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UE 2.

6 S5 - Processus psychopathologiques

CAS CONCRET PÉDOPSYCHIATRIE

Sommaire

1-Fiche synthétique : Autisme _________________________________________________1

2-Situation clinique _________________________________________________________8

3-Analyse de la situation_____________________________________________________12

4-Conclusion clinique________________________________________________________17

5-Projet de soin____________________________________________________________18

Bibliographie
FICHE SYNTHÉTIQUE : AUTISME
L’autisme désigne un trouble neurodéveloppemental faisant partie de ce que l’on appelle les
DÉFINITION troubles du spectre autistique (TSA) ou encore les troubles envahissants du développement
(TED) catégorisent différents types d’autisme (Asperger, Rett, Landau-Kleffner, TED-NOS, etc.).

C’est un échec majeur de l’accès à l’intersubjectivité, c’est-à-dire acquérir la capacité de


reconnaître que soi et l’autre sont différents et à accéder à la tridimensionnalité (reconnaître que
soi comme l’autre ont un dedans).

Il se manifeste principalement par une altération des interactions sociales et de la communication


et par des intérêts restreints, stéréotypés et répétitifs.

Histoire de la 1911 : apparition du mot “autisme” dans un traité de psychiatrie où il était associé à la
maladie schizophrénie.

1943 : le psychiatre Leo Kanner en 1943 “les troubles autistiques du contact affectif”

1982 : découverte de la triade du spectre autistique par Lorna Wing (anomalie des interactions
sociales, anomalie de la communication verbale et non verbale, centres d'intérêts restreints).
Puis apparition du terme “spectre autistique” en 1990.

2003 : identification des mutations du chromosome X qui affecte directement des gènes
impliqués dans le fonctionnement des points de contact entre les neurones (synapses) dans
l’autisme par l’équipe de Thomas Bourgeron à l’Institut Pasteur. Un lien est donc établi pour la
première fois entre le fonctionnement des synapses et les troubles du spectre autistique.

2005-2007 : premier plan autisme lancé en 2005 suite à une condamnation de la France par la
Cour Européenne pour le non-respect des droits des personnes autistes.

2008 : Institut Pasteur trouve une autre mutation chez certains enfants autistes sur un autre gène
responsable de la mélatonine (hormone jouant un rôle central dans la régulation des rythmes
biologiques dont le sommeil), d’où la présence de trouble du sommeil chez certains individus
diagnostiqués autistes.

2012-2018 : projet EU-AIMS correspondant à une approche personnalisée pour les personnes
autistes

2022 : La liste officielle SPARK dénombre 200 gènes pouvant être associé à l’autisme

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Epidémiologie Prévalence : 5/10000 naissances
Touche plus les garçons (3 garçons / 1 fille)
⅔ des cas ont un QI inférieur à 50

Etiologie L'autisme est un syndrome qui se constitue progressivement.


Le modèle poly factoriel suppose qu’il existe des facteurs primaires ou de vulnérabilité (ex :
facteurs génétiques) et des facteurs déclenchants (ex : dépression familiale)

Facteurs de
risques Femme enceinte : prise d’anti-inflammatoire (thalidomide) ou à arrêter le travail prématuré
(terbutaline), pollution.
Âge des parents : les taux d’autisme sont plus élevés chez les enfants nés de pères âgés de plus
de 50 ans.

Diagnostic
1ere étape : identification des signes précoces, repérage sont visible avant sa première année :

- Sagesse particulière
- Aversion au monde extérieur
- Absence de sourire
- Evitement du regard
- Absence de pointage
- Absence de réajustement postural

On parle d’autisme constitué vers 2 ou 3 ans car l’enfant manifeste un repli autistique (enfant
insensible, isolé), besoin d’immuabilité (maintien d’un environnement similaire), stéréotypies
gestuelles ou verbales, troubles du langage, troubles des fonctions intellectuelles.

2eme étape : évaluations diagnostics “simples”, annonces, et suivi :

- Observation clinique
- Examen pédopsychiatrique : permet d’évaluer le développement et les comportements
- Examen psychologique : permet d’évaluer les capacités cognitives, relationnelles et
sociales
- Examen orthophonique : permet d’évaluer la communication verbale et non-verbale
- Examen psychomoteur : permet d’évaluer les capacités motrices, posturales et gestuelles
- Examen sensorimoteur : permet d’évaluer les capacités et l’intégration sensorielle

Dépistage des signes précoces :


Seuls des spécialistes (psychologues, psychiatres…) sont habilités à poser un diagnostic
d’autisme.
On peut reconnaître l’autisme de plus en plus précocement (dès 24 mois) grâce à des outils
diagnostiques utilisés par les professionnels.

Signes clinique → Altérations des interactions sociales :


● Isolement social
● Repli sur soi
● Trouble de l’apprentissage
● Perception des sentiments particulière
● Manque de réciprocité socio-émotionnelle

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● Préoccupation persistante pour un ou plusieurs centres d'intérêts
→ Difficulté à la communication
Retard ou absence totale de développement du langage
Difficulté à la compréhension

→ Troubles du comportement
o Comportements répétitifs
o Personnes ritualisées +++
o Hyperactivité dans certains cas
o Expressions faciales et postures corporelles différentes
o Comportements agressifs et/ou violents
o Résistance excessive aux changements

→ Réactions sensorielles inhabituelles

Perception des sens modifiée:

o Le toucher : contact physique compliqué dans certaines situations et avec certaines


personnes
o L'ouïe : misophonie
o La vue : réaction à une luminosité trop intense, contact visuel avec autrui limité
o L’odorat : hypersensibilité olfactive
o Le goût : hypersensibilité gustative (trouble de l’alimentation, tri des aliments)

→ Cognitif

Fonctions exécutives :

° formulation / anticipation . initiation


° planification (en sous étapes)
° contrôle de l’exécution (attention, mémoire de travail, inhibition des informations non
liées à l’activité
° vérification de sa propre performance pour une tâche (fin de tâche)
° flexibilité mentale (arrêter une tâche passer d’une tâche / procédure à une autre)

→ Mémoire
° difficultés au niveau de la mémoire de travail
° difficultés au niveau de la mémoire épisodique (événements vécus avec leur
contextes - lieux, dates, état émotionnel)
° mémoire photographique exceptionnelle, mémoires des surfaces, des régularités

→ émotions
° anxiété importante (explosif ou préoccupations obsédantes)
° difficultés à réguler ses émotions
° intolérance à la frustration
° pas de partage émotionnel
° émotions contradictoires avec le contexte
° problème d’empathie ou hypersensibilité (enfant éponge)

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Les crises autistiques : sont dépendantes des personnes et des crises

Même si on sépare 2 types de crises, la limite en réalité est plus nuancée.

Meltdown : dite “crise explosive” les manifestations sont les suivantes → cris, pleurs, refus de contact,
auto-violence, chute et difficulté à tenir debout ou couché

Certaines personnes décrivent une sensation de crise d’angoisse ou bien de vagues d’émotions,
de surcharge et d’hypersensibilité sensorielle, sensation de débordement ou d’explosion.

Shutdown : sensation de mise en veille, de grande fatigue, de sensation de vide, mutisme,


difficulté à bouger, difficultés à agir seule, coupé du monde

Il s’agit d’une réaction de survie ou de défense face à une situation de danger et/ ou de détresse.
Ces crises peuvent être liée à une surcharge sensorielle (bruit, lumière, parfums…), surcharge
émotionnelle (situation violente ou angoissante)

Dans tous les cas une crise pour la personne qui l’a vit est “insupportable” et “insurmontable”. Et
pourtant de l’extérieur le point de vue est différent. Ex d’un témoignage d’une crise de Shutdown
suite à la découverte d’un fruit périmé pour le repas. La personne avait mis tout en place pour
préparer ce fruit et cela a cassé ses plans, provoquant une angoisse non contrôlée puis une
crise.

C’est souvent l'accumulation de perturbation sensorielle et émotionnelle qui provoque les crises
bien qu’une seule des composantes peut engendrer.

En cas de crise d’un enfant accompagné : éviter les surstimulations en cherchant à aider ou à
communiquer

En cas de crise d’une personne seule non accompagnée : maintenir une distance, ne pas se pencher
sur l’autre, ne pas la toucher, ne pas trop parler, être attentif à la communication non verbale (tourne le dos
→ ne veut pas forcément parler, en cas d’approche mouvement de fuite → ne veut pas forcément de
présence, si la personne se cache les yeux → éteindre la lumière)

Si la personne est en danger : agir en limitant les stimuli sensoriels, prévenir avant d’agir.

Evolution
Évolution : très variable du type d’autisme et de l’acquisition du langage. Seuls 10% des autistes
adultes sont intégrés socialement et professionnellement.

- Évolution chronique avec existence d’un handicap social


- Amélioration de la communication : reste déficitaire
- Faible amélioration voire persistance des troubles des interactions sociales : reste
handicapant
- Amélioration du comportement

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Traitement et
Prise en charge Pas de ttt spécifiques mais possibilité de prescrire à visée symptomatique des anxiolytiques ou
des neuroleptiques.

Prise en charge pluridisciplinaire dans tous les cas.

Prise en charge institutionnelle peut-être proposé à temps plein ou à mi-temps (permet à l’enfant
de rencontrer d’autres personnes et d’avoir des modalités d’échange différentes)

Thérapeutiques non médicamenteuse

Sophrologie : Les exercices proposés sont principalement des exercices de respiration et de


relâchement musculaire qui aident l’autiste, en cas de stress. Cela permet de renforcer l’estime
de soi.

Les informations données pour réaliser l'exercice doivent être simples, claires et précises.

Psychomotricité : Agit sur les troubles neuro-moteurs et le développement des capacités


psychomotrices, permet de réduire les troubles (coordination, équilibre,posture ; stimulation
sensorielle)

Ergothérapie : Nécessaire pour les adaptations et aménagements pour développer l’autonomie


de la personne.

Salle snoezelen : La salle de snoezelen est un espace spécialement aménagé, éclairé d’une
lumière tamisée, bercé d’une musique douce, un espace dont le but est de recréer une ambiance
agréable. On y fait appel aux cinq sens : ouïe, odorat, vue, le goût et le toucher

Méthode MEBP : Massage pour Enfant à Besoins Particuliers (Autisme, TDAH, anxiété) qui peut
également être utilisé chez l’adulte. Le massage est supporté d’une routine visuelle et se
compose de pressions profondes/et ou d’effleurage, le tout, en respectant les caractéristiques
sensorielles et les besoins de chaque personne.

Méthode d’enveloppement humides thérapeutiques (Serviettes ou draps préalablement


immergés dans de l’eau froide environ + 2 degrés ou réchauffés) : Cela permet de donner au
patient une prise de conscience progressive du schéma corporel tout en contrôlant ses
tendances autodestructrices et agressives. (CI majeur aux Insuffisants cardiaque)

Art thérapie

Méthodes cognitives et comportementales :

- Méthode ABA « analyse du comportement appliquée » qui permet l’apprentissage dans


un cadre structuré.
- Méthode TEACCH ou « éducation structurée » : programme basé sur la communication.

Prise en charge autre d’une personne atteinte de TSA :

Heures silences dans les supermarchés :

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A l’occasion de la journée internationale de sensibilisation à l’autisme, le groupe Carrefour à
annoncer la mise en place d’une heure silencieuse tous les lundis de 13h à 14h et de 16h à 17h
pour faciliter les courses des personnes autistes. La luminosité est réduite ainsi que la musique,
les annonces faites au micro sont coupées, ainsi que les machines de nettoyage.

Réduire l’anxiété chez une personne atteinte de TSA :

Pour accueillir un enfant ou un adulte autiste on peut adapter nos consultations en fonction de
ses particularités :

- Mettre en place un planning visuel afin que les patients puissent anticiper le RDV
- Fixer les RDV durant des heures creuses pour éviter la foule et le bruit dans la salle
d’attente
- Verbaliser de manière simple et explicite les soins et/ou examens et montrer au patient le
matériel que vous allez utiliser
- Utiliser des supports visuels pour communiquer
- Réduire au maximum le temps d’attente
- Accompagnement des parents et des proches très important : anxiété, fatigue et
dépression chez les aidants.

Méthode de Le stim : Ensemble des moyens non verbaux et non conventionnels utilisés par les personnes
communication autistes.

Communiquer avec autrui : hand-clapping (tapotage des mains, tapotage des clavicules) +
balancement du corps. Qui peut par exemple exprimer la joie, le bonheur.
Communiquer avec soi-même : le balancement du corps stimule la proprioception et le sens vestibulaire
(équilibre, verticalité) → permet d’avoir une bonne conscience du corps (où il est dans l’espace, comment
il bouge). On retrouve aussi des comportements d’automutilation (forme de protection dans une situation
stressante, de danger).

Communiquer avec l’environnement : regarder et toucher les objets de l’environnement pour bien
connaître l’environnement.

La méthode Makaton : Le programme Makaton a été mis au point en 1973-74 par Margaret
WALKER, orthophoniste britannique, pour répondre aux besoins d'un public d'enfants et
d'adultes souffrant de troubles d’apprentissage et de la communication. Le makaton est un
Programme d’Aide à la Communication et au Langage, constitué d’un vocabulaire fonctionnel
utilisé avec la parole, les signes et/ou les pictogrammes. Ils offrent une représentation visuelle du
langage, qui améliore la compréhension et facilite l’expression. La diversité des concepts permet
rapidement de favoriser les échanges, en accédant à l’ensemble des fonctions de la
communication : dénommer, formule une demande ou un refus, décrire, exprimer un sentiment,
commenter… Le Makaton répond aux besoins d’une large population d'adultes et d’enfants
atteints de troubles du langage associés à des handicaps divers dont l’autisme. Le makaton
permet d’établir une communication fonctionnelle, d’améliorer la compréhension et de favoriser
l’oralisation, de structurer le langage oral et écrit, permettre de meilleurs échanges au quotidien,
et aussi optimiser l’intégration sociale.

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Le PECS : Le Picture Exchange Communication System, ou PECS, est un dispositif de
communication par échange d'images, destiné aux personnes qui n'acquièrent pas le langage
verbal. Il est notamment utilisé comme moyen de communication alternative avec les enfants
avec autisme ou TED. Le PECS se compose de six phases et commence par enseigner à
l’apprenant à donner l’image d’un objet ou d’une action souhaitée à un « partenaire de
communication » qui honore immédiatement l’échange, comme une demande, en donnant l’objet
ou l’action souhaitée. Le système se poursuit en enseignant la discrimination des images et
comment les mettre ensemble pour composer des phrases. Dans les phases plus avancées, les
élèves apprennent à utiliser notamment des prépositions, des adjectifs qualificatifs, à répondre à
des questions et à commenter, etc.

Représentations
sociales et Les représentations sociales de l’autisme :
intégration en
société La représentation de l’autisme a évolué au cours du temps. En effet, auparavant l’autisme était
stigmatisé, les représentations étaient surtout centrées sur le négatif. C'est-à-dire qu’elles se
centrent sur la description des incapacités et des déficiences auxquelles font face les
personnes atteintes de trouble autistique. Dans les années 1960, un psychanalyste avait décrit
l’autisme d’un enfant comme la conséquence d’un comportement dit inadéquat des parents, et
surtout de la mère. Et même encore dans les années 2000, les autistes étaient représentés par
des métaphores, inspirées par la science-fiction, comme des “idiot”, “élu”, “alien” ou même
encore “possédé”. (Selon Murray S. ou même Hacking I.)

De nos jours, les représentations mettent l’accès sur les capacités ou encore les attitudes
exceptionnelles de certains des autistes. Nous avons pu voir au fil du temps, une apparition plus
importante des personnes avec un syndrome autistique dans le domaine du cinéma ou encore
des séries télévisées : Good Doctor, Rain Man… Des témoignages ont été diffusés largement, ce
qui a permis de les déstigmatiser ou encore a permis à des personnes de se reconnaître dans la
description du fonctionnement de l’autisme.

Des associations apparaissent dès 1991 : ANI (Autism Network International), des mouvements
sociaux émergent et définissent l'autisme comme une différence et non comme un handicap ou
encore une maladie: c’est la neurodiversité. (concept de Singer J., 1990). Ce concept permet de
mettre l’accent sur les aspects positifs de la différence.

Les représentations changent au cours du temps mais également suivant les pays. Par exemple,
en Afrique centrale, quand un enfant était atteint d’autisme et ne parlait pas les parents les exilés
car ils pensaient qu’ils attaquaient leur ancêtre. En Corée, les enfants sont cachés car le
handicap en général est stigmatisé et mal compris.

Malgré le changement des représentations de l’autisme, les anciennes représentations


coexistent toujours à des degrés variables suivant le pays, les croyances, la culture et même
encore les familles. La déstigmatisation de l’autisme grâce aux nouvelles représentations ont
permis à certaines personnes de réinterpréter leur vie avec de nouvelles grilles de lecture,

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notamment depuis l’apparition du paradigme de la neurodiversité.

L’intégration dans la société :

En 2005 la loi relative à la scolarisation des enfants handicapés, permet aux enfants souffrant de
troubles envahissants du développement de bénéficier d’une scolarité adaptée dans un milieu dit
ordinaire. Malheureusement en 2015, 80% des enfants autistes n’étaient pas scolarisés.

Des classes CLIS (classe pour l'intégration scolaire) sont dédiées pour l’enseignement afin de
permettre une éducation adaptée et spécifique à leurs besoins.

Dans ces écoles l’enfant y développe un certain nombre de compétences, telles que celles
nécessaires pour maîtriser les comportements afin d’y intégrer les normes de l’école, ou plus
généralement les normes et règles sociales.

Ces écoles permettent aussi à l’enfant de connaître l’autre et de développer des stratégies
d’adaptation pour dépasser les difficultés relationnelles.

Concernant l’intégration des enfants atteints de TSA en Charente, il y a une école maternelle qui
a ouvert en 2014 : “ Ronsard” à Angoulême, pour accueillir 6 enfants âgés de 3 à 6 ans.

Concernant les adultes, plusieurs centres d’intégrations existent où ils y sont formés et insérés
dans un milieu professionnel. Ces personnes peuvent être logées chez la famille ou dans des
foyers adaptés pour.

Il existe aussi un grand nombre d’associations permettant le libre accès à des activités telles que
du théâtre, de la danse, de la musique etc…

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2-Analyse de la situation:
Point sur la pathologie

Cet enfant est atteint de troubles du spectre autistique (TSA) en lien avec un trouble du
neurodéveloppement. Avant de s’intéresser à la pathologie en elle-même, il est primordial de
comprendre que le développement de l’enfant recouvre un ensemble de performance que
l’enfant va développer progressivement et qui résultent de son activité cérébrale (acquise au
cours du développement cérébral en période néonatale) et de son interaction avec son
environnement.

Dans un premier temps, les troubles du neurodéveloppement se définissent selon plusieurs


critères : symptômes de déficit dans les étapes du développement, retentissement fonctionnel
associé à ces troubles du développement, commencent habituellement au cours de la petite
enfance.

Point sur le développement de l’enfant

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Killian est un enfant âgé de 9 ans suivi en pédopsychiatrie où le diagnostic d’autisme a été
posé suite à des troubles du comportement. Il est suivi depuis l’âge de 12 mois par un
centre médico-psychologique (CMP). Depuis ses 7 ans, il est hospitalisé en Hôpital de jour.

Un CMPP est un centre médico-psycho-pédagogique sous forme de consultations


ambulatoires. Les enfants et leurs parents y sont accueillis tout d’abord en consultation. Par
la suite, des évaluations complémentaires peuvent être proposées et réalisées. L’enfant
peut être accueilli jusqu’à plusieurs fois par semaine, cela dépend de son projet individuel.

L’autisme est un trouble neuro-développemental.

Les premiers signes sont perceptibles avant l’âge de 3 ans. Ces symptômes sont dus à un
dysfonctionnement cérébral. Les personnes autistes perçoivent ainsi le monde d’une façon
différente par rapport à une personne dite neurotypique. Le TSA (Trouble du spectre de
l’autisme) affecte le développement de l’enfant dans :

● la communication (langage, compréhension, contact visuel…),


● les interactions sociales (perception et compréhension des émotions, relations
sociales, jeux…),
● le comportement (gestes stéréotypés, intérêts et activités spécifiques et restreints,
mise en place de routines, etc.).

La famille est un élément important pour le développement de l’enfant car elle représente
un milieu de tendresse, d’amour et de compréhension ou l’enfant peut trouver conseil,
réconfort et soutien.
Dans la situation, le père de Killian travaille beaucoup donc il ne passe pas suffisamment de
temps avec son fils et ne cherche pas à avoir un contact avec ce dernier. En ce qui concerne
Mme F, Killian a une relation “fusionnelle” avec sa mère, il ne supporte pas le fait d’être
loin d’elle.
Au vu de la situation nous pouvons faire le lien avec le complexe d’Oedipe, le complexe
d’OEdipe correspond à la phase durant laquelle l’enfant rejette le parent du même sexe. Il
désire inconsciemment son autre parent et se considère comme élu de son cœur. On parle

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alors de complexe d’Œdipe positif. Cela apparaît généralement vers 3 ou 4 ans et peut
durer plusieurs années.

Signes cliniques et signification théorique

Les critères diagnostiques du TSA selon le DSM 5 comprennent les déficits persistants de la
communication et des interactions sociales ainsi que le caractère restreint des
comportements, intérêts et activités. L’autisme touche principalement les garçons (4 garçons
pour 1 fille). Chez ces enfants plusieurs critères diagnostiques du TSA ont été recensés.

Dans la situation, nous pouvons observer que Kilian présente ces troubles du
développement.

Cela se manifeste chez lui au niveau de la communication également. En effet, il ne


prononce que “maman” et “manger”. Il émet des sons mais pas de syllabes.

Lors de l’hospitalisation on remarque qu’il ne participe pas aux activités proposées. De


plus, la mère de Killian semble être une figure d’attachement pour le garçon qui se
manifeste par des difficultés de détachement (lorsque que sa maman s’éloigne, il hurle, se
mord, refuse le soutien des soignants et se réfugie dans un coin de la pièce) cf. complexe
d’Œdipe dans la partie développement psycho-moteu r. Enfin, il refuse toute approche d’un

autre adulte, il ignore enfants et adultes lors des activités et se réfugie alors dans un coin
de la pièce. On parle de retrait social, d’isolement relationnel et de déficit de motivation
sociale.

Killian ne supporte pas la frustration et la compense en s’automutilant : il se tape


violemment la tête et se mord les doigts parfois jusqu’au sang ( Selon une recherche menée
par le Journal of Autism and Developmental Disorders, près de 28% des enfants de 8 ans atteints
de TSA s’engagent dans le SIB : automutilation ). Ces comportements d’automutilation peuvent
engendrer des douleurs sachant que Killian se tape violemment la tête, afin de pouvoir évaluer
cette suspicion de douleur il existe une échelle GED-DI (Grille d’évaluation de la Douleur-

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Déficience intellectuelle) utilisé chez les personne de l’âge de 3 ans à l’âge adulte chez les
patients ne pouvant communiquer verbalement, ne pouvant s’autoévaluer, en relation avec un
handicap cognitif.

Cet enfant présente un caractère restreint et répétitif des comportements, des intérêts et des
activités. Avec notamment des stéréotypies motrices qui se traduisent par un balancement
d’une jambe à l’autre retrouvé notamment lors de l’entretien.

Ces troubles neurodéveloppementaux entraîne un retard au développement :

Acquisition de la marche à 24 mois (normalement entre 10 et 18 mois). Acquisition de la


propreté diurne et nocturne vers 4 ans (normalement 3 ans). Absence de langage, si ce n’est
parfois des mots comme maman, manger. Les parents décrivent Killian comme un enfant très
dépendant d’eux pour tous les actes de la vie quotidienne. En effet, pour les gestes de la vie
quotidienne, il mange seul, s’habille avec sollicitation, il a besoin de l’aide d’un adulte pour la
réalisation de sa toilette mais il adore l’eau et il a besoin d’être accompagné dans toutes les
sorties car il s’oriente très mal lorsqu’il est dans un contexte inconnu.

Point sur la prise en charge des professionnels et l’objectif

Premièrement, à l’âge de 12 mois, Killian a consulté avec ses parents une pédopsychiatre
qui a demandé un bilan neuro psychiatrique. Au cours de ce bilan a été effectué un
électroencéphalogramme, un caryotype et un scanner.
L’électroencéphalogramme est un examen qui permet de détecter des pathologies
associées au trouble du spectre de l’autisme ou pour écarter des maladies ou d’autres
handicaps pouvant être confondus avec l’autisme. Cet examen évalue l’activité cérébrale.
Un caryotype est une analyse morphologique des chromosomes. Il a été prouvé
qu’il y avait une forte implication de facteurs génétiques dans l’autisme. Des mutations
affectent des gènes directement impliqués dans le fonctionnement des points de contact
entre les neurones aussi appelés synapses.

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Le scanner permet un diagnostic différentiel pour écarter d’autres maladies ou pour
détecter des pathologies associées au trouble du spectre de l’autisme.

Compte tenu des perturbations de comportements observées par les professionnels, Killian
sera suivi par une psychomotricienne. Le bilan psychomoteur (évaluation de la motricité
globale, de la motricité fine et du graphisme) aide à préciser le fonctionnement du patient et à
évaluer son développement.
La psychomotricienne: agit sur les troubles neuro-moteurs et le développement des capacités
psychomotrices qui permet de réduire les troubles (coordination, équilibre, posture, stimulation
sensorielle). La psychomotricité vise à aider l’enfant à prendre conscience de son corps, de ses
limites.

La famille étant épuisée en plus de l’arrivée du 3eme enfant, une aide et un soutien à la famille
sera apporté à domicile ( rentre dans le contexte de la dynamique familiale perturbée). Lors de
l’entretien les parents semblent agacés par le comportement de Killian ce qui est une
manifestation de leurs épuisements et justifie la nécessité qu’ils soient accompagnés dans cette
période. Une Prise en charge à l’internat est assurée par une équipe pluridisciplinaire (IDE,
éducateur). Cette prise en charge permet notamment à Killian de se “détacher” de sa mère qui
l’une des seules personnes avec qui il interagit. L’internat va lui permettre d’être au contact
d’autres personnes et notamment d’avoir recours à des ateliers thérapeutiques individuels et en
groupe notamment pour favoriser son interaction sociale, et limiter les comportements
d’automutilation. C’est à la fois un “répit” pour la famille mais aussi pour Killian ce qui va lui
permettre de se “développer” et d'interagir dans un autre milieu que son environnement
habituel

Atelier thérapeutique et objectifs

L’atelier thérapeutique c’est une activité encadrée par un ou plusieurs soignants qui permet
d’être en interaction avec l’autre, de poser un cadre (ce qui favorise l’intégration des limites), la
stimulation intellectuelle, diminution des angoisses. Le but c’est que l’enfant puisse projeter des

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angoisses, son agressivité, et ses espoirs et que le soignant puisse les repérer, les identifier ou
les contenir. Elles doivent inciter au respect de soi et de l'autre et aider à l'expression verbale et
aux échanges. Les ateliers sont donc un outil de médiation et entrent dans le cadre de la
prescription médicale.

Bain thérapeutique: l’eau chaude a pour effet d’améliorer la capacité à communiquer des
enfants et à diminuer leurs comportement répétitifs, à noter que Killian aime le contact avec
l’eau

Thérapie de groupe: travail en groupe de 4 enfants avec une éducatrice et une IDE référente,
vise à développer les capacités de langage pour favoriser les relations sociales. Elle vise
l’implication de l’enfant dans les échanges sociaux voir l’initiative. Killian ne participe pas de lui-
même aux activités, il ignore les autres, ces thérapies peuvent l’aider à appréhender le contact
avec l’autre.

3-Conclusion clinique:

Problèmes médicaux réels Problèmes médicaux et Diagnostic infirmier réel


infirmiers potentiels

Autisme: Suspicion de douleur Dynamique familiale perturbée


- Déficit en soin (échelle GED-DI) liée à l’autisme de kilian se
personnel manifestant par une relation
- Communication père/fils défaillante, et une
altérée relation mère/fils importante
- Automutilations
- Interactions sociales
perturbées

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4-Projet de soin:

Problème médical réel:

Autisme

Objectif : Killian maintiendra un degré d’autonomie lors de ses soins d’hygiène quotidiens
et acceptera sa toilette avec un autre adulte d’ici 2 semaines.

Rôle prescrit Rôle propre Evaluation

- Accompagner Kyllian Kilian a été en capacité ou


lors de ses soins non de faire tel geste lors
d’hygiène en lui de ses soins d’hygiène
expliquant chaque Il a accepté les soins avec
étape un autre adulte ?
- Valoriser Killian a
chaque étape réussie
- Évaluer le degré
d’autonomie de
Kyllian lors de ses
soins d'hygiène
-

Objectif: Kilian arrivera à mieux communiquer ses besoins et attentes au cours des
prochaines semaines.

Rôle prescrit Rôle propre Evaluation

Kilian a été en capacité ou


- Observer, analyser et non de communiquer avec
notifier les les autres
comportements
répétitifs
(mouvement du
tronc, du buste, des
mains) et les
stéréotypies verbales
et motrices
- Être attentif au
contact oculaire
entretenu par Killian
avec son
interlocuteur et
essayer au maximum

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qu’il nous regarde
quand on lui parle
- Adopter une
communication
verbale, non verbale
et para verbale
simplifiée
- Lui apprendre à
reconnaître ses
émotions
- Être attentif à ses
interventions, à ses
dessins
- favoriser sa
communication non
verbale à l’aide de
pictogramme
- accompagner Killian à
répéter quelques
mots.

Objectif: Killian sera plus tolérant face à la frustration et diminuera ses automutilations
d’ici 1 mois

Rôle prescrit Rôle propre Evaluation

- Réalisation de bains Automutilation ou non


thérapeutiques avec - Lui faire accepter son
2 IDE, 2 fois par schéma corporel au Ressentie du bain au
semaines travers de l’atelier travers du comportement
bain thérapeutique de Killian
- Adapté la
température de l’eau
à la convenance de
Killian

Objectif: Killian verra ses interactions sociales se développer au cours des prochaines
semaines.

Rôle prescrit Rôle propre Evaluation

- participation aux - inciter Kilian à Killian ne participe pas de


thérapies de groupe participer lors des lui-même aux activités, il
thérapies ignore les autres

- accompagner Killian à

20
se détacher petit à
petit de sa mère afin
de favoriser ses
interactions sociales

- Être attentif au
contact oculaire
entretenu par Killian
avec son
interlocuteur et
essayer au maximum
qu’il nous regarde
quand on lui parle

- Être attentif à ses


interventions, sons

Problèmes médicaux et infirmiers potentiels :

Suspicion de douleur

Objectif: Killian aura la possibilité d’exprimer sa douleur à l’aide des outils mis en place par
les soignants dans les prochaines semaines
Rôle propre Evaluation

- surveillance du faciès de killian Présence de signes de douleur?


(froncement des sourcils, visage
crispé, )
- surveillance des positions de Killian
(position antalgique)
- echelle GED-DI (Grille d’évaluation de
la Douleur-Déficience intellectuelle)
- Echelle de la douleur des visages
- surveillance de sons, cris inhabituels,
de stéréotypies motrices et verbales
en faveur d’un comportement
anormal de l’enfant
- surveillance clinique: présence

21
d’hématomes, blessures…
- Mise en place de pictogrammes pour
favoriser sa communication sur sa
douleur.

Diagnostic infirmier réel:

Dynamique familiale perturbée liée à l’autisme de Kilian se manifestant par


une relation père/fils défaillante, et une relation mère/fils fusionnelle.

Objectif: Les parents de Killian se sentiront soutenus tout en permettant de maintenir le


lien familial avec leur fils pendant son séjour.

Rôle propre Evaluation

- soutien de la famille à domicile Présence ou non d’un sentiment


- Internat 5 jours sur 7 , laissant 2 d’épuisement des parents après la PEC
jours à domicile pour maintenir le
lien familial
- Préciser les modes communication
entre les membres de la famille (qui
parle à qui, qui prend les décisions,
qui visite la famille
- Comment la pathologie de Killian
influence sur le rôle des autres
- rechercher les expressions qui
traduisent un sentiment
d’impuissance ou de désespoir
- permettre l’expression des émotions
de la famille (ex : colère souvent la
cible d'une situation non maîtrisée)
- Aider la famille à trouver des
solutions adaptées au domicile pour
la gestion des comportement
adapté de Killian

22
Bibliographie:
https://www.pasteur.fr/fr/journal-recherche/dossiers/autisme-piste-genetique
https://www.autismeinfoservice.fr/informer/diagnostic/prise-sang-irm-eeg

Voici le cauchemar que peuvent vivre les autistes dans la vie quotidienne - YouTube

La surcharge sensorielle : un clip pour sensibiliser à l'autisme - YouTube

Définition : autisme et trouble du spectre de l’autisme (autismeinfoservice.fr)


https://www.inserm.fr/dossier/autisme/
Les troubles envahissants du développement (TED) | Créer des liens - McGill University
L’autisme, Grande cause nationale en France en 2012 - Cité scolaire Pierre Larousse (ac-
dijon.fr)
https://www.pasteur.fr/fr/journal-recherche/dossiers/autisme-piste-genetique
https://spectredelautisme.com/trouble-du-spectre-de-l-autisme-tsa/trouble-desintegratif-
enfance/

https://www.cairn.info/a-la-decouverte-de-l-autisme--9782100713073-page-81.htm
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https://www.soins-infirmiers.com/discipline/psychiatrie-pedopsychatrie/autisme#examens-
signes-paracliniques

https://www.larevuedupraticien.fr/article/lautisme-un-trouble-du-neurodeveloppement

https://ash.circo90.ac-besancon.fr/wp-content/uploads/sites/7/2018/07/Les-troubles-du-
spectre-autistique.pdf

Les complications de l'autisme (clubmedical.icu)

Autisme - TRAITEMENT - Pourquoi Docteur

TraitModifications des représentations sociales de l'autisme et introduction du concept ``


autism-friendly '' (archives-ouvertes.fr)

https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-internationaux-de-psychologie-sociale-2016-4-page-
477.htm

ement naturel de l'autisme : Aliments, suppléments et autres (drhenry.org)

Hubert, N, Sarot, A. (Septembre-octobre 2015). L'inclusion scolaire des enfants autistes en


classe adaptée (revue: 286). Soins pédiatrie, puériculture.

Di Stefano, L. (juillet, août 2016).Autisme: la piste aux turbulents (revue: 373) . L’infirmière
magazine.

23
Chabane N. (01/2014). Autisme : où en est-on ? La revue du praticien médecine générale.
N°913. p 23-27.
Les enfants présentant un TSA en charente
16-Fiche Enfants TSA.pdf (handidonnees.fr)

Livre :
- qu’est ce que l’autisme - Nicolas Georgieff
- Vivre et comprendre - les troubles autistiques

Vidéo youtube :
Mieux comprendre l'autisme : Les crises autistiques - YouTube

24

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