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Formation

Formation
du
du personnel
personnel
nouvellement
nouvellement recruté
recruté

Lutte contre les infections nosocomiales


dans les établissements de soins

CCLIN Sud-Ouest

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 1


CCLIN Sud Ouest
NOTE DU GROUPE DE TRAVAIL

Ce document a été réalisé pour servir de guide pour l’élaboration de


formations des nouveaux professionnels.

Une méthodologie pour son utilisation est proposée dans les pages suivantes.

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CCLIN Sud Ouest
METHODOLOGIE

La gestion du risque infectieux est une mission transversale qui implique chaque
professionnel travaillant dans un établissement de santé.

Il est important que tout nouvel arrivant reçoive des informations précises sur
l’organisation de la lutte contre les infections nosocomiales dans l’établissement, à
savoir : existence d’un CLIN, fonctions de son Président, composition et missions de
l’Equipe Opérationnelle d’Hygiène et de Prévention des Infections Nosocomiales (EOH),
identification du correspondant en hygiène de son service d’affectation, ainsi que les
objectifs prioritaires de l’établissement dans ce domaine. De la même façon, cet
enseignement doit porter sur les bonnes pratiques de soins actualisées. Une information
sur la nature et l’accessibilité de tous les supports institutionnels de diffusion des
protocoles (classeur du CLIN, plaquettes d’information…) complète dans tous les cas
les enseignements.

Ce guide comporte 19 chapitres présentant les principaux domaines concernés par la


gestion du risque infectieux. Son utilisation sera fonction de trois paramètres :

- le formateur,
- les participants,
- le contenu de la formation.

LE FORMATEUR :

1. Il exerce son activité au sein d’une EOH ou dans un secteur de soins et a suivi au
minimum une formation de correspondant en hygiène hospitalière ;

2. Il a manifesté son investissement dans l’amélioration de la qualité des soins et


particulièrement dans la Lutte contre les Infections Nosocomiales ;

3. Il possède des qualités relationnelles : il est à l’écoute des équipes et aime


communiquer ;

4. Le temps de formation est inscrit dans ses missions.

LES PROFESSIONNELS FORMES :

1. Ce guide a été élaboré pour apporter une aide à la préparation de session de


formation à l’intention de tout nouvel arrivant des catégories professionnelles
médicales et para médicales.

2. Il peut également servir à l’enseignement de base ou à la réactualisation ponctuelle


des connaissances.

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CCLIN Sud Ouest
LE CONTENU DE LA FORMATION :

Il revient à chaque professionnel responsable de cet enseignement d’utiliser ce guide


pour composer un programme convenant :

- aux objectifs de la formation,


- aux types d’activités pratiquées,
- aux missions des personnels recrutés.

Cependant, l’objectif d’une telle formation est d’aider à l’acquisition d’une culture
commune au sein d’un établissement.

Il est préférable que l’enseignement soit programmé par modules car la réalisation d’une
formation intensive rendrait difficile l’assimilation du contenu par les participants.

Chaque chapitre présenté peut être complété par l’utilisation d’outils informatiques ou
vidéo. Il existe de nombreux films concernant les thèmes suivants :

- l’hygiène des mains,


- le sondage urinaire,
- le cathétérisme veineux,
- la préparation cutanée de l’opéré,
- la prévention des accidents exposant au sang,
- la gestion du linge…

Ces documents sont référencés à chaque fin de chapitre.

Chaque partie traitée est suivie d’une rubrique intitulée « points importants à
transmettre ».

Le guide peut également servir d’outil pour l’élaboration de fiches synthétiques


(recommandations, protocoles…) qui pourront être construites en groupe de travail et
tiendront compte des ressources matérielles et des organisations spécifiques à chaque
établissement.

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GROUPE DE TRAVAIL*

Animateur

Chantal LEGER
CCLIN SO - CHU Poitiers 05 49 44 42 05

Membres du groupe

Catherine ANDRE
Clinique Ancienne Halle Cognac 05 45 82 12 07
Anne Marie BEDUCHAUD
Polycliniques de Poitiers Poitiers 05 49 54 33 33
Marie Agnès CHARREAU
Centre Hospitalier Châtellerault 05 49 02 91 03
Catherine DUBOIS
Clinique Pasteur Royan 05 46 22 23 69
Florence FRUGIER
Centre Hospitalier Barbezieux 05 45 78 78 00
Nicole LANOT DUPLA
CMCA Puilboreau 05 46 00 40 40
Jocelyne LEOBET
Centre Hospitalier Montmorillon 05 49 83 83 83
Dominique MACHEFERT
Centre Hospitalier Saintes 05 46 92 76 76
Guy MATHIEU
Formateur en Hygiène Angoulême 05 45 61 21 44
Marie René MONNET
Hôpital local Saint Maixent l’école 05 49 76 49 76
Jean Paul MULLER
Centre Hospitalier H. Laborit Poitiers 05 49 44 57 73
Sabine de PEYRELONGUE
Clinique Maison Blanche Jarnac 05 45 36 62 00

* Ce guide a été élaboré par un groupe régional du CCLIN dans le cadre des
propositions d'actions définies en 2000 en matière de formation au niveau de la
région Poitou-Charentes par la DRASS et le CCLIN.

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SOMMAIRE

• INTRODUCTION ......................................................................................................10

I / Les infections nosocomiales ........................................................................... 11-19


• Définition ........................................................................................................12
• Circonstances favorisantes ............................................................................12
• Sujets réceptifs ..............................................................................................12
• Réservoirs .....................................................................................................13
• Germes responsables ....................................................................................13
• Bactéries Multi Résistantes ............................................................................17
• Modes de transmission ..................................................................................17
• Voies d’introduction .......................................................................................17

II / Surveillance des infections nosocomiales .................................................... 20-23


• Pourquoi surveiller ? ......................................................................................21
• Méthodes pour la surveillance .......................................................................21
• L’incidence .....................................................................................................21
• La prévalence ................................................................................................21
• Les chiffres nationaux ....................................................................................22
• Répartition des sites infectieux ......................................................................22

III / Organisation de la lutte contre les infections nosocomiales


en France .......................................................................................................... 24-28
• Le CTIN .........................................................................................................25
• Les CCLIN .....................................................................................................25
• Les CLIN ........................................................................................................25
• L’équipe opérationnelle d’hygiène .................................................................25
• Les correspondants en hygiène .....................................................................26
• Organigramme des différentes structures.......................................................27

IV / Obligations et responsabilités des personnels et lutte contre les


infections nosocomiales ............................................................................... 29-34
• Responsabilité des professionnels ................................................................30
• Signalement des infections nosocomiales .....................................................32
• Information des patients ................................................................................32

V / Les bases de la prévention ............................................................................. 35-39


• Hygiène corporelle .........................................................................................36
• Tenue professionnelle ...................................................................................36
• Les précautions « standard » ........................................................................37

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VI / L’hygiène des mains ....................................................................................... 40-47
• La flore cutanée .............................................................................................41
• Objectifs et modalités de la désinfection des mains ......................................41
• Différents types de lavage des mains ............................................................42
! Le lavage simple .................................................................................42
! Le lavage hygiénique ...........................................................................42
! Le lavage chirurgical ...........................................................................43
• Solutions hydro alcoolique .............................................................................43
! Le traitement hygiénique par frictions .................................................44
! La désinfection chirurgicale par frictions ..............................................45

VII / Les tenues de protection ............................................................................... 48-55


• Les masques .................................................................................................49
! Le personnel .......................................................................................49
! Les visiteurs ........................................................................................50
! Les patients .........................................................................................50
! Les différents types de masques ........................................................50
! Les recommandations pour l’utilisation des masques .........................50
• Les gants .......................................................................................................51
! Le port des gants est impératif ............................................................51
! Les différents types de gants ..............................................................52
! Recommandations pour l’utilisation des gants ....................................53
• Les surblouses ..............................................................................................54
• Les coiffes .....................................................................................................54
• Les sur chaussures ........................................................................................54

VIII / Les accidents exposants au sang (AES) .................................................... 56-60


• Définition ........................................................................................................57
• Risques liés aux AES ....................................................................................57
• Prévention des accidents ...............................................................................57
• Conduite à tenir en cas d’AES .......................................................................58

IX / Les isolements ................................................................................................ 61-65


• L’isolement septique ......................................................................................62
• L’isolement protecteur ...................................................................................64

X / Les Produits utilisés pour la détergence, la désinfection


et l’antisepsie ................................................................................................. 66-72
• Définitions ......................................................................................................67
• Les détergents ...............................................................................................68
• Critère de choix des produits détergents .......................................................69
• Les antiseptiques ...........................................................................................69
• Critères de choix des produits antiseptiques et désinfectants .......................70
• Conseils et précautions d’emploi des produits ...............................................70

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XI / L’entretien des locaux .................................................................................... 73-85
• Classification des locaux selon le risque infectieux .......................................74
• Principes généraux ........................................................................................75
• Techniques d’entretien ..................................................................................76
• Calendrier d’entretien ....................................................................................84

XII / PREVENTION DES INFECTIONS URINAIRES .............................................................. 86-89


• Précautions lors du sondage .........................................................................87
• Prévention liée à l’entretien du système clos .................................................87

XIII / PREVENTION DES INFECTIONS PULMONAIRES ....................................................... 90-96


• Les facteurs de risque ...................................................................................91
! Liés au patient .....................................................................................91
! Liés au matériel ...................................................................................91
! Liés a l’environnement ........................................................................91
• Mesures générales de prévention .................................................................91
• Mesures spécifiques ......................................................................................92
! Liées à l’état du patient .......................................................................92
! Liées au matériel et aux pratiques ......................................................92
• Chez les patients opérés ...............................................................................95
! En pré opératoire ................................................................................95
! En per opératoire ................................................................................95
! En post opératoire ...............................................................................95

XIV / PREVENTION DES INFECTIONS DU SITE OPERATOIRE ........................................... 97-104


• L’hygiène corporelle .......................................................................................98
! La veille ...............................................................................................99
! Le matin ..............................................................................................99
! Le linge ...............................................................................................99
• La préparation cutanée ................................................................................100
! La dépilation ......................................................................................100
! La préparation du champ opératoire .................................................100

XV / PREVENTION DES INFECTIONS LIEES AUX CATHETERS VEINEUX ........................... 105-110


• Les facteurs favorisants ...............................................................................106
• Le cathétérisme ...........................................................................................106
• La contamination des cathéters ...................................................................107
• Les germes en cause ..................................................................................107
• La prévention des complications infectieuses ..............................................107
• Règles générales .........................................................................................107
• Choix du matériel .........................................................................................107
• La pose ........................................................................................................108
• Le pansement ..............................................................................................108
• Pour les cathéters périphériques .................................................................109
• Surveillance des signes d’infection ..............................................................109
! Observation du point de ponction .....................................................109
! Surveillance des signes généraux ....................................................109
! Signes bactériologiques ....................................................................109

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XVI / Le traitement des dispositifs médicaux .................................................. 111-120
• Evaluation du risque ....................................................................................112
• Différentes étapes du traitement des D.M. ..................................................113
! Pré traitement ou pré désinfection ....................................................114
! Nettoyage .........................................................................................114
! Rinçage .............................................................................................115
! Séchage ............................................................................................115
! Choix du conditionnement pour la stérilisation ..................................115
! Stérilisation .......................................................................................116
! Traçabilité et stockage ......................................................................116
! Désinfection ......................................................................................117
! Rinçage après désinfection ...............................................................118
! Cas particulier : Inactivation des ATNC .............................................118
• Protection du personnel ...............................................................................118

XVII / Les circuits ............................................................................................... 121-131


• L’alimentation ..............................................................................................122
! Risques en restauration collective ....................................................122
! Maîtrise du risque .............................................................................122
! Réglementation .................................................................................122
! Distribution du repas .........................................................................123
• Le linge ........................................................................................................125
! Circuit du linge souillé .......................................................................125
! Circuit du linge propre .......................................................................126
! Stérilisation du linge ..........................................................................126
• Les déchets .................................................................................................128
! Différents types de déchets ..............................................................128
! Elimination des déchets ....................................................................129

XVIII / La démarche qualité ............................................................................... 132-137


• Définition et objectifs ....................................................................................133
• Les outils de la qualité .................................................................................134
! Les procédures .................................................................................134
! Les protocoles ...................................................................................134
! Les évaluations .................................................................................135
! L’audit ...............................................................................................135
! Le déroulement de la démarche qualité ............................................135
! L’évaluation des protocoles ..............................................................136
! La traçabilité.......................................................................................136

XIX / L’accréditation .......................................................................................... 138-143


• Les 8 étapes de la procédure d’accréditation ..............................................140

Lexique ............................................................................................................... 144-147

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INTRODUCTION

Elément fondamental de la politique d’amélioration de la sécurité et de la qualité des


soins, la lutte contre les infections nosocomiales connaît depuis plus de dix ans
d’importants développements.

Elle est inscrite désormais, en vertu de l’article L.6111-1 du Code de santé publique,
parmi les missions de tout établissement de santé, public et privé, dans sa fonction
« hygiène hospitalière ».

Les infections nosocomiales sont responsables de l’allongement de la durée du séjour,


de la surconsommation de traitements et notamment d’antibiotiques. Elles peuvent être
responsables de graves séquelles qui handicapent la personne physiquement et
également dans sa vie sociale. Elles touchent environ 5 à 6 % des patients hospitalisés,
soit 500 000 à 600 000 cas par an.

L’hygiène n’est pas un dogme figé, mais une discipline, une maîtrise du geste, un
contrôle constant de l’activité et du milieu où elle s’exerce.
Sa pratique n’est pas fondée sur l’habitude et la routine mais sur le raisonnement. Il
n’est pas possible de parler de qualité d’un soin qui n’intègre pas la notion de gestion du
risque infectieux.

Ce guide a été élaboré par des professionnels de l’hygiène hospitalière. Le travail


effectué par le groupe s’intègre dans les objectifs fixés par le programme national de
lutte contre les infections nosocomiales. Ce programme a été présenté par Jean
CARLET le 05 mars 2002 au Comité Technique National des Infections Nosocomiales. Il
comporte parmi les points cités pour l’amélioration des pratiques de soins :

- un programme d’audit des établissements en coopération avec


l’ANAES, sur quatre thèmes prioritaires dont la formation des nouveaux
personnels,

- l’incitation au développement d’un « kit » de formation du personnel


nouvellement arrivé.

Son ambition est de contribuer à l’information des personnels de santé à cette discipline
réfléchie et gestuelle que nécessitent les soins aux malades et toutes les activités qui
s’y rattachent en les aidant à prendre conscience des problèmes très divers qu’ils vont
rencontrer dans leur tâche et de la réalité nosocomiale.

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I / LES INFECTIONS NOSOCOMIALES

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# DEFINITION

Une infection est dite nosocomiale si elle apparaît au cours ou à la suite d’une
hospitalisation complète ou ambulatoire et si elle était absente à l’admission à l’hôpital.
Ce critère est applicable à toute infection.

Lorsque la situation précise à l’admission n’est pas connue, un délai d’au moins 48
heures après l’admission (ou un délai supérieur à la période d’incubation lorsque celle-ci
est connue) est communément accepté pour distinguer une infection d’acquisition
nosocomiale d’une infection communautaire. Toutefois, il est recommandé d’apprécier,
dans chaque cas douteux, la plausibilité du lien causal entre hospitalisation et infection.

Pour les infections du site opératoire, on considère comme nosocomiales les infections
survenues dans les 30 jours suivant l’intervention, ou s’il y a mise en place d’une
prothèse ou d’un implant, dans l’année qui suit l’intervention.

# CIRCONSTANCES FAVORISANTES

Parmi les situations pouvant favoriser, participer et être mises en causes dans la
transmission d’infections nosocomiales, on peut noter :

- l’architecture mal adaptée,


- l’entassement, la promiscuité,
- l’encombrement des services,
- le manque d’isolement,
- les circuits non conformes,
- l’entretien et la désinfection des locaux non respectés,
- le mauvais usage des produits,
- les gestes de soins non rigoureux,
- le non respect des protocoles et procédures,
- un manque d’ hygiène corporelle des patients et du personnel,
- une désinfection des mains insuffisante,
- la contamination de l’environnement (air, eau…),
- une mauvaise organisation du travail,
- la pression thérapeutique (antibiotiques, corticoïdes…).

# SUJETS RECEPTIFS

Tout malade est plus ou moins immunodéprimé et donc susceptible de développer une
infection suite à une contamination hospitalière.
Le personnel est très souvent exposé à la contamination mais rarement victime
d’infection.

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Sont particulièrement réceptifs :

- les malades immunodéprimés, primitifs ou secondaires à un traitement


(Cancer, Sida...),
- les malades au revêtement cutané lésé : brûlés, escarres,
polytraumatisés…,
- les diabétiques,
- les insuffisants respiratoires,
- les personnes âgées, qui cumulent souvent plusieurs pathologies,
- les nouveaux-nés, surtout les prématurés, dont le système immunitaire
est immature,
- les fumeurs…

# RESERVOIRS

Il existe deux types d’infections liées aux différents réservoirs :

• Infection endogène :
A partir des propres germes du malade (peau, muqueuses, tube digestif) parfois facilitée
par l’acte opératoire, une suture non étanche, les soins...

• Infection exogène :
A partir de l’environnement du malade :

- infection croisée souvent manu portée par le personnel,


- flore extra-hospitalière importée par les malades, les visiteurs et le
personnel,
- germes importés par accident (eau polluée, stérilisation défectueuse,
filtre à air fracturé, climatisation,...),
- alimentation (toxi-infection alimentaire collective ou TIAC).

# GERMES RESPONSABLES

D’après les résultats de l’enquête de prévalence nationale effectuée en 2001, les micro-
organismes le plus fréquemment identifiés sont :

- Escherichia coli 23 %,
- Staphylococcus aureus 20 %,
- Pseudomonas aeruginosa 11 %.

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D’autres micro-organismes, présentés dans la figure ci dessous, peuvent être identifiés :

Enterobacter cloacae 2%

Streptocoque autres 3%

Klebsielle pneumoniae 3%

Candida albicans 4%

Staph. autres 5%

Proteus mirabilis 5%

Enterocoques 6%

P. aeruginosa 11%

S. aureus 20%

E. coli 23%

0% 5% 10% 15% 20% 25%

Les principaux micro organismes responsables d’infections nosocomiales et leur


réservoir principal ainsi que leur mode de transmission sont développés dans le tableau
ci après.

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COCCI GRAM POSITIF

Micro- Espèce Réservoir Mode de Porte d’entrée


organisme principal transmission principale
Humain et animal Contact direct Cutanéo-muqueux
epidermidis peau et muqueuses Contact indirect Percutanée
Environnement dont manuportage
Staphylococcus Humain Contact direct Cutanéo muqueuse
aureus naso-pharynx, peau Contact indirect Percutanée
Environnement dont manuportage Digestive
Respiratoire
Humain Contact direct Cutanéo muqueuse
Streptococcus A, B, C… gouttelettes Digestive
Contact indirect Respiratoire
dont manuportage Materno fœtale
D Humain et animal Contact indirect Digestive
Enterococcus tube digestif dont manuportage
Environnement
BACILLES GRAM POSITIF
Bacillus cereus Environnement : Contact indirect Digestive
germe du sol
Listeria monocytogenes Environnement Contact direct : Digestive
rare Respiratoire
Contact indirect Materno fœtale
BACILLES ACIDO ALCOOLO RESISTANTS

Micro- Espèce Réservoir Mode de Porte d’entrée


organisme principal transmission principale
Mycobacterium Tuberculosis Humain : Aéroporté : Respiratoire
respiratoire gouttelettes
CHAMPIGNONS

Micro- Espèce Réservoir Mode de Porte d’entrée


organisme principal transmission principale
Humain Contact direct Digestive
Candida albicans Animal Contact indirect
Environnement dont manuportage
Aspergillus fumigatus Environnement : aéroporté Respiratoire
végétaux, matières
organiques en
décomposition, sol,
poussières

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BACILLES GRAM NEGATIF
Micro- Espèce Réservoir Mode de Porte d’entrée
organisme principal transmission principale
Acinetobacter baumanii Humain : Contact indirect Cutanéo muqueuse
peau et muqueuses dont manuportage Digestive
Escherichia coli Humain et animal : Contact indirect Digestive
tube digestif dont manuportage
Klebsielle pneumoniae Humain et animal : Contact indirect Cutanéo muqueuse
tube digestif dont manuportage Digestive
Environnement : Respiratoire
sol, eaux, végétaux
Enterobacter Humain et animal : Contact direct Cutanéo muqueuse
tube digestif Digestive
Environnement : Contact indirect respiratoire
sol, eaux, végétaux dont manuportage
Serratia marcescens Humain et animal : Contact indirect Cutanéo muqueuse
tube digestif dont manuportage Digestive
Environnement :
sol, eaux, végétaux
Proteus Humain et animal : Contact indirect Digestive
tube digestif dont manuportage
Legionella Environnement : Aéroportée Respiratoire
eau essentiellement gouttelettes
Humain : Contact indirect Cutanéo muqueuse
Pseudomonas aeruginosa tube digestif dont manuportage Digestive
Environnement : Respiratoire
sol, eaux, végétaux

BACTERIES ANAEROBIES STRICTES SPOROGENES


Micro- Espèce Réservoir Mode de Porte d’entrée
organisme principal transmission principale
difficile Humain Contact indirect Digestive
Animal dont manuportage
Environnement
Clostridium perfringens Humain Contact indirect Cutanéo muqueuse
Animal dont manuportage Percutanée
Environnement Digestive
tetani Animal Contact indirect Cutanéo muqueuse
Environnement : percutanée
sol, eau
VIRUS
Micro- Espèce Réservoir Mode de Porte d’entrée
organisme principal transmission principale
Virus des A Humain Contact indirect Digestive
hépatites dont manuportage
Contact direct Percutanée
B Humain rare Sexuelle
Contact indirect Materno foetale
Sanguine
Contact direct Percutanée
C Humain Contact indirect Sexuelle
Materno foetale
Sanguine
Humain Contact direct Percutanée
VIH Contact indirect Sexuelle
Materno fœtale
Sanguine

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# BACTERIES MULTI-RESISTANTES

Certains micro organismes sont résistants aux traitements anti-infectieux.


Cette résistance peut être naturelle ou acquise. Des populations sont sélectionnées et
émergent comme une nouvelle population bactérienne. C’est ce qu’on appelle la
pression de sélection.

La pression de sélection est l’ensemble des conditions de l’environnement qui


aboutissent à l’émergence des bactéries possédant de nouveaux gênes de résistance.
En pratique, cette pression est souvent liée à l’emploi des antibiotiques.

Action de l’antibiotique Mode de résistance de la bactérie

Doit pénétrer dans la bactérie Devient imperméable

Doit arriver sur la cible dans son Produit des enzymes qui le modifient ou le
intégralité détruisent

Doit se fixer à une cible Protège la cible en la modifiant

Cette résistance peut alors se transmettre aux générations suivantes (cellule mère à sa
descendance) ou s’échanger d’une espèce à une autre par l’intermédiaire de plasmides
(brins d’ADN porteurs du code de la résistance).

L’enquête de prévalence des infections nosocomiales réalisée en 2001, montre que la


fréquence de résistance des Staphylococcus aureus à la méticilline est élevée : elle
représente 64 % dans l’espèce alors qu’en 1996, elle représentait 57 %.

D’autres profils de résistance sont connus comme : les entérocoques résistants à la


vancomycine, les Pseudomonas aeruginosa , les Klebsielles, Enterobacters, Serratias

# MODES DE TRANSMISSION

Le germe peut être transmis par :

- voie directe : gouttelettes de Pflügge,


- voie indirecte : manuportage, matériel, instruments, eau, air.

# VOIES D’INTRODUCTION

- rhino-pharyngée,
- pulmonaire,

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- digestive (TIAC, Salmonelle, ...),
- génitale et génito-urinaire,
- cutanée,
- injections, perfusions,
- parentérale,
- et à l’occasion de tout acte invasif…

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POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE

• Définition,
• Germes responsables,
• Bactéries multi résistantes
• Réservoirs,
• Modes de transmission.

$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections


nosocomiales – Ministère de l’emploi et de la solidarité – 1999.

$ BIBLIOGRAPHIE

• Enquête nationale de prévalence 2001 – Ministère de l’emploi et de la solidarité –


Paris – 5 mars 2002

• Hygiène hospitalière – Victoria Hygie – Edition C et R – 1989

• Isolement vôtre – guide technique à l’usage des professionnels de santé pour le


prescription et la mise en place de l’isolement à l’hôpital – CHU de Saint Etienne
– laboratoire Asta médica – janvier 2000.

• Mécanismes d’acquisition des résistances aux antibiotiques par les bactéries –


Professeur J.L. Fauchère – laboratoire de Microbiologie A – CHU la Milètrie –
Poitiers.

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II / SURVEILLANCE DES INFECTIONS
NOSOCOMIALES

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 20


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« La surveillance est le processus de collecte, de compilation et d’analyse
des données, ainsi que leur diffusion à l’ensemble de ceux qui ont besoin
d’être informés ».

# POURQUOI SURVEILLER ?… POUR

- décrire un problème de santé et mieux le comprendre,


- définir des priorités d’action,
- déterminer des objectifs quantifiés de prévention, de lutte ou d’éradication,
- choisir une stratégie d’action,
- évaluer un programme, une action,
- suggérer des pistes de recherches.

Cette surveillance est généralement prise en charge par un médecin ou un pharmacien


formé à l’épidémiologie et une infirmière hygiéniste.

# METHODES DE TRAVAIL POUR LA SURVEILLANCE

Deux méthodes sont possibles :

- l’étude de l’incidence,
- l’étude de la prévalence.

Ces surveillances doivent être réalisées de manière très rigoureuses et nécessitent une
formation appropriée.

Les chiffres obtenus doivent être rapportés à la population observée.

# L’INCIDENCE

Elle dénombre tous les nouveaux cas d’infections survenus au cours de la période
d’observation.

# LA PREVALENCE

Elle dénombre tous les cas existants au moment de l’observation, les infections qui ont
débuté avant l’étude et les autres au moment de l’étude.

Elle n’est significative que sur un nombre de patients supérieur à 30.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 21


CCLIN Sud Ouest
# LES CHIFFRES NATIONAUX

L’enquête nationale de prévalence réalisée en mai / juin 2001 a permis la participation


de 1 533 établissements hospitaliers dont 47 % d’hôpitaux publics.

Au jour de l’enquête, 21 010 des 305 656 patients hospitalisés, soit 6,9 %, avaient une
ou des infections nosocomiales. Parmi eux, 5,9 % avaient au moins une infection
nosocomiale acquise dans l’établissement et 1 % avaient une ou des infections
acquises dans un autre établissement.

Le taux de prévalence des infections nosocomiales était de 7,5 % (certains patients


pouvaient présenter plusieurs infections).

# LA REPARTITION DES SITES INFECTIEUX

La répartition des différents sites infectieux est représentée en figure sur la page
suivante. Les infections du site urinaire étaient les plus fréquentes et représentaient
40 % des infections nosocomiales. Les infections cutanéo-muqueuses représentaient
11 % des infections, les infections du site opératoire 10 %, les pneumopathies 10 % et
les infections respiratoires hautes 9 %.

Site Urinaire 40%

Autres 5%

Cathéter 3%
Bact/Septicémies
4%

Peau/Tissus mous
Gastro-Intestinal 3%
11%
Ophtalmo 2%
ORL/Stomato 3%
Respiratoire Haute
Site Opératoire 9%
10% Pneumopathie
10%
REPARTITION DES SITES INFECTIEUX

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 22


CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Pourquoi surveiller,
• Incidence et prévalence,
• Répartition des sites infectieux.

$ BIBLIOGRAPHIE

• Enquête nationale de prévalence 2001 – Ministère de l’emploi et de la solidarité –


Paris – 5 mars 2002

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 23


CCLIN Sud Ouest
CTIN
CCLIN
CLIN
EOH
Correspondants

III / ORGANISATION DE LA LUTTE CONTRE LES


INFECTIONS NOSOCOMIALES EN FRANCE

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 24


CCLIN Sud Ouest
Le décret du 26 juillet 2001 rend obligatoire le signalement des infections nosocomiales.
Plusieurs instances ont pour mission d’organiser la lutte contre ces infections, que ce
soit au niveau local, régional ou national. Ces instances sont les suivantes :

# LE CTIN

Le CTIN ou Comité Technique national des Infections Nosocomiales "propose les


orientations prioritaires et élabore des outils méthodologiques destinés au personnel
hospitalier et en particulier au CLIN" . Il a été crée par l’arrêté du 3 août 1992.

# LES CCLIN

Les CCLIN ou Centres de Coordination de la Lutte contre les Infections Nosocomiales


sont au nombre de 5. Ils ont été créés par l’arrêté du 3 août 1992. Ils ont pour objectif de
coordonner et de soutenir les actions de lutte contre les infections nosocomiales
conduites par les établissements de soins de leur inter région.

Il s'agit des C.CLIN Ouest, C.CLIN Est, C.CLIN Sud-Est, C.CLIN Sud-Ouest, CCLIN
Paris Nord.

# LES CLIN

Les CLIN ou Comités de Lutte contre les Infections Nosocomiales sont obligatoires
dans tout établissement de santé public ou privé depuis la Loi de sécurité sanitaire du
1er juillet 1998, le décret du 6 décembre 1999 et la circulaire du 29 décembre 2000.

Les CLIN sont des instances de proposition et de programmation des actions de lutte
contre les infections nosocomiales dans l’établissement de soins (gestion du risque
infectieux au cours des soins, formations, travaux, achat de matériels …). Le CLIN est
une instance consultative composée de représentants de l’ensemble des catégories
professionnelles de l’établissement.

# L’EQUIPE OPERATIONNELLE D’HYGIENE ET DE PREVENTION DES


INFECTIONS NOSOCOMIALES

L’équipe opérationnelle d’hygiène et de prévention des infections nosocomiales


est chargée de mettre en œuvre et d’évaluer le programme de lutte contre les infections
nosocomiales adopté par l’établissement. Cette équipe associe au minimum, un
médecin ou un pharmacien ainsi qu’un personnel infirmier. Une équipe opérationnelle
peut être responsable de plusieurs établissements (circulaire n° 645 du 29 décembre
2000).

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 25


CCLIN Sud Ouest
# LES CORRESPONDANTS EN HYGIENE

Les correspondants en hygiène sont désignés parmi le personnel. Un représentant


médical et un représentant paramédical sont désignés au sein de chaque service afin de
relayer la mise en œuvre du programme d’action local (circulaire n° 645 du 29
décembre 2000).

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 26


CCLIN Sud Ouest
Organigramme national des différentes structures de lutte contre
les infections nosocomiales

Réseau européen
de surveillance
des maladies
transmissibles

DGS - DHOS
CSHPF InVS
Cellule infection
nosocomiale

CTIN
RAISIN

ARH

C. CLIN

DRASS DDASS UDLIN

CLIN

Correspondants
médicaux et para
médicaux
Équipe opérationnelle en hygiène
d’hygiène hospitalière
et de prévention des IN

ARH .......... Agence régionale de l’hospitalisation


C.CLIN...... Centre de coordination de lutte contre les infections nosocomiales
CLIN ......... Comité de lutte contre les infections nosocomiales
CSHPF ..... Conseil supérieur d’hygiène publique de France
CTIN ......... Comité technique national des infections nosocomiales
DDASS ..... Direction départementale des affaires sanitaires et sociales
DGS.......... Direction générale de la santé
DH ............ Direction des hôpitaux
DRASS ..... Direction régionale des affaires sanitaires et sociales
InVS.......... Institut National de Veille Sanitaire
UDLIN....... Unité départementale de lutte contre les infections nosocomiales
RAISIN...... Réseau d’Alerte Investigation Surveillance des Infections Nosocomiales
Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 27
CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Structures en lien direct avec les établissements locaux :

Cellule des infections nosocomiales, CTIN, CCLIN, CLIN,


Correspondants en hygiène hospitalière.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 28


CCLIN Sud Ouest
.

IV / OBLIGATIONS ET RESPONSABILITES DES


PERSONNELS ET LUTTE CONTRE
LES INFECTIONS NOSOCOMIALES

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 29


CCLIN Sud Ouest
« Chaque établissement de santé organise en son sein la lutte contre
les infections nosocomiales. »
Cette disposition contenue dans le décret du 6 décembre 1999 sensibilise au fait que
chaque professionnel est impliqué dans cette action et a obligation de respecter et faire
respecter les règles d’hygiène. Des textes réglementent les compétences et obligations
de chacun des principaux acteurs de soins directs.

# RESPONSABILITE PROFESSIONNELLE

Pour citer quelques exemples :

Le médecin (décret no 95-1000 du 6 septembre 1995 portant code de déontologie


médicale) doit entretenir et perfectionner ses connaissances. Il doit prendre toutes
dispositions nécessaires pour participer à des actions de formation continue. Il participe
à l'évaluation des pratiques professionnelles (art. 11).

Il doit tout mettre en œuvre pour obtenir le respect des règles d'hygiène et de
prophylaxie (art. 49).

Il doit veiller à la stérilisation et à la désinfection des dispositifs médicaux qu'il


utilise et à l'élimination des déchets médicaux selon les procédures
réglementaires. Il ne doit pas exercer sa profession dans des conditions qui puissent
compromettre la qualité des soins et des actes médicaux ou la sécurité des personnes
examinées. Il doit veiller à la compétence des personnes qui lui apportent leur concours.
(art. 71).

L'infirmier est habilité à accomplir certains actes précisés dans le décret n° 2002-194
du 11 février 2002. L’exercice de la profession d’infirmier comporte l’analyse,
l’organisation, la réalisation de soins infirmiers et leur évaluation.

Dans le cadre de son rôle propre l’infirmier peut élaborer des protocoles de soins
infirmiers relevant de son initiative.

Une partie des actes qu’il pratique, ne peut être accomplie que sur prescription
médicale.

Ces soins sont réalisés en tenant compte de l’évolution des sciences et des
techniques.

Dans le cadre de son rôle propre, l'infirmier accomplit les actes ou dispense des soins
visant notamment à assurer le confort du patient et comprenant, en tant que de besoin,
son éducation et celle de son entourage.
L’infirmier est personnellement responsable des actes professionnels qu'il est habilité à
effectuer. Dans le cadre de son rôle propre, l'infirmier ou l'infirmière est également
responsable des actes qu'il assure avec la collaboration des aides-soignants et des
auxiliaires de puériculture qu'il encadre.
Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 30
CCLIN Sud Ouest
Lorsqu’il agit sur prescription, l’infirmier agit sous la responsabilité du médecin
prescripteur mais il engage aussi sa responsabilité. Lorsqu’il délègue un acte de
son rôle propre, l’infirmier engage également sa responsabilité

L’aide-soignant possède des compétences spécifiques, il contribue à la prise en


charge globale des personnes au sein d'une équipe pluridisciplinaire en milieu
hospitalier ou extrahospitalier. Il exerce par délégation, dans le cadre du rôle propre de
l'infirmier, en collaboration avec lui et sous sa responsabilité. (circulaire n° 99-123 du 26
02 1999).

L’aide soignant agit sous la responsabilité de l’infirmier


mais engage aussi sa responsabilité.

L’agent de service a pour domaine d’activité l’entretien et l’hygiène. Il participe aux


tâches de désinfection. Il contribue à l’accueil des patients et des familles, au confort et
à l’agrément de la personne soignée (journaux, téléphone, télévision…). Il est associé à
certaines tâches relatives à la participation au stockage du linge dans le service, à la
désinfection, au transport des dossiers et matériels entre les services, ainsi qu’aux
tâches de restauration :
- mise en température des plats,
- liaison avec la cuisine,
- aide à la distribution des repas.

Ces tâches peuvent être considérées comme relevant du rôle propre infirmier.

Ces exemples de situations nous montrent que la délégation est pratiquée couramment
dans les situations de soins. Elle s’inscrit dans les rapports de travail entre le médecin et
l’infirmière (actes délégués par prescription) mais également dans ceux existants entre
l’infirmier et l’aide soignant et l’agent de service (actes du rôle propre infirmier) et se
retrouve fréquemment au niveau du travail en équipes pluridisciplinaires.

La délégation c’est la « commission donnée par une personne à une autre pour agir
en ses lieu et place » (dictionnaire Hachette).

Elle répond à deux notions fondamentales :


- la notion de hiérarchie,
- la notion de responsabilité, en délégant une mission, le responsable
hiérarchique continue d’assurer la responsabilité de la chose déléguée. Le
collaborateur lui même est totalement responsable de sa mission, tant
dans les résultats que dans les manières d’agir (moyens, méthodes,
informations…).

La qualité des soins dépend de la capacité de chacun à travailler dans une équipe
pluridisciplinaire (sages-femmes, kinésithérapeutes, services logistiques,
ambulanciers…). La délégation impose pour le hiérarchique une connaissance parfaite
des conditions de réalisation de l’acte délégué et des compétences du collaborateur.
Elle nécessite l’instauration d’une relation de confiance. Le collaborateur doit quant à lui,
accepter le contrôle relatif à une tâche pour laquelle la responsabilité est partagée.
Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 31
CCLIN Sud Ouest
# SIGNALEMENT DES INFECTIONS NOSOCOMIALES

Le décret du 26 juillet 2001 demande aux établissements de santé de signaler de façon


non nominative la survenue de toute infection nosocomiale.
Cette obligation de signalement ne se substitue ni à celle liée à la vigilance, à
l'hémovigilance, à la matériovigilance et à la pharmacovigilance, ni aux obligations de
notification et de signalement des maladies à déclaration obligatoires.

Sont signalés conformément à l’article R.711-1-11 :

% Les infections nosocomiales ayant un caractère rare ou particulier, par rapport aux
données épidémiologiques locales, régionales et nationales, du fait :
- soit de la nature ou des caractéristiques de l'agent pathogène en cause, ou
de son profil de résistance aux anti-infectieux,
- soit de la localisation de l'infection chez la (ou les) personne(s) atteinte(s),
- soit de l'utilisation d'un dispositif médical,
- soit de procédures ou pratiques pouvant exposer ou avoir exposé, lors
d'un acte invasif, d'autres personnes au même risque infectieux.

& Tout décès lié à une infection nosocomiale,

' Les infections nosocomiales suspectes d'être causées par un germe présent dans
l'eau ou dans l'air environnant,

( Les maladies devant faire l'objet d'une transmission obligatoire et dont l'origine
nosocomiale peut être suspectée,

Dans chaque établissement de santé, le recueil des informations concernant les


infections nosocomiales devant être signalées est organisé selon des modalités définies
par le Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales : « Le praticien de l’équipe
opérationnelle d’hygiène hospitalière valide, parmi les cas d’infections nosocomiales
dont il est informé, ceux devant être signalés…un professionnel de santé est désigné
par le directeur de l’établissement, après avis du CLIN, pour transmettre sans délais les
signalements par écrit à la DDASS et au CCLIN. »

# INFORMATION DES PATIENTS

La Loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de
santé introduit l’obligation d’information du patient. En matière d’infection nosocomiale
les situations d’information sont précisées dans la circulaire du 30 juillet 2001 relative au
signalement des informations nosocomiales. Ces situations sont :

% Systématiquement à l’entrée
L’information du patient sur les risques d’infection nosocomiale doit être systématique
lors de son entrée dans l’établissement de santé. Le livret d’accueil doit comporter des
informations sur la politique et le dispositif de l’établissement en matière de lutte contre
les infections nosocomiales et informer le patient sur la notion de risque nosocomial.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 32


CCLIN Sud Ouest
& Spécifiquement liée à l’état de santé du patient
La survenue d’infections nosocomiales ne dépend pas seulement de la qualité des soins
mais aussi de facteurs inhérents au patient lui-même. L’information sera donnée lors
d’un entretien individuel, en fonction notamment du niveau de risque des soins délivrés
au malade.

' Individuellement auprès d’un patient ayant contracté une infection nosocomiale
Le médecin en charge du patient doit informer celui-ci qu’il a contracté une infection
nosocomiale qui a, le cas échéant, fait l’objet d’un signalement anonyme, dans le
respect du code de déontologie. Il fait figurer ces informations et les modalités selon
lesquelles elles ont été délivrées, ainsi que le signalement dont l’infection a fait l’objet,
dans le dossier médical du patient.

( Lors de l’exposition de plusieurs patients au même risque infectieux


Lorsque l’exposition a été établie, les praticiens concernés, avec l’aide du CLIN et de
l’équipe opérationnelle d’hygiène, déterminent, en liaison avec la direction de
l’établissement, la stratégie d’information et, le cas échéant, de suivi des patients, qui
sera mise en œuvre par l’établissement. Afin d’assurer la continuité des soins éventuels,
cette information devra être mentionnée dans le dossier médical.

Il est demandé que toute formation des professionnels de santé relative aux infections
nosocomiales comporte un volet sur l’information des patients.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 33


CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Responsabilités professionnelles, à adapter en fonction des


participants,
• Signalement des infections nosocomiales,
• Information du patient.

$ TEXTES REGLEMENTAIRES

• Décret no 95-1000 du 6 septembre 1995 portant code de déontologie médicale


• Circulaire n° 99-123 du 26 02 1999 relative à l’application du décret n° 98- 1218
du 29 décembre 1998 modifiant le statut particulier des aides soignants de la
fonction publique hospitalière
• Décret n°93-221 du 16 février 1993 relatif aux règles professionnelles des
infirmiers et infirmières
• décret n° 2002-194 du 11 février 2002relatif aux actes professionnels et à
l’exercice de la profession d’infirmier
• Circulaire DH/8A/91 n° 37 du 13 juin 1991 relative à la requalification des
fonctionnaires hospitaliers de catégorie D (non parue au B.O.).
• LOI n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité
du système de santé.
• Décret n° 2001-671 du 26 juillet 2001relatif à la lutte contre les infections
nosocomiales dans les établissements de santé et modifiant le code de la santé
publique.
• Circulaire N° 2001/383 du 30 juillet 2001 relative au signalement des infections
nosocomiales et à l’information des patients en matière d’infection nosocomiale
dans les établissements de santé.

$ BIBLIOGRAPHIE

• Enquête nationale de prévalence 2001 – Ministère de l’emploi et de la solidarité –


Paris – 5 mars 2002

• Korenblit P., Layole G, savoir déléguer – les éditions d’organisation, Paris 1987

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 34


CCLIN Sud Ouest
V / LES BASES DE LA PREVENTION

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 35


CCLIN Sud Ouest
Les règles d’hygiène de base s’appliquent aux patients et également à tout le personnel.
Elles visent à limiter le risque de transmission croisée de micro-organismes
responsables d’infections nosocomiales.
Ces règles portent sur l’hygiène corporelle et la tenue professionnelle.

# HYGIENE CORPORELLE

Une douche quotidienne est indispensable avant la prise de fonction afin de réduire la
flore microbienne,

Le linge de corps est changé après la douche,

Les cheveux sont propres et attachés,

Le port de bijoux n’est pas autorisé : ni bague, ni montre, ni bracelet, ni boucles


d’oreilles pendantes, ni collier long,

Les ongles sont propres, courts et sans vernis,

Le lavage des mains est toujours pratiqué avant de revêtir et après avoir enlevé la tenue
professionnelle.

# TENUE PROFESSIONNELLE

La tenue professionnelle de base se compose de :

- une blouse ou d’une tunique et un pantalon,


- des chaussures réservées au travail, silencieuses et d’entretien facile. Il
est recommandé que ces chaussures soient fermées sur le dessus pour la
sécurité et derrière pour l’ergonomie,
- un tablier spécifique pour la distribution des repas.

La tenue professionnelle est portée exclusivement dans l’enceinte de l’établissement


par toute personne effectuant ou observant des soins : professionnels, étudiants et
stagiaires.

Les effets personnels (foulard, gilet…) sont interdits lors des soins et dans les zones à
risque. Un tee shirt personnel à manches courtes est autorisé sous la tenue.

Les chaussures et les gilets utilisés pour faire les courses à l’extérieur sont
régulièrement entretenus.

La tenue professionnelle est changée quotidiennement et chaque fois que nécessaire


(en cas de souillure). L’entretien des tenues professionnelles doit être pris en charge par
l’employeur. Les tenues sales sont déposées dans des sacs à linge spécifiques au
niveau des vestiaires.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 36


CCLIN Sud Ouest
En aucun cas les tenues de travail ne doivent être entretenues au domicile des
personnels.

La tenue professionnelle est toujours retirée pour se rendre :

- au restaurant du personnel,
- aux réunions hors du service.

# LES PRECAUTIONS « STANDARD »

La nécessité de protéger le personnel et le patient, de maîtriser le risque de


transmission des agents infectieux transmissibles par l’intermédiaire du sang et des
liquides biologiques, a entraîné la mise en œuvre de mesures de prévention.

Ces mesures sont appelées précautions « Standard ».


Elles sont présentées dans la circulaire DGS/DH - N° 98/249 du 20 avril 1998 relative à
la prévention de la transmission d'agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides
biologiques lors des soins dans les établissements de santé.

Elles sont à la base de la prévention de la transmission des infections nosocomiales au


cours des soins et également lors des actes médicaux techniques, particulièrement
dans les laboratoires.

Cette circulaire demande leur mise en application lors de tout soin, à tout patient, par
tout soignant.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 37


CCLIN Sud Ouest
Ces mesures portent sur les précautions générales d'hygiène
ou précautions "Standard" à respecter lors de soins à tout patient.

RECOMMANDATIONS

Si contact avec du sang - Après piqûre, blessure : lavage et antisepsie au niveau de la plaie.
ou liquide biologique - Après projection sur muqueuse (conjonctive) : rinçage abondant
Lavage et/ou - Après le retrait des gants, entre deux patients, deux activités.
désinfection des mains
Port de gants - Si risque de contact avec du sang, ou tout autre produit d'origine
humaine, les muqueuses ou la peau lésée du patient, notamment
Les gants doivent être à l'occasion de soins à risque de piqûre (hémoculture, pose et
changés entre deux dépose de voie veineuse, chambres implantables, prélèvements
patients, deux activités. sanguins...) et lors de la manipulation de tubes de prélèvements
biologiques, linge et matériel souillés...
OU
- Lors des soins, lorsque les mains du soignant comportent des
lésions.
Port de sur blouses, - Si les soins ou manipulations exposent à un risque de projection
lunettes, masques ou d'aérosolisation de sang, ou tout autre produit d'origine humaine
(aspiration, endoscopie, actes opératoires, autopsie, manipulation
de matériel et linge souillés ...).
Matériel souillé - Matériel piquant tranchant à usage unique : ne pas re
capuchonner les aiguilles, ne pas les désadapter à la main,
déposer immédiatement après usage sans manipulation ce matériel
dans un conteneur adapté, situé au plus près du soin et dont le
niveau maximal de remplissage est vérifié.
- Matériel réutilisable : manipuler avec précautions ce matériel
souillé par du sang ou tout autre produit d'origine humaine.
- Vérifier que le matériel a subi une procédure d'entretien
(stérilisation ou désinfection) appropriée avant d'être réutilisé.
- Nettoyer puis désinfecter avec de l'eau de Javel fraîchement
Surfaces souillées diluée au 1/10 (ou tout autre désinfectant approprié) les surfaces
souillées par des projections ou aérosolisation de sang, ou tout
autre produit d'origine humaine.
Transport de - Les prélèvements biologiques, le linge et les instruments souillés
prélèvements par du sang ou tout autre produit d'origine humaine doivent être
biologiques, linge et évacués du service dans un emballage étanche, fermé.
matériels souillés

Ces différents points sont développés dans les parties suivantes du document.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 38


CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Hygiène corporelle,
• Tenue professionnelle,
• Précautions « Standard ».

$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• Recommandations pour une tenue vestimentaire adaptée des personnels


soignants en milieu hospitalier – CCLIN Sud Ouest – avril 1998

$ TEXTES REGLEMENTAIRES

• Circulaire DGS/DH - N° 98/249 du 20 avril 1998 relative à la prévention de la


transmission d'agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques
lors des soins dans les établissements de santé

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 39


CCLIN Sud Ouest
VI / L’HYGIENE DES MAINS

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 40


CCLIN Sud Ouest
Plus de 90 % des infections nosocomiales sont manuportées de façon directe ou
indirecte. Le lavage des mains, quel que soit son type, est le geste de prévention des
infections nosocomiales par excellence.
En effet, son action a pour objectif de réduire voire d’éliminer la flore microbienne
présente à la surface de la peau, et donc de prévenir la transmission de micro-
organismes d’un patient à l’autre.

# LA FLORE CUTANEE

La flore cutanée est composée de deux types de micro-organismes :

% Les bactéries commensales de la peau qui sont installées de façon permanente et


habituelle. Ces bactéries composent la flore résidente.
Cette flore joue un rôle important de barrière en évitant la colonisation par d’autres
espèces.

& Les bactéries saprophytes qui font un bref séjour cutané et qui proviennent de
l’environnement. Ces bactéries composent la flore transitoire.
Cette flore est principalement responsable des infections croisées car elle est manu
portée par le personnel ou les instruments de travail.

# OBJECTIFS ET MODALITES DU LAVAGE DES MAINS

Objectifs Etapes Modalités

- Mouiller abondamment
- Produire de la mousse qui - prendre une dose de savon liquide
englobe les micro-organismes présenté en cartouche à usage
présents sur la surface de la Savonnage unique
peau - insister sur les espaces
interdigitaux, la paume des mains,
les poignets et les bords cubitaux

- Eliminer la mousse et les - Rincer abondamment


micro-organismes par action - Surélever les mains pour que l’eau
mécanique de l’eau Rinçage de rinçage s’écoule vers les coudes
- Eliminer le savon et protéger
le revêtement cutané

- Eviter le dessèchement - Tamponner sans frotter


cutané - Utiliser du papier à usage unique,
- Eviter une prolifération Séchage en distributeur mural
microbienne par excès - Eliminer l’essuie main sans toucher
d’humidité L la poubelle

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 41


CCLIN Sud Ouest
# LES DIFFERENTS TYPES DE LAVAGE DES MAINS

! Le lavage simple

Il s’effectue à l’aide d’un savon «doux» uniquement détergent et liquide, le savon en


pain étant proscrit.
Il a pour objectif d’éliminer les salissures et de réduire la flore transitoire par simple
action mécanique.
C’est le type de lavage à utiliser dans la vie courante et professionnelle avant et
après tout geste présentant un bas niveau de risque infectieux :

- à l’arrivée et au départ du service,


- avant et après tout contact avec un patient,
- entre deux activités,
- après s’être peigné ou mouché,
- après être allé aux toilettes,
- avant et après avoir fumé,
- avant et après les repas,
- avant et après le port de gants non stériles…

Temps minimum : 30 secondes = 15 secondes pour chaque temps (savonnage et


rinçage).

! Le lavage hygiénique (antiseptique)

Le lavage hygiénique des mains est une opération ayant pour but de réduire la flore
transitoire en utilisant un savon antiseptique majeur (PVP iodée ou Chlorhexidine).

Ce lavage permet d’éliminer les salissures présentes sur la peau.

C’est le type de lavage à réaliser avant tout acte de niveau de risque infectieux
intermédiaire :

- pour tout acte invasif : pose de voie veineuse périphérique, de sonde


vésicale, pansements, soins sur drains, cathéters…,
- pour la manipulation de matériel stérile,
- avant tout contact avec des patients immunodéprimés,
- après les actes auprès des patients en chambre d’isolement septique,
- en cas :
- de présence de bactéries résistantes aux antibiotiques
- d’augmentation des infections nosocomiales,
- régulièrement dans les unités à haut risque,
- avant le port de gants stériles…

Temps minimum de savonnage : 30 à 60 secondes = temps nécessaire à l’action de


l’antiseptique selon les indications du fabricant.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 42


CCLIN Sud Ouest
Recommandations spécifiques :

C’est la seule technique d’hygiène des mains à utiliser :

- en cas de risque infectieux intermédiaire, lorsque les mains sont souillées


et/ ou mouillées, non poudrées.
- en cas de contact avec du sang ou un liquide biologique,
- en cas de contact avec des matières organiques.

! Le lavage chirurgical

Le lavage chirurgical des mains est une opération ayant pour but d’éliminer la flore
transitoire et de réduire la flore résidente de façon prolongée. Il s’effectue à l’aide d’un
savon antiseptique majeur.

Le lavage chirurgical permet d’éliminer les salissures présentes sur la peau.

C’est le type de lavage à réaliser pour tout acte de haut niveau de risque infectieux :
avant toute intervention chirurgicale au bloc opératoire mais aussi avant tout acte
nécessitant une asepsie rigoureuse, exemples :

- pose de drains thoraciques, de voies centrales,


- avant tout geste de radiologie interventionnelle.

Durée de la procédure : 5 minutes :

- mouiller les mains et les avants bras,


- savonner puis rincer les mains et les avant-bras pendant 2 minutes,
- brosser les ongles uniquement à l’aide d’une brosse stérile ou à usage
unique pendant 1 minute,
- rincer les mains et poignets,
- savonner les mains et les poignets pendant 1 minute,
- rincer les mains et les avants bras,
- sécher avec un linge stérile.

C’est un lavage d’une efficacité élevée, qui nécessite une eau bactériologiquement
maîtrisée.

# LES SOLUTIONS HYDRO-ALCOOLIQUES

« On appelle solution hydro-alcoolique (SHA) toute solution à séchage rapide


destinée à l’antisepsie des mains et comportant un ou plusieurs agents antiseptiques
dont l’alcool et un ou plusieurs agents émollients protecteurs de la peau. Elle s’applique
sur des mains propres et sèches par friction jusqu’à séchage spontané à l’air. » Société
Française d’Hygiène Hospitalière

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 43


CCLIN Sud Ouest
Le 5 décembre 2001, le Comité Technique National des Infections Nosocomiales a émis
un avis recommandant la mise en place de la friction hydro alcoolique dans l’hygiène
des mains lors des soins.

Des recommandations de la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SFHH) ont été


diffusées pour l’utilisation de ces solutions lors de procédures :

- de traitement hygiénique des mains par frictions,


- de désinfection chirurgicale des mains par frictions.

! Le traitement hygiénique des mains par friction

Le traitement hygiénique des mains par friction est une opération ayant pour but
d’éliminer ou de réduire la flore transitoire par frictions en utilisant un produit
désinfectant ou SHA.

Il serait plus efficace et aussi mieux tolérée grâce à la présence de protecteurs cutanés.

On préconise le remplacement du lavage simple des mains par un traitement


hygiénique des mains par frictions pour des raisons de contrainte de temps ou
l’absence de point d’eau, sous réserve que les mains ne soient ni mouillées, ni
souillées, ni poudrées.

Le remplacement d’une partie importante des lavages simples par un traitement


hygiénique des mains par friction est recommandé pour améliorer l’observance globale
et pour réduire les dermatoses professionnelles.

Technique :

Appliquer la solution hydro-alcoolique et se frotter les mains en respectant le temps


préconisé par le fabricant (30 à 60 secondes) : paume, dos, espaces inter-digitaux, bord
cubital jusqu’à séchage complet de la peau.
Cette technique ne dispense pas du lavage simple des mains quand celles-ci sont
souillées.

Recommandations spécifiques :

Il est fortement recommandé de réaliser un traitement hygiénique par friction à la place


d’un lavage hygiénique :

- en situation d’urgence,
- en cas d’accès impossible à un poste de lavage (ambulance, SAMU),
- en situation épidémique pour améliorer l’observance,
- en cas d’intolérance aux savons désinfectants,
- en cas d’infection fongique,
- en cas d’infection virale, à condition que le produit ait fait l’objet d’une
validation pour cet usage.
Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 44
CCLIN Sud Ouest
En cas de portage ou d’infection à bactéries multirésistantes aux antibiotiques (BMR), il
faut être vigilant car certains savons désinfectants se sont montrés inactifs sur certaines
souches de BMR. L’utilisation préférentielle du traitement hygiénique des mains par
frictions dans ces indications doit être proposée.

! La désinfection chirurgicale par frictions

La désinfection chirurgicale des mains par frictions est une opération ayant pour but
d’éliminer la flore transitoire et de réduire la flore résidente de façon prolongée par
friction chirurgicale en utilisant un produit désinfectant (SHA).

Elle présente une efficacité et une rémanence identiques voire supérieures au lavage
chirurgical et serait mieux tolérée grâce à la présence des protecteurs cutanés. Comme
la friction simple, elle est toujours réalisée sur des mains propres, sèches et non
poudrées.

Technique :

- lavage simple des mains (eau du réseau) et avants bras, coudes inclus,
- brossage des ongles (brosse stérile ou à usage unique) 1 minute (30
secondes/main),
- rinçage soigneux pour prévenir les réactions exothermiques,
- séchage soigneux des mains à l’aide de papier à usage unique non stérile,
- 1ère friction des mains aux coudes inclus jusqu’à séchage complet (temps
supérieur ou égal à 1 minute),
- 2ème friction des mains aux avants bras (coudes exclus) jusqu’à séchage
complet (temps supérieur ou égal à 1 minute).

Conclusion :

L’hygiène des mains est le facteur le plus important dans la prévention des infections
nosocomiales.
Quelle que soit la technique utilisée, le lavage ou la désinfection, des protocoles
adaptés à chaque situation et chaque service sont rédigés et il est nécessaire de les
respecter.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 45


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TABLEAU RECAPITULATIF DES PROCEDURES RECOMMANDEES
PAR NIVEAU DE RISQUE INFECTIEUX

INDICATION DES TYPES DE PROCEDURES PAR NIVEAU DE RISQUE)

Niveau de Procédures Indications


risque
infectieux

Bas Lavage simple des mains Mains visiblement sales et ou souillées par des
ou contaminations non microbiennes (lavage impératif)
Traitement hygiénique Retrait des gants
des mains par frictions Prise de service / fin de service
Gestes de la vie courante, activités hôtelières
Soins de contact avec la peau saine

Intermédiaire Traitement hygiénique Après tout contact avec un patient en isolement septique
des mains par frictions Avant réalisation d’un geste invasif (cathéter
ou périphérique, sonde urinaire et autres dispositifs
Lavage hygiénique des mains analogues)
Après tout contact accidentel avec du sang ou des
liquides biologique (lavage impératif)
Après contact avec un patient infecté ou avec son
environnement
Entre deux patients après tout geste potentiellement
contaminant
Avant tout contact avec un patient en isolement
protecteur
Avant réalisation d’une ponction lombaire, d’ascite,
articulaire ou autres situations analogues
Avant manipulation des dispositifs intra vasculaires,
drains pleuraux, chambre implantable, et autres
situations analogues
En cas de succession de gestes contaminants pour le
même patient

Haut Désinfection chirurgicale Avant tout acte chirurgical, d’obstétrique et de radiologie


des mains par frictions interventionnelle
ou Avant tout geste pour lequel une asepsie de type
Lavage chirurgical des mains chirurgicale est requise : pose de cathéter central,
rachidien, chambre implantable, ponction amniotique,
drain pleural, et autres situations analogues

)
lors de la rédaction des procédures spécifiques de l’établissement, les niveaux de risque doivent être
définis en accord avec l’équipe médicale de chaque unité en fonction du type de malades, des situations
spécifiques et de l’environnement des patients. Les indications du tableau ci dessus sont données à titre
d’exemples, ainsi certaines indications préconisées dans un niveau peuvent très bien se situer dans un
niveau plus élevé. De nombreuses équipes de néonatalogie considèrent par exemple, que la ponction
lombaire chez un prématuré requiert un niveau d’asepsie chirurgical.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 46


CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Les différents types de lavage et de désinfection des mains,


• Les procédures recommandées en fonction du risque infectieux,

$ SUPPORTS AUDIOVISUELS

• Objectif mains – lavage ou friction une solution pour chaque situation –


Laboratoires VIATRIS.

$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• Recommandations pour l’hygiène des mains – SFHH. – 2002

• Avis du CTIN du 05 décembre 2001 sur la place de la friction hydro-alcoolique


dans l’hygiène des mains lors des soins (B.O n° 2001-52).

$ BIBLIOGRAPHIE

• Fleurette J., Freney J., Reverdy M.E. Antisepsie et désinfection. Ed Eska 1995.
• Fleurette J., Freney J., Reverdy M.E., Tissot Guerraz F. Guide pratique de
l’antisepsie et de la désinfection. Ed Eska 1996.
• Hygis N. Hygiène hospitalière. Presses universitaires de Lyon 1998.

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CCLIN Sud Ouest
VII / LES TENUES DE PROTECTION

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 48


CCLIN Sud Ouest
Les gants, les masques, les surblouses et les coiffes sont des tenues destinées à
réaliser une protection complémentaire. Elles ont pour objectif, dans certaines
situations, de protéger le patient lors d’actes invasifs ou le personnel lorsqu’il est exposé
à un risque infectieux. Le choix de ces tenues doit être effectué en fonction des activités
pratiquées dans les différents secteurs des établissements de soins. Des essais réalisés
par les utilisateurs permettent une meilleure adéquation aux besoins. Les choix définitifs
seront toujours validés par le CLIN.

# LES MASQUES

Le port du masque est indiqué dans certaines situations à risque pour la protection :

- du personnel,
- des visiteurs,
- des patients.

! Le personnel

Personnel des unités de soins et des services de stérilisation, bloc opératoire,


laboratoire…

- lorsqu’il est atteint d’une infection rhino- pharyngée,


- lors de la réalisation de pansements septiques,
- lors d’un isolement protecteur (patient brûlé, immunodéprimé…),
- lors d’un isolement respiratoire (tuberculose, varicelle, zona…),
- lors de préparations spécifiques (nutrition entérale, chimiothérapie…),
- lors d’examens et de soins à risque de projections ou d’aérosolisation
(opérations de désinfection, endoscopie, aspirations…).

Le personnel porteur d’une infection rhino-pharyngée ne doit pas dispenser de


soin aux patients en isolement protecteur, avec ou sans masque.

Personnel des blocs opératoires

- lors d’actes invasifs et d’interventions chirurgicales.

Personnel de restauration

- lorsqu’il est atteint d’une infection rhino- pharyngée,


- lors de préparation de viande hachée, de crudités et d’aliments non
recuits,
- lors de l’allotissement.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 49


CCLIN Sud Ouest
Personnel de blanchisserie

- lors du tri du linge sale.

! Visiteurs

- lors d’un isolement de type « air » (respiratoire),


- lors d’un isolement protecteur.

! Patients

- en cas de sortie du secteur d’isolement septique de type « air » (respiratoire).

! Les différents types de masques

Plusieurs critères vont déterminer le choix d’un masque en fonction de l’usage souhaité
et des risques encourus.
Les différents types de masque utilisables en établissements de soins sont :

• Les masques standard : de soins et de chirurgie (à visière, anti-buée, sans


visière…). Ils filtrent respectivement des particules de 4 µm et 3 µm et ne sont pas
imperméables aux liquides.

• Les masques anti-projections : équipés d’un filtre en polyéthylène sont


imperméables aux liquides et filtrent les particules de 1 micron.

Cas particulier :

Dès la suspicion d’une tuberculose et en cas de tuberculose bacillifère, le port du


masque classé FFP1 (filtrant des particules inférieures à 1 µm) est obligatoire.

Dans tous les cas, le masque appelé « masque visiteur »


est inefficace et ne doit pas être utilisé en établissement de soins.

! Recommandations pour l’utilisation des masques

Dans tous les cas, les recommandations sont les mêmes quel que soit le type de
masque utilisé :

- laisser toujours les masques dans leur conditionnement d’origine,


- bien connaître l’indication du port du masque,
- choisir un masque (capacité de filtration/forme) adapté aux risques
encourus,

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 50


CCLIN Sud Ouest
- pratiquer un lavage des mains avant la pose du masque,
- saisir le masque par la partie centrale (ne pas toucher la partie inférieure),
- pratiquer un lavage des mains après la pose,
- ne jamais repositionner le masque après l’avoir baissé au niveau du cou,
- ne pas le manipuler après sa mise en place,
- renouveler le masque toutes les trois heures ou immédiatement en cas de
projection, de souillure ou s’il est mouillé,
- le manipuler par les attaches lors du retrait,
- mettre le masque en place dès l’entrée dans la chambre et le jeter à la
sortie,
- en cas de projection, préférer l’utilisation du masque à visière et/ou le port
de lunettes de protection,

Dessin réalisé par Xavier Gatineau

Pour être efficace le masque doit toujours être bien positionné et les liens attachés
correctement (voir schémas ci dessus). L’étanchéité du masque est assurée en ajustant
la barrette nasale à l’aide des deux mains.
Dans le cas d’un habillage chirurgical, se référer au document « circulations au bloc
opératoire et précautions d’hygiène » CCLIN Ouest janvier 1999.

# LES GANTS

Comme le port du masque, le port de gants est indiqué dans certaines situations à
risque pour la protection du personnel et des patients.

Personnel des unités de soins et des services de stérilisation, bloc opératoire,


laboratoire…

! Le port des gants est impératif

- Chaque fois « qu’il existe un risque de contact avec du sang ou tout autre
produit d’origine humaine, les muqueuses ou la peau lésée du patient,
notamment à l’occasion de soins à risque de piqûre (hémoculture, pose et
dépose de voie veineuse, chambres implantables, prélèvements
sanguins…),
Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 51
CCLIN Sud Ouest
- Lors de la manipulation de tubes de prélèvements biologiques, linge et
matériel souillés… »,
- Lors d’opérations de nettoyage et de désinfection,
- En présence d’une lésion cutanée même minime, le soignant doit porter
des gants dans toutes les situations.

Les gants sont stériles pour protéger le patient :

- lors de la réalisation d’actes invasifs ou de type chirurgical,


- lors de préparations spécifiques (nutrition entérale, cytostatiques…),
- lors de certaines opérations de désinfection (haut niveau).

Dans tous les cas :

- les gants doivent être changés entre deux patients et deux activités.
- Le port de gants ne dispense pas du lavage des mains avant et après le soin.

Personnel de restauration :

- selon les règles de la mise en place de la méthode HACCP.

Personnel de blanchisserie :

- lors du tri du linge sale.

Personnel des services techniques :

- lors de la manipulation ou d’intervention sur du matériel souillé,


- lors de la collecte et l’évacuation des déchets.

! Les différents types de gants

L’utilisation des gants est déterminée en fonction de plusieurs facteurs :

Efficacité (barrière aux virus), conservation de la dextérité, solidité, durabilité et enfin


innocuité (certains matériaux comme le latex peuvent être responsables d’allergies)

Il est important de choisir une hauteur de manchette adaptée au type de protection


souhaitée.
Le coût de certaines matières peut orienter vers certains choix. Les différents types de
gants rencontrés sont en :

- latex,
- vinyle,
- néoprène,

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 52


CCLIN Sud Ouest
- polyéthylène,
- nitrile,
- polychlorure de vinyle (PVC),
- caoutchouc (gants de ménage),
- matériaux spécifiques pour assurer la sécurité (services techniques).

! Recommandations pour l’utilisation des gants

- utiliser les gants adaptés à l’acte pratiqué,


- choisir des gants à la bonne taille, ni trop larges ni trop serrés aux
poignets,
- ajuster les gants à la base des doigts,
- éviter un étirement excessif des gants,
- changer de gants dès qu’ils sont endommagés,
- ne pas utiliser de crème émolliente à base de vaseline ou de paraffine qui
peuvent rendre les gants poreux,
- réduire les risques de déchirure ou de perforation en gardant les ongles
courts, en enlevant tous bijoux,
- procéder à un lavage simple des mains avant le port de gants non
stériles,
- procéder à un lavage antiseptique des mains avant le port de gants
stériles.

Dans certaines situations le lavage des mains qui précède le port de gants peut être
remplacé par une friction avec une SHA (solution hydro alcoolique). Ces situations sont
précisées dans le chapitre sur l’hygiène des mains.

La friction doit être réalisée jusqu’à séchage complet. La présence d’alcool sur les
mains peut rendre certains gants poreux.

Les gants à usage unique ne se lavent pas


Un gant = Un soin
aussitôt l’acte effectué, le ou les gants sont enlevés et jetés.

Les mains sont lavées :


Avant de prendre les gants
pour éviter leur contamination.

et

Après avoir retiré les gants


pour éliminer les micro organismes développés en atmosphère chaude et humide et
ceux récupérés éventuellement lors du retrait des gants.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 53


CCLIN Sud Ouest
# LES SURBLOUSES

La surblouse est portée dans les situations suivantes :

- isolement protecteur pour protéger un patient immunodéprimé,


- isolement septique pour éviter la transmission d’un agent infectieux d’un
patient infecté aux autres patients.

Le guide technique « Isolement septique » recommandations pour les établissements de


soins – Comité Technique des Infections Nosocomiales - 1998, précise que « le textile et
la longueur des manches devront être spécifiés. Elles seront changées au minimum une
fois par jour, au mieux une fois par équipe et systématiquement en cas de souillure par
un liquide biologique.
Elles seront suspendues côte à côte dans la chambre, pliage intérieur contre intérieur ».

# LES COIFFES

Elle est portée dans tous les secteurs à risque et lors de la réalisation d’actes à risque.
Le choix doit se porter sur une coiffe de type cagoule chirurgicale ou charlotte à usage
unique recouvrant l’ensemble de la chevelure (pas de frange sur le front).

# LES SURCHAUSSURES

Elles appartiennent plus à un rituel de l’asepsie qu’à une démonstration scientifique.


L’utilisation routinière de surchaussures dans les secteurs hospitaliers à hauts risques
infectieux est largement répandue. L’extension fréquente de cette dernière mesure à
d’autres services à risque infectieux moins élevé, et/ou lors de mise en place
d’isolement, ou à d’autres secteurs interpelle encore davantage. Les surchaussures ne
protègent pas les sols, n’ont pas d’influence sur l’aérobiocontamination, et n’ont jamais
fait diminuer les taux d’infections nosocomiales. Au contraire, elles peuvent contribuer à
la contamination des mains du personnel, et leur élimination à la pollution de
l’environnement. L’utilisation des sur chaussures est un rituel inutile et coûteux.

*******

La surblouse, le masque, la coiffe font partie de la tenue à revêtir lors de visites ou


d’interventions techniques dans les secteurs à risque (bloc opératoire, stérilisation,
cuisine…).

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 54


CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Les différents types de masque et leur utilisation,


• Les différents types de gants et leur utilisation,
• Les surblouses et leur utilisation.

$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• Isolement septique - recommandations pour les établissements de soins –


Ministère de l’emploi et de la solidarité – 1998.
• Les gants à l’hôpital un choix éclairé – CCLIN Paris Nord – octobre 1998.

$ BIBLIOGRAPHIE

• Quel masque ? pour quel usage ? – C Rabaud – Hygiènes 1998 - Volume VI –


N° 2.
• Les masques de protection et leur utilisation – 1997 AP-HP/DOUIN.
• De l’inutilité des sur chaussures – Hygiènes – F. Daumal – septembre 1996 – 31-
34.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 55


CCLIN Sud Ouest
VIII / LES ACCIDENTS EXPOSANTS AU SA N G
(AES)

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 56


CCLIN Sud Ouest
# DEFINITION

On appelle Accident avec Exposition au Sang (AES) tout contact accidentel avec du
sang ou un liquide biologique contaminé par du sang, survenant par effraction cutanée
(piqûre, coupure) ou par projection sur une muqueuse ou sur une peau lésée (plaie,
excoriation, eczéma…).

# RISQUES LIES AUX AES

Lors d’un AES, il existe toujours une « source » (patient porteur) et une « victime »
(personne accidentée).

Le sang ou les liquides biologiques peuvent véhiculer des agents infectieux très variés
(virus, bactéries, parasites et champignons).
Parmi ces agents infectieux, le V.I.H (Virus de l’Immunodéficience Humaine), le V.H.B
(Virus de l’Hépatite B) et le V.H.C (Virus de l’Hépatite C) représentent un risque grave.

Le risque de transmission est majoré en cas de piqûre profonde avec une aiguille
creuse contenant du sang.

Le V.I.H :
Le risque de contracter le SIDA après exposition au sang d’un patient porteur du V.I.H
est estimé à 0,30 % en cas d’accident piquant, coupant, tranchant, et à 0,03 % en cas
de projection sur une muqueuse ou une peau lésée.

Le V.H.C :
Le risque professionnel de contamination par l’hépatite C après exposition au sang d’un
patient porteur du V.H.C se situe aux alentours de 3 %.

Le V.H.B :
Le risque de transmission de l’hépatite B à partir d’un patient infecté est très élevé,
environ 30 %. Cette forte contagiosité est liée à la quantité importante de virus présente
dans le sang et les liquides biologiques (106 à 109 particules virales par ml).

Les autres agents infectieux :


D’autres agents infectieux, connus (paludisme, syphilis...) et encore inconnus à ce jour,
peuvent être véhiculés par le sang ou les liquides biologiques.

# PREVENTION DES ACCIDENTS

+ La vaccination :
C’est une des mesures permettant la protection des professionnels de santé en cas
d’accident exposant au sang.
La vaccination des soignants contre l’hépatite B, est obligatoire pour les professions à
risque et assure une protection efficace. Elle a permis de réduire considérablement le
nombre de cas recensés en France (CSP article L 3111-4 et arrête du 26 avril 1999).
Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 57
CCLIN Sud Ouest
+ Les précautions « Standard » :
La circulaire DGS/DH - N° 98/249 du 20 avril 1998 relative à la prévention de la
transmission d'agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors
des soins dans les établissements de santé, demande :

La mise en place des précautions « Standard »


lors de tout soin, par tout soignant, à tout patient.
Ces précautions sont présentées page 38.

+ Les précautions complémentaires :


Des précautions complémentaires doivent être appliquées :
- utiliser du matériel de sécurité lorsqu’il est disponible,
- ne pas pousser les aiguilles avec le doigt dans les conteneurs.

+ Des précautions spécifiques :


Elles sont recommandées dans certains secteurs :

Au laboratoire :
- ne pas « pipeter » à la bouche,
- considérer tous les prélèvements comme « potentiellement contaminés ».

Au bloc opératoire :
- porter une double paire de gants,
- utiliser des aiguilles a bout mousse,
- ne pas utiliser d’aiguilles droites,
- préférer les agrafes pour les sutures cutanées,
- proscrire le passage d’instruments de la main a la main.

# CONDUITE A TENIR EN CAS D’AES

Dans tous les établissements de soins des procédures doivent être écrites et validées
par les instances responsables (Médecine du travail, Comité d’Hygiène de Sécurité et
des Conditions de Travail, Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales…).

L’élaboration de ces procédures doit prendre en compte les éléments suivants :

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 58


CCLIN Sud Ouest
Effectuer les Dans les 0 à 5 minutes
premiers soins en urgence après l’accident

En cas de piqûre, blessure, contact direct sur peau lésée :


- Nettoyer aussitôt la zone cutanée avec de l’eau et du savon,
- Rincer abondamment et sécher,
- Désinfecter par contact ou trempage avec un antiseptique pendant au
moins 5 minutes (Dakin, alcool à 70° ou à défaut, dérivé iodé).
En cas de projection sur les muqueuses ou sur les yeux :
- Rincer abondamment à l’eau ou au sérum physiologique pendant 5 à 10
minutes.

Contacter De préférence dans les 0 à 4


un médecin référent heures après l’accident

- Il doit évaluer le risque de transmission des VIH, VHB, VHC (prélèvement


pour sérologie au patient source avec son accord et sur prescription
médicale),
- Il prescrira éventuellement un traitement prophylactique.

Déclarer l’accident Dans les 0 à 24 heures


après l’accident

Cet accident du travail doit être déclaré au responsable du service ou de l’établissement


pour permettre une éventuelle indemnisation en cas de séroconversion.

Mettre en place un suivi Dans les 0 à 7 jours


médical et sérologique après l’accident

Ce suivi médical est mis en place après évaluation du statut sérologique du patient
source.

**********

Le meilleur moyen d’éviter un accident d’exposition au sang reste


celui de la prévention.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 59


CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Définition des accidents exposant au sang,


• Conduites à risque,
• Matériels de sécurité,
• Précautions « standard » à mettre en place par tout soignant lors de
tout soins à tout patients,
• Conduite à tenir après un accident exposant au sang.

$ SUPPORTS AUDIOVISUELS

• Soins sang risques – Laboratoires Asta médica.


• Prévention des accidents d’exposition au sang – Laboratoires AVENTIS.

$ TEXTES REGLEMENTAIRES

• Circulaire DGS/DH - N° 98/249 du 20 avril 1998 relative à la prévention de la


transmission d'agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques
lors des soins dans les établissements de santé.
• Circulaire DH/SI2-DGS/VS3 n° 554 du 1er septembre 1998 relative à la collecte
des objets piquants, tranchants souillés.
• Circulaire n°99/680 du 8 décembre 1999 relative aux recommandations à
mettre en œuvre devant un risque de transmission du VHB et du VHC par
le sang et les liquides biologiques.

$ BIBLIOGRAPHIE

• Documents du GERES (groupe étude des risques d’exposition des soignants)

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 60


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IX – LES ISOLEMENTS

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 61


CCLIN Sud Ouest
La mise en place et la levée de l’isolement relèvent, dans tous les cas, d’une
prescription médicale pour une durée déterminée.

La prévention des infections nosocomiales nécessite en premier lieu de rompre la


chaîne de transmission des agents infectieux à partir des sources de contamination.

Celles-ci ont principalement trois origines :

- les patients infectés ou colonisés,


- les personnels hospitaliers,
- l’environnement.

Le principe de l’isolement a pour objectif de prévenir la circulation des germes par la


mise en place de barrières géographiques et techniques, empêchant toutes les formes
de contacts possibles entre les patients et les sources de colonisation.

# L’ISOLEMENT SEPTIQUE

L’isolement septique est un ensemble de mesures visant à établir des barrières à la


diffusion d’agents infectieux connus ou présumés à des individus non infectés et non
porteurs, à partir du patient et de son environnement immédiat,.

Les mesures à mettre en œuvre lors d’un isolement septique s’appliquent en


complément des précautions « Standard » en fonction du mode de transmission de
l’agent infectieux.

Ces précautions portent soit sur la transmission par contact inter humain (précautions
« contact ») soit sur la transmission aérienne (précautions « air »), soit sur la
transmission par les sécrétions oro-trachéo-bronchiques (précautions “gouttelettes”).

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 62


CCLIN Sud Ouest
PRECAUTIONS PARTICULIERES A METTRE EN ŒUVRE EN COMPLEMENT DES
PRECAUTIONS « STANDARD » EN FONCTION DU MODE DE TRANSMISSION DE
L’INFECTION

Transmission Transmission Transmission


aérienne aérienne « contact »

Précautions Précautions Précautions


« air » « gouttelettes » « contact »
particules particules
< 5µm > 5 µm

Lavage des mains standard standard hygiénique

Chambre individuelle OUI OUI OUI


ou regroupement ou regroupement

Masque, lunettes OUI OUI standard

Gants standard standard Dès l’entrée


dans la chambre

Sur blouse standard standard Contact


avec patient ou
environnement

Matériel et linge standard standard standard

Transport du patient à limiter à limiter à limiter

Des précautions particulières sont à prendre avant la sortie de la chambre :

- lavage antiseptique des mains,


- pré désinfection du matériel,
- double emballage au moment de l’évacuation du linge et des déchets,
- élimination contrôlée des excrétas septiques (selles, urines…).

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 63


CCLIN Sud Ouest
# L’ISOLEMENT PROTECTEUR

L’isolement protecteur est un ensemble de mesures à mettre en place pour éviter


la transmission de tout agent potentiellement infectieux à des patients
immunodéprimés (micro-organismes de l’environnement ou portés par d’autres
patients, les membres du personnel ou les visiteurs).

L’isolement protecteur est indiqué pour protéger un patient fragile ou immunodéprimé


(ex : patient granulopénique, grand brûlé).

Cet isolement consiste à faire barrière à l’entrée des agents infectieux dans
l’environnement immédiat du patient. Des précautions particulières sont à prendre avant
de pénétrer dans la chambre :

- lavage antiseptique des mains,


- stérilisation ou désinfection du matériel,
- introduction de matériel stérile ou désinfecté,
- alimentation contrôlée.

L’utilisation d’enceintes en surpression est indispensable dans certains cas.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 64


CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Précautions particulières : contact, air, gouttelettes à mettre en place en


complément des précautions « Standard »,
• Isolement septique,
• Isolement protecteur.

$ SUPPORTS AUDIOVISUELS

• Plan Vigie – bactérie ou l’isolement en réanimation - Laboratoires AVENTIS.

$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections


nosocomiales – CTIN – 1999.
• Recommandations d’isolement septique en établissement de soins - Ministère de
l’emploi et de la solidarité, Secrétariat d’Etat à la santé, Direction générale de la
santé, Direction des hôpitaux.

$ BIBLIOGRAPHIE

• Infections nosocomiales et environnement hospitalier - Gilles Brücker (Médecine -


Sciences chez Flammarion).

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 65


CCLIN Sud Ouest
X / LES PRODUITS UTILISES POUR LA
DETERGENCE, LA DESINFECTION ET
L’ANTISEPSIE

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 66


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Les produits utilisés en établissement de soins participent à la prévention et la lutte
contre les infections nosocomiales.
Ils interviennent à 2 niveaux :

- l’hygiène des soins dispensés aux patients,


- l’hygiène de l’environnement du patient.

# DEFINITIONS

+ Bionettoyage : Terme utilisé par les professionnels du nettoyage et qui est défini
comme un procédé destiné à réduire la contamination biologique des surfaces. Le
bionettoyage est obtenu par la combinaison de 3 actions :

- un nettoyage,
- un rinçage pour évacuer les salissures et les produits de nettoyage
utilisés,
- une application de désinfectant.

+ Détergent : Produit utilisé pour le nettoyage, contenant des tensioactifs destinés à


favoriser l’élimination par l’eau de souillures non solubles dans l’eau pure. Le détergent
ne détruit pas les micro-organismes par action directe. Après l’utilisation d’un détergent,
les surfaces sont visuellement propres mais pas désinfectées

+ Détartrant : Produit à base d’acides, utilisé pour éliminer le calcaire. Ils peut aussi
contenir des agents nettoyant.

+ Désinfection : Opération au résultat momentané permettant d’éliminer ou de tuer les


micro-organismes et/ou d’inactiver les virus indésirables portés par des milieux inertes
contaminés, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux
micro-organismes et/ou virus présents au moment de l’opération. (AFNOR mars 1981
NF T 72-101).

+ Désinfectant : Produit utilisé pour la désinfection des milieux inertes (sols et


surfaces) dans des conditions définies. Il contient au moins un principe actif doué de
propriétés anti-microbiennes. Le désinfectant s’utilise impérativement après un
nettoyage. Il peut être utilisé par contact direct ou en spray. Un rinçage est nécessaire
entre l’application du détergent et du désinfectant.
Ce produit doit satisfaire aux normes de base de l’Association Française de
Normalisation (AFNOR) de bactéricidie (NF EN 1040 [T72-152] et NFT 72 170 ou
171) Il peut en outre présenter des caractéristiques supplémentaires de fongicidie
(NF EN 1275 ou NFT 72 202) , virucidie ( NFT 72 180) et sporicidie (NFT 72 230 ou
231)

+ Détergent-Désinfectant : Produit présentant la double propriété de détergence et de


désinfection. Il se caractérise généralement par un bon pouvoir désinfectant mais une
faible détergence. En général ces produits ne nécessitent pas de rinçage.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 67


CCLIN Sud Ouest
+ Nettoyage : C’est une opération d’entretien et de maintenance qui vise à obtenir la
propreté visuelle. Sont objectif principal est d’assurer la sécurité, le confort et l’hygiène
des locaux.

+ Pré-désinfection : Ce terme est recommandé depuis 1998 en remplacement du


terme « décontamination ». Opération au résultat momentané permettant d’éliminer, de
tuer ou d’inhiber les micro-organismes indésirables en fonction des objectifs fixés
(définition du terme « décontamination » selon la norme AFNOR NFT 72101). La pré-
désinfection constitue une étape préalable au nettoyage en vue d’une désinfection ou
d’une stérilisation.

+ Décontamination : Ce terme doit être réservé à la suppression de la radio activité


(Désinfection des dispositifs médicaux – Guide de bonnes pratiques 1998).

Antiseptiques et désinfectants sont actifs par leur action chimique sur les micro-
organismes restants. On ne désinfecte que ce qui est propre.

Les ANTISEPTIQUES utilisés sur les tissus vivants et les DESINFECTANTS


utilisés pour le matériel ou les surfaces sont indiqués pour leur pouvoir
désinfectant.

A chaque étape et à chaque situation correspond un produit. Il convient donc de


distinguer :
- les produits destinés aux soins du patient : les savons et les antiseptiques,
- les produits liés aux locaux , à l’environnement, et à l’équipement : les
détergents, les désinfectants, les détergents / désinfectants.

Quel que soit l’acte, il faut toujours nettoyer avant de pratiquer l’antisepsie.

# LES DETERGENTS

Les savons et les détergents sont dits tensioactifs, ils provoquent le décollement des
souillures de leur support, ainsi que leur mise en suspension dans la solution de lavage.
Ils favorisent par cette action l’abaissement de la concentration en micro-organismes
conjointement à l’élimination des souillures. Leur action n’est pas désinfectante.

Les SAVONS et les DETERGENTS sont indiqués pour leur pouvoir nettoyant.

D’une façon générale on peut classer les savons et les détergents comme suit :

PH CLASSIFICATION EXEMPLES
De 0 à 3 Fortement acide Détartrant
De 3 à 6 Faiblement acide Désincrustant
7 neutre Détergent neutre
De 8 à 11 Faiblement alcalin Détergent alcalin
De 11 à 14 Fortement alcalin Dégraissant surpuissant ou décapant
Les savons sont des détergents à pH neutre ou faiblement acide qui contiennent des
protecteurs cutanés.
Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 68
CCLIN Sud Ouest
# CRITERES DE CHOIX DES PRODUITS DETERGENTS

Qu’ils soient utilisés pour les tissus vivants ou les surfaces inertes, les produits doivent
répondre à certaines exigences et :

- posséder une efficacité maximale dans son domaine qu’il soit nettoyant
ou désinfectant,
- être stable à la chaleur, au froid à l’air et à la lumière,
- être inoffensif pour les utilisateurs,
- être biodégradable à 90%,
- ne pas être agressif vis à vis du revêtement cutané ou du matériel,
- se diluer facilement, s’il doit être dilué,
- être adapté à la qualité de l’eau (dureté),
- se rincer facilement,
- avoir un conditionnement adapté au besoin de l’utilisateur,
- avoir un bon rapport qualité/prix,
- ne pas laisser de traces au séchage.

# LES ANTISEPTIQUES

+ Antisepsie : opération au résultat momentané permettant au niveau des tissus


vivants, dans la limite de leur tolérance, d’éliminer ou de tuer les micro-organismes
et/ou d’inactiver les virus, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération
est limité aux micro-organismes et/ou virus présents au moment de l’opération
(Association Française de Normalisation mars 1981 NF T 72-101).

L’antisepsie se pratique après un nettoyage, un rinçage et un séchage de la zone


concernée.

+ Antiseptique : produit ou procédé utilisé pour l’antisepsie au niveau des tissus


vivants dans des conditions définies. Ainsi un antiseptique ayant une action limitée aux
bactéries est désigné par antiseptique à action bactéricide. On appelle antiseptique à
large spectre ou antiseptique majeur un antiseptique qui possède des propriétés à la
fois bactéricide, fongicide et virucide : les produits à base d’hypochlorite de sodium
(chlore), de PVP iodée ou de chlorhexidine répondent à cette exigence.

Un antiseptique est un médicament et doit être utilisé sur prescription médicale


ou protocole validé.

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CCLIN Sud Ouest
# CRITERES DE CHOIX DES PRODUITS ANTISEPTIQUES ET DESINFECTANTS

Les Antiseptiques et les Désinfectants doivent également répondre à certaines


exigences et :

- posséder un spectre d’activité en corrélation avec les objectifs fixés :


bactéricide, fongicide, virucide et/ou sporicide, tuberculocide, myco-
bactéricide,
- avoir une toxicité minimale,
- être biodégradable,
- ne pas être agressif vis à vis du revêtement cutané ou du matériel,
- être compatible avec le produit nettoyant utilisé pour le nettoyage
préalable,
- avoir un conditionnement adapté aux besoins (préférer les unidoses),
- avoir un bon rapport qualité/prix,
- résister aux contaminations extérieures,
- ne pas laisser de traces au séchage (détergent/désinfectant).

# CONSEILS ET PRECAUTIONS D’EMPLOI DES PRODUITS

Quel que soit le produit il est impératif de se conformer aux indications d’utilisation du
fabricant. Dans tous les cas :

- limiter le nombre de produits utilisés dans le même établissement,


- respecter les indications (protocole du service),
- respecter les dosages, (le sous dosage est inefficace, le surdosage peut
détériorer les tissus vivants et les surfaces),
- utiliser les antiseptiques sur prescription médicale et/ou protocole,
- utiliser sur la peau ou une surface toujours propres,
- renouveler les solutions diluées toutes les 24h ou selon indication du
fabricant,
- respecter les temps de contact et la température de l’eau si dilution,
- respecter les dates de péremption (dater à l’ouverture,)
- étiqueter, dater, et fermer les flacons,
- utiliser les emballages d’origine,
- proscrire les emballages alimentaires (risque d’accidents),
- assurer une bonne rotation des stocks pour éviter les périmés,
- stocker les produits à l’abri de la lumière, de la chaleur et de l’humidité,
- nettoyer les flacons entre deux utilisations.
- ne pas mélanger ou employer successivement deux produits différents :
- risque de réactions chimiques dangereuse,
- risque d’inactivation ou d’incompatibilité.

Certains produits comme les désinfectants nécessitent une protection : gants, masques,
tabliers, et/ou lunettes.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 70


CCLIN Sud Ouest
Principes de mise en œuvre du nettoyage et de la désinfection

Nettoyer c’est : Désinfecter c’est :


éliminer éliminer ou tuer des
les souillures, les salissures micro-organismes ou virus
et les micro-organismes après le nettoyage.
transitoires

pour pour Pour


Pour le
le L’ENVIRONNEMENT L’ENVIRONNEMENT
du patient du patient PATIENT
PATIENT

Les Les Les Les


SAVONS DETERGENTS DESINFECTANTS ANTISEPTIQUES

Les
DETERGENTS/
DESINFECTANTS

Action
Action NETTOYANTE Action DESINFECTANTE
NETTOYANTE et
DESINFECTANTE

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CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Nettoyage systématique avant toute désinfection ou antisepsie,


• Conseils et précautions d’emploi des produits,
• Principes de mise en œuvre du nettoyage et de la désinfection.

$ SUPPORTS AUDIOVISUELS

• Les antiseptiques, le pouvoir de dire non aux bactéries - Laboratoires Asta


médica.

$ DOCUMENTS DE REFERENCE :

• Entretien des locaux en établissements de soins – CCLIN Sud Ouest – année


1998.
• Le bon usage des antiseptiques – CCLIN Sud Ouest – année 2001.
• Liste positive des désinfectants – SFHH – Hygiènes – publication annuellle.
• Guide de bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux – CTIN –
CSHPF 1998.

$ BIBLIOGRAPHIE

• Hygiène hospitalière – Victoria Hygie – Editions C et R – 1988.


• Décontamination bionettoyage désinfection stérilisation – JC Darbord – Editions
hospitalières 1994
• Antisepsie et désinfection – Editions Eska – 1995

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CCLIN Sud Ouest
XI / L’ENTRETIEN DES LOCAUX

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 73


CCLIN Sud Ouest
L’entretien des locaux hospitaliers concourt à l’hygiène générale d’un établissement de
soins.

Par la réduction du niveau de contamination de l’environnement, l’entretien est un des


maillons de la chaîne de prévention des infections nosocomiales.

Dans cette partie du document sont présentées, les techniques et matériels utilisés
ainsi que les circonstances dans lesquelles les procédures sont utiles. Les produits ont
été abordés dans le chapitre précédent.

L’entretien des locaux concerne les étapes de nettoyage-désinfection permettant une


maîtrise du niveau de contamination microbienne de l’environnement.

Les étapes de désinfection des locaux (désinfection des surfaces par spray dirigé ;
désinfection des surfaces par voie aérienne hors présence humaine) sont nécessaires
dans certains secteurs hospitaliers ; elles font impérativement suite aux techniques
d’entretien. Ces étapes ne sont pas abordées dans ce document.

# CLASSIFICATION DES LOCAUX SELON LES RISQUE INFECTIEUX


(ZONES 1 A 4)
L’entretien des établissements de soins doit prendre en compte la diversité des locaux,
les activités pratiquées, le type de patient ou le type d’acte médical effectué influencent
les exigences du nettoyage-désinfection.

Un exemple de classification des zones à risque en milieu hospitalier est proposé ci-
après.

Les exigences souhaitables selon les locaux feront l’objet d’une discussion interne à
l’établissement entre les hygiénistes, le CLIN, les conseillers techniques et les
responsables d’entretien.

Certains services, comme la pharmacie (zone 2), laboratoire (zone 3) par exemple,
peuvent nécessiter un classement dans une autre zone selon les activités pratiquées.

Pour les locaux de restauration collective, se référer à l’arrêté du 29 septembre 1997.

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1 2 3 4
Risques minimes Risques moyens Risques sévères Très hauts
risques

Halls Circulations Soins Intensifs Néonatologie


Bureaux Ascenseurs Réanimation Bloc opératoire
Services administratifs Escaliers Urgences Service de greffe
Services techniques Salles d’attente Salle de « petite Service de brûlés
chirurgie »
Maison de retraite Consultation externe Salle de soins post
interven-
Résidence pour Salles de Rééducation tionnelle (Salle de réveil)
personnes âgées Fonctionnelle Salles d’accouchement
Maternité Nurserie
Unité d’hébergement Biberonnerie
pour personnes âgées Pédiatrie
Service long et moyen Chirurgie
séjour Médecine
Psychiatrie Hémodialyse
Stérilisation centrale Radiologie
(zone lavage) Laboratoires
Pharmacie Exploration Fonctionnelle
Blanchisserie Stérilisation Centrale
Dépositoire (côté propre)
Offices Salle d’autopsie
Sanitaires Imagerie médicale interventionnelle
Oncologie
Onco hématologie
Hématologie
Hémodynamique
Endoscopie

# PRINCIPES GENERAUX

Les recommandations suivantes s’appliquent quelles que soient les techniques


d’entretien utilisées. Elles restent valables dans toutes les zones.

Des conseils et précautions d’emploi concernant les produits utilisés sont abordés dans
le chapitre concerné.

Pratiquer un lavage simple des mains au minimum en début et fin des opérations de
nettoyage, et chaque fois que nécessaire.

Porter une tenue vestimentaire propre et adaptée.

Le port de "gants de ménage" apparaît comme une solution adaptée à la protection du


personnel lors de la plupart des actions d’entretien sous réserve qu’ils soient individuels,
au mieux lavés entre chaque local nettoyé, et lavés en fin de journée de manière
approfondie.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 75


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Le port de gants à usage unique (au mieux changés entre chaque local) réalise une
alternance au port de "gants de ménage".

Respecter un ordre logique dans le déroulement des opérations :

- commencer par les locaux les moins contaminés,


- commencer du propre vers le sale et de haut en bas
- toujours nettoyer avant de désinfecter

Vérifier que le matériel soit en bon état et en conformité avec les règles de sécurité. Le
matériel utilisé sera nettoyé et désinfecté après utilisation.

# TECHNIQUES D’ENTRETIEN

Il existe principalement 3 techniques d’entretien des locaux.

LES TECHNIQUES DE DEPOUSSIERAGE :

- essuyage humide des surfaces,


- balayage humide,
- nettoyage par aspiration.

LES TECHNIQUES DE LAVAGE DES SOLS :

- lavage manuel,
- lavage mécanisé.

LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT DES SOLS :

Les tableaux ci-après en donnent la définition, les objectifs et la description.

Remarque : le terme de surfaces regroupe toutes les surfaces autres que le sol :

- surfaces verticales : murs, parois,


- surfaces horizontales : plans de travail, mobilier.

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TECHNIQUES DE DEPOUSSIERAGE

ESSUYAGE HUMIDE BALAYAGE HUMIDE NETTOYAGE PAR


DES
SURFACES ASPIRATION
DEFINITION , Opération qui consiste à , Opération de récupération des , Opération de récupération des
enlever d’une surface autre que salissures non adhérentes sur particules déposées sur des
le sol des salissures non les sols secs et lisses revêtements (sol et parois)
adhérentes en évitant de les durs, souples ou textiles grâce
remettre en suspension dans à la dépression d’un appareil
l’air électrique

OBJECTIF , Eliminer les souillures , Eliminer jusqu’à 90% des , Dépoussiérer les surfaces
libres poussières en limitant leur mise lorsque le balayage humide est
en suspension dans impossible. L’aspiration de l’eau
l’atmosphère sera traitée dans le cadre du
traitement des sols (décapage
mouillé)

MATERIEL , Chiffonnette à usage unique , Balai trapèze , Aspirateur à poussières muni:


ou réutilisable à imprégner , Gazes de préférence à usage - de sacs récupérateurs en
d’une solution détergente- unique, pré-imprégnées ou non papier exclusivement
désinfectante - de suceurs adaptés aux
différentes opérations
- d’un système de filtration
absolue pour un usage en
zones 3 ou 4 (Ref 6)

TECHNIQUE , Essuyer en un seul passage , En cas de gros déchets , Commencer par l’entrée de la
avec une chiffonnette pliée en solides ou liquides, les éliminer pièce
quatre au préalable , Aspirer par bandes régulières
, Laisser sécher , Positionner la gaze sur le en décrivant des mouvements
, Procéder du propre vers le support et la fixer de va et vient
sale et du haut vers le bas , Refermer soigneusement le , Faire chevaucher les
, Changer de chiffonnette entre sachet de gazes pré- passages
chaque zone (entre chaque imprégnées pour éviter leur
chambre ou chaque lit si dessèchement
plusieurs lits) , Dans la mesure du possible,
pratiquer un détourage
préalable le long des plinthes
, Balayer "au poussé" pour les
surfaces non encombrées ou
les couloirs
, Balayer "à la godille" pour les
surfaces encombrées ou
réduites
, Ne jamais soulever le balai en
cours d’opération ni effectuer de
marche arrière
, Changer impérativement de
gazes à chaque pièce et plus si
nécessaire
, Dégager la gaze du balai sur
le seuil
, Enfermer les salissures en
repliant la gaze
, Evacuer la gaze dans le
collecteur à déchets

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ESSUYAGE HUMIDE BALAYAGE HUMIDE NETTOYAGE PAR
DES
SURFACES ASPIRATION
, Envoi quotidien des , Nettoyer le balai avec une , Débrancher l’aspirateur
ENTRETIEN chiffonnettes réutilisables en chiffonnette imprégnée de , Dépoussiérer par essuyage
DU blanchisserie détergent-désinfectant du humide l’extérieur de l’appareil
MATERIEL manche vers la semelle une fois et le cordon électrique en
par jour au minimum l’enroulant au fur et à mesure
, Un nettoyage approfondi par , Vérifier que les suceurs et
trempage et brossage de la flexibles ne soient pas obstrués
semelle doit être réalisé Les suceurs sont à nettoyer
périodiquement (tous les jours à périodiquement par trempage et
1 fois/semaine suivant le niveau brossage
de risque) , Changer les sacs, vérifier et
nettoyer régulièrement les filtres

REMARQUES , Pour un nettoyage approfondi , Le balayage à sec est , L’aspirateur dorsal est à
(salissures tenaces...), le proscrit utiliser pour les escaliers et les
détergent-désinfectant sera , Les gazes recyclables sont endroits peu accessibles
remplacé par un détergent généralement déconseillées en (tringles, dessus de meubles,
raison des inconvénients tuyaux de chauffage)
qu’elles présentent : L’aspiro-brosseur s’emploie
- stock important nécessaire pour les sols textiles (tapis
pour permettre le moquettes sur des surfaces
renouvellement à chaque pièce dégagées)
- mise en suspension des , L’emploi des aspirateurs à
salissures si élimination des poussières entraîne une
poussières au dessus de la importante turbulence aérienne.
poubelle Il est donc déconseillé dans les
- entretien difficile à réaliser au zones 3 et 4 sauf si l’aspirateur
sein de l’unité lorsque l’envoi en est muni d’un système de
blanchisserie n’est pas possible filtration absolue (capable de
et risque de dérive avec retenir les particules à 0,6 µ)
utilisation de la même gaze (ref 4, ref 2) ou si
pour plusieurs pièces l’établissement est doté d’un
- manipulations importantes des système d’aspiration intégré
gazes souillées avant l’envoi en
blanchisserie (trempage,
rinçage, essorage à la main
avec risque de blessure ou
coupure par les débris
emprisonnés dans les fibres)
- cependant, pour les surfaces
non lisses, des gazes tissus
peuvent faciliter le balayage

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TECHNIQUES DE LAVAGE DES SOLS
LAVAGE MANUEL
- DEFINITION : Action chimique et mécanique permettant d’éliminer les salissures adhérentes sur les sols plastiques ou carrelés et sur tout sol
supportant l’eau
- PREALABLE : TOUTE OPERATION DE LAVAGE SERA PRECEDEE D’UN BALAYAGE HUMIDE DU SOL

BALAI FAUBERT BALAI DE LAVAGE A PLAT BALAI RESERVOIR (ou applicateur)


- Obtenir une propreté visuelle
OBJECTIFS - Obtenir une propreté microbiologique en réduisant le nombre de micro-organismes présents sur les sols

- Manche aluminium ou fibre de verre - Manche aluminium - Manche aluminium ou plastique


- Franges coton ou polyester-coton - Support articulé recevant la frange - Réservoir plastique contenant la solution
fixées au manche par une pince - Franges coton ou polyester-coton détergente désinfectante
MATERIEL - Système d’écoulement de la solution jusque dans la
semelle
- Semelle trapézoïdale
- Tissu de lavage coton ou polyester-coton
- Détergent ou détergent désinfectant à - Détergent ou détergent désinfectant à - Détergent ou détergent désinfectant à programmer
PRODUIT programmer en alternance programmer en alternance en alternance
EQUIPEMENT Chariot de lavage équipé de : Chariot de lavage équipé de :
COMPLE- - 2 seaux de couleur différente - 2 seaux ou - 1 bac de
MENTAIRE - 1 presse de couleur ≠ trempage avec
NECESSAIRE - 1 presse grille d’égouttage
1 - Tremper la frange dans le seau 1 Si : chariot équipé de 2 seaux et d’une - Prévoir un tissu par pièce
contenant la solution détergente désin- presse 1 - Verser dans le réservoir la solution détergente
fectante ou détergente - Prévoir une frange par pièce désinfectante préalablement préparée
2 - Essorer la frange au-dessus du - Procéder comme pour le balai Faubert 2 - Faire écouler la solution détergente désinfectante
TECHNIQUE 2ème seau à l’aide de la presse Si : chariot équipé d’un bac de trempage sur le devant de la semelle ou dans la semelle à
3 - Laver le sol avec grille d’égouttage l’aide du bouton ou du robinet
5 - Laisser sécher - Prévoir 2 franges par pièce (une mouillée, 3 - Laver le sol en godillant
6 - Rincer la frange dans le seau 2 une sèche
7 - L’essorer avant de la replonger dans 1 - Tremper la première frange dans le bac
la solution détergente désinfectante contenant la solution détergente
8 -Recommencer depuis 1 pour la pièce désinfectante ou détergente
suivante 2 - L’égoutter sur la grille
- Changer les solutions dès qu’elles sont 3 - Laver le sol en godillant
saturées (toutes les 2 à 4 pièces en 4 - Laisser agir (temps de contact 5’ pour
moyenne) une action bactéricide)
5 - Récupérer les salissures avec la frange
sèche
Chaque jour : Chaque jour Chaque jour
- Vider le réservoir et le rincer
ENTRETIEN
- Nettoyer-désinfecter balai et chariot de - Nettoyer-désinfecter balai et chariot de
DU - Nettoyer-désinfecter manche et semelle
lavage lavage
MATERIEL - Envoyer les tissus de lavage à la blanchisserie
- Envoyer les franges à la blanchisserie - Envoyer les franges à la blanchisserie
- Permet une surface de lavage - Méthode ergonomique et économique / - Assez maniable
importante consommation d’eau et de produits - Application d’une solution détergente désinfectante
- Evite les contacts directs avec les - Temps de séchage réduit toujours propre
mains - Bonne maniabilité - Adapté particulièrement dans les zones 3 et 4 et
- Méthode peu ergonomique en raison - Bon effet mécanique sur de petites surfaces
du changement fréquent de solution - Solution de lavage toujours propre - Non adapté au nettoyage des surfaces très
REMARQUES - En raison de la contamination - Volume et quantité de franges néces- souillées
inévitable de l’eau de lavage et de la saires très importants
difficulté de changement de frange entre - Nécessite un lavage en blanchisserie
chaque local, cette méthode est à
réserver de préférence en zone 1 et 2
(ref 6 p 19) - (ref 5 p 29).
- En cas d’utilisation en zone 3 et 4, le
changement de frange est nécessaire
ainsi que le ramassage de la solution
étalée par un deuxième passage avec la
frange essorée autant de fois que
nécessaire (ref 10 p 169).

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LAVAGE MECANISE

- DEFINITION : Action chimique et mécanique permettant d’éliminer les salissures adhérentes sur les sols plastiques ou carrelés et sur tout sol
supportant l’eau
- PREALABLE : TOUTE OPERATION DE LAVAGE MECANISE SERA PRECEDEE D’UN BALAYAGE HUMIDE
DU SOL

MONOBROSSE AUTOLAVEUSE

OBJECTIF - Réaliser un nettoyage approfondi en éliminant les salissures - Réaliser un nettoyage approfondi en éliminant les salissures
adhérentes et le bio-film adhérentes et le bio-film

- Réalisation de travaux de récurage approfondi grâce à un - Lavage mécanisé qui combine l’action de la monobros-se et
PRINCIPE
effet mécanique prépondérant par friction rotation, conjugué à de l’aspirateur à eau avec une seule machine
la pression exercée par la machine

- Monobrosse ≈ 150 à 200 t/mn équipée d’un réservoir à eau - Autolaveuse à câble ou à batteries de différentes tailles et
MATERIEL - Disques ou brosses de lavage puissances suivant le local à nettoyer
- Aspirateur à eau - Disques ou brosses
- Balai frottoir articulé - Système de lavage manuel si besoin
- Détergent non moussant - Détergent non moussant
PRODUIT
- Dégager la pièce de tout mobilier Préparation de la machine :
- Protéger le bas des meubles - Vérifier la charge des batteries
- Effectuer le passage de la monobrosse - Remplir le réservoir d’eau propre
- Travailler les angles de la pièce au frottoir de sol - Mettre le produit correctement dosé
- Récupérer la solution sale à l’aide de l’aspirateur à eau en - Mettre les disques ou les brosses en fonction de la nature des
TECHNIQUE commençant par la partie la plus proche de soi et en sols
progressant vers le fond - Installer le suceur
- Rincer si besoin avec la méthode de lavage habituelle Méthode directe :
- Laisser sécher puis remettre la pièce en ordre - Laver et aspirer simultanément en un passage
- Commencer par les bordures et finir par le centre de la pièce
- Finir les bords et les angles par un lavage manuel

- Vider le réservoir de la monobrosse - Vidanger la machine, eau propre et eau sale


- Nettoyer la brosse ou le disque - Nettoyer :
ENTRETIEN DU - Vider la cuve de l’aspirateur à eau, la nettoyer et ranger * les bacs
MATERIEL ouvert * le suceur
- Essuyer l’extérieur des machines * les disques ou les brosses
- Essuyer et enrouler les câbles - Essuyer l’extérieur de la machine
- Essuyer et enrouler les câbles
- Remettre en charge les batteries
- Méthode permettant un résultat efficace - Techniques adaptées pour de grandes surfaces dégagées
(couloir, hall) : gain de temps et de main d’œuvre
- Méthode lourde en temps et en personnel - Les autolaveuses à batterie ont une autonomie limitée

REMARQUES - En l’absence d’aspirateur à eau, il est possible d’utiliser une - Si le sol est fortement encrassé faire 2 passages : méthode
raclette. indirecte
- Cette action est uniquement détergente
* 1er passage avec uniquement la fonction lavage sans
aspiration

* 2ème passage avec les deux fonctions lavage +


aspiration

Cette méthode permet par trempage un temps d’action plus


long.
- Cette action est uniquement détergente

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 80


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TECHNIQUES DE TRAITEMENT DES SOLS THERMO PLASTIQUES
Plusieurs méthodes de traitements de sols existent et se différencient en fonction du type d’émulsion
du nombre de couches préconisées et de l’entretien conseillé
- Eliminer tous les dépôts et les salissures incrustées
- Protéger les sols
OBJECTIFS - Les rendre imperméables
- Augmenter la durée de vie des revêtements
- Faciliter l’entretien
- Améliorer la brillance
METHODE TRADITIONNELLE
DECAPAGE MOUILLE POSE DE L’EMULSION
- Opération qui consiste à éliminer par action chimique et - Opération qui consiste à protéger tout sol poreux ou thermo-plastique
DEFINITION mécanique les couches usagées de la précédente émulsion non traité d’origine par l’application d’un film plastique transparent
et à ramener le revêtement à son état originel en
vue d’un nouveau traitement
- Monobrosse lourde (≈ 40 kg, 150 t/mn) avec réservoir à - Balai applicateur d’émulsion
eau
- Seaux
MATERIEL - Balai frottoir articulé
- Système de lavage (faubert, lavage à plat...)
- Aspirateur à eau
- Disques adaptés
PRODUIT - Décapant - Emulsions de polymères. 1 l /40 m2/ couche (8)
- Vider la pièce - Avoir préalablement vidé et décapé la pièce
- Protéger les meubles - Etaler l’émulsion avec le balai applicateur de manière régulière et
- Préparer la solution décapante dans un seau ou le uniforme
réservoir de la monobrosse - Appliquer 3 couches croisées successives en respectant un temps de
TECHNIQUE - Etaler cette solution sur toute la surface (si la pièce est séchage minimum de 30 mn entre chaque couche
grande, procéder par secteur) - La dernière couche doit être étalée dans le sens de la lumière (de la
- Laisser agir 5 à 15 mn selon les indications du fabricant fenêtre à la porte)
en veillant à ne pas laisser sécher la solution décapante - Bien laisser sécher la dernière couche avant de remettre le mobilier
- Suivre les bordures à la main avec le frottoir de sol,
régulièrement trempé dans la solution de décapant
- Remplir le réservoir de la monobrosse avec de l’eau
- Passer la monobrosse avec le disque
- Récupérer la solution sale avec un aspirateur à eau
- Rincer jusqu’à obtention d’un pH neutre (contrôle par
papier tournesol)
- Enlever les protections des meubles

- Cf entretien fiche monobrosse - Entre deux couches, rincer l’applicateur pour éviter qu’il sèche
ENTRETIEN - le matériel utilisé sera nettoyé immédiatement à l’eau chaude
- Cette action est recommandée car les décapants altèrent
DU
les parties en caoutchouc (joints) et en plastique.
MATERIEL
- Certains produits décapant ne nécessitent pas de rinçage. - Si le revêtement de sol remonte sur les plinthes, le recouvrir
d’émulsion à la dernière couche
- Opération lourde : // main d’œuvre - Si le sol est poreux, mettre un bouche-pore avant le traitement
// temps - Opération lourde : // main d’œuvre
// immobilisation des // temps
locaux // immobilisation des locaux
REMARQUES
- La manipulation de produit décapant nécessite une - Entretien conseillé :
protection des utilisateurs : gants, chaussures . Le lavage des sols se fera selon les méthodes habituelles avec un
antidérapantes, lunettes éventuelles détergent neutre
. L’application régulière des sprays est une condition incontournable
garantissant l’efficacité de la méthode traditionnelle
- Attention : les émulsions sont détériorées par les produits basiques et
certains antiseptiques

AUTRES METHODES

METHODE MULTI-COUCHES AVEC DECAPAGE A SEC


- Cette méthode diffère de la précédente par le nombre de couches de protection (6 à 8 couches) et par un entretien à long terme
plus facile.
- En effet, quand la protection de surface est abîmée, on l’élimine par un décapage à sec suivi d’une spray à très haute vitesse. Il
n’est donc plus nécessaire de refaire un traitement de sol avec un décapage au mouillé qui est très lourd en charge de travail et en
PRINCIPES temps
- Cette méthode de décapage à sec peut être renouvelée 4 à 5 fois maximum
- Ensuite, un décapage mouillé et un nouveau traitement de sol sont nécessaires.

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CCLIN Sud Ouest
TECHNIQUE D’ENTRETIEN DES SOLS THERMO PLASTIQUES NON PROTEGES EN USINE
METHODE - SPRAY CIRANTE DECAPAGE A SEC
- Opération qui consiste à nettoyer et/ou régénérer la - Opération qui consiste à :
couche de protection d’un sol traité afin de : - éliminer partiellement ou totalement une couche de
- Eliminer les traces protection abîmée et les salissures qui y adhèrent
- Recharger la couche de protection en cire pour - remettre en état un sol traité où le décapage mouillé
DEFINITION la est impossible
rendre imperméable et augmenter sa durée de vie - remettre en état un sol traité multi-couches sans le
- Raviver la brillance décaper complètement
- enlever l’encrassement et l’accumulation de produit
spray apporté par les sprays méthodes
- Monobrosse 450 à 1100 t/mn équipée d’un pulvérisateur - Monobrosse 450 t/mn équipée d’un pulvérisateur
MATERIEL - Disques adaptés en fonction de la machine - Disque adapté
- Produit Spray cirant et nettoyant adapté au sol traité et à la - Produit spécifique pour décapage à sec
PRODUIT machine utilisée
- Faire un balayage humide - Vider la pièce
- Pulvériser le produit sur une surface d’environ 4 à 5 m2 - Faire un balayage humide
- Travailler le produit à la monobrosse pour obtenir simul- - Procéder au décapage à sec de la même façon qu’une
TECHNIQUE tanément l’élimination des salissures et la brillance méthode spray
- Retourner et/ou changer le disque régulièrement car il - Retourner ou changer le disque très souvent parce qu’il
ramasse le surplus d’émulsion et toutes les salissures absorbe les salissures résultant de l’abrasion
- Terminer par un balayage humide - Faire un balayage humide
- Réaliser une spray totale
- Cf entretien fiche monobrosse - Cf entretien fiche monobrosse
ENTRETIEN - Entretien des disques avec une solution détergente - Entretien des disques avec une solution détergente
DU - Entretien rigoureux de la buse du pulvérisateur - Entretien rigoureux de la buse du pulvérisateur
MATERIEL
- Cette méthode peut s’appliquer : - Mise en oeuvre facile et rapide
* en méthode spray partielle sur les zones les plus - Efficacité très inférieure au décapage mouillé
REMARQUES sollicitées seulement sans déplacer le mobilier - Gène réduite pour les usagers
* en méthode spray totale sur la totalité de la surface - Risque de détérioration du revêtement si mauvaise
du local. Il est alors nécessaire de dégager le sol. application
- Les monobrosses haute vitesse ne peuvent être utilisées dans les services de niveau 3 et 4 en activité (ref6-p19) en
REMARQUES raison de la poussière qu’elles dégagent. Dans les autres services, elles ne doivent pas être utilisées en présence de
GENERALES malades (ref 5-p29).

TECHNIQUES D’ENTRETIEN DES SOLS THERMO PLASTIQUE PROTEGES EN COURS DE


FABRICATION EN USINE
Exemple traitement type : Protecsol pour marque TARAFLEX , Protect pour marque TARKETT, Top cleanpour marque SOMMER.
Ce traitement :
• évite l’application d’une émulsion auto-lustrante avant la mise en trafic
INTERET • facilite l’élimination des tâches et l’entretien quotidien
• facilite l’entretien périodique en évitant la spray-méthode rénovante indispensable pour la maintenance des émulsions, et
ainsi, évite la remise en suspension dans l’air des poussières en supprimant l’utilisation des machines haute-vitesse.
• réduit le temps passé au nettoyage en évitant les étapes de décapage, pose d’émulsion et spray-méthode ainsi que
l’immobilisation des locaux.
• L’entretien quotidien se fera comme pour les autres sols : balayage humide + lavage manuel (voir fiches)
• Périodiquement, un lavage mécanisé (voir fiche) doit être fait avec un matériel muni de brosses souples ou
TECHNIQUE éventuellement d’un disque rouge usagé
• L’utilisation de disques trop abrasifs aurait pour inconvénient d’éliminer le traitement de surface
• Eviter d’utiliser embouts et roulettes en caoutchouc noir susceptibles de laisser des marques indélébiles
REMARQUE • La résistance de ce traitement dans le temps est variable suivant la qualité du revêtement, sa localisation, le trafic et la
méthode d’entretien (cf fabriquant)

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CCLIN Sud Ouest
# CALENDRIER D’ENTRETIEN

Les fréquences des opérations de nettoyage et d’entretien sont une donnée très flexible.

Chaque situation est un cas particulier, aussi les périodicités seront déterminées suivant
la classification des locaux, le taux d’occupation, le choix des produits, des méthodes et
les moyens en personnel.

Tenant compte de tous ces paramètres, une organisation écrite sera mise en place. Le
calendrier périodique institué, devra permettre une traçabilité.

En règle générale, on peut classer les opérations de nettoyage et d’entretien en


plusieurs catégories dans chaque classification des locaux :

- entretien pluri-quotidien,
- entretien journalier,
- entretien hebdomadaire,
- entretien mensuel,
- entretien trimestriel,
- entretien annuel.

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CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Classification des locaux en fonction des activités pratiquées,


• Principes généraux,
• Techniques d’entretien des locaux et du matériel utilisé,
• Matériels et produits utilisés.

$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• Entretien des locaux dans les établissements de soins – CCLIN Sud ouest –
Octobre 1998.

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CCLIN Sud Ouest
XII / PREVENTION DES INFECTIONS
URINAIRES

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CCLIN Sud Ouest
Les infections urinaires sont les plus fréquentes. Elles représentent 40 % des
infections nosocomiales (24 % sont asymptomatiques et 16 % symptomatiques). Le
cathétérisme urinaire en est la principale cause.

Ces infections sont liées au non respect des règles d’hygiène et d’asepsie lors de la
pose et/ou des soins d’entretien du dispositif de sondage.

La prévention des infections urinaires nosocomiales repose essentiellement sur :

- les indications du sondage,


- la technique de pose,
- l’entretien et la gestion du système.

Les indications et la durée du sondage vésical doivent être limitées au strict


minimum et toujours sur prescription médicale. On préférera une alternative au sondage
vésical à demeure qui expose à un risque moindre d’infection chaque fois que possible :
protection absorbante, étuis péniens...

# PRECAUTIONS LORS DU SONDAGE

Les techniques de pose font l’objet d’un protocole validé par le CLIN, prenant en compte
les éléments suivants :

- lavage simple des mains,


- préparation de la zone :
- savonnage de la région périnéale avec un savon neutre ou
antiseptique de la même gamme que l’antiseptique qui sera utilisé
ensuite,
- rinçage,
- séchage.
- lavage antiseptique des mains,
- port de gants stériles,
- antisepsie de la zone périnéale,
- utilisation matériel stérile,
- mise en place de système de sondage clos ( sonde et sac collecteurs
stériles posés ensemble ),
- technique aseptique de la pose (privilégier la présence d’une aide).

# PREVENTION LIEE A L’ENTRETIEN DU SYSTEME CLOS

- La sonde et le sac restent solidaires pendant toute la durée du sondage,


- Un lavage des mains est effectué avant et après toute manipulation,
- La sonde vésicale doit être fixée de telle sorte qu’elle ne subisse pas de
traction, le point de fixation est renouvelé quotidiennement (sur le bas
abdomen pour l’homme valide et sur la cuisse pour la femme et l’homme
alité),

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CCLIN Sud Ouest
- Les soins sont effectués avec des gants,
- Une hygiène quotidienne du méat est assurée ainsi qu’après chaque
selles,
- La vidange du sac collecteur s’effectue aseptiquement par le robinet
inférieur,
- Les prélèvements s’effectuent aseptiquement par la bague prévue à cet
effet (désinfection de la bague avant collecte des urines à l’aide d’une
seringue et d’une aiguille stériles ),
- La fixation du sac collecteur doit permettre un écoulement régulier de
l’urine,
- Le sac collecteur ne doit pas être en contact avec le sol ni être relevé au
dessus du niveau de la vessie,
- La sonde est clampée pour toute mobilisation,
- L’hydratation correcte du patient sondé est assurée.

Le changement du sac collecteur s’effectue uniquement lors du changement de la


sonde urinaire.

L’application locale d’un antiseptique est une mesure inefficace et parfois


dommageable.
L’irrigation vésicale ne peut être tolérée que sur prescription médicale et seulement si la
sonde vésicale est à double courant.

La prévention des infections urinaires repose totalement sur la mise en œuvre d’une
hygiène globale des soignants, des patients, du respect des protocoles intégrant
l’utilisation du sondage en système clos.

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CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Précautions lors du sondage,


• Entretien et maintien du système clos.

$ SUPPORTS AUDIOVISUELS

• Le sondage urinaire et le système clos – Laboratoires BARD.


• Prévention des infections urinaires nosocomiales – Laboratoires Hoechst Marion
Roussel

$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• Prévention des infections urinaires et sondage – CCLIN Sud Ouest –


• 100 Recommandations pour la surveillance et la prévention des infections
nosocomiales. 1999

$ BIBLIOGRAPHIE

• Enquête de prévalence 2001 : principaux résultats – CTIN – 5 mars 2002.


• Guide pour la prévention des infections nosocomiales en réanimation – Réanis –
2ème édition.

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XIII / PREVENTION DES INFECTIONS
PULMONAIRES

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 90


CCLIN Sud Ouest
Les infections pulmonaires nosocomiales représentent 19 % des infections
nosocomiales de l’enquête nationale de 2001 (9 % pour les infections des voies
respiratoires hautes et 10 % en ce qui concerne les pneumopathies).

Selon les études, elles sont plus fréquentes dans les services de réanimation,
l’incidence allant de 10 à 60 % des malades ventilés.
Elles peuvent être transmises par l’air (aspergillose) ou l’eau (légionelle, pseudomonas).
Elles peuvent être manuportées et sont rarement hématogènes. Elles peuvent
également être liées à l’inhalation de bactéries dans les voies aériennes inférieures
(aérosols).

# LES FACTEURS DE RISQUE

! Liés au patient

- A son âge,
- Aux maladies sous jacentes, et/ou à l’immuno-dépression,
- A la gravité de son état,
- A la sédation qui provoque la diminution ou la perte des réflexes des voies
aériennes supérieures et favorise l’inhalation des sécrétions rhino-
pharyngées,
- Au type de pathologie et au traumatisme en cause qui ont leur importance
(comas, intervention chirurgicale pulmonaire..),
- A la présence d’une sonde gastrique ou de nutrition entérale,
- A la position en décubitus,
- A la modification de la flore oro-pharyngée.

! Au matériel

- Humidification,
- Sonde d’intubation ou de trachéotomie,
- Matériel d’aspiration,
- Matériel d’endoscopie,
- Matériel d’assistance respiratoire.

! A l’environnement qui peut être responsable de la transmission


par l’air, l’eau et les mains du personnel.

# MESURES GENERALES DE PREVENTION

Des mesures d’hygiène élémentaires doivent être observées :

- lavage des mains après tout contact avec des sécrétions ou du matériel
contaminé, en particulier au moment des aspirations oro-pharyngées et
bronchiques. Le port de gant ne dispense pas du lavage des mains,

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CCLIN Sud Ouest
- port de masque au moment de soins exposant à des projections ou des
aérosolisations de liquides biologiques,

- aspirations réalisées selon la technique « no touch » : aucun contact de la


sonde avec l’environnement et les mains du soignant (port de gants ou
utilisation de compresses stériles),

- emploi de matériel stérile ou ayant subi une procédure de désinfection


adaptée au type de soin,

- utilisation d’eau stérile dont le flacon est ouvert au moment du soin,


conservé dans des conditions d’asepsie rigoureuse et pour une durée
n’excédant pas 24 heures,

- isolement des patients porteurs de micro organismes potentiellement


transmissibles (tuberculose, Virus Respiratoire Syncitial ou germes multi
résistants).

# MESURES DE PREVENTION SPECIFIQUES

! Liées à l’état du patient

PREVENTION DES INHALATIONS DE SECRETIONS ORO-PHARYNGEES PAR :


- des aspirations régulières (après lavage) de l’oropharynx et du nez,
- la prescription d’actes de kinésithérapie.

DES SOINS D’HYGIENE RIGOUREUX :


- fixation de la sonde pour éviter les ulcérations,
- réfection stérile du pansement de trachéotomie.

PREVENTION DES INHALATIONS DE LIQUIDE GASTRIQUE :


- installation du patient porteur d’une sonde gastrique en position
légèrement surélevée (30°),
- choix d’une sonde gastrique la plus petite possible.

! Liées au matériel et aux pratiques

MATERIEL D’OXYGENOTHERAPIE NASALE, AEROSOLS ET NEBULISATION :


Ces mesures ont pour objectif de prévenir le risque d’infection par inhalation de micro-
organismes se multipliant dans les milieux humides (Legionella, Pseudomonas, etc.…).

OXYGENOTHERAPIE :
L’oxygénothérapie consiste en une administration thérapeutique d’oxygène par sonde,
lunettes ou masque facial.
Il est actuellement admis, pour la plupart des patients, de réaliser une humidification à
partir d’un débit > 3 l/mn.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 92


CCLIN Sud Ouest
L’humidification peut se faire par l’intermédiaire :

- d’humidificateurs jetables, pré-remplis d’eau stérile : « Système


clos » qui apportent une meilleure qualité et sécurité. Cette technique est
à privilégier.
- de réservoirs réutilisables, type barboteurs :

- ils comportent un risque réel de contamination de l’eau.


- ils nécessitent des procédures d’utilisation et d’entretien très
rigoureuses.

RECOMMANDATIONS :
Humidificateurs jetables, pré-remplis d’eau stérile :

- Vérifier l’intégrité de l’emballage et la date de péremption,


- Noter sur l’étiquette du flacon la date d’ouverture,
- Changer la sonde à oxygène, les lunettes, le masque, et la tubulure
impérativement toutes les 24 heures,
- L’humidificateur doit être changé dès que le niveau d’eau minimal est
atteint,
- L’humidificateur peut rester en place plusieurs jours (suivre les indications du
fabricant),
- Dès que le dispositif n’est plus utilisé, il doit être jeté.

Réservoirs type barboteurs :

- Vérifier l’intégrité de l’emballage si le matériel a été stérilisé,


- S’assurer que le barboteur a subi une procédure de nettoyage-désinfection.

Les réservoirs ou barboteurs sont nettoyés, désinfectés, rincés


suivant les bonnes pratiques avec une eau de qualité
bactériologiquement maîtrisée et séchés tous les jours. Il s'agit de
matériel semi-critique nécessitant une désinfection de niveau
intermédiaire

- Remplir d’eau stérile jusqu’à la limite maximum,


- Ne jamais compléter le niveau d’eau en cours d’utilisation mais jeter
le liquide restant et procéder à un nouveau remplissage,
- Changer la sonde à oxygène, les lunettes, le masque, et la tubulure
impérativement toutes les 24 heures,
- Si le matériel le permet, les barboteurs seront stérilisés.

AEROSOLTHERAPIE :
L’aérosol consiste à une administration de produits médicamenteux inhalés grâce à de
fines particules liquidiennes maintenues en suspension dans un gaz véhiculé par de l’air
ou de l’oxygène.
Ce soin s’effectue selon la prescription médicale.

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CCLIN Sud Ouest
MATERIEL :
- Kit à usage unique (nébuliseur, tubulure, masque),
- Débitmètre à air ou oxygène,
- Eau stérile ou sérum physiologique (préférer les conditionnements en
unidose),
- Produits médicamenteux.

RECOMMANDATIONS :
- Préparer la solution médicamenteuse au moment même de l’aérosol,
- Changer le kit toutes les 24 heures (nébuliseur, tubulure, masque
aérosol),
- Nettoyer-désinfecter le manomètre avec une lingette imprégnée de
détergent-désinfectant .

Entre deux séances :


- A la fin de l’aérosol, vider le nébuliseur,
- Le rincer avec de l’eau stérile (conditionnement unidose de préférence)
si dépôt médicamenteux,
- Mettre le kit dans un emballage protecteur (ex : poche à prélèvements,
poche du kit etc.…),
- Laisser le matériel dans la chambre du patient,
- A la fin du traitement et/ou à la sortie du patient l’ensemble du kit est
éliminé.

ASSISTANCE RESPIRATOIRE :
La voie oro-pharyngée est préférée pour les intubations de courte durée (inférieures à 4
jours).

Les aspirations de l’oropharynx et du nez sont assurées à intervalle réguliers (3 à 4


heures).

Le matériel utilisé : sondes d’intubation, d’aspiration, canules de trachéotomie est stérile


et à usage unique.

1 sonde d’aspiration = 1 soin d’aspiration


Les masques, ballons d’hyper insufflation manuelle (type AMBU), les laryngoscopes, les
fibroscopes sont stérilisés ou désinfectés.

Les humidificateurs chauffants sont remplis avec de l’eau stérile.

Les tuyaux des ventilateurs, pièce en Y, raccord annelé et humidificateur sont changés
à intervalles réguliers (48 heures).

Les filtres échangeurs de chaleur et d’humidité (ECH) sont changés tous les jours (en
cas d’utilisation de nez artificiel, les tuyaux pourront être changés seulement entre deux
patients).

Les canules de trachéotomie sont changées dans de strictes conditions d’asepsie.

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CCLIN Sud Ouest
# CHEZ LES PATIENTS OPERES

Les mesures suivantes sont à mettre en œuvre avant, pendant et après l’intervention :

! En pré-opératoire

- Arrêt de la consommation de tabac au moins 15 jours avant l’intervention,


- Prescription de kinésithérapie si le malade est atteint d’une pathologie
respiratoire chronique,
- En cas d’induction anesthésique en urgence et sur estomac plein,
l’induction est rapide, en présence de deux personnes et en utilisant la
manœuvre de Sellick.

! En per-opératoire

- Utiliser du matériel stérile ou à usage unique,


- Humidifier les voies aériennes,
- Extuber seulement après récupération d’une autonomie respiratoire et
d’un état de conscience normal.

! En post-opératoire

- Prescription de kinésithérapie et d’analgésie autorisant la toux,


- Lever le plus précoce possible.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 95


CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Mesures générales de prévention,


• Précautions à prendre lors de l’oxygénothérapie, l’aérosolthérapie, la
nébulisation et l’humidification.

$ SUPPORTS AUDIOVISUELS

• Hi-Care « Aspirations trachéo-bronchiques en système clos » Laboratoire


Mallinckrodt.

$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• Recommandations pour la prévention de la légionellose nosocomiale – CCLIN


Sud Ouest
• Traitement du matériel de ventilation en anesthésie et réanimation. CCLIN Sud-
Ouest 1996
• 100 Recommandations pour la surveillance et la prévention des infections
nosocomiales. 1999

$ TEXTES REGLEMENTAIRES

• Circulaire n° 2002/243 du 22/04/2002 relative à la prévention du risque lié aux


légionelles dans les établissements de santé

$ BIBLIOGRAPHIE

• Guide pour la prévention des infections nosocomiales en réanimation – Réanis –


2ème édition
• Enquête de prévalence 2001 : principaux résultats – CTIN – 5 mars 2002

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CCLIN Sud Ouest
XIV / PREVENTION DES INFECTIONS
DU SITE OPERATOIRE

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 97


CCLIN Sud Ouest
Les infections du site opératoire font parties des complications fréquentes des
interventions chirurgicales. Elles représentent 10 % de la totalité des infections
nosocomiales. Leurs conséquences peuvent être lourde, leur survenue peut mettre en
jeu le pronostic fonctionnel et/ou vital du patient.

Les facteurs favorisants sont liés à :

- la classe de contamination du foyer opératoire,


- l’état général du patient (âge, diabète, immunodépression…),
- la durée de séjour pré-opératoire,
- la présence d’un foyer infectieux de voisinage,
- la notion d’urgence.

La qualité de la préparation cutanée pré-opératoire est importante car toute effraction


cutanée peut être l’occasion de constituer un foyer infectieux à partir de micro-
organismes présents sur la peau.

L’application de mesures d’hygiène concernant la préparation contribue à la prévention


des infections du site opératoire par l’effet de détersion lié à la toilette et par l’application
d’antiseptique selon une méthode et des délais pré-établis.

La préparation de l’opéré s’effectue selon un protocole bien précis, validé par le CLIN
sous le contrôle de l’infirmière et sa réalisation est consignée dans les dossiers de soins
du patient ( technique de préparation, produits utilisés ).

Cette préparation contient trois éléments fondamentaux :

l’hygiène corporelle : douche ou toilette,


la dépilation de la zone opératoire (lorsqu’elle est demandée par le chirurgien),
la préparation du champ opératoire.

# L’HYGIENE CORPORELLE

La douche (y compris le shampooing) est préférée au bain si l’état du patient le permet.


Elle permet d’éliminer une grande partie des squames présentes à la surface de la peau
et de réduire la colonisation bactérienne cutanée.

Le patient est aidé en fonction de son autonomie. L’utilisation du chariot douche est
préférée à la toilette au lit pour le patient dépendant.

Le temps idéal à respecter entre la douche antiseptique et l’intervention est le plus court
possible pour permettre d’intervenir dans la période où la contamination de la peau est
la plus faible.
Afin de favoriser la compréhension du patient, ces principes d’hygiène doivent lui être
expliqués clairement lors des consultations médicale et chirurgicale pré opératoire.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 98


CCLIN Sud Ouest
! La veille

- Prévenir et expliquer au patient la nécessité de cette toilette,


- Faire enlever les bijoux, le vernis à ongles et le maquillage,
- Pratiquer une douche et un shampoing avec un savon antiseptique à
large spectre (pvpi ou chlorhexidine scrub)
- Laver de la zone la plus propre vers la zone la plus contaminée,
commencer par le visage, le cou, le thorax, le dos, les membres, les
pieds, les aisselles, puis la région génito-anale,
- Insister sur l’ombilic, les sillons sous-mammaires, les plis, les ongles, les
espaces interdigitaux et la région génito-anale.
- Vérifier soigneusement la propreté des points stratégiques : bouche,
nombril aisselles, plis, ongles ,espaces interdigitaux, région génito-anale.

En cas de contre-indications aux produits iodés et à la Chlorhexidine, l’alternative


pourrait être l’utilisation d’un savon doux et d’un antiseptique chloré. Toutefois, un tel
protocole nécessite d’être évalué, et pour cette raison doit être une exception.

! Le matin

- Vérifier que les bijoux et les prothèses sont bien enlevées et qu’il ne reste
pas de vernis à ongles.
- Une nouvelle douche avec un produit antiseptique est pratiquée au
maximum 3h avant l’intervention.
- L’hygiène bucco-dentaire est vérifiée ( brossage des dents ou soin de
bouche soigneux ).
- L’antiseptique utilisé est toujours de la même famille depuis la première
douche jusqu’à la dernière application d’antiseptique qui sera pratiquée au
bloc opératoire.

Dans le cas où le délai entre la douche et l’intervention ne peut pas être respecté ;
pratiquer une vérification soigneuse des points cutanés stratégiques avant le départ au
bloc opératoire.

! Le linge

Il est nécessaire que les vêtements et la literie soient propres la veille de l’intervention.
Le matin, après la douche, la tenue de l’opéré est changée et le lit refait avec du linge
propre.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 99


CCLIN Sud Ouest
# LA PREPARATION CUTANEE

Cette préparation comprend plusieurs étapes :

- la dépilation,
- la préparation du champ opératoire ou antisepsie cutanée.

Il est nécessaire que la douche ou la toilette antiseptique soit réalisée avant la


préparation du champ opératoire

! La dépilation

La dépilation a pour but de couper les poils à la base quand ils sont gênants pour
l’intervention ou pour le pansement. Elle doit être réalisée sans léser la peau.

L’ablation des poils n’est pas indispensable, l’absence de dépilation ne majore pas
le risque infectieux. Quelle que soit la méthode utilisée pour l’ablation des poils, elle
présente toujours un risque infectieux supérieur à l’absence de dépilation. Lorsqu’elle
est à réaliser il faut la réaliser au plus près de l’intervention avant la douche ou la
toilette.

Si l’ablation des poils est souhaitée, il est établi que comparé aux autres techniques le
rasage est celle qui expose au risque infectieux le plus important.
La dépilation est à réaliser dans la chambre du patient. Plus elle est éloignée dans le
temps par rapport au moment de l’incision chirurgicale, plus le risque est important.

La programmation d’une dépilation la veille de l’intervention est une stratégie qui paraît
acceptable lorsqu'elle fait appel à une technique peu traumatisante pour la peau
(tondeuse, crème à épiler) même si l'idéal serait une préparation le matin même de
l'intervention.

Il est souhaitable d’élaborer des schémas de dépilation spécifiques au service ou à la


spécialité chirurgicale afin d’en limiter l’étendue.

“ Le rasage mécanique doit être proscrit ”

« Dans les cas exceptionnels où le rasoir est utilisé, le rasage est limité à la zone de
l’incision opératoire et est fait le plus près possible de l’intervention avec un savon de la
même gamme que l’antiseptique utilisé au bloc opératoire » (100 recommandations).

! La préparation du champ opératoire

La préparation du champ opératoire complète l’action de la douche ou de la toilette


préopératoire.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 100


CCLIN Sud Ouest
C’est la dernière étape de la préparation cutanée. Elle comprend 4 phases :

- une phase de détersion,


- une phase de rinçage,
- une phase de séchage,
- une phase d’antisepsie dermique.

La préparation du champ opératoire est à réaliser :

- de préférence au bloc opératoire dans le sas de préparation ou la salle


d’induction si les conditions architecturales et l’organisation de l’activité
opératoire le permettent,
- dans l’heure qui précède l’intervention.

LA DETERSION :
La détersion doit être réalisée après la douche antiseptique ou la toilette au lit, au
mieux dans l’heure qui précède l’intervention chirurgicale afin de limiter les risques de
recolonisation du site.

Réaliser la détersion de la zone opératoire avec un savon antiseptique en commençant


par la ligne d’incision.
En cas de zones opératoires multiples commencer par la zone située le plus
haut et/ou la plus propre.

Appliquer circulairement à l’aide d’une compresse stérile imbibée d’eau stérile et de


savon antiseptique pour faire mousser
(en cas d’utilisation d’une Polyvinylpirrolidone iodée, la mousse doit blanchir).

Pour la chirurgie crânienne sans tonte, la détersion correspond à un shampooing avec


un savon antiseptique réalisé dans le service.

LE RINÇAGE :
Rincer abondamment avec de l’eau stérile et des compresses stériles.

LE SECHAGE :
Sécher par tamponnements à l’aide de compresses ou de carrés de soins stériles.

L’ANTISEPSIE DERMIQUE :
A réaliser immédiatement après la détersion.

Pour le patient préparé en bloc opératoire :


L’antisepsie dermique consistera en l’application successive de 2 badigeons.
Il est important de respecter le temps de séchage entre les 2 badigeons.

Pour le patient préparé en service :


La première application d’antiseptique est réalisée dans l’unité.
Les deux autres applications seront réalisées au bloc.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 101


CCLIN Sud Ouest
Le drapage de la zone opératoire dans un champ stérile est à déconseiller car il
accélère la recolonisation.

Dans tous les cas le dernier badigeon est réalisé, en salle d’opération, par un membre
de l’équipe en tenue chirurgicale en utilisant : cupules, pince, compresses et gants
stériles.

Le badigeonnage doit déborder largement de la ligne d’incision et tenir compte de la


mise en place éventuelle de drains. Il est effectué :

- sur peau saine : de la zone opératoire vers la périphérie,


- sur plaie infectée ou site opératoire à prolifération microbienne
importante (région péri anale) : appliquer le badigeon de la périphérie vers
le site opératoire.

Si les zones opératoires sont multiples, il convient de commencer par la zone la plus
haute et/ou la plus propre.

L’incision cutanée est pratiquée seulement


quand le 2ème badigeon d’antiseptique est sec.

Il est déconseillé de tamponner pour raccourcir le temps de séchage.

Cas particuliers :
En chirurgie ambulatoire, la démarche est similaire. Il est nécessaire d’informer les
patients concernant la préparation cutanée ( douche, dépilation, produits à utiliser ) lors
de la consultation pré-opératoire ou anesthésique. L’ordonnance pour la délivrance d’un
savon antiseptique sera remise au patient.

Pour les interventions en urgence et/ou les patients hyper algiques : la préparation
est la même et doit être réalisée après analgésie.
Les circonstances dans lesquelles le pronostic vital est engagé en terme de minutes
sont rares et en dehors de ces situations les recommandations restent celles définies
précédemment.

La traçabilité :
Les différentes étapes du soins ainsi que les produits utilisés sont consignés sur une
fiche de liaison, service d’hospitalisation / bloc opératoire, qui fait partie intégrante du
dossier de soins du patient et qui le suit lors de ses transferts.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 102


CCLIN Sud Ouest
CHRONOLOGIE DE LA PREPARATION CUTANEE
DE L’OPERE

Douche ou toilette
(la veille)

Dépilation
(la veille ou le jour de l’intervention)

Douche ou toilette
(le jour de l’intervention)

Détersion

Rinçage

Séchage

Antisepsie du champ opératoire


En service En bloc

1ère application 2 applications successives

incision chirurgicale

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 103


CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Respect de toutes les étapes de préparation présentées dans le schéma.

$ SUPPORTS AUDIOVISUELS

• Hygiène pré opératoire – Laboratoires Asta médica,


• Enquête sur site – laboratoires AVENTIS.

$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• Recommandations pour la préparation de l’opéré – CCLIN Sud Ouest – Juin


2001
• 100 Recommandations pour la surveillance et la prévention des infections
nosocomiales. 1999.

$ BIBLIOGRAPHIE

• Enquête de prévalence 2001 : principaux résultats – CTIN – 5 mars 2002.


• Guide pour la prévention des infections nosocomiales en réanimation – Réanis –
2ème édition.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 104


CCLIN Sud Ouest
XV / PREVENTION DES INFECTIONS
LIEES AUX CATHETERS

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 105


CCLIN Sud Ouest
Les infections sur voies veineuses représentent 7 % de la totalité des infections
nosocomiales On distingue deux types d’infection des voies veineuses :

- bactériémie / septicémie,
- infection sur cathéter avec ou sans bactériémie.

L’enquête nationale de prévalence de 2001 montre que 4 % de la totalité des infections


nosocomiales sont des bactériémies / septicémies et 3 % sont des infections sur
cathéters.

Ces infections exposent le malade à des complications graves :

- mortalité directe,
- mortalité indirecte,
- prolongation de la durée de l’hospitalisation.

L’incidence des infections est plus faible avec les cathéters périphériques.

# LES FACTEURS FAVORISANTS SONT LIES

- Au terrain : âge, état du patient, pathologie associée,


- A l’unité de soins (elles sont plus fréquentes dans les services de
réanimation),
- A la présence d’un cathéter.

# LE CATHETERISME

On appelle cathétérisme, l’introduction dans le système vasculaire par voie transcutanée


ou abord chirurgical, d’un cathéter long ou court, dans un but thérapeutique ou
diagnostic.

On distingue :

- le cathétérisme périphérique des veines superficielles,


- le cathétérisme central par :
- cathéter simple ou multi lumière,
- site implanté en sous cutané,
- cathéter particulier dans le cas de surveillances
hémodynamiques.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 106


CCLIN Sud Ouest
# LA CONTAMINATION DES CATHETERS

Les sources de contamination peuvent être liées :


- à la contamination du perfusât lors de la préparation du soluté,
- à la contamination de la voie veineuse,
- au type de matériel utilisé,
- à la pose et à la manipulation de la voie veineuse,
- à la durée du cathétérisme,
- à la situation du cathéter.

Cette dernière peut s’effectuer :


- par l’extérieur du cathéter, suite à la pénétration de micro organismes à
partir du point de ponction jusqu’au système vasculaire;
- par voie endoluminale (par l’intérieur) du cathéter, les micro organismes
pénètrent à l’occasion de manipulations de la ligne veineuse,
- par voie hématogène, à partir d’un foyer infectieux distant du cathéter.

# LES GERMES EN CAUSE

Les germes de la peau : Bacillus, Staphylococcus à coagulase négative,


corynebacteries… Mais également : Staphylococcus Aureus, Pseudomonas aeruginosa,
Candida albicans, entérobactéries...

# LA PREVENTION DES COMPLICATIONS INFECTIEUSES

Elles sont basées sur la restriction des indications, le choix du matériel utilisé et le
respect de mesures d’hygiène rigoureuse lors de la pose et de l’entretien des cathéters
et des lignes veineuses.

# REGLES GENERALES

- Toute préparation doit se faire au moment de l’administration et de


manière aseptique,
- Les antibiotiques pour la pédiatrie, les cytostatiques, les nutritions
parentérales doivent être préparées dans un local protégé et centralisé,
- Le matériel doit être enlevé dès qu’il n’est plus indispensable.

# CHOIX DU MATERIEL

- Les aiguilles métalliques sont préférées pour un cathétérisme


périphérique inférieur à 24 heures,
- Pour les cathétérismes centraux, préférer le polyuréthanne, puis le
silicone,
- Les cathéters multi lumière exposeraient plus que ceux à simple lumière.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 107


CCLIN Sud Ouest
# LA POSE

Elle doit avoir lieu dans le respect absolu des règles d’hygiène et de bonnes pratiques :

- préférer le cathétérisme sous clavier au jugulaire,


- éviter le cathéter fémoral (risque infectieux 2 à 10 fois supérieur). En cas
d’impossibilité d’utiliser une autre situation, ne pas laisser en place plus
de 4 jours.

Un cathéter posé en urgence doit être enlevé dès que possible et reposé suivant
le protocole.

! Elle est programmée et doit répondre aux règles énoncées ci dessous :

- une désinfection des mains chirurgicale est pratiquée, une tenue


chirurgicale est revêtue par l’opérateur qui doit être expérimenté ;

- le matériel est stérile et préparé au moment de la pose ;

- la préparation cutanée du site de ponction est effectuée en 4 temps :

- détergence, rinçage, séchage et désinfection large avec un


antiseptique majeur en utilisant la même méthode et dans les
mêmes conditions d’asepsie que pour la préparation cutanée du
site opératoire ;

- le cathéter est fixé solidement à la peau car les mouvements de va et


vient favorisent la migration des micro organismes. Pour la fixation des
cathéters centraux, préférer une suture monofil à un fil tressé ;

- le cathéter est recouvert par un pansement stérile, occlusif et absorbant


incluant le 1er raccord ;

- la date de pose est notée sur le dossier de soins ;

Une chambre implantable est préférable pour une durée de perfusion supérieure à 30
jours.

# LE PANSEMENT

- Toute manipulation du pansement ou des lignes se fait après lavage


antiseptique des mains,

- Le pansement est renouvelé toutes les 24 à 72 h et systématiquement


refait si mouillé ou souillé ou décollé,

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 108


CCLIN Sud Ouest
- Il peut être refait au bout de 24 H et remplacé par un pansement semi
perméable qui facilite la surveillance. Ce type de pansement ne peut être
utilisé qu’après l’arrêt de sécrétion des sérosités au point de ponction.

- Les lignes de perfusion peuvent être changées en même temps que le


pansement est refait. Elles sont manipulées avec des compresses stériles
imbibées d’antiseptique majeur.

- Les lignes et rampes doivent être placées à l’abris de toute contamination


et les manipulations limitées et effectuées de manière aseptique.

- Les perfuseurs sont systématiquement changés après administration de


produits sanguins ou de lipides.

- Pour la réfection des pansements de cathéters centraux, l’opérateur


revêt : gants stériles, masque, charlotte...

# POUR LES CATHETERS PERIPHERIQUES

- Les règles de pose et d’entretien sont les mêmes (mis à part l’habillage
chirurgical),
- Un lavage antiseptique des mains est réalisé avant la pose,
- Les zones de mobilisation sont à éviter (pli du coude...),
- Le cathéter est fixé à la peau avec des bandelettes collantes stériles.

# SURVEILLANCE DES SIGNES D’INFECTION

Elle peut se faire par :

! Observation du point de ponction : surveillance de toute


inflammation, douleur, chaleur, rougeur, écoulement, œdème.

! Surveillance des signes généraux : apparition de fièvre,


frissons, sueurs...

! Signes bactériologiques

Hémoculture périphérique après antisepsie de la peau en 4 temps (détergence, rinçage,


séchage et désinfection) rigoureuse pour éviter la contamination du prélèvement par les
germes présents sur la peau.
Le diagnostic de l’infection sur cathéter central est difficile et effectué souvent une fois le
cathéter enlevé.
La pose, l’entretien de la ligne veineuse et la réfection du pansement doivent faire l’objet
de protocoles écrits et validés par le CLIN, audités régulièrement.
Le CLIN s’assure également que le personnel est formé en permanence pour effectuer
ces soins.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 109


CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Précautions lors de la pose,


• Entretien et maintien du système clos,
• Importance du respect des mesures pour les cathéters périphériques
comme pour les cathéters centraux.

$ SUPPORTS AUDIOVISUELS

• Itinéraire d’un microbe traqué – Laboratoires Asta médica

$ BIBLIOGRAPHIE

• Enquête de prévalence 2001 : principaux résultats – CTIN – 5 mars 2002


• 100 Recommandations pour la surveillance et la prévention des infections
nosocomiales. 1999
• Guide pour la prévention des infections nosocomiales en réanimation – Réanis –
2ème édition.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 110


CCLIN Sud Ouest
XIII / LE TRAITEMENT DES
DISPOSITIFS MEDICAUX

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 111


CCLIN Sud Ouest
La dénomination générale de Dispositifs Médicaux (DM) regroupe des matériels très
différents destinés à des utilisations variées (prévention, dépistage, diagnostic,
thérapeutique).
Depuis le 14 juin 1998, tous les DM doivent porter le marquage CE (Communauté
Européenne) pour être commercialisés en France.

Le matériel médico-chirurgical contaminé par les germes du patient et / ou de


l’environnement doit subir différents traitements avant sa remise en circuit, chaque
étape ayant sa spécificité. Ce traitement sera effectué après avoir évalué le niveau de
risque infectieux.

# EVALUATION DU RISQUE

Le Guide de bonnes pratiques de désinfection des Dispositifs Médicaux donne les


niveaux de traitement requis en fonction de leur classement.

Destination du Classement du Niveau de Niveau de Spectre d’activité


matériel matériel risque infectieux traitement requis recherché

Introduction dans Stérilisation ou Bactéricidie fongicidie


le système usage unique virucidie
vasculaire ou dans Critique Haut risque à défaut mycobactéricidie
une cavité stérile désinfection de sporicidie
haut niveau (1)
En contact avec Désinfection Bactéricidie fongicidie
muqueuse ou peau Semi- Risque médian de niveau virucidie
lésée critique intermédiaire tuberculocidie
superficiellement. ± mycobactéricidie

En contact avec la Non Risque bas Désinfection Bactéricidie,


peau intacte du critique de bas niveau
patient ou sans
contact avec le
patient

(1) Désinfection de haut niveau en cas d’impossibilité d’appliquer un procédé de


stérilisation et s’il n’existe pas de dispositif à usage unique stérile.

La circulaire n° 51 du 29 décembre 1994


confirme le principe de la non-réutilisation
des dispositifs médicaux stériles à usage unique

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 112


CCLIN Sud Ouest
# DIFFERENTES ETAPES DU TRAITEMENT DES DM

Récupération du matériel
souillé

Pré traitement
ou pré désinfection

Nettoyage

Rinçage

Matériel Matériel
Thermo sensible Thermo résistant

Désinfection Séchage

Séchage Conditionnement

Traçabilité Stérilisation

Stockage Traçabilité

Nouvelle désinfection
si stockage Stockage
> à 12 heures

On ne stérilise,
on ne désinfecte BIEN,
que ce qui est PROPRE

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 113


CCLIN Sud Ouest
Le traitement des Dispositifs Médicaux comprend plusieurs étapes d’égale
importance : pré-traitement, rinçage, nettoyage, stérilisation ou à défaut désinfection.
De plus, en fonction du risque lié aux ATNC, une étape d’inactivation des ATNC peut
être nécessaire. La Circulaire DGS-DHOS n° 138 du 14 mars 2001 précise les procédés
à appliquer en fonction du risque lié à l’acte ou au patient. Cette Circulaire recommande
d’appliquer le plus haut niveau de traitement possible.

Aucune de ces étapes ne doit être négligée.

! Pré-traitement ou pré-désinfection

ETAPES OBJECTIFS PRODUITS APPLICATION


UTILISES des
PROCEDES
- Décoller les - Détergent à ph - Immédiatement
salissures neutre (ou basique) après utilisation.
Pré désinfection ou détergent
ou - Diminuer le nombre désinfectant - Par trempage.
Pré traitement de micro organismes
présents sur le - Temps de contact et - Par essuyage si le
dispositif médical, précautions d’emploi D.M. ne supporte pas
voir instructions du le trempage.
- Faciliter le fabricant
nettoyage.
Cette étape réalisée avec un détergent désinfectant, correspond également à la
désinfection de bas niveau réalisée dans les unités de soins pour le matériel
destiné à entrer en contact avec la peau saine ou pas de contact du tout
(stéthoscopes, plateau de soins….)

! Nettoyage

ETAPES OBJECTIFS PRODUITS APPLICATION


UTILISES des
PROCEDES
- Eliminer les - Détergent - Action chimique et
salissures, ou détergent- mécanique :
Nettoyage désinfectant
- Réduire le nombre . machine
de micro organismes - Respecter les . ultrason
présents sur le indications et le . manuelle
matériel. temps de contact (brossage,
donnés par le écouvillonnage)
fabricant en fonction
du produit utilisé
Pour les dispositifs thermosensibles utilisés dans des actes à risque de contact
avec les formations lymphoïdes susceptibles d’abriter des ATNC, comme les
endoscopes digestifs, un double nettoyage est nécessaire.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 114


CCLIN Sud Ouest
! Rinçage

ETAPES OBJECTIFS PRODUITS APPLICATION


UTILISES des
PROCEDES

- Eliminer les - Eau du réseau Systématiquement


matières organiques,
Après :
- Eliminer toute trace - le nettoyage,
de détergent,
et
Rinçage - Eviter les
interactions Avant :
chimiques entre les - la désinfection,
produits - le séchage si
détergent et stérilisation.
désinfectant.

! Séchage

Le séchage empêche la prolifération microbienne sur les milieux humides.


Il s’effectue à la machine, à l’air comprimé ou avec une serviette à usage unique non
pelucheuse, propre ou stérile en fonction de la procédure à appliquer ensuite et des
objectifs fixés pour le traitement du matériel. Il est réalisé avant le conditionnement pour
la stérilisation et avant le stockage en cas de désinfection.

! Choix du conditionnement pour la stérilisation

Il doit être adapté et choisi en fonction du dispositif médical à stériliser et posséder le


marquage C.E.

Il peut se présenter sous la forme de :

- sachets : simple ou double emballage,


- papier crêpe : toujours en double épaisseur,
- papier non tissé,
- conteneurs.

Il doit garantir l’état de stérilité après le passage dans le stérilisateur et durant toute la
période de stockage.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 115


CCLIN Sud Ouest
! Stérilisation

ETAPES OBJECTIFS PRODUITS APPLICATION


UTILISES des
PROCEDES

- Eliminer tous les


STERILISATION micro organismes - Vapeur d’eau - Autoclave :
vivants, vapeur d’eau :
134° pendant 18
- Conserver l’état minutes (1)
stérile grâce au
conditionnement.

(1)
La circulaire N° DGS/5C/DHOS/E2/2001/138 du 14 mars 2001 relative aux
précautions à observer lors de soins en vue de réduire les risques de transmission
d’agents transmissibles non conventionnels donne l’autoclave comme le procédé de
référence dans la prévention de la transmission de la maladie de Creutzfeldt Jakob.

Les procédés de stérilisation à la chaleur sèche (type Poupinel) ne doivent plus être
utilisés en raison d’une mauvaise répartition interne de l’agent stérilisant, d’un manque
de traçabilité et de leur inefficacité sur les agents transmissibles non conventionnels
(ATNC).

! Traçabilité et stockage

TRAÇABILITE :
La stérilisation des dispositifs médicaux a fait l’objet d’une circulaire visant à rappeler
l’importance de la mise en place d’un système qualité (circulaire du 20 octobre 1997).
Depuis la loi du 1er juillet 1998, les établissements de santé doivent mettre en place un
système qualité en stérilisation, selon les recommandations du décret du 23 avril 2002,
l’arrêté du 03 juin 2002 et les bonnes pratiques de pharmacie hospitalière (arrêté du 22
juin 2001). En ce qui concerne la désinfection des dispositifs médicaux les
recommandations sont identiques. Tout matériel ayant subi une procédure de
stérilisation ou de désinfection doit être identifié afin de retrouver la trace :

- de la date et du suivi du traitement appliqué,


- du numéro de lot ou de charge ainsi que les différents contrôles si
stérilisation,
- du type d’appareil concerné,
- des étapes détaillées de la procédure,
- de la date de fin de l’état stérile.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 116


CCLIN Sud Ouest
STOCKAGE :
Il doit répondre à certains critères pour assurer la protection de la stérilité des
dispositifs :

- local sec et réservé à cet usage,


- contrôle des dates limites d’utilisation,
- gestion de la rotation du matériel (premier entré = premier sorti),
- conservation de l’intégrité de l’emballage :
- pas de pliage (risque de micro trous invisibles à l’œil nu au niveau
des emballages),
- pas de surcharge des bacs,
- pas de superposition des bacs sans couvercle.

! Désinfection

L’AFNOR (Association Française de Normalisation) définit ainsi la désinfection :

« Opération au résultat momentané, permettant d’éliminer ou de tuer les micro


organismes et/ou d’inactiver les virus indésirables portés sur des milieux inertes
contaminés, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est
limité aux micro organismes présents au moment de l’opération. »
La désinfection est éphémère et ne doit en aucun cas remplacer la stérilisation lorsque
le matériel critique est thermorésistant.
Le désinfectant sera choisi en fonction de son spectre d’activité et du niveau de
désinfection requis (voir tableau dans évaluation du risque p. 96 ):

NIVEAU SPECTRE D’ACTIVITE PRINCIPES ACTIFS


DE DESINFECTION RECHERCHE utilisés
REQUIS le plus fréquemment

- sporicidie - acide peracétique


- mycobactéricidie - glutaraldéhyde
Haut - virucidie - hypochlorite de sodium
- fongicidie
- bactéricidie
- tuberculocidie - acide peracétique
Intermédiaire - virucidie - glutaraldéhyde
- fongicidie - hypochlorite de sodium
- bactéricidie
Bas niveau - bactéricidie - ammonium quaternaire
- amphotère
- aminoacide
Pour la désinfection de haut niveau les produits désinfectants sont identiques à ceux utilisés
pour la désinfection de niveau intermédiaire, mais le temps de contact est prolongé.
Pour la désinfection de bas niveau, les produits sont différents car seule la bactéricidie est
exigée.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 117


CCLIN Sud Ouest
! Rinçage après désinfection

La qualité de l’eau sera fonction du niveau de désinfection requis :

- désinfection des D.M. destinés à des endoscopies digestives : eau du


réseau
- désinfection des D.M. destinés à des actes d’endoscopie bronchique : eau
bactériologiquement maîtrisée
- désinfection des D.M. destinés à des cavités stériles : eau stérile
répondant aux prescriptions de la pharmacopée européenne.

Le rinçage des D.M. désinfectés est suivi d’un séchage et du stockage.


Le séchage est effectué avec de l’air médical filtré et / ou un linge non pelucheux, stérile
ou propre selon le dispositif concerné et en fonction des objectifs fixés.
Le stockage doit être réalisé dans un endroit spécifique et propre, à l’abri de toute
contamination.

Tout matériel désinfecté après une procédure de haut niveau ou de niveau


intermédiaire, et stocké pendant une durée supérieure ou égale à 12 heures doit
subir une nouvelle procédure de désinfection avant d’être réutilisé.

! Cas particulier : Inactivation des ATNC

La Circulaire n° 138 du 14 mars 2001 relative aux précautions à observer lors de soins
en vue de réduire les risques de transmission des ATNC donne en référence huit fiches
concernant :

- l’évaluation des niveaux de risque,


- les procédés et procédures d’inactivation des ATNC,
- la sélection des dispositifs médicaux,
- les techniques et modalités de traitement,
- le choix de la procédure d’inactivation des ATNC pour les dispositifs
médicaux recyclables,
- la conduite à tenir vis à vis du matériel utilisé chez des patients
ultérieurement suspectés ou reconnus atteints d’une ESST
(encéphalopathie subaiguë spongiforme transmissible) et vis à vis des
patients chez qui ce matériel a été utilisé,
- l’élimination des déchets d’activité des soins.
- des références documentaires.

# PROTECTION DU PERSONNEL

Le traitement des Dispositifs Médicaux expose les personnels à des risques infectieux et
chimiques. La prévention de ces risques comporte différentes mesures :

- port de gants,
- port de lunettes,

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 118


CCLIN Sud Ouest
- port de masque,
- port de surblouse ou de tablier de protection,
- vaccinations conformes à la réglementation,
- formations et informations spécifiques (procédures, risques d’allergie…),
- contrôle du traitement de l’air dans le local de traitement.

Conclusion :
Le traitement des dispositifs médicaux doit être obligatoirement intégré dans une
politique d’action de lutte contre les infections nosocomiales. Il fait appel au principe de
précaution et de prévention des risques.

Assurer la sécurité des patients et des personnes vis à vis du risque


infectieux est une exigence essentielle pour une structure de soins

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 119


CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Evaluation du risque en fonction de la destination du matériel,


• Respect de toutes les étapes de traitement des dispositifs médicaux.

$ SUPPORTS AUDIOVISUELS

• « Trajectoire des dispositifs médicaux réutilisables » CHIC Castres / Mazamet BP


417 – 81108 CASTRES.

$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• Désinfection des dispositifs médicaux – Guide de bonnes pratiques – CSHPF –


CTIN – 1998.
• Hygiène en rééducation fonctionnelle – CCLIN Sud Ouest – janvier 2001.
• Guide des matériels de sécurité - ministère de la Santé et de la Solidarité–
Edition 1999-2000.

$ TEXTES REGLEMENTAIRES

• Décret n° 2002-587 du 23 avril 2002 relatif au système permettant d'assurer la


qualité de la stérilisation des dispositifs médicaux dans les établissements de
santé et les syndicats inter hospitaliers.
• Circulaire DGS/VS2 - DH/EM1/EQ1/97672 du 20 octobre 1997 relative à la
stérilisation des dispositifs médicaux dans les établissements de santé.
• Circulaire N° DGS/DHOS/DGAS/DSS/2001/138 du 14 mars 2001 relative à la
prise en charge des personnes atteintes d’encéphalopathies subaiguës
spongiformes transmissibles.
• Arrêté du 22 juin 2001 relatif aux bonnes pratiques de pharmacie hospitalière.
• Arrêté du 03 juin 2002 relatif à la stérilisation des dispositifs médicaux.

$ BIBLIOGRAPHIE

• Hygiènes n° 1-1993
• CEFH - stérilisation en milieu hospitalier.
• HMH n° 12-21-25.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 120


CCLIN Sud Ouest
Alimentation

Linge

Déchets

XIV / LES CIRCUITS

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 121


CCLIN Sud Ouest
# L’ALIMENTATION

La restauration hospitalière doit répondre non seulement aux besoins caloriques des
patients mais elle participe aussi au bien être des malades. Son organisation doit
respecter les contraintes nutritionnelles et gustatives adaptées aux besoins mais aussi
les exigences des règles d’hygiène pour assurer à chaque instant la sécurité de
l’alimentation en particulier vis à vis du risque infectieux.

! Les risques en restauration collective

- Le risque microbiologique : les Toxi Infections Alimentaires Collectives


(TIAC). Un foyer de TIAC se définit par l’apparition d’au moins deux cas
similaires d’une symptomatologie dans une même unité de temps et de
lieu dont la cause peut être rapportée à une même origine alimentaire,

- Le risque physique par la présence de corps étrangers dans l’aliment,

- Le risque chimique avec en particulier pour origine les produits


détergents ou les désinfectants,

- Le risque allergique lié en particulier à certains aliments (poissons,


crustacés, etc.…).

! La maîtrise du risque

L’arrêté du 29 Septembre 1997 a demandé la mise en place du système HACCP


(Hazard Analysis Critical Control Point). Il a instauré une démarche où chaque acteur
de la chaîne alimentaire est appelé à mettre en œuvre des procédures afin de garantir
l’hygiène. Des vérifications réglementaires permettent de s’assurer du maintien de ces
règles.

Les points importants à mettre en œuvre concernent :

- les locaux qui doivent répondre aux principes de la marche en avant,


celle-ci pouvant se faire dans l’espace ou dans le temps,
- le respect des règles de température, élément essentiel dans le
développement microbien.

! La réglementation a défini

LA LIAISON CHAUDE
- Les plats doivent être consommés le jour même de leur fabrication,
- La température au cœur de l’aliment doit être maintenue à + de 63°c de
la fabrication jusqu’à leur consommation.

LA LIAISON FROIDE :

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 122


CCLIN Sud Ouest
- Les plats cuisinés peuvent être consommés dans les trois jours suivant
leur fabrication,
- La température à cœur doit être abaissée de + 63°c à + 10°c en moins
de deux heures après la cuisson puis les plats sont stockés en chambres
froides à une température entre 0°c et + 3°c,
- La remise en température à + 63°c doit s’effectuer en 1 heures
maximum. Cette température de plus 63°c doit être maintenue jusqu’à la
consommation,
- Aucun reste ne doit être conservé.

Dans tous les cas, quels que soient les modes de restauration (service en
plateau, self, salle à manger) les procédures mises en place et les moyens
techniques permettent de respecter ces règles de conservation.

! Distribution du repas

- Le personnel chargé de la distribution se lave les mains et revêt une


tenue propre,
- Les tables et adaptables sont débarrassées et nettoyées,
- Les patients sont préparés (lavage des mains) et confortablement
installés (serviette de table, verre et carafe propres),
- La conformité du menu est vérifiée (régime et texture),
- Les patients nécessitant une aide aux repas sont de préférence servis en
dernier,
- Toute interruption du service du repas s’accompagne d’un lavage ou
d’une désinfection alcoolique des mains.

Pour les malades absents lors du service (consultation, radio, etc.…) chaque
établissement adapte un système de distribution respectant la gestion du risque.

Dès la fin du repas, les tables sont débarrassées et nettoyées. La vaisselle est évacuée
vers l’office sale ou la plonge centrale, pour être lavée. Le dérochage (opération qui
consiste à débarrasser les assiettes des restes du repas) est pratiqué dans l’office
(jamais dans le couloir).

Les restes et les eaux grasses sont évacués après chaque repas vers le local prévu à
cet effet.

La restauration dans les établissements de soins doit prendre en compte la satisfaction


du patient dans un cadre de maîtrise des risques tout au long du service.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 123


CCLIN Sud Ouest
POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Les risques liés au non respect des procédures,


• Le respect des dates limites de consommation et de la température en
fonction du type de liaison choisie par l’établissement,
• La distribution des repas

$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• Hygiène et restauration dans les établissements de santé. CCLIN Sud-Ouest

$ TEXTES REGLEMENTAIRES

• Arrêté du 29 Septembre 1997 fixant les conditions d’hygiène applicables dans les
établissements de restauration collective à caractère social.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 124


CCLIN Sud Ouest
# LE LINGE

Dans un établissement de soins, le circuit linge comprend :

- la collecte du linge souillé dans les services de soins, dans les plateaux
techniques et les services logistiques,
- le transport du linge souillé vers la blanchisserie,
- le traitement du linge,
- le retour du linge vers les services utilisateurs.

Ce linge, d’une très grande variété dans sa composition et sa forme, représente une
production de 8 à 12 kgs par lit par jour.

! Le circuit du linge souillé

Tout linge utilisé est potentiellement contaminé. Les germes dont il est porteur,
sensibles ou résistants aux antibiotiques, sont détruits par les techniques habituelles de
blanchissage.

Le linge souillé peut être source de contamination au moment du ramassage. La


diffusion des germes peut se faire au cours des manipulations :

- par aérocontamination, par les mains du personnel ,


- par contact direct du linge souillé sur une surface.

Les précautions « Standard » recommandent le port de gants pour toutes


manipulations de linge souillé.

Le linge est collecté à l’aide de chariots porte sacs. Il est placé directement dans les
sacs en respectant le code couleur. Ce tri, dès la production permet de limiter le risque
infectieux en évitant toute manipulation entre le service et le passage en machine.

Dans le cas de patients en isolement, le linge est collecté dans des sacs hermétiques
et suit la filière validée par le CLIN. Ce linge est placé dans un double emballage au
moment de sa sortie de la chambre.

Ce linge souillé est stocké dans un local adapté (non chauffé et avec murs et sols
lessivables) pour un temps qui ne doit pas excéder 48 H.
Puis il est évacué vers la blanchisserie dans un véhicule ou chariot spécifique. Le linge
sale et le linge propre ne doivent jamais être mélangés ni stockés côte à côte.

L’entretien du matériel (chariot et véhicule) et les locaux utilisés pour le circuit du linge
sale font l’objet d’un protocole de nettoyage et de désinfection journalier.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 125


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! Le circuit du linge propre

Le traitement du linge en blanchisserie hospitalière, grâce aux produits, aux


températures de lavage, aux méthodes de séchage/repassage (calandreuse : 180°c)
permet d’obtenir un produit microbiologiquement propre.

En protégeant ce linge propre et bien séché dans un emballage (thermofilm) sa


recontamination sera limitée lors des manipulations.

Le linge est toujours manipulé avec des mains propres. Il est transporté dans un
véhicule nettoyé et désinfecté.

Afin de limiter le stockage dans les services, il est livré dans des armoires de dotation
journalière, roulantes permettant une rotation régulière du linge. L’armoire de dotation,
qui reste dans le couloir ou dans une pièce réservée à cet effet, permet de prélever
directement les pièces de linge selon les besoins.

Par mesure d’hygiène, le linge en surplus reste dans l’armoire et retourne à la


blanchisserie. Il n’est en aucun cas stocké dans un lieu de rangement « sauvage »
dans le service.

! Stérilisation du linge

Le bloc opératoire et certains secteurs de médecine utilisent du linge stérile. Ce linge,


après traitement en blanchisserie est trié, vérifié et emballé sous double emballage et
autoclavé. Les précautions à prendre pour ces produits sont identiques à l’utilisation de
tout matériel stérile (déconditionnement et manipulation aseptique, traçabilité, stockage,
etc.…)

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 126


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POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Le tri du linge souillé à la production,


• Le respect des précautions « Standard »,
• La manipulation du linge propre,

$ SUPPORTS AUDIOVISUELS

• Mission linge propre – Institut Pasteur de Lille.

$ BIBLIOGRAPHIE

• Traitement du linge sale dans les établissements de soins et assimilés. CPAM


Aquitaine
• Linge et sécurité sanitaire. COTEREHOS.
• Circuit du linge à l’hôpital – CCLIN Paris Nord – décembre 1999.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 127


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# LES DECHETS

Les déchets d’activité de soins estimés en France à environ 1,4 million de tonnes par
an représentent entre 3,5 et 6 kgs par lit et par jour. A ces déchets solides se
surajoutent les déchets liquides. La quantité d’eau utilisée et rejetée par les
établissements est évaluée entre 300 et 1000 l par jour et par lit.

La loi du 10 Juillet 1975 en donnant la définition d’un déchet, a précisé également que
« tout producteur de déchets en est responsable jusqu’à leur élimination ».

Devant la multiplication des déchets et la nécessité de limiter les nuisances dans


l’environnement mais aussi le souci de récupération d’une matière première, la
réglementation impose un tri de plus en plus poussé et une valorisation de ces déchets.

Pour un établissement de soins, les déchets sont l’ensemble des résidus générés par
les services de soins, les services médico-techniques, les blocs opératoires mais aussi
par les services généraux, administratifs et techniques, les cuisines, les parcs et
jardins.

! Différents types de déchets

Ils sont classés généralement en 3 familles :


- les inertes, non toxiques et valorisables,
- les banals apparentés aux déchets ménagers,
- les spéciaux et toxiques, dangereux pour l’homme et son environnement.

Dans cette dernière catégorie on trouve les déchets d’activité de soins à risques
infectieux (DASRI) mais aussi les déchets à risques chimiques et toxiques ou
radioactifs.

Les déchets d’activité de soins à risques infectieux comprennent obligatoirement :

- les piquants et les coupants ayant été ou non en contact avec les liquides
biologiques,
- les flacons de produits sanguins,
- tout objet ou article de soins souillés par du sang ou des liquides
biologiques,
- certains déchets de laboratoires,
- les déchets anatomiques non identifiables,
- les déchets évoquant les soins.

Le développement d’un processus infectieux nécessite un germe mais aussi une porte
d’entrée favorisant la pénétration de micro-organismes dans les tissus.

Les risques infectieux concernent :


- les patients hospitalisés,
- le personnel de soins,
- les agents chargés de l’élimination des déchets,
- l’environnement.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 128


CCLIN Sud Ouest
Il appartient au CLIN dans chaque établissement de soins et en prenant en compte la
réglementation, de fixer en fonction des risques, les filières d’élimination de certains
déchets.

Exemple : les couches pour enfants et les protections pour adultes incontinents sont à
éliminer dans la filière des déchets ménagers et assimilés sauf si un risque infectieux
existe.
De la même manière, les protections féminines sont à éliminer dans la filière des
déchets ménagers et assimilés sauf si un risque infectieux existe.

Le risque a été évalué au niveau de la production, du conditionnement, de la collecte,


de l’entreposage et de l’enlèvement.

! L’élimination des déchets

COLLECTE INTERNE :
Elle doit permettre de limiter les manipulations à risques par le choix de
conditionnements adaptés en permettant d’isoler le déchet le plus près possible de sa
production.

Les emballages pour DASRI doivent constituer une barrière physique contre les
déchets blessants et les micro organismes pathogènes. Ils sont à usage unique, de
couleur à dominante jaune et ils comportent le sigle « matière infectieuse ».

Les boites à aiguilles doivent répondre à la norme AFNOR NFX 30.500. Elles doivent
être étanches, disposer d’un système anti-reflux, d’une fermeture hermétique et
inviolable en fin d’utilisation, d’un système de préhension efficace et sûr.

Les sacs recueillant les déchets mous répondent à la norme AFNOR NFX 30.501

ENTREPOSAGE :
Les déchets peuvent être stockés dans les locaux intermédiaires ou dans un local
centralisé.
Ces locaux doivent être conçus dans des conditions définies (local non chauffé avec
revêtement facilement lavable et équipé d’un poste de lavage des mains et d’une aire
de nettoyage et de désinfection des conteneurs. Dans certains cas, ces locaux peuvent
être réfrigérés.

TRANSPORT :
Il devra respecter la sécurité du personnel en évitant toutes manipulations et limiter les
risques en cas d’accident de la route.

Conformément aux prescriptions de l’arrêté du 5 décembre 1996 dit « ADR » relatif au


transport des matières dangereuses par la route, les emballages doivent être
homologués par le Laboratoire National d’Essai (LNE) et comporter en incrustation le
sigle « ONU » dès lors qu’ils font l’objet d’un transport par la route.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 129


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Pour une production supérieure à 100 kg par semaine, les DASRI doivent être traités
dans un délai de 72 H maximum.

Pour une production comprise entre 5 et 100 kg ce traitement doit se faire dans les 7
jours.

Un bordereau de transport écrit est établi, ce qui permet une traçabilité du déchet, du
producteur jusqu’à son élimination.

ELIMINATION :
Toute prise en charge de l’élimination des DASRI par un prestataire de service doit
faire l’objet d’une convention.

Les DASRI doivent être :

- soit incinérés sur un site agréé,


- soit désinfectés par un appareil de désinfection (agréé par arrêté
ministériel après validation auprès du Conseil Supérieur d’Hygiène de
France) avant élimination dans le circuit de collecte des ordures
ménagère (sauf en cas de compostage).

Les déchets issus d’activités comportant un risque relatif à la maladie de Creutzfeldt


Jakob doivent obligatoirement être incinérés par la filière des DASRI.

Tous les déchets d’activité de soins sont potentiellement contaminés. Il est obligatoire
de mettre en place des procédures de lavage des mains, port de gants adaptés, de
nettoyage et désinfection du matériel et des locaux ainsi qu'une prise en compte du
facteur de risque de transmission d’agents infectieux lié à la tenue vestimentaire.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 130


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POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Le tri des déchets à la production,


• La connaissance et le respect des conditionnements,
• Le coût local de l’élimination des différents types de déchets,
• Le respect des précautions « Standard ».

$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• Guide sur l’élimination des déchets d’activités de soins à risques Ministère de


l’Emploi et de la Solidarité.– 1999.

$ BIBLIOGRAPHIE

• Guide des déchets Poitou-Charentes. ADEME et Région Poitou-Charentes.


• Elimination des DASRI en secteur diffus – DDASS de la vienne – juin 2001.

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XV / LA DEMARCHE QUALITE

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# DEFINITION ET OBJECTIFS

La définition et la généralisation des concepts de la qualité ont été effectuées grâce à la


création de normes, maintenant internationales, les normes ISO.

La norme ISO 8402 définit la qualité comme « l’ensemble des caractéristiques d’une
entité qui portent sur sa bonne gestion, sur son aptitude à satisfaire des besoins
exprimés ou des besoins implicites des utilisateurs d’un produit ou d’un service, dans le
cadre des exigences de la société, obligations exprimées par les lois, les
réglementations, les codes, etc.… visant par exemple la sécurité, la santé, la protection
de l’environnement ».

La même norme 8402 énonce que le terme entité peut désigner un produit, une activité,
un processus ou une personne.

Dans le domaine de la santé, la qualité a fait l’objet de nombreuses définitions. Celle de


l’Organisation Mondiale de la Santé reste la référence : « Délivrer à chaque patient
l’assortiment d’actes diagnostiqués et thérapeutiques qui lui assurera le meilleur
résultat en terme de santé conformément à l’état actuel de la science médicale, au
meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène et pour sa plus
grande satisfaction en terme de procédures, de résultats et de contacts humains à
l’intérieur du système de soins ».

Dessin réalisé par C. Phely - Peyronnaud

Aujourd’hui, la qualité n’est plus un objectif mais une démarche de management qui doit
créer une dynamique qui va générer une amélioration continue de la qualité. Cette
démarche peut être illustrée selon la logique de la « roue de Deming », qui se divise en
quatre phases :

« prévoir, mettre en œuvre, mesurer et contrôler, réagir et améliorer ».

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 133


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# LES OUTILS DE LA QUALITE

La démarche qualité a défini un certain nombre d’outils pour atteindre ces objectifs :

! Les procédures

La norme ISO 8402 définit ce terme comme « une manière spécifique d'accomplir une
activité. Les procédures précisent les missions des services opérationnels et
fonctionnels en matière de qualité et les responsabilités qui en découlent. Elles
permettent la coordination des différentes fonctions et des actions intra et inter
services ».

Dans le domaine hospitalier, elles se définissent comme une règle écrite d’organisation
qui détermine le but et l’étendue d’une activité et qui spécifie la façon de la réaliser.
Une procédure décrit une activité reposant sur une suite de tâches réalisées par
différents acteurs.

! Les protocoles

Le protocole se définit comme un « mode opératoire rédigé de façon explicite, avant la


mise en œuvre, pour éviter toute improvisation et toute dérive ».

Le dictionnaire des soins infirmiers dans son édition de 1996 a défini le Protocole
de soins :

« Description des techniques et des procédures qu'il est convenu d'appliquer dans
certaines situations de soins. Elle guide l´exécution des prestations et contribue à leur
qualité ».

Le protocole est :

- un guide d’application,
- centré sur une cible,
- présenté de façon synthétique,
- élaboré selon une méthodologie précise.

Les 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections


nosocomiales précisent :

Les termes "fiche technique" ou "protocole de soins" sont indifféremment utilisés dans
les établissements. Toutefois, les Guides du Service Infirmier définissent et distinguent
ces deux termes. Un protocole de soins est un "descriptif des techniques à appliquer
et/ou des consignes à observer dans certaines situations de soins ou pour
l'administration d'un soin". Une fiche technique décrit les différentes étapes d'un acte.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 134


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! Les évaluations

La procédure d’évaluation repose sur une méthodologie consistant à comparer les


pratiques professionnelles par rapport à un référentiel, ou à mettre en place des
surveillances (enquêtes de prévalence, prélèvements d’environnement…). Ce
référentiel peut être un protocole, des recommandations scientifiques ou de bonnes
pratiques, ou concerner un aspect réglementaire.

L’objectif consiste à mesurer les écarts entre la pratique et les recommandations,


rechercher les facteurs qui déterminent cet écart et mettre en œuvre des actions
correctives.

! L’audit

L’audit est un outil d’évaluation. La norme ISO 8402 le définit comme « un examen
méthodique et indépendant en vue de déterminer si les activités et résultats relatifs à la
qualité satisfont aux dispositions préétablies, si ces dispositions sont mises en œuvre
de façon efficace et si elles sont aptes à atteindre les objectifs ».

Différents types d’audits sont mis en œuvre dans les établissements de soins :

- l’audit externe, mis en place à la demande d’un établissement, pour une


reconnaissance externe et par des professionnels extérieurs
- l’audit interne, à la demande de l’établissement par des professionnels
appartenant à la structure mais n’ayant pas de responsabilité dans le
secteur audité.

L’audit de pratique en hygiène est :


« un examen méthodique et indépendant qui analyse une situation relative à l'hygiène.
Il permet d'évaluer la qualité d'un processus et l'application de bonnes pratiques selon
les objectifs prédéterminés par rapport à un référentiel ».

! Le déroulement de la démarche qualité

L’élaboration d’un protocole doit respecter une certaine méthodologie :

1. définir la situation à améliorer,


2. constituer un groupe de travail sur le sujet,
3. définir le public concerné par le protocole,
4. définir les objectifs à atteindre,
5. faire une recherche documentaire,
6. rechercher les pratiques existantes,
7. rédiger le protocole,
8. définir un calendrier de mise en œuvre et d’évaluation,
9. tester le protocole, le réajuster si nécessaire, le faire valider,
10. diffuser le protocole.

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CCLIN Sud Ouest
! L’évaluation des protocoles

Elle va permettre de mesurer l’observance du protocole et son impact sur la qualité.


Elle est effectuée après appropriation par les équipes. Elle peut concerner les
ressources (moyens en matériel et/ou humains), ou les processus (application du
protocole).

L’évaluation se fait à partir de grilles qui sont construites lors de la réalisation des
protocoles, en privilégiant les points incontournables. L’auto-évaluation sera préférée à
l’évaluation par un tiers.

Dans le cas où un grand groupe est concerné, il est possible de procéder en


sélectionnant un échantillon statistiquement représentatif.

A l’issue de l’évaluation et après analyse, les résultats sont communiqués en


dégageant les axes d’amélioration.

Cette opération doit être renouvelée régulièrement, afin de mesurer l’évolution dans le
but de l’amélioration continue de la qualité.

écrire ce qui doit être fait faire ce qui est écrit vérifier si l’on fait ce qui est écrit

! La traçabilité

La traçabilité est une procédure visant à suivre automatiquement un produit ou un


service depuis sa naissance jusqu'à sa valorisation finale.
Conformément à la loi inscrite dans le Livre V bis du code de la santé publique, la
traçabilité est obligatoire depuis le 14 juin 1998. Cette traçabilité doit permettre d’assurer
la conformité des opérations. En cas de non conformité ou de danger, elle doit rendre
possible à tout instant l’identification d’un patient, d’un matériel ou d’une procédure de
traitement suivie par un dispositif médical, à partir de documents qu'il faut archiver
pendant trente ans.
Les utilisateurs s’engagent à archiver les informations.
La traçabilité permet d’améliorer la qualité, le service et l’efficacité globale des
soins.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 136


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POINTS IMPORTANTS A TRANSMETTRE :

• Importance de l’élaboration des protocoles,


• Leur diffusion pour leur mise en oeuvre,
• La mise en place de la traçabilité,
• L’évaluation des pratiques pour leur réactualisation et la mise en action
d’une véritable démarche qualité.

$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• Epidémiologie sans peine – Edition Frison ROCHE


• Dictionnaire des soins infirmiers 1996
• Démarche qualité – Département Santé Publique – Faculté Xavier BICHAT

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XVI / L’ACCREDITATION

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En mars 1998, un rapport du Comité Technique National des Infections Nosocomiales
mentionnait que :« la prise en compte du risque infectieux inhérent à toute
structure hospitalière est un élément indispensable à la mise en place d’un
service qualité pour la population. Elle sera certainement au cœur des démarches
d’évaluation qui s’annoncent ».

L'accréditation est une procédure d'évaluation externe à un établissement de santé. Elle


est effectuée par des professionnels indépendants de l'établissement et des organismes
de tutelle. Elle consiste à évaluer l'ensemble du fonctionnement et des pratiques au sein
de l’établissement concerné Elle vise à assurer la sécurité et la qualité des soins donnés
au malade et à promouvoir une politique de développement continu de la qualité au sein
des établissements de santé.

En application de l’ordonnance du 24 avril 1996, cette procédure est conduite par


l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé (ANAES). Les
établissements de santé doivent s'engager dans la procédure d'accréditation au plus
tard dans les 5 ans suivant la publication de cette ordonnance d'avril 1996.

L'accréditation concerne tous les établissements de santé publics et privés. Elle ne


s'applique pas actuellement aux activités médico-sociales même lorsque celles-ci
s'exercent au sein d'un établissement de santé. Actuellement plus de 3000
établissements sont concernés.

L'organisme accréditeur établit avec les professionnels du système de santé, des


référentiels pour apprécier les structures, les procédures et les résultats en terme de
gain de santé et de satisfaction du patient.

Ces référentiels concernent les points suivants :

Le patient et sa prise en charge

1. Droits et information du patient,


2. Dossier du patient,
3. Organisation de la prise en charge des patients.

Management et gestion au service du patient

1. Management de l'établissement et des secteurs d'activité,


2. Gestion des ressources humaines,
3. Gestion des fonctions logistiques,
4. Gestion du système d'information.

Qualité et prévention

1. Gestion de la qualité et prévention des risque,


2. Vigilances sanitaires et sécurité transfusionnelle,
3. Surveillance prévention et contrôle du risque infectieux.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 139


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L'expert visiteur est un professionnel sélectionné par l’NAES et exerçant dans un
établissement de santé depuis plus de trois ans et ayant une expérience de plus de dix
ans dans le domaine de la santé. Il occupe au sein de son établissement des fonctions
à caractère transversal et a une expérience de conduite de projets d'amélioration de la
qualité.

Il peut être :

- gestionnaire,
- médecin de différentes spécialités médicales et chirurgicales,
- soignant : directeur de services de soins infirmiers, infirmière générale,
cadre supérieur de santé, cadre de santé,
- ingénieur qualité, biologiste, pharmacien.

# LES 8 ETAPES DE LA PROCEDURE D’ACCREDITATION

1. La procédure d'accréditation est engagée à l'initiative du représentant légal de


l’établissement concerné. Le directeur de l'établissement adresse une demande
d'engagement à l'ANAES, accompagnée d'un dossier de présentation de
l'établissement décrivant ses activités, son organisation générale et sa stratégie qualité.

2. L'ANAES propose un contrat d'accréditation rappelant les engagements à tenir puis


envoie les documents d'analyse nécessaires à la phase d'auto évaluation.

3. L'établissement effectue son auto-évaluation et en transmet les résultats à l'ANAES

4. Après réception des résultats de l'auto évaluation, la visite d'accréditation est


effectuée par une équipe d'experts visiteurs, qui rédige le rapport des experts, lequel
s'appuie sur les résultats de l'auto évaluation.

5. Le rapport des experts est communiqué à l'établissement pour qu'il formule ses
observations.

6. Le rapport des experts et les observations de l'établissement au rapport des experts


sont communiqués au Collège de l'accréditation de l'ANAES, qui examine le
déroulement de la procédure, valide le rapport d'accréditation qui comporte des
recommandations, fixe les modalités de suivi et arrête le délai au bout duquel une
nouvelle procédure devra être engagée

Les appréciations du Collège de l'Accréditation seront formulées sous une forme


graduée pouvant se résumer ainsi :

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 140


CCLIN Sud Ouest
Délai d'engagement entre
Appréciations Modalités de suivi
deux procédures
Sans recommandations Par l'établissement de santé 5 ans
L'établissement de santé réalise
un bilan de suivi des
Avec recommandations recommandations en 5 ans
perspective de la prochaine
procédure
L'établissement de santé réalise
un bilan de suivi et le transmet à
Avec réserves Moins de 5 ans
l'ANAES à échéance
déterminée
L'ANAES demande à ce que
Moins de 5 ans et visite
l'établissement de santé apporte
ciblée à échéance fixée sur
Avec réserves majeures des solutions aux questions
les questions ayant fait l'objet
ayant fait l'objet de réserves
de réserves majeures
majeures à échéance donnée

7. Le rapport d'accréditation est transmis par l'Agence au directeur de l'établissement


de santé ainsi qu'au directeur de l'Agence Régionale de l'Hospitalisation compétente.

8. Un compte-rendu de la procédure d'accréditation est transmis par l'ANAES à


l'établissement. Il est consultable sur demande par le public et les professionnels de
santé intéressés.

Les références (SPI) surveillance, prévention et contrôle du risque infectieux sont


présentés, sur la page suivante, telles qu’elles apparaissent dans le manuel
d’accréditation.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 141


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Références (SPI)
surveillance, prévention et contrôle du risque infectieux

SPI – référence 1 :
L’établissement initie et met en œuvre une politique coordonnée de maîtrise du risque
infectieux chez les patients et les professionnels.

SPI – référence 2 :
La politique de maîtrise du risque infectieux associe dans sa définition et sa mise en
œuvre les instances et les professionnels concernés.

SPI – référence 3 :
Le programme de lutte contre le risque infectieux associe les professionnels
compétents.

SPI – référence 4 :
Le programme de lutte contre le risque infectieux comporte une surveillance.

SPI – référence 5 :
Le programme de lutte contre le risque infectieux comporte des actions de prévention.

SPI – référence 6 :
Le programme de lutte contre le risque infectieux comporte des dispositions sur le bon
usage des antibiotiques en vue de maîtriser la résistance bactérienne.

SPI – référence 7 :
Un programme de prévention et de prise en charge des infections touchant les
professionnels, établi en collaboration avec la médecine du travail, est élaboré.

SPI – référence 8 :
Le risque infectieux lié à l’utilisation des dispositifs médicaux et équipements à usage
multiple est maîtrisé.

SPI – référence 9 :
Le risque infectieux lié à l’environnement est maîtrisé.

SPI – référence 10 :
Des procédures concernant la manipulation, le stockage, la préparation et la distribution
des aliments sont mises en œuvre.

SPI – référence 11 :
La réalisation et l’efficacité du programme de prévention et de maîtrise du risque
infectieux sont évaluées à périodicité définie.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 142


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$ DOCUMENTS DE REFERENCE

• L’accréditation – site internet de l’Agence Nationale d’Accréditation en Santé :


http://www.anaes.fr

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LEXIQUE

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ALLOTISSEMENT : Répartition en lots, en rations (ex : mise en barquettes des repas)

ASEPSIE : Ensemble de mesures propres à empêcher l’apport de micro-organismes.

BACTERIE : Etre vivant autonome, unicellulaire, de petite taille (de 0,5 à 12 microns).

BACTERIEMIE : Présence de bactéries dans le sang circulant sans manifestations


cliniques d’infection.

BACTERICIDE : Produit ou procédé ayant la propriété de tuer les bactéries dans des
conditions définies (AFNOR, CEN).

BACTERIE PATHOGENE : Bactérie dont la présence dans un organisme normal


réceptif, provoque des lésions entraînant un processus infectieux.

BACTERIOSTATIQUE : Produit ou procédé ayant la propriété d’inhiber


momentanément dans les bactéries dans des conditions définies (AFNOR).

CONTAMINATION : Présence d’un élément indésirable dans un fluide, sur une surface
ou dans un espace protégé. Dans le cas d’une contamination biologique, on utilisera le
terme biocontamination (ASPEC). processus entraînant la présence de
microorganismes pathogènes ou potentiellement nocifs sur le matériel ou la personne
(recommandation n°R (84) 20 CEE).

COLONISATION : Multiplication localisée de micro-organismes sans réaction tissulaire.


Si elle n’entraîne aucun signe clinique, on dit que le sujet est porteur sain.

DESINFECTANT : Produit ou procédé utilisé pour la désinfection, dans des conditions


définies. Si le produit ou le procédé est sélectif, ceci doit être précisé. Ainsi, un
désinfectant ayant une action limitée aux champignons est désigné par : désinfectant à
action fongicide (AFNOR NFT 72 101).
Un désinfectant est un produit contenant au moins un principe actif doué de propriétés
antimicrobiennes et dont l’activité est déterminée par un système normatif reconnu. Ce
produit doit satisfaire aux normes de base de bactéricidie (NF EN 1040) et peut, en
outre, présenter des caractéristiques supplémentaires : fongicidie (NF EN 1275),
virucidie (NFT 72 180) et sporicidie (NFT 72 230 ou NFT 72 231).

DEONTOLOGIE : Ensemble des règles et des devoirs dans un exercice professionnel


vis à vis des patients et des collègues.

EAU BACTERIOLOGIQUEMENT MAITRISEE : Il s’agit d’eau de qualité bactériologique


supérieure à celle du réseau obtenue après traitement chimique (chloration) ou
physique (micro filtration en amont ou au point d’usage, ultra violets…) de l’eau du
réseau. La micro filtration au point d’usage est le procédé de traitement le plus
classique.

EPIDEMIE : Développement d’une maladie ou d’un phénomène pathologique qui atteint


simultanément plusieurs individus répartis dans un territoire plus ou moins étendu et
soumis à des influences identiques et inhabituelles.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 145


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EPIDEMIOLOGIE : Définition O.M.S. : Etude de la distribution des maladies et des
invalidités dans les populations humaines ainsi que des influences qui déterminent cette
distribution.

FONGICIDE : Produit ou procédé ayant la propriété de tuer les champignons y compris


leurs spores dans des conditions définies (AFNOR, CEN).

GRANULOPENIQUE : Baisse du nombre des leucocytes polynucléaire dans le sang.

HEMATOGENE : Qui est transmis par voie sanguine.

HYGIENE : Science qui apprend à conserver et à améliorer la santé.


Selon l’O.M.S. : Ensemble de mesures et de précautions que prend un individu ou un
groupe pour protéger les autres comme lui-même d’une quelconque maladie
infectieuse.

HYGIENE HOSPITALIERE : Définition de l’O.M.S. appliquée à l’hôpital afin de prévenir


les infections nosocomiales.

INDUCTION : Stade de l’endormissement au début de l’anesthésie.

IMMUNO DEPRIME : Patient dont la résistance aux agents infectieux est diminuée.

INFECTION : Envahissement d’un organisme par un micro-organisme.


Ensemble de signes cliniques et/ou biologiques qui résultent de la pénétration dans
l’organisme d’un micro-organisme pathogène.

INFECTION COMMUNAUTAIRE : Infection localisée à l’extérieur de l’hôpital sans


aucune relation avec la flore microbienne hospitalière.

INFECTION CROISEE : Infection transmise par contact direct, par l’air, par le personnel
(manu portée), par les objets, le matériel…..

MYCOBACTERICIDE : Produit ou procédé ayant la propriété de tuer les mycobactéries


dans des conditions définies (AFNOR, CEN).

PROPHYLAXIE : Partie de la thérapeutique qui a pour objet de prévenir le


développement des maladies.

REMANENCE : Dont l’action persiste après application.

RESERVOIR : Personne, matériel, local contaminé/colonisé par des germes


pathogènes et susceptible de les transmettre à son insu et à l’insu de l’autre.

SELLICK (manœuvre de) : Manœuvre qui vise à prévenir la régurgitation du contenu


gastrique et son inhalation lors de l’induction anesthésique.

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 146


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SEPTICEMIE : Infection générale grave de l’organisme, caractérisée par des décharges
importantes et répétées, dans le sang, de germes pathogènes provenant d’un foyer
initial et pouvant créer des foyers secondaires multiples.

SIDA : Syndrome de l’Immunodéficience Acquise.

SPORE : Forme de survie de certaines bactéries et parasites dans des conditions


d’environnement défavorable.

SPORICIDE : Produit ou procédé ayant la propriété de tuer les spores bactériennes


dans des conditions définies (AFNOR).

TUBERCULOCIDE : Produit ou procédé ayant la propriété de tuer les BK responsables


de la tuberculose) dans des conditions définies.

VIRUS : Agent infectieux de petite taille (plus petit que les bactéries). Il se développe en
parasitant la cellule hôte.

VIRUCIDE : Produit ou procédé ayant la propriété d’inactiver les virus dans des
conditions définies (AFNOR).

Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins 147


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