jury. Cela signifie qu'à l'avenir, les juges
ou les conseillers spéciaux n'autoriseront probablement
pas les plaignants à citer cette affaire à l'appui de leurs
demandes.

Cependant, la Cour américaine des vaccins et son

application de la justice et de la science semblent
quelque peu mal assorties. Le tribunal a noté que :
La demande du plaignant
... l'ADEM (encéphalomyélite aiguë disséminée) a été
à la fois causée en fait et indirectement causée par sa
vaccination. Il est bien connu que la vaccination en
question peut causer l'encéphalomyélite aiguë
disséminée, et la Cour a conclu, sur la base d'une
lecture et d'une audition complètes des faits
pertinents dans cette affaire, qu'elle a effectivement
causé l'encéphalomyélite aiguë disséminée. En outre,
l'ADEM de Bailey était suffisamment grave pour causer
des dommages durables et résiduels, et a retardé son
développement, ce qui correspond à l'appellation
générale de retard de développement envahissant, ou
TDE [un trouble du spectre autistique]. La Cour a
estimé que Bailey n'aurait pas souffert de ce retard
sans l'administration du vaccin ROR, et que cette
chaîne de causalité était... une séquence immédiate de
causes et d'effets menant inexorablement de la
vaccination au Retard Envahissant du Développement.

L'ADEM post-vaccinal a été associé à plusieurs

vaccins59
(rage, diphtérie-tétanos-polio, variole,
encéphalite japonaise B, coqueluche, grippe, hépatite
B et vaccin contre le porc) et pas seulement au
ROR. Une recherche en ligne récemment effectuée
sur PubMed n'a révélé aucune publication
établissant un lien entre l'autisme et/ou les troubles
envahissants du développement non spécifiés
(TED-NS) et l'ADEM.
En ce qui concerne une autre affaire, Mme Taub,
dans son article intitulé "Autism and the Courts"
(L'autisme et les tribunaux), s'est demandée ce que
signifiait le récent règlement : What does the recent
settlement really mean ? 60, elle affirme que
D'un point de vue juridique, et malgré ce que les
profanes des médias pourraient dire ou penser, ce

Volume 40/Numéro 3/2009 157

 Il existe toutefois un précédent à ce règlement, puisque
le Tribunal des vaccins a accordé une indemnisation
dans une autre affaire récente où l'administration de
vaccins a aggravé une maladie sous-jacente entraînant
un trouble similaire à l'autisme61.
population générale. Il a également été noté que la
symptomatologie de type autistique est plus fréquente
chez les parents, les sœurs et les frères des personnes
atteintes d'autisme.

Veuillez noter que l'affaire qui a donné lieu à une

indemnisation du plaignant est due au fait que le
tribunal a décidé que le vaccin avait "aggravé une
condition sous-jacente conduisant à un trouble
similaire à l'autisme". Il n'a pas causé l'autisme
(seulement un trouble similaire à l'autisme). Il n'a pas
causé l'autisme mais a aggravé une maladie déjà
existante. Il semble que les communautés
scientifique et juridique aient encore beaucoup à
faire avant que cette question puisse être réglée.

La génétique : Le rôle que joue la génétique dans le

développement d'un enfant autiste semble
aujourd'hui faire l'objet de reportages quasi
quotidiens dans les médias. Nous savons que dans les
études de jumeaux identiques dont l'un des enfants
est autiste, l'autre enfant a 82 % de chances d'être
affecté. Pour les jumeaux fraternels, ce pourcentage
n'est que de 10 %. Les chercheurs en génétique
pensent aujourd'hui que 90 % du phénotype
comportemental de l'autisme est lié à des gènes
héréditaires.62
Une étude de Muhle et al63 sur la génétique de
l'autisme a montré que les données issues des
analyses du génome entier suggéraient des
interactions entre au moins 10 gènes dans l'étiologie
de l'autisme. Il semble que la zone 7q31-q33, une
région de la parole et du langage, soit liée au
développement de l'autisme. Dans un article publié
dans l'American Journal of Human Genetics et dans
l'éditorial qui l'accompagne, il est indiqué que le
chromosome 7 est "le premier gène de prédisposition
à l'autisme largement reproduit". Ce gène produit
des protéines appelées Neurexines qui jouent un rôle
important dans le développement du mécanisme par
lequel les cellules cérébrales communiquent.64
D
'autres anomalies de locus fréquemment impliquées
comme cause potentielle de l'autisme se trouvent en
15q11-q13, tandis que certains modèles animaux
impliquent le récepteur de l'ocytocine en 3p25-p26.
D'autres études en faveur d'une étiologie
génétique montrent que le risque que le frère ou la
sœur d'une personne autiste le soit également est de
2 à 8 %. Ce pourcentage est beaucoup plus élevé que
celui que l'on trouve habituellement dans la
158 Optométrie et développement de la
vision
 Bien que nombre de ces découvertes (et
d'autres) commencent à nous montrer le lien entre
l'environnement, le rôle de la génétique,
l'interaction entre le cerveau et le corps, et le rôle
des anomalies métaboliques, nous avons encore un
chemin de recherche très difficile devant nous avant
que la "bonne" réponse (plus que probablement
plusieurs bonnes réponses) ne soit apparente.
Comme l'indique le blog 66 Age of Autism : Daily
Web Newspaper of the Autism Epidemic, Latest
Autism Gene Studies Find....Not Very Much ; un
scepticisme sain à l'égard de cette recherche et
d'autres recherches sur l'autisme et la génétique est
évident. Ils affirment que :
Les publications les plus importantes sur la chasse au
gène de l'autisme suivent un rythme familier. Leurs
auteurs font un battage médiatique agressif autour de
leur nouvelle étude. Les revues prestigieuses qui les
publient accordent leur imprimatur aux communiqués
de presse qui affirment que "cette étude est
importante".
À ce stade, nous ne savons pas vraiment
lesquelles de ces études sont les plus importantes.
Nous savons que la découverte de l'étiologie de
l'autisme pourrait un jour déboucher sur un large
éventail de traitements pour les personnes qui se
trouvent quelque part sur le spectre. Nous savons
d'autisme que dans les familles qui n'ont pas de
relations
avec des TSA.65
également que d'ici là, en tant que chercheurs,
fournisseurs de soins de santé, éducateurs et
optométristes, nous devons offrir à tous ceux qui
font partie du spectre de l'autisme les soins les
meilleurs, les plus récents et les plus accessibles qui
soient, fondés sur les meilleures données scientifiques
connues67,68,69.
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22. Vivez votre meilleure vie ! Éliminez le cancer ! Faites-vous faire un lifting à
l'heure du déjeuner ! Éradiquer l'autisme ! Revenez en arrière ! Affinez vos
cuisses ! Guérissez la ménopause ! Maîtrisez l'énergie positive ! Effacer les
rides ! Bannissez l'obésité ! Vivez votre meilleure vie ! NewsWeek.
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PRIX D'EXCELLENCE POUR LES

ÉTUDIANTS
DANS LA THÉRAPIE DE LA VISION

Le COVD a le plaisir d'annoncer que les étudiants • Rebecca J. Fleming

suivants ont reçu le prix COVD 2009 pour l'excellence Collège d'optométrie de l'Université du Pacifique
en thérapie de la vision lors des cérémonies de remise des • Candace DeCock - Collège d'optométrie de
diplômes qui se sont déroulées ce printemps dans leur l'Université de l'État de l'Ohio
école ou collège d'optométrie.
• Grace Morano - Université Salus, Collège
Le prix COVD d'excellence en thérapie de la d'optométrie de Pennsylvanie
vision est décerné aux étudiants qui ont fait preuve
d'un grand intérêt et de compétences cliniques • Linda Luong
dans les domaines suivants Collège d'optométrie de Californie du Sud
thérapie de la vision. Félicitations à chacun de ces • Joe Borden - Collège d'optométrie du Sud
nouveaux optométristes !
• Dorothy H. Nguyen
• Jennifer Shaba - Université d'État de Ferris, Université de Californie, Berkeley
Collège d'optométrie du Michigan
• Whitney Barker
• Kelly Meehan - Collège d'optométrie de l'Illinois Collège d'optométrie de l'Université de Houston
• Kim Kohne • Andrea K. Braden & David D. Ernst
École d'optométrie de l'université de l'Indiana Université du Missouri - St. Louis College
• Amy Camerota of Optometry
Collège d'optométrie de Nouvelle-Angleterre • Debbie Luk - Université de Waterloo
• Kimberly A. Brunk - Collège d'optométrie de
l'Université d'État du Nord-Est (Northeastern State
University Oklahoma College of Optometry)

162 Optométrie et développement de la

vision